Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-29
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 décembre 1914 29 décembre 1914
Description : 1914/12/29 (A34,N12196). 1914/12/29 (A34,N12196).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172356b
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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AdmiaistMtsor-Dfléguê-GéttBt
O. RANDOLEf
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SB, Rue Fontanelle, SB
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
RRDACTBUR EN CHEF
l.-J. CASPAR • JORDAN
TAléphooe ( 14.SO
Seerétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tôl. 7.60
ANNONCE»
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, boni* de strasoour*.
J L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule cbargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Il PETIT HAVRE ut désigné pose lee Anneneet iedAeWree et légales
ABONIMEiVIElMTS TROIS MOISI SIX Mots j UN a*
! b» Havre, la Seine-Inférieure. l’Eure.i _ _
l’Oise et U Somme J * BO » Fr. S • Pr.
Autres Déoartoments j «t Tr « e KO ,
Union Postale 10 • ’so Fr l 40 ■
0» t'eùonne egalement. SANS FRAIS, dans taux les Sarxnut a* à. r»....
Les Cigales
Comme nn grand coup de vent imprévu
et terrible, la guerre les a surprises et ba-
layées. .. >
La chosc4se fit si brutale, si soudaine,
que la troupe effarée se demanda un ins-
tant si le monde de l'imagination et du
mauvais rêve ne je prolongeait pas au
delà du domaine limité par les « portants ».
C’est là qu’elles vivaient.
En ce pays d’illusion, la réalité amère
n’apparaît d'ordinaire que sous nu masque.
Elle né se montre point aux curiosités pro-
fanes. Les oripeaux du magasin de costu-
mes lui permettent de dissimuler ses dé-
tresses morales et physiques.
La vie de théâtre a de cés dessous lamen-
table^ que seuls peuvent connaître ceux
qui s’y glissent eu amis. Le grand public
les ignore?
Celui-ci avait coutume de venir dans la
maison pour y puiser de la gaîté et du rire,le
secret d’une détente aux soucis journaliers.
Il demandait à ces amuseurs la faveur
d’oublier un instant l’âpreté de la lutte et de
se laisser prendre au bel entrain de leur jeu,
à la franchise de leur hilarité. Et, certes, il j
•ne s’inquiétait point,le publiCjSicette belle
humeur n’était que grimacé, si celte Donné
mine épanouie par la bouffonnerie n’était
ipas la figure contrefaite d’un malheureux
tiraillé par les angoisses de la matérielle.
Même lorsque, dans le décor de ces archi-
tectures de carton et de ces forêts de toile
peinte, la misère humaine passait, plain-
tive et douloureuse, traînant son fardeau
d’injustices, on n’accordait à ces vaincus
que l’hommage d’uu sentiment rapide, lé-
ger, à fleur de peau.
Nous nous rappelions bien vite que tout
cela n’était que truc, convention, artifice,
simulacres de désespoir et pastiches de
grands malheurs.
La pauvre femme du drame noir, affreu-
sement martyrisée pendant cinq actes par
son gredin de mari, et qui, durant tout un
soir, devant la rampe, versait des larmes,
des vraies larmes, s’empressait de sourire
au pompier de service dès qu’elle ren-
trait dans la coulisse. Ses peines, ses in-
quiétudes, ses tribulations pathétiques,
tout cela s’évanouissait, disparaissait aussi
facilement qu’elle enlevait sou fard sous le
tampon de coton vaseliné...
• Mais voici que la guerre est venue avec
son cortège ne ruines et de désolation. Ét
voici que la scène, tout à coup, s’est vidée.
La mobilisation a ouvert les portes des vo-
lières ; les oiseaux jaseurs et chanteurs qui
jasaient et chantaient pour la joie de nos
loisirs, s’en sont allés bien vite, on ne sait
où.
Sans doute, le régiment en a pris un
grand nombre, aujourd’hui noyés dans la
foule anonyme et sublime des défenseurs.
‘Armand Duval est devenu mitrailleur, et le
chevalier des Grieux, du jouraulendemain,
est devenu chef de section, après avoir fait
à son tour, pour tout de bon, ses adieux à la
petite table.
Mais il en est d’autres, de ces amuseurs,
que l’âge et les circonstances ont condam-
nés à l’obscurité de la retraite avec tout ce
qu’elle comporte de privations et de déses-
pérance.
r Us sont légion, les désemparés, à qui le
monde des cigales fit oublier la sagesse pré-
voyante des fourmis.
Aujourd’hui que le grand drame se joue
ailleurs avec des canons qui ne sont pas en
bois,et du sang qui n’est pas emprunté à la
tache du vermillon, ils sont presque innom-
brables les Brichanteau dégrimés et dou-
loureux, les Brichanteau aux yeux mornes,
au ventre vide, que l’autre théâtre tragi-
que, le théâtre de la guerre, a réduits à
l’inaction, à la misère.
Pour ces autres victimes du sort impla-
cable, on a fait déjà et l’on fera bonne
oeuvre.
La fraternité de la scène, je le sais, s’est
témoignée sous des formes délicates et
touchantes. Elle aide Tes vieux à traverser
les phases pénibles, elle les assiste dans la
mesure de ses moyens, les réconforte de
son appui. Ce n’est qu’à la scène, hélas !
que l’on peut, avec les plus grands airs du
monde, se donner l’illusion d'un somptueux
déjeuner en vidant des verres pleins de
vent et en servant à ses invités le poulet de
Wilhelm Meister et le classique potage à la
sciure 3ë Lois ! '
Mais que de détresses inconnues, que de
coeurs meurtris réfugiés dans le froid de
la mansarde, devant le buffet vide et
l’effroi du lendemain î
Ce matin, parmi nj#n courrier, j’ai trouvé
One lettre ,qui venait d’un de ces taudis.
Aucune littérature de pièce de théâtre
n’aura cet accent de poignante détresse,
celte sincérité de drame vécu :
« Et voilà où j’en suis, Monsieur, avec
ma pauvre compagne malade, et toutes les
idées qui se heurtent dans ma tête affolée...
Depuis huit jours, nous sommes sans feu,
sans charbon, sans pétrole. Je dois huit
livres de pain à mon boulanger... J’en ai
été réduit à puiser dans ma garde-robe
d’artiste, réduit à porter à la ville mes
nippes du théâtre... Oui, cher Monsieur,
moi qui n’ai rien dans ma bourse, je sors en
souliers vernis, mes beaux souliers de
scène, dont ces mauvais temps ont déjà fait
des bottines affreuses. Que vais-je, qu’al-
lonsmous devenir ?... »
Nous sommes venus au secours de ce
pauvre être, qui, hélas, n’est pas encore
complètement sauvé de la détresse. Mais ils
sont d’autres que nous ignorons et qui se
lamentent, et qui' « pour de vrai. »,pour leur
propre compte, jouent aujourd’hui dans
l'intimité de leur gîte le grand drame que
ces acteurs n’avaient pas prévu.
Paris entre-bâille les portes de ses théâ-
tres. II a même osé rallumer la rampe du
Music-Hall, et ces initiatives ont paru à
certains quelque peu déplacées. Le moment
n’est pas encore venu,semble-t-il, à l’heure
où journellement tant de vies françaises se
lüpriflent pour la vie de la Nation, de dé-
tourner la gravité des pensées par la frivo-
lité d’un spectacle. Non, vraiment...
Mais dans une certaine mesure, et tout
en sauvegardant la décence d’un program-
me qui devrait être adapté aux circonstan-
ces présentes, ne pourrait-on pas trouver
le moyen de rendre aux comédiens un bout
de leurs planches — de vrai salut — et
empêcher de mourir de faim les pauvres
vieux cabots sans feu?
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
L'Héroïsme de DOS Marins
La Petite Girsnde publie la lettre suivante d’üri
de nos marins sur le raid que vient d'accomplir,
dans l’Adriatique, le sous-marin français 8 bord
duquel il se trouvait :
Partis du mouillage le samedi matin, nous
arrivons à deux milles d’un port ennemi, le
dimanche, à trois heures du matin ; à six
heures, nous plongeons et, à la vitesse de
ceux qai ne sont pas pressés, c’est-à-dire à
cinq kilomètres à l'heure, nous nous diri-
geons vers i’eDtrée du port. A peine som-
mes-nous engagés dans la baie que nous
apercevons nn vapenr. Le commandant ne
veut pas le torpiller : il veut faire un meil-
loup omploi do eoe torpiüoo j ouool UOUS Q6S*
cendons à vingt mètres et passons sous le
vapeur.
Vers les sept heures trente, en nous ap-
prochant d'an barrage, noas apercevons de
nombreux cuirassés ; ii ne faut guère son-
ger à aller les torpiller, le barrage les pro-
tège ; mais, à six cents mètres de noos, ar-
rivent le Rudolph et d’autres destroyers,
ceux-là vont y passer. Pour que le tir soit
pics sûr, noas nous approchons d’eux ; mais
voilà qne, tout à coup, le navire se trouve
pris, nous ne pouvons ni avancer ni reculer,
nos barres sont engagées et prises dans des
Jâbles d’acier ; malgré nons, noas venons
presque en snrtace ; aussitôt, l’ennemi 'ions
lance des torpilles qui, à tonte vitesse, effleu-
rent la coqne et, par miracle, ne nons lou-
chent pas ; l’artillerie nous envoie des obns.
Enfin, comme nous sommes immobilisés,
c’en est fait de nous ; aussi, avec patience,
attendons-nous l’explosion qui va nous sor-
tir de cette crnelle attente. Jamais je ne
m’étais trouvé dans une situation aussi cri-
tique, mais il me semblait, comme à mes
camarades, qne la mort était rudement 'on-
gue à venir, et qnand l’on est convaincu
que tont est fini, l’on voudrait que ce soit
vite fait.
Pendant ce temps, l’on essaie de se déga-
ger de Co grand filet d’ocirr ; on alourdit le
bateau pour le faire couler, on se met à plu-
sieurs hommes sur les volants des barres ;
tout à coup, ça y est, nous coulons rapide-
ment à seize mètres, l’on augmente la vitesse
et i’oa se dégage. Mais tout n’est pas fiai, les
contre-torpilleurs nous poursuivent et nous
empêchent de reconnaître notre route; pour-
tant, ii faut la déterminer.
Pour cela, noas remontons à neuf mètres
cinquante, mais aussitôt les navires ennemis
nons lancent des torpilles qai passent en-
core bien près de nous, mais qai nous man-
quent grâce à une mauvaise appréciation de
la vitesse ; iis croyaient que nous marchions
à huit noeuds et nous ne marchions qu’à
deux ; enfin, an bout de deux heures, nous
sommes complètement dégages ; le soir, nons
faisons surface après douze heures passées
sous l’eau. Vers les sept heures trente do
soir, il a encore fallu plonger, car nous
étions poursuivis.
Une leçon de Guillaume Ier
à Guillaume II
Moritz Busch, l’enthousiaste secrétaire de
Bismark, ne s’est p .s borné à écrire 1rs Propos
de tabe de son maitre pendant la gnerre de
1870, il a aussi publie les papiers du chance-
lier., parmi lesquels se trouve une lettre fort
curieuse adressée de Baden-Baden, le 2 octo-
bre 1879, à Bismarck, par Guillaume I«r, le
grand-père de Guillaume u.
Dans cette lettre, le vieil empereur envi-
sage ainsi l’hypothèse d’une guerre de l’Alle-
magne avec la France :
« Quant à notre position, si nous avions
nne guerre avec la France, je ne oartage pas
l’opinion du feld-maréchat de Moltke, qai
croit nos forces suffisantes pour nous per-
mettre de poursuivre une telle guerre sans
alliés. Nons nous trouverions maintenant en
présence d’une armée complètement diffé-
rente de celle de 1870, car ôn ne peut nier
les progrès que la France s, faits. Pais, il y a
une autre considération : c’est que la fron-
tière française est presque hermétiquement
fermée depuis la Suisse jusqu’à la B-lgiqne,
qa’une liine continue de forteresses et de
forts, même si on parvenait à les passer,ren-
drait impossible l’envoi de tont renfort, et
entraverait énormément l’avancement stra-
tégique de nos lorces. D’après ie feld-maré-
chal de Moltke, c’est sur un champ de ba-
taille restreint que nous devons combattre.
Si nous sommes victorieux, nous ne pour-
rons pas poursuivre l’ennemi comme en
1870, car il nous faudrait immédatement
assiéger cette ceinture de forteresses avant
de nous engager dans nne poursuite. Des
mois peut être s’écouteraient avant que nous
parvenions à prendre quelques forts, et cela
donnerait le temps à l’armée défaite de se
retaire derrière cette ligne et de se bien pré-
parer à une nouvelle rencontre. Si les Alle-
mands, par malheur, étaient défaits dans la
première bataille, la rive g iuche du Rhin se-
rait perdue et nous devrions nons retirer de
l’antre côté du fleuve... »
Guillaume Ie', qne n’étonffaient cependant
pas les scrupules, relativement au respect
des neutres, n’avait pas songé que le terri-
toire belge pût être violé par l’armée alle-
mande pour pénétrer en France. Comme le
petit-fiis doit trouver aujourd’hui son grand-
père vieux jeu 1
ne Colonie portugaise envahie
par Z,000 Allemands
Le gouvernement de Lisbonne vient de
recevoir des nouvelles d’Angola qui confir-
ment l’attaqne de Nanlrla par une troupe al-
lemande torte de 2,000 hommes.
Le commandant des forces portugaises
jugea prudent de se retirer sur une posi-
tion stratégique eu attendant l’arrivée de
renforts.
Le gouvernement portugais doit envoyer
ces renforts dans le plus bref délai*
LA GUERRE
147« .TOTTPHVFCTr.
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 28 décembre, 15 heures.
En Belgique, nous avons continué
d'avancer à l’Ouest de Lombaertzide ;
nous sommes actuellement au pied
4.es dunes sur lesquelles l’ennemi a
établi sa ligne de résistance.
Au Sud d’Ypres, nous avons perdu
un élément de tlfoncbée près d’Helle-
beke. *
Dans la région de Lens, près de Cà-
rency, l’ennemi a cédé, devant nos at-
taques, 800 mètres de tranchées de
promici c lig UO.
Dans la vallée de l’Aisne et en Cham-
pagne, canonnade intermittente parti-
culièrement intense dans la région de
Reims et dans celle de Perthes, où
l’ennemi a spécialement visé les po-
sitions que nous avons conquises à
l’Ouest de cette localité.
Sur les Hauts de Meuse, légers pro-
grès de nos troupes sur tout le front.
Dans- les Vosges, l’ennemi a bom-
bardé la gare de Saint-Dié. Le service
de la voie ferrée n’est pas interrompu.
En Haute-Alsace, au Nord-Est de
Steinbach, une contre-attaque alle-
mande a été repoussée.
Paris, 23 heures.
Pondant toute la journée, une tem-
pêté violente a empêché les opéra-
rations sur la plus grande partie du
front.
On signale cependant que nous
avons réalisé quelques progrès en Ar-
gonne.
Official Report of the
French Governnent
JW 28th - a p. m.
In Belgium we continuée! to advarce
west of Lombaertzide, and We are now ar
the foot of the dunes on which the enemy
established his line of defence.
South ot Ypres we hâve lost one tren-
che near Hollebeke.
In the région of Lens, near Carency, the
enemy abandoned 8(10 mètres of flrst line
trenenes before our attacks.
In the Aisne valley and in Champagne
intermittent cannonading which was par-
ticularl.v intense in the région of Rheims
and Perthes, the enèmy directed his fire
especially against the positions which we
conquerèd west of this localility.
On the Meuse heights, we progressed
slightly on the whole front.
In the Vosges, the foe bombarded the
railway station of St—Dié ; the service of
the trains has not been interrupted.
In Upper-AIsace we repelled a german
attack north east of Steinbach.
La Rentrée du Ministère de la Guerre
Bordeaux, 28 décembre.
M. Millopand rentrera A Parie avec fnns les
services du minstère de la guerre, dans la
première semaine de janvier.
PROMOTION
Paris, 28 décembre.
Le général de brigade Descoings est promu
divisionnaire à titre temporaire pour la do-
rée de la guerre.
Les Dépenses de Guerie en Angleterre
Londres, 28 décembre.
Se basant sur le rapport hebdomadaire
officiel du Trésor, de la semaine dermèrp, ie
Daily Graphie estime que la gnerre coûte
actuellement à l’Angleterre près de 50 mil-
lions de francs par jour.
Dès les premiers jours de la guerre, dit il, nous
dépensions environ 25 millions par jour ; il était
évident qu’a mesure que nous augmentions le
nombre de nos troupes en campagne et celui des
nouveaux soldats à l’entraloement, le coût de
la guerre devait croître rapidement. De plus, nous
avons maintenant 8 soutenir les familles des
hommes sur le front, ainsi que les veuves et
les orphelins des soldat* tués dshs la campagne.
On ne peut donc espérer que les énormes dépen-
ses que nous impose la guerre subissent b emôt
une réduction ; elles auraient plutôt tendance à
augmenter. En face de cette immense dépense
pub ique, le particulier doit pratiquer l’économie ;
la même pièce d’or ne peut payer à la (ois les
choses nécessaires an soutien de l’état de guerre
et les dépenses somptuaires.
Les besoins nationaux doivent' prendre le pas
sur les satisfactions personnelles. Sans doute, les
industries de luxe soiiflriront quelque peu de cette
réduction des dépensés privé s ; mais le corps
de la nation n’en sera que plus fort et plus sain.
LE COMBAT DE LOMBAERTZYDE
Londres, 28 décembre.
L’envoyé dn Daily Màü dans le Nord de la
France signale qu’après cin i jours de travail
ininterrompn de sape et de cheminement,
les Belges ont réussi à capturer deux raille
Allemands, près de Lomb.oerizyde, en mar-
quant one vigoureuse attaque contre les
tranchées de l’aile ennemie qui avaient été
laissées exposées, lorsque les Allemands fu-
rent chassés par le fen de la flotte anglaise
de leurs positions avancées du. voisinage de
Nienport.
Tont en effectuant leur travail de sape, les
Belges avaient engagé un combat vigoureux
et à un moment donne, ils sa jetèrent sur
les tranchées, s’élançant sur les Allemands
uni, complètement surpris, se rendirent. Les
Belges eurent seulement quelques tués et
une vingtaine de blessés.
Les trains de cadavres
Londres, 28 décembre.
A Duffe, près d’Anvers, les sapeurs alle-
mands ont creasé de profonds fossés tout le
long de la ligne du chemin de fer. La se-
maine dernière, durant tontes les nuits, des
tr.aius, venant de la région de l’Yser, ont
jeté pê e mêle dans ces fossés des cadavres
de sold its. On estime que le nombre des in-
humations effectuées de cette sorte se chif-
fre à plus de 10,000.
Sur le Front des Vosges
Bile, 28 décembre.
Un violent combat s’est engagé vendredi
et s’est poursuivi durant la journée de sa-
medi sur tout le front des Vosges. Les déto-
nations furent entendues jusqu’en Suisse.
Des aviateurs français avaient préalable-
ment évolué au-dessus de Mulhouse pour
explorer la région ; après leur départ, l’ar-
tillerie française ouvrit ua feu très meur-
trier pour l'ennemi.
UN ALLEMAND A GIBRALTAR
Londres, 28 décembre.
Le correspondant fin Times à Sôvilla rap-
porte du un Allemand a audacieusement
essayé d'entfat à Gibrgftar, cous le costume
(Ton Maure.
Il a été arrêté à Algésiras et a été trouvé
porteur de documents compromettants.
Conférence de Neutres
New-York, 28 décembre.
Le Times du Venezuela a soumis à l’Union
panamencaine une proposition de confé-
rence internationale des neutres pour étu-
dier la révision du règlement des droits des
neutres en temps de guerre.
Mutinerie en Autriche
Londres, 28 décembre.
Le correspondant du Moming Post à Rome
rapporte qu’une mutinerie a éclaté parmi
les troupes slaves stationnées 4 Mome Brioni,
près du Lac de Garde.
Ayant entendu parler de ta victoire serbe
ces troupes refusèrent de partir pour le front
contre leurs camarades slaves.
LA QUESTION ALBANAISE
Rome, 28 décembre.
Un régiment de barsagliers est arrivé à
VÜMono, pour remplacer u» marins italiens
débarqués récemment.
Athènes, as necembre.
Le ministre d’Italie a déclaré à M. Venize-
los que le débarquement des Italiens à Va-
lons a ua caractère provisoire et a été dicté
par l’éventualité de voir y entrer les insur-
gés déjà très proches de la ville.
La Diplomatie tranç use a déjoué habile-
ment les intrigues germaniques en autori-
sant le débarquement.
Maigre l'imoortance stratégique de cette
opération, la Grèce devrait, selon l’opinion
hellénique, participer à l’occupation de l’Al
bai ie où vivent de nombreuses et denses
agglomérations grecques.
L’EX-SCHAH DE PERSE
Petrograd, 28 décembre.
On dément officiellement une dépêché de
Constantinople, de source autrichienne, pré-
tendant qu’une mission fut envoyée de TPe-
trograd à Odessa pour informer l’ex-seh >h
que, s’il voulait rentrer en Perse et travailler
à la création d’un mouvement contre le ré-
gime actuel, la Russie l’aiderait à remouter
sur le trône.
On dément également qu’en suite de cette
prétendue démarché, J’ex-scbah aurait été
subitement déporté en Sibérie.
—— '«0»' ■
Lsüres et Colis pour les Militaires aux Armées
Une nouvelle affiche postale vient de faire
connaître les conditions nouvelles dans les-
quelles doivent être adressées les correspon-
dances à destination des militaires aux ar-
mées. Il est rappelé au public que l’indica-
ton du secteur postal s’applique unique-
ment aux correspondances et non aux colis
postaux. -
Ceux-ci, comme il est indiqué sur l’affiche
du 15 décembre, continueront à être expé-
diés dans les conditions suivantes :
- Les colis postaux destinés aux militaires aux
armées doivent être envoyés aux dépôts des
corps.
Pour les officiers sans troupes et pour les mi-
litaires provenant des troupes de la Corse ou de
l’Afrique, tous les colis doivent être sdressés di-
rectement par les expéditeurs au bureau' central
des coiis postaux militaires, à Paris, rue du Bou-
loi.
Dans aucnn cas, l’indication du secteur postal
ne doit figurer sur les adresses de ces coiis pos-
taux.
LES
il 1^ Ü! H, ^,^1 J.U
Les Russes sont maîtres de la Bataille
Londres 28 décembre.
Le correspondant à Petrbgrad du Uormng
Post déclare qne les Allemands n’ont abso-
lument rien pris d’assaut, ni ville, ni posi-
tion depuis que les Russes ont décidé de re-
construire sur des règles tactiques leur fron-
tière stratégique.
Il dit que l’Allemagne attaque avec tous
tes désavantages possibles.
Le grand-dnc garda toujours l’initiative
stratégique qui donne senle le succès en
guerre.
Les Russes tiennent
nu Chemin de Fer Aliénant
Londres, 28 décembre.
Le correspondant do Ttmes à l’armée
fusse, écrivant de Varsovie à la date dn 24
décembre? déc li,cl‘irement le front russe.
II montre qne leà Busses tiennent le pays
sur la rive droite de la' Vistuie au Nord de
Ploek.
~ 0° *A-, loarvrtSlui i'- peut alloiudro ta rwio
tprrée qu’utilisent le» forcent allemandes
massées au Sud de la rivière.
; Ce bombardement possible compromet
singuliè-ement le ravitaillement de ces trou-
pes et rend l’avance allemande une affaire
très hasardeuse.
La situation à Varsovie n’offre en aucune
manière de danger immédiat, si tant est mê-
me que la ville soit en quelque façon me-
nacée.
Les Opérations en Pologne
Londres, 2* décembre.
. jpm mandé de Petrograd an Daily Mail :
’pà Le caractère des combats en Po ogne est
indiqué oar l'attaque de Bolimof. près de la
Rawka. Quand les Allemands s’avancèrent,
les R isses réussirent à mettre le feu à une
ferme située dans un bois, en arrière des
lignes de l’ennemi, qui se silhouettèrent dans
la lueur de l’incendie,-donnant ainsi une
excellente cible aux mitrailleuses automo-
biles qui manoeuvraient facilement sur la
route g<*lée.
» Les R isses prononcèrent alors une contre-
attaque, tuant un milher d’Allemands et
faisant deux bataillons prisonniers.
» L’inaction des Allemands eu Pologne au
moment 4es éè.ea do Nrc semble indiquer
un transfert de troupes vers l’Ouest. »
Echec alleraantf sur la Nidda
: Petrograd, 28 décembre.
Le Messager de l’A> me'e dit qn’nne action
très acharnée s’est déroulée le 26 décembre
dans la région entre la Vistule e; Novo Kort-
cbtne. Les Allemands, en traversant la
Nidda, ont pris une térie de villages. Les
Russes, dans une poussée irrésistible, ont
prononcé une contre-attaqne dans i’après-
midj et ont repris les villages, capturé 86
officiers et 3,500 soldats, et ont finalement
chassé l’ennemi de la Nidda.
,(Ja Aveu du Général von Bissing
Amsterdam, 28 décembre.
Un rédacteur du H et Leven, publication
hebdomadaire d’Amsterdam, a interviewé
récemment le général von Bissing, actuelle-
ment gouverneur de Belgique en remplace-
ment du maréchal von der Goitz.
La conversation a porté entre autres su-
jets sur l’ordre du jour du général von Bis-
sing daté du 23 septembre et conçu en ces
termes :
Lorsque les vaillants fils de notre peuple qui
marchent a la mort pour la patrie, lorsque des
blessé», des médecins, des infirmiers sont tués
par la lâche agression d’une population en furie,
lorsque la sécurité de l’armée est mise en danger
p cessité de ta conservation fait un devoir sacré
pour le chef militaire d’user de moyens extrêmes.
Alors tes innocents doivent souffrir avec les cou-
pables Le naut commandement dïTnos troupes a
fait connaître clairement a plusieurs repri-e* dan»
ses buileiins çt-’il n’épargnera pas les vies humai-
n-s dans la répression des actes odieux; il est
certainement à regretter que des maisons, des
villages florissants et môme des villes entières
doivent être détruits, ma s il faut que personne
ne se laisse aller à une sentimentalité déplacée.
Ces conséquences n’ont P s pour nous autant de
valeur que la vie d’un seul soldat. Cela va de soi
et n’a pas besoin d’être expl qué.
Comme ces paroles, dit Het Leven, avaient
fait sensation, nous les avons représentées
an général et nous Ini avons demandé s’il
Croyait qn’elles répondaient aux principes
ue la civilisation moderne et si, d’autre part,
il né pensait pas qu’elles fussent trè dange-
reuses, étant donné les mauvais éléments
que comprend inévitablement une armée.
Le regard du général von Bissing eut une
lnenr étrange. Après quelques moments de
silence, il dit simplement : « Il fallait. »
La Suppression des Licences
A partir du i«r janvier prochain, la licence
des débitants de boissons hygiéniques sera
supprimée.
La Chambre, en votant le budget de 1914,
avait décidé, malgré l’opposiiion du gouver-
nement et de la Commission dn budget, la
suppression totale des licences pour tous les
déjmants de boissons sans exception. S’il
eût été maintenn dans sa généralité, ce dé-
grèvement aurait fait perdre an Trésor une
somme de 37 millions.
Le Sénat lefosa à son tonr de l’admettre,
et finalement l’accord se fit entre ies deux
Chambres et le gouvernement ponr limiter
la suppression de la licence aux « débitants
de boissons qni ne vendront qne des bières,
vins, cidres, nydromels et des boissons non
alcooliques, à l’exclusion des spiritneox et
apéritifs de toute nature ».
SeuU bénéficieront de cette disposition les
débitants qui auront fait, avant le ^'jan-
vier prochain, une déclaration an bureau de
la régie.
Ramenée à ces limites, la suppression
des licences n’occasionnera qu'une perte
peu importante pour le Trésor. Toutefois,
on ne pourra en déterminer le montant
exact que lorsqu’on connaîtra le nombre des
débitants qni renonceront à vendre des spi-
ritueux et des apéritifs an vue dé bénéficier
du dégrèvement,
La Giiêrrê afriennt
L’Attaque de Guxhaven
m LES AVIONS AXGLAI3
Sept Hydravions, soutenus par de<
1 Navires anglais, ont attaqué
avec succès la Flotte
allemande,
Londres, 28 décembre.
L'Amirauté annonce qne sept hydravions,
escortés d’un» escadrille de croi^e irs Jecerr
i et de destroyers, om bombardé des navire*
i allemands ancrés dans ta passe de Schiluifè,.
près de Gnxhaven.
Deux zeppelins, plusieurs taubes et des
sous marins attaquèrent vainement l’esca-
drille anglaise, qai ne subit aucun dommdga
et attendit le retour des hydravions, en vue
de la côte allemande, pendant trois heures,
i Elle pat en reembarquer trois.
Trois autres aviateurs anglais tarent re-
cueillis en mer
Nous avo is coulé ensuite leurs appareils.
Le septième est manquant ; son appareil
a été aperçu, brisé, à 8 milles d'Héiig iiand.
— L’otond.,o do» dosât-! I-^IUSÔS par |i-8 hydra-
vions anglais, est inconnue, mus tous les
projectiles ont été lancés snr d.-s points pré-
sentant de» importances militaires.
L'émotion en Allemagne
Amsterdam, 28 décembre.
Une dépêche dit qne l’attaque anglaise i
Guxhaven a caôsé la pins grande emotioi
dans l’empire allemand.
Les dommages faits pai les hydroaéropla-
nes anglais sont strictement cachés. Les
rapports ufiioiels allemands s’efforcent d’en
at'enuer l’importance, mais on croit que les
conséquences en sont grandes. L'impression
générale en Allemagne est que la marine
britannique a voulu venger le raid sur la
cô e E t de l’Angleterre et adopte une nou-
velle méthode pour ses attaques maritimes
ou aeriennes, en vue d’amener un engage-
ment naval dé- isif.
On critique tort dans le public allemand
l’inefficacité du champ de mines dans la
baie allemande, à travers lequel les croi-
séurs anglais ont sa si fachemeat taire
route.
La Presse anglaise
Londres, 28 décembre.
Le T«m*s4orit ce matin dans son éditorial
Pour !a première fois dans l’Histoire, des appa-
reils aériens el sous-marios se sont trouvés en»
gagés de part et d’autre.
Cette atta me. absolument unique, fut admira-
blement combinée et exécutée.
Les escadres allemandes ne se croiront plus
désormais en sécurité dans leurs ports et derrière
des fortifications.
Du Moming Post :
La nation anglaise apprendra avec plaisir e)
fierté le raid de nos hydravions sur Guxhaven, qud
révèle l’esprit animant notre marine.
Des bombes sis? Hambourg
Londres, 28 décembre.
Le New York Herald dit que les hydro-aéro-
planes bntanmqaes, survolant l’emboucbn-
re de l'Elbe,' ont lancé plusieurs bombes snr
le port d Htmbourg.
Aviateurs anglais dans la mer du Nord
Londres, 28 décembre.
Suivant une dépêche de Berlin, le Lolcal-
Anzeiger dit que quatre aviateurs anglais ont
survolé, le 2a décembre, l’ile de Langeo»g,
dans la mer du Nord, et y ont jeté quatre
bombes sans aucun résultat.
[L’île de Langeoogr est une des lies situées en
face de la Frise orientale. Lsngeoog se trouve
entre Norderney et Spiekeroog.j
lin Zeppelin détruit prés de Nienport
Londres, 28 décembre.
De Rosendael à l’Exchange Telegraph
« Le bruit court qu’un Zeppe'm, qui sui^
volait Nienport hier matin, a été descendu
par les allies.
» Le dirigeable serait complètement dé-
truit et font son éqaipage aurait péri. »
La Comtesse de Mérode
arrêtée à Bruxelles
Une dépêche de I’sgenca Wolff, datée de
Bruxelles, 25 décembre, dit.
Le 9 décembre, la femme du maréchal dt
la cour du roi des Belges, comtes e Marie-
Louise de Mérode, a été arrêtée par un poste
a lemand, alors qu’elle se rendait d'Au vers
à Bruxelles. Uns perquisition a été faite dans
ses bagages. Plusieurs papiers ont été trou-
vés, qui ont: éveillé le soupçan que le comte
et la corne «sa entretenaient avec la France
et l’Angleterre des relations dangereuses
pour les intérêts allemands.
Les papiers n’établissaient pas la culpabi-
lité plus clairement, mais les document*
étaient cependant assez graves pour q-i*
l‘i> terveotion de la justice militaire parût
nécessaire et tût ordonnée, d’autant piut
qu’ii s’agissait d’un délit qui est ouni pat
les lois de guerre allemandes de mort ou de
prison.
Un conseil de gnerre a donc été tenu ie
22 décembre à Bruxelles. Le conseil a cou-
da cependant à l’acquittement, parce que
ies motifs d’accusation n’étaient pas suffi-
sants pour constituer une preuve. Le gou-
verneur général avait cependant le droit de
diriger la prévenue sur un camp de prison-
niers. S’il ne l’a pas fait, cela prouve sa g&
nerosité.
Une Proclamation italienne à Valons
L’amiral Patris, commandant en chei det
forces italiennes à Valons, adresse la procia'
mation suivante à la population
« Des troubles graves ont éclaté à plu-
sieurs reprises, paralysant le commerce, le*
travaux et les initiatives et mettant en dan-
ger la vie et les biens des habitants.
» Le gouvernement italien, gardien vigi>
lant de la sécurité publique en Albanie, vent
que votre tranquillité gravement menacé*
soit assurée. Répondant a vos voeux, les ma*
telots italiens ont débarqué Dnur sauvegarde!
l’ordre et assurer votre défense.
« Signé : Pesfus* »
AdmiaistMtsor-Dfléguê-GéttBt
O. RANDOLEf
iWitritiia, Ispressio&s it lniuii, TEL. 1Q.A
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Adressa Télégraphique : BA27DOLET Sarre
Le Petit Havre
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Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
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Seerétaire Général : TH. VALLÈS
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ANNONCE»
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, boni* de strasoour*.
J L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Il PETIT HAVRE ut désigné pose lee Anneneet iedAeWree et légales
ABONIMEiVIElMTS TROIS MOISI SIX Mots j UN a*
! b» Havre, la Seine-Inférieure. l’Eure.i _ _
l’Oise et U Somme J * BO » Fr. S • Pr.
Autres Déoartoments j «t Tr « e KO ,
Union Postale 10 • ’so Fr l 40 ■
0» t'eùonne egalement. SANS FRAIS, dans taux les Sarxnut a* à. r»....
Les Cigales
Comme nn grand coup de vent imprévu
et terrible, la guerre les a surprises et ba-
layées. .. >
La chosc4se fit si brutale, si soudaine,
que la troupe effarée se demanda un ins-
tant si le monde de l'imagination et du
mauvais rêve ne je prolongeait pas au
delà du domaine limité par les « portants ».
C’est là qu’elles vivaient.
En ce pays d’illusion, la réalité amère
n’apparaît d'ordinaire que sous nu masque.
Elle né se montre point aux curiosités pro-
fanes. Les oripeaux du magasin de costu-
mes lui permettent de dissimuler ses dé-
tresses morales et physiques.
La vie de théâtre a de cés dessous lamen-
table^ que seuls peuvent connaître ceux
qui s’y glissent eu amis. Le grand public
les ignore?
Celui-ci avait coutume de venir dans la
maison pour y puiser de la gaîté et du rire,le
secret d’une détente aux soucis journaliers.
Il demandait à ces amuseurs la faveur
d’oublier un instant l’âpreté de la lutte et de
se laisser prendre au bel entrain de leur jeu,
à la franchise de leur hilarité. Et, certes, il j
•ne s’inquiétait point,le publiCjSicette belle
humeur n’était que grimacé, si celte Donné
mine épanouie par la bouffonnerie n’était
ipas la figure contrefaite d’un malheureux
tiraillé par les angoisses de la matérielle.
Même lorsque, dans le décor de ces archi-
tectures de carton et de ces forêts de toile
peinte, la misère humaine passait, plain-
tive et douloureuse, traînant son fardeau
d’injustices, on n’accordait à ces vaincus
que l’hommage d’uu sentiment rapide, lé-
ger, à fleur de peau.
Nous nous rappelions bien vite que tout
cela n’était que truc, convention, artifice,
simulacres de désespoir et pastiches de
grands malheurs.
La pauvre femme du drame noir, affreu-
sement martyrisée pendant cinq actes par
son gredin de mari, et qui, durant tout un
soir, devant la rampe, versait des larmes,
des vraies larmes, s’empressait de sourire
au pompier de service dès qu’elle ren-
trait dans la coulisse. Ses peines, ses in-
quiétudes, ses tribulations pathétiques,
tout cela s’évanouissait, disparaissait aussi
facilement qu’elle enlevait sou fard sous le
tampon de coton vaseliné...
• Mais voici que la guerre est venue avec
son cortège ne ruines et de désolation. Ét
voici que la scène, tout à coup, s’est vidée.
La mobilisation a ouvert les portes des vo-
lières ; les oiseaux jaseurs et chanteurs qui
jasaient et chantaient pour la joie de nos
loisirs, s’en sont allés bien vite, on ne sait
où.
Sans doute, le régiment en a pris un
grand nombre, aujourd’hui noyés dans la
foule anonyme et sublime des défenseurs.
‘Armand Duval est devenu mitrailleur, et le
chevalier des Grieux, du jouraulendemain,
est devenu chef de section, après avoir fait
à son tour, pour tout de bon, ses adieux à la
petite table.
Mais il en est d’autres, de ces amuseurs,
que l’âge et les circonstances ont condam-
nés à l’obscurité de la retraite avec tout ce
qu’elle comporte de privations et de déses-
pérance.
r Us sont légion, les désemparés, à qui le
monde des cigales fit oublier la sagesse pré-
voyante des fourmis.
Aujourd’hui que le grand drame se joue
ailleurs avec des canons qui ne sont pas en
bois,et du sang qui n’est pas emprunté à la
tache du vermillon, ils sont presque innom-
brables les Brichanteau dégrimés et dou-
loureux, les Brichanteau aux yeux mornes,
au ventre vide, que l’autre théâtre tragi-
que, le théâtre de la guerre, a réduits à
l’inaction, à la misère.
Pour ces autres victimes du sort impla-
cable, on a fait déjà et l’on fera bonne
oeuvre.
La fraternité de la scène, je le sais, s’est
témoignée sous des formes délicates et
touchantes. Elle aide Tes vieux à traverser
les phases pénibles, elle les assiste dans la
mesure de ses moyens, les réconforte de
son appui. Ce n’est qu’à la scène, hélas !
que l’on peut, avec les plus grands airs du
monde, se donner l’illusion d'un somptueux
déjeuner en vidant des verres pleins de
vent et en servant à ses invités le poulet de
Wilhelm Meister et le classique potage à la
sciure 3ë Lois ! '
Mais que de détresses inconnues, que de
coeurs meurtris réfugiés dans le froid de
la mansarde, devant le buffet vide et
l’effroi du lendemain î
Ce matin, parmi nj#n courrier, j’ai trouvé
One lettre ,qui venait d’un de ces taudis.
Aucune littérature de pièce de théâtre
n’aura cet accent de poignante détresse,
celte sincérité de drame vécu :
« Et voilà où j’en suis, Monsieur, avec
ma pauvre compagne malade, et toutes les
idées qui se heurtent dans ma tête affolée...
Depuis huit jours, nous sommes sans feu,
sans charbon, sans pétrole. Je dois huit
livres de pain à mon boulanger... J’en ai
été réduit à puiser dans ma garde-robe
d’artiste, réduit à porter à la ville mes
nippes du théâtre... Oui, cher Monsieur,
moi qui n’ai rien dans ma bourse, je sors en
souliers vernis, mes beaux souliers de
scène, dont ces mauvais temps ont déjà fait
des bottines affreuses. Que vais-je, qu’al-
lonsmous devenir ?... »
Nous sommes venus au secours de ce
pauvre être, qui, hélas, n’est pas encore
complètement sauvé de la détresse. Mais ils
sont d’autres que nous ignorons et qui se
lamentent, et qui' « pour de vrai. »,pour leur
propre compte, jouent aujourd’hui dans
l'intimité de leur gîte le grand drame que
ces acteurs n’avaient pas prévu.
Paris entre-bâille les portes de ses théâ-
tres. II a même osé rallumer la rampe du
Music-Hall, et ces initiatives ont paru à
certains quelque peu déplacées. Le moment
n’est pas encore venu,semble-t-il, à l’heure
où journellement tant de vies françaises se
lüpriflent pour la vie de la Nation, de dé-
tourner la gravité des pensées par la frivo-
lité d’un spectacle. Non, vraiment...
Mais dans une certaine mesure, et tout
en sauvegardant la décence d’un program-
me qui devrait être adapté aux circonstan-
ces présentes, ne pourrait-on pas trouver
le moyen de rendre aux comédiens un bout
de leurs planches — de vrai salut — et
empêcher de mourir de faim les pauvres
vieux cabots sans feu?
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
L'Héroïsme de DOS Marins
La Petite Girsnde publie la lettre suivante d’üri
de nos marins sur le raid que vient d'accomplir,
dans l’Adriatique, le sous-marin français 8 bord
duquel il se trouvait :
Partis du mouillage le samedi matin, nous
arrivons à deux milles d’un port ennemi, le
dimanche, à trois heures du matin ; à six
heures, nous plongeons et, à la vitesse de
ceux qai ne sont pas pressés, c’est-à-dire à
cinq kilomètres à l'heure, nous nous diri-
geons vers i’eDtrée du port. A peine som-
mes-nous engagés dans la baie que nous
apercevons nn vapenr. Le commandant ne
veut pas le torpiller : il veut faire un meil-
loup omploi do eoe torpiüoo j ouool UOUS Q6S*
cendons à vingt mètres et passons sous le
vapeur.
Vers les sept heures trente, en nous ap-
prochant d'an barrage, noas apercevons de
nombreux cuirassés ; ii ne faut guère son-
ger à aller les torpiller, le barrage les pro-
tège ; mais, à six cents mètres de noos, ar-
rivent le Rudolph et d’autres destroyers,
ceux-là vont y passer. Pour que le tir soit
pics sûr, noas nous approchons d’eux ; mais
voilà qne, tout à coup, le navire se trouve
pris, nous ne pouvons ni avancer ni reculer,
nos barres sont engagées et prises dans des
Jâbles d’acier ; malgré nons, noas venons
presque en snrtace ; aussitôt, l’ennemi 'ions
lance des torpilles qui, à tonte vitesse, effleu-
rent la coqne et, par miracle, ne nons lou-
chent pas ; l’artillerie nous envoie des obns.
Enfin, comme nous sommes immobilisés,
c’en est fait de nous ; aussi, avec patience,
attendons-nous l’explosion qui va nous sor-
tir de cette crnelle attente. Jamais je ne
m’étais trouvé dans une situation aussi cri-
tique, mais il me semblait, comme à mes
camarades, qne la mort était rudement 'on-
gue à venir, et qnand l’on est convaincu
que tont est fini, l’on voudrait que ce soit
vite fait.
Pendant ce temps, l’on essaie de se déga-
ger de Co grand filet d’ocirr ; on alourdit le
bateau pour le faire couler, on se met à plu-
sieurs hommes sur les volants des barres ;
tout à coup, ça y est, nous coulons rapide-
ment à seize mètres, l’on augmente la vitesse
et i’oa se dégage. Mais tout n’est pas fiai, les
contre-torpilleurs nous poursuivent et nous
empêchent de reconnaître notre route; pour-
tant, ii faut la déterminer.
Pour cela, noas remontons à neuf mètres
cinquante, mais aussitôt les navires ennemis
nons lancent des torpilles qai passent en-
core bien près de nous, mais qai nous man-
quent grâce à une mauvaise appréciation de
la vitesse ; iis croyaient que nous marchions
à huit noeuds et nous ne marchions qu’à
deux ; enfin, an bout de deux heures, nous
sommes complètement dégages ; le soir, nons
faisons surface après douze heures passées
sous l’eau. Vers les sept heures trente do
soir, il a encore fallu plonger, car nous
étions poursuivis.
Une leçon de Guillaume Ier
à Guillaume II
Moritz Busch, l’enthousiaste secrétaire de
Bismark, ne s’est p .s borné à écrire 1rs Propos
de tabe de son maitre pendant la gnerre de
1870, il a aussi publie les papiers du chance-
lier., parmi lesquels se trouve une lettre fort
curieuse adressée de Baden-Baden, le 2 octo-
bre 1879, à Bismarck, par Guillaume I«r, le
grand-père de Guillaume u.
Dans cette lettre, le vieil empereur envi-
sage ainsi l’hypothèse d’une guerre de l’Alle-
magne avec la France :
« Quant à notre position, si nous avions
nne guerre avec la France, je ne oartage pas
l’opinion du feld-maréchat de Moltke, qai
croit nos forces suffisantes pour nous per-
mettre de poursuivre une telle guerre sans
alliés. Nons nous trouverions maintenant en
présence d’une armée complètement diffé-
rente de celle de 1870, car ôn ne peut nier
les progrès que la France s, faits. Pais, il y a
une autre considération : c’est que la fron-
tière française est presque hermétiquement
fermée depuis la Suisse jusqu’à la B-lgiqne,
qa’une liine continue de forteresses et de
forts, même si on parvenait à les passer,ren-
drait impossible l’envoi de tont renfort, et
entraverait énormément l’avancement stra-
tégique de nos lorces. D’après ie feld-maré-
chal de Moltke, c’est sur un champ de ba-
taille restreint que nous devons combattre.
Si nous sommes victorieux, nous ne pour-
rons pas poursuivre l’ennemi comme en
1870, car il nous faudrait immédatement
assiéger cette ceinture de forteresses avant
de nous engager dans nne poursuite. Des
mois peut être s’écouteraient avant que nous
parvenions à prendre quelques forts, et cela
donnerait le temps à l’armée défaite de se
retaire derrière cette ligne et de se bien pré-
parer à une nouvelle rencontre. Si les Alle-
mands, par malheur, étaient défaits dans la
première bataille, la rive g iuche du Rhin se-
rait perdue et nous devrions nons retirer de
l’antre côté du fleuve... »
Guillaume Ie', qne n’étonffaient cependant
pas les scrupules, relativement au respect
des neutres, n’avait pas songé que le terri-
toire belge pût être violé par l’armée alle-
mande pour pénétrer en France. Comme le
petit-fiis doit trouver aujourd’hui son grand-
père vieux jeu 1
ne Colonie portugaise envahie
par Z,000 Allemands
Le gouvernement de Lisbonne vient de
recevoir des nouvelles d’Angola qui confir-
ment l’attaqne de Nanlrla par une troupe al-
lemande torte de 2,000 hommes.
Le commandant des forces portugaises
jugea prudent de se retirer sur une posi-
tion stratégique eu attendant l’arrivée de
renforts.
Le gouvernement portugais doit envoyer
ces renforts dans le plus bref délai*
LA GUERRE
147« .TOTTPHVFCTr.
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 28 décembre, 15 heures.
En Belgique, nous avons continué
d'avancer à l’Ouest de Lombaertzide ;
nous sommes actuellement au pied
4.es dunes sur lesquelles l’ennemi a
établi sa ligne de résistance.
Au Sud d’Ypres, nous avons perdu
un élément de tlfoncbée près d’Helle-
beke. *
Dans la région de Lens, près de Cà-
rency, l’ennemi a cédé, devant nos at-
taques, 800 mètres de tranchées de
promici c lig UO.
Dans la vallée de l’Aisne et en Cham-
pagne, canonnade intermittente parti-
culièrement intense dans la région de
Reims et dans celle de Perthes, où
l’ennemi a spécialement visé les po-
sitions que nous avons conquises à
l’Ouest de cette localité.
Sur les Hauts de Meuse, légers pro-
grès de nos troupes sur tout le front.
Dans- les Vosges, l’ennemi a bom-
bardé la gare de Saint-Dié. Le service
de la voie ferrée n’est pas interrompu.
En Haute-Alsace, au Nord-Est de
Steinbach, une contre-attaque alle-
mande a été repoussée.
Paris, 23 heures.
Pondant toute la journée, une tem-
pêté violente a empêché les opéra-
rations sur la plus grande partie du
front.
On signale cependant que nous
avons réalisé quelques progrès en Ar-
gonne.
Official Report of the
French Governnent
JW 28th - a p. m.
In Belgium we continuée! to advarce
west of Lombaertzide, and We are now ar
the foot of the dunes on which the enemy
established his line of defence.
South ot Ypres we hâve lost one tren-
che near Hollebeke.
In the région of Lens, near Carency, the
enemy abandoned 8(10 mètres of flrst line
trenenes before our attacks.
In the Aisne valley and in Champagne
intermittent cannonading which was par-
ticularl.v intense in the région of Rheims
and Perthes, the enèmy directed his fire
especially against the positions which we
conquerèd west of this localility.
On the Meuse heights, we progressed
slightly on the whole front.
In the Vosges, the foe bombarded the
railway station of St—Dié ; the service of
the trains has not been interrupted.
In Upper-AIsace we repelled a german
attack north east of Steinbach.
La Rentrée du Ministère de la Guerre
Bordeaux, 28 décembre.
M. Millopand rentrera A Parie avec fnns les
services du minstère de la guerre, dans la
première semaine de janvier.
PROMOTION
Paris, 28 décembre.
Le général de brigade Descoings est promu
divisionnaire à titre temporaire pour la do-
rée de la guerre.
Les Dépenses de Guerie en Angleterre
Londres, 28 décembre.
Se basant sur le rapport hebdomadaire
officiel du Trésor, de la semaine dermèrp, ie
Daily Graphie estime que la gnerre coûte
actuellement à l’Angleterre près de 50 mil-
lions de francs par jour.
Dès les premiers jours de la guerre, dit il, nous
dépensions environ 25 millions par jour ; il était
évident qu’a mesure que nous augmentions le
nombre de nos troupes en campagne et celui des
nouveaux soldats à l’entraloement, le coût de
la guerre devait croître rapidement. De plus, nous
avons maintenant 8 soutenir les familles des
hommes sur le front, ainsi que les veuves et
les orphelins des soldat* tués dshs la campagne.
On ne peut donc espérer que les énormes dépen-
ses que nous impose la guerre subissent b emôt
une réduction ; elles auraient plutôt tendance à
augmenter. En face de cette immense dépense
pub ique, le particulier doit pratiquer l’économie ;
la même pièce d’or ne peut payer à la (ois les
choses nécessaires an soutien de l’état de guerre
et les dépenses somptuaires.
Les besoins nationaux doivent' prendre le pas
sur les satisfactions personnelles. Sans doute, les
industries de luxe soiiflriront quelque peu de cette
réduction des dépensés privé s ; mais le corps
de la nation n’en sera que plus fort et plus sain.
LE COMBAT DE LOMBAERTZYDE
Londres, 28 décembre.
L’envoyé dn Daily Màü dans le Nord de la
France signale qu’après cin i jours de travail
ininterrompn de sape et de cheminement,
les Belges ont réussi à capturer deux raille
Allemands, près de Lomb.oerizyde, en mar-
quant one vigoureuse attaque contre les
tranchées de l’aile ennemie qui avaient été
laissées exposées, lorsque les Allemands fu-
rent chassés par le fen de la flotte anglaise
de leurs positions avancées du. voisinage de
Nienport.
Tont en effectuant leur travail de sape, les
Belges avaient engagé un combat vigoureux
et à un moment donne, ils sa jetèrent sur
les tranchées, s’élançant sur les Allemands
uni, complètement surpris, se rendirent. Les
Belges eurent seulement quelques tués et
une vingtaine de blessés.
Les trains de cadavres
Londres, 28 décembre.
A Duffe, près d’Anvers, les sapeurs alle-
mands ont creasé de profonds fossés tout le
long de la ligne du chemin de fer. La se-
maine dernière, durant tontes les nuits, des
tr.aius, venant de la région de l’Yser, ont
jeté pê e mêle dans ces fossés des cadavres
de sold its. On estime que le nombre des in-
humations effectuées de cette sorte se chif-
fre à plus de 10,000.
Sur le Front des Vosges
Bile, 28 décembre.
Un violent combat s’est engagé vendredi
et s’est poursuivi durant la journée de sa-
medi sur tout le front des Vosges. Les déto-
nations furent entendues jusqu’en Suisse.
Des aviateurs français avaient préalable-
ment évolué au-dessus de Mulhouse pour
explorer la région ; après leur départ, l’ar-
tillerie française ouvrit ua feu très meur-
trier pour l'ennemi.
UN ALLEMAND A GIBRALTAR
Londres, 28 décembre.
Le correspondant fin Times à Sôvilla rap-
porte du un Allemand a audacieusement
essayé d'entfat à Gibrgftar, cous le costume
(Ton Maure.
Il a été arrêté à Algésiras et a été trouvé
porteur de documents compromettants.
Conférence de Neutres
New-York, 28 décembre.
Le Times du Venezuela a soumis à l’Union
panamencaine une proposition de confé-
rence internationale des neutres pour étu-
dier la révision du règlement des droits des
neutres en temps de guerre.
Mutinerie en Autriche
Londres, 28 décembre.
Le correspondant du Moming Post à Rome
rapporte qu’une mutinerie a éclaté parmi
les troupes slaves stationnées 4 Mome Brioni,
près du Lac de Garde.
Ayant entendu parler de ta victoire serbe
ces troupes refusèrent de partir pour le front
contre leurs camarades slaves.
LA QUESTION ALBANAISE
Rome, 28 décembre.
Un régiment de barsagliers est arrivé à
VÜMono, pour remplacer u» marins italiens
débarqués récemment.
Athènes, as necembre.
Le ministre d’Italie a déclaré à M. Venize-
los que le débarquement des Italiens à Va-
lons a ua caractère provisoire et a été dicté
par l’éventualité de voir y entrer les insur-
gés déjà très proches de la ville.
La Diplomatie tranç use a déjoué habile-
ment les intrigues germaniques en autori-
sant le débarquement.
Maigre l'imoortance stratégique de cette
opération, la Grèce devrait, selon l’opinion
hellénique, participer à l’occupation de l’Al
bai ie où vivent de nombreuses et denses
agglomérations grecques.
L’EX-SCHAH DE PERSE
Petrograd, 28 décembre.
On dément officiellement une dépêché de
Constantinople, de source autrichienne, pré-
tendant qu’une mission fut envoyée de TPe-
trograd à Odessa pour informer l’ex-seh >h
que, s’il voulait rentrer en Perse et travailler
à la création d’un mouvement contre le ré-
gime actuel, la Russie l’aiderait à remouter
sur le trône.
On dément également qu’en suite de cette
prétendue démarché, J’ex-scbah aurait été
subitement déporté en Sibérie.
—— '«0»' ■
Lsüres et Colis pour les Militaires aux Armées
Une nouvelle affiche postale vient de faire
connaître les conditions nouvelles dans les-
quelles doivent être adressées les correspon-
dances à destination des militaires aux ar-
mées. Il est rappelé au public que l’indica-
ton du secteur postal s’applique unique-
ment aux correspondances et non aux colis
postaux. -
Ceux-ci, comme il est indiqué sur l’affiche
du 15 décembre, continueront à être expé-
diés dans les conditions suivantes :
- Les colis postaux destinés aux militaires aux
armées doivent être envoyés aux dépôts des
corps.
Pour les officiers sans troupes et pour les mi-
litaires provenant des troupes de la Corse ou de
l’Afrique, tous les colis doivent être sdressés di-
rectement par les expéditeurs au bureau' central
des coiis postaux militaires, à Paris, rue du Bou-
loi.
Dans aucnn cas, l’indication du secteur postal
ne doit figurer sur les adresses de ces coiis pos-
taux.
LES
il 1^ Ü! H, ^,^1 J.U
Les Russes sont maîtres de la Bataille
Londres 28 décembre.
Le correspondant à Petrbgrad du Uormng
Post déclare qne les Allemands n’ont abso-
lument rien pris d’assaut, ni ville, ni posi-
tion depuis que les Russes ont décidé de re-
construire sur des règles tactiques leur fron-
tière stratégique.
Il dit que l’Allemagne attaque avec tous
tes désavantages possibles.
Le grand-dnc garda toujours l’initiative
stratégique qui donne senle le succès en
guerre.
Les Russes tiennent
nu Chemin de Fer Aliénant
Londres, 28 décembre.
Le correspondant do Ttmes à l’armée
fusse, écrivant de Varsovie à la date dn 24
décembre? déc li,cl‘irement le front russe.
II montre qne leà Busses tiennent le pays
sur la rive droite de la' Vistuie au Nord de
Ploek.
~ 0° *A-, loarvrtSlui i'- peut alloiudro ta rwio
tprrée qu’utilisent le» forcent allemandes
massées au Sud de la rivière.
; Ce bombardement possible compromet
singuliè-ement le ravitaillement de ces trou-
pes et rend l’avance allemande une affaire
très hasardeuse.
La situation à Varsovie n’offre en aucune
manière de danger immédiat, si tant est mê-
me que la ville soit en quelque façon me-
nacée.
Les Opérations en Pologne
Londres, 2* décembre.
. jpm mandé de Petrograd an Daily Mail :
’pà Le caractère des combats en Po ogne est
indiqué oar l'attaque de Bolimof. près de la
Rawka. Quand les Allemands s’avancèrent,
les R isses réussirent à mettre le feu à une
ferme située dans un bois, en arrière des
lignes de l’ennemi, qui se silhouettèrent dans
la lueur de l’incendie,-donnant ainsi une
excellente cible aux mitrailleuses automo-
biles qui manoeuvraient facilement sur la
route g<*lée.
» Les R isses prononcèrent alors une contre-
attaque, tuant un milher d’Allemands et
faisant deux bataillons prisonniers.
» L’inaction des Allemands eu Pologne au
moment 4es éè.ea do Nrc semble indiquer
un transfert de troupes vers l’Ouest. »
Echec alleraantf sur la Nidda
: Petrograd, 28 décembre.
Le Messager de l’A> me'e dit qn’nne action
très acharnée s’est déroulée le 26 décembre
dans la région entre la Vistule e; Novo Kort-
cbtne. Les Allemands, en traversant la
Nidda, ont pris une térie de villages. Les
Russes, dans une poussée irrésistible, ont
prononcé une contre-attaqne dans i’après-
midj et ont repris les villages, capturé 86
officiers et 3,500 soldats, et ont finalement
chassé l’ennemi de la Nidda.
,(Ja Aveu du Général von Bissing
Amsterdam, 28 décembre.
Un rédacteur du H et Leven, publication
hebdomadaire d’Amsterdam, a interviewé
récemment le général von Bissing, actuelle-
ment gouverneur de Belgique en remplace-
ment du maréchal von der Goitz.
La conversation a porté entre autres su-
jets sur l’ordre du jour du général von Bis-
sing daté du 23 septembre et conçu en ces
termes :
Lorsque les vaillants fils de notre peuple qui
marchent a la mort pour la patrie, lorsque des
blessé», des médecins, des infirmiers sont tués
par la lâche agression d’une population en furie,
lorsque la sécurité de l’armée est mise en danger
p
pour le chef militaire d’user de moyens extrêmes.
Alors tes innocents doivent souffrir avec les cou-
pables Le naut commandement dïTnos troupes a
fait connaître clairement a plusieurs repri-e* dan»
ses buileiins çt-’il n’épargnera pas les vies humai-
n-s dans la répression des actes odieux; il est
certainement à regretter que des maisons, des
villages florissants et môme des villes entières
doivent être détruits, ma s il faut que personne
ne se laisse aller à une sentimentalité déplacée.
Ces conséquences n’ont P s pour nous autant de
valeur que la vie d’un seul soldat. Cela va de soi
et n’a pas besoin d’être expl qué.
Comme ces paroles, dit Het Leven, avaient
fait sensation, nous les avons représentées
an général et nous Ini avons demandé s’il
Croyait qn’elles répondaient aux principes
ue la civilisation moderne et si, d’autre part,
il né pensait pas qu’elles fussent trè dange-
reuses, étant donné les mauvais éléments
que comprend inévitablement une armée.
Le regard du général von Bissing eut une
lnenr étrange. Après quelques moments de
silence, il dit simplement : « Il fallait. »
La Suppression des Licences
A partir du i«r janvier prochain, la licence
des débitants de boissons hygiéniques sera
supprimée.
La Chambre, en votant le budget de 1914,
avait décidé, malgré l’opposiiion du gouver-
nement et de la Commission dn budget, la
suppression totale des licences pour tous les
déjmants de boissons sans exception. S’il
eût été maintenn dans sa généralité, ce dé-
grèvement aurait fait perdre an Trésor une
somme de 37 millions.
Le Sénat lefosa à son tonr de l’admettre,
et finalement l’accord se fit entre ies deux
Chambres et le gouvernement ponr limiter
la suppression de la licence aux « débitants
de boissons qni ne vendront qne des bières,
vins, cidres, nydromels et des boissons non
alcooliques, à l’exclusion des spiritneox et
apéritifs de toute nature ».
SeuU bénéficieront de cette disposition les
débitants qui auront fait, avant le ^'jan-
vier prochain, une déclaration an bureau de
la régie.
Ramenée à ces limites, la suppression
des licences n’occasionnera qu'une perte
peu importante pour le Trésor. Toutefois,
on ne pourra en déterminer le montant
exact que lorsqu’on connaîtra le nombre des
débitants qni renonceront à vendre des spi-
ritueux et des apéritifs an vue dé bénéficier
du dégrèvement,
La Giiêrrê afriennt
L’Attaque de Guxhaven
m LES AVIONS AXGLAI3
Sept Hydravions, soutenus par de<
1 Navires anglais, ont attaqué
avec succès la Flotte
allemande,
Londres, 28 décembre.
L'Amirauté annonce qne sept hydravions,
escortés d’un» escadrille de croi^e irs Jecerr
i et de destroyers, om bombardé des navire*
i allemands ancrés dans ta passe de Schiluifè,.
près de Gnxhaven.
Deux zeppelins, plusieurs taubes et des
sous marins attaquèrent vainement l’esca-
drille anglaise, qai ne subit aucun dommdga
et attendit le retour des hydravions, en vue
de la côte allemande, pendant trois heures,
i Elle pat en reembarquer trois.
Trois autres aviateurs anglais tarent re-
cueillis en mer
Nous avo is coulé ensuite leurs appareils.
Le septième est manquant ; son appareil
a été aperçu, brisé, à 8 milles d'Héiig iiand.
— L’otond.,o do» dosât-! I-^IUSÔS par |i-8 hydra-
vions anglais, est inconnue, mus tous les
projectiles ont été lancés snr d.-s points pré-
sentant de» importances militaires.
L'émotion en Allemagne
Amsterdam, 28 décembre.
Une dépêche dit qne l’attaque anglaise i
Guxhaven a caôsé la pins grande emotioi
dans l’empire allemand.
Les dommages faits pai les hydroaéropla-
nes anglais sont strictement cachés. Les
rapports ufiioiels allemands s’efforcent d’en
at'enuer l’importance, mais on croit que les
conséquences en sont grandes. L'impression
générale en Allemagne est que la marine
britannique a voulu venger le raid sur la
cô e E t de l’Angleterre et adopte une nou-
velle méthode pour ses attaques maritimes
ou aeriennes, en vue d’amener un engage-
ment naval dé- isif.
On critique tort dans le public allemand
l’inefficacité du champ de mines dans la
baie allemande, à travers lequel les croi-
séurs anglais ont sa si fachemeat taire
route.
La Presse anglaise
Londres, 28 décembre.
Le T«m*s4orit ce matin dans son éditorial
Pour !a première fois dans l’Histoire, des appa-
reils aériens el sous-marios se sont trouvés en»
gagés de part et d’autre.
Cette atta me. absolument unique, fut admira-
blement combinée et exécutée.
Les escadres allemandes ne se croiront plus
désormais en sécurité dans leurs ports et derrière
des fortifications.
Du Moming Post :
La nation anglaise apprendra avec plaisir e)
fierté le raid de nos hydravions sur Guxhaven, qud
révèle l’esprit animant notre marine.
Des bombes sis? Hambourg
Londres, 28 décembre.
Le New York Herald dit que les hydro-aéro-
planes bntanmqaes, survolant l’emboucbn-
re de l'Elbe,' ont lancé plusieurs bombes snr
le port d Htmbourg.
Aviateurs anglais dans la mer du Nord
Londres, 28 décembre.
Suivant une dépêche de Berlin, le Lolcal-
Anzeiger dit que quatre aviateurs anglais ont
survolé, le 2a décembre, l’ile de Langeo»g,
dans la mer du Nord, et y ont jeté quatre
bombes sans aucun résultat.
[L’île de Langeoogr est une des lies situées en
face de la Frise orientale. Lsngeoog se trouve
entre Norderney et Spiekeroog.j
lin Zeppelin détruit prés de Nienport
Londres, 28 décembre.
De Rosendael à l’Exchange Telegraph
« Le bruit court qu’un Zeppe'm, qui sui^
volait Nienport hier matin, a été descendu
par les allies.
» Le dirigeable serait complètement dé-
truit et font son éqaipage aurait péri. »
La Comtesse de Mérode
arrêtée à Bruxelles
Une dépêche de I’sgenca Wolff, datée de
Bruxelles, 25 décembre, dit.
Le 9 décembre, la femme du maréchal dt
la cour du roi des Belges, comtes e Marie-
Louise de Mérode, a été arrêtée par un poste
a lemand, alors qu’elle se rendait d'Au vers
à Bruxelles. Uns perquisition a été faite dans
ses bagages. Plusieurs papiers ont été trou-
vés, qui ont: éveillé le soupçan que le comte
et la corne «sa entretenaient avec la France
et l’Angleterre des relations dangereuses
pour les intérêts allemands.
Les papiers n’établissaient pas la culpabi-
lité plus clairement, mais les document*
étaient cependant assez graves pour q-i*
l‘i> terveotion de la justice militaire parût
nécessaire et tût ordonnée, d’autant piut
qu’ii s’agissait d’un délit qui est ouni pat
les lois de guerre allemandes de mort ou de
prison.
Un conseil de gnerre a donc été tenu ie
22 décembre à Bruxelles. Le conseil a cou-
da cependant à l’acquittement, parce que
ies motifs d’accusation n’étaient pas suffi-
sants pour constituer une preuve. Le gou-
verneur général avait cependant le droit de
diriger la prévenue sur un camp de prison-
niers. S’il ne l’a pas fait, cela prouve sa g&
nerosité.
Une Proclamation italienne à Valons
L’amiral Patris, commandant en chei det
forces italiennes à Valons, adresse la procia'
mation suivante à la population
« Des troubles graves ont éclaté à plu-
sieurs reprises, paralysant le commerce, le*
travaux et les initiatives et mettant en dan-
ger la vie et les biens des habitants.
» Le gouvernement italien, gardien vigi>
lant de la sécurité publique en Albanie, vent
que votre tranquillité gravement menacé*
soit assurée. Répondant a vos voeux, les ma*
telots italiens ont débarqué Dnur sauvegarde!
l’ordre et assurer votre défense.
« Signé : Pesfus* »
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