Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-26
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 décembre 1914 26 décembre 1914
Description : 1914/12/26 (A34,N12193). 1914/12/26 (A34,N12193).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723536
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
If" km J CatftiM Ce Journal ne peut etre crié — S MIN «HIMÜI M NMAM I#M
AA ffliaistfatHif • Délêgné-CêMBt
O. RANDOLET
âlMüMn, tapresslou it IMSÜSSS, TEL 10.47
16, Rue Fontenello, 85
Adressé Télégraphique : EAND0L2T EaTTé
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des f Journaux de ia Région
REDACTEUR EN CHER
l.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone | 14,so
Secrétaire Général : TE VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE.,..i BUREAU DU JOURNAL, 112, bout' de Strasoourg.
( L'AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journai.
Le PETIT HAVRE ut désigné pour lu Aaaaitees Jadlolslras st légales
ABONNEMENTS TBOIS Mots, Stx Mots lia An
L« Havre, la Seine-Inférieure. l’Eure, a _ _ _ „
l’Oise et la Somme * 80 • rr **•
AUU-O» *>*v"«»«>mente. « Fr. *n *60 S® >
Union Postale ........... lO » 20 Fr. ! 40 >
Os t’sbenne t gaiement, SANS PRA/S, due teae tu Barétas de Peste de Franee
L’OPINION PUBLIQUE
AU JAPON
An moment où l’on envisage, dans la presse,
V le mode et ta part de coopération da Japon
4ar s le conflit actuel, il est intéressant de
connaître, sur ce point, l’état de l’opinion
publique dans l’empire du Mikado. M. Ga-
briel Ilanotaux nous eu fait l’exposé dans
l’article suivant, qu’il vient de publier dans
4e Figaro
1 Je n’ai nullement l’intention de m’en-
gager dans une polémique, tout à fait
superflue, au sujet de l’opportunité ac-
tuelle d’une intervention armée du Japon
dans le conflit européen. Les diplomaties
des puissances engagées dans la guerre ont
certainement étudié la question : il n’y a
qu’à s’en rapporter à elles. Je demande,
seulement, qu’on ne me fasse pas dire ce
que je n’ai pas dit. Mon intention n’est
nullement d’écarter une intervention du
Japon ; je constate seulement que cela ne
dépend pas uniquement de nous et qu’il
j vaut mieux ne pas prendre ses désire pour
des réalités.
^ En tout cas, il est une nature de rensei-
gnements qu’il est bon de connaître : c’est
l’opinion manifestée, à ee sujet, par la
presse japonaise elle-même. J’ai sous les
yeux un numéro du Japon Times, paru le
44 novembre, et qui, parvenu ces jours-ci
en Europe, résume les principaux leaders
grands journaux japonais. Je crois utile de
verser au débat certains extraits de ces in-
téressantes analyses,
Quelques journaux, tels que le Yamato,
Sont tout à fait favorables à une certaine
coopération japonaise : le Japon pourrait
envoyer, par le Transsibérien, une armée de
500,000 hommes. Le Tokyo Asahi n’envisage
cette éventualité que s’il s’agissait d’une
menace contre la domination anglaise auae
Indes. -,
Mais, toujours d’après le Japon Times, la
grande majorilé des journaux japonais est
plutôt opposée à la participation éventuelle
^ du Japon dans la grande guerre d’Europe.
Le HocM (qui passe pour l’organe du comte
Okuma, président du Conseil), estime que
l’armée japonaise est faite pour le Jappa
lui-même, pour là défense de sé§: propres
intérêts, et non pour la satisfaction d’un
idéal de gloire et de virtuosité militaire. Il
■ faudrait qu’il y eût des raisons précises et
impérieuses pour que cette participation se
produisît.
Le Eibumfn est catégorique et opposé
â une telle suggestion. Il dit que l’armée
japonaise est l’armée d'une action indé-
pendante et craindrait d’être considérée
Comme l’armée indienne, par exemple.
Sur quel front, d’ailleurs, serait-elle en-
voyée? Enfin le concours du Japon, en
raison de la marche des événements
actuels, serait très probablement superflu.
Le NichmicM, ergjjne indépendant, n’est
pas non plus très favorable à la partici-
pation, ilcstime que l’armée japonaise est
encore nécessaire en Extrême-Orient, no-
Li tamment en Chine, peut-être mr Indes.
k II est très douteux que l’armée japonaise
puisse être aussi efficace en Europe quelle
l’est en Asie : « Notre armée ne risquerait-
«11e pas d’être confondue avec les
Contingents hindous et algériens ? »
D’après les renseignements qui nous par-
viennent, le comte Okuma, premier minis-
tre, est le représentant éminent du natio-
nalisme japonais. Malgré la hauteur de
ses vues et la largeur de son esprit,
il n’est pas disposé, pour le moment
du moins, à soutenir l’opportunité d’une
action commune en Europe de l’armée ja-
ponaise près des armées alliées. Selon lui,
le Japon est l’intermédiaire, l’éducateur
«ïntre l’Orient et l’Occident : il doit rester
POrient et ne pas se confondre avec l’Occi-
dent.
En somme, le Japon paraît vouloir sè
renfermer, à l’heure actuelle, dans son
rôle d’allié de l’Angleterre. Le Japon a
aidé la flotte britannique à mainlenir, en
b. Extrême-Orient et dans le Pacifique, la
K maîtrise de la mer. lia détruit la forte-
resse de Kiao-Tchéou qui servait de base
à l’action allemands dans les mers Jau-
I nés.
Certes, le Japon est aujourd’hui l’allié
fie la France et de la Russie aussi bien
que de l’Angleterre. Les arrangements
intervenus entre le Japon et la France
l (sous le ministère de M. Piçhon en 1907),
[ et avec la Russie, quelques mois après,
I ont fort opportunément préparé cette adhé-
I sion du Japon à la Triple-Entente. Il est clair
I que les sympathies du Japon sont entière-
I ment et sincèrement acquises aux trois
I puissances. La déclaration faite par l’em-
r pereur du Japon lors de l’auverture de la
r Diète est très significative à ee sujet.
R Mais, autant qu’on en peut juger de loin,
le Japon se considère comme lié tout parti—
[ ; culièrement à l’Angleterre, et c’est entre
I l’Angleterre et l’Empire da Levant que la
I grave question d’une intervention éven-
tuelle peut être réglée.
II J’en reviens, done, à ee que je disais en
^ débutant. La parole est à la diplomatie : à
j elle de préparer l’opinion japonaise encore
Jiésitante et d’orienter le gouvernement ja-
ponais vers le meilleur emploi possible des
1 forces, d’ailleurs limitées, dont il pourrait
k disposer, soit en Asie, soit en Europe.
I * GABRIEL HANQTACX,
IL’ÉCHEC
de l’Offensive Allemande
JB'N RUSSIE
Les Pertes allemandes sont énormes
Petrograd, 23 décembre.
On signale la vaillance des tirailleurs
sibériens qui, pendant les trois nuits consé-
cutives da 19 an SI décembre, ont infligé de
terribles défaites aux troupes allemandes
qui avaient tenté de traverser la Bzoura dans
la région comprise entre Sochacizef et le
confluent de la Rawka et de la Bzocra. Dans
la première nnit, les tirailleurs ont anéanti
presqne entièrement sept bataillons faisant
partie de la division Wurtemberg, amenée
peu avant snr notre iront, et dont les for-
mations avaient été complétées.
Dans la nuit da 80, deux compagnies enne-
mies, qni avaient traversé la veille, snr une
passerelle, l’embouchure de la rivière Pissy,
ont snbi ie même sort.
Le lendemain, dans la même région de la
Bzoura, les Allemands, -protégés par un feu
continu de leur artillerie, avaientrâussi iu
coucouli cr A IÏTJU vcaa treui OSÎSITITOnS sur lâ
rive droite de la rivière ; mais, dans la nnit,
ces bataillons furent également anéantis,
malgré qu’ils aient découvert à temps notre
offensive à une verste de leurs tranchées et
qu’éclairant, an moyen de fusées et de pro-
jecteurs, toute ta localité située devant nos
troupes, iis aient criblé de balles et de shrap-
nels nos éléments offensifs.
Etant donné l’acharnement de ces com-
bats, la vignenr des attaques continuelles à
la baïonnette effectuées par nos troupes, les
Allemands ont suffi des pertes énormes. Iis
ont laissé notamment, dans la nuit du 2i,
plus de i,2G0 cadavres sur le champ de ba-
taille. Les officiers allemands fiit8 prison-
niers déclarent qu’ils ne se figuraient jamais
que les attaques passent être aussi vigou-
reuses.
Dans la région de Mlawa, les Russes ont
capturé, entre autres trophées, de nombreu-
ses charrettes chargées de cadeaux de Noël
destinés aux troupes allemandes.
Plus da 350,000 Austro-Allemands
prisonniers
Petrograd, 24 décembre.
On annonce de source autorisée que de-
puis le commencement de la gu»rre les Rus-
ses ont fait prisonniers 1,110 officiers alle-
mands et 3.189 officiers autrichiens, plus
131.737 soldats allemands et 221,447 soldats
autrichiens.
En jeune général autrichien appartenant
à ia maison de Habsbourg a été amené à
Kief.
Les Allemands reconnaissent
qu’ils n’ont pas défait les Busses
Copenhague, 2i décembre.
Après avoir annoncé une grande victoire
en P dogue, les Allemands avouent aujour-
d’hui qne la retraite russe n’a pas été une
grosse défaite* mais un retour stratégique
vers des positions préparées à .l’avance et
offrant aux troupes russes de bien meilleurs
moyens de défense.
Les Austro-Hongrois ont également perdu
confiantes
Rame, 23 décembre.
Dans une interview qu'il a donné à un
journal hongrois, von Hoetz-udorf, chef
d'état-major austro-hongrois, affirme qne le
théâtre principal de ia guerre est la Galicie
et la Pologne.
Les opérations contre les Serbes^ sont
secondaires ; leur solution viendra à son
temps.
Yon Hoeizendorf assure qn’il n'a p»s fait
de politique' militaire hostile à l’Italie ; mais,
comme chef de l’état-major, devait fortifier
toutes les frontières.
La Nouvelle Presse Libre constate qu’an
cours de la nouvelle bataille en Gdicie se
disputant sur le front de 500 kilométras, les
Rnsses ont réussi à reprendre l'off-nsive
grâce à des renforts qui leur sont parvenus.
Lis occupent, sur la rive gauche de la Don-
nai0», des positions très fortifiées d’où il s**ra
difficile de les déloger. La conclusion est que
la situation en ualicie est plutôt favorable
aux Russes.
CLOCHES & CANONS
ont sonné Noël !
Les carillons de Belgique et les cloches de
la France envahie se sont tues la nuit de
N< ël. Sous la clarté de l’étoile des Mages, le
soldat a veillé. Dans la forêt, nul bruit ; les
lointains renvoient seulement le roulement
prolongé des canonnades.
Le soldat a rêvé. Dans les cités, les cloches,
pour les siens, ont dû sonner Noël. Sa fem-
me a conté aux petit» la légend» du voya-
geur céleste qui, en une nuit, parcourt le
monde pour semer la joie au coeur des en-
tants.
Mais le coenr du soldat reste ferme. Au-
cune larme ne glisse le long de sa joue. Il
sait qu’il prépare â son fils le pins beau ca-
deau de Noël : une terre libre de l’occupa-
tion étrangère.
Il songe bien au Nogl de l’an prochain,
qu’il'espère passer à son foyer. Mais la terre
des hommes est trop dare pour y làire
pousser les oliviers de la paix. Il fant encore
longtemps la labourer d’obus et la rougir du
sang vermeil de la race.
A Paris les carillons ont chanté l’éternel
mystère du renouveau du mouds. La foule
a obéi pieusement à l’appel des clochas.
Mais la messe de minuit n’a été suivie de
nulle réjouissance. Chacun est rentré chez
soi en songeant... '
Noël des tranchées, Noël des veuves, Noël
des petits entants chassés de leur foyer par
la dure loi de la guerre, cette nuit angois-
sante et glorieuse a versé au coeur de tous
les plus hautes émotions t Français, An® ais
et Russes n’ont pas demandé le salut de-leur
corps à l'Enfant qui portait la justice au
monde ; ils lui om demandé surtout la vic-
toire pour leur* drapeaux,
LA GUERRE
144* JOXJRKrBB
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 25 décembre, 15 heures.
En Belgique, combats intermittents
d’artillerie. De là Lys à l’Oise, nous
avons atteint, le 23 au soir, la bifur-
cation des chemins de Loos au Butoi-
re et de Loos à Vermelles.
Au Nord-Est d’Albert, nous nous
sommes emparés d’une partie du vil-
lage de Boisselle et d’une tranchée !
avancée, au Sud du village.
Au Nord de Raye, à Lihu,près de LL
hons, nous avons fait également quel-
ques progrès. Ces diverses attaques
ont été menées avec beaucoup d’en-
train ; nous avons conservé partout le
terrain gagné.
Au Sud de l’Oise, notre artillerie a
bouleversé les organisations défen-
sives de l’ennemi.ainsi que dans la ré-
gion de Bailly et du plateau de Nou-
vron.
Sur l’Aisne et en Champagne, com-
bats d’artillerie. Plusieurs attaques
allemandes ont été repoussées.
Au Nord de Sapigneul, près de Ber-
ry-au-Bac, notamment, légère avance
de nos troupes, suivie d’une forte con-
tre-attaque ennemie ; celle-ci a échoué
complètement.
Dans la région de Perthes et de Mes-
nil-les-Hurlus, nous avons poursuivi
et consolidé nos progrès des jours pré-
cédents.
Au Nord de Mesnil, nous nous som-
mes emparés d’un bois fortement or-
ganisé par l’ennemi ; à l’Est, des tran-
chées ont été conquises par nous le
23. Au Nord-Ouest de Mesnil et à
l’Est de Perthes. nous avons chassé
l’ennemi des tronçons de tranchées
qu’il occupait encore et nous sommes
maintenant maîtres de toute la pre-
mière ligne de défense.
En Argonne, dans le bois de la Gru-
rie, à Bagatelle, à Fontaine-Madame
et à Saint-Hubert, nous avons repous-
sé cinq attaques et nous avons conser-
vé notre front.
Entre l’Argonne et la Meuse, mal-
gré la neige et le brouillard, nous
avons progressé sur le front de Bou-
r euilles-V auquois.
Dans la région de Cuisy, au bois de
Forges, notre artillerie lourde, en
maîtrisant des batteries de mitrail-
leuses ennemies, a permis à notre in-
fanterie de faire un bond en avant.
Sur la rive droite de la Meuse, les
Allemands ont bombardé la Corne, au
Sud du bois de Consénvoye, où nous
nous sommes établis.
Dans le bois d’Ailly et dans la forêt
d'Apremônt, notre artillerie a obligé
l’ennemi à évacue? plusieurs tran-
chées.
Dans les Basses Vosges, nous avons
avancé jusqu'à 1,500 mètres de Cirey-
sur-Vesoule.
RU§SIE
Sur la rive gauche de la Vistule, les
Aile mands ont été rejetés d'un des
points qu’ils occupaient sur la rive
droite de la Bzoura et ils se sont ren-
forces sur un autre point ; ils conti-
nuent leurs attaques sur Sochaczew
: et essaient de déboucher de Bolinow.
A l’Est de Skiennewice, leur atta-
que de nuit a été repoussée ; elle leur
a coûté de fortes pertes. Ils pronon-
cèrent plusieurs attaques infructueu-
ses à l’Est de Rawka. Ils résistent à
l’offensive russe sur la rive Nord de
la Pilica.
Paris, 23 heures.
Légère progression en avant de
Nieuport.
Vers Notre-Dame-de-Lorette, au
Nord de Lens, une attaque ennemis a
été repoussée.
Dans la matinée, nous avons enlevé
une nouvelle tranchée près de Pensa-
î in a et nous nous y sommes main-
tenus malgré plusieurs contre-atta-
ques.
La nuit dernière, l’ennemi a attaqué
vigoureusement sans succès dans ies
Vosges, âla Tête-de-Faux.
Official Report of the
French Government
Dec. 25t!* - 3 p. m.
ïn Belgium intermitting artilbry exchan-
ges. From the Lys to the Oise, we hâve
reached on the evening of the 23 the
Crossing of the roads from Loos to Butoire
and from Loos to Vermel es. Northeast of
Albert we carried a part of the village of
Bdissel le and an advanced trench south of
this village.
North of Roye, at Lihu. near Lihons, we
also made somc progress , these attacks
were made with greot gallantry and we
maintained everywhere the ground gained.
South ofthe Oise, our artillery overtur-
ned the foe’s défensive works ; likewise in
the région of Bailly and of the Plateau of
Nouvron.
On thë Ai'sne and in Champagne, artil-
lery flghts ; severai attacks of the foe were
repulsed.
North ôf Sapigneul, near Berry-au-Bac,
aller a iight advanee of our troops. the
enemy made a serions «ouaterattàck which
failed completely.
In the région of Perthes and Mesnil-les-
Hurlus. we continued and Consolidated our
advances of preceeding days. North of Mes-
nil we earried a strongly organised wood ;
on the east we Jobk severai trenches on the
23J. Northwest of Mesnil and east of Per-
thes we chased the enemy of the last bits of
trenches which he sfill ©ccupied and we
are now master of the whoie first line of
defénee.
In Argonne, in the Grurie wood, at Baga-
telle, at Fontaine-Madame, and at St-Hu-
bert, we repelied five attacks and wé main-
tained our front.
Between the Argonne, in spite of snow
and fog progressed on the front Boureuilles-
Vauquois. In the région of Cuisy in the
« Forges » YTood. while our heavy artillery
mastered the enemy’s batteries of quick-
flrers, our infantry made a sharp advanee.
On the right barik of the Meuse, the ger-
mans bomffiirded corner south of Con-
^envoie wood, here we hâve established
ourselves.
In the woods of « Ailly » and « Apre-
mont », our artillery compelled the foe to
abandon severai trenches.
In the lower Yosges wa. adxanced as. far
as 1500 métrés from Girey-sur-Yesouzë.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 25 décembre (officiel).
Aucune modification sur tout le front de
ia rive gauche de la Vistule et en Galicie.
Dans ia nuit du 23 au 24 décembre, les
Allemands ont prononcé des attaques prin-
cipalement dans la région de Sochaczei et
de Bolimow. Elles furent toutes repoussées
avec des pertes énormes pour l’ennemi.
Les combats sur la Pilit?a continuent.
Au cours du développement de l’offensive
russe dans les Contre-forts des Carpathes,
deux régiments'd’infanterie russe ont mon-
tré une grande vaillance, Après avoir tra-
versé la Jasiolka avec de l'eau glacée jusquA
la ceinture sous le feu meurtrier, ces régi-
ments, dans une charge à la baïonnette, ont
délogé les Autrichiens de leurs lignes et
leur ont capturé 4 officiers et 150 soldats.
Un premier train français
dans les Ardennes
La Petit Troyeu vient d’être informé que
les servions télégraphiques de Reims sont
rouverts au public, ainsi que dix-huit bu-
reaux de posta de. la région.
On annonce également qu’on train put,
mercredi^ atteindre la gare du Châtelet, dans
les Ardenises^ à : 28 kilomètres au'Nord-Est
dè Reim* et à uns douzaine de kilomètres au
Sud de Reihel, sur la ligne de Paris à Char-
leville. î
DON D’UN AÉROPLANE
Paris, 23 décembre.
Mme Reymond, venve dn sénateur avia-
teur qui fut' tué au cours d’une reconnais-
sance au-dessus des lignes ennemi», vient
d’offrir à l’armés l’aeroplane lequel
son mari préparait en temps AESyFfrix l'ac-
complissement da sa dangerçjfflb’niissioa.
Le"ministre de la guerre a fait signer à
M. Poincaré un décret décidant de l’accep-
\tation de ce doa, r
La Flotte Française bombarde les Tares
Athènes. 85 décembre.
Un oroiscur français a bombardé>t dis-
persé ies troupes ottomanes concentrées à
Hückhi- -
Les Turcs ont riposté mais vainement.
DANS LES COMMISSIONS
Paris, 83 décembre.
La Commission sénatoriale des finances a
pris connaissance d’une lettre de M. Mille-
rani lui demandant de se joindre à la Com-
mission da budget pour l’examen des mar-
chés de la guerre. B e » décidé à l’unanimi-
té de conserver la procedure traditionnelle
et a confirmé son mandata M. Miiliès-Lacroix
e-ümant on’elle manquerait a non devoir si
elle Confiait à des délégués le soin de con-
trôler les dépenses.
Bans les Finances
On annonce de Vienne que le taux de
l’esi ompte est ramené à 5 t/2 0/0. L° taux
de l’emprunt de guerre est fixé à ë A/4 d/0.
LA
cm lira
décids de prendre part à la guerre
Lisbonne, 23 décembre.
La Chambre des députés a adopté une
motion présentée par M. Affonso Costa et
disant :
La Chambre, reconnaissant que la der-
nière crise politique a été résolue en har-
monie avec les indications constitution-
nelles, et que les premiers actes du gouver-
nement ont été inspirés par un programme
patriotique, reneuvene au gouvernement
sa confiance pour poursuivre la défense des
institutions républicaines et donner une
vigoureuse impulsion à la préparation de
la défense militaire des colonies, ainsi qu’à
celle de la participation du Portugal à la
(rnarra an Europe, aux CÔ'és de la grande
nation anglaise, amie et alliée, qui a tou-
jours sollicité et désiré cette participation.
Le Noël des Petits Cheminots
DISCOURS DS K SEMBAT
Paris. 23 décembre.
Sous la présidence de M. Sembat, qu’assis-
taient ie b >ron Guillaume, les présidents, les
vic^-prestdents on ;es directeurs des grandes
Compagnies, l’Union Nationale de» Chemi-
nes avait organisé vendredi un Arore d*
N- & pour les -nfants des cheminots beiges
et français des régions envahies.
L’assistance était très nombreuse. M. Oli-
vier, président de PU non. a lu an télégram-
me demandant au roi Albert la permission
d'associer les enfants royaux aux voeux de
bonheur que forment les cheminots pour la
prospérité de la Belgique.
M. Sembat a fait un discours.
Paris, 23 décembre.
M. Sembat a loué hautement le zèle, le dé-
vouement et l’esprit de solidarité des chemi -
■ots.
Le ministre a ajouté que la France ne vou-
lait pas la guerre mais « cette guerre, a-t-if
dit, qu’on nous imposa, qne nons subissons,
nous lacerons d’autant plus énergiquement
que nous sommes torcés de la subir et que
nous ne l’avons pas voulue Nous ne rémo is
pas de conquérir, nous ne voulions asservir
personne, nous n’étions pas une nation de
proie. Mais, dressés pour défendre notre in-
dépendance, nous ne poserons les armes
qnè quand notre indépendance et celle de la
Belgique seront désormais entièrement as-
surées. »
Saluant .ensuite l’héroïsme et le martyre
de la B *lgi me, M. Sembat a constaté qn’en-
vidii-s fa Francs et (a Belgique sont asso-
ciées par tous les Français dans un même
sentiment de corap s-ion et qne demain les
foyers envahis de Belgique et de France de-
vront'être relevés et reconstruits ensemble,
ausstièt qné la victoire définitive aura cou-
ronne l’héroïsme des armées alliées lnttant
pour ia causa du droit.
Honneur aux Belges
Paris, 2S décembre.
L’Association de» Fraternités Franco-Belges
organise pour ie 1er janvier deux manifesta-
tions patriotiques. La première aura lieu à
dix heures et comprendra le couronnement
du buste du général Léman, ôn y signera
une adresse qui sera envoyée au défenseur
de Liège.
La seconde manifestation aura lien à deux
heures. On déposera une palme verte enru-
bannée aux trois couleurs, chez le général
Joffre.
—~ , ■ . _ ——, «as* • ■
On enrôle Karl Liebknecht
Genève, 21 décembre.
Le gouvernement allemand ne semble pas
s’être arrêté à l’idée d’instituer contre Karl
Liebknecht un procès de haute trahison. Le
moyen a semblé probablement non seule-
ment dangereux, mais ineffi 'ace. On a cher-
ché et on a trouvé : Kirl Liebknecht qni a,
on le sait, quarante-quatre ans, a été enrôlé.
: La discipline le rendra muet, sinon le pelo-
ton d'exécution le fera taire. On convien-
dra que le moyen imaginé est on ne peut
plus efficace et que les rodes autorités alle-
mandes se sont assurées ie silence absolu
du socialiste.
Le Torchon brûle en Turquie
Petrograd, 24 décembre.
Le correspondant à Athène de la Novoié
Vremya dit qne la haine des soldats tores
pour les officiers allemands augmente
tons ies jours.
Les musulmans s’irritent des méthodes
allemandes et les officiers turcs eux-mêmes
évitent d’avoir des relations avec les officiers
do kaiser.
Les Jeunes-Turcs arrêtent leurs propres
officiers qui refusent d’adhérer au Comité
Union et Progrès.
Mauliis fugitifs
Mehlla, 24 décembre.
Quatre marins allemands sont arrivés,
ic^ samedi dernier, venant des îles Chafa-
rines.
Ce» quatre marins, qui appartiennent a
l'équipage du Riga, actuellement à l’ancre à
Séville, avaient réussi à s’échapper et à se
rendre à Malaga, d'où ils tentèrent de gagner
la Sicile dans ane embarcation.
Mais par suite d’une tempête et du man-
que d’eau potable, ils dorent se réfugier aux
îles Chafariaes. ils avaient passé 24 heures
sans boire.
Le Papier-Monnaie en Belgique
Amsterdam, 23 décembre.
Le Télégramme, de Bruxelles, annonce qne
le gouverneur général a autorisé la Société
Générale à émettre pour un an du papier-
monnaie échangeable à un taux déterminé.
Les Troupes Ilalîeuiies
DÉBARQUENT EN ALBANIE
/ Rome, 23 décembre.
On mande de Dnrnzzo qn’un mouvement
révolu tion naire extrêmement violent a éclaté
en Albanie contre E"»d pacha.
Le palais d’Essad à Tirama et ses diverses
propriétés à Kodrat et à Latrak ont été dé-
vastés et incendiés.
A Elbassan, la population ouvrit les portes
des prisons.
Le» détenus politiques prirent la tête da
mouvement et s’emparèrent de nombreux
amis d’Essad et ies massacrèrent.
Lurozzo, 23 décembres
En présence de la gravité de la situatios
intérieure en Albanie, principalement à Ti-
rana et aux environs de cet ville, Essad
Pacha est parti pour rejoindre les troupes
concentrées à Croja.
D’autres troupes seront envoyées par va-
peur à Citta-di-Bari.
Rome, 23 décembre.
On mande de Valions qu'un détachement
de marias italiens a opéré un débarque-
itiuuc.
Rome, 23 décembre.
Le Giormle d’Italta dit que le débarque-
ment de marins a VaUona doit être consi-
déré plutôt comme un acte de simple pe ioe
internationale que comme une opération
militaire.
La Tribuna écrit qne le consul italien de-
manda à l’amiral Patris de débarquer des
marins à Vallona, à la suite de troubles
d’une partie de la population et da l’inquié-
tude causée dans la colonie italienne.
Le débarquement eut lieu sans incident ;
le commandant et les notable» se sont rea-
dos auprès du consul d’Italie, auquel il» eut
exprimé leur reconnaissance de ce que l’Ita-
lie fait pour Vallona et il» lui ont assuré ia
collaboration de la popu’aiion.
La tranquillité est complète.
La Défense de üünliieiisE
On écrit a.u Démocrate d’un village d’Ai«aos
encore occupé par les troupes allemandes :
« Les Allemands croient, à tort ou à rai-
son, que hss-rrançais vont uiemoi tenter ds
s’emparer à nouveau de Mulhonse. C’est
pourquoi ils s’empressent d'accumuler des
obstacles de.toutes sortes autour de la ville,
dont les abords sont minés sur de nombreux;
tipiots et recouverts d’un solide réseau d*
IDs doter barbelés, habituaient d ssitiinle».
il» disposent de renforts considérables pour
défendre cette ville, à n'importè quel prix.
» La population allemande a reçu l’ordre
de se tenir prête à évacuer la ville à la pre-
mière aierte. ?
« Les chemins de-fer ont préparé le maté-
riel nécessaire pour transporter les tugiuft
eu lieu sûr. »
L’Interview de l'amiral vsnTirpitz
Les journaux anglais publient de long»
p»ss g-s de l’interview de l’amiral von Tir-
piïz donnée par nn journal américain, et
certains préc sent l'opinion de l’amiral alle-
mand snr divers engins de guerre. Ques-
tionné sur la valeur des Zeppelins, l’amiral
a dit :
Je s-uis personnellement convaincu que tes
aéroplanes sont tant aussi extraordinai-emené
bien appropriés à la guerre navale, mais les Zep-
pelins sont de beaucoup supérieurs a eux pour
Porter de gros poids sur de grandes distances.
— Alors les Z -ppeUns ne sont pas restés sans
rivaux dans la flotte î
— je. ne puis encore dire deux types qui à la fin prouvera sa supériorité
dans les coudrions de température dans lesquel-
les la marine doit aair Mais je puis dire ceci qu»
l’un et l’autre sont employés dans des buts totale-
ment différents.
Le journaliste américain mentionne ^inci-
d en tellement qn’on ici affirme que l’Alia-
m gue construit actuellement 40 “ous-ma'
rins de 900 tonnes. L’amiral von Tirpit* ss
montre Dès satisfait en ce qni concerne la»
constructions navales et, interrogé snr I»
point de savoir si, en raison dn succès des
sons-marins, les grand cuirasses n’ea
étaient pas à leurs derniers jours, il ré-
pond :
II est difficile de ie dire encore. Il n’y a pas 11
mécounnîtro que le.» sous-marins sont un nouvel
et importai!! engin dans h gu ‘rre navale, mais
'il ne faut pas'oublier que les sous-marins opèrent
lemieux sur les côtos et que pour celte ratsos
la Manche e n-très bien disposée -pour eux. Las
succès reconnus ne vont pas jusqu’à justifier D
conclusion que les grands navires ont terrai né
leur rôle. Oa peut se demander si les sous-tne-
rins se seraient aussi bien cotnpsrtés dans d’an-
tres eaux. Nous avons beaucoup appris dans eètta
guerre. Nous pensons q iMs ne pouraient pàs
rester plus da trois jours loin de leur base el
qu après eo temps leur équipage était épuisé.
Nous avons vite découvert qua tes grands types
pourraient faire le tour da l'Angleterre et restes
dehors quuorze jours.
Il est seulement nécessaire que l’équipsga
puisse se reposer et se recréer, et nos hum met
ont l’occasion d« le faire en amenant le navirt
dans des eaux peu profondes,où il boula jusqu’à*
fond et y reste pour que les marins puïssetf
avoir un bon sommeil. 0e n'est possible qaa B
où l’eau est comparativement peu profoade.
la PréiéflitaiioD Aastro-AllîiaiJi
L’éminent historien Guglielmo Ferrer*
commente dans ie Mrssnggera les declgraiionj
de M. Giolitti. Il dit savoir de bonne source
qu’avant la tentative dont à parlé l’ancien
président du Conseil, une antre tentative da
même genre s’était produite peu de temps
auparavant I ,, „
Déjà an mois de mai 1913, quand le Mon-
ténégro était installe à Scutari, l’Autrici. e et
l’Allemagne avaient prévenu l'Italie de * r
inteution d’agir contre ie petit royamra
monténégrin et dans le cas d’une interven-
tion de la Rassie de ne pas recaler devant 'a
perspective d’une guerre européenne. La
guerre fut alors évitée parce que le Monténé-
gro céda, sur les conseils de la Russes ) main
fa démarche faite auprès de l’Iialie prouva
que dès le mois de mai 1913 les deux em-
pires alliés étaient fermement résolus à d -
chaîner une conflagration. Ces revf a tous
de Guglielmo Ferrera, venant après ce let
de M. Giolitti, produisent une viv» mpres-
sion.
AA ffliaistfatHif • Délêgné-CêMBt
O. RANDOLET
âlMüMn, tapresslou it IMSÜSSS, TEL 10.47
16, Rue Fontenello, 85
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des f Journaux de ia Région
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Secrétaire Général : TE VALLÈS
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( L'AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
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Le PETIT HAVRE ut désigné pour lu Aaaaitees Jadlolslras st légales
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Os t’sbenne t gaiement, SANS PRA/S, due teae tu Barétas de Peste de Franee
L’OPINION PUBLIQUE
AU JAPON
An moment où l’on envisage, dans la presse,
V le mode et ta part de coopération da Japon
4ar s le conflit actuel, il est intéressant de
connaître, sur ce point, l’état de l’opinion
publique dans l’empire du Mikado. M. Ga-
briel Ilanotaux nous eu fait l’exposé dans
l’article suivant, qu’il vient de publier dans
4e Figaro
1 Je n’ai nullement l’intention de m’en-
gager dans une polémique, tout à fait
superflue, au sujet de l’opportunité ac-
tuelle d’une intervention armée du Japon
dans le conflit européen. Les diplomaties
des puissances engagées dans la guerre ont
certainement étudié la question : il n’y a
qu’à s’en rapporter à elles. Je demande,
seulement, qu’on ne me fasse pas dire ce
que je n’ai pas dit. Mon intention n’est
nullement d’écarter une intervention du
Japon ; je constate seulement que cela ne
dépend pas uniquement de nous et qu’il
j vaut mieux ne pas prendre ses désire pour
des réalités.
^ En tout cas, il est une nature de rensei-
gnements qu’il est bon de connaître : c’est
l’opinion manifestée, à ee sujet, par la
presse japonaise elle-même. J’ai sous les
yeux un numéro du Japon Times, paru le
44 novembre, et qui, parvenu ces jours-ci
en Europe, résume les principaux leaders
grands journaux japonais. Je crois utile de
verser au débat certains extraits de ces in-
téressantes analyses,
Quelques journaux, tels que le Yamato,
Sont tout à fait favorables à une certaine
coopération japonaise : le Japon pourrait
envoyer, par le Transsibérien, une armée de
500,000 hommes. Le Tokyo Asahi n’envisage
cette éventualité que s’il s’agissait d’une
menace contre la domination anglaise auae
Indes. -,
Mais, toujours d’après le Japon Times, la
grande majorilé des journaux japonais est
plutôt opposée à la participation éventuelle
^ du Japon dans la grande guerre d’Europe.
Le HocM (qui passe pour l’organe du comte
Okuma, président du Conseil), estime que
l’armée japonaise est faite pour le Jappa
lui-même, pour là défense de sé§: propres
intérêts, et non pour la satisfaction d’un
idéal de gloire et de virtuosité militaire. Il
■ faudrait qu’il y eût des raisons précises et
impérieuses pour que cette participation se
produisît.
Le Eibumfn est catégorique et opposé
â une telle suggestion. Il dit que l’armée
japonaise est l’armée d'une action indé-
pendante et craindrait d’être considérée
Comme l’armée indienne, par exemple.
Sur quel front, d’ailleurs, serait-elle en-
voyée? Enfin le concours du Japon, en
raison de la marche des événements
actuels, serait très probablement superflu.
Le NichmicM, ergjjne indépendant, n’est
pas non plus très favorable à la partici-
pation, ilcstime que l’armée japonaise est
encore nécessaire en Extrême-Orient, no-
Li tamment en Chine, peut-être mr Indes.
k II est très douteux que l’armée japonaise
puisse être aussi efficace en Europe quelle
l’est en Asie : « Notre armée ne risquerait-
«11e pas d’être confondue avec les
Contingents hindous et algériens ? »
D’après les renseignements qui nous par-
viennent, le comte Okuma, premier minis-
tre, est le représentant éminent du natio-
nalisme japonais. Malgré la hauteur de
ses vues et la largeur de son esprit,
il n’est pas disposé, pour le moment
du moins, à soutenir l’opportunité d’une
action commune en Europe de l’armée ja-
ponaise près des armées alliées. Selon lui,
le Japon est l’intermédiaire, l’éducateur
«ïntre l’Orient et l’Occident : il doit rester
POrient et ne pas se confondre avec l’Occi-
dent.
En somme, le Japon paraît vouloir sè
renfermer, à l’heure actuelle, dans son
rôle d’allié de l’Angleterre. Le Japon a
aidé la flotte britannique à mainlenir, en
b. Extrême-Orient et dans le Pacifique, la
K maîtrise de la mer. lia détruit la forte-
resse de Kiao-Tchéou qui servait de base
à l’action allemands dans les mers Jau-
I nés.
Certes, le Japon est aujourd’hui l’allié
fie la France et de la Russie aussi bien
que de l’Angleterre. Les arrangements
intervenus entre le Japon et la France
l (sous le ministère de M. Piçhon en 1907),
[ et avec la Russie, quelques mois après,
I ont fort opportunément préparé cette adhé-
I sion du Japon à la Triple-Entente. Il est clair
I que les sympathies du Japon sont entière-
I ment et sincèrement acquises aux trois
I puissances. La déclaration faite par l’em-
r pereur du Japon lors de l’auverture de la
r Diète est très significative à ee sujet.
R Mais, autant qu’on en peut juger de loin,
le Japon se considère comme lié tout parti—
[ ; culièrement à l’Angleterre, et c’est entre
I l’Angleterre et l’Empire da Levant que la
I grave question d’une intervention éven-
tuelle peut être réglée.
II J’en reviens, done, à ee que je disais en
^ débutant. La parole est à la diplomatie : à
j elle de préparer l’opinion japonaise encore
Jiésitante et d’orienter le gouvernement ja-
ponais vers le meilleur emploi possible des
1 forces, d’ailleurs limitées, dont il pourrait
k disposer, soit en Asie, soit en Europe.
I * GABRIEL HANQTACX,
IL’ÉCHEC
de l’Offensive Allemande
JB'N RUSSIE
Les Pertes allemandes sont énormes
Petrograd, 23 décembre.
On signale la vaillance des tirailleurs
sibériens qui, pendant les trois nuits consé-
cutives da 19 an SI décembre, ont infligé de
terribles défaites aux troupes allemandes
qui avaient tenté de traverser la Bzoura dans
la région comprise entre Sochacizef et le
confluent de la Rawka et de la Bzocra. Dans
la première nnit, les tirailleurs ont anéanti
presqne entièrement sept bataillons faisant
partie de la division Wurtemberg, amenée
peu avant snr notre iront, et dont les for-
mations avaient été complétées.
Dans la nuit da 80, deux compagnies enne-
mies, qni avaient traversé la veille, snr une
passerelle, l’embouchure de la rivière Pissy,
ont snbi ie même sort.
Le lendemain, dans la même région de la
Bzoura, les Allemands, -protégés par un feu
continu de leur artillerie, avaientrâussi iu
coucouli cr A IÏTJU vcaa treui OSÎSITITOnS sur lâ
rive droite de la rivière ; mais, dans la nnit,
ces bataillons furent également anéantis,
malgré qu’ils aient découvert à temps notre
offensive à une verste de leurs tranchées et
qu’éclairant, an moyen de fusées et de pro-
jecteurs, toute ta localité située devant nos
troupes, iis aient criblé de balles et de shrap-
nels nos éléments offensifs.
Etant donné l’acharnement de ces com-
bats, la vignenr des attaques continuelles à
la baïonnette effectuées par nos troupes, les
Allemands ont suffi des pertes énormes. Iis
ont laissé notamment, dans la nuit du 2i,
plus de i,2G0 cadavres sur le champ de ba-
taille. Les officiers allemands fiit8 prison-
niers déclarent qu’ils ne se figuraient jamais
que les attaques passent être aussi vigou-
reuses.
Dans la région de Mlawa, les Russes ont
capturé, entre autres trophées, de nombreu-
ses charrettes chargées de cadeaux de Noël
destinés aux troupes allemandes.
Plus da 350,000 Austro-Allemands
prisonniers
Petrograd, 24 décembre.
On annonce de source autorisée que de-
puis le commencement de la gu»rre les Rus-
ses ont fait prisonniers 1,110 officiers alle-
mands et 3.189 officiers autrichiens, plus
131.737 soldats allemands et 221,447 soldats
autrichiens.
En jeune général autrichien appartenant
à ia maison de Habsbourg a été amené à
Kief.
Les Allemands reconnaissent
qu’ils n’ont pas défait les Busses
Copenhague, 2i décembre.
Après avoir annoncé une grande victoire
en P dogue, les Allemands avouent aujour-
d’hui qne la retraite russe n’a pas été une
grosse défaite* mais un retour stratégique
vers des positions préparées à .l’avance et
offrant aux troupes russes de bien meilleurs
moyens de défense.
Les Austro-Hongrois ont également perdu
confiantes
Rame, 23 décembre.
Dans une interview qu'il a donné à un
journal hongrois, von Hoetz-udorf, chef
d'état-major austro-hongrois, affirme qne le
théâtre principal de ia guerre est la Galicie
et la Pologne.
Les opérations contre les Serbes^ sont
secondaires ; leur solution viendra à son
temps.
Yon Hoeizendorf assure qn’il n'a p»s fait
de politique' militaire hostile à l’Italie ; mais,
comme chef de l’état-major, devait fortifier
toutes les frontières.
La Nouvelle Presse Libre constate qu’an
cours de la nouvelle bataille en Gdicie se
disputant sur le front de 500 kilométras, les
Rnsses ont réussi à reprendre l'off-nsive
grâce à des renforts qui leur sont parvenus.
Lis occupent, sur la rive gauche de la Don-
nai0», des positions très fortifiées d’où il s**ra
difficile de les déloger. La conclusion est que
la situation en ualicie est plutôt favorable
aux Russes.
CLOCHES & CANONS
ont sonné Noël !
Les carillons de Belgique et les cloches de
la France envahie se sont tues la nuit de
N< ël. Sous la clarté de l’étoile des Mages, le
soldat a veillé. Dans la forêt, nul bruit ; les
lointains renvoient seulement le roulement
prolongé des canonnades.
Le soldat a rêvé. Dans les cités, les cloches,
pour les siens, ont dû sonner Noël. Sa fem-
me a conté aux petit» la légend» du voya-
geur céleste qui, en une nuit, parcourt le
monde pour semer la joie au coeur des en-
tants.
Mais le coenr du soldat reste ferme. Au-
cune larme ne glisse le long de sa joue. Il
sait qu’il prépare â son fils le pins beau ca-
deau de Noël : une terre libre de l’occupa-
tion étrangère.
Il songe bien au Nogl de l’an prochain,
qu’il'espère passer à son foyer. Mais la terre
des hommes est trop dare pour y làire
pousser les oliviers de la paix. Il fant encore
longtemps la labourer d’obus et la rougir du
sang vermeil de la race.
A Paris les carillons ont chanté l’éternel
mystère du renouveau du mouds. La foule
a obéi pieusement à l’appel des clochas.
Mais la messe de minuit n’a été suivie de
nulle réjouissance. Chacun est rentré chez
soi en songeant... '
Noël des tranchées, Noël des veuves, Noël
des petits entants chassés de leur foyer par
la dure loi de la guerre, cette nuit angois-
sante et glorieuse a versé au coeur de tous
les plus hautes émotions t Français, An® ais
et Russes n’ont pas demandé le salut de-leur
corps à l'Enfant qui portait la justice au
monde ; ils lui om demandé surtout la vic-
toire pour leur* drapeaux,
LA GUERRE
144* JOXJRKrBB
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 25 décembre, 15 heures.
En Belgique, combats intermittents
d’artillerie. De là Lys à l’Oise, nous
avons atteint, le 23 au soir, la bifur-
cation des chemins de Loos au Butoi-
re et de Loos à Vermelles.
Au Nord-Est d’Albert, nous nous
sommes emparés d’une partie du vil-
lage de Boisselle et d’une tranchée !
avancée, au Sud du village.
Au Nord de Raye, à Lihu,près de LL
hons, nous avons fait également quel-
ques progrès. Ces diverses attaques
ont été menées avec beaucoup d’en-
train ; nous avons conservé partout le
terrain gagné.
Au Sud de l’Oise, notre artillerie a
bouleversé les organisations défen-
sives de l’ennemi.ainsi que dans la ré-
gion de Bailly et du plateau de Nou-
vron.
Sur l’Aisne et en Champagne, com-
bats d’artillerie. Plusieurs attaques
allemandes ont été repoussées.
Au Nord de Sapigneul, près de Ber-
ry-au-Bac, notamment, légère avance
de nos troupes, suivie d’une forte con-
tre-attaque ennemie ; celle-ci a échoué
complètement.
Dans la région de Perthes et de Mes-
nil-les-Hurlus, nous avons poursuivi
et consolidé nos progrès des jours pré-
cédents.
Au Nord de Mesnil, nous nous som-
mes emparés d’un bois fortement or-
ganisé par l’ennemi ; à l’Est, des tran-
chées ont été conquises par nous le
23. Au Nord-Ouest de Mesnil et à
l’Est de Perthes. nous avons chassé
l’ennemi des tronçons de tranchées
qu’il occupait encore et nous sommes
maintenant maîtres de toute la pre-
mière ligne de défense.
En Argonne, dans le bois de la Gru-
rie, à Bagatelle, à Fontaine-Madame
et à Saint-Hubert, nous avons repous-
sé cinq attaques et nous avons conser-
vé notre front.
Entre l’Argonne et la Meuse, mal-
gré la neige et le brouillard, nous
avons progressé sur le front de Bou-
r euilles-V auquois.
Dans la région de Cuisy, au bois de
Forges, notre artillerie lourde, en
maîtrisant des batteries de mitrail-
leuses ennemies, a permis à notre in-
fanterie de faire un bond en avant.
Sur la rive droite de la Meuse, les
Allemands ont bombardé la Corne, au
Sud du bois de Consénvoye, où nous
nous sommes établis.
Dans le bois d’Ailly et dans la forêt
d'Apremônt, notre artillerie a obligé
l’ennemi à évacue? plusieurs tran-
chées.
Dans les Basses Vosges, nous avons
avancé jusqu'à 1,500 mètres de Cirey-
sur-Vesoule.
RU§SIE
Sur la rive gauche de la Vistule, les
Aile mands ont été rejetés d'un des
points qu’ils occupaient sur la rive
droite de la Bzoura et ils se sont ren-
forces sur un autre point ; ils conti-
nuent leurs attaques sur Sochaczew
: et essaient de déboucher de Bolinow.
A l’Est de Skiennewice, leur atta-
que de nuit a été repoussée ; elle leur
a coûté de fortes pertes. Ils pronon-
cèrent plusieurs attaques infructueu-
ses à l’Est de Rawka. Ils résistent à
l’offensive russe sur la rive Nord de
la Pilica.
Paris, 23 heures.
Légère progression en avant de
Nieuport.
Vers Notre-Dame-de-Lorette, au
Nord de Lens, une attaque ennemis a
été repoussée.
Dans la matinée, nous avons enlevé
une nouvelle tranchée près de Pensa-
î in a et nous nous y sommes main-
tenus malgré plusieurs contre-atta-
ques.
La nuit dernière, l’ennemi a attaqué
vigoureusement sans succès dans ies
Vosges, âla Tête-de-Faux.
Official Report of the
French Government
Dec. 25t!* - 3 p. m.
ïn Belgium intermitting artilbry exchan-
ges. From the Lys to the Oise, we hâve
reached on the evening of the 23 the
Crossing of the roads from Loos to Butoire
and from Loos to Vermel es. Northeast of
Albert we carried a part of the village of
Bdissel le and an advanced trench south of
this village.
North of Roye, at Lihu. near Lihons, we
also made somc progress , these attacks
were made with greot gallantry and we
maintained everywhere the ground gained.
South ofthe Oise, our artillery overtur-
ned the foe’s défensive works ; likewise in
the région of Bailly and of the Plateau of
Nouvron.
On thë Ai'sne and in Champagne, artil-
lery flghts ; severai attacks of the foe were
repulsed.
North ôf Sapigneul, near Berry-au-Bac,
aller a iight advanee of our troops. the
enemy made a serions «ouaterattàck which
failed completely.
In the région of Perthes and Mesnil-les-
Hurlus. we continued and Consolidated our
advances of preceeding days. North of Mes-
nil we earried a strongly organised wood ;
on the east we Jobk severai trenches on the
23J. Northwest of Mesnil and east of Per-
thes we chased the enemy of the last bits of
trenches which he sfill ©ccupied and we
are now master of the whoie first line of
defénee.
In Argonne, in the Grurie wood, at Baga-
telle, at Fontaine-Madame, and at St-Hu-
bert, we repelied five attacks and wé main-
tained our front.
Between the Argonne, in spite of snow
and fog progressed on the front Boureuilles-
Vauquois. In the région of Cuisy in the
« Forges » YTood. while our heavy artillery
mastered the enemy’s batteries of quick-
flrers, our infantry made a sharp advanee.
On the right barik of the Meuse, the ger-
mans bomffiirded corner south of Con-
^envoie wood, here we hâve established
ourselves.
In the woods of « Ailly » and « Apre-
mont », our artillery compelled the foe to
abandon severai trenches.
In the lower Yosges wa. adxanced as. far
as 1500 métrés from Girey-sur-Yesouzë.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 25 décembre (officiel).
Aucune modification sur tout le front de
ia rive gauche de la Vistule et en Galicie.
Dans ia nuit du 23 au 24 décembre, les
Allemands ont prononcé des attaques prin-
cipalement dans la région de Sochaczei et
de Bolimow. Elles furent toutes repoussées
avec des pertes énormes pour l’ennemi.
Les combats sur la Pilit?a continuent.
Au cours du développement de l’offensive
russe dans les Contre-forts des Carpathes,
deux régiments'd’infanterie russe ont mon-
tré une grande vaillance, Après avoir tra-
versé la Jasiolka avec de l'eau glacée jusquA
la ceinture sous le feu meurtrier, ces régi-
ments, dans une charge à la baïonnette, ont
délogé les Autrichiens de leurs lignes et
leur ont capturé 4 officiers et 150 soldats.
Un premier train français
dans les Ardennes
La Petit Troyeu vient d’être informé que
les servions télégraphiques de Reims sont
rouverts au public, ainsi que dix-huit bu-
reaux de posta de. la région.
On annonce également qu’on train put,
mercredi^ atteindre la gare du Châtelet, dans
les Ardenises^ à : 28 kilomètres au'Nord-Est
dè Reim* et à uns douzaine de kilomètres au
Sud de Reihel, sur la ligne de Paris à Char-
leville. î
DON D’UN AÉROPLANE
Paris, 23 décembre.
Mme Reymond, venve dn sénateur avia-
teur qui fut' tué au cours d’une reconnais-
sance au-dessus des lignes ennemi», vient
d’offrir à l’armés l’aeroplane lequel
son mari préparait en temps AESyFfrix l'ac-
complissement da sa dangerçjfflb’niissioa.
Le"ministre de la guerre a fait signer à
M. Poincaré un décret décidant de l’accep-
\tation de ce doa, r
La Flotte Française bombarde les Tares
Athènes. 85 décembre.
Un oroiscur français a bombardé>t dis-
persé ies troupes ottomanes concentrées à
Hückhi- -
Les Turcs ont riposté mais vainement.
DANS LES COMMISSIONS
Paris, 83 décembre.
La Commission sénatoriale des finances a
pris connaissance d’une lettre de M. Mille-
rani lui demandant de se joindre à la Com-
mission da budget pour l’examen des mar-
chés de la guerre. B e » décidé à l’unanimi-
té de conserver la procedure traditionnelle
et a confirmé son mandata M. Miiliès-Lacroix
e-ümant on’elle manquerait a non devoir si
elle Confiait à des délégués le soin de con-
trôler les dépenses.
Bans les Finances
On annonce de Vienne que le taux de
l’esi ompte est ramené à 5 t/2 0/0. L° taux
de l’emprunt de guerre est fixé à ë A/4 d/0.
LA
cm lira
décids de prendre part à la guerre
Lisbonne, 23 décembre.
La Chambre des députés a adopté une
motion présentée par M. Affonso Costa et
disant :
La Chambre, reconnaissant que la der-
nière crise politique a été résolue en har-
monie avec les indications constitution-
nelles, et que les premiers actes du gouver-
nement ont été inspirés par un programme
patriotique, reneuvene au gouvernement
sa confiance pour poursuivre la défense des
institutions républicaines et donner une
vigoureuse impulsion à la préparation de
la défense militaire des colonies, ainsi qu’à
celle de la participation du Portugal à la
(rnarra an Europe, aux CÔ'és de la grande
nation anglaise, amie et alliée, qui a tou-
jours sollicité et désiré cette participation.
Le Noël des Petits Cheminots
DISCOURS DS K SEMBAT
Paris. 23 décembre.
Sous la présidence de M. Sembat, qu’assis-
taient ie b >ron Guillaume, les présidents, les
vic^-prestdents on ;es directeurs des grandes
Compagnies, l’Union Nationale de» Chemi-
nes avait organisé vendredi un Arore d*
N- & pour les -nfants des cheminots beiges
et français des régions envahies.
L’assistance était très nombreuse. M. Oli-
vier, président de PU non. a lu an télégram-
me demandant au roi Albert la permission
d'associer les enfants royaux aux voeux de
bonheur que forment les cheminots pour la
prospérité de la Belgique.
M. Sembat a fait un discours.
Paris, 23 décembre.
M. Sembat a loué hautement le zèle, le dé-
vouement et l’esprit de solidarité des chemi -
■ots.
Le ministre a ajouté que la France ne vou-
lait pas la guerre mais « cette guerre, a-t-if
dit, qu’on nous imposa, qne nons subissons,
nous lacerons d’autant plus énergiquement
que nous sommes torcés de la subir et que
nous ne l’avons pas voulue Nous ne rémo is
pas de conquérir, nous ne voulions asservir
personne, nous n’étions pas une nation de
proie. Mais, dressés pour défendre notre in-
dépendance, nous ne poserons les armes
qnè quand notre indépendance et celle de la
Belgique seront désormais entièrement as-
surées. »
Saluant .ensuite l’héroïsme et le martyre
de la B *lgi me, M. Sembat a constaté qn’en-
vidii-s fa Francs et (a Belgique sont asso-
ciées par tous les Français dans un même
sentiment de corap s-ion et qne demain les
foyers envahis de Belgique et de France de-
vront'être relevés et reconstruits ensemble,
ausstièt qné la victoire définitive aura cou-
ronne l’héroïsme des armées alliées lnttant
pour ia causa du droit.
Honneur aux Belges
Paris, 2S décembre.
L’Association de» Fraternités Franco-Belges
organise pour ie 1er janvier deux manifesta-
tions patriotiques. La première aura lieu à
dix heures et comprendra le couronnement
du buste du général Léman, ôn y signera
une adresse qui sera envoyée au défenseur
de Liège.
La seconde manifestation aura lien à deux
heures. On déposera une palme verte enru-
bannée aux trois couleurs, chez le général
Joffre.
—~ , ■ . _ ——, «as* • ■
On enrôle Karl Liebknecht
Genève, 21 décembre.
Le gouvernement allemand ne semble pas
s’être arrêté à l’idée d’instituer contre Karl
Liebknecht un procès de haute trahison. Le
moyen a semblé probablement non seule-
ment dangereux, mais ineffi 'ace. On a cher-
ché et on a trouvé : Kirl Liebknecht qni a,
on le sait, quarante-quatre ans, a été enrôlé.
: La discipline le rendra muet, sinon le pelo-
ton d'exécution le fera taire. On convien-
dra que le moyen imaginé est on ne peut
plus efficace et que les rodes autorités alle-
mandes se sont assurées ie silence absolu
du socialiste.
Le Torchon brûle en Turquie
Petrograd, 24 décembre.
Le correspondant à Athène de la Novoié
Vremya dit qne la haine des soldats tores
pour les officiers allemands augmente
tons ies jours.
Les musulmans s’irritent des méthodes
allemandes et les officiers turcs eux-mêmes
évitent d’avoir des relations avec les officiers
do kaiser.
Les Jeunes-Turcs arrêtent leurs propres
officiers qui refusent d’adhérer au Comité
Union et Progrès.
Mauliis fugitifs
Mehlla, 24 décembre.
Quatre marins allemands sont arrivés,
ic^ samedi dernier, venant des îles Chafa-
rines.
Ce» quatre marins, qui appartiennent a
l'équipage du Riga, actuellement à l’ancre à
Séville, avaient réussi à s’échapper et à se
rendre à Malaga, d'où ils tentèrent de gagner
la Sicile dans ane embarcation.
Mais par suite d’une tempête et du man-
que d’eau potable, ils dorent se réfugier aux
îles Chafariaes. ils avaient passé 24 heures
sans boire.
Le Papier-Monnaie en Belgique
Amsterdam, 23 décembre.
Le Télégramme, de Bruxelles, annonce qne
le gouverneur général a autorisé la Société
Générale à émettre pour un an du papier-
monnaie échangeable à un taux déterminé.
Les Troupes Ilalîeuiies
DÉBARQUENT EN ALBANIE
/ Rome, 23 décembre.
On mande de Dnrnzzo qn’un mouvement
révolu tion naire extrêmement violent a éclaté
en Albanie contre E"»d pacha.
Le palais d’Essad à Tirama et ses diverses
propriétés à Kodrat et à Latrak ont été dé-
vastés et incendiés.
A Elbassan, la population ouvrit les portes
des prisons.
Le» détenus politiques prirent la tête da
mouvement et s’emparèrent de nombreux
amis d’Essad et ies massacrèrent.
Lurozzo, 23 décembres
En présence de la gravité de la situatios
intérieure en Albanie, principalement à Ti-
rana et aux environs de cet ville, Essad
Pacha est parti pour rejoindre les troupes
concentrées à Croja.
D’autres troupes seront envoyées par va-
peur à Citta-di-Bari.
Rome, 23 décembre.
On mande de Valions qu'un détachement
de marias italiens a opéré un débarque-
itiuuc.
Rome, 23 décembre.
Le Giormle d’Italta dit que le débarque-
ment de marins a VaUona doit être consi-
déré plutôt comme un acte de simple pe ioe
internationale que comme une opération
militaire.
La Tribuna écrit qne le consul italien de-
manda à l’amiral Patris de débarquer des
marins à Vallona, à la suite de troubles
d’une partie de la population et da l’inquié-
tude causée dans la colonie italienne.
Le débarquement eut lieu sans incident ;
le commandant et les notable» se sont rea-
dos auprès du consul d’Italie, auquel il» eut
exprimé leur reconnaissance de ce que l’Ita-
lie fait pour Vallona et il» lui ont assuré ia
collaboration de la popu’aiion.
La tranquillité est complète.
La Défense de üünliieiisE
On écrit a.u Démocrate d’un village d’Ai«aos
encore occupé par les troupes allemandes :
« Les Allemands croient, à tort ou à rai-
son, que hss-rrançais vont uiemoi tenter ds
s’emparer à nouveau de Mulhonse. C’est
pourquoi ils s’empressent d'accumuler des
obstacles de.toutes sortes autour de la ville,
dont les abords sont minés sur de nombreux;
tipiots et recouverts d’un solide réseau d*
IDs doter barbelés, habituaient d ssitiinle».
il» disposent de renforts considérables pour
défendre cette ville, à n'importè quel prix.
» La population allemande a reçu l’ordre
de se tenir prête à évacuer la ville à la pre-
mière aierte. ?
« Les chemins de-fer ont préparé le maté-
riel nécessaire pour transporter les tugiuft
eu lieu sûr. »
L’Interview de l'amiral vsnTirpitz
Les journaux anglais publient de long»
p»ss g-s de l’interview de l’amiral von Tir-
piïz donnée par nn journal américain, et
certains préc sent l'opinion de l’amiral alle-
mand snr divers engins de guerre. Ques-
tionné sur la valeur des Zeppelins, l’amiral
a dit :
Je s-uis personnellement convaincu que tes
aéroplanes sont tant aussi extraordinai-emené
bien appropriés à la guerre navale, mais les Zep-
pelins sont de beaucoup supérieurs a eux pour
Porter de gros poids sur de grandes distances.
— Alors les Z -ppeUns ne sont pas restés sans
rivaux dans la flotte î
— je. ne puis encore dire
dans les coudrions de température dans lesquel-
les la marine doit aair Mais je puis dire ceci qu»
l’un et l’autre sont employés dans des buts totale-
ment différents.
Le journaliste américain mentionne ^inci-
d en tellement qn’on ici affirme que l’Alia-
m gue construit actuellement 40 “ous-ma'
rins de 900 tonnes. L’amiral von Tirpit* ss
montre Dès satisfait en ce qni concerne la»
constructions navales et, interrogé snr I»
point de savoir si, en raison dn succès des
sons-marins, les grand cuirasses n’ea
étaient pas à leurs derniers jours, il ré-
pond :
II est difficile de ie dire encore. Il n’y a pas 11
mécounnîtro que le.» sous-marins sont un nouvel
et importai!! engin dans h gu ‘rre navale, mais
'il ne faut pas'oublier que les sous-marins opèrent
lemieux sur les côtos et que pour celte ratsos
la Manche e n-très bien disposée -pour eux. Las
succès reconnus ne vont pas jusqu’à justifier D
conclusion que les grands navires ont terrai né
leur rôle. Oa peut se demander si les sous-tne-
rins se seraient aussi bien cotnpsrtés dans d’an-
tres eaux. Nous avons beaucoup appris dans eètta
guerre. Nous pensons q iMs ne pouraient pàs
rester plus da trois jours loin de leur base el
qu après eo temps leur équipage était épuisé.
Nous avons vite découvert qua tes grands types
pourraient faire le tour da l'Angleterre et restes
dehors quuorze jours.
Il est seulement nécessaire que l’équipsga
puisse se reposer et se recréer, et nos hum met
ont l’occasion d« le faire en amenant le navirt
dans des eaux peu profondes,où il boula jusqu’à*
fond et y reste pour que les marins puïssetf
avoir un bon sommeil. 0e n'est possible qaa B
où l’eau est comparativement peu profoade.
la PréiéflitaiioD Aastro-AllîiaiJi
L’éminent historien Guglielmo Ferrer*
commente dans ie Mrssnggera les declgraiionj
de M. Giolitti. Il dit savoir de bonne source
qu’avant la tentative dont à parlé l’ancien
président du Conseil, une antre tentative da
même genre s’était produite peu de temps
auparavant I ,, „
Déjà an mois de mai 1913, quand le Mon-
ténégro était installe à Scutari, l’Autrici. e et
l’Allemagne avaient prévenu l'Italie de * r
inteution d’agir contre ie petit royamra
monténégrin et dans le cas d’une interven-
tion de la Rassie de ne pas recaler devant 'a
perspective d’une guerre européenne. La
guerre fut alors évitée parce que le Monténé-
gro céda, sur les conseils de la Russes ) main
fa démarche faite auprès de l’Iialie prouva
que dès le mois de mai 1913 les deux em-
pires alliés étaient fermement résolus à d -
chaîner une conflagration. Ces revf a tous
de Guglielmo Ferrera, venant après ce let
de M. Giolitti, produisent une viv» mpres-
sion.
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