Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-25
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 décembre 1914 25 décembre 1914
Description : 1914/12/25 (A34,N12192). 1914/12/25 (A34,N12192).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172352t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure.l M -, _ _ „
l’Oise et la Somme 4 w "• * •
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On s'aOsnna sgnlsmsnt, SAHS FRAIS, dsns tons iss Bureaux de Poste da transe
Délire des Grandeurs
et ffisnie du Vol
Il y a queiqne dix ans, le Kaiser, dans
un discours nébuleux et mystique prononcé
:à Aix-la-Chapelle, proclamait la supério-
rité du peuple allemand, le peuple-roi, le
Igeuple-élu, eu lui promettant la conquête
•du monde. Et comme il ne suffisait pas à s
:Son orgueil de descendre en droite ligne c
>du nommé Tassillon,comte de Souabe, con- I
temporain de Charlemagne et' chef de la l
.maison de Hohenzollern,— ce qui est après j
tout d’une assez belle noblesse, le pseudo-
prophète couronné se prétendit bientôt le i
continuateur d’une lignée extraordinaire, 1
annexant à la galerie deses ancêtres : Ham- (
murabi, Moïse, Abraham, Homère, Charle- (
magne, Luther, Shakespeare, Goethe et 1
Kant. Suivant lui, ils ont tous été les créa- 1
leurs de la grande Allemagne. Et ce qu’ils ,
®nt commencé, lui-même l'achèvera. l
Or il semble bien que ce paroxysme d'or- f
gueil et de, folie est devenu contagieux j
parmi les sujets du kaiser,.. On a vu M. ]
jBassermann, chef du parti national libéral -
prétendre que la Belgique appartient à I
3’Allemagne. Et ce n’est d’ailleurs pas d’au- (
^feurd’hui que l’ambition germanique a jeté ,
ïon dévolu sur les riches provinces wal- ,
lonnes et flamandes. N’a-t-elle pas pareille-
ment osé prétendre que la Suisse devrait
faire relôur à la famille allemande, de
même que les Pays-Bas, le Luxembourg, le <
Danemark ?
C’est d’ailleurs la thèse — « seientifl-
que » vous n’en doutez pas — qui inspirait
déjà naguère un ouvrage scolaire destiné
aux jeunes enfants et qui avait pour titre :
Le fil conducteur pour renseignement de la
Géographie. Il fut écrit par le professeur'
fl^-A. Daniel, et édité à Halle en 1873.
Depuis lors, les pangermanistes, — et
qui ne l’est p»s en Allemagne, à l’heure
actuelle ? — ont admis comme un principe
que tous les peuples rivant à l’intérieur
des limites naturelles de l’Allemagne doi-
vent être allemands. Ils ne s’embarrassent
mi du point de vue historique, ni du point
de vue ethnique, ni de la ^volonté des peu-
^ples. Et comme leur seule ambition effré-
liée fixe les frontières naturelles qu’ils ré-
clament, ne lit-on pas, dans le Fil conduc-
teur, que « Lyou et Marseille ont été autre-
fois des villes allemandes» î
Il y a mieux encore. Après ces annexions
théoriques et ultra-fantaisistes de territoi-
res, les universitaires allemands, pour éta-
blir leurs revendications de façon plus irré-
futable, ont été jusqu’à vouloir s’emparer,
au profit de la patrie allemande, des génies
.les plus authentiquement français. M. Lud-
wig Woltmann, médecin et philosophe,
n’a-t-il pas eu l’aplomb de dresser, dans
son livre Die Germanen in Frankreich (Iéna,
1907), un catalogue de deux cents illustra-
tions françaises dont il prétend établir les
affinités germaniques ? Bien entendu, la
■généalogie n’y saurait suffire. Mais notre
philosophe-médecin n’est point découragé
pour cela, et tour à tour l’anthropologie et
la linguistique viennent à la rescousse.
• Une haute taille, les cheveux blonds, le
| nez hardi et le teint clair étant les caracté-
A ristiques de la race germanique, tous ceux
qui les ont présentées plus ou moins — et
san9 que l’on y regarde de trop près — se
voient immédiatement « annexés ». Ainsi
-notre Jean Racine « qui était d’une taille
moyenne, dont les traits du visage étaient
agréables, le regard ouvert, la physionomie
douce et vive » ; et le peintre Eustache Le
Sueur, parce qu’il était « d’un extérieur
plein de dignité et de grâce qui trahissait
une âme au-dessus du commun ».
Vous pensiez peut-être que Diderot était
un pur Français de France ? Que non pas, il
faut écrire Tietroh, et le voilà germain. Et
vous aviez cru sans doute que Gounod était
bien de chez nous ? C’est que vous ne vous
étiez pas avisé que son vrai nom est Gun-
Voltaire lui-même, incarnation de l’es-
prit français le plus souple, le plus fin, le
plus léger, n’échappe pas à cette lourde em-
prise, car il s’appelait Arouet, c’est-à-dire
Arwid ; de plus, il avait été l’ami de Frédé-
* rie H — et le voilà bien puni de ses mau-
vaises fréquentations d’autrefois...
ToTït de même. Frédéric II était un autre
bomme et d’intelligence autrement lucide
que son successeur actuel. Et, devant ces
«extravagances de-ce peuple dément, on ne
sait s’il faut s’étonner davantage :ou decette
folie des grandeurs dont tous les Allemands
sont aujourd’hui possédés ou de ce bas ins-
tinct de rapine et de vol qui s’exerce dans
toutes les circonstances et dans tous les
domaines...
TH. VALLÉE.
Lies Frais
de la Guerre
T Le professeur Julius Wolf, de Berlin, vient
jge publier une brochure sur la guerre. Il
estime que la dépense journalière causée par
fa guerre pour toutes les armées réunies re»
présente au moins 175 millions 800 mille
francs. Sur ce total, l’Allemagne compte
pour 50 millions, l’Autriche-Hongrie pour 28
•Uniions et les alliés pour 100 millions.
Le professeur allemand a basé ses cal-
•Culs sur cette évaluation une le soldat coûte
I fr. 75 par jour.
LIS 1MII1IS JOURS
de Lille
Lille est depuis deux mois
entre les mains allemandes
Lille est depuis deux mois entre les mains
allemandes. Depuis deux mois, la cité vit
dans le son du canon et tes éclats des obns.
Elle a été bombardée, incendiee, pressurée
par les impositions allemandes comme une
orange dont on aurait extrait tout le jus, dit
le Times.
La faim et la misère lièrent à travers les
mes en ruines ; et voilà tous les bénéfices d8
la « kultnre » allemande.
Ces indications snr la sitnation de Lille
ont été fournies par un correspondant
qui, après des difficultés, a réussi à quitter
la ville pour la Belgique et ia Hollande, dé-
guisé en paysan.
Le bombardement commença le 10 no-
vembre, mais il ne dura qa’une heure. Le
lendemain, il commença a neuf heures du
soir et se continua jusqu'à six heures du
soir du jour suivant. Oa estime que 6 000
obus tombèrent sur la ville durant ces 2L
heures. La cité a été assez malheureuse pour
voir passer entre tes murs, comme maîtres,
le prince Rupprech de Bavière, le généra!
Ton fletoürtch wt géarr«i vtja GFavenitz,
qui furent les principaux autenrs de la situa-
tion terrible causée à la malheureuse ville
qu'ils ont ruinée. Ils en ont déjà exigé sept
millions de francs.
Toute maison inoccupée a été littérale-
ment vidée de ses meubles, de ses décori-
tions, de son linge, et même des vêtements
des proprietaires absents. Tout ce bmia a
été mis en paquets et envoya en Allemagne.
Tootela farine qni se trouvait dans Lille,
aussi bien que dans les environs, a été réqui-
sitionnée par les Allemands. Ceux ci, suivant
nne générosité d’une douloureuse ironie,
avaient laissé à la municipalité l’emploi d’un
de leurs grands moulins, mais ils avaient
pris soin de n8 pas lui laisser un grain à
moudre. Le beurre et le lait ne peuvent
s’obtenir qu’à d°s prix excessifs. Ou paie
8 francs le kilo le premier ; la viande vaut
5 tr. 50 le kilo.
Le général von Heindrich a informé le
maire de Lille qu’il n’avait qn’à faire appel
au gouvernement suisse pour être secouru.
Lille a été relativement heureuse de c omp-
ter au nombre de ses maîtres des troupes
bavaroises catboiiques-romaines. La courtoi-
sie de l’évêque de Lille a contribué à sauver
la cité ei ses h bitants des excès da la tyran-
nie de l’ennemi. Eue n’a pas eibpê hé cepen-
dant que des actes de la pins haute brutalité
aient été commis et notamment l’arrestation
et i’exil de M. Wa'ker, vice-consul d'Angle-
terre,
Le 18 novembre, à sept heures et demie
dn soir, on plaôt à huit heures et demie,
car l’heure allemande a déjà été appliquée,
M. Wa ker fut appelé à la citadelle. Le jour
précédent, il s’était cassé on bras, il relevait
d’une grave ma'adie et était regardé mani-
festement comme incapab e de porter les
armes. Cependant, à trois heures du matin,
il fut amené à la gare * t envoyé en Allema-
gne dans un wagon dont toutes les fenêtres
avaient été brisées. Sa famille est encore à
Lille sans ancune nouvelle da Ini. Aux pro-
testations faites contre cette action inhu-
maine, les officiers allemands ont répondu
par cette simple réplique : « Le chef nous
couvre ! »
En dépit de sa soaâranea, la population
de Lille garde toujours une foi absolue dans
la victoire finale. L’autre jour, un offio er al-
lemand arrête nne femme qni passait dans
la rne tenant nn petit ga-çon par ia main.
L’enfant portait ira sabre de bois.
L’officier dit à la mère : « N* lui inculque-
riez-vous pas des idées de revanche ? Non,
répondit la femme, c’eat une leçon que vos
enfants allemands auront à apprendre avant
longtemps. »
Tournée fommerciaSe Anglaise
aux Etels-SJiiis et au Canada
Exemple à suivre par les Fabricants
français
Nos amis anglais ne perdent pas leur
temps : pendant qu’ils poussent activement
leurs armements contre l’Allemagne, ils
l’attaquent sur les marchés commerciaux
étrangers. : ; ~p
L’Office national du commerce extérieur
de la France qui, de son côté, mène le bon
combat contre le commerce allemand, vient
de recevoir d’un correspondant de Toronto
(Canada), nne communication que nous
croyons utile de reproduire ci-après :
« Après entente avec la « Canadien Pacific
Raiîwsy Company », nous organisons ns
train spécial qui transportera, à travers les
Etats-Unis et le Canada, cent représentants
et agents de fabriques anglaises arec leurs
échantillons.
» L’embarquement aura lien vers le 1er
mars 1915, à Liverpool, pour St-John (N.B.),
point de départ dn iram en question.
» Le voyage s’éffactûera dans les meilleu-
re* conditions et l’itinéraire comprendra les
villes suivantes :
» Saint John, Hailtsx, Montréal, Ottawa,
Toronto, Port-Arthur, Winnipeg. Régina,
Edmonton, Cnigary, Vancouver. Mineapolis,
Chicago, Détroit, Cleveland, Cincinnati, Pit s-
burg, Bnff lo, Phi adelphie, New-York, Bos-
ton, Québec et retour a Liverpoo . La durée
de la tournée sera d’environ 90 jours, nn
arrêt de 2 à 7 jours est prévu pour chaque
ville,
» Si vous pouvez décider une centaine de
maisons françaises à souscrira pour un voya-
ge semblable, nous lenr fournirons nous-
mêmes tous renseignements complémentai-
res, avec cartes, prix, horaires, etc...
» Le moment est venu de prendre, aux
Elats-Uais et au Canada, la place perdue par
les Allemands et il semble que les Français
auraient intérêt, comme les maisons anglai-
ses, à avoir leur train spécial qui s’appellera
Train-Exposition des Fabricants français. »
Le directeur de l'Ottico national du Com-
merce extérieur, 3, rue Feydeau, à Paris,
enverra, sur demande, l’adresse de la mai-
son de Toronto à laquelle les fabricants
français pourraient s’adresser au sujet de ce
i projet da tournée commerciale; -
LA GUERRE
14S« JOUTYIVBE
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 24 décembre, 15 heures.
De la mer a la Lys, nous avons pro-
gressé à la sape, dans les dunes, et
nous avons repoussé une attaque de-
vant Lombartzyde. A Zwartelen (au
Sud-Est d’Ypres),nous avons enlevé un
groupe de maisons et nous avons re-
foulé l’adversaire jusqu'à la partie Sud
du village, malgré une violente canon*
nade et une contre-attaque enne-
mies.
L’armée belge a poussé un détache-
ment sur la rive droite de l'Yser, au
Sud de Dixmude et organisé une tête
de pont.
Dans la région d’Arras,le brouillard
a continué à r«ndr» opération
impossible.
A l’Est et au Sud-Est d’Amiens, no-
tamment aux abords de Lassigny
combats d artillerie.
Dans la région de l’Aisne, les zoua-
ves ont repoussé brillamment plu-
sieurs attaques et sont demeurés maî-
tres, près du chemin de Puisaleine
des tranchées allemandes enlevées
le 21.
En Champagne, nous avons conso-
lidé les progrès de la'veille dans la ré-
gion de Craonne et de Reims.
Près de Perthes. toutes les contre-
attaques de l’ennemi sur les positions
que nous avions conquises le 22 ont
été repoussées.
Au Nord-Ouest de Mesnil-les-Hur-
lns, nous avons enlevé 4Ü0 mètres
de tranchées allemandes et nous avons
| repoussé une contre-attaque.
Les Allemands ont tenté de pren-
dre l’offensive du côté de la Ville-sur-
Tourbe. Notre artillerie les a disper-
sés.
En Argonne, nous avons gagné un
peu de terrain dans le Bois de la Gru-
rie et nous avons repoussé une atta-
que allemande vers Bagatelle.
Dans la région de Verdun, aucune
opération importante à cause de la
brume ; l’ennemi a prononcé une
contre-attaque sans succès dans le
bois de Consenvoye.
Dans la forêt d’Apremont, notre ar-
tillerie a bouleversé et fait évacuer
plusieurs tranchées.
En Woëvre, nous avons réduit au
silence des batteries allemandes.
Dans la région du Ban de Sapt (au
Nord-Est de Saint-Drâ), notre infante-
rie a fait un bond en avant et s’est
établie sur le terrain gagné.
Rien à signaler en Haute-Alsace.
RUSSIfk
Sur la Bzoura, les Allemands se
sont maintenus en deux points, au
Nord de Sochaczew, et furent au con-
traire rejetés sur la rivière, au Sud-
Ouest de cette ville.
Leurs tentatives pour déboucher à
l’Ouest de Bolimow ont échoué. Us
s’efforcent de franchir la Rawka, au
Sud-Est de Skiernewice.
Sur la Rawa, ils résistent opiniâtre-
ment à l’offansive russe sur la rive
Nord de la Pilitza.
Paris, 23 heures.
Au Nord de la Lys, l’ennemi a ca-
>nné assez violemment les abords
Les Combats auteur de La lassée
Un combat fort rode se poursuit dans la
direction de La Ba-sée. L’ennemi a retiré sas
canons lourds des coilraes au Sud-E.it de la
ville. On estime qu’ils se trouvent,à présent,
sur une position à dix milles de Béthune et
il y a plusieurs jours que ses boulets ne sont
pas tombés sur la ville. Néanmoins, l'enne-
mi se cramponne désespérément à ses posi-
tions sur les collines.
Un Aéroplane Allemand
EN ANGLETERRE
Londres, 24 décembre.
Uu aéroplane allemand a survolé Douvres
dans la matinée par temps brumeux.
Il lança une bombe qui fit explosion dans
un jardin, mais ne causa aucun désât.
L’aeroplane n’a été vu que quelques ins-
tants et est reparti immédiatimenta travers
la mer. .
L’aéroplane qui a survolé Douvres venait
de Deal et volait très haut. La bombe est
tombée dans le jardin du châ eau historique
qui était apparemment le but visé.
Deax aéroplanes anglais sont partis aus-
sitôt à la poursuite de l’ennemi, mais inutile*
L ment,
de la route d'Ypres à Comines et ceux
de Langemarck, mais n’a prononcé
aucune attaque.
Devant La Boisselle, au Nord-Est
d’Albert, légère progression de nos
troupes.
La nuit dernière, Une attaque alle-
mande sur le bois de Samt-Mard, à
l’Est de Tracy-le-Val, a été repous-
sée.
Nous organisons les tranchées en-
levées avant-hier 'près de Puisa-
leine.
Le terrain conquis dans le Ban-de-
Sapt, près de Launois, au Nord de
Saint-Dié, a été conservé et orga-
nisé.
Aucune nouvelle importante S'est
1
parvenue du reste du front.
Official Report of the
French Government
Dec. 24- 3 p. m.
From the sea to the Lys we progresser!
by sapping the downs and we repelled an
attack betbre Lombaertzyde. Al Zwartelen
‘we hâve taken a group of houses and repul-
sed the foe to the Southern part of the
village in spite of a heavy cannonade and a
counter attack. The belgian troops advan-
ced a detachment on the right bank ot the
ÿser. south of Dixmude and organised a
bridge-head.
In the région of Arras the fog made ali
operations impossible.
East and southeast of Amiens, especially
arounrkLassigny, artillery fights.
In the. région of the Aisne, our zouaves,
brilliantly repéiled ‘ several attacks, and
remained masters of the german trenches
taken on the 2Dl near the road to Puisa-
leine .
In Champagne, we Consolidated, yester-
day's progress in the région of Craonne and
Rheims.
Near Perthes, we repelled ail counter-
attaoks against the positions conquered on
the 22ad.
Northwest of Mesnil-les-Hurlus, we hâve
taken 400 mètres of german trenches and
repulsed a counterattack.
The germans attempted to take the offen-
sive near Yilie-sur-Tourbe, bat our artille-
ry dispersed them.
In the Argonne we hâve gained some
ground in the Grurie wood and repelled a
german attack near Bagatelle.
No important operation around Verdun on
account of thé fog : an attack of the foe fai-
lcd in the wood of Consenvoye.
In the wood of Apremont, our artillery,
overihrew several trenches which had to be
evaeuated by the foe.
In Woevre. we silenced german batteries.
In the région of Ban de Sapt our infantry
rüshéd forward and established itself on
the conquered ground.
No incident in Upper-Alsaee.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 24 décembre (officiel).
Le 22 décembre, des opérations favora-
bles se sont déroulées sur tout le front, no-
tamment dans la direction de Mlava, où
nous avons rejeté les Allemands au-delà des
rivières, sur ieurs anciennes positions, en
leur infligeant des pertes considérables.
Dans le Caucase, les attaques des Turcs
dans la directiondeSarykavysch,ont échoué
complètement.
Nous avons brisé l’offensive de l’ennemi
dans la direction de Van-Touran, où nous
avons fait de nombreux prisonniers et un
important butin.
Noire Flotte "de I "Méditerranée
Paris, Si décembre (officiel).
Ua sons-marin autrichien a lancé dans le
canal d’Otrente, doux torpillas sur un cui-
rassé français.
L’une d’elle* a atteint l’avaut du navire et
a explosé, ne causant que des dégâts maté-
riels peu importants.
Il n’y a eu aucun blessé.
M Aagîgneur, intervv wé à ce sujet, a
déclaré que c’est là un simple accideut du
travail, inséparable de l’état de guerre, et
prouve uniquement que notre flotte n est
pas aussi inactive qu’on le dit.
Le cuirassé a pu poursuivre sa marche,
sans secours.
I! reprendra très prochainement la mer,
entièrement guéri.
Le ministre de la marine n’a reçu aucune
confirmation des information* autrichien-
nes, disant qu’un sons-marin français au-
rait été coulé devant Pola, après la capture
de l’eqoipage ; mais ce lait n’est nullement
improbable : il démoutrerait également que
nos navires sont partout où iis doivent être.
M. Augagneur a démenti, en outre, l’affir-
mation des communiqués autrichiens ratta-
chant ce* deux accidents à une grande ba-
taille navale dans l’Adriatique, alors qu’il
n’y a aucun rapport géographique, ni de
■ tactique, entre ce» deux faits*
Le Kaiser avait ordonné de prendre
Varsovie pour la Noël
Londres, 24 décembre.
Le correspondant du Mormng Post à Pé-
trograd télégraphie que le kaiser a ordonné
à «es troupes de prendre Varsovie pour la
Noël II leur a promis qu’elles prendraient
ensuite du repos et qu’elles recevraient des
récompenses.
De son côté. le Daily News reçoit cette dé-
pêche de Petrograd .
« Des forces considérables sont engagées
dans la lutte devant Varsovie, qni e3t d’une
importance vitale pour les deux partis. «
Le générai Potiorek
relevé de son commandement
Geaeve, 24 décembre.
D’après des dépêches de Vienne, l’empe-
reur François-Joseph a relevé de ses fonc-
tions — pour raison de sauté et sur sa de-
mande personnelle — le commandant en
chef des armées autrichiennes en Serbie, le
généra' Potiorek.
L’archidoc Eugène sera chargé du com-
mandement des corps autrichiens opérant à
la frontière serDer
Les journaux viennois reconnaissent qu’au
cours de sa retraite précipitée l’armée au-
trichienne a éprouvé des « pertes considé-
rables ».
a Les Allemands ont bombardé Jkichac-
zew et Lowicz tuant des milliers de civils.
» Ils om ensuite dirigé le tir de leurs ca-
nons de 8 ponces, dont l’eff t est terr*ble,
sur le cortège d’hommes, de femmes et d’en-
fants qni fuy.ient en grosses masses sur la
route qui conduit à Varsovie.
» Un officier rasse, qni a été décoré pour
s’être emparé de six canons allemands à
L< wicz, déclare que parmi les prisonniers
allemands faits par ses troupes se trouvaient
80 femmes qui avaient combattu dans les
tranchées. »
L’Aide mutuel des Instituteurs
Paris, 24 décembre.
Les instituteurs belges et les instituteurs
français des régions envahies se sont réunis
et ont institué une permanence pour rece-
voir auprès des membre- de l’enseignement
du département de la Seiae l’assistance mo-
rale et matérielle dont ils ont besoin.
Mort M Rofesseur Foymier
Paris, 24 décembre.
On annonce la mort du professeur Four-
nier.
LE KAÏSER A COLOGNE
Londres, 24 décembre.
Le kaiser, accompagné d’une nombreuse
suite,'est arrivé hier à Cologne et va se ren-_
dre sur le froat.
D?s troupes de réserve évaluées à 60,000
hommes ont traversé Cologne.
Les Renforts allemands à Anvers
Londres, 24 décembre.
On mande d’Amsterdam, le 19 du courant,
à la Mormng Post que, suivant une informa-
tion du correspondant du Handelsblod à An-
vers, 80,009 hommes de troupes fraîches
sont attendus dans la place ; l*-s maisons dé-
sertées par leurs habitants sont préparées
pour lenr logement.
SYMPATHIES DANOISES
Paris, 24 décembre.
La femme du ministre de France à Copen-
hague a fait parvenir au ministre des affaires
étrangères une quantité considérable de vê-
tements chauds destinés aux so dats français
Ces vêtements ont ete recueillis parmi la
DUlptrio fr n^R’OO'Wl parmi- les
danois sympathiques à la France.
LI GOMRS US JAPONAIS
Londres, 24 décembre.
Uae note de l’agence Remer dit que la
question de ia participation des troupes ja-
ponaises dans les opérations de la guerre en
Europe ne fut jamais discutée.
Cette participation impliquerait d’ailleurs
des difficultés financières et techniques.
Au surplus, les J -ponais ne doutent nulle-
ment de la défaite finale de l’Àllemagae que
tous les voeux attendent.
LE PAPE ET LA PAIX
Rome, 24 décembre.
Le Sacré Collège a présenté au pape ses
souhaits de N ë! Vincent Vannutelli a lu une
adresse rappe ant les efforts du pape pour
obtenir la paix. L’adresse ajoutait que si le
pape n’a pas obtenu da trêve de Noël, il doit
continuer ses efforts en vue du rétablisse-
ment de la paix.
L’Action anglaise en Asis-Minsura
Le Caire, 24 décembre. (Officiel).
Un croiseur anglais et nn détachement de
troupes de débarquement ont détruit, près
d'Atexandrette, nn ouvrage d’art et le che-
min de fer de Bagdad. .
Sur l’ordre du commandant anglais, le
gouverneur a fait sauter 18 matériel.
Ce débarquement a causé une vive impres-
sion dans la colonie syrienne.
A propos de ChTîstmas
Londres 2 V décembre.
Les souverains ont adressé ans soldats ac-
tuellement dans les tranchées, ans fflarins
opérant dans la ffiel* dn Nord et ans blessés
soignés dans iôs hôpl'ftnï. I**«rs V®uX p@r-
i sonnets à l'oeoasioa d? Nehi, aves Uur photo
l graphie
LE HAVRE
Morts ciu GfeampicHïoiiiieur
Nous avons le regret d’apprendre la mort
de M Jean Gamhier, maître d’armes.
Elève de t’ecole de Joinville, il appartint
pendant une quinzaine d'années au 129»
régiment d’infanterie en qualité de maitre
d’armes.
L’aménité de son caractère, sa cnn strate
bienveillance lui acquirent de nombreuses
sympathies ; aussi, lorsqu’il quitta l’armée
et prit sa retraite. »it-il se grouper autour de
loi un grand nombre d’é è»es qui, pour la
plupart, tinrent à s'inscrire à l’Académie
d’armes qu’il avait fondée et dont on con-
naît les succès.
M. Jean G aithier se réjouissait de voir see
deux fils acquérir une b 'i lante réputation
dans le monde des escrimeurs. l e étaient sa
joie et sa fierté, et la vie apoarada ût sou-
riante à l’ancien soldat lorsque la guerre
survint.
M. Jean Gauthier n’eut d’autre pensée que
de défendra sa patrie et il s’engagea.
Versé en qualité d’adjndant au 53» batail-
lon de chasseurs alpins à Vienne, il foi
chargé d'instruire les recrues ; mais son
ambition était autre et. dès que i’on fit appel
aux vo ontaires, il partit des premiers.
Il est mort en faisant bravement son de-
voir.
Un de ses compagnons d’armes a retracé
en ces termes les circonstances de sa mort i
|,a Ijuapowifii îfi WAgamheo, «mue éllAna
ble dans une tranchée de première ligne, prés da
village dp X. .
Vers midi, la tranchée subit un terrible bona-
bardPmem.
Il s’ensuivit d’importants éboutements sur di-
vers points
Avec un eoaragé admirable, l’adjudant récoe*
fonn ses hommes par de bonnes paroles. Il se
porta au secours de ceux que les ébouiempnts
avaient ensevphs et parvint i sauver ainsi pie-
sieurs de ses chasseurs.
Au moment même où il travai lait pour secoa-
rir un h 'rame, il fut atteint par une balle. Quand
'appris la situation de l’adjudant, il n’était plas
temps rte 1» secourir.
L’adjudant Gauthier étaiLaimé de_ ses hommftg
comme un père. II les chérissait comme ses en-
fants.
Il a laissé parmi tous ses co lègues et ses cheft
le meilleur souvenir, il est mort en brave, pour
son pays. Je comprends la grandeur du saaiti»
flee.
Son corps fut inhumé le soir même près du vil
lagp de X... Une croix fut placée sur sa tombe...
L’artjurtan' Gauthier est proposé par le commsn,
daut du bataillon pour une citation à l’ordre da
jour de l'armée.
« Nous félicitons ses fils d’avoir un tel père... »
Nos concitoyens qui ont connu M. Jean
Gauthier, etqui ont apprécié Uempressemeai
avec lequel il apporta-son concours à toute?
tes wiivyAEajt* Ki^faiMtAEno, ,;rt Hî a nn UPrOîlt
pas üto s'associer à la douleur de sa tamille et
garderont du défunt le meilleur souvenir.
MM. Ern»st Langlois, de l’arme du génie,
et Octave Massif, brancardier, tons deux da
TrouviMe Aluauerville, sont morts à l’enne-
mi le 14 septembre.
M H-tnri Gavé, de T-'ouville-Atliquerrilie,
a été tué à l’ennemi le 8 septembre.
Les Prisonniers
M. le lieutenant André Poupei, du 329»
d’infanterie, dont on était sans nouvelle®
dépms le 14 septembre, est prisonnier à
Krefeld.
M. Armand Riqnier, secrétaire du Syndi-
cat des Maîtres d’hôtel et Garçons naviga-
teurs du Havre, est prisonnier à Ntederz-
wehrea bei Cassel.
Promotions
M. Kahn, sergent au 36» régiment d’infan-
terie, est nommé sous-lieutenant et mainte-
nu à son corps.
M. Guillemet, sons-lieutenant au 119» d’in-
fanterie, est promu lieutenant à son corps.
M Pineau, capitaine an 119» régiment
d’infanterie, passe au 28» régiment d’infan-
terie,
M Oster, du 74» régimeut d’infanterie est
promu capitaine.
MM Grenier, du 5» régiment de ligne;
Gide, du 28» ; Bérgerbn, du 36* ; Hanze et
Salomon du 39.» ; Deslande» da 74» et Le
-Ta+Iec; du 129» sont nommés sous lieute-
nants de réserve à titre temporaire.
M Nepote, du 39», promu lieutenant est
maintenu.
M. Itefani, médecin-major de 2» classe a
été rappelé à t’activitéet affecté à la 3» région.
Lettre d’un Mobilisé
Voici la lettre d’un brave père de famille
appelé au régiment et qui fait vaillamment
son devoir, en première ligne. I( rai-ome
avec bonne hum-ur la vie et les divertisse-
ments de ta tranchée et il termine par l’ex-
pressi- n touchante de son affection pour se#
deux fillettes, auxquelles il a pensé particu-
lièrement à la veille de Noël :
X .., le iêdêeembrs 1914.
Ma ehère petite femme,
Voi!fi notre troisième jour commencé. Hier la
froid e sévi toute la journée, mais au soir le temps
s’est radouci, et cette nuit il est tombé de la p uis
assez fortement pendant une heure, aussi notre
tranchée est elle boueuse maintenant. Il est vrai
que le so'ei! brille ce matin et qu’elle va séchet
assez rapid ment.
Devant nous, les bois permettant les surprises;
des petits postes sont placés en avant ; jy sut»
allé hier par enfiositè et a cet endroit les senti-
nelles allemande et française sont à 60 mètres au
plus l'une de l’autre, cachées dans le taillis. Ce
bois est tout à Ml pittoresque avec ses gourbis
ou abris creusés dans le soi ; les soldats ont fait
des rues, des escaliers, avec des noms qu’ils ont
sculptés dans la marne : sur le bord dn canal, du
côlê boche, les Allemands ont mis une Cible pouf
que la seettnelle s’amuse 4 tirer dedans ; quand
©lie fait mouche, ils «gîtent un balai, pour màr-
quer le « rgod .n », tout comme au stand.
D» notre côté, nous avons placé une boule de
pain su bout d'un bâton pour leur faire voir que
Chez nous U y avait de quoi manger. En face
notre tranchée à nous, dans la plaine, nn « poilu «
français ou allemand je ne sais, a piqué un e il
drapeau blanc et à cô!« est posé un litre vide ser-
vant de citno i C'est un peu loi» et difficile b
atteindre Go sont les divertissements de la tran-
chée, La plaine grouille de per*'» et hier nous
nous sortU88î* dessus et H... en a tue
deux. Il est «lié 4 la nuit tombante pour les cher-
cher. ma!» il n’e» a trouvé qu’une ; elle est pas-
sftblewenL éreinta par U balle et je crois çu eLa
m* sera b*® bi*'. , ' . , ... .
Nous partiras s probablement d tci lundi maliR
A Quatre heur©* pour rentrer a X... passer quatre
t Seb Àtwj «u©i« t# rai dit, aou» toucfcoa*
Administrateur - Déléeaé- Gérant
O. RANDOLET
âîiinlslfîîiaï, Impressions it tanças, TEL. 10.41
85, Rue Fontanelle, 35
Adressa Télégraphique : KANDOLET Ham
Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TH. VALLES
Rédaction, 35, rue Fonteneile - Tél. 7 60
ANNONCES
AU HAVRE., ,,'ï BÜBEAU DU JOURNAL, 112, beul* de Strasnourg.
( L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
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( le Journal.
Lt PETIT HA VUE est désigné poe. Iss Annsnsss Jndlelatrss st iégatss
ABONNEMENTS ,TEOU UOIÜ SU ÜOU UN A*
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure.l M -, _ _ „
l’Oise et la Somme 4 w "• * •
Autres Départements ! e fr. 1 1 50' 28 a
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On s'aOsnna sgnlsmsnt, SAHS FRAIS, dsns tons iss Bureaux de Poste da transe
Délire des Grandeurs
et ffisnie du Vol
Il y a queiqne dix ans, le Kaiser, dans
un discours nébuleux et mystique prononcé
:à Aix-la-Chapelle, proclamait la supério-
rité du peuple allemand, le peuple-roi, le
Igeuple-élu, eu lui promettant la conquête
•du monde. Et comme il ne suffisait pas à s
:Son orgueil de descendre en droite ligne c
>du nommé Tassillon,comte de Souabe, con- I
temporain de Charlemagne et' chef de la l
.maison de Hohenzollern,— ce qui est après j
tout d’une assez belle noblesse, le pseudo-
prophète couronné se prétendit bientôt le i
continuateur d’une lignée extraordinaire, 1
annexant à la galerie deses ancêtres : Ham- (
murabi, Moïse, Abraham, Homère, Charle- (
magne, Luther, Shakespeare, Goethe et 1
Kant. Suivant lui, ils ont tous été les créa- 1
leurs de la grande Allemagne. Et ce qu’ils ,
®nt commencé, lui-même l'achèvera. l
Or il semble bien que ce paroxysme d'or- f
gueil et de, folie est devenu contagieux j
parmi les sujets du kaiser,.. On a vu M. ]
jBassermann, chef du parti national libéral -
prétendre que la Belgique appartient à I
3’Allemagne. Et ce n’est d’ailleurs pas d’au- (
^feurd’hui que l’ambition germanique a jeté ,
ïon dévolu sur les riches provinces wal- ,
lonnes et flamandes. N’a-t-elle pas pareille-
ment osé prétendre que la Suisse devrait
faire relôur à la famille allemande, de
même que les Pays-Bas, le Luxembourg, le <
Danemark ?
C’est d’ailleurs la thèse — « seientifl-
que » vous n’en doutez pas — qui inspirait
déjà naguère un ouvrage scolaire destiné
aux jeunes enfants et qui avait pour titre :
Le fil conducteur pour renseignement de la
Géographie. Il fut écrit par le professeur'
fl^-A. Daniel, et édité à Halle en 1873.
Depuis lors, les pangermanistes, — et
qui ne l’est p»s en Allemagne, à l’heure
actuelle ? — ont admis comme un principe
que tous les peuples rivant à l’intérieur
des limites naturelles de l’Allemagne doi-
vent être allemands. Ils ne s’embarrassent
mi du point de vue historique, ni du point
de vue ethnique, ni de la ^volonté des peu-
^ples. Et comme leur seule ambition effré-
liée fixe les frontières naturelles qu’ils ré-
clament, ne lit-on pas, dans le Fil conduc-
teur, que « Lyou et Marseille ont été autre-
fois des villes allemandes» î
Il y a mieux encore. Après ces annexions
théoriques et ultra-fantaisistes de territoi-
res, les universitaires allemands, pour éta-
blir leurs revendications de façon plus irré-
futable, ont été jusqu’à vouloir s’emparer,
au profit de la patrie allemande, des génies
.les plus authentiquement français. M. Lud-
wig Woltmann, médecin et philosophe,
n’a-t-il pas eu l’aplomb de dresser, dans
son livre Die Germanen in Frankreich (Iéna,
1907), un catalogue de deux cents illustra-
tions françaises dont il prétend établir les
affinités germaniques ? Bien entendu, la
■généalogie n’y saurait suffire. Mais notre
philosophe-médecin n’est point découragé
pour cela, et tour à tour l’anthropologie et
la linguistique viennent à la rescousse.
• Une haute taille, les cheveux blonds, le
| nez hardi et le teint clair étant les caracté-
A ristiques de la race germanique, tous ceux
qui les ont présentées plus ou moins — et
san9 que l’on y regarde de trop près — se
voient immédiatement « annexés ». Ainsi
-notre Jean Racine « qui était d’une taille
moyenne, dont les traits du visage étaient
agréables, le regard ouvert, la physionomie
douce et vive » ; et le peintre Eustache Le
Sueur, parce qu’il était « d’un extérieur
plein de dignité et de grâce qui trahissait
une âme au-dessus du commun ».
Vous pensiez peut-être que Diderot était
un pur Français de France ? Que non pas, il
faut écrire Tietroh, et le voilà germain. Et
vous aviez cru sans doute que Gounod était
bien de chez nous ? C’est que vous ne vous
étiez pas avisé que son vrai nom est Gun-
Voltaire lui-même, incarnation de l’es-
prit français le plus souple, le plus fin, le
plus léger, n’échappe pas à cette lourde em-
prise, car il s’appelait Arouet, c’est-à-dire
Arwid ; de plus, il avait été l’ami de Frédé-
* rie H — et le voilà bien puni de ses mau-
vaises fréquentations d’autrefois...
ToTït de même. Frédéric II était un autre
bomme et d’intelligence autrement lucide
que son successeur actuel. Et, devant ces
«extravagances de-ce peuple dément, on ne
sait s’il faut s’étonner davantage :ou decette
folie des grandeurs dont tous les Allemands
sont aujourd’hui possédés ou de ce bas ins-
tinct de rapine et de vol qui s’exerce dans
toutes les circonstances et dans tous les
domaines...
TH. VALLÉE.
Lies Frais
de la Guerre
T Le professeur Julius Wolf, de Berlin, vient
jge publier une brochure sur la guerre. Il
estime que la dépense journalière causée par
fa guerre pour toutes les armées réunies re»
présente au moins 175 millions 800 mille
francs. Sur ce total, l’Allemagne compte
pour 50 millions, l’Autriche-Hongrie pour 28
•Uniions et les alliés pour 100 millions.
Le professeur allemand a basé ses cal-
•Culs sur cette évaluation une le soldat coûte
I fr. 75 par jour.
LIS 1MII1IS JOURS
de Lille
Lille est depuis deux mois
entre les mains allemandes
Lille est depuis deux mois entre les mains
allemandes. Depuis deux mois, la cité vit
dans le son du canon et tes éclats des obns.
Elle a été bombardée, incendiee, pressurée
par les impositions allemandes comme une
orange dont on aurait extrait tout le jus, dit
le Times.
La faim et la misère lièrent à travers les
mes en ruines ; et voilà tous les bénéfices d8
la « kultnre » allemande.
Ces indications snr la sitnation de Lille
ont été fournies par un correspondant
qui, après des difficultés, a réussi à quitter
la ville pour la Belgique et ia Hollande, dé-
guisé en paysan.
Le bombardement commença le 10 no-
vembre, mais il ne dura qa’une heure. Le
lendemain, il commença a neuf heures du
soir et se continua jusqu'à six heures du
soir du jour suivant. Oa estime que 6 000
obus tombèrent sur la ville durant ces 2L
heures. La cité a été assez malheureuse pour
voir passer entre tes murs, comme maîtres,
le prince Rupprech de Bavière, le généra!
Ton fletoürtch wt géarr«i vtja GFavenitz,
qui furent les principaux autenrs de la situa-
tion terrible causée à la malheureuse ville
qu'ils ont ruinée. Ils en ont déjà exigé sept
millions de francs.
Toute maison inoccupée a été littérale-
ment vidée de ses meubles, de ses décori-
tions, de son linge, et même des vêtements
des proprietaires absents. Tout ce bmia a
été mis en paquets et envoya en Allemagne.
Tootela farine qni se trouvait dans Lille,
aussi bien que dans les environs, a été réqui-
sitionnée par les Allemands. Ceux ci, suivant
nne générosité d’une douloureuse ironie,
avaient laissé à la municipalité l’emploi d’un
de leurs grands moulins, mais ils avaient
pris soin de n8 pas lui laisser un grain à
moudre. Le beurre et le lait ne peuvent
s’obtenir qu’à d°s prix excessifs. Ou paie
8 francs le kilo le premier ; la viande vaut
5 tr. 50 le kilo.
Le général von Heindrich a informé le
maire de Lille qu’il n’avait qn’à faire appel
au gouvernement suisse pour être secouru.
Lille a été relativement heureuse de c omp-
ter au nombre de ses maîtres des troupes
bavaroises catboiiques-romaines. La courtoi-
sie de l’évêque de Lille a contribué à sauver
la cité ei ses h bitants des excès da la tyran-
nie de l’ennemi. Eue n’a pas eibpê hé cepen-
dant que des actes de la pins haute brutalité
aient été commis et notamment l’arrestation
et i’exil de M. Wa'ker, vice-consul d'Angle-
terre,
Le 18 novembre, à sept heures et demie
dn soir, on plaôt à huit heures et demie,
car l’heure allemande a déjà été appliquée,
M. Wa ker fut appelé à la citadelle. Le jour
précédent, il s’était cassé on bras, il relevait
d’une grave ma'adie et était regardé mani-
festement comme incapab e de porter les
armes. Cependant, à trois heures du matin,
il fut amené à la gare * t envoyé en Allema-
gne dans un wagon dont toutes les fenêtres
avaient été brisées. Sa famille est encore à
Lille sans ancune nouvelle da Ini. Aux pro-
testations faites contre cette action inhu-
maine, les officiers allemands ont répondu
par cette simple réplique : « Le chef nous
couvre ! »
En dépit de sa soaâranea, la population
de Lille garde toujours une foi absolue dans
la victoire finale. L’autre jour, un offio er al-
lemand arrête nne femme qni passait dans
la rne tenant nn petit ga-çon par ia main.
L’enfant portait ira sabre de bois.
L’officier dit à la mère : « N* lui inculque-
riez-vous pas des idées de revanche ? Non,
répondit la femme, c’eat une leçon que vos
enfants allemands auront à apprendre avant
longtemps. »
Tournée fommerciaSe Anglaise
aux Etels-SJiiis et au Canada
Exemple à suivre par les Fabricants
français
Nos amis anglais ne perdent pas leur
temps : pendant qu’ils poussent activement
leurs armements contre l’Allemagne, ils
l’attaquent sur les marchés commerciaux
étrangers. : ; ~p
L’Office national du commerce extérieur
de la France qui, de son côté, mène le bon
combat contre le commerce allemand, vient
de recevoir d’un correspondant de Toronto
(Canada), nne communication que nous
croyons utile de reproduire ci-après :
« Après entente avec la « Canadien Pacific
Raiîwsy Company », nous organisons ns
train spécial qui transportera, à travers les
Etats-Unis et le Canada, cent représentants
et agents de fabriques anglaises arec leurs
échantillons.
» L’embarquement aura lien vers le 1er
mars 1915, à Liverpool, pour St-John (N.B.),
point de départ dn iram en question.
» Le voyage s’éffactûera dans les meilleu-
re* conditions et l’itinéraire comprendra les
villes suivantes :
» Saint John, Hailtsx, Montréal, Ottawa,
Toronto, Port-Arthur, Winnipeg. Régina,
Edmonton, Cnigary, Vancouver. Mineapolis,
Chicago, Détroit, Cleveland, Cincinnati, Pit s-
burg, Bnff lo, Phi adelphie, New-York, Bos-
ton, Québec et retour a Liverpoo . La durée
de la tournée sera d’environ 90 jours, nn
arrêt de 2 à 7 jours est prévu pour chaque
ville,
» Si vous pouvez décider une centaine de
maisons françaises à souscrira pour un voya-
ge semblable, nous lenr fournirons nous-
mêmes tous renseignements complémentai-
res, avec cartes, prix, horaires, etc...
» Le moment est venu de prendre, aux
Elats-Uais et au Canada, la place perdue par
les Allemands et il semble que les Français
auraient intérêt, comme les maisons anglai-
ses, à avoir leur train spécial qui s’appellera
Train-Exposition des Fabricants français. »
Le directeur de l'Ottico national du Com-
merce extérieur, 3, rue Feydeau, à Paris,
enverra, sur demande, l’adresse de la mai-
son de Toronto à laquelle les fabricants
français pourraient s’adresser au sujet de ce
i projet da tournée commerciale; -
LA GUERRE
14S« JOUTYIVBE
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 24 décembre, 15 heures.
De la mer a la Lys, nous avons pro-
gressé à la sape, dans les dunes, et
nous avons repoussé une attaque de-
vant Lombartzyde. A Zwartelen (au
Sud-Est d’Ypres),nous avons enlevé un
groupe de maisons et nous avons re-
foulé l’adversaire jusqu'à la partie Sud
du village, malgré une violente canon*
nade et une contre-attaque enne-
mies.
L’armée belge a poussé un détache-
ment sur la rive droite de l'Yser, au
Sud de Dixmude et organisé une tête
de pont.
Dans la région d’Arras,le brouillard
a continué à r«ndr» opération
impossible.
A l’Est et au Sud-Est d’Amiens, no-
tamment aux abords de Lassigny
combats d artillerie.
Dans la région de l’Aisne, les zoua-
ves ont repoussé brillamment plu-
sieurs attaques et sont demeurés maî-
tres, près du chemin de Puisaleine
des tranchées allemandes enlevées
le 21.
En Champagne, nous avons conso-
lidé les progrès de la'veille dans la ré-
gion de Craonne et de Reims.
Près de Perthes. toutes les contre-
attaques de l’ennemi sur les positions
que nous avions conquises le 22 ont
été repoussées.
Au Nord-Ouest de Mesnil-les-Hur-
lns, nous avons enlevé 4Ü0 mètres
de tranchées allemandes et nous avons
| repoussé une contre-attaque.
Les Allemands ont tenté de pren-
dre l’offensive du côté de la Ville-sur-
Tourbe. Notre artillerie les a disper-
sés.
En Argonne, nous avons gagné un
peu de terrain dans le Bois de la Gru-
rie et nous avons repoussé une atta-
que allemande vers Bagatelle.
Dans la région de Verdun, aucune
opération importante à cause de la
brume ; l’ennemi a prononcé une
contre-attaque sans succès dans le
bois de Consenvoye.
Dans la forêt d’Apremont, notre ar-
tillerie a bouleversé et fait évacuer
plusieurs tranchées.
En Woëvre, nous avons réduit au
silence des batteries allemandes.
Dans la région du Ban de Sapt (au
Nord-Est de Saint-Drâ), notre infante-
rie a fait un bond en avant et s’est
établie sur le terrain gagné.
Rien à signaler en Haute-Alsace.
RUSSIfk
Sur la Bzoura, les Allemands se
sont maintenus en deux points, au
Nord de Sochaczew, et furent au con-
traire rejetés sur la rivière, au Sud-
Ouest de cette ville.
Leurs tentatives pour déboucher à
l’Ouest de Bolimow ont échoué. Us
s’efforcent de franchir la Rawka, au
Sud-Est de Skiernewice.
Sur la Rawa, ils résistent opiniâtre-
ment à l’offansive russe sur la rive
Nord de la Pilitza.
Paris, 23 heures.
Au Nord de la Lys, l’ennemi a ca-
>nné assez violemment les abords
Les Combats auteur de La lassée
Un combat fort rode se poursuit dans la
direction de La Ba-sée. L’ennemi a retiré sas
canons lourds des coilraes au Sud-E.it de la
ville. On estime qu’ils se trouvent,à présent,
sur une position à dix milles de Béthune et
il y a plusieurs jours que ses boulets ne sont
pas tombés sur la ville. Néanmoins, l'enne-
mi se cramponne désespérément à ses posi-
tions sur les collines.
Un Aéroplane Allemand
EN ANGLETERRE
Londres, 24 décembre.
Uu aéroplane allemand a survolé Douvres
dans la matinée par temps brumeux.
Il lança une bombe qui fit explosion dans
un jardin, mais ne causa aucun désât.
L’aeroplane n’a été vu que quelques ins-
tants et est reparti immédiatimenta travers
la mer. .
L’aéroplane qui a survolé Douvres venait
de Deal et volait très haut. La bombe est
tombée dans le jardin du châ eau historique
qui était apparemment le but visé.
Deax aéroplanes anglais sont partis aus-
sitôt à la poursuite de l’ennemi, mais inutile*
L ment,
de la route d'Ypres à Comines et ceux
de Langemarck, mais n’a prononcé
aucune attaque.
Devant La Boisselle, au Nord-Est
d’Albert, légère progression de nos
troupes.
La nuit dernière, Une attaque alle-
mande sur le bois de Samt-Mard, à
l’Est de Tracy-le-Val, a été repous-
sée.
Nous organisons les tranchées en-
levées avant-hier 'près de Puisa-
leine.
Le terrain conquis dans le Ban-de-
Sapt, près de Launois, au Nord de
Saint-Dié, a été conservé et orga-
nisé.
Aucune nouvelle importante S'est
1
parvenue du reste du front.
Official Report of the
French Government
Dec. 24- 3 p. m.
From the sea to the Lys we progresser!
by sapping the downs and we repelled an
attack betbre Lombaertzyde. Al Zwartelen
‘we hâve taken a group of houses and repul-
sed the foe to the Southern part of the
village in spite of a heavy cannonade and a
counter attack. The belgian troops advan-
ced a detachment on the right bank ot the
ÿser. south of Dixmude and organised a
bridge-head.
In the région of Arras the fog made ali
operations impossible.
East and southeast of Amiens, especially
arounrkLassigny, artillery fights.
In the. région of the Aisne, our zouaves,
brilliantly repéiled ‘ several attacks, and
remained masters of the german trenches
taken on the 2Dl near the road to Puisa-
leine .
In Champagne, we Consolidated, yester-
day's progress in the région of Craonne and
Rheims.
Near Perthes, we repelled ail counter-
attaoks against the positions conquered on
the 22ad.
Northwest of Mesnil-les-Hurlus, we hâve
taken 400 mètres of german trenches and
repulsed a counterattack.
The germans attempted to take the offen-
sive near Yilie-sur-Tourbe, bat our artille-
ry dispersed them.
In the Argonne we hâve gained some
ground in the Grurie wood and repelled a
german attack near Bagatelle.
No important operation around Verdun on
account of thé fog : an attack of the foe fai-
lcd in the wood of Consenvoye.
In the wood of Apremont, our artillery,
overihrew several trenches which had to be
evaeuated by the foe.
In Woevre. we silenced german batteries.
In the région of Ban de Sapt our infantry
rüshéd forward and established itself on
the conquered ground.
No incident in Upper-Alsaee.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 24 décembre (officiel).
Le 22 décembre, des opérations favora-
bles se sont déroulées sur tout le front, no-
tamment dans la direction de Mlava, où
nous avons rejeté les Allemands au-delà des
rivières, sur ieurs anciennes positions, en
leur infligeant des pertes considérables.
Dans le Caucase, les attaques des Turcs
dans la directiondeSarykavysch,ont échoué
complètement.
Nous avons brisé l’offensive de l’ennemi
dans la direction de Van-Touran, où nous
avons fait de nombreux prisonniers et un
important butin.
Noire Flotte "de I "Méditerranée
Paris, Si décembre (officiel).
Ua sons-marin autrichien a lancé dans le
canal d’Otrente, doux torpillas sur un cui-
rassé français.
L’une d’elle* a atteint l’avaut du navire et
a explosé, ne causant que des dégâts maté-
riels peu importants.
Il n’y a eu aucun blessé.
M Aagîgneur, intervv wé à ce sujet, a
déclaré que c’est là un simple accideut du
travail, inséparable de l’état de guerre, et
prouve uniquement que notre flotte n est
pas aussi inactive qu’on le dit.
Le cuirassé a pu poursuivre sa marche,
sans secours.
I! reprendra très prochainement la mer,
entièrement guéri.
Le ministre de la marine n’a reçu aucune
confirmation des information* autrichien-
nes, disant qu’un sons-marin français au-
rait été coulé devant Pola, après la capture
de l’eqoipage ; mais ce lait n’est nullement
improbable : il démoutrerait également que
nos navires sont partout où iis doivent être.
M. Augagneur a démenti, en outre, l’affir-
mation des communiqués autrichiens ratta-
chant ce* deux accidents à une grande ba-
taille navale dans l’Adriatique, alors qu’il
n’y a aucun rapport géographique, ni de
■ tactique, entre ce» deux faits*
Le Kaiser avait ordonné de prendre
Varsovie pour la Noël
Londres, 24 décembre.
Le correspondant du Mormng Post à Pé-
trograd télégraphie que le kaiser a ordonné
à «es troupes de prendre Varsovie pour la
Noël II leur a promis qu’elles prendraient
ensuite du repos et qu’elles recevraient des
récompenses.
De son côté. le Daily News reçoit cette dé-
pêche de Petrograd .
« Des forces considérables sont engagées
dans la lutte devant Varsovie, qni e3t d’une
importance vitale pour les deux partis. «
Le générai Potiorek
relevé de son commandement
Geaeve, 24 décembre.
D’après des dépêches de Vienne, l’empe-
reur François-Joseph a relevé de ses fonc-
tions — pour raison de sauté et sur sa de-
mande personnelle — le commandant en
chef des armées autrichiennes en Serbie, le
généra' Potiorek.
L’archidoc Eugène sera chargé du com-
mandement des corps autrichiens opérant à
la frontière serDer
Les journaux viennois reconnaissent qu’au
cours de sa retraite précipitée l’armée au-
trichienne a éprouvé des « pertes considé-
rables ».
a Les Allemands ont bombardé Jkichac-
zew et Lowicz tuant des milliers de civils.
» Ils om ensuite dirigé le tir de leurs ca-
nons de 8 ponces, dont l’eff t est terr*ble,
sur le cortège d’hommes, de femmes et d’en-
fants qni fuy.ient en grosses masses sur la
route qui conduit à Varsovie.
» Un officier rasse, qni a été décoré pour
s’être emparé de six canons allemands à
L< wicz, déclare que parmi les prisonniers
allemands faits par ses troupes se trouvaient
80 femmes qui avaient combattu dans les
tranchées. »
L’Aide mutuel des Instituteurs
Paris, 24 décembre.
Les instituteurs belges et les instituteurs
français des régions envahies se sont réunis
et ont institué une permanence pour rece-
voir auprès des membre- de l’enseignement
du département de la Seiae l’assistance mo-
rale et matérielle dont ils ont besoin.
Mort M Rofesseur Foymier
Paris, 24 décembre.
On annonce la mort du professeur Four-
nier.
LE KAÏSER A COLOGNE
Londres, 24 décembre.
Le kaiser, accompagné d’une nombreuse
suite,'est arrivé hier à Cologne et va se ren-_
dre sur le froat.
D?s troupes de réserve évaluées à 60,000
hommes ont traversé Cologne.
Les Renforts allemands à Anvers
Londres, 24 décembre.
On mande d’Amsterdam, le 19 du courant,
à la Mormng Post que, suivant une informa-
tion du correspondant du Handelsblod à An-
vers, 80,009 hommes de troupes fraîches
sont attendus dans la place ; l*-s maisons dé-
sertées par leurs habitants sont préparées
pour lenr logement.
SYMPATHIES DANOISES
Paris, 24 décembre.
La femme du ministre de France à Copen-
hague a fait parvenir au ministre des affaires
étrangères une quantité considérable de vê-
tements chauds destinés aux so dats français
Ces vêtements ont ete recueillis parmi la
DUlptrio fr n^R’OO'Wl parmi- les
danois sympathiques à la France.
LI GOMRS US JAPONAIS
Londres, 24 décembre.
Uae note de l’agence Remer dit que la
question de ia participation des troupes ja-
ponaises dans les opérations de la guerre en
Europe ne fut jamais discutée.
Cette participation impliquerait d’ailleurs
des difficultés financières et techniques.
Au surplus, les J -ponais ne doutent nulle-
ment de la défaite finale de l’Àllemagae que
tous les voeux attendent.
LE PAPE ET LA PAIX
Rome, 24 décembre.
Le Sacré Collège a présenté au pape ses
souhaits de N ë! Vincent Vannutelli a lu une
adresse rappe ant les efforts du pape pour
obtenir la paix. L’adresse ajoutait que si le
pape n’a pas obtenu da trêve de Noël, il doit
continuer ses efforts en vue du rétablisse-
ment de la paix.
L’Action anglaise en Asis-Minsura
Le Caire, 24 décembre. (Officiel).
Un croiseur anglais et nn détachement de
troupes de débarquement ont détruit, près
d'Atexandrette, nn ouvrage d’art et le che-
min de fer de Bagdad. .
Sur l’ordre du commandant anglais, le
gouverneur a fait sauter 18 matériel.
Ce débarquement a causé une vive impres-
sion dans la colonie syrienne.
A propos de ChTîstmas
Londres 2 V décembre.
Les souverains ont adressé ans soldats ac-
tuellement dans les tranchées, ans fflarins
opérant dans la ffiel* dn Nord et ans blessés
soignés dans iôs hôpl'ftnï. I**«rs V®uX p@r-
i sonnets à l'oeoasioa d? Nehi, aves Uur photo
l graphie
LE HAVRE
Morts ciu GfeampicHïoiiiieur
Nous avons le regret d’apprendre la mort
de M Jean Gamhier, maître d’armes.
Elève de t’ecole de Joinville, il appartint
pendant une quinzaine d'années au 129»
régiment d’infanterie en qualité de maitre
d’armes.
L’aménité de son caractère, sa cnn strate
bienveillance lui acquirent de nombreuses
sympathies ; aussi, lorsqu’il quitta l’armée
et prit sa retraite. »it-il se grouper autour de
loi un grand nombre d’é è»es qui, pour la
plupart, tinrent à s'inscrire à l’Académie
d’armes qu’il avait fondée et dont on con-
naît les succès.
M. Jean G aithier se réjouissait de voir see
deux fils acquérir une b 'i lante réputation
dans le monde des escrimeurs. l e étaient sa
joie et sa fierté, et la vie apoarada ût sou-
riante à l’ancien soldat lorsque la guerre
survint.
M. Jean Gauthier n’eut d’autre pensée que
de défendra sa patrie et il s’engagea.
Versé en qualité d’adjndant au 53» batail-
lon de chasseurs alpins à Vienne, il foi
chargé d'instruire les recrues ; mais son
ambition était autre et. dès que i’on fit appel
aux vo ontaires, il partit des premiers.
Il est mort en faisant bravement son de-
voir.
Un de ses compagnons d’armes a retracé
en ces termes les circonstances de sa mort i
|,a Ijuapowifii îfi WAgamheo, «mue éllAna
ble dans une tranchée de première ligne, prés da
village dp X. .
Vers midi, la tranchée subit un terrible bona-
bardPmem.
Il s’ensuivit d’importants éboutements sur di-
vers points
Avec un eoaragé admirable, l’adjudant récoe*
fonn ses hommes par de bonnes paroles. Il se
porta au secours de ceux que les ébouiempnts
avaient ensevphs et parvint i sauver ainsi pie-
sieurs de ses chasseurs.
Au moment même où il travai lait pour secoa-
rir un h 'rame, il fut atteint par une balle. Quand
'appris la situation de l’adjudant, il n’était plas
temps rte 1» secourir.
L’adjudant Gauthier étaiLaimé de_ ses hommftg
comme un père. II les chérissait comme ses en-
fants.
Il a laissé parmi tous ses co lègues et ses cheft
le meilleur souvenir, il est mort en brave, pour
son pays. Je comprends la grandeur du saaiti»
flee.
Son corps fut inhumé le soir même près du vil
lagp de X... Une croix fut placée sur sa tombe...
L’artjurtan' Gauthier est proposé par le commsn,
daut du bataillon pour une citation à l’ordre da
jour de l'armée.
« Nous félicitons ses fils d’avoir un tel père... »
Nos concitoyens qui ont connu M. Jean
Gauthier, etqui ont apprécié Uempressemeai
avec lequel il apporta-son concours à toute?
tes wiivyAEajt* Ki^faiMtAEno, ,;rt Hî a nn UPrOîlt
pas üto s'associer à la douleur de sa tamille et
garderont du défunt le meilleur souvenir.
MM. Ern»st Langlois, de l’arme du génie,
et Octave Massif, brancardier, tons deux da
TrouviMe Aluauerville, sont morts à l’enne-
mi le 14 septembre.
M H-tnri Gavé, de T-'ouville-Atliquerrilie,
a été tué à l’ennemi le 8 septembre.
Les Prisonniers
M. le lieutenant André Poupei, du 329»
d’infanterie, dont on était sans nouvelle®
dépms le 14 septembre, est prisonnier à
Krefeld.
M. Armand Riqnier, secrétaire du Syndi-
cat des Maîtres d’hôtel et Garçons naviga-
teurs du Havre, est prisonnier à Ntederz-
wehrea bei Cassel.
Promotions
M. Kahn, sergent au 36» régiment d’infan-
terie, est nommé sous-lieutenant et mainte-
nu à son corps.
M. Guillemet, sons-lieutenant au 119» d’in-
fanterie, est promu lieutenant à son corps.
M Pineau, capitaine an 119» régiment
d’infanterie, passe au 28» régiment d’infan-
terie,
M Oster, du 74» régimeut d’infanterie est
promu capitaine.
MM Grenier, du 5» régiment de ligne;
Gide, du 28» ; Bérgerbn, du 36* ; Hanze et
Salomon du 39.» ; Deslande» da 74» et Le
-Ta+Iec; du 129» sont nommés sous lieute-
nants de réserve à titre temporaire.
M Nepote, du 39», promu lieutenant est
maintenu.
M. Itefani, médecin-major de 2» classe a
été rappelé à t’activitéet affecté à la 3» région.
Lettre d’un Mobilisé
Voici la lettre d’un brave père de famille
appelé au régiment et qui fait vaillamment
son devoir, en première ligne. I( rai-ome
avec bonne hum-ur la vie et les divertisse-
ments de ta tranchée et il termine par l’ex-
pressi- n touchante de son affection pour se#
deux fillettes, auxquelles il a pensé particu-
lièrement à la veille de Noël :
X .., le iêdêeembrs 1914.
Ma ehère petite femme,
Voi!fi notre troisième jour commencé. Hier la
froid e sévi toute la journée, mais au soir le temps
s’est radouci, et cette nuit il est tombé de la p uis
assez fortement pendant une heure, aussi notre
tranchée est elle boueuse maintenant. Il est vrai
que le so'ei! brille ce matin et qu’elle va séchet
assez rapid ment.
Devant nous, les bois permettant les surprises;
des petits postes sont placés en avant ; jy sut»
allé hier par enfiositè et a cet endroit les senti-
nelles allemande et française sont à 60 mètres au
plus l'une de l’autre, cachées dans le taillis. Ce
bois est tout à Ml pittoresque avec ses gourbis
ou abris creusés dans le soi ; les soldats ont fait
des rues, des escaliers, avec des noms qu’ils ont
sculptés dans la marne : sur le bord dn canal, du
côlê boche, les Allemands ont mis une Cible pouf
que la seettnelle s’amuse 4 tirer dedans ; quand
©lie fait mouche, ils «gîtent un balai, pour màr-
quer le « rgod .n », tout comme au stand.
D» notre côté, nous avons placé une boule de
pain su bout d'un bâton pour leur faire voir que
Chez nous U y avait de quoi manger. En face
notre tranchée à nous, dans la plaine, nn « poilu «
français ou allemand je ne sais, a piqué un e il
drapeau blanc et à cô!« est posé un litre vide ser-
vant de citno i C'est un peu loi» et difficile b
atteindre Go sont les divertissements de la tran-
chée, La plaine grouille de per*'» et hier nous
nous sortU88î* dessus et H... en a tue
deux. Il est «lié 4 la nuit tombante pour les cher-
cher. ma!» il n’e» a trouvé qu’une ; elle est pas-
sftblewenL éreinta par U balle et je crois çu eLa
m* sera b*® bi*'. , ' . , ... .
Nous partiras s probablement d tci lundi maliR
A Quatre heur©* pour rentrer a X... passer quatre
t Seb Àtwj «u©i« t# rai dit, aou» toucfcoa*
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