Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-24
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 décembre 1914 24 décembre 1914
Description : 1914/12/24 (A34,N12191). 1914/12/24 (A34,N12191).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172351f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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iAEffiiaistratew - Délégué -Gémi
O. RANDOLET
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
e plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Autres Département» A rr « g — u
Union Poitals lo , sso FF 1 Zo »
On s’abonne egalement, SANS FIAIS, dont teae tes Sureaux de Poste de Franet
LUI
II
Nous avons montré avec quelle saisis-
sante observation l’écrivain portugais Eça
de Queiroz silhouetta, en 1891, l’encom-
brante et tapageuse personnalité de Guil-
laume IL Ii en retint tout d’abord les traits
physiques extérieurs.
L’analyse se fait ensuite plus subtile, elle
scrute la psychologie avec une précision
pénétrante.
Quelques-uns ont surtout vu dans l’em-
pereur un altéré de publicité et de réclame,
préparant ses impromptus suivant une
méthode toute théâtrale.
D’autres assurent qu’il n’y a en lui
qu’une fantaisie désordonnée, poussée jus-
qu’à la folie par les impulsions d’une imagi-
nation morbide.
D’autres retrouvent en ce personnage
simplement un Hohenzoliern résumant tous
les caractères du césarisme, du scepticisme,
du caporalisme, du dogmatisme et de l’auto-
gobisme.
Il est possible que chacune de ces théo-
Ties contienne, comme c’est le cas pour
toutes les théories, une parcelle de vérité.
L’auteur portugais ne voit, pour sa part, en
Guillaume II qu’un dilettante de l'activité
dans tous les domaines, y compris celui do
la divinité.
Car ce mortel laisse entendre qu’il est
l’allié et l'ami intime de Dieu.
Le monde n’a jamais vu, depuis l’époque
4e Moïse sur le Sinaï, une pareille alliance
entre la créature et le Créateur. Guillau-
me H est le favori, le familier de Dieu, il
tient avec lui des conférences, et, à son
fustigation, conduit son peuple aux joies de
Canaan. Il est, en vérité, Moïse IL II ne se
fasse pas de proclamer ses rapports divins
qui doivent le rendre infaillible et, par con-
séquent, irrésistible.
Il expédie un télégramme et c’est un son
de trompette. Pour lui rien n’est impossi-
ble, car il commande à des millions de sol-
dats et à un peuple qui ne cherche la liber-
té que dans les régions delà philosophie,de
l’esthétique et de l’exégèse, et qui, lorsque
leur Empereur leur ordonne de marcher,
obéissent silencieusement.
Dans toute assemblée, dans tout banquet
-r-«t de cous les rois contemporains, Guil-
laume Il est le plus loquace — il a tou-
jours émis çomrne loi l’assertion sacerdo-
tale que'Dieu est avec lui dans le but de
I'aider, de le servir en toute chose, avec le
pouvoir d’une arme fbrmidable qui peut
disperser comme grains de poussière im-
portune les étoiles et les soleils de l’es-
pace.
: Il parle d’ailleurs de Dieu avec une étran-
ge familiarité « Mon vieil allié ! »
Guillaume et Dieu constituent.une sorte
de société qui administre l’univers.
Par degrés peut-être, Dieu disparaîtra de
4a raison sociale comme l’associé subordon-
né qui n'entra dans l’affaire qu’avec le ca-
pital de la lumière, de la terre et de l’hom-
me, et qui, figé dans son infini, ne fait
aucun travail, mais laisse à Guillaume le
Soin de son oeuvre terrestre.
. Alors nous n’aurons plus que Guillaume
et G* ; Guillaume, le pouvoir suprême qui
, dirigera toutes les entreprises humaines.
Compagnie, la collaboration anonyme et
condescendante.
« Un insatiable désir de s’agiter d’une part,
ta conviction que Dieu assurera le succès
thial de tontes ses entreprises, d’autre part,
m’explique, je crois, la conduite de ce mys-
térieux Empereur, écrit Eça de Queiroz.
« Guillaume II aurait pu encore, comme
d’autres Empereurs dans l’histoire, n’être
particulier que par la mobilité de ses fan-
taisies et l’illusion de son rôle de Messie,
mais comme ii est malheureusement, au
coeur de l’Europe, à la tête de centaines de
légions disciplinées, d’un peuple formé de
citoyens soumis et obéissants comme des
soldats, Guillaume II est le plus dangereux
des souverains, car dans son dilettantisme,
U a encore à exercer la forme la plus séduc-
trice de l’activité qu’un roi puisse con-
naître : la guerre et ses gloires 1 »
Notez encore cette surprenante clair-
[ voyance de notre auteur. Il dit :
( « Il peut arriver que la France se réveille
un jour dans le fracas des armes, simple-
ment parce que dans l’âme de ce grand de
la terre, le brûlant désir de « connaître la
guerre » sera plus fort que la raison, les
conseils ou la pitié pour ses sujets. Il n’y a
pas longtemps, en effet, il fit cette promesse
à ses fidèles gardes du Brandebourg : « Je
tous conduirai, disait-il, à de splendides et
glorieuses destinées. »
( » Quelles destinées ? Des batailles, sans
doute, dans lesquelles les aigles allemandes
triompheront. Guillaume II n’a pas le plus
léger doute sur l’issue, car en plus de plu-
sieurs petits souverains, il a pour allié le
suprême Souverain du Ciel et de la Terre,
qui combat dans la landwehr allemande,
comme au temps où Minerve, armé du ja-
velot, combattait avec la Noire Phalange
contre les barbares,
» En vérité, rien ne peut donner à un
Jfcomme plus de farce qu’une telle foi qui le
fend presque divin. Mais, d’un autre côté,
Ù quels risques elle l’expose ! Rien ne peut
fendre la chute d’un homme plus désas-
treuse que la preuve que cette certitude
pétait que la chimère d’une folle vanité.
Alors se trouve réalisée la chute biblique
<«4es hauteurs du Ciel ».
» II fut une fois un peuple qui se pro-
clama i’élu de Dieu. Mais il lui fut prouvé
«ne Dieu ne l’avait pas élu, ni préféré à
'd’autres, lorsqu’il vit qu’il le délaissait.
Alors il fut frappé ave une fureur incompa-
ïable, dispersé a travers le monde, lapidé,
; poursuivi jusqu’au fond des ghettos...
; » Guillaume II court le terrible risque
! d’être jeté aux Gémonies.
f. » Seul, il a pris sur lui les responsabi-
lliiés qui, dans toutes les nations, sont ré-
parties earmi divers corps d’Etat.JSeul il
juge,«seul il exécute, parce que c’est à lui
seul (et non àses ministres, ni à son Conseil,
ni à son Parlement) que Dieu, le Dieu des
Hohenzollerns a transmis son inspiration
transcendente. II doit être, par conséquent,
infaillible et invincible.
» Au premier désastre — qu’il soit infli-
gé par son peuple dans les rues de Berlin
ou par dés armées alliées dans les plaines J
d’Europe— l’Allemagne s’empressera de^
conclure que cette alliance tant vantée
avec Dieu n’était que le « truc » d’un fa-
rouche despote. »
Eça de Queiroz termine son étude par
cette double hypothèse :
« Alors41 n’y aura pas assez de pierres,
de la Lonrairié a la Poméranie, pour assail-
lir ce Moïse contrefait.
» Guillaume II, en réalité, jette contre le
Sort le terrible « dé de fer » dont parlait
Bismark.
» S’il gagne, il peut voir s’élever en son
honneur des autels comme on en dressa à
Auguste.
» S’il perd, l’exil traditionnel en Angle-
terre l’attend, l’exil dégradant, l’exil qui
frappe si cruellement quiconque croit en
son infaillibilité.
» Dans le cours des années, cette jeu-
nesse ardente, à l'imagination fertile, à
l’âme peut être héroïque, peut s’asseoir
majestueusement dans son Palais de Berlin
'puur présider acrtniesiineefe
Ou bien cet homme peut se trouver triste-
ment à l’Hôtël Métropole de Londres, glis-
sant dans sa valise d exilé la double cou-
ronne défaite de Prusse et de Germanie ! »
Ges lignes, rappelons-le, datent de vingt-
cinq ans. Leur prophétie demeure étrange-
ment troublante.
Bien n’est plus attirant à cette phase du
siècle, a dit Renan, que d’être le témoin du
développement final do la personnalité de
l’Empereur d’Allemagne.
Le destin ne livra pas ce spectacle au
philosophe français,mais il s’apprête à nous
le donner.
Et l’heure est proche ou s’effondrera sous
la poussé© victorieuse de la Civilisation, de
ia Raison et du Droit, sous les crisindignés
du monde» le faux dieu créateur de tant de
désastres, l’Empereur d'infamie et de sang.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
Les Opérations Russes
fa Bataille île Polttfjne
Losdrea 33 décembre.
Le correspondant da Meming Post à Petro-
grad insiste 8nr ce fait que les événements
de Pologne, an point de vas russe, n’ont
Dit* l’estrême importance qne semblent
leur attribuer certains critiques militaires
anglais et allemands» Il fait toutefois res-
sortir que ia Russie a toujours en l’initia-
tive des opérations pendant toute cette guer-
re, et que cette initiative lai appartient en-
core.
Si la lotte en Pologne a été violente, elle
n’a pas donné aux Allemands les résnltats
décisifs qu’ils escomptaient. Oa peut même
dire qu© leur tentative qui consistait à bri-
ser le plan stratégique russe, a misérable-
ment échoué, et c'est la sente raison pour
laquelle ils ont nue seconde fois envahi la
Pologne.
Les Russes possèdent le contrôle absolu
de la rive droite de ia Vistule, en arrière de
l’armée allemande.
Ecs Attaque» attemasute»
Londres, 23 décembre.
Le correspondant du Daily Telegrapk à Pe-
trograd estime qn’on n’a aucune raison de
craindre que les armées allemandes opérant
en Pologne paissent développer leurs atta-
ques de flanc au delà d’Opotchno.
tSuceês russe sur la JB saura
Petrograd, 23 décembre.
Le correspondant spécial du Tmes à Petro-
grad télégraphie :
Les Allemands ont été refoulés vers la
Bzoura avec de grandes pertes, après que les
Russes leur eurent laissa franchir ia rivière.
Les Russes tenaient des positions extrême-
ment fortes sur la'rive droite de la Bzoura.
Les Combats en Galicie
Milan, 23 décembre.
Le Corriere délia Sierra reçoit de son cor-
respondant de Petrogiad nn télégramme di-
sant que la bataille continue sur le front
de la Yistnle. Des forces allemandes consi-
dérables font des eflorts désespérés pour per-
cer les tigaes russes et passer dans la direc-
tion d9 Varsovie. La marche d’une colonne
allemande a été repoussée par des auto-
mitrailleuses blindées.
La situation en Galicie est favorable anx
Russes, qui repoussent victorieusement les
attaques ennemies.
Leseffoits des Autrichiens pour dégager
Przemysi sont restés vains.
UNE VISITE AU PORT DE KIEL
Les journaux anglais publient une dépê-
che de New York signalant an récit d’an
envoyé spécial de la New-Torh Tribuns,
Le journaliste américain raconte nne vi-
site intéressante qn’il fit à la date du 84 no-
vembre, à Kiel, où il a passé nne jonrnée
avec la flotte du kaiser.
Il décrit un énorme sons-marin avec le-
quel, dit-il, les Allemands espèrent infliger
de grandes pertes aux dreadnonghis an-
glais.
Il a visité les docks de Kiel, où ii a vu
deux escadres, composées, l’une de huit
dreadnoughts, l’antre d* huit cuirassés plus
anciens.
La plus grande activité régnait à bord de
ces navires. Les équipages sa livraient à des
exercices de tir, de lancement de torpilles,
etc.
Le correspondant a visüé aussi un chan-
tier naval. liait mille hommes y travaillaient
le jour et trois mille la nuit*
LA GUERRE
14St JOTJHUVEiB
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 23 décembre, 15 heures.
En Belgique, nous avons progressé
légèrement, hier, entre la mer et la
route de Nieuport à Westende et dans
la région de Steenstraete-Bixschoote
où nous avons enlevé un bois,des mai-
sons et une redoute.
A l’Est de Béthune, nous avons re-
pris, avec l’armée anglaise, le village
de Givenchy-lès-La-Bassée.
Dans la région d’Arras, un léger
brouillard a ralenti l’activité de l’en-
nemi et la nôtre.
A l’Est d’A mien», sur «A
Champagne, combats d’artillerie.
Dan» «-éçiori-tie i»ertfies-les-Hur-
lus, nous avons enlevé, après une vive
canonnade et deux assauts, le dernier
tronçon de la ligne partiellement con-
quise le 21 ; gain moyen 800 mètres.
Dans les dernières tranchées prises
nous avons capturé une section de
mitrailleuses (personnel et matériel).
Une violente contre-attaque a été re-
poussée.
Nous avons progressé également au
Nord-Est de Beauséjour, où l’ennemi
a prononcé une nouvelle contre-atta-
que sans succès.
Sensible avance de nos troupes dans
le bois de la Grurie, sur un front de
branchées de 400 mètres et sur une
profondeur allant jusqu’à 250 mètres.
Nous avons fait sauter à la mine
deux lignes allemandes et nous avons
occupé les excavations.
Les combats se poursuivent autour
de Boureuilles ; les résultats assez
sérieux acquis hier matin ne parais-
sent pas avoir pu être entièrement
maintenus.
Aucun incident sur les Hauts de
Meuse et en Haute-Alsace.
RUSSIE
En Prusse orientale, les Allemands
ont été repoussés sur la ligne Neiden-
burg-Soldau-Lautenberg.
En Pologne, les Allemands ont pris
pied sur la Bzoura inférieure, au
Nord de Sochaczew ; plus au Sud, ils
ont atteint la rivière Rawka à Boli-
mow et repassèrent à Skierniewice
vers l’Est.
. Les forces austro-allemandes des-
cendent en Pologne sur un front allant
du Sud-Est de Petrokoff à l’Ouest de
la Nidda.
En Galicie elles ont atteint Dunajec
et occupent la ligne Grybow-Smi-
lagrod-Samok,
Une tentative de sortie de la garni-
son de Przemysi a échoué complète-
ment,
Paris, 23 heures.
Les progrès réalisés par nos atta-
ques entre la Meuse et l’Argonne ont
été presque entièrement maintenus.
Aux dernières nouvelles, notre front,
dans cette région, atteignait le réseau
de fils de fer de l’ennemi, au saillant
Sud-Ouest du bois des Forges et à
l’Est de Cuisy et bordait le chemin, du
bois de Boureuilles.
- Aucun ai^trA incifÎAnt à ai*
gnalér.
Official Report of the
French Government
Dec. 23- 3 p.m.
Sa Bel gitan we made light progress yes-
terday between the sea and the road froin
Nieuport to Westende and in the région of
Steenstraets-Bixschoote we hâve carried a
wood, some houses and a redoubt.
East of Bethune we hâve retaken toge-
ther wilh english troops the village of
Givenchy-Ies-La Bassée.
In the région of Arras a Iiglit fog hinde-
red the operations on bolh sides.
East of Amiens, on the Aisne and in
Champagne artillerf duels.
In the région of Perthes-les-IJurlus we
hâve carried, after violent cannonading and
two assauts, the remainder of line partiallv
conquered on the 21st : average gain 809
métrés.
In the Iast trenches taken we captured a
section-of qûiek-flring guns (including
material and servants) ; a violent counter-
âitack has been repelled. We progressed
also North-East of Beauséjour where the
foc made a fresh couulerattack without
success.
Apreeiable adva nce of our troops in the
Grurie wood on a front of trenches 409
métrés brought and 250 metr es deep. We
hâve blown up two german Unes and occu-
pied the excavations. The fighting conti-
nues around Boureuilles ; it seems that the
serious advantages aequired yesterday mor-
ning hâve not been maintened entirëly. No
incident on the Meuse heights and in Al-
sace.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 22 décembre.
Communiqué de T état-major du Caucase :
Un de nos torpilleurs a canonné, dans la
région de IIopo, les villages dn littoral qui
étaient occupés par les troupes turques ; il
a été coulé quatre chalands chargés de mar-
chapdises. Dans la région de Yau les trou-
pes russes continuent à presser d’impor-
tants contingents ennemis.
La Guerre en Images
Photo Petit Bain ' ®sR4 Petit Bure
LE PAS DE L’Oia
Dessin de Georges MARTIN
Conseil des Ministres
Paris, 23 décembre.
Les ministres se sont rénnis en Conseil, à
l’Elysée ce matin, sons la présidence de
M. Poincaré.
Le Conseil s’est occupé de la situation di-
plomatique et militaire.
Sort du commandant ds
la marine en Indochin
Saison, 23 décembre.
Le capitaine de vaisseau Paris de Boisrou-
▼ray, commandant de la marine en Indo-
chine, est mort cette nnit d’ane embolie
pulmonaire.
Le commandant de Boisronvray, officier
de ia Légion d’honneur, était âgé de cin-
quante ans». ' •
Pour Iss Départements envahis
Paris, 23 décembre.
Le groupe interparlementaire des repré-
sentants «les départements envahis s'est
réuni, ce matin, an Sénat, sons la présidence
de M. Léon Bourgeois.
Le présideot a fait savoir au groupe qne le
ministre des colonies l’avait informé qu’il lui
remettrait prochainement la somme d’un
million, comme contribution des colonies,
ponr venir en aide anx réfugiés des départe-
ments envahis.
Le gronpe a été heureux de constater l’ac-
cueil fait, par le Parlement, à la déclaration
du gouvernement, dans laquelle est reconna
le principe de la réparation des dommages
par l’effort de ia solidarité nationale.
Enfla, le groupe a exprimé le voeu qne ie
décret réglant l’organisation et 1e fonctionne-
ment des commissions et expertises soit pro-
mulgué dans le pins bref délai.
- . La prochaine séance aura lieu samedi.
Déclaration d'un dépité au Reichstag
tendres, 23 décembre.
Le Daily Mail dit savoir qu'au cours d’une
Conversation particulière, un député an
Reichstag allemand se serait exprimé ainsi :
« Si la guerre con Inue longtemps, a dit ce dé-
puté, elle ramènera l’Ailem gne cinquante ans
en arrière, au moins II n’est paa douteux que
nous aurons a payer non seulement nos frais de
guerre, mais encore tes dégâts causés aux pays
ailles spécialement à la Belgique. Mon opinion,
partagée par une grande partie des Allemands de
Class6 moyenne, est Que nous devons saisir toute
occasion favorable d’offrir des conditions do paix
avant de nous trouver en situation de n’avoir
plus rien a offrir, ie suis certain que l’armee
suppose a ces vues. Mais je ense qu'il est non
moins certain qu’ella ne tardera pas a être publi-
quement exprimée ».
Il semble désirable — ajoute le jonrnal
anglais, en rapportant cet on-dit — que,
dans les pays aidés, l’opinion publique soit
dès maintenant préparée aux efforts possi-
bles de la dynastie aes Hohenzoilern pour
échapper au sort qui la menace.
Ces efforts, il n’est pas douteux qu'ils re-
cueilleront des concours, même dans les
pays alliés. Le mouvement ne tarderapas à
être entrepris par ceux qui poussent le pins
à saisir toute occasion favorable de prêcher
la paix à tout prix et il est indispensable de
préserver la _ public de la. déeepiion qu’il
éprouverait si l’on terminait la guerre avant
que le « poison » qui provoqua la crise soit
complètement expulse des veines de l’Eu-
■ L:- . . ... .... . - U——.
Une Mission romaine à l'Elysée
Paris, 23 décembre.
Une mission roumaine composée du colo-
nel Rndeano, du prince G“orges Bibesco et
de M Grégoire Philipp-sco. fils de i’ancien
ministre de la guerre de Roumanie, a été re-
çue en audience par le president de la Répu-
blique.
Mort de M. Vagnat, sénateur
Paris, 23 décembre.
On annonce la mort subite de M. Vagnat,
sénateur des Hautes-Alpes.
Les Sorties ds Marchandises prohibées
Paris, 23 décembre.
La Commission des douanes a étudié ie
projet ratifiant les décrets prohibant 1 s sor-
ties ou suspendant les droits d’entrée aux
marchandises diverses—
Les instituteurs Français et Beiges
Paris, 23 décembre.
La Fédération des Amicaies d'instituteurs
convie tes instituteurs beiges et ceux des
départements envahis & une réunion qui
aura lieu le jeudi 24 décembre.
Este a également convoqué les parlemen-
taires des régions envahies.
COLLISION DE TRAINS ALLEMANDS
Mille Morts et Blessés
Petrograd, 21 déeembre.
Près de Kaiich, deux trains militaire* alle-
mands, lancés à toute vapeur, sont entrés
en collision ; ii y a plus de milia tués et
blessés.
Les Renforts aiintis à Anvers
Londres, 23 décembre.
On mande d’Amsterdam, le 19 du courant,
à la biornmg Post qne, suivant une informa-
tion du correspondant du Handeitblad à An-
vers, 80,009 nommes de troupes fraîches
sont attendus dans la place ; les maisons dé-
sertées par leurs habitants sont préparées
pour leur logement.
La Pian d’Hiver d&s Allemands
Londres, 23 décembre.
Le correspondant militaire du Times, dit
que des informations récemment reçues
montrent que les nouveaux développements
militaires de l’Allemagne se précisent.
Il en résulte l’intention apparente de l’en-
nemi de rappeler ch a eux la plupart des
ouvriers agricoles ou industriels. Ceux-ci
remettraient en route les travaux arrêtés et
se prépareraient à écraser les Alliés au prin-
temps prochain, ou à mourir si leurs efforts
échouent.
Le Taux de l’Escompte
Stockholm, 23 décembre.
La Banque de l’Empir* allemand a abaissé
ie tanx d@ l’escompte à 5 0/0.
A Coustantiaople
Reine, 23 décembre.
Le Corriere délia Sera apprend de source
sûre qu’on craint des troubles à Constanti-
nople. Le parti de Talaat bey, qni s’est pro-
noncé contre la guerre, fait preuve d’une
grande activité ; aussi des surprises pour-
raient bien se produire pendant i’abaence
d’Eover pacha et du general Liman von
Sauders.
Le maréchal von der Goltz aurait été ap-
pelé à Constantinople afin de reméditr à la
situation intérieure, qui est difficile et pé-
rilleuse pour les Allemands.
Journalistes italiens expulsés
par les Autrichiens
Rome, 23 déeembre.
On mande d’Udine à la Tnbuna que deux
journalistes italiens qui, sur l'invitation du
gouvernement austro-hongrois, s’étaient ren-
dus au quartier général autrichien pour sui-
vre les opérations militaires, viennent d'être
rapatriés.
L’an de ces journalistes, l’ingénieur San-
toro, est un ancien officier de la marine ita-
lienne. La mesure de rapatriement aurait
été prise à la demande du chef d’état-major
autrichien»
LE PARLEMENT
LES DOUZIÈMES
votés à l’unanimité
Paris, 23 décembre.
Après tes séances tenues hier par le Sraaî
et la Chambre les deux assemblées avaieni
décidé de sieger aujourd’hui pour essayer
d’épuiser leur ordre du jour.
Les présidents, dans ce but, ont demandé
anx Commissions de se réunir et d'examiner
rapidement les projets de loi qui le .r sont
soumis et qui ont un caractère urgent. Les
Commissions ont rais la plus grande bonne
volonté à se conformer aux désirs des pré-
sidents insp-rés par le gouvernement.
Quelle d ffaruxce avec ce qui se passai!
aux mois an juin-juillet derniers où on oer-
daitdu temps en discussions interminables t
On n’ent jamais soupçonné à cette époque
que le Parlement deviendrait si rapidement
sage. Il est vrai que l’on n’attendait pas la
guerre qni est venne calmer les d*ux Cham-
bres en éveuiant leur patriotisme t
Aujourd'hui encore ce sont les Domptera
uc r«it* uni nu meut re piquet d'honneur au
milieu duquel M. Deschanel passe dans It
salon de la Paix, très droit et très énergiqne
malgré l’émotioo qu’il a éprouvée hier on
prononçant son admirable allocution.
M. Desohane! encore mal remis de son ac-
cident eût pu faire appel au concours dn
vice-président. Il ne l’a pa9 vouln.
C'est an milieu d’un calme profond que la
séance de là Chambre s'est ouverte ; les tri-
bunes étaient cependant assez bien garnies,
les amateurs d’incidents parlementaires qui
n’avaient pas pu trouver place hier ont sans
doute essayé de se consoler en venant à cette
set*o «de-twratod.
On commence par valider sans débat plu-,
sienrs élections contestées ou non, dont deux
soumises à l’enquête, mais tes adversaires
do Groussean et de de Castelneau ont désar-
mé et retiré leurs protestations, puis oa
passe aux douzième» provisoires.
Après quelques paroles eraues, et tout A
fait en situation, de M. Clémente!, président
de la Coméatssion du budget, et d» M. Albert
Mâtin, rapporteur générai, l’urgence est dé-
clarée. ,
Des déclaration» sont faites par les soeia-
fiste» an nom de» députés ds leur parti psi-
sonuiecs de anerre ou resit*» d»'»» le» pays
envahis. Ils s’associentA toutes les mesure©
pouvant aider le gouvernement et les Cham-
bres dans l'action commune comme ils par-
tagent leur invincible espérance.
De vifs applaudissements accueillent ces
paroles qui consacrent l’uaioa des partis.
Lee douzièmes demandé» sont accordé» ft
l’unaoimite de» 561 votants, ce qui ne s'es!
jamais produit jusqu’ici. Divers crédits «a
régularisations de crédit sont voté» sans dé-
bat, c’est la danse des million» nécessaire».
D’autre» projet» viennent ensuite, toujours
ad’ptée, notamment celui régularisant les
décrets réglant diverses masure» d’organisa-
tion militaire, l’article permettant aux mem-
bres du F adement de recevoir la Lésion
d'honneur et la médaille militaire pour faits
de g»«rra, la révision de» liâtes électorales
peur le» élections législatives, dèpartemen-
to-es, communales et consulaires ajournées
pendant la durée de» hostilité».
6ne suspension a eu lieu paar attendre la
vote du Sénat.
A la reprise de la séance, la Chambre
siège seulement quelques minutes poo*
accepter t’ajourne nient des élections séna-
toriales, ajournement voté par le Sénat. l£f
deux assemblées ont adopté cette grave me-
sure sans discussion, la jugeant nécessaire
pendant la durée des hostilités. La session
extraordinaire est close.
Au Palais-Bourbon comme au Luxem-
bourg on se sépare silencieusement apr$l
avoir ainsi satisfait aux exigences ds la fa
constitutionnelle.
T. R.
SENAT
Séance du 23 déeembre
La séance est ouverte _4 3 h. 50, sons la
présidence do M. Antonin Dubost.
Après l'adoption ne» projet# votés par la
Chambre, M. Briand a lu le décret de clôtura
et la séance a été levée à 7 h. 35 au cri do
« Vire la Francs ».
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 23 décembre
La séance est ouverte à 2 heures. M. Paul
Besehanel préside.
La chambre adopte d’abord,sur le rapport
de M. Rabier, le budget de la Chambre ;
puis, elle aborde son ordre du jour. Il y fi-
gure quelques projets ou conclusions suc
lesquels élis doit se prononcer.
Validations d'élections
On valide l’élection de M. de Puyneut, à
Bressuire ; celle de M. Mouttet, dans la 6»
circonscription.
Yient ensuite la discussion de ’ raquât»
qni avait été ordonnée, avant la guerre, sur
l'élection de M. G ousssu, députe catholique
libéral dn Nord. Mais, comme nous l’avons
dit hier, on renonce, an nom de l’onion sa-
crée, 4 tout ee qui peut diviser les partis s
on abandonne l’enquête. U. Groussau est
validé.
De même, la Chambre avait décidé, avant
la guerre, de soumettre à l’enquête l'élection
de R. de Castelnau, députe libéral catholi-
que, dans la circonscription da Sainte-Affri-
que (Aveyron).
M. Fournol, son concurrent républicain, a
pris, comme nom i’àvons annoncé, la réso-
lution de renoncer ini-mème à ce qne l’en-
quête ait lien. J
La Chambre valide l'élection de U. de
telnau.
Les Pensions des
Fonctionnaires blessés
M. Ribot, ministre des finances, dépose
un projet ne loi qui est renvoyé à la Com-
mission des finances, concernant’, les pen-
sions des fonctionnaires qui,, soumis anx
obligations militaires ou les ayant devan-
cées, sont atteints de blessures reçues eu
servies. ç
Impressions de Séances
{DE KOTBE COBJUSSPOKSX.W rAEHCUUEHl
iAEffiiaistratew - Délégué -Gémi
O. RANDOLET
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Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
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On s’abonne egalement, SANS FIAIS, dont teae tes Sureaux de Poste de Franet
LUI
II
Nous avons montré avec quelle saisis-
sante observation l’écrivain portugais Eça
de Queiroz silhouetta, en 1891, l’encom-
brante et tapageuse personnalité de Guil-
laume IL Ii en retint tout d’abord les traits
physiques extérieurs.
L’analyse se fait ensuite plus subtile, elle
scrute la psychologie avec une précision
pénétrante.
Quelques-uns ont surtout vu dans l’em-
pereur un altéré de publicité et de réclame,
préparant ses impromptus suivant une
méthode toute théâtrale.
D’autres assurent qu’il n’y a en lui
qu’une fantaisie désordonnée, poussée jus-
qu’à la folie par les impulsions d’une imagi-
nation morbide.
D’autres retrouvent en ce personnage
simplement un Hohenzoliern résumant tous
les caractères du césarisme, du scepticisme,
du caporalisme, du dogmatisme et de l’auto-
gobisme.
Il est possible que chacune de ces théo-
Ties contienne, comme c’est le cas pour
toutes les théories, une parcelle de vérité.
L’auteur portugais ne voit, pour sa part, en
Guillaume II qu’un dilettante de l'activité
dans tous les domaines, y compris celui do
la divinité.
Car ce mortel laisse entendre qu’il est
l’allié et l'ami intime de Dieu.
Le monde n’a jamais vu, depuis l’époque
4e Moïse sur le Sinaï, une pareille alliance
entre la créature et le Créateur. Guillau-
me H est le favori, le familier de Dieu, il
tient avec lui des conférences, et, à son
fustigation, conduit son peuple aux joies de
Canaan. Il est, en vérité, Moïse IL II ne se
fasse pas de proclamer ses rapports divins
qui doivent le rendre infaillible et, par con-
séquent, irrésistible.
Il expédie un télégramme et c’est un son
de trompette. Pour lui rien n’est impossi-
ble, car il commande à des millions de sol-
dats et à un peuple qui ne cherche la liber-
té que dans les régions delà philosophie,de
l’esthétique et de l’exégèse, et qui, lorsque
leur Empereur leur ordonne de marcher,
obéissent silencieusement.
Dans toute assemblée, dans tout banquet
-r-«t de cous les rois contemporains, Guil-
laume Il est le plus loquace — il a tou-
jours émis çomrne loi l’assertion sacerdo-
tale que'Dieu est avec lui dans le but de
I'aider, de le servir en toute chose, avec le
pouvoir d’une arme fbrmidable qui peut
disperser comme grains de poussière im-
portune les étoiles et les soleils de l’es-
pace.
: Il parle d’ailleurs de Dieu avec une étran-
ge familiarité « Mon vieil allié ! »
Guillaume et Dieu constituent.une sorte
de société qui administre l’univers.
Par degrés peut-être, Dieu disparaîtra de
4a raison sociale comme l’associé subordon-
né qui n'entra dans l’affaire qu’avec le ca-
pital de la lumière, de la terre et de l’hom-
me, et qui, figé dans son infini, ne fait
aucun travail, mais laisse à Guillaume le
Soin de son oeuvre terrestre.
. Alors nous n’aurons plus que Guillaume
et G* ; Guillaume, le pouvoir suprême qui
, dirigera toutes les entreprises humaines.
Compagnie, la collaboration anonyme et
condescendante.
« Un insatiable désir de s’agiter d’une part,
ta conviction que Dieu assurera le succès
thial de tontes ses entreprises, d’autre part,
m’explique, je crois, la conduite de ce mys-
térieux Empereur, écrit Eça de Queiroz.
« Guillaume II aurait pu encore, comme
d’autres Empereurs dans l’histoire, n’être
particulier que par la mobilité de ses fan-
taisies et l’illusion de son rôle de Messie,
mais comme ii est malheureusement, au
coeur de l’Europe, à la tête de centaines de
légions disciplinées, d’un peuple formé de
citoyens soumis et obéissants comme des
soldats, Guillaume II est le plus dangereux
des souverains, car dans son dilettantisme,
U a encore à exercer la forme la plus séduc-
trice de l’activité qu’un roi puisse con-
naître : la guerre et ses gloires 1 »
Notez encore cette surprenante clair-
[ voyance de notre auteur. Il dit :
( « Il peut arriver que la France se réveille
un jour dans le fracas des armes, simple-
ment parce que dans l’âme de ce grand de
la terre, le brûlant désir de « connaître la
guerre » sera plus fort que la raison, les
conseils ou la pitié pour ses sujets. Il n’y a
pas longtemps, en effet, il fit cette promesse
à ses fidèles gardes du Brandebourg : « Je
tous conduirai, disait-il, à de splendides et
glorieuses destinées. »
( » Quelles destinées ? Des batailles, sans
doute, dans lesquelles les aigles allemandes
triompheront. Guillaume II n’a pas le plus
léger doute sur l’issue, car en plus de plu-
sieurs petits souverains, il a pour allié le
suprême Souverain du Ciel et de la Terre,
qui combat dans la landwehr allemande,
comme au temps où Minerve, armé du ja-
velot, combattait avec la Noire Phalange
contre les barbares,
» En vérité, rien ne peut donner à un
Jfcomme plus de farce qu’une telle foi qui le
fend presque divin. Mais, d’un autre côté,
Ù quels risques elle l’expose ! Rien ne peut
fendre la chute d’un homme plus désas-
treuse que la preuve que cette certitude
pétait que la chimère d’une folle vanité.
Alors se trouve réalisée la chute biblique
<«4es hauteurs du Ciel ».
» II fut une fois un peuple qui se pro-
clama i’élu de Dieu. Mais il lui fut prouvé
«ne Dieu ne l’avait pas élu, ni préféré à
'd’autres, lorsqu’il vit qu’il le délaissait.
Alors il fut frappé ave une fureur incompa-
ïable, dispersé a travers le monde, lapidé,
; poursuivi jusqu’au fond des ghettos...
; » Guillaume II court le terrible risque
! d’être jeté aux Gémonies.
f. » Seul, il a pris sur lui les responsabi-
lliiés qui, dans toutes les nations, sont ré-
parties earmi divers corps d’Etat.JSeul il
juge,«seul il exécute, parce que c’est à lui
seul (et non àses ministres, ni à son Conseil,
ni à son Parlement) que Dieu, le Dieu des
Hohenzollerns a transmis son inspiration
transcendente. II doit être, par conséquent,
infaillible et invincible.
» Au premier désastre — qu’il soit infli-
gé par son peuple dans les rues de Berlin
ou par dés armées alliées dans les plaines J
d’Europe— l’Allemagne s’empressera de^
conclure que cette alliance tant vantée
avec Dieu n’était que le « truc » d’un fa-
rouche despote. »
Eça de Queiroz termine son étude par
cette double hypothèse :
« Alors41 n’y aura pas assez de pierres,
de la Lonrairié a la Poméranie, pour assail-
lir ce Moïse contrefait.
» Guillaume II, en réalité, jette contre le
Sort le terrible « dé de fer » dont parlait
Bismark.
» S’il gagne, il peut voir s’élever en son
honneur des autels comme on en dressa à
Auguste.
» S’il perd, l’exil traditionnel en Angle-
terre l’attend, l’exil dégradant, l’exil qui
frappe si cruellement quiconque croit en
son infaillibilité.
» Dans le cours des années, cette jeu-
nesse ardente, à l'imagination fertile, à
l’âme peut être héroïque, peut s’asseoir
majestueusement dans son Palais de Berlin
'puur présider acrtniesiineefe
Ou bien cet homme peut se trouver triste-
ment à l’Hôtël Métropole de Londres, glis-
sant dans sa valise d exilé la double cou-
ronne défaite de Prusse et de Germanie ! »
Ges lignes, rappelons-le, datent de vingt-
cinq ans. Leur prophétie demeure étrange-
ment troublante.
Bien n’est plus attirant à cette phase du
siècle, a dit Renan, que d’être le témoin du
développement final do la personnalité de
l’Empereur d’Allemagne.
Le destin ne livra pas ce spectacle au
philosophe français,mais il s’apprête à nous
le donner.
Et l’heure est proche ou s’effondrera sous
la poussé© victorieuse de la Civilisation, de
ia Raison et du Droit, sous les crisindignés
du monde» le faux dieu créateur de tant de
désastres, l’Empereur d'infamie et de sang.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
Les Opérations Russes
fa Bataille île Polttfjne
Losdrea 33 décembre.
Le correspondant da Meming Post à Petro-
grad insiste 8nr ce fait que les événements
de Pologne, an point de vas russe, n’ont
Dit* l’estrême importance qne semblent
leur attribuer certains critiques militaires
anglais et allemands» Il fait toutefois res-
sortir que ia Russie a toujours en l’initia-
tive des opérations pendant toute cette guer-
re, et que cette initiative lai appartient en-
core.
Si la lotte en Pologne a été violente, elle
n’a pas donné aux Allemands les résnltats
décisifs qu’ils escomptaient. Oa peut même
dire qu© leur tentative qui consistait à bri-
ser le plan stratégique russe, a misérable-
ment échoué, et c'est la sente raison pour
laquelle ils ont nue seconde fois envahi la
Pologne.
Les Russes possèdent le contrôle absolu
de la rive droite de ia Vistule, en arrière de
l’armée allemande.
Ecs Attaque» attemasute»
Londres, 23 décembre.
Le correspondant du Daily Telegrapk à Pe-
trograd estime qn’on n’a aucune raison de
craindre que les armées allemandes opérant
en Pologne paissent développer leurs atta-
ques de flanc au delà d’Opotchno.
tSuceês russe sur la JB saura
Petrograd, 23 décembre.
Le correspondant spécial du Tmes à Petro-
grad télégraphie :
Les Allemands ont été refoulés vers la
Bzoura avec de grandes pertes, après que les
Russes leur eurent laissa franchir ia rivière.
Les Russes tenaient des positions extrême-
ment fortes sur la'rive droite de la Bzoura.
Les Combats en Galicie
Milan, 23 décembre.
Le Corriere délia Sierra reçoit de son cor-
respondant de Petrogiad nn télégramme di-
sant que la bataille continue sur le front
de la Yistnle. Des forces allemandes consi-
dérables font des eflorts désespérés pour per-
cer les tigaes russes et passer dans la direc-
tion d9 Varsovie. La marche d’une colonne
allemande a été repoussée par des auto-
mitrailleuses blindées.
La situation en Galicie est favorable anx
Russes, qui repoussent victorieusement les
attaques ennemies.
Leseffoits des Autrichiens pour dégager
Przemysi sont restés vains.
UNE VISITE AU PORT DE KIEL
Les journaux anglais publient une dépê-
che de New York signalant an récit d’an
envoyé spécial de la New-Torh Tribuns,
Le journaliste américain raconte nne vi-
site intéressante qn’il fit à la date du 84 no-
vembre, à Kiel, où il a passé nne jonrnée
avec la flotte du kaiser.
Il décrit un énorme sons-marin avec le-
quel, dit-il, les Allemands espèrent infliger
de grandes pertes aux dreadnonghis an-
glais.
Il a visité les docks de Kiel, où ii a vu
deux escadres, composées, l’une de huit
dreadnoughts, l’antre d* huit cuirassés plus
anciens.
La plus grande activité régnait à bord de
ces navires. Les équipages sa livraient à des
exercices de tir, de lancement de torpilles,
etc.
Le correspondant a visüé aussi un chan-
tier naval. liait mille hommes y travaillaient
le jour et trois mille la nuit*
LA GUERRE
14St JOTJHUVEiB
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 23 décembre, 15 heures.
En Belgique, nous avons progressé
légèrement, hier, entre la mer et la
route de Nieuport à Westende et dans
la région de Steenstraete-Bixschoote
où nous avons enlevé un bois,des mai-
sons et une redoute.
A l’Est de Béthune, nous avons re-
pris, avec l’armée anglaise, le village
de Givenchy-lès-La-Bassée.
Dans la région d’Arras, un léger
brouillard a ralenti l’activité de l’en-
nemi et la nôtre.
A l’Est d’A mien», sur «A
Champagne, combats d’artillerie.
Dan» «-éçiori-tie i»ertfies-les-Hur-
lus, nous avons enlevé, après une vive
canonnade et deux assauts, le dernier
tronçon de la ligne partiellement con-
quise le 21 ; gain moyen 800 mètres.
Dans les dernières tranchées prises
nous avons capturé une section de
mitrailleuses (personnel et matériel).
Une violente contre-attaque a été re-
poussée.
Nous avons progressé également au
Nord-Est de Beauséjour, où l’ennemi
a prononcé une nouvelle contre-atta-
que sans succès.
Sensible avance de nos troupes dans
le bois de la Grurie, sur un front de
branchées de 400 mètres et sur une
profondeur allant jusqu’à 250 mètres.
Nous avons fait sauter à la mine
deux lignes allemandes et nous avons
occupé les excavations.
Les combats se poursuivent autour
de Boureuilles ; les résultats assez
sérieux acquis hier matin ne parais-
sent pas avoir pu être entièrement
maintenus.
Aucun incident sur les Hauts de
Meuse et en Haute-Alsace.
RUSSIE
En Prusse orientale, les Allemands
ont été repoussés sur la ligne Neiden-
burg-Soldau-Lautenberg.
En Pologne, les Allemands ont pris
pied sur la Bzoura inférieure, au
Nord de Sochaczew ; plus au Sud, ils
ont atteint la rivière Rawka à Boli-
mow et repassèrent à Skierniewice
vers l’Est.
. Les forces austro-allemandes des-
cendent en Pologne sur un front allant
du Sud-Est de Petrokoff à l’Ouest de
la Nidda.
En Galicie elles ont atteint Dunajec
et occupent la ligne Grybow-Smi-
lagrod-Samok,
Une tentative de sortie de la garni-
son de Przemysi a échoué complète-
ment,
Paris, 23 heures.
Les progrès réalisés par nos atta-
ques entre la Meuse et l’Argonne ont
été presque entièrement maintenus.
Aux dernières nouvelles, notre front,
dans cette région, atteignait le réseau
de fils de fer de l’ennemi, au saillant
Sud-Ouest du bois des Forges et à
l’Est de Cuisy et bordait le chemin, du
bois de Boureuilles.
- Aucun ai^trA incifÎAnt à ai*
gnalér.
Official Report of the
French Government
Dec. 23- 3 p.m.
Sa Bel gitan we made light progress yes-
terday between the sea and the road froin
Nieuport to Westende and in the région of
Steenstraets-Bixschoote we hâve carried a
wood, some houses and a redoubt.
East of Bethune we hâve retaken toge-
ther wilh english troops the village of
Givenchy-Ies-La Bassée.
In the région of Arras a Iiglit fog hinde-
red the operations on bolh sides.
East of Amiens, on the Aisne and in
Champagne artillerf duels.
In the région of Perthes-les-IJurlus we
hâve carried, after violent cannonading and
two assauts, the remainder of line partiallv
conquered on the 21st : average gain 809
métrés.
In the Iast trenches taken we captured a
section-of qûiek-flring guns (including
material and servants) ; a violent counter-
âitack has been repelled. We progressed
also North-East of Beauséjour where the
foc made a fresh couulerattack without
success.
Apreeiable adva nce of our troops in the
Grurie wood on a front of trenches 409
métrés brought and 250 metr es deep. We
hâve blown up two german Unes and occu-
pied the excavations. The fighting conti-
nues around Boureuilles ; it seems that the
serious advantages aequired yesterday mor-
ning hâve not been maintened entirëly. No
incident on the Meuse heights and in Al-
sace.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 22 décembre.
Communiqué de T état-major du Caucase :
Un de nos torpilleurs a canonné, dans la
région de IIopo, les villages dn littoral qui
étaient occupés par les troupes turques ; il
a été coulé quatre chalands chargés de mar-
chapdises. Dans la région de Yau les trou-
pes russes continuent à presser d’impor-
tants contingents ennemis.
La Guerre en Images
Photo Petit Bain ' ®sR4 Petit Bure
LE PAS DE L’Oia
Dessin de Georges MARTIN
Conseil des Ministres
Paris, 23 décembre.
Les ministres se sont rénnis en Conseil, à
l’Elysée ce matin, sons la présidence de
M. Poincaré.
Le Conseil s’est occupé de la situation di-
plomatique et militaire.
Sort du commandant ds
la marine en Indochin
Saison, 23 décembre.
Le capitaine de vaisseau Paris de Boisrou-
▼ray, commandant de la marine en Indo-
chine, est mort cette nnit d’ane embolie
pulmonaire.
Le commandant de Boisronvray, officier
de ia Légion d’honneur, était âgé de cin-
quante ans». ' •
Pour Iss Départements envahis
Paris, 23 décembre.
Le groupe interparlementaire des repré-
sentants «les départements envahis s'est
réuni, ce matin, an Sénat, sons la présidence
de M. Léon Bourgeois.
Le présideot a fait savoir au groupe qne le
ministre des colonies l’avait informé qu’il lui
remettrait prochainement la somme d’un
million, comme contribution des colonies,
ponr venir en aide anx réfugiés des départe-
ments envahis.
Le gronpe a été heureux de constater l’ac-
cueil fait, par le Parlement, à la déclaration
du gouvernement, dans laquelle est reconna
le principe de la réparation des dommages
par l’effort de ia solidarité nationale.
Enfla, le groupe a exprimé le voeu qne ie
décret réglant l’organisation et 1e fonctionne-
ment des commissions et expertises soit pro-
mulgué dans le pins bref délai.
- . La prochaine séance aura lieu samedi.
Déclaration d'un dépité au Reichstag
tendres, 23 décembre.
Le Daily Mail dit savoir qu'au cours d’une
Conversation particulière, un député an
Reichstag allemand se serait exprimé ainsi :
« Si la guerre con Inue longtemps, a dit ce dé-
puté, elle ramènera l’Ailem gne cinquante ans
en arrière, au moins II n’est paa douteux que
nous aurons a payer non seulement nos frais de
guerre, mais encore tes dégâts causés aux pays
ailles spécialement à la Belgique. Mon opinion,
partagée par une grande partie des Allemands de
Class6 moyenne, est Que nous devons saisir toute
occasion favorable d’offrir des conditions do paix
avant de nous trouver en situation de n’avoir
plus rien a offrir, ie suis certain que l’armee
suppose a ces vues. Mais je ense qu'il est non
moins certain qu’ella ne tardera pas a être publi-
quement exprimée ».
Il semble désirable — ajoute le jonrnal
anglais, en rapportant cet on-dit — que,
dans les pays aidés, l’opinion publique soit
dès maintenant préparée aux efforts possi-
bles de la dynastie aes Hohenzoilern pour
échapper au sort qui la menace.
Ces efforts, il n’est pas douteux qu'ils re-
cueilleront des concours, même dans les
pays alliés. Le mouvement ne tarderapas à
être entrepris par ceux qui poussent le pins
à saisir toute occasion favorable de prêcher
la paix à tout prix et il est indispensable de
préserver la _ public de la. déeepiion qu’il
éprouverait si l’on terminait la guerre avant
que le « poison » qui provoqua la crise soit
complètement expulse des veines de l’Eu-
■ L:- . . ... .... . - U——.
Une Mission romaine à l'Elysée
Paris, 23 décembre.
Une mission roumaine composée du colo-
nel Rndeano, du prince G“orges Bibesco et
de M Grégoire Philipp-sco. fils de i’ancien
ministre de la guerre de Roumanie, a été re-
çue en audience par le president de la Répu-
blique.
Mort de M. Vagnat, sénateur
Paris, 23 décembre.
On annonce la mort subite de M. Vagnat,
sénateur des Hautes-Alpes.
Les Sorties ds Marchandises prohibées
Paris, 23 décembre.
La Commission des douanes a étudié ie
projet ratifiant les décrets prohibant 1 s sor-
ties ou suspendant les droits d’entrée aux
marchandises diverses—
Les instituteurs Français et Beiges
Paris, 23 décembre.
La Fédération des Amicaies d'instituteurs
convie tes instituteurs beiges et ceux des
départements envahis & une réunion qui
aura lieu le jeudi 24 décembre.
Este a également convoqué les parlemen-
taires des régions envahies.
COLLISION DE TRAINS ALLEMANDS
Mille Morts et Blessés
Petrograd, 21 déeembre.
Près de Kaiich, deux trains militaire* alle-
mands, lancés à toute vapeur, sont entrés
en collision ; ii y a plus de milia tués et
blessés.
Les Renforts aiintis à Anvers
Londres, 23 décembre.
On mande d’Amsterdam, le 19 du courant,
à la biornmg Post qne, suivant une informa-
tion du correspondant du Handeitblad à An-
vers, 80,009 nommes de troupes fraîches
sont attendus dans la place ; les maisons dé-
sertées par leurs habitants sont préparées
pour leur logement.
La Pian d’Hiver d&s Allemands
Londres, 23 décembre.
Le correspondant militaire du Times, dit
que des informations récemment reçues
montrent que les nouveaux développements
militaires de l’Allemagne se précisent.
Il en résulte l’intention apparente de l’en-
nemi de rappeler ch a eux la plupart des
ouvriers agricoles ou industriels. Ceux-ci
remettraient en route les travaux arrêtés et
se prépareraient à écraser les Alliés au prin-
temps prochain, ou à mourir si leurs efforts
échouent.
Le Taux de l’Escompte
Stockholm, 23 décembre.
La Banque de l’Empir* allemand a abaissé
ie tanx d@ l’escompte à 5 0/0.
A Coustantiaople
Reine, 23 décembre.
Le Corriere délia Sera apprend de source
sûre qu’on craint des troubles à Constanti-
nople. Le parti de Talaat bey, qni s’est pro-
noncé contre la guerre, fait preuve d’une
grande activité ; aussi des surprises pour-
raient bien se produire pendant i’abaence
d’Eover pacha et du general Liman von
Sauders.
Le maréchal von der Goltz aurait été ap-
pelé à Constantinople afin de reméditr à la
situation intérieure, qui est difficile et pé-
rilleuse pour les Allemands.
Journalistes italiens expulsés
par les Autrichiens
Rome, 23 déeembre.
On mande d’Udine à la Tnbuna que deux
journalistes italiens qui, sur l'invitation du
gouvernement austro-hongrois, s’étaient ren-
dus au quartier général autrichien pour sui-
vre les opérations militaires, viennent d'être
rapatriés.
L’an de ces journalistes, l’ingénieur San-
toro, est un ancien officier de la marine ita-
lienne. La mesure de rapatriement aurait
été prise à la demande du chef d’état-major
autrichien»
LE PARLEMENT
LES DOUZIÈMES
votés à l’unanimité
Paris, 23 décembre.
Après tes séances tenues hier par le Sraaî
et la Chambre les deux assemblées avaieni
décidé de sieger aujourd’hui pour essayer
d’épuiser leur ordre du jour.
Les présidents, dans ce but, ont demandé
anx Commissions de se réunir et d'examiner
rapidement les projets de loi qui le .r sont
soumis et qui ont un caractère urgent. Les
Commissions ont rais la plus grande bonne
volonté à se conformer aux désirs des pré-
sidents insp-rés par le gouvernement.
Quelle d ffaruxce avec ce qui se passai!
aux mois an juin-juillet derniers où on oer-
daitdu temps en discussions interminables t
On n’ent jamais soupçonné à cette époque
que le Parlement deviendrait si rapidement
sage. Il est vrai que l’on n’attendait pas la
guerre qni est venne calmer les d*ux Cham-
bres en éveuiant leur patriotisme t
Aujourd'hui encore ce sont les Domptera
uc r«it* uni nu meut re piquet d'honneur au
milieu duquel M. Deschanel passe dans It
salon de la Paix, très droit et très énergiqne
malgré l’émotioo qu’il a éprouvée hier on
prononçant son admirable allocution.
M. Desohane! encore mal remis de son ac-
cident eût pu faire appel au concours dn
vice-président. Il ne l’a pa9 vouln.
C'est an milieu d’un calme profond que la
séance de là Chambre s'est ouverte ; les tri-
bunes étaient cependant assez bien garnies,
les amateurs d’incidents parlementaires qui
n’avaient pas pu trouver place hier ont sans
doute essayé de se consoler en venant à cette
set*o «de-twratod.
On commence par valider sans débat plu-,
sienrs élections contestées ou non, dont deux
soumises à l’enquête, mais tes adversaires
do Groussean et de de Castelneau ont désar-
mé et retiré leurs protestations, puis oa
passe aux douzième» provisoires.
Après quelques paroles eraues, et tout A
fait en situation, de M. Clémente!, président
de la Coméatssion du budget, et d» M. Albert
Mâtin, rapporteur générai, l’urgence est dé-
clarée. ,
Des déclaration» sont faites par les soeia-
fiste» an nom de» députés ds leur parti psi-
sonuiecs de anerre ou resit*» d»'»» le» pays
envahis. Ils s’associentA toutes les mesure©
pouvant aider le gouvernement et les Cham-
bres dans l'action commune comme ils par-
tagent leur invincible espérance.
De vifs applaudissements accueillent ces
paroles qui consacrent l’uaioa des partis.
Lee douzièmes demandé» sont accordé» ft
l’unaoimite de» 561 votants, ce qui ne s'es!
jamais produit jusqu’ici. Divers crédits «a
régularisations de crédit sont voté» sans dé-
bat, c’est la danse des million» nécessaire».
D’autre» projet» viennent ensuite, toujours
ad’ptée, notamment celui régularisant les
décrets réglant diverses masure» d’organisa-
tion militaire, l’article permettant aux mem-
bres du F adement de recevoir la Lésion
d'honneur et la médaille militaire pour faits
de g»«rra, la révision de» liâtes électorales
peur le» élections législatives, dèpartemen-
to-es, communales et consulaires ajournées
pendant la durée de» hostilité».
6ne suspension a eu lieu paar attendre la
vote du Sénat.
A la reprise de la séance, la Chambre
siège seulement quelques minutes poo*
accepter t’ajourne nient des élections séna-
toriales, ajournement voté par le Sénat. l£f
deux assemblées ont adopté cette grave me-
sure sans discussion, la jugeant nécessaire
pendant la durée des hostilités. La session
extraordinaire est close.
Au Palais-Bourbon comme au Luxem-
bourg on se sépare silencieusement apr$l
avoir ainsi satisfait aux exigences ds la fa
constitutionnelle.
T. R.
SENAT
Séance du 23 déeembre
La séance est ouverte _4 3 h. 50, sons la
présidence do M. Antonin Dubost.
Après l'adoption ne» projet# votés par la
Chambre, M. Briand a lu le décret de clôtura
et la séance a été levée à 7 h. 35 au cri do
« Vire la Francs ».
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 23 décembre
La séance est ouverte à 2 heures. M. Paul
Besehanel préside.
La chambre adopte d’abord,sur le rapport
de M. Rabier, le budget de la Chambre ;
puis, elle aborde son ordre du jour. Il y fi-
gure quelques projets ou conclusions suc
lesquels élis doit se prononcer.
Validations d'élections
On valide l’élection de M. de Puyneut, à
Bressuire ; celle de M. Mouttet, dans la 6»
circonscription.
Yient ensuite la discussion de ’ raquât»
qni avait été ordonnée, avant la guerre, sur
l'élection de M. G ousssu, députe catholique
libéral dn Nord. Mais, comme nous l’avons
dit hier, on renonce, an nom de l’onion sa-
crée, 4 tout ee qui peut diviser les partis s
on abandonne l’enquête. U. Groussau est
validé.
De même, la Chambre avait décidé, avant
la guerre, de soumettre à l’enquête l'élection
de R. de Castelnau, députe libéral catholi-
que, dans la circonscription da Sainte-Affri-
que (Aveyron).
M. Fournol, son concurrent républicain, a
pris, comme nom i’àvons annoncé, la réso-
lution de renoncer ini-mème à ce qne l’en-
quête ait lien. J
La Chambre valide l'élection de U. de
telnau.
Les Pensions des
Fonctionnaires blessés
M. Ribot, ministre des finances, dépose
un projet ne loi qui est renvoyé à la Com-
mission des finances, concernant’, les pen-
sions des fonctionnaires qui,, soumis anx
obligations militaires ou les ayant devan-
cées, sont atteints de blessures reçues eu
servies. ç
Impressions de Séances
{DE KOTBE COBJUSSPOKSX.W rAEHCUUEHl
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