Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 décembre 1914 23 décembre 1914
Description : 1914/12/23 (A34,N12190). 1914/12/23 (A34,N12190).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723502
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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AU HÂVRE...*77 BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Stragoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonças Judiciaires et légales
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1 Le Havre, la Seine-Inférieure, I’Eure.j - _ _
| l’Oise ex la Somme , BO 9 ^ * ® *»
| Autres Dénartements O Fr. * « KO a a ,
| Union Postale 1*0 • iso Fr. 4.0 >
’ On s'abonne egalement. SANS PUAIS, dans tous les Bureaux ue Poste
IE ÜKE MEUS
et les Neutres
gouvernement se préoccupe, par tous
fes môÿe>7?s en son pouvoir, d’atténuer les
îonséquence» de la guerre au P°int de vue
économique, et n^mede favoriser la reprise
des affaires. Il a (fàtîw nt P'us raison que>
de leur côté, nos ennemis 4dP^en* u.ne ac.-
tivité des plus agissantes afin maintenir
ce qui leur reste de leur ancien prestige
commercial, après les pertes considéra»?.' 68
qu’ils ont subies en suite du blocus dont ils
sont l’objet de la part des flottes alliées.
De cette activité, nous trouvons la preuve
dans une lettre publiée dans le Bulletin de
la Chambre de Commerce de Marseille, —
lettre d’un négociant, retour d’Espagne, où
il vient de visiter sa clientèle.
Il a constaté là-bas, avec surprise, que
« les principales maisons espagnoles se
trouvent assez bien pourvues des articles
qu’elles se procuraient jadis en Allemagne».
Ges produits continuent d’arriver directe-
ment, d’une façon à peu près régulière « et
cela, soit par voie de Rotterdam, soit par les
différents ports d’Italie,Gênes notamment.»
Les marchandises allemandes, dit-il, en
provenance des ports italiens, y arrivent
par wagons complets qui traversent la
Suisse et sont acheminés particulièrement
sur Gênes, d’où elles sont expédiées par
des vapeurs espagnols ou italiens en desti-
nation principalement de Barcelone, Va-
lence et Alicante, et de là, elles sont réex-
pédiées à l’intérieur et livrées ainsi à la
consommation de l’Espagne.
« ... La majeure partie des clients que
jjai eu l'occasion de visiter, — continue le
négociant de Marseille, — sont unanimes
pour dire qu’en ce moment, il n’est plus
possible de faire des achats en France, car
les marchandises commandées et attendues
n’arrivent plus, faute de pouvoir atteindre
notre port d’embarquement habituel. De
plus, une autre considération, qui est d’un
grand poids dans la préférence que les mai-
sons espagnoles continuent à donner aux
marchandises dje provenance allemande,
provient du fait que les industriels et com-
merçants de ce pays continuent de leur
faire, comme par le passé, les ventes à ter-
me, dans la possibilité où ils se trouvent de
négocier leurs traites, lesquelles sont payées
à l'échéance par les acheteurs espagnols.
» Gette facilité de négociation des traites
Coexiste plus en France, où les banques se
refusent à accepter du papier de commerce
sur les maisons espagnoles, ce qui oblige
les maisons françaises à exiger de leurs
clients de là-bas soit des paiements à
l'avance, soit des versements en espèces
îôrs des échéances, opérations que la situa-
tion du marché et l’instabilité des changes
rend presque impossibles et, en tout cas
parfaitement désagréables. »
Et d’ailleurs les commerçants espagnols,
surtout dans les petites villes, sont rensei-
gnés de la façon la plus fantaisiste et la
plus fausse sur la situation actuelle de la
ïfrancc.Par des publications hebdomadaires
rédigées en cinq on six langues, et répan-
dues à profusion, on leur fait une énumé-
ration « kolossale » vraiment des victoires
incessantes, mais supposées, des Allemands ;
en exalte les progrès économiques, com-
merciaux et industriels de l’Allemagne, ■—
tandis que la France, bien entendu, serait
ruinée par la guerre.
Bt etest ainsi qu’aux mensonges des com-
muniqués officiels allemands, sur les opé-
rations militaires, se joignent les menson-
ges des trafiquants d’outre-Rhin.
En ce qui concerne le ravitaillement de
l’Allemagne en toutes denrées et tous pro-
duits qui sont contrebande de guerre, la
bonne foi des neutres ne doit pas être mise
en doute. Les déclarations qui ont été faites
potamment par le gouvernement de la Con-
fédération helvétique, et dans la presse de
ce pays, sont des plus catégoriques et des
plus sincères. Et les neutres ne peuvent
cependant s’opposer à l’exportation des
marchandises qui ne sont point dénoncées
comme contrebande de guerre — car leur
neutralité même leur défend de prendre
part au blocus des pays germaniques.
En «es conditions, c’est à nous de conti-
nuer d’exercer sur les mers toute la sur-
veillance nécessaire et dans l’étendue de
notre droit le plus strict, le plus rigou-
reux ; c’est à nous d’aviser afin de rendre
les transactions financières aussi souples
que possible, — et enfin, pour dissiper tous
les mensonges que les Allemands s’effor-
cent de propager dans les pays étrangers,
s’est à nos associations diverses, commer-
ciales et industrielles, c’est à notre gouver-
nement, par l’intermédiaire de ses repré-
sentants commerciaux, de répondre par
une propagande plus active encore que
celle de l'ennemi et qui fera éclater aux
yeux de tous notre situation vraie.
TH. VALLÉE.
Le Service de Santé
Paris, 22 décembre.
La Commission de l’armée a entendu M.
Troussaint, directeur du service de santé,
Qui a déclaré qne ie service fo*ctionnait de
façon.satisfaisante. Il dispose de 366,000 lits,
tin rire supérieur aux besoins constatés* -
L’ENTREVUE DE MÂLMOE
La Neutralité des Etats Scandinaves
Le journal Morgenbladet, de Christiania, pu-
blie un article snr l’entrevue de Malmoë,
dont il définit en ces termes le résultat :
On ne sait pas exactement ce qui a été discuté
h Malmoë, mais on peut — à s’en tenir aux gran-
des lignes — dire que les délibérations ont eu un
double résultat :
1* On a arrêté des régies de conduite uniformes
pour certains cas résultant des hostilités actuel-
les, tel par exemple que l’entrée d’un navire de
guerre belligérant (soit intact, soit avarié) dans
un port Scandinave ; on a convenu des mesures
pour son désarmement et l’internement de l’équi-
page, ainsi que des dispositions S prendre au cas
où des réservistes belligérants, rentrant chez
eux, toucheraient des ports Scandinaves ;
.. 2a On est arrivé également à une parfaite unité
Jg quant aux mesures à prendre envers les
bellieéfi» ■'ts pour tous les changements ou atté-
'iporter aux pratiques nuisibles au
trafic maritime;.on vue de maintenir les droits de
la neutralité. , . _ . _ ... _ .
Dans les négocieront*9°^ auî,?nJ Pr°b*blement
lieu séparément entre * ch’ati" 10 Scandinave et
chaque Etat belligérant, Ou ar.^vera d autant plus
facilement à un résultat qutT h» rPPr6‘
sentera la volonté commune des tro.'s-S ,s ®®a.“*
dinaves, dont on ne saurait méconnu1*? 0 -*a Puis-
sance.
Comment -l’Allmagne s» ravitaille'
Une Histoire peu banale
La Nteuwe Rotterdamsche Courant relate cette
singulière histoire :
Dés le début de la gnerre, un Anglais ha-
bitant Rotterdam, M. Tiusley, directeur de
la « Uranium Steamslup Company », avait
mis à la disposition de îa ville de Rotterdam
l’hôtel de cette Compagnie, aménagé pour
les émigrants et qui peut loger 2 400 per-
sonnes.
La municipalité rotterdamoise, ayant ac-
cepté cette offre gracieuse, céda l’etablisse-
ment à la Croix-Rouge. Or, ces jours der-
niers, la ville voulut héberger des réfugiés
dans cet hôtel dont jusqu’ici on n’avait pas
eu besoin. Quand on voulat l’occuper le
jeadi 10 décembre, la police découvrit que
les grandes cuisines de l’hôtel étaient trans-
formées en une véritable fabrique de vian-
des de conserves !
Le personnel de l’hôtel, resté à la dispo-
tion de la Croix-Rouge, travaillait depuis
trois semaines à cette industrie. Il fabri-
quait, disait-on, des « viandes poar l’ar-
mée ! »
M. Tinsley. mis an courant do la chose, ne
cacha point son indignation. Il ignorait abso-
lument ce qui se passait, attendu qu’ayant
cédé l’établissement à la Croix-Ronge, il ne
s’en était plus occuoé.
Une enqaête fut donc ouverte. Elle mit au
jour des choses surprenautes.
Quelques Hollandais et surtout un maitre
d’hôtel allemand et un Autrichien avaient
formé une combinaison pour la fabrication
de viandes de conserves nullement destinées
à l’armée hollandaise. Les étiquettes, ea
effet, portaient l’inscription suivante : « Ècht
conservites ungartsch goulasch B. Winter,
Rotterdam. » Les viandes étaient d’ailleurs
préparées d’après la recette des autorités al-
lemandes. Il paraît que des commandes im-
portantes avaient cbjà été faites.
Inutile de dire qaeles autorités ont mis fin
à ce petit commerce.
La Médaille des Braves
Paris, 22 décembre.
Les députés mobilisés ont décidé de dépo-
ser one proposition tendant à instituer pour
les officiers, snus-officiers et soldats ia mé-
daille de ia Valeur Militaire pour commé-
morer toute citation individuelle à l’ordre
du jour.
Les Télégrammes pour les Soldats sur le Front
Paris, 22 décembre.
Le général Joffrea décidé qnë les télégram-
mes privés adressés aux militaires dans la
zone des armées seraient acheminés télégra-
phiqnement jnsqn’à Paris. Là ils seront re-
mis an bureau central. militaire chargé de
les acheminer vers leur destination par voie
postale.
Les adresses seront rédigées comme pour
les correspondances postales.
PROMOTIONS
Paris, 22 décembre.
Infanterie. — Kahn, da 36® est nommé
sons-lien tenant et maintenu ; Payot, du 129®
est nommé lieutenant-colonel et maintenu ;
Guillemet, du 119®, Retfioreet Popot, du 28®
sont nommés lieutenants et maintenus ; Or-
sini, Leclercq, Leplat et Parsy sont nommés
lieutenants et maintenus ; Pineau, capitaine
au 119® passe au 28®.
Sont nommés : vétérinaire-major de lr®
classe, Lefebvre, en retraite à Benzeville
(Eure) et affecté an dépôt de Neufchâtel-en-
Bray ; vétérinaire de D® classe, Blanchard,
réfugié à Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados) et
aflecté an dépôt d'Abbeville.
Commutation de peine
Paris, 22 décembre.
M. Poincaré a commué en vingt ans de
prison la peine de mort prononcée contre ie
zouave Clément Adam pour désertion devant
l’ennemi et dissipation d’ettets militaires.
Les Exploits de nos Aviateurs
Londres, 22 décembre.
Le correspondant du Ttmes à Dunkerque
télégraphie :
a Les aviateurs alliés ont effectué avec suc-
cès de brillantes attaques contre les Alle-
mands en Belgique.
» A la fin de la semaine, douze bombes
ont été lancées sur le3 hangars à Zeppelins,
à Bruxelles.
» Les aviateurs de la marine ont effectué
on raid au-dessus des positions allemandes
à Ostende.
» Un aviateur, parti en pleine obscurité,
lança neuf bombes qui causèrent — il en a
la conviction — des dégâts considérables.
» Ce raid effectaé dans la nuit constitue le
plus remarquable des exploits. »
LA GUERRE
s— :rr.— "•s
141< JOUR3VEB
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 22 décembre, 15 heures.
Entre la mer et la Lys, il n’y a eu
hier que des combats d’artillerie.
De la Lys à l’Aisne, nous avons re-
foulé une attaque allemande cherchant
à déboucher de Carency et nous avons
pris quelques maisons à Blangy.
Une attaque ennemie sur Mametz et
les tranchées voisines n’a pas permis
à nos troupes de progresser sensible-
ment de ce côté.
Nous avons repoussé dans la région
de Lihons, trois attaques.
Léger gain à l’Est et à l’Ouest de
^■acy-le-Val. Notre artillerie a tiré
glgcâÙSmént'sur lé plateau de Nou-
vron. rv.
Dans les saiveurs de l’Aisne et de
Reims, combats'o^fr^^e!Cie-
En Champagne et Argonne, au-
tour de Souain, violents ùonQkats a *a
baïonnette. Nous n’avons ]7as pro-
gressé sensiblement dans cetfv re_
gion. Nous avons enlevé aux abora^
de Perthes-les-Hurlus, trois ouvrages
allemands représentant un front de
tranchées de quinze cents mètres.
Au Nord-Est de Beauséjour, nous
avons consolidé les positions conqui-
ses avant-hier, et nous occupons tou-
tes les tranchées bordant la crête du
Calvaire.
Dans le bois de la Grurie, nous con-
tinuons à progresser.
A Saint-Hubert, nous avons repous-
sé une attaque.
Dans le bois Bolanta, où quelque
terrain avait été perdu,nous en avons
repris les deux tiers.
Entre l’Argonne et la Meuse, légers
progrès aux abords de Vauquois.
Au Nord du bois de Malancourt,
nos troupes ont réussi à franchir un
réseau de fil de fer et à s’emparer de
tranchées ennemies où elles se sont
maintenues.
Sur la rive droite de la Meuse, dans
le bois de Gonsenvoye.nous avons per-
du. puis reconquis, après un vif com-
bat, le terrain gagné par nous avant-
hier.
Des Hauts de Meuse aux Vosges,
rien à signaler.
Paris, 23 heuresi
Au Nord-Ouest de Puisalenne, au
Sud deNoyon, l’ennemi a exécuté hier
soir de violentes contre-attaques qui
ont toutes été repoussées.
Au Sud de Varennes nous avons pris
pied hier soir dans Boureuilles.
Nos attaques ont continué aujour-
d’hui et paraissent nous avoir fait pro-
gresser dans Boureuilles et à l’Ouest
de Vauquois.
Rien encore à signaler du reste du
front.
Official Report of the
French Government
Dec. 22- 3 p.m.
Betvveen the sea and the Lys, artillery
exchanges only took place. From the Lys
to the Aisne, we repalsed an attack of the
enemy who attempted to pierce through at
Carency and we hâve taken several bouses
at Blangy.
A german attack against Mametz and the
neighbouring trenches did not enable our
a.j.iunoo aerioaalj ontlial point.
In the région of Lihons, we repulsed three
attacks.
Light gain East and West eêTfaoy lo Val.
Our artillery did good work on the pla-
teau of Nouvron.
On the Aisne and around Reims artil-
lery duels.
ïn Champagne and in the Argonne around
Souain, violent bayonet fighls ; we hâve
progressed only lightiy in this région. We
»have taken near Perthes-les-Hurlus, three
fortified positions, representing ■ a front of
trenches of 1,300 métrés.
North-East of Beauséjour we hâve conso-..
liriSh^d the positions taken on the 20t!> and
we the trenches on the height of
the « CafvBiçèVJiur progress continues in
thé Grurie wôod. We repeiled ans attack al
Saint-Hubert. In tnd wood « Bolanta » we
regained two thirds of the ground lost.
Between the Argonne and the Meuse light
progress near Vauquois.
North of the wood Malaucourt, our troops
succeeded in passing through a wire net
and in occupying the foe’s trenches.
On the right bank of the Meuse, in the
wood of Gonsenvoye, we lost and recônque-
red after a brisk engagement the ground
wfiieh we gainèd on tnè 20 th.
From the Meuse heights to the Vosges,
nothing to report.
COMMUNIQUE RUSSE
Petrograd, 22 décembre.
Dans le Caucase, le 20 décembre, nous
avons défait le Turcs dans la direction de
Van.
L’ennemi bat en retraite.
Les Turcs ont abandonné de nombreux
tués et blessés.
Nous nous sommes emparés d’un canon
et de munitions.
Des engagements peu importants se sont
produits dans la direction de Sarykamisch.
La direction générale de l’état-major dé-
ment les informations malveillantes répan-
dues en Allemagne et en Autriche, rela-
tivement à la situation des armées russes.
L’adoption d’un front restreint, est le ré-
sultat d’une décision librement prise par
l’autorité militaire. La formation est toute
naturelle, en raison de la concentration,
eu face de nous, d’effectifs considérables.
De plus, cette nouvelle formation nous
fournit des avantages réels.
Il nous est malheureusement impossible
de dévoiler actuellement cette nouvelle dé-
cision.
Les Progrès des Alliés en Belgique
Amsterdam, 22 décembre.
Le correspondant do Tyd à l’Ecluse ap-
prend qne les Alliés progressent toujours sur
l’Yser Les Allemands ont évacué la ligne de
Miidelkerbe.
Un aviateur anglais a lancé, samedi, une
bombe sur une caserne à Bruges.
Le départ du Kaiser et
l’état des esprit eu Allemagne
Londres 22 décembre.
Le Daily Express publie la dépêche sui-
vante d’Amsterdam en date du 21 décem-
bre :
C’est au milieu d'nn silence profond et
presque tragiqne que le départ de l’empe-
renr d’Allemagne s’est effectué hier soir.
Les autorités de ia cour avaient soigneu-
sement tenue secrète l’heure du départ, et,
pour se rendre à la gare, Guillanme II avait
évité les grandes voies.
On craignait, parait-il, qne la population
DP remarquât son air abattu et son regard
ttffigué, on qne le peuple ne se livrât à nne
manifestation contre la guerre.
L’appel du Laiulsta allemand
Rotterdam, 22 décembre.
On confirme l’appel sous les drapeaux des
hommes appartenant au landsturm alle-
mand, nés entre 1869 et 1876, bien qne
n’ayant pas reçu d’instruction militaire.
Au cas où les intéressés ne se présente-
raient pas, ils sont passibles, dit le Hundels-
bladed, d’an emprisonnement de six mois à
cinq ans.
Démission d’nn Général bavarois
Berne, 22 décembre.
Les Dernières Nouvelles de Leipzig appren-
nent que ie général de Martini a donné sa
démission de commandanf du 2® corps d’ar-
mée bavarois.
Explosion dans un laboratoire à Berlin
Amsterdam, 22 décembre.
Une terrible explosion s’est produite dans
nn laboratoire à Dahiem, près de Potsdam,
pendant que l« professeur Sacknr, de l'Ins-
titut Kaiser-Wilhelm, se livrait à des expé-
riences sur des explosifs. Le professeur a
été tué sur le coup. Son assistant, le profes-
seur Johst, a eu une main emportée.
L’Italie maintient sons les armes
la classe de 1892
Borne. 22 décembre.
Le Giornale Militâte Ufflciale vient de pu-
blier un décret en vertu duquel les militaires
de première categorie de la classe 1892,quial-
laient être renvoyés le 31 décembre courant',
sont considérés à tous les eff ts de la loi
comme rappelés sons les armes à partir du
i«r janvier 191S.
Sont en outre et en conséquence appelés
sons les armes les militaires de première
catégorie de la classe 1892 qui se tronventen
congé illimité dans tous les districts da
royaume inscrits dans toutes les armes-,
corps et spécialités ; les familles nécessiteu-
ses des militaires rappelés auront droit an
secours journalier dans la mesure et les
règles établies ultérieurement.
SANS LES DARDANELLES
Londres, 22 décembre.
Une dépêche d’Athènes adressée au Globe
dit qu’un sous-marin français serait entré
dans les Darnanelles mercredi dernier sans
pouvoir torpiller les navires turcs qui y
étaient mouillés, mais il serait parvenu à
sortir du détroit sans accident.
Athènes. 22 décembre.
Le brait court qne l’escadre alliée a bom-
bardé les forts intérieurs des Dardanelles.
(An ministère de la marine, on nous a dit
n’avoir reçu aucune nouvel!® de ce bombar-
. dement),
Réunion des Chambres
LA
DËiiiTim iintiiiui
Impressions de Séances
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Pîriïj J2 décembre. s
Dès midi, on s’empressa anx abords du
Palais-Bourbon, tandis que ie Luxembourg
garde son aspect ordinaire. Les salies d'at--
terne des deux Chambres sont cependant en- ;
values. On espère assister dans l’une ou l’au- 1
tre à une séance historique aussi émou-
vante que celle du 4 août. Les porteurs de
cartes sont venus aussi de bonne heure. Us
font la quant» et l’on voit des dames très élé-
gantes voisiner avec des électeurs apparte-
nant à toutes les classes.
A une heure, on commence à entrer à la
Cliambpe. et lq Première ehnae qui attira
l’attention dans la salle des séances, ce sont
les trois sièges des députés morts poar la pa-
trie ; ils sont garnis d'un crêpe sur lequel
on a placé les insignes de ces représentants.
Au Sénat, on a (bit de même pour le siège
de M. Reymond. La manifestation est sim-
ple, mais éloquente.
Les deux présidents sont montés à 2 heu-
res précises. Au Palais-Bourbon le service
d’ordre est lait par des pompiers, dont on a
d’ailleurs admiré l’allure. C’est M. Deschanel
qui, àfa grande satisfaction de tous, prési-
dera. Il sô dirige très droit dans la salin des
Séances, on rêmarque qn’il est encore nn
peu pâle et sembfp se raidir. On va voir qae,
malgré l’accident dont il a été victime, son
anergie est restée entière et son éloquence
n’a pas souffert.
M; Deschanel lit en effet admirablement
son allocution d’un patriotisme élevé et
dont certaines parties sont écoutées debout
par la Chambre entière.
On apprécia beaucoup son tableande l’Eu-
rope menacée par l’empire allemand qui
soi-disant constitué pour le principe des
nationalités et qu’il a violé partout.
Nous avons vû des députés essuyer leurs
larmes lorsque M.J)esehanel dit, avec une
emomra prorunoe que nos provinces immo-
lées étaient devenues ie gage de nos con-
quêtes.
Une ovation très grande ent lien quand le
président termina son premier discours en
disant nous ff rons tout notre devoir pour
réaliser la pensée de notre race : le Droit
prime la Force t
fontes les mains se sont levées pour l’af-
fichage.
M. Deschanel a fait ensuite, dans une lan-
gue non moins élevée, l'éloge des députés
morts : MM. Cochery, Pierre Goujon, Hinpo-
tyte Laroahe, Albert de Man, Paul Proust,
ijisleai, Mortier auxquels il a joint le docteur
Reymond, sénateur.
Il parla aussi des déoutés atteints dans
leurs affections, tels MM. Birthou, Symian,
Dubief, Aj un dont les fils ont été tués à
l'ennemi ; MM. Viviani et Cruppi dont les
fils sont disparos.
Le président proposera qu’nne plaque
commémorative soit placée dans i’enceinte
du Palais-Bourbon avec les noms de Goujon,
Proust, Nortier.
La Séance du Sénat a été aussi émouvante
qne celle du Palais-Bourbon.
O o avait annoncé, dans les couloirs du
Luxembourg, une intervention possible de
dèémencean on d’antres sénateurs mécon-
tents Cette intervention ne s’est pas produite;
on a compris au Sénat comme a la Chambre
qne, à cette heure, les représentants da
peuple se réunissent non pour taire de la
politique, mais pour faciliter par tous les
moyens la détense nationale.
Aucun incident n’est venu troubler le
calme et la dignité de la séance.
C'est avec la plus protonde attention que
l’on, écoata ie pressent Dubost, retraçant
avec éloquence la carrière du sénateur Emile
Reymond, mort au champ d’honneur. La
salle entière s’est levée poar manifester son
respect et son admiration.
M. Briand a lu la déclaration sur nn ton
grave et avec ces nuances qui lui sont parti-
culières. L’impression fut très profonde.
Le pays saura que les sénateurs ont la |
même opinion que les députés et veulent ;
ausd l’écraspment complet de l’ennemi. |
Dans la Haute-Assemb ée, on ne marchan- i
der vernement. L’Allemagne anrait bien tort de
compter snr nos divisions pour obtenir une
paix qui lui permettrait de se relever et de
reprendre la lâche de domination, d’asser-
vissement qui est son idéal et lé seul
but qu’elle poursuit depuis que Napoléon
l’a laissée vivre an lendemain ae léna.
• Une seule interruption très remarquée
ent lien pendant la lecture de l’allocution
de M. Deschanel.
Quand le président dit : « Nous ferons tont '
notre devoir », M. Vaillant dit d’nne voix
forte : « Très bien ! ».
Il applaudit aussi beaucoup la phrase ra- |
lative à la a Noble Italie » dans la déclara- |
tion du gouvernement.
La déclaration du gouvernement a été
accueillie avec enthousiasme et sans anenne
note discordante. M. Viviani qui avait rédigé
ce document important adopté sans aucun
changement par ses collègues a expliqué
avec beaucoup de clarté la situation de la
France qui voulait la paix alors qae l’Alle-
magne ne voulait qne la guerre.
Des applaudissements unanimes se sont
fait entendre lorsque le président du Conseil
a déclaré qae la France et les alliés iront
jusqu’au bout. Les socialistes eux-mêmes
n’ont pas marchandé leur approbation. On
peut dire que tons les coeurs ont battn dans
nne même union patriotique.
C'est surtout les promesses relatives à la
Belgique qui ont impressionné les Chambres.
Les Belges, nombreux dans les tribunes, ont
pu voir à quel point les Français leur sont
favorables. Leur cause ne sera jamais sépa-
rée de la nôtre.
M. Viviani a flétri en termes énergiques la
barbarie, le despotisme, le sys*eme de
meurtres et de pillages collectifs de l’Alle-
magne, de l’hégémonie insolente de la caste
militaire qui a déchaîné le fléau.
L’attitude de la Chambre rendra cette
séance aussi inoubliable que celle du Quatre
.Août. THÉODORE HENRY._ .
M. René Viviani, président dn Conseil,
et AI. Aristide Briand, garde des sceaux, ont
lu, à la Chambre et an Sénat, la déclaration
dont voici le texte .
Messieurs,
Cette communication n’est pas {a décla-
ration coutumière dans laquelle utl gou-
vernement qui se présente pour la premiè-
re fois devant le Parlement pféçjsç sa poli-
tiefue. Il n’y a, pour l’heure, qu’unè,politi-
que le combat sans merci jusqu’à la libé-
ration définitive de l’Europe, gagée par uâi>
paix pleinement victorieuse. C’est le cri
qui s est échappé de toutes les poitrines,
lorsque, dans la séance du 4 août, s’est
levée, comme l’a si bien dit M. le président
de la République, l'union saerée^quir-à-tm—
vers l histoire^ sera l’honneur du pays.
C’est le cri que répètent tous les Français,
après avoir fait disparaître les désaccords
où se sont trop souvent acharnés nos es-
prits et qu’un ennemi aveugle avait pris
pour des divisions irrémédiables. C’est le
Cri qui s’élève des tranchées glorieuses où
la France a jeté toute sa jeunesse et toute
sa virilité.
LES MENSONGES ALLEMANDS
Devant ce surgissement», inattendu pour
elle, du sentiment national, l’Allemagne a
été troublée dans l’ivressè de son rêve de
victoire. Au premier jour du eonflit elle
niait le droit, elle appelait la force, elle
méprisait l’histoire, et pour violer la neu-
tralité de la Belgique et envahir la France,
elle invoquait l’unique loi de l’intérêt. De-
puis. son gouvernement a compris qu’il lui
fallait compter avec l’opinion du monde, et
il a récemment tenté une réhabilitation de
son attitude en essayant de rejeter sur les
alliés la responsabilité de la guerre. Mais
au-dessus de nuis les pesants mensonges
qui n’abusent même plus les crédulités
complaisantes, la vérité est apparue.
Tous les documents publiés par les na-
tions intéressées, et hier encore, à Rome, le
sensationnel.discours d’un des plus illus-
tres représentants de la noble Italie, témoi-
gnent de la volonté depuis longtemps arrê-
tée par nos ennemis de tenter un coup de
force. Si besoin était, un seul de ces docu-
ments suffirait à éclairer le monde : lors-
que, à la suggestion du gouvernement an-
glais, toutes les nations en présence furent
sollicitées de suspendre leurs préparatifs
militaires et d’instituer une négociation à
Londres, le 31 juillet 1914. la France et la
Russie adhérèrent à ce projet. La paix étail
sauvée, même à cette heure suprême, si
l’Allemagne avait suivi cette initiative. Or
l’Allemagne brusquait la situation, décla-
rait, le 1er août, la guerre à la Rassie el
rendait l’appel aux armes inéluctable. Ét si
l’Allemagne, diplomatiquement, brisait la
paix dans son germe, c’est parce que. de-
puis plus de quarante ans, elle poursuivait
inlassablement soh but, qui était l’écrase-
ment de la France, pour arriver à l’asser-
vissement du monde.
JUSQU’AU BOUT !
Toutes les révélations sont apportées à
ce tribunal de ITÜstoire où il n’y a pas de
place pour la corruption. Et, puisque,
malgré leur attachement à la paix, if
France et ses alliés ont dû subir la guerre,
ils la feront jusqu’au bout.
Fidèle à la signature qu’elle a attachée
au traité du 4 septembre dernier, et oà
elle a engagé son honneur, c’est-à-dire sa
vie, la France, d’accord avec ses alliés,
n’abaissera ses armes qu’après avoir vengé
le droit outragé, soudé pour toujours à la
patrie française les provinces qui lui furenl
ravies parla force, restauré l’héroique Bel-
gique dans la plénitude de sa vie maté-
rielle et de son indépendance politique,
brisé le militarisme prussien, afin de pou-
voir reconstruire sur la justice une Europe
enfin régénérée.
CERTITUDE DU SUCCÈS
Ce plan de guerre et ce plan de paix ne
nous sont pas inspirés, Messieurs, par
quelque présomptueuse espérance. Nous
avons la certitude du succès.
Nous devons cette certitude à notre ar-
mée tout entière, à notre marine qui.
jointe à la marine anglaise, nous procure
la maîtrise des mers, aux troupes qui ont
repoussé au Maroc des agressions sans
lendemain , nous la devons aux soldats qui
défendent notre pavillon lointain dans ces
colonies françaises qui, dès le premier
jour, se sont retournées d’un tendre élan
vers la mère patrie. Nous la devons à notre
armée dont l’héroïsme fut guidé par des
chefs incomparables à travers la victoire
de ia Marne, la victoire des Flandres, dans
maints combats, à la nation qui a su faire
correspondre à cet héroïsme l’union, le si-
lence, la sérénité dans les heures critiques.
Ainsi, nous avons pu montrer au inonde
qu’une démocratie organisée peut servir,
par une action vigoureuse, l’idéal de liberté
et d’égalité qui fait sa grandeur. Ainsi,
nous avons pu montrer au monde, comme
le disait le général en chef, qui est à la fois
un grand soldat et un noble citoyen. « que
la République peut être Gère de l’armée
qu’elle a préparée ». Ainsi ont pu apparaî-
tre dans celte guerre impie, toutes les ver
tus de notre race et celles qu’on nous ac-
cordait — l’initiative, l’élan, la bravoure
la témérité — et celles qu’on nous déniait
— l’endurance, la patience, le stoïcisme. Sa-
luons, messieurs, tous ces héros ! Gloire à
ceux qui sont tombés dans le sillon avasé
Administraient • Délégué - Gérant
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| Union Postale 1*0 • iso Fr. 4.0 >
’ On s'abonne egalement. SANS PUAIS, dans tous les Bureaux ue Poste
IE ÜKE MEUS
et les Neutres
gouvernement se préoccupe, par tous
fes môÿe>7?s en son pouvoir, d’atténuer les
îonséquence» de la guerre au P°int de vue
économique, et n^mede favoriser la reprise
des affaires. Il a (fàtîw nt P'us raison que>
de leur côté, nos ennemis 4dP^en* u.ne ac.-
tivité des plus agissantes afin maintenir
ce qui leur reste de leur ancien prestige
commercial, après les pertes considéra»?.' 68
qu’ils ont subies en suite du blocus dont ils
sont l’objet de la part des flottes alliées.
De cette activité, nous trouvons la preuve
dans une lettre publiée dans le Bulletin de
la Chambre de Commerce de Marseille, —
lettre d’un négociant, retour d’Espagne, où
il vient de visiter sa clientèle.
Il a constaté là-bas, avec surprise, que
« les principales maisons espagnoles se
trouvent assez bien pourvues des articles
qu’elles se procuraient jadis en Allemagne».
Ges produits continuent d’arriver directe-
ment, d’une façon à peu près régulière « et
cela, soit par voie de Rotterdam, soit par les
différents ports d’Italie,Gênes notamment.»
Les marchandises allemandes, dit-il, en
provenance des ports italiens, y arrivent
par wagons complets qui traversent la
Suisse et sont acheminés particulièrement
sur Gênes, d’où elles sont expédiées par
des vapeurs espagnols ou italiens en desti-
nation principalement de Barcelone, Va-
lence et Alicante, et de là, elles sont réex-
pédiées à l’intérieur et livrées ainsi à la
consommation de l’Espagne.
« ... La majeure partie des clients que
jjai eu l'occasion de visiter, — continue le
négociant de Marseille, — sont unanimes
pour dire qu’en ce moment, il n’est plus
possible de faire des achats en France, car
les marchandises commandées et attendues
n’arrivent plus, faute de pouvoir atteindre
notre port d’embarquement habituel. De
plus, une autre considération, qui est d’un
grand poids dans la préférence que les mai-
sons espagnoles continuent à donner aux
marchandises dje provenance allemande,
provient du fait que les industriels et com-
merçants de ce pays continuent de leur
faire, comme par le passé, les ventes à ter-
me, dans la possibilité où ils se trouvent de
négocier leurs traites, lesquelles sont payées
à l'échéance par les acheteurs espagnols.
» Gette facilité de négociation des traites
Coexiste plus en France, où les banques se
refusent à accepter du papier de commerce
sur les maisons espagnoles, ce qui oblige
les maisons françaises à exiger de leurs
clients de là-bas soit des paiements à
l'avance, soit des versements en espèces
îôrs des échéances, opérations que la situa-
tion du marché et l’instabilité des changes
rend presque impossibles et, en tout cas
parfaitement désagréables. »
Et d’ailleurs les commerçants espagnols,
surtout dans les petites villes, sont rensei-
gnés de la façon la plus fantaisiste et la
plus fausse sur la situation actuelle de la
ïfrancc.Par des publications hebdomadaires
rédigées en cinq on six langues, et répan-
dues à profusion, on leur fait une énumé-
ration « kolossale » vraiment des victoires
incessantes, mais supposées, des Allemands ;
en exalte les progrès économiques, com-
merciaux et industriels de l’Allemagne, ■—
tandis que la France, bien entendu, serait
ruinée par la guerre.
Bt etest ainsi qu’aux mensonges des com-
muniqués officiels allemands, sur les opé-
rations militaires, se joignent les menson-
ges des trafiquants d’outre-Rhin.
En ce qui concerne le ravitaillement de
l’Allemagne en toutes denrées et tous pro-
duits qui sont contrebande de guerre, la
bonne foi des neutres ne doit pas être mise
en doute. Les déclarations qui ont été faites
potamment par le gouvernement de la Con-
fédération helvétique, et dans la presse de
ce pays, sont des plus catégoriques et des
plus sincères. Et les neutres ne peuvent
cependant s’opposer à l’exportation des
marchandises qui ne sont point dénoncées
comme contrebande de guerre — car leur
neutralité même leur défend de prendre
part au blocus des pays germaniques.
En «es conditions, c’est à nous de conti-
nuer d’exercer sur les mers toute la sur-
veillance nécessaire et dans l’étendue de
notre droit le plus strict, le plus rigou-
reux ; c’est à nous d’aviser afin de rendre
les transactions financières aussi souples
que possible, — et enfin, pour dissiper tous
les mensonges que les Allemands s’effor-
cent de propager dans les pays étrangers,
s’est à nos associations diverses, commer-
ciales et industrielles, c’est à notre gouver-
nement, par l’intermédiaire de ses repré-
sentants commerciaux, de répondre par
une propagande plus active encore que
celle de l'ennemi et qui fera éclater aux
yeux de tous notre situation vraie.
TH. VALLÉE.
Le Service de Santé
Paris, 22 décembre.
La Commission de l’armée a entendu M.
Troussaint, directeur du service de santé,
Qui a déclaré qne ie service fo*ctionnait de
façon.satisfaisante. Il dispose de 366,000 lits,
tin rire supérieur aux besoins constatés* -
L’ENTREVUE DE MÂLMOE
La Neutralité des Etats Scandinaves
Le journal Morgenbladet, de Christiania, pu-
blie un article snr l’entrevue de Malmoë,
dont il définit en ces termes le résultat :
On ne sait pas exactement ce qui a été discuté
h Malmoë, mais on peut — à s’en tenir aux gran-
des lignes — dire que les délibérations ont eu un
double résultat :
1* On a arrêté des régies de conduite uniformes
pour certains cas résultant des hostilités actuel-
les, tel par exemple que l’entrée d’un navire de
guerre belligérant (soit intact, soit avarié) dans
un port Scandinave ; on a convenu des mesures
pour son désarmement et l’internement de l’équi-
page, ainsi que des dispositions S prendre au cas
où des réservistes belligérants, rentrant chez
eux, toucheraient des ports Scandinaves ;
.. 2a On est arrivé également à une parfaite unité
Jg quant aux mesures à prendre envers les
bellieéfi» ■'ts pour tous les changements ou atté-
'iporter aux pratiques nuisibles au
trafic maritime;.on vue de maintenir les droits de
la neutralité. , . _ . _ ... _ .
Dans les négocieront*9°^ auî,?nJ Pr°b*blement
lieu séparément entre * ch’ati" 10 Scandinave et
chaque Etat belligérant, Ou ar.^vera d autant plus
facilement à un résultat qutT h» rPPr6‘
sentera la volonté commune des tro.'s-S ,s ®®a.“*
dinaves, dont on ne saurait méconnu1*? 0 -*a Puis-
sance.
Comment -l’Allmagne s» ravitaille'
Une Histoire peu banale
La Nteuwe Rotterdamsche Courant relate cette
singulière histoire :
Dés le début de la gnerre, un Anglais ha-
bitant Rotterdam, M. Tiusley, directeur de
la « Uranium Steamslup Company », avait
mis à la disposition de îa ville de Rotterdam
l’hôtel de cette Compagnie, aménagé pour
les émigrants et qui peut loger 2 400 per-
sonnes.
La municipalité rotterdamoise, ayant ac-
cepté cette offre gracieuse, céda l’etablisse-
ment à la Croix-Rouge. Or, ces jours der-
niers, la ville voulut héberger des réfugiés
dans cet hôtel dont jusqu’ici on n’avait pas
eu besoin. Quand on voulat l’occuper le
jeadi 10 décembre, la police découvrit que
les grandes cuisines de l’hôtel étaient trans-
formées en une véritable fabrique de vian-
des de conserves !
Le personnel de l’hôtel, resté à la dispo-
tion de la Croix-Rouge, travaillait depuis
trois semaines à cette industrie. Il fabri-
quait, disait-on, des « viandes poar l’ar-
mée ! »
M. Tinsley. mis an courant do la chose, ne
cacha point son indignation. Il ignorait abso-
lument ce qui se passait, attendu qu’ayant
cédé l’établissement à la Croix-Ronge, il ne
s’en était plus occuoé.
Une enqaête fut donc ouverte. Elle mit au
jour des choses surprenautes.
Quelques Hollandais et surtout un maitre
d’hôtel allemand et un Autrichien avaient
formé une combinaison pour la fabrication
de viandes de conserves nullement destinées
à l’armée hollandaise. Les étiquettes, ea
effet, portaient l’inscription suivante : « Ècht
conservites ungartsch goulasch B. Winter,
Rotterdam. » Les viandes étaient d’ailleurs
préparées d’après la recette des autorités al-
lemandes. Il paraît que des commandes im-
portantes avaient cbjà été faites.
Inutile de dire qaeles autorités ont mis fin
à ce petit commerce.
La Médaille des Braves
Paris, 22 décembre.
Les députés mobilisés ont décidé de dépo-
ser one proposition tendant à instituer pour
les officiers, snus-officiers et soldats ia mé-
daille de ia Valeur Militaire pour commé-
morer toute citation individuelle à l’ordre
du jour.
Les Télégrammes pour les Soldats sur le Front
Paris, 22 décembre.
Le général Joffrea décidé qnë les télégram-
mes privés adressés aux militaires dans la
zone des armées seraient acheminés télégra-
phiqnement jnsqn’à Paris. Là ils seront re-
mis an bureau central. militaire chargé de
les acheminer vers leur destination par voie
postale.
Les adresses seront rédigées comme pour
les correspondances postales.
PROMOTIONS
Paris, 22 décembre.
Infanterie. — Kahn, da 36® est nommé
sons-lien tenant et maintenu ; Payot, du 129®
est nommé lieutenant-colonel et maintenu ;
Guillemet, du 119®, Retfioreet Popot, du 28®
sont nommés lieutenants et maintenus ; Or-
sini, Leclercq, Leplat et Parsy sont nommés
lieutenants et maintenus ; Pineau, capitaine
au 119® passe au 28®.
Sont nommés : vétérinaire-major de lr®
classe, Lefebvre, en retraite à Benzeville
(Eure) et affecté an dépôt de Neufchâtel-en-
Bray ; vétérinaire de D® classe, Blanchard,
réfugié à Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados) et
aflecté an dépôt d'Abbeville.
Commutation de peine
Paris, 22 décembre.
M. Poincaré a commué en vingt ans de
prison la peine de mort prononcée contre ie
zouave Clément Adam pour désertion devant
l’ennemi et dissipation d’ettets militaires.
Les Exploits de nos Aviateurs
Londres, 22 décembre.
Le correspondant du Ttmes à Dunkerque
télégraphie :
a Les aviateurs alliés ont effectué avec suc-
cès de brillantes attaques contre les Alle-
mands en Belgique.
» A la fin de la semaine, douze bombes
ont été lancées sur le3 hangars à Zeppelins,
à Bruxelles.
» Les aviateurs de la marine ont effectué
on raid au-dessus des positions allemandes
à Ostende.
» Un aviateur, parti en pleine obscurité,
lança neuf bombes qui causèrent — il en a
la conviction — des dégâts considérables.
» Ce raid effectaé dans la nuit constitue le
plus remarquable des exploits. »
LA GUERRE
s— :rr.— "•s
141< JOUR3VEB
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 22 décembre, 15 heures.
Entre la mer et la Lys, il n’y a eu
hier que des combats d’artillerie.
De la Lys à l’Aisne, nous avons re-
foulé une attaque allemande cherchant
à déboucher de Carency et nous avons
pris quelques maisons à Blangy.
Une attaque ennemie sur Mametz et
les tranchées voisines n’a pas permis
à nos troupes de progresser sensible-
ment de ce côté.
Nous avons repoussé dans la région
de Lihons, trois attaques.
Léger gain à l’Est et à l’Ouest de
^■acy-le-Val. Notre artillerie a tiré
glgcâÙSmént'sur lé plateau de Nou-
vron. rv.
Dans les saiveurs de l’Aisne et de
Reims, combats'o^fr^^e!Cie-
En Champagne et Argonne, au-
tour de Souain, violents ùonQkats a *a
baïonnette. Nous n’avons ]7as pro-
gressé sensiblement dans cetfv re_
gion. Nous avons enlevé aux abora^
de Perthes-les-Hurlus, trois ouvrages
allemands représentant un front de
tranchées de quinze cents mètres.
Au Nord-Est de Beauséjour, nous
avons consolidé les positions conqui-
ses avant-hier, et nous occupons tou-
tes les tranchées bordant la crête du
Calvaire.
Dans le bois de la Grurie, nous con-
tinuons à progresser.
A Saint-Hubert, nous avons repous-
sé une attaque.
Dans le bois Bolanta, où quelque
terrain avait été perdu,nous en avons
repris les deux tiers.
Entre l’Argonne et la Meuse, légers
progrès aux abords de Vauquois.
Au Nord du bois de Malancourt,
nos troupes ont réussi à franchir un
réseau de fil de fer et à s’emparer de
tranchées ennemies où elles se sont
maintenues.
Sur la rive droite de la Meuse, dans
le bois de Gonsenvoye.nous avons per-
du. puis reconquis, après un vif com-
bat, le terrain gagné par nous avant-
hier.
Des Hauts de Meuse aux Vosges,
rien à signaler.
Paris, 23 heuresi
Au Nord-Ouest de Puisalenne, au
Sud deNoyon, l’ennemi a exécuté hier
soir de violentes contre-attaques qui
ont toutes été repoussées.
Au Sud de Varennes nous avons pris
pied hier soir dans Boureuilles.
Nos attaques ont continué aujour-
d’hui et paraissent nous avoir fait pro-
gresser dans Boureuilles et à l’Ouest
de Vauquois.
Rien encore à signaler du reste du
front.
Official Report of the
French Government
Dec. 22- 3 p.m.
Betvveen the sea and the Lys, artillery
exchanges only took place. From the Lys
to the Aisne, we repalsed an attack of the
enemy who attempted to pierce through at
Carency and we hâve taken several bouses
at Blangy.
A german attack against Mametz and the
neighbouring trenches did not enable our
a.j.iunoo aerioaalj ontlial point.
In the région of Lihons, we repulsed three
attacks.
Light gain East and West eêTfaoy lo Val.
Our artillery did good work on the pla-
teau of Nouvron.
On the Aisne and around Reims artil-
lery duels.
ïn Champagne and in the Argonne around
Souain, violent bayonet fighls ; we hâve
progressed only lightiy in this région. We
»have taken near Perthes-les-Hurlus, three
fortified positions, representing ■ a front of
trenches of 1,300 métrés.
North-East of Beauséjour we hâve conso-..
liriSh^d the positions taken on the 20t!> and
we the trenches on the height of
the « CafvBiçèVJiur progress continues in
thé Grurie wôod. We repeiled ans attack al
Saint-Hubert. In tnd wood « Bolanta » we
regained two thirds of the ground lost.
Between the Argonne and the Meuse light
progress near Vauquois.
North of the wood Malaucourt, our troops
succeeded in passing through a wire net
and in occupying the foe’s trenches.
On the right bank of the Meuse, in the
wood of Gonsenvoye, we lost and recônque-
red after a brisk engagement the ground
wfiieh we gainèd on tnè 20 th.
From the Meuse heights to the Vosges,
nothing to report.
COMMUNIQUE RUSSE
Petrograd, 22 décembre.
Dans le Caucase, le 20 décembre, nous
avons défait le Turcs dans la direction de
Van.
L’ennemi bat en retraite.
Les Turcs ont abandonné de nombreux
tués et blessés.
Nous nous sommes emparés d’un canon
et de munitions.
Des engagements peu importants se sont
produits dans la direction de Sarykamisch.
La direction générale de l’état-major dé-
ment les informations malveillantes répan-
dues en Allemagne et en Autriche, rela-
tivement à la situation des armées russes.
L’adoption d’un front restreint, est le ré-
sultat d’une décision librement prise par
l’autorité militaire. La formation est toute
naturelle, en raison de la concentration,
eu face de nous, d’effectifs considérables.
De plus, cette nouvelle formation nous
fournit des avantages réels.
Il nous est malheureusement impossible
de dévoiler actuellement cette nouvelle dé-
cision.
Les Progrès des Alliés en Belgique
Amsterdam, 22 décembre.
Le correspondant do Tyd à l’Ecluse ap-
prend qne les Alliés progressent toujours sur
l’Yser Les Allemands ont évacué la ligne de
Miidelkerbe.
Un aviateur anglais a lancé, samedi, une
bombe sur une caserne à Bruges.
Le départ du Kaiser et
l’état des esprit eu Allemagne
Londres 22 décembre.
Le Daily Express publie la dépêche sui-
vante d’Amsterdam en date du 21 décem-
bre :
C’est au milieu d'nn silence profond et
presque tragiqne que le départ de l’empe-
renr d’Allemagne s’est effectué hier soir.
Les autorités de ia cour avaient soigneu-
sement tenue secrète l’heure du départ, et,
pour se rendre à la gare, Guillanme II avait
évité les grandes voies.
On craignait, parait-il, qne la population
DP remarquât son air abattu et son regard
ttffigué, on qne le peuple ne se livrât à nne
manifestation contre la guerre.
L’appel du Laiulsta allemand
Rotterdam, 22 décembre.
On confirme l’appel sous les drapeaux des
hommes appartenant au landsturm alle-
mand, nés entre 1869 et 1876, bien qne
n’ayant pas reçu d’instruction militaire.
Au cas où les intéressés ne se présente-
raient pas, ils sont passibles, dit le Hundels-
bladed, d’an emprisonnement de six mois à
cinq ans.
Démission d’nn Général bavarois
Berne, 22 décembre.
Les Dernières Nouvelles de Leipzig appren-
nent que ie général de Martini a donné sa
démission de commandanf du 2® corps d’ar-
mée bavarois.
Explosion dans un laboratoire à Berlin
Amsterdam, 22 décembre.
Une terrible explosion s’est produite dans
nn laboratoire à Dahiem, près de Potsdam,
pendant que l« professeur Sacknr, de l'Ins-
titut Kaiser-Wilhelm, se livrait à des expé-
riences sur des explosifs. Le professeur a
été tué sur le coup. Son assistant, le profes-
seur Johst, a eu une main emportée.
L’Italie maintient sons les armes
la classe de 1892
Borne. 22 décembre.
Le Giornale Militâte Ufflciale vient de pu-
blier un décret en vertu duquel les militaires
de première categorie de la classe 1892,quial-
laient être renvoyés le 31 décembre courant',
sont considérés à tous les eff ts de la loi
comme rappelés sons les armes à partir du
i«r janvier 191S.
Sont en outre et en conséquence appelés
sons les armes les militaires de première
catégorie de la classe 1892 qui se tronventen
congé illimité dans tous les districts da
royaume inscrits dans toutes les armes-,
corps et spécialités ; les familles nécessiteu-
ses des militaires rappelés auront droit an
secours journalier dans la mesure et les
règles établies ultérieurement.
SANS LES DARDANELLES
Londres, 22 décembre.
Une dépêche d’Athènes adressée au Globe
dit qu’un sous-marin français serait entré
dans les Darnanelles mercredi dernier sans
pouvoir torpiller les navires turcs qui y
étaient mouillés, mais il serait parvenu à
sortir du détroit sans accident.
Athènes. 22 décembre.
Le brait court qne l’escadre alliée a bom-
bardé les forts intérieurs des Dardanelles.
(An ministère de la marine, on nous a dit
n’avoir reçu aucune nouvel!® de ce bombar-
. dement),
Réunion des Chambres
LA
DËiiiTim iintiiiui
Impressions de Séances
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Pîriïj J2 décembre. s
Dès midi, on s’empressa anx abords du
Palais-Bourbon, tandis que ie Luxembourg
garde son aspect ordinaire. Les salies d'at--
terne des deux Chambres sont cependant en- ;
values. On espère assister dans l’une ou l’au- 1
tre à une séance historique aussi émou-
vante que celle du 4 août. Les porteurs de
cartes sont venus aussi de bonne heure. Us
font la quant» et l’on voit des dames très élé-
gantes voisiner avec des électeurs apparte-
nant à toutes les classes.
A une heure, on commence à entrer à la
Cliambpe. et lq Première ehnae qui attira
l’attention dans la salle des séances, ce sont
les trois sièges des députés morts poar la pa-
trie ; ils sont garnis d'un crêpe sur lequel
on a placé les insignes de ces représentants.
Au Sénat, on a (bit de même pour le siège
de M. Reymond. La manifestation est sim-
ple, mais éloquente.
Les deux présidents sont montés à 2 heu-
res précises. Au Palais-Bourbon le service
d’ordre est lait par des pompiers, dont on a
d’ailleurs admiré l’allure. C’est M. Deschanel
qui, àfa grande satisfaction de tous, prési-
dera. Il sô dirige très droit dans la salin des
Séances, on rêmarque qn’il est encore nn
peu pâle et sembfp se raidir. On va voir qae,
malgré l’accident dont il a été victime, son
anergie est restée entière et son éloquence
n’a pas souffert.
M; Deschanel lit en effet admirablement
son allocution d’un patriotisme élevé et
dont certaines parties sont écoutées debout
par la Chambre entière.
On apprécia beaucoup son tableande l’Eu-
rope menacée par l’empire allemand qui
soi-disant constitué pour le principe des
nationalités et qu’il a violé partout.
Nous avons vû des députés essuyer leurs
larmes lorsque M.J)esehanel dit, avec une
emomra prorunoe que nos provinces immo-
lées étaient devenues ie gage de nos con-
quêtes.
Une ovation très grande ent lien quand le
président termina son premier discours en
disant nous ff rons tout notre devoir pour
réaliser la pensée de notre race : le Droit
prime la Force t
fontes les mains se sont levées pour l’af-
fichage.
M. Deschanel a fait ensuite, dans une lan-
gue non moins élevée, l'éloge des députés
morts : MM. Cochery, Pierre Goujon, Hinpo-
tyte Laroahe, Albert de Man, Paul Proust,
ijisleai, Mortier auxquels il a joint le docteur
Reymond, sénateur.
Il parla aussi des déoutés atteints dans
leurs affections, tels MM. Birthou, Symian,
Dubief, Aj un dont les fils ont été tués à
l'ennemi ; MM. Viviani et Cruppi dont les
fils sont disparos.
Le président proposera qu’nne plaque
commémorative soit placée dans i’enceinte
du Palais-Bourbon avec les noms de Goujon,
Proust, Nortier.
La Séance du Sénat a été aussi émouvante
qne celle du Palais-Bourbon.
O o avait annoncé, dans les couloirs du
Luxembourg, une intervention possible de
dèémencean on d’antres sénateurs mécon-
tents Cette intervention ne s’est pas produite;
on a compris au Sénat comme a la Chambre
qne, à cette heure, les représentants da
peuple se réunissent non pour taire de la
politique, mais pour faciliter par tous les
moyens la détense nationale.
Aucun incident n’est venu troubler le
calme et la dignité de la séance.
C'est avec la plus protonde attention que
l’on, écoata ie pressent Dubost, retraçant
avec éloquence la carrière du sénateur Emile
Reymond, mort au champ d’honneur. La
salle entière s’est levée poar manifester son
respect et son admiration.
M. Briand a lu la déclaration sur nn ton
grave et avec ces nuances qui lui sont parti-
culières. L’impression fut très profonde.
Le pays saura que les sénateurs ont la |
même opinion que les députés et veulent ;
ausd l’écraspment complet de l’ennemi. |
Dans la Haute-Assemb ée, on ne marchan- i
der
compter snr nos divisions pour obtenir une
paix qui lui permettrait de se relever et de
reprendre la lâche de domination, d’asser-
vissement qui est son idéal et lé seul
but qu’elle poursuit depuis que Napoléon
l’a laissée vivre an lendemain ae léna.
• Une seule interruption très remarquée
ent lien pendant la lecture de l’allocution
de M. Deschanel.
Quand le président dit : « Nous ferons tont '
notre devoir », M. Vaillant dit d’nne voix
forte : « Très bien ! ».
Il applaudit aussi beaucoup la phrase ra- |
lative à la a Noble Italie » dans la déclara- |
tion du gouvernement.
La déclaration du gouvernement a été
accueillie avec enthousiasme et sans anenne
note discordante. M. Viviani qui avait rédigé
ce document important adopté sans aucun
changement par ses collègues a expliqué
avec beaucoup de clarté la situation de la
France qui voulait la paix alors qae l’Alle-
magne ne voulait qne la guerre.
Des applaudissements unanimes se sont
fait entendre lorsque le président du Conseil
a déclaré qae la France et les alliés iront
jusqu’au bout. Les socialistes eux-mêmes
n’ont pas marchandé leur approbation. On
peut dire que tons les coeurs ont battn dans
nne même union patriotique.
C'est surtout les promesses relatives à la
Belgique qui ont impressionné les Chambres.
Les Belges, nombreux dans les tribunes, ont
pu voir à quel point les Français leur sont
favorables. Leur cause ne sera jamais sépa-
rée de la nôtre.
M. Viviani a flétri en termes énergiques la
barbarie, le despotisme, le sys*eme de
meurtres et de pillages collectifs de l’Alle-
magne, de l’hégémonie insolente de la caste
militaire qui a déchaîné le fléau.
L’attitude de la Chambre rendra cette
séance aussi inoubliable que celle du Quatre
.Août. THÉODORE HENRY._ .
M. René Viviani, président dn Conseil,
et AI. Aristide Briand, garde des sceaux, ont
lu, à la Chambre et an Sénat, la déclaration
dont voici le texte .
Messieurs,
Cette communication n’est pas {a décla-
ration coutumière dans laquelle utl gou-
vernement qui se présente pour la premiè-
re fois devant le Parlement pféçjsç sa poli-
tiefue. Il n’y a, pour l’heure, qu’unè,politi-
que le combat sans merci jusqu’à la libé-
ration définitive de l’Europe, gagée par uâi>
paix pleinement victorieuse. C’est le cri
qui s est échappé de toutes les poitrines,
lorsque, dans la séance du 4 août, s’est
levée, comme l’a si bien dit M. le président
de la République, l'union saerée^quir-à-tm—
vers l histoire^ sera l’honneur du pays.
C’est le cri que répètent tous les Français,
après avoir fait disparaître les désaccords
où se sont trop souvent acharnés nos es-
prits et qu’un ennemi aveugle avait pris
pour des divisions irrémédiables. C’est le
Cri qui s’élève des tranchées glorieuses où
la France a jeté toute sa jeunesse et toute
sa virilité.
LES MENSONGES ALLEMANDS
Devant ce surgissement», inattendu pour
elle, du sentiment national, l’Allemagne a
été troublée dans l’ivressè de son rêve de
victoire. Au premier jour du eonflit elle
niait le droit, elle appelait la force, elle
méprisait l’histoire, et pour violer la neu-
tralité de la Belgique et envahir la France,
elle invoquait l’unique loi de l’intérêt. De-
puis. son gouvernement a compris qu’il lui
fallait compter avec l’opinion du monde, et
il a récemment tenté une réhabilitation de
son attitude en essayant de rejeter sur les
alliés la responsabilité de la guerre. Mais
au-dessus de nuis les pesants mensonges
qui n’abusent même plus les crédulités
complaisantes, la vérité est apparue.
Tous les documents publiés par les na-
tions intéressées, et hier encore, à Rome, le
sensationnel.discours d’un des plus illus-
tres représentants de la noble Italie, témoi-
gnent de la volonté depuis longtemps arrê-
tée par nos ennemis de tenter un coup de
force. Si besoin était, un seul de ces docu-
ments suffirait à éclairer le monde : lors-
que, à la suggestion du gouvernement an-
glais, toutes les nations en présence furent
sollicitées de suspendre leurs préparatifs
militaires et d’instituer une négociation à
Londres, le 31 juillet 1914. la France et la
Russie adhérèrent à ce projet. La paix étail
sauvée, même à cette heure suprême, si
l’Allemagne avait suivi cette initiative. Or
l’Allemagne brusquait la situation, décla-
rait, le 1er août, la guerre à la Rassie el
rendait l’appel aux armes inéluctable. Ét si
l’Allemagne, diplomatiquement, brisait la
paix dans son germe, c’est parce que. de-
puis plus de quarante ans, elle poursuivait
inlassablement soh but, qui était l’écrase-
ment de la France, pour arriver à l’asser-
vissement du monde.
JUSQU’AU BOUT !
Toutes les révélations sont apportées à
ce tribunal de ITÜstoire où il n’y a pas de
place pour la corruption. Et, puisque,
malgré leur attachement à la paix, if
France et ses alliés ont dû subir la guerre,
ils la feront jusqu’au bout.
Fidèle à la signature qu’elle a attachée
au traité du 4 septembre dernier, et oà
elle a engagé son honneur, c’est-à-dire sa
vie, la France, d’accord avec ses alliés,
n’abaissera ses armes qu’après avoir vengé
le droit outragé, soudé pour toujours à la
patrie française les provinces qui lui furenl
ravies parla force, restauré l’héroique Bel-
gique dans la plénitude de sa vie maté-
rielle et de son indépendance politique,
brisé le militarisme prussien, afin de pou-
voir reconstruire sur la justice une Europe
enfin régénérée.
CERTITUDE DU SUCCÈS
Ce plan de guerre et ce plan de paix ne
nous sont pas inspirés, Messieurs, par
quelque présomptueuse espérance. Nous
avons la certitude du succès.
Nous devons cette certitude à notre ar-
mée tout entière, à notre marine qui.
jointe à la marine anglaise, nous procure
la maîtrise des mers, aux troupes qui ont
repoussé au Maroc des agressions sans
lendemain , nous la devons aux soldats qui
défendent notre pavillon lointain dans ces
colonies françaises qui, dès le premier
jour, se sont retournées d’un tendre élan
vers la mère patrie. Nous la devons à notre
armée dont l’héroïsme fut guidé par des
chefs incomparables à travers la victoire
de ia Marne, la victoire des Flandres, dans
maints combats, à la nation qui a su faire
correspondre à cet héroïsme l’union, le si-
lence, la sérénité dans les heures critiques.
Ainsi, nous avons pu montrer au inonde
qu’une démocratie organisée peut servir,
par une action vigoureuse, l’idéal de liberté
et d’égalité qui fait sa grandeur. Ainsi,
nous avons pu montrer au monde, comme
le disait le général en chef, qui est à la fois
un grand soldat et un noble citoyen. « que
la République peut être Gère de l’armée
qu’elle a préparée ». Ainsi ont pu apparaî-
tre dans celte guerre impie, toutes les ver
tus de notre race et celles qu’on nous ac-
cordait — l’initiative, l’élan, la bravoure
la témérité — et celles qu’on nous déniait
— l’endurance, la patience, le stoïcisme. Sa-
luons, messieurs, tous ces héros ! Gloire à
ceux qui sont tombés dans le sillon avasé
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