Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-22
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 décembre 1914 22 décembre 1914
Description : 1914/12/22 (A34,N12189). 1914/12/22 (A34,N12189).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723494
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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l On s'abonna tgalament, SAHS FRAIS, dans tous les Bartaox do Posts ds Transi
LUI
: I
Et de qui pourrait-il bien s’agir sinon de
l'homme aux moustaches, du Bandit impé-
rial dont l’orgueil et la rapacité ont fait
déferler sur l’Europe des vagues de dévas-
tation et de mort, du Monarque qui entre
dans l’Histoire les mains dégouttantes de
sang, en éclaboussant d’infamie et de honte
le peuple qu’il fit reculer jusqu’aux barba-
ries primitives.
On a déjà beaucoup écrit sur Wilhelm II
— Guillaume est un nom français qu’il
faut défendre, même chez Guignol. On n’a
pas écrit, je crois, avec plus de précision,
plus d’observation pénétrante, plus de
prescience que l’auteur portugais Eça de
Queiroz.
En 1891, il publiait dans le Journal de
Lisbonne une étude bien oubliée, mais que
les événements viennent de remettre à
jour. C’est un portrait vivant, supérieure-
ment fouillé, de l’Empereur d'Allemagne.
La figure étrange et pittoresque — eu
prêtant à ce mot ce qu'il évoque d’imprévu
et de divers — la psychologie, la mobilité
d’humeur du souverain ont été surpris par
l'écrivain avec un puissant pouvoir d’ana-
lyse. On ne saurait nier, en rapprochant
des brutalités de la réalité ces indications
qui remontent à près de vingt-cinq ans, la
subtilité prophétique de Eça de Queiroz.
Le Times a joliment bien fait de sortir
ces pages de l’oubli. C’est plus qu’un por-
trait, c’est une dissection. Elle met à nu
toutes les fibres, toutes les ficelles qui font,
mouvoir sur la scène du monde l’odieux et
sinistre pantin.
L’image théâtrale n'est pas ici déplacée,
p est hors de doute que dépuis qu’il monta
sur le trône, Wilhelm II, Empereur et Roi,
tt’a jamais cessé d’attirer la curiosité géné-
rale, et, par la variété de ses manifestations,
de l’amuser parfois, de l’effrayer aussi.
Comme Hamlet. il développa en lui les
germes de plusieurs hommes sans laisser
pressentir, pendant longtemps, lequel pré-
vaudrait finalement, ou l’esprit de génie ou
l’être de trivialité.
La Royauté emprunta dans sa souverai-
neté la plus singulière des incarnations.
Un jour, il est le Soldat-Roi, rigide, cui-
rassé et casqué, uniquement occupé de
revues et de manoeuvres, mettant le relè-
vement d’une garde au-dessus des affaires
d’Etat, considérant le sergent d’escrime
Comme l’Unité fondamentale de la nation,
Subordonnant toute loi morale et naturelle
à la discipline de la caserne, concentrant
la gloire de l’Allemagne dans la précision
mathématique d’une marche de recrues.
Tout à coup, il enlève son uniforme et
endosse la blouse de l’ouvrier. Il est le
Roi-Réformateur, exclusivement consacré
igux questions du capital et des salaires ; il
convoque des Congrès sociaux, proclame la
nécessité du progrès humain, embrasse
& prolétariat comme un frère qu’il a
libéré.
Puis, transformation instantanée, il de-
vient le Roi par Droit Divin. Il lève son
gaeptre gothique avec Ja solennité d’un
harles-Quint convaincu de son infaillibili-
té; il foit chasser hors de ses frontières tous
ceux qui ne croient pas en lui. Il est le
Courtisan-Roi, magnifique et pompeux, qui
île rêve que de somptuosité et d’étiquette, or-
donne les fêtes et les mascarades, réglemente
tjistyle d’une coiffure de dames. Il décore
çe l’Ordre de 1a Croix ceux de ses officiers
ffui excellent à danser le cotillon ; il désire
pansformer Berlin en un Versailles au cé-
rémonial raffiné.
Le monde regarde, se regarde et sourit.
Presto! Le personnage a déjà changé de
casaque.
Voici maintenant le Roi moderne, le Roi
du XIX* siècle. Il traite le passé de bigot, il
élimine du curriculum de l’éducation les
humanités et les classiques, déterminé à
Réaliser avec l’aide du parlementarisme la
plus grosse somme de civilisation indus-
trielle. Il regarde l’usine comme un temple
éî il rêve d’une Allemagne qui travaillerait
énlièrement par l’électricité.
Mais attendez un peu, l’homme descend
de la scène — j’entends de son trône — il
Voyage, il papillonne dans les cours étran-
gères.
Sur la route de Constantinople, à travers
les Dardanelles, à bord de sa flotte, il est
l’artiste qui, en des télégrammes adressés
au chancelier impérial et signés Imperator
Rex, décrit en une langue chargée de ro-
mantisme l’azur du ciel oriental, la lan-
gueur des côtes asiatiques.
Dans le Nord, sur les mers Scandinaves,
au fond des fjords de Norwège, il est mysti-
que, il prêche devant ses marins assem-
blés sur le pont, sur le Néant des projets
humains. *
A son retour de Russie, il est l’étudiant
joyeux qui évoque les temps heureux pas-
sés à Bonn. De la frontière, il écrit une let-
tre en vers funanbulesques au préfet du Pa-
lais de Saint-Pétersbourg pour le remercier
des sandwiches au caviar et au foie gras
tju’il lui prépara pour le voyage.
Eu Angleterre, il se trouve dans un mi-
lieu de luxe et devient dandy. Il a les doigts
chargés de bagues étincelantes, porte un
immense oeillet à la boutonnière de son par-
dessus clair, et flirte avee la verve splen-
dide d’un d’Orsay.
Puis, tout à coup, dans Berlin, au petit
jour, les trompettes sonnent l’alarme, les
fils télégraphiques dé l’Agence Havas vi-
brent. L’Europe effrayée se précipite sur les
journaux, dévore la nouvelle : « La guerre
éclatera au printemps 1 ».. .Quoi ?... Qu’est-
ce ?... Qu’y a-t-il ? C’est seulement l’Em-
pereur d’Allemagne qui est remonté sur
son théâtre — autrement dit sur son trône.
— Quel est cet homme qui se transforme
de la sorte et se multiplie incessamment ?
•se demande le monde intrigué et perplexe.
Quelle chose nouvelle va germer dans cette
lele inquiétante ?
La vérité est que Wilhelm II est devenu
Un problème contemporain et qu’il y a des
théories k sou s «jet sonate il y a des théo-
ries sur le magnétisme, l’influenza ou la
planète Mars.
Après avoir prestement « croqué » son
personnage, tel il apparaît extérieurement,
en ses gestes et ses attitudes, le talent de
Eça de Queiroz va vtenter de pénétrer 1er
mystère de cette mentalité.
Il est intéressant de le suivre dans la
deuxième partie de son étude rigoureuse et
précise. C’est ce que nous ferons en un pro-
chain article,
ALBERT-IIEIUIIMSGHMIDT.
A PROPOS
DE LA SESSION
PARLEMENTAIRE
Le dernier numéro du Rire publie
un dessin spirituel de L. Métivet où
l’on voit une vigoureuse République,
vêtue en troupier et décorée de la mé-
daille militaire, fermer de sa main la
bouche d’un député chevelu, barbu et
ventru ; la légende est tout aussi ex-
pressive que le dessin : a Alil non. ..
la ferme l La séance ne __continuera
pas il.
Ce dessin et cette légende reflètent
l’état d'esprit de beaucoup de gens à
la veille de la session parlementaire,
et nous nous sommes tous rendus plus
ou moins coüpables de quelque appré-
ciation pareillement irrévérencieuse.
Mais, la part une fois faite à l'esprit
satirique qui nous est cher, il importe
que nos légitimes désirs ne prêtent
pas le flanc à un dénigrement systé-
matique da régime parlementaire.
Nous sommes tous d’accord pour
penser que l’heure n’est pas aux pa-
roles, mais aux actes, que les partis
ne comptent pas mais seul le gouver-
nement et que lé seul triomphe à
rechercher dioil l’être sur le théâtre de
la guerre et non sur la scène du
Palais-Bourbon. C’est pourquoi la
session sera brève et, nous Tespérons,
T accord" unanime entre les députés.
Mais Quant à voir d’un mn-wn-U* euil,
comme quelques-uns, la Chambre se
rouvrir, o’est un autre point de vue
que nous ne sauriôns partager ; cette
mauvaise humeur cache je ne sais
quels désirs de voir à jamais fermées
les portes de nos enceintes parlemen-
taires et à jamais suspendu le régime
lui-même. Que notre régime ait eu
ses défauts, e’est trop vrai ^mais Vex-
périence que nous sommes en train de
faire nous guérira de bien des maux
et notre République sortira d’elle-
même de cette crise épurée et assagie
sans qutil soit besoin de l'étouffer
pour cela.
Brous nous félicitons donc de la ren-
trée des Chambres comme de la con-
sécration, sous le joug même de la
discipline rigoureuse que la Républi-
que s’impose, de nos libres institu-
tions, et nous sommes convaincus que
nos représentants sauront manifester
avec dignité, comme dans la mémora-
ble journée du août, Vunanimité de
la nation dans son amour de la pa-
trie, dans sa confiance en l’armée,
dans sa volonté de vaincre et d’instau-
rer en Europe le régime du droit.
DÉPART
de rAntesata iMicta-Hrap
E2:rcr ITALIEJ
On télégraphia de Rome :
Le baron de Macchio, ambassadeur d’An-
triche-Hongrie à Rome, est parti pour Vienne.
Son voyage est exp iqoé officiellement par
des metlis d’ordre personnel. On pense ce-
pendant en Italie qu’il doit avoir des raisons
bien différentes.
Les brnits les pins étranges courent an su-
jet de ce déplacement. Les ans affirment que
le baron de Macchio a terminé sa mission et
qne l’Allemagne prenant la haute main sur
leB affaires diplomatiques dn bloc austro-
allemand, M. de Bülow suffira à cette nou-
velle tâche. Les antres prétendent que M. de
•Macchio va à Vienne chercher des instruc-
tions an sujet de la collaboration étroite des
deux ambassadeurs d'Autriche-Hongrie et
d'Allemagne.
D’antres enfin considèrent comme vrais
les bruits d’après lesquels des divergences de
vues se seraient produites entre l’Antriche,
la Hongrie et l'Allemagne, et ils assurent que
U. de Macchio désire mettre de vive voix le
ministère des affaires étrangères an courant
en ce qni concerne la possibilité d’une en-
tente éventuelle de l’Allemagne et de l’Italie
contre t’Antriche-Hongrie.
Ces brnits, s’ils trouvent peu de crédit dans
les milieux romains, montrent cependant
combien l’opinion italienne est devenue im-
pressionnable depuis l’arrivée de M. de
Bülow.
Vêtements imperméabilisés
M. Escudier, député de la Seine, vient
d’écrire au ministre de la guerre pour lui
demander d’ordonner l’imperméabilisation
immédiate des habillements militaires.
L’Académie des sciences pourrait indiquer
le meiilenr mode d’opération ; l’insertion
d’une clause spéciale dans les cahiers des
charges permettrait d’imposer cette obliga-
tion nouvelle anx fournisseurs, et pour les
vêtements déjà livrés, l'imperméabilisation
pourrait être éxécutéa dans les magasins
centra** oa dans les dépôts:
LA GUERRE
J.-dLO* JOXJ'RIVEB
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 21 décembre, 15 heures.
„ Dans la journée d’hier rien d’impor-
tant à signaler en Belgique. Nous
avons fait toutefois quelques progrès
dans la région de Lombartzyde et
Saint-Georges et au Sud-Est du caba-
ret Korteker (au Sud-Est de Bixschoo-
te). Nous avons occupé quelrues mai-
sons à Zwartelem (au-dessus de Zille-
deke). L’ennemi a bombardé l’hôpital
d’Ypres.
De la Lys à l’Aisne nous avons en-
levé un bois près de la route Aix-Nou-
iettes à Soucbez ; nous occupons ainsi
toute la première ligne de tranchées
allemandes entre cette route et les
premières maisons de Notre-Dame-de-
Lorette (Sud-Ouest de Loos),
L’ennemi a bombardé Arras.
Notre artillerie lourde a fait taire à
diverses reprises l’artillerie ennemie
au Nord de Garnoy (à l’Est d’Albert) ;
elle a bouleversé les tranchées alle-
mandes et culbuté deux pièces d'une
batterie établie près d’Hem (au Sud-
Est de Carnoy)j; elle a pris aussi net-
tement l’avantage sur gl’ Aisne et dans
le secteur de Reims.
En Champagne, dans les régions de
Fresnes, de Pertbes et de Beauséjour,
ainsi que dans l'Argonne, nous avons
réalisé, sur tout le front, des gains
appréciables, particulièrement au
Nord-Est de Beauséjour,où nous avons
conquis douze cents mètres de tran-
chées ennemies.
Nous avons fait exploser dans le
bois de la Grurie quatre sapes minées
et nous nous sommes établis dans les
excavations.
Entre l’Argonne et la Meuse, nous
avons progressé sur tout le front, no-
tamment dans la région de Varennes
où le ruisseau de Gheppes a été dé-
passé de 500 mètres et dans la région
de Gercourt. Béthincourt.
Sur la rive droite de la Meuse nous
avons gagné du terrain sur la Croupe
à deux kilomètres au Nord-Ouest de
Brabant et dans le bois de Consen-
voye ; enfin sur les Hauts de Meuse
nous avons progressé légèrement dans
les bois des Chevaliers au Nord-Est
des forts de Troyon.
Paris, 23 heures.
Les troupes britanniques ont atta-
qué et, dans la matinée, elles avaient
repris la plupart des tranchées per-
dues.
Devant Libons, l’ennemi a prononcé
quatre attaques successives pour re-
prendre les tranchées que nous avions
précédemment conquises dans cette
région. Toutes ont été repoussées.
Nous avons attaqué au Nord-Ouest
de Puisaleine et au Sud de Noyon.
Nous avons pris pied dans les tran-
chées adverses de première ligne et
nous avons progressé dans le bois de
Saint-Mard.
Aucun autre renseignement impor-
tant n’est encore parvenu sur les opé-
rations de la journée.
Official Report of the
French Government
Dec. - 3 p.m.
Nolhing important took place Yesterday
in Belgium. We mado some progress near
I*»mbrirtnydo, Saint-Gosrges, allll lllè "Kof^
teker inn, and we occupied some houses at
Zwartelem.
The foe bombàrded the hospital. at
Ypres.
From the Lys to lhe Aisne we hâve taken
a wood near the road of Aix-Noulettes to
Souche ; we now oceupy ail the german
first line trenches between that road and
the first houses of Notre-Dame-de-Lorette.
The foe bombàrded Arras.
Our heavy artillery silenced repeatedly
the foes guns North of Garnoy, and over-
threw the foes trenches and two guns of à
battery situated near Hem , it also took a
clear advantage on the Aisne and beyond
Reims.
In Champagne in the région of Fresnes,
Perthes and Beauséjour, as well as in the
Argon ne we progressed on the whole front
especially Northeast of Beauséjour where
we took trenches extending over twelve
hundred métrés.
We blew up four mined sapes in the
Grurie wood and we make use of the exca-
vations.Between the Argonne and the Meuse
we progressed on the whole front especial-
ly in tlie Varennes région where we advan-
ced 500 métrés beyond the Gheppes river,
and in the région of Gercourt and Béthih-
court. On the right bank of the Meuse we
gained ground Northwest of Brabant and in
the wood of Consenvoy ; on the Meuse
heights we progressed slightly in the « Che-
valier » woods and North-Ëast of the forts
of Troyon.
COMMUNIQUÉ EUSSE
Petrograd, >21 décembre (officiel).
Dans le Caucase, un combat est engagé
dans la région de Van. Il se développe fa-
vorablement pour nous.
Nous avons repoussé une attaque noc-
turne près d’Alagoez, en infligeant des
pertes sérieuses à l’ennemi.
Petrograd, 21 décembre.
Dans la région de Mlava les Allemands
ont reculé vers le front Lautenburg et Nei-
denburg. Aucun incident notable sur la
rive gauche de la Vistule.
En Galicie l’offensive autrichienne est
définitivement entravée par les Russes,
dont les opérations prennent un caractère
parfaitement favorable. Une des divisions
autrichiennes opérant dans la région de
Doukla a été mise en déroute par une atta-
que à la baïonnette.
L’ennemi a laissé sur le champ de ba-
taille 500 morts, dont dix officiers. Les
Russes ont capturé plus de 1.000 hommes;
Les tentatives de la garnison de Prze-
mysl pour rbmpre le blocus ont été défini-
tivement repoussées. La garnison a subi des
pertes importantes, puis a été rejetée sur
les fortifications de la place.
Promotions de Généraux
Paris, 21 décembre.
Sont promus an grade de général de divi-
sion d’armée active : les généraux Comby,
Blazer, Guignaband, Graziani, Sorbets, Wir-
bel, Haly d’Oissel, Malcor, Alby et Goublet ;
AQ grade d« général de brigade : Lacatte,
Pelletier-de-Woillemont, Chrétien, Riols-de-
FODClare, Devil, Aimé, Brasner-de-Thery, de
Cadoudal, Gouzil, Dodelier. Paillard, Dnmas-
de-Champvailier, Ferrand, Hagaet, Crepey,
Nollet, Faigue, Langrenon,Jul!ien,Larretcbe,
Mazillier, Reymond, Poy Peronx ;
Le général Baquet est nommé en rempla-
cement do générai Sanret, placé sur sa de-
mande par anticipation, pour raisons de
santé, dans ia section de réserve.
La Vente dn Petit Drape an
Paris, 21 décembre.
Le Temps annonce que la vente da petit
drapeau belge a produit à Paris et la ban-
lieue plus de deux cent mille francs.
Le baron Guillaume a visité l’asile Saint-
Snlpice où il a trouvé les réfugiés belges
admirablement traités par les soins des gar-
diens de la paix et leurs temmes.
Une Lettre du premier
Lord de l’Amirauté
Londres 21 décembre.
Le premier lord de l’Amirauté, dans une
lettre de sympathie qu’il adresse au maire
de Scarborough, dit que rien ne prouve pins
pleinement l’efficacité dn blocus naval an-
glais que les haines qui se sont élevées con-
tre l’Angleterre dans les coeurs ennemis.
Quels que puissent être désormais les faits
d’armes de la marine allemande, la stigmate
des tueurs d’enfants de Scarborough, mar-
quera tous les officiers et les hommes de la
• flotte allemande»
Hommage à la Famille royale b§!p
Paris, 21 décembre.
Une délégation, comprenant les présidents
des Conseils mnnicioal de Paris et général
de la Seine, partira demain pour Fûmes
afin de remettre anx jeunes princes et prin-
cesses de la famille royale belge les médailles
que le Conseil municipal a fait frapper à leur
intention, ainsi que les cadeaux de N ël du
Conseil général et de l’Office départemental à
la division de fer belge.
Visite ans Réfugiés Belges
Caen, 21 décembre.
M. Paul Hymans, ministre d’Etat dp Belgi-
que, a apporté à ses compatriotes rexpres-
sion de sympathie et de la sollicitude du
gouvernement belge. II a visité, accomp'agné
du secrétaire général du Calvados et des
sous-préfets de Falaise et de Vire, diverses
communes où ont eu lien des réceptions
émues.
La municipalité de Condé-snr-Noirean a
offert un drjenner an ministre qni est reve-
nu à Caen où il a visité,accompagné dn mai-
re et du général belge Ravet, le dépôt de
convalescents dn Bon-Sauveur et les divers
hôpitaux. Il recevra demain, à l’Hôtel de
Ville, les réiugiés.
On Jour de Pénitsnsa pour les Troupes
allemandes
Amsterdam, 21 décembre.
On télégraphie de Cologne à la Nieuve
Reotterdamsche Courant que l’épiscopat alle-
, manda décidé pour le ÏO janvier prochain
un jour de pénitence pour l’artnée«
IIS flllS lïfilffll
Du 7 au 15 Décembre
Le récit des principaux faits de guerre du
7 an 15 décembre mentionne qn’entre la
mer et l’Oise les attaques allemandes ont
été partout repoussées, étant d’ailienrs mal
soutenues par lenr artillerie.
Au contraire l’infanterie française, prenant
l’offensive, a réussi à progresser snr divers
points, notamment à Vermelles, dont l’oc-
cupation par les troupes françaises à con-
traint l’ennemi à recaler de trois kilomètres.
Sur la ronte de Lille nous avons égale-
ment progressé après avoir fait santer a la
sape les tranchées allemandes.
Contrairement à l’artillerie allemande qni
n’a rénssi qu’à canser des dégâts matériels
sans importance, les batteries françaises ont
affirmé leur supériorité, bouleversant les
tranchées ennemies, gênant les travailleurs
allemands et atteignant les rassemblements
dé troupes.
Malgré les intempéries, le moral des Fran-
çais est parfait. Lear bonne humeur étonne
les prisonniers allemands par le contraste
aveu la lassitude de leurs camarades.
TMSMX G» aitoaMs détruits
Londres, 28 décembre.
Le correspondant du Daily Clironicle, dans
le Nord de la France, dit que la violence
inusitée dn duel d’artillerie a été le prélude
d’un mouvement d’offensive des Français.
En avant d’Arras, les canonniers français
ont lancé sur les batteries ennemies, avec
nne extrême habileté, nne telle ploie d’obus
qn'il n’y eut pas moins de trente-six canons
allemands réduits an silence.
L’infanterie s'avança ensuite.
Après un corps à corps désespéré, elle ga-
gna plnsienrs tranchées.
Une violente charge des cuirassiers fran-
çais cloua sur leurs pièces les artilleurs alle-
mands.
m ■ i ■ ■■■■■■! ■—
L’Autriche voudrait conclure la Paix
AVEC LA SERBIE
On sait que des démarches pressantes ont
été faites par le cabinet de Vienne anpris 4a
gouvernement grec, quelques jours avant la
dernière défaite des Autrichiens en ' Serbie,
poar qne la Grèce intervienne auprès de la
Serbie, et l’amène à conclure la paix séparée
avec l’Autriche.
Des informations de la meilleure source
reçues aujourd’hui fournissent d’intéres-
sants détails sur ces démarches.
Le ministre d’Antriche-Hongrie à Athènes
commmnniqua d’abord les propositions et
desiderata de son gouvernement a M. Politis,
secrétaire général du ministère des aff aires
étrangères. Il eut le lendemain nne longue
conversation avec M. Venizelos, ou’il pria
d’intervenir personnellement auprès du
gouvernement serbe pour l’engager à con-
clure une paix séparée avec l'Autriche et
l’Allemagne.
A cette occasion, le ministre se dit auto-
rise par son gouvernement à déclarer qu’il
n’était pas dans les intentions de l’Autriche
de réduire le territoire serbe et qu’elle se
conteaterait d’occuper un certain nombre de
points stratégiques.
Le ministre laissa clairement entendre qne
si la Serbie acceptait la Droposition que l’Au-
triche priait la Grèce de lui transmettre,
Vienne se désintéresserait des prétentions
bulgares sur la Macédoine.
M Venizelos opposa an refus formel à la
demande du gouvernement autrichien, dont
la teneur a été communiquée au gouverne-
ment de Bucarest.
Un Train allemand détruit par un Aviateur
Londres, 21 décembre.
On télégraphie de la frontière hollandaise
an Daily Express : **“’
« D'après nn message de Wes'cippelle,
village situé près de Zeebrugge, un aviateur
des armées alliées a lancé jeudi nne bombe
sur nn train militaire allemand qui arrivait
de Bruges à Zeebrugge avec des renforts de
marins.
« Une partie du train a été détruite. Il y
a eu 40 tués et 100 blessés. »
L’intronisation du Sultan Hussein
Le Caire, 21 décembre.
A l’issue de la cérémonie d’intronisation
du nouveau sultan d’Egypte, M. Milne Chee-
thamm, haut-commissaire intérimaire, a
remis à Hussein, au nom de son souverain,
les insignes de grand-croix de l’ordre du
Bain.
De son côté, Ruchfli pach, président dn
Conseil, a reçu les insignes de chevalier
grand-croix de l’ordre des Saints-Michel-et-
Georges.
Le Caire. 21 décembre.
Le sultan Hussein, recevant le ministre
de France, l’a prié de remercier M. Poin-
caré et le gouvernement français des com-
pliments qu’ils lui ont adressé.
Les Russes repoussent l'ennemi
Petrograd, 21 décembre.
Le Messager de l'Armée annonce que les
troupes ont forcé l’ennemi à recaler vers
Soldan, dans la région de Miava.
L’action continue sur la rive gauche de la
Vistule. Les efforts des Allemands contre
Bzotira ont échoué.
Sur la rive gauche de la Dounaietz, les
Russes ont rejeté avec de grosses pertes les
Allemands attaquant à la baïonnette le villa-
ge de Roudka. Mille prisonniers ont été faits.
Les Russes ont repoussé à Przemysl ia sor-
tie de la garnison et ont forcé les premiers
barrages de fils de fer ; ils ont pris les ou-
vrages de défense avancés.
En T-U-^caroJ-e
Solia, 21 décembre.
Le trafic des passagers est à nouveau in-
terrompu entre Audrinople et Constanti-
nople,
LA RENTRÉE
DU
Parlement
La Déclaration du Gouvernement
sera lue aujourd'hui
CONSEIL DES MINISTRES
Paris, 21 décembre
Le Conseil des ministres s’est réuni, ce
matin, à l'Elysée, sous ia présidence de M.
Poiocaré.
Il a arrêté les projets à soumettre à la
Chambre des députés, dont un, très sévère,
visant les relations commerciales avec les
sujets ennemis.
M. Viviani a annoncé qn’il ferait demain
à la Chambre une communication.
Le gouvernement déposera son projet do
dooz èraes provisoires, puis les autres pro-
jets dont les Chambres pourront fixer la dis-
cussion au Cours de la session de janvier.
Le Conseil a approuvé les projets permet-
tant de rapporter certains cas de naturalisa-
tions ue sujets appartenant à une puissance
ennemie et édictant des sanctions sévères
contre quiconque violant les prescriptions
gouvernementales, commercera on tentera
de commercer directement on par personne
interposée avec nn sujet ennemi on ses
agents.
Dans les Commissions
Paris, 21 décembre.
La Commission des finances a entendu M.
Viviani sur les allocations aux départements
envahis et M. Aiment sur les douzièmes.
La Commission sénatoriale de l’armés a
entendu M. Millerand.
À la Commission de l’Armée
La Commission de l’armée à la Chambre a
entendu M. Millerand snr la question de
l'armement des troupes, l’entreiien, les
approvisionnements, les munitions. Elle se
montra satisfaite des renseignements qui loi
ont été fournis et des mesures prises.
Elle a approuvé les projets de loi intéres-
sant la défense nationale.
A la Commission dn Budget
La Commission du bnogei a approuvé dé-
finitivement las douzièmes, en mod toutefois Tsrtiele relatif-au crédit de 300
millions pour les départements envahis, cm
précisant que o’était un premier crédit pour
les besoins les plus urgents.
Elle vota 14 millions de crédits supplé-
mentaires an budget de 1914.
Paris, Si décembre.
La Commission dn budget a entendu dans
l’après-midi, M. Millerand qui a donné snr
l’état moral et matériel de l’armée, des ren-
seignements dont il se dégage nne impres-
sion réconfortante et rassurante.
M. Millerand a commencé ensuite arec la
Commission, l’examen de diverses questions
loi ayant été posées à la suite de l’étude faite
par la Commission de l’Etat du matériel et
des crédits demandés.
Les Réunions des Groupes
Paris, 21 décembre.
Cinq groupes se sont réunis.
Les Radicaux-Socialistes ont entendu MM.
Malvy et Sarrant sur la situation et ont déci-
dé de voter à l’unanimité, sans débats, tous
les projets dn gouvernement.
Les Républicains de Gauche ont résolu de
ne pas s’associer aux propositions suivantes:
Réunion de la Chambre, Comité secret.
La Commission d’enqoêie sur l’élection da
M. Grousseau à Lille a décidé, en raison des
circonstances, de demander la validation.
A la Commission dé la Mariné Marchandé
La Commission da la marine marchande a
entendu M. Augagneur sur les mesures pri-
ses tant pour la mobilisation des inscrit»
maritimes que pour la sauvegarde de ces
inscrits.
M. Angagnenr a énuméré les détails de la
décis on concernant les risques de guerre
les approvisionnements en charbon, la for-
mation ou le maintien des équipages, le
transport des blessés par mer et les facilités
économiques accordées aux armateurs pool
augmenter le trafic.
II a indiqué les moyens envisagés pour
permettre à notre marine et à nos alliés de
profiter de la dispmtion de la marine alle-
mande, comm** de garder les avantages pro-
pres à la grande et à la petite pêche.
Après nne observàiion de M. Ancei sni
l’intérêt qn’il y aurait à maintenir pour l’em
semble du pays l’écoulement des marchan-
dises débarquées dans les ports, notamment
à Rouen et au Havre, et diverses remarques,
la Commission remercia ie ministre de s ai
soins an sujet de la défense des intérêts éco-
nomiques du pays et des intérêts de la dé-
fens nationale.
L’Impression dans les Couloirs
Paris, 21 décembre.
Des conversations de très nombreux dépu-
tés venus à la Chambre, il se dégage l’im-
pres-ion nette que la séance de demain: attes-
tera à nouveau l’union de tous les partis,
leur confiance absolue dans le triomphe da
droit et de ia justice que défendent la
France et les Alliés.
Environ 200 députés soldats démobilisés
de tous les partis sont unanimement opti-
mistes, admirent absolument l’héroïsme
dont les so dats et leurs chefs font preuve.
Lear rôle se bornera à apporter au gouver-
nement leur vote uniquement destiné à lui
permettre de poursuivre avec toute l’auto-
rité désirable la haute mission lui incom-
bant. Les antres députés qui sont restés du-
rant quatre mois en contact constant avee
les populations qu’ils représentent, notam-
ment ceux des régions envthies, dont plu-
sieurs sont retenns comme otages par les
Allemands, rendent unanimement hommage
à toutes les classes de la société, ainsi qu’à
l’oeuvre accomplie par le gouvernement pour
aider les habitants réfagiés des départements
envahis. .
Certaines erreurs qui se sont produites an
début furent critiquées ; mais l’écho n’en
parviendra pas jusqu’à la tribune afin de
maintenir plus étroits que jamais i’union sa-
crée dont a parlé M. Viviani.
La session comprendra deux séances ;
Administrateur • Délégné- Gérant
O. RANDQLET
iiaiMîraüoa, Impressions it Annonces. TEL. 10,41
85, Rua Fontanelle, SB
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l On s'abonna tgalament, SAHS FRAIS, dans tous les Bartaox do Posts ds Transi
LUI
: I
Et de qui pourrait-il bien s’agir sinon de
l'homme aux moustaches, du Bandit impé-
rial dont l’orgueil et la rapacité ont fait
déferler sur l’Europe des vagues de dévas-
tation et de mort, du Monarque qui entre
dans l’Histoire les mains dégouttantes de
sang, en éclaboussant d’infamie et de honte
le peuple qu’il fit reculer jusqu’aux barba-
ries primitives.
On a déjà beaucoup écrit sur Wilhelm II
— Guillaume est un nom français qu’il
faut défendre, même chez Guignol. On n’a
pas écrit, je crois, avec plus de précision,
plus d’observation pénétrante, plus de
prescience que l’auteur portugais Eça de
Queiroz.
En 1891, il publiait dans le Journal de
Lisbonne une étude bien oubliée, mais que
les événements viennent de remettre à
jour. C’est un portrait vivant, supérieure-
ment fouillé, de l’Empereur d'Allemagne.
La figure étrange et pittoresque — eu
prêtant à ce mot ce qu'il évoque d’imprévu
et de divers — la psychologie, la mobilité
d’humeur du souverain ont été surpris par
l'écrivain avec un puissant pouvoir d’ana-
lyse. On ne saurait nier, en rapprochant
des brutalités de la réalité ces indications
qui remontent à près de vingt-cinq ans, la
subtilité prophétique de Eça de Queiroz.
Le Times a joliment bien fait de sortir
ces pages de l’oubli. C’est plus qu’un por-
trait, c’est une dissection. Elle met à nu
toutes les fibres, toutes les ficelles qui font,
mouvoir sur la scène du monde l’odieux et
sinistre pantin.
L’image théâtrale n'est pas ici déplacée,
p est hors de doute que dépuis qu’il monta
sur le trône, Wilhelm II, Empereur et Roi,
tt’a jamais cessé d’attirer la curiosité géné-
rale, et, par la variété de ses manifestations,
de l’amuser parfois, de l’effrayer aussi.
Comme Hamlet. il développa en lui les
germes de plusieurs hommes sans laisser
pressentir, pendant longtemps, lequel pré-
vaudrait finalement, ou l’esprit de génie ou
l’être de trivialité.
La Royauté emprunta dans sa souverai-
neté la plus singulière des incarnations.
Un jour, il est le Soldat-Roi, rigide, cui-
rassé et casqué, uniquement occupé de
revues et de manoeuvres, mettant le relè-
vement d’une garde au-dessus des affaires
d’Etat, considérant le sergent d’escrime
Comme l’Unité fondamentale de la nation,
Subordonnant toute loi morale et naturelle
à la discipline de la caserne, concentrant
la gloire de l’Allemagne dans la précision
mathématique d’une marche de recrues.
Tout à coup, il enlève son uniforme et
endosse la blouse de l’ouvrier. Il est le
Roi-Réformateur, exclusivement consacré
igux questions du capital et des salaires ; il
convoque des Congrès sociaux, proclame la
nécessité du progrès humain, embrasse
& prolétariat comme un frère qu’il a
libéré.
Puis, transformation instantanée, il de-
vient le Roi par Droit Divin. Il lève son
gaeptre gothique avec Ja solennité d’un
harles-Quint convaincu de son infaillibili-
té; il foit chasser hors de ses frontières tous
ceux qui ne croient pas en lui. Il est le
Courtisan-Roi, magnifique et pompeux, qui
île rêve que de somptuosité et d’étiquette, or-
donne les fêtes et les mascarades, réglemente
tjistyle d’une coiffure de dames. Il décore
çe l’Ordre de 1a Croix ceux de ses officiers
ffui excellent à danser le cotillon ; il désire
pansformer Berlin en un Versailles au cé-
rémonial raffiné.
Le monde regarde, se regarde et sourit.
Presto! Le personnage a déjà changé de
casaque.
Voici maintenant le Roi moderne, le Roi
du XIX* siècle. Il traite le passé de bigot, il
élimine du curriculum de l’éducation les
humanités et les classiques, déterminé à
Réaliser avec l’aide du parlementarisme la
plus grosse somme de civilisation indus-
trielle. Il regarde l’usine comme un temple
éî il rêve d’une Allemagne qui travaillerait
énlièrement par l’électricité.
Mais attendez un peu, l’homme descend
de la scène — j’entends de son trône — il
Voyage, il papillonne dans les cours étran-
gères.
Sur la route de Constantinople, à travers
les Dardanelles, à bord de sa flotte, il est
l’artiste qui, en des télégrammes adressés
au chancelier impérial et signés Imperator
Rex, décrit en une langue chargée de ro-
mantisme l’azur du ciel oriental, la lan-
gueur des côtes asiatiques.
Dans le Nord, sur les mers Scandinaves,
au fond des fjords de Norwège, il est mysti-
que, il prêche devant ses marins assem-
blés sur le pont, sur le Néant des projets
humains. *
A son retour de Russie, il est l’étudiant
joyeux qui évoque les temps heureux pas-
sés à Bonn. De la frontière, il écrit une let-
tre en vers funanbulesques au préfet du Pa-
lais de Saint-Pétersbourg pour le remercier
des sandwiches au caviar et au foie gras
tju’il lui prépara pour le voyage.
Eu Angleterre, il se trouve dans un mi-
lieu de luxe et devient dandy. Il a les doigts
chargés de bagues étincelantes, porte un
immense oeillet à la boutonnière de son par-
dessus clair, et flirte avee la verve splen-
dide d’un d’Orsay.
Puis, tout à coup, dans Berlin, au petit
jour, les trompettes sonnent l’alarme, les
fils télégraphiques dé l’Agence Havas vi-
brent. L’Europe effrayée se précipite sur les
journaux, dévore la nouvelle : « La guerre
éclatera au printemps 1 ».. .Quoi ?... Qu’est-
ce ?... Qu’y a-t-il ? C’est seulement l’Em-
pereur d’Allemagne qui est remonté sur
son théâtre — autrement dit sur son trône.
— Quel est cet homme qui se transforme
de la sorte et se multiplie incessamment ?
•se demande le monde intrigué et perplexe.
Quelle chose nouvelle va germer dans cette
lele inquiétante ?
La vérité est que Wilhelm II est devenu
Un problème contemporain et qu’il y a des
théories k sou s «jet sonate il y a des théo-
ries sur le magnétisme, l’influenza ou la
planète Mars.
Après avoir prestement « croqué » son
personnage, tel il apparaît extérieurement,
en ses gestes et ses attitudes, le talent de
Eça de Queiroz va vtenter de pénétrer 1er
mystère de cette mentalité.
Il est intéressant de le suivre dans la
deuxième partie de son étude rigoureuse et
précise. C’est ce que nous ferons en un pro-
chain article,
ALBERT-IIEIUIIMSGHMIDT.
A PROPOS
DE LA SESSION
PARLEMENTAIRE
Le dernier numéro du Rire publie
un dessin spirituel de L. Métivet où
l’on voit une vigoureuse République,
vêtue en troupier et décorée de la mé-
daille militaire, fermer de sa main la
bouche d’un député chevelu, barbu et
ventru ; la légende est tout aussi ex-
pressive que le dessin : a Alil non. ..
la ferme l La séance ne __continuera
pas il.
Ce dessin et cette légende reflètent
l’état d'esprit de beaucoup de gens à
la veille de la session parlementaire,
et nous nous sommes tous rendus plus
ou moins coüpables de quelque appré-
ciation pareillement irrévérencieuse.
Mais, la part une fois faite à l'esprit
satirique qui nous est cher, il importe
que nos légitimes désirs ne prêtent
pas le flanc à un dénigrement systé-
matique da régime parlementaire.
Nous sommes tous d’accord pour
penser que l’heure n’est pas aux pa-
roles, mais aux actes, que les partis
ne comptent pas mais seul le gouver-
nement et que lé seul triomphe à
rechercher dioil l’être sur le théâtre de
la guerre et non sur la scène du
Palais-Bourbon. C’est pourquoi la
session sera brève et, nous Tespérons,
T accord" unanime entre les députés.
Mais Quant à voir d’un mn-wn-U* euil,
comme quelques-uns, la Chambre se
rouvrir, o’est un autre point de vue
que nous ne sauriôns partager ; cette
mauvaise humeur cache je ne sais
quels désirs de voir à jamais fermées
les portes de nos enceintes parlemen-
taires et à jamais suspendu le régime
lui-même. Que notre régime ait eu
ses défauts, e’est trop vrai ^mais Vex-
périence que nous sommes en train de
faire nous guérira de bien des maux
et notre République sortira d’elle-
même de cette crise épurée et assagie
sans qutil soit besoin de l'étouffer
pour cela.
Brous nous félicitons donc de la ren-
trée des Chambres comme de la con-
sécration, sous le joug même de la
discipline rigoureuse que la Républi-
que s’impose, de nos libres institu-
tions, et nous sommes convaincus que
nos représentants sauront manifester
avec dignité, comme dans la mémora-
ble journée du août, Vunanimité de
la nation dans son amour de la pa-
trie, dans sa confiance en l’armée,
dans sa volonté de vaincre et d’instau-
rer en Europe le régime du droit.
DÉPART
de rAntesata iMicta-Hrap
E2:rcr ITALIEJ
On télégraphia de Rome :
Le baron de Macchio, ambassadeur d’An-
triche-Hongrie à Rome, est parti pour Vienne.
Son voyage est exp iqoé officiellement par
des metlis d’ordre personnel. On pense ce-
pendant en Italie qu’il doit avoir des raisons
bien différentes.
Les brnits les pins étranges courent an su-
jet de ce déplacement. Les ans affirment que
le baron de Macchio a terminé sa mission et
qne l’Allemagne prenant la haute main sur
leB affaires diplomatiques dn bloc austro-
allemand, M. de Bülow suffira à cette nou-
velle tâche. Les antres prétendent que M. de
•Macchio va à Vienne chercher des instruc-
tions an sujet de la collaboration étroite des
deux ambassadeurs d'Autriche-Hongrie et
d'Allemagne.
D’antres enfin considèrent comme vrais
les bruits d’après lesquels des divergences de
vues se seraient produites entre l’Antriche,
la Hongrie et l'Allemagne, et ils assurent que
U. de Macchio désire mettre de vive voix le
ministère des affaires étrangères an courant
en ce qni concerne la possibilité d’une en-
tente éventuelle de l’Allemagne et de l’Italie
contre t’Antriche-Hongrie.
Ces brnits, s’ils trouvent peu de crédit dans
les milieux romains, montrent cependant
combien l’opinion italienne est devenue im-
pressionnable depuis l’arrivée de M. de
Bülow.
Vêtements imperméabilisés
M. Escudier, député de la Seine, vient
d’écrire au ministre de la guerre pour lui
demander d’ordonner l’imperméabilisation
immédiate des habillements militaires.
L’Académie des sciences pourrait indiquer
le meiilenr mode d’opération ; l’insertion
d’une clause spéciale dans les cahiers des
charges permettrait d’imposer cette obliga-
tion nouvelle anx fournisseurs, et pour les
vêtements déjà livrés, l'imperméabilisation
pourrait être éxécutéa dans les magasins
centra** oa dans les dépôts:
LA GUERRE
J.-dLO* JOXJ'RIVEB
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 21 décembre, 15 heures.
„ Dans la journée d’hier rien d’impor-
tant à signaler en Belgique. Nous
avons fait toutefois quelques progrès
dans la région de Lombartzyde et
Saint-Georges et au Sud-Est du caba-
ret Korteker (au Sud-Est de Bixschoo-
te). Nous avons occupé quelrues mai-
sons à Zwartelem (au-dessus de Zille-
deke). L’ennemi a bombardé l’hôpital
d’Ypres.
De la Lys à l’Aisne nous avons en-
levé un bois près de la route Aix-Nou-
iettes à Soucbez ; nous occupons ainsi
toute la première ligne de tranchées
allemandes entre cette route et les
premières maisons de Notre-Dame-de-
Lorette (Sud-Ouest de Loos),
L’ennemi a bombardé Arras.
Notre artillerie lourde a fait taire à
diverses reprises l’artillerie ennemie
au Nord de Garnoy (à l’Est d’Albert) ;
elle a bouleversé les tranchées alle-
mandes et culbuté deux pièces d'une
batterie établie près d’Hem (au Sud-
Est de Carnoy)j; elle a pris aussi net-
tement l’avantage sur gl’ Aisne et dans
le secteur de Reims.
En Champagne, dans les régions de
Fresnes, de Pertbes et de Beauséjour,
ainsi que dans l'Argonne, nous avons
réalisé, sur tout le front, des gains
appréciables, particulièrement au
Nord-Est de Beauséjour,où nous avons
conquis douze cents mètres de tran-
chées ennemies.
Nous avons fait exploser dans le
bois de la Grurie quatre sapes minées
et nous nous sommes établis dans les
excavations.
Entre l’Argonne et la Meuse, nous
avons progressé sur tout le front, no-
tamment dans la région de Varennes
où le ruisseau de Gheppes a été dé-
passé de 500 mètres et dans la région
de Gercourt. Béthincourt.
Sur la rive droite de la Meuse nous
avons gagné du terrain sur la Croupe
à deux kilomètres au Nord-Ouest de
Brabant et dans le bois de Consen-
voye ; enfin sur les Hauts de Meuse
nous avons progressé légèrement dans
les bois des Chevaliers au Nord-Est
des forts de Troyon.
Paris, 23 heures.
Les troupes britanniques ont atta-
qué et, dans la matinée, elles avaient
repris la plupart des tranchées per-
dues.
Devant Libons, l’ennemi a prononcé
quatre attaques successives pour re-
prendre les tranchées que nous avions
précédemment conquises dans cette
région. Toutes ont été repoussées.
Nous avons attaqué au Nord-Ouest
de Puisaleine et au Sud de Noyon.
Nous avons pris pied dans les tran-
chées adverses de première ligne et
nous avons progressé dans le bois de
Saint-Mard.
Aucun autre renseignement impor-
tant n’est encore parvenu sur les opé-
rations de la journée.
Official Report of the
French Government
Dec. - 3 p.m.
Nolhing important took place Yesterday
in Belgium. We mado some progress near
I*»mbrirtnydo, Saint-Gosrges, allll lllè "Kof^
teker inn, and we occupied some houses at
Zwartelem.
The foe bombàrded the hospital. at
Ypres.
From the Lys to lhe Aisne we hâve taken
a wood near the road of Aix-Noulettes to
Souche ; we now oceupy ail the german
first line trenches between that road and
the first houses of Notre-Dame-de-Lorette.
The foe bombàrded Arras.
Our heavy artillery silenced repeatedly
the foes guns North of Garnoy, and over-
threw the foes trenches and two guns of à
battery situated near Hem , it also took a
clear advantage on the Aisne and beyond
Reims.
In Champagne in the région of Fresnes,
Perthes and Beauséjour, as well as in the
Argon ne we progressed on the whole front
especially Northeast of Beauséjour where
we took trenches extending over twelve
hundred métrés.
We blew up four mined sapes in the
Grurie wood and we make use of the exca-
vations.Between the Argonne and the Meuse
we progressed on the whole front especial-
ly in tlie Varennes région where we advan-
ced 500 métrés beyond the Gheppes river,
and in the région of Gercourt and Béthih-
court. On the right bank of the Meuse we
gained ground Northwest of Brabant and in
the wood of Consenvoy ; on the Meuse
heights we progressed slightly in the « Che-
valier » woods and North-Ëast of the forts
of Troyon.
COMMUNIQUÉ EUSSE
Petrograd, >21 décembre (officiel).
Dans le Caucase, un combat est engagé
dans la région de Van. Il se développe fa-
vorablement pour nous.
Nous avons repoussé une attaque noc-
turne près d’Alagoez, en infligeant des
pertes sérieuses à l’ennemi.
Petrograd, 21 décembre.
Dans la région de Mlava les Allemands
ont reculé vers le front Lautenburg et Nei-
denburg. Aucun incident notable sur la
rive gauche de la Vistule.
En Galicie l’offensive autrichienne est
définitivement entravée par les Russes,
dont les opérations prennent un caractère
parfaitement favorable. Une des divisions
autrichiennes opérant dans la région de
Doukla a été mise en déroute par une atta-
que à la baïonnette.
L’ennemi a laissé sur le champ de ba-
taille 500 morts, dont dix officiers. Les
Russes ont capturé plus de 1.000 hommes;
Les tentatives de la garnison de Prze-
mysl pour rbmpre le blocus ont été défini-
tivement repoussées. La garnison a subi des
pertes importantes, puis a été rejetée sur
les fortifications de la place.
Promotions de Généraux
Paris, 21 décembre.
Sont promus an grade de général de divi-
sion d’armée active : les généraux Comby,
Blazer, Guignaband, Graziani, Sorbets, Wir-
bel, Haly d’Oissel, Malcor, Alby et Goublet ;
AQ grade d« général de brigade : Lacatte,
Pelletier-de-Woillemont, Chrétien, Riols-de-
FODClare, Devil, Aimé, Brasner-de-Thery, de
Cadoudal, Gouzil, Dodelier. Paillard, Dnmas-
de-Champvailier, Ferrand, Hagaet, Crepey,
Nollet, Faigue, Langrenon,Jul!ien,Larretcbe,
Mazillier, Reymond, Poy Peronx ;
Le général Baquet est nommé en rempla-
cement do générai Sanret, placé sur sa de-
mande par anticipation, pour raisons de
santé, dans ia section de réserve.
La Vente dn Petit Drape an
Paris, 21 décembre.
Le Temps annonce que la vente da petit
drapeau belge a produit à Paris et la ban-
lieue plus de deux cent mille francs.
Le baron Guillaume a visité l’asile Saint-
Snlpice où il a trouvé les réfugiés belges
admirablement traités par les soins des gar-
diens de la paix et leurs temmes.
Une Lettre du premier
Lord de l’Amirauté
Londres 21 décembre.
Le premier lord de l’Amirauté, dans une
lettre de sympathie qu’il adresse au maire
de Scarborough, dit que rien ne prouve pins
pleinement l’efficacité dn blocus naval an-
glais que les haines qui se sont élevées con-
tre l’Angleterre dans les coeurs ennemis.
Quels que puissent être désormais les faits
d’armes de la marine allemande, la stigmate
des tueurs d’enfants de Scarborough, mar-
quera tous les officiers et les hommes de la
• flotte allemande»
Hommage à la Famille royale b§!p
Paris, 21 décembre.
Une délégation, comprenant les présidents
des Conseils mnnicioal de Paris et général
de la Seine, partira demain pour Fûmes
afin de remettre anx jeunes princes et prin-
cesses de la famille royale belge les médailles
que le Conseil municipal a fait frapper à leur
intention, ainsi que les cadeaux de N ël du
Conseil général et de l’Office départemental à
la division de fer belge.
Visite ans Réfugiés Belges
Caen, 21 décembre.
M. Paul Hymans, ministre d’Etat dp Belgi-
que, a apporté à ses compatriotes rexpres-
sion de sympathie et de la sollicitude du
gouvernement belge. II a visité, accomp'agné
du secrétaire général du Calvados et des
sous-préfets de Falaise et de Vire, diverses
communes où ont eu lien des réceptions
émues.
La municipalité de Condé-snr-Noirean a
offert un drjenner an ministre qni est reve-
nu à Caen où il a visité,accompagné dn mai-
re et du général belge Ravet, le dépôt de
convalescents dn Bon-Sauveur et les divers
hôpitaux. Il recevra demain, à l’Hôtel de
Ville, les réiugiés.
On Jour de Pénitsnsa pour les Troupes
allemandes
Amsterdam, 21 décembre.
On télégraphie de Cologne à la Nieuve
Reotterdamsche Courant que l’épiscopat alle-
, manda décidé pour le ÏO janvier prochain
un jour de pénitence pour l’artnée«
IIS flllS lïfilffll
Du 7 au 15 Décembre
Le récit des principaux faits de guerre du
7 an 15 décembre mentionne qn’entre la
mer et l’Oise les attaques allemandes ont
été partout repoussées, étant d’ailienrs mal
soutenues par lenr artillerie.
Au contraire l’infanterie française, prenant
l’offensive, a réussi à progresser snr divers
points, notamment à Vermelles, dont l’oc-
cupation par les troupes françaises à con-
traint l’ennemi à recaler de trois kilomètres.
Sur la ronte de Lille nous avons égale-
ment progressé après avoir fait santer a la
sape les tranchées allemandes.
Contrairement à l’artillerie allemande qni
n’a rénssi qu’à canser des dégâts matériels
sans importance, les batteries françaises ont
affirmé leur supériorité, bouleversant les
tranchées ennemies, gênant les travailleurs
allemands et atteignant les rassemblements
dé troupes.
Malgré les intempéries, le moral des Fran-
çais est parfait. Lear bonne humeur étonne
les prisonniers allemands par le contraste
aveu la lassitude de leurs camarades.
TMSMX G» aitoaMs détruits
Londres, 28 décembre.
Le correspondant du Daily Clironicle, dans
le Nord de la France, dit que la violence
inusitée dn duel d’artillerie a été le prélude
d’un mouvement d’offensive des Français.
En avant d’Arras, les canonniers français
ont lancé sur les batteries ennemies, avec
nne extrême habileté, nne telle ploie d’obus
qn'il n’y eut pas moins de trente-six canons
allemands réduits an silence.
L’infanterie s'avança ensuite.
Après un corps à corps désespéré, elle ga-
gna plnsienrs tranchées.
Une violente charge des cuirassiers fran-
çais cloua sur leurs pièces les artilleurs alle-
mands.
m ■ i ■ ■■■■■■! ■—
L’Autriche voudrait conclure la Paix
AVEC LA SERBIE
On sait que des démarches pressantes ont
été faites par le cabinet de Vienne anpris 4a
gouvernement grec, quelques jours avant la
dernière défaite des Autrichiens en ' Serbie,
poar qne la Grèce intervienne auprès de la
Serbie, et l’amène à conclure la paix séparée
avec l’Autriche.
Des informations de la meilleure source
reçues aujourd’hui fournissent d’intéres-
sants détails sur ces démarches.
Le ministre d’Antriche-Hongrie à Athènes
commmnniqua d’abord les propositions et
desiderata de son gouvernement a M. Politis,
secrétaire général du ministère des aff aires
étrangères. Il eut le lendemain nne longue
conversation avec M. Venizelos, ou’il pria
d’intervenir personnellement auprès du
gouvernement serbe pour l’engager à con-
clure une paix séparée avec l'Autriche et
l’Allemagne.
A cette occasion, le ministre se dit auto-
rise par son gouvernement à déclarer qu’il
n’était pas dans les intentions de l’Autriche
de réduire le territoire serbe et qu’elle se
conteaterait d’occuper un certain nombre de
points stratégiques.
Le ministre laissa clairement entendre qne
si la Serbie acceptait la Droposition que l’Au-
triche priait la Grèce de lui transmettre,
Vienne se désintéresserait des prétentions
bulgares sur la Macédoine.
M Venizelos opposa an refus formel à la
demande du gouvernement autrichien, dont
la teneur a été communiquée au gouverne-
ment de Bucarest.
Un Train allemand détruit par un Aviateur
Londres, 21 décembre.
On télégraphie de la frontière hollandaise
an Daily Express : **“’
« D'après nn message de Wes'cippelle,
village situé près de Zeebrugge, un aviateur
des armées alliées a lancé jeudi nne bombe
sur nn train militaire allemand qui arrivait
de Bruges à Zeebrugge avec des renforts de
marins.
« Une partie du train a été détruite. Il y
a eu 40 tués et 100 blessés. »
L’intronisation du Sultan Hussein
Le Caire, 21 décembre.
A l’issue de la cérémonie d’intronisation
du nouveau sultan d’Egypte, M. Milne Chee-
thamm, haut-commissaire intérimaire, a
remis à Hussein, au nom de son souverain,
les insignes de grand-croix de l’ordre du
Bain.
De son côté, Ruchfli pach, président dn
Conseil, a reçu les insignes de chevalier
grand-croix de l’ordre des Saints-Michel-et-
Georges.
Le Caire. 21 décembre.
Le sultan Hussein, recevant le ministre
de France, l’a prié de remercier M. Poin-
caré et le gouvernement français des com-
pliments qu’ils lui ont adressé.
Les Russes repoussent l'ennemi
Petrograd, 21 décembre.
Le Messager de l'Armée annonce que les
troupes ont forcé l’ennemi à recaler vers
Soldan, dans la région de Miava.
L’action continue sur la rive gauche de la
Vistule. Les efforts des Allemands contre
Bzotira ont échoué.
Sur la rive gauche de la Dounaietz, les
Russes ont rejeté avec de grosses pertes les
Allemands attaquant à la baïonnette le villa-
ge de Roudka. Mille prisonniers ont été faits.
Les Russes ont repoussé à Przemysl ia sor-
tie de la garnison et ont forcé les premiers
barrages de fils de fer ; ils ont pris les ou-
vrages de défense avancés.
En T-U-^caroJ-e
Solia, 21 décembre.
Le trafic des passagers est à nouveau in-
terrompu entre Audrinople et Constanti-
nople,
LA RENTRÉE
DU
Parlement
La Déclaration du Gouvernement
sera lue aujourd'hui
CONSEIL DES MINISTRES
Paris, 21 décembre
Le Conseil des ministres s’est réuni, ce
matin, à l'Elysée, sous ia présidence de M.
Poiocaré.
Il a arrêté les projets à soumettre à la
Chambre des députés, dont un, très sévère,
visant les relations commerciales avec les
sujets ennemis.
M. Viviani a annoncé qn’il ferait demain
à la Chambre une communication.
Le gouvernement déposera son projet do
dooz èraes provisoires, puis les autres pro-
jets dont les Chambres pourront fixer la dis-
cussion au Cours de la session de janvier.
Le Conseil a approuvé les projets permet-
tant de rapporter certains cas de naturalisa-
tions ue sujets appartenant à une puissance
ennemie et édictant des sanctions sévères
contre quiconque violant les prescriptions
gouvernementales, commercera on tentera
de commercer directement on par personne
interposée avec nn sujet ennemi on ses
agents.
Dans les Commissions
Paris, 21 décembre.
La Commission des finances a entendu M.
Viviani sur les allocations aux départements
envahis et M. Aiment sur les douzièmes.
La Commission sénatoriale de l’armés a
entendu M. Millerand.
À la Commission de l’Armée
La Commission de l’armée à la Chambre a
entendu M. Millerand snr la question de
l'armement des troupes, l’entreiien, les
approvisionnements, les munitions. Elle se
montra satisfaite des renseignements qui loi
ont été fournis et des mesures prises.
Elle a approuvé les projets de loi intéres-
sant la défense nationale.
A la Commission dn Budget
La Commission du bnogei a approuvé dé-
finitivement las douzièmes, en mod
millions pour les départements envahis, cm
précisant que o’était un premier crédit pour
les besoins les plus urgents.
Elle vota 14 millions de crédits supplé-
mentaires an budget de 1914.
Paris, Si décembre.
La Commission dn budget a entendu dans
l’après-midi, M. Millerand qui a donné snr
l’état moral et matériel de l’armée, des ren-
seignements dont il se dégage nne impres-
sion réconfortante et rassurante.
M. Millerand a commencé ensuite arec la
Commission, l’examen de diverses questions
loi ayant été posées à la suite de l’étude faite
par la Commission de l’Etat du matériel et
des crédits demandés.
Les Réunions des Groupes
Paris, 21 décembre.
Cinq groupes se sont réunis.
Les Radicaux-Socialistes ont entendu MM.
Malvy et Sarrant sur la situation et ont déci-
dé de voter à l’unanimité, sans débats, tous
les projets dn gouvernement.
Les Républicains de Gauche ont résolu de
ne pas s’associer aux propositions suivantes:
Réunion de la Chambre, Comité secret.
La Commission d’enqoêie sur l’élection da
M. Grousseau à Lille a décidé, en raison des
circonstances, de demander la validation.
A la Commission dé la Mariné Marchandé
La Commission da la marine marchande a
entendu M. Augagneur sur les mesures pri-
ses tant pour la mobilisation des inscrit»
maritimes que pour la sauvegarde de ces
inscrits.
M. Angagnenr a énuméré les détails de la
décis on concernant les risques de guerre
les approvisionnements en charbon, la for-
mation ou le maintien des équipages, le
transport des blessés par mer et les facilités
économiques accordées aux armateurs pool
augmenter le trafic.
II a indiqué les moyens envisagés pour
permettre à notre marine et à nos alliés de
profiter de la dispmtion de la marine alle-
mande, comm** de garder les avantages pro-
pres à la grande et à la petite pêche.
Après nne observàiion de M. Ancei sni
l’intérêt qn’il y aurait à maintenir pour l’em
semble du pays l’écoulement des marchan-
dises débarquées dans les ports, notamment
à Rouen et au Havre, et diverses remarques,
la Commission remercia ie ministre de s ai
soins an sujet de la défense des intérêts éco-
nomiques du pays et des intérêts de la dé-
fens nationale.
L’Impression dans les Couloirs
Paris, 21 décembre.
Des conversations de très nombreux dépu-
tés venus à la Chambre, il se dégage l’im-
pres-ion nette que la séance de demain: attes-
tera à nouveau l’union de tous les partis,
leur confiance absolue dans le triomphe da
droit et de ia justice que défendent la
France et les Alliés.
Environ 200 députés soldats démobilisés
de tous les partis sont unanimement opti-
mistes, admirent absolument l’héroïsme
dont les so dats et leurs chefs font preuve.
Lear rôle se bornera à apporter au gouver-
nement leur vote uniquement destiné à lui
permettre de poursuivre avec toute l’auto-
rité désirable la haute mission lui incom-
bant. Les antres députés qui sont restés du-
rant quatre mois en contact constant avee
les populations qu’ils représentent, notam-
ment ceux des régions envthies, dont plu-
sieurs sont retenns comme otages par les
Allemands, rendent unanimement hommage
à toutes les classes de la société, ainsi qu’à
l’oeuvre accomplie par le gouvernement pour
aider les habitants réfagiés des départements
envahis. .
Certaines erreurs qui se sont produites an
début furent critiquées ; mais l’écho n’en
parviendra pas jusqu’à la tribune afin de
maintenir plus étroits que jamais i’union sa-
crée dont a parlé M. Viviani.
La session comprendra deux séances ;
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