Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-20
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 décembre 1914 20 décembre 1914
Description : 1914/12/20 (A34,N12187). 1914/12/20 (A34,N12187).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172347c
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* Strasnourg.
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Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, - _ „
l’Oise et la Somma ’ 60 ® PT. a » P».
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BR s'abonne également, SAHS FRAIS, dans tons las Banaux a» Costa Ut Front»
Pour nos Frères Belges
Parla ville.anjour’hui.des femmes,desjeu-
nes filles offriront au passantle petit drapeau
aux couleurs belges et tendront l’escarcelle.
Achète le petit drapeau, passant. Arbore-le
à ta boutonnière. Ses couleurs sont glo-
rieuses et chères. Le geste d’hommage à la
nation amie se doublera d’uue bonne
action.
Car la France a besoin de beaucoup d’ar-
gent pour venir plus largement encore au
secours de l’admirable et pauvre Belgique,
cette Belgique qui ne fut jamais aussi
grande que depuis que le Barbare l’a mo-
mentanément réduite à un petit coin de
terre où pour elle se battent des Géants.
Achète le petit drapeau, passant. Il évo-
que les pages les plus douloureuses, les
plus sublimes que rHistoire du monde ait
écrites. Il rappelle des journées d’épou-
vante et d’héroïsme, des larmes de déses-
poir et de souffrance, des larmes de sang.
Il est, ce drapeau, le signal de rallie-
ment d’une Humanité révoltée contre les
horreurs de la sauvagerie, l’emblème d’une
Civilisation qui proteste de toute la véhé-
mence de son indignation, de toute la fer-
ÿeurdesafoi.
Malgré tout, en dépit des excès de la
Force brutale, des vies et des richesses
qu’elle dut lui sacrifier, elle clame plus que
jamais à la face du monde, au seuil de la
Mort, son indéracinable espérance des jus-
tes représailles, sa confiance absolue dans
le jugement réparateur des destinées su-
prêmes. La condamnation s’avance, fatale,
Implacable...
Achète le petit'drapeau, passant 1
La fraternité, qui épure les âmes en leur
faisant mieux sentir les devoirs de la com-
munauté solidaire, veut que chacun vienne
qu secours de l’être qui souffre et lui donne
le gage de son attention.
Les cités qui n’ont connu la guerre que
par lés échos de ses douleurs et les épaves
de ses misères ont plus que d’autres pour
tâche de se porter à l’aide des victimes. Le
sort qui les préserva de la dévastation et de
la ruine leur crée des obligations particu-
lières. G’est une loi humaine, d’équilibre
fet d’harmonie. Elle exige d’elles, spontané-
ment, naturellement, avec tout ce qu'ils
peuvent avoir de chaleur et de délicatesse,
l’appui qui réconforte, la parole qui sou-
tient.
Le Havre doit à ses plus chères, à ses
plus charmantes traditions, d’accomplir ce
geste. La cité tendra aujourd’hui publique-
ment, dans toutds ses classes sociales, la
main cordialement fraternelle à la Belgi-
que. Elle le fera comme un témoignage de
sollicitude pour tant de malheurs immérités,
pour tant de deuils imposés parle respect de
rHonneur, pour tant d’actes d’abnégation, de
courage, d’héroïsme remplis au nom du
Devoir, et aussi, pour la reconnaissance
que notre pays doit à ces héros, illustres et
obscurs, en tête desquels notre souvenir
emu inscrira en lettres d’or les noms du
coi Albert, de ses collaborateurs immé-
diats, ceux du général Léman et des bra-
ves qui firent entrer dans l’histoire immor-
telle l’admirable défense de Liège.
Depuis les quatre mois d’angoisses qui
eparpillèrent au hasard des villes et des rou-
tes tons ces foyers désorganisés, leurs mi-
sères effarées et leurs détresses inquiètes,
que de récits navrants faits de la souffrance
humaine patiemment contenue sont venus
peser sur nos esprits 1
Je sais un mineur de Wasmes, près de
Mons, réfugié au Havre, qui dut à la cu-
riosité de son jeune enfant, de ne pas con-
naître l’épouvantable fin des camarades de
la mine.
Ce jour-là, des troupes anglaises qui
marchaient vers l’ennemi était passées par
le village. Le fait était nouveau ; les pay-
sans, peu au courant des derniers événe-
ments, ne se rendaient pas encore un compte
exact des choses.
Ce défilé imprévu avait l’agrément d’un
spectacle. Et puis les soldats chantaient et
souriaient aux enfants, aux femmes. Ils
avaient fleuri le canon des fUsils.Ils étaient
rayonnants de belle humeur, de résolution,
de jeunesse. La guerre n’était vraiment si
terrible, si proche.
— Un verre de bière soldat, au passage !
Le soir même, ils s’amenaient, les autres,
en flot débordant, dans la grosse voix de
la canonnade, bande de loups altérés de
sang.
Epouvantés, les gens de Wasmes s’étaient
précipités hors des caves, le paquet de
nippes roulé sous le bras. Ils avaient vu
cette chose atroce : les Allemands comblant
le canal de3 cadavres de leurs hommes et
remplaçant le pont sauté par le remblai des
chairs sanglantes.
Ils avaient vu, ces gens de Wasmes,
l’ennemi arrêter les ventilateurs, l’ascen-
seur de la mine, condamner à la plus
terrible des morts les quatre-vingts hommes
réfugiés au fond.
Alors ce fut l’évasion dans les ténèbres,
la fuite affolée devant la marée montante
de feu et de mitraille, la marche incessante
par les chemins de désolation et de misère,
te coucher dans les champs, sous la pluie ;
la traversée des villages déjà déserts et
morts, les enfants qu’on tire par la main,
Jiu’on porte, qui crient leur effroi et leur
aim, ( épouvantable exode sous uu ciel de
cendre, dans la nuit tragique.
Valenciennes, Cambrai. Les trains ne
marchent plus. La route qui gagne Amiens
déroule soixante-quinze kilomètres. Et le
troupeau meurtri, affolé, perdu, le troupeau
Sans but et sans espérance, s’engage sur
l’interminable route, toujours suivi par la
Voix du canon...'
Le pauvre homme, aujourd’hui à l’abri
st, avec les siens, sauvé parmi nous, m’a
raconté tout cela naguère, de cette voix
chantante et douce qu’ont ceux du Nord, et
qui met dans le récit des épreuves la tris-
me berceuse de la mélopées
— Je n’avàis jamais pleuré, Monsieur,
même aux heures mauvaises. J’avais la
force de refouler les larmes. Eli bien, ce
jour-là, je vous l’avoue, devant tant de
misère injuste, tant d’horreur et de souf-
france, comme uu gosse, effondré sur le
talus de la route, de toute la peine de mou
coeur, j’ai pleuré...»
Passant, achète aujourd’hui le petit dra-
peau.
ALBERT-IIERRENSCHMIDT.
LE NOËL
DE NOS SOLDATS
Dans chaque famille on prépare
fiévreusement des envois destinés à
donner à ceux qui combattent au mi-
lieu de toutes les intempéries l’illusion
de Noël. Nos lecteurs savent que le
Comité « Pour nos soldats », qui n'est
qu’une famille havraise agrandie,
s’est occupé avec un zèle tout particu-
lier de ces cadeaux de fête et qu’il a
déjà adressé sur le front plus de deux
mille colis individuels où l’utile se
mêle judicieusement à l’agréable.
Une nouvelle expédition va être faite,
de manière à ce que personne ne soit
oublié ; mais cette fois il s’agit d’un
envoi collectif dont la répartition sera
laissée au soin des commandants d’uni-
tés. Le Comité a préparé de grandes
caisses toutes remplies de mille a gâ-
teries » : chocolat, pâtés truffés, ta-
bac pipes, briquets, jeux de cartes et
autres, papier’ à lettres, crayons,
sifflets, boussoles, etc. , il y a même une
excellente lorgnette. Chaque capitaine
de compagnie pourra se transformer
en véritable « père Noël » l
Toutes ces fantaisies ne font pas
oublier les rigueurs de la saison et un
envoi de nos amis américains qui
vient d’arriver a permis au Comité de
joindre aux caisses préparées d’autres
caisses remplies de lainages et qui
seront sans doute les bien venues com-
me les premières.
Nous aimons à penser que grâce à
l’oeuvre qui mérite si bien son titre
a Pour nos Soldats », aucun soldat
havrais, si déshérité fut-il, ne sera
privé de la modeste joie de Noël qu’ap-
portent ces petits cadeaux « qui entre-
tiennent l’amitié».
LES CLASSES 1915 ET 1916
Dès jeudi, un certain nombre de jeunes
soldats de la classe ISSISont été mis en route.
Ajoutons que, jusqu’à présent, seuls les
hommes de la classe 1915 appartenant au
service armé ont été appelés soas les dra-
peaux.
Les hommes classés dans les services
auxiliaires ontété maintenus provisoirement
dans leurs foyers et ne seront appelés qu’an
fur et à mesure des besoins.
En ce qui concerne la classe 1916, c’est
aujourd’hui dimanche qu’aura lieu l’unique
publication des travaux de recensement de
cette classe, qui sera appelée à passer le
Conseil de révision à partir du lundi 4 jan-
vier.
Conseil des Ministres
Paris, 10 décembre.
Les ministres se sont réunis en Conseil, à
l’Elysée, sous la présidence de M. Poincaré.
Le Conseil s’est occupé de la situation mi-
litaire et diplomatique, et des projets à l’or-
dre du jour à présenter aux Chambres, à
leur rentrée.
M. Augagneur exposera lundi, à la Com-
mission de la marine marchande, convo-
quée, sa demande sur la situation de la ma-
rine marchande.
LES TRAVAUX DE LA CHAMBRE
Paris, 19 décembre.
La prochaine session de la Chambre des
députés comprendra deux séances. Dans la
première, mardi, après 1’ailocntion du pré-
sident, ta Chambre sera saisie des differents
projets urgents dont l’examen sera confié à
la Commission du budget ainsi que les dou-
zièmes provisoires.
La Chambre siégera ensuite dans une séan-
ce non publique en Comité du budget, afin
d’entendre les explications du gouverne-
ment sur certains points concernant les allo-
cations aux familles des mobilises, la cor-
respondance militaire,- le service sanitaire,
les secours aux réfugiés, etc.
Dans la seconde séance de mercredi ou de
jeudi, la Chambre ratifiera sans débat les
fimpositions du gouvernement, et entendra
a déclaration ministérielle.
La procédure parlementaire n’est toutefois
pas encore complètement fixée.
Le Sénat adoptera probablement la môme
méthode.
LES COMMISSIONS
Paris, 19 décembre.
M. Miilerand a fourni à la Commission sé-
natoriale des finances de la guerre, des ex-
plications qui demeurent secrètes. Néan-
moins les commissaires déclarent que le
ministre leur a donne toute confiance.
La Commission da budget a adopté nn
projet de douzièmes provisoires.
Le Bombardement d’àrmentières
Hazebroucx, (9 décembre.
Les Allemands ont bombardé Armentières
d'une façon intensive, dans la nuit du 13 an
14 décembre. 1,300 obus sont tombés sur ia
ville et ont détroit plusieurs tissages, ainsi
qn’on grand nombre de maisons. La popula-
tion évacua hâtivement la ville. On embar-
qua des réfugiés évacués d’Armentières
dans an train à Nieppe, à destination da
Midi»
LA GUERRE
158* ■TOTTT=flVTF’,T7!
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 19 décembre, 15 heures.
En Belgique, nous avons organisé
hier le terrain gagné la veille au Sud
de Dixmude et nous avons poussé
notre front au Sud du cabaret Korte-
ker. Notre avance au Sud d’Ypres a
continué dans un terrain marécageux
très difficile.
De la Lys à l’Oise, nous avons pro-
gressé dans la région de Notre-Dame-
de-Consolation (Sud de la Bassée), de
plus d’un kilomètre, au cours des deux
dernières journées.
Nous avoue également progressé
dans la direction Carency.
Nous avons maintenu à Saint-Lau-
rent et à Blang-y les positions conqui-
ses le 17, malgré de très vives con-
tre-attaques.
Dans la région d’Albert, nous avons
avancé dans la nuit du 17 au 18 et
dans la journée du 18, sous un feu
très violent, et atteint les réseaux de
fils de fer de la seconde ligne de tran-
chées ennemies.
Au Nord de Maricourt, nous avons
dû abandonner une tranchée prise la
veille et incendiée par l’ennemi au
moyen de grenades à main.
Nous avons enlevé plusieurs tran-
chées dans les régions de Mametz et
nous avons repoussé trois violentes
contre-attaques dans la région de Li-
hons.
Dans la région de l’Aisne, combats
d’artillerie.
En Champagne, l’artillerie ennemie
a montré plus d’activité que la veille.
En Argonne, dans le bois de la Gru-
rle, nous avons fait sauter une sape
allemande. L’ennemi, par une attaque
très vive, a réussi à progresser légè-
rement près de Saint-Hubert.
Il est confirmé que sur les Hauts-de-
Meuse, notre tir, réglé par les avions,
a démoli deux batteries lourdes et en
a endommagé une troisième.
De la Meuse aux Vosges, rien à si-
gnaler.
Dans les Vosges, vive fusillade alle-
mande, mais pas d’attaques.
Paris, 23 heures.
En Belgique, dans la région de
Steenstraete, une attaque ennemie a
été repoussée et nous avons fait de
sensibles progrès aux abords du ca-
baret Korteker.
Les troupes britanniques ont perdu
sur la côte de Neuvechatel quelques-
unes des tranchées conquises hier, tan-
dis que le corps indien a progressé de
quelques centaines de mètres vers Ri-
chebourg-L’Avoué.
L’ennemi a montré de l'activité vers
Tbiepval et Lihohs.
Sur ce dernier point, une troupe en-
nemie fut surprise en colonne et litté-
ralement fauchée.
De l’Oise aux Vosges aucun incident
a noter;
Official Report of thé
French Government
Dec. 10th - 3 p. m.
In Belgiam, we hâve organised the
ground gained previously South of Dix-
mude and we pushed forward our front
South of the inn « Korteker ».We continued
our advance South of Ypres in swampy and
difficult ground.
From the Lys to the Oise we progressed
in the région of Notre-Dame-de-Consola-
tion (South of La Bassée) over one kilome-
ter the last tow days.
We hâve also progressed towardsCarency.
In spite of violent counterattacks we Rept
the positions taken on the 17ù» at Saint-
Laurent and Blangy.
In the région of Albert, we advanced du-
ring the night of the 17“" and on the 18“*
under heavy Are and we reached lhe bar-
bed wirfi fonces of the second lino tron-
ches of the foe.
North of Maricourt, we had to abandon
one trench taken the day before ; this trench
has been set one flre by tha enemy by
means of hand grenades.
We hâve taken several trenches in the
Mametz région and we hâve repelled three
violent counterattacks in the région of
Lihons.
In the Aisne région, artillery exchanges.
In Champagne, the foe’s artillery dis-
played more activity than the previous
days.
In the « Grurie », wood we hâve blown
up a german sap. The enemy, after a vio-
lent attack. sucèeeded in progressingslight-
ly near St-Hubert. Confirmation is received
of the destruction of two heavy german
batteries, on the Meuse heights ; a third
one has been damaged.
Nothing to report from the Meuse to the
Vosges. In the Vosges violeût german
flring, without attack.
Chute Mortelle de deux Aviateurs
Paris, 19 décembre.
Un avion, venant d'Issy-les-Moulineaux et
passant an dessus des Abattoirs de Vangi-
rard, ayant toarné comme s’il voulait atter-
rir, accrocha une cheminée en descendant
et tomba sur le pavé. Dans sa chute, le ré-
servoir à l’essence creva, provoquant l’ir-
cendie de l’appareil.
Les deox officiers qni se tronvaient à bord
de l’aéroplane ont été carbonisés.
Les officiers tnés sont le commandant Des-
touebes et le lientenant Rngère, aviateurs
expérimentés de grand méri e ayant rendu
d’importants services sur le front et pour la
réception des appareils.
L’avance des Alliés en Belgique
Londres, 19 décembre.
Le correspondant du Times dit que les
troupes alliées, après une série d’operations
actives le long de la cô'e passèrent Middel-
kerke et chassèrent l’ennemi de nombreuses
tranchées sur la rive droite de l’Yser, les
alliés ayant rompu les lignes allemandes
dans le voisinage de Dixmude.
La Situation en Belgique
Amsterdam, 13 décembre.
Le Telegraaf reçoit avis de rEcluse que la
bataille commue le long de l’Yser.
Les habi^nts d’Ostende non enregistrés
au i« avril dernier ont dû quitter la ville et
sont partis pour Bruges.
Un Zeppelin a survolé hier la Flandre
belge.
Les Allemands pressurent les Belges
Amsterdam. 18 décembre.
Le Telegraaf apprend de Maeseyck, que les
Allemands ont imposé la province de Lim-
bourg d’une contribution de guerre men-
suelle de deux millions de francs.
Un Député au Reichstag
est engagé en France
Paris, 19 décembre.
Le député de Metz au Reichstag, M. Geor
BPS Weill, signalé comme disparu par les
journaux allemands, informe ses amis
d’Alsace-Lorraine, qu’il s’est engagé le 8
août dans l’armée française, et déclare qu'il
a ainsi conscience d'avoir bien rempli son
mandat de député socialiste et de député
»■ ~ee-Lorraine»
Les Landsturm Bavarois
Paris, 19 décembre.
Le Temps apprend de Copenhague que tou-
tes les tronpes des Landsturm bavarois sont
appelées sous les drapeaux.
M. de Bethmann-Holweg
tomberait bientôt malade
Paris, 19 décembre.
C’est nn brnit qn’il ne faut accueillir que
sous réserves, mais qui circule avec persis-
tance à B-rlin et nue signale une dépêché
d’Amsterdam à l’Exchange Telegraph
Les félicitations du kaiser à son chancelier
auraient surtout été inspirées par le désir de
montrer an peuple allemand que tout allait
bien. En réalité, les rapports entre M. de
Bathmano-Hollweg et Guillaume II seraient
si tendus qu’il faudrait s’attendre incessam-
ment à ce que le premier tombât malade
comme un simple de Mol ke. L’amiral von
Tirpitz est, dit-on, le successeur probable.
Explosion d’un train blindé autrichien
Gopenbague, 18 décembre.
Suivant one dépêcbe de Tienne, un long
train blindé autrichien, portant des muni-
tions et des vivres, en route pour Lemberg,
en Galici», a tait explosion dans les Carpa-
thes. On ignore les causes de cette explo-
sion.
HELPtf RUSSIE
Varsovie, 19 décembre.
Une délégation ayant à sa tête le comte
Czetvertinsky a offert un sabre d’or au gé-
néral Rouzski, vainqueur de la Galicie Orien-
tale.
La Faculté de Droit de l’Université de Mos-
cou a élu membres honoraires le roi des
Belges et le généralissime russe.
Les Opérations au Caucase
Petrograd, 19 décembre officiel).
Ou ne signale aucune action importante
snr le front du Caucase.
Petrograd, 19 décembre.
Le tzar a télégraphié au vice-roi du Cau-
case qu’il emporta la meilleure impression
des troupes et l’éclatant sonvenir dela ma-
nifestation de loyauté et d’amour de toutes
les classas de la population
Un coin de la Capitale de la Belgique
Photo ni il Havre au* reM Us*»
Le lAEixListèro de la, G-uerre a-ti Nioe-Havraia
Ml lyfflMIS
L’avance des alliés le long de la côte au-
délà de Nieuport et dans la direction d’Os-
tende a été marquée par une brillante ac-
tion des dragons français coopérant avec
l’infanterie belge.
Les dragons avaient tenté un mouvement
tournant le long du rivage,par Nieuport-ies-
Bains, dans les dunes.
Ce mouvement allait réussir quand sou-
dain les Allemands reçurent des renforts
qui découvrirent la manoeuvre et arrêtèrent
le mouvement d’une aile.
La nuit suivante, la tactique des alliés fut
renouvelée avec des changements essen-
tiels.
Les Allemands, ainsi qu’ils ont coutume
de le faire dans les attaques de nuit, em-
ployèrent leurs « chandelles romaines ».
Mais dans cette circonstance les dragons
en profilèrent en esquivant un champ de
tranchées. Ils tournèrent au galop l’aile
droite de l’eDnemi et celui ci caché dans les
dunes fut cerné sur trois côtés.
Au lever du jour, les Allemands ne pu-
rent se retirer qu’en se mettant à découvert.
Ils préfèrent se rendre, après qu’un de leurs
officiers eut été tué d’un coup de revolver.
Environ 900 hommes turent faits prison-
niers. De ce point l’avance fut poussée avec
vigueur au delà de Nieuport-ies-Bains.
Un combat s’est, d’autre part, déroulé à
Lombaertzyde qui était occupé à la fois par
les Français et les Allemands. Tout'le long
de la côte et dans la région, des patrouilles
des deux partis se sont dépassées souvent à
de grandes distances. E» regagnant leurs
lignes elles se sont souvent trouvées face à
face. Cela a donné l’occasion de maints faits
d’armes individuels et montré la grande su-
périorité des dragons.
La cavalerie allemande a été peu employés
dans ces divers engagements. Il y a lieu de
croire que les uhlans ne se sont pas encore
ressaisis après leurs rudes pertes récentes.
Les déceptions allemandes en Flandre
Amsterdam, 19 décembre.
Un collaborateur du Bcrliner TageblattlsAt
un vif tableau d Js souffrances endurées par
les Allemands le long uü canal de l’Yser.
Sur un terrain que le journaliste allemand
qualifie de « mer de boue », les convois res-
tent enfoncés dans la lange ou les chevaux
s’enfoncent jusqu’au ventre.
Les rives Ouest du canal étant plus éle-
vées que cel'es de i’Est, les tranchées des
alliés sont sèches, tandis que dans celles des
Allemands il y a 30 centimètres d’eau. Ce
serait cette situation qni aurait rendu im-
possibles les progrès des Allemands.
Le correspondant allemand conclut qne
la b «taille des Flandres s’est terminée d’elle-
même et naturellement. De petites collisions
ont encore lien, mais l’artillerie se tait très
souvent des deux côtés pendant tout une
journée.
SERBIE
Nisch, 19 décembre.
Le prince Tronbezkof, nouveau ministre de
Russie, a présenté ses lettres de créance au
prince héritier, en présence de M. Pachitch.
LE PROTECTORAT EGYPTIEN
Londres, 19 décembre (officiel).
Le roi a télégraphié an sultan d’Egyple
ses félicitations et l’assurance de son amitié.
Il t’assure de son appui moral pour la sau-
vegarde, l’iniégrité et l’avenir heureux de
l’Egypte.
Le roi ajoute que le nouveau sultan, qui
dut assumer les responsabilités dans nn mo-
ment grave do la vie nationale de l’Egypte,
saura, avec le concours de ses ministres et
sons le protectorat anglais, vaincre les in-
fl tences cherchant à détruire l’iudépendan
ce, la richesse, le bouheur et la liberté de
l’Egÿpte.
L’Entrevue des trois Rois
Malmoë, 19 décembre.
Dans la matinée, après le service solennel
en l’église Saint-Pierre, les trois rois ont
visité lès écoles et ont été acclamés.
Ce pendant les ministres des affaires étran-
gères des trois puissances étaient assemblés
à la résidence du roi Gustave.
Après le lunch, une conférence réunit les
rois et lenrs ministres, puis les rois ont con-
féré séparément avec lenrs ministres res-
pectifs.
La dernière conférence a réuni les rois,
’curg ministres et les fonctionnaires»
Le Moraioriym des Loyers
Nous avons annoncé la prolongation da
moratorinm des loyers. Voici le texte :
Art. 1". — il est accordé de plein droit, dant
tons les départements, aux locataires présents
sous les drapeaux, un délai de trois mois pour ta
payement des termes de leurs loyers qui, soit par
leur échéance normale; sôit par leur échéance
prorogée par-ies-décret-sdes 14 août, 1« et il sep-
tembre et 27 octobre 1914, deviendront exigibles
à dater du 1" janvier jusqu’au 31 mars 1913 inclu-
sivement.
Sont admises- an bénéfice des dispositions pré-
vues à l’alinéa précédent, les sociétés en nom
cotiectif dont tous.les.associés, et fis sociétés ea
commandite dont tous les' gérants sont présents
sous les drapeaux; " - -
Art, 2. — Itest aecordè aux locataires non pré-
sents sous lpa drapeaux-uj* d#*t de même durée
que celui prévu à l’articléil,,«t pour le payement
des mêmes termes à la coédition qu’ils rentrent
dans les catégUMeséet aprés :
I* Dans les. portions de .territoires énumérée»
au tableau annexé au présent décret, tous les lo-
cataire», quel' qüè soit le montant de leur loyer
2* A Paris,'dans les communes du departement
de la Seine et dans tes communes de Saint-Cloud,
Sèvres et Meudon (Seine-et-Oise), les locataires
dont le loyer annuel est inférieur ou égal à
i,0P0 fr. ;
3* Dans les villes de 100 000 ha liants et au-des-
sus, les locataires dont le loyer annuel est infé-
rieur ou égal à 600 fr. ;
4* Dans les villes dé moins de 100,000 habitant»,
et de plus de 5,000 habitants, les locataires dont
le loyer annuel est inférieur ou égal à 300 fr.
5* Dans les autres communes, tes locataires
dont le loyer annuel est inférieur ou égal i
100 fr.
Toutefois le propriétaire est admis S justifier
devant le juge de paix que son locataire est en
état de payer tout ou partie des termes ainsi pro-
rogés.
Art. 3. — En ce qui concerne les locataires non
présents sous les drapeaux et ne rentrant dans
aucune des catégories visées à l’article 2 ci-dessus
mais admis par les décrété anterieurs à bénéficie!
des prorogations de délai, savoir
!• Les commerçant*, industriels et autre» pa-
ternes, ainsi qu> les non patentés, locataires dans
les territoires énumérés dans la liste annexée a»
décret du 1" septembre 1914. mais ne figurais
plus dans celle annexée au présent décret,
2* Les commerçants, industriels et autres pa-
tentés. locataires dans les territoires autres qui
ceux figurant dans la liste anhexéé au décret «h
!•' septembre '914.
Le payement des loyers est réglée de la façai
suivante.
а) Pour les termes venant è échéance entiv
le 1« janvier etle3i mars <913 inclusivement
une prorogation ne dépassant as trois mois es
accordée, sous réserve par te loaataire de faire
une déclaration qu’il est hors d’état da payer ton!
ou partie desdits termes.
Celte déclaration est faite an greffe de la jus-
tice de paix où elle est consignée sur un regis-
tre ; il en est délivré récépissé.
Elle doit être effectuée au plus tard la veille da
jour où le payement devrait avoir lieu. Le pro-
priétaire en est avisé par les soins du greffier m
moyen d’une lettre recommandée avec avis d»
réception. “Hfei
An eas où le propriétaire veut contester cette
déclaration, il cite le locataire devant le juge de
paix. Le locataire doit présenter toutes preuves i
l’appui de sa déclaration.
б) Pour les termes échus qui, ayant bénéficié
de prorogation, deviendront exigibles entre te
1« janvier et le 31 mars «915 inclusivement, H
est accordé une nouvelle prorogation de trois
mois.
Toutefois, le propriétaire est admis a justifier
devant le juge de pai, que son locataire est ea
état de payer tout ou partie des termes ainsi
prorogés.
Art. 4. - En ce qui concerne les locataires vi-
sés aux articles t. 2 et 3 ci-dessus, es congés,
les baux prenant fi sans coogé, ainsi que les
nouvelles locations, sont régis par les disposi
tions suivantes :
1* Est susnendu pour une période de trots
mois, sous les conditions et réserves déterminée*
par l’article 3 du décret du 27 septembre 1914,
l’effet des congés qui, normalement ou par suite
de prorogations résultant des décrets antérieure
se produira entre le 1" janvier et le 31 mars *9is
inclusivement ;
2* Sont prorogés pour une période de trois
mois, sous les conditions et réserves détermi-
nées par l’article 3 du décret du 27 septembre
1914, les baux prenant fin sans congé qui, norma-
lement ou par suite de prorogations résultant des
décrets antérieurs, viennent a expiration entre le
!•» janvier et le 3.1 mars 1915 inclusivement ;
3» Si les locaux ayant fait l’objet des suspon-
sions de congés on de prorogations de bail vi-
sées aux numéros 1 et 2 ci-dessua sont ou demeu-
rent reloués an profit d’un tiers, le point de dé-
part de cette relocstton est ajourné d’uné perioda
de trois mois sauf accord contraire entre les par-
ties ; -
4° Lorsqu’un locataire a conclu une nouvelle
location et s’il jouit, pour son ancienne loeatioB,
de la suspension de congé prévue par le numéro
!• ci-dessus, il ne peut être asireint au payement
de la nouvelle location, tant que l’entrée en jouis
sance n’a pas eu lieu. Toute fus, le propriétaire a
la faculté de demander au juge de paix la résilia-
tion de la nouvelle location.
Art. 5. — Les règles établies par tes articles 1 i
& s’appliquent sous les mêmes conditions etréser
ves. aux locataires en garni.
Art. 6. — Les contestations auxquelles pent
donner lieu inapplication du présent décret sont
de ia c mpétence du juge de paix du canton où
est situé rimmeuble loué et sont régies par les
dispositions de l’article 6 du décret du i» septem-
bre 4914
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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35, Rue Fontenelle, 85
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Téléphone t 14.SO
Secrétaire Général : TH. VALLES
Rédaction, 35, ru« Fontanelle - Tél. 7.60
AJfiyOBfCEIS
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* Strasnourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, plae-ue R Bourse, est
A PARIS ! seule chargée de ree«vOïr les Annonces pour
( le Journal-
L» PETIT Hi VRE est désltrna pour la* Annonçât Judiciaires et ligules
ABONNEMENTS TBOIS UOH| SIX MOU (IKA*
Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, - _ „
l’Oise et la Somma ’ 60 ® PT. a » P».
Autres Départements a rr « y t
Union Postale to » 20 pr ,
BR s'abonne également, SAHS FRAIS, dans tons las Banaux a» Costa Ut Front»
Pour nos Frères Belges
Parla ville.anjour’hui.des femmes,desjeu-
nes filles offriront au passantle petit drapeau
aux couleurs belges et tendront l’escarcelle.
Achète le petit drapeau, passant. Arbore-le
à ta boutonnière. Ses couleurs sont glo-
rieuses et chères. Le geste d’hommage à la
nation amie se doublera d’uue bonne
action.
Car la France a besoin de beaucoup d’ar-
gent pour venir plus largement encore au
secours de l’admirable et pauvre Belgique,
cette Belgique qui ne fut jamais aussi
grande que depuis que le Barbare l’a mo-
mentanément réduite à un petit coin de
terre où pour elle se battent des Géants.
Achète le petit drapeau, passant. Il évo-
que les pages les plus douloureuses, les
plus sublimes que rHistoire du monde ait
écrites. Il rappelle des journées d’épou-
vante et d’héroïsme, des larmes de déses-
poir et de souffrance, des larmes de sang.
Il est, ce drapeau, le signal de rallie-
ment d’une Humanité révoltée contre les
horreurs de la sauvagerie, l’emblème d’une
Civilisation qui proteste de toute la véhé-
mence de son indignation, de toute la fer-
ÿeurdesafoi.
Malgré tout, en dépit des excès de la
Force brutale, des vies et des richesses
qu’elle dut lui sacrifier, elle clame plus que
jamais à la face du monde, au seuil de la
Mort, son indéracinable espérance des jus-
tes représailles, sa confiance absolue dans
le jugement réparateur des destinées su-
prêmes. La condamnation s’avance, fatale,
Implacable...
Achète le petit'drapeau, passant 1
La fraternité, qui épure les âmes en leur
faisant mieux sentir les devoirs de la com-
munauté solidaire, veut que chacun vienne
qu secours de l’être qui souffre et lui donne
le gage de son attention.
Les cités qui n’ont connu la guerre que
par lés échos de ses douleurs et les épaves
de ses misères ont plus que d’autres pour
tâche de se porter à l’aide des victimes. Le
sort qui les préserva de la dévastation et de
la ruine leur crée des obligations particu-
lières. G’est une loi humaine, d’équilibre
fet d’harmonie. Elle exige d’elles, spontané-
ment, naturellement, avec tout ce qu'ils
peuvent avoir de chaleur et de délicatesse,
l’appui qui réconforte, la parole qui sou-
tient.
Le Havre doit à ses plus chères, à ses
plus charmantes traditions, d’accomplir ce
geste. La cité tendra aujourd’hui publique-
ment, dans toutds ses classes sociales, la
main cordialement fraternelle à la Belgi-
que. Elle le fera comme un témoignage de
sollicitude pour tant de malheurs immérités,
pour tant de deuils imposés parle respect de
rHonneur, pour tant d’actes d’abnégation, de
courage, d’héroïsme remplis au nom du
Devoir, et aussi, pour la reconnaissance
que notre pays doit à ces héros, illustres et
obscurs, en tête desquels notre souvenir
emu inscrira en lettres d’or les noms du
coi Albert, de ses collaborateurs immé-
diats, ceux du général Léman et des bra-
ves qui firent entrer dans l’histoire immor-
telle l’admirable défense de Liège.
Depuis les quatre mois d’angoisses qui
eparpillèrent au hasard des villes et des rou-
tes tons ces foyers désorganisés, leurs mi-
sères effarées et leurs détresses inquiètes,
que de récits navrants faits de la souffrance
humaine patiemment contenue sont venus
peser sur nos esprits 1
Je sais un mineur de Wasmes, près de
Mons, réfugié au Havre, qui dut à la cu-
riosité de son jeune enfant, de ne pas con-
naître l’épouvantable fin des camarades de
la mine.
Ce jour-là, des troupes anglaises qui
marchaient vers l’ennemi était passées par
le village. Le fait était nouveau ; les pay-
sans, peu au courant des derniers événe-
ments, ne se rendaient pas encore un compte
exact des choses.
Ce défilé imprévu avait l’agrément d’un
spectacle. Et puis les soldats chantaient et
souriaient aux enfants, aux femmes. Ils
avaient fleuri le canon des fUsils.Ils étaient
rayonnants de belle humeur, de résolution,
de jeunesse. La guerre n’était vraiment si
terrible, si proche.
— Un verre de bière soldat, au passage !
Le soir même, ils s’amenaient, les autres,
en flot débordant, dans la grosse voix de
la canonnade, bande de loups altérés de
sang.
Epouvantés, les gens de Wasmes s’étaient
précipités hors des caves, le paquet de
nippes roulé sous le bras. Ils avaient vu
cette chose atroce : les Allemands comblant
le canal de3 cadavres de leurs hommes et
remplaçant le pont sauté par le remblai des
chairs sanglantes.
Ils avaient vu, ces gens de Wasmes,
l’ennemi arrêter les ventilateurs, l’ascen-
seur de la mine, condamner à la plus
terrible des morts les quatre-vingts hommes
réfugiés au fond.
Alors ce fut l’évasion dans les ténèbres,
la fuite affolée devant la marée montante
de feu et de mitraille, la marche incessante
par les chemins de désolation et de misère,
te coucher dans les champs, sous la pluie ;
la traversée des villages déjà déserts et
morts, les enfants qu’on tire par la main,
Jiu’on porte, qui crient leur effroi et leur
aim, ( épouvantable exode sous uu ciel de
cendre, dans la nuit tragique.
Valenciennes, Cambrai. Les trains ne
marchent plus. La route qui gagne Amiens
déroule soixante-quinze kilomètres. Et le
troupeau meurtri, affolé, perdu, le troupeau
Sans but et sans espérance, s’engage sur
l’interminable route, toujours suivi par la
Voix du canon...'
Le pauvre homme, aujourd’hui à l’abri
st, avec les siens, sauvé parmi nous, m’a
raconté tout cela naguère, de cette voix
chantante et douce qu’ont ceux du Nord, et
qui met dans le récit des épreuves la tris-
me berceuse de la mélopées
— Je n’avàis jamais pleuré, Monsieur,
même aux heures mauvaises. J’avais la
force de refouler les larmes. Eli bien, ce
jour-là, je vous l’avoue, devant tant de
misère injuste, tant d’horreur et de souf-
france, comme uu gosse, effondré sur le
talus de la route, de toute la peine de mou
coeur, j’ai pleuré...»
Passant, achète aujourd’hui le petit dra-
peau.
ALBERT-IIERRENSCHMIDT.
LE NOËL
DE NOS SOLDATS
Dans chaque famille on prépare
fiévreusement des envois destinés à
donner à ceux qui combattent au mi-
lieu de toutes les intempéries l’illusion
de Noël. Nos lecteurs savent que le
Comité « Pour nos soldats », qui n'est
qu’une famille havraise agrandie,
s’est occupé avec un zèle tout particu-
lier de ces cadeaux de fête et qu’il a
déjà adressé sur le front plus de deux
mille colis individuels où l’utile se
mêle judicieusement à l’agréable.
Une nouvelle expédition va être faite,
de manière à ce que personne ne soit
oublié ; mais cette fois il s’agit d’un
envoi collectif dont la répartition sera
laissée au soin des commandants d’uni-
tés. Le Comité a préparé de grandes
caisses toutes remplies de mille a gâ-
teries » : chocolat, pâtés truffés, ta-
bac pipes, briquets, jeux de cartes et
autres, papier’ à lettres, crayons,
sifflets, boussoles, etc. , il y a même une
excellente lorgnette. Chaque capitaine
de compagnie pourra se transformer
en véritable « père Noël » l
Toutes ces fantaisies ne font pas
oublier les rigueurs de la saison et un
envoi de nos amis américains qui
vient d’arriver a permis au Comité de
joindre aux caisses préparées d’autres
caisses remplies de lainages et qui
seront sans doute les bien venues com-
me les premières.
Nous aimons à penser que grâce à
l’oeuvre qui mérite si bien son titre
a Pour nos Soldats », aucun soldat
havrais, si déshérité fut-il, ne sera
privé de la modeste joie de Noël qu’ap-
portent ces petits cadeaux « qui entre-
tiennent l’amitié».
LES CLASSES 1915 ET 1916
Dès jeudi, un certain nombre de jeunes
soldats de la classe ISSISont été mis en route.
Ajoutons que, jusqu’à présent, seuls les
hommes de la classe 1915 appartenant au
service armé ont été appelés soas les dra-
peaux.
Les hommes classés dans les services
auxiliaires ontété maintenus provisoirement
dans leurs foyers et ne seront appelés qu’an
fur et à mesure des besoins.
En ce qui concerne la classe 1916, c’est
aujourd’hui dimanche qu’aura lieu l’unique
publication des travaux de recensement de
cette classe, qui sera appelée à passer le
Conseil de révision à partir du lundi 4 jan-
vier.
Conseil des Ministres
Paris, 10 décembre.
Les ministres se sont réunis en Conseil, à
l’Elysée, sous la présidence de M. Poincaré.
Le Conseil s’est occupé de la situation mi-
litaire et diplomatique, et des projets à l’or-
dre du jour à présenter aux Chambres, à
leur rentrée.
M. Augagneur exposera lundi, à la Com-
mission de la marine marchande, convo-
quée, sa demande sur la situation de la ma-
rine marchande.
LES TRAVAUX DE LA CHAMBRE
Paris, 19 décembre.
La prochaine session de la Chambre des
députés comprendra deux séances. Dans la
première, mardi, après 1’ailocntion du pré-
sident, ta Chambre sera saisie des differents
projets urgents dont l’examen sera confié à
la Commission du budget ainsi que les dou-
zièmes provisoires.
La Chambre siégera ensuite dans une séan-
ce non publique en Comité du budget, afin
d’entendre les explications du gouverne-
ment sur certains points concernant les allo-
cations aux familles des mobilises, la cor-
respondance militaire,- le service sanitaire,
les secours aux réfugiés, etc.
Dans la seconde séance de mercredi ou de
jeudi, la Chambre ratifiera sans débat les
fimpositions du gouvernement, et entendra
a déclaration ministérielle.
La procédure parlementaire n’est toutefois
pas encore complètement fixée.
Le Sénat adoptera probablement la môme
méthode.
LES COMMISSIONS
Paris, 19 décembre.
M. Miilerand a fourni à la Commission sé-
natoriale des finances de la guerre, des ex-
plications qui demeurent secrètes. Néan-
moins les commissaires déclarent que le
ministre leur a donne toute confiance.
La Commission da budget a adopté nn
projet de douzièmes provisoires.
Le Bombardement d’àrmentières
Hazebroucx, (9 décembre.
Les Allemands ont bombardé Armentières
d'une façon intensive, dans la nuit du 13 an
14 décembre. 1,300 obus sont tombés sur ia
ville et ont détroit plusieurs tissages, ainsi
qn’on grand nombre de maisons. La popula-
tion évacua hâtivement la ville. On embar-
qua des réfugiés évacués d’Armentières
dans an train à Nieppe, à destination da
Midi»
LA GUERRE
158* ■TOTTT=flVTF’,T7!
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 19 décembre, 15 heures.
En Belgique, nous avons organisé
hier le terrain gagné la veille au Sud
de Dixmude et nous avons poussé
notre front au Sud du cabaret Korte-
ker. Notre avance au Sud d’Ypres a
continué dans un terrain marécageux
très difficile.
De la Lys à l’Oise, nous avons pro-
gressé dans la région de Notre-Dame-
de-Consolation (Sud de la Bassée), de
plus d’un kilomètre, au cours des deux
dernières journées.
Nous avoue également progressé
dans la direction Carency.
Nous avons maintenu à Saint-Lau-
rent et à Blang-y les positions conqui-
ses le 17, malgré de très vives con-
tre-attaques.
Dans la région d’Albert, nous avons
avancé dans la nuit du 17 au 18 et
dans la journée du 18, sous un feu
très violent, et atteint les réseaux de
fils de fer de la seconde ligne de tran-
chées ennemies.
Au Nord de Maricourt, nous avons
dû abandonner une tranchée prise la
veille et incendiée par l’ennemi au
moyen de grenades à main.
Nous avons enlevé plusieurs tran-
chées dans les régions de Mametz et
nous avons repoussé trois violentes
contre-attaques dans la région de Li-
hons.
Dans la région de l’Aisne, combats
d’artillerie.
En Champagne, l’artillerie ennemie
a montré plus d’activité que la veille.
En Argonne, dans le bois de la Gru-
rle, nous avons fait sauter une sape
allemande. L’ennemi, par une attaque
très vive, a réussi à progresser légè-
rement près de Saint-Hubert.
Il est confirmé que sur les Hauts-de-
Meuse, notre tir, réglé par les avions,
a démoli deux batteries lourdes et en
a endommagé une troisième.
De la Meuse aux Vosges, rien à si-
gnaler.
Dans les Vosges, vive fusillade alle-
mande, mais pas d’attaques.
Paris, 23 heures.
En Belgique, dans la région de
Steenstraete, une attaque ennemie a
été repoussée et nous avons fait de
sensibles progrès aux abords du ca-
baret Korteker.
Les troupes britanniques ont perdu
sur la côte de Neuvechatel quelques-
unes des tranchées conquises hier, tan-
dis que le corps indien a progressé de
quelques centaines de mètres vers Ri-
chebourg-L’Avoué.
L’ennemi a montré de l'activité vers
Tbiepval et Lihohs.
Sur ce dernier point, une troupe en-
nemie fut surprise en colonne et litté-
ralement fauchée.
De l’Oise aux Vosges aucun incident
a noter;
Official Report of thé
French Government
Dec. 10th - 3 p. m.
In Belgiam, we hâve organised the
ground gained previously South of Dix-
mude and we pushed forward our front
South of the inn « Korteker ».We continued
our advance South of Ypres in swampy and
difficult ground.
From the Lys to the Oise we progressed
in the région of Notre-Dame-de-Consola-
tion (South of La Bassée) over one kilome-
ter the last tow days.
We hâve also progressed towardsCarency.
In spite of violent counterattacks we Rept
the positions taken on the 17ù» at Saint-
Laurent and Blangy.
In the région of Albert, we advanced du-
ring the night of the 17“" and on the 18“*
under heavy Are and we reached lhe bar-
bed wirfi fonces of the second lino tron-
ches of the foe.
North of Maricourt, we had to abandon
one trench taken the day before ; this trench
has been set one flre by tha enemy by
means of hand grenades.
We hâve taken several trenches in the
Mametz région and we hâve repelled three
violent counterattacks in the région of
Lihons.
In the Aisne région, artillery exchanges.
In Champagne, the foe’s artillery dis-
played more activity than the previous
days.
In the « Grurie », wood we hâve blown
up a german sap. The enemy, after a vio-
lent attack. sucèeeded in progressingslight-
ly near St-Hubert. Confirmation is received
of the destruction of two heavy german
batteries, on the Meuse heights ; a third
one has been damaged.
Nothing to report from the Meuse to the
Vosges. In the Vosges violeût german
flring, without attack.
Chute Mortelle de deux Aviateurs
Paris, 19 décembre.
Un avion, venant d'Issy-les-Moulineaux et
passant an dessus des Abattoirs de Vangi-
rard, ayant toarné comme s’il voulait atter-
rir, accrocha une cheminée en descendant
et tomba sur le pavé. Dans sa chute, le ré-
servoir à l’essence creva, provoquant l’ir-
cendie de l’appareil.
Les deox officiers qni se tronvaient à bord
de l’aéroplane ont été carbonisés.
Les officiers tnés sont le commandant Des-
touebes et le lientenant Rngère, aviateurs
expérimentés de grand méri e ayant rendu
d’importants services sur le front et pour la
réception des appareils.
L’avance des Alliés en Belgique
Londres, 19 décembre.
Le correspondant du Times dit que les
troupes alliées, après une série d’operations
actives le long de la cô'e passèrent Middel-
kerke et chassèrent l’ennemi de nombreuses
tranchées sur la rive droite de l’Yser, les
alliés ayant rompu les lignes allemandes
dans le voisinage de Dixmude.
La Situation en Belgique
Amsterdam, 13 décembre.
Le Telegraaf reçoit avis de rEcluse que la
bataille commue le long de l’Yser.
Les habi^nts d’Ostende non enregistrés
au i« avril dernier ont dû quitter la ville et
sont partis pour Bruges.
Un Zeppelin a survolé hier la Flandre
belge.
Les Allemands pressurent les Belges
Amsterdam. 18 décembre.
Le Telegraaf apprend de Maeseyck, que les
Allemands ont imposé la province de Lim-
bourg d’une contribution de guerre men-
suelle de deux millions de francs.
Un Député au Reichstag
est engagé en France
Paris, 19 décembre.
Le député de Metz au Reichstag, M. Geor
BPS Weill, signalé comme disparu par les
journaux allemands, informe ses amis
d’Alsace-Lorraine, qu’il s’est engagé le 8
août dans l’armée française, et déclare qu'il
a ainsi conscience d'avoir bien rempli son
mandat de député socialiste et de député
»■ ~ee-Lorraine»
Les Landsturm Bavarois
Paris, 19 décembre.
Le Temps apprend de Copenhague que tou-
tes les tronpes des Landsturm bavarois sont
appelées sous les drapeaux.
M. de Bethmann-Holweg
tomberait bientôt malade
Paris, 19 décembre.
C’est nn brnit qn’il ne faut accueillir que
sous réserves, mais qui circule avec persis-
tance à B-rlin et nue signale une dépêché
d’Amsterdam à l’Exchange Telegraph
Les félicitations du kaiser à son chancelier
auraient surtout été inspirées par le désir de
montrer an peuple allemand que tout allait
bien. En réalité, les rapports entre M. de
Bathmano-Hollweg et Guillaume II seraient
si tendus qu’il faudrait s’attendre incessam-
ment à ce que le premier tombât malade
comme un simple de Mol ke. L’amiral von
Tirpitz est, dit-on, le successeur probable.
Explosion d’un train blindé autrichien
Gopenbague, 18 décembre.
Suivant one dépêcbe de Tienne, un long
train blindé autrichien, portant des muni-
tions et des vivres, en route pour Lemberg,
en Galici», a tait explosion dans les Carpa-
thes. On ignore les causes de cette explo-
sion.
HELPtf RUSSIE
Varsovie, 19 décembre.
Une délégation ayant à sa tête le comte
Czetvertinsky a offert un sabre d’or au gé-
néral Rouzski, vainqueur de la Galicie Orien-
tale.
La Faculté de Droit de l’Université de Mos-
cou a élu membres honoraires le roi des
Belges et le généralissime russe.
Les Opérations au Caucase
Petrograd, 19 décembre officiel).
Ou ne signale aucune action importante
snr le front du Caucase.
Petrograd, 19 décembre.
Le tzar a télégraphié au vice-roi du Cau-
case qu’il emporta la meilleure impression
des troupes et l’éclatant sonvenir dela ma-
nifestation de loyauté et d’amour de toutes
les classas de la population
Un coin de la Capitale de la Belgique
Photo ni il Havre au* reM Us*»
Le lAEixListèro de la, G-uerre a-ti Nioe-Havraia
Ml lyfflMIS
L’avance des alliés le long de la côte au-
délà de Nieuport et dans la direction d’Os-
tende a été marquée par une brillante ac-
tion des dragons français coopérant avec
l’infanterie belge.
Les dragons avaient tenté un mouvement
tournant le long du rivage,par Nieuport-ies-
Bains, dans les dunes.
Ce mouvement allait réussir quand sou-
dain les Allemands reçurent des renforts
qui découvrirent la manoeuvre et arrêtèrent
le mouvement d’une aile.
La nuit suivante, la tactique des alliés fut
renouvelée avec des changements essen-
tiels.
Les Allemands, ainsi qu’ils ont coutume
de le faire dans les attaques de nuit, em-
ployèrent leurs « chandelles romaines ».
Mais dans cette circonstance les dragons
en profilèrent en esquivant un champ de
tranchées. Ils tournèrent au galop l’aile
droite de l’eDnemi et celui ci caché dans les
dunes fut cerné sur trois côtés.
Au lever du jour, les Allemands ne pu-
rent se retirer qu’en se mettant à découvert.
Ils préfèrent se rendre, après qu’un de leurs
officiers eut été tué d’un coup de revolver.
Environ 900 hommes turent faits prison-
niers. De ce point l’avance fut poussée avec
vigueur au delà de Nieuport-ies-Bains.
Un combat s’est, d’autre part, déroulé à
Lombaertzyde qui était occupé à la fois par
les Français et les Allemands. Tout'le long
de la côte et dans la région, des patrouilles
des deux partis se sont dépassées souvent à
de grandes distances. E» regagnant leurs
lignes elles se sont souvent trouvées face à
face. Cela a donné l’occasion de maints faits
d’armes individuels et montré la grande su-
périorité des dragons.
La cavalerie allemande a été peu employés
dans ces divers engagements. Il y a lieu de
croire que les uhlans ne se sont pas encore
ressaisis après leurs rudes pertes récentes.
Les déceptions allemandes en Flandre
Amsterdam, 19 décembre.
Un collaborateur du Bcrliner TageblattlsAt
un vif tableau d Js souffrances endurées par
les Allemands le long uü canal de l’Yser.
Sur un terrain que le journaliste allemand
qualifie de « mer de boue », les convois res-
tent enfoncés dans la lange ou les chevaux
s’enfoncent jusqu’au ventre.
Les rives Ouest du canal étant plus éle-
vées que cel'es de i’Est, les tranchées des
alliés sont sèches, tandis que dans celles des
Allemands il y a 30 centimètres d’eau. Ce
serait cette situation qni aurait rendu im-
possibles les progrès des Allemands.
Le correspondant allemand conclut qne
la b «taille des Flandres s’est terminée d’elle-
même et naturellement. De petites collisions
ont encore lien, mais l’artillerie se tait très
souvent des deux côtés pendant tout une
journée.
SERBIE
Nisch, 19 décembre.
Le prince Tronbezkof, nouveau ministre de
Russie, a présenté ses lettres de créance au
prince héritier, en présence de M. Pachitch.
LE PROTECTORAT EGYPTIEN
Londres, 19 décembre (officiel).
Le roi a télégraphié an sultan d’Egyple
ses félicitations et l’assurance de son amitié.
Il t’assure de son appui moral pour la sau-
vegarde, l’iniégrité et l’avenir heureux de
l’Egypte.
Le roi ajoute que le nouveau sultan, qui
dut assumer les responsabilités dans nn mo-
ment grave do la vie nationale de l’Egypte,
saura, avec le concours de ses ministres et
sons le protectorat anglais, vaincre les in-
fl tences cherchant à détruire l’iudépendan
ce, la richesse, le bouheur et la liberté de
l’Egÿpte.
L’Entrevue des trois Rois
Malmoë, 19 décembre.
Dans la matinée, après le service solennel
en l’église Saint-Pierre, les trois rois ont
visité lès écoles et ont été acclamés.
Ce pendant les ministres des affaires étran-
gères des trois puissances étaient assemblés
à la résidence du roi Gustave.
Après le lunch, une conférence réunit les
rois et lenrs ministres, puis les rois ont con-
féré séparément avec lenrs ministres res-
pectifs.
La dernière conférence a réuni les rois,
’curg ministres et les fonctionnaires»
Le Moraioriym des Loyers
Nous avons annoncé la prolongation da
moratorinm des loyers. Voici le texte :
Art. 1". — il est accordé de plein droit, dant
tons les départements, aux locataires présents
sous les drapeaux, un délai de trois mois pour ta
payement des termes de leurs loyers qui, soit par
leur échéance normale; sôit par leur échéance
prorogée par-ies-décret-sdes 14 août, 1« et il sep-
tembre et 27 octobre 1914, deviendront exigibles
à dater du 1" janvier jusqu’au 31 mars 1913 inclu-
sivement.
Sont admises- an bénéfice des dispositions pré-
vues à l’alinéa précédent, les sociétés en nom
cotiectif dont tous.les.associés, et fis sociétés ea
commandite dont tous les' gérants sont présents
sous les drapeaux; " - -
Art, 2. — Itest aecordè aux locataires non pré-
sents sous lpa drapeaux-uj* d#*t de même durée
que celui prévu à l’articléil,,«t pour le payement
des mêmes termes à la coédition qu’ils rentrent
dans les catégUMeséet aprés :
I* Dans les. portions de .territoires énumérée»
au tableau annexé au présent décret, tous les lo-
cataire», quel' qüè soit le montant de leur loyer
2* A Paris,'dans les communes du departement
de la Seine et dans tes communes de Saint-Cloud,
Sèvres et Meudon (Seine-et-Oise), les locataires
dont le loyer annuel est inférieur ou égal à
i,0P0 fr. ;
3* Dans les villes de 100 000 ha liants et au-des-
sus, les locataires dont le loyer annuel est infé-
rieur ou égal à 600 fr. ;
4* Dans les villes dé moins de 100,000 habitant»,
et de plus de 5,000 habitants, les locataires dont
le loyer annuel est inférieur ou égal à 300 fr.
5* Dans les autres communes, tes locataires
dont le loyer annuel est inférieur ou égal i
100 fr.
Toutefois le propriétaire est admis S justifier
devant le juge de paix que son locataire est en
état de payer tout ou partie des termes ainsi pro-
rogés.
Art. 3. — En ce qui concerne les locataires non
présents sous les drapeaux et ne rentrant dans
aucune des catégories visées à l’article 2 ci-dessus
mais admis par les décrété anterieurs à bénéficie!
des prorogations de délai, savoir
!• Les commerçant*, industriels et autre» pa-
ternes, ainsi qu> les non patentés, locataires dans
les territoires énumérés dans la liste annexée a»
décret du 1" septembre 1914. mais ne figurais
plus dans celle annexée au présent décret,
2* Les commerçants, industriels et autres pa-
tentés. locataires dans les territoires autres qui
ceux figurant dans la liste anhexéé au décret «h
!•' septembre '914.
Le payement des loyers est réglée de la façai
suivante.
а) Pour les termes venant è échéance entiv
le 1« janvier etle3i mars <913 inclusivement
une prorogation ne dépassant as trois mois es
accordée, sous réserve par te loaataire de faire
une déclaration qu’il est hors d’état da payer ton!
ou partie desdits termes.
Celte déclaration est faite an greffe de la jus-
tice de paix où elle est consignée sur un regis-
tre ; il en est délivré récépissé.
Elle doit être effectuée au plus tard la veille da
jour où le payement devrait avoir lieu. Le pro-
priétaire en est avisé par les soins du greffier m
moyen d’une lettre recommandée avec avis d»
réception. “Hfei
An eas où le propriétaire veut contester cette
déclaration, il cite le locataire devant le juge de
paix. Le locataire doit présenter toutes preuves i
l’appui de sa déclaration.
б) Pour les termes échus qui, ayant bénéficié
de prorogation, deviendront exigibles entre te
1« janvier et le 31 mars «915 inclusivement, H
est accordé une nouvelle prorogation de trois
mois.
Toutefois, le propriétaire est admis a justifier
devant le juge de pai, que son locataire est ea
état de payer tout ou partie des termes ainsi
prorogés.
Art. 4. - En ce qui concerne les locataires vi-
sés aux articles t. 2 et 3 ci-dessus, es congés,
les baux prenant fi sans coogé, ainsi que les
nouvelles locations, sont régis par les disposi
tions suivantes :
1* Est susnendu pour une période de trots
mois, sous les conditions et réserves déterminée*
par l’article 3 du décret du 27 septembre 1914,
l’effet des congés qui, normalement ou par suite
de prorogations résultant des décrets antérieure
se produira entre le 1" janvier et le 31 mars *9is
inclusivement ;
2* Sont prorogés pour une période de trois
mois, sous les conditions et réserves détermi-
nées par l’article 3 du décret du 27 septembre
1914, les baux prenant fin sans congé qui, norma-
lement ou par suite de prorogations résultant des
décrets antérieurs, viennent a expiration entre le
!•» janvier et le 3.1 mars 1915 inclusivement ;
3» Si les locaux ayant fait l’objet des suspon-
sions de congés on de prorogations de bail vi-
sées aux numéros 1 et 2 ci-dessua sont ou demeu-
rent reloués an profit d’un tiers, le point de dé-
part de cette relocstton est ajourné d’uné perioda
de trois mois sauf accord contraire entre les par-
ties ; -
4° Lorsqu’un locataire a conclu une nouvelle
location et s’il jouit, pour son ancienne loeatioB,
de la suspension de congé prévue par le numéro
!• ci-dessus, il ne peut être asireint au payement
de la nouvelle location, tant que l’entrée en jouis
sance n’a pas eu lieu. Toute fus, le propriétaire a
la faculté de demander au juge de paix la résilia-
tion de la nouvelle location.
Art. 5. — Les règles établies par tes articles 1 i
& s’appliquent sous les mêmes conditions etréser
ves. aux locataires en garni.
Art. 6. — Les contestations auxquelles pent
donner lieu inapplication du présent décret sont
de ia c mpétence du juge de paix du canton où
est situé rimmeuble loué et sont régies par les
dispositions de l’article 6 du décret du i» septem-
bre 4914
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