Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 décembre 1914 18 décembre 1914
Description : 1914/12/18 (A34,N12185). 1914/12/18 (A34,N12185).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172345m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
51- »MéT=nr IUM 5 ttntltm» — Ce Journal ne peut être crié — S Centimes ternirent I» Weemke (tu
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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LES CONSEILLEES
OU KÂISEB
Il y a quatre ans, le conseiller du gou-
vernement impérial Rodolphe Martin, ré-
puté là-bas pour ses études politiques, éco-
nomiques et sociales, consacrait à l’empe-
reur Guillaume II et à son entourage un
livre des plus suggestifs et qui avait pour
titre « Les Puissants de l’Allemagne ».
En cet ouvrage, M. Rodolphe Martin appelait
Guillaume II une « énigme vivante sur le
trône », et il notait que l’un des traits du
caractère de l’empereur est le besoin de
plusieurs auxquels il écrit ou télégraphie
presque chaque jour ».
Or, pour si énigmatique qu’il soit de-
meuré, il est une chose certaine : à la suite
de la retentissante interview du Daily Te-
îçgraph où il avait si sottement compromis
la politique intérieure et extérieure de
î’Ailemagne^le Kaiser dut proclamer, le
17 novembrelflw, une déclaration de ga-
rantie par laquelle il s’engageait à ne plus
donner une opinion sur la. politique de
PEmpire, en dehors du chancelier et des
ministres responsables. Dès ce jour l’om-
nipotence de Guillaume II avait reçu une
atteinte sérieuse. Il se sentit isolé en face
d’une opinion publique irritée ;. il se vit
« lâché » devant le Reichstag, par le prince
de Rulow. M. E. de Morsier, qui rappelle
ces souvenirs dans une intéressante étude
qu’il vient de publier dans irOpinion,ajoute
fort judicieusement : « De ce jour-là, la
paix du monde fut en danger ».
G’est que l’empereur,, contre lequel un
mouvement de protestation s’était élevé
parmi tous les libéraux de son empire et
parmi la plupart des états feudataires, sen-
tit dès lors le besoin de se rapprocher de
ses intimes. Il voulut s’appuyer sur les fldè-
les de la couronne. « Le malheur fit qu’il
pencha du côté de forces néfastes, en pre-
mière ligne de son fils, le kronprinz. qu’il
avait tenu autrefois à l’écart, et qui avait
même encouru à diverses reprises, on le
sait, la disgrâce paternelle..»
Or l'ami le plus intime du kaiser fut le
prince Philippe d’Eulenbourg, jusqu’à la
catastrophe de la « Table ronde » — de
scandaleuse mémoire, — et la disgrâce
irrémédiable de mai 1907. G’est à cette date
précise et à cette occasion même que l’in—
duence néfaste du kronprinz a pris nais-
sance, et d’autant plus aisément qu’il se
présentait comme un parangon de vertu.
La terrible campagne menée par Maximi-
lien Harden, dans sa revue Die Zukunft,
contre la camarilla d’Eulenbourg, et la rela-
tion de la scandaleuse chronique du châ-
teau de Liebenberg servirent à souhait les
espoirs et les visées du kronprinz. G’est en
yain que M. de Bulow essaya de tout apai-
ser, c’est en vain qu’il avait réussi pour un
temps à faire pardonner à l’empereur les
Imprudences si graves de son interview
divulguée par le Daily Telegraph. Le kron-
prinz se tourna contre M. de Bulow et l’em-
pereur trouva alors en Bcthman-IIollweg le
Serviteur obséquieux.
Mais il faut citer ici l’article même de
IM. de Morsier : ^
... L’ami le pins cher de l’empereur, de-
puis Pliili (Philippe d’Eulenbourg), le seul
qui comme celui-ci ait le droit de le tutoyer,
est le prince Max Egon dé Furstenberg. Il
«t’exerce que peu d’influence politique. Au
Contraire, l’homme qui dispose du plus
grand pouvoir, dans tous les domaines, au-
près de Guillaume II c’est Aibert Bal lin, le
directeur générai de la Lgn» Hambourg-
Amérique, il est, aux côtés du kaiser, ce que
fut Bleichroeder auprès de Bismarck. Un
four, aux cours d’nne croisière, en 1901,
l'empereur lui disait : « Vous êtes l’homme
qui me faudrait pour ministre ». L'éminence
grise se récusa avec un sourire : « Votre Ma-
jesté oublie que je suis juif, et rien qu’à
Cause de csla c'est impossible » L’oeuvre de
Ballin,comme puissante société oui avait en-
globé son concurrent le Norddeutsch"n Lloyd,
qui de 15 millions de marks était montée à
Ï30, et de 25 paquebots à plus de 170, cette
grande oeovre va sombrer demain avec l’em-
pire, dont elle était une des puissances sur
mer.
Les Rallienau, père et fils ; Emile le fonda-
teur delà puis ante Société d’électricité (la-
quelle, sur 100 millions de capital distri-
buait 13 millions de dividende annuel) ;
fer a lier, un des propriétaires de la Société
rperiinoise de commerce (B/rliner Handelsge-
tellschafl) sont de ceux que Guillaume II re-
çoit en particulier aux audiences privilé-
giées du soir, à neuf heures. Walter a visité
les colonies allemandes d’Afrique, en 1907,
4908 avec son ami Dernburg, le futur mi-
nistre, l’envoyé officieux actuel en Améri-
que. Us voient aujourd’hui tous deux, avec
les antres rois d’Israël en Allemagne, avec
Isidore Loewe, de ia fabrique d’armes et de
munitions j avec James Simon, chez qui
fempereur prend le thé, dans sa villa du
jfhiergarten, et se retrouve le matin à che-
val ; avec Arehold, avec les Mendelssohn et
d'autres, tontes leurs entreprises florissan-
tes s’écrouler dans le désastre national de
Cette guerre dont ils seront les premières
victimes.
... On ignore généralement en France que
C’est Auguste Thyssen,le Carnegie allemand,
qui fut Ta cause indirecte de l’action alle-
mande an Maroc, laquelle eut les suites que
Fou sait. Un beau jour, il y a uns d'zune
d’années.Thyssen prévint le prince de Bü'ow
qu’il était dans l’intention de faire nn gros
prêt au sultan Abdul-Aziz contre l’obtention
d’un monopole d’exploitation des mines de
ùsc marocaines. Le chancelier loi déconseilla
formellement ia chose, et déclara qn’il ne le
soutiendrait pas. Un an après, Bülow reprit
l’idée d’exploiter le Maroc politiquement.
A l'heure qui sonne de l’expiation de
l'Allemagne impériale, un dernier conseiller
de l'empereur est à Fourrage. IIest passé au
premier plan, puisqu’il s’agit maintenant,
coûte que coûte, de pallier la défaite aux
yeux du monde et de cacher, encore,—pour
combien de temps ? — la vérité an-dedans de
l’Allemagne.
La presse de mensonge est la dernière
arme qui reste à faire donner. On sait com-
ment l’Allemagne s’y emploie. Le maître ac-
tnei de la presse est te conseiller de légation
Otto Hammann. Depuis vingt ans, ce con-
seiller rapporteur au premier département
des affaires étrangères « rapporte », en effet,
à ses chefs d’abord, puis sur ordre supérieur
ce qu’il faut transmettre an public de vérité
officielle. Protégé de Ballin, son influence
grandit et atteignit an pinacle sons Bülow...
Aujourd’hui, le même homme est l’auto-
rité suprême chargée de manier l'opinion
publique. Les ressources ne lui manquent
pas.
Pour sa campagne de presse, Hammann a
a mobilisé — on i’a va — les philosophes et
les savants. 11 a mis en batterie, lui aussi,
ses gros mortiers de siège. De Berlin il a tra-
vaillé en Amérique. Il y a fait envoyer son
ami Dernburg. La Chambre de commerce
germano-américaine de New-York fut le
quartier général de cette guerre de plume
outre-océan. On fonda une revue en langue
anglaise, Fathetland,..
Et v ôici bien des intrigues révélées. C’est
Hammann qui fait une propagande offi-
cieuse dans tous les pays neutres, c’est lui
qui,'par des informations tendancieuses
venant d’Allemagne ou de l’étranger, s’ef-
forcera de semer des amorces de paix anti-
cipée si, comme il faut en être persuadé,
les événements tournent à l’encontre des
espoirs fous et des ambitions délirantes de
l’empereur Guillaume. Et nous voilà pré-
venus. Il faut donc savoir gré à M. de
Morsier de son étude si judicieuse et si pé-
nétrante.
Mais quelle ne doit pas être la déconve-
nue de tous les puissants seigneurs, de
tous les grands potentats de l’industrie,
de la finance et du commerce-allemands, au-
jourd’hui qu'ils voient approcher l’heure
qui marquera l’écroulement de leur rêve ?
TH. VALLÉE.
Comment l’Allemagne
se procure de l’or
La prestn allemande insiste sur ta situation
(le la Reichsbank au point de vue de l’en-
caisse or. Le chiffre indiqué d»ns le dernier
rapport de la Banque est de 1.991 millions de
marks an lien de 1,253 millions de marks au
début de la guerre.
Ce résultat a été obtenu, d’après les jour-
naux allemands, par difflâ’ents moyens : la
répression dn commerce de i’or ordonnée
par les autorités militaires ; la méthode em-
ployée aux frontières consiste à obliger les
voyageurs à échanger lenr numéraire contre
da papier-monnaie ; la propagande inces-
sante taite dans les campagnes afin d’ame-
ner les paysans à renoncer à leur réserve
d’or. Cette propagande a été conduite à la
fois par les instituteurs et par le clergé. On
cite des communes de !a région montagneu-
se du Harz où le prêtre, après avoir consa-
cré son prône à ta question de i’or, est allé
de porte en porte chez ses ouailles, forçant
les plus sombres cachettes. Un journal ca-
tholique de Cologne relatait une des plus
belles « captures » d’un membre du cler-
gé : 6 000 marks en pièces d’or, livrées non
-ans difficulté par une fermière de cette ré-
gion.
A cette propagande répond nn mouvement
du même ordre parmi les soldats Un ba-
taillon d’artilierie de réserve, cantonne à
Bruxelles, a fait parvenir à ia Reichsbank
500 marks d’or, produit de la collecte faite
par le capitaine commandant.
On attribue aux suggestions officielles nn
récent article de la Gazette de Francfort insis-
tant sur l’opportnnité de restreindre la cir-
culation de numéraire dans l’armée combat-
tante.
« Dans un rapport adressé au Congrès du
commerce allemand par la Chambre de com-
merce de Muenchea-Gladbach. écrit la Ga-
zette de Francfort, on signale certains faits
tout à fait intéressants, il arrive fréquem-
ment que nos soldats trouvent sur leurs ca-
marades, frappés au cours de la journée,
plusieurs centaines de marks eu or et les
envoient ensuite à leurs parents, car il est
à craindre que cet or ne tombe entre les
mains de l’ennemi. Il est à craindre aussi
que l’ennemi ne soit tenté de pilier les
blessés et les morts après la bataille, afin
d’entrer en possession de cet or. Ou ne sau-
rait approuver le fait que les régiments dé-
tiennent en or les sommes allouées à leurs
caisses de guerre. Ces sommes tomberaient
entre les mûns de l’ennemi an jour d’une
fansse manoeuvre ou d’un revers momenta-
né. On ne saurait trop recommander l’em,
pioi du paiement par chèques à l’armée.
Cela permettrait de libérer ainsi, pour l'acti-
vité économique du pays, des centaines de
millions de numéraire employés aujour-
d'hui. sans profil, sur ie front. »
Les Prix de Vertu
L’Académie française a tenu sa séance pu-
blique annuelle.
M. Etienne Lamy, dans un remarquable
rapport sur le concours de l’amjpe présenta
un tableau d’ensemble de la littérature fran-
çaise pendant c»s dernières années.
M. Maurice Donnay prononça ensuite nn
discours sur les prix de verni. 11 exalta la
vertu militaire et conclut en disant : « Si la
Misère monte, la Charité monte avec elle;
comme la mort est héroïque, le deuil est hé-
roïque aussi. Les pensées s’élèvent. Les égli-
ses s'emplissent et la grande voix des poètes
est écontée. Gn a besoin d’an idéal. Les uns
le cherchent dans le ciel, les autres sur la
terre, mais tous se rencontrent dans l’amour
de ia Patrie.
o Quelle France nouvelle cala BOUS pré-
pare i »
Parmi les lauréats, nous relevons les noms
suivants ;
1,000 francs à l’OEovre hospitalière de nuit
de Rouen, et à l’OEuvre des Forains de
Rouen ;
500 francs à Mme Dasdouits, de Louviers,
et aux époux Manet, da Havre*
LA GUERRE
1S6« JOXJFîJVEiE!
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 17 décembre, 15 heures.
De la mer a la Lys, nous avons en-
levé plusieurs tranchées à la baïon-
nette. Nous avons consolidé nos posi-
tions à Lombartzyde et à Saint-
Georges. Nous avons organisé le ter-
rain conquis à l’Ouest de Gbeluvelt et
progressé sur quelques points dans la
région de Vermelles.
Aucune action d’infanterie sur le
reste du front, mais tir très efficace
de notre artillerie lourde aux environs
de Tracy-le-Val, sur l’Aisne, en Cham-
pagne, en Argonne et dans la région
de Verdun.
En Lorraine et en Alsace, rien à si-
■gnSlér.
Pas is, 23 heures.
En Belgique, nos troupes ont ga-
gné du terrain au Nord de la route
d'Ypres à Menin, ainsi qu’au Sud et
au Sud-Est de Bixschoote.
Nous avons débouché au Nord-Est
d’Arras et nous sommes arrivés aux
premières maisons de Saint-Laurent-
Blangy.
Sensibles progrès à Ovillers, la
Boisselle, à Mametz et à Méricourt,
/dans la région de Bapeaume et de
,(É>éronne.
De la Somme aux Vosges rien à
signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 17th -3 p. ta- —
Retween the sea and the Lys we hâve
taken several trenches at the point of the
bayonnet.
We hâve Consolidated our positions at
Lombartzyde .and at Saint-Georges, orga-
nised the ground gained West of Gbeluvelt
and progressed on several points in the
Vermelles région.
No infantry action on the remainder of
the front ; our heavy artillery did very good
work around Tracy-le-Val, on the Aisne, in
Champagne, in Argonne and in the Verdun
région.
In Alsace and Lorraine nothing to report.
Conseil des Ministres
Paris, 17 décembre.
Les ministres se sont réanis ce matin en
Conseil à l'Elysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
Le Conseil a approuvé la déclaration qne
M. Viviani fera au Parlement au cours de la
séance de rentrée.
La Marche vers Boni ers
Amsterdam, 17 décembre.
Le Tel/gtaof apprend de Siuis que les
alliés n’occupent pas Staden, près de Rou-
lera, mais ont progrès ?é dans cette direction
à la suite d’un violent combat dans ia nuit
de lundi à mardi.
RÉUNION DE PROTESTATION
Paris, 17 décembre.
Un certain nombre de parlementaires et
de journalistes se sont réanis au Sénat, sous
la présidence deM Clémenceau, et ont nom-
mé n ne délégation cba/gée de présenter au
président du Conseil une protestation contre
le fonctionnement de la censure politique et
administrative actuelle qui a créé un régime
arbitraire en dehors de la loi dn 5 août 1914
sur les indiscrétions de la presse en matière
exclusivement militaire ei diplomatique.
Beaux raids de nos dateurs
Belfort, 17 décembre.
Le 4 décembre, nos aviateurs de Belfort
ont lancé six bombes efficaces sur Fribonrg-
en-Brisgau. Les aviateurs avaient fait une
grande boucle sur la forêt Noire pour ga-
gner Fribourg, afin de dépister lès Alle-
mands.
Le 9, l'escadrille, malgré nne cannr îade
furieuse, réussit à lancer, à neuf cenu mè-
tres de hauteur, 18 bombes sur Fribourg.
14 bombes furent efficaces et causèrent d’é-
normes dégât».
Dans ce md. le chef de l’escadrille a reçu
nn éclat d'obus dans l’aile de son avion.
Plusieurs balles ont frô*é le réservoir ei bri-
sé des tendeurs, cependant l’appareil resta
stable.
Après nne dernière canonnade, près d’Alt-
kirch, les avions sont rentrés à Belfort sans
autre incident.
Nouvelles de Source espagnole
Madrid, 17 décembre.
0n mande de Madrid an Temps que le croi-
seur ru-se Askold a coulé deux navires turcs
devant B *yrouth.
Un croiseur anglais bombarda une cara-
vane ottomane entre Jaffe et Gaza.
Ce même journal annonce que l’intendant
du palais royal a remis au ministre d'Etat,
au nom du roi et de la reine, 10 000 pesetas
pour les victimes belges de la guerre.
La presse libérale encourage les Espagnols
à secourir ia Belgique,
M. Voa Bulow eu Italie
Rome, 17 décembre,
M. Von Balow est arrivé dans la matinée.
Il a été reçu à la gare par ie personnel de
l’ara bassade d’Allemagne.
Les Autrichiens cherchent
h expliquer leur Défaite
Rome, 17 décembre.
Les journaux viennois expliquent la vic-
toire serbe par le transport en Galicie et en
Pologne de très forts contingents autri-
chiens.
Les derniers renseignements établissent
au contraire que le générai Potioreck, non
seulement disposait encore des mêmes for-
ces qu’au début de la campagne, mais avait
en outre reçu ie renfort de 30,000 Bavarois.
Le Livre Bleu Serbe
Rome, 17 décembre.
On sait que le gouvernement serbe a fait
remettre aux membres de la Skonpehtina un
Livre bleu sur i’origine du conflit austro-
serbe. Le livre contient 51 documents allant
dn 16 juin au 25jeiliet. Il expose en détails
les négociations poursuivies dès le lende-
main de l’assassinat de Sarjevo entre les Ca-
binets de Belgrade et de Vienne et les négo-,
eiâtions qui se sont terminées par la remise
-deN’ullimatnm autrichien, le 23 juillet. lt
contient aussi la réponse dn gouvernement
serbe et des pièces sur le départ du ministre
d'Autriche à Belgrade.
La dernière pièce porte le n» 52 et est da-
tée du 15 août. C’est ie rapport remis par
M. Jovanovitch, ex-ministre de Serbie à
Vienne, et actuellement ministre des affaires
étrangères, adjoint au président du Conseil,
M. Pachitch, pour lui rendre compte des in-
cidents qui ont précédé son départ. Au cours
de ce rapport, M. Jovanovitch insiste sur
l’appui bienveillant et sympathique qu’il a
trouvé pendant ces pénibles journées auprès
des ambassadeurs de la Triple-Entente, par-
ticulièrement auprès de M. Dumaine, am-
bassadeur de France.
Le Livre bleu serbe donne la preuve de la
sagesse de la poiitiqne de M. Pachitch et de
la volonté du gouvernement royal de fane
tout ce qui était en son pouvoir pour éviter
la guerre.
La. Victoire des Monténégrins
Cellignê, 17 décembre.
Sur tout le front, nous avons repoussé
l’ennemi sur la rive droite de la Driua.
Autour de Vichegrad, cous avons fait de
nombreux prisonniers.
Les Plans Anglais ne seront pas modifiés
Londres, 17 décembre.
Le Times déclare qne les attaques pronon-
cées par les navires allemands ne modifie-
ront p fs la résolution du gouvernement
d’unvoyer snr le continent les forces néces-
saires pour repousser les Allemands.
La Flotte Anglaise est fidèle à son devoir
Londres, 17 décembre.
La presse anglaise exprime sa plus pro-
fonde sympathie envers les populations eai-
sibles des villes bombardées par ia flotte
allemande dont la démonstration stupise et
vain» aura pour efte- de stimuler le recrute-
ment de l’armée d Kitch»ner. Elle ne dé-
tournera pas la flotte anglaise de son de-
voir.
EN SUISSE
Berne, 17 décembre.
L’Assemblée générale de la Chambre fédé-
rale a nommé président de la Confédération
M. Giuseppe Motta, tersinois, et vice-prési-
dent M. Camille Decoppet.
Vapeur Allemand coulé
Pelrograd, 16 décembre. lOffieiel).
Dans la nuit du 14 décembre, nn navire
russe avant rencontré près de Karassounda,
snr le littoral turc le vapeur DoHnthie appar-
tenant à la ligne .allemand» levantine, or-
donna à l’éqnipaga de mettre à l’ean les
chaloupes. Deux officiers et douze soldats
obéirent. Le vapeur allemand fut ensuite
bombardé ; nn incendie qui se déclara à
bord, détermina i’exploaion des chaudières.
Croiseur allemand
dans nn Port américain
Washington, 17 décembre.
Le ministère de la marine fait savoir offi-
ciellement qne le croiseur aaxiliaire alle-
mand Cormoran est arrivé à Guam, dans
i’archipei de Ladrone (Pacifique occidental).
Vingt-quatre heures ont été données au
Cormoran pour reprendre la mer ; autre-
ment, U sera maintenu»
U Flotte MUÉ
BOMBARDE LA COTE ANGLAISE
Ponr la seconde fois, les croiseurs alle-
mands viennent de faire un raid rapide sur
ia côte anglaise.
Iis ont bombardé nne station balnéaire et
deux villes florissantes. Hartlepool, à l’em-
bouchure du Tees ; Whitby, un peu plus bas
sur la côte et Scarborough.
Ont ne peut dire, écrit le Times que leur
envoi de projectiles présente le caractère
d’an acte de guerre. Les Allemands ont seu-
lement voulu, sans ancan doute, jeté la ter-
reur parmi les populations. Si cette canon-
nade a causé da l’émotion, elle n’a serué au-
cune panique.
Le Petit Havre a publié Lier les premières
dépêches reçues concernant le bomb trde-
ment des trois ports. Voici, aujourd'hui, an
récit détaillé de cet événement.
A HARTLEPOOL
Cinquante personnes ont été tuées à
Hartlepool, parmi le-quelles des soldats, des
civria,Terunres et entants.
Un groupe de 14 soldats faisait la manoeu-
vre lorsqu’un obus éclata au milieu d’eux.
Pas nn n’écbappa à la mitraille. Il furent, on
tués ou blessés. Des centaines de personnes
nui été blessées. Uu liOpinil, tu JVllSUîUC-tiatf
bit rempli.
Dans i’O mst-Hartlepool, ia police ramassa
8 morts et 52 blessés.
Les dommages matériels sont grands. De
nombreuses maisons bourgeoises sur les
hauteurs d’Hartlepool et des maisons ou-
vrières dans les vieux quartiers de la ville
ont été démolies. Queiqnes-unes ont pris
feu. Trois églises furent atteintes, et ran-
cienne église de Saint-Hilda a eu son toit ar-
raché. L’église Sainte-Mary est endommagée.
Une statue de la Madone a été mise en
pièces.
Des obns sont tombés sur deux gazomè-
tres ainsi que sur les usines à gaz. Le gaz
qui s’échappait par les crevasse? prit fèu,
mais cet incendie fut rapidement réprimé.
Huit ouvriers furent blessés. Malgré tout, la
provi-ion de gaz n’a pas été perdue.
Le bombardement commença à-liait heu-
res nn quart du matin.On estime qn’il
y avait six navires de guerre allemands.
Leur tir dura 40 minutes et on ne put
les apercevoir. Cependant, de Blackhall
Rocks a cinq milles d’Hartiepool, on aperçut
deux n vires. Ils tiraient une bordée par
bâbord, se tournaient et envoyaient aussi-
tôt leur bordée de tribord. Deux cents
obns tombèrent sur la ville ; quelques-
uns n’explosèrent pas. Des contre torpil-
leurs anglais en patrouille, les aprochèrent
soudain à huit milles de la côte et lenr don-
nèrent la chasse. Pendant le bombardement
de nombreuses personnes s’entnirent de
leur demeure. Un obus qui tomba an milieu
de ia ville tua 10 personnes.
A SCARBOROUGH
L’attaque de Scarborough commença aussi
vers huit heures. Les navires allemands
étaient caches par Le brouillard. On n’a pn
savoir leur nombre exact. Ils étaient 4 on 6.
Quinze ou dix-huit personnes furent triées
ét 100 blessées. Le bombardement dura une
demi-heure environ, après laquelle les for-
ces allemandes disparurent dans la direction
de Whitby.
Suivant leur coutume, les Allemands ont
dirigé leur feu sur les églises. L’église de
Tous-les-Ssints et l’église catholique de
Saint Mary ont reçu des dommages. L’hôpi-
tal et une infirmerie où se trouvaient de
nombreux soldats belges furent également
atteints, mais heureusement personne ne
fat blessé.
Une femme qui se trouvait derrière le
comptoir d’uu magasin fut tnée net et son
mari contusionné par les débris. Dans nne
maison, quatre personnes tarent tuées ; trois
antres succombèrent dans nne maison voi-
sine.
Un jnge de paix fat atteint et tué par nn
obus an moment où il s’habillait ; peu après
son enfant était trouvé mort. Un facteur des
postes tut décapité pendant qu’il distribuait
des lettres, une femme tnée a l’entrée d’un
hôtel,- .
Plnsienrs personnes furent en outre tuées
dans la me.
Il est étonnant qne la liste des pertes de
vies humaines ne fût pas plus longue, car
les dégâts matériels sont importants.
Le Grand-Hôtel, perché sur ia falaise, a en
sa façade sur la mer en partie détruite.
Un angle du Royal Hôtel, joli édifice an
centre de la ville, fut empor té par nn obus.
Dommages également au Balmoral Hôtel, sur
ia promenade.
Des ouvriers entreprirent rapidement de
réparer ce qui pouvait l’être. G’est ainsi que
snr la vitrine d’un magasin touché par an
obus on lisait quelques minutes après : « Les
affaires continuent comme de coutume. »
Cette canonnade causa naturellement une
forte émotion par la ville ; on se précipita
vers la gare, mais il n’y ent pas de panique,
seulement nne grande indignation devant le
procédé allemand consistant à bombarder
une station balnéaire sans intérêt militaire..
Deux soldats arrivés à Londres de Scarbo-
rough par nn train dn matin ont déclaré
qu'ils étaient sur le chemin de la gare quand
la canonnade corameaça. Il était quelques
minutes après 7 h. 30. Ii y avsit une légère
brume. Ils purent neanmoins apercevoir un
croiseur à 8 milles au large. « Nous n’y por-
tâmes pas attention, parce que nous pen-
sions qne le coup de canon était l’effet d’un
exercice de tir. Mais ce coup fut suivi aus-
sitôt par d’antres, suivis eux-mèraes par des
bruits de verre cassé. Les obus commen-
çaient à siffler au-dessus de nos têtes. Pen-
dant les quelques minutes que nous avons
attendu le train, le feu continua. Nous pen-
sons que 40 obus furent tirés. »
A WHITBY
Le vieujx port de mer historique devant
lequel récemment le bateau-hôpital Rohilla
faisait naufrage, a subi, lui aussi, ie feu de
l’enn«mi.
A 9 heures du malin, deux grands croi-
seurs allemands se présentèrent, mais leur
identité ne put être découverte par suite de
li brume.
Les navires s’approchèrent et quand ils
furent à un mille du fort, ils ouvrirent le
feu.
Le premier obns se logea dans les roches
de la falaise Est. Le bombardement dora an
quart d’heure pendant lequel 200 coups en-
viron furent tirés. Beaucoup d’obus n’expio-
i aèrent pas»
11V1TIIII II IMF
A. Valeuciêiiiiés
Le correspondant dn Times relate que les
AHomaads ont fait à Valenciennes, nue mi-
nutieuse inspection de toutes les maison de
la ville.
Ils prirent surtout soin d’opérer l’inven-
taire des caves. Tout produit de valeur a été
expédié en Allemagne. Des trains spéciaux
ont été organisés pour emporter ca pillage.
Les habitants de Valenciennes n’ont a peu
près que du pain à manger.
De temps en temps, cependant, sur Ig
place de l’Hôtel de Ville, des musiqnes mili-
taires donnent des concerts t
A Arras
Les habitants d’Arras commencent & reve-
nir dans leur ville. On évalue qu’ils sont ao-
tnellement an nombre de 2,000. Environ
1.000 maisons sont en rnines.
Peu de changement dans la situation au*
tour d’Arras. C’est une bataille de tranchées.
Les Français gagnent du terrain mètre par
mètre. Sur certains points, les tranchées en*
nanties sont près Pline de l’autre.
Pas loin de la ville, il y a des tranchées
qui ne sont séparées que par un champ de
pommes de terre, qui nourrit à la fois amis
et ennemis.
Sur un signal oearetra, -dK -le Times, le#
Allemands d'un côté, les Français de l'an-
tre, quittent leurs tranchées respectives et
viennent ramasser les pommes de terre.
Quelquefois môme, ils les cuisent et les man-
gent dans le champ.
Puis ils retournent à. leurs trous et la 1s*
siilade recommence de part et d’autre.
A AAEaulueTi.g;e
Le Télégramme, de Boulogne, donne le ré-
cit suivant d'une dame de la Croix-Rouge,
info mière-major àMaubauge dès ie début dé
la mobilisation : -
« Les Allemands sont fort corrects pour la
population, g-âce au maire de Maubeug#,
qui est d’un dévouement admirable pour sea
administrés. Grâce aussi, je crois, à nu blessé
de marque qu’on m’a apporté dans mon hô-
pital le 26 août. Je veux parler du prince da
Saxe Mriningen, neveu de l’empereur, qui
m’est arrivé dans le coma — fracture da
crâne — et qui est mort trois jours après.
Lés Maubeugeois lui put fa t des funérailles
décentes, ont photographié le corps, les cer*
cueils et ont envoyé ces souvenirs à sa fa-
mille, une fois l’investissement. Uo grand*
due » remercié quelque temps après eu ter-»
mas touchants le maire et le corps de sanié.
C’était mon pr*mi&r blessé. Un petit chasseur
avait fait ce beau coup.: blesser et prendra
le prince, lieutenant de cavalerie de dix-huit
ans, un colosse ; puis son ordonnance, ua
maréchal des logis, et deux autres cava iere
Vous pensez si ce petit chasseur a été cité 4
l’ordre du jour I
» Hélas t U a été fait prisonnier depuis. »
LA PROROGATION DES LOYERS
Paris, 17 décembre.
L'Officiel publie nn décret prorogeant
pour une nouvelle durée de trois roote,
l’échéance des loyers qui, ayant été pro o»
gés par les décrets précédon s, deviendront
«x'gibles entre le 1er janvier et le 15 mars
1913.
U a délai est accordé de plein droit au*
mobilisés. Le même délai est accordé au*
locataires habitant les régions ayant subi les
effets d» l’invasion et dont la liste est an-
nexée au décret, et dans le reste du terri-
toire. selon le chiffre de la population ur-
baine, aux locataires dont les loyers ne dé-
passent pas nn Gertain chiffre.
Le propriétaire pourra toutefois justifies
devant la juge de paix que le locataire peut
payer tout ou partie de son loyer.
Le décret règle en outre la situation des
locataires ne rentrent pas dans les catégories
précédentes. Il règle également la question
des baux et des congés.
Nos Progrès
Il a été regagné au 10 décembre, plus-di
la moitié du terrain occupé par l'ennemi
dans les premiers jours de septembre.
SUPERFICIE OCCUPÉS
Avant la bataille Au t#
de la Marne décembre
(pour cent) (pour cent
Ardennes 100 100
Nord 80 60
Pas-de-Calais 35 30
Somme 50 10
Oise 55 8
Seine-et-Marne.. 98 t|
Aisne .. .. 100 55
Marne. 90 12
Aube. 7 »
Meuse. .. . ...... 55 30
Meurthe-et-Moselle, 70 25
Vosges.20 2
Total 682 332
L'INCIDENT DES CONSULAT!
Rome, 17 décembre.
Au Sénat, les orateurs sont unanimes à
protester contre les tergiversations de la
diplomatie torque.
Ils ont exprimé la conviction que le gou-
vernement montrerait nne fermeté indis-
pensable. .
M Sonuino a annoncé qne la Porte a r&-
mis, par l’entremise du gouvernement ita-
lien, au gouverneur du Yemen, les instruc-
tions pour la mise en liberté du consul bri-
tannique.
Le gouverneur devra envoyer le rapport
de l’incident, révoqner éventuellement les
provocateurs et les dénoncer à la justice.
M Kavas, qui avait été blessé vient d’ètre
remis en liberté.
A la suite de la protestation de ITtalie, la
Porte ar rapporté une instruction, interdi-
sant le départ de tout étranger. En termi-
nant, M. Sonnino a affirme que les disposi-
tions montrées par la Turquie, font croira 4
une solation satisfaisante.
Administrateur • Délégué - Gérant
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l’Oise et la Somme ....7.";. 4 BO 9 Tt *® n
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On f abonna également, SANS FIAIS, dans tous les Sureaux de Poste de Franee
LES CONSEILLEES
OU KÂISEB
Il y a quatre ans, le conseiller du gou-
vernement impérial Rodolphe Martin, ré-
puté là-bas pour ses études politiques, éco-
nomiques et sociales, consacrait à l’empe-
reur Guillaume II et à son entourage un
livre des plus suggestifs et qui avait pour
titre « Les Puissants de l’Allemagne ».
En cet ouvrage, M. Rodolphe Martin appelait
Guillaume II une « énigme vivante sur le
trône », et il notait que l’un des traits du
caractère de l’empereur est le besoin de
presque chaque jour ».
Or, pour si énigmatique qu’il soit de-
meuré, il est une chose certaine : à la suite
de la retentissante interview du Daily Te-
îçgraph où il avait si sottement compromis
la politique intérieure et extérieure de
î’Ailemagne^le Kaiser dut proclamer, le
17 novembrelflw, une déclaration de ga-
rantie par laquelle il s’engageait à ne plus
donner une opinion sur la. politique de
PEmpire, en dehors du chancelier et des
ministres responsables. Dès ce jour l’om-
nipotence de Guillaume II avait reçu une
atteinte sérieuse. Il se sentit isolé en face
d’une opinion publique irritée ;. il se vit
« lâché » devant le Reichstag, par le prince
de Rulow. M. E. de Morsier, qui rappelle
ces souvenirs dans une intéressante étude
qu’il vient de publier dans irOpinion,ajoute
fort judicieusement : « De ce jour-là, la
paix du monde fut en danger ».
G’est que l’empereur,, contre lequel un
mouvement de protestation s’était élevé
parmi tous les libéraux de son empire et
parmi la plupart des états feudataires, sen-
tit dès lors le besoin de se rapprocher de
ses intimes. Il voulut s’appuyer sur les fldè-
les de la couronne. « Le malheur fit qu’il
pencha du côté de forces néfastes, en pre-
mière ligne de son fils, le kronprinz. qu’il
avait tenu autrefois à l’écart, et qui avait
même encouru à diverses reprises, on le
sait, la disgrâce paternelle..»
Or l'ami le plus intime du kaiser fut le
prince Philippe d’Eulenbourg, jusqu’à la
catastrophe de la « Table ronde » — de
scandaleuse mémoire, — et la disgrâce
irrémédiable de mai 1907. G’est à cette date
précise et à cette occasion même que l’in—
duence néfaste du kronprinz a pris nais-
sance, et d’autant plus aisément qu’il se
présentait comme un parangon de vertu.
La terrible campagne menée par Maximi-
lien Harden, dans sa revue Die Zukunft,
contre la camarilla d’Eulenbourg, et la rela-
tion de la scandaleuse chronique du châ-
teau de Liebenberg servirent à souhait les
espoirs et les visées du kronprinz. G’est en
yain que M. de Bulow essaya de tout apai-
ser, c’est en vain qu’il avait réussi pour un
temps à faire pardonner à l’empereur les
Imprudences si graves de son interview
divulguée par le Daily Telegraph. Le kron-
prinz se tourna contre M. de Bulow et l’em-
pereur trouva alors en Bcthman-IIollweg le
Serviteur obséquieux.
Mais il faut citer ici l’article même de
IM. de Morsier : ^
... L’ami le pins cher de l’empereur, de-
puis Pliili (Philippe d’Eulenbourg), le seul
qui comme celui-ci ait le droit de le tutoyer,
est le prince Max Egon dé Furstenberg. Il
«t’exerce que peu d’influence politique. Au
Contraire, l’homme qui dispose du plus
grand pouvoir, dans tous les domaines, au-
près de Guillaume II c’est Aibert Bal lin, le
directeur générai de la Lgn» Hambourg-
Amérique, il est, aux côtés du kaiser, ce que
fut Bleichroeder auprès de Bismarck. Un
four, aux cours d’nne croisière, en 1901,
l'empereur lui disait : « Vous êtes l’homme
qui me faudrait pour ministre ». L'éminence
grise se récusa avec un sourire : « Votre Ma-
jesté oublie que je suis juif, et rien qu’à
Cause de csla c'est impossible » L’oeuvre de
Ballin,comme puissante société oui avait en-
globé son concurrent le Norddeutsch"n Lloyd,
qui de 15 millions de marks était montée à
Ï30, et de 25 paquebots à plus de 170, cette
grande oeovre va sombrer demain avec l’em-
pire, dont elle était une des puissances sur
mer.
Les Rallienau, père et fils ; Emile le fonda-
teur delà puis ante Société d’électricité (la-
quelle, sur 100 millions de capital distri-
buait 13 millions de dividende annuel) ;
fer a lier, un des propriétaires de la Société
rperiinoise de commerce (B/rliner Handelsge-
tellschafl) sont de ceux que Guillaume II re-
çoit en particulier aux audiences privilé-
giées du soir, à neuf heures. Walter a visité
les colonies allemandes d’Afrique, en 1907,
4908 avec son ami Dernburg, le futur mi-
nistre, l’envoyé officieux actuel en Améri-
que. Us voient aujourd’hui tous deux, avec
les antres rois d’Israël en Allemagne, avec
Isidore Loewe, de ia fabrique d’armes et de
munitions j avec James Simon, chez qui
fempereur prend le thé, dans sa villa du
jfhiergarten, et se retrouve le matin à che-
val ; avec Arehold, avec les Mendelssohn et
d'autres, tontes leurs entreprises florissan-
tes s’écrouler dans le désastre national de
Cette guerre dont ils seront les premières
victimes.
... On ignore généralement en France que
C’est Auguste Thyssen,le Carnegie allemand,
qui fut Ta cause indirecte de l’action alle-
mande an Maroc, laquelle eut les suites que
Fou sait. Un beau jour, il y a uns d'zune
d’années.Thyssen prévint le prince de Bü'ow
qu’il était dans l’intention de faire nn gros
prêt au sultan Abdul-Aziz contre l’obtention
d’un monopole d’exploitation des mines de
ùsc marocaines. Le chancelier loi déconseilla
formellement ia chose, et déclara qn’il ne le
soutiendrait pas. Un an après, Bülow reprit
l’idée d’exploiter le Maroc politiquement.
A l'heure qui sonne de l’expiation de
l'Allemagne impériale, un dernier conseiller
de l'empereur est à Fourrage. IIest passé au
premier plan, puisqu’il s’agit maintenant,
coûte que coûte, de pallier la défaite aux
yeux du monde et de cacher, encore,—pour
combien de temps ? — la vérité an-dedans de
l’Allemagne.
La presse de mensonge est la dernière
arme qui reste à faire donner. On sait com-
ment l’Allemagne s’y emploie. Le maître ac-
tnei de la presse est te conseiller de légation
Otto Hammann. Depuis vingt ans, ce con-
seiller rapporteur au premier département
des affaires étrangères « rapporte », en effet,
à ses chefs d’abord, puis sur ordre supérieur
ce qu’il faut transmettre an public de vérité
officielle. Protégé de Ballin, son influence
grandit et atteignit an pinacle sons Bülow...
Aujourd’hui, le même homme est l’auto-
rité suprême chargée de manier l'opinion
publique. Les ressources ne lui manquent
pas.
Pour sa campagne de presse, Hammann a
a mobilisé — on i’a va — les philosophes et
les savants. 11 a mis en batterie, lui aussi,
ses gros mortiers de siège. De Berlin il a tra-
vaillé en Amérique. Il y a fait envoyer son
ami Dernburg. La Chambre de commerce
germano-américaine de New-York fut le
quartier général de cette guerre de plume
outre-océan. On fonda une revue en langue
anglaise, Fathetland,..
Et v ôici bien des intrigues révélées. C’est
Hammann qui fait une propagande offi-
cieuse dans tous les pays neutres, c’est lui
qui,'par des informations tendancieuses
venant d’Allemagne ou de l’étranger, s’ef-
forcera de semer des amorces de paix anti-
cipée si, comme il faut en être persuadé,
les événements tournent à l’encontre des
espoirs fous et des ambitions délirantes de
l’empereur Guillaume. Et nous voilà pré-
venus. Il faut donc savoir gré à M. de
Morsier de son étude si judicieuse et si pé-
nétrante.
Mais quelle ne doit pas être la déconve-
nue de tous les puissants seigneurs, de
tous les grands potentats de l’industrie,
de la finance et du commerce-allemands, au-
jourd’hui qu'ils voient approcher l’heure
qui marquera l’écroulement de leur rêve ?
TH. VALLÉE.
Comment l’Allemagne
se procure de l’or
La prestn allemande insiste sur ta situation
(le la Reichsbank au point de vue de l’en-
caisse or. Le chiffre indiqué d»ns le dernier
rapport de la Banque est de 1.991 millions de
marks an lien de 1,253 millions de marks au
début de la guerre.
Ce résultat a été obtenu, d’après les jour-
naux allemands, par difflâ’ents moyens : la
répression dn commerce de i’or ordonnée
par les autorités militaires ; la méthode em-
ployée aux frontières consiste à obliger les
voyageurs à échanger lenr numéraire contre
da papier-monnaie ; la propagande inces-
sante taite dans les campagnes afin d’ame-
ner les paysans à renoncer à leur réserve
d’or. Cette propagande a été conduite à la
fois par les instituteurs et par le clergé. On
cite des communes de !a région montagneu-
se du Harz où le prêtre, après avoir consa-
cré son prône à ta question de i’or, est allé
de porte en porte chez ses ouailles, forçant
les plus sombres cachettes. Un journal ca-
tholique de Cologne relatait une des plus
belles « captures » d’un membre du cler-
gé : 6 000 marks en pièces d’or, livrées non
-ans difficulté par une fermière de cette ré-
gion.
A cette propagande répond nn mouvement
du même ordre parmi les soldats Un ba-
taillon d’artilierie de réserve, cantonne à
Bruxelles, a fait parvenir à ia Reichsbank
500 marks d’or, produit de la collecte faite
par le capitaine commandant.
On attribue aux suggestions officielles nn
récent article de la Gazette de Francfort insis-
tant sur l’opportnnité de restreindre la cir-
culation de numéraire dans l’armée combat-
tante.
« Dans un rapport adressé au Congrès du
commerce allemand par la Chambre de com-
merce de Muenchea-Gladbach. écrit la Ga-
zette de Francfort, on signale certains faits
tout à fait intéressants, il arrive fréquem-
ment que nos soldats trouvent sur leurs ca-
marades, frappés au cours de la journée,
plusieurs centaines de marks eu or et les
envoient ensuite à leurs parents, car il est
à craindre que cet or ne tombe entre les
mains de l’ennemi. Il est à craindre aussi
que l’ennemi ne soit tenté de pilier les
blessés et les morts après la bataille, afin
d’entrer en possession de cet or. Ou ne sau-
rait approuver le fait que les régiments dé-
tiennent en or les sommes allouées à leurs
caisses de guerre. Ces sommes tomberaient
entre les mûns de l’ennemi an jour d’une
fansse manoeuvre ou d’un revers momenta-
né. On ne saurait trop recommander l’em,
pioi du paiement par chèques à l’armée.
Cela permettrait de libérer ainsi, pour l'acti-
vité économique du pays, des centaines de
millions de numéraire employés aujour-
d'hui. sans profil, sur ie front. »
Les Prix de Vertu
L’Académie française a tenu sa séance pu-
blique annuelle.
M. Etienne Lamy, dans un remarquable
rapport sur le concours de l’amjpe présenta
un tableau d’ensemble de la littérature fran-
çaise pendant c»s dernières années.
M. Maurice Donnay prononça ensuite nn
discours sur les prix de verni. 11 exalta la
vertu militaire et conclut en disant : « Si la
Misère monte, la Charité monte avec elle;
comme la mort est héroïque, le deuil est hé-
roïque aussi. Les pensées s’élèvent. Les égli-
ses s'emplissent et la grande voix des poètes
est écontée. Gn a besoin d’an idéal. Les uns
le cherchent dans le ciel, les autres sur la
terre, mais tous se rencontrent dans l’amour
de ia Patrie.
o Quelle France nouvelle cala BOUS pré-
pare i »
Parmi les lauréats, nous relevons les noms
suivants ;
1,000 francs à l’OEovre hospitalière de nuit
de Rouen, et à l’OEuvre des Forains de
Rouen ;
500 francs à Mme Dasdouits, de Louviers,
et aux époux Manet, da Havre*
LA GUERRE
1S6« JOXJFîJVEiE!
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 17 décembre, 15 heures.
De la mer a la Lys, nous avons en-
levé plusieurs tranchées à la baïon-
nette. Nous avons consolidé nos posi-
tions à Lombartzyde et à Saint-
Georges. Nous avons organisé le ter-
rain conquis à l’Ouest de Gbeluvelt et
progressé sur quelques points dans la
région de Vermelles.
Aucune action d’infanterie sur le
reste du front, mais tir très efficace
de notre artillerie lourde aux environs
de Tracy-le-Val, sur l’Aisne, en Cham-
pagne, en Argonne et dans la région
de Verdun.
En Lorraine et en Alsace, rien à si-
■gnSlér.
Pas is, 23 heures.
En Belgique, nos troupes ont ga-
gné du terrain au Nord de la route
d'Ypres à Menin, ainsi qu’au Sud et
au Sud-Est de Bixschoote.
Nous avons débouché au Nord-Est
d’Arras et nous sommes arrivés aux
premières maisons de Saint-Laurent-
Blangy.
Sensibles progrès à Ovillers, la
Boisselle, à Mametz et à Méricourt,
/dans la région de Bapeaume et de
,(É>éronne.
De la Somme aux Vosges rien à
signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 17th -3 p. ta- —
Retween the sea and the Lys we hâve
taken several trenches at the point of the
bayonnet.
We hâve Consolidated our positions at
Lombartzyde .and at Saint-Georges, orga-
nised the ground gained West of Gbeluvelt
and progressed on several points in the
Vermelles région.
No infantry action on the remainder of
the front ; our heavy artillery did very good
work around Tracy-le-Val, on the Aisne, in
Champagne, in Argonne and in the Verdun
région.
In Alsace and Lorraine nothing to report.
Conseil des Ministres
Paris, 17 décembre.
Les ministres se sont réanis ce matin en
Conseil à l'Elysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
Le Conseil a approuvé la déclaration qne
M. Viviani fera au Parlement au cours de la
séance de rentrée.
La Marche vers Boni ers
Amsterdam, 17 décembre.
Le Tel/gtaof apprend de Siuis que les
alliés n’occupent pas Staden, près de Rou-
lera, mais ont progrès ?é dans cette direction
à la suite d’un violent combat dans ia nuit
de lundi à mardi.
RÉUNION DE PROTESTATION
Paris, 17 décembre.
Un certain nombre de parlementaires et
de journalistes se sont réanis au Sénat, sous
la présidence deM Clémenceau, et ont nom-
mé n ne délégation cba/gée de présenter au
président du Conseil une protestation contre
le fonctionnement de la censure politique et
administrative actuelle qui a créé un régime
arbitraire en dehors de la loi dn 5 août 1914
sur les indiscrétions de la presse en matière
exclusivement militaire ei diplomatique.
Beaux raids de nos dateurs
Belfort, 17 décembre.
Le 4 décembre, nos aviateurs de Belfort
ont lancé six bombes efficaces sur Fribonrg-
en-Brisgau. Les aviateurs avaient fait une
grande boucle sur la forêt Noire pour ga-
gner Fribourg, afin de dépister lès Alle-
mands.
Le 9, l'escadrille, malgré nne cannr îade
furieuse, réussit à lancer, à neuf cenu mè-
tres de hauteur, 18 bombes sur Fribourg.
14 bombes furent efficaces et causèrent d’é-
normes dégât».
Dans ce md. le chef de l’escadrille a reçu
nn éclat d'obus dans l’aile de son avion.
Plusieurs balles ont frô*é le réservoir ei bri-
sé des tendeurs, cependant l’appareil resta
stable.
Après nne dernière canonnade, près d’Alt-
kirch, les avions sont rentrés à Belfort sans
autre incident.
Nouvelles de Source espagnole
Madrid, 17 décembre.
0n mande de Madrid an Temps que le croi-
seur ru-se Askold a coulé deux navires turcs
devant B *yrouth.
Un croiseur anglais bombarda une cara-
vane ottomane entre Jaffe et Gaza.
Ce même journal annonce que l’intendant
du palais royal a remis au ministre d'Etat,
au nom du roi et de la reine, 10 000 pesetas
pour les victimes belges de la guerre.
La presse libérale encourage les Espagnols
à secourir ia Belgique,
M. Voa Bulow eu Italie
Rome, 17 décembre,
M. Von Balow est arrivé dans la matinée.
Il a été reçu à la gare par ie personnel de
l’ara bassade d’Allemagne.
Les Autrichiens cherchent
h expliquer leur Défaite
Rome, 17 décembre.
Les journaux viennois expliquent la vic-
toire serbe par le transport en Galicie et en
Pologne de très forts contingents autri-
chiens.
Les derniers renseignements établissent
au contraire que le générai Potioreck, non
seulement disposait encore des mêmes for-
ces qu’au début de la campagne, mais avait
en outre reçu ie renfort de 30,000 Bavarois.
Le Livre Bleu Serbe
Rome, 17 décembre.
On sait que le gouvernement serbe a fait
remettre aux membres de la Skonpehtina un
Livre bleu sur i’origine du conflit austro-
serbe. Le livre contient 51 documents allant
dn 16 juin au 25jeiliet. Il expose en détails
les négociations poursuivies dès le lende-
main de l’assassinat de Sarjevo entre les Ca-
binets de Belgrade et de Vienne et les négo-,
eiâtions qui se sont terminées par la remise
-deN’ullimatnm autrichien, le 23 juillet. lt
contient aussi la réponse dn gouvernement
serbe et des pièces sur le départ du ministre
d'Autriche à Belgrade.
La dernière pièce porte le n» 52 et est da-
tée du 15 août. C’est ie rapport remis par
M. Jovanovitch, ex-ministre de Serbie à
Vienne, et actuellement ministre des affaires
étrangères, adjoint au président du Conseil,
M. Pachitch, pour lui rendre compte des in-
cidents qui ont précédé son départ. Au cours
de ce rapport, M. Jovanovitch insiste sur
l’appui bienveillant et sympathique qu’il a
trouvé pendant ces pénibles journées auprès
des ambassadeurs de la Triple-Entente, par-
ticulièrement auprès de M. Dumaine, am-
bassadeur de France.
Le Livre bleu serbe donne la preuve de la
sagesse de la poiitiqne de M. Pachitch et de
la volonté du gouvernement royal de fane
tout ce qui était en son pouvoir pour éviter
la guerre.
La. Victoire des Monténégrins
Cellignê, 17 décembre.
Sur tout le front, nous avons repoussé
l’ennemi sur la rive droite de la Driua.
Autour de Vichegrad, cous avons fait de
nombreux prisonniers.
Les Plans Anglais ne seront pas modifiés
Londres, 17 décembre.
Le Times déclare qne les attaques pronon-
cées par les navires allemands ne modifie-
ront p fs la résolution du gouvernement
d’unvoyer snr le continent les forces néces-
saires pour repousser les Allemands.
La Flotte Anglaise est fidèle à son devoir
Londres, 17 décembre.
La presse anglaise exprime sa plus pro-
fonde sympathie envers les populations eai-
sibles des villes bombardées par ia flotte
allemande dont la démonstration stupise et
vain» aura pour efte- de stimuler le recrute-
ment de l’armée d Kitch»ner. Elle ne dé-
tournera pas la flotte anglaise de son de-
voir.
EN SUISSE
Berne, 17 décembre.
L’Assemblée générale de la Chambre fédé-
rale a nommé président de la Confédération
M. Giuseppe Motta, tersinois, et vice-prési-
dent M. Camille Decoppet.
Vapeur Allemand coulé
Pelrograd, 16 décembre. lOffieiel).
Dans la nuit du 14 décembre, nn navire
russe avant rencontré près de Karassounda,
snr le littoral turc le vapeur DoHnthie appar-
tenant à la ligne .allemand» levantine, or-
donna à l’éqnipaga de mettre à l’ean les
chaloupes. Deux officiers et douze soldats
obéirent. Le vapeur allemand fut ensuite
bombardé ; nn incendie qui se déclara à
bord, détermina i’exploaion des chaudières.
Croiseur allemand
dans nn Port américain
Washington, 17 décembre.
Le ministère de la marine fait savoir offi-
ciellement qne le croiseur aaxiliaire alle-
mand Cormoran est arrivé à Guam, dans
i’archipei de Ladrone (Pacifique occidental).
Vingt-quatre heures ont été données au
Cormoran pour reprendre la mer ; autre-
ment, U sera maintenu»
U Flotte MUÉ
BOMBARDE LA COTE ANGLAISE
Ponr la seconde fois, les croiseurs alle-
mands viennent de faire un raid rapide sur
ia côte anglaise.
Iis ont bombardé nne station balnéaire et
deux villes florissantes. Hartlepool, à l’em-
bouchure du Tees ; Whitby, un peu plus bas
sur la côte et Scarborough.
Ont ne peut dire, écrit le Times que leur
envoi de projectiles présente le caractère
d’an acte de guerre. Les Allemands ont seu-
lement voulu, sans ancan doute, jeté la ter-
reur parmi les populations. Si cette canon-
nade a causé da l’émotion, elle n’a serué au-
cune panique.
Le Petit Havre a publié Lier les premières
dépêches reçues concernant le bomb trde-
ment des trois ports. Voici, aujourd'hui, an
récit détaillé de cet événement.
A HARTLEPOOL
Cinquante personnes ont été tuées à
Hartlepool, parmi le-quelles des soldats, des
civria,Terunres et entants.
Un groupe de 14 soldats faisait la manoeu-
vre lorsqu’un obus éclata au milieu d’eux.
Pas nn n’écbappa à la mitraille. Il furent, on
tués ou blessés. Des centaines de personnes
nui été blessées. Uu liOpinil, tu JVllSUîUC-tiatf
bit rempli.
Dans i’O mst-Hartlepool, ia police ramassa
8 morts et 52 blessés.
Les dommages matériels sont grands. De
nombreuses maisons bourgeoises sur les
hauteurs d’Hartlepool et des maisons ou-
vrières dans les vieux quartiers de la ville
ont été démolies. Queiqnes-unes ont pris
feu. Trois églises furent atteintes, et ran-
cienne église de Saint-Hilda a eu son toit ar-
raché. L’église Sainte-Mary est endommagée.
Une statue de la Madone a été mise en
pièces.
Des obns sont tombés sur deux gazomè-
tres ainsi que sur les usines à gaz. Le gaz
qui s’échappait par les crevasse? prit fèu,
mais cet incendie fut rapidement réprimé.
Huit ouvriers furent blessés. Malgré tout, la
provi-ion de gaz n’a pas été perdue.
Le bombardement commença à-liait heu-
res nn quart du matin.On estime qn’il
y avait six navires de guerre allemands.
Leur tir dura 40 minutes et on ne put
les apercevoir. Cependant, de Blackhall
Rocks a cinq milles d’Hartiepool, on aperçut
deux n vires. Ils tiraient une bordée par
bâbord, se tournaient et envoyaient aussi-
tôt leur bordée de tribord. Deux cents
obns tombèrent sur la ville ; quelques-
uns n’explosèrent pas. Des contre torpil-
leurs anglais en patrouille, les aprochèrent
soudain à huit milles de la côte et lenr don-
nèrent la chasse. Pendant le bombardement
de nombreuses personnes s’entnirent de
leur demeure. Un obus qui tomba an milieu
de ia ville tua 10 personnes.
A SCARBOROUGH
L’attaque de Scarborough commença aussi
vers huit heures. Les navires allemands
étaient caches par Le brouillard. On n’a pn
savoir leur nombre exact. Ils étaient 4 on 6.
Quinze ou dix-huit personnes furent triées
ét 100 blessées. Le bombardement dura une
demi-heure environ, après laquelle les for-
ces allemandes disparurent dans la direction
de Whitby.
Suivant leur coutume, les Allemands ont
dirigé leur feu sur les églises. L’église de
Tous-les-Ssints et l’église catholique de
Saint Mary ont reçu des dommages. L’hôpi-
tal et une infirmerie où se trouvaient de
nombreux soldats belges furent également
atteints, mais heureusement personne ne
fat blessé.
Une femme qui se trouvait derrière le
comptoir d’uu magasin fut tnée net et son
mari contusionné par les débris. Dans nne
maison, quatre personnes tarent tuées ; trois
antres succombèrent dans nne maison voi-
sine.
Un jnge de paix fat atteint et tué par nn
obus an moment où il s’habillait ; peu après
son enfant était trouvé mort. Un facteur des
postes tut décapité pendant qu’il distribuait
des lettres, une femme tnée a l’entrée d’un
hôtel,- .
Plnsienrs personnes furent en outre tuées
dans la me.
Il est étonnant qne la liste des pertes de
vies humaines ne fût pas plus longue, car
les dégâts matériels sont importants.
Le Grand-Hôtel, perché sur ia falaise, a en
sa façade sur la mer en partie détruite.
Un angle du Royal Hôtel, joli édifice an
centre de la ville, fut empor té par nn obus.
Dommages également au Balmoral Hôtel, sur
ia promenade.
Des ouvriers entreprirent rapidement de
réparer ce qui pouvait l’être. G’est ainsi que
snr la vitrine d’un magasin touché par an
obus on lisait quelques minutes après : « Les
affaires continuent comme de coutume. »
Cette canonnade causa naturellement une
forte émotion par la ville ; on se précipita
vers la gare, mais il n’y ent pas de panique,
seulement nne grande indignation devant le
procédé allemand consistant à bombarder
une station balnéaire sans intérêt militaire..
Deux soldats arrivés à Londres de Scarbo-
rough par nn train dn matin ont déclaré
qu'ils étaient sur le chemin de la gare quand
la canonnade corameaça. Il était quelques
minutes après 7 h. 30. Ii y avsit une légère
brume. Ils purent neanmoins apercevoir un
croiseur à 8 milles au large. « Nous n’y por-
tâmes pas attention, parce que nous pen-
sions qne le coup de canon était l’effet d’un
exercice de tir. Mais ce coup fut suivi aus-
sitôt par d’antres, suivis eux-mèraes par des
bruits de verre cassé. Les obus commen-
çaient à siffler au-dessus de nos têtes. Pen-
dant les quelques minutes que nous avons
attendu le train, le feu continua. Nous pen-
sons que 40 obus furent tirés. »
A WHITBY
Le vieujx port de mer historique devant
lequel récemment le bateau-hôpital Rohilla
faisait naufrage, a subi, lui aussi, ie feu de
l’enn«mi.
A 9 heures du malin, deux grands croi-
seurs allemands se présentèrent, mais leur
identité ne put être découverte par suite de
li brume.
Les navires s’approchèrent et quand ils
furent à un mille du fort, ils ouvrirent le
feu.
Le premier obns se logea dans les roches
de la falaise Est. Le bombardement dora an
quart d’heure pendant lequel 200 coups en-
viron furent tirés. Beaucoup d’obus n’expio-
i aèrent pas»
11V1TIIII II IMF
A. Valeuciêiiiiés
Le correspondant dn Times relate que les
AHomaads ont fait à Valenciennes, nue mi-
nutieuse inspection de toutes les maison de
la ville.
Ils prirent surtout soin d’opérer l’inven-
taire des caves. Tout produit de valeur a été
expédié en Allemagne. Des trains spéciaux
ont été organisés pour emporter ca pillage.
Les habitants de Valenciennes n’ont a peu
près que du pain à manger.
De temps en temps, cependant, sur Ig
place de l’Hôtel de Ville, des musiqnes mili-
taires donnent des concerts t
A Arras
Les habitants d’Arras commencent & reve-
nir dans leur ville. On évalue qu’ils sont ao-
tnellement an nombre de 2,000. Environ
1.000 maisons sont en rnines.
Peu de changement dans la situation au*
tour d’Arras. C’est une bataille de tranchées.
Les Français gagnent du terrain mètre par
mètre. Sur certains points, les tranchées en*
nanties sont près Pline de l’autre.
Pas loin de la ville, il y a des tranchées
qui ne sont séparées que par un champ de
pommes de terre, qui nourrit à la fois amis
et ennemis.
Sur un signal oearetra, -dK -le Times, le#
Allemands d'un côté, les Français de l'an-
tre, quittent leurs tranchées respectives et
viennent ramasser les pommes de terre.
Quelquefois môme, ils les cuisent et les man-
gent dans le champ.
Puis ils retournent à. leurs trous et la 1s*
siilade recommence de part et d’autre.
A AAEaulueTi.g;e
Le Télégramme, de Boulogne, donne le ré-
cit suivant d'une dame de la Croix-Rouge,
info mière-major àMaubauge dès ie début dé
la mobilisation : -
« Les Allemands sont fort corrects pour la
population, g-âce au maire de Maubeug#,
qui est d’un dévouement admirable pour sea
administrés. Grâce aussi, je crois, à nu blessé
de marque qu’on m’a apporté dans mon hô-
pital le 26 août. Je veux parler du prince da
Saxe Mriningen, neveu de l’empereur, qui
m’est arrivé dans le coma — fracture da
crâne — et qui est mort trois jours après.
Lés Maubeugeois lui put fa t des funérailles
décentes, ont photographié le corps, les cer*
cueils et ont envoyé ces souvenirs à sa fa-
mille, une fois l’investissement. Uo grand*
due » remercié quelque temps après eu ter-»
mas touchants le maire et le corps de sanié.
C’était mon pr*mi&r blessé. Un petit chasseur
avait fait ce beau coup.: blesser et prendra
le prince, lieutenant de cavalerie de dix-huit
ans, un colosse ; puis son ordonnance, ua
maréchal des logis, et deux autres cava iere
Vous pensez si ce petit chasseur a été cité 4
l’ordre du jour I
» Hélas t U a été fait prisonnier depuis. »
LA PROROGATION DES LOYERS
Paris, 17 décembre.
L'Officiel publie nn décret prorogeant
pour une nouvelle durée de trois roote,
l’échéance des loyers qui, ayant été pro o»
gés par les décrets précédon s, deviendront
«x'gibles entre le 1er janvier et le 15 mars
1913.
U a délai est accordé de plein droit au*
mobilisés. Le même délai est accordé au*
locataires habitant les régions ayant subi les
effets d» l’invasion et dont la liste est an-
nexée au décret, et dans le reste du terri-
toire. selon le chiffre de la population ur-
baine, aux locataires dont les loyers ne dé-
passent pas nn Gertain chiffre.
Le propriétaire pourra toutefois justifies
devant la juge de paix que le locataire peut
payer tout ou partie de son loyer.
Le décret règle en outre la situation des
locataires ne rentrent pas dans les catégories
précédentes. Il règle également la question
des baux et des congés.
Nos Progrès
Il a été regagné au 10 décembre, plus-di
la moitié du terrain occupé par l'ennemi
dans les premiers jours de septembre.
SUPERFICIE OCCUPÉS
Avant la bataille Au t#
de la Marne décembre
(pour cent) (pour cent
Ardennes 100 100
Nord 80 60
Pas-de-Calais 35 30
Somme 50 10
Oise 55 8
Seine-et-Marne.. 98 t|
Aisne .. .. 100 55
Marne. 90 12
Aube. 7 »
Meuse. .. . ...... 55 30
Meurthe-et-Moselle, 70 25
Vosges.20 2
Total 682 332
L'INCIDENT DES CONSULAT!
Rome, 17 décembre.
Au Sénat, les orateurs sont unanimes à
protester contre les tergiversations de la
diplomatie torque.
Ils ont exprimé la conviction que le gou-
vernement montrerait nne fermeté indis-
pensable. .
M Sonuino a annoncé qne la Porte a r&-
mis, par l’entremise du gouvernement ita-
lien, au gouverneur du Yemen, les instruc-
tions pour la mise en liberté du consul bri-
tannique.
Le gouverneur devra envoyer le rapport
de l’incident, révoqner éventuellement les
provocateurs et les dénoncer à la justice.
M Kavas, qui avait été blessé vient d’ètre
remis en liberté.
A la suite de la protestation de ITtalie, la
Porte ar rapporté une instruction, interdi-
sant le départ de tout étranger. En termi-
nant, M. Sonnino a affirme que les disposi-
tions montrées par la Turquie, font croira 4
une solation satisfaisante.
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