Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 décembre 1914 16 décembre 1914
Description : 1914/12/16 (A34,N12183). 1914/12/16 (A34,N12183).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172343v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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LA REVANCHE
DES SERBES
Il y a une quinzaine de jours la si-
tuation des Serbes était inquiétante
et nous avons exprimé ici-même notre
ardente sympathie pour le vaillant pe-
tit peuple qui après des prodiges de
valeur se voyait, au bout de quatre
mois de résistance, contraint de subir
l’invasion. Heureusement les jours
sombres qu’il a eu à traverser auront
été courts ; Belgrade a été occupée le
a décembre, or, le télégraphe vient de
nous apprendre que la capitale est re-
prise par les Serbes.
A vrai dire, depuis plusieurs jours
nous nous attendions à cet évènement
que les beaux succès annoncés par dé-
pêche préparaient; nous aimons à
croire que la rentrée à Belgrade mar-
que le couronnement de la complète
victoire et que nous apprendrons bien-
tôt qu’il n’y a plus un seul austro-
hongrois en Serbie.
Pour bien se rendre compte de Pim-
portance des événements qui viennent
de se passer il faut se rappeler pue
l’armée austro-hongroise, profitant de
l'épuisement des Serbes, avait réussi
à pénétrer très avant dans leur terri-
toire. Après avoir jranchi la Save et
la Drina, ils occupaient, avec une ar-
mée de quatre cent mille hommes, le
triangle dont deux côtés étaient for-
més par ces rivières et le troisième
par une ligne passant par les villes de
Belgrade, Valjevo et Ouchitza (sur
la haute Morava serbe, près de la
frontière de Bosnie). Ouchitza, Val-
fevo et Belgrade sont repris et, aux
dernières nouvelles, les Serbes refou-
laient l’armée austro-hongroise en
déroute dans l’angle étroit formé par
Chabatz, sur la Save, et Losnilza, sur
la Drina.
Que tant de changements se soient
produits en quinze jours c’est aussi
déconcertant qu’admirable ; cela nous
Confirme en tout cas dans notre idée
qu’avec les Serbes il ne faut jamais
. dputer de rien. Certes, la situation
était grave au début du mois et l’émo-
tion était à son comble chez ce peuple
jeune qui ne sait pas reculer ni com-
prendre les beautés de la retraite stra-
tégique. Mais le ravitaillement si né-
cessaire s’est fait à temps et le vieux
roi Pierre a su rendre l’élan moral à
ses troupes exténuées. Il a suffi pour
cela que, sortant de la retraite à la-
ffqélle l’âge et la maladie le contrai-
ghatëPf, il parut sur le front et qu’é-
voquant Î& patrie serbe en danger, il
dise à ses soldais : « Votre vieux sou-
verain est ici pouf mourir ou pour
Vaincre avec vous ! »
Un officier autrichien prisonnier,
expliquant la débâcle des siens, au-
rait déclaré que « l’armée serbe était
devenue subitement une armée de fous
furieux » et pour qui connaît les Ser-
bes, cette héroïque folie du patriotis-
me, au jour du péril, est bien dans
leur caractère ; leur culte inné et fa-
rouche de la patrie les garantit de la
défaite.
La victoire serbe aura une énorme
répercussion ; elle met l’Autriche-
Hongrie en plus mauvaise posture que
fumais , bien loin de pouvoir donner
Un bon coup de main à l’Allemagne
contre la Russie, comme elle Vespérait
depuis quelque temps, la monarchie
dualiste va devenir un poids lourd
pour son alliée ; celle-ci ne tardera
pas a subir le contre-coup de la défai-
te autrichienne et obligée de faire face 1
partout elle-même, il faudra bien
qu’elle cède. L’hommage que nous ren-
dons aux Serbes est d’autant plus mé-
rité que leur triomphe va sans doute !
précipiter la retraite des Allemands
en Pologne et notre propre offensive '
Hans le Nord, 1
Blessé à l'Ennemi
M. Pierre Siegfried, petit-fils de M. Jules
Siegfried, député, qui s’était engagé il y a
trois mois au 66« d’infanterie, devançant
l’appel de la classe 1915 à laquelle il appar-
tient, vient d’ôtre blessé au bras, dans la
région d’Ypres où son régiment combattait.
R est soigné à Sillé-Ie-Guillaume (SartheJ.
»on état n’inspire aucune inquiétude.
Deux Aviateurs anglais tombent à la Mer
Le steamer hollandais Orange-Nassau a
recueilli lyer après-midi deux aviateurs qui
montaient nn aéroplane tombé dans la mer
élu Nord, entre les bateaux-feu Kedish, Knock
jtt Galloper, I
L’Homme de vigie ayant aperça les deux
hommes, le navire s’approcha et mit an
canot à la mer. L’avion était monté par nn
Fiilote et un observateur officier. Celni-ci re-
usa tout d’abord de quitter l’aéroplane,
unis finalement résolut de monter a bord
du steamer avec son pi'ote. L’appareil, qui
était brisé, fut abandonné.
Les deux aviateurs furent débarqués à
Brest ens, sur l’Eacant. Ils avaient effectué
nn raid an-dessus delà Belgique et jeté cinq
bombes sur les six qu’ils avaient empor-
tées.
Ils ont été retenus par les autorités hol-
landaises et sarautiateraôr.
Impressions
sur la Rentrés
Bans les couloirs. — Pas d’uniformes
militaires en séance. — L’Accident
de M. Deschanel, — Les discus-
sions publiques ne sont
pas nécessaires.
Plus Ton approche de la rentrée, plus les
couloirs de la Chambre prennent de l’ani-
mation dans l’après-midi. Nous ne parlons
pas de ceux du Sénat qui restent obstiné-
ment déserts si ce n’est à l’heure où les
membres de la représentation des départe-
ments envahis se réunissent sous la prési-
dence de M. Bourgeois, avant tout, zélé
sénateur de la Marne. Ce département,
dont l’infortunée ville de Reims était nn
des plus beaux fleurons, lui devra beau-
coup.
Au Palais-Bourbon, on vient d’un peu
partout voire même du Conseil municipal
de Paris. On prépare la séance du. 22 dé-
eemferc-qttf scra-ccrtaxiremenr aUsÉTèmou-"
vante que celle du 4 août.
A cette époque, on était sous le coup de
la surprise indignée causée par la provoca-
tion brutale de i’Allemagne. On se décla-
rait prêt à lutter et à se défendre jusqu’à
la mort, mais on ne pouvait s’empêcher de
ressentir une angoisse dissipée aujour-
d’hui.
Maintenant, plus de quatre mois se sont
écoulés depuis le commencement de la
guerre ; on a résisté aux hordes teutonnes
On leur a infligé de sanglantes défaites sur
la Marne, sur l’Aisne et dans les Flandres, j
On a éprouvé le courage et la vaillance de
nos soldats, la fidélité de nos alliés. L’es-
poir que Ton avait alors de vaincre est de-
venu une certitude et Ton n’entend guère
dans le salon de la Paix et ailleurs, que
des paroles réconfortantes.
Un de nos confrères a reproché, ces jours-
ci, à divers députés de ne pas se montrer
rassurants et a demandé à la préfecture de
police d’exercer au Palais-Bourbon la sur-
veillance qui a lieu dans les rues et dans les
lieux publics. Nous déclarons n’avoir rien
entendu qui justifiât cette plainte. Nous
avons, au contraire, constaté dans tous les
groupes la même confiance et le même élan.
Plusieurs membres du Parlement se sont
montrés dans les couloirs en uniforme mili-
taire. Nous pouvons dire qu’à la rentrée ils
ne seront pas autorisés à siéger en costu-
me. Les bureaux des deux Chambres n’ont
pas expliqué pourquoi ils ont pris cette dé-
cision, mais on présume qu’ils ont estimé
que la différence de grades est susceptible
de'gêner les représentants dans les discus-
sions et que, dans l’enceinte des Àssem-
)lées, il faut un niveau égalitaire. La disci-
pline ne doit jamais perdre de ses droits.
Il ne serait pas naturel, par exemple, de
voir, même à la Chambre, un simple soldat
critiquer vertement les actes de son gé-
néral.
Il paraît que divers députés-soldats
éprouvent des scrupules à quitter leur poste
au front pour venir accomplir leur mandat
législatif. Ils se demandent si, à cette heu-
re, le devoir militaire ne l’emporte pas sur
tout autre devoir et s’ils doivent profiter de
l’autorisation du gouvernement.
Ils considèrent que les discussions de la
tribune sont oiseuses tandis que le canon
tonne sur les champs de bataille et qu’il ne
faut pas pour des discours inutiles risquer
d’affaiblir ceux qui dirigent la défense na-
tionale.
On s’attend à quelques absences pour
ce motif. Toutefois, elles seront sans doute
rares.
L’accident survenu à M. Deschanel cause
une vive impression. Les renseignements
que Ton donne sont toutefois rassurants et
l’on espère que le président de la Chambre
pourra occuper son fauteuil pendant la
courte session.
Son absence nous priverait de belles et
réconfortantes allocutions semblables à
celles qui furent prononcées le 4 août.
M. Deschanel est un patriote et il sait trou-
ver des accents chaleureux pour traduire
les sentiments de l’assemblée qui Ta placé
à sa tête et qui sont ceux de tout le pays.
On connaît déjà Tordre du jour des tra-
vaux parlementaires. Il s’agit uniquement
d’obéir aux exigences constitutionnelles et
de régulariser diverses décisions. Tous les
projets qui doivent être soumis au Parle-
ment sont prêts. Il est probable que, si des
modifications y sont apportées, elles auront
lieu dans le sein des grandes Commissions
où les ministre» se rendront.
A cette heure, tous les ministres sont
rentrés à Paris à l’exception du ministre
de la guerre retenu à Bordeaux. Le prési-
dent de la Commission de l’armée, le rap-
porteur de la guerre, plusieurs membres
importants de la Commission du budget
sont allés s'entretenir avec lui.
M. Millerand leur a communiqué, par
l’intermédiaire de ses directeurs, des dos-
siers importants dont le transfert dans 1a
-véritable capitale est imminent.
Les débats publics occuperont trois séan-
ces au plus. On se séparera la veille de
Noël et l’armistice des partis continuera
tant que Ton n’aura qu’à songer au salut
de la France 1
THÉOBORE; HENRI,
LA GUERRE
JOURNEE
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 15 décembre, 15 heures.
De la mer à la Lys, les Anglais ont
enlevé un petit bois à l’Ouest de Wyt-
schaete.
Le terrain que nous avons gagné
hier le long du canal d’Ypres à l’Ouest
de Hollebeke a été conservé malgré
une vigoureuse contre-attaque de l’en-
nemi.
De la frontière belge à la Somme,
rien à signaler.
De la Somme à l'Argonne, canon-
nades intermittentes peu intenses,
sauf dans la région de Grouy.
En Argonne, nous fîmes quelques
progrès et nous ayons, conservé notre
TtVance des jours précédents.
Dans les Vosges., la gare de Saint-
Léonard, au Sud de Saint-Dié, a été
violemment bombardée à, grande dis-
tance.
En Alsace, l’artillerie ennemie est
très active.
Sauf à Steinbach, où une attaque
d’infanterie allemande, partie de UfF-
holtz, put prendre pied, nous avons
maintenu partout nos progrès anté-
rieurs.
Paris, 23 heures.
En Belgique, les troupes franco-
belges ont débouché de Nieuport et
ont occupé la ligne, allant de l’Ouest
de Lombaertzyde à la ferme Saint-
Georges.
Au Sud d’Ypres, nous avons atta-
qué, dans la direotion de Kileinzille-
deke, et nous avons gagné 500 mè-
tres .
En Alsace, nous continuons à tenir
les hauteurs dominant Steinbach.
Sur le reste du front, rien à si-
gnaler,
Official Report of the
* French Government
Dec. 15- 3 p. m.
The english troops hâve taken a wood
west of Wytschaete.
We bave maintained the ground gained
Yesterday along the canal of Ypres, West of
Hollebeke. in spite of a vigourous counter-
attack of the enemy.
Nothing to report from the belgian fron-
tier to the Somme.
rwn u.o &»mmo to twArgonne inter-
mitting canonnading except in the région
of Grouy.
We progressed siightly in the Argonne
and maintained our advanèe of- préviens-
days.
In the Vosges, the enemy bombarded
violently the railwaÿ station of Saint-
Leonard South of Saint-Dié.
In Alsace the enemy’s artillery dis-
played great activity.
We hâve maintained our foîmer advan-
ces.everywhere ; however the enemy »uc-
ceed^d in takinsfoot at Steinbach after an
infântry attack which came from Uffholtz.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrogrâd, 15 décembrè.
Dans le Caucase, on signale seulement
six actions de détail, sur l’ensemble du
front.
Pétrograd, 15 décembre.
Dans la direction de Miava. nous avons
continué à talonner Les troupes allemandes.
Reculant dans la région des cols de Dukla,
les Autrichiens sont passés sur le versant
Nord désCarpathes.
En Caucasie, nous avons culbuté èireje-
té l’ennemi dans la direction de l’Euphratq,
en lui faisant éprouver des pertes impor-
tantes.
AU CONSEIL DES MINISTRES
Paris, 15 décembre.
Le Conseil des ministres, qni s’est tenn à
l’B ysée, a décidé de demander à la Cham-
bra un crédit de trois cents midi ms pour les
populations des départements envahis et de
créer une Commission centrale chargée de
stataer en dernier ressort au snjet des allo-
cations aux familles des mobilisés.
M Thomson a annoncé que le service du
ravitaillement s’est effectué suivant les be-
soins, malgré les diffi ultés d’approvision-
ment, ainsi que la répartition des dons en
nature envoyés par les départements des
Basses-Pyrénees et de la Sartha à l’intention
des régions envahies.
A la Commission du Budget
Paris, 18 décembre
La Commission du budget a élu M. Cle-
»e*tel, président, en remplacement de
M. Cochery.
Paris, 15 décembre.
M Pion a présidé la Commission du budget
et a fait l’éloge de MM. O'Chery et de Mon.
Il a salué l’armée et a affirmé que nul ne
songerait à rompre ie pacte de l’alliance
conclue le 4 août.
Il a déclaré que l’opposüion ne troublerait
pas, par des paroles, l'oeuvre sacrée de la
défense nationale.
La Commission a élu M. Web&r.comme vice-
président en remplacement de M. Sembat.
MORT AU CHAMP D’HONNEUR
Paris, 18 décembre.
@n annonce la mort du fils de l’ancien
president du Conseil M. B>rthou. Il était âgé
de dix-huit ans. Il s’était engagé an début de
la guerre. B essé à Thann, il a succombé à
la suite de ses blessures.
Nouvel Exploit de nos Ivlataors
Amsterdam, 13 décembre
On mande de Berlin au Telegraaph qu’un
aviateur français a lancé à nouveau des
bombes sur Fribourg-en-Brisgau.
Echange de Félicitations
Paris, 13 décembre.
MM. Yiviani et Pachitch ont échangé de.s
télégrammes, à l’occasion des victoires ser-
bes.
Accident de Chemin dé Fer en Belgique
Bâle, 13 décemore.
@n signale qn’an accident de chemin de
fer s'est produit et a interrompu, durant
use journée, la circnlation sur la ligne d’Hny
à N*mur, et sur la ligue aboutissant au tun-
nel de Gernmenich.
LA FLOTTE ALLEMANDE S’AGITE
Petrogrâd, 15 décembre.
De nombreux navires de guerre alle-
mands croisent dans le golte de Bothnie,
éclairant ie littoral avec des projecteurs.
Les Sorbes repreuaenî Belgrade
Nieh, 13 décembre (Officiel).
Nous avons réoccupé Belgrade après
un violent combat.
AU PARLEPAEENT TURG
Constantinople, 15 décembre.
Le Parlement turc a ouvert sa session
avec le cérémonial accoutumé.
Il a entendu les discours d-.* trône.
Von der Gollz assistait à la séance.
II DISCOURS DU SULTAN
Constantinople, 13 décembre.
Dans nn discours dn trône, le sultan a dé-
claré que la Turquie était décidée à garder
la neutralité quand les Russes et les Fran-
çais commencè-ent les hostilités en envoyant
des troupes aux frontière».
Selon lui, la Turquie a dû déclarer la guer-
re pour résister par la force à la politique
de destruction poursuivie contre l'Islam par
la Triple-Entente.
La Grèce et la Roumanie
Athènes, 13 décembre.
Ei remettant ses lettres de créances,
M. Philidor, ministre de Roumanie, a dit que
le traite de Bucarest a consolidé i’amitié
gréco-roumain*. Le roi a répondu qu’il
faudra constamment cultiver cette amitié,
g^ge de prospérité des deux pays.
La prés s© commente favorablement ces
déclarations.
Les Intentions de la Grèce
Athènes, 18 décembre.
On dément officiellement la nouvelle de la
Politische Correspondent d’après laquelle le
gouvernement hellénique aurait l’intention
d’occuper la territoire dé Monastir et apprê-
terait des troupes à cet effet.
L’Autriche et la Serbie
Vienne, 13 décembre.
On dément officiellement que l’Autriche
voudrait conclure la paix séparément avec
la Serbie.
La MraSIté des Pays Scandinaves
Christiania, 18 décembre.
Les souverains des royaumes Scandinaves
traiteront vendredi, à Malmoe, des ques-
tions de neutralité «t de la répression ae la
contrebande de guerre.
DÉBARQUEMENT B’ÉQBIPÂSE
Pans, <3 décembre.
Le vapeur allemand Tthokotis a débarqué
& Callao l'équipée du charbonnier anglais
Northwaks, conMiw ie Dretdsn.
U SOLDAT FliUülS
jugé par un Hollandais
Un des publicistes hollandais les plus connus,
M Charles Boissevsin, directeur du H and Ub lad,
d Amsterdam, publie un article dans lequel il
glorifie ea ces termes les qualités du soldat fran-
çais
...Les Français eux-mêmes ne savent!
pas ce que font leurs propres soldats. Les
communiqués militaires, qui. jusqu’à ces
derniers jo rs, étaient très brefs, ne disent
actuellement enco-e qae très oeu de choses.
Les noms des officiers généra ix, des en-
droits où les combats eurent lieu, des régi-
ments et des troupes qui se distinguèrent
n’ont même pas été publiés.
Il règne un silence imoressionnant. Il a
été publié depuis, dans Je Bulletin des Ar-
mées, des demi-rapports qui permettaient
Chaque fois de se rendre compte de ce qni
s’était passé au cours des deux dernières se-1
maines, mais ces rapports étaient étrange- I
ment sobres de détails et également peu de- I
monstratifs.
Mais quand je me souviens — nonobstant I
les. rapports circonscrits des camps de guerre
de tout ce que je lisais dans nombre d’or-J
gines français, anglais, allemands et suisses
et de ce que j’apprenais d’amis en France et
en Belgique, qui avaient été témoins des
scènes de la guerre, jepnis maintenant me J
Tormëï une r es juste unoression des solilïts 1
français de 1914.
Ce qu’ils firent et souffrirent me semble I
égaler les actions les plus glorieuses et les I
plus héroïques que contient l’hhtoire mili- J
taire. Et je m’empresse de reproduire l'ima- I
ge qui apparaît à mes yeux.
Personne ne parle sur le théâtre de la I
guerre où le< Français campent, aucun geste
superflu n’est aperçu ; les combattants, fer- I
moment résolus, marchent, lèvres c oses, sé-
rieux et contenus, puis rampent l’un der- I
rière l’autre, sans bruit, dans les tranchées, I
où ils attendent jour et nuit dans l’eau et la
boue, jusqu’à ce qu’un assaut, suivi d’un I
combat, homme contre homme, soit possi-
ble. «tais les occasions ne se présentent que I
rarement. I
La bêcha est maniée continuellement, et
Ja nuit — à la laveur dn brouillard — les
morts sont ensevelis et les soldats griève-
ment blessés emportés ; mais en patientant,
attendant et veillant, sans aucune occasion
de battre la semelle ou de marcher pour se
réchauffer ; une ligne de défeuse et d’atta-
que de 300 milles anglais est protégée sous
l’explosion continuelle des grenades el I’ècla-
tement-dai- obus. I(s courent à tout moment,
la chance d’être assaillis ; ils ont à se défen-
dre contre un ennemi qui ne demande pas
combien de milliers de vies chaque attaque
foi coûte. Mais les troupes, impassibles,
tranquilles, obéissantes et infatigables, ré-
sistent.
Tous les combattants font preuve de vail-
lance et du plus profond mépris de la mort.
Le cd»r8|« avec lequel les jeunes soldats
allemands firent — dans les derniers com-
bats — épaule contre épaule et sans effroi,
face au front, est sublime, bien que. en
rangs serrés, iis fussent fauchés par centai-
nes.
Mais la raison pour laquelle le courage
caimeet impassible des Français dans les
tranchées a snnout excité mon admiration,
c’est que *es Français sont Français, que leur
histoire militaire m’a toujours tait impres-
sion, que le génie et le caractère français
rendent les soldats plus capables à l’attaque
et à l’assaut qu’à la défense et à la retraite.
Aussi ro’ar-ivaii-il souvent de me deman-
der, au début de la guerre, comment les
Français, si vivaces, pourraient supporter la
nouvelle méthode de combat qui les force
— ponr se cacher. — à se terrer comme des
lapins.
La réponse & cette question est qae leurs
armees sont maintenant plus patientes qn’an
début de la gnerre et qu’elles font preuve
d’nne opiniâ reté, d’une endurance et d’une
grande dignité, en même temps que d’nne
résignation qui ont éveillé en moi une pro
tonde admiration. Elles maintiennent fenr
éb>n et leur bonne humeur, Et si parfois,
ap-ès on long séjour dans les tranchées, la
guerre tourne pour elles au lyrisme et
qu elles peuvent, baïonnette an canon, con-
nr à l’assaut, elles chargent de nouveau
avec le môme « brio » et la folle ardeur
d’autrefois, pour regagner en rampant —
avec calme et dans l’ordre le pins parfait —
les tranoheea, aussitôt que le signal retentit.
C’est a ne armée de défensenrs anonymes.
P-rsonne ne voit on n’entend ceux qui se
distinguent. Da « la gloire», il n'en est pas
question, mais bien de devoir et de patrio-
tisme. Leurs noms restent dans l’ombre.
Leurs proches ne savent même pas où leurs'
régiments campent. Ils marchent sans fan-
fares, sans bannières déployées et sans oni-
formes chamarrés. Parmi tous ces soldats
anonymes, on ne distingue presque pas les
officiers, eux-mêmes anonymes, ©a ne voit
pas de jeunes officiers qui, avec une bra-
voure sublime, le sabre aa clair, courent
avec nn beau geste sas à l’ennemi. Non, ils
restent parfois des jours entiers sans voir
l’ennemi, car les bembes éclatant les re-
tiennent dans les tranchées sons une pluie
de balles et d'éclats de .fer.
Les Français, en combattant dans l’anony-
mat, maintiennent dans le grand silence des
champs meurtriers, sur lesquels aucun en-
nemi n’est visible, ce geste enthousiaste.
Cette excellente disposition ett, sans nul
donte, acquise grâce à la discrétion du géné-
ralissime, que l'S soldats ne voient jamais,
mais dont ils reçoivent de loin les comman- |
dements.
Les troupes décident, par le sacrifice
d’èiîes-mêmes, de l’avenir de leur peuple.
Responsables du passé et de l’avenir du pays,
eiles accomplissant sérieusement an devoir
pénible. Elles défendent donc, par la senti-
ment du devoir, l’existence de lenr pays et
le génie de leur peuple ; c'est pourquoi elles
sont sérieuses et excl«ent tout ce qu’il y a
de théâtral du champ des hostilités.
Le Sang-Froid d’un Capitaine
Le capitaine dn steamer Colchester, de la
Grest Eastern Railw-y Company, a déclaré
qae, vendredi, à 50 kilomètres des cêies de
Hollande, un sous-marin allemand surgit à
bâbord et lui ordonna de s’arrêter et de se
rendre. Ponr tonte réponse, le capitaine fit
mettre tonte vapeur et réussit à conduire
son vaisseau en Angleterre. Le Colchester ne
fat pas touché par tes torpilles nu sous-
marin, grâce à sa vitesse supérieure et à la
marche eu ztg-zag qu’il adopta, de façon à
rendre la vis&e plus difficile.
A PROXIMITÉ
de la Froulière allemande
De Nancy on entend chaque jour les ca-
nons qui grondent dans la direction de la
frontière. Leur action était particuliérement
vigoureuse, du côte de Pont-à-Monsson, dît
un correspondant du Times, à Ja date du 19
décembre.
La rumeur a couru que cette petite ville
avait été brûlée alors qu'en réalité pas une
maison n’a été détruite, ni par un incendie
accidentel, ni par le feu des obus.
Toutefois, la position actuelle des batteries
allemandes, au Nord-Ouest de la ville, dans la
direction de Thiancourt, np leur permettant
p is un tir précis, quelques-uns des obus des-
tinés aux batteries françaises tombent sur la
villa
De ce coté de la frontière, jnsqu’à Badon-
viller, on ne signale rien d’imponant, à part
des due s d’artillerie entre postes avancés.
Plus bas, dans la région de Celles, de Se-
nones, de Provenchères, les Français ont
tçnté de déloger les Allemands de leurs po-
J sillons, mais n’ont pu y parvenir et voici
pourquoi • les ennemis, pendant les atta-
ques de ce genre, se réfugient dans les ca-
ves et forcent les habitants à monter dans
les greniers dans le but de sacrifier les Fran-
çais non-combattants. C’est une des raisons
pour lesquelles l’av.nce des tmupss fran-
çaises est nécessairement lente. D’antre part,
U est visible que la tactique de l’état-major
français est d éviter des pertes inutiles, en
avançant petit à petit, sans jamais reculer.
Dans les régions environnantes, beaucoup
de villages sont en ruines, mais quelques-
uns ont échappé à la dévasiation. Les Alle-
mands n’ont jamais rénssi àatteiudre Rutbia
on Vallin. Presse fat à p ine bombardé*
Saint-Léonard n’a pas été aussi heureux, et à
Sanley, où le combat a duré douze jours. 89
maisons sur 100 ont été mises en pièces. En-
tre Saint-Di» et Siales, tous les villages ont
souffert lerribleinent et partout, snr les rou-
tes, à la lisière des bois, dans les champs,
l’on voit des centaines de tombes de sol-
dats.
j Provenchères est encore aux mains des
I Allemands. Saint-Dié lui-même, après an
I violent bombardement préliminaire, a été
fréquemment arrosé d’obns pendant les
mois d’octobre et de novembre. La gare est
en partie détruite et il ne reste plus nn seul
carreau aux fenêtres, parmi celles qui tien-
nent encore. Cependant, une cinquantaine
de nuisons seulement ont été sérîeussraent
endommagées et pillées. Ou croit que les Al-
Irmands avalent l’intention de s'établir en
r permanence dans cette ville et de s’eu ser-
vir comme base pour une attaque sur Epi-
nal.
D’nn antre côté, Celles est toujours entre
les mains des troupes françaises, bien que
les Allemands se maintiennent dans la vallée
qui se trouve immédiatement derrière la
! ville. Fs ont pu ainsi bombarder l’église et
la détruire. Allarmont, Luv-gny, la Petite
Raon et Moussey sont occupés par les Alle-
mands. Les derniers réfugiés qu’ils ont
chassés dis >nt qu’il y a pénurie de nourri-
ture. Le pain manque et les soldats alle-
mands eux-mêmes doivent satisfaire lear
faim avec des pommes de terre et des bette-
raves. Ils obligent les habitants â récolter
les pommes de terre dont la majeure partie
est expédiée en Alsace. Tous les hommes va-
lides sont employés à creuser des retran-
chements.
L’église de Sonones est presque entière-
ment démolie, de même qne les clochers de
tous les petits villages, les hautes cheminées
et les bâtiments pouvant servir aux Fran-
çais à faire des obse/vations ont été systé-
matiquement détroits.
Les Allemands semblent convaincus que
lenr organisation dn terrorisme, l'incendie,
la fusillade des habitants, le pillage, e3t ta
meilleure tactique militaire qui paisse leur
permettre de vaincre.
En -Haute-Alsace, les Français avancent
lentement, mais sûrement. Ils n’exéentent
pins de charges prématurées à la baïon-
nette; Fs ont adopté des mouvements en
avant méthodiques, toujours bien appuyé»
par l'artillerie, ainsi qu’ils auraient dû le
faire depuis le début. Pas à pas, dans leur
avance, ils construisent des tranchées, de
sorte qu’en cas de retraite forcée ils ne sont
plus exposés an feu meurtrier, et peuvent
attendre jusqu’à ce qne l’attaque faiblisse^
ponr avancer de nouveau.
Ou S8 rend compte qne les Allemands
trouvent cette tactique extrêmement gê-
nante. Près de Se spots, de Ferrette et de
Bisel. les Français ont détruit les tranchées
allemandes et ont forcé l’ennemi à la re-
traite, laissant derrière lui un grand nombre
de prisonniers blessés.
Les fugitifs qui arrivent d’Allemagne pat
la Suisse, rapportent que le bruit circule i
Colmar que les français occupent tontes les
hauteurs commandant la plaine et avancent
fermement vers le Rhin. On rapporte aussi
qu'il existe à Colmar un sentiment général
d'insécurité et que des préparatifs ont êtl
faits pour évacuer la ville en cas de be-
soin ; on ajoute qne les français peuvent
attaquer et investir Gu-bwiiler lorsqu’ils la
voudront, ; on dit même qu’à Strasbourg
d’importants préparatifs pour la défensi
ont été faits, notamment les casernes on»
été minees.
On ne peut naturellement ajouter foi |
toutes ces rnmenrs, mais uns chose don
être retenue comme indiscutable, c’est qui
les françai3'imrchent fermement et qne les
Allemands chez eux sont terriblement
effrayés par cette perspective.
PROMOTIONS
Paris, 13 décembre.
Le général de brigade Guülaumat est pro-
mu-général de division à titre temporal»
dans la première seetion de i’état-major gé-
néral.
- —- I —■9
EQW ITALIE!
Rome, 18 décembre.
Le Sénat a adopté à l'unanimité le projâ
de douzièmes provisoires et les mesure!
financières comprises dans le prçjet.
Explosiou dans une Mine
Tokio, 13 décembre*
Une explosion s’est produite dans une
mine de charbon à Fukuoka. Huit cents ntt*
neurs sont ensevelis.
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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LA REVANCHE
DES SERBES
Il y a une quinzaine de jours la si-
tuation des Serbes était inquiétante
et nous avons exprimé ici-même notre
ardente sympathie pour le vaillant pe-
tit peuple qui après des prodiges de
valeur se voyait, au bout de quatre
mois de résistance, contraint de subir
l’invasion. Heureusement les jours
sombres qu’il a eu à traverser auront
été courts ; Belgrade a été occupée le
a décembre, or, le télégraphe vient de
nous apprendre que la capitale est re-
prise par les Serbes.
A vrai dire, depuis plusieurs jours
nous nous attendions à cet évènement
que les beaux succès annoncés par dé-
pêche préparaient; nous aimons à
croire que la rentrée à Belgrade mar-
que le couronnement de la complète
victoire et que nous apprendrons bien-
tôt qu’il n’y a plus un seul austro-
hongrois en Serbie.
Pour bien se rendre compte de Pim-
portance des événements qui viennent
de se passer il faut se rappeler pue
l’armée austro-hongroise, profitant de
l'épuisement des Serbes, avait réussi
à pénétrer très avant dans leur terri-
toire. Après avoir jranchi la Save et
la Drina, ils occupaient, avec une ar-
mée de quatre cent mille hommes, le
triangle dont deux côtés étaient for-
més par ces rivières et le troisième
par une ligne passant par les villes de
Belgrade, Valjevo et Ouchitza (sur
la haute Morava serbe, près de la
frontière de Bosnie). Ouchitza, Val-
fevo et Belgrade sont repris et, aux
dernières nouvelles, les Serbes refou-
laient l’armée austro-hongroise en
déroute dans l’angle étroit formé par
Chabatz, sur la Save, et Losnilza, sur
la Drina.
Que tant de changements se soient
produits en quinze jours c’est aussi
déconcertant qu’admirable ; cela nous
Confirme en tout cas dans notre idée
qu’avec les Serbes il ne faut jamais
. dputer de rien. Certes, la situation
était grave au début du mois et l’émo-
tion était à son comble chez ce peuple
jeune qui ne sait pas reculer ni com-
prendre les beautés de la retraite stra-
tégique. Mais le ravitaillement si né-
cessaire s’est fait à temps et le vieux
roi Pierre a su rendre l’élan moral à
ses troupes exténuées. Il a suffi pour
cela que, sortant de la retraite à la-
ffqélle l’âge et la maladie le contrai-
ghatëPf, il parut sur le front et qu’é-
voquant Î& patrie serbe en danger, il
dise à ses soldais : « Votre vieux sou-
verain est ici pouf mourir ou pour
Vaincre avec vous ! »
Un officier autrichien prisonnier,
expliquant la débâcle des siens, au-
rait déclaré que « l’armée serbe était
devenue subitement une armée de fous
furieux » et pour qui connaît les Ser-
bes, cette héroïque folie du patriotis-
me, au jour du péril, est bien dans
leur caractère ; leur culte inné et fa-
rouche de la patrie les garantit de la
défaite.
La victoire serbe aura une énorme
répercussion ; elle met l’Autriche-
Hongrie en plus mauvaise posture que
fumais , bien loin de pouvoir donner
Un bon coup de main à l’Allemagne
contre la Russie, comme elle Vespérait
depuis quelque temps, la monarchie
dualiste va devenir un poids lourd
pour son alliée ; celle-ci ne tardera
pas a subir le contre-coup de la défai-
te autrichienne et obligée de faire face 1
partout elle-même, il faudra bien
qu’elle cède. L’hommage que nous ren-
dons aux Serbes est d’autant plus mé-
rité que leur triomphe va sans doute !
précipiter la retraite des Allemands
en Pologne et notre propre offensive '
Hans le Nord, 1
Blessé à l'Ennemi
M. Pierre Siegfried, petit-fils de M. Jules
Siegfried, député, qui s’était engagé il y a
trois mois au 66« d’infanterie, devançant
l’appel de la classe 1915 à laquelle il appar-
tient, vient d’ôtre blessé au bras, dans la
région d’Ypres où son régiment combattait.
R est soigné à Sillé-Ie-Guillaume (SartheJ.
»on état n’inspire aucune inquiétude.
Deux Aviateurs anglais tombent à la Mer
Le steamer hollandais Orange-Nassau a
recueilli lyer après-midi deux aviateurs qui
montaient nn aéroplane tombé dans la mer
élu Nord, entre les bateaux-feu Kedish, Knock
jtt Galloper, I
L’Homme de vigie ayant aperça les deux
hommes, le navire s’approcha et mit an
canot à la mer. L’avion était monté par nn
Fiilote et un observateur officier. Celni-ci re-
usa tout d’abord de quitter l’aéroplane,
unis finalement résolut de monter a bord
du steamer avec son pi'ote. L’appareil, qui
était brisé, fut abandonné.
Les deux aviateurs furent débarqués à
Brest ens, sur l’Eacant. Ils avaient effectué
nn raid an-dessus delà Belgique et jeté cinq
bombes sur les six qu’ils avaient empor-
tées.
Ils ont été retenus par les autorités hol-
landaises et sarautiateraôr.
Impressions
sur la Rentrés
Bans les couloirs. — Pas d’uniformes
militaires en séance. — L’Accident
de M. Deschanel, — Les discus-
sions publiques ne sont
pas nécessaires.
Plus Ton approche de la rentrée, plus les
couloirs de la Chambre prennent de l’ani-
mation dans l’après-midi. Nous ne parlons
pas de ceux du Sénat qui restent obstiné-
ment déserts si ce n’est à l’heure où les
membres de la représentation des départe-
ments envahis se réunissent sous la prési-
dence de M. Bourgeois, avant tout, zélé
sénateur de la Marne. Ce département,
dont l’infortunée ville de Reims était nn
des plus beaux fleurons, lui devra beau-
coup.
Au Palais-Bourbon, on vient d’un peu
partout voire même du Conseil municipal
de Paris. On prépare la séance du. 22 dé-
eemferc-qttf scra-ccrtaxiremenr aUsÉTèmou-"
vante que celle du 4 août.
A cette époque, on était sous le coup de
la surprise indignée causée par la provoca-
tion brutale de i’Allemagne. On se décla-
rait prêt à lutter et à se défendre jusqu’à
la mort, mais on ne pouvait s’empêcher de
ressentir une angoisse dissipée aujour-
d’hui.
Maintenant, plus de quatre mois se sont
écoulés depuis le commencement de la
guerre ; on a résisté aux hordes teutonnes
On leur a infligé de sanglantes défaites sur
la Marne, sur l’Aisne et dans les Flandres, j
On a éprouvé le courage et la vaillance de
nos soldats, la fidélité de nos alliés. L’es-
poir que Ton avait alors de vaincre est de-
venu une certitude et Ton n’entend guère
dans le salon de la Paix et ailleurs, que
des paroles réconfortantes.
Un de nos confrères a reproché, ces jours-
ci, à divers députés de ne pas se montrer
rassurants et a demandé à la préfecture de
police d’exercer au Palais-Bourbon la sur-
veillance qui a lieu dans les rues et dans les
lieux publics. Nous déclarons n’avoir rien
entendu qui justifiât cette plainte. Nous
avons, au contraire, constaté dans tous les
groupes la même confiance et le même élan.
Plusieurs membres du Parlement se sont
montrés dans les couloirs en uniforme mili-
taire. Nous pouvons dire qu’à la rentrée ils
ne seront pas autorisés à siéger en costu-
me. Les bureaux des deux Chambres n’ont
pas expliqué pourquoi ils ont pris cette dé-
cision, mais on présume qu’ils ont estimé
que la différence de grades est susceptible
de'gêner les représentants dans les discus-
sions et que, dans l’enceinte des Àssem-
)lées, il faut un niveau égalitaire. La disci-
pline ne doit jamais perdre de ses droits.
Il ne serait pas naturel, par exemple, de
voir, même à la Chambre, un simple soldat
critiquer vertement les actes de son gé-
néral.
Il paraît que divers députés-soldats
éprouvent des scrupules à quitter leur poste
au front pour venir accomplir leur mandat
législatif. Ils se demandent si, à cette heu-
re, le devoir militaire ne l’emporte pas sur
tout autre devoir et s’ils doivent profiter de
l’autorisation du gouvernement.
Ils considèrent que les discussions de la
tribune sont oiseuses tandis que le canon
tonne sur les champs de bataille et qu’il ne
faut pas pour des discours inutiles risquer
d’affaiblir ceux qui dirigent la défense na-
tionale.
On s’attend à quelques absences pour
ce motif. Toutefois, elles seront sans doute
rares.
L’accident survenu à M. Deschanel cause
une vive impression. Les renseignements
que Ton donne sont toutefois rassurants et
l’on espère que le président de la Chambre
pourra occuper son fauteuil pendant la
courte session.
Son absence nous priverait de belles et
réconfortantes allocutions semblables à
celles qui furent prononcées le 4 août.
M. Deschanel est un patriote et il sait trou-
ver des accents chaleureux pour traduire
les sentiments de l’assemblée qui Ta placé
à sa tête et qui sont ceux de tout le pays.
On connaît déjà Tordre du jour des tra-
vaux parlementaires. Il s’agit uniquement
d’obéir aux exigences constitutionnelles et
de régulariser diverses décisions. Tous les
projets qui doivent être soumis au Parle-
ment sont prêts. Il est probable que, si des
modifications y sont apportées, elles auront
lieu dans le sein des grandes Commissions
où les ministre» se rendront.
A cette heure, tous les ministres sont
rentrés à Paris à l’exception du ministre
de la guerre retenu à Bordeaux. Le prési-
dent de la Commission de l’armée, le rap-
porteur de la guerre, plusieurs membres
importants de la Commission du budget
sont allés s'entretenir avec lui.
M. Millerand leur a communiqué, par
l’intermédiaire de ses directeurs, des dos-
siers importants dont le transfert dans 1a
-véritable capitale est imminent.
Les débats publics occuperont trois séan-
ces au plus. On se séparera la veille de
Noël et l’armistice des partis continuera
tant que Ton n’aura qu’à songer au salut
de la France 1
THÉOBORE; HENRI,
LA GUERRE
JOURNEE
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 15 décembre, 15 heures.
De la mer à la Lys, les Anglais ont
enlevé un petit bois à l’Ouest de Wyt-
schaete.
Le terrain que nous avons gagné
hier le long du canal d’Ypres à l’Ouest
de Hollebeke a été conservé malgré
une vigoureuse contre-attaque de l’en-
nemi.
De la frontière belge à la Somme,
rien à signaler.
De la Somme à l'Argonne, canon-
nades intermittentes peu intenses,
sauf dans la région de Grouy.
En Argonne, nous fîmes quelques
progrès et nous ayons, conservé notre
TtVance des jours précédents.
Dans les Vosges., la gare de Saint-
Léonard, au Sud de Saint-Dié, a été
violemment bombardée à, grande dis-
tance.
En Alsace, l’artillerie ennemie est
très active.
Sauf à Steinbach, où une attaque
d’infanterie allemande, partie de UfF-
holtz, put prendre pied, nous avons
maintenu partout nos progrès anté-
rieurs.
Paris, 23 heures.
En Belgique, les troupes franco-
belges ont débouché de Nieuport et
ont occupé la ligne, allant de l’Ouest
de Lombaertzyde à la ferme Saint-
Georges.
Au Sud d’Ypres, nous avons atta-
qué, dans la direotion de Kileinzille-
deke, et nous avons gagné 500 mè-
tres .
En Alsace, nous continuons à tenir
les hauteurs dominant Steinbach.
Sur le reste du front, rien à si-
gnaler,
Official Report of the
* French Government
Dec. 15- 3 p. m.
The english troops hâve taken a wood
west of Wytschaete.
We bave maintained the ground gained
Yesterday along the canal of Ypres, West of
Hollebeke. in spite of a vigourous counter-
attack of the enemy.
Nothing to report from the belgian fron-
tier to the Somme.
rwn u.o &»mmo to twArgonne inter-
mitting canonnading except in the région
of Grouy.
We progressed siightly in the Argonne
and maintained our advanèe of- préviens-
days.
In the Vosges, the enemy bombarded
violently the railwaÿ station of Saint-
Leonard South of Saint-Dié.
In Alsace the enemy’s artillery dis-
played great activity.
We hâve maintained our foîmer advan-
ces.everywhere ; however the enemy »uc-
ceed^d in takinsfoot at Steinbach after an
infântry attack which came from Uffholtz.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrogrâd, 15 décembrè.
Dans le Caucase, on signale seulement
six actions de détail, sur l’ensemble du
front.
Pétrograd, 15 décembre.
Dans la direction de Miava. nous avons
continué à talonner Les troupes allemandes.
Reculant dans la région des cols de Dukla,
les Autrichiens sont passés sur le versant
Nord désCarpathes.
En Caucasie, nous avons culbuté èireje-
té l’ennemi dans la direction de l’Euphratq,
en lui faisant éprouver des pertes impor-
tantes.
AU CONSEIL DES MINISTRES
Paris, 15 décembre.
Le Conseil des ministres, qni s’est tenn à
l’B ysée, a décidé de demander à la Cham-
bra un crédit de trois cents midi ms pour les
populations des départements envahis et de
créer une Commission centrale chargée de
stataer en dernier ressort au snjet des allo-
cations aux familles des mobilisés.
M Thomson a annoncé que le service du
ravitaillement s’est effectué suivant les be-
soins, malgré les diffi ultés d’approvision-
ment, ainsi que la répartition des dons en
nature envoyés par les départements des
Basses-Pyrénees et de la Sartha à l’intention
des régions envahies.
A la Commission du Budget
Paris, 18 décembre
La Commission du budget a élu M. Cle-
»e*tel, président, en remplacement de
M. Cochery.
Paris, 15 décembre.
M Pion a présidé la Commission du budget
et a fait l’éloge de MM. O'Chery et de Mon.
Il a salué l’armée et a affirmé que nul ne
songerait à rompre ie pacte de l’alliance
conclue le 4 août.
Il a déclaré que l’opposüion ne troublerait
pas, par des paroles, l'oeuvre sacrée de la
défense nationale.
La Commission a élu M. Web&r.comme vice-
président en remplacement de M. Sembat.
MORT AU CHAMP D’HONNEUR
Paris, 18 décembre.
@n annonce la mort du fils de l’ancien
president du Conseil M. B>rthou. Il était âgé
de dix-huit ans. Il s’était engagé an début de
la guerre. B essé à Thann, il a succombé à
la suite de ses blessures.
Nouvel Exploit de nos Ivlataors
Amsterdam, 13 décembre
On mande de Berlin au Telegraaph qu’un
aviateur français a lancé à nouveau des
bombes sur Fribourg-en-Brisgau.
Echange de Félicitations
Paris, 13 décembre.
MM. Yiviani et Pachitch ont échangé de.s
télégrammes, à l’occasion des victoires ser-
bes.
Accident de Chemin dé Fer en Belgique
Bâle, 13 décemore.
@n signale qn’an accident de chemin de
fer s'est produit et a interrompu, durant
use journée, la circnlation sur la ligne d’Hny
à N*mur, et sur la ligue aboutissant au tun-
nel de Gernmenich.
LA FLOTTE ALLEMANDE S’AGITE
Petrogrâd, 15 décembre.
De nombreux navires de guerre alle-
mands croisent dans le golte de Bothnie,
éclairant ie littoral avec des projecteurs.
Les Sorbes repreuaenî Belgrade
Nieh, 13 décembre (Officiel).
Nous avons réoccupé Belgrade après
un violent combat.
AU PARLEPAEENT TURG
Constantinople, 15 décembre.
Le Parlement turc a ouvert sa session
avec le cérémonial accoutumé.
Il a entendu les discours d-.* trône.
Von der Gollz assistait à la séance.
II DISCOURS DU SULTAN
Constantinople, 13 décembre.
Dans nn discours dn trône, le sultan a dé-
claré que la Turquie était décidée à garder
la neutralité quand les Russes et les Fran-
çais commencè-ent les hostilités en envoyant
des troupes aux frontière».
Selon lui, la Turquie a dû déclarer la guer-
re pour résister par la force à la politique
de destruction poursuivie contre l'Islam par
la Triple-Entente.
La Grèce et la Roumanie
Athènes, 13 décembre.
Ei remettant ses lettres de créances,
M. Philidor, ministre de Roumanie, a dit que
le traite de Bucarest a consolidé i’amitié
gréco-roumain*. Le roi a répondu qu’il
faudra constamment cultiver cette amitié,
g^ge de prospérité des deux pays.
La prés s© commente favorablement ces
déclarations.
Les Intentions de la Grèce
Athènes, 18 décembre.
On dément officiellement la nouvelle de la
Politische Correspondent d’après laquelle le
gouvernement hellénique aurait l’intention
d’occuper la territoire dé Monastir et apprê-
terait des troupes à cet effet.
L’Autriche et la Serbie
Vienne, 13 décembre.
On dément officiellement que l’Autriche
voudrait conclure la paix séparément avec
la Serbie.
La MraSIté des Pays Scandinaves
Christiania, 18 décembre.
Les souverains des royaumes Scandinaves
traiteront vendredi, à Malmoe, des ques-
tions de neutralité «t de la répression ae la
contrebande de guerre.
DÉBARQUEMENT B’ÉQBIPÂSE
Pans, <3 décembre.
Le vapeur allemand Tthokotis a débarqué
& Callao l'équipée du charbonnier anglais
Northwaks, conMiw ie Dretdsn.
U SOLDAT FliUülS
jugé par un Hollandais
Un des publicistes hollandais les plus connus,
M Charles Boissevsin, directeur du H and Ub lad,
d Amsterdam, publie un article dans lequel il
glorifie ea ces termes les qualités du soldat fran-
çais
...Les Français eux-mêmes ne savent!
pas ce que font leurs propres soldats. Les
communiqués militaires, qui. jusqu’à ces
derniers jo rs, étaient très brefs, ne disent
actuellement enco-e qae très oeu de choses.
Les noms des officiers généra ix, des en-
droits où les combats eurent lieu, des régi-
ments et des troupes qui se distinguèrent
n’ont même pas été publiés.
Il règne un silence imoressionnant. Il a
été publié depuis, dans Je Bulletin des Ar-
mées, des demi-rapports qui permettaient
Chaque fois de se rendre compte de ce qni
s’était passé au cours des deux dernières se-1
maines, mais ces rapports étaient étrange- I
ment sobres de détails et également peu de- I
monstratifs.
Mais quand je me souviens — nonobstant I
les. rapports circonscrits des camps de guerre
de tout ce que je lisais dans nombre d’or-J
gines français, anglais, allemands et suisses
et de ce que j’apprenais d’amis en France et
en Belgique, qui avaient été témoins des
scènes de la guerre, jepnis maintenant me J
Tormëï une r es juste unoression des solilïts 1
français de 1914.
Ce qu’ils firent et souffrirent me semble I
égaler les actions les plus glorieuses et les I
plus héroïques que contient l’hhtoire mili- J
taire. Et je m’empresse de reproduire l'ima- I
ge qui apparaît à mes yeux.
Personne ne parle sur le théâtre de la I
guerre où le< Français campent, aucun geste
superflu n’est aperçu ; les combattants, fer- I
moment résolus, marchent, lèvres c oses, sé-
rieux et contenus, puis rampent l’un der- I
rière l’autre, sans bruit, dans les tranchées, I
où ils attendent jour et nuit dans l’eau et la
boue, jusqu’à ce qu’un assaut, suivi d’un I
combat, homme contre homme, soit possi-
ble. «tais les occasions ne se présentent que I
rarement. I
La bêcha est maniée continuellement, et
Ja nuit — à la laveur dn brouillard — les
morts sont ensevelis et les soldats griève-
ment blessés emportés ; mais en patientant,
attendant et veillant, sans aucune occasion
de battre la semelle ou de marcher pour se
réchauffer ; une ligne de défeuse et d’atta-
que de 300 milles anglais est protégée sous
l’explosion continuelle des grenades el I’ècla-
tement-dai- obus. I(s courent à tout moment,
la chance d’être assaillis ; ils ont à se défen-
dre contre un ennemi qui ne demande pas
combien de milliers de vies chaque attaque
foi coûte. Mais les troupes, impassibles,
tranquilles, obéissantes et infatigables, ré-
sistent.
Tous les combattants font preuve de vail-
lance et du plus profond mépris de la mort.
Le cd»r8|« avec lequel les jeunes soldats
allemands firent — dans les derniers com-
bats — épaule contre épaule et sans effroi,
face au front, est sublime, bien que. en
rangs serrés, iis fussent fauchés par centai-
nes.
Mais la raison pour laquelle le courage
caimeet impassible des Français dans les
tranchées a snnout excité mon admiration,
c’est que *es Français sont Français, que leur
histoire militaire m’a toujours tait impres-
sion, que le génie et le caractère français
rendent les soldats plus capables à l’attaque
et à l’assaut qu’à la défense et à la retraite.
Aussi ro’ar-ivaii-il souvent de me deman-
der, au début de la guerre, comment les
Français, si vivaces, pourraient supporter la
nouvelle méthode de combat qui les force
— ponr se cacher. — à se terrer comme des
lapins.
La réponse & cette question est qae leurs
armees sont maintenant plus patientes qn’an
début de la gnerre et qu’elles font preuve
d’nne opiniâ reté, d’une endurance et d’une
grande dignité, en même temps que d’nne
résignation qui ont éveillé en moi une pro
tonde admiration. Elles maintiennent fenr
éb>n et leur bonne humeur, Et si parfois,
ap-ès on long séjour dans les tranchées, la
guerre tourne pour elles au lyrisme et
qu elles peuvent, baïonnette an canon, con-
nr à l’assaut, elles chargent de nouveau
avec le môme « brio » et la folle ardeur
d’autrefois, pour regagner en rampant —
avec calme et dans l’ordre le pins parfait —
les tranoheea, aussitôt que le signal retentit.
C’est a ne armée de défensenrs anonymes.
P-rsonne ne voit on n’entend ceux qui se
distinguent. Da « la gloire», il n'en est pas
question, mais bien de devoir et de patrio-
tisme. Leurs noms restent dans l’ombre.
Leurs proches ne savent même pas où leurs'
régiments campent. Ils marchent sans fan-
fares, sans bannières déployées et sans oni-
formes chamarrés. Parmi tous ces soldats
anonymes, on ne distingue presque pas les
officiers, eux-mêmes anonymes, ©a ne voit
pas de jeunes officiers qui, avec une bra-
voure sublime, le sabre aa clair, courent
avec nn beau geste sas à l’ennemi. Non, ils
restent parfois des jours entiers sans voir
l’ennemi, car les bembes éclatant les re-
tiennent dans les tranchées sons une pluie
de balles et d'éclats de .fer.
Les Français, en combattant dans l’anony-
mat, maintiennent dans le grand silence des
champs meurtriers, sur lesquels aucun en-
nemi n’est visible, ce geste enthousiaste.
Cette excellente disposition ett, sans nul
donte, acquise grâce à la discrétion du géné-
ralissime, que l'S soldats ne voient jamais,
mais dont ils reçoivent de loin les comman- |
dements.
Les troupes décident, par le sacrifice
d’èiîes-mêmes, de l’avenir de leur peuple.
Responsables du passé et de l’avenir du pays,
eiles accomplissant sérieusement an devoir
pénible. Elles défendent donc, par la senti-
ment du devoir, l’existence de lenr pays et
le génie de leur peuple ; c'est pourquoi elles
sont sérieuses et excl«ent tout ce qu’il y a
de théâtral du champ des hostilités.
Le Sang-Froid d’un Capitaine
Le capitaine dn steamer Colchester, de la
Grest Eastern Railw-y Company, a déclaré
qae, vendredi, à 50 kilomètres des cêies de
Hollande, un sous-marin allemand surgit à
bâbord et lui ordonna de s’arrêter et de se
rendre. Ponr tonte réponse, le capitaine fit
mettre tonte vapeur et réussit à conduire
son vaisseau en Angleterre. Le Colchester ne
fat pas touché par tes torpilles nu sous-
marin, grâce à sa vitesse supérieure et à la
marche eu ztg-zag qu’il adopta, de façon à
rendre la vis&e plus difficile.
A PROXIMITÉ
de la Froulière allemande
De Nancy on entend chaque jour les ca-
nons qui grondent dans la direction de la
frontière. Leur action était particuliérement
vigoureuse, du côte de Pont-à-Monsson, dît
un correspondant du Times, à Ja date du 19
décembre.
La rumeur a couru que cette petite ville
avait été brûlée alors qu'en réalité pas une
maison n’a été détruite, ni par un incendie
accidentel, ni par le feu des obus.
Toutefois, la position actuelle des batteries
allemandes, au Nord-Ouest de la ville, dans la
direction de Thiancourt, np leur permettant
p is un tir précis, quelques-uns des obus des-
tinés aux batteries françaises tombent sur la
villa
De ce coté de la frontière, jnsqu’à Badon-
viller, on ne signale rien d’imponant, à part
des due s d’artillerie entre postes avancés.
Plus bas, dans la région de Celles, de Se-
nones, de Provenchères, les Français ont
tçnté de déloger les Allemands de leurs po-
J sillons, mais n’ont pu y parvenir et voici
pourquoi • les ennemis, pendant les atta-
ques de ce genre, se réfugient dans les ca-
ves et forcent les habitants à monter dans
les greniers dans le but de sacrifier les Fran-
çais non-combattants. C’est une des raisons
pour lesquelles l’av.nce des tmupss fran-
çaises est nécessairement lente. D’antre part,
U est visible que la tactique de l’état-major
français est d éviter des pertes inutiles, en
avançant petit à petit, sans jamais reculer.
Dans les régions environnantes, beaucoup
de villages sont en ruines, mais quelques-
uns ont échappé à la dévasiation. Les Alle-
mands n’ont jamais rénssi àatteiudre Rutbia
on Vallin. Presse fat à p ine bombardé*
Saint-Léonard n’a pas été aussi heureux, et à
Sanley, où le combat a duré douze jours. 89
maisons sur 100 ont été mises en pièces. En-
tre Saint-Di» et Siales, tous les villages ont
souffert lerribleinent et partout, snr les rou-
tes, à la lisière des bois, dans les champs,
l’on voit des centaines de tombes de sol-
dats.
j Provenchères est encore aux mains des
I Allemands. Saint-Dié lui-même, après an
I violent bombardement préliminaire, a été
fréquemment arrosé d’obns pendant les
mois d’octobre et de novembre. La gare est
en partie détruite et il ne reste plus nn seul
carreau aux fenêtres, parmi celles qui tien-
nent encore. Cependant, une cinquantaine
de nuisons seulement ont été sérîeussraent
endommagées et pillées. Ou croit que les Al-
Irmands avalent l’intention de s'établir en
r permanence dans cette ville et de s’eu ser-
vir comme base pour une attaque sur Epi-
nal.
D’nn antre côté, Celles est toujours entre
les mains des troupes françaises, bien que
les Allemands se maintiennent dans la vallée
qui se trouve immédiatement derrière la
! ville. Fs ont pu ainsi bombarder l’église et
la détruire. Allarmont, Luv-gny, la Petite
Raon et Moussey sont occupés par les Alle-
mands. Les derniers réfugiés qu’ils ont
chassés dis >nt qu’il y a pénurie de nourri-
ture. Le pain manque et les soldats alle-
mands eux-mêmes doivent satisfaire lear
faim avec des pommes de terre et des bette-
raves. Ils obligent les habitants â récolter
les pommes de terre dont la majeure partie
est expédiée en Alsace. Tous les hommes va-
lides sont employés à creuser des retran-
chements.
L’église de Sonones est presque entière-
ment démolie, de même qne les clochers de
tous les petits villages, les hautes cheminées
et les bâtiments pouvant servir aux Fran-
çais à faire des obse/vations ont été systé-
matiquement détroits.
Les Allemands semblent convaincus que
lenr organisation dn terrorisme, l'incendie,
la fusillade des habitants, le pillage, e3t ta
meilleure tactique militaire qui paisse leur
permettre de vaincre.
En -Haute-Alsace, les Français avancent
lentement, mais sûrement. Ils n’exéentent
pins de charges prématurées à la baïon-
nette; Fs ont adopté des mouvements en
avant méthodiques, toujours bien appuyé»
par l'artillerie, ainsi qu’ils auraient dû le
faire depuis le début. Pas à pas, dans leur
avance, ils construisent des tranchées, de
sorte qu’en cas de retraite forcée ils ne sont
plus exposés an feu meurtrier, et peuvent
attendre jusqu’à ce qne l’attaque faiblisse^
ponr avancer de nouveau.
Ou S8 rend compte qne les Allemands
trouvent cette tactique extrêmement gê-
nante. Près de Se spots, de Ferrette et de
Bisel. les Français ont détruit les tranchées
allemandes et ont forcé l’ennemi à la re-
traite, laissant derrière lui un grand nombre
de prisonniers blessés.
Les fugitifs qui arrivent d’Allemagne pat
la Suisse, rapportent que le bruit circule i
Colmar que les français occupent tontes les
hauteurs commandant la plaine et avancent
fermement vers le Rhin. On rapporte aussi
qu'il existe à Colmar un sentiment général
d'insécurité et que des préparatifs ont êtl
faits pour évacuer la ville en cas de be-
soin ; on ajoute qne les français peuvent
attaquer et investir Gu-bwiiler lorsqu’ils la
voudront, ; on dit même qu’à Strasbourg
d’importants préparatifs pour la défensi
ont été faits, notamment les casernes on»
été minees.
On ne peut naturellement ajouter foi |
toutes ces rnmenrs, mais uns chose don
être retenue comme indiscutable, c’est qui
les françai3'imrchent fermement et qne les
Allemands chez eux sont terriblement
effrayés par cette perspective.
PROMOTIONS
Paris, 13 décembre.
Le général de brigade Guülaumat est pro-
mu-général de division à titre temporal»
dans la première seetion de i’état-major gé-
néral.
- —- I —■9
EQW ITALIE!
Rome, 18 décembre.
Le Sénat a adopté à l'unanimité le projâ
de douzièmes provisoires et les mesure!
financières comprises dans le prçjet.
Explosiou dans une Mine
Tokio, 13 décembre*
Une explosion s’est produite dans une
mine de charbon à Fukuoka. Huit cents ntt*
neurs sont ensevelis.
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