Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 décembre 1914 15 décembre 1914
Description : 1914/12/15 (A34,N12182). 1914/12/15 (A34,N12182).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172342g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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On s'abonne également, SAHS riA/S, dans tous les Sureaux ai Poste ai Franei
Les Marchands d’Avenir
J’aime mieux vous avouer tout de suite
que je n’ai qu’un respect assez tempéré
pour les propos de la diseuse de bonne ou
mauvaise aventure.
•Que cette redoutable dame soit honorée
d’une particule et d’une réputation mon-
diale, ou bien que son temple s’installe
dans un < meublé » économique, au haut
d’un escalier poussiéreux et sombre, qu’elle
promène son art le long des lignes de la
main, ou dans les mystères du marc de
café, ou bien encore parmi la famille innom-
brable et dédaigneuse des astres, elle a sur-
tout le grand pouvoir de frapper les imagi-
nations par la sereine assurance de ses
prophéties.
Celte « auscultrice»des paumes m’a paru
travailler surtout pour la récolte des « poi-
res ».
Cependant, la marchande d’avenir n’en
a jamais autant vendu qu’en notre époque
de scepticisme.
La guerre, avec le formidable point d’in-
terrogation qu’elle pose devant les esprits,
avec tout ce qu’elle renferme d’imprévu,
d’immense, de définitif, la guerre devait
naturellement faire précipiter chez la py-
Ihonisse le flot des curiosités impatientes.
Alors que la misère s’installait en maints
foyers, le prophète à la consultation tarifée
voyait tout à coup surgir une «aube dorée»,
pas celle dont parlait l’autre jour le grand
homme d’Etat anglais Lloyd George, mais
une « aube dorée » réelle, sensible, palpa-
ble — et j’entends par là aimable à « pal-
per ».
La justice a bien fait de mettre bon ordre
il cette exploitation de la crédulité publi-
que. Elle s’y est appliquée suivant son pro -
cédé rigoureux et radical : par la poursuite
correctionnelle. •
Des sybilles qui se disaient pourtant très
renseignée sur la marche des événements
fjiturs et les dessous de nos misérables des-
tinées. n’ont pas même eu la clairvoyance
de deviner que ce Monsieur qui venait leur
demander des nouvelles de son petit neveu
mobilisé ou de sa petite amie disparue
n'était autre qu’un agent de la sûreté indis-
cret dans l’exercice de ses fonctions.
Le policier est parti documenté, sur
On grand salut qui ne dissipa pas tout à fait
te trouble et l’émoi de la pithie surprise en
flagrant délit.
Aux heures dramatiques que nous vi-
vons, l’argent peut se consacrer à des oeu-
vres plus sérieuses, plus pratiques, plus
généralement humaines, et surtout plus
positives, qu’à faire sortir le mystère des
jours d’un marc de café symbolique. Nos
soldats l'emploieraient mieux à la confec-
tion d’un «jus» suffisamment délectable.
Au reste, nous ne fûmes pas seuls à con-
naître cette floraison aussi abondante
qu’éphémère de la somnambule.
Elle pullule actuellement à Berlin, si
|’en crois les gazettes. Des gens de toutes
classes, de toutes conditions, viennent la
trouver. On se dispute la faveur de ses
confidences, ce qui prouve que les pseudo-
faffinements de la « kultur » allemande
n’empêchent la masse affolée de raviver sa
foi dans le merveilleux, et de prendre au
sérieux les billevesées d’une tireuse de
cartes.
« Sire, l’avenir n’est à personne ! », pas
même au fou criminel qui s’est mis à trai-
ter familièrement son « vieux bon Dieu »
d’égal à égal, avec l’illusion comique, si elle
n’était douloureuse, qu’il est Dieu lui-
même et que les autorités célestes le char-
gèrent d’accomplir une oeuvre noble en fai-
sant assassiner des enfants et des femmes.
Non, l’avenir n’est à personne, n’eu dé-
plaise aux scruteurs du Lendemain.
Ne retenons donc qu’à simple titre de
curiosité les prophéties diverses complai-
samment colportées et dont certaines ont
déjà connu le laisser-pour-compte de la
faillite.
Ne nous arrêtons qu’un instant sur la
dernière en date. Elle émane d’un Italien,
le comte Ugo Baschieri, que ses amis di-
sent doué d’un troublant pouvoir de devi-
nation. C’est lui qui annonça, paraît-il, à
distance, la mort de Jaurès à l’heure pré-
cise où l’on assassinait le tribun. C’est lui
qui annonça, en 1906, à Santiago-de-Chili,
un tremblement de terre qui eut la délica-
tesse d’être scrupuleusement Adèle au ren-
dez-vous.
C’est lui, enfin, qui nous fait dès main-
tenant connaître que le 27 avril 1913 la
paix imposée par les alliés sera acquise,
signée. Le kaiser, appréciant enfin en juge
impartial sa politique de chef barbare, se
suicidera.
Vqhà qui est singulièrement précis. Et,
avantage précieux et rare, voilà qui ne
coûte rien.
L’augure a jetécette bonne nouvelle par le
monde sans réclamer de droits d’auteur. Le
désintéressement est louable. Il peut suffire
de recommandation auprès des sceptiques.
Le « tuyau » ne vaut peut-être pas grand
chose, mais il est donne gratuitement. C’est
toujours de l’espoir débité sans bourse dé-
lier.
Les prédictions s’échelonnent et peuvent
Servir d’étapes à la marche de nos soucis.
Mais n’y comptons pas trop cependant.
Soyons suivant notre tempéramment et no-
tre estomac optimiste invétéré ou pessi-
miste intermittent. Attachons-nous surtout
à fleurir notre patience d’une confiance
absolue dans l’heureuse issue, et laissons
faire le temps, ce grand maître.
C’est peut-être plus sage, plus juste et
plus digne que d’essayer de lui ravir son
fecret.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
in i ni
Bu Times ; *
Au commencement de septembre, la se-
conde et la troisième armées française
étaient ensemble engagées dans la défense
de Verdun, se tenant dos à dos. Pendant de
longaes semaines il y ent deux forces alle-
mandes lear faisant vis à vis snr les côtés
de la poche de Saint-Mihei.
Ce furent là deux des plus curieuses dis-
positions de forces qui aient été jamais vues
sur un champ de bataille.
Depuis la quinzaine dernière, pen de
changement s’est produit dans les positions
relatives des armées opposées.
A part, le combat impassif des tranchées,
les espions et les aéroplanes ont seuls fourni
les incidents de guerre.
Le 4 décembre, nn avion allemand snr-
vola Commercy et jeta quatre bombes prè3
de la gare.
Trois d’entre elles tombèrent sur la
voie san9 causer grand dommage ; la qua-
trième tomba dans la Mense.
Le 5, un Taube fit son apparition au-dessus
de Bar-le-Duc, venant du Nord-Est.
Tout d’abord, il vola très bas, mais nne
fusillade par les troupes de la garnison l’en-
voya à une hauteur plus respectueuse. Il
disparnt rapidement dans la direction ue
VerïSfir
A Chaumont-snr-Aire, à quelques kilomè-
tres de la forteresse, il fat « descendu » par
l’obus d’un 73. L’appareil fut entièrement
détroit par le fen causé par l’explosion dn
réservoir à essence et tout ce qui resta de
son pilote et de ses observateurs fat les dé-
bris des casques des trois aviateurs.
La fréquence de ces aéroplanes ennemis
fait supposer que leur système d’espionnage
ne donne plus complète satisfaction aux Al-
lemands et que, de ce côié, leurs machina-
tions secrètes ont été dévoilées.
Toute la contrée de Commercy à Verdnn
est infestée d'espions. Généralement, ce sont
des fermiers, des agriculteurs d'origine alle-
mande, qui vivaient dans la région depuis
plusieurs années et s’étaient fait naturaliser.
Les Français, pendant ce temps, poursui-
vent leurs reconnaissances pour leur propre
compte.
Un officier du groupe d’aviation de Verdun
qni est ailé récemment faire nne visite à
Montmédy, à 23 milles au Nord, rapporte
que le vidage a peu souffert de. l’occupation
allemande. Un de ses habitants, qui a réussi
à traverser, les lignes, confirme cette déclara-
tion et dit qhe la population est parfaitement
calme et n’a pas été maltraitée, bien qu’un
certain nombre, de tout âge et des deux
sexes, ait été emmené en Allemagne.
Une reconnaissance de dragons français
vers Spincourt, à 17 milles au Nord-Est de
Verdun, atteignit les villages de Billy, Moze-
ray et Mangiennes, et put constater, par le
toit rouge de leurs maisons, qu’ils n’avaient
pas été incendiés.
D’antre part, à Romagne-sur-Ies-Côtes —
12 milles dans la même direction — qni fat
bombardé par les Français, on dit que les
Allemands enfermèrent nn certain nombre
d’habitants dans l’église avec l’espoir qu’ils
seraient les victimes des obus français. A
Dannevonx — 17 milles dans le Nord Oaest,
— presque tous les habitants s’enfuirent à
leur approche. Parmi ceux qui restèrent, 30
furent faits prisonniers : 10 furent fusillés et
20 emmenés en Allemagne.
Le village fat incendié jusqu’au sol.
En ce qni concerne Verdun lui-même, la
position est plus forte qu’elle n’a été depuis
i e commencement de la guerre. L’armée qui
a combattu en avant est intacte et se trouve
admirablement entraînée, de coeur et de
corps, par quatre mois de campagne.
Ses canons sont de premier ordre et tout
à fait capables de tenir l'artillerie lourde al-
lemande, si jamais elle tente de tirer.
Ea dépit de tous ses efforts, l’armée du
kronprinz n’a jamais été capable de s’appro-
cher plus près de la place que de la ligne
qui passe par Montfaucon, Forges, Ornes,
Etain, Fresnes-en-Woevre, Combres, et an
joint sur la Meuse an peu an nord de Saint-
ilihiel.
Sur aucun point, la ligne n’est distante
de moins de 10 milles du centre de la forte-
resse, et les Allemands n’ont aucune chance
de l’atteindre.
L’esprit de la population —, 3,000 habi-
tants sur les 13 ou 16,000 en temps normal
— est excellent, malgré les visites des aéro-
planes et lenr accompagnement de bom-
bes.
Un incident récent montre nn trait de cet
état d’esprit.
Il y a qnelqne temps, quatre aumôniers
militaires ont pris part à nne émouvante cé-
rémonie sur an champ de bataille près de
Verdun, dans l’Argonne où de nombreux
soldats tués avaient été enterrés là où ils
tombèrent,
Il devait y avoir parmi les décédés des
hommes appartenant à des confessions aif
férentes. Mais comme il était impossible de
le déterminer, ii fut décidé par ie sons-pré-
fet et les autorités militaires que deux prê-
tres catholiques, un pasteur protestant ét
nn rabbin participeraient an service reli-
gieux.
Le rabbin, comme doyen d’âee, prononça
nne oraison funèbre, nne priere générale à
ia mémoire des disparus. Et alors les priè-
res des morts furent successivement- dites
en hébren, en latin et en français par les
représentants des trois religions. '
’Dlmape tente de se mitiüto
PAR L'ITALIE
A la snite d’amicales représentations par
les paissances de la Triple Entente, le mi-
nistre de l’intérienr d’Italie a envoyé nn
inspecteur à Gênes pour faire nne enquête
sur les exportations de marchandises prohi-
bées par des spéculateurs qui, an moyen de
faux connaissements, font passer ces mar-
chandises en Suisse à destination de l’Alle-
magne et de l’Autriche. Une amende de 209
francs est imposée à chaque employé de
chemin de fer qui permet le chargement
d’un sent paquet marqné « exportation pro-
hibée ». L’enquête s’étend à tous les bureaux
qui touchent au commerce de l'exportation.
Les personnes reconnnes responsables d'ex-
portations à des pays belligérants seront
poursuivies et passibles de un à cinq ans
d’emprisoonement et d’une amende de 623
à 6,000 frases*
(TimesJ*
LA GUERRE
1331 jOTLT'Ftl^rjaJJHJ
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 14 décembre, 15 heures.
Rien d’important entre la mer et
l’Oise.
Dans la région de l’Aisne, au Nord-
Ouest de Soupir, l’ennemi a bombardé
violemment nos tranchées. Nous*
avons riposté et bouleversé les sien-
nes. Aucune attaque d’infanterie de
part ni d’autre.
Notre artillerie a détruit un ouvrage
important aux abords d’Ailles.
En Argonne, dans le bols do la ctru-
rie, nous avons progressé légèrement
à la mine. Aucune attaque ennemie.
Sur les Hauts de Meuse, la canon-
nade violente des batteries ennemies
semble avoir dû S8 déplacer vers le
Nord.
En Woëvre, après avoir enlevé une
ligne de tranchées sur un front de 500
mètres (bois de Mortmare),nous avons
repoussé de violentes contre-attaques.
En Alsace, nos progrès ont amené i
notre front jusqu’à la ligne : cote 425
au Nord de Steinbach, pont d’Aspach.
pont de Brinighoifen (1,500 mètres à
l’Est d’Eglingen).
SERBIE
Dans les journées des 10, 11 et 12
décembre, l’ennemi a continué à se
retirer sur f;out le front. Les avant-
gardes serbes ont atteint Veliki-Bos-
niak, dans la direction de Chabatz, de
Zavlaka, dans la direction de Loz-
nica.
Pendant leur retraite, les Autri-
chiens ont abandonné de nombreux
trophées. Depuis la reprise de l’offen-
sive jusqu’au 11 décembre, le nombre
des prisonniers autrichiens s’est
élevé à 28,000. Les Serbes se sont
emparés de 70 canons et de 44 mi-
trailleuses.
NI ONTTTÉ NÉGRO
Après deux jours de combats, les
Monténégrins ont pris Visegrade et
ont rejeté les Autrichiens sur l’autre
côté de la Drina.
Paris, 23 heures.
Quelques attaques françaises ont pu
progresser le long du canal d’Ypres et
à l’Ouest d’Hollebeke.
Plusieurs violentes contre-attaques
ont été repoussées par nos troupes.
La gare de Commercy a été bom-
bardée hier par des batteries tirant à
très grande distance. Les dégâts sont
insignifiants.
En Alsace, un retour offensif de
l’ennemi, au Nord-Ouest de Cernay, a
été repoussé.
Sur le reste du front, rien à signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 141, 1 - 3 p. m.
Nothing of importance between the sea
and the Oise.
In the Aisne région, Northwest of Sou-
pir, the enemy directed a heavy artillery
lire against our trenches , our artillery ré-
plied andt overthrew the foe’s trenches,
while no i’nfantry attack took place.
In the « La Grurie » wood in the Ar-
gonne we made slight progress • no attack
of tire enemy.
In the Meuse Heights it seems that the
enemy changed thé direction of his batte-
ries northwards.
In Woevre we hâve taken an-important
line of tranches and repulsed violent couu-
ter attacks.
In Alsace our progress continues ; we
hâve Consolidated the positions taken.
COMMUNIQUE RUSSE
Petrograd, 14 décembre.
Dans la région de Mlava, nous avons
achevé notre offensive avec succès, sur
l’ensemble du front.
Le 12 décembre, nous avons enlevé la
position de la région de Prasnycsz et de
Cicchanov, où nous avons poursuivi l’en-
nemi qui bat en retraite vers sa frontière.
Dans cette région, notre cavalerie a in-
fligé de très grosses pertes à l’ennemi.
Sur le front de Lovitcz. nos troupes ont
causé des pertes importantes aux Alle-
mands, qui avaient pris l’offensive.
La bataille continue au Sud de Gracovie.
— Durant toute la journée du 11, un
combat a été livré sur ie front des villages
Pyrousk-Esmer-Doutak. »
i .. L’ennemi a été chassé partout au-delà de
l’Euphrate, avec de pénibles pertes.
Un combat est également engagé du côté
d’Assouli-Baschkals.
Petrograd, 14 décembre.
Aucun combat important.
Les Russes ont continué à repousser dans
la direction de Mlava les Allemands en re-
traite.
Aucun changement sur la rive gauche
de la Yistule.
Des mouvements de troupes autrichien-
nes sont signalés au col Doukla, dans les
Garpathes.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(Notes ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
n»s lecteurs les redresseront d’eux-mémes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.j
Berlin, 13 décembre.
Poursuivant leurs infructueuses attaques
du il décembre, snr Apremont, au sud-est
de Saint-Mibiel, les Français ont de nouveau
attaqué hier après-midi sur un large front,
par Flirey (à mi chemin entre Saint-Mihiel
et Pont-à-Mousson)
L’attaque se termina par une perte pour
l’ennemi de 600 prisonniers et un grand
nombre de tués et de blessés. No< pertes
dans cet engagement se sont élevées à envi-
ran 70 blessés.
Pour le reste, la jonrnée fut calme sur le
theâre occidental de la g'u-rre.
M, Deschanel blessé
Paris, 14 décembre.
Le Balietln de santé de M. Deschanel dit
que la nuit a été très bonne.
L’état de ia plaie est satisfaisant.
Un repos absolu dans l’appartement est
nécessaire.
Les Grands Journaux départementaux
SUR LE FHOiMT
Paris, 14 décembre.
Les représentants des grands joarnaox dé-
partementaux revenant de visiter le front
ont adressé aa ministre de la guerre une
lettre où ils déclarent qu’ils ont pu constater
par eux-mêmes la merveilleuse tenue mo-
rale et physique de nos héroïques soldats et
la sollicitude incessante dont les entourent
les admirables chefs et la confiance inébran-
lable qu’ils ont tous dans le triomphe de la
France et de ses glorieux alliés t
Il ajoutent que la confiance régnant sur le
front justifie celle dont fut toujours animé
le pays entier.
Les journalistes ont adressé au général
Jofire une lettre respectueuse d’admiration
le remerciant de leur avoir permis de voir
tout ce que le pays doit savoir sur les héroï-
ques officiers et les soldats et toute la con-
fiance qu’on peut avoir dans le généralissime.
Visita aux Départements envahis
Paris, 14 décembre.
MM. Viviani et Bourgeois ont continué la
visite des départements envahis ponr étudier
ia situation économique. Ils sont allés à
Compiègne dans les tranchées, puis ils se
sont rendus près de Choisy-au-Bac et ont,
en outre, visité les hôpitaux américains et
français de Mondidier, d’Amiens et de Saint-
Pol.
Ils ont étudié la question des transports et
du ravitaillement des populations. Près de
la ligue de feu, ils ont visité dans la matinée
les mines de Bruay»
Les Allemands ont
décommandé lenr dîner
Londres, 14 décembre.
Le correspondant du Daily Express à la
frontière belg* raconte que les Allemands,
croyant que les habitants de Roulers signa-
laient leurs positions, en fusillèrent plu-
sieurs. Quand les Allemands partirent, ils
recommencèrent à maltraiter les habitants
qui se révoltèrent et tirèrent sur l'ennemi
au moyen de tosils dissimulés dans les ca-
ves et employèrent aussi les rateaux et es
instruments agricoles pour attaquer les
Allemands.
Les officiers allemands à Bruxelles et à
Anvers ont décommandé le dîner au cham-
pagne commandé le 10 décembre pour cé-
lébrer la prise de Calais.
MOUVEMENTS DE TROUPES
Londres, 14 décembre.
De très jeunes recrues allemandes parais-
sant des écoliers de 13 à 17 ans. allant en
Flandres, ont traversé Schaerbeck, faubourg
de Bruxelles. Plusieurs pleuraient.
Amsterdam, li décembre.
On mande an Telegraaph que d’importants
mouvements de troupes se sont effectués
dans la direction d’Anvers.
Une nombreuse artillerie et des mitrail-
leuses sont envoyées le long de la ligne
Bruges-Salzaete.
LES PERTES BAVAROISES
• Londres, li décembre.
On télégraphie de Copenhague' que les
pertes bavaroises durant le mois d'août
se montent à deux cent mille hommes.
Un Aviateur incendie
un Train allemand
Bordeaux, 14 décembre.
Un aviateur français a incendié an train
allemand en gare de Pagny-sar-MosllOr
m lil IUT mi
Un Sons-Marin anglais
traverse les Dardanelles
Londres, 14 décembre (officiel).
Un sons-marin anglais est entré dans les
Dardanelles. Il plongea sons cinq rangs de
mines et torpilla le vaisseau de guerre Mes-
sudieh.
Le sous-marin ressortit sain et sauf dn dé-
troit, ayant plongé neuf heures.
Le Messudieh a coulé.
[Le Messudieh. était un cuirassé de 101 mè-
tres de longueur. Sa largeur était de 18 mè-
tres et son tirant d’eau de 8 m. 1.
Son déplacement était de 9,140 t U était
mu à l’aide de deux machines de 11,000 che-
vaux. It était bien armé.
Ea principe, ce cuirassé était semblable
au Superb anglais; il a été modernisé en 1901
aux ateliers Ansaldo.à Gênes.]
La Victoire Ssrbe
Le prince Alexandre, commandant en chef
de l’armée serbe, a adressé à ses troupes la
proclamation suivante :
« Soldats,
» Avec un héroïsme surhumain et de no-
bles sacrifices, mes chers soldats, dans les
combats de ces derniers jours vous avez
battu l'ennemi, et avec une rapidité incon-
nue dans l’histoire militaire, voasavez ponr-
suivi son armée. Vous avez défait quatre
corps d’armée,remporté d’innombrables tro-
phées et sur la couronne de vos victoires
vous avez inscrit les noms de vos exploits
glorieux à Uvch^r, Kablar, Sovobor, Maljen,
Kosmaj, Ljy et Kolobara.
» Eu défendant la liberté de votre pays,
vous avez dressé sur ces montagnes et sur
Ie3 bêrds de ces rivières si chers a vos coeu rs
des monuments inaltérables de votre héroïs-
me. Ils parleront de votre gloire à la pos-
térité.
» Vos alliés sont pleins d’enthousiasme à
vos victoires. Ils vous admirent. Voire pays
vous sera éternellement reconnaissant et je
soir fier d’être à votre têle et de montrer en
même temps à. mon père un nouvel exploit
de mes admirables héros.
» Eu vous adressant mes saints, je vous
demande de continuer avec une volonté de
fer-la poursuite dé l’ennemi. Chassez-le de
notre cher pays. Punissez-ie jusqu’à la der-
nière extrémité et pour la troisième fois,
montrez lui comment nn Serbe défend sa
patrie.
» Poursûivez jusqu’au bout ses hordes
cruelles sur la Drma et la Save.
» Gloire à ceux qui sont tombés au champ
d’honneur et longue vie à mes splendides
officiers et soldats ?»
LES PRISES SERBES
Nisch, 14 décembre.
Remerciant M. Millerand de ses félicita-
tions, M. Pachiich a ajouté que les Serbes,
depuis la guerre, ont fait 23.000 prisonniers
et ont capture 70 canons et 44 mitrailleuses.
LA VOIE 1CÏÏ-SAL01QUE
Nicb. 14 décembre.
Les communications par chemin de fer
sont rétablies entre Nicb et S
.e Maréchal Von der Goltz à Constantinople
Amsterdam. 14 décembre.
Le maréchal von der Goltz, accompagné
d’attachés militaires allemands de Bucarest
et de Sofia, est arrivé, ia naît dernière à
Constantinople. Il fat reçu par le priace he-
ritier et te général Lim discours ont été prononcés.
EX TURQUIE
Constantinople, U décembre.
La police de Constantinople a découvert
nn complot contre von der Gnitz, De hauts
personnages sont compromis et plusieurs
arrestations ont été opérées.
Selon le Morning Posl, qui reçoit une in-
formation d’Athènes, ia révolte est due aux
brutalités des officiers allemands. Elle a
éclaté parmi les équipages de la flotte de
Turquie à Constantinople et aussi à Stam-
boul où deux officiers allemands ont été
tués.
Londres 14 décembre.
On télégraphie au Daily Mail du Caire, que
les Turcs,remplacent les Arabes refusant de
combattre les Anglais.
Les Femmes Turques contre la Guerre
Londres, 14 décembre.
On mande de Petrograd au Times que les
femmes turques à Erzeroum ont organisé
nne manifestation contre la guerre. Mena-
cées par la police, elles ont déchire leurs vê-
tements; elles sont allées presque nues dans
les rues, obligeant la police à se retirer, se-
lon la loi musulmane. Elles obligèrent le
vad à télégraphier à Constantinople lenr
protestation contre la guerre.
Les Turcs mécontents des Allemands
Athènes, 14 décembre.
Le mécontentement contre les Allemands
continue en Turquie. Les troupes de Seiimie,
près de Scntari (Asie) et celles d’Andrinopte
se sont matinées.
Les Arméniens et les Grecs
Petrograd, 14 décembre.
Les réfugiés arméniens d’Erzeroum disent
que les Turcs menacent les chrétiens d’un
massacre général. Ils emprisonnent et pen-
dent les Arméniens et les Grecs suspects
d'espionnage,'
L’ALLEMAGNE
Craint le Jugement des Neutre!
L'Opinion allemande repoussa t Arbitrage
de 1 Amérique
La Gazette de Coiogne vient de publier un
long ariiclp dirigé contre le souhait exprimé
par le President Wilson que Ie3 E ats-Uni*
jouent un rôle important dans la conclusion
de la paix,
Le journal allemand déclare que le mou-
vement en faveur de la paix en Amérique
n’est pas inspiré par l’Allemagne.
En dépit de tonte leur amitié pour l’Amé-
rique, les Allemands ne pensent pas se per-
mettre d’êire déçus et doivent regarder en
face le tait que l'Amérique ne peut être ar-
bitre dans an combat entre la Grande Bre-
tagne et l’Allemagne.
Malgré les témoignages d'amitié de quel-
ques parties de l’Ameriqae, ce serait nne po-
litique d’autruche que de ne pas reconnaître
que l’opinion publique américaine, prise
dans son ensemble, est entièrement amicale
pour l’Angleterre. Cela n’est pas une ques-
tion d’opinion, c’est un fait.
Ou peut arguer que le gouvernement amé-
ricain a observé la plus stricte neatra ité,
mais on peut être neutre suivant nne ma-
nière indifférente et toute la neutralité amé-
ricaine a été favorable à la Grande-Bre-
tagne.
« En raison de tout cela, conclut la Gazette
de Cologne,nous ne pouvons avo r en Amé-
rique la confiance que noos devrions être
capable de trouver dans une puissance qui
serait un arbitre impartial en ce qni concerne
la discussion de la paix.
» Nous n'entretenons aucun sentiment
d’irritation#contre l’Amérique parce qu’elle
est amie de ia Grande Bretagne. Une telle
amitié n'est q je naturelle car l’Angleterre esl
la mère-patrie de l'Ara-rique.
» Mais c’en justement pour cette raison
une nous redoutons le préjudice et que nous
devons, d’nne manière amicale mais ferras
rejeter l’Amérique comme arbitre ».
Les Nouvelles Réquisitions
allemandes à Anvers
Les Allemands se préparent actuellement
à s’emparer de tous les cbevaux utilisables
qui sont encore employés à -Anvers
En tiffet, par ordre en date du 8 décembre,
le gouverneur militaire Fresherr von Huene
a avisé la population anver>oi tage général, ainsi qu’une revue,de tous les
chevaux dé trait, auront lieu prochainement
dans le territoire de la position fortifiée d’An-
vers.
Tout propriétaire de chevaux ou de ca-
mions est obligé d’en faire la déclaration aa
bureau de police et, à une date à fixer ulté-
rieurement, tous les chevaux et camions de-
vront être réunis à un certain endroit pour
être passés en revue.
Les Allemands profileront tout naturelle-
ment de cette circonstance pour réquisi-
tionner, contre remise de bons payables
après la guerre, tout ce qui peut leur con-
venir.
L’exportation de chevaax est strictement
interdite, et tout transgresseur sera puni
d’une amende de 300 francs ou d’un empri-
sonnement d’an an par cheval.
L'importation de chevaax est autorisée;
mais tout nouvel acquéreur d’un cheval
est obligé d’en donner connaissance, et oa
dans le plus bref délai, à l’autorité mili-
taire.
Il semble évident que les Allemands ont
surtout l’intention d’accaparer les beaux
cbevaux nationaux belges, connus dans le
monde entier.
Mais ce qu’il y a d’important à remarquer,
c’est que les Allemands n’ont pas attendu
cette circonstance ponr prendre possession
d’ane quantité de ces chevaax superbes, car
on signale qne le Nord, à lui seul, a déjà dû
faire abandon d’une cinquantaine de ses
pins belles bêles.
Comme de juste, cette nouvelle réquisi-
tion soulève de vives protestations de ia part
de ceux qni vivent des travaux aa port d’An-
vers, car il est évident que les gros chevaux
de trait sont de première nécessite à Anvers,
Le moovement do port souffrira énormément
si ces chevaux viennent à faire défaut.
Ces gros chevaux de trait sont principale-
ment élevés dans la région de Furnes-Am-
bacht, actuellement située en plein centra
d’action de la bataille.
Si les Allemands enlèvent anssi à la Belgi-
que les derniers spécimens de cette bel e ra-
ce, où pourra-t-on se procurer,an moins pen-
dant les premières années qni suivront la
guerre, les magnifiques cbevaux de trait dont
la Belgique avait la spécialité f
Fort heureusement, de nombreux camion-,
neurs ont prévu les agissements des Alle-
mands, et, an cours de ces dernieres semai-
nes, ils ont pu trouver le moyen de mettra
les plus beaux spécimens en sécarité, sut
territoire hollandais.
Les Allemands en Pologne
Les Allemands commettent de nouvelfet
atrocités en Pologne. Les Allemands on)
édifié nne triple position autour de Tchensto-
kowo et ont rasé le bois du voisinage.
Le journal de Kieff dit que l’anneau au-
tour de Prezmysl se resserre. La famine ef
les maladies déciment la garnison. Le bom-
bardement des forts continue. ‘
LE CONCOURS _DE_ L’INDO-CHINI
Le Conseil dn gouvernement, en ouvrant
sa session à Hanoï a décidé de câbler à M,
Donmergue les hommages de son admira-
tion et de sa confiance envers la Métropole.
M. Vollenhoea, faisant an discours, a cons-
taté que i’Indo-Chine a contribué à la mobi-
lisation, par l'envoi du matériel et de de?
rées.
La Réponse de la Porte à l’italls
L’ambassadeur de Turquie à Rome a dé-
claré à M. Sonnino, ministre des affaires
étrangères, que la Porte veut maintenir les
meillenrs rapports avec l’Italie. Le gonver
nement ottoman donnera certainement sa-
tisfaction à l’Italie pour l’incident du consu-
lat italien de Uodeidah
Admiaistratenr • Délégaé - Gérant
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On s'abonne également, SAHS riA/S, dans tous les Sureaux ai Poste ai Franei
Les Marchands d’Avenir
J’aime mieux vous avouer tout de suite
que je n’ai qu’un respect assez tempéré
pour les propos de la diseuse de bonne ou
mauvaise aventure.
•Que cette redoutable dame soit honorée
d’une particule et d’une réputation mon-
diale, ou bien que son temple s’installe
dans un < meublé » économique, au haut
d’un escalier poussiéreux et sombre, qu’elle
promène son art le long des lignes de la
main, ou dans les mystères du marc de
café, ou bien encore parmi la famille innom-
brable et dédaigneuse des astres, elle a sur-
tout le grand pouvoir de frapper les imagi-
nations par la sereine assurance de ses
prophéties.
Celte « auscultrice»des paumes m’a paru
travailler surtout pour la récolte des « poi-
res ».
Cependant, la marchande d’avenir n’en
a jamais autant vendu qu’en notre époque
de scepticisme.
La guerre, avec le formidable point d’in-
terrogation qu’elle pose devant les esprits,
avec tout ce qu’elle renferme d’imprévu,
d’immense, de définitif, la guerre devait
naturellement faire précipiter chez la py-
Ihonisse le flot des curiosités impatientes.
Alors que la misère s’installait en maints
foyers, le prophète à la consultation tarifée
voyait tout à coup surgir une «aube dorée»,
pas celle dont parlait l’autre jour le grand
homme d’Etat anglais Lloyd George, mais
une « aube dorée » réelle, sensible, palpa-
ble — et j’entends par là aimable à « pal-
per ».
La justice a bien fait de mettre bon ordre
il cette exploitation de la crédulité publi-
que. Elle s’y est appliquée suivant son pro -
cédé rigoureux et radical : par la poursuite
correctionnelle. •
Des sybilles qui se disaient pourtant très
renseignée sur la marche des événements
fjiturs et les dessous de nos misérables des-
tinées. n’ont pas même eu la clairvoyance
de deviner que ce Monsieur qui venait leur
demander des nouvelles de son petit neveu
mobilisé ou de sa petite amie disparue
n'était autre qu’un agent de la sûreté indis-
cret dans l’exercice de ses fonctions.
Le policier est parti documenté, sur
On grand salut qui ne dissipa pas tout à fait
te trouble et l’émoi de la pithie surprise en
flagrant délit.
Aux heures dramatiques que nous vi-
vons, l’argent peut se consacrer à des oeu-
vres plus sérieuses, plus pratiques, plus
généralement humaines, et surtout plus
positives, qu’à faire sortir le mystère des
jours d’un marc de café symbolique. Nos
soldats l'emploieraient mieux à la confec-
tion d’un «jus» suffisamment délectable.
Au reste, nous ne fûmes pas seuls à con-
naître cette floraison aussi abondante
qu’éphémère de la somnambule.
Elle pullule actuellement à Berlin, si
|’en crois les gazettes. Des gens de toutes
classes, de toutes conditions, viennent la
trouver. On se dispute la faveur de ses
confidences, ce qui prouve que les pseudo-
faffinements de la « kultur » allemande
n’empêchent la masse affolée de raviver sa
foi dans le merveilleux, et de prendre au
sérieux les billevesées d’une tireuse de
cartes.
« Sire, l’avenir n’est à personne ! », pas
même au fou criminel qui s’est mis à trai-
ter familièrement son « vieux bon Dieu »
d’égal à égal, avec l’illusion comique, si elle
n’était douloureuse, qu’il est Dieu lui-
même et que les autorités célestes le char-
gèrent d’accomplir une oeuvre noble en fai-
sant assassiner des enfants et des femmes.
Non, l’avenir n’est à personne, n’eu dé-
plaise aux scruteurs du Lendemain.
Ne retenons donc qu’à simple titre de
curiosité les prophéties diverses complai-
samment colportées et dont certaines ont
déjà connu le laisser-pour-compte de la
faillite.
Ne nous arrêtons qu’un instant sur la
dernière en date. Elle émane d’un Italien,
le comte Ugo Baschieri, que ses amis di-
sent doué d’un troublant pouvoir de devi-
nation. C’est lui qui annonça, paraît-il, à
distance, la mort de Jaurès à l’heure pré-
cise où l’on assassinait le tribun. C’est lui
qui annonça, en 1906, à Santiago-de-Chili,
un tremblement de terre qui eut la délica-
tesse d’être scrupuleusement Adèle au ren-
dez-vous.
C’est lui, enfin, qui nous fait dès main-
tenant connaître que le 27 avril 1913 la
paix imposée par les alliés sera acquise,
signée. Le kaiser, appréciant enfin en juge
impartial sa politique de chef barbare, se
suicidera.
Vqhà qui est singulièrement précis. Et,
avantage précieux et rare, voilà qui ne
coûte rien.
L’augure a jetécette bonne nouvelle par le
monde sans réclamer de droits d’auteur. Le
désintéressement est louable. Il peut suffire
de recommandation auprès des sceptiques.
Le « tuyau » ne vaut peut-être pas grand
chose, mais il est donne gratuitement. C’est
toujours de l’espoir débité sans bourse dé-
lier.
Les prédictions s’échelonnent et peuvent
Servir d’étapes à la marche de nos soucis.
Mais n’y comptons pas trop cependant.
Soyons suivant notre tempéramment et no-
tre estomac optimiste invétéré ou pessi-
miste intermittent. Attachons-nous surtout
à fleurir notre patience d’une confiance
absolue dans l’heureuse issue, et laissons
faire le temps, ce grand maître.
C’est peut-être plus sage, plus juste et
plus digne que d’essayer de lui ravir son
fecret.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
in i ni
Bu Times ; *
Au commencement de septembre, la se-
conde et la troisième armées française
étaient ensemble engagées dans la défense
de Verdun, se tenant dos à dos. Pendant de
longaes semaines il y ent deux forces alle-
mandes lear faisant vis à vis snr les côtés
de la poche de Saint-Mihei.
Ce furent là deux des plus curieuses dis-
positions de forces qui aient été jamais vues
sur un champ de bataille.
Depuis la quinzaine dernière, pen de
changement s’est produit dans les positions
relatives des armées opposées.
A part, le combat impassif des tranchées,
les espions et les aéroplanes ont seuls fourni
les incidents de guerre.
Le 4 décembre, nn avion allemand snr-
vola Commercy et jeta quatre bombes prè3
de la gare.
Trois d’entre elles tombèrent sur la
voie san9 causer grand dommage ; la qua-
trième tomba dans la Mense.
Le 5, un Taube fit son apparition au-dessus
de Bar-le-Duc, venant du Nord-Est.
Tout d’abord, il vola très bas, mais nne
fusillade par les troupes de la garnison l’en-
voya à une hauteur plus respectueuse. Il
disparnt rapidement dans la direction ue
VerïSfir
A Chaumont-snr-Aire, à quelques kilomè-
tres de la forteresse, il fat « descendu » par
l’obus d’un 73. L’appareil fut entièrement
détroit par le fen causé par l’explosion dn
réservoir à essence et tout ce qui resta de
son pilote et de ses observateurs fat les dé-
bris des casques des trois aviateurs.
La fréquence de ces aéroplanes ennemis
fait supposer que leur système d’espionnage
ne donne plus complète satisfaction aux Al-
lemands et que, de ce côié, leurs machina-
tions secrètes ont été dévoilées.
Toute la contrée de Commercy à Verdnn
est infestée d'espions. Généralement, ce sont
des fermiers, des agriculteurs d'origine alle-
mande, qui vivaient dans la région depuis
plusieurs années et s’étaient fait naturaliser.
Les Français, pendant ce temps, poursui-
vent leurs reconnaissances pour leur propre
compte.
Un officier du groupe d’aviation de Verdun
qni est ailé récemment faire nne visite à
Montmédy, à 23 milles au Nord, rapporte
que le vidage a peu souffert de. l’occupation
allemande. Un de ses habitants, qui a réussi
à traverser, les lignes, confirme cette déclara-
tion et dit qhe la population est parfaitement
calme et n’a pas été maltraitée, bien qu’un
certain nombre, de tout âge et des deux
sexes, ait été emmené en Allemagne.
Une reconnaissance de dragons français
vers Spincourt, à 17 milles au Nord-Est de
Verdun, atteignit les villages de Billy, Moze-
ray et Mangiennes, et put constater, par le
toit rouge de leurs maisons, qu’ils n’avaient
pas été incendiés.
D’antre part, à Romagne-sur-Ies-Côtes —
12 milles dans la même direction — qni fat
bombardé par les Français, on dit que les
Allemands enfermèrent nn certain nombre
d’habitants dans l’église avec l’espoir qu’ils
seraient les victimes des obus français. A
Dannevonx — 17 milles dans le Nord Oaest,
— presque tous les habitants s’enfuirent à
leur approche. Parmi ceux qui restèrent, 30
furent faits prisonniers : 10 furent fusillés et
20 emmenés en Allemagne.
Le village fat incendié jusqu’au sol.
En ce qni concerne Verdun lui-même, la
position est plus forte qu’elle n’a été depuis
i e commencement de la guerre. L’armée qui
a combattu en avant est intacte et se trouve
admirablement entraînée, de coeur et de
corps, par quatre mois de campagne.
Ses canons sont de premier ordre et tout
à fait capables de tenir l'artillerie lourde al-
lemande, si jamais elle tente de tirer.
Ea dépit de tous ses efforts, l’armée du
kronprinz n’a jamais été capable de s’appro-
cher plus près de la place que de la ligne
qui passe par Montfaucon, Forges, Ornes,
Etain, Fresnes-en-Woevre, Combres, et an
joint sur la Meuse an peu an nord de Saint-
ilihiel.
Sur aucun point, la ligne n’est distante
de moins de 10 milles du centre de la forte-
resse, et les Allemands n’ont aucune chance
de l’atteindre.
L’esprit de la population —, 3,000 habi-
tants sur les 13 ou 16,000 en temps normal
— est excellent, malgré les visites des aéro-
planes et lenr accompagnement de bom-
bes.
Un incident récent montre nn trait de cet
état d’esprit.
Il y a qnelqne temps, quatre aumôniers
militaires ont pris part à nne émouvante cé-
rémonie sur an champ de bataille près de
Verdun, dans l’Argonne où de nombreux
soldats tués avaient été enterrés là où ils
tombèrent,
Il devait y avoir parmi les décédés des
hommes appartenant à des confessions aif
férentes. Mais comme il était impossible de
le déterminer, ii fut décidé par ie sons-pré-
fet et les autorités militaires que deux prê-
tres catholiques, un pasteur protestant ét
nn rabbin participeraient an service reli-
gieux.
Le rabbin, comme doyen d’âee, prononça
nne oraison funèbre, nne priere générale à
ia mémoire des disparus. Et alors les priè-
res des morts furent successivement- dites
en hébren, en latin et en français par les
représentants des trois religions. '
’Dlmape tente de se mitiüto
PAR L'ITALIE
A la snite d’amicales représentations par
les paissances de la Triple Entente, le mi-
nistre de l’intérienr d’Italie a envoyé nn
inspecteur à Gênes pour faire nne enquête
sur les exportations de marchandises prohi-
bées par des spéculateurs qui, an moyen de
faux connaissements, font passer ces mar-
chandises en Suisse à destination de l’Alle-
magne et de l’Autriche. Une amende de 209
francs est imposée à chaque employé de
chemin de fer qui permet le chargement
d’un sent paquet marqné « exportation pro-
hibée ». L’enquête s’étend à tous les bureaux
qui touchent au commerce de l'exportation.
Les personnes reconnnes responsables d'ex-
portations à des pays belligérants seront
poursuivies et passibles de un à cinq ans
d’emprisoonement et d’une amende de 623
à 6,000 frases*
(TimesJ*
LA GUERRE
1331 jOTLT'Ftl^rjaJJHJ
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 14 décembre, 15 heures.
Rien d’important entre la mer et
l’Oise.
Dans la région de l’Aisne, au Nord-
Ouest de Soupir, l’ennemi a bombardé
violemment nos tranchées. Nous*
avons riposté et bouleversé les sien-
nes. Aucune attaque d’infanterie de
part ni d’autre.
Notre artillerie a détruit un ouvrage
important aux abords d’Ailles.
En Argonne, dans le bols do la ctru-
rie, nous avons progressé légèrement
à la mine. Aucune attaque ennemie.
Sur les Hauts de Meuse, la canon-
nade violente des batteries ennemies
semble avoir dû S8 déplacer vers le
Nord.
En Woëvre, après avoir enlevé une
ligne de tranchées sur un front de 500
mètres (bois de Mortmare),nous avons
repoussé de violentes contre-attaques.
En Alsace, nos progrès ont amené i
notre front jusqu’à la ligne : cote 425
au Nord de Steinbach, pont d’Aspach.
pont de Brinighoifen (1,500 mètres à
l’Est d’Eglingen).
SERBIE
Dans les journées des 10, 11 et 12
décembre, l’ennemi a continué à se
retirer sur f;out le front. Les avant-
gardes serbes ont atteint Veliki-Bos-
niak, dans la direction de Chabatz, de
Zavlaka, dans la direction de Loz-
nica.
Pendant leur retraite, les Autri-
chiens ont abandonné de nombreux
trophées. Depuis la reprise de l’offen-
sive jusqu’au 11 décembre, le nombre
des prisonniers autrichiens s’est
élevé à 28,000. Les Serbes se sont
emparés de 70 canons et de 44 mi-
trailleuses.
NI ONTTTÉ NÉGRO
Après deux jours de combats, les
Monténégrins ont pris Visegrade et
ont rejeté les Autrichiens sur l’autre
côté de la Drina.
Paris, 23 heures.
Quelques attaques françaises ont pu
progresser le long du canal d’Ypres et
à l’Ouest d’Hollebeke.
Plusieurs violentes contre-attaques
ont été repoussées par nos troupes.
La gare de Commercy a été bom-
bardée hier par des batteries tirant à
très grande distance. Les dégâts sont
insignifiants.
En Alsace, un retour offensif de
l’ennemi, au Nord-Ouest de Cernay, a
été repoussé.
Sur le reste du front, rien à signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 141, 1 - 3 p. m.
Nothing of importance between the sea
and the Oise.
In the Aisne région, Northwest of Sou-
pir, the enemy directed a heavy artillery
lire against our trenches , our artillery ré-
plied andt overthrew the foe’s trenches,
while no i’nfantry attack took place.
In the « La Grurie » wood in the Ar-
gonne we made slight progress • no attack
of tire enemy.
In the Meuse Heights it seems that the
enemy changed thé direction of his batte-
ries northwards.
In Woevre we hâve taken an-important
line of tranches and repulsed violent couu-
ter attacks.
In Alsace our progress continues ; we
hâve Consolidated the positions taken.
COMMUNIQUE RUSSE
Petrograd, 14 décembre.
Dans la région de Mlava, nous avons
achevé notre offensive avec succès, sur
l’ensemble du front.
Le 12 décembre, nous avons enlevé la
position de la région de Prasnycsz et de
Cicchanov, où nous avons poursuivi l’en-
nemi qui bat en retraite vers sa frontière.
Dans cette région, notre cavalerie a in-
fligé de très grosses pertes à l’ennemi.
Sur le front de Lovitcz. nos troupes ont
causé des pertes importantes aux Alle-
mands, qui avaient pris l’offensive.
La bataille continue au Sud de Gracovie.
— Durant toute la journée du 11, un
combat a été livré sur ie front des villages
Pyrousk-Esmer-Doutak. »
i .. L’ennemi a été chassé partout au-delà de
l’Euphrate, avec de pénibles pertes.
Un combat est également engagé du côté
d’Assouli-Baschkals.
Petrograd, 14 décembre.
Aucun combat important.
Les Russes ont continué à repousser dans
la direction de Mlava les Allemands en re-
traite.
Aucun changement sur la rive gauche
de la Yistule.
Des mouvements de troupes autrichien-
nes sont signalés au col Doukla, dans les
Garpathes.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(Notes ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
n»s lecteurs les redresseront d’eux-mémes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.j
Berlin, 13 décembre.
Poursuivant leurs infructueuses attaques
du il décembre, snr Apremont, au sud-est
de Saint-Mibiel, les Français ont de nouveau
attaqué hier après-midi sur un large front,
par Flirey (à mi chemin entre Saint-Mihiel
et Pont-à-Mousson)
L’attaque se termina par une perte pour
l’ennemi de 600 prisonniers et un grand
nombre de tués et de blessés. No< pertes
dans cet engagement se sont élevées à envi-
ran 70 blessés.
Pour le reste, la jonrnée fut calme sur le
theâre occidental de la g'u-rre.
M, Deschanel blessé
Paris, 14 décembre.
Le Balietln de santé de M. Deschanel dit
que la nuit a été très bonne.
L’état de ia plaie est satisfaisant.
Un repos absolu dans l’appartement est
nécessaire.
Les Grands Journaux départementaux
SUR LE FHOiMT
Paris, 14 décembre.
Les représentants des grands joarnaox dé-
partementaux revenant de visiter le front
ont adressé aa ministre de la guerre une
lettre où ils déclarent qu’ils ont pu constater
par eux-mêmes la merveilleuse tenue mo-
rale et physique de nos héroïques soldats et
la sollicitude incessante dont les entourent
les admirables chefs et la confiance inébran-
lable qu’ils ont tous dans le triomphe de la
France et de ses glorieux alliés t
Il ajoutent que la confiance régnant sur le
front justifie celle dont fut toujours animé
le pays entier.
Les journalistes ont adressé au général
Jofire une lettre respectueuse d’admiration
le remerciant de leur avoir permis de voir
tout ce que le pays doit savoir sur les héroï-
ques officiers et les soldats et toute la con-
fiance qu’on peut avoir dans le généralissime.
Visita aux Départements envahis
Paris, 14 décembre.
MM. Viviani et Bourgeois ont continué la
visite des départements envahis ponr étudier
ia situation économique. Ils sont allés à
Compiègne dans les tranchées, puis ils se
sont rendus près de Choisy-au-Bac et ont,
en outre, visité les hôpitaux américains et
français de Mondidier, d’Amiens et de Saint-
Pol.
Ils ont étudié la question des transports et
du ravitaillement des populations. Près de
la ligue de feu, ils ont visité dans la matinée
les mines de Bruay»
Les Allemands ont
décommandé lenr dîner
Londres, 14 décembre.
Le correspondant du Daily Express à la
frontière belg* raconte que les Allemands,
croyant que les habitants de Roulers signa-
laient leurs positions, en fusillèrent plu-
sieurs. Quand les Allemands partirent, ils
recommencèrent à maltraiter les habitants
qui se révoltèrent et tirèrent sur l'ennemi
au moyen de tosils dissimulés dans les ca-
ves et employèrent aussi les rateaux et es
instruments agricoles pour attaquer les
Allemands.
Les officiers allemands à Bruxelles et à
Anvers ont décommandé le dîner au cham-
pagne commandé le 10 décembre pour cé-
lébrer la prise de Calais.
MOUVEMENTS DE TROUPES
Londres, 14 décembre.
De très jeunes recrues allemandes parais-
sant des écoliers de 13 à 17 ans. allant en
Flandres, ont traversé Schaerbeck, faubourg
de Bruxelles. Plusieurs pleuraient.
Amsterdam, li décembre.
On mande an Telegraaph que d’importants
mouvements de troupes se sont effectués
dans la direction d’Anvers.
Une nombreuse artillerie et des mitrail-
leuses sont envoyées le long de la ligne
Bruges-Salzaete.
LES PERTES BAVAROISES
• Londres, li décembre.
On télégraphie de Copenhague' que les
pertes bavaroises durant le mois d'août
se montent à deux cent mille hommes.
Un Aviateur incendie
un Train allemand
Bordeaux, 14 décembre.
Un aviateur français a incendié an train
allemand en gare de Pagny-sar-MosllOr
m lil IUT mi
Un Sons-Marin anglais
traverse les Dardanelles
Londres, 14 décembre (officiel).
Un sons-marin anglais est entré dans les
Dardanelles. Il plongea sons cinq rangs de
mines et torpilla le vaisseau de guerre Mes-
sudieh.
Le sous-marin ressortit sain et sauf dn dé-
troit, ayant plongé neuf heures.
Le Messudieh a coulé.
[Le Messudieh. était un cuirassé de 101 mè-
tres de longueur. Sa largeur était de 18 mè-
tres et son tirant d’eau de 8 m. 1.
Son déplacement était de 9,140 t U était
mu à l’aide de deux machines de 11,000 che-
vaux. It était bien armé.
Ea principe, ce cuirassé était semblable
au Superb anglais; il a été modernisé en 1901
aux ateliers Ansaldo.à Gênes.]
La Victoire Ssrbe
Le prince Alexandre, commandant en chef
de l’armée serbe, a adressé à ses troupes la
proclamation suivante :
« Soldats,
» Avec un héroïsme surhumain et de no-
bles sacrifices, mes chers soldats, dans les
combats de ces derniers jours vous avez
battu l'ennemi, et avec une rapidité incon-
nue dans l’histoire militaire, voasavez ponr-
suivi son armée. Vous avez défait quatre
corps d’armée,remporté d’innombrables tro-
phées et sur la couronne de vos victoires
vous avez inscrit les noms de vos exploits
glorieux à Uvch^r, Kablar, Sovobor, Maljen,
Kosmaj, Ljy et Kolobara.
» Eu défendant la liberté de votre pays,
vous avez dressé sur ces montagnes et sur
Ie3 bêrds de ces rivières si chers a vos coeu rs
des monuments inaltérables de votre héroïs-
me. Ils parleront de votre gloire à la pos-
térité.
» Vos alliés sont pleins d’enthousiasme à
vos victoires. Ils vous admirent. Voire pays
vous sera éternellement reconnaissant et je
soir fier d’être à votre têle et de montrer en
même temps à. mon père un nouvel exploit
de mes admirables héros.
» Eu vous adressant mes saints, je vous
demande de continuer avec une volonté de
fer-la poursuite dé l’ennemi. Chassez-le de
notre cher pays. Punissez-ie jusqu’à la der-
nière extrémité et pour la troisième fois,
montrez lui comment nn Serbe défend sa
patrie.
» Poursûivez jusqu’au bout ses hordes
cruelles sur la Drma et la Save.
» Gloire à ceux qui sont tombés au champ
d’honneur et longue vie à mes splendides
officiers et soldats ?»
LES PRISES SERBES
Nisch, 14 décembre.
Remerciant M. Millerand de ses félicita-
tions, M. Pachiich a ajouté que les Serbes,
depuis la guerre, ont fait 23.000 prisonniers
et ont capture 70 canons et 44 mitrailleuses.
LA VOIE 1CÏÏ-SAL01QUE
Nicb. 14 décembre.
Les communications par chemin de fer
sont rétablies entre Nicb et S
.e Maréchal Von der Goltz à Constantinople
Amsterdam. 14 décembre.
Le maréchal von der Goltz, accompagné
d’attachés militaires allemands de Bucarest
et de Sofia, est arrivé, ia naît dernière à
Constantinople. Il fat reçu par le priace he-
ritier et te général Lim
EX TURQUIE
Constantinople, U décembre.
La police de Constantinople a découvert
nn complot contre von der Gnitz, De hauts
personnages sont compromis et plusieurs
arrestations ont été opérées.
Selon le Morning Posl, qui reçoit une in-
formation d’Athènes, ia révolte est due aux
brutalités des officiers allemands. Elle a
éclaté parmi les équipages de la flotte de
Turquie à Constantinople et aussi à Stam-
boul où deux officiers allemands ont été
tués.
Londres 14 décembre.
On télégraphie au Daily Mail du Caire, que
les Turcs,remplacent les Arabes refusant de
combattre les Anglais.
Les Femmes Turques contre la Guerre
Londres, 14 décembre.
On mande de Petrograd au Times que les
femmes turques à Erzeroum ont organisé
nne manifestation contre la guerre. Mena-
cées par la police, elles ont déchire leurs vê-
tements; elles sont allées presque nues dans
les rues, obligeant la police à se retirer, se-
lon la loi musulmane. Elles obligèrent le
vad à télégraphier à Constantinople lenr
protestation contre la guerre.
Les Turcs mécontents des Allemands
Athènes, 14 décembre.
Le mécontentement contre les Allemands
continue en Turquie. Les troupes de Seiimie,
près de Scntari (Asie) et celles d’Andrinopte
se sont matinées.
Les Arméniens et les Grecs
Petrograd, 14 décembre.
Les réfugiés arméniens d’Erzeroum disent
que les Turcs menacent les chrétiens d’un
massacre général. Ils emprisonnent et pen-
dent les Arméniens et les Grecs suspects
d'espionnage,'
L’ALLEMAGNE
Craint le Jugement des Neutre!
L'Opinion allemande repoussa t Arbitrage
de 1 Amérique
La Gazette de Coiogne vient de publier un
long ariiclp dirigé contre le souhait exprimé
par le President Wilson que Ie3 E ats-Uni*
jouent un rôle important dans la conclusion
de la paix,
Le journal allemand déclare que le mou-
vement en faveur de la paix en Amérique
n’est pas inspiré par l’Allemagne.
En dépit de tonte leur amitié pour l’Amé-
rique, les Allemands ne pensent pas se per-
mettre d’êire déçus et doivent regarder en
face le tait que l'Amérique ne peut être ar-
bitre dans an combat entre la Grande Bre-
tagne et l’Allemagne.
Malgré les témoignages d'amitié de quel-
ques parties de l’Ameriqae, ce serait nne po-
litique d’autruche que de ne pas reconnaître
que l’opinion publique américaine, prise
dans son ensemble, est entièrement amicale
pour l’Angleterre. Cela n’est pas une ques-
tion d’opinion, c’est un fait.
Ou peut arguer que le gouvernement amé-
ricain a observé la plus stricte neatra ité,
mais on peut être neutre suivant nne ma-
nière indifférente et toute la neutralité amé-
ricaine a été favorable à la Grande-Bre-
tagne.
« En raison de tout cela, conclut la Gazette
de Cologne,nous ne pouvons avo r en Amé-
rique la confiance que noos devrions être
capable de trouver dans une puissance qui
serait un arbitre impartial en ce qni concerne
la discussion de la paix.
» Nous n'entretenons aucun sentiment
d’irritation#contre l’Amérique parce qu’elle
est amie de ia Grande Bretagne. Une telle
amitié n'est q je naturelle car l’Angleterre esl
la mère-patrie de l'Ara-rique.
» Mais c’en justement pour cette raison
une nous redoutons le préjudice et que nous
devons, d’nne manière amicale mais ferras
rejeter l’Amérique comme arbitre ».
Les Nouvelles Réquisitions
allemandes à Anvers
Les Allemands se préparent actuellement
à s’emparer de tous les cbevaux utilisables
qui sont encore employés à -Anvers
En tiffet, par ordre en date du 8 décembre,
le gouverneur militaire Fresherr von Huene
a avisé la population anver>oi
chevaux dé trait, auront lieu prochainement
dans le territoire de la position fortifiée d’An-
vers.
Tout propriétaire de chevaux ou de ca-
mions est obligé d’en faire la déclaration aa
bureau de police et, à une date à fixer ulté-
rieurement, tous les chevaux et camions de-
vront être réunis à un certain endroit pour
être passés en revue.
Les Allemands profileront tout naturelle-
ment de cette circonstance pour réquisi-
tionner, contre remise de bons payables
après la guerre, tout ce qui peut leur con-
venir.
L’exportation de chevaax est strictement
interdite, et tout transgresseur sera puni
d’une amende de 300 francs ou d’un empri-
sonnement d’an an par cheval.
L'importation de chevaax est autorisée;
mais tout nouvel acquéreur d’un cheval
est obligé d’en donner connaissance, et oa
dans le plus bref délai, à l’autorité mili-
taire.
Il semble évident que les Allemands ont
surtout l’intention d’accaparer les beaux
cbevaux nationaux belges, connus dans le
monde entier.
Mais ce qu’il y a d’important à remarquer,
c’est que les Allemands n’ont pas attendu
cette circonstance ponr prendre possession
d’ane quantité de ces chevaax superbes, car
on signale qne le Nord, à lui seul, a déjà dû
faire abandon d’une cinquantaine de ses
pins belles bêles.
Comme de juste, cette nouvelle réquisi-
tion soulève de vives protestations de ia part
de ceux qni vivent des travaux aa port d’An-
vers, car il est évident que les gros chevaux
de trait sont de première nécessite à Anvers,
Le moovement do port souffrira énormément
si ces chevaux viennent à faire défaut.
Ces gros chevaux de trait sont principale-
ment élevés dans la région de Furnes-Am-
bacht, actuellement située en plein centra
d’action de la bataille.
Si les Allemands enlèvent anssi à la Belgi-
que les derniers spécimens de cette bel e ra-
ce, où pourra-t-on se procurer,an moins pen-
dant les premières années qni suivront la
guerre, les magnifiques cbevaux de trait dont
la Belgique avait la spécialité f
Fort heureusement, de nombreux camion-,
neurs ont prévu les agissements des Alle-
mands, et, an cours de ces dernieres semai-
nes, ils ont pu trouver le moyen de mettra
les plus beaux spécimens en sécarité, sut
territoire hollandais.
Les Allemands en Pologne
Les Allemands commettent de nouvelfet
atrocités en Pologne. Les Allemands on)
édifié nne triple position autour de Tchensto-
kowo et ont rasé le bois du voisinage.
Le journal de Kieff dit que l’anneau au-
tour de Prezmysl se resserre. La famine ef
les maladies déciment la garnison. Le bom-
bardement des forts continue. ‘
LE CONCOURS _DE_ L’INDO-CHINI
Le Conseil dn gouvernement, en ouvrant
sa session à Hanoï a décidé de câbler à M,
Donmergue les hommages de son admira-
tion et de sa confiance envers la Métropole.
M. Vollenhoea, faisant an discours, a cons-
taté que i’Indo-Chine a contribué à la mobi-
lisation, par l'envoi du matériel et de de?
rées.
La Réponse de la Porte à l’italls
L’ambassadeur de Turquie à Rome a dé-
claré à M. Sonnino, ministre des affaires
étrangères, que la Porte veut maintenir les
meillenrs rapports avec l’Italie. Le gonver
nement ottoman donnera certainement sa-
tisfaction à l’Italie pour l’incident du consu-
lat italien de Uodeidah
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