Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 décembre 1914 14 décembre 1914
Description : 1914/12/14 (A34,N12181). 1914/12/14 (A34,N12181).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723413
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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O. RANDOLET,
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
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Sur le Front, au Nord et à l’Est
LES ÛPÈBATSOfiS
de la Semaine
Donc, il y a huit jours, nous constations
ici qu’après une période d’accalmie rela-
tive, une « activité » plus grande s’était
manifestée parmi nos ennemis, — peut-
être, et sans doute, afin de masquer cer-
tains « dégarnissements » de troupes sur
leur front.
Et nous disions que chez nous, en ri-
poste, une activité non moins égale avait
accusé : l’ascendent de notre artillerie de
tous calibres, le mordant de notre infante-
rie, notre avance méthodique sur tous les
points du front. Et nous disions aussi :
Tout va bien.
L’historique, publié par le Bureau de la
Presse, des opérations entre le 27 novembre
et le 5 décembre, n’a fait depuis lors que
confirmer cette opinion.
En effet, de cet historique, il ressort
une impression d’ensemble doublement ras-
surante.
D’une part, il est bien évident, — et l’on
ne saurait trop le redire, — que notre ar-
tillerie prend partout, et nettement, une
remarquable supériorité.
D’autre part, nous n’avons subi au-
cune perte de terrain. Et bien au con-
traire.
1 Car ce n’est plus simplement l’endigue-
gnent difficile de l’invasion ennemie, ce
n’est plus même le refoulement méthodique
et persistant, tranchée par tranchée, r—
c’est bien une offensive très nette, très ca-
ractérisée ,....
Or, s’il y a huit jours, tout allait bien,
aujourd’hui, tout va mieux encore.
Sur notre extrême droite, le 5 décembre,
notre artillerie lourde écrasait un fortin près
de la Maison du Passeur, si disputée depuis
longtemps. Et l'ennemi tentait vainement
fie reprendre Weibendreft. À ce point pré-
J s, ,au Nord de la Lys, — rivière qui, d’Ar-
fcientières à Menin, souligne la frontière
franco-belge, — notre infanterie, d’un seul
bond, enlevait deux lignes de tranchées.
Cela représentait une avance de 500 mètres
sur le Iront. Avantage des plus apprécia-
bles!
Des opérations de cette nature semblent
n’avoir, à première vue, qu’une importance
très relative. Il est possible, il est probable
qu'elles en ont une qui s’accusera plus for-
tement, quelque jour.
Et d’ailleurs, pour,préciser l’intérêt de
ce fait d’armes de la Maison du Passeur,
nous donnerons ici, brièvement analysés,
les détails fournis par le Daily Mail :
Nous sommes dans la région d’Yprcs, à
Merckhem, un peu au Nord de Bixsehoote.
Le canal est- traversé là par une petite
route. Le pont n’avait pas été détruit. Mais
les Allemands s’étaient fortifiés à la tête du
pont de la rive droite, dans une maison.
Un régiment français se trouvait en facesur
la rive gauche. Quatre cents Volontaires
ont enlevé la maison d’un élan, dans la
nuit de jeudi à vendredi. Selon la règle, ils
se sont partagés en deux groupes, les uns
franchissant le pont sous le feu, les autres
passant plus loin et se rabattant sur la
maison. L’ennemi s’étant replié dans sa
forteresse, la porte fut enfoncée à la hache,
et l'affaire terminée à l’arme blanche.,.
Voilà qui est bravement et souplement
(ait : à la française I
Et vers la nier, à l’extrême gauche, ce-
pendant que les ennemis bombardaient Oost-
dunkerque, à quatre kilomètres de Nieu-
port, — d’ailleurs sans résultats, — à l’au-
tre extrémité du champ de bataille des
Flandres, dans la région d’Arras, devant
Vermelles que nous avons fini, d’enlever
après deux mois de combats, ainsi que la
position du Rutoire, nous bordions la voie
ferrée. Nous en étions les maîtres.
Et si, dans la journée du 7, l’offensive
y.femaiide s’est accusée encore uue fois dans
h région d’Ypres et dans ses environs, no-
tre artillerie a riposté avec un complet suc-
cès et l’ennemi a subi une défaite à Saint-
Eloi.
Il n’a d’ailleurs pas été très heu-
reux, le 10 décembre, en cette même,
région d’Ypres. Sur trois points il a été re-
foulé avec pertes. Et s’il parut un momenf
moins malheureux sur un quatrième, ce ne
fut que pour subir, bientôt après, notre
retour offensif et notre brillante revanche.
D'ailleurs l’ennemi, en la région du S.-E.
d’Ypres, s’est-il encore vu repoussé trois
fois dans la seule journée du 12 décembre.
Et i! avait évacué, la veille, la rive droite
du canal de l’Yser.
Si nous insistons sur ces opérations heu-
reuses à notre gauche, c’est que l’effort prin-
cipal des Allemands semble s’y porter en-
core. Mais les communiqués de chaque jour
nous peuvent dispenser d'une relation mi-
nutieuse des faits accomplis sur les autres
points du front, depuis une semaine. Gom-
ment toutefois ne pas insister d’un mot sur
les succès de notre artillerie lourde en
•.Champagne, en Argonne et sur les Hauts-
de-Meuse où elle a fait taire en plus d’un
endroit l'artillerie allemande ? Comment
ne pas rappeler la supériorité continue de
notre offensive dans la région d Arras, de
l’Oise et de l’Aisne où nos positions ac-
quises sont, tout de suite, fortement con-
solidées ? Et notre avance prudente, mais
si sûre et si inflexible en Haute-Alsace ?
Par chez nous, le bilan de la semaine ?
Il est très satisfaisant. Et, d’autre part,
n’oublions pas, par surcroît, les succès des
Serbes, ceux des Russes, et la brillante vic-
toire remportée par l’escadre anglaise dans
le Sud Atlantique — victoire si doulou-
reuse, si humiliante pour l’orgueil de nos
ennemis.
TH. VALLÉE.
Les Pertes Karlues AlleiaiÉs
Voici l’état exact des pertes éprouvées à
ce jour par la marine allemande :
Tonnes
Août 10.— Ü.-15, sous-marin —
» 27.— Magdeburg, croiseur léger...-. 4.880
» 28.— Mainz, croiseur léger. ._... 4.380
» 28.—JTota, croiseur léger 4.350
» 28.— Ariadne,croiseur léger. ..... 2.660
» 28.— V.-187, destroyer 680
» 28.— Un autre destroyer
Sept. 15.— Heta, croiseur léger . r s.ôfo
- r—su.— Urr-nutre tfcstroyer dont le
nom e&t inconnu.
Oct. 7.— S. 138, destroyer 487
» 8.— Cormoran,croiseur léger,.fcf, 1.630
» 8.— Deux canonnières
» 17.— S.-îlS, destroyer 420
» 17.— S.-117, destroyer 420
» 17. — S.-il9, destroyer.
» 22.— Un,destroyer dont le nom est
inconnu.
» 23.— Un sous-marin dont le nom
est inconnu.
» 30.— Koenigsbe’g, croiseur léger... 3.400
Nov. 4.— York, croiseur torpilleur. .... 9.050
» 9.— Emden, croiseur léger 3.600
» 24.— £J.-18, sous-marin.
» 24.— S.-124, destroyer... 480
Déc. 8.— Gneisenau, croiseur torpilleur. 11.600
» 8.— Sharnhorst, croiseu" torpilleur 11.600
» 8.— Leipzig, croiseur léger 3.280
Les Allemands ont perda en outre les
steamers armés : Kaiser-Wilhelm-der-Grosse
et le Cap-Trafalgar (coulés à fond) ; le Betha-
nia et la Spresswald (capturés) , la Koenigin-
Luise, poseuse de mines (coulée) ; le Mmve,
éclaireur (coulé) ; le Soden et la Komet,. pe-
tite canonnières (capturées) ;• le Geler, cui-
rassé léger, le Lockoun et le Berlin, croiseurs
auxiliaires /Internés). Le brait a couru, èn
outre, le 30. novembre, que le Kaiser-Wil-
helm-der-Grosse, un cairassé de 10,790 ton-
nes, et la Hedka, croiseur cairassé de 5,640
tonnes, avaient été perdus dans la mer
Baltique, mais ce bruit ne s’est pas confirmé
jusqu’à présent.
Navires de Guerre sur le Chantier
L’Angleterre a en chantier : 16 cuirassés
de 25.400 à 28,800 tonnes, huit seront prêts
à la fin de cette année et au commencement
de 1915, et les huit autres, une année plus
tard : 19 destroyers d’un déplacement de
3.500 à 4,000 tonnes, qui seront prêts dans
le courant de 1915 ; une vingtaine d’autres
te seront en 1916 : 44 torpilleurs et 27 sous-
marins. L’Angleterre possède 22 chantiers
da i’Etat et 24 privés.
La France a en construction : 8 cuirassés
de 23 500 à 25,500 tonnes, qui seront prêts
en 1915 ; quatre autres d’un déplacement de
29.500 tonnes pourront entrer en service en
1916:3 croiseurs de 14,500 tonnes, 5 tor-
pilleurs et 22 sous-marins. 11 v a en France
16 chantiers de i’Etat et 8 privés.
Là Russie a en cours de contraction : 8
cuirassés de 22,900 tonnes à 23,400 tonnes,
qui seront achevés en 1915 ; 4 autres de
32.500 tonnes seront prêts en 1916: 8 croi-
seurs de 4,300 à 7,000 tonnes ; 49 torpilleurs
et 25 sous-marins.
Eu Russie, il y a seize chantiers d’Etat et
seize particuliers.
L’Allemagne possède quatre chantiers
d’Etat et dix privés. On y construit actuelle-
ment : 7 cuirassés de 25,500 à 27,000 tonnes
qoi seront prêts partie en 1915 et partie en
1916 j 4 destroyers de 5,600 tonnes ; 17 tor-
pilleurs et 5 sous-marins.
L’Autriche n’a qu’un seul chantier de
l’Etat et huit privés. On y construit : 1 cui-
rassé de 13,500 tonnes, qui sera prêt pour la
fin de cette année, et 2 de 24,500 tonnes, qui
seront achevés en 1917 ; 2 croiseurs, 6 con-
tre-torpilleurs, 27 torpilleurs et 6 sous-ma-
rins.
N’est-ce pis que ces ohiffres sont, eux
aussi, réconfortants ? Ici encore, l’Allema-
gne est au-dessous de tout, surtout si l’on
tient compte des nombreux croiseurs qu’elle
a perdus depuis le 2 août 1914.
Le Système métrique
est adopté en Angleterre
Un résultat inattendu de la guerre aura
été l’adoption de notre système métrique par
l’Angleterre, qui s’y était jnsqu’iCi montrée
réfractaire. C’est là une mesure fertile en
conséquence, ainsi que l’écrit M. Emile Gau-
tier dans le journal :
Ce fait, c’est l’adoption du système métri-
que, dans la dernière édition (1914) de la
« Pharmacopée britannique ?J comme qui di-
rait le Codex d’ontre-Manche — pour toutes
les évaluations pharmaceutiques et analyti-
ques, les anciennes mesures étant snpnri-
mées. {Presse médicale du 19 novembre 1914).
Ce ne sera plus, en d'autres termes, par
onces ou par grains que se prescriront et se
pèseront les médicaments, que se chiffre-
ront les analyses chimiques, mais, comme
chez nous, par grammes et fractions décima-
les de gramme.
Eh bien 1 ce changement, qui n'a l’air de
rien, qui paraîtra même à beaucoup naturel
et banal, c’est tout bonnement l’amorce
d’nne véritable révolution.
De ce fait, le système métrique, dont seule
l’abstention do 1 Angleterre retardait l’uni-
versalisation, va avoir achevé la conquête du
monde. Sans doute, ii n’y a encore jusqu’ici
que les pharmaciens et les chimistes à don-
ner l’exemple, mais la brèche est > désormais
ouverte par où passera le reste, quand l’heu-
re propres aura sonné. Ce triomphe pacifi-
que du génie français ne saurait demeurer
stérile
LA GUERRE
132' J OXJTRISrJbilJfcC
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 13 décembre, i 5 heures.
La journée d’hier a été particulière -
ment calme.
L’activité de l’ennemi s’est manifes-
tée surtout par une canonnade inter-
mittente sur différents points du front.
Il a tenté toutefois dans la région au
Sud-Est d’Ypres, trois violentes atta-
ques d’infanterie qui furent repous-
sées.
Dans le bois Le Prêtre, nous avons
progressé sérieusement.
Dans les Vosges, l’ennemi a attaqué
à diverses reprises le « Signal de la
Mère Henry», au Nord-Ouest de So-
nones, et a été repoussé.
L’extrême gauche serbe, poursui-
vant l’ennemi, l’a obligé à repasser la
Drina vers Banja-Basta.
Sur le reste du front, les armées
serbes continuent à repousser les Au-
trichiens dans la direction du Nord et
du Nord-Ouest.
Paris, 23 heures.
On signale aux deux extrémités du
front l’échec de deux attaques alle-
mandes, une prononcée au Nord-Est
d'Ypres, l’autre dirigée contre la gare
d’Aspach.
0fiS;cial Report of the
French Government
Dec. 15411 -3 p. m.
Yersterday it has been partïcularly quiet
on the front ; intermïtting cannonading on
various points.
Southeast of Ypres the foe made tbree
violent infantry attacks which hâve beén
repulsed.
Weadvanocd scriously in the « Lepretre »
wood.
In the Vosges, the foe made several at-
tacks against the « Signal de la Mère Hen-
ry northwest of Senones, whieh were
repulsed.
COMMUNIQUÉ EUSSE
Petrogradv 13 décembre.
Communiqué de l’armée du: Caucase :
Le 11 décembre, vers deux heures de
l'après-midi, le Goeben, accompagné du
croiseur Berkisatvet, a approché de Batoum
et a essayé de bombarder la ville et la for-
teresse. Mais les forts ayant ouvert le feu,
le Goeben s’est éloigné rapidement. Il a tiré
quinze coups produisant des dommages in-
signifiants.
Rapporteurs à Bordeaux
Bordeaux, 13 décembre..
M. Metin, rapporteur général du budget,
et M. Besnard, rapporteur de la guerre ainsi
que plusieurs membres de la Commission
du budget sont arrivés dans la matinée ; ils
ont conféré avec M. Millerand qui les a mis
en rapport avec les directeurs des services
du ministère.
Mort du Docteur Perier
Paris, 13 décembre.
Le docteur Perier, président de l’Académie
de Médecine, 63t mort subitement dans la
matinée.
M. Deschanel victime
d’up accident d’automobile
Bordeaux, 13 décembre.
Un accident d’automobile est arrivé à M.
Deschanei ; ii se produisit sur la route de
Nogent-le-Rotrou où le président de la Cham-
bre devait présider une conférence de M.
Wiimotte, professeur des Universités de Liège
et de Bordeaux en faveur de l’oeuvre du Co-
mité franco-belge.
M. Deschanel a été ramené à Paris à une
heure. Le professeur Landouzy a déclaré que
l’accident se bornait, chez M. Wiimotte à des
contusions paraissant superficielles et chez
M. Deschanel à une plaie nette da cnir che-
velu qui a été suturée dans de bonnes con-
tions à Rambouillet.
La blessure exigera un repos au lit de plu-
sieurs jours.
Prières Publiques
Paris, 13 décembre.
Des prières pour les armées alliées ont eu
lieu aujourd’hui dans toutes les églises de
France.
Le cardinal Amette, présida la cérémonie
de Notre-Dame.
Les Français en Alsace
'Baie, 13 décembre.
Des avions français survolent journelle-
ment Mulhouse, et la région du Sunggau,
Ils tiennent constamment dès hauteurs qui
les fnetteut à l’abri de toute poursuite.
Mort d’un ancien Député
Albi, 13 décembre.
M. Marty, ancien député du T&rn, est
mort,-hier, à Lavaur. Il était âgé de 84 ans.
LA SANTÉ DU KAISER
Paris, 13 décembre.
Les jonrn8nx disent que M. von Medner,
médecin du Kaiser, interviewé, déclara que
l’empereur qui a seulement eu un catarrhe,
a pu se lever hier et recevoir plusieurs visi-
teurs ; ii pourra retourner sur le front dans
une dizaine de jours.
Disette de Farine en Prusse
Bile, 13 décembre.
La proclamation du ministre du commerce
de Prusse recommande aux populations de
ménager le pain.
Le Cuivre en Norwège
Christiania, 13 décembre.
Le gouvernement norvégien a interdit
l’exportation du cuivre brut d’origine étran-
gère, en plaques, barres, fils, rognures et
donilles.
L’exportation du cuivre brut indigène des
pbjets manufacturés en cuivre, reste libre.
LE ÎOYAGE DD TZAR
Tiflis, 13 décembre.
Le départ du tzar a provoqué des mani-
festations enthousiastes.
Le Temvs apprend de Pétrograd que le
tzsar en quittant Tiflis doit rejoindre Moscou,
lattarine et les membres de la famille impé-
riale.
> Le Bombardement de Lodz
Amsterdam, 13 décembre.
Un télégramme officiel reçu de Berlin dit
que la ville de Lodz a souffert peu, au cours
des derniers combats. Seuls les faubourgs et
quelques usines de la banlieue ont subi des
dégâts.
Les Provinces Serbes occupées
Niscli, 12 décembre.
Les Services administratifs se sont ré-
installés dans les arrondissements réoccu-
pés.
LA FIN D'UN CONFLIT
Athènes, 13 décembre.
Le gouvernement bulgare a accepté la
proposition hellénique concernant ia nomi-
nation d’une Commission mixte d’officiers
afin d’examxier les causes des petits conflits
à la frontière greco-bulgare.
La Question de Kiao-Tchéou
Tokio, 13 décembre.
La Chambre ponrsuit la discussion de la
politique du gouvernement.
Le ministre des affaires étrangères déclare
qn’il n’a pris aucun engagement an sujet de
la restitution de Kiao-Tcbéou à la Chine.
Naufrage d’un Vapsur Hollandais
Porto, 13 décembre.
Le vapeur hollandais Pogos a fait naufrage
dans la matinée près de Mindelio, au Nord
de Leixoens. Le vapeur est entièrement
perdu. Il y a 24 noyés et quatre sauvés.
UH BANQUET A GIBRALTAR
Gibraltar, 13 décembre.
La Chambre de commerce a offert Un dî-
ner à l’équipage du Sydney pour célébrer son
triomphe sur 1 ’Emden. De nombreux toasts à
la prochaine et complète victoire ont été
portés. D8s hourrahs, en l'honneur de l’An-
gleterre et des alliés ont été lancés.
LA HOLLANDE ET LA FRANCE
La Haye, 13 décembre.
Répondant à la seconde Chambre, sur des
questions sur le budget des affaires étran-
gères, le gouvernement a déclaré avoir pro-
testé coatre la capturé de navires hollan-
dais, l’augmentation des articles considérés
comme contrebande de guerre et la fer-
meture de la Mer du Nord.
Ii reconnaît ia prudence et la vigilance du
ministre des Pays Bas en France qui amena
un changement d’attitude de la presse fran-
çaise à l’égard de la Hollande.
Les Allemands se fortifient en Belgique
Amsterdam, 13 décembre.
Ils établissent de Moienbeerael jusqu’à
Bocholt, des tranchées auxquelles ils font
travailler la population.
Ils surveillent très étroitement tous les
maquignon», ~ - - . .
M. POINCARE
VISITE
la Cite martyre
Paris, 13 décembre.
M. le Président de la République s’est ren-
du, dans la matinée, A Reims, par Châlons-
sur-Marne, accompagné du générai Dopage et
du préfet de la Marne.
M. Poincaré s’est entretenu à l’Hôtel de
Ville avec le maire, M. Langlet, entouré des
membres da Conseil municipal. Il les félicita
de leur courage et de leur dévouement. Il
rappela l’accneil chaleureux qui lui Int fait
l’an dernier..
Le maire remercia M. Poincaré de sa visite
dont la population est très touchée.
M Poincaré remit cinq mille francs ponr
les pauvres et examina ensuite, avec le
maire, les ravages causés à la cathédrale par
les batteries allemandes.
M. Poincaré fut très ému par le spectacle
des restas de la vieille basilique. Il prit congé
du maire et rentra immédiatement à Paris.
***
On sait avec quelle persistance les Vanda,
les ont bombardé la cathédrale et la cité ré-
t moise. fis ont, depuis la fin de septembre-
lancé sur cette ville ouverte des tonnes de
mitraille. Les ravages tarent importants an
début, à causa du feu particuliérement in-
tense. Mais au débat de novembre ou espé-
rait une accalmie et les grands hôtels des
environs de la gare étaient encore debout.
Aujourd’hui un seul a échappé au bombar-
dement. Encore a-t-il reçu, par ricochet,
quelques egratignurès.
Parler davantage de la cathédrale mutilée
depuis la mi septembre, de cette chapelle de
l’église Saiot-Rérai qui vient d’être éventrée;
du spectacle lamentable qu’offre, pins que
jamais, tout le centre de la ville et tant d’au-
très quartiers écroulés?... A quoi bon!
Tout a été dit, d’un bout à l’autre du monde i
civilisé, contre ces abominations... De mê-
me, en ce qai toache l’admirable sang froid
qu’a su garder une très notable partie de ia
population.
Qui ne sait que Reims continue stoïque-
ment à vivre sous le canon, depuis 90
jours ? Qui ne sait que, même dans les rues
les pins menacées, la circulation n’a pas
complètement cessé ? Qui ne sait, enfin, qô’à
l’Hôtel de Ville, la municipalité, MM. Langlet
et Charbonneux en tête continue — comme
elle l’avait promis dès le début du bombar-
dement — à rester à son poste, à seconder
de toutes façons ses administrés, et à assu-
rer,' sntout, le 'Fonctionnement de toutes
tes oeuvres d’assistance que nécessite la si-
tuation ?
Il n’avait que trop raison, par contre,
l’héroïque maire de Reims, quand, en plein
bombardement, alors que tant de victimes
étaient déjà tombées il disait à son Conseil'
municipal que « la période la plus difficile
n’était peut-être qias passée ».
Son anxiété s’est accrue chaque jour car
les obus, même, tombant d’une façon inter-
mittente, rendaient l’organisation de tout
service fort pénible.
« Nous ne savoas plus où mettre noî bles-
'sés, nos malades, sinon de l’antre côté de la
Vesle, déjà si encombrée ! disait-il ces jours
ci. Nous sommes obligés de lès abriter dans
les caves, dans les dehûsrs 1 Ces jours-ci en
core, le lycée de gar çons et l’hôpital Saiut-
Marcou ont été atteints. Des hospitalisés ont
été tués dans leur lit. Ptus récemment, c’est
un pavillon d’isolement dans nne maison de
retraite qui a été bombardé Et le bombarde-
ment a encose fait nne brèche dans la troupe
lamentable des vieux balayenfs que la Ville
embauche plutôt par charité que par be-
soin. ..
La funèbre liste des personnes tuées par
les obus allemands s’est allongée. Au dé&nt
de novembre, on en comptait 300 et, en
feuilletant la collection de l'Eclaireur de
l’Est, on voit qn’ii ne se passe pas de jour
où on n’enregistre des morts et des bles-
sés. ..
Mais la population fait vaillamment son
devoir, réconfortée par nos troupes qui, com-
me elle, sont prêtes à tout sacrifier pour le
salut de la patrie^
■ I.M—!.. .. .m.— i .
Récit d'an Evadé du camp de Parchim
Un évadé du vaste camp des prisonniers de
Parchim (Mecklembourg) où se trouvent les
yportais Charles Déjardins et Léonce Mail-
lard, fusiliers marins, a donné des rensei-
gnements intéressants.
Pendant son séjour, qui a été de plusieurs
semaines et qui a pris fin tout récemment,
le nombre des internés s’est élevé jusqu’à
6.400, dans les quels figurent 2.000 Belges,
300 brancardiers ei 2,500 civils (dont de
nombreux enfants de 12 à 13 ans, des vieil-
lards atteignent 78 an3, et un Français qui
fut déjà détenu à Parchim en 1870). Le sur-
plus comprend des soldats de diverses na-
tionalités, presque tous blessés ; à peine la
moiié, c’est à dire 800 hommes, est formée
de Français valides pris les armes à la
main.
La garde du camp n’est plus assurée que
par des individus inaptes à faire campagne
(il y en a de boiteux) et connaissant mal le
maniement du fusil.
Les prisonniers couchent dans des bara-
quements. Leur nourriture ne comporte ja-
mais de viande, iis ont 400 gr. de pain noir
par jour et deux soupes. Contrairement aux
conventions internationales, ils n’ont touché
ni prêt, ni salaire, et les officiers (lieutenants
et sous-lieutenants) n’ont reçu aucune
solde.
Pendant nn temps, la table fut abondante
pour les Turcos et les Sénégalais, peu nom-
breux d’aifjeurs, et les gradés multiplièrent
leurs instances pour les engager à s’enrôler
dans l’armée turque. Mais lorsque nos brail-
leurs durent donner leur réponse, un soldat
d’Afrique, engagé volontaire ponr la durée
de la guerre et dont l’ambition serait d’ajou-
ter Ig médaille militaire aux « commémorati-
ves » qui rappellent ses campagnes, déclara
simplement au nom de ses camarades, à
l'officier qui l’interrogeait: « Toujours quand
nous faisons ia guerre, la France nourrit nos
femmes et nos enfants ; toujours nous lui
resterons fidèles. » Puis, il ajouta : « Donne-
nous un fusil et ta verras ce qa’on en
fera.» , r’ - - - ,
La Dévastation
de la Belgique
Le journal Le Tablet publie les estimations
suivantes faites par M. Henri Masson, avocat
à la Conr d’Appel de Bruxelles, des pertes
éprouvées par la Belgique pendant les 82
premiers jours de guerre. Depuis les pertes
ont encore angmenté dans d’énormes pro-
portions :
Liège et son voisinage, monuments,
commerce et forts F. 172.900.000
Tirlemont, commerce et monu-
ments 27.600.000
Louvain, Université .utQS'ié’ents et
et commerce.. .37.160.000
Aerschot 6. aoo.too
Matines, Cathédr.
etc. , 38.300.000
Namur, monumen '
forls ... 119.660.000
Dinant, et de magnifiques châteaux
le long de la rivière 78.230.000
Charleroi et le voisinage, monu-
ments et innombrables usines... 513.800.000
Mons * 3.400.000
Tournai,.Leuze et Ath... * 2.8O0.000
Hasselt. Turnhout et Mol ' .7 710.000
Aïost et son commerce. 9.800.000
Termonde 9.630.00C
Dommages dans les campagnes,
aux récoltes, aux bestiaux, aux
troupeaux de moutons, de porcs,
uo uuoouA, ouA cuaieauA, aux
villas brûlés et saccagés 1.418.070.000
Anvers et s >n voisinage, ses forts,
son commerce, ses monuments, s
ses marchandises et ses maté-
riaux 808.730.000
Dommages de l’Etat belge en mo-
numents, chemins de fer, ponts,
routes, etc . . ,1.200.000.000
Dommages causés par rifftemption
du commerce, .’anoslsdes
ordres, pertes îe, r*rXl
ouvriers, etc...... 1 000.000.000
F. 8.182.780.000
D’après un télégramme de l’Agence Reu-
ter, venant d’Amsterdam, la situation à An-
vers est déplorable. Tons les ouvriers y sont
retournés, mais ils sont 20,000 sans travail et
leur détresse est très grande, d’autant plus
qn’il n’y a pas de orovisions de bouche.
.Une sente manufacture montre de l’acti-
vité, parce qu’elle à été transformée en four
crématoire pour- brûler les cadavres de sol-
dats allemands.
infm MRiiiiE
DANS LE NORD
A X-.il le
Le Tèiégr >mme da Pas-de Galais et de la gomme
donne les renseignements suivants sur le bom-
bardement de Lille :
Nous avons reçu de nouveaux détails sur
le bombardement de Lille Rue Nationale,
quelques maisons ont reçu dans la taçide,
une ou deux bombes. La maison Boachard,
à côté de l’bôiel Deiannoy, a reçu deux bom-
bes, la maison Watttine-Valdelière, trois
bombes.
Rue Gambetta, quelques obus par ci, par
là ; place Ratisbonne, la maison de M. Fer-
tin, dentiste, est complètement détruite,
bien qu’elle n’ait pas été incendiée ; rue
Jacqnernars-Gielée, un pâté de quatre mai-
sons est entièrement brûlé.
Rue Faidherbe, Ja partie comprise entre la
maison Gras, rue des Pouts-db-Comines, la
rue de Paris, te .parvis Saint-Maurice et le
café Balens, d’une part, et la partie com-
prise entre Ja chemiserie Thénol, rue ^Natio-
nale, la rue N ationale, la place des Reignanjt
et ia rue du Priez, d’autre part, n’ont reçu
que quelques obus.
En revanche, tout ce qui se trouve entre
le Grand Hôiel, le café Jean, la rue des Man-
neliers et la rue de Paris, d’un côté, sauf le
café qui fait le coin à l’angle de la rue des
Ponts-de Go mines et de la rue de Paris
(agence de cinéma) et de l’antre côté, entre
la maisoD Soyez père, la pharmacie M. Poir-
son, la taverne Charles, rue des Arts et la
me des .Pontî-de-Comines a été rasé par l’in-
cendie.
De l'autre côté du M-arché-aux-Poulets, le
kursaàl est complètement brûlé.
La rue de Béthune est brûlée en grande
partie ; la rue du Molinel jusqu’à la place de
là République, la rue de l’Hôpital Militaire
jusqu’à l’hôpital également.
Tous les moulins des environs de -Lille
fonctionnent sous le contrôle des Allemands.
Tous les stocks de farine ont été confisqués
et ramenés en Allemagne. Les Allemands
prennent également tout le matériel des su-
creries.
A X>ouai
D’intéressantes communications ont été
faites an Comité des réfugiés douaisiens,
boulevard Bonne-Nouvelle, 31, sur le sort
de leurs compatriotes restés dans le Nord.
Les environs de Douai ont été particoliè-
rement éprouvés. La population y a été
souvent rançonnée. Chaque soir, à heure
fixe, tantôt d’an côté tantôt dé l’antre, un
incendié est allumé par les soldats alle-
mands. Toutefois, ceux-ci ont en même
temps reçu i’ordre de veiller à ce que le
sinistre ne prenne pas de trop grandes pro-
portions.
Aucune usine n’a.élé détruite : l’ennemi
essaye d’exploiter les fabriques et les mines.
C'est ainsi que les mines de l’Escarpeile sont
exploitées par les nombreux Polonais qni,
dès avant la guerre y étaient employés. Aux
usines de zinc des Asturies, à Auby, des
ouvriers étrangers travaillent pour le compte
des Allemands ; les antres usines d’Auby
sont intactes. A Masny, la fabrique dé sucre
fonctionne avec un ' personnel allemand,
ainsi que divers autres établisàeiûéhts dé la
région. Quinze cents mineurs travaillent
aux mines d’Aniche.
A l’Ecluse, tout a été pillé. La situation sa-
nitaire reste satisfaisante. La population ci-
vile de Douai et des localités voisines a éU
réduite d’un tiers. Elle a été jusqu’à présent
régulièrement approvisionnée. Trois otages,
renoavelés journellement, répondent du cal-
me de la cité Beaucoup de prisonniers civilé
ont pu s’évader.
En ce qui concerne le kaiser, an moment
où les Allemands faisaient le plus grand
effort pour essayer d’occuper Arras, Guil-
laume II se préparait à faire dans la ville
une entrée solennelle. Il a séjourné pendant
deux -jours dans un hôtel particulier de
Douai, spécialement aménagé pour lui et
où, notamment, l’installation électrique ne
laissait rien à désirer. A chaque sortie dn
kaiser, 25 voitures occupées par de» policiers,
suivaient ou précédaient l’automobile impé-
riale.
Adminislratew- Délégué-Gérant ,
O. RANDOLET,
limislralisn, iasressions it Annonees, TEL. 10.4?
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Secrétaire Général : TE. VAL LÉ B
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Sur le Front, au Nord et à l’Est
LES ÛPÈBATSOfiS
de la Semaine
Donc, il y a huit jours, nous constations
ici qu’après une période d’accalmie rela-
tive, une « activité » plus grande s’était
manifestée parmi nos ennemis, — peut-
être, et sans doute, afin de masquer cer-
tains « dégarnissements » de troupes sur
leur front.
Et nous disions que chez nous, en ri-
poste, une activité non moins égale avait
accusé : l’ascendent de notre artillerie de
tous calibres, le mordant de notre infante-
rie, notre avance méthodique sur tous les
points du front. Et nous disions aussi :
Tout va bien.
L’historique, publié par le Bureau de la
Presse, des opérations entre le 27 novembre
et le 5 décembre, n’a fait depuis lors que
confirmer cette opinion.
En effet, de cet historique, il ressort
une impression d’ensemble doublement ras-
surante.
D’une part, il est bien évident, — et l’on
ne saurait trop le redire, — que notre ar-
tillerie prend partout, et nettement, une
remarquable supériorité.
D’autre part, nous n’avons subi au-
cune perte de terrain. Et bien au con-
traire.
1 Car ce n’est plus simplement l’endigue-
gnent difficile de l’invasion ennemie, ce
n’est plus même le refoulement méthodique
et persistant, tranchée par tranchée, r—
c’est bien une offensive très nette, très ca-
ractérisée ,....
Or, s’il y a huit jours, tout allait bien,
aujourd’hui, tout va mieux encore.
Sur notre extrême droite, le 5 décembre,
notre artillerie lourde écrasait un fortin près
de la Maison du Passeur, si disputée depuis
longtemps. Et l'ennemi tentait vainement
fie reprendre Weibendreft. À ce point pré-
J s, ,au Nord de la Lys, — rivière qui, d’Ar-
fcientières à Menin, souligne la frontière
franco-belge, — notre infanterie, d’un seul
bond, enlevait deux lignes de tranchées.
Cela représentait une avance de 500 mètres
sur le Iront. Avantage des plus apprécia-
bles!
Des opérations de cette nature semblent
n’avoir, à première vue, qu’une importance
très relative. Il est possible, il est probable
qu'elles en ont une qui s’accusera plus for-
tement, quelque jour.
Et d’ailleurs, pour,préciser l’intérêt de
ce fait d’armes de la Maison du Passeur,
nous donnerons ici, brièvement analysés,
les détails fournis par le Daily Mail :
Nous sommes dans la région d’Yprcs, à
Merckhem, un peu au Nord de Bixsehoote.
Le canal est- traversé là par une petite
route. Le pont n’avait pas été détruit. Mais
les Allemands s’étaient fortifiés à la tête du
pont de la rive droite, dans une maison.
Un régiment français se trouvait en facesur
la rive gauche. Quatre cents Volontaires
ont enlevé la maison d’un élan, dans la
nuit de jeudi à vendredi. Selon la règle, ils
se sont partagés en deux groupes, les uns
franchissant le pont sous le feu, les autres
passant plus loin et se rabattant sur la
maison. L’ennemi s’étant replié dans sa
forteresse, la porte fut enfoncée à la hache,
et l'affaire terminée à l’arme blanche.,.
Voilà qui est bravement et souplement
(ait : à la française I
Et vers la nier, à l’extrême gauche, ce-
pendant que les ennemis bombardaient Oost-
dunkerque, à quatre kilomètres de Nieu-
port, — d’ailleurs sans résultats, — à l’au-
tre extrémité du champ de bataille des
Flandres, dans la région d’Arras, devant
Vermelles que nous avons fini, d’enlever
après deux mois de combats, ainsi que la
position du Rutoire, nous bordions la voie
ferrée. Nous en étions les maîtres.
Et si, dans la journée du 7, l’offensive
y.femaiide s’est accusée encore uue fois dans
h région d’Ypres et dans ses environs, no-
tre artillerie a riposté avec un complet suc-
cès et l’ennemi a subi une défaite à Saint-
Eloi.
Il n’a d’ailleurs pas été très heu-
reux, le 10 décembre, en cette même,
région d’Ypres. Sur trois points il a été re-
foulé avec pertes. Et s’il parut un momenf
moins malheureux sur un quatrième, ce ne
fut que pour subir, bientôt après, notre
retour offensif et notre brillante revanche.
D'ailleurs l’ennemi, en la région du S.-E.
d’Ypres, s’est-il encore vu repoussé trois
fois dans la seule journée du 12 décembre.
Et i! avait évacué, la veille, la rive droite
du canal de l’Yser.
Si nous insistons sur ces opérations heu-
reuses à notre gauche, c’est que l’effort prin-
cipal des Allemands semble s’y porter en-
core. Mais les communiqués de chaque jour
nous peuvent dispenser d'une relation mi-
nutieuse des faits accomplis sur les autres
points du front, depuis une semaine. Gom-
ment toutefois ne pas insister d’un mot sur
les succès de notre artillerie lourde en
•.Champagne, en Argonne et sur les Hauts-
de-Meuse où elle a fait taire en plus d’un
endroit l'artillerie allemande ? Comment
ne pas rappeler la supériorité continue de
notre offensive dans la région d Arras, de
l’Oise et de l’Aisne où nos positions ac-
quises sont, tout de suite, fortement con-
solidées ? Et notre avance prudente, mais
si sûre et si inflexible en Haute-Alsace ?
Par chez nous, le bilan de la semaine ?
Il est très satisfaisant. Et, d’autre part,
n’oublions pas, par surcroît, les succès des
Serbes, ceux des Russes, et la brillante vic-
toire remportée par l’escadre anglaise dans
le Sud Atlantique — victoire si doulou-
reuse, si humiliante pour l’orgueil de nos
ennemis.
TH. VALLÉE.
Les Pertes Karlues AlleiaiÉs
Voici l’état exact des pertes éprouvées à
ce jour par la marine allemande :
Tonnes
Août 10.— Ü.-15, sous-marin —
» 27.— Magdeburg, croiseur léger...-. 4.880
» 28.— Mainz, croiseur léger. ._... 4.380
» 28.—JTota, croiseur léger 4.350
» 28.— Ariadne,croiseur léger. ..... 2.660
» 28.— V.-187, destroyer 680
» 28.— Un autre destroyer
Sept. 15.— Heta, croiseur léger . r s.ôfo
- r—su.— Urr-nutre tfcstroyer dont le
nom e&t inconnu.
Oct. 7.— S. 138, destroyer 487
» 8.— Cormoran,croiseur léger,.fcf, 1.630
» 8.— Deux canonnières
» 17.— S.-îlS, destroyer 420
» 17.— S.-117, destroyer 420
» 17. — S.-il9, destroyer.
» 22.— Un,destroyer dont le nom est
inconnu.
» 23.— Un sous-marin dont le nom
est inconnu.
» 30.— Koenigsbe’g, croiseur léger... 3.400
Nov. 4.— York, croiseur torpilleur. .... 9.050
» 9.— Emden, croiseur léger 3.600
» 24.— £J.-18, sous-marin.
» 24.— S.-124, destroyer... 480
Déc. 8.— Gneisenau, croiseur torpilleur. 11.600
» 8.— Sharnhorst, croiseu" torpilleur 11.600
» 8.— Leipzig, croiseur léger 3.280
Les Allemands ont perda en outre les
steamers armés : Kaiser-Wilhelm-der-Grosse
et le Cap-Trafalgar (coulés à fond) ; le Betha-
nia et la Spresswald (capturés) , la Koenigin-
Luise, poseuse de mines (coulée) ; le Mmve,
éclaireur (coulé) ; le Soden et la Komet,. pe-
tite canonnières (capturées) ;• le Geler, cui-
rassé léger, le Lockoun et le Berlin, croiseurs
auxiliaires /Internés). Le brait a couru, èn
outre, le 30. novembre, que le Kaiser-Wil-
helm-der-Grosse, un cairassé de 10,790 ton-
nes, et la Hedka, croiseur cairassé de 5,640
tonnes, avaient été perdus dans la mer
Baltique, mais ce bruit ne s’est pas confirmé
jusqu’à présent.
Navires de Guerre sur le Chantier
L’Angleterre a en chantier : 16 cuirassés
de 25.400 à 28,800 tonnes, huit seront prêts
à la fin de cette année et au commencement
de 1915, et les huit autres, une année plus
tard : 19 destroyers d’un déplacement de
3.500 à 4,000 tonnes, qui seront prêts dans
le courant de 1915 ; une vingtaine d’autres
te seront en 1916 : 44 torpilleurs et 27 sous-
marins. L’Angleterre possède 22 chantiers
da i’Etat et 24 privés.
La France a en construction : 8 cuirassés
de 23 500 à 25,500 tonnes, qui seront prêts
en 1915 ; quatre autres d’un déplacement de
29.500 tonnes pourront entrer en service en
1916:3 croiseurs de 14,500 tonnes, 5 tor-
pilleurs et 22 sous-marins. 11 v a en France
16 chantiers de i’Etat et 8 privés.
Là Russie a en cours de contraction : 8
cuirassés de 22,900 tonnes à 23,400 tonnes,
qui seront achevés en 1915 ; 4 autres de
32.500 tonnes seront prêts en 1916: 8 croi-
seurs de 4,300 à 7,000 tonnes ; 49 torpilleurs
et 25 sous-marins.
Eu Russie, il y a seize chantiers d’Etat et
seize particuliers.
L’Allemagne possède quatre chantiers
d’Etat et dix privés. On y construit actuelle-
ment : 7 cuirassés de 25,500 à 27,000 tonnes
qoi seront prêts partie en 1915 et partie en
1916 j 4 destroyers de 5,600 tonnes ; 17 tor-
pilleurs et 5 sous-marins.
L’Autriche n’a qu’un seul chantier de
l’Etat et huit privés. On y construit : 1 cui-
rassé de 13,500 tonnes, qui sera prêt pour la
fin de cette année, et 2 de 24,500 tonnes, qui
seront achevés en 1917 ; 2 croiseurs, 6 con-
tre-torpilleurs, 27 torpilleurs et 6 sous-ma-
rins.
N’est-ce pis que ces ohiffres sont, eux
aussi, réconfortants ? Ici encore, l’Allema-
gne est au-dessous de tout, surtout si l’on
tient compte des nombreux croiseurs qu’elle
a perdus depuis le 2 août 1914.
Le Système métrique
est adopté en Angleterre
Un résultat inattendu de la guerre aura
été l’adoption de notre système métrique par
l’Angleterre, qui s’y était jnsqu’iCi montrée
réfractaire. C’est là une mesure fertile en
conséquence, ainsi que l’écrit M. Emile Gau-
tier dans le journal :
Ce fait, c’est l’adoption du système métri-
que, dans la dernière édition (1914) de la
« Pharmacopée britannique ?J comme qui di-
rait le Codex d’ontre-Manche — pour toutes
les évaluations pharmaceutiques et analyti-
ques, les anciennes mesures étant snpnri-
mées. {Presse médicale du 19 novembre 1914).
Ce ne sera plus, en d'autres termes, par
onces ou par grains que se prescriront et se
pèseront les médicaments, que se chiffre-
ront les analyses chimiques, mais, comme
chez nous, par grammes et fractions décima-
les de gramme.
Eh bien 1 ce changement, qui n'a l’air de
rien, qui paraîtra même à beaucoup naturel
et banal, c’est tout bonnement l’amorce
d’nne véritable révolution.
De ce fait, le système métrique, dont seule
l’abstention do 1 Angleterre retardait l’uni-
versalisation, va avoir achevé la conquête du
monde. Sans doute, ii n’y a encore jusqu’ici
que les pharmaciens et les chimistes à don-
ner l’exemple, mais la brèche est > désormais
ouverte par où passera le reste, quand l’heu-
re propres aura sonné. Ce triomphe pacifi-
que du génie français ne saurait demeurer
stérile
LA GUERRE
132' J OXJTRISrJbilJfcC
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 13 décembre, i 5 heures.
La journée d’hier a été particulière -
ment calme.
L’activité de l’ennemi s’est manifes-
tée surtout par une canonnade inter-
mittente sur différents points du front.
Il a tenté toutefois dans la région au
Sud-Est d’Ypres, trois violentes atta-
ques d’infanterie qui furent repous-
sées.
Dans le bois Le Prêtre, nous avons
progressé sérieusement.
Dans les Vosges, l’ennemi a attaqué
à diverses reprises le « Signal de la
Mère Henry», au Nord-Ouest de So-
nones, et a été repoussé.
L’extrême gauche serbe, poursui-
vant l’ennemi, l’a obligé à repasser la
Drina vers Banja-Basta.
Sur le reste du front, les armées
serbes continuent à repousser les Au-
trichiens dans la direction du Nord et
du Nord-Ouest.
Paris, 23 heures.
On signale aux deux extrémités du
front l’échec de deux attaques alle-
mandes, une prononcée au Nord-Est
d'Ypres, l’autre dirigée contre la gare
d’Aspach.
0fiS;cial Report of the
French Government
Dec. 15411 -3 p. m.
Yersterday it has been partïcularly quiet
on the front ; intermïtting cannonading on
various points.
Southeast of Ypres the foe made tbree
violent infantry attacks which hâve beén
repulsed.
Weadvanocd scriously in the « Lepretre »
wood.
In the Vosges, the foe made several at-
tacks against the « Signal de la Mère Hen-
ry northwest of Senones, whieh were
repulsed.
COMMUNIQUÉ EUSSE
Petrogradv 13 décembre.
Communiqué de l’armée du: Caucase :
Le 11 décembre, vers deux heures de
l'après-midi, le Goeben, accompagné du
croiseur Berkisatvet, a approché de Batoum
et a essayé de bombarder la ville et la for-
teresse. Mais les forts ayant ouvert le feu,
le Goeben s’est éloigné rapidement. Il a tiré
quinze coups produisant des dommages in-
signifiants.
Rapporteurs à Bordeaux
Bordeaux, 13 décembre..
M. Metin, rapporteur général du budget,
et M. Besnard, rapporteur de la guerre ainsi
que plusieurs membres de la Commission
du budget sont arrivés dans la matinée ; ils
ont conféré avec M. Millerand qui les a mis
en rapport avec les directeurs des services
du ministère.
Mort du Docteur Perier
Paris, 13 décembre.
Le docteur Perier, président de l’Académie
de Médecine, 63t mort subitement dans la
matinée.
M. Deschanel victime
d’up accident d’automobile
Bordeaux, 13 décembre.
Un accident d’automobile est arrivé à M.
Deschanei ; ii se produisit sur la route de
Nogent-le-Rotrou où le président de la Cham-
bre devait présider une conférence de M.
Wiimotte, professeur des Universités de Liège
et de Bordeaux en faveur de l’oeuvre du Co-
mité franco-belge.
M. Deschanel a été ramené à Paris à une
heure. Le professeur Landouzy a déclaré que
l’accident se bornait, chez M. Wiimotte à des
contusions paraissant superficielles et chez
M. Deschanel à une plaie nette da cnir che-
velu qui a été suturée dans de bonnes con-
tions à Rambouillet.
La blessure exigera un repos au lit de plu-
sieurs jours.
Prières Publiques
Paris, 13 décembre.
Des prières pour les armées alliées ont eu
lieu aujourd’hui dans toutes les églises de
France.
Le cardinal Amette, présida la cérémonie
de Notre-Dame.
Les Français en Alsace
'Baie, 13 décembre.
Des avions français survolent journelle-
ment Mulhouse, et la région du Sunggau,
Ils tiennent constamment dès hauteurs qui
les fnetteut à l’abri de toute poursuite.
Mort d’un ancien Député
Albi, 13 décembre.
M. Marty, ancien député du T&rn, est
mort,-hier, à Lavaur. Il était âgé de 84 ans.
LA SANTÉ DU KAISER
Paris, 13 décembre.
Les jonrn8nx disent que M. von Medner,
médecin du Kaiser, interviewé, déclara que
l’empereur qui a seulement eu un catarrhe,
a pu se lever hier et recevoir plusieurs visi-
teurs ; ii pourra retourner sur le front dans
une dizaine de jours.
Disette de Farine en Prusse
Bile, 13 décembre.
La proclamation du ministre du commerce
de Prusse recommande aux populations de
ménager le pain.
Le Cuivre en Norwège
Christiania, 13 décembre.
Le gouvernement norvégien a interdit
l’exportation du cuivre brut d’origine étran-
gère, en plaques, barres, fils, rognures et
donilles.
L’exportation du cuivre brut indigène des
pbjets manufacturés en cuivre, reste libre.
LE ÎOYAGE DD TZAR
Tiflis, 13 décembre.
Le départ du tzar a provoqué des mani-
festations enthousiastes.
Le Temvs apprend de Pétrograd que le
tzsar en quittant Tiflis doit rejoindre Moscou,
lattarine et les membres de la famille impé-
riale.
> Le Bombardement de Lodz
Amsterdam, 13 décembre.
Un télégramme officiel reçu de Berlin dit
que la ville de Lodz a souffert peu, au cours
des derniers combats. Seuls les faubourgs et
quelques usines de la banlieue ont subi des
dégâts.
Les Provinces Serbes occupées
Niscli, 12 décembre.
Les Services administratifs se sont ré-
installés dans les arrondissements réoccu-
pés.
LA FIN D'UN CONFLIT
Athènes, 13 décembre.
Le gouvernement bulgare a accepté la
proposition hellénique concernant ia nomi-
nation d’une Commission mixte d’officiers
afin d’examxier les causes des petits conflits
à la frontière greco-bulgare.
La Question de Kiao-Tchéou
Tokio, 13 décembre.
La Chambre ponrsuit la discussion de la
politique du gouvernement.
Le ministre des affaires étrangères déclare
qn’il n’a pris aucun engagement an sujet de
la restitution de Kiao-Tcbéou à la Chine.
Naufrage d’un Vapsur Hollandais
Porto, 13 décembre.
Le vapeur hollandais Pogos a fait naufrage
dans la matinée près de Mindelio, au Nord
de Leixoens. Le vapeur est entièrement
perdu. Il y a 24 noyés et quatre sauvés.
UH BANQUET A GIBRALTAR
Gibraltar, 13 décembre.
La Chambre de commerce a offert Un dî-
ner à l’équipage du Sydney pour célébrer son
triomphe sur 1 ’Emden. De nombreux toasts à
la prochaine et complète victoire ont été
portés. D8s hourrahs, en l'honneur de l’An-
gleterre et des alliés ont été lancés.
LA HOLLANDE ET LA FRANCE
La Haye, 13 décembre.
Répondant à la seconde Chambre, sur des
questions sur le budget des affaires étran-
gères, le gouvernement a déclaré avoir pro-
testé coatre la capturé de navires hollan-
dais, l’augmentation des articles considérés
comme contrebande de guerre et la fer-
meture de la Mer du Nord.
Ii reconnaît ia prudence et la vigilance du
ministre des Pays Bas en France qui amena
un changement d’attitude de la presse fran-
çaise à l’égard de la Hollande.
Les Allemands se fortifient en Belgique
Amsterdam, 13 décembre.
Ils établissent de Moienbeerael jusqu’à
Bocholt, des tranchées auxquelles ils font
travailler la population.
Ils surveillent très étroitement tous les
maquignon», ~ - - . .
M. POINCARE
VISITE
la Cite martyre
Paris, 13 décembre.
M. le Président de la République s’est ren-
du, dans la matinée, A Reims, par Châlons-
sur-Marne, accompagné du générai Dopage et
du préfet de la Marne.
M. Poincaré s’est entretenu à l’Hôtel de
Ville avec le maire, M. Langlet, entouré des
membres da Conseil municipal. Il les félicita
de leur courage et de leur dévouement. Il
rappela l’accneil chaleureux qui lui Int fait
l’an dernier..
Le maire remercia M. Poincaré de sa visite
dont la population est très touchée.
M Poincaré remit cinq mille francs ponr
les pauvres et examina ensuite, avec le
maire, les ravages causés à la cathédrale par
les batteries allemandes.
M. Poincaré fut très ému par le spectacle
des restas de la vieille basilique. Il prit congé
du maire et rentra immédiatement à Paris.
***
On sait avec quelle persistance les Vanda,
les ont bombardé la cathédrale et la cité ré-
t moise. fis ont, depuis la fin de septembre-
lancé sur cette ville ouverte des tonnes de
mitraille. Les ravages tarent importants an
début, à causa du feu particuliérement in-
tense. Mais au débat de novembre ou espé-
rait une accalmie et les grands hôtels des
environs de la gare étaient encore debout.
Aujourd’hui un seul a échappé au bombar-
dement. Encore a-t-il reçu, par ricochet,
quelques egratignurès.
Parler davantage de la cathédrale mutilée
depuis la mi septembre, de cette chapelle de
l’église Saiot-Rérai qui vient d’être éventrée;
du spectacle lamentable qu’offre, pins que
jamais, tout le centre de la ville et tant d’au-
très quartiers écroulés?... A quoi bon!
Tout a été dit, d’un bout à l’autre du monde i
civilisé, contre ces abominations... De mê-
me, en ce qai toache l’admirable sang froid
qu’a su garder une très notable partie de ia
population.
Qui ne sait que Reims continue stoïque-
ment à vivre sous le canon, depuis 90
jours ? Qui ne sait que, même dans les rues
les pins menacées, la circulation n’a pas
complètement cessé ? Qui ne sait, enfin, qô’à
l’Hôtel de Ville, la municipalité, MM. Langlet
et Charbonneux en tête continue — comme
elle l’avait promis dès le début du bombar-
dement — à rester à son poste, à seconder
de toutes façons ses administrés, et à assu-
rer,' sntout, le 'Fonctionnement de toutes
tes oeuvres d’assistance que nécessite la si-
tuation ?
Il n’avait que trop raison, par contre,
l’héroïque maire de Reims, quand, en plein
bombardement, alors que tant de victimes
étaient déjà tombées il disait à son Conseil'
municipal que « la période la plus difficile
n’était peut-être qias passée ».
Son anxiété s’est accrue chaque jour car
les obus, même, tombant d’une façon inter-
mittente, rendaient l’organisation de tout
service fort pénible.
« Nous ne savoas plus où mettre noî bles-
'sés, nos malades, sinon de l’antre côté de la
Vesle, déjà si encombrée ! disait-il ces jours
ci. Nous sommes obligés de lès abriter dans
les caves, dans les dehûsrs 1 Ces jours-ci en
core, le lycée de gar çons et l’hôpital Saiut-
Marcou ont été atteints. Des hospitalisés ont
été tués dans leur lit. Ptus récemment, c’est
un pavillon d’isolement dans nne maison de
retraite qui a été bombardé Et le bombarde-
ment a encose fait nne brèche dans la troupe
lamentable des vieux balayenfs que la Ville
embauche plutôt par charité que par be-
soin. ..
La funèbre liste des personnes tuées par
les obus allemands s’est allongée. Au dé&nt
de novembre, on en comptait 300 et, en
feuilletant la collection de l'Eclaireur de
l’Est, on voit qn’ii ne se passe pas de jour
où on n’enregistre des morts et des bles-
sés. ..
Mais la population fait vaillamment son
devoir, réconfortée par nos troupes qui, com-
me elle, sont prêtes à tout sacrifier pour le
salut de la patrie^
■ I.M—!.. .. .m.— i .
Récit d'an Evadé du camp de Parchim
Un évadé du vaste camp des prisonniers de
Parchim (Mecklembourg) où se trouvent les
yportais Charles Déjardins et Léonce Mail-
lard, fusiliers marins, a donné des rensei-
gnements intéressants.
Pendant son séjour, qui a été de plusieurs
semaines et qui a pris fin tout récemment,
le nombre des internés s’est élevé jusqu’à
6.400, dans les quels figurent 2.000 Belges,
300 brancardiers ei 2,500 civils (dont de
nombreux enfants de 12 à 13 ans, des vieil-
lards atteignent 78 an3, et un Français qui
fut déjà détenu à Parchim en 1870). Le sur-
plus comprend des soldats de diverses na-
tionalités, presque tous blessés ; à peine la
moiié, c’est à dire 800 hommes, est formée
de Français valides pris les armes à la
main.
La garde du camp n’est plus assurée que
par des individus inaptes à faire campagne
(il y en a de boiteux) et connaissant mal le
maniement du fusil.
Les prisonniers couchent dans des bara-
quements. Leur nourriture ne comporte ja-
mais de viande, iis ont 400 gr. de pain noir
par jour et deux soupes. Contrairement aux
conventions internationales, ils n’ont touché
ni prêt, ni salaire, et les officiers (lieutenants
et sous-lieutenants) n’ont reçu aucune
solde.
Pendant nn temps, la table fut abondante
pour les Turcos et les Sénégalais, peu nom-
breux d’aifjeurs, et les gradés multiplièrent
leurs instances pour les engager à s’enrôler
dans l’armée turque. Mais lorsque nos brail-
leurs durent donner leur réponse, un soldat
d’Afrique, engagé volontaire ponr la durée
de la guerre et dont l’ambition serait d’ajou-
ter Ig médaille militaire aux « commémorati-
ves » qui rappellent ses campagnes, déclara
simplement au nom de ses camarades, à
l'officier qui l’interrogeait: « Toujours quand
nous faisons ia guerre, la France nourrit nos
femmes et nos enfants ; toujours nous lui
resterons fidèles. » Puis, il ajouta : « Donne-
nous un fusil et ta verras ce qa’on en
fera.» , r’ - - - ,
La Dévastation
de la Belgique
Le journal Le Tablet publie les estimations
suivantes faites par M. Henri Masson, avocat
à la Conr d’Appel de Bruxelles, des pertes
éprouvées par la Belgique pendant les 82
premiers jours de guerre. Depuis les pertes
ont encore angmenté dans d’énormes pro-
portions :
Liège et son voisinage, monuments,
commerce et forts F. 172.900.000
Tirlemont, commerce et monu-
ments 27.600.000
Louvain, Université .utQS'ié’ents et
et commerce.. .37.160.000
Aerschot 6. aoo.too
Matines, Cathédr.
etc. , 38.300.000
Namur, monumen '
forls ... 119.660.000
Dinant, et de magnifiques châteaux
le long de la rivière 78.230.000
Charleroi et le voisinage, monu-
ments et innombrables usines... 513.800.000
Mons * 3.400.000
Tournai,.Leuze et Ath... * 2.8O0.000
Hasselt. Turnhout et Mol ' .7 710.000
Aïost et son commerce. 9.800.000
Termonde 9.630.00C
Dommages dans les campagnes,
aux récoltes, aux bestiaux, aux
troupeaux de moutons, de porcs,
uo uuoouA, ouA cuaieauA, aux
villas brûlés et saccagés 1.418.070.000
Anvers et s >n voisinage, ses forts,
son commerce, ses monuments, s
ses marchandises et ses maté-
riaux 808.730.000
Dommages de l’Etat belge en mo-
numents, chemins de fer, ponts,
routes, etc . . ,1.200.000.000
Dommages causés par rifftemption
du commerce, .’anoslsdes
ordres, pertes îe, r*rXl
ouvriers, etc...... 1 000.000.000
F. 8.182.780.000
D’après un télégramme de l’Agence Reu-
ter, venant d’Amsterdam, la situation à An-
vers est déplorable. Tons les ouvriers y sont
retournés, mais ils sont 20,000 sans travail et
leur détresse est très grande, d’autant plus
qn’il n’y a pas de orovisions de bouche.
.Une sente manufacture montre de l’acti-
vité, parce qu’elle à été transformée en four
crématoire pour- brûler les cadavres de sol-
dats allemands.
infm MRiiiiE
DANS LE NORD
A X-.il le
Le Tèiégr >mme da Pas-de Galais et de la gomme
donne les renseignements suivants sur le bom-
bardement de Lille :
Nous avons reçu de nouveaux détails sur
le bombardement de Lille Rue Nationale,
quelques maisons ont reçu dans la taçide,
une ou deux bombes. La maison Boachard,
à côté de l’bôiel Deiannoy, a reçu deux bom-
bes, la maison Watttine-Valdelière, trois
bombes.
Rue Gambetta, quelques obus par ci, par
là ; place Ratisbonne, la maison de M. Fer-
tin, dentiste, est complètement détruite,
bien qu’elle n’ait pas été incendiée ; rue
Jacqnernars-Gielée, un pâté de quatre mai-
sons est entièrement brûlé.
Rue Faidherbe, Ja partie comprise entre la
maison Gras, rue des Pouts-db-Comines, la
rue de Paris, te .parvis Saint-Maurice et le
café Balens, d’une part, et la partie com-
prise entre Ja chemiserie Thénol, rue ^Natio-
nale, la rue N ationale, la place des Reignanjt
et ia rue du Priez, d’autre part, n’ont reçu
que quelques obus.
En revanche, tout ce qui se trouve entre
le Grand Hôiel, le café Jean, la rue des Man-
neliers et la rue de Paris, d’un côté, sauf le
café qui fait le coin à l’angle de la rue des
Ponts-de Go mines et de la rue de Paris
(agence de cinéma) et de l’antre côté, entre
la maisoD Soyez père, la pharmacie M. Poir-
son, la taverne Charles, rue des Arts et la
me des .Pontî-de-Comines a été rasé par l’in-
cendie.
De l'autre côté du M-arché-aux-Poulets, le
kursaàl est complètement brûlé.
La rue de Béthune est brûlée en grande
partie ; la rue du Molinel jusqu’à la place de
là République, la rue de l’Hôpital Militaire
jusqu’à l’hôpital également.
Tous les moulins des environs de -Lille
fonctionnent sous le contrôle des Allemands.
Tous les stocks de farine ont été confisqués
et ramenés en Allemagne. Les Allemands
prennent également tout le matériel des su-
creries.
A X>ouai
D’intéressantes communications ont été
faites an Comité des réfugiés douaisiens,
boulevard Bonne-Nouvelle, 31, sur le sort
de leurs compatriotes restés dans le Nord.
Les environs de Douai ont été particoliè-
rement éprouvés. La population y a été
souvent rançonnée. Chaque soir, à heure
fixe, tantôt d’an côté tantôt dé l’antre, un
incendié est allumé par les soldats alle-
mands. Toutefois, ceux-ci ont en même
temps reçu i’ordre de veiller à ce que le
sinistre ne prenne pas de trop grandes pro-
portions.
Aucune usine n’a.élé détruite : l’ennemi
essaye d’exploiter les fabriques et les mines.
C'est ainsi que les mines de l’Escarpeile sont
exploitées par les nombreux Polonais qni,
dès avant la guerre y étaient employés. Aux
usines de zinc des Asturies, à Auby, des
ouvriers étrangers travaillent pour le compte
des Allemands ; les antres usines d’Auby
sont intactes. A Masny, la fabrique dé sucre
fonctionne avec un ' personnel allemand,
ainsi que divers autres établisàeiûéhts dé la
région. Quinze cents mineurs travaillent
aux mines d’Aniche.
A l’Ecluse, tout a été pillé. La situation sa-
nitaire reste satisfaisante. La population ci-
vile de Douai et des localités voisines a éU
réduite d’un tiers. Elle a été jusqu’à présent
régulièrement approvisionnée. Trois otages,
renoavelés journellement, répondent du cal-
me de la cité Beaucoup de prisonniers civilé
ont pu s’évader.
En ce qui concerne le kaiser, an moment
où les Allemands faisaient le plus grand
effort pour essayer d’occuper Arras, Guil-
laume II se préparait à faire dans la ville
une entrée solennelle. Il a séjourné pendant
deux -jours dans un hôtel particulier de
Douai, spécialement aménagé pour lui et
où, notamment, l’installation électrique ne
laissait rien à désirer. A chaque sortie dn
kaiser, 25 voitures occupées par de» policiers,
suivaient ou précédaient l’automobile impé-
riale.
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