Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 décembre 1914 13 décembre 1914
Description : 1914/12/13 (A34,N12180). 1914/12/13 (A34,N12180).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172340q
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Celui qui « tourne » la Guerre
'Photo Ribard Cliché Petit Havre'
APRÈS LJÊ BOMBARDEMENT D’ALBERT
J’ai reçu tout à l’heure sa visite amie.
C’est un Havrais. Il est venu souffler
un peu en famille, entre deux champs de
bataille. Il s’apprête à retourner là-bas. Il
a vu maintenant de la guerre tout ce qu’on
en peut voir en première ligne. D’autres
spectacles l’attendent. Il a déjà bouclé sa
musette et mis eu ordre ses laissez-parler.
Cet adepte du mouvement tournant n’est
pas un stratège. C’est un type tout à fait
moderne que le modernisme du combat
devait naturellement nous amener. Témoin
des choses, il les enregistre avec une fidé-
lité rigoureuse. Ses documents sont sans
réplique, ses noies recueillies d’une vérité
implacable. IJ n’a pas, comme l’historien,
le risque de se laisser égarer, même à son
insu, par une partialité fâcheuse. II n’est
pas exposé, comme le poète ou le chroni-
queur, à être, victime de son imagination.
Il va directement aüx sburces de vie — et
de mort — et il fixe jamais, sanglante
et douloureuse, l’heure qui passe.
Le Havrais qui « tourne » la guerre
s’appelle Maurice Ribard. Il est allé cam-
per son appareil, bravement, jusque sous
la gueule hurlante des canons.
Ne médisons pas du cinéma. C’est un
auxiliaire précieux qui permet d’immobili-
ser le temps fuyant et qui fournira un jour
le moyeu de s’eu rendre mieux compte en
le faisant revivre avec tout son palpitant
réalisme.
Autant serait aujourd’hui blâmable une
entreprise de ce genre destinée à satis-
faire les curiosités frivoles de la foule en
monnayant l’horreur tragique, autant ces
images peuvent être d’un inestimable prix
pour ceux qui feront l’histoire et puiseront
dans les projections des commentaires plus
éloquents que les descriptions les plus
troublantes.
L’armée allemande est allée plus loin.
Elle a militarisé le cinématographe. Tous
les opérateurs de Berlin, de Cologne sont
aujourd’hui sous les armes, porteurs de
leurs appareils qu’ils manoeuvrent sans
arrêt.
Tenez pour certain qu’ils étaient aux
côtés du kaiser, le jouroù l’empereur atten-
dait impatiemment sur la colline que le
balai de la mitraille lui eut ouvert le che-
min de Nancy.
Les boîtes à manivelle, les beaux cava-
liers de la garde habillés de neuf et les
casques étincelants, et toutes les rutilances
du cortège qu’on préparait dans la cou-
lisse, durent se retirer sous la canonnade
française.
Ce jour-là, par bonheur, le « film » fit
« chou blanc ». Les choses mirifiques qu’on
s’apprêtait à « tourner » tournèrent en
effet, mais pas au gré de celui qui préten-
dait les réglementer.
Le cinématiste français est plus discret.
G’est un photographe perfectionné qui voue
un culte fidèle à la pellicule bromurée,
mais c’est aussi un journaliste, un reporter
de guerre, un gaillard dont les circonstan-
ces ont fait une sorte de prothée qui se
faufile, se hasarde sur les points les plus
périlleux avec un courage tranquille, dès
qu’il voit «quelquechose à prendre », et que
l’éclairage est à souhait.
Il est évident que, comme tout homme de
guerre, il ne part pas sans biscuit. Or, le
biscuit est représenté, dans la circonstance,
par toute une bibliothèque de permis, de
passe-parts, de pièces paraphées, timbrées,
légalisées, de lettres de gouverneurs et de
généraux d'armée qui sont les « pattes
blanches » indispensables pour arriver sans
trop d’ennuis jusqu’aux extrêmes limites
du front.
Il est évident aussi que malgré toutes ces
prévoyantes et indispensables précautions,
les difficultés sont fréquentes. Il y a des
gendarmes inflexibles à qui cette boîte
de cinéma ne dit pas grand’chose de bon. Il
y a des sceptiques qui se demandent si par
hasard...
Notre Havrais a le caractère fait de sourire,
d’optimisme et de patience. Plus de dix
fois, on l’areêta. Il sortit de l’aventure sans
acrimonie, ni mauvaise humeur, après
avoir déployé sa bibliothèque portative et
étalé ses titres bien en règle. Il garde de
ces menus incidents, qui auraient pu tour-
ner au tragique, des souvenirs plutôt amu-
sés. Ils sont assurément peu à côté des
choses immenses que ces deux mois de sé-
jour sur le front lui ont montrées et qu’il a
* prises ».
Ce journaliste de la pellicule se mettra,
nu jouL ^e f cspèrii à manier la plume et à.
écrire tout cela. Nous lui devrons un cu-
rieux et vivant tableau de nos troupes eu
campagne, tel il apparaît sous la ligne de
feu.
II y fera figurer sans doute tous les épi-
sodes saisissants qu’il m’a contés : l’évoca-
tion de ce village d’Alsace dont plus
une maison ne reste debout,où tout est rui-
nes et dévastation, où seul un être vivant
est resté : un chien qui hurle à la mort et
promène ses crocs affamés parmi les cha-
rognes. Ou bien encore la silhouette char-
mante de ce brave maire d’une commune
alsacienne que nos soldats ont reconquise,
et qui, tout à la joie de retrouver la patrie
française, considère dès maintenant la
guerre comme terminée. Il écrit au préfet
de la Meurthe : ,
« Envoyez-moi sans tarder, Monsieur le
Préfet, un cachet français pour les pièces
officielles. Je vous dirai aussi que j’ai re-
cueilli pas mal de casques, de lances et de
fusils allemands. J’ai disposé cela dans
la salle d’école. Je me propose d’en faire un
Musée et de demander un prix d’entrée de
25 centimes, au bénéfice de la commune,
aux visiteurs étrangers ! » Aux visiteurs
étrangers 1 Délicieûx.
Au jour le jour, Maurice Ribard a glissé
dans son sac des collections d’anecdotes.
Elles sont parfois plaisantes et de bon
réconfort, comme cette visite aux tran-
chées où l’ingéniosité et « la blague » in-
vincible de nos troupiers ont lait des par-
loirs, des salons de lecture, des salles à
manger.
Il y a même un loustic qui a utilisé le
ventilateur d’une auto en panne pour aérer
les « appartements ». Chaque homme de la
section vient à tour de rôle tirer sur la
ficelle. G’est admirable de bon ordre et de
fantaisie pratique.
Elles sont aussi, suivant leur heure, ter-
riblement tragiques, ces histoires d’hier...
J’entrevois l’ami qui « tourne » la guerre,
cet après-midi de rude combat, dans Al bert,
•ù il a pu pénétrer par miracle, au risque
vingt fois d’être tué.
Les obus pleuvent sur la ville désertée.
Des colonnes de flammes et de fümée s’élè-
vent dans la sérénité impassible du ciel. -
La mitraille poursuit son oeuvre épouvan-
table. Elle s'est attaquée à une usine qui
flambe, gigantesque brûlot où les ferrailles
rougies se tordeut comme des êtres qui
souffrent.
Et sur la place de la Mairie, devant
cette horreur d’anéalitissement, pendant
que tout pétarade, éclate, explose à ses
côtés, pendant que la furie de l’ennemi
crache du fer et du feu, l’homme qui
« tourne » la guerre actionne posément,
froidement, sa manivelle.
— Je n’ai jamais retrouvé un pareil
effet de contre-jour, me dit Ribard en déni-
chant au fond d’une poche un bout de film
égaré parmi ses paperasses.
ALBERT-HB&RVISCHMIDT
HAMBOIRGLAMORTE
De la grande ville commerciale, du grand port
de l'Allemagne, un envoyé spécial trace le tableau
suivant :
Plus de bruit 1 Pins de sifflets I Plus de si-
rènes t Plus de rumeur 1 C'est la mort et le
silence sons le baiser humide de la bruine...
Mais dans la ville le commerce local ouvre
les magasins et, comme toujours. les gens
vont et viennent, marchandent, achètent et
passeut avec leurs paquets. Il faut bien vi-
vre, malgré tout. La renne du port est im-
mense, irréparable, c’est vrai. Les armateurs
ont tout perdu ; les grandes Compagnies ont
vu s’effondrer leur paissance. Les assureurs
sont aux abois, et pourtant il fant vivre, et
la v>e continue. Mais c’est la vie sous un ciel
de tristesse, que n’aniir e plus le sang vigou-
renx qui venait du port, jadis...
Et cette vie qu’il faut subir a mis de la
mort dans d’antres coins de la ville. Le quar-
tier de Sanct-PaUli, jadis le quartier du plai-
sir, de la joie, de l’amour et des jeux, le
quartier de Sanct-Pauli est plus mort que la
mort. Cette avenue élégante est déserte com-
me le port. Fermés, les music-halls aux sal-
les dorées, aux bars étincelants ; ferra-s, les
restaurants et leurs « chambres séparées » ;
fermées, les bontiques où l’on vendait de
tout et du vin. Quelques obstinés gardent
encore ouvert l’huis de leur temple, mais
c’est en vain qu’ils attendent le client; l’ave-
, ^nus est vide,comme le port
LA GUERRE
131« ■ÏOTT'RIVFr.TT;
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Pat is, 12 décembre, 15 heures, j
Vf . # -****•
IJ ennemi a achevé d'évacuer la rive
droite du canal de 1 Yser.
Au Nord de la Maison du passeur,
nous occupons cette rive.
Dans la région d’Arras, combats
d’artillerie.
Dans la région de Nampoel, ndus
avons réduit au silence les batteries
ennemies.
Dans la région de l’Aisne, notre
artillerie lourde a fait taire les batte-
ries de campagne allemandes ; une de
leurs batteries d’obusiers a été com-
plètement détruite au Nord-Est de
Vailly- -
Dans la région de Perthes et du bois
de la Grurie, combats d’artillerie.
Quelques engagements d’infanterie
ont tourné à notre avantage.
Sur les Hauts de Meuse, l’artillerie
allemande est peu active; au contraire,
la notre a démoli à Deuxnous, à l’Ouest
de Vigneulles-les-Hattonchâtel, deux
batteries ennemies : une de gros cali-
bre et l’autre destinée aux tirs contre
les avions.
Dans la même région, nous avons
fait sauter un blockhaus et détruit
plusisurs tranchées.
Entre la Meuse et la Moselle, rien à
signaler.
Dans les Vosges, combats d’artil-
lerie.
Dans la région de Sénones, nous
avons consolidé les positions gagnées
la veille.
HTJ^SÏJE
Dans la région de Mlava, de vio-
lentes attaques allemandes ont été re-
poussées. Les Russes ont repris
l’offensive contre les colonnes enne-
mies qui se retirent en désordre.
Dans la région au Nord de Lowctz,
les attaques acharnées des Allemand*
ont été également repoussées partout
avec de grosses pertes.
Dans la région au Sud de Cracovie,
l’offensive russe s’est poursuivie heu-
reusement malgré une résistance opi-
niâtre,
S3EÏ5.I5UE
Les armées serbes qui ont atteint la
Koloubara, ont franchi la rivière entre
Vaîjevo dont ils se sont emparés, et le
Confluent de la Luig.
. A« Mord, its ont occupé Lazarevatz.
i Au cours des derniers combats, ils
ont fait environ 18,000 prisonniers.
* . ,
Paris, 23 heures.
Aucun incident nouveau à signaler,
Official Report of the
French Government
Dec. 12111 -3 p. m.
The foe has entirely evacuated the right
bank of the Yser canal, wich we occupy
North of the ferryman’s hoüse.
Artillery duels in the région of Arras ;
in the région of Nanpoel, we silenced the
enemy’s batteries, also in the région of the
Aisne where one of their howitzer batteries
has been totaliy distroyed North-East of
Vailly.
Near Perthes and the « Grurie» wood
artillery duels, some infantry engagements
turned out to our advantage.
The foe’s artillery is less active in the
Meuse districts; West of Vignenlles-les-Hat-
tdfïehatel one artillery distroyed a battery
of heavy guns and a battery of anti aircraft
guns , we hâve blown up a blockhaus aud
distroyed severai trenches in the same dis-
tricts.
Nothing to report between the Meuse and
the Moselle ; in the Vosges artillery duels
Around Senones we hâve Consolidated the
positions taken the day before.
LA RENTRÉE Üll PARLEMENT
Paris, 12 décembre.
Les journaux annoncent que le gouverne-
ment fera, à la séance de rentrée du Parle-
ment one déclaration sur la situation mili-
taire et diplomatique.
La Temps ajoute que la Commission du
budget entendra vendredi M. Ri bot au sujet
des douzièmes provisoires. Il est probable
qu’elle entendra également divers antres
ministres, notamment MM. Millerand et
Malvy.
CONSEIL DES MINISTRES
Paris, U décembre.
Le Conseil des ministres s’est réuni à
l’E ysée. Tous les ministres étaient présents,
saut M. Millerand.
M. Poincaré a signé nn décret convoquant
les Chambres en session extraordinaire le
22 décembre.
Le Conseil a approuvé l’exposé des motifs
et les dispositions dn projet de loi concer-
nant les dOf »èmes provisoires. Il a décidé
de demander aux Chambres le vote de
six douzièmes provisoires pour que les ser-
vices de la défense nationale ne soie a t pas
astreints à vivre an jour le jour et puisse
prendre toutes les mesures pour .continuer
la guerre avec l’énergie nécessaire.
Lo prochain Conseil se tiendra mardi.
M. Millerand â, Bordeaux
Paris, lî décembre.
M. Millerand est arrivé ce matin à sept
heures. Il a repris immédiatement là direc-
tion des services du ministère.
LES COMMISSIONS
Paris, 12 décembre.
La Commission d’enqnête sur l’utilisation
des crédits de la défense nationale, nommée
en juillet dernier à la snite de l’interpeita-
tion de M. Hambert,* est partie ce soir pour
Bardeaux afin «a cansnlter les documents
que le ministre de la guerre a mis à sa dis-
position en vue de la prochaine session par-
lementaire.
La Cemmission du budget va procéder à
l'élection de son président en remplacement
de M. Cechery.
M. Clémentel semble devoir être nommé
président de cette Cam mission, dent les
membres affirment haotemeal la volonté
de collaborer avec le gouvernement de la
détense nationale.
Le Noël du Soldat
Paris, 12 décembre.
L’office départemental a déridé que les
soldats belges participeront au Noël du sol-
dat, cemme les soldats français.
Le baron Guillaume, ministre de Belgique,
informa de cette decision, a remercié au
nam de l’armée belge.
La Victoire Navale Anglaise
Londres, lî décembre (officiel).
Les pertes anglaises dans le combat des îles
Falkland, ont été de 7 tués et 4 blessés?
Aucun officier n’a été atteint
h l’Académie des Sciences Morales
Paris, iî décembre.
M. Bergson, en présidant la séance publi-
que annuelle de l’Académie des Sciences
morales, parla longuement vendredi des r s-
pôosabilités de l’Allemagne dans le conflit
formidable qui met aux prises six nations.
Il stigmatisa les crimes méthodiquement
commis par les Allemands en violation des
lois de la guerre.
Le résultat fut différent de ce qu’ils espé-
raient, grâce à l’héroïsme des Beiges, an
concours de l’Angleterre, à la réconcilia-
tion de tons les Français redevenus frères.
I1 conclut : « Restons fermement ce qne
noos sommes ; demain, dans la paix nue
nous aurons so faire définitive, nous repren-
drons notre marche en avant, toujours dans
le même sens, toujeurs plus haut, toujours
plus juste et vrai, toujours pour l’humanité
aassi bien que pour ia France. »
Discours de M. Asquith
Londres, J 2 décembre.
Prononçant nn discours dans nn banquet
a Alderley, M. Asquith a proposé nn toast
au roi. Il a ensuite exposé les grandes res-
ponsabilités du roi George.
M. A qnith a dit qne la gnerre prélève une
somme énorme sur les ressources et l’éner-
gie du pays. Mais elle sera poussée jusqu’à
la victoire avec le concours des alliés.
M. Asquith a ajouta que le roi, retour dn
front, lai a exprimé sa satisfaction profonde
du moral das troupes qui luttent pour la
justice, soutenus par la confiance dans le
succès final.
M. Asquith a rendu hommage à l'héroïsme
das morts et des blessés, fait des voeux pour
les combattants encouragés par la récente
victoire navale.
PAROLES DE HÉROS
Londres 12 décembre.
Le Daily Mail dit qu’à la fin de l’entretien
du kaiser et du roi Albert rapporté par le
Livre Jjune, le kaiser dit au roi : « Un jour
viendra peut-être où il faudra vous soevjair
que vous êtes de la maison de Cobourg ».
Le roi répondit : « Je suis aussi de ia mai-
son d’Or eans ». il ajouta : « Je ne saurais
pas oublier que je sais surtout Belge. »
Mimnfs des Treypss Allemandes
Londres, 12 décembre.
On mande de Liège an Momtng Post que de
nombreux trains de jeunes soldats passent
se dirigeant dans la régions d’Arras.
LE-BUTIN DES PILLARDS
Amsterdam, 12 décembre.
Le correspondant du Telegraaf, à Anvers,
annonce qne les autorités hollandaises re-
tiennent à Hansicert quinze péniches char-
gées de grains et de marchandises de toutes
sortes provenant de pillages qne les alle-
mands voulaient transporter par l’Escaut.
Les Allemands prétentent que cette car-
gaison appartient à des particuliers.
SB-NU IllHS
DEVANT DOUVRES
Le Daily Mail de vendredi relate en ces
termes un raid andacienx accompli par plu-
sieurs soos-marins allemands sur le port de
Douvres. Ces sous-marins ont d’ailleurs été
repoussés par le feu des torts :
Uae flottille de sons-marins allemands
dont le nombre n’a pas été exactement éva-
lué, mais qui était de six. sept on hnit, a fait
SU effort résolu pour entrer dans le port de
Donyras par l’entree de l’Est, le matin, entre
6 h. «t 7 heures.
La difficulté était grande pour surprendre
l’approche de ces sous-marins car le tern is
étau brumeux et la mer était forte.
A 4 h. i/2 du matin, nn des forts signala
un périscope et fit feu ; le sous-marin dis-
parut.
Aussitôt après 6 h. 1/2, les projeteurs qui
avaient fonctionné toute ia nuit, découvri-
rent un objet suspect qui ressemblait à un
pérseope.
Immédiatement, tes canons du fort du
côte Est du port ouvrirent le feu. Pendant
vingt minutes, les batteries balayèrent la
mer sur l’espace d’un mille, pendant que
les projecteurs continuaient de scruter la
région suspecte.
Un témoin a déclaré qn’après cette canon-
nade, aucun être vivant ne pouvait se trou-
ver dans la zone de feu.
Une flottille de torpilleurs sortit aussitôt
dn port, et, avec pinsieurs autres bateaux,
effectua des patroniiles dans ie détroit.
Les sous-marins reparurent. Quand ils
furent en vue des batb*ries, celles-ci ouvri-
rent le feu dans leur direction.
Environ 80 coups de canon furent tirés.
6n croit qu’an ou deax sous-marins ont été
atteints et ont sombré.
A sept heures, le feu cessa et une partie
des torpilleurs regagna le port pendant que
tes antres poursuivaient leur rô e de pa-
trouille.
Le bruit cause par le bombardement pro-
voqua an certain mouvraient parmi les ha-
bitants et on grand nombre sortit pour se
rendre compte de ce qui se passait. Le feu
des batteries illuminait ies maisons.
Les s»us-mmns avaient été signalés la
veille par an torpilleur dans la Manche au
large de Douvres.
Aucun dommage n’a été causé au port ni
aux navires.
Un des traits . les plus intéressants de ce
raid fut le calme av»c lequel la nouvelle en
fut reçue par la population de Douvres. Au-
cun» panique ne s» produisit. C’est avec un
parfait sang-froid que les habitants accueil-
lirent cette canonnade ma lnaie.
Le Daily Mail fait suivre son récit de cette
note que l’Amirau-.é n’a reçu aucune confir-
mation de cette affaire.
En Grande
Rome. 12 décembre.
Le Deutsche Tageszettung de Vienne annon-
ce qo'nne grande bataille est engagée depuis
plusieurs jours autour de Cracovie.
LA VICTOIRE DES SERBES
Paris, <2 deceinore.
M. Millerand a télégraDhié an ministre de
la guerre d-* Serbie les chaleureuses félicita-
tions de l’armée française pour l’éclatante
victoire de la valeureuse armée serbe.
« Nous saluons avec j«ie, dit-il, ce nouveau
gage du suçcè' final vers lequel marchent,
dans une étroite union, les armées aidées. »
Nisch, 12 décembre.
La présence dn roi Pierre sur la ligne de
front (H fit le coup de feu et tira Ini-même
|r> canon) contribua grandement à la victoire
du 7 sur les Autrichiens.
Le prince héritier a adressé à l’armée un
ordre du jour félicitent les soldats de leur
héroïsme surhumain et des nobles sacrifices
à la cause. Leurs victoires, qu’admirent les
alliés, les invitent à chasser l’ennemi du
pays.
L’INTERVENTION DE L’ITALIE
Rouie, 12 décembre.
Un Comité central directeur intervention-
niste s’est coastitué pour diriger la propa-
gande des Comités lo'anx en fa*»--sr de l’in-
tervention de l’Italie dans le conflit.
CHEZ LES RÉFUGIÉS BELGES
Paris, 12 décembre.
Le baron Guillaume a visité ce matin la
sada Wagram, où se trouve le refnge orga-
nisé par le Comité de secours franco-belge.
Il a été accueilli aux accents de ia Braban-
faune et de la Marseillaise.
Il a admiré l’hospitalité familiale donnée à
ses compotriotes.
LE MEXIQUE ET LA FRANCE
Mexico, 12 décembre.
Malgré les difficnltés et les vicissitudes
actuelles, le pab ic témoigne en toutes occa-
sions ses sympathies pour ia France.
Les Turcs en rauta pour AlexanMe
Londres, 12 décembre.
©n mande d’Athènes an Morning Post qne
40.000 Turcs sont attendas à Alexandrette,
abandonnée par les consuls dans ia crainte
d’ua bombardement.
Un Incendie à Kiel
Copenhague, 12 décembre.
Un incendie, dont les canses sont tenues
secrètes, a anéanti la grande caserne Gottorp
à Kiel.
L’Enthousiasme Japonais
Tokio, ! ^décembre.
La population a fait une ovation au géné-
ral Bar ardiston, commandant l’armée an-
glaise qui coopéra avec ies Japonais à Tsin-
4aoi
LE NOËL DES RÉFUGIÉS
Ce n’est pas sans nn serrement de
coeur que nous prononçons cette année
ce mot de a Noël » qui a d’ordinaire
un sens si joyeusement intime. Noël,
ce n’est pas seulement la fameuse
trêve des- confiseurs et les tradition-
nels réveillons qui mettent tout le
monde en liesse. Noël, c’est pour
beaucoup d’entre nous l’évocation des
meilleurs jours de notre enfance, le
souvenir vivant de la maison pater-
nelle ; Noël, c’est la jëte de la Jamille
et en la célébrant à notre tour avec
nos enfants nous tissions les liens bé-
nis qui noiis rattachent 6t$& ratta-
chent avec le plus cher passé.
Hélas, cette année combien de
milles seront trop dispersées, sinon in-
complètes, pour que cette fête puisse
être célébrée! Pour beaucoup, au lien
d'apporter une joie, la date fatidique
du a5 décembre apportera une peine
de plus, le souvenir des anniversaires
precedents rendant plus sensible la sé-
paration actuelle ou plus cruelle la
séparation définitive que certains ont
déjà dû subir.
Eh bien, iljaut cependant qu’il y
ait malgré tout un peu de joie pour
a Noël », et si nous ne pouvons pas
illuminer nos maisons, nous allume-
rons quand même tin arbre de Noël ;
ce sera pour ceux qui sont plus mal-
heureux que nous, et la joie sera faite
d'un peu de bien et de beaucoup de
sympathie.
A os lecteurs connaissent l’initiative
prise par la branche havraise du
Conseil national des Femmes fran-
çaises en vue d’une fête qui aura lieu
le a y décembre pour les réfugiés du
Nord et de la Belgique ; nous publions
plus loin une communication qui mon-
tre toute la solennité que l’on vou-
drait donner à cette cérémonie. Ce
sera une imposante manifestation de
la solidarité qui, dans les circonstan-
ces historiques que nous traversons,
nous unit à nos compatriotes du Nord
comme à nos alliés de Belgique.
Pour ceux d’entre eux qui, accablés
de tous les maux par un ennemi
cruel, sont venus chercher un refuge
dans notre cité, nous voudrions ren-
dre au mot de Noël sa signification
fraternelle ; nous voudrions que par-
mi nous, en tout cas, ils se sentent
entourés de bonne volonté et de sym-
pathie.
Le Comité a songé à donner aux
parents et aüx' enfants un souvenir
tangible dé cette fête de la solidarité
et tandis que les petits recevront dm
jouets et friandises qui leur ont été
trop comptés depuis longtemps, les
grands recevront des objets divers que
les rigueurs de la saison rendront fa-
ciles à choisir à la satisfaction de
tous.
Pour que ce Noël soit digne de nas
hôtes, à tous égards, il faudra des res-
sources assez importantes et beaucoup
de nos concitoyens- ont déjà répondu
à l’appel qui leur a été adressé, après
tant d'autres ; si leur exemple est
suivi, comme nous en avons la convic-
tion, nous aurons le plaisir d’enregis-
trer à nouveau une belle souscription
et de nous féliciter une Jois de plus de
l’esprit de libéralité de notre cité.
Sans doute la guerre qui dure et
les besoins de toutes sortes qiu aug-
mentent diminuent singulièrement les
ressources de chacun, mais nous nar-
rons toujours une réserve secrète pour
nous associer à tout ce qui au milieu
même de la haine déchaînés, célèbre
la fraternité humaine.
La Défense de l’Egypte
Le général Liman von Ssnders interviewé
a déclaré que la lutte contre les Anglais en
Egypte est malaisée, car leurs moyens d'ac-
tion sont nombreux et leur flatte avisée ra-
diotèlégraphiquement de tous ies mouve-
ments des Turcs.
Le PÉG8 de Galles à Roues
Le prince de Galles qui vient d’être promu
lieutenant, était ces jours-ci à Rouen où if
a visité ies importants travanx qui se pour-
suivent au charnu d’aviation, et a inspecté
le camp de l’infirmerie vétérinaire du Petit-
Qaevîby.
Avant de quitter Rouen, jeudi dernier, le
prince de Galles a rendu visite au général
Goiran, commandant la 3« région. Il s’est
déclaré satisfait de tout c» qu’il a vu.
An cours de (a conversation, la général a
rappelé au prince la visite qu’il fit l’année
dernière au roi d’Angleterre, lui apportant
comme maire de Nice, ia maquette du mo-
nument élevé par cette ville a la reine Vic-
toria.
Il ajouta qu’il avait gardé un souvenir ému
de i’accueil si cordial qui Ini avait été fait
dans cette magnifique ville de Londres qu'on
trouve toujours plus belle chaque fois qu’on
la revoit.
Le général demanda enfin à sou auguste
visüe *r de vouloir lui dire à quelle heure
il pourrait se présenter chez lui pour rendre
la visite qu’il avait le grand honneur d e re-
cevoir, mais l’héritier de la Couronne d’An-
gleterre lui répondit qu’il quittait Rouen à
l’instant même dans ia voiture qui l’avait
amené.
Administra lent - Déîégné - Gérant
O. RANDOLET
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1 AU HAVRE. .7'.".' BUREAU DU JOURNAL, 112, boni* de Strasnourg.
I 1 L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bouree, est
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( le Journal.
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On fanonnt egalement, SANS FRAIS, inné tous les Oursaux Us Posts Us F-nns»
Celui qui « tourne » la Guerre
'Photo Ribard Cliché Petit Havre'
APRÈS LJÊ BOMBARDEMENT D’ALBERT
J’ai reçu tout à l’heure sa visite amie.
C’est un Havrais. Il est venu souffler
un peu en famille, entre deux champs de
bataille. Il s’apprête à retourner là-bas. Il
a vu maintenant de la guerre tout ce qu’on
en peut voir en première ligne. D’autres
spectacles l’attendent. Il a déjà bouclé sa
musette et mis eu ordre ses laissez-parler.
Cet adepte du mouvement tournant n’est
pas un stratège. C’est un type tout à fait
moderne que le modernisme du combat
devait naturellement nous amener. Témoin
des choses, il les enregistre avec une fidé-
lité rigoureuse. Ses documents sont sans
réplique, ses noies recueillies d’une vérité
implacable. IJ n’a pas, comme l’historien,
le risque de se laisser égarer, même à son
insu, par une partialité fâcheuse. II n’est
pas exposé, comme le poète ou le chroni-
queur, à être, victime de son imagination.
Il va directement aüx sburces de vie — et
de mort — et il fixe jamais, sanglante
et douloureuse, l’heure qui passe.
Le Havrais qui « tourne » la guerre
s’appelle Maurice Ribard. Il est allé cam-
per son appareil, bravement, jusque sous
la gueule hurlante des canons.
Ne médisons pas du cinéma. C’est un
auxiliaire précieux qui permet d’immobili-
ser le temps fuyant et qui fournira un jour
le moyeu de s’eu rendre mieux compte en
le faisant revivre avec tout son palpitant
réalisme.
Autant serait aujourd’hui blâmable une
entreprise de ce genre destinée à satis-
faire les curiosités frivoles de la foule en
monnayant l’horreur tragique, autant ces
images peuvent être d’un inestimable prix
pour ceux qui feront l’histoire et puiseront
dans les projections des commentaires plus
éloquents que les descriptions les plus
troublantes.
L’armée allemande est allée plus loin.
Elle a militarisé le cinématographe. Tous
les opérateurs de Berlin, de Cologne sont
aujourd’hui sous les armes, porteurs de
leurs appareils qu’ils manoeuvrent sans
arrêt.
Tenez pour certain qu’ils étaient aux
côtés du kaiser, le jouroù l’empereur atten-
dait impatiemment sur la colline que le
balai de la mitraille lui eut ouvert le che-
min de Nancy.
Les boîtes à manivelle, les beaux cava-
liers de la garde habillés de neuf et les
casques étincelants, et toutes les rutilances
du cortège qu’on préparait dans la cou-
lisse, durent se retirer sous la canonnade
française.
Ce jour-là, par bonheur, le « film » fit
« chou blanc ». Les choses mirifiques qu’on
s’apprêtait à « tourner » tournèrent en
effet, mais pas au gré de celui qui préten-
dait les réglementer.
Le cinématiste français est plus discret.
G’est un photographe perfectionné qui voue
un culte fidèle à la pellicule bromurée,
mais c’est aussi un journaliste, un reporter
de guerre, un gaillard dont les circonstan-
ces ont fait une sorte de prothée qui se
faufile, se hasarde sur les points les plus
périlleux avec un courage tranquille, dès
qu’il voit «quelquechose à prendre », et que
l’éclairage est à souhait.
Il est évident que, comme tout homme de
guerre, il ne part pas sans biscuit. Or, le
biscuit est représenté, dans la circonstance,
par toute une bibliothèque de permis, de
passe-parts, de pièces paraphées, timbrées,
légalisées, de lettres de gouverneurs et de
généraux d'armée qui sont les « pattes
blanches » indispensables pour arriver sans
trop d’ennuis jusqu’aux extrêmes limites
du front.
Il est évident aussi que malgré toutes ces
prévoyantes et indispensables précautions,
les difficultés sont fréquentes. Il y a des
gendarmes inflexibles à qui cette boîte
de cinéma ne dit pas grand’chose de bon. Il
y a des sceptiques qui se demandent si par
hasard...
Notre Havrais a le caractère fait de sourire,
d’optimisme et de patience. Plus de dix
fois, on l’areêta. Il sortit de l’aventure sans
acrimonie, ni mauvaise humeur, après
avoir déployé sa bibliothèque portative et
étalé ses titres bien en règle. Il garde de
ces menus incidents, qui auraient pu tour-
ner au tragique, des souvenirs plutôt amu-
sés. Ils sont assurément peu à côté des
choses immenses que ces deux mois de sé-
jour sur le front lui ont montrées et qu’il a
* prises ».
Ce journaliste de la pellicule se mettra,
nu jouL ^e f cspèrii à manier la plume et à.
écrire tout cela. Nous lui devrons un cu-
rieux et vivant tableau de nos troupes eu
campagne, tel il apparaît sous la ligne de
feu.
II y fera figurer sans doute tous les épi-
sodes saisissants qu’il m’a contés : l’évoca-
tion de ce village d’Alsace dont plus
une maison ne reste debout,où tout est rui-
nes et dévastation, où seul un être vivant
est resté : un chien qui hurle à la mort et
promène ses crocs affamés parmi les cha-
rognes. Ou bien encore la silhouette char-
mante de ce brave maire d’une commune
alsacienne que nos soldats ont reconquise,
et qui, tout à la joie de retrouver la patrie
française, considère dès maintenant la
guerre comme terminée. Il écrit au préfet
de la Meurthe : ,
« Envoyez-moi sans tarder, Monsieur le
Préfet, un cachet français pour les pièces
officielles. Je vous dirai aussi que j’ai re-
cueilli pas mal de casques, de lances et de
fusils allemands. J’ai disposé cela dans
la salle d’école. Je me propose d’en faire un
Musée et de demander un prix d’entrée de
25 centimes, au bénéfice de la commune,
aux visiteurs étrangers ! » Aux visiteurs
étrangers 1 Délicieûx.
Au jour le jour, Maurice Ribard a glissé
dans son sac des collections d’anecdotes.
Elles sont parfois plaisantes et de bon
réconfort, comme cette visite aux tran-
chées où l’ingéniosité et « la blague » in-
vincible de nos troupiers ont lait des par-
loirs, des salons de lecture, des salles à
manger.
Il y a même un loustic qui a utilisé le
ventilateur d’une auto en panne pour aérer
les « appartements ». Chaque homme de la
section vient à tour de rôle tirer sur la
ficelle. G’est admirable de bon ordre et de
fantaisie pratique.
Elles sont aussi, suivant leur heure, ter-
riblement tragiques, ces histoires d’hier...
J’entrevois l’ami qui « tourne » la guerre,
cet après-midi de rude combat, dans Al bert,
•ù il a pu pénétrer par miracle, au risque
vingt fois d’être tué.
Les obus pleuvent sur la ville désertée.
Des colonnes de flammes et de fümée s’élè-
vent dans la sérénité impassible du ciel. -
La mitraille poursuit son oeuvre épouvan-
table. Elle s'est attaquée à une usine qui
flambe, gigantesque brûlot où les ferrailles
rougies se tordeut comme des êtres qui
souffrent.
Et sur la place de la Mairie, devant
cette horreur d’anéalitissement, pendant
que tout pétarade, éclate, explose à ses
côtés, pendant que la furie de l’ennemi
crache du fer et du feu, l’homme qui
« tourne » la guerre actionne posément,
froidement, sa manivelle.
— Je n’ai jamais retrouvé un pareil
effet de contre-jour, me dit Ribard en déni-
chant au fond d’une poche un bout de film
égaré parmi ses paperasses.
ALBERT-HB&RVISCHMIDT
HAMBOIRGLAMORTE
De la grande ville commerciale, du grand port
de l'Allemagne, un envoyé spécial trace le tableau
suivant :
Plus de bruit 1 Pins de sifflets I Plus de si-
rènes t Plus de rumeur 1 C'est la mort et le
silence sons le baiser humide de la bruine...
Mais dans la ville le commerce local ouvre
les magasins et, comme toujours. les gens
vont et viennent, marchandent, achètent et
passeut avec leurs paquets. Il faut bien vi-
vre, malgré tout. La renne du port est im-
mense, irréparable, c’est vrai. Les armateurs
ont tout perdu ; les grandes Compagnies ont
vu s’effondrer leur paissance. Les assureurs
sont aux abois, et pourtant il fant vivre, et
la v>e continue. Mais c’est la vie sous un ciel
de tristesse, que n’aniir e plus le sang vigou-
renx qui venait du port, jadis...
Et cette vie qu’il faut subir a mis de la
mort dans d’antres coins de la ville. Le quar-
tier de Sanct-PaUli, jadis le quartier du plai-
sir, de la joie, de l’amour et des jeux, le
quartier de Sanct-Pauli est plus mort que la
mort. Cette avenue élégante est déserte com-
me le port. Fermés, les music-halls aux sal-
les dorées, aux bars étincelants ; ferra-s, les
restaurants et leurs « chambres séparées » ;
fermées, les bontiques où l’on vendait de
tout et du vin. Quelques obstinés gardent
encore ouvert l’huis de leur temple, mais
c’est en vain qu’ils attendent le client; l’ave-
, ^nus est vide,comme le port
LA GUERRE
131« ■ÏOTT'RIVFr.TT;
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Pat is, 12 décembre, 15 heures, j
Vf . # -****•
IJ ennemi a achevé d'évacuer la rive
droite du canal de 1 Yser.
Au Nord de la Maison du passeur,
nous occupons cette rive.
Dans la région d’Arras, combats
d’artillerie.
Dans la région de Nampoel, ndus
avons réduit au silence les batteries
ennemies.
Dans la région de l’Aisne, notre
artillerie lourde a fait taire les batte-
ries de campagne allemandes ; une de
leurs batteries d’obusiers a été com-
plètement détruite au Nord-Est de
Vailly- -
Dans la région de Perthes et du bois
de la Grurie, combats d’artillerie.
Quelques engagements d’infanterie
ont tourné à notre avantage.
Sur les Hauts de Meuse, l’artillerie
allemande est peu active; au contraire,
la notre a démoli à Deuxnous, à l’Ouest
de Vigneulles-les-Hattonchâtel, deux
batteries ennemies : une de gros cali-
bre et l’autre destinée aux tirs contre
les avions.
Dans la même région, nous avons
fait sauter un blockhaus et détruit
plusisurs tranchées.
Entre la Meuse et la Moselle, rien à
signaler.
Dans les Vosges, combats d’artil-
lerie.
Dans la région de Sénones, nous
avons consolidé les positions gagnées
la veille.
HTJ^SÏJE
Dans la région de Mlava, de vio-
lentes attaques allemandes ont été re-
poussées. Les Russes ont repris
l’offensive contre les colonnes enne-
mies qui se retirent en désordre.
Dans la région au Nord de Lowctz,
les attaques acharnées des Allemand*
ont été également repoussées partout
avec de grosses pertes.
Dans la région au Sud de Cracovie,
l’offensive russe s’est poursuivie heu-
reusement malgré une résistance opi-
niâtre,
S3EÏ5.I5UE
Les armées serbes qui ont atteint la
Koloubara, ont franchi la rivière entre
Vaîjevo dont ils se sont emparés, et le
Confluent de la Luig.
. A« Mord, its ont occupé Lazarevatz.
i Au cours des derniers combats, ils
ont fait environ 18,000 prisonniers.
* . ,
Paris, 23 heures.
Aucun incident nouveau à signaler,
Official Report of the
French Government
Dec. 12111 -3 p. m.
The foe has entirely evacuated the right
bank of the Yser canal, wich we occupy
North of the ferryman’s hoüse.
Artillery duels in the région of Arras ;
in the région of Nanpoel, we silenced the
enemy’s batteries, also in the région of the
Aisne where one of their howitzer batteries
has been totaliy distroyed North-East of
Vailly.
Near Perthes and the « Grurie» wood
artillery duels, some infantry engagements
turned out to our advantage.
The foe’s artillery is less active in the
Meuse districts; West of Vignenlles-les-Hat-
tdfïehatel one artillery distroyed a battery
of heavy guns and a battery of anti aircraft
guns , we hâve blown up a blockhaus aud
distroyed severai trenches in the same dis-
tricts.
Nothing to report between the Meuse and
the Moselle ; in the Vosges artillery duels
Around Senones we hâve Consolidated the
positions taken the day before.
LA RENTRÉE Üll PARLEMENT
Paris, 12 décembre.
Les journaux annoncent que le gouverne-
ment fera, à la séance de rentrée du Parle-
ment one déclaration sur la situation mili-
taire et diplomatique.
La Temps ajoute que la Commission du
budget entendra vendredi M. Ri bot au sujet
des douzièmes provisoires. Il est probable
qu’elle entendra également divers antres
ministres, notamment MM. Millerand et
Malvy.
CONSEIL DES MINISTRES
Paris, U décembre.
Le Conseil des ministres s’est réuni à
l’E ysée. Tous les ministres étaient présents,
saut M. Millerand.
M. Poincaré a signé nn décret convoquant
les Chambres en session extraordinaire le
22 décembre.
Le Conseil a approuvé l’exposé des motifs
et les dispositions dn projet de loi concer-
nant les dOf »èmes provisoires. Il a décidé
de demander aux Chambres le vote de
six douzièmes provisoires pour que les ser-
vices de la défense nationale ne soie a t pas
astreints à vivre an jour le jour et puisse
prendre toutes les mesures pour .continuer
la guerre avec l’énergie nécessaire.
Lo prochain Conseil se tiendra mardi.
M. Millerand â, Bordeaux
Paris, lî décembre.
M. Millerand est arrivé ce matin à sept
heures. Il a repris immédiatement là direc-
tion des services du ministère.
LES COMMISSIONS
Paris, 12 décembre.
La Commission d’enqnête sur l’utilisation
des crédits de la défense nationale, nommée
en juillet dernier à la snite de l’interpeita-
tion de M. Hambert,* est partie ce soir pour
Bardeaux afin «a cansnlter les documents
que le ministre de la guerre a mis à sa dis-
position en vue de la prochaine session par-
lementaire.
La Cemmission du budget va procéder à
l'élection de son président en remplacement
de M. Cechery.
M. Clémentel semble devoir être nommé
président de cette Cam mission, dent les
membres affirment haotemeal la volonté
de collaborer avec le gouvernement de la
détense nationale.
Le Noël du Soldat
Paris, 12 décembre.
L’office départemental a déridé que les
soldats belges participeront au Noël du sol-
dat, cemme les soldats français.
Le baron Guillaume, ministre de Belgique,
informa de cette decision, a remercié au
nam de l’armée belge.
La Victoire Navale Anglaise
Londres, lî décembre (officiel).
Les pertes anglaises dans le combat des îles
Falkland, ont été de 7 tués et 4 blessés?
Aucun officier n’a été atteint
h l’Académie des Sciences Morales
Paris, iî décembre.
M. Bergson, en présidant la séance publi-
que annuelle de l’Académie des Sciences
morales, parla longuement vendredi des r s-
pôosabilités de l’Allemagne dans le conflit
formidable qui met aux prises six nations.
Il stigmatisa les crimes méthodiquement
commis par les Allemands en violation des
lois de la guerre.
Le résultat fut différent de ce qu’ils espé-
raient, grâce à l’héroïsme des Beiges, an
concours de l’Angleterre, à la réconcilia-
tion de tons les Français redevenus frères.
I1 conclut : « Restons fermement ce qne
noos sommes ; demain, dans la paix nue
nous aurons so faire définitive, nous repren-
drons notre marche en avant, toujours dans
le même sens, toujeurs plus haut, toujours
plus juste et vrai, toujours pour l’humanité
aassi bien que pour ia France. »
Discours de M. Asquith
Londres, J 2 décembre.
Prononçant nn discours dans nn banquet
a Alderley, M. Asquith a proposé nn toast
au roi. Il a ensuite exposé les grandes res-
ponsabilités du roi George.
M. A qnith a dit qne la gnerre prélève une
somme énorme sur les ressources et l’éner-
gie du pays. Mais elle sera poussée jusqu’à
la victoire avec le concours des alliés.
M. Asquith a ajouta que le roi, retour dn
front, lai a exprimé sa satisfaction profonde
du moral das troupes qui luttent pour la
justice, soutenus par la confiance dans le
succès final.
M. Asquith a rendu hommage à l'héroïsme
das morts et des blessés, fait des voeux pour
les combattants encouragés par la récente
victoire navale.
PAROLES DE HÉROS
Londres 12 décembre.
Le Daily Mail dit qu’à la fin de l’entretien
du kaiser et du roi Albert rapporté par le
Livre Jjune, le kaiser dit au roi : « Un jour
viendra peut-être où il faudra vous soevjair
que vous êtes de la maison de Cobourg ».
Le roi répondit : « Je suis aussi de ia mai-
son d’Or eans ». il ajouta : « Je ne saurais
pas oublier que je sais surtout Belge. »
Mimnfs des Treypss Allemandes
Londres, 12 décembre.
On mande de Liège an Momtng Post que de
nombreux trains de jeunes soldats passent
se dirigeant dans la régions d’Arras.
LE-BUTIN DES PILLARDS
Amsterdam, 12 décembre.
Le correspondant du Telegraaf, à Anvers,
annonce qne les autorités hollandaises re-
tiennent à Hansicert quinze péniches char-
gées de grains et de marchandises de toutes
sortes provenant de pillages qne les alle-
mands voulaient transporter par l’Escaut.
Les Allemands prétentent que cette car-
gaison appartient à des particuliers.
SB-NU IllHS
DEVANT DOUVRES
Le Daily Mail de vendredi relate en ces
termes un raid andacienx accompli par plu-
sieurs soos-marins allemands sur le port de
Douvres. Ces sous-marins ont d’ailleurs été
repoussés par le feu des torts :
Uae flottille de sons-marins allemands
dont le nombre n’a pas été exactement éva-
lué, mais qui était de six. sept on hnit, a fait
SU effort résolu pour entrer dans le port de
Donyras par l’entree de l’Est, le matin, entre
6 h. «t 7 heures.
La difficulté était grande pour surprendre
l’approche de ces sous-marins car le tern is
étau brumeux et la mer était forte.
A 4 h. i/2 du matin, nn des forts signala
un périscope et fit feu ; le sous-marin dis-
parut.
Aussitôt après 6 h. 1/2, les projeteurs qui
avaient fonctionné toute ia nuit, découvri-
rent un objet suspect qui ressemblait à un
pérseope.
Immédiatement, tes canons du fort du
côte Est du port ouvrirent le feu. Pendant
vingt minutes, les batteries balayèrent la
mer sur l’espace d’un mille, pendant que
les projecteurs continuaient de scruter la
région suspecte.
Un témoin a déclaré qn’après cette canon-
nade, aucun être vivant ne pouvait se trou-
ver dans la zone de feu.
Une flottille de torpilleurs sortit aussitôt
dn port, et, avec pinsieurs autres bateaux,
effectua des patroniiles dans ie détroit.
Les sous-marins reparurent. Quand ils
furent en vue des batb*ries, celles-ci ouvri-
rent le feu dans leur direction.
Environ 80 coups de canon furent tirés.
6n croit qu’an ou deax sous-marins ont été
atteints et ont sombré.
A sept heures, le feu cessa et une partie
des torpilleurs regagna le port pendant que
tes antres poursuivaient leur rô e de pa-
trouille.
Le bruit cause par le bombardement pro-
voqua an certain mouvraient parmi les ha-
bitants et on grand nombre sortit pour se
rendre compte de ce qui se passait. Le feu
des batteries illuminait ies maisons.
Les s»us-mmns avaient été signalés la
veille par an torpilleur dans la Manche au
large de Douvres.
Aucun dommage n’a été causé au port ni
aux navires.
Un des traits . les plus intéressants de ce
raid fut le calme av»c lequel la nouvelle en
fut reçue par la population de Douvres. Au-
cun» panique ne s» produisit. C’est avec un
parfait sang-froid que les habitants accueil-
lirent cette canonnade ma lnaie.
Le Daily Mail fait suivre son récit de cette
note que l’Amirau-.é n’a reçu aucune confir-
mation de cette affaire.
En Grande
Rome. 12 décembre.
Le Deutsche Tageszettung de Vienne annon-
ce qo'nne grande bataille est engagée depuis
plusieurs jours autour de Cracovie.
LA VICTOIRE DES SERBES
Paris, <2 deceinore.
M. Millerand a télégraDhié an ministre de
la guerre d-* Serbie les chaleureuses félicita-
tions de l’armée française pour l’éclatante
victoire de la valeureuse armée serbe.
« Nous saluons avec j«ie, dit-il, ce nouveau
gage du suçcè' final vers lequel marchent,
dans une étroite union, les armées aidées. »
Nisch, 12 décembre.
La présence dn roi Pierre sur la ligne de
front (H fit le coup de feu et tira Ini-même
|r> canon) contribua grandement à la victoire
du 7 sur les Autrichiens.
Le prince héritier a adressé à l’armée un
ordre du jour félicitent les soldats de leur
héroïsme surhumain et des nobles sacrifices
à la cause. Leurs victoires, qu’admirent les
alliés, les invitent à chasser l’ennemi du
pays.
L’INTERVENTION DE L’ITALIE
Rouie, 12 décembre.
Un Comité central directeur intervention-
niste s’est coastitué pour diriger la propa-
gande des Comités lo'anx en fa*»--sr de l’in-
tervention de l’Italie dans le conflit.
CHEZ LES RÉFUGIÉS BELGES
Paris, 12 décembre.
Le baron Guillaume a visité ce matin la
sada Wagram, où se trouve le refnge orga-
nisé par le Comité de secours franco-belge.
Il a été accueilli aux accents de ia Braban-
faune et de la Marseillaise.
Il a admiré l’hospitalité familiale donnée à
ses compotriotes.
LE MEXIQUE ET LA FRANCE
Mexico, 12 décembre.
Malgré les difficnltés et les vicissitudes
actuelles, le pab ic témoigne en toutes occa-
sions ses sympathies pour ia France.
Les Turcs en rauta pour AlexanMe
Londres, 12 décembre.
©n mande d’Athènes an Morning Post qne
40.000 Turcs sont attendas à Alexandrette,
abandonnée par les consuls dans ia crainte
d’ua bombardement.
Un Incendie à Kiel
Copenhague, 12 décembre.
Un incendie, dont les canses sont tenues
secrètes, a anéanti la grande caserne Gottorp
à Kiel.
L’Enthousiasme Japonais
Tokio, ! ^décembre.
La population a fait une ovation au géné-
ral Bar ardiston, commandant l’armée an-
glaise qui coopéra avec ies Japonais à Tsin-
4aoi
LE NOËL DES RÉFUGIÉS
Ce n’est pas sans nn serrement de
coeur que nous prononçons cette année
ce mot de a Noël » qui a d’ordinaire
un sens si joyeusement intime. Noël,
ce n’est pas seulement la fameuse
trêve des- confiseurs et les tradition-
nels réveillons qui mettent tout le
monde en liesse. Noël, c’est pour
beaucoup d’entre nous l’évocation des
meilleurs jours de notre enfance, le
souvenir vivant de la maison pater-
nelle ; Noël, c’est la jëte de la Jamille
et en la célébrant à notre tour avec
nos enfants nous tissions les liens bé-
nis qui noiis rattachent 6t$& ratta-
chent avec le plus cher passé.
Hélas, cette année combien de
milles seront trop dispersées, sinon in-
complètes, pour que cette fête puisse
être célébrée! Pour beaucoup, au lien
d'apporter une joie, la date fatidique
du a5 décembre apportera une peine
de plus, le souvenir des anniversaires
precedents rendant plus sensible la sé-
paration actuelle ou plus cruelle la
séparation définitive que certains ont
déjà dû subir.
Eh bien, iljaut cependant qu’il y
ait malgré tout un peu de joie pour
a Noël », et si nous ne pouvons pas
illuminer nos maisons, nous allume-
rons quand même tin arbre de Noël ;
ce sera pour ceux qui sont plus mal-
heureux que nous, et la joie sera faite
d'un peu de bien et de beaucoup de
sympathie.
A os lecteurs connaissent l’initiative
prise par la branche havraise du
Conseil national des Femmes fran-
çaises en vue d’une fête qui aura lieu
le a y décembre pour les réfugiés du
Nord et de la Belgique ; nous publions
plus loin une communication qui mon-
tre toute la solennité que l’on vou-
drait donner à cette cérémonie. Ce
sera une imposante manifestation de
la solidarité qui, dans les circonstan-
ces historiques que nous traversons,
nous unit à nos compatriotes du Nord
comme à nos alliés de Belgique.
Pour ceux d’entre eux qui, accablés
de tous les maux par un ennemi
cruel, sont venus chercher un refuge
dans notre cité, nous voudrions ren-
dre au mot de Noël sa signification
fraternelle ; nous voudrions que par-
mi nous, en tout cas, ils se sentent
entourés de bonne volonté et de sym-
pathie.
Le Comité a songé à donner aux
parents et aüx' enfants un souvenir
tangible dé cette fête de la solidarité
et tandis que les petits recevront dm
jouets et friandises qui leur ont été
trop comptés depuis longtemps, les
grands recevront des objets divers que
les rigueurs de la saison rendront fa-
ciles à choisir à la satisfaction de
tous.
Pour que ce Noël soit digne de nas
hôtes, à tous égards, il faudra des res-
sources assez importantes et beaucoup
de nos concitoyens- ont déjà répondu
à l’appel qui leur a été adressé, après
tant d'autres ; si leur exemple est
suivi, comme nous en avons la convic-
tion, nous aurons le plaisir d’enregis-
trer à nouveau une belle souscription
et de nous féliciter une Jois de plus de
l’esprit de libéralité de notre cité.
Sans doute la guerre qui dure et
les besoins de toutes sortes qiu aug-
mentent diminuent singulièrement les
ressources de chacun, mais nous nar-
rons toujours une réserve secrète pour
nous associer à tout ce qui au milieu
même de la haine déchaînés, célèbre
la fraternité humaine.
La Défense de l’Egypte
Le général Liman von Ssnders interviewé
a déclaré que la lutte contre les Anglais en
Egypte est malaisée, car leurs moyens d'ac-
tion sont nombreux et leur flatte avisée ra-
diotèlégraphiquement de tous ies mouve-
ments des Turcs.
Le PÉG8 de Galles à Roues
Le prince de Galles qui vient d’être promu
lieutenant, était ces jours-ci à Rouen où if
a visité ies importants travanx qui se pour-
suivent au charnu d’aviation, et a inspecté
le camp de l’infirmerie vétérinaire du Petit-
Qaevîby.
Avant de quitter Rouen, jeudi dernier, le
prince de Galles a rendu visite au général
Goiran, commandant la 3« région. Il s’est
déclaré satisfait de tout c» qu’il a vu.
An cours de (a conversation, la général a
rappelé au prince la visite qu’il fit l’année
dernière au roi d’Angleterre, lui apportant
comme maire de Nice, ia maquette du mo-
nument élevé par cette ville a la reine Vic-
toria.
Il ajouta qu’il avait gardé un souvenir ému
de i’accueil si cordial qui Ini avait été fait
dans cette magnifique ville de Londres qu'on
trouve toujours plus belle chaque fois qu’on
la revoit.
Le général demanda enfin à sou auguste
visüe *r de vouloir lui dire à quelle heure
il pourrait se présenter chez lui pour rendre
la visite qu’il avait le grand honneur d e re-
cevoir, mais l’héritier de la Couronne d’An-
gleterre lui répondit qu’il quittait Rouen à
l’instant même dans ia voiture qui l’avait
amené.
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