Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-12
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 décembre 1914 12 décembre 1914
Description : 1914/12/12 (A34,N12179). 1914/12/12 (A34,N12179).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172339s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
w*» | * «• ta 176 $ Catliès — Ce Journal ne pent être crié — S Mmes $mm n PwiMftrc fQfl
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O. RANDOLET
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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£ ( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
I A PARIS . î seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le journal.
LB PETIT HA VRE est désigné pou? les Annonces Judiciaires et légales
1 - z—
ABONNEMENTS TROIS Moisi Six Mois Un An
Ls Havre, la Seine-Inîérieura, l’Eure,i « nv. «a»
l’Oise et la Somme i w rr. AS FT.
Union Postale AO » 20 Fr. -AO »
On s’abonne également, SANS FIAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franco
La Flotte Anglaise
prend sa revanche
Le Temps publie l’excellent article suivant
sur la belle victoire navale qui vient d’être
remportée par une escadre anglaise dans
l'océan Atlantique :
C’est avec une très grande satisfaction
sue l’on vient d’apprendre de quelle façon
brillante la flotte anglaise a eflacé le revers
éprouvé par elle dans les eaux chiliennes,
en coulant dans l’Atlantique Sud les navi-
res mêmes qui le lui avaient fait subir. On
se souvient que te 1er novembre dernier les
cinq croiseurs allemands Scharnhorst, Gnei-
senau, L ipzig, Dresden et Nürnberg, ren-
eontrant non loin des côtes du Chili les
croiseurs anglais Good-Hope, Monmmith,
Glasgow et le croiseur auxiliaire Oiranlo,
avaient coulé les deux premiers, tandis que
les deux autres échappaient difficilement
au désastre. L’escadre anglaise, comman-
dée par le contre-amiral Cradock, qui trou-
va la mort dans la bataille, était inférieure
en puissance militaire et l’issue du combat
ne pouvait être douteuse du moment qu’il
y avait action engagée, ce qui n’empêclia
pas les Anglais d’accepter crânement le
combat, mais l’échec n’en a pas été moins
sensibffi à nos alliés et toutes les mesures
ont éleprises par l’amirauté britannique
pour le réparer, une force navale suffisante
a été envoyée contre celle de l’amiral von
Spee, qui aujourd'hui est. détruite. Les
deux navires jumeaux Scharnhorst et Gnei-
senau, qui formaient un gfoupe puissant par
leur artillerie, leur vitesse, en un mot leur
homogénéité, ont disparu avec le petit croi-
seur Leipzig, et les mers libres sont dé-
blayées des deux navires les plus considé-
rables que l’Allemagne avait dissiminés
dans les océans pour faire oeuvre de des-
truction.
Aucun renseignement sur le combat lui-
même n’a encore été communiqué par
l’amirauté britannique ; on sait seulement
que les trois navires de guerre ont été cou-
lés et deux navires charbonniers qui les ac-
compagnaient capturés, que les petits croi-
seurs Nürnberg (1) et Dresden sont en fuite,
que les pertes anglaises sont très légères, et
c’est tmHrrtn mî'corrnïiînnêmepas la eonv-’
position de la force navale placée sous le
commandement de l’amiral Sturdee. Mais,
si peu de renseignements que l’on ait, on
doit reconnaître qu’en la circonstance la
technique anglaise s’est magistralement
affirmée. Le combat a eu ses résultats, mais
il fallait arriver à ce combat ; il fallait en
quelque sorte que, dès l’heure où l’escadre
anglaise était envoyée h la recherche de
l’adversaire, elle le prît en contact, arri-
vant sûrement à la rencontre pour le dé-
truire.
Nous saurons certainement plus tard la
valeur comme matériel de la force navale
anglaise, mais il n’est pas besoin d’attendre
pour reconnaître la haule valeur du marin
qui la commande. Dès la bataille du 1er no-
vembre, le problème de la recherche de
l’escadre allemande se posait ; pour en
couler les navires, il fallait se mettre en
mesure de les découvrir. On avait le point
de départ, mais après? Le Temps disait dans
son numéro du 8 novembre : « Quelle route
» vont suivre maintenant les croiseurs, alle-
« mands qui sont libres ou d’aller dans le
» Nord vers le canal de Panama ou de se
» rendre dans le détroit de Magellan ? Une
» dépêche de Valparaiso dit que les croi-
» seurs Dresden et Leipzig, que les Aile—
» mands disaient avoir laissés pour garder
» le Glasgow et YOlranio, ont été rappelés
» pouf assister les autres croiseurs aile—
» mands dans le cas où les bruits de l’ar-
» rivée d'une flotte de navires japonais se
» réaliseraient. » li se pouvait que des na-
vires japonais se fussent mis à la recherche
des croiseurs allemands, mais des faits
graves devaient obliger ces derniers, non
plus à choisir leur route maisà prendre celle
que leur imposaient les événements. Le
7 novembre Tsing-Tao tombait, laissant lès
mains libres à la flotte japonaise ; trois
jours après, la destruction de 1 ’Emden dans
les eaux de lTnsulinde révélait une organi-
sation des mieux entendues des croiseurs
- anglais, japonais, français, australiens
contre l’ennemi commun. Le filet tendu sur
le Pacifique allait resserrer ses mailles ; il
faillait pour les Allemands rechercher d’au-
tres eaux.
L’amiral von Spee fit un assez long sé-
jour aux îles Juan-Fernandez qui appartien-
nent au Chili ; des incidents diplomatiques
l’ont prouvé. Ce séjour était affirmé aussi
par les déclarations d’équipages pris : celui
de la Vaimtine qui était chargée de char-
bon , celui du Sacramento qui avait ra-
mené le premier au Chili. Puis le départ
eut lieu ;. il avait été précédé de celui du
petit croiseur Dresden dont la présence
. -était signalée le 21 novembre dans le dé-
troit de Magellan. Un vapeur anglais, l'Or-
toga, qui avait 300 réservistes français à
bord, loi échappait par une audacieuse ma
noeuyrc en passant par le détroit de Nelsoù
dont l'hydrographie est plus qu’incomplète.
Et presque en même temps on apprenait
que deux vapeurs allemands chargés de
charbon quittaient subrepticement. Corond
et Punta-Arcnas, deux ports chiliens, dans
il On a appris depuis o« noos avons snaooré
TU» la MirnOsrj avait coule a sva tour,
le but évident de ravitailler l’escadre von
Spee. Ce dernier port surtout était une in-
dication, car il se trouve dans le détroit
même de Magellan à l’extrême Sud de
l’Amérique.
Ainsi, malgré l’immense étendue des
eaux qu’ils parcouraient, la route des
croiseurs allemands était en quelque sorte
jalonnée . on savait qu’ils passaient de
l’océan Pacifique dans l’Atlantique et c’est
à l’entrée de ce dernier océan, près des îles
Falkland ou Malouines, situées à l’Est de
la pointe Sud du continent américain, à
quelqùe 500 kilomètres du détroit de Ma-
gellan, que l’amiral sir Frederick Charles
üoveton Sturdee les cueillit, vengeant glo-
rieusement ainsi l’échec éprouvé un mois
plus tôt.
Ce succès aura des conséquences consi-
dérables. Il n’y a plus que trois petits croi-
seurs allemands dans les eaux lointaines.
Existent-ils même encore? Le commerce
maritime va pouvoir travailler en toute sé-
curité.
U BffiiLLE kiVÂLE
tU LâRfil DES ILES FALKLAND
Ce correspondant à Montevideo du Prensa,
de Buenos-Ayres, télégraphie que la grande
bataille navale dans laquelle l’escadre du
vice-amiral Sir Frederick Sturdee coula qua-
tre croiseurs allemands, commença dans les
eaux de la République Argentine et se conti-
nua au large des îles Falkland.
L’escadre coula le Scharnhorst et le Gnei-
senau, pais le Leipzig, et, après une courte
poursuite, le Nürnberg.
Deux croiseurs anglais, dit le New-York
Herald, poursuivent actuellement le Dresden
qui ira probablement chercher refuge dans
un port de l’Argentine, car ses avaries ne lui
permettront pas d’affronter le combat.
Un sans fil de Port-Stanley (Iles Falkland)
dit que le Scharnhorst combattit jusqu’à ce
qu’il sombrât. Pas un homme de l’équipage
ne fut sauve.
Le nombre des Anglais tués et blessés ne
s’élève pas à cent.
Les navires britanniques n’éprouvèrent au-
cun sérieux dommage.
Les communications de télégraphie sans
fil ont été soudainement interrompues entre
les îles Falkland et Montevideo.
De Buenos-Ayres est venue une dépêche
du commandant dû navire de guerre argen-
tin Pueyrredon, suivant laquelle l’escadre an-
glaise etaii-composée do six bâtiments. Ii ne
mentionne toutefois pas les noms.
Les Marines Anglaise et Allemande
LEURS PERTES COMPARÉES
Voici les chiffres des pertes subies par les
deux marines depuis le début, de la guerre :
MgMsirs AHosapi
Croiseurs cuirassés...... 6
Croiseurs légers........ 5 9
Canonnières... .. . 2 10
Sous-marins ...11 2
Paquebots armés » 3
Contre-torpi sieurs » 8
Soit 36 unités allemandes et 14 unités an-
glaises.
LA MALADIE Dü KAISER
Dans un télégramme spécial au New-York
Herald, via Amsterdam, on annonce que le
kaiser souffre d’une violente attaqns de
pneumonie, compliquée d’une dépression
nerveuse et d’un mal de tète permanent.
Ses docteurs lui ont conseillé de ne pas ra-,
tourner sur le front.
La maladie du kaiser cause une vive in-
quiétude par toute l’Allemagne.
Le dernier bulletin de santé publié à Ber-
lia dit :
« L’état du kaiser est sans changement. Il
est obligé de garder le lit. La lièvre per-
siste. »
On dit que le kaiser a pris froid lors d’un
voyage à Vienne où il eut une entrevue avec
l’empereur François-Joseph. Son état empira
lorsqu’il alla visiter le, front oriental et ses
médecins lui conseillèrent de retourner im-
médiatement à Berlin.
Des dépêches d’autres sources indiquent
qu’un sentiment de grande anxiété règne à
la Cour de Prusse. L’attitude du kaiser pour
ceux qui l’approchent est bourrus. Il a beau-
coup vieilli depuis le début de la guerre.
Les Allemands
et leurs Morts
Oa écrit de Hollande, de source sérieuse,
ce fait que l’on affirme être authentique :
Il y a quelques jours, l’autorité alleman-
de avait fait évacuer certains villages de la j
Flandre orientale entre Saint-ÿicolas et Em-1
douck, sous prétexte de procéder à des exer-1
cices de tir.
Malgré l’ordre formel, quelques paysans
d’Emdouck décidèrent de rester chez eut.
Or, que constatèrent-ils ? Le ÿ>ur fixé pour
les essais, iis virent arriver de nombreux
soldats allemands munis de pelles et de
pioches, qui creusèrent de longs, de très
longs fosses dans les champs, près de la voie
ferrée.
Pois arriva un train de quarante wagons
de marchandises qui s’arrêta en rase campa-
gne le long des fossés en question et dont
forent extraits, par deux ou trois, des cada-
vres nus ! Les fossés furent comblés par ce
lugubre chargement et de la chaux rut ré-
pandue à profusion. Et cela dura deux heu-
res et demie. Ensuite, pour tasser et niveler
le tont, les soldats passèrent en rangs serrés
cinq ou six fois sur la terre remuée en bat-
tant la semelle.
Et pendant que s’accomplissait cette beso-
gne, Ts tort d’Êmdouck tirait un coup.de
canon à blanc. C’est un moyen comme un
autre ifecarter les curieux gênants et de ea-
L.cher *es pertes.
LA GUERRE
ISO» JO»XJ"E=t3>ïrEâ3BÎ
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, Il décembre, 15 heures.
L’ennemi a montré hier quelque ac-*-
tivité dans la région d’Ypres et a di-,
rigé contre nos lignes plusieurs atta-
ques dont trois ont été complètement
repoussées.
Sur un point unique du front, les
, Allemands ont réussi à atteindre une
| de nos tranchées de première ligne.
Nous avons continué à progresser
dans la direction des lignes ennemies.
Dans la région d’Arras et de Juvin-
court, combats d’artillerie.
Dans l’Argcnne, nous avons poussé
en avant plusieurs de nos tranchées
et nous avons refoulé deux attaques
I allemandes.
I Dans la région de Varennes, nous
avons consolidé nos gains des jouçs
I précédents.
I L’artillerie allemande s’est montrée
I très active, mais ne nous a infligé au-
I cune parte. ïlenfut de même sur les
! Hauts de Meuse.
J Dans le bois Leprêtre, nous avons
I poursuivi et accentué notre progres-
I sion.
I Au Sud de Thann, nous avons enlevé
J la gare d’Aspach.
j Sur le reste du front, combat d’ar-
I tillerie.
Paris, 23 heures.
I Dans la région d’Ypres une très vio-
! lente attaque allemande a été repous-
| aée. Dans la même région , celle de nos
I tranchées signalée dans le communi-
I qué de 15 heures comme ayant été at-
j teinte par les Allemands, a été reprise
I par nous.
I Sur le reste du front rien à signaler.
m i 111
Official Report of the
French Government
Dec. iith -3 p. m.
Some activity was shown by the foe yes-
terday in the' région of Ypres.
Three attacks against our Unes fttiled ;
on one point the enemy succeeded in rea-
ehing one of onr first line trenches. Our
progress towards the enemy’s Unes conti-
nues, artillery duels in the région of Arras
I and Juvincourt.
In the Argonne we hâve advanced seve-
| ral of our trenches, and repulsed two ger-
! man attacks.
The ground gained in Varennes the Iast
! few days has been Consolidated. The ger-
man artillery was very busy but without
success.
The same applies for the région of the
Meuse.
In the wood «Leprêtre» our advance con-
tinues.
Tu Alsace we hâve taken the raiiway sta-
tion of Aspach South of Thann.
la the Vosges, artillery duels.
COMMUNIQUÉ RUSSE
• Petrograd, Il décembre.
Dans la nuD et la journée du 10 décem-
bre, l’offensive énergique des Allemands
dans la direction de Alla va a été repoussée.
Nos troupes ont repris l’offensive à leur
tour et ont poursuivi les colonnes ennemies
qui, sur divers points, se sont retirées en
désordre.
Dans la région au Nord de Leviez, l’en-
nemi, dans la nuit du 9 et toute la journée
suivante, s’est livré à des attaques achar-
nées que nous avons repoussées en lui in-
fligeant des pertes énormes.
Dans ce laps de temps, les Russes ont
repoussé cent attaques successives. Cer-
taines de nos unités, laissant l’ennemi
approcher à courte distance, l’ont ensuite
mis eu fuite par un feu meurtrier.
Dans la région au Sud de Cracovie, nous
avons continué le 40 notre heureuse offen-
sive, malgré la résistance tenace des Alle-
mands.
Nous nous sommes emparés de plusieurs
mitrailleuses, ■ de canons allemands et de
2,000 prisonniers.
Sur les autres parties du front, aucune
modification importante.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
[Nous ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sous toutes réserves —
n»s lecteurs les redresseront d’eux-mêmes d l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 10 décembre.
Dans la région de Souain, les Français,
hier, se sont bornés à un violent feu d’ar-
tillerie.
Une nouvelle attaque des Français dans la
région Est de la forêt de l’Argonne sur
Rocroi-Conrouilles n’a fait aucun progrès.
L’attaque s’est brisée sur le ten de notre ar-
tillerie ; l’ennemi a éprouvé de lourdes
pertes.
Hier, trois aviateurs ennemis ont jeté en-
viron dix bombes sur la ville ouverte de
Fribourg. Aucnn dommage. L’incident est
surtout mentionné dans lë bnt de montrer
que, une fois de plus, une ville ouverte non
située dans le cercle des opérations a été
attaquée avec des bombes par l’ennemi.
A l’Est des lacs Masurie, des attaques
d’artillerie ont eut lieu.
Dans la Pologne du Nord, notre colonne
avançant sur la rive droite de la Vistule a pris
d’assaut Przasuysz. Huit cents prisonniers
et quelques mitraiileuees ont été pris. L’at-
taque le long de la Vistule continue.
Les attaques russes ont été repoussées en
Pologne du Sud.
Au Conseil des Ministres
Paris, 11 décembre.
Le Conseil des ministres s’est réuni, ce
matin, aux Champs Elysées.
Tons les ministres étaient présents.
MM. Millerand et Delcassé ont exposé la
situation diplomatique et militaire.
M. Malvy a exposé les conditions de l’ap-
plication de la loi des allocations aux fa-
milles de mobilisés.
Le Conseil a commencé l’examen des ques-
1 tions qui feront soumises aux Chambres.
Il continuera demain par l’étude des dou-
| zièraes provisoires.
LE IOTSTÈRE DE LÂ GUERRE
Paris, 11 décembre.
M. Millerand, ministre de la guerre, est
reparti dans la soirée pour Bordeaux, ou
son service et son département sont momen-
banément maintenus,afin que les iimportants
[rouages de la Défense nationale, en plein
travail, n’éprouvent pas le moindre arrêt ;
car leur complexité rend leur transfert ex-
trêmement délicat.
Toutefois, M. Millerand a laissé au Minis-
tère de la guerre à Paris divers agents de
liaison dont ie chef de son cabinet civil est
un officier de son état-major particulier.
LA COMMISSION DU BUDGET
Bordeaux, H-décembre.
La Commission du budget est convoquée
pour le mardi 15 décembre.
Les Troupes Marocaines
Paris, tl décembre.
Le sultan du Maroc a adressé aux troupes
marocaines combattant en France une pro-
clamation les félicitant pour le concours
qu’elles apportèrent aux troupes françaises
et alliées pour combattre les ennemis de
l’humanité, de la liberté et de la civilisation.
« Les généraux et les chefs français, dit-il,
conçurent pour vous une telle estime que
vos frères restés ici sont jaloux des lauriers
qui sont réservés aux braves et qua vous
avez cueillis sur les champs de bataille. »
Le sultan exhorte les troupes à persévérer
et il exprime sa pleine confiance dans le
triomphe final-
LES ALLIÉS EN BELGIQUE
Londres, li décembre.
Les journaux d’Amsterdam disent que,
selon un télégramme de la frontière befgo-
hollandaise, les Anglais auraient pris le
village de Staden, à dix milles au Nord-Est
d’Ypres.
LES ALLEMANDS EN BELGIQUE
Amsterdam, U décembre
Le Telegraaf apprend l’arrivée à Anvers
de nombreux soidatsde tout âge et de toutes
les armes.
La censure oblige les journaux à ne pu-
blier que des victoires allemandes.
A la suite du refus des autorités munici-
pales à réparer les routes, les Allemands ont
augmenté la contribution de guerre d’An-
vers de 100,000 francs.
A Malines, les Allemands ont saisi tontes
les machines et ont confisqué 400,000 francs
de saindoux et 1 million et demi de sacs
vides. Ils ont expédié le tout vers une desti-
nation inconnue.
De nombreux jeunes gens passent en Hol-
lande.
Amsterdam, U décembre.
Le Telegraaf reçoit avis de Louvain que les
troupes allemandes de Bruxelles vont rem-
placer les vides existant snr le front occiden-
tal.
7,000 soldats venant du Nord de la France
ont été transférés dans les Flandres.
Agression Turque castre iis Cassai
. Rome, il décembre.
La Nazionale annonce que des soldats turcs
ont violé ie consulat anglais d’Hodeïdah, afin
de s’emparer du consul. Celui-ci s’enfuit et
gagna le consulat italien voisin dont les
Turcs enfoncèrent la porte, blessant les
kavas et emmenant le consul anglais.
On n’a aucune nouvelle précise du consul
italien.
La Nazionale demande au gouvernement
de prendre des mesures énergiques contre
une pareille violation du droit.
Au Parlement Italien
Rome, H décembre.
La Chambre a adopté par 260 voix contre
45 le projet de six douzièmes provisoires
jusqu’au 30 juin 1915 et les autres mesures
1 financières proposées par le gouvernement.
Hutre activité en Alsace
D’après les renseignements recueillis par
la Gazette de Lausanne, les Français auraient
pris l’offensive en Alsace ; ils marchent snr
Altkirch et Mnlhonse.
Du côté de Seppois, ils se sont emparés
des villages de Bisel, Largiizen et Hirtzbach,
ainsi que de Carspach, près d’Altkirch.
Du côté de Pietterhausen, ils ont occupé
les premières tranchées allemandes près du
village de Moos. Leurs pertes sont de deux
tués, dont nn capitaine du génie, deux sol-
dats du génie, deux soldats morts des suites
de leurs blessures, douze blessés, et un lieu-
tenant tait prisonnier.
Yendredi, nouvelle et forte canonnade
depuis 2 heures de l’après-midi jusqu’à
5 heures du soir Un parc d’artillerie alle-
mande, qui se trouve à Mornach, a été si-
gnalé le 3 aux Français.Des pices de 155 m/m,
placées sur les hauteurs de Pietterhausen,
ainsi que des canons de 90 */*, en position
sur la route de Pfetterbausen à Récbésy,
ont commencé ie bombardement de ce parc.
Les Allemands, répondant au feu des Fran-
çais, ont incendié trois maisons à Pfetter-
hausen. Lear tir était défectueux, car ils
n’avaient pas pu repérer l’emplacement des
batteries françaises. Les Français ont fini
par réduire les batteries allemandes au si-
lence.
Verdun Inviolé
Pendant quelques jours, dit l’Etoile de
l’Est, fin août commencement de septembre,
Verdun fat privé de tonte communication
directe avec Paris. La bataille de la Marne fit
rapidement cesser cet état de choses, et de-
puis lors la ligne ferrée Paris-Verdun par
Chatons et Clermont n’a cessé de fonction-
ner librement.
Cela permet non seulement le ravitaille-
ment de la place forte, mais encore le ren-
forcement des moyens de défense qui font
de Verdun nn . camp retranché formidable
qai défie victorieusement depuis le début
de la guerre toutes les attaques de l’en-
nemi.
L’autorité militaire a dû, comme ailleurs
et pour les nécessités de la défense, faire
évacuer les « bouches inutiles ».
Chaque matin, cette population s’éveille
au son du canon. De temps en temps, cette
monotonie est rompue par la visite des fa-
meux taubes qui laissent tomber des bom-
bes quasi-inoffetisives. Elles n’ont produit
Jusqu’à présent que dei dégâts matériels.
Les hôpitaux militaires et temporaires
fonctionnent activement. Le nombre des
blessés qui y sont soignés est moins impor-
tant qu’il ne l’a été durant les deux pre-
miers mois. D’autre part, le moral de la gar-
nison et de toutes les troupes du camp re-
tranché est excellent.
Les forts avancés de ia défense n’ont pas
encore connu les moindres effets des plus
lourds canons allemands que nos troupes
tiennent à distance respectable.
L’HrtiM finglalsi
a bien travaillé
Un renouveau d’activité allemande sur
l’Yser n’a rien qui puisse nous inquiéter,
dit le Times. Tous ceux qui ont eu l’occa-
sion de voir les terrains inondés, à travers
lesquels l’ennemi a fait de récents efforts
pour passer, sont convaincus de l’inefficacité
de ces tentatives pour percer les lignes des
alliés. _ _ „
L’eau a peu de profondeur par endroits, il
est vrai, 6t il y a de petits-tertres boueux,çà
et là, qui permettent de se porter en petit
nombre pour attaquer, mais la principaje
difficulté pour une avance de l’infanterie
réside dans l’existence de fossés et de digues
submergés, dans lesquels les soldats vien-
nent s’effondrer sans espoir.
Pervyse a été cependant choisi par les Al-
lemands comme un endroit propice à l’atta-
que. Par deux fois, dans nne nuit, ils se
sont aventurés dans des incursions qui se
sont tournées pour eux en défaites complè-
tes. L’artillerie anglaise en ces occasions a
rendu de signalés services. Les Allemands
ont peut être eu une certaine supériorité
pour un le moment avec leurs canons de gros
calibre, mais ils en ont si peu que l’on peut
dire avec confiance que leur artillerie n’est
pas comparable à-eelle des alliés.
Les pertes de l’artillerie de campagne an-
glaise ont été sensibles, mais elles étaient
inévitables avec les nouvelles conditions des
combats. Les batteries opposées sont très
près l’une de l’autre et les risques pour les
artilleurs sont ainsi plus grands. Dans cer-
tains endroits les éclaireurs ont été obligés
d’aller se porter très en avant du front et,
au moyen du téléphone, d’indiquer les por-
tées de canon. Ils l’ont fait avec nn calme
absolu. Ua incident tout à tait typique
montre le dévouement de ces hommes.
Un jeune lieutenant était allé se poster
dans une tonr à quelques centaines de mè-
tres d’une tranchée allemande. Il télépho-
nait ses ordres régulièrement depuis une
demi-heure. Tout à coup l’opérateur qui se
trouvait à l’autre bout du fil l’entendait lui
dire sans la moindre émotion : « Voilà les
Allemands qui montent l’escalier de la tour.
Je les entends. J’ai mon revolver. N’attendez
plus aucun ordre de ma part. »
Après cette explication, le lieutenant laissa
tomber le récepteur et on n’eutendit plus
rien de lui.
La Mission de M. de Biilow
Le Messaggero écrit !
» M. de Bülow viendrait, dit-on, à Rome
dans le but d’assurer an moins notre neu-
tralité, et il nous porterait en cadeau le
Trentio, car l’Allemagne a plein pouvoir
sur l’armés et la politique autrichiennes.
r Mais la question du Trentin ne résout
pas ie problème de l'Adriatique. Nous lier
pour ie présent et l’avenir avec l’Allemagne
voudrait dire escompter avec elle les hor-
reurs de cette guerre désastreuse et nous
préparer à la guerre au couteau avec les
Slaves dans l’Adriatique, avec les Franc lis
et les Anglais dans ia Méditerranée. »
[[TM DI SOLDIT «D
Le Times a reçu d’une source dont i’au-
thenticité ne fait pas de doute, une lettre
d’un soldat allemand rentré blessé.
En voici la traduction :
« Le 23 août, j’étais convoqué à Leipzig où
nn nouveau corps d’armée était eu forma-
tion, composé, outre des premier et second
bans de la Landwehr, de nombreux volon- _
taire,J âgés de 17 à 20 ans et quelques volon-
taires du Landsturm âgés de 39 à 45 ans.
» L’entraînement dura six semaines et fut
très dur. Service, escrime à la baïonnette,
pratique du tir, manoeuvre, marche ; pas
une henre de liberté et pas un dimanche de
repos.
» Dans la première semaine d’octobre, des
régiments arrivaient de tous les quartiers :
Altenburg, Halle, Géra, Dessau, Lei-nig et
Riesa, et alors nous pûmes constater que
nous étions forts de deux divisions.
» Gomme la totalité des nôtres ne prove-
nait pas du recrutement de Cbemnitz, le
titre primitif « 2* corps d’armée d’Ersatz ré-
serve n» 19 Ch-mnitz, 2e corps d’armée saxon-
ne G » fut abandonné et la dénomination
« Hulfskorp » corps auxiliaire put prise par
ordre de l’empereur.
» Nous partîmes immédiatement le 12 oc-
tobre.
» Aucun enthousiasme- La population
nous regardait passer en silence, sans dissi-
muler par l’attitude ses sentiments intimes.
Beaucoup d’veux en larmes. Nous étions
aussi silencieux.
» La route qu’on nous fit prendre fut sin-
gulière, probablement dans le but de trom-
per les nombreux espions anglais qui sur-
veillaient tout et tentaient de se renseigner.
Pour cette raison nous allâmes vers l’Ouest,,
non pas par le chemin de fer Cassel-Cologne-
Liège-Ypres, mais par un détour an Sud, Al-
tenburg-Plauen-Hof-Bamberg-Furth Wurz-
burg-Franckfurt-Goblence-Trier-Luxemburg-
Arlon-Grupon-Namnr-Lens.
» Nous fumes dans le train durant quatre
jours et quatre nuits. Ce fut une véritable
torture par suite du manque de sommeil.
» A Gneluwe (Gheluvet), nous sommes en-
trés directement dans la ligne de feu à côté
de nos camarades saxons de Leipzig et de
Chemnitz (19« corps).
» Contre nous, nous avions les canons de
marine anglais — un vrai feu infernal par
son effet efficace. Il fant reconnaître que ce
sont de braves artilleurs. Nous étions bien
cachés dans une grande ferme. La salle à
manger du fermier et da ses domestiques,
avec le couloir d’entrée, contenait toute
notre compagnie.
» Tout à coup, comme un éclair dans un
ciel clair, un projectile de 150 rn/ir. tomba
parmi nous et explosa avec un bruit terri-
ble, tuant 19 hommes et deux officiers pen-
dant que 31 de mes compagnons étaient sé-
nsnse'ment TOéàsés efque 20 autres, légère-
ment atteints, fuyaient en pleine panique
avec le reste de la compagnie, poursuivis
par un feu violant.
B Bientôt, tous les officiers et les sous-offi-
ciers étaient morts, prisonniers ou éva-
nouis.
B Trois heures après, je rejoignis une tren-
taine de nos hommes, c’est tout ce qui res-
tait de notre compagnie d9 150, tous cou-
verts de boue, dans un état lamentable, sans
munitions, à demi-fous.
B Le tonnerre de l’incessante canonnade
dura trois jours et trois nuits.
B Dans le but d’atteindre Ypres, nous dû-
mes traverser plusieurs villages et de jolis
coins du pays où nons avons compté plut
de 800 corps, tons abattus par le feu de Par-
tHleria anglaise. Quel épouvantable tableau T
B On nous réclama pour enterrer les mort*
et nous commencions à le faire, quand on
nons interrompit par l’ordre * EU avant t *
de notre commandant.
B Enfin, le 29 octobre, nons arrivions de-
vant Ypres. Là, dans une lutte qui tut véri-
tablement une bataille d’enfer, omis avons
perdu, de notre régiment, en tués, prison-
niers et manquants, 2,200 hommes. Une poi-
gnée seulement put s’échapper avec diffi-
culté.
B Nons étions presque tons sourds et com-
me fous. J’ai reçu deux balles dans l’épaule
gauche et une troisième dans la hanche
droite. , à ,
B Je suis resté trois semaines a 1 hôpital,
incapable de reposer ni sur le côté droit ni
sur le côté gauche.
B Devant Ypres, nous avons perdu le«
deux tiers de notre division ».
Une dépêche d’Amsterdam relate qu’un
communiqué officiel de la Marine allemande
publié à Berlin reproduit le rapport officiel
ae l’amirauté britannique concernant la
perte des trois croiseurs.
Le communiqué ajoute ce qui suit :
« Nos pertes semblent avoir été grandes.
En ce qui concerne la force de l’ennemi,
dont les pertes, d’après le rapport, sont lé-
gères, les dépêches anglaises ne disent
rien B.
Le Retour à la France
Bordeaux, U décembre.
Le gouvernement a télégraphié aux pré*
fets pour leur faire savoir que dans les dé-
partements où se trouvent des évacués alsa-,
liens-lorrains, il y avait lieu d’organiser à
ceur intention des classes de français. Ou
devra employer surtout la méthode orale.
Le Ministère Portugais
Lisbonne, U décembre.
M. Gontinho, président de la Chambre, a
été chargé de constituer le cabinet.
LA MARCHE DES RUSSES
Petrograd, 11 décembre.
Le Messager ie l'Armée annonce que les
Russes ont abattu, le 8 courant, denx aéro-
planes allemands qui faisaient des recon-
nâiss&ûCâs 0
Les Autrichiens, renforcés par de^ Alle-
mands, ont pris énergiquement l’offsusiv*
au Sud de Cracovie, mais ils furent culbutés
et perdirent cinq batteries, une colonne
d’automobiles blindées et laissèrent sur ia
terraia &s milliers de cadavres.
Le Communiqué Allemand
sur la perte des Croiseurs
iéiainislfalear-BéiéiMé-GéraBt
O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TE. VALLÈS
Rédaction, 35, rue.Fontenelle - Tél. 7.60
I AU HAVRE BUREAU DU JOURNAI., 112, bouF de StrasDourg.
£ ( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
I A PARIS . î seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le journal.
LB PETIT HA VRE est désigné pou? les Annonces Judiciaires et légales
1 - z—
ABONNEMENTS TROIS Moisi Six Mois Un An
Ls Havre, la Seine-Inîérieura, l’Eure,i « nv. «a»
l’Oise et la Somme i w rr. AS FT.
Union Postale AO » 20 Fr. -AO »
On s’abonne également, SANS FIAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franco
La Flotte Anglaise
prend sa revanche
Le Temps publie l’excellent article suivant
sur la belle victoire navale qui vient d’être
remportée par une escadre anglaise dans
l'océan Atlantique :
C’est avec une très grande satisfaction
sue l’on vient d’apprendre de quelle façon
brillante la flotte anglaise a eflacé le revers
éprouvé par elle dans les eaux chiliennes,
en coulant dans l’Atlantique Sud les navi-
res mêmes qui le lui avaient fait subir. On
se souvient que te 1er novembre dernier les
cinq croiseurs allemands Scharnhorst, Gnei-
senau, L ipzig, Dresden et Nürnberg, ren-
eontrant non loin des côtes du Chili les
croiseurs anglais Good-Hope, Monmmith,
Glasgow et le croiseur auxiliaire Oiranlo,
avaient coulé les deux premiers, tandis que
les deux autres échappaient difficilement
au désastre. L’escadre anglaise, comman-
dée par le contre-amiral Cradock, qui trou-
va la mort dans la bataille, était inférieure
en puissance militaire et l’issue du combat
ne pouvait être douteuse du moment qu’il
y avait action engagée, ce qui n’empêclia
pas les Anglais d’accepter crânement le
combat, mais l’échec n’en a pas été moins
sensibffi à nos alliés et toutes les mesures
ont éleprises par l’amirauté britannique
pour le réparer, une force navale suffisante
a été envoyée contre celle de l’amiral von
Spee, qui aujourd'hui est. détruite. Les
deux navires jumeaux Scharnhorst et Gnei-
senau, qui formaient un gfoupe puissant par
leur artillerie, leur vitesse, en un mot leur
homogénéité, ont disparu avec le petit croi-
seur Leipzig, et les mers libres sont dé-
blayées des deux navires les plus considé-
rables que l’Allemagne avait dissiminés
dans les océans pour faire oeuvre de des-
truction.
Aucun renseignement sur le combat lui-
même n’a encore été communiqué par
l’amirauté britannique ; on sait seulement
que les trois navires de guerre ont été cou-
lés et deux navires charbonniers qui les ac-
compagnaient capturés, que les petits croi-
seurs Nürnberg (1) et Dresden sont en fuite,
que les pertes anglaises sont très légères, et
c’est tmHrrtn mî'corrnïiînnêmepas la eonv-’
position de la force navale placée sous le
commandement de l’amiral Sturdee. Mais,
si peu de renseignements que l’on ait, on
doit reconnaître qu’en la circonstance la
technique anglaise s’est magistralement
affirmée. Le combat a eu ses résultats, mais
il fallait arriver à ce combat ; il fallait en
quelque sorte que, dès l’heure où l’escadre
anglaise était envoyée h la recherche de
l’adversaire, elle le prît en contact, arri-
vant sûrement à la rencontre pour le dé-
truire.
Nous saurons certainement plus tard la
valeur comme matériel de la force navale
anglaise, mais il n’est pas besoin d’attendre
pour reconnaître la haule valeur du marin
qui la commande. Dès la bataille du 1er no-
vembre, le problème de la recherche de
l’escadre allemande se posait ; pour en
couler les navires, il fallait se mettre en
mesure de les découvrir. On avait le point
de départ, mais après? Le Temps disait dans
son numéro du 8 novembre : « Quelle route
» vont suivre maintenant les croiseurs, alle-
« mands qui sont libres ou d’aller dans le
» Nord vers le canal de Panama ou de se
» rendre dans le détroit de Magellan ? Une
» dépêche de Valparaiso dit que les croi-
» seurs Dresden et Leipzig, que les Aile—
» mands disaient avoir laissés pour garder
» le Glasgow et YOlranio, ont été rappelés
» pouf assister les autres croiseurs aile—
» mands dans le cas où les bruits de l’ar-
» rivée d'une flotte de navires japonais se
» réaliseraient. » li se pouvait que des na-
vires japonais se fussent mis à la recherche
des croiseurs allemands, mais des faits
graves devaient obliger ces derniers, non
plus à choisir leur route maisà prendre celle
que leur imposaient les événements. Le
7 novembre Tsing-Tao tombait, laissant lès
mains libres à la flotte japonaise ; trois
jours après, la destruction de 1 ’Emden dans
les eaux de lTnsulinde révélait une organi-
sation des mieux entendues des croiseurs
- anglais, japonais, français, australiens
contre l’ennemi commun. Le filet tendu sur
le Pacifique allait resserrer ses mailles ; il
faillait pour les Allemands rechercher d’au-
tres eaux.
L’amiral von Spee fit un assez long sé-
jour aux îles Juan-Fernandez qui appartien-
nent au Chili ; des incidents diplomatiques
l’ont prouvé. Ce séjour était affirmé aussi
par les déclarations d’équipages pris : celui
de la Vaimtine qui était chargée de char-
bon , celui du Sacramento qui avait ra-
mené le premier au Chili. Puis le départ
eut lieu ;. il avait été précédé de celui du
petit croiseur Dresden dont la présence
. -était signalée le 21 novembre dans le dé-
troit de Magellan. Un vapeur anglais, l'Or-
toga, qui avait 300 réservistes français à
bord, loi échappait par une audacieuse ma
noeuyrc en passant par le détroit de Nelsoù
dont l'hydrographie est plus qu’incomplète.
Et presque en même temps on apprenait
que deux vapeurs allemands chargés de
charbon quittaient subrepticement. Corond
et Punta-Arcnas, deux ports chiliens, dans
il On a appris depuis o« noos avons snaooré
TU» la MirnOsrj avait coule a sva tour,
le but évident de ravitailler l’escadre von
Spee. Ce dernier port surtout était une in-
dication, car il se trouve dans le détroit
même de Magellan à l’extrême Sud de
l’Amérique.
Ainsi, malgré l’immense étendue des
eaux qu’ils parcouraient, la route des
croiseurs allemands était en quelque sorte
jalonnée . on savait qu’ils passaient de
l’océan Pacifique dans l’Atlantique et c’est
à l’entrée de ce dernier océan, près des îles
Falkland ou Malouines, situées à l’Est de
la pointe Sud du continent américain, à
quelqùe 500 kilomètres du détroit de Ma-
gellan, que l’amiral sir Frederick Charles
üoveton Sturdee les cueillit, vengeant glo-
rieusement ainsi l’échec éprouvé un mois
plus tôt.
Ce succès aura des conséquences consi-
dérables. Il n’y a plus que trois petits croi-
seurs allemands dans les eaux lointaines.
Existent-ils même encore? Le commerce
maritime va pouvoir travailler en toute sé-
curité.
U BffiiLLE kiVÂLE
tU LâRfil DES ILES FALKLAND
Ce correspondant à Montevideo du Prensa,
de Buenos-Ayres, télégraphie que la grande
bataille navale dans laquelle l’escadre du
vice-amiral Sir Frederick Sturdee coula qua-
tre croiseurs allemands, commença dans les
eaux de la République Argentine et se conti-
nua au large des îles Falkland.
L’escadre coula le Scharnhorst et le Gnei-
senau, pais le Leipzig, et, après une courte
poursuite, le Nürnberg.
Deux croiseurs anglais, dit le New-York
Herald, poursuivent actuellement le Dresden
qui ira probablement chercher refuge dans
un port de l’Argentine, car ses avaries ne lui
permettront pas d’affronter le combat.
Un sans fil de Port-Stanley (Iles Falkland)
dit que le Scharnhorst combattit jusqu’à ce
qu’il sombrât. Pas un homme de l’équipage
ne fut sauve.
Le nombre des Anglais tués et blessés ne
s’élève pas à cent.
Les navires britanniques n’éprouvèrent au-
cun sérieux dommage.
Les communications de télégraphie sans
fil ont été soudainement interrompues entre
les îles Falkland et Montevideo.
De Buenos-Ayres est venue une dépêche
du commandant dû navire de guerre argen-
tin Pueyrredon, suivant laquelle l’escadre an-
glaise etaii-composée do six bâtiments. Ii ne
mentionne toutefois pas les noms.
Les Marines Anglaise et Allemande
LEURS PERTES COMPARÉES
Voici les chiffres des pertes subies par les
deux marines depuis le début, de la guerre :
MgMsirs AHosapi
Croiseurs cuirassés...... 6
Croiseurs légers........ 5 9
Canonnières... .. . 2 10
Sous-marins ...11 2
Paquebots armés » 3
Contre-torpi sieurs » 8
Soit 36 unités allemandes et 14 unités an-
glaises.
LA MALADIE Dü KAISER
Dans un télégramme spécial au New-York
Herald, via Amsterdam, on annonce que le
kaiser souffre d’une violente attaqns de
pneumonie, compliquée d’une dépression
nerveuse et d’un mal de tète permanent.
Ses docteurs lui ont conseillé de ne pas ra-,
tourner sur le front.
La maladie du kaiser cause une vive in-
quiétude par toute l’Allemagne.
Le dernier bulletin de santé publié à Ber-
lia dit :
« L’état du kaiser est sans changement. Il
est obligé de garder le lit. La lièvre per-
siste. »
On dit que le kaiser a pris froid lors d’un
voyage à Vienne où il eut une entrevue avec
l’empereur François-Joseph. Son état empira
lorsqu’il alla visiter le, front oriental et ses
médecins lui conseillèrent de retourner im-
médiatement à Berlin.
Des dépêches d’autres sources indiquent
qu’un sentiment de grande anxiété règne à
la Cour de Prusse. L’attitude du kaiser pour
ceux qui l’approchent est bourrus. Il a beau-
coup vieilli depuis le début de la guerre.
Les Allemands
et leurs Morts
Oa écrit de Hollande, de source sérieuse,
ce fait que l’on affirme être authentique :
Il y a quelques jours, l’autorité alleman-
de avait fait évacuer certains villages de la j
Flandre orientale entre Saint-ÿicolas et Em-1
douck, sous prétexte de procéder à des exer-1
cices de tir.
Malgré l’ordre formel, quelques paysans
d’Emdouck décidèrent de rester chez eut.
Or, que constatèrent-ils ? Le ÿ>ur fixé pour
les essais, iis virent arriver de nombreux
soldats allemands munis de pelles et de
pioches, qui creusèrent de longs, de très
longs fosses dans les champs, près de la voie
ferrée.
Pois arriva un train de quarante wagons
de marchandises qui s’arrêta en rase campa-
gne le long des fossés en question et dont
forent extraits, par deux ou trois, des cada-
vres nus ! Les fossés furent comblés par ce
lugubre chargement et de la chaux rut ré-
pandue à profusion. Et cela dura deux heu-
res et demie. Ensuite, pour tasser et niveler
le tont, les soldats passèrent en rangs serrés
cinq ou six fois sur la terre remuée en bat-
tant la semelle.
Et pendant que s’accomplissait cette beso-
gne, Ts tort d’Êmdouck tirait un coup.de
canon à blanc. C’est un moyen comme un
autre ifecarter les curieux gênants et de ea-
L.cher *es pertes.
LA GUERRE
ISO» JO»XJ"E=t3>ïrEâ3BÎ
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, Il décembre, 15 heures.
L’ennemi a montré hier quelque ac-*-
tivité dans la région d’Ypres et a di-,
rigé contre nos lignes plusieurs atta-
ques dont trois ont été complètement
repoussées.
Sur un point unique du front, les
, Allemands ont réussi à atteindre une
| de nos tranchées de première ligne.
Nous avons continué à progresser
dans la direction des lignes ennemies.
Dans la région d’Arras et de Juvin-
court, combats d’artillerie.
Dans l’Argcnne, nous avons poussé
en avant plusieurs de nos tranchées
et nous avons refoulé deux attaques
I allemandes.
I Dans la région de Varennes, nous
avons consolidé nos gains des jouçs
I précédents.
I L’artillerie allemande s’est montrée
I très active, mais ne nous a infligé au-
I cune parte. ïlenfut de même sur les
! Hauts de Meuse.
J Dans le bois Leprêtre, nous avons
I poursuivi et accentué notre progres-
I sion.
I Au Sud de Thann, nous avons enlevé
J la gare d’Aspach.
j Sur le reste du front, combat d’ar-
I tillerie.
Paris, 23 heures.
I Dans la région d’Ypres une très vio-
! lente attaque allemande a été repous-
| aée. Dans la même région , celle de nos
I tranchées signalée dans le communi-
I qué de 15 heures comme ayant été at-
j teinte par les Allemands, a été reprise
I par nous.
I Sur le reste du front rien à signaler.
m i 111
Official Report of the
French Government
Dec. iith -3 p. m.
Some activity was shown by the foe yes-
terday in the' région of Ypres.
Three attacks against our Unes fttiled ;
on one point the enemy succeeded in rea-
ehing one of onr first line trenches. Our
progress towards the enemy’s Unes conti-
nues, artillery duels in the région of Arras
I and Juvincourt.
In the Argonne we hâve advanced seve-
| ral of our trenches, and repulsed two ger-
! man attacks.
The ground gained in Varennes the Iast
! few days has been Consolidated. The ger-
man artillery was very busy but without
success.
The same applies for the région of the
Meuse.
In the wood «Leprêtre» our advance con-
tinues.
Tu Alsace we hâve taken the raiiway sta-
tion of Aspach South of Thann.
la the Vosges, artillery duels.
COMMUNIQUÉ RUSSE
• Petrograd, Il décembre.
Dans la nuD et la journée du 10 décem-
bre, l’offensive énergique des Allemands
dans la direction de Alla va a été repoussée.
Nos troupes ont repris l’offensive à leur
tour et ont poursuivi les colonnes ennemies
qui, sur divers points, se sont retirées en
désordre.
Dans la région au Nord de Leviez, l’en-
nemi, dans la nuit du 9 et toute la journée
suivante, s’est livré à des attaques achar-
nées que nous avons repoussées en lui in-
fligeant des pertes énormes.
Dans ce laps de temps, les Russes ont
repoussé cent attaques successives. Cer-
taines de nos unités, laissant l’ennemi
approcher à courte distance, l’ont ensuite
mis eu fuite par un feu meurtrier.
Dans la région au Sud de Cracovie, nous
avons continué le 40 notre heureuse offen-
sive, malgré la résistance tenace des Alle-
mands.
Nous nous sommes emparés de plusieurs
mitrailleuses, ■ de canons allemands et de
2,000 prisonniers.
Sur les autres parties du front, aucune
modification importante.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
[Nous ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sous toutes réserves —
n»s lecteurs les redresseront d’eux-mêmes d l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 10 décembre.
Dans la région de Souain, les Français,
hier, se sont bornés à un violent feu d’ar-
tillerie.
Une nouvelle attaque des Français dans la
région Est de la forêt de l’Argonne sur
Rocroi-Conrouilles n’a fait aucun progrès.
L’attaque s’est brisée sur le ten de notre ar-
tillerie ; l’ennemi a éprouvé de lourdes
pertes.
Hier, trois aviateurs ennemis ont jeté en-
viron dix bombes sur la ville ouverte de
Fribourg. Aucnn dommage. L’incident est
surtout mentionné dans lë bnt de montrer
que, une fois de plus, une ville ouverte non
située dans le cercle des opérations a été
attaquée avec des bombes par l’ennemi.
A l’Est des lacs Masurie, des attaques
d’artillerie ont eut lieu.
Dans la Pologne du Nord, notre colonne
avançant sur la rive droite de la Vistule a pris
d’assaut Przasuysz. Huit cents prisonniers
et quelques mitraiileuees ont été pris. L’at-
taque le long de la Vistule continue.
Les attaques russes ont été repoussées en
Pologne du Sud.
Au Conseil des Ministres
Paris, 11 décembre.
Le Conseil des ministres s’est réuni, ce
matin, aux Champs Elysées.
Tons les ministres étaient présents.
MM. Millerand et Delcassé ont exposé la
situation diplomatique et militaire.
M. Malvy a exposé les conditions de l’ap-
plication de la loi des allocations aux fa-
milles de mobilisés.
Le Conseil a commencé l’examen des ques-
1 tions qui feront soumises aux Chambres.
Il continuera demain par l’étude des dou-
| zièraes provisoires.
LE IOTSTÈRE DE LÂ GUERRE
Paris, 11 décembre.
M. Millerand, ministre de la guerre, est
reparti dans la soirée pour Bordeaux, ou
son service et son département sont momen-
banément maintenus,afin que les iimportants
[rouages de la Défense nationale, en plein
travail, n’éprouvent pas le moindre arrêt ;
car leur complexité rend leur transfert ex-
trêmement délicat.
Toutefois, M. Millerand a laissé au Minis-
tère de la guerre à Paris divers agents de
liaison dont ie chef de son cabinet civil est
un officier de son état-major particulier.
LA COMMISSION DU BUDGET
Bordeaux, H-décembre.
La Commission du budget est convoquée
pour le mardi 15 décembre.
Les Troupes Marocaines
Paris, tl décembre.
Le sultan du Maroc a adressé aux troupes
marocaines combattant en France une pro-
clamation les félicitant pour le concours
qu’elles apportèrent aux troupes françaises
et alliées pour combattre les ennemis de
l’humanité, de la liberté et de la civilisation.
« Les généraux et les chefs français, dit-il,
conçurent pour vous une telle estime que
vos frères restés ici sont jaloux des lauriers
qui sont réservés aux braves et qua vous
avez cueillis sur les champs de bataille. »
Le sultan exhorte les troupes à persévérer
et il exprime sa pleine confiance dans le
triomphe final-
LES ALLIÉS EN BELGIQUE
Londres, li décembre.
Les journaux d’Amsterdam disent que,
selon un télégramme de la frontière befgo-
hollandaise, les Anglais auraient pris le
village de Staden, à dix milles au Nord-Est
d’Ypres.
LES ALLEMANDS EN BELGIQUE
Amsterdam, U décembre
Le Telegraaf apprend l’arrivée à Anvers
de nombreux soidatsde tout âge et de toutes
les armes.
La censure oblige les journaux à ne pu-
blier que des victoires allemandes.
A la suite du refus des autorités munici-
pales à réparer les routes, les Allemands ont
augmenté la contribution de guerre d’An-
vers de 100,000 francs.
A Malines, les Allemands ont saisi tontes
les machines et ont confisqué 400,000 francs
de saindoux et 1 million et demi de sacs
vides. Ils ont expédié le tout vers une desti-
nation inconnue.
De nombreux jeunes gens passent en Hol-
lande.
Amsterdam, U décembre.
Le Telegraaf reçoit avis de Louvain que les
troupes allemandes de Bruxelles vont rem-
placer les vides existant snr le front occiden-
tal.
7,000 soldats venant du Nord de la France
ont été transférés dans les Flandres.
Agression Turque castre iis Cassai
. Rome, il décembre.
La Nazionale annonce que des soldats turcs
ont violé ie consulat anglais d’Hodeïdah, afin
de s’emparer du consul. Celui-ci s’enfuit et
gagna le consulat italien voisin dont les
Turcs enfoncèrent la porte, blessant les
kavas et emmenant le consul anglais.
On n’a aucune nouvelle précise du consul
italien.
La Nazionale demande au gouvernement
de prendre des mesures énergiques contre
une pareille violation du droit.
Au Parlement Italien
Rome, H décembre.
La Chambre a adopté par 260 voix contre
45 le projet de six douzièmes provisoires
jusqu’au 30 juin 1915 et les autres mesures
1 financières proposées par le gouvernement.
Hutre activité en Alsace
D’après les renseignements recueillis par
la Gazette de Lausanne, les Français auraient
pris l’offensive en Alsace ; ils marchent snr
Altkirch et Mnlhonse.
Du côté de Seppois, ils se sont emparés
des villages de Bisel, Largiizen et Hirtzbach,
ainsi que de Carspach, près d’Altkirch.
Du côté de Pietterhausen, ils ont occupé
les premières tranchées allemandes près du
village de Moos. Leurs pertes sont de deux
tués, dont nn capitaine du génie, deux sol-
dats du génie, deux soldats morts des suites
de leurs blessures, douze blessés, et un lieu-
tenant tait prisonnier.
Yendredi, nouvelle et forte canonnade
depuis 2 heures de l’après-midi jusqu’à
5 heures du soir Un parc d’artillerie alle-
mande, qui se trouve à Mornach, a été si-
gnalé le 3 aux Français.Des pices de 155 m/m,
placées sur les hauteurs de Pietterhausen,
ainsi que des canons de 90 */*, en position
sur la route de Pfetterbausen à Récbésy,
ont commencé ie bombardement de ce parc.
Les Allemands, répondant au feu des Fran-
çais, ont incendié trois maisons à Pfetter-
hausen. Lear tir était défectueux, car ils
n’avaient pas pu repérer l’emplacement des
batteries françaises. Les Français ont fini
par réduire les batteries allemandes au si-
lence.
Verdun Inviolé
Pendant quelques jours, dit l’Etoile de
l’Est, fin août commencement de septembre,
Verdun fat privé de tonte communication
directe avec Paris. La bataille de la Marne fit
rapidement cesser cet état de choses, et de-
puis lors la ligne ferrée Paris-Verdun par
Chatons et Clermont n’a cessé de fonction-
ner librement.
Cela permet non seulement le ravitaille-
ment de la place forte, mais encore le ren-
forcement des moyens de défense qui font
de Verdun nn . camp retranché formidable
qai défie victorieusement depuis le début
de la guerre toutes les attaques de l’en-
nemi.
L’autorité militaire a dû, comme ailleurs
et pour les nécessités de la défense, faire
évacuer les « bouches inutiles ».
Chaque matin, cette population s’éveille
au son du canon. De temps en temps, cette
monotonie est rompue par la visite des fa-
meux taubes qui laissent tomber des bom-
bes quasi-inoffetisives. Elles n’ont produit
Jusqu’à présent que dei dégâts matériels.
Les hôpitaux militaires et temporaires
fonctionnent activement. Le nombre des
blessés qui y sont soignés est moins impor-
tant qu’il ne l’a été durant les deux pre-
miers mois. D’autre part, le moral de la gar-
nison et de toutes les troupes du camp re-
tranché est excellent.
Les forts avancés de ia défense n’ont pas
encore connu les moindres effets des plus
lourds canons allemands que nos troupes
tiennent à distance respectable.
L’HrtiM finglalsi
a bien travaillé
Un renouveau d’activité allemande sur
l’Yser n’a rien qui puisse nous inquiéter,
dit le Times. Tous ceux qui ont eu l’occa-
sion de voir les terrains inondés, à travers
lesquels l’ennemi a fait de récents efforts
pour passer, sont convaincus de l’inefficacité
de ces tentatives pour percer les lignes des
alliés. _ _ „
L’eau a peu de profondeur par endroits, il
est vrai, 6t il y a de petits-tertres boueux,çà
et là, qui permettent de se porter en petit
nombre pour attaquer, mais la principaje
difficulté pour une avance de l’infanterie
réside dans l’existence de fossés et de digues
submergés, dans lesquels les soldats vien-
nent s’effondrer sans espoir.
Pervyse a été cependant choisi par les Al-
lemands comme un endroit propice à l’atta-
que. Par deux fois, dans nne nuit, ils se
sont aventurés dans des incursions qui se
sont tournées pour eux en défaites complè-
tes. L’artillerie anglaise en ces occasions a
rendu de signalés services. Les Allemands
ont peut être eu une certaine supériorité
pour un le moment avec leurs canons de gros
calibre, mais ils en ont si peu que l’on peut
dire avec confiance que leur artillerie n’est
pas comparable à-eelle des alliés.
Les pertes de l’artillerie de campagne an-
glaise ont été sensibles, mais elles étaient
inévitables avec les nouvelles conditions des
combats. Les batteries opposées sont très
près l’une de l’autre et les risques pour les
artilleurs sont ainsi plus grands. Dans cer-
tains endroits les éclaireurs ont été obligés
d’aller se porter très en avant du front et,
au moyen du téléphone, d’indiquer les por-
tées de canon. Ils l’ont fait avec nn calme
absolu. Ua incident tout à tait typique
montre le dévouement de ces hommes.
Un jeune lieutenant était allé se poster
dans une tonr à quelques centaines de mè-
tres d’une tranchée allemande. Il télépho-
nait ses ordres régulièrement depuis une
demi-heure. Tout à coup l’opérateur qui se
trouvait à l’autre bout du fil l’entendait lui
dire sans la moindre émotion : « Voilà les
Allemands qui montent l’escalier de la tour.
Je les entends. J’ai mon revolver. N’attendez
plus aucun ordre de ma part. »
Après cette explication, le lieutenant laissa
tomber le récepteur et on n’eutendit plus
rien de lui.
La Mission de M. de Biilow
Le Messaggero écrit !
» M. de Bülow viendrait, dit-on, à Rome
dans le but d’assurer an moins notre neu-
tralité, et il nous porterait en cadeau le
Trentio, car l’Allemagne a plein pouvoir
sur l’armés et la politique autrichiennes.
r Mais la question du Trentin ne résout
pas ie problème de l'Adriatique. Nous lier
pour ie présent et l’avenir avec l’Allemagne
voudrait dire escompter avec elle les hor-
reurs de cette guerre désastreuse et nous
préparer à la guerre au couteau avec les
Slaves dans l’Adriatique, avec les Franc lis
et les Anglais dans ia Méditerranée. »
[[TM DI SOLDIT «D
Le Times a reçu d’une source dont i’au-
thenticité ne fait pas de doute, une lettre
d’un soldat allemand rentré blessé.
En voici la traduction :
« Le 23 août, j’étais convoqué à Leipzig où
nn nouveau corps d’armée était eu forma-
tion, composé, outre des premier et second
bans de la Landwehr, de nombreux volon- _
taire,J âgés de 17 à 20 ans et quelques volon-
taires du Landsturm âgés de 39 à 45 ans.
» L’entraînement dura six semaines et fut
très dur. Service, escrime à la baïonnette,
pratique du tir, manoeuvre, marche ; pas
une henre de liberté et pas un dimanche de
repos.
» Dans la première semaine d’octobre, des
régiments arrivaient de tous les quartiers :
Altenburg, Halle, Géra, Dessau, Lei-nig et
Riesa, et alors nous pûmes constater que
nous étions forts de deux divisions.
» Gomme la totalité des nôtres ne prove-
nait pas du recrutement de Cbemnitz, le
titre primitif « 2* corps d’armée d’Ersatz ré-
serve n» 19 Ch-mnitz, 2e corps d’armée saxon-
ne G » fut abandonné et la dénomination
« Hulfskorp » corps auxiliaire put prise par
ordre de l’empereur.
» Nous partîmes immédiatement le 12 oc-
tobre.
» Aucun enthousiasme- La population
nous regardait passer en silence, sans dissi-
muler par l’attitude ses sentiments intimes.
Beaucoup d’veux en larmes. Nous étions
aussi silencieux.
» La route qu’on nous fit prendre fut sin-
gulière, probablement dans le but de trom-
per les nombreux espions anglais qui sur-
veillaient tout et tentaient de se renseigner.
Pour cette raison nous allâmes vers l’Ouest,,
non pas par le chemin de fer Cassel-Cologne-
Liège-Ypres, mais par un détour an Sud, Al-
tenburg-Plauen-Hof-Bamberg-Furth Wurz-
burg-Franckfurt-Goblence-Trier-Luxemburg-
Arlon-Grupon-Namnr-Lens.
» Nous fumes dans le train durant quatre
jours et quatre nuits. Ce fut une véritable
torture par suite du manque de sommeil.
» A Gneluwe (Gheluvet), nous sommes en-
trés directement dans la ligne de feu à côté
de nos camarades saxons de Leipzig et de
Chemnitz (19« corps).
» Contre nous, nous avions les canons de
marine anglais — un vrai feu infernal par
son effet efficace. Il fant reconnaître que ce
sont de braves artilleurs. Nous étions bien
cachés dans une grande ferme. La salle à
manger du fermier et da ses domestiques,
avec le couloir d’entrée, contenait toute
notre compagnie.
» Tout à coup, comme un éclair dans un
ciel clair, un projectile de 150 rn/ir. tomba
parmi nous et explosa avec un bruit terri-
ble, tuant 19 hommes et deux officiers pen-
dant que 31 de mes compagnons étaient sé-
nsnse'ment TOéàsés efque 20 autres, légère-
ment atteints, fuyaient en pleine panique
avec le reste de la compagnie, poursuivis
par un feu violant.
B Bientôt, tous les officiers et les sous-offi-
ciers étaient morts, prisonniers ou éva-
nouis.
B Trois heures après, je rejoignis une tren-
taine de nos hommes, c’est tout ce qui res-
tait de notre compagnie d9 150, tous cou-
verts de boue, dans un état lamentable, sans
munitions, à demi-fous.
B Le tonnerre de l’incessante canonnade
dura trois jours et trois nuits.
B Dans le but d’atteindre Ypres, nous dû-
mes traverser plusieurs villages et de jolis
coins du pays où nons avons compté plut
de 800 corps, tons abattus par le feu de Par-
tHleria anglaise. Quel épouvantable tableau T
B On nous réclama pour enterrer les mort*
et nous commencions à le faire, quand on
nons interrompit par l’ordre * EU avant t *
de notre commandant.
B Enfin, le 29 octobre, nons arrivions de-
vant Ypres. Là, dans une lutte qui tut véri-
tablement une bataille d’enfer, omis avons
perdu, de notre régiment, en tués, prison-
niers et manquants, 2,200 hommes. Une poi-
gnée seulement put s’échapper avec diffi-
culté.
B Nons étions presque tons sourds et com-
me fous. J’ai reçu deux balles dans l’épaule
gauche et une troisième dans la hanche
droite. , à ,
B Je suis resté trois semaines a 1 hôpital,
incapable de reposer ni sur le côté droit ni
sur le côté gauche.
B Devant Ypres, nous avons perdu le«
deux tiers de notre division ».
Une dépêche d’Amsterdam relate qu’un
communiqué officiel de la Marine allemande
publié à Berlin reproduit le rapport officiel
ae l’amirauté britannique concernant la
perte des trois croiseurs.
Le communiqué ajoute ce qui suit :
« Nos pertes semblent avoir été grandes.
En ce qui concerne la force de l’ennemi,
dont les pertes, d’après le rapport, sont lé-
gères, les dépêches anglaises ne disent
rien B.
Le Retour à la France
Bordeaux, U décembre.
Le gouvernement a télégraphié aux pré*
fets pour leur faire savoir que dans les dé-
partements où se trouvent des évacués alsa-,
liens-lorrains, il y avait lieu d’organiser à
ceur intention des classes de français. Ou
devra employer surtout la méthode orale.
Le Ministère Portugais
Lisbonne, U décembre.
M. Gontinho, président de la Chambre, a
été chargé de constituer le cabinet.
LA MARCHE DES RUSSES
Petrograd, 11 décembre.
Le Messager ie l'Armée annonce que les
Russes ont abattu, le 8 courant, denx aéro-
planes allemands qui faisaient des recon-
nâiss&ûCâs 0
Les Autrichiens, renforcés par de^ Alle-
mands, ont pris énergiquement l’offsusiv*
au Sud de Cracovie, mais ils furent culbutés
et perdirent cinq batteries, une colonne
d’automobiles blindées et laissèrent sur ia
terraia &s milliers de cadavres.
Le Communiqué Allemand
sur la perte des Croiseurs
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