Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 décembre 1914 11 décembre 1914
Description : 1914/12/11 (A34,N12178). 1914/12/11 (A34,N12178).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172338d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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CONFIANCE !
Dans sa note quotidienne sur la « Si-
tuation militaire » — note synthétique et
brève, précise et prudente toutefois, — le
Ÿémps disait en son numéro du jeudi 10
décembre
« Depuis quelques jours, on parlait de
transports de corps d’armée allemands de
l’ouest à l’est ; c’était peut-être vrai. Alors
le moment ne serait-il pas venu de véri-
fier ce qui reste d’ennemis dans les tran-
chées et en arrière des tranchées qui sont
devant les nôtres ? La supériorité de notre
offensive et les avantages marqués que nos
batteries de 75 et d’artillerie lourde ont
pris, dans presque toutes les circonstan-
ces, sur celles de l’ennemi, nous en donnent
certainement la possibilité sans nous expo-
ser à sacrifier trop de soldats. »
Il faut noter tout d’abord que la publica-
tion de ces lignes a été autorisée par la
censure, ce qui tendrait à faire croire
qu’elles expriment une opinion très vrai-
semblable qui pourrait devenir réalité
bientôt. Et puis, il n’est pas inutile d’ana-
lyser les termes mesurés et concis de cette
note.
11 est bien Vrai que l’on a parlé de trans-
ports de troupes allemandes du front Ouest
au front oriental. Ces nouvelles ont été an-
noncées en toute impartialité par des jour-
naux de pays neutres. D’après eux et d’a-
près informations concordantes, nous avons
nous-même indiqué ces mouvements.
Il est encore rftoins contestable que l’écta-
tante supériorité de notre 75 se trouve dou-
blée aujourd'hui par les résultats constatés
de notre artillerie lourde qui chaque jour
s’accentuent davantage.
Et puis, si les attaques d’infanterié en-
nemie se font moins fréquentes dans le
Nord, ne serait-ce pas précisément que des
départs d’effectifs sérieux se seraient pro-
duits en cette région et que l’on aurait
voulu les dissimuler par des combats d’ar-
tillerie où d’ailleurs nous avons toujours
eu Davantage ?
Même maîtrise de notre artillerie en
Champagne, sur les Hauts de la Meuse et
en Argonne. Tovrs des communiqués • offi-
ciels l’ont constaté, notamment depuis le
28 novembre.
Et c’est précisément parce que ces com-
muniqués sont toujours demeurés réservés
et sincères, c’est parce que leur véracité
n'a jamais pn être mise en doute que cer-
taines nouvelles officielles allemandes qui
les contredisent parfois, surtout depuis
quelques jours, ne font que nous assurer
du succès de nos armes.'
C’est ainsi qu’ayant reçu à. Vermelles un
alout sérieux qu’ils né pouvaient plus dis-
simuler, les Allemands trouvaient cette
explication plutôt inattendue :
« La nuit dernière, Vermelles, qui se
trouve au Sud-Est de Béthune, a été évacué
par nous, selon un plan concerté. Une plus
longue occupation de ce village devant le
feu continu de l’artillerie française aurait
eu pour résultat des pertes inutiles. Avant
de nous retirer, nous avons détruit les mai-
sons qui étaient restées debout. »
Délicieux euphémismes !
Et avant-hier encore ne prétendaient-ils
pas que notre avance annoncée dans la fo-
rêt dé l'Argon ne n’était pas « en concor-
dance avec les faits »? — alors que le com-
muniqué d’hier nous assure que « nous
avons continué de progresser dans‘toute
l’Argonne » !
De pareils maquillages de la vérité aussi
bien que l’àveu de cruautés systématiques
et inutiles, tout cela décèle la déconvenue
d'un ennemi exaspéré. Car si les Allemands
ont réussi, au prix il est vrai de pertes !
énormes, à se dégager un instant de ,
l’étreinte russe et s’ils ont pu reprendre î
l’offensive sur certains points, auprès de 1
Lodz, ce ne peut être qu’après avoir.reçu de 1
leur front occidental des renforts impor- |
tanfs. i
Et c’est pourquoi le Temps a raison. Il 1
semble bien que le moment est venu de ]
« vérifier ce qui reste d’ennemis dans les i
tranchées et en arrière des tranchées qui <
sont devant les nôtres ». 1
Mais le généralissime sait tout cela en- (
core beaucoup mieux que nous. II a voulu (
déjà que notre offensive s’accentuât très net-
tement. Si l’heure lui paraît venue d’ac- 1
eomplir une « vérification » encore' plus j
complète et suivie d’opérations décisives, <
il peut-être sûr de la valeur et de l’enthou-
siasme de ses troupes qu’accompagnent, en 1
cette guerre pour l’indépendance de laPa- j
trie, la sollicitude, la reconnaissance et la
confiance de tout le pays. i
TH. VALLÉE.
La Flotte Alliée imMe la Cèle
Le Ilandehblad, d’Amsterdam, apprend de
3lni3, 9 décembre, que ta flotte alliée a vio-
lemment bombardé la côte beige.
Les navires avaient pris nue position à une
; grande distance de la côte et no pouvaient
être aperçus du rivage.
Le bombardement fut priocioalement di-
rigé sur les avant-postes allemands, proba-
blement dans ie bat‘d’empêcher une avance
dans la direction de Nieuport.
A trois heures de l’après-midi, une esca-
drille dè trois contre-torpilleurs put être
observée de Kadzind, ën reconnaissance
dans la direction d- Zeebrugge,
LES BOMBARDEMENTS
d’Qost-Dunkerke et de Fûmes
Le correspondant du Times écrit, du Nord
de la France, à la date du 9 décembre :
Le bombardement par les Allemands de
Oost-Dnhkerké, un village de ia côte, à quel-
ques kilomètres à l’Ouest de Nieuport, a été
suivi hier par le bombardement de Fûmes.
Oust-Dankerae avait déjà attiré l’attention
de l’artillerie allemande ii y a trois semai-
nes. Cette première fois,cependant, l’attaque
fut molle ; quelques obus seulement tombè-
rent sur le village. La dernière tentative a
pris des proportions plus grandes et causa
de plus grands dommages.
Fûmes, comme Oost-Dankerke avait été
antérieurement bombardée.
Hier matin, à onze heures, quatre obus
allemands tombèrent dans la ville. Ils étaient
dirigés sur la gare du chemin de fer et bien
que le plus proche des canons ennemis fut
à huit kilomètres de là, approximativement*
deux des obus atteignirent leur but.
Ua train de là Croix-Rouge, contenant de
nombreux blessés belges, se trouvait alors à
la station. Un obus tomba à quelques mètres
do_ convoi. Toutes les vitres du train furent
brisées et trois hommes blessés.
t Un soldat qui, après le premier obus,
s’était mis à l’abri sous les voitures, fut tué
par le second. Un autre soldat, qui courait à
travers l’atelier de la gare, fut également
tué.
Le troisième obus a sérieusement endom-
magé le bâtiment.
Le nombre des viclimes de l’attaque du
Taube sur HaZabrouck, lundi dernier, est
plus élevé qu’on ne le supposait tout
d’abord.
Cinq bombes forent jetées. Neuf soldats
anglais et cinq civils furent tués. Vingt-cinq
personnes ont été blessées.
LA SANTÉ DU KAISER
On confirme officiellement que le kaiser
souffre de la fièvre et d’un catarrhe.
Un télégramme de Berlin reçu le 9 au soir
à Amsterdam, dit que l’empereur est tou-
jours malade.
Il est resté couché toute la journée, mais
a pu entendre le rapport du chef de l’état-
major général de l’armée en campagne sur
la situation militaire.
Londres, 10 décembre.
Une dépêche reçue par les journaux et
concernant la santé du kaiser, dit qu’on a
constaté que son état est assez sérieux pour
causer une grande inquiétude en Allema-
gne.
Le Daily Express d’Amsterdam reçoit avis
que Von Hessler, gouverneur de Berlin a
défendu au public de se livrer à des mani-
festations sous les fenêtres du Palais. Le
médecin estime que l’empereur est incapa-
ble de s’occuper des affaires de l’Etat ; il ne
dirige pins les opérations militaires. Si la
maladie durait, il est possible que le kron-
prinz prenne le commandement suprême.
SON ÉCRITURE
Mme F.-eya, dont on connaît les belles études
graphologiques, eut l’occasion, il y a quelques
mois, de lire, au bas d’une photographie de Guil-
laume il, la dédicace que le souverain y avait
inscrite.
On lui demanda de rédiger ses Observations à
ce sujet. Lès voici :
L’écriture de l’empereurd’Allemagne, étu-
diée sur un document récent que je ne puis
publier, révèle, au point de vne graphologi-
ques, les signes d'une mentalité complexe,
tendant à se déséquilibrer fortement.
Les lettres, lourdes et anguleuses, se re-
dressent avec arrogance, comme pour in-
diquer l’absolutisme altier de l’esprit, que
le pouvoir a rendu dominateur et despotique-
L’orgueil le plus intransigeant s’affirme ici
avec nue sorte de naïveté.
Cependant, et malgré que l’ampleur dès
majuscules dénote ie sentiment de la toute-
puissance exalté jusqu’à ia Foi, i’inégaiité
des lettres trahit une inquiétude intérieure
qui se manifeste ainsi qu’une sorte de souf-
france permanente.
Cette faiblesse foncière n’émane-t-elle pas
d’an défaut de coordination dans les idées ?
Plus guidée, en effet, par ses impressions
que par son raisonnement, la pensée, incer-
taine, mobile, agit sans méthode et sans lo-
gique. Les longues réflexions, ie travail pa-
tient déplaisent à sa spontanéité. Impnhire,
désordonnée, elle est dépourvue de mesure
et de finesse.
Les règles de la stratégie militaire, qui exi-
gent une rapide intuitivité jointe à une ob-
servation attentive, ne doivent pas Ini être
familières. D’autre part, si nous étudions de
plus près les facultés du cerveau, nous
sommes snrpris d’y découvrir les indices
d’une compréhension lente, réduite aux plus
étroites limites par la vanité, ennemie de la
lumière.
L’inteliigence, assez confuse en temps or-
dinaire, perd tonte netteté aux heures graves
où une décision s’impose.
Capable d’une hardiesse poussée jusqu’à
là témérité si la victoire le favorise, l’empe-
reur d’Allemugne, émotif, superstitieux, ne
possédera plus de maîtrise sur soi-même
quand i’insnccès l’atteindra.
La ténacité opiniâtre, qui caractérise la
race à laquelle il appartient, est moins ap-
parente dans son écriture que la versalité,
i’extravagance de son esprit.
Sans doute, le désir d’imposer l’admira-
tion lui inspirera-t-ii quelques efforts déses-
pérés pour prendre nne attitude noble à
l’instant de la défaite ? Mais sa volonté in-
cohérente défaillera vite sous l’angoisse des
épreuves. Déjà un certain fléchissement
dans la direction des lignes fait pressentir
L’intervention sonrnoise de la mauvaise for-
tane dans sa destinée. Chaque jour pins
puissante, bientôt visible aux yeux de tous,
elle deviendra la Adèle compagne de ses ar-
mées dès qu’il les eommandera.
Brutale, massive, enveloppée d’un para-
pha tortueux qui descend brusquement, la
signature symbolise bien ia définition de
cette âme dégénérée, presque inconsciente
du mai qu’elle a créé et qui port8 en soi ia
menace des pires catastrophes.
Un avenir dramatique plane déjà sur elle,
prêt à l’étreindre de ses griffes impitoyables.
Les temps sont proches où i'emperear Guil-
laume, vaincu, offrira au monde civilisé lé
triste spectacle de sa déchéance sociale et
morale. Et, dès maintenant, comme il est
surmené, soucieux, désemparé I
LA GUERRE
1S9« JOTJK3V3ÉE!
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 40 décembre, 15 heures.
Hier, la journée a été calme en Bel-
gique, ainsi que dans la région d’Ar-
ras, où l’ennemi n’a tenté aucun retour
offensif.
Plus au Sud, dans la région de Lô
Quesnoy et d’Andechy, nous avons
réalisé des progrès variant de 200 à
600 mètres. Notre gain a été main-
tenu et consolidé.
Dans la région de l’Aisne et en
Champagne, pas de changement. L’ar-
tillerie allemande, sur laquelle nous
avions pris l’avantage les jours précé-
dents, s’est montrée hier plus active,
mais elle A été de nouveau maîtrisée
par notre artillerie lourde ; celle-ci,
aux environs de Reims, a obligé les
Allemands à évacuer plusieurs tran-
chées. L’évacuation a été opérée sous
le feu de notre infanterie.
Dans la région de Perthès, l’ennemi,
par deux contre-attaques, a essayé de
reprendre les tranchées qu’il avait
perdues le 8 décembre.Il a été repous-
sé. Le terrain que nous avons recon-
quis a été solidement organisé. Nous
avons continué à progresser dans
toute l'Argonne ; nous avons enlevé
des tranchées et nous avons repoussé
avec plein succès six contre-attaques.
Nous avons complété et consolidé
le terrain gagné sur l’ennemi.
Sur les Hauts de Meuse, combats
d’artillerie. Malgré une activité plus
grande des batteries ennemies, nous
avons gardé un avantage marqué.
Dans le bois Leprêtre, nous avons
pris de nouvelles tranchées.
Rien à signaler sur le iront jusqu’à
la frontière suisse.
Paris, 23 heures.
La situation générale est sans .mo-
dification.
Hier, nos aviateurs ont lancé de
nouveau avec succès seize bombes sur
la gare et les hangars d’aviation de
Fribourg-en-Brisgau.
Malgré une vive canonnade ils sont
rentrés sans accident.
Official Report of the
French Government
Dec. 1 Oth -3 p. m.
In Beîgium and i n the région of Arras the
situation remained quiet yesterday ; the
eiiemy hàs not attempted an offensive re-
turh.
Further soüth, in the région of Le Ques-
noy and Andechy wé hâve progressed from
200 to 600 yards> our gain has beèn main-
tenéd and Consolidated.
In the Àisnè and in Champagne no
change. The german artillery, which we
dominated the previons days, showed more
activity ; however our heavy guns took a
marked advantage again, our artillery fire
compelled the foe to abandon several tren-
ches in the neighbourhood of Rheins ; the
évacuation was made under our infantry
fire.
In the région of Perthes, the foe, by two
counterattacks, attempted to reoccupy the
trenches lost on the 8!t>, but has been re-
pulsed. We hâve strongly organised the
conquered ground.
Our progress continues in the Argonne ;
we hâve taken several trenches and repulsed
successfully six counterattacks. We Conso-
lidated the ground lost by the foe. On the
Meuse, in spite of greatér activity of the
enemysîs artillery we Kept our snperiority.
In the «Laprêtre» wood we hâve taken
new trenches.
Nothing further to report on the front as
far as Switzerland.
COMMUNIQUÉ ANGLAIS
Londres, 40 décembre.
Voici des détails sur l’expédition indien-
ne, dans le Golfe Persique.
Le 5 décembre, une patrouille a forcé
l'eunemi à traverser le Tigre en face de
Kurnah, en lui infligeant des pertes consi-
dérables ot en s’emparant de 2 canons et de
70 prisonniers.
Le 6 décembre, des renforts provenant de
Bassora ont été attaqués à Masara, sur la
riye gauche du Tigre, en face de Kurnah
et ont été repoussés avec pertes.
Le 7 décembre, les anglo-indiens ont oc-
cupé Masara et se sont emparés de 3 canons
et de 100 prisonniers.
Le 8 décembre, les anglo-indiens ont tra-
versé ie Tigre et ont occupé les positions
an Nord de Kurnah.
Le 9 décembre, le commandant de Kur-
nah, ancien gouverneur de Bassora, a ca-
pitulé sans conditions, avec toutes ses
forces.
Au cours de toutes ces opérations, nous
ayons perdu 1 officier biane tué, 3 blancs
blessés, 40 Indiens tués et 120 autres bles-
sés.
Nous sommes maintenant maîtres de
tout le pays s’étendant entre le confluent et
le Tigre, et entre l’Euphrate et la mer,
c’est-à-dire la partie la plus riche du delta.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 40 décembre.
Les.combats dans la région de Miava, le
8 décembre, ont revêtu un caractère moins
violent.
Le 7 décembre, des colonnes compactes
allemandes ont prononcé nne violente atta-
que contre le front d’Hoff-Glovno, mais ont
été partout repoussées avec des pertes
énormes.
Petrograd, 40 décembre,
s Aucun changement saillant. Les tenta-
tives partielles de l’ennemi pour passer à
l’offensive dans les régions de Giechanow,
Prasznysz etPetrokoff et les autres dis-
tricts ont amené des engagements défavo-
rables aux Allemands.
Dans la région des cols de Vyczkous et
Deskid, les 'Russes ont attaqué le 8 la po-
sition fortifiée des Autrichiens et capturé
quatre canons, de nombreux chariots et
trois cents prisonniers.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
[Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 9 décembre.
A l’Est de Reims, nne ferme, bien qn’ar-
borant le drapeau de la Croix-Rouge, a été
bombardée et incendiée par nos troupes car
nou3 avions acquis l’assurance, sans aucun
doute, au moyen de photographies prises
par nos aviateurs, que derrière ia ferme
était cachée une batterie française.
Les attaques françaises dans la région de
Souain et snr les villages de Varennes et du
Vauquois, dans la partie orientale de la forêt
de l'Argonne, ont été repoussées avec de3
pertes lourdes pour l’ennemi.
Dans la forêt de l’Argonne, da terrain a
été gagné sur plusieurs points.
Dans ces affaires, nous fîmes de nombreux
prisonniers.
Les Français ont éprouvé de lourdes pertes
dans les batailles au Nord de Nancy rappor-
tées hier. Nos pertes sont comparativement
légères.
Pas de nouvelles de la Prusse orientale.
Dans la Pologne du Nord, nos troupes
sont en contact avec les Russes qui occu-
pent une position fortement fortifiée à l’Est
de Mroga.
Le combat pour Lowicz continue.
Dans la Pologne du Sud, les troupes aus-
tro hongroises qui combattent côte à côte
avec nos troupes, ont renouvelé les atta-
ques avec succès.
Révision d’un Procès Militaire
Paris, 10 décembre.
Le Conseil de révision dn gouvernement
militaire de Paris a cassé pour vice de forme
le jugement du Conseil de • guerre qui con-
damna neuf majors et pharmaciens aile-:
manda à des peines de six mois à deux, ans
de prison pour pillage à Lizy-sur Onrcq.
Il a renvoyé l’affaire devant nn deuxième
Conseil de guerre.
LE RETOUR DES DIPLOMATES k PARIS
Paris, 10 décembre..
Plusieurs membres du corps diplomatique
sont rentrés à Paris avec le personnel des
chancelleries. M. Isvolsky et ie baron Guil-
laume arriveront ce matin. Sir Francis Berie
arrivera cette semaine.
-A.TX ■V^A.Tia^jNT
Rome, 10 décembre.
Le pape a agréé la nomination de M.
Henri Howard, comme ministre plénipoten-
tiaire d’Angleterre auprès àu Saint-Siège
Les Sympathies Américaines
Paris, 10 décembre.
A la séance de l’Académie, le secrétaire
perpétuel, M. Lamy a communiqué la lettre
du secrétaire de l’Académie américaine et
déclarant que ie peuple américain est de
coeur et d'âme avec la nation française.
LE TSAR A TIFLIS
Tiffis, 10 décembre.
Le tsar est arrivé dans cette ville.
Le gouverneur, en le saluant, a déclaré
que le peuple et la noblesse de Géorgie se
sacrifieront joyeusement pour l’honneur, là
gloire, la puissance da monarque et de la
grande Patrie.
Le tsar a remercié.
Tiflis, 10 décembre.
Le tsar, visitant la viile, a reçu les repré-
sentants des habitants de tons les cultes qui
l’assurèrent de leur profond et entier dé-
vouement et de leur loyalisme.
Il se rendit aux hôpitaux et décora les
biessés qui furent particulièrement braves.
Une fouie énorme l'acclama.
LE BILAN
de la Victoire des Serbes
Nisch, 10 décembre.
An cours des batailles du 3 au 7 décem-
bre, où les Serbes ont repris Valjevo et Po-
jeda, ils ont capturé exactement :
i2i officiers ;
2li 14 soldats;
68 canons ;
42 mitrailleuses ;
8 obusiers ;
10 000 fusils ;
59 caissons ;
1,315 voitures ;
10 voilures sanitaires ;
4 ambulances ;
2 caisses de trésorerie :
327 chevaux.
Nisch, 10 décembre.
La présence dn roi snr le front et le nouveau
cabinet donnèrent un nouvel élan aux Ser-
bes enthousiasmes et ardents pour l’offen-
sive.
Le prince héritier a conféré l’ordre de
j aigle blanc an lieutenant de vaisseau Picot,
ingénieur à Cattaro, de la mission française
poar les services qu’il a rendus à l’artil-
lerie.
LE DÉSASTRE NAVAL
ALLEMAND
Londres, io décembre.
La grande victoire navale accentue à nou-
veau la supériorité de la flotte anglaise. Elle
permet la sauvegarde du commerce des al-
ités et .témoigne d’une façon éclatante de
I efficacité da tir des Anglais, car le Schar-
horst tenait le record da tir de la marine al-
lemande.
Actuellement, en dehors de la Mer dn
Nord, se trouvent les croiseurs Karlsruhe,
Dresden, Nurnberq et Bremen ; les paquebots
armés en croiseurs Prinz-Eittl-Freidrick et
Kronprinz-Wilhelm.
Echange de Télégrammes
Bordeaux, 10 décembre.
M. Augagnenr, ministre de la marine, a
télégraphié à M. Churchill, lord de l’Ami-
rauté, les félicitations enthousiastes de la
marine française, pour l’éclatante victoire et
la bravoure de la flotte britannique.
Paris, 10 décembre.
Le ministre de la marine britannique a
télégraphié à M. Augagnenr ses remercie-
ments pour les félicitations de la flotte
française, à l’occasion de la victoire navale
anglaise.
Le (( Nürierg »
est coulé à son tour
Londres, 10 décembre. (Officiel).
Le croisenr allemand Nürnbery a ôté coulé.
La poursuite du croiseur Dresden conti-
nue.
Le Nürnberg appartenait à la classe des
croiseurs protégés. II a été lancé en 1906.
Son tonnage était de 3,396 tonnes. Sa lon-
gueur, de 120 mètres ; sa vitesse, de 23
noeuds. Son armement se composait de 10
canons de 100 ro/m.et8 de 125 m/m. Son
équipage était de 295 hommes.
Il ne reste pins de l’escadre allemande dn
Pacifique que le Dresden.
Le Dresden, bâtiment frère de l’Emden,
récemment coulé dans l’océan Indien, a été
lancé en 1907. C'est un croiseur protégé de
3,592 tonnes. Sa longueur est de 128 mè-
tres ; sa vitesse, de 24 noeuds ; son arme-
ment se compose de 10 canons de 100 mim.
et 8 canons de 125 m/m. Son équipage est
de 348 hommes.
La Disgrâce ds M. de Moliks
Rome, 10 décembre.
Le Temps dit que M. de Moitke est définiti-
vement éloigné de toute fonction officielle.
Sa dngrâce est complète.
La SWisiï en Afrique eî en Asie
Londres, 10 décembre.
On mande d’Alexandrie que l’attitude des
tribus des environs d’Aden est satisfaisante.
La plupart des tribus du Yémen et d’Adir
restent hostiles aux Titres.
Les indigènes da Soudan observent le
loyalisme et- l’armée turqae destinée à en-
vahir l’Egypte a été de beaucoup diminuée
dans le but d’empêcher l’avance russe.
La Flotte Anglaise à Moka
Londres, 10 décembre.
Suivant nne correspondance privée la
flotte anglaise aurait pris Moka.
L’Insurrection de la Colonie
du Sud-Afrique
Le Gap, io décembre.
Le général Botha a déclaré que la révolte
était presque terminée ? Les principanx me-
neurs sont tués on capturés ; une petite
baDde éparse reste.
« Ii faut, a-t-il dit, leur infliger une puni-
tion juste en évitant toutefois une politique
de représailles. La tâche prochaine sera
d’aller à la rencontre de Marita et de Kemp
qui s’étant échappés en territoire allemand
nous menacent d’une invasion. »
APRÈS L'ÉVACUATION DE LODZ
Petrograd, ie décembre.
Après l’évacuation de Lodz, les vivres
manquant complètement, la population
s’est réfugiée partiellement à Varsovie.
Les Allemands ont détruit les moulins,
craitma" 4 qu'ils servent de signaux-
MS NUS
du 27 Novembre au 5 Décambri
Paris, 10 décembre.
Une note officielle expose les principaux
faits de guerre du 27 novembre au 5 dé-
cembre.
Bien que cette période ne soit pas mar-
quée par de grandes opérations, elle a per-
mis néanmoins de constater partout l’ascen-
dant de notre artillerie et de notre infan-
terie.
Notre artillerie, sans souffrir beaucoup,
a fait taire sur de nombreux points les batte-
ries ennemies, en démolissant plusieurs.
Elle a progressé partout et n’a jamais re-
calé.
De la mer à l’Oise, le 1er décembre, l’artil-
lerie lourde a endommagé à BiXschoote et à
Maraken des batteries allemandes. Nous
avons détruit à Wylendreft une section de
mitraillenses, le 4 décembre.
Notre grosse artillerie a imposé silence à
l’artillerie lourde allemande, qu’elle détrui-
sit le 28 novembre dans la région da
Knodke.
Le 2 décembre, à Bixchoote, elle détruisit
des passerelles et des approvisionnements
appartenant à l’ennemi.
Le 27 novembre, nous avons bombardé
près de Lens des trains de ravitaillement.
Le 5 décembre, nous avons démoli les tra-
vaux de l’ennemi dans la région de Boolin-
court.
Voici les principales attaqnes repoussées
par notre infanterie .
Le 27 novembre, Pascbendaeie ; le 30 no-
vembre, Bixchoote ; le 3 décembre, Paschen-
daele ; le 5 décembre, Wydendr»rt ; le 29 no-
vembre, Brodseine, à l'Est d'Ypres. Nous
avons progressé dans tout le secteur Nord de
6 à 800 mètres.
Les opérations, an cours desquelles nous
nous sommes emparés de ia maison do
Passeur, constituent un brillant et pénible
fait d’armes. Il s’agissait de déblayer les Alle-
mands de la rive da l’Yser, où ils étaient ins-
tallés sur 1,800 mètres.
Le canal est borde là par un marais in-
franchissable ; l’attaque n’était possible
qu’en longeant la berge sur un iront très
étroit ; en outre, la rive droite dominait la
rive gauche sous un feu de mitrailleuses.
Cent volontaires des bataillons d’Afrique
ont combattu dans l’eau jusqu’à mi-jambe
et sons une pluie intense. Les Allemands se
montrèrent extrêmement courageux. Nous
avons dû tuer un officier et quinze hommes
refusant de se rendre.
L attaque da parc et du château de Ver-
melies a été également remarquable ; le 1«*
décembre au matin, les Allemands, assaillis
de toutes parts par deux pelotons de spahis
et trois compagnies d'infanterie, se sont en-
fuis en essayant vainement de se retrancher
dans les bâtiments dn château.
Les jours suivants, nous avons repoussé
toutes les comre-attaques.
L’attaque de Fay, ie 28 novembre, a égale-
ment été remarquable.
De l’Oise à l’Argonne, notre artillerie g
dispersé des colonnes d’infanterie an Nord
du fort Condé et a obtenu des résultats ap-
préciables en Champagne. Une batterie de 73
a démoli, le 27 novembre, à l’Ouest de Presles,
une pièce allemande de 1ÔS. tandis que no-
tre artillerie lourde éteignait le feu de l’en-
nemi dans la région de Bouge-Maison.
L’activité de notre artillerie dans cette par-
tie du front réduisit nos pertes quotidiennes
à nne moyenne de cent à deux cents.
Nous avons détruit, le 28 novembre, six
mitrailleuses et nne batterie de 21. Nous
avons éteint le fen de l’ennemi le 29 et ls
30. Nons avons détruit, le 1er décembre, une
batterie de 88 sur ie plateau de Craonne et
nous avons fait exploser, ie 2 et ie 3, plu-
sieurs dépôts de munitions. Noos avons ré-
duit au silence, les 4 et 5, les canons bom-
bardant Reims ; nous avons bombardé egale-
ment des trains. Les répliques de l'artillerie
allemande ont été généralement assez mol-
les, leurs seuls succès ont consisté en deux
ou trois bombardements de Reims.
Dans le secteur de l’Argonne aux Hauts-
de-Meuse, l’ennemi a montré le maximum
d’activité, fia dirigé quinze attaques, notam-
ment au Nord du Four-de-Parîs, sur Fontai-
ne-Madame et dans le bois de Grurie.
Nous les avons toutes repoussée* avec uns
extrême vigueur.
Nous avons attaqué et progressé quotidien-
nement dans tout ce secteur.
Nous avons enlevé, le 4 décembre, près de
Saint-Hubert, plusieurs tranchées.
Le prétendn succès des Allemands dans le
bois de Grurie, le Ier décembre, consiste dans
l’explosion d’une tranchée française minée
où une compagnie a été presque anéantie ;
mais les compagnies voisines ont résisté
dans les tranchées, grâce à de farieux corps
à corps et ont rétabli la ligne dans nne tran-
chée nouvelle à 26 mètres en arrière de U
tranchée détruite.
Sur les Hauts-de-Meuse,d’épais brouillards
et des pluies ont arrêté plusieurs jours les
opérations,
Du 3 au 5 décembre, notre artillerie a dé-
truit une section de mitrailleuses, bombardé
des trains et réduit au silence une batterie
de 21.
Nons avons toujours repoussé les rares
attaques de l’infanterie ; nous avons pro-
gressé de 150 à 325 mètres.
Dans la région de Saint-Mihiel, de Va-
rennes et de Vauquois, nous avons pro-
gressé.
Snr la rive gauche de ia Moselle, dans le
bois Leprêtre, notre offensive nons a permis
de conqaérir des positions importantes.
Dans les Vosges et en Haute-Alsace, en
outre de la prise d’Asp-Haui déjà signalée,
nous avons pris le 2, an Sud du col du Bon-
homme, la crête de la Tète-de-Faux ou l’en-
nemi avait an observatoire.
Notre artillerie dominant la haute vallée
de la Meurthe, nos chasseurs ont enlevé la
crête en deux heures, animés d’un entrais
magnifique et chantant la Marseillaise, mais
subissant des pertes sensibles.
Nons avons progressé sur la côte Gri-
mante, et nous avons repoussé toutes 1er
contre-attaques an nord-ouest de Senoces.
L’ardeur de nos trompes dans les Vosges a
été admirable.
La note termine en signalant quelques ac-
tes de bravoure, notamment le suivant:
Deux sapeurs télégraphistes, Antoine Car-
ies et Louis Demoizet, ont rétabli le 28 no-
vembre, sous un bombardement violent,
les fils téléphoniques coupés entre ie moulin
de Zuydschoote et i’éciuse d’Hetsas. Iis «&(
iété cités à l’ordre du jour.
———— p b crie ..•-" . 5 Centimes VmM1 H JMewiihrç (§f|
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CONFIANCE !
Dans sa note quotidienne sur la « Si-
tuation militaire » — note synthétique et
brève, précise et prudente toutefois, — le
Ÿémps disait en son numéro du jeudi 10
décembre
« Depuis quelques jours, on parlait de
transports de corps d’armée allemands de
l’ouest à l’est ; c’était peut-être vrai. Alors
le moment ne serait-il pas venu de véri-
fier ce qui reste d’ennemis dans les tran-
chées et en arrière des tranchées qui sont
devant les nôtres ? La supériorité de notre
offensive et les avantages marqués que nos
batteries de 75 et d’artillerie lourde ont
pris, dans presque toutes les circonstan-
ces, sur celles de l’ennemi, nous en donnent
certainement la possibilité sans nous expo-
ser à sacrifier trop de soldats. »
Il faut noter tout d’abord que la publica-
tion de ces lignes a été autorisée par la
censure, ce qui tendrait à faire croire
qu’elles expriment une opinion très vrai-
semblable qui pourrait devenir réalité
bientôt. Et puis, il n’est pas inutile d’ana-
lyser les termes mesurés et concis de cette
note.
11 est bien Vrai que l’on a parlé de trans-
ports de troupes allemandes du front Ouest
au front oriental. Ces nouvelles ont été an-
noncées en toute impartialité par des jour-
naux de pays neutres. D’après eux et d’a-
près informations concordantes, nous avons
nous-même indiqué ces mouvements.
Il est encore rftoins contestable que l’écta-
tante supériorité de notre 75 se trouve dou-
blée aujourd'hui par les résultats constatés
de notre artillerie lourde qui chaque jour
s’accentuent davantage.
Et puis, si les attaques d’infanterié en-
nemie se font moins fréquentes dans le
Nord, ne serait-ce pas précisément que des
départs d’effectifs sérieux se seraient pro-
duits en cette région et que l’on aurait
voulu les dissimuler par des combats d’ar-
tillerie où d’ailleurs nous avons toujours
eu Davantage ?
Même maîtrise de notre artillerie en
Champagne, sur les Hauts de la Meuse et
en Argonne. Tovrs des communiqués • offi-
ciels l’ont constaté, notamment depuis le
28 novembre.
Et c’est précisément parce que ces com-
muniqués sont toujours demeurés réservés
et sincères, c’est parce que leur véracité
n'a jamais pn être mise en doute que cer-
taines nouvelles officielles allemandes qui
les contredisent parfois, surtout depuis
quelques jours, ne font que nous assurer
du succès de nos armes.'
C’est ainsi qu’ayant reçu à. Vermelles un
alout sérieux qu’ils né pouvaient plus dis-
simuler, les Allemands trouvaient cette
explication plutôt inattendue :
« La nuit dernière, Vermelles, qui se
trouve au Sud-Est de Béthune, a été évacué
par nous, selon un plan concerté. Une plus
longue occupation de ce village devant le
feu continu de l’artillerie française aurait
eu pour résultat des pertes inutiles. Avant
de nous retirer, nous avons détruit les mai-
sons qui étaient restées debout. »
Délicieux euphémismes !
Et avant-hier encore ne prétendaient-ils
pas que notre avance annoncée dans la fo-
rêt dé l'Argon ne n’était pas « en concor-
dance avec les faits »? — alors que le com-
muniqué d’hier nous assure que « nous
avons continué de progresser dans‘toute
l’Argonne » !
De pareils maquillages de la vérité aussi
bien que l’àveu de cruautés systématiques
et inutiles, tout cela décèle la déconvenue
d'un ennemi exaspéré. Car si les Allemands
ont réussi, au prix il est vrai de pertes !
énormes, à se dégager un instant de ,
l’étreinte russe et s’ils ont pu reprendre î
l’offensive sur certains points, auprès de 1
Lodz, ce ne peut être qu’après avoir.reçu de 1
leur front occidental des renforts impor- |
tanfs. i
Et c’est pourquoi le Temps a raison. Il 1
semble bien que le moment est venu de ]
« vérifier ce qui reste d’ennemis dans les i
tranchées et en arrière des tranchées qui <
sont devant les nôtres ». 1
Mais le généralissime sait tout cela en- (
core beaucoup mieux que nous. II a voulu (
déjà que notre offensive s’accentuât très net-
tement. Si l’heure lui paraît venue d’ac- 1
eomplir une « vérification » encore' plus j
complète et suivie d’opérations décisives, <
il peut-être sûr de la valeur et de l’enthou-
siasme de ses troupes qu’accompagnent, en 1
cette guerre pour l’indépendance de laPa- j
trie, la sollicitude, la reconnaissance et la
confiance de tout le pays. i
TH. VALLÉE.
La Flotte Alliée imMe la Cèle
Le Ilandehblad, d’Amsterdam, apprend de
3lni3, 9 décembre, que ta flotte alliée a vio-
lemment bombardé la côte beige.
Les navires avaient pris nue position à une
; grande distance de la côte et no pouvaient
être aperçus du rivage.
Le bombardement fut priocioalement di-
rigé sur les avant-postes allemands, proba-
blement dans ie bat‘d’empêcher une avance
dans la direction de Nieuport.
A trois heures de l’après-midi, une esca-
drille dè trois contre-torpilleurs put être
observée de Kadzind, ën reconnaissance
dans la direction d- Zeebrugge,
LES BOMBARDEMENTS
d’Qost-Dunkerke et de Fûmes
Le correspondant du Times écrit, du Nord
de la France, à la date du 9 décembre :
Le bombardement par les Allemands de
Oost-Dnhkerké, un village de ia côte, à quel-
ques kilomètres à l’Ouest de Nieuport, a été
suivi hier par le bombardement de Fûmes.
Oust-Dankerae avait déjà attiré l’attention
de l’artillerie allemande ii y a trois semai-
nes. Cette première fois,cependant, l’attaque
fut molle ; quelques obus seulement tombè-
rent sur le village. La dernière tentative a
pris des proportions plus grandes et causa
de plus grands dommages.
Fûmes, comme Oost-Dankerke avait été
antérieurement bombardée.
Hier matin, à onze heures, quatre obus
allemands tombèrent dans la ville. Ils étaient
dirigés sur la gare du chemin de fer et bien
que le plus proche des canons ennemis fut
à huit kilomètres de là, approximativement*
deux des obus atteignirent leur but.
Ua train de là Croix-Rouge, contenant de
nombreux blessés belges, se trouvait alors à
la station. Un obus tomba à quelques mètres
do_ convoi. Toutes les vitres du train furent
brisées et trois hommes blessés.
t Un soldat qui, après le premier obus,
s’était mis à l’abri sous les voitures, fut tué
par le second. Un autre soldat, qui courait à
travers l’atelier de la gare, fut également
tué.
Le troisième obus a sérieusement endom-
magé le bâtiment.
Le nombre des viclimes de l’attaque du
Taube sur HaZabrouck, lundi dernier, est
plus élevé qu’on ne le supposait tout
d’abord.
Cinq bombes forent jetées. Neuf soldats
anglais et cinq civils furent tués. Vingt-cinq
personnes ont été blessées.
LA SANTÉ DU KAISER
On confirme officiellement que le kaiser
souffre de la fièvre et d’un catarrhe.
Un télégramme de Berlin reçu le 9 au soir
à Amsterdam, dit que l’empereur est tou-
jours malade.
Il est resté couché toute la journée, mais
a pu entendre le rapport du chef de l’état-
major général de l’armée en campagne sur
la situation militaire.
Londres, 10 décembre.
Une dépêche reçue par les journaux et
concernant la santé du kaiser, dit qu’on a
constaté que son état est assez sérieux pour
causer une grande inquiétude en Allema-
gne.
Le Daily Express d’Amsterdam reçoit avis
que Von Hessler, gouverneur de Berlin a
défendu au public de se livrer à des mani-
festations sous les fenêtres du Palais. Le
médecin estime que l’empereur est incapa-
ble de s’occuper des affaires de l’Etat ; il ne
dirige pins les opérations militaires. Si la
maladie durait, il est possible que le kron-
prinz prenne le commandement suprême.
SON ÉCRITURE
Mme F.-eya, dont on connaît les belles études
graphologiques, eut l’occasion, il y a quelques
mois, de lire, au bas d’une photographie de Guil-
laume il, la dédicace que le souverain y avait
inscrite.
On lui demanda de rédiger ses Observations à
ce sujet. Lès voici :
L’écriture de l’empereurd’Allemagne, étu-
diée sur un document récent que je ne puis
publier, révèle, au point de vne graphologi-
ques, les signes d'une mentalité complexe,
tendant à se déséquilibrer fortement.
Les lettres, lourdes et anguleuses, se re-
dressent avec arrogance, comme pour in-
diquer l’absolutisme altier de l’esprit, que
le pouvoir a rendu dominateur et despotique-
L’orgueil le plus intransigeant s’affirme ici
avec nue sorte de naïveté.
Cependant, et malgré que l’ampleur dès
majuscules dénote ie sentiment de la toute-
puissance exalté jusqu’à ia Foi, i’inégaiité
des lettres trahit une inquiétude intérieure
qui se manifeste ainsi qu’une sorte de souf-
france permanente.
Cette faiblesse foncière n’émane-t-elle pas
d’an défaut de coordination dans les idées ?
Plus guidée, en effet, par ses impressions
que par son raisonnement, la pensée, incer-
taine, mobile, agit sans méthode et sans lo-
gique. Les longues réflexions, ie travail pa-
tient déplaisent à sa spontanéité. Impnhire,
désordonnée, elle est dépourvue de mesure
et de finesse.
Les règles de la stratégie militaire, qui exi-
gent une rapide intuitivité jointe à une ob-
servation attentive, ne doivent pas Ini être
familières. D’autre part, si nous étudions de
plus près les facultés du cerveau, nous
sommes snrpris d’y découvrir les indices
d’une compréhension lente, réduite aux plus
étroites limites par la vanité, ennemie de la
lumière.
L’inteliigence, assez confuse en temps or-
dinaire, perd tonte netteté aux heures graves
où une décision s’impose.
Capable d’une hardiesse poussée jusqu’à
là témérité si la victoire le favorise, l’empe-
reur d’Allemugne, émotif, superstitieux, ne
possédera plus de maîtrise sur soi-même
quand i’insnccès l’atteindra.
La ténacité opiniâtre, qui caractérise la
race à laquelle il appartient, est moins ap-
parente dans son écriture que la versalité,
i’extravagance de son esprit.
Sans doute, le désir d’imposer l’admira-
tion lui inspirera-t-ii quelques efforts déses-
pérés pour prendre nne attitude noble à
l’instant de la défaite ? Mais sa volonté in-
cohérente défaillera vite sous l’angoisse des
épreuves. Déjà un certain fléchissement
dans la direction des lignes fait pressentir
L’intervention sonrnoise de la mauvaise for-
tane dans sa destinée. Chaque jour pins
puissante, bientôt visible aux yeux de tous,
elle deviendra la Adèle compagne de ses ar-
mées dès qu’il les eommandera.
Brutale, massive, enveloppée d’un para-
pha tortueux qui descend brusquement, la
signature symbolise bien ia définition de
cette âme dégénérée, presque inconsciente
du mai qu’elle a créé et qui port8 en soi ia
menace des pires catastrophes.
Un avenir dramatique plane déjà sur elle,
prêt à l’étreindre de ses griffes impitoyables.
Les temps sont proches où i'emperear Guil-
laume, vaincu, offrira au monde civilisé lé
triste spectacle de sa déchéance sociale et
morale. Et, dès maintenant, comme il est
surmené, soucieux, désemparé I
LA GUERRE
1S9« JOTJK3V3ÉE!
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 40 décembre, 15 heures.
Hier, la journée a été calme en Bel-
gique, ainsi que dans la région d’Ar-
ras, où l’ennemi n’a tenté aucun retour
offensif.
Plus au Sud, dans la région de Lô
Quesnoy et d’Andechy, nous avons
réalisé des progrès variant de 200 à
600 mètres. Notre gain a été main-
tenu et consolidé.
Dans la région de l’Aisne et en
Champagne, pas de changement. L’ar-
tillerie allemande, sur laquelle nous
avions pris l’avantage les jours précé-
dents, s’est montrée hier plus active,
mais elle A été de nouveau maîtrisée
par notre artillerie lourde ; celle-ci,
aux environs de Reims, a obligé les
Allemands à évacuer plusieurs tran-
chées. L’évacuation a été opérée sous
le feu de notre infanterie.
Dans la région de Perthès, l’ennemi,
par deux contre-attaques, a essayé de
reprendre les tranchées qu’il avait
perdues le 8 décembre.Il a été repous-
sé. Le terrain que nous avons recon-
quis a été solidement organisé. Nous
avons continué à progresser dans
toute l'Argonne ; nous avons enlevé
des tranchées et nous avons repoussé
avec plein succès six contre-attaques.
Nous avons complété et consolidé
le terrain gagné sur l’ennemi.
Sur les Hauts de Meuse, combats
d’artillerie. Malgré une activité plus
grande des batteries ennemies, nous
avons gardé un avantage marqué.
Dans le bois Leprêtre, nous avons
pris de nouvelles tranchées.
Rien à signaler sur le iront jusqu’à
la frontière suisse.
Paris, 23 heures.
La situation générale est sans .mo-
dification.
Hier, nos aviateurs ont lancé de
nouveau avec succès seize bombes sur
la gare et les hangars d’aviation de
Fribourg-en-Brisgau.
Malgré une vive canonnade ils sont
rentrés sans accident.
Official Report of the
French Government
Dec. 1 Oth -3 p. m.
In Beîgium and i n the région of Arras the
situation remained quiet yesterday ; the
eiiemy hàs not attempted an offensive re-
turh.
Further soüth, in the région of Le Ques-
noy and Andechy wé hâve progressed from
200 to 600 yards> our gain has beèn main-
tenéd and Consolidated.
In the Àisnè and in Champagne no
change. The german artillery, which we
dominated the previons days, showed more
activity ; however our heavy guns took a
marked advantage again, our artillery fire
compelled the foe to abandon several tren-
ches in the neighbourhood of Rheins ; the
évacuation was made under our infantry
fire.
In the région of Perthes, the foe, by two
counterattacks, attempted to reoccupy the
trenches lost on the 8!t>, but has been re-
pulsed. We hâve strongly organised the
conquered ground.
Our progress continues in the Argonne ;
we hâve taken several trenches and repulsed
successfully six counterattacks. We Conso-
lidated the ground lost by the foe. On the
Meuse, in spite of greatér activity of the
enemysîs artillery we Kept our snperiority.
In the «Laprêtre» wood we hâve taken
new trenches.
Nothing further to report on the front as
far as Switzerland.
COMMUNIQUÉ ANGLAIS
Londres, 40 décembre.
Voici des détails sur l’expédition indien-
ne, dans le Golfe Persique.
Le 5 décembre, une patrouille a forcé
l'eunemi à traverser le Tigre en face de
Kurnah, en lui infligeant des pertes consi-
dérables ot en s’emparant de 2 canons et de
70 prisonniers.
Le 6 décembre, des renforts provenant de
Bassora ont été attaqués à Masara, sur la
riye gauche du Tigre, en face de Kurnah
et ont été repoussés avec pertes.
Le 7 décembre, les anglo-indiens ont oc-
cupé Masara et se sont emparés de 3 canons
et de 100 prisonniers.
Le 8 décembre, les anglo-indiens ont tra-
versé ie Tigre et ont occupé les positions
an Nord de Kurnah.
Le 9 décembre, le commandant de Kur-
nah, ancien gouverneur de Bassora, a ca-
pitulé sans conditions, avec toutes ses
forces.
Au cours de toutes ces opérations, nous
ayons perdu 1 officier biane tué, 3 blancs
blessés, 40 Indiens tués et 120 autres bles-
sés.
Nous sommes maintenant maîtres de
tout le pays s’étendant entre le confluent et
le Tigre, et entre l’Euphrate et la mer,
c’est-à-dire la partie la plus riche du delta.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 40 décembre.
Les.combats dans la région de Miava, le
8 décembre, ont revêtu un caractère moins
violent.
Le 7 décembre, des colonnes compactes
allemandes ont prononcé nne violente atta-
que contre le front d’Hoff-Glovno, mais ont
été partout repoussées avec des pertes
énormes.
Petrograd, 40 décembre,
s Aucun changement saillant. Les tenta-
tives partielles de l’ennemi pour passer à
l’offensive dans les régions de Giechanow,
Prasznysz etPetrokoff et les autres dis-
tricts ont amené des engagements défavo-
rables aux Allemands.
Dans la région des cols de Vyczkous et
Deskid, les 'Russes ont attaqué le 8 la po-
sition fortifiée des Autrichiens et capturé
quatre canons, de nombreux chariots et
trois cents prisonniers.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
[Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 9 décembre.
A l’Est de Reims, nne ferme, bien qn’ar-
borant le drapeau de la Croix-Rouge, a été
bombardée et incendiée par nos troupes car
nou3 avions acquis l’assurance, sans aucun
doute, au moyen de photographies prises
par nos aviateurs, que derrière ia ferme
était cachée une batterie française.
Les attaques françaises dans la région de
Souain et snr les villages de Varennes et du
Vauquois, dans la partie orientale de la forêt
de l'Argonne, ont été repoussées avec de3
pertes lourdes pour l’ennemi.
Dans la forêt de l’Argonne, da terrain a
été gagné sur plusieurs points.
Dans ces affaires, nous fîmes de nombreux
prisonniers.
Les Français ont éprouvé de lourdes pertes
dans les batailles au Nord de Nancy rappor-
tées hier. Nos pertes sont comparativement
légères.
Pas de nouvelles de la Prusse orientale.
Dans la Pologne du Nord, nos troupes
sont en contact avec les Russes qui occu-
pent une position fortement fortifiée à l’Est
de Mroga.
Le combat pour Lowicz continue.
Dans la Pologne du Sud, les troupes aus-
tro hongroises qui combattent côte à côte
avec nos troupes, ont renouvelé les atta-
ques avec succès.
Révision d’un Procès Militaire
Paris, 10 décembre.
Le Conseil de révision dn gouvernement
militaire de Paris a cassé pour vice de forme
le jugement du Conseil de • guerre qui con-
damna neuf majors et pharmaciens aile-:
manda à des peines de six mois à deux, ans
de prison pour pillage à Lizy-sur Onrcq.
Il a renvoyé l’affaire devant nn deuxième
Conseil de guerre.
LE RETOUR DES DIPLOMATES k PARIS
Paris, 10 décembre..
Plusieurs membres du corps diplomatique
sont rentrés à Paris avec le personnel des
chancelleries. M. Isvolsky et ie baron Guil-
laume arriveront ce matin. Sir Francis Berie
arrivera cette semaine.
-A.TX ■V^A.Tia^jNT
Rome, 10 décembre.
Le pape a agréé la nomination de M.
Henri Howard, comme ministre plénipoten-
tiaire d’Angleterre auprès àu Saint-Siège
Les Sympathies Américaines
Paris, 10 décembre.
A la séance de l’Académie, le secrétaire
perpétuel, M. Lamy a communiqué la lettre
du secrétaire de l’Académie américaine et
déclarant que ie peuple américain est de
coeur et d'âme avec la nation française.
LE TSAR A TIFLIS
Tiffis, 10 décembre.
Le tsar est arrivé dans cette ville.
Le gouverneur, en le saluant, a déclaré
que le peuple et la noblesse de Géorgie se
sacrifieront joyeusement pour l’honneur, là
gloire, la puissance da monarque et de la
grande Patrie.
Le tsar a remercié.
Tiflis, 10 décembre.
Le tsar, visitant la viile, a reçu les repré-
sentants des habitants de tons les cultes qui
l’assurèrent de leur profond et entier dé-
vouement et de leur loyalisme.
Il se rendit aux hôpitaux et décora les
biessés qui furent particulièrement braves.
Une fouie énorme l'acclama.
LE BILAN
de la Victoire des Serbes
Nisch, 10 décembre.
An cours des batailles du 3 au 7 décem-
bre, où les Serbes ont repris Valjevo et Po-
jeda, ils ont capturé exactement :
i2i officiers ;
2li 14 soldats;
68 canons ;
42 mitrailleuses ;
8 obusiers ;
10 000 fusils ;
59 caissons ;
1,315 voitures ;
10 voilures sanitaires ;
4 ambulances ;
2 caisses de trésorerie :
327 chevaux.
Nisch, 10 décembre.
La présence dn roi snr le front et le nouveau
cabinet donnèrent un nouvel élan aux Ser-
bes enthousiasmes et ardents pour l’offen-
sive.
Le prince héritier a conféré l’ordre de
j aigle blanc an lieutenant de vaisseau Picot,
ingénieur à Cattaro, de la mission française
poar les services qu’il a rendus à l’artil-
lerie.
LE DÉSASTRE NAVAL
ALLEMAND
Londres, io décembre.
La grande victoire navale accentue à nou-
veau la supériorité de la flotte anglaise. Elle
permet la sauvegarde du commerce des al-
ités et .témoigne d’une façon éclatante de
I efficacité da tir des Anglais, car le Schar-
horst tenait le record da tir de la marine al-
lemande.
Actuellement, en dehors de la Mer dn
Nord, se trouvent les croiseurs Karlsruhe,
Dresden, Nurnberq et Bremen ; les paquebots
armés en croiseurs Prinz-Eittl-Freidrick et
Kronprinz-Wilhelm.
Echange de Télégrammes
Bordeaux, 10 décembre.
M. Augagnenr, ministre de la marine, a
télégraphié à M. Churchill, lord de l’Ami-
rauté, les félicitations enthousiastes de la
marine française, pour l’éclatante victoire et
la bravoure de la flotte britannique.
Paris, 10 décembre.
Le ministre de la marine britannique a
télégraphié à M. Augagnenr ses remercie-
ments pour les félicitations de la flotte
française, à l’occasion de la victoire navale
anglaise.
Le (( Nürierg »
est coulé à son tour
Londres, 10 décembre. (Officiel).
Le croisenr allemand Nürnbery a ôté coulé.
La poursuite du croiseur Dresden conti-
nue.
Le Nürnberg appartenait à la classe des
croiseurs protégés. II a été lancé en 1906.
Son tonnage était de 3,396 tonnes. Sa lon-
gueur, de 120 mètres ; sa vitesse, de 23
noeuds. Son armement se composait de 10
canons de 100 ro/m.et8 de 125 m/m. Son
équipage était de 295 hommes.
Il ne reste pins de l’escadre allemande dn
Pacifique que le Dresden.
Le Dresden, bâtiment frère de l’Emden,
récemment coulé dans l’océan Indien, a été
lancé en 1907. C'est un croiseur protégé de
3,592 tonnes. Sa longueur est de 128 mè-
tres ; sa vitesse, de 24 noeuds ; son arme-
ment se compose de 10 canons de 100 mim.
et 8 canons de 125 m/m. Son équipage est
de 348 hommes.
La Disgrâce ds M. de Moliks
Rome, 10 décembre.
Le Temps dit que M. de Moitke est définiti-
vement éloigné de toute fonction officielle.
Sa dngrâce est complète.
La SWisiï en Afrique eî en Asie
Londres, 10 décembre.
On mande d’Alexandrie que l’attitude des
tribus des environs d’Aden est satisfaisante.
La plupart des tribus du Yémen et d’Adir
restent hostiles aux Titres.
Les indigènes da Soudan observent le
loyalisme et- l’armée turqae destinée à en-
vahir l’Egypte a été de beaucoup diminuée
dans le but d’empêcher l’avance russe.
La Flotte Anglaise à Moka
Londres, 10 décembre.
Suivant nne correspondance privée la
flotte anglaise aurait pris Moka.
L’Insurrection de la Colonie
du Sud-Afrique
Le Gap, io décembre.
Le général Botha a déclaré que la révolte
était presque terminée ? Les principanx me-
neurs sont tués on capturés ; une petite
baDde éparse reste.
« Ii faut, a-t-il dit, leur infliger une puni-
tion juste en évitant toutefois une politique
de représailles. La tâche prochaine sera
d’aller à la rencontre de Marita et de Kemp
qui s’étant échappés en territoire allemand
nous menacent d’une invasion. »
APRÈS L'ÉVACUATION DE LODZ
Petrograd, ie décembre.
Après l’évacuation de Lodz, les vivres
manquant complètement, la population
s’est réfugiée partiellement à Varsovie.
Les Allemands ont détruit les moulins,
craitma" 4 qu'ils servent de signaux-
MS NUS
du 27 Novembre au 5 Décambri
Paris, 10 décembre.
Une note officielle expose les principaux
faits de guerre du 27 novembre au 5 dé-
cembre.
Bien que cette période ne soit pas mar-
quée par de grandes opérations, elle a per-
mis néanmoins de constater partout l’ascen-
dant de notre artillerie et de notre infan-
terie.
Notre artillerie, sans souffrir beaucoup,
a fait taire sur de nombreux points les batte-
ries ennemies, en démolissant plusieurs.
Elle a progressé partout et n’a jamais re-
calé.
De la mer à l’Oise, le 1er décembre, l’artil-
lerie lourde a endommagé à BiXschoote et à
Maraken des batteries allemandes. Nous
avons détruit à Wylendreft une section de
mitraillenses, le 4 décembre.
Notre grosse artillerie a imposé silence à
l’artillerie lourde allemande, qu’elle détrui-
sit le 28 novembre dans la région da
Knodke.
Le 2 décembre, à Bixchoote, elle détruisit
des passerelles et des approvisionnements
appartenant à l’ennemi.
Le 27 novembre, nous avons bombardé
près de Lens des trains de ravitaillement.
Le 5 décembre, nous avons démoli les tra-
vaux de l’ennemi dans la région de Boolin-
court.
Voici les principales attaqnes repoussées
par notre infanterie .
Le 27 novembre, Pascbendaeie ; le 30 no-
vembre, Bixchoote ; le 3 décembre, Paschen-
daele ; le 5 décembre, Wydendr»rt ; le 29 no-
vembre, Brodseine, à l'Est d'Ypres. Nous
avons progressé dans tout le secteur Nord de
6 à 800 mètres.
Les opérations, an cours desquelles nous
nous sommes emparés de ia maison do
Passeur, constituent un brillant et pénible
fait d’armes. Il s’agissait de déblayer les Alle-
mands de la rive da l’Yser, où ils étaient ins-
tallés sur 1,800 mètres.
Le canal est borde là par un marais in-
franchissable ; l’attaque n’était possible
qu’en longeant la berge sur un iront très
étroit ; en outre, la rive droite dominait la
rive gauche sous un feu de mitrailleuses.
Cent volontaires des bataillons d’Afrique
ont combattu dans l’eau jusqu’à mi-jambe
et sons une pluie intense. Les Allemands se
montrèrent extrêmement courageux. Nous
avons dû tuer un officier et quinze hommes
refusant de se rendre.
L attaque da parc et du château de Ver-
melies a été également remarquable ; le 1«*
décembre au matin, les Allemands, assaillis
de toutes parts par deux pelotons de spahis
et trois compagnies d'infanterie, se sont en-
fuis en essayant vainement de se retrancher
dans les bâtiments dn château.
Les jours suivants, nous avons repoussé
toutes les comre-attaques.
L’attaque de Fay, ie 28 novembre, a égale-
ment été remarquable.
De l’Oise à l’Argonne, notre artillerie g
dispersé des colonnes d’infanterie an Nord
du fort Condé et a obtenu des résultats ap-
préciables en Champagne. Une batterie de 73
a démoli, le 27 novembre, à l’Ouest de Presles,
une pièce allemande de 1ÔS. tandis que no-
tre artillerie lourde éteignait le feu de l’en-
nemi dans la région de Bouge-Maison.
L’activité de notre artillerie dans cette par-
tie du front réduisit nos pertes quotidiennes
à nne moyenne de cent à deux cents.
Nous avons détruit, le 28 novembre, six
mitrailleuses et nne batterie de 21. Nous
avons éteint le fen de l’ennemi le 29 et ls
30. Nons avons détruit, le 1er décembre, une
batterie de 88 sur ie plateau de Craonne et
nous avons fait exploser, ie 2 et ie 3, plu-
sieurs dépôts de munitions. Noos avons ré-
duit au silence, les 4 et 5, les canons bom-
bardant Reims ; nous avons bombardé egale-
ment des trains. Les répliques de l'artillerie
allemande ont été généralement assez mol-
les, leurs seuls succès ont consisté en deux
ou trois bombardements de Reims.
Dans le secteur de l’Argonne aux Hauts-
de-Meuse, l’ennemi a montré le maximum
d’activité, fia dirigé quinze attaques, notam-
ment au Nord du Four-de-Parîs, sur Fontai-
ne-Madame et dans le bois de Grurie.
Nous les avons toutes repoussée* avec uns
extrême vigueur.
Nous avons attaqué et progressé quotidien-
nement dans tout ce secteur.
Nous avons enlevé, le 4 décembre, près de
Saint-Hubert, plusieurs tranchées.
Le prétendn succès des Allemands dans le
bois de Grurie, le Ier décembre, consiste dans
l’explosion d’une tranchée française minée
où une compagnie a été presque anéantie ;
mais les compagnies voisines ont résisté
dans les tranchées, grâce à de farieux corps
à corps et ont rétabli la ligne dans nne tran-
chée nouvelle à 26 mètres en arrière de U
tranchée détruite.
Sur les Hauts-de-Meuse,d’épais brouillards
et des pluies ont arrêté plusieurs jours les
opérations,
Du 3 au 5 décembre, notre artillerie a dé-
truit une section de mitrailleuses, bombardé
des trains et réduit au silence une batterie
de 21.
Nons avons toujours repoussé les rares
attaques de l’infanterie ; nous avons pro-
gressé de 150 à 325 mètres.
Dans la région de Saint-Mihiel, de Va-
rennes et de Vauquois, nous avons pro-
gressé.
Snr la rive gauche de ia Moselle, dans le
bois Leprêtre, notre offensive nons a permis
de conqaérir des positions importantes.
Dans les Vosges et en Haute-Alsace, en
outre de la prise d’Asp-Haui déjà signalée,
nous avons pris le 2, an Sud du col du Bon-
homme, la crête de la Tète-de-Faux ou l’en-
nemi avait an observatoire.
Notre artillerie dominant la haute vallée
de la Meurthe, nos chasseurs ont enlevé la
crête en deux heures, animés d’un entrais
magnifique et chantant la Marseillaise, mais
subissant des pertes sensibles.
Nons avons progressé sur la côte Gri-
mante, et nous avons repoussé toutes 1er
contre-attaques an nord-ouest de Senoces.
L’ardeur de nos trompes dans les Vosges a
été admirable.
La note termine en signalant quelques ac-
tes de bravoure, notamment le suivant:
Deux sapeurs télégraphistes, Antoine Car-
ies et Louis Demoizet, ont rétabli le 28 no-
vembre, sous un bombardement violent,
les fils téléphoniques coupés entre ie moulin
de Zuydschoote et i’éciuse d’Hetsas. Iis «&(
iété cités à l’ordre du jour.
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