Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 décembre 1914 08 décembre 1914
Description : 1914/12/08 (A34,N12175). 1914/12/08 (A34,N12175).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723358
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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La France Nouvelle
Par -un ironique et Juste retour des
choses, nous devrons à la guerre de con-
naître un jour des joies profondes et souve-
raines : le triomphe du Droit sur le Grime,
de la Civilisation sur la Barbarie, la séré-
nité de la paix reconquise avec toutes ses
promues de fécond avenir, l’affirmation
éclatante génération plus" saine, plus
forte, plus iütÜÈ virilisée par l’épreuve et
raffermie dans la <3i>ù\'eur- .
C’est là l’oeuvre de deî2air?- . ,
Si nous l’avons déjà paÿfcb, si nous de-
vons la payer encore ae bien des tti'50iss®?
et de bien des peines, c’est sans doute q» iÇ
en doit être toujours ainsi, et que toute
évolution humaine vers une destinée su-
périeure, toute étape marquée vers un nou-
veau progrès moral ne se livrent qu’au
prix d’un sacrifice immense dont l’horreur
emporte avec elle le mal que nous avons
vaincu.
La guerre aura ces bienfaits. Qu’ils soient
loués, par avance, si cruelle et si lourde
qu’en soit la rançop, s’ils auront valu à
Ceux qui viendront après nous les félicités
à jamais durables, une humanité plus con-
sciente des lois de l’Honneur et de la Jus-
tice. plus conforme à ses aspirations géné-
reuses, et plus près de son idéal.
Les philosophes écriront un jour sur ce
sujet des pages austères, vibrantes et lumi-
neuses. Ne tentons pas seulement aujour-
d’hui de gravir les pentes qui doivent me-
ner aux sommets.
Dans ce domaine, comme sur l’autre ter-
rain, on ne procède encore que par petits
Bonds, tranchées par tranchées. L’air envi-
ronnant est encore trop obscurci par les fu-
mées de la canonnade et le ciel encore trop
lourd de menaces pour que le rêve y dé-
ploie librement ses ailes.
Que notre sagesse se contente donc,
pour l’instant, des miettes des choses. La
guerre a fait déjà chez nous assez de mi-
racles pour qu’on lui doive un peu, nous
qui lui donnons tant.
Elle a fait de nous des Français plus
dignes, plus conscients, plus réfléchis. Elle
a fait s’écrouler parmi nous des murs d’a-
mertume et d’égoïsme, rapproché des es-
prits et des coeurs, formé plus de cohésion
et de fraternité éprouvée entre tous les
éléments de la famille nationale.
La solidarité était naguère un bèaù mot
dont on se servait beaucoup dans les dis-
cours officiels. Il sonnait bien et terminait
joliment une phrase. On ne citait que
quelques cas exceptionnels où l’idée prit
vraiment une réalité pratique.
Ils abondent aujourd’hui, avec des traits
renouvelés d’émotion, de sincérité tou-
chante.
La solidarité est réellement née dans ces
jours de lutte et de souffrances qui ont
ranimé nos sensibilités et fait comprendre
que nous sommes, au fond, meilleurs que
nous ne le supposions.
Le mouvement qui porte le riche vers le
malheureux, le coeur secourable vers l’être
jqui souffre, l’intérêt compâtissant vers le
Blessé, l’affection vers le combattant ano-
nyme qui se sacrifie pour la grande cause
de la Patrie, ce mouvement s’est fait plus
que jamais, mieux que jamais, avec une
spontanéité, une noblesse, une bienfaisance
effective et discrète qui sont, croyez-le
Bien, les traits les plus précieux, les plus
personnels, les plus charmants de l’âme
française.
Et, certes, c’est déjà un sublime résultat
que l’honneur d’un pareil spectacle : Il
nous réconforte et il nous grandit.
Quel mérite, au reste, est le nôtre ?
Qu’est-il à côté de celui des autres, des
Braves partis là-bas pour le grand Devoir et
qui, journellement, simplement, sans phra-
se, par des gestes de sacrifice qui sont
de l’Héroïsme survivant à la mort, nous
donnent les plus grands exemples.
J’ai sous les yeux une lettre. Elle n’était
•pas destinée à ia publicité, mais je n’en
altère pas, je pense, l’intime et respectable
pensée en mettant au jour quelques-unes
de scs lignes.
Elles sont écrites par un jeune officier à
la famille d’un camarade disparu. Celui-ci,
élève de l’École normale supérieure, sous-
lieutenant chargé du commandement de la
compagnie, est tombé devant l’ennemi. En
pleine action, il s’était approché d’un
blessé, d’un agonisant, pour lui donner à
boire I Une balle vint l’atteindre ; il s’é-
croula aux pieds du soldat qu’il voulait
sauver. Les deux êtres sont entrés côte à
Côte dans le Néant.
L’ami, blessé lui aussi, est resté. De sa
chambrette d’hôpital, il écrit :
« Pourquoi ai-je été frappé avant lui ?...
Nous nous étions promis de nous soutenir
jusqu’au bout. Lorsque les obus pieu-
vaient autour de nous, nous nous serrions
l’un contre l’autre. Nous disions en riant :
« Au moins nous serons écrabouillés en-
semble ». -
»> Les nécessités du mouvement en ligne
déployée nous avaient contraints de nous
séparer ; mais une pensée affectueuse nous
reliait, si grande, si forte qu’elle envelop-
pait tous les braves gens dont nous avions
La charge : nos hommes.
» Ce fut, dans la meilleure acception du
terme, un frère d’armes. Depuis le jour où
j’ai été affecté à la compagnie gu’il com-
mandait jusqu’au 27 septembre, jour où j’ai
été moi-même blessé, nous ne nous sommes
jamais quittés.
» Nous avions mis en commun les soucis
et les espoirs, les joies et les fatigues.
Nous nous aidions dans les exigences du
service, nous prenions nos repas ensemble,
pous partagions l’unique couverture que
Cous avions pour nous couvrir.
» Lorsque la situation ne nous permettait
ÿas de nous fier aux sentinelles, nous fai-
sions le guet ; l’un dormait, l’autre veillait.
Très résistant à la fatigue, doué d’une force
morale peu commune, il savait encourager
sçs hommes.
» ie l’Ai m ca msrchejfesceudrc de che-
val et porter sur le dos le sac de quelque
territorial trop fatigué...
» Je retournerai sur le front tout seul. Il
n’est plus. Pourquoi lui ? Pourquoi pas
moi? Je ne comprends pas, mais je m’incli-
ne devant la Volonté suprême. Ma douleur
est grande et je comprends la vôtre...»
Ces lignes haletantes écrites avec dti
sang valent les plus belles phrases qu’ait
jamais inspiré l’Amitié. Elles résument,
dans leur sensibilité profondément émue,
les fines intellectualites de la race.
Oui, la guerre aura fait ce prodige de ré-
nover nos coeurs et de les élever au-dessus
des frivolités où nos existences se complai-
saient.
La France d'aujourd’hui n’est déjà plus
celle d’hier. La grandeur du Devoir l’a
transfigurée, la douleur l’a ennoblie. Et
2our chacun de nous, elle l’a rendue plus
_?t plus digne d’être aimée.
C’est la rance qui exigera désormais
Blns dp rpünpfvr 30ur ses traditions sauvées
deU l’épreuve, qui poudra qu’on entoure
partout son drapeau de p lu? de ‘hgnité mo-
rale, qui n’admettra plus que Marseil-
laise soit livrée aux bastringues, <2Ç
gravement, sincèrement, avec la fol
culte, se lèvera et tirera son chapeau quand
on jouera devant elle l’hymne de la Vic-
toire.
ALBERT-IIERRENSCHMIDT,
La Prise de fenils
Nous avons sous les yeux un document
qni montre de la façon lapins saisissante la
façon dont les Allemands interprètent les
faits et les mensonges évidents qn’ils glis-
sent dans leurs communications officielles.
Dans le communiqué allemand publié
lins loin, l’ennemi déclare qa’il a fait santer
es bâtiments de Vermelies dont il avait, dit-
il, prévu l’évacuation.
La vérité est toute autre.
Un de nos concitoyens, M. René N..., bri-
gadier d’artillerie, a adressé à sa famille une
ettre qu’elle a bien voulu nous communi-
quer hier.
Il y relate la prise brillante de Vermelies
avec le concours des spahis qui se sont pré-
cipités sur les tranchées ennemies et ont
accompli des prodiges de valeur.
Quant aux bâtiments, an Château et à la
Brasserie qni se trouvaient dans le parc de
Vermelies et dont les Allemands avaient so-
lidement organisé la défense, ca sont bel et
bien les Français qur les ont fait sauter.
Ils avaient, à cet effet, creusé une longue
galerie souterraine par laquelle ils atteigni-
rent les constructions principales. Les sa-
peurs du génie ont exécuté la an merveil-
leux travail qui à été couronné par le pins
grand succès.
Le matin, à onze heures, l’ordre a été
donné dé faire sauter le château. Une épou-
vantable explosion se fit entendre. Les bâti-
ments étaient projetés dans les airs avec les
Allemands qa’ils abritaient.La force d’explo-
sion était si grande que les débris furent
lancés à plus de cent mètres de hantenr.
L’ennemi nse donc d’nn euphémisme
excessd quand il dit qu’il a évacué Vermelies
et « fait sauter les bâtiments qui restaient
debout. »
Uis Rsvêlitioi ils HJiolitti
An milieu d’une vive attention, M. Gioiitti
a déclaré au Parlement qae, ponr mettre la
loyauté de l’Italie au-dessus de toate discus-
sion, il allait exposer nn précédent démon-
trant qu’en proclamant la neutralité la gou-
vernement a donné au traité de la Triplice
une interprétation déjà acceptée même par
les alliés ae l’Italie.
Mettant (a main à la poche intérieure de
son vêtement.il en a tiré un portefeuille dont
il retira nn télégramme et dit :
— Au cours de la guerre Balkanique, le
9 août 1913, le marquis di San Giatiano
m’adressa le télégramme suivant :
L’Autriche nous fait connaître, ainsi qu’à
l’Allemagne son intention d’agir contre la Serbie
et eile déclaré qu’une telle action de sa part ne
peut être considérée que comme défensive. Elle
espère faire jouer le « casus foederis » de la
Triple-Alliance que j'e juqe inapplicable en la
circonstance. Je cherche à combiner nos efforts
avec ceux de l’Allemagne en vue d’empêcher une
telle action de la part de l’Autriche, mais il se-
rait nécessaire de dire clairement que nous ne
considérons pas cette action éventuelle comme dé-
fensive . Nous ne croyons donc pas qu'il existe de
a casus foederis ».
Imaginez la stupeur générale de la Cham-
bre en entendant pareille lecture. M. Gioiitti,
repliant tranquillement son pap’er, déclara
qu'il répondit que l’Autriche, en marchant
contre la Serbie, agissait évidemment pour
son propre compte et qu’il fallait tout teuter
pour la dissuader de s’engager dans une
dangereuse aventure.
— Ainsi fut tait, termina M. Gioiitti, et
notre manière d’agir ne troubla aucune-
ment nos relations avec nos alliés.
La Stampa annonce qae son correspondant
a eu un entretien avec le ministre an gou-
vernement portugais à Rome, qui lui a
annoncé la prochaine entrée en scène du
Portugal. ■
Un corps expéditionnaire portugais doit
partir incessamment pour défendre la co-
lonie d’Angola contre les incursions alle-
mandes, et an autre corps d’expédition por-
tugais ira se ranger à côté des Anglais pour
protéger le canal de Suez.
De son côté, le Diily Mail a reçu de son
correspondant à Copenhague la dépêche sui-
vante :
J’apprends de source autorisée que la par-
ticipation dn Portugal dans la guerre est en-
visagée par le gouvernement allemand avec
de grandes craintes. Dans les cercles bien
informés de Berlin, on reconnaît que l'as-
sertion des journaux annonçant ie peu d’im-
portance de cette intervention et ie peu
d'intérêt qu’elle présente poar l’Allemagne
est absolument fausse. Sans compter que
i*Allemagne perdrait nn nombre considéra-
ble de grands vapeurs retenus dans les ports
portugais, le gouvernement craint que cet
événement ne sascite des senti méats anti-
. germaniques dans l’Amérique daSad»
LA GUERRE
126= JOT-TTFÎÏ^'IÉbJEÏ
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 7 décembre, 15 heures.
Dans la région de l’Yser, nous con-
tinuons à attaquer quelques tranchées
que l’ennemi avait conservées sur lg
rive gauche du canal.
Dans la région d’Armentières et
d’Arras, dans la région de l’Oise et de
l’Aisne et en Argonne, rien à signaler,
sinon d’une façon générale la supério-
rité de notre offensive.
En Champagne, notre artillerié
lourde a pris à diverses reprises un.
^yantage très marqué sur l’artillerie’
ennêïu’e-
Rien dé fitttiyeau sur le front Est, où
les positions d'eé>\urs précédents ont
été maintenues.
Paris, 23 hciïrCt,
En Belgique, les Allemands ont
bombardé Oost-Dunkerke, à 4 kilo-
mètres à l’Ouest de Nieuport.
Entre Béthune et Lens, nous avons
fini d’enlever le village de Vermelies
et la position du Rutoire, à l’Est de
laquelle nous bordons la voie ferrée.
Avance assez sensible de nos trou-
pes dans la région de Rouvroye, Par-
villers et Le Quesnoy en Santerre.
Rien autre à signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 701 - S p. m.
On the Yser, we continue to atlack some
trenches still held by the foe on the left
hankof the canal.
In the région of Armentières and Arras,
and from the Oise to the Aisne and in Ar-
gonne, nothing to mention, exceptofthe
whole the superiority of our offensive.
ïn Champagne, our heavy artillery has
reçeatedly taken advantage over the foe’s
artillery. Nothing nêw to report on the
East front where the positions of the last
days havebeen maintamed.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 6 décembre.
Les combats continuent.
Nous avons repoussé toutes les attaques
allemandes, - -
Petrograd, 7 décembre.
D’après le communiqué du Caucase, au-
cune action importante n’a été engagée sur
le front le S décembre.
Les Russes ont occupé Saraï-Basclikaia
en Argenie, s’ouvrant la route directe
vers Yan et mettant ainsi entre les mains
russes la partie la plus florissante de l'Ar-
ménie.
COMMUNIQUÉ: ALLEMAND
[Nous ne publions les Communiqués allemands
qu’à, titre documentaire et soü» toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eù&Wlêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent J
Berlin, 6 décembre.
Vermelies, an Sud-Est de Béthune, a été
évacué par nous, suivant notre plan, par
suite d’un feu d’artillerie continu qui causait
des pertes inutiles.
Nous avons fait sauter les bâtiments qni
restaient debout et nos troupes ont occu.pé
les positions préparées à l’Est de VermeHes,
de sorte auè l’ennemi n’a pu poursuivre
dans cette direction.
A l’Oaest et au SudOaest d’Altkircb, les
Français ont renouvelé leurs attaques avec
des renforts, mais sans succès ; et ils ont
éprouvé de lourdes pertes.
Sar le théâtre oriental de la guerre, rien
de notable ne s’est produit. Dans ia région à
l’Est des Lacs Mazurie, l’ennemi reste tran-
quille. La bataille autour de Lodz suit son
conrs comme nous la prévoyions.
Dans la Pologne du Sud, pas de change-
ment dans la situation.
COMBATS EN ALSACE
Londres, 6 décembre.
Qn mande de Berne an Morning Post qn’il
y a eu de récentes escarmouches en Alsace.
Le Voyage de M. Thomson
Bordeaux. 7 décembre.
M. Thomson est parti ponr Paris.
Des Grades pour les Auxiliaires
Bordeaux, 7 décembre.
M. Millerand a décidé que les hommes du
service auxiliaire pourront recevoir des
grades. ... .
Les gradés passant dans l’auxiliaire, pour-
ront conserver lenrs galons.
Le Maréchal French décoré
Londres 7 décembre.
Le roi a conféré l’Ordre du mérite an ma-
réchal French.
LES ALLEMANDS A BRUXELLES
Paris, 7 décembre.
On télégraphie de Bordeaux au Temps que
les Allemands ont interdit samedi aux sujets
anglais, français, russes et japonais l’accès
de leurs coffre-forts dans les banques de
Bruxelles.
PRINCE BLESSÉ
Amsterdam. 7 décembre.
Le bruit court dans les milieux belges que
le prince Rupprecht, héritier de Bavière, se-
rait grièvement blessé et soigné à l’hôpital
de Gand.
LE KAISER EST INQUIET
Paris, 7 décembre.
Le Daily Mail annonce le retour inattendu
dn kaiser à Berlin, qui a causé un vif dé-
sappointement dans toutes les classes de ia
société. u §§L
Le retour de l’empereur aurait été motivé
par une inquiétude ressentie par le souve-
rain, devant l’activité intense des avions
russes, qni l’ont suivi dans tous ses déplace-
ments.
Les Sympathies américaines
New-York, 7 décembre.
Le Comité américain a décidé d’envoyer la
valeur d’un million de vêtements chauds,
aux soldats français combattant pour l’idéal
de la justice, et d’antres envois suivront.
Crise ministérielle en Portugal
Lisbonne, 7 décembre.
Les pourparlers en vue de la formation du
.nouveau cabinet continuent
Une Défaite autrichienne
Le Bareau de la Presse de Nisch a com
muniqué dimanche :
« Sur tout le front, on signale le succès de
l’armée serbe. Sur toas les points, les ar-
mées autrichiennes ont été reponssées.
» Nous avons capturé deux officiers supé-
rieurs, seize officiers,'2,400 hommes et tait
un important butin.
» Sur un des fronts nous avons pris qua-
tre batteries ennemies ».
Lâ Souveraineté de l’Atmosphère
Berne, 7 décembre.
Les gouvernements français et anglais ont
remis an Conseil fédéral des notes déclarant
que, si les aviateurs anglais allant à Fried-
rischafen, ont snrvoiô réellement le terri-
toire suisse, ce fut par inadvertance et en
raison de là difficulté, vu la grande altitude à
laquelle se trouvaient les aviateurs, de re-
connaître leur position.
Les deux gouvernements expriment de
vits regrets.
L’Angleterre ajoute à sa déclaration que
celle-ci n’implique pas sa reconnaissance
dn Droit des gens, relatif à la souveraineté
de l’atmosphère.
Le Conseil fédéral a remercié, maintenant
toutefois le principe de sou entière souve-
raineté aérienne.
LA SITUATION DES TURCS
Paris, 7 décembre.
Le Daily Mail publie une dépêche de
Copenhague, disant que selon les officiers
allemands servant en Turquie, l’armée otto-
mane de la Palestine serait menacée d’nne
grave défaite et d’être capturée, si elle ne re-
çoit oas, dans le pins bref délai, an renfort
de 100,000 hommes.
D’autre part, l’excès commis par les sol-
dats turcs sont tels, que les Anglais seront
accueillis comme libérateurs.
ïïn Général allemand en Turquie
Amsterdam, 7 décembre
Le général von der Goltz a quitté Berlin,
se rendant à Constantinople.
L’Imbroglio mexicain
Mexico, 7 décembre.
Le général Gottierez, accompagné des gé-
néraux Villa et Zapata, s’est installé officiel-
lement, dimanche, à Mexico.
L’agitation en Tripolitaine
Milan, 7 décembre.
Le Corriere Délia Sera publie des nouvelles
de Tripoli, disant que fa situation devien-
drait journellement pire.
Les détachements italiens seraient obligés
d'abandonner lentement l'intérieur afin do
faciliter leur défensive.
Les signes de mécontentement grandis-
sent parmi tes indigènes. La cause serait
dans la propagande allemande.
LA BELGIQUE
a toujours défendu
SA NEUTRALITÉ
Bordeaux, 7 décembre.
La légation de Belgique communique nne
note démentant les allégations de la presse
allemande tendant à prouver qn’il existait
nne entente militaire anglo-belge contre
l’Allemagne.
Le document relatif à des conversations
entre le général Ducarne et le colonel Ber-
nardiston qne la presse allemande invoque
établit effectivement que le colonel Bernar-
diston s’est borné à demander si la Belgique
était en état de défendre sa neutralité.
Le général Ducarne répondit alors qne
l’armés et les fortifications belges permet-
taient à son pays de défendre sa nentraiité
aussi bien contre l’Angleterre et la France
que contre l'Allemagne.
La question de la violation de la neutralité
étant envisagée, le général Ducarne a en-
voyé au ministre de la guerre belge un rap-
port établissant que l’intervention anglaise
serait subordonnée à la violation préalable
par nne autre nation, notamment par l’Alle-
magne dont les intentions n’étaient nulle-
ment ignorées.
D’autre part, les conversations de 1912 en-
tre le colonel Briggs et M. J unglubth éta-
blissent nettement qne les entretiens n’ont
eu aucun caractère politique et que i’éven-
tnalitê d’un débarquement anglais en Bel-
gique fut envisagé uniquement sous la con-
dition et le consentement de la Belgique.
Ouraliire de laite japonaise
ADRESSE DE L’EMPEREUR
Tokio, 7 décembre.
L’onvertnre de la Diète japonaise a eu lieu
au milieu d’ane effl uence considérable.
L’adresse de l’empereur dit :
« Je suis heureux d’annoncer qne l’amitié
liant le Japon aux nations de la Triple-En-
tente s’affirme de plus en pins cordiale.
L’alliance avec l’Angleterre, la France et la
Russie fut cimentée dans les circonstances
critiques actuelles, par les plus forts liens
d’amitié.
» La paix fat graduellement rétablie en
Orient ; mais la grande guerre n’est pas en-
core terminée. Nous comptons sur la loyauté
et la bravoure de nos sujets pour atteindre
an but final aussi vite qne possible. »
L’empereur conclut en demandant à la
Diète de coopérer à la tâche du gouverne-
ment.
Pas d’fltmités françaises
DIT UN JOURNAL ALLEMAND
Le Vorwoerts s’est efforcé, en plusieurs ar-
ticles, d’établir l’inexactitude de certains
actes d’atrocité reprochés aux armées alliées.
Le journal socialiste berlinois écrivait le 6
novembre :
« Dans nne communication qni nous est
parvenue, il était question d’un soldat alle-
mand soigné dans nne ambulance de Franc-
fort, qui aurait était cruellement mutilé par
les Français. Après avoir fait des démarenas
sur place, nous avons pu constater que cette
information ne reposait sur rien. Nous
avons approfondi cette affaire parce que des
renseignements, avec prière de faire une
enquête, nous avaient été fournis par un
homme dont le nom est nne garantie.
» A la sui.e de cette publication, un grand
nombre de lettres nous sont parvenues, la
plupart anonymes, dans lesquelles il est
question d’histoires de mutilations ponr les-
quelles on demande des enquêtes.Ges lettres
sont ordinairement conçues en ces termes :
« Ici, on raconte que certaines personnes
rapportent qne dans l’hôpital on soigne nn
homme qui aurait en les yeux arrachés et
peut-être bien anssi les bras et le3 jambes
cônpés ». Les renseignements inexacts con-
tenus dans maintes de ces déclarations pré-
sentent cette ressemblance frappante que
seul le lieu oü doit se trouver le mutilé
change. La source de la plupart de ces com-
munications change aussi. On voit aisément
que les auteurs de ces lettres sont victimes
de faux braits. Il n’est pas de notre devoir
de vérifier ces communications.
» Des constatations rapportées ici peuvent
du moins tranquilliser les expéditeurs de ces
lettres, aussi bien que nous, et leur donner
le sentiment qne les contes effrayants trans-
mis ainsi de bouche en bouche ne sont que
des racontars.
» Les autorités officielles ne manqueraient
pas, si nn cas était vraiment constaté, de le
faire connaître. »
LA CLASSE 1915
La mise en route fixée au 19 décembre
Les commandants des bureaux de recrute-
ment procèdent actuellement à l’établisse-
ment des feuilles de route pour les hommes
de la classe 1913 Les ordres d’appe} vont
être immédiatement envoyés aux jeunes
soldats, qni seront mis en route, pour la
très grosse majorité du contingent, le samedi
19 décembre.
Pour la répartition du contingent de 1913,
il n’a ’ pas pu, en raison des circonstances
actuelles, être tenu compte des dispositions
spéciales relatives à certaines catégories d’ap-
pelés soutiens de famille, frères de militai-
res. etc., qui suivent la règle commune.
SIR LA FRONTIÈRE SUISSE
Dn Times :
Ûne violente canonnade a été entendue,
durant ces derniers jours, le long de la fron-
tière germano-suisse, près de Bassei, et plu-
sieurs rencontres ont en fieu entre les trou-
pes françaises et allemandes.
On rapporte que des renforts Importants
ont été envoyés par l’Allemagne dans cette
région. Un grand nombre de blessés alle-
mands ont été amenés à Saint-Ludwig.
LIS OPÉRATIONS
SUR LE FRONT RUSSE
Petrograd. 7 décembre*
Le Messager de l’Armée dit que dn pi’emiei
an. six décembre, les Allemands ont reculé
de Gumbmnen à Aogerburg et sur la ligne
fortifiée des lacs Masurie. Ils ont occupé une
position très tonifiée d’où ils ont bombardé
avec intensité, entravant l’offensive des
troupes russes.
Celles-ci, pour atténuer leurs pertes, doi-
vent recourir aux travaux d’approche.
Les troupes russes et Allemandes conti-
nuent leur concentration. Toutes les tenta-
tives d’offensives des belligérants ont été sté-
riles, l’ennemi maintenant ses positions.'
Sur le front Thorn-Cracovio, la bataille bat
son plein. Des forces allemandes considéra-
bles amenées dn front Ouest attaquent éner-
giquement dans trois directions Ilofl', Lo-
nitch et Petrokoff.
Sur. le front Tchenstokoff Cracovie, un
violent duel d’artillerie continue. Les Russes
ont repoussé l’offensive ennemie.
En Galicie, tes Russes continuent à délo-
ger les Autricbiens de leurs positions forti-
fiées et poursuivent énergiquement lenr
marche sur Cracovie, malgré la résistance
désespérée des Autrichiens opérant des
contre-attaques réitérées et redoutant i’en-
vahissement des plaines de Hongrie.
LA BATAILLE DE LODZ
Le grand combat qui s’est déroulé, ce»
jours-ci, près de Lodz. a été marqué par de
nombreux et tragiques épisodes,dit le Times,
La Novoe Vremya relate que les audacieuses
attaques de la cavalerie sibérienne à RZKOW,
Brezin, Tusbin et Lask et sur la ligne Zgierz-
Strykow resteront fameuses dans l’histoire.
La forêt entre Br<*zin et Kurpin est deve-
nue un immense cimetière allemand.
Un des régiments russes qui avait déjà
triomphé au début de la guerre, chargea nne
batterie d’obnsiers ennemie. Le centre tut
reçu par nn feu violent et céda, mais rien
ne put arrêter la marche des flancs, qui cou-
pèrent les forces d’artillerie, capturèrent les
obosiers et préparèrent le chemin pour l’in-
fanterie.
La ville de Rzgow, nne petite ville pea
connue de Pologne, est aujourd’hui immor-
talisée pâr la victoire russe.
Les banteors de Rzgow dominent tout le
voisinage, non seulement les environs de
Pabianice, mais aussi toutes les localités an
Sud de Lodz et sont visibles à grande dis-
tance.
Les batteries ennemies aniaimt pu com-
mander tonte la route de Lodz à P.ibnnice el
ayant occupé la ligne Zgierz-Strykow mena-
cer Lodz du Nord au Sua.
Les Russes n’ont pas permis à l’ennemi
même de se retrancher sur la montagne oc-
cupée.
Le combat ent lien sur la hantenr qui
s’élève devant Rzgow sur les pentes de la-
quelle les Allemands étaient postés.
Les Russes approchèrent de l’autre côté,
Passant étant inattendu. Mais l’ennemi se
reprit et repoussa les premières attaques.
Alors, il tenta de reprendre l’offensive. Il
fut énergiquement repoussé, jonchant tout
le versant de cadavres et se retira.
Les tranchées passèrent plusieurs fois de
main en main ; le champ de bataille était
rouge de sang.
Des casquettes, des livres de prières, des
carnets, des gants, des havre-sacs, des boîtes
de cartouches, des boîtes de conserve, de la
paille, etc., recouvraient littéralement tonte
la colline. Les tranchées elles-mêmes étaient
remplies de cadavres.
Depuis deux mois, Lodz avait été privée d*
communications régulières, La ville compte
700,000 habitants.
Pendant l’occnpation allemande, le pain
manqua. La foule s’empressait devant les
boulangeries qui restaient closes.
Les habitants remplacèrent alors le pain
par le macaroni.Cette denrée ayant disparc
du marché, ils adoptèrent l’alimentation au*
pommes de terre, dont ie prix aussitôt quar
drupla.
Les pauvres furent contraints dr mange»
des betteraves 1
Le Prince Jonchim
faillit Être fait prisonnier
Pétrograd, 7 décembre.
Des officiers blessés racontent qne le princi
Joachim, un des fils de Guillaume II, faillit
tomber aux mains des Russes au combat d<
Lodz.
Le prince Joachim occupait nne position
évacuée par les Russes, quand ces derniers
réattaquèrent avec des forces considérables.
Pendant la panique allemande, le prince
s’enfait an galop revêtu de la capote d’un
soldat.
Le Héros aux deux Drapeaux
Un journal russe raconte qne parmi las
blessés arrivés à Taganrog se trouvait uï
jeune soldat, Alexander Cberviatkin, âgé de
14 ans, qni vient de recevoir l’ordre de
Saint-Georges et que l’on appelle désormais
le Héros anx deux drapeaux.
Alors qu’il se trouvait en reconnaissance
près de Varsovie, le jeune volontaire décou-
vrit après une bataille le cadavre d’ùn port»
drapeau russe qui tenait encore le drapeau
de son régiment. Gherviatkin prit le drapeau
et l’enroula autour de son corps, sous ses
vêtements. Un instant après il fat découvert
par les projectears allemands et tait prison*
“ter. .....
Dans la même nuit, les sentinelles qui Ij
gardaient, épuisées de fatigue, s’endormb
rent. Il prit la faite. Sur son chemin, iitroo
va, aussi endormi, un porte-drapeau alle-
mand qni avait son drapeau près de loi. Le
jeune Russe détacha le drapeau de sa hampe
aveo un canit et continua sa fuite. Alors
qn’il atteignait la tranchée russe, les projec-
teurs le découvrirent à nouveau. Il reçut
nne balle dans le côté, mais réassit quand
même à ramper jusqu’à la tranchée où il re»
mit les deux drapeaux à son commandant.
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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La France Nouvelle
Par -un ironique et Juste retour des
choses, nous devrons à la guerre de con-
naître un jour des joies profondes et souve-
raines : le triomphe du Droit sur le Grime,
de la Civilisation sur la Barbarie, la séré-
nité de la paix reconquise avec toutes ses
promues de fécond avenir, l’affirmation
éclatante génération plus" saine, plus
forte, plus iütÜÈ virilisée par l’épreuve et
raffermie dans la <3i>ù\'eur- .
C’est là l’oeuvre de deî2air?- . ,
Si nous l’avons déjà paÿfcb, si nous de-
vons la payer encore ae bien des tti'50iss®?
et de bien des peines, c’est sans doute q» iÇ
en doit être toujours ainsi, et que toute
évolution humaine vers une destinée su-
périeure, toute étape marquée vers un nou-
veau progrès moral ne se livrent qu’au
prix d’un sacrifice immense dont l’horreur
emporte avec elle le mal que nous avons
vaincu.
La guerre aura ces bienfaits. Qu’ils soient
loués, par avance, si cruelle et si lourde
qu’en soit la rançop, s’ils auront valu à
Ceux qui viendront après nous les félicités
à jamais durables, une humanité plus con-
sciente des lois de l’Honneur et de la Jus-
tice. plus conforme à ses aspirations géné-
reuses, et plus près de son idéal.
Les philosophes écriront un jour sur ce
sujet des pages austères, vibrantes et lumi-
neuses. Ne tentons pas seulement aujour-
d’hui de gravir les pentes qui doivent me-
ner aux sommets.
Dans ce domaine, comme sur l’autre ter-
rain, on ne procède encore que par petits
Bonds, tranchées par tranchées. L’air envi-
ronnant est encore trop obscurci par les fu-
mées de la canonnade et le ciel encore trop
lourd de menaces pour que le rêve y dé-
ploie librement ses ailes.
Que notre sagesse se contente donc,
pour l’instant, des miettes des choses. La
guerre a fait déjà chez nous assez de mi-
racles pour qu’on lui doive un peu, nous
qui lui donnons tant.
Elle a fait de nous des Français plus
dignes, plus conscients, plus réfléchis. Elle
a fait s’écrouler parmi nous des murs d’a-
mertume et d’égoïsme, rapproché des es-
prits et des coeurs, formé plus de cohésion
et de fraternité éprouvée entre tous les
éléments de la famille nationale.
La solidarité était naguère un bèaù mot
dont on se servait beaucoup dans les dis-
cours officiels. Il sonnait bien et terminait
joliment une phrase. On ne citait que
quelques cas exceptionnels où l’idée prit
vraiment une réalité pratique.
Ils abondent aujourd’hui, avec des traits
renouvelés d’émotion, de sincérité tou-
chante.
La solidarité est réellement née dans ces
jours de lutte et de souffrances qui ont
ranimé nos sensibilités et fait comprendre
que nous sommes, au fond, meilleurs que
nous ne le supposions.
Le mouvement qui porte le riche vers le
malheureux, le coeur secourable vers l’être
jqui souffre, l’intérêt compâtissant vers le
Blessé, l’affection vers le combattant ano-
nyme qui se sacrifie pour la grande cause
de la Patrie, ce mouvement s’est fait plus
que jamais, mieux que jamais, avec une
spontanéité, une noblesse, une bienfaisance
effective et discrète qui sont, croyez-le
Bien, les traits les plus précieux, les plus
personnels, les plus charmants de l’âme
française.
Et, certes, c’est déjà un sublime résultat
que l’honneur d’un pareil spectacle : Il
nous réconforte et il nous grandit.
Quel mérite, au reste, est le nôtre ?
Qu’est-il à côté de celui des autres, des
Braves partis là-bas pour le grand Devoir et
qui, journellement, simplement, sans phra-
se, par des gestes de sacrifice qui sont
de l’Héroïsme survivant à la mort, nous
donnent les plus grands exemples.
J’ai sous les yeux une lettre. Elle n’était
•pas destinée à ia publicité, mais je n’en
altère pas, je pense, l’intime et respectable
pensée en mettant au jour quelques-unes
de scs lignes.
Elles sont écrites par un jeune officier à
la famille d’un camarade disparu. Celui-ci,
élève de l’École normale supérieure, sous-
lieutenant chargé du commandement de la
compagnie, est tombé devant l’ennemi. En
pleine action, il s’était approché d’un
blessé, d’un agonisant, pour lui donner à
boire I Une balle vint l’atteindre ; il s’é-
croula aux pieds du soldat qu’il voulait
sauver. Les deux êtres sont entrés côte à
Côte dans le Néant.
L’ami, blessé lui aussi, est resté. De sa
chambrette d’hôpital, il écrit :
« Pourquoi ai-je été frappé avant lui ?...
Nous nous étions promis de nous soutenir
jusqu’au bout. Lorsque les obus pieu-
vaient autour de nous, nous nous serrions
l’un contre l’autre. Nous disions en riant :
« Au moins nous serons écrabouillés en-
semble ». -
»> Les nécessités du mouvement en ligne
déployée nous avaient contraints de nous
séparer ; mais une pensée affectueuse nous
reliait, si grande, si forte qu’elle envelop-
pait tous les braves gens dont nous avions
La charge : nos hommes.
» Ce fut, dans la meilleure acception du
terme, un frère d’armes. Depuis le jour où
j’ai été affecté à la compagnie gu’il com-
mandait jusqu’au 27 septembre, jour où j’ai
été moi-même blessé, nous ne nous sommes
jamais quittés.
» Nous avions mis en commun les soucis
et les espoirs, les joies et les fatigues.
Nous nous aidions dans les exigences du
service, nous prenions nos repas ensemble,
pous partagions l’unique couverture que
Cous avions pour nous couvrir.
» Lorsque la situation ne nous permettait
ÿas de nous fier aux sentinelles, nous fai-
sions le guet ; l’un dormait, l’autre veillait.
Très résistant à la fatigue, doué d’une force
morale peu commune, il savait encourager
sçs hommes.
» ie l’Ai m ca msrchejfesceudrc de che-
val et porter sur le dos le sac de quelque
territorial trop fatigué...
» Je retournerai sur le front tout seul. Il
n’est plus. Pourquoi lui ? Pourquoi pas
moi? Je ne comprends pas, mais je m’incli-
ne devant la Volonté suprême. Ma douleur
est grande et je comprends la vôtre...»
Ces lignes haletantes écrites avec dti
sang valent les plus belles phrases qu’ait
jamais inspiré l’Amitié. Elles résument,
dans leur sensibilité profondément émue,
les fines intellectualites de la race.
Oui, la guerre aura fait ce prodige de ré-
nover nos coeurs et de les élever au-dessus
des frivolités où nos existences se complai-
saient.
La France d'aujourd’hui n’est déjà plus
celle d’hier. La grandeur du Devoir l’a
transfigurée, la douleur l’a ennoblie. Et
2our chacun de nous, elle l’a rendue plus
_?t plus digne d’être aimée.
C’est la rance qui exigera désormais
Blns dp rpünpfvr 30ur ses traditions sauvées
deU l’épreuve, qui poudra qu’on entoure
partout son drapeau de p lu? de ‘hgnité mo-
rale, qui n’admettra plus que Marseil-
laise soit livrée aux bastringues, <2Ç
gravement, sincèrement, avec la fol
culte, se lèvera et tirera son chapeau quand
on jouera devant elle l’hymne de la Vic-
toire.
ALBERT-IIERRENSCHMIDT,
La Prise de fenils
Nous avons sous les yeux un document
qni montre de la façon lapins saisissante la
façon dont les Allemands interprètent les
faits et les mensonges évidents qn’ils glis-
sent dans leurs communications officielles.
Dans le communiqué allemand publié
lins loin, l’ennemi déclare qa’il a fait santer
es bâtiments de Vermelies dont il avait, dit-
il, prévu l’évacuation.
La vérité est toute autre.
Un de nos concitoyens, M. René N..., bri-
gadier d’artillerie, a adressé à sa famille une
ettre qu’elle a bien voulu nous communi-
quer hier.
Il y relate la prise brillante de Vermelies
avec le concours des spahis qui se sont pré-
cipités sur les tranchées ennemies et ont
accompli des prodiges de valeur.
Quant aux bâtiments, an Château et à la
Brasserie qni se trouvaient dans le parc de
Vermelies et dont les Allemands avaient so-
lidement organisé la défense, ca sont bel et
bien les Français qur les ont fait sauter.
Ils avaient, à cet effet, creusé une longue
galerie souterraine par laquelle ils atteigni-
rent les constructions principales. Les sa-
peurs du génie ont exécuté la an merveil-
leux travail qui à été couronné par le pins
grand succès.
Le matin, à onze heures, l’ordre a été
donné dé faire sauter le château. Une épou-
vantable explosion se fit entendre. Les bâti-
ments étaient projetés dans les airs avec les
Allemands qa’ils abritaient.La force d’explo-
sion était si grande que les débris furent
lancés à plus de cent mètres de hantenr.
L’ennemi nse donc d’nn euphémisme
excessd quand il dit qu’il a évacué Vermelies
et « fait sauter les bâtiments qui restaient
debout. »
Uis Rsvêlitioi ils HJiolitti
An milieu d’une vive attention, M. Gioiitti
a déclaré au Parlement qae, ponr mettre la
loyauté de l’Italie au-dessus de toate discus-
sion, il allait exposer nn précédent démon-
trant qu’en proclamant la neutralité la gou-
vernement a donné au traité de la Triplice
une interprétation déjà acceptée même par
les alliés ae l’Italie.
Mettant (a main à la poche intérieure de
son vêtement.il en a tiré un portefeuille dont
il retira nn télégramme et dit :
— Au cours de la guerre Balkanique, le
9 août 1913, le marquis di San Giatiano
m’adressa le télégramme suivant :
L’Autriche nous fait connaître, ainsi qu’à
l’Allemagne son intention d’agir contre la Serbie
et eile déclaré qu’une telle action de sa part ne
peut être considérée que comme défensive. Elle
espère faire jouer le « casus foederis » de la
Triple-Alliance que j'e juqe inapplicable en la
circonstance. Je cherche à combiner nos efforts
avec ceux de l’Allemagne en vue d’empêcher une
telle action de la part de l’Autriche, mais il se-
rait nécessaire de dire clairement que nous ne
considérons pas cette action éventuelle comme dé-
fensive . Nous ne croyons donc pas qu'il existe de
a casus foederis ».
Imaginez la stupeur générale de la Cham-
bre en entendant pareille lecture. M. Gioiitti,
repliant tranquillement son pap’er, déclara
qu'il répondit que l’Autriche, en marchant
contre la Serbie, agissait évidemment pour
son propre compte et qu’il fallait tout teuter
pour la dissuader de s’engager dans une
dangereuse aventure.
— Ainsi fut tait, termina M. Gioiitti, et
notre manière d’agir ne troubla aucune-
ment nos relations avec nos alliés.
La Stampa annonce qae son correspondant
a eu un entretien avec le ministre an gou-
vernement portugais à Rome, qui lui a
annoncé la prochaine entrée en scène du
Portugal. ■
Un corps expéditionnaire portugais doit
partir incessamment pour défendre la co-
lonie d’Angola contre les incursions alle-
mandes, et an autre corps d’expédition por-
tugais ira se ranger à côté des Anglais pour
protéger le canal de Suez.
De son côté, le Diily Mail a reçu de son
correspondant à Copenhague la dépêche sui-
vante :
J’apprends de source autorisée que la par-
ticipation dn Portugal dans la guerre est en-
visagée par le gouvernement allemand avec
de grandes craintes. Dans les cercles bien
informés de Berlin, on reconnaît que l'as-
sertion des journaux annonçant ie peu d’im-
portance de cette intervention et ie peu
d'intérêt qu’elle présente poar l’Allemagne
est absolument fausse. Sans compter que
i*Allemagne perdrait nn nombre considéra-
ble de grands vapeurs retenus dans les ports
portugais, le gouvernement craint que cet
événement ne sascite des senti méats anti-
. germaniques dans l’Amérique daSad»
LA GUERRE
126= JOT-TTFÎÏ^'IÉbJEÏ
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 7 décembre, 15 heures.
Dans la région de l’Yser, nous con-
tinuons à attaquer quelques tranchées
que l’ennemi avait conservées sur lg
rive gauche du canal.
Dans la région d’Armentières et
d’Arras, dans la région de l’Oise et de
l’Aisne et en Argonne, rien à signaler,
sinon d’une façon générale la supério-
rité de notre offensive.
En Champagne, notre artillerié
lourde a pris à diverses reprises un.
^yantage très marqué sur l’artillerie’
ennêïu’e-
Rien dé fitttiyeau sur le front Est, où
les positions d'eé>\urs précédents ont
été maintenues.
Paris, 23 hciïrCt,
En Belgique, les Allemands ont
bombardé Oost-Dunkerke, à 4 kilo-
mètres à l’Ouest de Nieuport.
Entre Béthune et Lens, nous avons
fini d’enlever le village de Vermelies
et la position du Rutoire, à l’Est de
laquelle nous bordons la voie ferrée.
Avance assez sensible de nos trou-
pes dans la région de Rouvroye, Par-
villers et Le Quesnoy en Santerre.
Rien autre à signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 701 - S p. m.
On the Yser, we continue to atlack some
trenches still held by the foe on the left
hankof the canal.
In the région of Armentières and Arras,
and from the Oise to the Aisne and in Ar-
gonne, nothing to mention, exceptofthe
whole the superiority of our offensive.
ïn Champagne, our heavy artillery has
reçeatedly taken advantage over the foe’s
artillery. Nothing nêw to report on the
East front where the positions of the last
days havebeen maintamed.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 6 décembre.
Les combats continuent.
Nous avons repoussé toutes les attaques
allemandes, - -
Petrograd, 7 décembre.
D’après le communiqué du Caucase, au-
cune action importante n’a été engagée sur
le front le S décembre.
Les Russes ont occupé Saraï-Basclikaia
en Argenie, s’ouvrant la route directe
vers Yan et mettant ainsi entre les mains
russes la partie la plus florissante de l'Ar-
ménie.
COMMUNIQUÉ: ALLEMAND
[Nous ne publions les Communiqués allemands
qu’à, titre documentaire et soü» toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eù&Wlêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent J
Berlin, 6 décembre.
Vermelies, an Sud-Est de Béthune, a été
évacué par nous, suivant notre plan, par
suite d’un feu d’artillerie continu qui causait
des pertes inutiles.
Nous avons fait sauter les bâtiments qni
restaient debout et nos troupes ont occu.pé
les positions préparées à l’Est de VermeHes,
de sorte auè l’ennemi n’a pu poursuivre
dans cette direction.
A l’Oaest et au SudOaest d’Altkircb, les
Français ont renouvelé leurs attaques avec
des renforts, mais sans succès ; et ils ont
éprouvé de lourdes pertes.
Sar le théâtre oriental de la guerre, rien
de notable ne s’est produit. Dans ia région à
l’Est des Lacs Mazurie, l’ennemi reste tran-
quille. La bataille autour de Lodz suit son
conrs comme nous la prévoyions.
Dans la Pologne du Sud, pas de change-
ment dans la situation.
COMBATS EN ALSACE
Londres, 6 décembre.
Qn mande de Berne an Morning Post qn’il
y a eu de récentes escarmouches en Alsace.
Le Voyage de M. Thomson
Bordeaux. 7 décembre.
M. Thomson est parti ponr Paris.
Des Grades pour les Auxiliaires
Bordeaux, 7 décembre.
M. Millerand a décidé que les hommes du
service auxiliaire pourront recevoir des
grades. ... .
Les gradés passant dans l’auxiliaire, pour-
ront conserver lenrs galons.
Le Maréchal French décoré
Londres 7 décembre.
Le roi a conféré l’Ordre du mérite an ma-
réchal French.
LES ALLEMANDS A BRUXELLES
Paris, 7 décembre.
On télégraphie de Bordeaux au Temps que
les Allemands ont interdit samedi aux sujets
anglais, français, russes et japonais l’accès
de leurs coffre-forts dans les banques de
Bruxelles.
PRINCE BLESSÉ
Amsterdam. 7 décembre.
Le bruit court dans les milieux belges que
le prince Rupprecht, héritier de Bavière, se-
rait grièvement blessé et soigné à l’hôpital
de Gand.
LE KAISER EST INQUIET
Paris, 7 décembre.
Le Daily Mail annonce le retour inattendu
dn kaiser à Berlin, qui a causé un vif dé-
sappointement dans toutes les classes de ia
société. u §§L
Le retour de l’empereur aurait été motivé
par une inquiétude ressentie par le souve-
rain, devant l’activité intense des avions
russes, qni l’ont suivi dans tous ses déplace-
ments.
Les Sympathies américaines
New-York, 7 décembre.
Le Comité américain a décidé d’envoyer la
valeur d’un million de vêtements chauds,
aux soldats français combattant pour l’idéal
de la justice, et d’antres envois suivront.
Crise ministérielle en Portugal
Lisbonne, 7 décembre.
Les pourparlers en vue de la formation du
.nouveau cabinet continuent
Une Défaite autrichienne
Le Bareau de la Presse de Nisch a com
muniqué dimanche :
« Sur tout le front, on signale le succès de
l’armée serbe. Sur toas les points, les ar-
mées autrichiennes ont été reponssées.
» Nous avons capturé deux officiers supé-
rieurs, seize officiers,'2,400 hommes et tait
un important butin.
» Sur un des fronts nous avons pris qua-
tre batteries ennemies ».
Lâ Souveraineté de l’Atmosphère
Berne, 7 décembre.
Les gouvernements français et anglais ont
remis an Conseil fédéral des notes déclarant
que, si les aviateurs anglais allant à Fried-
rischafen, ont snrvoiô réellement le terri-
toire suisse, ce fut par inadvertance et en
raison de là difficulté, vu la grande altitude à
laquelle se trouvaient les aviateurs, de re-
connaître leur position.
Les deux gouvernements expriment de
vits regrets.
L’Angleterre ajoute à sa déclaration que
celle-ci n’implique pas sa reconnaissance
dn Droit des gens, relatif à la souveraineté
de l’atmosphère.
Le Conseil fédéral a remercié, maintenant
toutefois le principe de sou entière souve-
raineté aérienne.
LA SITUATION DES TURCS
Paris, 7 décembre.
Le Daily Mail publie une dépêche de
Copenhague, disant que selon les officiers
allemands servant en Turquie, l’armée otto-
mane de la Palestine serait menacée d’nne
grave défaite et d’être capturée, si elle ne re-
çoit oas, dans le pins bref délai, an renfort
de 100,000 hommes.
D’autre part, l’excès commis par les sol-
dats turcs sont tels, que les Anglais seront
accueillis comme libérateurs.
ïïn Général allemand en Turquie
Amsterdam, 7 décembre
Le général von der Goltz a quitté Berlin,
se rendant à Constantinople.
L’Imbroglio mexicain
Mexico, 7 décembre.
Le général Gottierez, accompagné des gé-
néraux Villa et Zapata, s’est installé officiel-
lement, dimanche, à Mexico.
L’agitation en Tripolitaine
Milan, 7 décembre.
Le Corriere Délia Sera publie des nouvelles
de Tripoli, disant que fa situation devien-
drait journellement pire.
Les détachements italiens seraient obligés
d'abandonner lentement l'intérieur afin do
faciliter leur défensive.
Les signes de mécontentement grandis-
sent parmi tes indigènes. La cause serait
dans la propagande allemande.
LA BELGIQUE
a toujours défendu
SA NEUTRALITÉ
Bordeaux, 7 décembre.
La légation de Belgique communique nne
note démentant les allégations de la presse
allemande tendant à prouver qn’il existait
nne entente militaire anglo-belge contre
l’Allemagne.
Le document relatif à des conversations
entre le général Ducarne et le colonel Ber-
nardiston qne la presse allemande invoque
établit effectivement que le colonel Bernar-
diston s’est borné à demander si la Belgique
était en état de défendre sa neutralité.
Le général Ducarne répondit alors qne
l’armés et les fortifications belges permet-
taient à son pays de défendre sa nentraiité
aussi bien contre l’Angleterre et la France
que contre l'Allemagne.
La question de la violation de la neutralité
étant envisagée, le général Ducarne a en-
voyé au ministre de la guerre belge un rap-
port établissant que l’intervention anglaise
serait subordonnée à la violation préalable
par nne autre nation, notamment par l’Alle-
magne dont les intentions n’étaient nulle-
ment ignorées.
D’autre part, les conversations de 1912 en-
tre le colonel Briggs et M. J unglubth éta-
blissent nettement qne les entretiens n’ont
eu aucun caractère politique et que i’éven-
tnalitê d’un débarquement anglais en Bel-
gique fut envisagé uniquement sous la con-
dition et le consentement de la Belgique.
Ouraliire de laite japonaise
ADRESSE DE L’EMPEREUR
Tokio, 7 décembre.
L’onvertnre de la Diète japonaise a eu lieu
au milieu d’ane effl uence considérable.
L’adresse de l’empereur dit :
« Je suis heureux d’annoncer qne l’amitié
liant le Japon aux nations de la Triple-En-
tente s’affirme de plus en pins cordiale.
L’alliance avec l’Angleterre, la France et la
Russie fut cimentée dans les circonstances
critiques actuelles, par les plus forts liens
d’amitié.
» La paix fat graduellement rétablie en
Orient ; mais la grande guerre n’est pas en-
core terminée. Nous comptons sur la loyauté
et la bravoure de nos sujets pour atteindre
an but final aussi vite qne possible. »
L’empereur conclut en demandant à la
Diète de coopérer à la tâche du gouverne-
ment.
Pas d’fltmités françaises
DIT UN JOURNAL ALLEMAND
Le Vorwoerts s’est efforcé, en plusieurs ar-
ticles, d’établir l’inexactitude de certains
actes d’atrocité reprochés aux armées alliées.
Le journal socialiste berlinois écrivait le 6
novembre :
« Dans nne communication qni nous est
parvenue, il était question d’un soldat alle-
mand soigné dans nne ambulance de Franc-
fort, qui aurait était cruellement mutilé par
les Français. Après avoir fait des démarenas
sur place, nous avons pu constater que cette
information ne reposait sur rien. Nous
avons approfondi cette affaire parce que des
renseignements, avec prière de faire une
enquête, nous avaient été fournis par un
homme dont le nom est nne garantie.
» A la sui.e de cette publication, un grand
nombre de lettres nous sont parvenues, la
plupart anonymes, dans lesquelles il est
question d’histoires de mutilations ponr les-
quelles on demande des enquêtes.Ges lettres
sont ordinairement conçues en ces termes :
« Ici, on raconte que certaines personnes
rapportent qne dans l’hôpital on soigne nn
homme qui aurait en les yeux arrachés et
peut-être bien anssi les bras et le3 jambes
cônpés ». Les renseignements inexacts con-
tenus dans maintes de ces déclarations pré-
sentent cette ressemblance frappante que
seul le lieu oü doit se trouver le mutilé
change. La source de la plupart de ces com-
munications change aussi. On voit aisément
que les auteurs de ces lettres sont victimes
de faux braits. Il n’est pas de notre devoir
de vérifier ces communications.
» Des constatations rapportées ici peuvent
du moins tranquilliser les expéditeurs de ces
lettres, aussi bien que nous, et leur donner
le sentiment qne les contes effrayants trans-
mis ainsi de bouche en bouche ne sont que
des racontars.
» Les autorités officielles ne manqueraient
pas, si nn cas était vraiment constaté, de le
faire connaître. »
LA CLASSE 1915
La mise en route fixée au 19 décembre
Les commandants des bureaux de recrute-
ment procèdent actuellement à l’établisse-
ment des feuilles de route pour les hommes
de la classe 1913 Les ordres d’appe} vont
être immédiatement envoyés aux jeunes
soldats, qni seront mis en route, pour la
très grosse majorité du contingent, le samedi
19 décembre.
Pour la répartition du contingent de 1913,
il n’a ’ pas pu, en raison des circonstances
actuelles, être tenu compte des dispositions
spéciales relatives à certaines catégories d’ap-
pelés soutiens de famille, frères de militai-
res. etc., qui suivent la règle commune.
SIR LA FRONTIÈRE SUISSE
Dn Times :
Ûne violente canonnade a été entendue,
durant ces derniers jours, le long de la fron-
tière germano-suisse, près de Bassei, et plu-
sieurs rencontres ont en fieu entre les trou-
pes françaises et allemandes.
On rapporte que des renforts Importants
ont été envoyés par l’Allemagne dans cette
région. Un grand nombre de blessés alle-
mands ont été amenés à Saint-Ludwig.
LIS OPÉRATIONS
SUR LE FRONT RUSSE
Petrograd. 7 décembre*
Le Messager de l’Armée dit que dn pi’emiei
an. six décembre, les Allemands ont reculé
de Gumbmnen à Aogerburg et sur la ligne
fortifiée des lacs Masurie. Ils ont occupé une
position très tonifiée d’où ils ont bombardé
avec intensité, entravant l’offensive des
troupes russes.
Celles-ci, pour atténuer leurs pertes, doi-
vent recourir aux travaux d’approche.
Les troupes russes et Allemandes conti-
nuent leur concentration. Toutes les tenta-
tives d’offensives des belligérants ont été sté-
riles, l’ennemi maintenant ses positions.'
Sur le front Thorn-Cracovio, la bataille bat
son plein. Des forces allemandes considéra-
bles amenées dn front Ouest attaquent éner-
giquement dans trois directions Ilofl', Lo-
nitch et Petrokoff.
Sur. le front Tchenstokoff Cracovie, un
violent duel d’artillerie continue. Les Russes
ont repoussé l’offensive ennemie.
En Galicie, tes Russes continuent à délo-
ger les Autricbiens de leurs positions forti-
fiées et poursuivent énergiquement lenr
marche sur Cracovie, malgré la résistance
désespérée des Autrichiens opérant des
contre-attaques réitérées et redoutant i’en-
vahissement des plaines de Hongrie.
LA BATAILLE DE LODZ
Le grand combat qui s’est déroulé, ce»
jours-ci, près de Lodz. a été marqué par de
nombreux et tragiques épisodes,dit le Times,
La Novoe Vremya relate que les audacieuses
attaques de la cavalerie sibérienne à RZKOW,
Brezin, Tusbin et Lask et sur la ligne Zgierz-
Strykow resteront fameuses dans l’histoire.
La forêt entre Br<*zin et Kurpin est deve-
nue un immense cimetière allemand.
Un des régiments russes qui avait déjà
triomphé au début de la guerre, chargea nne
batterie d’obnsiers ennemie. Le centre tut
reçu par nn feu violent et céda, mais rien
ne put arrêter la marche des flancs, qui cou-
pèrent les forces d’artillerie, capturèrent les
obosiers et préparèrent le chemin pour l’in-
fanterie.
La ville de Rzgow, nne petite ville pea
connue de Pologne, est aujourd’hui immor-
talisée pâr la victoire russe.
Les banteors de Rzgow dominent tout le
voisinage, non seulement les environs de
Pabianice, mais aussi toutes les localités an
Sud de Lodz et sont visibles à grande dis-
tance.
Les batteries ennemies aniaimt pu com-
mander tonte la route de Lodz à P.ibnnice el
ayant occupé la ligne Zgierz-Strykow mena-
cer Lodz du Nord au Sua.
Les Russes n’ont pas permis à l’ennemi
même de se retrancher sur la montagne oc-
cupée.
Le combat ent lien sur la hantenr qui
s’élève devant Rzgow sur les pentes de la-
quelle les Allemands étaient postés.
Les Russes approchèrent de l’autre côté,
Passant étant inattendu. Mais l’ennemi se
reprit et repoussa les premières attaques.
Alors, il tenta de reprendre l’offensive. Il
fut énergiquement repoussé, jonchant tout
le versant de cadavres et se retira.
Les tranchées passèrent plusieurs fois de
main en main ; le champ de bataille était
rouge de sang.
Des casquettes, des livres de prières, des
carnets, des gants, des havre-sacs, des boîtes
de cartouches, des boîtes de conserve, de la
paille, etc., recouvraient littéralement tonte
la colline. Les tranchées elles-mêmes étaient
remplies de cadavres.
Depuis deux mois, Lodz avait été privée d*
communications régulières, La ville compte
700,000 habitants.
Pendant l’occnpation allemande, le pain
manqua. La foule s’empressait devant les
boulangeries qui restaient closes.
Les habitants remplacèrent alors le pain
par le macaroni.Cette denrée ayant disparc
du marché, ils adoptèrent l’alimentation au*
pommes de terre, dont ie prix aussitôt quar
drupla.
Les pauvres furent contraints dr mange»
des betteraves 1
Le Prince Jonchim
faillit Être fait prisonnier
Pétrograd, 7 décembre.
Des officiers blessés racontent qne le princi
Joachim, un des fils de Guillaume II, faillit
tomber aux mains des Russes au combat d<
Lodz.
Le prince Joachim occupait nne position
évacuée par les Russes, quand ces derniers
réattaquèrent avec des forces considérables.
Pendant la panique allemande, le prince
s’enfait an galop revêtu de la capote d’un
soldat.
Le Héros aux deux Drapeaux
Un journal russe raconte qne parmi las
blessés arrivés à Taganrog se trouvait uï
jeune soldat, Alexander Cberviatkin, âgé de
14 ans, qni vient de recevoir l’ordre de
Saint-Georges et que l’on appelle désormais
le Héros anx deux drapeaux.
Alors qu’il se trouvait en reconnaissance
près de Varsovie, le jeune volontaire décou-
vrit après une bataille le cadavre d’ùn port»
drapeau russe qui tenait encore le drapeau
de son régiment. Gherviatkin prit le drapeau
et l’enroula autour de son corps, sous ses
vêtements. Un instant après il fat découvert
par les projectears allemands et tait prison*
“ter. .....
Dans la même nuit, les sentinelles qui Ij
gardaient, épuisées de fatigue, s’endormb
rent. Il prit la faite. Sur son chemin, iitroo
va, aussi endormi, un porte-drapeau alle-
mand qni avait son drapeau près de loi. Le
jeune Russe détacha le drapeau de sa hampe
aveo un canit et continua sa fuite. Alors
qn’il atteignait la tranchée russe, les projec-
teurs le découvrirent à nouveau. Il reçut
nne balle dans le côté, mais réassit quand
même à ramper jusqu’à la tranchée où il re»
mit les deux drapeaux à son commandant.
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