Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 décembre 1914 07 décembre 1914
Description : 1914/12/07 (A34,N12174). 1914/12/07 (A34,N12174).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172334w
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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Sur le Front, au Nord et à l’Est
LES OPÉRATIONS
de la Semaine
Pendant la semaine écoulée, après un ia-
fervalle de plus de quinze jours, une « re-
piise d’activité » s’est manifestée dans les
Flandres. Faut-il croire à une action déci-
sive et imminente entre les armées enne-
mies qui sont l’une et l’autre comme enter-
rées dans leurs tranchées ? Nous le saurons
bientôt. En tout cas, voici les points où des
rencontres ont été signalées. Sur la côte, à
l'extrême Nord, des patrouilles se sont
heurtées à Westende situé à quatre kilomè-
tres de Nieuport. sur la route d'Ostende ; le
feu de l’artillerie allemande s’est ensuite
concentré sur Ramscapelle et Perwyse ;
enfin Lampernisse, à sept kilomètres à
l’Ouest de Dixmude, a été bombardé.
Ces bombardements annonçaient-ils une
attaque de l’infanterie allemande, en mas-
ses compactes, qu’il faut toujours prévoir ?
Avaient-ils pour but de masquer d’autres
mouvements, le transport notamment de
troupes vers le front oriental de l’empire
allemand sérieusement menacé par la Rus-
sie ? Les nouvelles parvenues en ces der-
niers jours, et des sources les plus désin-
téressées, permettent de penser que la se-
conde hypothèse est la vraie.
Cependant, autour d’Ypres, nous avons
remporté certains avantages : au Nord, vers
Dixmude, nous avons gagné du terrain, et
au Sud, les tranchées françaises ont atteint
le pied des hauteurs de Saint-Eloi. Et en ;
fin de compte, au Nord de la Lys, « nous I
avons réalisé de sensibles progrès », tout
en même temps que, en avant de Poeseîe,
à mi-distance de Dixmude et d’Ypres, nous
yons pris, sur la rive droite da canal, la
maison du Passeur, une position qui fut
très âprement disputée depuis un mois. Là,
notre artillerie lourde a obtenu un succès
très significatif.
On avait prêté aux Allemands l’intention
de forcer notre ligne vers Arras ou vers Bé-
thune, et le violent bombardement d’Aix-
Nouletle, qui eut lieu le 3 décembre, avait
donné Heu à celte supposition. Si telle fut
vraiment l’intention de l’çunerni, sa décep-
tion fut grande, car sa tentative ne lui a
rapporté qu’un nouvel échec,
j* Une accalmie s’était produite dans la ré-
gion d’Albert, de Chaulnes et de Roye,
lorsque l’on apprenait, le 1** décembre,que
nos troupes avaient réalisé une longue
avance dans la grande courbe de la Somme
dont le sommet est Péronne. Nous avions
enlevé des positions importantes près du
village de Fay, au Nord de Chaulnes, non
loin de la route qui réunit Villers-Carbon-
nel à Amiens, par Yillers Bretonneaux. La
possession de cette longue voie de commu-
nication, soulignée par une occupation so-
lide et de nouveaux et sensibles progrès est
particulièrement intéressante, et le combat
de Fay montre, à n’en pas douter, notre
intention de ne point nous attarder dans
«es positions du Santerre.
Dans la région de l’Aisne, il nous faut
noter un brillant duel d’artillerie entre
Vailly etBerry-au-Bac, le 29 novembre et
dont les résultats heureux méritent d’être
signalés. Pour réduire notre artillerie lour-
de désormais établie sur les deux rives de
l’Aisne, aux approches du chemin des Da-
mes, l’ennemi avait installé des pièces de
300, abritées par des coupoles. Nous en
avons eu raison : l’une de ces coupoles a
été détruite ; une réserve de munitions a
été incendiée ; des mitrailleuses ennemies
ont été mises en miettes; l’ouvrage lui-même
a sauté en partie. Et c’est la démonstration
que les redoutables défenses.accumulées
par les Allemands en cette région ne sont
point inexpugnables.
En Argonne, où le président de la Répu-
blique est venu ces jours-ci visiter les em-
placement des troupes, la lutte a continué
avec acharnement. Mais il n’est pas vrai,
comme l’a annoncé l’agence Wolff dont on
eonnait la parfaite mauvaise toi, que Yer-
dun ait jamais été assiégé. Tout au plus les
Allemands ont-ils essayé d’ouvrir le feu
sur le fort le plus éloigné au Nord de ce
eamp retranché. Nos canons «nt immédia-
tement fait taire leur grosse artillerie. Et
aos avantages dans les luties de tranchées
se sont continués sans relâche. Nous avons
avancé dans le bois de la Grurie ; nous
avons enlevé une tranchée dans le bois de
Courte-Chausse qui traverse le ehemin des
Romains, entre La Chalade et Va rennes. Et
dans la vallée de la Moselle, l’enlèvement
du piton deXon, sur la rive droite de cette
rivière, au Nord-Ouest de Pont-à-Mous-
son, constitue pour nous désormais une po-
sition superbe dominant la Seiile, d’où
nous avons Vue sur le eamp retranché de
Metz,
S’ils ont continué leurs attaques ebsti-
nées pour s’emparer du versant -occidental
des Vosges, les Allemands n’y ont point
réussi. Ils n’ont pu se maintenir | Saintc-
Matie-aux-Mines ; iis n’ont pas été plus
heureux dans leurs attaques successives
des hauteurs du Ban-de-Sapt, d’où nous les
avons par trois fois repoussés. Et au Sud
de la chaîne des Vosges, sur le versant
oriental, dans la Haute-Alsace, en enlevant
Aspach-le-Haut et Âspach-le-Bas, nous
nous sommes rendus maîtres, jusqu’aux
abords de Gernay, de la route qui mène à
Mulhouse. Possédant déjà les vallées de ia
Doller et de la Thur,nous dominons la par-
tie supérieure de la Lauch, où se trouve
Guebwiller, à mi-chemin entre Mulhouse
et Colmar. Enfin l’occupation de la tête de
Faux, l’un des points culminants des Vos-
ges qui commande le Col du Bonhomme où
passe la route de Paris à Colmar, nous
donne sur ce point une position stratégique
de premier ordre.
Les conditions excellentes où nous som-
mes, en Haute-Alsace, sont d’autant moins
contestables qu’elles donnent les plus vives
inquiétudes à nos ennemis. Et des informa-
tions de source suisse nous apprennent
aussi : que les Allemands font de grands
préparatifs de défense à Colmar ; que dans
la vallée de la Bruche, de inultiplés lignes
de tranchées ont été creusées par les Alle-
mands et que des forêts et des pares ont
été rasés; qu’une grande activité règne
également à Strasbourg, dont un faubourg
Sud a été inondé, et où tout est prêt pour
étendre l’inondation au Sud et à l’Ouest de
la ville.
En résumé, après la période d’accalmie
relative que nous avions signalée, il y a
huit jours, une « activité » plus grande
s’est manifestée de part et d’autre. Elle ac-
cuse l’ascendant de notre artillerie de tous
calibres sur l’artillerie allemande, le mor-
dant de notre infanterie, notre avance mé-
thodique sur tous les points du front, notre
offensive calculée, persistante et tenace sur
les Vosges et en Ilaule-Alsace.
Encore une fois, tout va bien. Il s’agit
pour nous de continuer de vouloir, — for-
tement.
TH. VALLÉE.
EN WOÈVRE
On estime que les forces sont égales
sur les deux fronts, mais les forces
allemandes s'épuisent en de
vaines attaques.
Un correspondant dn Times, qui êst allé
examiner les dispositions des troupes en !
Woëvre. noas donne les impressions les plus
rassurantes :
Les Allemands, qni font chaque jour de
furieux efforts pour percer,particulièrement
autour de Saint-Mihiel, le seul endroit où ils
aient réussi à prendre un point d’appui sur
la rivé gauche de la Meuse, se fatiguent vai-
nement.
Les Français 163 laissent s’épuiser autant
qu’il leur plaît, mais ne leur laissent entre-
voir aucun signe de défaillance.
« Après le voyage que je viens de faire à
Commercy, dit ce correspondant de guerre,
je puis donner une idée assez claire des deux
forces en présence.
La partie Ouest de Saint-Mihiel, ses feu-
bourgs ainsi que Chauvoncourt sont les
seuls endroits que tiennent les Allemands
sur ia rire gauche de ia Meuse.
Tout le long d'une grande partie du front,
depuis ThiaucoGrtjusqa’à Frcsne, c’est-à-dire
sur une dùtsuce d’environ 50 kilomètres, les
tranchées adverses sont très près l’une de
l’autre ; parfois une quarantaine de mètres
seulement les séparent. En thèse générale,
cette proximité des lignes empêche les en-
gagements de se produire sur une large
échelle, et rend même tout mouvement en
avant de l’un ou de l'autre côté presque im-
possible.
Malgré tout, de temps en temps, des escar-
mouches se produisent.il y a quelques jours,
par exemple, près du village de lies Eparges,
au Sud de Fresnes, les Allemands prononcè-
rent cinq attaques déterminées dans l’espace
de trois heures, mais ils furent chaque fois
repoussés par de petits détachements d’in-
fanterie française bien soutenus par des ca-
nons de 75.
Les assaillants durent se retirer en laissant
des centaines de morts sur le champ de ba-
taille et un grand nombre de blessés qui fa-
rent faits prisonniers.
Leurs pertes totales dans eette affaire, qui
permit une légère avance des troupes fran-
çaises, fut de 1,200 hommes.
11 y eut aussi des combats acharnés près
de ia forêt d’Apremont. Entre Apremont —
ou pour mieux dire l’endroit où se trouvait
Apremont avant ia bataille — et la forêt, il y
a-deux petits bois triangulaires, le bois de
Jurât et le bois Brûlé, côte à côte.
Le premier est entre les mains des Alle-
mands et parait devoir y rester pour le mo-
ment, car on «ait que leurs retranchements
sont particulièrement redoutables. Pour ob-
tenir le second, iis n’ont épargné ni les hom-
mes ni les munitions, mais ils n’ont pu ga-
gner qn’un tout petit coin à l’extrême limite.
C’est somme s’ils ne possédaient rien...
Bien que, ni d’un cô'.é ni de l’autre, on ne
manque aucune occasion de « canarder » ou
de charger les hommes en bleu ou les hom-
mes en gris qui se montrent assez insou-
ciants pour s’exposer, en certains endroits
les combattants ont tacitement convenu de
certaines heures du jour pour faire trêve
et, pendant ce temps, prendre lèses repas,
faire la provision d’eau, se laver, etc...
Mais ie3 soldats français aiment malgré
tout à jouer de petits tours aux hoches.
Une nuit, l’un d’eux s’étant procuré un
vieux phonographe, réussit à aller le placer
près d’une tranchée allemande. U regagna
la tranchée française, après avoir ramené
avec lui l’extrémité d’une ficelle attachée au
déclic de l’appareil. Soudain éclata la Mar-
seillaise qui au boit d’un instant, fut saiuée
par une vive fusillade.
Les soldats français, bien à l’abri dans
leurs tranchées, se tordaient da rire, d’au-
tant pins que les boches ne réussirent pas à
détruire le phono avant que celui-ci ait
achevé l’hymne glorieux. .
Il y a quelques jours, la neige est tombée
pour ia première fois à Nancy, et, bien qu’il
y ait 10 et 12 degrés de froid, les soldats
français se montrent pleins de bonne hu-
meurs '
LA GUERRE
lâ5> JOURWEHl
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 6 décembre, 15 heures.
Hier, en Belgique, près de la Maison
du Passeur, dont la prise a été signa-
lée, notre artillerie lourde a écrasé un
fortin allemand.
L’ennemi a tenté vainement de re-
prendre Weihendreft.
Sur le reste du front Nord, calme
absolu, ainsi que dans la région de
l’Aisne.
En Champagne, notre artillerie
lourde est très active ; elle a repoussé
avec succès les contre-attaques des
batteries adverses.
Dans l’Argonne, la guerre de sape
se poursuit ; nous continuons à pro-
gresser lentement, repoussant toutes
les attaques.
Nous avons également progressé
légèrement dans la région au Sud-Est
de Varennes, où l’artillerie allemande
a été réduite au silence.
Sur le reste du front, aucun fait
notable.
Paris, 23 heures.
Rien à signaler.
Official Eeport of the
French Govemment
Dec. 6th - 3 p. m.
Yesterday, in Belgium, near the « Mai-
son du Passeur » which we had taken, our
heavy guns hâve demolished a small fort of
the loe.
The enemy attempted,without success, to
reoccupy Weihendreft.
Gn the rest of the north front, as well as
in the Aisne, absolute quietness.
In Champagne, our heavy artillery is very
eative ; counterattacks of the foe’s batteries
hâve been repulsed successfully.
In Argonne the sapping continues ; we
are progressing slowly ; ali attacks are re-
pulsed.
We also progressed slightly south east of
Varennes ; where the foe’s artillery has
been silenced,
On the remainder of the front nothing
important.
COMÜÏÏIQÜE RUSSE
Petrograd, 6 décembre (officiel).
Les combats acharnés continuent sur le
front de Lovitz, notamment dans la région
de Uotz et à l’Ouest, vers Petrokoff.
Le 4 décembre, nous avons dispersé une
importante colonne ennemie sur la chaussée
de Pabianice-Losk.
Les Allemands ont subi de grosses per-
tes.
Sur le reste du front, la situation est in-
changée.
DÉPLACEMENTS MINISTÉRIELS
Bordeaux, 6 décembre.
MM. Ribot, Maivy, Aogagneur et Doumer-
gue sont partis pour Paris.
Les Ministres Beiges visitent
leurs Compatriotes réfugiés dans ia Saillie
Le Mans, 8 décembre.
Les ministres belges, MM. Carton de Viart
et Van der Henvèl arrivèrent dans l’après-
midi.
Le préfet de la Sartbe offrit dans la soirée,
en leur honneur, un dîner intime auquel as-
sistaient les officiers généraux belges, an-
glais et français en résidence au Mans, les
sénateurs du département et le maire de la
ville.
Les ministres beiges visiteront leurs com-
patriotes réfagiés tiaas la Sarlhe.
UBTIIÜ PITBiOTlÛSE
Paris, 6 décembre.
La Ligue des Patriotes afeit son pélérinage
annuel au champ de bataille de Cuampigny.
Il y avait une foule énorme. Le général
Galliéni était représenté par un offickr qui
déposa en son nom une palme sur le monu-
ment.
Plusieurs discours ont été prononcés. M.
Cherest, président du Conseil municipal, a
évoqué les pèlerinages accomplis depuis
quarante ans à Champigny et il ajouta :
« Au nom dn département de la Seine,
mort; de Champigny, je vous salue respec-
tueusement I baissez-moi confondre ici avec
votre souvenir le tribut d’admiration sincère
quç nous adressons, avec nos voeux, du plus
profond de notre coeur, aux chers soldais qui
combattent à Ypres, à Arras, à Péronne, à
Lassigny, dans l’Argoane, pour la. France,
pour la Liberté, pour la Civilisation. »
M. Mithouard, président du Conseil muni-
cipal de Paris, s’exprime en ces termes :
« Ce ne sont pas seulement des fleurs que
nous apportons aujourd’hui sur leur tombe,
c’est l’épée déjà triomphante que nous y dé-
posons. »
M. Barrés constata que le succès définitif
des armées françaises peut être garanti
maintenant avec une sûreté mathématique.
Il ajouta :
« Les patriotes avalent le devoir de tra-
vailler pour tirer tout le fruit des sacrifices
sanglants de la nation. M. Poincaré a tra-
duit la pensée de la France en disant :
« Pour que la paix soit iongus et heureuse,
pour qu’elle ne soit pas illusoire ni trom-
peuse, il faut qu’elle soit girantie par la ré-
paration intégrale des droits violés afin de
nous prémunir contre ies attentats futurs. »
Voilà dit M. Barrés le mot d'ordre que je
vous transmets : « Réparation du passé,
garantie de l'avenir. Nous repousserons
tonte paix qui rendrait stériles nos deuils,
notre sang glorieux. Là France combat pour
que l’Empire d’Âiiamagaa soit terrassé et
disloqué. »
ÉSOBÏAKTE MANIFESTATION
Lyon, S décembre.
A l’issue d’une conférence de M. Blumen-
thal, ancien maire de Coitnar et ancien dé-
puté au Reichstag, sur l’état d’esprit des Al-
saciens-Lorrains qui conservèrent depuis
quarante-quatre ans, au fond* dn coeur,
l’amour de ia France, te colonel belge Mar-
cio, défenseur de Liège, qui assistait à cette
conférence, reçut des mains de M. Eerriot,
maire de Lyon, une gerbe de fleurs, taudis
que le public manifestait chaleureusement
en l’honneur de la Belgique et du roi Albert.
Légion d’Honneur
Paris, 6 décembre.
Sont inscrits an tableau spécial de la Lé-
gion d’honnéar, pour le grade de chevalier :
MM. Gudin du Pavillon, capitaine au 74*
régiment d’infanterie j D-ffaux, capitaine au
-« «^infanterie ; Teste, capitaine de réserve
au 28* d’inianterie ; Moilinieri, capitaine au
5« d'infanterie ; Menu, capitaine au 43* d’ar-
tillerie.
L’impression des iournaiisfes
des Pays Âiiiés
Paris, 6 décembre.
Les représentants des journaux des pays
alliés, revenant de visiter le front, ont
adressé à MM.Deicassé et Milierand une lettre
dans laquelle ils disent que les représen-
tants de ia presse des pays alliés sont émer-
veillés de i’état moral et sanitaire de Fer-
mée française et indignés du spectacle qn’of-
frent les dévastations inutiles et méthodi-
quement organisées qui ont été accomplies
par l’armée allemande.
« Edifiés, disent-ils, par leur enquête faite
sur place, sur la violation des lois de la
guerre commise par l’ennemi, iis vous re-
mercient de leur avoir procuré le moyen
d’éclaircir complètement l’opinion publique
de leur pays et de confirmer leur confiance
dans le succès final ».
DES AVIATEURS FRANÇAIS
bombardent la gare de Fribourg-en-Bnsgaü
Une dépêche de la Haye dit qu’un télé-
gramme de Berlin annoneequedes aviateurs
français ont lancé des bombes sur ia garede
Friboarg-en-Brisgau, à 60 kilomètres à l’Est
de Coimar, vendredi soir, détruisant une
partie de la ligne du chemin de fer. Les
aviateurs échappèrent malgré ie leu violent
dirigé contre eux.
Une note officielle a confirmé estte nou-
velle.
Le Bluff des Allemands
Lear Défaite par les Russes
Paris, 7 décembre, i feeara matin.
On télégraphie de Petrograd :
Les communiqués allemands répandent
dans la presse étrangère des bruits absurdès
annonçant d’énorme3 pertes russes, en
hommes, en canons et mitrailleuses, dans
les combats qni ont été livrés en novembre.
L’imagination allemande joue avec ies
chiffres, ainsi que ie prouve la manière dont
nos.ennerais rapportent leurs propres pertes.
Ainsi ils affirment qu’ils ne perdirent au-
cun canon, quand les Rosses leur prirent,
dans la seule région de Beh«»ay, vingt-
trois bouches à feu et un énorme butin de
guerre.-
Les Allemands ne signalent pas de pertes
en prisonniers, alors que nous enregistra!
mes, sur un seul point, les noms de iâqOOé
de leurs soldats capturés.
Ils passent pareillement sous silence les
convois qu’ils brûlèrent dans leur retraite,
les canons et les attelages qu’ils abandonnè-
rent dans les forêts mais que nous avons
capturés successivement.
Eu outre, leurs écrivains militaires ne di-
sent l’aspect d’aucun champ de bataille. Or
rien ne peut donner une idée de la retraite
allemands vers Stryko où des monceaux de
cadavres à la suite de nos attaques de flanc,
s’élevaient à la hauteur de un mè re, où
toute ia populaiion était employée à enter-
rer ies morts et à débiayer les champs.
Pois, certaines divisions allemandes, no-
tamment celles de ia garde, furent telle-
ment éprouvées dans les derniers combats
qu’elles disparurent complètement du front
pour se refaire
LES PERTESJDE L’ENNEMI g§ pj g’g pj§§ | flou}
20,000 Hommes par Jour
Les listes officielles de pertes allemandes
publiées ces jours-ci ont causé beaucoup de
douloureuse surprise par la gravité qu’elles
donnent aux pertes bavaroises.
La liste publiée, notamment, vendredi
dernier, ne contient que les pertes éprou-
vées par les 6e, 9° et 11* régiments d’infan-
terie bavaroise, chacun d’eux a perdu plus
de 1.000 hommes. Le 10e régiment, com-
prenant 3,000 hommes, en a perdu plus de
1,600 dans le combatcontrelesAnglais dans
le Nord des Flandres. Parmi ies tués se
trouvent trois, généraux, von Oswald, von
Grumbkow et Henning.
Un examen des listes austro-allemandes
montre que la moyenne journalière des
pertes pendant les quatre premiers mois de
guerre fut de 20,000 hommes environ.
L’EGHEG ÂLLEMÂNO EN RUSSIE
Londres 6 décem»re.
Le Times publie une dépêche de Petrograd
disant que les journaux de Moscou donnent
des détails impressionnants sur le désastre
allemand au S td-Est de Lodz.
PO 0/0 des .officiers allemands sont hors de
combat.
Certains régiments ont été réduits à une
centaine d’hommes, épaves lamentables qui
ont pu s’échapper.
Les Russes ont fait de nombreux pri-
sonniers.
LA TAMIDfô ALLEMANDS
Pétrograd, 6 décembre.
Dans les milieux compétents, on continue
de croire que ies Allemands déplacent le
centre de gravité de leurs opérations sur le
front oriental, et qu'ils se bornent, dans
l’Ouest, à une défense des territoires qu’ils
occupent.
Cette opinion paraît confirmée par l’en-
voi d’important contingents,encore intacts,
qui affl aent quotidiennement de l’intérieur
de l’Allemagne.
Les Cruautés tlss Aliénais ea Pologne
Petrograd, 6 décembre.
Après leur défaite à Zdounsk-Wola et à
Zgiersk, autour de Lodz, les Aiiemaads dans
leur retraite, bombardèrent sciemment le
célèbre asile d’aliénés dont plusieurs malades
furent tués ou blessés.
L’Âppei aux armes en Allemagne
Amsterdam, 6 décembre,
- Le Telegraaf annonce que le Reichsanzeigor
publie un appel à tous ies hommes de la
Laudsturm, non affectés par l’appel du
15 août.
La date d’entrée en service sera fixée ulté-
rieurement, mais l'appel entrera en vigueur
ultérieurement, sauf pour la Bavière.
Le Nouveau Cabinet Serbe
Nisch, 6 décembre.
Un nouveau cabinet de coaliüon s’est for-
mé sous la présidence de M. Paehitch, qni
prend le portefeuille des affaires étrangères,
avec ie colonel Boyovitch comme ministre
de la guerre.
m LE FRONT TÏÏRC
Petrograd, • décembre.
La pénurie do nouvelles sur le fronc tare
est expliquée par les rigueurs da climat, ie
théâtre de la guerre étant situé à une altitu-
de de 2:800 mètres, où ia-'température des-
cend jusqu’à 25 degrés au-dessous de zéro.
Oa croit qu’ii n’y aura guère d'opérations
sérieuses de ce cêté pendant l’hiver.
Ls Croiseur furs * Hamidieh "
avarié par une Sorpilis
Sébastopol, S décembre.
Le croiseur turc Hamidüh toucha une tor-
pille et subit de graves avar ies.
Il regagna Constantinople difficilement.
Le LoyaiiSiTig des Sujets Egyptiens
Le Spire, 6 décembre.
Ls Grand Senoussi s’est engagé vis-à-vis
du commandant de la garnison britannique
du Caire, à défendre la frontière occidentale
et à maintenir l’ordre et la tranquillité.
Le général Regtnald Vfiagite, gouverneur
du Soudan, a proclamé ia loi martiale.
L’Ornieh des B édouins et leurs notables -se
sont réunis à Mùlieh et ont juré obéissance
et fidélité à l’Angleterre, en s’engageant à
défendre l’Egypte au prix même de leur
vie.
4P n
NOTRE ACTION Aü MAROC
Rabat, 6 décembre.
Notre offensive du 27 novembre, dans la
région de Tsaei-Fsz, contre les rebelles, a
produit un heurs «x résultat.
Nous avons dégagé les abords du poste et
reporté au Sad nos postes de surveillance.
Les Beni-Ourainn conseillent & leurs voisins
d’abandonner leur attitude agressive.
Dans les régions de Kahifrâ-Talda, ies
Berbères restent sourds aux appels aux
armes de Mohaon-Haiaon.
L’ANARCHIE MEXICAINE
New-York, 8 décembre.
Une dépêche de l’El Paso annonce qu’ane
nouvelle révolution a éciaté an Mexique. Les
généraux Zàmjpa et Salazir, chois sous le ré-
gime de Heurta, ont lancé une proclamation
dénonçant Villa et Carranza et demandant
''appui de toute la Républiaoe
Nous recevons lès renseignements suivants sur
la situation à Douai, occupe, évacué,, puis bom-
bardé et rëoccupé par l’ennemi.
Lors de la première occupation de Douai
par ies Allemands, en septembre dmier-,
les habitants eurent peu à souffrir de la
présence en viile de quelques centaines de
fantassins
Un beau jour, vers midi, sans aucun com-
bat, ces hommes disparurent après s’être fait
préparer sur les fourneaux du Bureau dé
bienfaisance un repus copieux.
Les rnes reprirent leur aspect habituel, la
population, rassurée, commença à se mon-
trer et chacun se mit à esperer.
La trêve ne fut pas longue Quelques jours
après, ia ville était bombardée, et elle est de-'
venue depuis celte époque une vaste ambu-
lance allemande.
Un ami qui a pu quitter Douai an commen-
cement dv novembre et regagner la France
par ia Hollande et l'Angieterre, rapporte
quelques renseignements inédits sur ia si-
tuation de nos compatriotes.
La ville est calmé, et rien n’a été pillé
jusqu?à cette époque. Quatre cents prison-
niers civils sont enfermes dans la salle des
têtes de la mairie. La plupart sort des ou-
vriers, au milieu desquels se trouvent quel-
ques femmes, enfants et vieillards. Ces
malheureux sont dans un état d’hygiène dé-
plorable, et n’ont à leur disposition, pour y
déposer les ordures et détritus, que quatre
tonneaux installes dans les coins du vaste
local attenant au beffroi. Les Allemands per-
mettent aux habitants restés libres d’appor-
ter ia nourriture de ceux qui sont incar-
cérés.
L’église collégiale de Saint-Pierre a été ré-
servée aux prisonniers militaires, qui y sont
an nombre de deux cent cinquante, Ang ais
pour la plupart. On leur a retiré ces excel-
lents manteaux, doublés de flanelle, qui
font l’admiration de tous les « réfugiés » en
ce moment à Boulogne. Les officiers anglais
sont traités sans aucun égard, et l’autorité
allemande prend plaisir au contraire, à mur
faire exécuter toutes les coryees pénibles,
comme le balayage des rues, l’enlèvement
des ordures, etc. Le gouvernement allemand
défend aux habitants de les approcher, et
se charge de les nourrirtrès sommairement.
Pendant près d’une semaine, la ville a
manqué de pain, puis ensuite le ravitaille-
ment s’est fait normalement.
Actuellement — commencement de no-
vembre, — Il y a à Douai énormément da
blessés et de médecins, mais peu de trou-
pes.
On a réquisitionné chez tous les particu-
lier le linge, les draps, les couvertures et
même ies vêtements ; quant aux magasins,
depuis longtemps, ils avaient été pillés sur
boas de réquisition.
On se souvient que, lors de la première
occupation, 350 Douaisiens mobilisables
étaient tombés dans un traquenard de l’en-
nemi, qui les avait réunis sous prétexta
d’examen de leur livret militaire, puis expé-
diés directement sur Cambrai et Aix-la-Cha-
pelie. On a appris depuis que ces hominec
avaient beaucoup souffert.
L’ACTION RUSSE
Pas plus que Us Autrichiens, les Allemands
se peuvent échapper à l'écrasernes*
définitif
Petrograd, 3 déeembre.
Le nombre des troupes russes fera échec
au projet allemand d’empêcher une invasion
de La Silésie par une offensive entre la ’Wir-
tha et la Vistule. Quand Gracovie tombe-
ra, l’offensive allemande sera mise en
échec.
la Russie vient d’appeler encore 1,200.009.
hommes sous les drapeaux. Si c’était possi-
ble, elle enverrait volontiers ses fils se bat-
tre en France.
Elle peut opposer deux corps à chaque
corps d’armée allemand en Pologne et conti-
nuer néanmoins l’exécution de ses projets
dans la direction de Gracovie. Chaque jour
ÎSnvestissement de cette forteresse se com-
plète. L’armée du Sud, venant de la direc-
tion de Tarnoff, a combattu sans cesse ; en
45 jours, elle a perdu 45 batailles. Sur les
rires de la Baba, les Russes poussent les Au-
trichiens devant eux. L’ennemi y a opposé
une résistance obstinée, mais rien ne put
arrêter la victorieuse armée de ia San. Ces
vétérans ont si souvent battu les Autrichiens
qu’une défaite leur semble impossible.
L’ennemi a opposé sa dernière résistance
avant de recaler derrière les forts dans l’an-
gle formé par la Rsba et la Schreajava. Tl a
du abandonner cette position comme les
autres. Grâce â leur nombre énorme, il sera
facile aux Russes de cerner Gracovie. Pins le
nombre d’Autrichiens enfermés dans la for-
teresse sera grand, plus facile sera l’envahis-
sement de la Silésie. Mais pour réduire les
sept forts de Gracovie, il faut une artillerie
exceptionnellement lourde, qui demandera
du temps à être installée.
Les Allemands ont commis une erreur
en retirant les troupes qui appuyaient les
Autrichiens. Sans cet appui, las Autrichiens
ne purent résister aux troupes Fusses. Sou-
vent la victoire était assurée aux Russes dès
le début d’un combat. La résistance est dé-
sespérée pendant peu de temps, puis elle
s’écroule. Durant la deuxième partie de no-
vembre. 90,000 Autrichiens prisonniers ont
été envoyés en Sibérie. Il a fallu aux Basses
donner à tous ces prisonniers des vêtements
chauds, car leurs uniformes étaient en lam-
beaux.
Lfs liées de Mazuri* vont être couverte
de Qiaoe
La Population alleaaaude est très inquiète
Milan, 4 décembre.
Oa prévoit que dans peu de jours toute la
région des lacs Msauriques sera couverts
d’une couche de glace assee solide pour per-
mettre aux Russes d’envahir la région en
attaquant les places fortes allemandes da
Sud et de l’Est. Après quoi l’investissement
de Keaaigsberg sera «ntrepris.
Les craintes des populations augmentent,
en apprenant que les forces allemandes sont
retirées tous les jours pour être envoyées à
Thorn afin de renforcer l'armée sortant
épuisée et exténuée de la bataille de Lodz.
—-, _ _
Administrateur - Déléîné - Gérant
O. RANDOLET
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On s'ubanns également, SAVS FRAIS, dans tous tss Bureaux ds Poste de Pranea
Sur le Front, au Nord et à l’Est
LES OPÉRATIONS
de la Semaine
Pendant la semaine écoulée, après un ia-
fervalle de plus de quinze jours, une « re-
piise d’activité » s’est manifestée dans les
Flandres. Faut-il croire à une action déci-
sive et imminente entre les armées enne-
mies qui sont l’une et l’autre comme enter-
rées dans leurs tranchées ? Nous le saurons
bientôt. En tout cas, voici les points où des
rencontres ont été signalées. Sur la côte, à
l'extrême Nord, des patrouilles se sont
heurtées à Westende situé à quatre kilomè-
tres de Nieuport. sur la route d'Ostende ; le
feu de l’artillerie allemande s’est ensuite
concentré sur Ramscapelle et Perwyse ;
enfin Lampernisse, à sept kilomètres à
l’Ouest de Dixmude, a été bombardé.
Ces bombardements annonçaient-ils une
attaque de l’infanterie allemande, en mas-
ses compactes, qu’il faut toujours prévoir ?
Avaient-ils pour but de masquer d’autres
mouvements, le transport notamment de
troupes vers le front oriental de l’empire
allemand sérieusement menacé par la Rus-
sie ? Les nouvelles parvenues en ces der-
niers jours, et des sources les plus désin-
téressées, permettent de penser que la se-
conde hypothèse est la vraie.
Cependant, autour d’Ypres, nous avons
remporté certains avantages : au Nord, vers
Dixmude, nous avons gagné du terrain, et
au Sud, les tranchées françaises ont atteint
le pied des hauteurs de Saint-Eloi. Et en ;
fin de compte, au Nord de la Lys, « nous I
avons réalisé de sensibles progrès », tout
en même temps que, en avant de Poeseîe,
à mi-distance de Dixmude et d’Ypres, nous
yons pris, sur la rive droite da canal, la
maison du Passeur, une position qui fut
très âprement disputée depuis un mois. Là,
notre artillerie lourde a obtenu un succès
très significatif.
On avait prêté aux Allemands l’intention
de forcer notre ligne vers Arras ou vers Bé-
thune, et le violent bombardement d’Aix-
Nouletle, qui eut lieu le 3 décembre, avait
donné Heu à celte supposition. Si telle fut
vraiment l’intention de l’çunerni, sa décep-
tion fut grande, car sa tentative ne lui a
rapporté qu’un nouvel échec,
j* Une accalmie s’était produite dans la ré-
gion d’Albert, de Chaulnes et de Roye,
lorsque l’on apprenait, le 1** décembre,que
nos troupes avaient réalisé une longue
avance dans la grande courbe de la Somme
dont le sommet est Péronne. Nous avions
enlevé des positions importantes près du
village de Fay, au Nord de Chaulnes, non
loin de la route qui réunit Villers-Carbon-
nel à Amiens, par Yillers Bretonneaux. La
possession de cette longue voie de commu-
nication, soulignée par une occupation so-
lide et de nouveaux et sensibles progrès est
particulièrement intéressante, et le combat
de Fay montre, à n’en pas douter, notre
intention de ne point nous attarder dans
«es positions du Santerre.
Dans la région de l’Aisne, il nous faut
noter un brillant duel d’artillerie entre
Vailly etBerry-au-Bac, le 29 novembre et
dont les résultats heureux méritent d’être
signalés. Pour réduire notre artillerie lour-
de désormais établie sur les deux rives de
l’Aisne, aux approches du chemin des Da-
mes, l’ennemi avait installé des pièces de
300, abritées par des coupoles. Nous en
avons eu raison : l’une de ces coupoles a
été détruite ; une réserve de munitions a
été incendiée ; des mitrailleuses ennemies
ont été mises en miettes; l’ouvrage lui-même
a sauté en partie. Et c’est la démonstration
que les redoutables défenses.accumulées
par les Allemands en cette région ne sont
point inexpugnables.
En Argonne, où le président de la Répu-
blique est venu ces jours-ci visiter les em-
placement des troupes, la lutte a continué
avec acharnement. Mais il n’est pas vrai,
comme l’a annoncé l’agence Wolff dont on
eonnait la parfaite mauvaise toi, que Yer-
dun ait jamais été assiégé. Tout au plus les
Allemands ont-ils essayé d’ouvrir le feu
sur le fort le plus éloigné au Nord de ce
eamp retranché. Nos canons «nt immédia-
tement fait taire leur grosse artillerie. Et
aos avantages dans les luties de tranchées
se sont continués sans relâche. Nous avons
avancé dans le bois de la Grurie ; nous
avons enlevé une tranchée dans le bois de
Courte-Chausse qui traverse le ehemin des
Romains, entre La Chalade et Va rennes. Et
dans la vallée de la Moselle, l’enlèvement
du piton deXon, sur la rive droite de cette
rivière, au Nord-Ouest de Pont-à-Mous-
son, constitue pour nous désormais une po-
sition superbe dominant la Seiile, d’où
nous avons Vue sur le eamp retranché de
Metz,
S’ils ont continué leurs attaques ebsti-
nées pour s’emparer du versant -occidental
des Vosges, les Allemands n’y ont point
réussi. Ils n’ont pu se maintenir | Saintc-
Matie-aux-Mines ; iis n’ont pas été plus
heureux dans leurs attaques successives
des hauteurs du Ban-de-Sapt, d’où nous les
avons par trois fois repoussés. Et au Sud
de la chaîne des Vosges, sur le versant
oriental, dans la Haute-Alsace, en enlevant
Aspach-le-Haut et Âspach-le-Bas, nous
nous sommes rendus maîtres, jusqu’aux
abords de Gernay, de la route qui mène à
Mulhouse. Possédant déjà les vallées de ia
Doller et de la Thur,nous dominons la par-
tie supérieure de la Lauch, où se trouve
Guebwiller, à mi-chemin entre Mulhouse
et Colmar. Enfin l’occupation de la tête de
Faux, l’un des points culminants des Vos-
ges qui commande le Col du Bonhomme où
passe la route de Paris à Colmar, nous
donne sur ce point une position stratégique
de premier ordre.
Les conditions excellentes où nous som-
mes, en Haute-Alsace, sont d’autant moins
contestables qu’elles donnent les plus vives
inquiétudes à nos ennemis. Et des informa-
tions de source suisse nous apprennent
aussi : que les Allemands font de grands
préparatifs de défense à Colmar ; que dans
la vallée de la Bruche, de inultiplés lignes
de tranchées ont été creusées par les Alle-
mands et que des forêts et des pares ont
été rasés; qu’une grande activité règne
également à Strasbourg, dont un faubourg
Sud a été inondé, et où tout est prêt pour
étendre l’inondation au Sud et à l’Ouest de
la ville.
En résumé, après la période d’accalmie
relative que nous avions signalée, il y a
huit jours, une « activité » plus grande
s’est manifestée de part et d’autre. Elle ac-
cuse l’ascendant de notre artillerie de tous
calibres sur l’artillerie allemande, le mor-
dant de notre infanterie, notre avance mé-
thodique sur tous les points du front, notre
offensive calculée, persistante et tenace sur
les Vosges et en Ilaule-Alsace.
Encore une fois, tout va bien. Il s’agit
pour nous de continuer de vouloir, — for-
tement.
TH. VALLÉE.
EN WOÈVRE
On estime que les forces sont égales
sur les deux fronts, mais les forces
allemandes s'épuisent en de
vaines attaques.
Un correspondant dn Times, qui êst allé
examiner les dispositions des troupes en !
Woëvre. noas donne les impressions les plus
rassurantes :
Les Allemands, qni font chaque jour de
furieux efforts pour percer,particulièrement
autour de Saint-Mihiel, le seul endroit où ils
aient réussi à prendre un point d’appui sur
la rivé gauche de la Meuse, se fatiguent vai-
nement.
Les Français 163 laissent s’épuiser autant
qu’il leur plaît, mais ne leur laissent entre-
voir aucun signe de défaillance.
« Après le voyage que je viens de faire à
Commercy, dit ce correspondant de guerre,
je puis donner une idée assez claire des deux
forces en présence.
La partie Ouest de Saint-Mihiel, ses feu-
bourgs ainsi que Chauvoncourt sont les
seuls endroits que tiennent les Allemands
sur ia rire gauche de ia Meuse.
Tout le long d'une grande partie du front,
depuis ThiaucoGrtjusqa’à Frcsne, c’est-à-dire
sur une dùtsuce d’environ 50 kilomètres, les
tranchées adverses sont très près l’une de
l’autre ; parfois une quarantaine de mètres
seulement les séparent. En thèse générale,
cette proximité des lignes empêche les en-
gagements de se produire sur une large
échelle, et rend même tout mouvement en
avant de l’un ou de l'autre côté presque im-
possible.
Malgré tout, de temps en temps, des escar-
mouches se produisent.il y a quelques jours,
par exemple, près du village de lies Eparges,
au Sud de Fresnes, les Allemands prononcè-
rent cinq attaques déterminées dans l’espace
de trois heures, mais ils furent chaque fois
repoussés par de petits détachements d’in-
fanterie française bien soutenus par des ca-
nons de 75.
Les assaillants durent se retirer en laissant
des centaines de morts sur le champ de ba-
taille et un grand nombre de blessés qui fa-
rent faits prisonniers.
Leurs pertes totales dans eette affaire, qui
permit une légère avance des troupes fran-
çaises, fut de 1,200 hommes.
11 y eut aussi des combats acharnés près
de ia forêt d’Apremont. Entre Apremont —
ou pour mieux dire l’endroit où se trouvait
Apremont avant ia bataille — et la forêt, il y
a-deux petits bois triangulaires, le bois de
Jurât et le bois Brûlé, côte à côte.
Le premier est entre les mains des Alle-
mands et parait devoir y rester pour le mo-
ment, car on «ait que leurs retranchements
sont particulièrement redoutables. Pour ob-
tenir le second, iis n’ont épargné ni les hom-
mes ni les munitions, mais ils n’ont pu ga-
gner qn’un tout petit coin à l’extrême limite.
C’est somme s’ils ne possédaient rien...
Bien que, ni d’un cô'.é ni de l’autre, on ne
manque aucune occasion de « canarder » ou
de charger les hommes en bleu ou les hom-
mes en gris qui se montrent assez insou-
ciants pour s’exposer, en certains endroits
les combattants ont tacitement convenu de
certaines heures du jour pour faire trêve
et, pendant ce temps, prendre lèses repas,
faire la provision d’eau, se laver, etc...
Mais ie3 soldats français aiment malgré
tout à jouer de petits tours aux hoches.
Une nuit, l’un d’eux s’étant procuré un
vieux phonographe, réussit à aller le placer
près d’une tranchée allemande. U regagna
la tranchée française, après avoir ramené
avec lui l’extrémité d’une ficelle attachée au
déclic de l’appareil. Soudain éclata la Mar-
seillaise qui au boit d’un instant, fut saiuée
par une vive fusillade.
Les soldats français, bien à l’abri dans
leurs tranchées, se tordaient da rire, d’au-
tant pins que les boches ne réussirent pas à
détruire le phono avant que celui-ci ait
achevé l’hymne glorieux. .
Il y a quelques jours, la neige est tombée
pour ia première fois à Nancy, et, bien qu’il
y ait 10 et 12 degrés de froid, les soldats
français se montrent pleins de bonne hu-
meurs '
LA GUERRE
lâ5> JOURWEHl
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 6 décembre, 15 heures.
Hier, en Belgique, près de la Maison
du Passeur, dont la prise a été signa-
lée, notre artillerie lourde a écrasé un
fortin allemand.
L’ennemi a tenté vainement de re-
prendre Weihendreft.
Sur le reste du front Nord, calme
absolu, ainsi que dans la région de
l’Aisne.
En Champagne, notre artillerie
lourde est très active ; elle a repoussé
avec succès les contre-attaques des
batteries adverses.
Dans l’Argonne, la guerre de sape
se poursuit ; nous continuons à pro-
gresser lentement, repoussant toutes
les attaques.
Nous avons également progressé
légèrement dans la région au Sud-Est
de Varennes, où l’artillerie allemande
a été réduite au silence.
Sur le reste du front, aucun fait
notable.
Paris, 23 heures.
Rien à signaler.
Official Eeport of the
French Govemment
Dec. 6th - 3 p. m.
Yesterday, in Belgium, near the « Mai-
son du Passeur » which we had taken, our
heavy guns hâve demolished a small fort of
the loe.
The enemy attempted,without success, to
reoccupy Weihendreft.
Gn the rest of the north front, as well as
in the Aisne, absolute quietness.
In Champagne, our heavy artillery is very
eative ; counterattacks of the foe’s batteries
hâve been repulsed successfully.
In Argonne the sapping continues ; we
are progressing slowly ; ali attacks are re-
pulsed.
We also progressed slightly south east of
Varennes ; where the foe’s artillery has
been silenced,
On the remainder of the front nothing
important.
COMÜÏÏIQÜE RUSSE
Petrograd, 6 décembre (officiel).
Les combats acharnés continuent sur le
front de Lovitz, notamment dans la région
de Uotz et à l’Ouest, vers Petrokoff.
Le 4 décembre, nous avons dispersé une
importante colonne ennemie sur la chaussée
de Pabianice-Losk.
Les Allemands ont subi de grosses per-
tes.
Sur le reste du front, la situation est in-
changée.
DÉPLACEMENTS MINISTÉRIELS
Bordeaux, 6 décembre.
MM. Ribot, Maivy, Aogagneur et Doumer-
gue sont partis pour Paris.
Les Ministres Beiges visitent
leurs Compatriotes réfugiés dans ia Saillie
Le Mans, 8 décembre.
Les ministres belges, MM. Carton de Viart
et Van der Henvèl arrivèrent dans l’après-
midi.
Le préfet de la Sartbe offrit dans la soirée,
en leur honneur, un dîner intime auquel as-
sistaient les officiers généraux belges, an-
glais et français en résidence au Mans, les
sénateurs du département et le maire de la
ville.
Les ministres beiges visiteront leurs com-
patriotes réfagiés tiaas la Sarlhe.
UBTIIÜ PITBiOTlÛSE
Paris, 6 décembre.
La Ligue des Patriotes afeit son pélérinage
annuel au champ de bataille de Cuampigny.
Il y avait une foule énorme. Le général
Galliéni était représenté par un offickr qui
déposa en son nom une palme sur le monu-
ment.
Plusieurs discours ont été prononcés. M.
Cherest, président du Conseil municipal, a
évoqué les pèlerinages accomplis depuis
quarante ans à Champigny et il ajouta :
« Au nom dn département de la Seine,
mort; de Champigny, je vous salue respec-
tueusement I baissez-moi confondre ici avec
votre souvenir le tribut d’admiration sincère
quç nous adressons, avec nos voeux, du plus
profond de notre coeur, aux chers soldais qui
combattent à Ypres, à Arras, à Péronne, à
Lassigny, dans l’Argoane, pour la. France,
pour la Liberté, pour la Civilisation. »
M. Mithouard, président du Conseil muni-
cipal de Paris, s’exprime en ces termes :
« Ce ne sont pas seulement des fleurs que
nous apportons aujourd’hui sur leur tombe,
c’est l’épée déjà triomphante que nous y dé-
posons. »
M. Barrés constata que le succès définitif
des armées françaises peut être garanti
maintenant avec une sûreté mathématique.
Il ajouta :
« Les patriotes avalent le devoir de tra-
vailler pour tirer tout le fruit des sacrifices
sanglants de la nation. M. Poincaré a tra-
duit la pensée de la France en disant :
« Pour que la paix soit iongus et heureuse,
pour qu’elle ne soit pas illusoire ni trom-
peuse, il faut qu’elle soit girantie par la ré-
paration intégrale des droits violés afin de
nous prémunir contre ies attentats futurs. »
Voilà dit M. Barrés le mot d'ordre que je
vous transmets : « Réparation du passé,
garantie de l'avenir. Nous repousserons
tonte paix qui rendrait stériles nos deuils,
notre sang glorieux. Là France combat pour
que l’Empire d’Âiiamagaa soit terrassé et
disloqué. »
ÉSOBÏAKTE MANIFESTATION
Lyon, S décembre.
A l’issue d’une conférence de M. Blumen-
thal, ancien maire de Coitnar et ancien dé-
puté au Reichstag, sur l’état d’esprit des Al-
saciens-Lorrains qui conservèrent depuis
quarante-quatre ans, au fond* dn coeur,
l’amour de ia France, te colonel belge Mar-
cio, défenseur de Liège, qui assistait à cette
conférence, reçut des mains de M. Eerriot,
maire de Lyon, une gerbe de fleurs, taudis
que le public manifestait chaleureusement
en l’honneur de la Belgique et du roi Albert.
Légion d’Honneur
Paris, 6 décembre.
Sont inscrits an tableau spécial de la Lé-
gion d’honnéar, pour le grade de chevalier :
MM. Gudin du Pavillon, capitaine au 74*
régiment d’infanterie j D-ffaux, capitaine au
-« «^infanterie ; Teste, capitaine de réserve
au 28* d’inianterie ; Moilinieri, capitaine au
5« d'infanterie ; Menu, capitaine au 43* d’ar-
tillerie.
L’impression des iournaiisfes
des Pays Âiiiés
Paris, 6 décembre.
Les représentants des journaux des pays
alliés, revenant de visiter le front, ont
adressé à MM.Deicassé et Milierand une lettre
dans laquelle ils disent que les représen-
tants de ia presse des pays alliés sont émer-
veillés de i’état moral et sanitaire de Fer-
mée française et indignés du spectacle qn’of-
frent les dévastations inutiles et méthodi-
quement organisées qui ont été accomplies
par l’armée allemande.
« Edifiés, disent-ils, par leur enquête faite
sur place, sur la violation des lois de la
guerre commise par l’ennemi, iis vous re-
mercient de leur avoir procuré le moyen
d’éclaircir complètement l’opinion publique
de leur pays et de confirmer leur confiance
dans le succès final ».
DES AVIATEURS FRANÇAIS
bombardent la gare de Fribourg-en-Bnsgaü
Une dépêche de la Haye dit qu’un télé-
gramme de Berlin annoneequedes aviateurs
français ont lancé des bombes sur ia garede
Friboarg-en-Brisgau, à 60 kilomètres à l’Est
de Coimar, vendredi soir, détruisant une
partie de la ligne du chemin de fer. Les
aviateurs échappèrent malgré ie leu violent
dirigé contre eux.
Une note officielle a confirmé estte nou-
velle.
Le Bluff des Allemands
Lear Défaite par les Russes
Paris, 7 décembre, i feeara matin.
On télégraphie de Petrograd :
Les communiqués allemands répandent
dans la presse étrangère des bruits absurdès
annonçant d’énorme3 pertes russes, en
hommes, en canons et mitrailleuses, dans
les combats qni ont été livrés en novembre.
L’imagination allemande joue avec ies
chiffres, ainsi que ie prouve la manière dont
nos.ennerais rapportent leurs propres pertes.
Ainsi ils affirment qu’ils ne perdirent au-
cun canon, quand les Rosses leur prirent,
dans la seule région de Beh«»ay, vingt-
trois bouches à feu et un énorme butin de
guerre.-
Les Allemands ne signalent pas de pertes
en prisonniers, alors que nous enregistra!
mes, sur un seul point, les noms de iâqOOé
de leurs soldats capturés.
Ils passent pareillement sous silence les
convois qu’ils brûlèrent dans leur retraite,
les canons et les attelages qu’ils abandonnè-
rent dans les forêts mais que nous avons
capturés successivement.
Eu outre, leurs écrivains militaires ne di-
sent l’aspect d’aucun champ de bataille. Or
rien ne peut donner une idée de la retraite
allemands vers Stryko où des monceaux de
cadavres à la suite de nos attaques de flanc,
s’élevaient à la hauteur de un mè re, où
toute ia populaiion était employée à enter-
rer ies morts et à débiayer les champs.
Pois, certaines divisions allemandes, no-
tamment celles de ia garde, furent telle-
ment éprouvées dans les derniers combats
qu’elles disparurent complètement du front
pour se refaire
LES PERTESJDE L’ENNEMI g§ pj g’g pj§§ | flou}
20,000 Hommes par Jour
Les listes officielles de pertes allemandes
publiées ces jours-ci ont causé beaucoup de
douloureuse surprise par la gravité qu’elles
donnent aux pertes bavaroises.
La liste publiée, notamment, vendredi
dernier, ne contient que les pertes éprou-
vées par les 6e, 9° et 11* régiments d’infan-
terie bavaroise, chacun d’eux a perdu plus
de 1.000 hommes. Le 10e régiment, com-
prenant 3,000 hommes, en a perdu plus de
1,600 dans le combatcontrelesAnglais dans
le Nord des Flandres. Parmi ies tués se
trouvent trois, généraux, von Oswald, von
Grumbkow et Henning.
Un examen des listes austro-allemandes
montre que la moyenne journalière des
pertes pendant les quatre premiers mois de
guerre fut de 20,000 hommes environ.
L’EGHEG ÂLLEMÂNO EN RUSSIE
Londres 6 décem»re.
Le Times publie une dépêche de Petrograd
disant que les journaux de Moscou donnent
des détails impressionnants sur le désastre
allemand au S td-Est de Lodz.
PO 0/0 des .officiers allemands sont hors de
combat.
Certains régiments ont été réduits à une
centaine d’hommes, épaves lamentables qui
ont pu s’échapper.
Les Russes ont fait de nombreux pri-
sonniers.
LA TAMIDfô ALLEMANDS
Pétrograd, 6 décembre.
Dans les milieux compétents, on continue
de croire que ies Allemands déplacent le
centre de gravité de leurs opérations sur le
front oriental, et qu'ils se bornent, dans
l’Ouest, à une défense des territoires qu’ils
occupent.
Cette opinion paraît confirmée par l’en-
voi d’important contingents,encore intacts,
qui affl aent quotidiennement de l’intérieur
de l’Allemagne.
Les Cruautés tlss Aliénais ea Pologne
Petrograd, 6 décembre.
Après leur défaite à Zdounsk-Wola et à
Zgiersk, autour de Lodz, les Aiiemaads dans
leur retraite, bombardèrent sciemment le
célèbre asile d’aliénés dont plusieurs malades
furent tués ou blessés.
L’Âppei aux armes en Allemagne
Amsterdam, 6 décembre,
- Le Telegraaf annonce que le Reichsanzeigor
publie un appel à tous ies hommes de la
Laudsturm, non affectés par l’appel du
15 août.
La date d’entrée en service sera fixée ulté-
rieurement, mais l'appel entrera en vigueur
ultérieurement, sauf pour la Bavière.
Le Nouveau Cabinet Serbe
Nisch, 6 décembre.
Un nouveau cabinet de coaliüon s’est for-
mé sous la présidence de M. Paehitch, qni
prend le portefeuille des affaires étrangères,
avec ie colonel Boyovitch comme ministre
de la guerre.
m LE FRONT TÏÏRC
Petrograd, • décembre.
La pénurie do nouvelles sur le fronc tare
est expliquée par les rigueurs da climat, ie
théâtre de la guerre étant situé à une altitu-
de de 2:800 mètres, où ia-'température des-
cend jusqu’à 25 degrés au-dessous de zéro.
Oa croit qu’ii n’y aura guère d'opérations
sérieuses de ce cêté pendant l’hiver.
Ls Croiseur furs * Hamidieh "
avarié par une Sorpilis
Sébastopol, S décembre.
Le croiseur turc Hamidüh toucha une tor-
pille et subit de graves avar ies.
Il regagna Constantinople difficilement.
Le LoyaiiSiTig des Sujets Egyptiens
Le Spire, 6 décembre.
Ls Grand Senoussi s’est engagé vis-à-vis
du commandant de la garnison britannique
du Caire, à défendre la frontière occidentale
et à maintenir l’ordre et la tranquillité.
Le général Regtnald Vfiagite, gouverneur
du Soudan, a proclamé ia loi martiale.
L’Ornieh des B édouins et leurs notables -se
sont réunis à Mùlieh et ont juré obéissance
et fidélité à l’Angleterre, en s’engageant à
défendre l’Egypte au prix même de leur
vie.
4P n
NOTRE ACTION Aü MAROC
Rabat, 6 décembre.
Notre offensive du 27 novembre, dans la
région de Tsaei-Fsz, contre les rebelles, a
produit un heurs «x résultat.
Nous avons dégagé les abords du poste et
reporté au Sad nos postes de surveillance.
Les Beni-Ourainn conseillent & leurs voisins
d’abandonner leur attitude agressive.
Dans les régions de Kahifrâ-Talda, ies
Berbères restent sourds aux appels aux
armes de Mohaon-Haiaon.
L’ANARCHIE MEXICAINE
New-York, 8 décembre.
Une dépêche de l’El Paso annonce qu’ane
nouvelle révolution a éciaté an Mexique. Les
généraux Zàmjpa et Salazir, chois sous le ré-
gime de Heurta, ont lancé une proclamation
dénonçant Villa et Carranza et demandant
''appui de toute la Républiaoe
Nous recevons lès renseignements suivants sur
la situation à Douai, occupe, évacué,, puis bom-
bardé et rëoccupé par l’ennemi.
Lors de la première occupation de Douai
par ies Allemands, en septembre dmier-,
les habitants eurent peu à souffrir de la
présence en viile de quelques centaines de
fantassins
Un beau jour, vers midi, sans aucun com-
bat, ces hommes disparurent après s’être fait
préparer sur les fourneaux du Bureau dé
bienfaisance un repus copieux.
Les rnes reprirent leur aspect habituel, la
population, rassurée, commença à se mon-
trer et chacun se mit à esperer.
La trêve ne fut pas longue Quelques jours
après, ia ville était bombardée, et elle est de-'
venue depuis celte époque une vaste ambu-
lance allemande.
Un ami qui a pu quitter Douai an commen-
cement dv novembre et regagner la France
par ia Hollande et l'Angieterre, rapporte
quelques renseignements inédits sur ia si-
tuation de nos compatriotes.
La ville est calmé, et rien n’a été pillé
jusqu?à cette époque. Quatre cents prison-
niers civils sont enfermes dans la salle des
têtes de la mairie. La plupart sort des ou-
vriers, au milieu desquels se trouvent quel-
ques femmes, enfants et vieillards. Ces
malheureux sont dans un état d’hygiène dé-
plorable, et n’ont à leur disposition, pour y
déposer les ordures et détritus, que quatre
tonneaux installes dans les coins du vaste
local attenant au beffroi. Les Allemands per-
mettent aux habitants restés libres d’appor-
ter ia nourriture de ceux qui sont incar-
cérés.
L’église collégiale de Saint-Pierre a été ré-
servée aux prisonniers militaires, qui y sont
an nombre de deux cent cinquante, Ang ais
pour la plupart. On leur a retiré ces excel-
lents manteaux, doublés de flanelle, qui
font l’admiration de tous les « réfugiés » en
ce moment à Boulogne. Les officiers anglais
sont traités sans aucun égard, et l’autorité
allemande prend plaisir au contraire, à mur
faire exécuter toutes les coryees pénibles,
comme le balayage des rues, l’enlèvement
des ordures, etc. Le gouvernement allemand
défend aux habitants de les approcher, et
se charge de les nourrirtrès sommairement.
Pendant près d’une semaine, la ville a
manqué de pain, puis ensuite le ravitaille-
ment s’est fait normalement.
Actuellement — commencement de no-
vembre, — Il y a à Douai énormément da
blessés et de médecins, mais peu de trou-
pes.
On a réquisitionné chez tous les particu-
lier le linge, les draps, les couvertures et
même ies vêtements ; quant aux magasins,
depuis longtemps, ils avaient été pillés sur
boas de réquisition.
On se souvient que, lors de la première
occupation, 350 Douaisiens mobilisables
étaient tombés dans un traquenard de l’en-
nemi, qui les avait réunis sous prétexta
d’examen de leur livret militaire, puis expé-
diés directement sur Cambrai et Aix-la-Cha-
pelie. On a appris depuis que ces hominec
avaient beaucoup souffert.
L’ACTION RUSSE
Pas plus que Us Autrichiens, les Allemands
se peuvent échapper à l'écrasernes*
définitif
Petrograd, 3 déeembre.
Le nombre des troupes russes fera échec
au projet allemand d’empêcher une invasion
de La Silésie par une offensive entre la ’Wir-
tha et la Vistule. Quand Gracovie tombe-
ra, l’offensive allemande sera mise en
échec.
la Russie vient d’appeler encore 1,200.009.
hommes sous les drapeaux. Si c’était possi-
ble, elle enverrait volontiers ses fils se bat-
tre en France.
Elle peut opposer deux corps à chaque
corps d’armée allemand en Pologne et conti-
nuer néanmoins l’exécution de ses projets
dans la direction de Gracovie. Chaque jour
ÎSnvestissement de cette forteresse se com-
plète. L’armée du Sud, venant de la direc-
tion de Tarnoff, a combattu sans cesse ; en
45 jours, elle a perdu 45 batailles. Sur les
rires de la Baba, les Russes poussent les Au-
trichiens devant eux. L’ennemi y a opposé
une résistance obstinée, mais rien ne put
arrêter la victorieuse armée de ia San. Ces
vétérans ont si souvent battu les Autrichiens
qu’une défaite leur semble impossible.
L’ennemi a opposé sa dernière résistance
avant de recaler derrière les forts dans l’an-
gle formé par la Rsba et la Schreajava. Tl a
du abandonner cette position comme les
autres. Grâce â leur nombre énorme, il sera
facile aux Russes de cerner Gracovie. Pins le
nombre d’Autrichiens enfermés dans la for-
teresse sera grand, plus facile sera l’envahis-
sement de la Silésie. Mais pour réduire les
sept forts de Gracovie, il faut une artillerie
exceptionnellement lourde, qui demandera
du temps à être installée.
Les Allemands ont commis une erreur
en retirant les troupes qui appuyaient les
Autrichiens. Sans cet appui, las Autrichiens
ne purent résister aux troupes Fusses. Sou-
vent la victoire était assurée aux Russes dès
le début d’un combat. La résistance est dé-
sespérée pendant peu de temps, puis elle
s’écroule. Durant la deuxième partie de no-
vembre. 90,000 Autrichiens prisonniers ont
été envoyés en Sibérie. Il a fallu aux Basses
donner à tous ces prisonniers des vêtements
chauds, car leurs uniformes étaient en lam-
beaux.
Lfs liées de Mazuri* vont être couverte
de Qiaoe
La Population alleaaaude est très inquiète
Milan, 4 décembre.
Oa prévoit que dans peu de jours toute la
région des lacs Msauriques sera couverts
d’une couche de glace assee solide pour per-
mettre aux Russes d’envahir la région en
attaquant les places fortes allemandes da
Sud et de l’Est. Après quoi l’investissement
de Keaaigsberg sera «ntrepris.
Les craintes des populations augmentent,
en apprenant que les forces allemandes sont
retirées tous les jours pour être envoyées à
Thorn afin de renforcer l'armée sortant
épuisée et exténuée de la bataille de Lodz.
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