Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 décembre 1914 06 décembre 1914
Description : 1914/12/06 (A34,N12173). 1914/12/06 (A34,N12173).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172333h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
94*- lanw — IMLUJ Stuttae» —■ ce Journal ne peut être crie — s Pnlimes Dimanche « nombre wj
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O. RANDOLET
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEP
J.-J. CASPAR - JORDAN
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Secrétaire Général : TE VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fontanelle - Tél. 7.60
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AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 118, bout» de Strasoour*.
I L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS J seule chargée de recevoir les Annonces pour
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Indiciaires et légales
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Les Petits
Levant l'assiette
La guerre les a fait oublier un peu, les
îetits.
Iis étaient naguère, dans les foyers qu’ils
remplissaient de leur joie bruyante, les
pivots autour desquels voltigeaient les
préoccupations de la famille, ses inquiétu-
des et ses espoirs.
Les petits tenaient de la sorte une gran-
de piace dans l’existence paisible du ménage.
Ils incarnaient la vie avec toutes ses pro-
messes. Et les gaillards s’en rendaient
bien compte qui, volontiers, se faisaient
tyrans.
— La veux pas ma soupe, moi, ns, •.
Sur ce, papa prenait sa voix de
basse noble, la voix qu’il prête générale-
ment à Croquemitaine dans les circons-
tances dramatiques, les jours où il faut
faire sortir Croquemitaine de sa boîte, pour
îe respect de cette juste discipline qui fait
la force principale des armées, comme la
base des sociétés organisées.
Qu’est-ce que j’entends !... Bébé ne
veut pas manger sa soupe!... Mais alors
il ne grandira pas, et jamais il ne sera
soldat.
a Jamais il ne sera soldat ! » Suprême in-
jure ! . „
Il y avait au-dessus de la cheminée, col-
lée au mur, une gravure représentant un
chasseur campé sur un cheval couleur cho-
colat. Il tenait son mousqueton posé sur sa
cuisse d’un geste de conquête. Il était ma-
gnifique et très colorié. Cela suffisait pour
ouvrir aussitôt des horizons de gloire mili-
taire. .. Jamais soldat!...
Bébé poussait un gros soupir, pensait au
cheyal, au cavalier, à son fusil, et se replon-
geait dans son assiette.
Comme c’est loin déjà !
Papa, habillé de bleu et de rouge, s’en
est allé, là-bas, très loin, dans la tranchée.
Le chasseur à cheval a disparu, remplacé par
un général Joffre en chromo. La maison est
devenue calme, mélancolique. Maman lit
les journaux avec plus de fièvre ; elle
guette avec plus d’impatience la venue du
facteur
Les enfants ont des regards dont l’ins-
tinctive subtilité se glisse parfois jus-
qu’au fond de nos âmes. Bébé a parfaite-
ment compris qu’il se passe quelque part
quelque chose d’anormal, d’extraordinaire,
de grand, qu’il croit deviner, gpns s’en ren-
dre bien compte.
Il n’a pas besoin qu’on insiste. Il sait
que, cette année, la joie des étrennes sera
modeste et que c’est, au contraire, vers les
papas absents qu’ira le Bonhomme Noël.
Bébé a pris un air sérieux et grave. C’est
maintenant un petit personnage posé, pres-
que réfléchi. Il écoute ce qui se dit à ses
côtés ; il observe, il retient. Il coordonne le
mot de l’épicière avec la réflexion du cor-
donnier. Il a une vague et lointaine idée
des affaires de carnage et de mort. Des
images, des pensées neuves lui entrent en
foule dans sa petite cervelle qui s’effare.
Elles sont faites de tous les bribes de con-
versation que sa curiosité a surprises et
qu’il emmagasine en tas.
Au-dessus de la cheminée, le général
Joffre sourit dans sa moustache blanche.
Manifestcment.il regarde Bébé au-dessus
d’un rempart de chandeliers et de boîtes eu
fer-blanc où dorment les épices.
Et tout à la fois craintif et fier, ému et
ravi, Bébé mange désormais sa soupe sans
protestation ni mauvaise humeur. La voix
de basse noble de Croquemitaine a même
disparu par miracle. Elle s’est évanouie
tout à coup, le jour de la mobilisation.
L’Attaque brusquée
Je reviens du front. La journée fut rude.
On s’est battu des deux côtés avec un en-
train magnifique.
L’aile gauche ennemie, appuyée à la de-
vanture de la fruitière, s’avançait hardi-
ment jusqu’au milieu de la rue. Il y avait
là quelques sabres de bois et deux fusils à
air comprimé ! En guise de coiffure, les
« Allemands » avaient pris simplement
leurs mouchoirs avec des noeuds aux qua-
tre coins. Ils paraissaient ardents par in-
termittences, courageux mais déprimés.
Leur chef s’était fait des moustaches avec
un bouchon brûlé.
Les Alliés, par contre, multipliaient les
contre-attaques. Excités et furieux, ils
s’élançaient de l’allée de la teinturière en
poussant des cris perçants et divers, où
dominaient des : « Tapez dans les Bo-
ches ! »
A l’avant, un casque de cuirassier se dis-
tinguait surtout par sa crânerie.. Il n’hési-
tait pas à se faufiler derrière les voitures, à
surgir tout à coup, en pleine retraite. Il
transformait alors, par quelques prestes
bout rades, le mouvement de recul en dé-
bâcle désordonnée.
Les autres appréciaient fort sa tactique et
le porte-drapëâu. qui avait confiance, se te-
nait toujours sur ses talons.
La bataille dura plus d’un long quart
d’heure. L’assaut fut donné par des colon-
nes de réserve, prudemment laissées à
l’abri d’une pile de caisses, devant la vitrine
du quincaillier. Il y eut des cris redoublés,
des déroulades dans le ruisseau, quelques
sarraux en loques et, pour compléter le
désarroi, l’intervention d’un aviateur, qui
de la fenêtre du premier étage envoyait
sur les combattants, en guise de bombes,
les débris d’un pot de géranium.
Un capitaine d’infanterie qui passait par
là sourit et s’arrêta :
— Eh bien, les enfants, et la guerre ?
Où en est-on ?
Le cuirassier s’avança, sans émotion, fit
le salut militaire et dit :
Situation inchangée, mon comman-
dant!
Leurs Excellences sont servies
Il est vraiment très bien, ce petit
homme.
Sanglé dans un dolman à boutons d’or,
la mine rose et l’oeil éveillé, il a pour mis-
sion d’ouvrir la porte avec dignité et de la
fermer avec douceur.
Il déploie dans cette double tâche une
distinction appropriée à la notoriété de la
clientèle. C’est le a chasseur » des am-
bassadeurs, quelque chose comme un pro-
longement du protocole.
En temps ordinaire, à cette époque de
l’année, l’hôtel abandonné dormait sous ses
housses grises jusqu’au retour de la
belle saison. La guerre a changé cela. Elle
a fait de la maison une station où la diplo-
matie se restaure et converse.
La salle à manger, le soir, flamboie de
toutes les lumières de ses lustres. Éiles
ruissellent sur les petites tables toujours
fleuries, accrochent des houppettes d’étin-
celtes sur les colliers de perles des jolies
dîneuses, sur, les cristalleries fines qu’elles
irisent. Des smokings s’éparpillent aux
places coutumières,
Dans le Nice Havrais, plein de silence
et de nuit, l’Hôtel des Régates dessine un
grand rectangle de clartés que les stores
de linon tamisent.
Le sort des choses donna à ce coin de
Sainte-Adresse, comme contraste aux tris-
tesses de l’heure, la plus aimable des des-
tinées. Qui nous eût dit que, dans cette
salle de restaurant, des Excellences vien-
draient un jour échanger, dans l’intimité
du dessert et la fumée des cigarettes, de
graves propos sur la carte d’Europe ?...
C’est le petit chasseur qui les reçoit sur
un salut plein de déférence et les introduit
suivant les principes de M. William Martin.
Il joue son rôle avec une délicatesse qui
se fait pleine de réserve et d’élégance, com-
me il convient d’user envers des grands du
monde.
Je suis passé tout à l’heure près de lui.
L’obscurité de mon humble personne ne me
valut pas naturellement la révérence due
aux notables, mais j’en fus presque heureux.
Cela me permit d’entendre le mot qu’il
glissa au maître d’hôtel.
— La Roumanie vient d'entrer. Le nonce
est là avec l’Espagne. Le Brésil finit son
potage. L’Amérique et l’Italie sont encore
au salon de lecture. Nous sommes à peu
près au complet. Je n’atteuds plus que le
Japon !
ALBERT-HERRÈNSCHMIDT.
A PROPOS
DE BELGRADE
L’emperenr François-Joseph a reçu
paraît-il, le a décembre, le télégram-
me suivant du général Frank, com-
mandant de la 5e armée austro-hon-
groise : « A Voccasion du 66* anni-
versaire de Vavènement au trône de
Votre Majesté, qu'elle me permette de
déposer à ses pieds la nouvelle que
Belgrade Jut occupée aujourd’hui par
les troupes de la 5‘ armée. »
Le général Frank ne doit pas se
permettre de faire de l’ironie avec son
souverain ; ce doit donc être un lour-
daud qui n’a pas le sens du ridicule.
Voilà plus de quatre mois qu’une brè-
ve dépêche revenait chaque jour comme
un leit-motiv et qu’on avait fini par
reléguera la queue des informations,
nous annonçant imperturbablement que
les Autrichiens bombardaient Bel-
grade.
Les fiers Austro-Hongrois nous
avaient parlé d’une simple mesure de
police contre leurs petits voisins qui
devaient être rapidement mis à la
raison; aussi nous ne pouvons vrai-
ment considérer après tant.de temps,
comme une action grandiose digne
d’un anniversaire impérial, la prise
de Belgrade qui se trouve à la porte
de la Hongrie, simplement de l’autre
côté de la Save. Si cet événement
prouve quelque chose, c’est que « ce
méchant petit peuple serbe » est un
peuple brave qui donne singulièrement
à retordre à ceux qui ont voulu abu-
ser de leur Jorce eontre lui.
La prise de Belgrade nous reporte
aux débuts de la guerre et nous fait
penser à ce peuple que l’on a peut-
être un peu trop allié au milieu de la
conflagration générale qui le dépasse
évidemment de très haut. Beaucoup
seraient confondus de songer que c’est
pour la Serbie, si peu connue, que
tant de sang a été versé par les nôtres
et par nos alliés ; mais en réalité la
Serbie n’iutervient là, à l’origine du
conflit, que pour marquer que c’est
pour le droit que tout ce sang a été ré-
dandu.
Le « Livre jaune », on le sait,
prouve définitivement que l’Allema-
gne avait tout préparé à l’avance pour
une guerre et que les affaires de Ser-
bie n’ont été que le prétexte cherché ;
aux pièces que nous avons déjà citées
sur le rôle du gouvernement alle-
mand dans ces affaires, ajoutons une
dépêche de M. Jules Cambon, notre
ambassadeur à Berlin, en date du ai
juillet dernier ; à cette date, M. de
Jagow, le ministre des affaires étran-
gères, déclarait qu’il ignorait absolu-
ment le contenu de la note préparée
par l’Autriche-Hongrie et qui, remise
deux jours après à la Serbie, devait
mettre le Jeu aux poudres ; or à ce
moment son gouvernement envoyait
déjà les « avis préliminaires de mobi-
lisation » 1
Mais puisque VAllemagne était dé-
cidée à se jeter sur nous, Jélicitons-
nous de ce qu'elle nous ait Journi elle-
même l’occasion d’être, tout en nous
défendant, les champions des peuples
et de leurs droits ; elle a commencé
en inspirant le scandaleux ultimatum
à la Serbie comme elle a continué en
attaquant et en saccageant elle-même
la Belgique.
Certes les Serbes rêvaient d’établir
un jour leur unité nationale en repre-
nant à VAutriche-Hongrie les terri?
toires qui leur revenaient, mais ils
étaient assez sensés pour ne pas dé-
sirer provoquer à cet effet une con-
flagration générale risquant de leur
retirer toutes les sympathies. Celui
qui écrit ces lignes a reçu des chefs de
parti, à Belgrade même, l’assurance
que la Serbie saurait attendre patiem-
ment son heure et elle a prouvé, en
effet, son esprit de patience en accep-
tant avec grandeur d’âme l’humilia-
tion que lui imposait l’ultimatum au-
trichien ; on se rappelle qu’elle n’a
fait que quelques réserves sur lesquel-
les il aurait été Jacile de s’entendre si
la volonté de la guerre n’avait pas été
arrêtée à l’avance,
Les Serbes ne portent donc aucune
responsabilité dans cette guerre et
nous ne pouvons qu’admirer les sacri-
fices qu’ils ont fait depuis plus de qua-
tre mois pour tenir vaillamment leur
place dans le dramatique « concert »
des alliés. Malheureusement un petit
peuple ne dispose pas des ressources
quasi-inépuisables, même en temps de
guerre, des grands Etats, et la pau-
vre Serbie est à bout ; si ses armées
ont dû reculer c’est seulement parce
qu’elles manquent de munitions,
JMous aimons à croire que l’appui
financier dont elle a le plus pressant
besoin n.e lui fera pas défaut et qu’elle
sera bientôt à même de lancer a nou-
veau ses soldats en avant jusqu’au-
jour où la carte de l’Europe sera re-
dressée et où son rêve national, qui lui
est doublement cher maintenant à si
juste titre, sera réalisé.
LÂ CLASSE 1887
Bordeaux, 5 décembre.
VOfjîciel pnblie nu décret maintenant une
disposition do ministre en vue de l'appel
éventuel, jnsqn’à la cessation dés hostilités,
des hommes de la classe 1887 non incorpo-
rés et maintenant mobilisés jusqu’à la fin de
la guerre les hommes de la classe 1887 prô-
cédement appelés»
LA GUERRE
124' JOURNÉE
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 5 décembre, 15 heures.
Au Nord de la Lys, nous avons réa-
lisé de sensibles progrès.
Notre infanterie, attaquant au petit
jour, enleva d’un seul bond deux li-
gnes de tranchées. Le gain fut de cinq
cents mètres.
Une partie du hameau de Weiden-
refs, situé à un kilomètre au Nord-
Ouest de Langemark, resta entre nos
mains.
En avant de Poesele, à mi-distance
entre Oixmude et Ypres, nous avons
pris, sur la rive droite du canal, la
maison du passeur vivement disputée
depuis un mois.
L’ennemi tenta sans succès, par une
attaque violente de son artillerie
lourde, à faire évacuer le terrain con-
quis.
Dans la région d’Arras et en Cham-
pagne, canonnade intermittente de
part et d’autre. Reims fut bombardée
avec une intensité particulière. De
notre côté, nous avons détruit avec
de l’artillerie lourde plusieurs ou-
vrages en terre.
En Argonne, la lutte est toujours
très chaude. Nous avons enlevé plu-
sieurs tranchés et repoussé toutes les
contre - attaques,
En Lorraine et en Alsace, rien à
signaler.
Paris, 23 heures.
En Belgique, même activité que la
veille.
Nous consolidâmes notre situation
au Nord de la Maison du Passeur, qui
fut enlevée dans la journée du 4 dé-
cembre.
Sur le reste du front, rien d’impor-
tant à signaler.
Official Report of the
Freneh Governmejit
Dec. 5th - 3 p.m.
North of the Lys we progressed fairly-
©ur infantry, attacking at daybreak, took
in one rush two Lines of trenches ; this re-
presents an advance of flve hundred yards.
A part of the hamlet of Weidenreft,
situated one kilometer North-West of Lan-
gemarck, remained in our possession.
In front of Poesele, halfway between
Dixmude and Ypres, we hâve taken the
« Maison du Passeur » eagerly disputed
since a month.
The foe attempted, without success, by
a violent attacks of its heavy guns, to eleai
the conquered ground.
Around Arras and in Champagne, inter,
mitting cannonading on both sides.
The bombardaient of Rheims was parti-
cularly violent.From our side we destroyed
with our heavy guns several earthworks.
In Argonne, the fight is still very liot ;
we hâve taken several trenches and repul-
sed ail counter attacks.
In Lorraine and Alsace nothing impor-
tant.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd. 4 décembre.
Un communiqué du généralissime si-
gnale que .des combats acharnés se sont
produits le 3, sur le front Glovno-Lewitch
et sur les voies de l’Ouest vers. Lodz-Pe-
trokof.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
Berlin, 4 décembre.
Sur le théâtre occidental de la guerre,
les attaques françaises contre nos troupes
dans les Flandres ont été à nouveau repous-
sées, comme elles le forent dans la région du
Nord-9uest d’Aikirch, où tes Français ont
éprouvé des pertes considérables.
Sur le théâtre oriental, les attaqaes de
l’ennemi à l’Est de la plaine des lacs Mazu-
rie ont été repoassées avec de lourdes pertes
pour les Russes.
Notre offensive en Pologne suit son cours
normal.
IA RENTRÉS Ml PARLEMENT
Paris, 5 décembre.
Les travaux préparatoires de la session
parlementaire prochaine sont commencés.
Les questeurs convoquent les parlemen-
taires, notamment tes mobilisés. Les Com-
missions siégeront à Paris. La Commission
do hmigyt de la Chambre des députés sié-
gera le 17 décembre.
Le 28 décembre, tons les parlementaires
seront rendus à la vie civile, puis ils retour-
neront à l’armée, — ceux du moins qui sont
mobilisés, — pour y passer tes fêtes dn Jour
de l’An.
Le 9 janvier, les parlementaires revien-
dront siéger en session ordinaire, pais ils
sTtfonrasront, sans doute pendant un temps
indéterminé, laissant an président le soin de
les convoquer s’il en est besoin.
M. Briand à Paris
M. Briand est parti dans la matinée d’hier
de Bordeaux pour Paris où plasieurs, mi-
nistres* notamment MM. Ribot, Malvy et
Augagneur* seront lundi ou mardi.
DANS LE NORD
Oa nous écrit :
Armentières a en encore la semaine der-
nière quelqoes mauvais jours. Les habitants
qui avaient regagné cette ville assistèrent à
quatre bombardements dans un quartier
diffèrent, cette fois, de celui de l’église Saint-
Roch.
. A Hazebrouck, quelques Taubes ont sur-
volé ia ville dans la journée du 2 décembre,
mais, cette fois, pins heureuse, la ville n’a
pas reçu de bombes.
LE TT® AJR. A. TOULA
Petrograd, S décembre.
Le tsar a visité Toula, capitale de la pro-
vince située au Sud de Moscou. Ii a reçu les
délégations delà population qni lui remirent
des dons pour la guerre.
Il visita ensuite la fabrique d’armes puis
les hôpitaux,et décora plusieurs blessés.
Le Prince Nicolas Radziwill mort à l’Ennemi
Petrograd, S décembre.
Le prince Nicolas Radziwill, capitaine de
dragons russes, a été tné à la bataille de
Lode.
3L.E KAISER
Une information du grand état-major aile*
mand, en date dn 4 décembre, dit que le
kaiser est arrivé à Berlin dans la nuit dn 3,
pour an court séjoar.
La Capture du Rebelle Dewet
Londres, S décembre.
LeMorning Post apprend de Berne que la
capture de Dewet cause en Allemagne une
impression pénible»
La Guerre en Images
Photo Petit Havre ' Cliché Petit Havre
L’ARMÉE BRITANNIQUE 8 LES BOULANGERS
AD Parlement Italien
L’Ordre du Jour de Confiance Voté
Rome, S décembre.
Le débat sur la déclaration du gouverne-
ment s’est terminé aujourd’hni à la Cham-
bre.
M. Bettolo dépose un ordre du jour expri-
mant le voeu que, par les moyens les plus
appropriés, nue action soit exercée confor-
mément aux suprêmes intérêts nationanx.
L’orateur préconise le neutralité, appuyé sur
une solide préparation militaire, et prête à
défendre les intérêts suprêmes du pays, s’ils
sont menacés.
M. Ciccotti, socialiste indépendant, repro-
che à ia déclar ât ou gouvernementale de
masquer de clarté. La conscience italienne
ne saurait demeurer indifférente à la dévas-
tation de la Belgique, à laquelle l’orateur
envoie son salut. Il préconise le triomphe
du principe des nationalités qui senl peut
substituer à la paix armee une situation per-
mettant le développement pacifique des peu-
ples.
M. Altobelli, socialiste indépendant, criti-
que la déclaration et préconise la neutralité
jusqu'au bout, aidée par l’action diplomati-
que et le concours des autres états neutres.
A supposer qu’eile entre en guerre, l’Italie
ne permettra jamais à son armée de combat-
tre aux côtés des armées des empires du
centre.
M. Salandra, président dn Conseil, inter-
rompt et dit : a L’armée italienne obéira
toujours loyalement à son roi. »
là Chambre a adopté par 413 voix contre
49, l’ordre du jour de confiance an gouver-
nement.
L’Ambassadeur d’Allemagne à Rome
Amsterdam, 5 décembre.
Gn mande de Berlia que M. de Fiotow,
ambassadeur à Rome,prenant un long congé
pour raisons de santé, le kaiser a désigné le
prince de Bulow en remplacement.
Limaient le la Flotte anglais
La flotte anglaise s’est accrue du cuirassé
Canada, des croiseurs légers Cambrian et
Wallaroo, des navires Impérieuse, Bolha et
Tipp-rary et des torpilleurs Antelope, Virage
et Whiting.
Dos Camps de Concentration en Angleterre
POUR PRISONNIERS ALLEMANDS
L'abondance des prisonniers allemands eu
Angleterre a obligé les autorités & créer de
nouveaux camps de concentration.
UN NAVIRE ALLEMAND INCENDIÉ
Syracuse, 3 décembre.
9n grand vapeur de commerce allemand
a été complètement détruit par un incendie,
dans le port. La valeur de la cargaison était
estimée à plus de 14 millions de francs.
Des Sociétés Etrangères
et l’Impôt de Guerre en Autriche
Berne, & décembre.
On annonce de Budapest que le ministre
des finances a fait savoir au Parlement hon-
grois qn’il soumettrait les Sociétés anony-
mes étrangères an paiement d'un impôt spé-
cial de guerre.
La Défanse des Côtes en Norwège
Christiania, 4 décembre.
Le roi de Norvège est arrivé le 3 décembre
à Trondhjetn.
Il va inspecter les défenses navales et le
service de surveillance à bord d’an croiseur.
Le Gouvernement portugais
serait sur le point ds démissionner
Londres, 6 décembre.
Le Mornivg Post publie une dépêche de
Lisbonne suivant iaquellele bruit court dans
ia ville que le gouvernement démissionne-
rait cette semaine.
Toutefois, pour éviter une crise prolon-
gée, aucune déclaration ne serait faite tant
qu’nn nouveau ministère ne sera pas con-
stitué.
Le Noël des Réfugiés
La branche havraise du Conseil national
des Femmes françaises vient de prendre
l’initiative d’une fête pour les réfugiés da
Nord et de la Belgique, qui aura lieu lt
dimanche 27 décembre, sous le patronage
du Comité dont les noms suivent.
Certes, l’heure n’est pas à la joie, et dan«
chaque famille, à cette fin d’année doulou-
reuse pour tous, il ne sera pas question de
réjouissances d’auenne sorte. Les arbres de
Noël ne s’allumeront pas dans nos demeu-
res, et nos enfants devront apprendre, pour
s’en souvenir plus tard, qu’il est des mo-
ments dans la vie ou le renoncement est le
mot d’ordre de tous.
Mais il est des familles pour lesquelle»
Noël devra être célébré, Noël la fête de la
grande fraternité. Chassé de leur pays et
de leurs contrées par une guerre injuste et
cruelle, combien, pour les réfugiés, sera
douloureuse cette fin d’année qui va ravi-
ver,-par les souvenirs des fêtes familiale»
dont les contrées du Nord ont le secret, la
douleur poignante des foyers dispersés et
détruits.
Nous avons donc à coeur d’offrir à ceux
qui sont venus vers nous, dans ces heures
tragiques, quelques moments de réconfort.
En voyant la joie briller dans les yeux de
leurs enfants devant l’arbre de Noël qui,
de siècle en siècle, conserve sa mystérieuse
puissance de poésie et de fraternité, pères
et mères souriront à leur tour et, évoquant
l’image du foyer reconquis, feront trêve ua
instant aux pensées douloureuses qui sans
cesse les assaillent. Ils reprendront à nou-
veau courage, réunis tous ensemble dans
une chaude atmosphère de sympathie et de
commun et ardent patriotisme.
Le public havrais voudra, nous en som
mes sûres, répondre à cet appel, qui Itd
est adressé par les trois journaux de notre
ville. Il ne s’agit pas de grosses souscrip-
tions, mais de dons modestes, très nom-
breux nous l’espérons; qui nous permet-
tront de donner à nos hôtes, petits et grands*
là douce illusion, pour un moment, d’être
encore à la maison « quand c’était Noël ».
Mmes Jules Siegfried,
Georges Ancel,
Klobukowski,
Morgand,
Benoist,
Edmond Latham,
Sigaûdy,
Henri Géuestal,
Chevalier de Coninck,
Maurice Boyer, secrétaire, 4, rue Au-
guste-Dollfus,"
Géliin, trésorière, 13, rue Joinville.
N.-B. — Les dons en argent et en na-
tare seront reçus par notre journal et ehe*
la trésorière, Mlle Géhin, 13. rue Joinville.
Le Comité» se propose d’offrir aux enfant»
des jouets, quelques friandises et des ob-
jets utiles. Chaque parent recevra aussi ua
petit souvenir.
La réunion aura lieu au Grand-Théâtre
ou au Théâtre-Cirque et on espère qu’elle
sera présidée par M. Paul Deschanel, pré-
sident de la Chambre des députés.
A l’Académie des Beaux-Arts
L’Académie des Beaux-Aru s’est réuni»
hier dans l’après-midi et prorogea tou»
concours.
Elle renouvela sa protestation contre les
destructions systématiques, par les armées
allemandes, des monuments et des oeuvres
artistiques en France et en Belgique.
Elle décida la radiation de ses membres
appartenant anx nationalités allemande et
austro-hongroise.
M. Dagnan Bonveret président, envoya sa
démission de membre de l’Académie des
Beaux-Arts de Berlia.
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I L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Indiciaires et légales
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Le Harre. 1a Seiae-IuMrieure, l’Eure,i « K„ _ _ _ _
l’Oise et la Somme .t 4 SO • **• * • f».
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ên s'abonne également, SA HS FRAIS, dans tous les Bureaux ne Poste de Pranee
Les Petits
Levant l'assiette
La guerre les a fait oublier un peu, les
îetits.
Iis étaient naguère, dans les foyers qu’ils
remplissaient de leur joie bruyante, les
pivots autour desquels voltigeaient les
préoccupations de la famille, ses inquiétu-
des et ses espoirs.
Les petits tenaient de la sorte une gran-
de piace dans l’existence paisible du ménage.
Ils incarnaient la vie avec toutes ses pro-
messes. Et les gaillards s’en rendaient
bien compte qui, volontiers, se faisaient
tyrans.
— La veux pas ma soupe, moi, ns, •.
Sur ce, papa prenait sa voix de
basse noble, la voix qu’il prête générale-
ment à Croquemitaine dans les circons-
tances dramatiques, les jours où il faut
faire sortir Croquemitaine de sa boîte, pour
îe respect de cette juste discipline qui fait
la force principale des armées, comme la
base des sociétés organisées.
Qu’est-ce que j’entends !... Bébé ne
veut pas manger sa soupe!... Mais alors
il ne grandira pas, et jamais il ne sera
soldat.
a Jamais il ne sera soldat ! » Suprême in-
jure ! . „
Il y avait au-dessus de la cheminée, col-
lée au mur, une gravure représentant un
chasseur campé sur un cheval couleur cho-
colat. Il tenait son mousqueton posé sur sa
cuisse d’un geste de conquête. Il était ma-
gnifique et très colorié. Cela suffisait pour
ouvrir aussitôt des horizons de gloire mili-
taire. .. Jamais soldat!...
Bébé poussait un gros soupir, pensait au
cheyal, au cavalier, à son fusil, et se replon-
geait dans son assiette.
Comme c’est loin déjà !
Papa, habillé de bleu et de rouge, s’en
est allé, là-bas, très loin, dans la tranchée.
Le chasseur à cheval a disparu, remplacé par
un général Joffre en chromo. La maison est
devenue calme, mélancolique. Maman lit
les journaux avec plus de fièvre ; elle
guette avec plus d’impatience la venue du
facteur
Les enfants ont des regards dont l’ins-
tinctive subtilité se glisse parfois jus-
qu’au fond de nos âmes. Bébé a parfaite-
ment compris qu’il se passe quelque part
quelque chose d’anormal, d’extraordinaire,
de grand, qu’il croit deviner, gpns s’en ren-
dre bien compte.
Il n’a pas besoin qu’on insiste. Il sait
que, cette année, la joie des étrennes sera
modeste et que c’est, au contraire, vers les
papas absents qu’ira le Bonhomme Noël.
Bébé a pris un air sérieux et grave. C’est
maintenant un petit personnage posé, pres-
que réfléchi. Il écoute ce qui se dit à ses
côtés ; il observe, il retient. Il coordonne le
mot de l’épicière avec la réflexion du cor-
donnier. Il a une vague et lointaine idée
des affaires de carnage et de mort. Des
images, des pensées neuves lui entrent en
foule dans sa petite cervelle qui s’effare.
Elles sont faites de tous les bribes de con-
versation que sa curiosité a surprises et
qu’il emmagasine en tas.
Au-dessus de la cheminée, le général
Joffre sourit dans sa moustache blanche.
Manifestcment.il regarde Bébé au-dessus
d’un rempart de chandeliers et de boîtes eu
fer-blanc où dorment les épices.
Et tout à la fois craintif et fier, ému et
ravi, Bébé mange désormais sa soupe sans
protestation ni mauvaise humeur. La voix
de basse noble de Croquemitaine a même
disparu par miracle. Elle s’est évanouie
tout à coup, le jour de la mobilisation.
L’Attaque brusquée
Je reviens du front. La journée fut rude.
On s’est battu des deux côtés avec un en-
train magnifique.
L’aile gauche ennemie, appuyée à la de-
vanture de la fruitière, s’avançait hardi-
ment jusqu’au milieu de la rue. Il y avait
là quelques sabres de bois et deux fusils à
air comprimé ! En guise de coiffure, les
« Allemands » avaient pris simplement
leurs mouchoirs avec des noeuds aux qua-
tre coins. Ils paraissaient ardents par in-
termittences, courageux mais déprimés.
Leur chef s’était fait des moustaches avec
un bouchon brûlé.
Les Alliés, par contre, multipliaient les
contre-attaques. Excités et furieux, ils
s’élançaient de l’allée de la teinturière en
poussant des cris perçants et divers, où
dominaient des : « Tapez dans les Bo-
ches ! »
A l’avant, un casque de cuirassier se dis-
tinguait surtout par sa crânerie.. Il n’hési-
tait pas à se faufiler derrière les voitures, à
surgir tout à coup, en pleine retraite. Il
transformait alors, par quelques prestes
bout rades, le mouvement de recul en dé-
bâcle désordonnée.
Les autres appréciaient fort sa tactique et
le porte-drapëâu. qui avait confiance, se te-
nait toujours sur ses talons.
La bataille dura plus d’un long quart
d’heure. L’assaut fut donné par des colon-
nes de réserve, prudemment laissées à
l’abri d’une pile de caisses, devant la vitrine
du quincaillier. Il y eut des cris redoublés,
des déroulades dans le ruisseau, quelques
sarraux en loques et, pour compléter le
désarroi, l’intervention d’un aviateur, qui
de la fenêtre du premier étage envoyait
sur les combattants, en guise de bombes,
les débris d’un pot de géranium.
Un capitaine d’infanterie qui passait par
là sourit et s’arrêta :
— Eh bien, les enfants, et la guerre ?
Où en est-on ?
Le cuirassier s’avança, sans émotion, fit
le salut militaire et dit :
Situation inchangée, mon comman-
dant!
Leurs Excellences sont servies
Il est vraiment très bien, ce petit
homme.
Sanglé dans un dolman à boutons d’or,
la mine rose et l’oeil éveillé, il a pour mis-
sion d’ouvrir la porte avec dignité et de la
fermer avec douceur.
Il déploie dans cette double tâche une
distinction appropriée à la notoriété de la
clientèle. C’est le a chasseur » des am-
bassadeurs, quelque chose comme un pro-
longement du protocole.
En temps ordinaire, à cette époque de
l’année, l’hôtel abandonné dormait sous ses
housses grises jusqu’au retour de la
belle saison. La guerre a changé cela. Elle
a fait de la maison une station où la diplo-
matie se restaure et converse.
La salle à manger, le soir, flamboie de
toutes les lumières de ses lustres. Éiles
ruissellent sur les petites tables toujours
fleuries, accrochent des houppettes d’étin-
celtes sur les colliers de perles des jolies
dîneuses, sur, les cristalleries fines qu’elles
irisent. Des smokings s’éparpillent aux
places coutumières,
Dans le Nice Havrais, plein de silence
et de nuit, l’Hôtel des Régates dessine un
grand rectangle de clartés que les stores
de linon tamisent.
Le sort des choses donna à ce coin de
Sainte-Adresse, comme contraste aux tris-
tesses de l’heure, la plus aimable des des-
tinées. Qui nous eût dit que, dans cette
salle de restaurant, des Excellences vien-
draient un jour échanger, dans l’intimité
du dessert et la fumée des cigarettes, de
graves propos sur la carte d’Europe ?...
C’est le petit chasseur qui les reçoit sur
un salut plein de déférence et les introduit
suivant les principes de M. William Martin.
Il joue son rôle avec une délicatesse qui
se fait pleine de réserve et d’élégance, com-
me il convient d’user envers des grands du
monde.
Je suis passé tout à l’heure près de lui.
L’obscurité de mon humble personne ne me
valut pas naturellement la révérence due
aux notables, mais j’en fus presque heureux.
Cela me permit d’entendre le mot qu’il
glissa au maître d’hôtel.
— La Roumanie vient d'entrer. Le nonce
est là avec l’Espagne. Le Brésil finit son
potage. L’Amérique et l’Italie sont encore
au salon de lecture. Nous sommes à peu
près au complet. Je n’atteuds plus que le
Japon !
ALBERT-HERRÈNSCHMIDT.
A PROPOS
DE BELGRADE
L’emperenr François-Joseph a reçu
paraît-il, le a décembre, le télégram-
me suivant du général Frank, com-
mandant de la 5e armée austro-hon-
groise : « A Voccasion du 66* anni-
versaire de Vavènement au trône de
Votre Majesté, qu'elle me permette de
déposer à ses pieds la nouvelle que
Belgrade Jut occupée aujourd’hui par
les troupes de la 5‘ armée. »
Le général Frank ne doit pas se
permettre de faire de l’ironie avec son
souverain ; ce doit donc être un lour-
daud qui n’a pas le sens du ridicule.
Voilà plus de quatre mois qu’une brè-
ve dépêche revenait chaque jour comme
un leit-motiv et qu’on avait fini par
reléguera la queue des informations,
nous annonçant imperturbablement que
les Autrichiens bombardaient Bel-
grade.
Les fiers Austro-Hongrois nous
avaient parlé d’une simple mesure de
police contre leurs petits voisins qui
devaient être rapidement mis à la
raison; aussi nous ne pouvons vrai-
ment considérer après tant.de temps,
comme une action grandiose digne
d’un anniversaire impérial, la prise
de Belgrade qui se trouve à la porte
de la Hongrie, simplement de l’autre
côté de la Save. Si cet événement
prouve quelque chose, c’est que « ce
méchant petit peuple serbe » est un
peuple brave qui donne singulièrement
à retordre à ceux qui ont voulu abu-
ser de leur Jorce eontre lui.
La prise de Belgrade nous reporte
aux débuts de la guerre et nous fait
penser à ce peuple que l’on a peut-
être un peu trop allié au milieu de la
conflagration générale qui le dépasse
évidemment de très haut. Beaucoup
seraient confondus de songer que c’est
pour la Serbie, si peu connue, que
tant de sang a été versé par les nôtres
et par nos alliés ; mais en réalité la
Serbie n’iutervient là, à l’origine du
conflit, que pour marquer que c’est
pour le droit que tout ce sang a été ré-
dandu.
Le « Livre jaune », on le sait,
prouve définitivement que l’Allema-
gne avait tout préparé à l’avance pour
une guerre et que les affaires de Ser-
bie n’ont été que le prétexte cherché ;
aux pièces que nous avons déjà citées
sur le rôle du gouvernement alle-
mand dans ces affaires, ajoutons une
dépêche de M. Jules Cambon, notre
ambassadeur à Berlin, en date du ai
juillet dernier ; à cette date, M. de
Jagow, le ministre des affaires étran-
gères, déclarait qu’il ignorait absolu-
ment le contenu de la note préparée
par l’Autriche-Hongrie et qui, remise
deux jours après à la Serbie, devait
mettre le Jeu aux poudres ; or à ce
moment son gouvernement envoyait
déjà les « avis préliminaires de mobi-
lisation » 1
Mais puisque VAllemagne était dé-
cidée à se jeter sur nous, Jélicitons-
nous de ce qu'elle nous ait Journi elle-
même l’occasion d’être, tout en nous
défendant, les champions des peuples
et de leurs droits ; elle a commencé
en inspirant le scandaleux ultimatum
à la Serbie comme elle a continué en
attaquant et en saccageant elle-même
la Belgique.
Certes les Serbes rêvaient d’établir
un jour leur unité nationale en repre-
nant à VAutriche-Hongrie les terri?
toires qui leur revenaient, mais ils
étaient assez sensés pour ne pas dé-
sirer provoquer à cet effet une con-
flagration générale risquant de leur
retirer toutes les sympathies. Celui
qui écrit ces lignes a reçu des chefs de
parti, à Belgrade même, l’assurance
que la Serbie saurait attendre patiem-
ment son heure et elle a prouvé, en
effet, son esprit de patience en accep-
tant avec grandeur d’âme l’humilia-
tion que lui imposait l’ultimatum au-
trichien ; on se rappelle qu’elle n’a
fait que quelques réserves sur lesquel-
les il aurait été Jacile de s’entendre si
la volonté de la guerre n’avait pas été
arrêtée à l’avance,
Les Serbes ne portent donc aucune
responsabilité dans cette guerre et
nous ne pouvons qu’admirer les sacri-
fices qu’ils ont fait depuis plus de qua-
tre mois pour tenir vaillamment leur
place dans le dramatique « concert »
des alliés. Malheureusement un petit
peuple ne dispose pas des ressources
quasi-inépuisables, même en temps de
guerre, des grands Etats, et la pau-
vre Serbie est à bout ; si ses armées
ont dû reculer c’est seulement parce
qu’elles manquent de munitions,
JMous aimons à croire que l’appui
financier dont elle a le plus pressant
besoin n.e lui fera pas défaut et qu’elle
sera bientôt à même de lancer a nou-
veau ses soldats en avant jusqu’au-
jour où la carte de l’Europe sera re-
dressée et où son rêve national, qui lui
est doublement cher maintenant à si
juste titre, sera réalisé.
LÂ CLASSE 1887
Bordeaux, 5 décembre.
VOfjîciel pnblie nu décret maintenant une
disposition do ministre en vue de l'appel
éventuel, jnsqn’à la cessation dés hostilités,
des hommes de la classe 1887 non incorpo-
rés et maintenant mobilisés jusqu’à la fin de
la guerre les hommes de la classe 1887 prô-
cédement appelés»
LA GUERRE
124' JOURNÉE
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 5 décembre, 15 heures.
Au Nord de la Lys, nous avons réa-
lisé de sensibles progrès.
Notre infanterie, attaquant au petit
jour, enleva d’un seul bond deux li-
gnes de tranchées. Le gain fut de cinq
cents mètres.
Une partie du hameau de Weiden-
refs, situé à un kilomètre au Nord-
Ouest de Langemark, resta entre nos
mains.
En avant de Poesele, à mi-distance
entre Oixmude et Ypres, nous avons
pris, sur la rive droite du canal, la
maison du passeur vivement disputée
depuis un mois.
L’ennemi tenta sans succès, par une
attaque violente de son artillerie
lourde, à faire évacuer le terrain con-
quis.
Dans la région d’Arras et en Cham-
pagne, canonnade intermittente de
part et d’autre. Reims fut bombardée
avec une intensité particulière. De
notre côté, nous avons détruit avec
de l’artillerie lourde plusieurs ou-
vrages en terre.
En Argonne, la lutte est toujours
très chaude. Nous avons enlevé plu-
sieurs tranchés et repoussé toutes les
contre - attaques,
En Lorraine et en Alsace, rien à
signaler.
Paris, 23 heures.
En Belgique, même activité que la
veille.
Nous consolidâmes notre situation
au Nord de la Maison du Passeur, qui
fut enlevée dans la journée du 4 dé-
cembre.
Sur le reste du front, rien d’impor-
tant à signaler.
Official Report of the
Freneh Governmejit
Dec. 5th - 3 p.m.
North of the Lys we progressed fairly-
©ur infantry, attacking at daybreak, took
in one rush two Lines of trenches ; this re-
presents an advance of flve hundred yards.
A part of the hamlet of Weidenreft,
situated one kilometer North-West of Lan-
gemarck, remained in our possession.
In front of Poesele, halfway between
Dixmude and Ypres, we hâve taken the
« Maison du Passeur » eagerly disputed
since a month.
The foe attempted, without success, by
a violent attacks of its heavy guns, to eleai
the conquered ground.
Around Arras and in Champagne, inter,
mitting cannonading on both sides.
The bombardaient of Rheims was parti-
cularly violent.From our side we destroyed
with our heavy guns several earthworks.
In Argonne, the fight is still very liot ;
we hâve taken several trenches and repul-
sed ail counter attacks.
In Lorraine and Alsace nothing impor-
tant.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd. 4 décembre.
Un communiqué du généralissime si-
gnale que .des combats acharnés se sont
produits le 3, sur le front Glovno-Lewitch
et sur les voies de l’Ouest vers. Lodz-Pe-
trokof.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
Berlin, 4 décembre.
Sur le théâtre occidental de la guerre,
les attaques françaises contre nos troupes
dans les Flandres ont été à nouveau repous-
sées, comme elles le forent dans la région du
Nord-9uest d’Aikirch, où tes Français ont
éprouvé des pertes considérables.
Sur le théâtre oriental, les attaqaes de
l’ennemi à l’Est de la plaine des lacs Mazu-
rie ont été repoassées avec de lourdes pertes
pour les Russes.
Notre offensive en Pologne suit son cours
normal.
IA RENTRÉS Ml PARLEMENT
Paris, 5 décembre.
Les travaux préparatoires de la session
parlementaire prochaine sont commencés.
Les questeurs convoquent les parlemen-
taires, notamment tes mobilisés. Les Com-
missions siégeront à Paris. La Commission
do hmigyt de la Chambre des députés sié-
gera le 17 décembre.
Le 28 décembre, tons les parlementaires
seront rendus à la vie civile, puis ils retour-
neront à l’armée, — ceux du moins qui sont
mobilisés, — pour y passer tes fêtes dn Jour
de l’An.
Le 9 janvier, les parlementaires revien-
dront siéger en session ordinaire, pais ils
sTtfonrasront, sans doute pendant un temps
indéterminé, laissant an président le soin de
les convoquer s’il en est besoin.
M. Briand à Paris
M. Briand est parti dans la matinée d’hier
de Bordeaux pour Paris où plasieurs, mi-
nistres* notamment MM. Ribot, Malvy et
Augagneur* seront lundi ou mardi.
DANS LE NORD
Oa nous écrit :
Armentières a en encore la semaine der-
nière quelqoes mauvais jours. Les habitants
qui avaient regagné cette ville assistèrent à
quatre bombardements dans un quartier
diffèrent, cette fois, de celui de l’église Saint-
Roch.
. A Hazebrouck, quelques Taubes ont sur-
volé ia ville dans la journée du 2 décembre,
mais, cette fois, pins heureuse, la ville n’a
pas reçu de bombes.
LE TT® AJR. A. TOULA
Petrograd, S décembre.
Le tsar a visité Toula, capitale de la pro-
vince située au Sud de Moscou. Ii a reçu les
délégations delà population qni lui remirent
des dons pour la guerre.
Il visita ensuite la fabrique d’armes puis
les hôpitaux,et décora plusieurs blessés.
Le Prince Nicolas Radziwill mort à l’Ennemi
Petrograd, S décembre.
Le prince Nicolas Radziwill, capitaine de
dragons russes, a été tné à la bataille de
Lode.
3L.E KAISER
Une information du grand état-major aile*
mand, en date dn 4 décembre, dit que le
kaiser est arrivé à Berlin dans la nuit dn 3,
pour an court séjoar.
La Capture du Rebelle Dewet
Londres, S décembre.
LeMorning Post apprend de Berne que la
capture de Dewet cause en Allemagne une
impression pénible»
La Guerre en Images
Photo Petit Havre ' Cliché Petit Havre
L’ARMÉE BRITANNIQUE 8 LES BOULANGERS
AD Parlement Italien
L’Ordre du Jour de Confiance Voté
Rome, S décembre.
Le débat sur la déclaration du gouverne-
ment s’est terminé aujourd’hni à la Cham-
bre.
M. Bettolo dépose un ordre du jour expri-
mant le voeu que, par les moyens les plus
appropriés, nue action soit exercée confor-
mément aux suprêmes intérêts nationanx.
L’orateur préconise le neutralité, appuyé sur
une solide préparation militaire, et prête à
défendre les intérêts suprêmes du pays, s’ils
sont menacés.
M. Ciccotti, socialiste indépendant, repro-
che à ia déclar ât ou gouvernementale de
masquer de clarté. La conscience italienne
ne saurait demeurer indifférente à la dévas-
tation de la Belgique, à laquelle l’orateur
envoie son salut. Il préconise le triomphe
du principe des nationalités qui senl peut
substituer à la paix armee une situation per-
mettant le développement pacifique des peu-
ples.
M. Altobelli, socialiste indépendant, criti-
que la déclaration et préconise la neutralité
jusqu'au bout, aidée par l’action diplomati-
que et le concours des autres états neutres.
A supposer qu’eile entre en guerre, l’Italie
ne permettra jamais à son armée de combat-
tre aux côtés des armées des empires du
centre.
M. Salandra, président dn Conseil, inter-
rompt et dit : a L’armée italienne obéira
toujours loyalement à son roi. »
là Chambre a adopté par 413 voix contre
49, l’ordre du jour de confiance an gouver-
nement.
L’Ambassadeur d’Allemagne à Rome
Amsterdam, 5 décembre.
Gn mande de Berlia que M. de Fiotow,
ambassadeur à Rome,prenant un long congé
pour raisons de santé, le kaiser a désigné le
prince de Bulow en remplacement.
Limaient le la Flotte anglais
La flotte anglaise s’est accrue du cuirassé
Canada, des croiseurs légers Cambrian et
Wallaroo, des navires Impérieuse, Bolha et
Tipp-rary et des torpilleurs Antelope, Virage
et Whiting.
Dos Camps de Concentration en Angleterre
POUR PRISONNIERS ALLEMANDS
L'abondance des prisonniers allemands eu
Angleterre a obligé les autorités & créer de
nouveaux camps de concentration.
UN NAVIRE ALLEMAND INCENDIÉ
Syracuse, 3 décembre.
9n grand vapeur de commerce allemand
a été complètement détruit par un incendie,
dans le port. La valeur de la cargaison était
estimée à plus de 14 millions de francs.
Des Sociétés Etrangères
et l’Impôt de Guerre en Autriche
Berne, & décembre.
On annonce de Budapest que le ministre
des finances a fait savoir au Parlement hon-
grois qn’il soumettrait les Sociétés anony-
mes étrangères an paiement d'un impôt spé-
cial de guerre.
La Défanse des Côtes en Norwège
Christiania, 4 décembre.
Le roi de Norvège est arrivé le 3 décembre
à Trondhjetn.
Il va inspecter les défenses navales et le
service de surveillance à bord d’an croiseur.
Le Gouvernement portugais
serait sur le point ds démissionner
Londres, 6 décembre.
Le Mornivg Post publie une dépêche de
Lisbonne suivant iaquellele bruit court dans
ia ville que le gouvernement démissionne-
rait cette semaine.
Toutefois, pour éviter une crise prolon-
gée, aucune déclaration ne serait faite tant
qu’nn nouveau ministère ne sera pas con-
stitué.
Le Noël des Réfugiés
La branche havraise du Conseil national
des Femmes françaises vient de prendre
l’initiative d’une fête pour les réfugiés da
Nord et de la Belgique, qui aura lieu lt
dimanche 27 décembre, sous le patronage
du Comité dont les noms suivent.
Certes, l’heure n’est pas à la joie, et dan«
chaque famille, à cette fin d’année doulou-
reuse pour tous, il ne sera pas question de
réjouissances d’auenne sorte. Les arbres de
Noël ne s’allumeront pas dans nos demeu-
res, et nos enfants devront apprendre, pour
s’en souvenir plus tard, qu’il est des mo-
ments dans la vie ou le renoncement est le
mot d’ordre de tous.
Mais il est des familles pour lesquelle»
Noël devra être célébré, Noël la fête de la
grande fraternité. Chassé de leur pays et
de leurs contrées par une guerre injuste et
cruelle, combien, pour les réfugiés, sera
douloureuse cette fin d’année qui va ravi-
ver,-par les souvenirs des fêtes familiale»
dont les contrées du Nord ont le secret, la
douleur poignante des foyers dispersés et
détruits.
Nous avons donc à coeur d’offrir à ceux
qui sont venus vers nous, dans ces heures
tragiques, quelques moments de réconfort.
En voyant la joie briller dans les yeux de
leurs enfants devant l’arbre de Noël qui,
de siècle en siècle, conserve sa mystérieuse
puissance de poésie et de fraternité, pères
et mères souriront à leur tour et, évoquant
l’image du foyer reconquis, feront trêve ua
instant aux pensées douloureuses qui sans
cesse les assaillent. Ils reprendront à nou-
veau courage, réunis tous ensemble dans
une chaude atmosphère de sympathie et de
commun et ardent patriotisme.
Le public havrais voudra, nous en som
mes sûres, répondre à cet appel, qui Itd
est adressé par les trois journaux de notre
ville. Il ne s’agit pas de grosses souscrip-
tions, mais de dons modestes, très nom-
breux nous l’espérons; qui nous permet-
tront de donner à nos hôtes, petits et grands*
là douce illusion, pour un moment, d’être
encore à la maison « quand c’était Noël ».
Mmes Jules Siegfried,
Georges Ancel,
Klobukowski,
Morgand,
Benoist,
Edmond Latham,
Sigaûdy,
Henri Géuestal,
Chevalier de Coninck,
Maurice Boyer, secrétaire, 4, rue Au-
guste-Dollfus,"
Géliin, trésorière, 13, rue Joinville.
N.-B. — Les dons en argent et en na-
tare seront reçus par notre journal et ehe*
la trésorière, Mlle Géhin, 13. rue Joinville.
Le Comité» se propose d’offrir aux enfant»
des jouets, quelques friandises et des ob-
jets utiles. Chaque parent recevra aussi ua
petit souvenir.
La réunion aura lieu au Grand-Théâtre
ou au Théâtre-Cirque et on espère qu’elle
sera présidée par M. Paul Deschanel, pré-
sident de la Chambre des députés.
A l’Académie des Beaux-Arts
L’Académie des Beaux-Aru s’est réuni»
hier dans l’après-midi et prorogea tou»
concours.
Elle renouvela sa protestation contre les
destructions systématiques, par les armées
allemandes, des monuments et des oeuvres
artistiques en France et en Belgique.
Elle décida la radiation de ses membres
appartenant anx nationalités allemande et
austro-hongroise.
M. Dagnan Bonveret président, envoya sa
démission de membre de l’Académie des
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