Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 décembre 1914 05 décembre 1914
Description : 1914/12/05 (A34,N12172). 1914/12/05 (A34,N12172).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723324
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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LA BATAILLE
DE POLOGNE
Dans un excellent article, très étudié, qu'il
vient de publier dans Le Temps — et que
nous reproduisons ici, — le général de La-
croix examine, avec sa compétence recon-
nue, les opérations qui ont eu lieu, ces
jours-ci, en Pologne. Ses conclusions sont
de nature à nous donner pleine et entière
confiance.
C’ est avec le plus vif intérêt que l’on
suit les péripéties de la lutte engagée en
ce moment sur le théâtre d’opérations de
Pest, et qui doit se terminer à l’avantage
de nos alliés.
Jetons un regard en ai rière. Je n’ai pas
la prétention, dans ce qui suit, de tirer une
conclusion. Je me propose seulement de
chercher un enseignement dans ce que j’ai
cru démêler à travers les communiqués et
les renseignements de presse.
Gn se rappelle l’offensive russe poussée
avec à-propos et décision, à l’Ouest de la
Yistuie moyenne et la retraite précipitée
dès Allemands, qui ne s’arrêtèrent que sur
la Warta. La marche en avant de nos alliés
s’étayait à droite sur une. armée tenant le
front Neidenburg-Soldau, et elle était en
outre couverte par le cours de la Yistuie.
C’était conforme à la.règle de sûreté d’une
bonne doctrine. Le succès répondit à ce
plan d’attaque bien conçu et ne donnant
lieu a aucune critique. Mais les Russes
durent s’arrêter sans doute — c’est là une
simple hypothèse — à cause des nécessités
de ravilaillement qui surgirent et avec elles
les difficultés résultant du réseau ferré, à
rendement réduit et mal orienté de la Po-
logne russe. Qu’on jette uu coup d’oeil sur
une carte, et on constatera qu’à partir de
Skierniewice, à 70 kilomètres Sud-Ouest de
Varsovie, il n’y a que deux lignes se diri-
geant vers la frontière, et elles sont diver-
gentes, l’une allant sur Gracovie et l’autre
sur Thorn. Il faut ajouter celle d’Ivangorod,
vers la région Ouest de Gracovie. Dans
l’angie Cracovie, Skierniewice, Thorn, il
n’existe aucune ligne menant à la frontière
occidentale.
On conçoit dès lors la complication pour
les Russes du problème du ravitaillement
de leurs forces ayant atteint le front Wyo-
clawek, la Warta, Tsehenstokhovo. Qu’on
continue l’examen de la carte, et on verra
par contre en Silésie un réseau très serré
de voies ferrées, dont deux parallèles à la
frontière, et à petite distance, conduisant
de Ischenstokhovo et d’Oppeln, vers Thorn
et Posen. C’était incontestablement un
atout dans le jeu du commandant en chef
des armées allemandes. Le général Hinden-
burg' en profita avec une décision et une
habileté qu’il convient de remarquer. Il
put réaliser, dans un temps relativement
court, un transport de forces de sa droite à
sa gauche, et réunir dans la région de
Thorn une masse de cinq corps d’armée,
dit-on, avec laquelle il.prit l’offensive : di-
rection générale Kutno-Lotz, tandis que
son armée au Sud devait attaquer le long de
la Piiica et vers l’Est. La liaison des deux
masses s’établissait à Wyelune, extrême
droitede l’armée du Nord, laissant entre
elles un intervalle de 50 kilomètres. Tel
est, comme je me le représente, le disposi-
tif d’attaque de l’armée allemande.
Un des grands principes de guerre de
Napoléon est la rapidité des mouvements.
Hindenburg l’a réalisée par la concentra-
tion qu’il a faite d’une masse d’attaque
dans la région de Thorn. Il est certain
qu’en sé réunissant rapidement sur un
point donné et en attaquant de même, on
s’assure l’effet de la surprise et des chances
dè succès. Mais il est uu autre principe na-
poléonien qu’il feut respecter pour obtenir
un résultat décisif. C’est la liaison des
forces et l’unité de l’action. Il ne semble
pas que le général allemand, dans sa con-
ception primitive de manoeuvre, en ait eu
l’impérieux souci. Il a attaqué vigoureuse-
ment ; mais sa liaison avec ses forces du
Sud ne semble pas avoir suffisamment
existé, et il n’apparaît pas qu’il y ait eu
unité . d’action complète entre les deux
masses agissantes.
L’offensive hardie du général Hinden-
burg, qui contenait en germe l’idée d’un
double enveloppement, ne pouvait réussir
que si l’extrême droite de l’armée du Nord
à Wyelune, et la gauche de l’armée du Sud
à Tschenstokhovo attaquaient à fond et en
liaison vers Lodz et au Sud. Je ne vois pas
que cette manoeuvre ait été nettement mar-
quée, et rien ne m'indique que la coordi-
nation des efforts et la liaison des forces
aient été cherchées et assurées. Wyelune
est à 59 kilomètres de Tschenstokhovo. Il
est possible que je me trompe, car je ne
possède pas de données suffisamment exac-
tes pour asseoir de façon ferme mon opi-
nion. Je ne la donne que comme me parais-
sant vraisemblable et plausible ; si elle
n’est pas entachée d’erreur, l’offensive de
Hindenburg se présente comme une tenta-
tive audacieuse, mais risquée, dans les
conditions où elle s'est produite, en viola-
tion, ce semble, du principe de la liaison
des forces, et avec le danger d’une contre-
offensive venant, comme cela a eu lieu, de
la direction de Varsovie sur sa gauche.
Quelle peut avoir été i’idée de Hinden-
burg en attaquant ? L’arrivée des Russes
sur la Warta créait uae menace. *qssi bien
pour les forces allemandes opérant dans la
Prusse orientale que pour l’armée autri-
chienne de Gaiicie. Les Russes, grâce à
leur position centrale, pouvaient jouer de
la manoeuvre par lignes intérieures, et tout
en faisant front vers l’ouest, exécuter des
transports de forces soit au nord, soit au
sud par la ligne ferrée qui va de Mlawa à
Miechof (nord de Cracovie) et passe à Var-
sovie, Ivangorod et Kielce. Leur supério-
rité numérique le leur permettait. Il fallait
donc leur enlever cette possibilité de ma-
noeuvre. C’est peut-être une des raisons de
l’offensive allemande. Il en est une autre,
qui était d’éloigner les Russes de la Silésie
et d’empêcher l’envahissement du terri-
toire allemand. A ces deux raisons, il faut
encore en ajouter une troisième, et on la
trouve dans la hantise de l’idée d’offensive
qui domine l’esprit des chefs allemands,
offensive toujours brutale et pleine de har-
diesse. Hindenburg, quoique défait une pre-
mière fois, l’a prise. Gela dénote le tempé-
rament d’un chef. Mais il avait en face de
lui un adversaire habile et manoeuvrier,
qui sut déjouer ses projets. L’armée russe,
après avoir cédé du terrain, a fait tête, et
à l’heure où j’écris, si l’offensive alle-
mande n’est pas encore brisée, si la lutte
continue, âpre et acharnée, il est permis
d'en envisager l’issue avec confiance, sur-
tout si l’on veut considérer l’ensemble de la
bataille.
Général de LACROIX.
LA RENTRÉE DU PARLEMENT
Le gouvernement a décidé de permettre
aux parlementaires sous les drapeaux de
participer aux délibérations des Chambres
et aux travaux des Commissions.
Les ministres reviendront individuelle-
ment à Paris, plusieurs dès dimanche, tous
avant la fin de la semaine prochaine.
Le Temps dit que les uns ramèneront à
Paris leurs services, les autres les laisseront
quelque temps encore à Bordeaux.
LA RÉCEPTION
È nouvel Ambassadeur des Etats-Unis
PAR M. POINCARÉ
Bordeaux, 4 décembre.
M. Poincaré a reçu M. Sharp, le nouvel
ambassadeur des Etats-Unis qui, en remet-
tant ses lettres de créance, exprima au pré-
sident les voeux du peuple américain.
Ii ajouta que son admiration pour le peu-
ple français avait grandi depuis son séjour
en France en constatant ta bravoure et le
Eatriotisme qu’il montra. Il exprima le soa-
ait que, des épreuves de l’heure présente,
sortent bientôt les bienfaits d’une paix lon-
gue et heureuse.
M. Poincaré a remercié en affirmant que,
s’il n’avait dépendu que du gouvernement
français, la paix n’aurait jamais été trou-
blée.
« A une attaque brutale, nous avons ré-
pondu, dit le président, avec un patriotisme
et uae bravoure auxquels vous voulez bien
rendre hommage. Nous sommes déterminés
à remplir jusqu’au bout, le devoir qui nous a
été impose. Il faut que la paix soit garantie
par une réparation intégrale des droits vio-
lés et une assurance absolue contre des
attentais futurs. »
Le Voyage da M, Mlllerand
ministre de la guerre
E3ST ALSACE
Le Bulletin de l’Armée donne un émouvant
compte rendu de la visite de M. Milierand
en Alsace, le 27 novembre.
Le matin, accompagné du gouverneur de
Belfort, il visita l'école de Montreux-le-Vieux
où une centaine d’enfants chantèrent la
Marseillaise au milieu de l’émotion indicible
des vieillards accourus.
Le ministre de la guerre prononça quel-
ques paroles émues, puis il gagna Danmarie
pavoisée aux couleurs alsaciennes et visita
des tranchées.
La future Classe
Bordeaux, 4 décembre.
Le Journal officiel publie un décret pres-
crivant que les tableaux de recensement de
la classe 1916, seront dressés et affichés dans
chaque commune, au plus tard le troisième
dimanche de décembre 1914.
Contrairement à (habitude, il ne sera pas
constitué de commissions de réforme, ni de
commissions médicales pour la révision de
la classe 1916.
Promotions ffïilitaires
Bordeaux, 4 décembre.
Le général de brigade Baquet, adjoint au
directeur d'artillerie du ministère de la
guerre, aété nommé directeur, en remplace-
ment de M. Mangin, promu général de divi-
sion.
MM. Pentei; Julien, Deleuze, Delcbit. co-
lonels d’infanterie ; de Boissieu et Rofoiliet,
colonels de cavalerie, sont nommés géné-
raux.
—■ ■■
Exploit cl’Avia leur
Paris, 4 décembre.
L’ambassade d’Angleterre fait connaître
qu’un aviateur étranger a survolé l’asine
Krupp et jeté six bombes sur le magasin des
canons»
LA GUERRE
1S3« JOURKTEîEi
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 4 décembre, 15 heures.
En Belgique, la canonnade a été in-
termittente et assez vive entre la voie
ferrée d'Ypres à Rouler s et la route de
Becelaere à Passchendaele, où l’infan-
terie ennemie a essayé sans aucun
succès de gagner du terrain.
A Vermelles, nous continuons l’or-
ganisation des positions conquises.
Calme sur tout le front de la Somme
à l’Argonne.
En Argonne, nous avons repoussé
plusieurs attaques de l’infanterie, no-
tamment à la corne Nord-Ouest du
bois de Grurie.
Quelques canonnades en Woëvre et
en Lorraine.
En Alsace, rien à signaler,
Paris, 23 heures.
Sur l’ensemble du iront, aucun in-
cident notable.
Sur notre aile droite, nous pro-
gressâmes dans la direction et près
d’Altkirch.
On rend compte que, le 2 décembre,
nous fîmes 991 prisonniers dans la
seule région du Nord.
Official Report of the
French Government
Dec. 4tYl -3 p. m.
Il Belgîum. connonading has been inter-
mittent and rather heavy between the rail-
way-line from Ypres to Roulers and the
road fcom BecelaereioJîassçhendaele where
the infantry of the foe tried to advanee
without any success.
At Vermelles, we resumed the organisa-
tion of the positions conquered by ns. Quiet-
ness on the front from the Somme to the
Argonne.
In Argonne, we hâve repulsed many in-
fantry attacks, principally at the .North-
western corner of tbe forest La Grurie.
Some camionading in Woëvre and Lor-
raine.
In Alsace, nothing to report.
mn lis te Guerre
Bons ce titre, le Bulletin des Armées publie
aujourd’hui nn rapport sur i’ensembiè des
opérations de guerre du 2 août au 2 décem-
bre.
Après avoir constaté que l’Allemagne fat
déçue dans son espoir de nous terrasser en
trois semaines, te Bulletin note que les forces
mobilisées snr la frontière Ouest de l’Empire
représentent cinquante-deux corps d’armée
auxquels ii faut ajouter dix divisions de ca-
valerie.
Tout en gardant l’espoir d’on coup heu-
reux sur Nancy, l’Allemagne n’ôse pas le
risquer en présence de la solidité de notre
couverture renforcée à la fin de 1913.
Notre concentration, achevée librement,
devait être assez sonple pour nous permet-
tre de porter notre principal eftort sur le
terrain où l’ennemi montrerait plus d’acti-
vité. La violation de la neutralité belge dé-
montre alors que c’est au Nord que se jouera
la grande partie.
Nous ns pouvons l’engager avant l’entrée
en ligne de l’armée anglaise. Nous cherchons
donc à retenir en Alsace-Lorraine le pins
possible de corps allemands.
Le rapport résume les opérations en Alsace-
Lorraine.
Les événements malheureux de Lorraine
et de Belgique noos obligent à restreindre
l’intensité de notre effort en Alsace.
La place de Liège s’étant rendue, les Alle-
mands cherchaient à avancer entre Givet et
Bruxelles et à prolonger leur mouvement
vers l'Ouest.
Les Anglais étant prêts, nous prîmes l’of-
fensive dans le Luxembourg belge. Elle fnt
enrayée avec de grosses pertes pour nous.
Le 26 août, la situation est la saivante :
Ou combattre sur place en des conditions
périlleuses ;
On reculer snr tout le front jusqu’à la
possibilité de la reprise de l'offensive.
Le généralissime s’arrête au second parti.
Nons reculons donc en ordre, en atta-
quant l’ennemi pour l’affaiblir et le retar-
der. Nos attaques à Saint-Quentin, à Guise,
le 29 août, celles des 27 et 28 août devant
Nancy, dans les Vosges, vont rendre pos-
sible l’offensive que nous préparons en
constituant de nouvelles armées sons le
commandement du général de Mannonry.
Mais l’ennemi progresse si rapidement,
que la général Joffre prescrit de reculer
jusqu’à I’Anba, au besoin jusqu’à la Seine.
Le 5 septembre, les conditions recher-
chées par le généralissime sont remplies.
11 ordonne l’offensive générale, disant une
l’heure est venue d’avancer coûte que coûte
et de se taire tner plutôt que de recaler.
Dès le8, l’attaque du général de Maunoury
contre la droite produit son effet. L’ennemi
exécute une conversion face à l’Ouest ; il
présente son point faible à l’armée anglaise
qui passe la Marne le 9 et prend de flanc
l’armée allemande aux prises avec le géné-
ral de Maunoury depuis le 6.
De son côté, l'armée du général d’Esperey
nasse également la rivière. Elle repousse les '
Forces allemandes, s’appuie à gauche à l’ar-
mée anglaise, à droite sur l’armée du géné-
ra! Focn.
C’est sur cette armée qne les Allemands
vont chercher la revanche de l’échec de leur
droite.
Du 6 au 9, cette armée subit des assauts
répétés, quand à neuf heures du soir, vers
La Fère-Champenoise, sa gauche prend de
flanc la garde prussienne et des corps
saxons. Cette manoeuvre audacieuse décide
du succès. Les Allemands se retirent préci-
pitamment.
Le il, le général Foch entre à Châlons-sur-
Marne. A droite, l’armée du général Delangle-
Decary avance, tandis que celle du général
Ruffey se redresse vers le Nord précipitant
la retraite allemande qu’accélèrent les opé-
rations offensives des armées de Castelneau
et Dubail vers l’Est. Nous avions repris l’avan-
tage.
Nous l’avons conservé depuis.
Dès le 13, la résistance allemande entra-
vant notre poursuite, une nouvelle bataille
commençait.
L’état-major allemand garde l’espoir de
tourner notre gauche comme nous formons
celui de déborder sa droite ; il en résulte
une lutte de vitesse, une véritable course à
la mer.
Les Allemands ont snr nous l’avantage de
former concentriqne leur front, ce qui
abrège leurs transports. Cependant, le mou-
vement de leur droite échoue ; la victoire de
ia Marne est confirmée.
Vers le 20 septembre, le général de Castel-
nau forme une"nouvelle armée à gauche de
ceile du général de Maunoury. Elle s’établit
fortement dans la région Lassigny-Roye-Pé-
ronne, appuyée à droite par les divisions
t erritoriates du général Bruyère. Ce n’est p
encore assez ponr atteindre notre but.
Le 30, l’armée du général Mandhuy entre
en ligne. Elle occupe la région d’Àrras-Lens
et se prolonge vers le Nord pour donner la
main aux divisions sorties de Dunkerque.
Mais en présence de l’effort de l’enuemi,
ce n’est encore qu’un cordon de troupes
trop mince, trop tendu.
Sur la demande du général French, on
décide le transport de l’armée anglaise de
la région de i’Ai&ne à la région de La-Lys.
L’armée belge, sortie d’Anvers,couverte par
des marins anglais et français, vient renfor-
cer dans la région de l’Yser la barrière qu’il
faut créer et maintenir, les Anglais ne pou-
vant entrer en action que le 20 octobre.
L’armée belge manquant de munitions, le
généralissime prescrit un nouvel effort.
Le 4 octobre, il charge le général Foch
d’aller coordonner les opérations des àr-
mées du Nord. Le 18, il met à sa disposition
de nouveaux renforts, l’esquels s’accroissent
jusqu'au 12 novembre et constituent l’armée
française en Belgique sous le commande-
ment du général Durbal. Elle opère, de
concert avec les Belges et les corps anglais
entre la mer et La-Lys, contre douze corps
allemands plus quatre corps de cavalerie.
L'empereur est présent. Des proclama-
tions rappellent aux troupes allemandes
qu’il s’agit de frapper un coup décisif, soit
de passer en longeant la mer pour atteindre
Dunkerque, Calais etBouiogne, soit de per-
cer les lignes vers Ypres et proclamer l’an-
nexion de ia Belgique.
Pour réussir, l’état-major allemand a pro-
cédé durant trois semaines à des attaques
répétées et furieuses, en masses profondes.
Dès le 12 novembre, on peut établir le bi-
lan de ces assauts : c’est pour nons la vic-
toire. En trois semaines, nons n’avons pas
cédé nn ponce de terrain et nous sommes
installés de façon inexpugnable.
Dans ia seconde quinzaine de novembre,
l’action allemande brisée se ralentit ; l’artil-
lerie même montre de moins en moins d’ac-
tivité. La bataille d'Ypres a coûté à l’ennemi
cent vingt mille hommes 1
Jamais offensive plus soigneusement pré-
parée, pins furieusement menée ne subit un
échec pins complet.
Pendant cette grande bataille d’Ypres, la
guerre se continue snr tout le front. Elle
prend le caractère de la guerre de siège, de
tranchée à tranchée. En liaison directe avec
celles dn Nord,les armées de Mandhny.de Cas-
telneaa tiennent sans aucun fléchissement
de mi-octobre à fin novembre ie front de la
Lys à Noyon. Depuis la fin d’octobre, elles
progressent continuellement entre l’Oise et
l’Argonne.
Les armées Maunoury.d’Esperey et Langle-
Decary trouvent devant elles des positions
très fortes. Le 26 septembre, elles repoussent
à l’Est de Reims une attaqua.générale rude-
ment conduite. L’empereur assiste à cet
échec, comme ii assista huit jours plus tard
à celui d’Ypres.
De notre coté, aux offensives violentes,
nons substituâmes des opérations de moin-
dre envergure nous permettant souvent de
gagner du terrain.
De l’Argonne aux Vosges, même situation.
Le rapport conclut en précisant notre situation
au début de décembre.
N03 forees sont égales à ce qu’elles étaient
au début. La qualité des troupes s’est amé-
liorée infiniment. Tons nos soldats, profon-
dément imbus de leur supériorité, ont la toi
absolue dans la victoire.
Le plan allemand enregistra les échecs de
haute portée suivants :
Attaques brusquées par Nancy ;
Marche rapide snr Paris ;
Enveloppement de notre gauche en août ;
Même enveloppement en novembre ;
Percée de-nôtre centre en septembre ;
Attaque par la côte vers Dunkerque et
Caiajs;
Auctque d’Ypres.
Dans ces efforts stériles, l’Allemagne
s’épuisa. Les réserves qu’eiie forme au-
jourd’hui sont mal encadrées, mal ins-
truites. *
Or, la Rassie, dé plus en plus, affirme sa
supériorité.
L’arrêt des armées allemandes est donc
fatalement condamné à se changer en re-
traite.
Laissons à la presse européenne le soin de
juger et de commenter l’oeuvre de ces quatre
derniers mois.
Au Parlement Italien
Le Débat snr la Déclaration du Gouvernement
Rome, 4 décembre.
Le débat s’élant engagé sur la déclaration
faite la veille par le gouvernement, M. La-
briola dit que l’éventuel bloc balkanique ne
serait pas nn danger ponr l’Italie, tandis que
les volontés des Austro-Allemands, leur hé-
gémonie politique, économique, intellec-
tuelle sont une menace permanente et crois-
sante pour toutes les nations pacifiques.
Les Germains visent surtout la Méditerra-
née orientale où est l’avenir de l’Italie. Celle-
ci sera à i’abri de l’invasion seulement lors ¬
qu’elle aura ses frontières naturelles. Paisse
M. Salandra associer son nom an dernier
grand acte nécessaire pour réaliser l’intégrité
de la Patrie. (Vifs applaudissements sur un
certain nombre de bancs républicains).
M- Eugène Chiesa préconise l’intervention
de i’itaiie. Les républicains seront avec le
gouvernement, dit-il, le jour où celui-ci
saura comprendre les solennels enseigne-
ments de l’bistoire. (Applaudissements à
l’extrême-gauche).
UN MANIFESTE
DBS ITALIENS DE TRIESTE
Le Comité d’émigration italienne de Trieste
envoya, à tons les députés italiens, nn appel
dépeignant les souffrances des populations
italiennes en Autriche et demandant la
réunion de Trieste à l’Italie.
L’appel dit notamment :
« Si l'heure passe, détruisant nos espéran-
ces, il serait impossible on fon de tenter
plus longtemps notre défense nationale.
Tous moyens, tontes armes nons fieraient
défaut. »
L’appel conclut en ces termes :
« Le saint de l’italianisme dans l’Adriati-
que ne peut exister que dans la réalisation
de l’nnité de l’indépendance de l’Italie.
» Faites que résonne, glorieux et libre,
dans les frontières nationales, sans qu’il ne
soit jamais plus réprimé par des lois enne-
mies, le cris d8 : « Vive l’Italie i »
LlpiÉde les AileiaMs en Alsace
On mande de Bâle au Temps que les Alle-
mands ont installé des canons sur les places
de Colmar pour forcer les Français à bom-
barder la ville.
Iis ont fait de grands préparatifs d8 dé-
fense autour de Strasbourg* inondant no-
tamment ie faubourg du Sud.
L’avance des Français est très marquée.
Sur la côte de Colmar et le Nord de Thann,
ils entourent presque complètement Gueb-
willer.
- -♦ ■■■- —
La Situation à Gand
et sur la Côte Beige
Amsterdam, 4 décembre.
Selon des réfugiés belges arrivés à Ecluse,
la situation à Gand serait très grave depuis
le raid des aviateurs qui ont bombardé la
ville.
La ration de pain quotidienne est d’une
demi-livre.
***
Selon le Telegraaf, les Allemands ont pris
des otages à Gand.
Des forces allemandes amenées sur I’Yser
s’étendent jusqu’à Mariakerke.
Les canons et les mitrailleuses ont été très
bien dissimulés et sont pointés vers la mar,
car i’état-major allemand redoute une atta-
que par mer.
Vers la Pologne
Londres, 4 décembre.
On mande d’Amsterdam qne la gare d’Her-
bersfhal, à la frontière germano-belge, est le
théâtre d’an mouvement continuel de trou-
pes et de matériel de guerre.
On croit savoir que 50,000 cavaliers et 148
mitrailleuses sont passés par cette gare, se
tendant en Pologne.
L’Emprunt de péris austro-hongrois
Paris, 4 décembre.
La moitié seulement de l’emprnnt de
gnerre austro-hongrois a été souscrit en
six semaines. Cela prouve que la situation
économique de la monarchie est grave.
Elle semble à bout de ressources et
nn nouvel emprunt sera impossible, ia po-
pnlation ayant déjà donné tont ce qn’elle
possède.
U NEUTRALITÉ DEL* BULGARIE
Sofia, 4 décembre.
Une note officieuse dément de nouveau les
bruits répandus dont le but intéressé est de
faire suspecter ia neutralité bulgare, suivant
lesquels des transports de matériel de guerre
traverseraient le territoire bulgare, à destina-
tion de ia Turquie.
LES TURCS ET LA GRÈCE
New-York, 4 décembre.
Le New-Yorlc Herald publie une dépêche
d’Athènes, suivant laquelle le ministre de
Grèce à Constantinople, M. Panas, invité par
le ministre des affaire!’ étrangères turc, à re-
mettre aux autorités ottomanes nn appareil
de T. S. F. installé, soi-disant, à la légation
grecque, a protesté auprès dn grand-vizir, le
menaçant de quitter Constantinople avec
tout le personnel, à ia première investiga-
tion à la légation.
Une Explosion
Londres, 2 décembre.
Une fabrique de lyddite a fait explosion
dans an village près de Bradford.
Six personnes ont été tuées, il y a de nom-
breux blessés.
L’explosion a brisé les vitres de tontes les
maisons du village.
Un Massacre île liesses
Le Petit Parisien a pu se procurer le procèt
verbal suivant dont, dit-il. les moindres détails
ont été vérifiés el authentifiés.
Le 23 août 1914, l’ambulance du... groupe
du... d’artillerie, dont 'disaient partie l**s
infirmiers B .L..., M.. C..V ... était
installée dans le village dfrfiommery(Luxem-
bourg belge) dans l’une des dernières
maisons du village, sur le chemin qui con-
duit an cimetière. D»ns cette ambulance se
trouvaient environ 150 blesses provenant du
combat d’Ethe (22 août) et parmi eux 1 offi-
cier interprète dû générai de T. .
Le village était rempli de blessés, toute*
les granges étaient occupées.
Deux patrouilles allemandes s’étaient déjà
présentées, lorsqu’un détachement, fort d’en-
viron 80 hommes, pénétra dans le village
Un sous-officier et plnsienrs hommes en
trèrent dans l’ambulance, où les docteur
V..., médecin anxiliaire et S. médecin
major de t» classe,faisaient des pansements
Le sous-officier demanda un interprète.On
le mena près de celui dont il a été parlé.
Aorès quelques phrases échangées, le sous-
officier tira brusquement son revolver et
brûla la cervelle de l’interprète.
Ce fnt le signal d’une boucherie. A bout
portant, les soldats allemands firent feu sur
les médecins, puis snr les blessés. Le doc-
teur V... fut tué, ie docteur S .. blessé da
trois balles ; l’infirmier B... reçut deux bal-
les dans Je flanc droit et tomba près du doo
teur V....
Pendant qu’on assassinait les blessés, l'in-
firmier L. . pat échapper au massacre, avec
quelques antres infirmiers et sept ou huit
blessas, en se réfugiant dans ia cave. Ils
étaient là nne quinzaine qui vécnrent jus-
qu’au lendemain avec nn litre d’alcool à
baûler et quelques pommes de terre crues.
L’infirmier B... était resté étendu et fai-
sait le mort, lorsqu’il vit les Allemands met-
tre lèfen à l’ambulance. Il put arriver jusqu à
nne fenêtre et sauta dehors, dans un champ
de choux, où il resta caché. De là. il vie un
jeune Saint-Cyrien, amputé le matin d’une
jambe, sauter du premier étage pour échap-
per à l’incendie.
Pendant ce temps, les Allemands avaient
fait sortir des antres maisons dn village les
blessés qni pouvaient marcher. Us les mi-
rent contre le mur du cimetière et les fusil-
lèrent. Ils mirent ensuite le feu aux gran-
ges et la plupart des blessés périrent dans
les flammes.
Iis se retirèrent ensuite, non sans avoir
découvert B. . et l’avoir fasillé une deuxiè-
me fois, contre le mur da cimetière, avec
une quinzaine d’infirmiers. B... eut la pré-
sence d’esprit de se laisser tomber avant que
les fusils partent, et c’est à cela qu’il doit de
pouvoir témoigner de ces faits.
Le soir, après le départ .de ces Allemands,,
il restait 75 à 80 blessés vivants snr 300 au ,'
moins que renfermait le village.
La-troupe allemande qui a commis ces
atrocités appartenait au 47e régiment d’infan-
terie. Elle fut remplacée par des troupes de
l’arrière, qui ne continuèrent pas le massa-
cre, mais se contentèrent de taire coucher
les blessés dans la rue du village, dans a
nuit du 23 au 24 et de leur refuser tout pan-
sement.
"i ■ —- 1 " - ■■■
Le Kaiser et l’Archiduc Frédéric
Le kaiser a visité le 30 novembre les trou-
pes en Prusse orientale. Il s’entretint mer-
credi, à Breslau, avec l’archiduc Frédéric,
généralissime de l’armée austro-hongroise.
Les Sous-Marins allemands bloqués
dans les bassins de Zeebrugge
On mande de Rotterdam au Daily Mail
que les sous-marins allemands envoyés à
Zeebrugge sont enfermés dans les bassins.
Les portes ne penvent plus s’ouvrir par suite
de la destruction de l’usine d’électricité. Les
Allemands ont demandé à l'ingénieur belge
du port, actuellement à Sluis, de revenir à
Zeebrugge, lui offrant uae forte récompense
s’il voulait réparer les dégâts. L’ingénieur a
refusé. Craignant un nouveau bombarde-
ment, les Allemands se préparent à enlever
leurs sous-marins.
Les âïite Allemands bombarden!
Breslau par imprudence
Une dépêche de Berlin reçue à Copenha-
gue relate que des aviateurs allemands ont
jeté une bombe sur Breslau,par imprudence.
Les Socialistes Allemands
excluant Liebknecb?
Les socialistes allemands ont l’intention
d’exclure du parti Liebknecht, qui vott
contre les crédita de la guerre.
130 Millions de Jouets allemands
Le Jason arrive du nouveau monde, ch-rgî
des jouets que les entants d’Amérique eu
voient à leurs petits amis de France et dt
Belgique. Et, tandis que se prépare la géné»
reuse distribution, ii faut nous rappeler ,’im<
portance que l’indastrie du jouet a prise
en Allemagne et dont l’origine est très an*
eienne.
Il existait en effet, à la fin du dix-huitièma
siècle, un humble artisan de Nuremberg,
nommé Hiipert, qui, le premier, eut l'idee
de constituer une sorte de musée lilliputien
des aciuaiités militaires du jour, et bientôt
les soldais de plomb de Nuremberg eurent,
un succès si grand qne beaucoup d’ouvrier*
l’imitèrent.
En même temps, les gens de Groehen, da
Tyroi, taillent dans le sapin les animaux de
bois, et des poupées innombrables sortent
des ateliers de Sonneberg et Stuttgard..
Tellement l’activité germanique a su con-
quérir de débouchés à l’étranger qu’en 1903
les fabricants allemands ont expédié à plus
de vingt peuples 136 millions de francs da
jouets. Nos constructeurs doivent s’inspirer
de ce large marebé, demain fermé à nos en-
nemis, non senlement ponr se subsituer t
eux, mais anssi ponr délivrer nos enfante
dn jouet allemand.
4 dm inisiealese • BdMgeé - fiéwat
O. RANDOLETi
IMiistM», lapressiOBS tt Àiisoseu, TEL. 10,fl
16, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rua Fontenelie - Tel, 1 60
ANNONCES
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ÎL’ÀGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT H* VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires ci légales
■ss5s--s,3»izc3E3noe«aB5«sai3B5MaBsasagB3gsBaaee^saggBB^^sasBgBSg5^»aitegiBjSMasgg
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, ) » _
l’Oise et la Somme . \ so! • r* *
Autres Départements..... j 6 Fr S 1 SO sa »
Union Postale » |«o Fr. 40 »•
On n’abonna egalement, SANS FRAJS, dans tous tes Bureaux do Poste de France
LA BATAILLE
DE POLOGNE
Dans un excellent article, très étudié, qu'il
vient de publier dans Le Temps — et que
nous reproduisons ici, — le général de La-
croix examine, avec sa compétence recon-
nue, les opérations qui ont eu lieu, ces
jours-ci, en Pologne. Ses conclusions sont
de nature à nous donner pleine et entière
confiance.
C’ est avec le plus vif intérêt que l’on
suit les péripéties de la lutte engagée en
ce moment sur le théâtre d’opérations de
Pest, et qui doit se terminer à l’avantage
de nos alliés.
Jetons un regard en ai rière. Je n’ai pas
la prétention, dans ce qui suit, de tirer une
conclusion. Je me propose seulement de
chercher un enseignement dans ce que j’ai
cru démêler à travers les communiqués et
les renseignements de presse.
Gn se rappelle l’offensive russe poussée
avec à-propos et décision, à l’Ouest de la
Yistuie moyenne et la retraite précipitée
dès Allemands, qui ne s’arrêtèrent que sur
la Warta. La marche en avant de nos alliés
s’étayait à droite sur une. armée tenant le
front Neidenburg-Soldau, et elle était en
outre couverte par le cours de la Yistuie.
C’était conforme à la.règle de sûreté d’une
bonne doctrine. Le succès répondit à ce
plan d’attaque bien conçu et ne donnant
lieu a aucune critique. Mais les Russes
durent s’arrêter sans doute — c’est là une
simple hypothèse — à cause des nécessités
de ravilaillement qui surgirent et avec elles
les difficultés résultant du réseau ferré, à
rendement réduit et mal orienté de la Po-
logne russe. Qu’on jette uu coup d’oeil sur
une carte, et on constatera qu’à partir de
Skierniewice, à 70 kilomètres Sud-Ouest de
Varsovie, il n’y a que deux lignes se diri-
geant vers la frontière, et elles sont diver-
gentes, l’une allant sur Gracovie et l’autre
sur Thorn. Il faut ajouter celle d’Ivangorod,
vers la région Ouest de Gracovie. Dans
l’angie Cracovie, Skierniewice, Thorn, il
n’existe aucune ligne menant à la frontière
occidentale.
On conçoit dès lors la complication pour
les Russes du problème du ravitaillement
de leurs forces ayant atteint le front Wyo-
clawek, la Warta, Tsehenstokhovo. Qu’on
continue l’examen de la carte, et on verra
par contre en Silésie un réseau très serré
de voies ferrées, dont deux parallèles à la
frontière, et à petite distance, conduisant
de Ischenstokhovo et d’Oppeln, vers Thorn
et Posen. C’était incontestablement un
atout dans le jeu du commandant en chef
des armées allemandes. Le général Hinden-
burg' en profita avec une décision et une
habileté qu’il convient de remarquer. Il
put réaliser, dans un temps relativement
court, un transport de forces de sa droite à
sa gauche, et réunir dans la région de
Thorn une masse de cinq corps d’armée,
dit-on, avec laquelle il.prit l’offensive : di-
rection générale Kutno-Lotz, tandis que
son armée au Sud devait attaquer le long de
la Piiica et vers l’Est. La liaison des deux
masses s’établissait à Wyelune, extrême
droitede l’armée du Nord, laissant entre
elles un intervalle de 50 kilomètres. Tel
est, comme je me le représente, le disposi-
tif d’attaque de l’armée allemande.
Un des grands principes de guerre de
Napoléon est la rapidité des mouvements.
Hindenburg l’a réalisée par la concentra-
tion qu’il a faite d’une masse d’attaque
dans la région de Thorn. Il est certain
qu’en sé réunissant rapidement sur un
point donné et en attaquant de même, on
s’assure l’effet de la surprise et des chances
dè succès. Mais il est uu autre principe na-
poléonien qu’il feut respecter pour obtenir
un résultat décisif. C’est la liaison des
forces et l’unité de l’action. Il ne semble
pas que le général allemand, dans sa con-
ception primitive de manoeuvre, en ait eu
l’impérieux souci. Il a attaqué vigoureuse-
ment ; mais sa liaison avec ses forces du
Sud ne semble pas avoir suffisamment
existé, et il n’apparaît pas qu’il y ait eu
unité . d’action complète entre les deux
masses agissantes.
L’offensive hardie du général Hinden-
burg, qui contenait en germe l’idée d’un
double enveloppement, ne pouvait réussir
que si l’extrême droite de l’armée du Nord
à Wyelune, et la gauche de l’armée du Sud
à Tschenstokhovo attaquaient à fond et en
liaison vers Lodz et au Sud. Je ne vois pas
que cette manoeuvre ait été nettement mar-
quée, et rien ne m'indique que la coordi-
nation des efforts et la liaison des forces
aient été cherchées et assurées. Wyelune
est à 59 kilomètres de Tschenstokhovo. Il
est possible que je me trompe, car je ne
possède pas de données suffisamment exac-
tes pour asseoir de façon ferme mon opi-
nion. Je ne la donne que comme me parais-
sant vraisemblable et plausible ; si elle
n’est pas entachée d’erreur, l’offensive de
Hindenburg se présente comme une tenta-
tive audacieuse, mais risquée, dans les
conditions où elle s'est produite, en viola-
tion, ce semble, du principe de la liaison
des forces, et avec le danger d’une contre-
offensive venant, comme cela a eu lieu, de
la direction de Varsovie sur sa gauche.
Quelle peut avoir été i’idée de Hinden-
burg en attaquant ? L’arrivée des Russes
sur la Warta créait uae menace. *qssi bien
pour les forces allemandes opérant dans la
Prusse orientale que pour l’armée autri-
chienne de Gaiicie. Les Russes, grâce à
leur position centrale, pouvaient jouer de
la manoeuvre par lignes intérieures, et tout
en faisant front vers l’ouest, exécuter des
transports de forces soit au nord, soit au
sud par la ligne ferrée qui va de Mlawa à
Miechof (nord de Cracovie) et passe à Var-
sovie, Ivangorod et Kielce. Leur supério-
rité numérique le leur permettait. Il fallait
donc leur enlever cette possibilité de ma-
noeuvre. C’est peut-être une des raisons de
l’offensive allemande. Il en est une autre,
qui était d’éloigner les Russes de la Silésie
et d’empêcher l’envahissement du terri-
toire allemand. A ces deux raisons, il faut
encore en ajouter une troisième, et on la
trouve dans la hantise de l’idée d’offensive
qui domine l’esprit des chefs allemands,
offensive toujours brutale et pleine de har-
diesse. Hindenburg, quoique défait une pre-
mière fois, l’a prise. Gela dénote le tempé-
rament d’un chef. Mais il avait en face de
lui un adversaire habile et manoeuvrier,
qui sut déjouer ses projets. L’armée russe,
après avoir cédé du terrain, a fait tête, et
à l’heure où j’écris, si l’offensive alle-
mande n’est pas encore brisée, si la lutte
continue, âpre et acharnée, il est permis
d'en envisager l’issue avec confiance, sur-
tout si l’on veut considérer l’ensemble de la
bataille.
Général de LACROIX.
LA RENTRÉE DU PARLEMENT
Le gouvernement a décidé de permettre
aux parlementaires sous les drapeaux de
participer aux délibérations des Chambres
et aux travaux des Commissions.
Les ministres reviendront individuelle-
ment à Paris, plusieurs dès dimanche, tous
avant la fin de la semaine prochaine.
Le Temps dit que les uns ramèneront à
Paris leurs services, les autres les laisseront
quelque temps encore à Bordeaux.
LA RÉCEPTION
È nouvel Ambassadeur des Etats-Unis
PAR M. POINCARÉ
Bordeaux, 4 décembre.
M. Poincaré a reçu M. Sharp, le nouvel
ambassadeur des Etats-Unis qui, en remet-
tant ses lettres de créance, exprima au pré-
sident les voeux du peuple américain.
Ii ajouta que son admiration pour le peu-
ple français avait grandi depuis son séjour
en France en constatant ta bravoure et le
Eatriotisme qu’il montra. Il exprima le soa-
ait que, des épreuves de l’heure présente,
sortent bientôt les bienfaits d’une paix lon-
gue et heureuse.
M. Poincaré a remercié en affirmant que,
s’il n’avait dépendu que du gouvernement
français, la paix n’aurait jamais été trou-
blée.
« A une attaque brutale, nous avons ré-
pondu, dit le président, avec un patriotisme
et uae bravoure auxquels vous voulez bien
rendre hommage. Nous sommes déterminés
à remplir jusqu’au bout, le devoir qui nous a
été impose. Il faut que la paix soit garantie
par une réparation intégrale des droits vio-
lés et une assurance absolue contre des
attentais futurs. »
Le Voyage da M, Mlllerand
ministre de la guerre
E3ST ALSACE
Le Bulletin de l’Armée donne un émouvant
compte rendu de la visite de M. Milierand
en Alsace, le 27 novembre.
Le matin, accompagné du gouverneur de
Belfort, il visita l'école de Montreux-le-Vieux
où une centaine d’enfants chantèrent la
Marseillaise au milieu de l’émotion indicible
des vieillards accourus.
Le ministre de la guerre prononça quel-
ques paroles émues, puis il gagna Danmarie
pavoisée aux couleurs alsaciennes et visita
des tranchées.
La future Classe
Bordeaux, 4 décembre.
Le Journal officiel publie un décret pres-
crivant que les tableaux de recensement de
la classe 1916, seront dressés et affichés dans
chaque commune, au plus tard le troisième
dimanche de décembre 1914.
Contrairement à (habitude, il ne sera pas
constitué de commissions de réforme, ni de
commissions médicales pour la révision de
la classe 1916.
Promotions ffïilitaires
Bordeaux, 4 décembre.
Le général de brigade Baquet, adjoint au
directeur d'artillerie du ministère de la
guerre, aété nommé directeur, en remplace-
ment de M. Mangin, promu général de divi-
sion.
MM. Pentei; Julien, Deleuze, Delcbit. co-
lonels d’infanterie ; de Boissieu et Rofoiliet,
colonels de cavalerie, sont nommés géné-
raux.
—■ ■■
Exploit cl’Avia leur
Paris, 4 décembre.
L’ambassade d’Angleterre fait connaître
qu’un aviateur étranger a survolé l’asine
Krupp et jeté six bombes sur le magasin des
canons»
LA GUERRE
1S3« JOURKTEîEi
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 4 décembre, 15 heures.
En Belgique, la canonnade a été in-
termittente et assez vive entre la voie
ferrée d'Ypres à Rouler s et la route de
Becelaere à Passchendaele, où l’infan-
terie ennemie a essayé sans aucun
succès de gagner du terrain.
A Vermelles, nous continuons l’or-
ganisation des positions conquises.
Calme sur tout le front de la Somme
à l’Argonne.
En Argonne, nous avons repoussé
plusieurs attaques de l’infanterie, no-
tamment à la corne Nord-Ouest du
bois de Grurie.
Quelques canonnades en Woëvre et
en Lorraine.
En Alsace, rien à signaler,
Paris, 23 heures.
Sur l’ensemble du iront, aucun in-
cident notable.
Sur notre aile droite, nous pro-
gressâmes dans la direction et près
d’Altkirch.
On rend compte que, le 2 décembre,
nous fîmes 991 prisonniers dans la
seule région du Nord.
Official Report of the
French Government
Dec. 4tYl -3 p. m.
Il Belgîum. connonading has been inter-
mittent and rather heavy between the rail-
way-line from Ypres to Roulers and the
road fcom BecelaereioJîassçhendaele where
the infantry of the foe tried to advanee
without any success.
At Vermelles, we resumed the organisa-
tion of the positions conquered by ns. Quiet-
ness on the front from the Somme to the
Argonne.
In Argonne, we hâve repulsed many in-
fantry attacks, principally at the .North-
western corner of tbe forest La Grurie.
Some camionading in Woëvre and Lor-
raine.
In Alsace, nothing to report.
mn lis te Guerre
Bons ce titre, le Bulletin des Armées publie
aujourd’hui nn rapport sur i’ensembiè des
opérations de guerre du 2 août au 2 décem-
bre.
Après avoir constaté que l’Allemagne fat
déçue dans son espoir de nous terrasser en
trois semaines, te Bulletin note que les forces
mobilisées snr la frontière Ouest de l’Empire
représentent cinquante-deux corps d’armée
auxquels ii faut ajouter dix divisions de ca-
valerie.
Tout en gardant l’espoir d’on coup heu-
reux sur Nancy, l’Allemagne n’ôse pas le
risquer en présence de la solidité de notre
couverture renforcée à la fin de 1913.
Notre concentration, achevée librement,
devait être assez sonple pour nous permet-
tre de porter notre principal eftort sur le
terrain où l’ennemi montrerait plus d’acti-
vité. La violation de la neutralité belge dé-
montre alors que c’est au Nord que se jouera
la grande partie.
Nous ns pouvons l’engager avant l’entrée
en ligne de l’armée anglaise. Nous cherchons
donc à retenir en Alsace-Lorraine le pins
possible de corps allemands.
Le rapport résume les opérations en Alsace-
Lorraine.
Les événements malheureux de Lorraine
et de Belgique noos obligent à restreindre
l’intensité de notre effort en Alsace.
La place de Liège s’étant rendue, les Alle-
mands cherchaient à avancer entre Givet et
Bruxelles et à prolonger leur mouvement
vers l'Ouest.
Les Anglais étant prêts, nous prîmes l’of-
fensive dans le Luxembourg belge. Elle fnt
enrayée avec de grosses pertes pour nous.
Le 26 août, la situation est la saivante :
Ou combattre sur place en des conditions
périlleuses ;
On reculer snr tout le front jusqu’à la
possibilité de la reprise de l'offensive.
Le généralissime s’arrête au second parti.
Nons reculons donc en ordre, en atta-
quant l’ennemi pour l’affaiblir et le retar-
der. Nos attaques à Saint-Quentin, à Guise,
le 29 août, celles des 27 et 28 août devant
Nancy, dans les Vosges, vont rendre pos-
sible l’offensive que nous préparons en
constituant de nouvelles armées sons le
commandement du général de Mannonry.
Mais l’ennemi progresse si rapidement,
que la général Joffre prescrit de reculer
jusqu’à I’Anba, au besoin jusqu’à la Seine.
Le 5 septembre, les conditions recher-
chées par le généralissime sont remplies.
11 ordonne l’offensive générale, disant une
l’heure est venue d’avancer coûte que coûte
et de se taire tner plutôt que de recaler.
Dès le8, l’attaque du général de Maunoury
contre la droite produit son effet. L’ennemi
exécute une conversion face à l’Ouest ; il
présente son point faible à l’armée anglaise
qui passe la Marne le 9 et prend de flanc
l’armée allemande aux prises avec le géné-
ral de Maunoury depuis le 6.
De son côté, l'armée du général d’Esperey
nasse également la rivière. Elle repousse les '
Forces allemandes, s’appuie à gauche à l’ar-
mée anglaise, à droite sur l’armée du géné-
ra! Focn.
C’est sur cette armée qne les Allemands
vont chercher la revanche de l’échec de leur
droite.
Du 6 au 9, cette armée subit des assauts
répétés, quand à neuf heures du soir, vers
La Fère-Champenoise, sa gauche prend de
flanc la garde prussienne et des corps
saxons. Cette manoeuvre audacieuse décide
du succès. Les Allemands se retirent préci-
pitamment.
Le il, le général Foch entre à Châlons-sur-
Marne. A droite, l’armée du général Delangle-
Decary avance, tandis que celle du général
Ruffey se redresse vers le Nord précipitant
la retraite allemande qu’accélèrent les opé-
rations offensives des armées de Castelneau
et Dubail vers l’Est. Nous avions repris l’avan-
tage.
Nous l’avons conservé depuis.
Dès le 13, la résistance allemande entra-
vant notre poursuite, une nouvelle bataille
commençait.
L’état-major allemand garde l’espoir de
tourner notre gauche comme nous formons
celui de déborder sa droite ; il en résulte
une lutte de vitesse, une véritable course à
la mer.
Les Allemands ont snr nous l’avantage de
former concentriqne leur front, ce qui
abrège leurs transports. Cependant, le mou-
vement de leur droite échoue ; la victoire de
ia Marne est confirmée.
Vers le 20 septembre, le général de Castel-
nau forme une"nouvelle armée à gauche de
ceile du général de Maunoury. Elle s’établit
fortement dans la région Lassigny-Roye-Pé-
ronne, appuyée à droite par les divisions
t erritoriates du général Bruyère. Ce n’est p
encore assez ponr atteindre notre but.
Le 30, l’armée du général Mandhuy entre
en ligne. Elle occupe la région d’Àrras-Lens
et se prolonge vers le Nord pour donner la
main aux divisions sorties de Dunkerque.
Mais en présence de l’effort de l’enuemi,
ce n’est encore qu’un cordon de troupes
trop mince, trop tendu.
Sur la demande du général French, on
décide le transport de l’armée anglaise de
la région de i’Ai&ne à la région de La-Lys.
L’armée belge, sortie d’Anvers,couverte par
des marins anglais et français, vient renfor-
cer dans la région de l’Yser la barrière qu’il
faut créer et maintenir, les Anglais ne pou-
vant entrer en action que le 20 octobre.
L’armée belge manquant de munitions, le
généralissime prescrit un nouvel effort.
Le 4 octobre, il charge le général Foch
d’aller coordonner les opérations des àr-
mées du Nord. Le 18, il met à sa disposition
de nouveaux renforts, l’esquels s’accroissent
jusqu'au 12 novembre et constituent l’armée
française en Belgique sous le commande-
ment du général Durbal. Elle opère, de
concert avec les Belges et les corps anglais
entre la mer et La-Lys, contre douze corps
allemands plus quatre corps de cavalerie.
L'empereur est présent. Des proclama-
tions rappellent aux troupes allemandes
qu’il s’agit de frapper un coup décisif, soit
de passer en longeant la mer pour atteindre
Dunkerque, Calais etBouiogne, soit de per-
cer les lignes vers Ypres et proclamer l’an-
nexion de ia Belgique.
Pour réussir, l’état-major allemand a pro-
cédé durant trois semaines à des attaques
répétées et furieuses, en masses profondes.
Dès le 12 novembre, on peut établir le bi-
lan de ces assauts : c’est pour nons la vic-
toire. En trois semaines, nons n’avons pas
cédé nn ponce de terrain et nous sommes
installés de façon inexpugnable.
Dans ia seconde quinzaine de novembre,
l’action allemande brisée se ralentit ; l’artil-
lerie même montre de moins en moins d’ac-
tivité. La bataille d'Ypres a coûté à l’ennemi
cent vingt mille hommes 1
Jamais offensive plus soigneusement pré-
parée, pins furieusement menée ne subit un
échec pins complet.
Pendant cette grande bataille d’Ypres, la
guerre se continue snr tout le front. Elle
prend le caractère de la guerre de siège, de
tranchée à tranchée. En liaison directe avec
celles dn Nord,les armées de Mandhny.de Cas-
telneaa tiennent sans aucun fléchissement
de mi-octobre à fin novembre ie front de la
Lys à Noyon. Depuis la fin d’octobre, elles
progressent continuellement entre l’Oise et
l’Argonne.
Les armées Maunoury.d’Esperey et Langle-
Decary trouvent devant elles des positions
très fortes. Le 26 septembre, elles repoussent
à l’Est de Reims une attaqua.générale rude-
ment conduite. L’empereur assiste à cet
échec, comme ii assista huit jours plus tard
à celui d’Ypres.
De notre coté, aux offensives violentes,
nons substituâmes des opérations de moin-
dre envergure nous permettant souvent de
gagner du terrain.
De l’Argonne aux Vosges, même situation.
Le rapport conclut en précisant notre situation
au début de décembre.
N03 forees sont égales à ce qu’elles étaient
au début. La qualité des troupes s’est amé-
liorée infiniment. Tons nos soldats, profon-
dément imbus de leur supériorité, ont la toi
absolue dans la victoire.
Le plan allemand enregistra les échecs de
haute portée suivants :
Attaques brusquées par Nancy ;
Marche rapide snr Paris ;
Enveloppement de notre gauche en août ;
Même enveloppement en novembre ;
Percée de-nôtre centre en septembre ;
Attaque par la côte vers Dunkerque et
Caiajs;
Auctque d’Ypres.
Dans ces efforts stériles, l’Allemagne
s’épuisa. Les réserves qu’eiie forme au-
jourd’hui sont mal encadrées, mal ins-
truites. *
Or, la Rassie, dé plus en plus, affirme sa
supériorité.
L’arrêt des armées allemandes est donc
fatalement condamné à se changer en re-
traite.
Laissons à la presse européenne le soin de
juger et de commenter l’oeuvre de ces quatre
derniers mois.
Au Parlement Italien
Le Débat snr la Déclaration du Gouvernement
Rome, 4 décembre.
Le débat s’élant engagé sur la déclaration
faite la veille par le gouvernement, M. La-
briola dit que l’éventuel bloc balkanique ne
serait pas nn danger ponr l’Italie, tandis que
les volontés des Austro-Allemands, leur hé-
gémonie politique, économique, intellec-
tuelle sont une menace permanente et crois-
sante pour toutes les nations pacifiques.
Les Germains visent surtout la Méditerra-
née orientale où est l’avenir de l’Italie. Celle-
ci sera à i’abri de l’invasion seulement lors ¬
qu’elle aura ses frontières naturelles. Paisse
M. Salandra associer son nom an dernier
grand acte nécessaire pour réaliser l’intégrité
de la Patrie. (Vifs applaudissements sur un
certain nombre de bancs républicains).
M- Eugène Chiesa préconise l’intervention
de i’itaiie. Les républicains seront avec le
gouvernement, dit-il, le jour où celui-ci
saura comprendre les solennels enseigne-
ments de l’bistoire. (Applaudissements à
l’extrême-gauche).
UN MANIFESTE
DBS ITALIENS DE TRIESTE
Le Comité d’émigration italienne de Trieste
envoya, à tons les députés italiens, nn appel
dépeignant les souffrances des populations
italiennes en Autriche et demandant la
réunion de Trieste à l’Italie.
L’appel dit notamment :
« Si l'heure passe, détruisant nos espéran-
ces, il serait impossible on fon de tenter
plus longtemps notre défense nationale.
Tous moyens, tontes armes nons fieraient
défaut. »
L’appel conclut en ces termes :
« Le saint de l’italianisme dans l’Adriati-
que ne peut exister que dans la réalisation
de l’nnité de l’indépendance de l’Italie.
» Faites que résonne, glorieux et libre,
dans les frontières nationales, sans qu’il ne
soit jamais plus réprimé par des lois enne-
mies, le cris d8 : « Vive l’Italie i »
LlpiÉde les AileiaMs en Alsace
On mande de Bâle au Temps que les Alle-
mands ont installé des canons sur les places
de Colmar pour forcer les Français à bom-
barder la ville.
Iis ont fait de grands préparatifs d8 dé-
fense autour de Strasbourg* inondant no-
tamment ie faubourg du Sud.
L’avance des Français est très marquée.
Sur la côte de Colmar et le Nord de Thann,
ils entourent presque complètement Gueb-
willer.
- -♦ ■■■- —
La Situation à Gand
et sur la Côte Beige
Amsterdam, 4 décembre.
Selon des réfugiés belges arrivés à Ecluse,
la situation à Gand serait très grave depuis
le raid des aviateurs qui ont bombardé la
ville.
La ration de pain quotidienne est d’une
demi-livre.
***
Selon le Telegraaf, les Allemands ont pris
des otages à Gand.
Des forces allemandes amenées sur I’Yser
s’étendent jusqu’à Mariakerke.
Les canons et les mitrailleuses ont été très
bien dissimulés et sont pointés vers la mar,
car i’état-major allemand redoute une atta-
que par mer.
Vers la Pologne
Londres, 4 décembre.
On mande d’Amsterdam qne la gare d’Her-
bersfhal, à la frontière germano-belge, est le
théâtre d’an mouvement continuel de trou-
pes et de matériel de guerre.
On croit savoir que 50,000 cavaliers et 148
mitrailleuses sont passés par cette gare, se
tendant en Pologne.
L’Emprunt de péris austro-hongrois
Paris, 4 décembre.
La moitié seulement de l’emprnnt de
gnerre austro-hongrois a été souscrit en
six semaines. Cela prouve que la situation
économique de la monarchie est grave.
Elle semble à bout de ressources et
nn nouvel emprunt sera impossible, ia po-
pnlation ayant déjà donné tont ce qn’elle
possède.
U NEUTRALITÉ DEL* BULGARIE
Sofia, 4 décembre.
Une note officieuse dément de nouveau les
bruits répandus dont le but intéressé est de
faire suspecter ia neutralité bulgare, suivant
lesquels des transports de matériel de guerre
traverseraient le territoire bulgare, à destina-
tion de ia Turquie.
LES TURCS ET LA GRÈCE
New-York, 4 décembre.
Le New-Yorlc Herald publie une dépêche
d’Athènes, suivant laquelle le ministre de
Grèce à Constantinople, M. Panas, invité par
le ministre des affaire!’ étrangères turc, à re-
mettre aux autorités ottomanes nn appareil
de T. S. F. installé, soi-disant, à la légation
grecque, a protesté auprès dn grand-vizir, le
menaçant de quitter Constantinople avec
tout le personnel, à ia première investiga-
tion à la légation.
Une Explosion
Londres, 2 décembre.
Une fabrique de lyddite a fait explosion
dans an village près de Bradford.
Six personnes ont été tuées, il y a de nom-
breux blessés.
L’explosion a brisé les vitres de tontes les
maisons du village.
Un Massacre île liesses
Le Petit Parisien a pu se procurer le procèt
verbal suivant dont, dit-il. les moindres détails
ont été vérifiés el authentifiés.
Le 23 août 1914, l’ambulance du... groupe
du... d’artillerie, dont 'disaient partie l**s
infirmiers B .L..., M.. C..V ... était
installée dans le village dfrfiommery(Luxem-
bourg belge) dans l’une des dernières
maisons du village, sur le chemin qui con-
duit an cimetière. D»ns cette ambulance se
trouvaient environ 150 blesses provenant du
combat d’Ethe (22 août) et parmi eux 1 offi-
cier interprète dû générai de T. .
Le village était rempli de blessés, toute*
les granges étaient occupées.
Deux patrouilles allemandes s’étaient déjà
présentées, lorsqu’un détachement, fort d’en-
viron 80 hommes, pénétra dans le village
Un sous-officier et plnsienrs hommes en
trèrent dans l’ambulance, où les docteur
V..., médecin anxiliaire et S. médecin
major de t» classe,faisaient des pansements
Le sous-officier demanda un interprète.On
le mena près de celui dont il a été parlé.
Aorès quelques phrases échangées, le sous-
officier tira brusquement son revolver et
brûla la cervelle de l’interprète.
Ce fnt le signal d’une boucherie. A bout
portant, les soldats allemands firent feu sur
les médecins, puis snr les blessés. Le doc-
teur V... fut tué, ie docteur S .. blessé da
trois balles ; l’infirmier B... reçut deux bal-
les dans Je flanc droit et tomba près du doo
teur V....
Pendant qu’on assassinait les blessés, l'in-
firmier L. . pat échapper au massacre, avec
quelques antres infirmiers et sept ou huit
blessas, en se réfugiant dans ia cave. Ils
étaient là nne quinzaine qui vécnrent jus-
qu’au lendemain avec nn litre d’alcool à
baûler et quelques pommes de terre crues.
L’infirmier B... était resté étendu et fai-
sait le mort, lorsqu’il vit les Allemands met-
tre lèfen à l’ambulance. Il put arriver jusqu à
nne fenêtre et sauta dehors, dans un champ
de choux, où il resta caché. De là. il vie un
jeune Saint-Cyrien, amputé le matin d’une
jambe, sauter du premier étage pour échap-
per à l’incendie.
Pendant ce temps, les Allemands avaient
fait sortir des antres maisons dn village les
blessés qni pouvaient marcher. Us les mi-
rent contre le mur du cimetière et les fusil-
lèrent. Ils mirent ensuite le feu aux gran-
ges et la plupart des blessés périrent dans
les flammes.
Iis se retirèrent ensuite, non sans avoir
découvert B. . et l’avoir fasillé une deuxiè-
me fois, contre le mur da cimetière, avec
une quinzaine d’infirmiers. B... eut la pré-
sence d’esprit de se laisser tomber avant que
les fusils partent, et c’est à cela qu’il doit de
pouvoir témoigner de ces faits.
Le soir, après le départ .de ces Allemands,,
il restait 75 à 80 blessés vivants snr 300 au ,'
moins que renfermait le village.
La-troupe allemande qui a commis ces
atrocités appartenait au 47e régiment d’infan-
terie. Elle fut remplacée par des troupes de
l’arrière, qui ne continuèrent pas le massa-
cre, mais se contentèrent de taire coucher
les blessés dans la rue du village, dans a
nuit du 23 au 24 et de leur refuser tout pan-
sement.
"i ■ —- 1 " - ■■■
Le Kaiser et l’Archiduc Frédéric
Le kaiser a visité le 30 novembre les trou-
pes en Prusse orientale. Il s’entretint mer-
credi, à Breslau, avec l’archiduc Frédéric,
généralissime de l’armée austro-hongroise.
Les Sous-Marins allemands bloqués
dans les bassins de Zeebrugge
On mande de Rotterdam au Daily Mail
que les sous-marins allemands envoyés à
Zeebrugge sont enfermés dans les bassins.
Les portes ne penvent plus s’ouvrir par suite
de la destruction de l’usine d’électricité. Les
Allemands ont demandé à l'ingénieur belge
du port, actuellement à Sluis, de revenir à
Zeebrugge, lui offrant uae forte récompense
s’il voulait réparer les dégâts. L’ingénieur a
refusé. Craignant un nouveau bombarde-
ment, les Allemands se préparent à enlever
leurs sous-marins.
Les âïite Allemands bombarden!
Breslau par imprudence
Une dépêche de Berlin reçue à Copenha-
gue relate que des aviateurs allemands ont
jeté une bombe sur Breslau,par imprudence.
Les Socialistes Allemands
excluant Liebknecb?
Les socialistes allemands ont l’intention
d’exclure du parti Liebknecht, qui vott
contre les crédita de la guerre.
130 Millions de Jouets allemands
Le Jason arrive du nouveau monde, ch-rgî
des jouets que les entants d’Amérique eu
voient à leurs petits amis de France et dt
Belgique. Et, tandis que se prépare la géné»
reuse distribution, ii faut nous rappeler ,’im<
portance que l’indastrie du jouet a prise
en Allemagne et dont l’origine est très an*
eienne.
Il existait en effet, à la fin du dix-huitièma
siècle, un humble artisan de Nuremberg,
nommé Hiipert, qui, le premier, eut l'idee
de constituer une sorte de musée lilliputien
des aciuaiités militaires du jour, et bientôt
les soldais de plomb de Nuremberg eurent,
un succès si grand qne beaucoup d’ouvrier*
l’imitèrent.
En même temps, les gens de Groehen, da
Tyroi, taillent dans le sapin les animaux de
bois, et des poupées innombrables sortent
des ateliers de Sonneberg et Stuttgard..
Tellement l’activité germanique a su con-
quérir de débouchés à l’étranger qu’en 1903
les fabricants allemands ont expédié à plus
de vingt peuples 136 millions de francs da
jouets. Nos constructeurs doivent s’inspirer
de ce large marebé, demain fermé à nos en-
nemis, non senlement ponr se subsituer t
eux, mais anssi ponr délivrer nos enfante
dn jouet allemand.
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