Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 décembre 1914 04 décembre 1914
Description : 1914/12/04 (A34,N12171). 1914/12/04 (A34,N12171).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172331r
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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L* PETIT HAVRE est désigné pour tos Annonces Judlchtlros ot lêgolet
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Union Postale *o » so Fr i -S.O *
On s’abonne également, SANS FIAIS, dans tous les Sureaux de Peste de France
Autrefois et
Aujourd’hui
L’heure approche où, grâce à l’héroïsme
les; armées alliées, les hordes allemandes
Auront quitté le sol de notre Patrie.
La neutratité belge ayant été violée par
l’Allemagne avec cette mauvaise foi insi-
gne qui sera son éternelle flétrissure, une
offensive foudroyante avait porté les ar-
mées allemandes jusqu’à proximité de Pa-
ris. Mais après notre retraite héroïque, une
ardente et violente contre-offensive refoula
l’ennemi et après la brillante victoire de la
Marne, après la bataille de l’Aisne, nous
n’avons pas cessé de progresser obstiné-
ment sur tout le front qui va de la Mer du
Nord jusqu’à la trouée de Belfort.
Et c’est pourquoi un écrivain militaire,
le colonel Repington, correspondant du
Times, jugeant les hommes et les choses
avec le plus parfait sang-froid et la plus
grande impartialité, a pu affirmer : que l’of-
fensive allemande, aujourd’hui brisée, n’a
donné aucun des résultats attendus par le
kaiser, que les Allemands n’avaient pas at-
teint leur but, et que la situation en ce mo-
ment est bonne.
La modération et h concision des termes
employés par le colonel Repington rappel-
lent la sobre et positive éloquence des
« communiqués » de notre généralissime,
fit ces constatations de faits évidents ne
peuvent que rendre absolument confiante
notre invincible résolution d’en finir avec
tes bandits.
Combien différentes là situation actuelle,
après quatre mois de guerre, et celle où
BOUS nous trouvions, il y a quarante quatre
ans ! Et comme la comparaison entre ces
deux époques nous doit être un précieux
réconfort 1
La guerre ayant été déclarée'le-19 juillet
1879, les opérations avaient commencé le
2 août à Saarbrück, Mais notre armée dé-
sorganisée ne pouvait songer à lutter con-
tre les masses allemandes. Après les défai-
tes de Wissembourg, de Woerth, de For-
fcacta, après Sedan et la déehéance de
l’Einpire, le Gouvernement de la Défense
nationale, en dépit de son admirable
patriotisme ne put vaincre la fortune ad-
verse, La 1 capitulation de Metz, le 27 octo-
bre, précipitait encore les événements.
Bientôt Paris était investi. Certains succès
estimables et qui sauvèrent l’honneur de
«os armes ne purent cependant ralentir
^invasion, et l’ennemi, qui tenait déjà
toute la région de l’Est, s’avançait dans la
région du Nord, où il occupait Amiens le 29
novembre, et dans la vallée de la Loire où
les Allemands s’emparaient définitivement
d’Orléans le 3 décembre.
En dépit de la chaude alarme qui a suivi
la bataille de Charleroi et des horreurs
commises par les Allemands dans nos dé-
partements frontières du Nord-Est, nous
a’avous point connu, cette fois, les épreu-
ves- de l’Année terrible, — et nous sommes
assurés de ne tes point connaître désormais.
Sur tout le front, dont chaque jour nous
reculons la ligne, des actions de détail se
produisent à notre avantage et notamment
dans l’Est où, depuis deux mois, nous nous
sommes rapprochés de la frontière. Notre
artillerie paraît dominer de plus en plus
celle de l’emiemi.
Et sans vouloir anticiper sur la marebe
des évènements, il est permis de penser
que la tactique des armées française,- an-
glaise et belge a bien eu pour effet d’user en
des proportions très importantes les forces
de l’ennemi, — cependant que, menacés sé-
rieusement à leur frontière orientale par
tes Russes, tes Allemands se préoccupent
de mettre en défense leurs places fortes de
Dantzig et deBreslau et qu’ils ont été con-
traints de prélever certains contingents,
dans les régions françaises et belges qu’ils
occupent, pour les envoyer en Silésie...
Tout va bien ; l’exaspération de nos en-
nemis 1e prouve. Et tout continuera d’aller
bien pourvu que, suivant l’exempte admi-
rable qui nous est donné par un chef illus-
tre, nous sachions, eomme lui, conserver
une ténacité indomptable et une inlassable
patience. Ce sont qualités précieuses dont
aous avons donné des preuves jusqu’ici. Il
ne tient qu’à nous, etsi nous continuons de
vouloir fermement, nous nous préparons
de décisives victoires lorsque le jour sera
venu d’une brillante et irrésistible offea-
sive.
TH. VALLÉE.
A notre Frontière de F Est
Le correspondant du Times, snr notre fron-
tière de l’Est, toi adresse nne note sur les
opérations effectuées de ce côté :
« Les AHemands, dit-il, tiennent encore
un poste sur la rive ouest de'la Meuse, la
moitié ouest de Saint-Mihiel et sa banliene
Chauvoncourt, mais ils ne font aucua pro-
grès.
» Les Français maintiennent contre eux
leur ligne de retranchement. Ils ont appris
R attendre et se contentent de se maintenir
bù ils sont, confiants dans le résultat# fi-
lial. *■; ~ g
il Mittg Allemand
Le Chancelier de l’Empire
prononce un discours qui est
un modèle de duplicité
et d’hypocrisie.
Il obtient un nouveau crédit
de 6 milliards 250 millions 1
pour la guerre.
Le Reichstag allemand s’èst ouvert hier
jeudi.
Le Chancelier impérial portait l’uniforme
de général et de nombreux membres du
Parlement avaient la tenue militaire, avec la
croix de fe r.
Tous les secrétaires d’Etat et les ministres
prussiens étaient présents.
Le Chancelier de l’Empire a ouvert la
séance par un discours.
Il a tait l’éloge de l’esprit d’abn égatiou et
de l’entrain du peuple allemand tout entier.
« Sous les étendards de notre armée, a-
t-il dit, et sous les drapeaux de notre flotte,
nous vaincrons. La vaillance incomparable
des troupes allemandes porta la guerre en
des territoires ennemis où noos sommes
fermement établis. Noo3 pouvons' regarder
l’avenir en toute confiance. Cependant la
résistance ennemie n’est pas brisée ; nous
ne sommes pas encore au terme de nos sa-
crifices. »
La chancelier a ensuite dit que la respon-
sabilité apparente de la guerre remontait à la
Rassie, mais incombait en réalité à l’Angle-
terre.
Elle aurait pu empêcher la guerre, dit le
Chancelier, en déclarant nettement à Pé-
tersbourg qu’elle ne permettrait pas qu’une
guerre continentale paisse découler du con-
flit Austro-Serbe. Une pareille déclaration
aurait aussi obligé la France à empêcher
énergiquement la Russie de mobiliser. Alors
la médiation de l’Allemagne entre Péters-
boorg et Vienne aurait empêché la guerre.
Maigre tontes ses assurances pacifiques, le
cabinet de Londres informa Pétersbourg que
l’Angleterre prenait parti pour la France, et
conséquemment pour la Rassie.
Le chancelier ajouta que la neutralité de
la Belgique ne fut pour l’Angleterre qu’un
prétexte, s Nous informâmes Bruxelles le 2
août au soir que nous étions obligés de pas-.
ser par ta Belgique. Mais le 2 août, dans l’a-
près-midi, l’Angleterre avait déjà promis à
la France son aide, sans conditions, dans te
cas' où ia flotte allemande attaquerait la côte
française. Mais rien ne fut dit au sujet de la
neutralité belge ».
Le chancelier déclara ensuite :
« Nôtre politique consistait à essayer de
dissiper les dangers d’une guerre au moyen
d’accords avec chacune des puissances de ta
Triple Entente, mais nous dûmes en même
temps renforcer notre puissance défensive
pour être toujours prêts, si ia guerre était
déclarée.
» Nous constatâmes toujours, dans les né-
gociations avec ia France, le désir d’an-
revanche entretenu par des hommes poiitie
ques ambitieux.
» L’Angleterre pensait toujours, au cours
des négociations, consolider ses relations
avec la France et la Russie. Elle crut l’occa-
sion venue de porter un coup mortel à son
plus grand concurrent européen sur le mar-
ché mondial.
» L’Angleterre proclame bien haut qu’elle
combattra jusqu’à ia destruction militaire et
économique de l’Allemagne. La seule répon-
se des Allemands est que l’Allemagne ne se
laissera pas anéantir. L’admirable ardeur
patriotique qui anime le coeur de tous les
Allemands doit vaincre et vaincra. »
Le chancelier constate qne tontes les que-
relles de partis politiques se sont tues. « Nous
tiendrons, dit-il, jusqu’à ce que nous ayons
acquis la certitude que personne ne ponrra
plus troubler notre paix, jusqu’au jour où
nous pourrons développer à notre aise,
comme un penple libre, la force allemande,
la civilisation allemande. »
Après ce discours, nn nonveau crédit de
6 milliards 250 millions de francs a été voté
pour les dépenses de guerre, à l’unanimité
moins une voix, celle du député socialiste
Liebknect.
Belgrade occupée
par les Autrichiens
D’après une nouvelle de Vienne, le télé-
gramme suivant; envoyé par le général
Frank, commandant la 5» armée autrichien-
ne, a été adressé le 2 décembre à l’empereur
François Joseph :
« A l’occasion dn 66« anniversaire de
l’avènement au trône de Votre Majesté,
qu’elle me permette de déposer à ses pieds
la nouvelle que Belgrade fut occupée aujour-
d’hui par les troupes de la 5« armée ».
Bien que les dépêches des 'nations nentreB
sur ia'frontière allemande soient sujettes à
caution dit 1e Times, H n’y a rien àïm pro-
bable dans celte nouvelle.
De fait, elle a été confirmée hier.
Le bombardement de Belgrade par les Au-
trichiens commença le i« août, quatre jours
après la déclaration de guerre. Durant pin-
sieurs jours, il se poursuivit avec violence.
De nombreux immeubles furent détruits.
Le gouvernement serbe protesta- qne Bel-
grade était une ville ouverte et qu’avant de
procéder au bombardement, les Autrichiens
avaient omis d’informer ta population pour
qu’elle se*retirât.
Le gouvernement serbe s’était déjà dé-
placé. il avait fait sauter le pont sur la Save,
entre Ssmtin et Belgrade, pour empêcher
les Autrichiens de passer.
Le 15 novembre, les Autrichiens occu-
paient Valievo, le quartier avancé de l’ar-
mée serbe. Cette» avance autrichienne expo--
sait Belgrade à une attaque par terre vers le
Sud et i’eoest et rendait sa chute inévitable.
Le ii novembre, les Autrichiens deman-
daient à la ville de se rendre. Aucune ré-
ponse n’ayant été faite, la vilie fat bombar-
dée.
Dès lors l’attaque devint plus vieleate. Les
Autrichiens poussaient leur mouvement en
avant malgré leurs lourdes pertes. Belgrade
fut de nouveau soumise à un bombarde-
ment intense et la semaine dernière la cité
était à ia fin de sa résistance*
LA GUERRE
±SS* JOUKKTÉIE3
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 3 décembre, 15 heures,
En Belgique, la canonnade a été
assez vive contre Nïeuport et au Sud
d’Ypres.
L’inondation s’étend au Sud de
Dixmude.
De la Lys à la Somme, violents bom-
bardements, surtout à Aix-Noulette,
à l’Ouest de Lens.
Calme sur tout le front de la Somme
à l’Aisne et en Champagne.
Sur l’Argonne, plusieurs attaques
ennemies ont été repoussées ; nous
avons progressé légèrement.
En Woëvre, l’artillerie allemande a
montré une certaine activité, mais ses
résultats sont insignifiants.
En Lorraine et dans les Vosges,rien
d’important.
Paris, 23 heures.
Les seules nouvelles intéressantes
se rapportent à notre aile droite et à
la journée du 2 décembre.
Sur la rive droite de la Moselle,
nous occupâmes Lesmenil et Signal
de Xon.
Dans les Vosges, nos troupes enle-
vèrent Tête-de-Faux, au sud du village
de Bonhomme, dominant la crête fron-
tière et qui servait d’observatoire aux
Allemands.
En Alsace, la station de Burnhaupt
fut occupée et nous nous installons
sur la ligne Aspach, Pont d’Aspach et
Burnhaupt.
Offîèial Report of the
French Government
Dec. 3th - 3 p. m.
In Belgium, eannonading was violent
against Nieuport and South of Ypres.
The country is flooded as far as South of
Dixmude.
From the Lys to the Somme * violent
eannonading at Aix-Noulette, West of Lens.
Caim on the wfioie rront or me Somme
to the Aisne and in the Champagne.
On the Argonne, several altacks of the
foe hâve been repulsed ; we progressed
slightly.
In the Woevrè, the german artillery
showed some activity, but the results were
insignificant.
In Lorraine and the Vosges nothing im-
portant.
o»
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
{Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sens toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 2 décembre.
Sur le théâtre occidental de la guerre;
l’ennemi a fait des avances insignifiantes qui
ont échoué dans ia forêt de rArgonne. Un
fort point d’appnide l’ënnemiaété pris par le
■120® régiment d’infanterie werfembergeois, le
régiment du kaiser. Dans cette affaire, deux
officiers et environ trots cents hommes ont
été faits prisonniers.
Pas do nouvelles de la Prusse orientale.
En Pologne du Nord, les combats suivent
leur cours normal.
En Pologne du Sud, les attaques de l’enne-
mi furent repoussées.
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
Le Conseil des Ministres a décidé de convo-
quer les Chambres à Paris, en session extra-
ordinaire, pour le 22 décembre.
En prévision de la reprise des travaux
parlementaires, les ministres iront à Paris
dans le courant on à la fin de la semaine
prochaine.
Iis se mettront à la disposition de la Com-
mission sénatoriale des finances et de la
Commission du budget de la Chambre.
M. Poincaré sera à Paris à la même date.
Le Temps dit que le gouvernement réser-
vera des renseignements confidentiels pour
les commissions financières du Sénat, mais
ii est possible qu’il fasse devant la Chambre
une déclaration générale sur l’ensemble de
notre situation financière.
Une Rencontre historique
Londres, 3 décembre.
Les journaux estiment que la rencontre
du roi et de M. Poincaré deviendra histori-
que.
Eile prouve de nonveau la détermination
des alliés de continuer la gnerre ensemble
et jusqu’à une issue victorieuse.
Le Tzar visite les armées
Pelrograd, 3 décembre.
Le tsar est arrivé sur le théâtre de la
guerre.
LA REINE DES BELGES EN FRANGE
Le Times d’hier publie 1 cette information :
« La reine des Beiges est arrivée mercredi
en France accompagnée de sa suite. S. M.
fut reçue par l’autorité militaire, le maire et
ie sous-préfet de la ville (le nom n’est point
cité).
» S. M. est partie en automobile pour «ne
destination inconnue. »
VOYAGE DS MINISTRES BELGES
On a annoncé» Te très prochain voyage de
M. Carton de Wiart, ministre de la Justice, à
Bordeaux. Il sera accompagné de M. Yan
den Henvel, l’éminent ministre d’Etat. Il
s'arrêtera en cours de route pour visiter les
réfugiés belges accueillis en Anjou et en
Touraine, les recrues du camp d’Aavours et
Fécoie de bienfaisance d’Ypres, qu’on a
garée du bombardement et logée provisoi-
rement à l’abbaye de Fontevrauit, non loin
de Saumur.
LES FILS DE M. DE BROGQUEVILLE
L’un tué, l’autre blessé ?
Le Nieuwe Rotterdamsche Courant apprend
que le fils de M. de Brocqneville,le président
GU Conseil belge a été tué.
Ce jeune homme était engagé volontaire
dans l’armée belge.
Le bruit court, dit une dépêche Reuter,
qne 1e second fils de l’homme d’Etat belge a
été également tué sur te champ de bataille.
ENTRE LARRONS
Le Daily Teleyraph publie une dépêcha de
son correspondant de Copenhague qui dé-
clare apprendre, de source diplomatique,
que des différends sérieux sont ser venus, en-
tre la Prusse et tes autres Etats allemands.
Des conférences se tiendront à Berlin dans
quelques jours entre le chancelier et tes mi-
nistres <1# ces Etats, dont celai de Sam
Eii Tripoli taine
Rome, 3 décembre.
On mande de Tripoli qu’un commence-
ment d’agitation des Schiaii3 dans le Fezzan
obligea une colonne à s’y rendre pour châtier
les rebelles.
Ceux-ci se réfugièrent à Zellâf.
Les Italiens ont perdu quatre officiers,
dix-huit blancs et neuf erytbréeus.
Uns Manifestation Ânti-Âlismande
à Valparaiso
Paris, 3 décembre.
Une violente manifestation anti-allemande
s’est produite le i« décembre à Valparaiso,
causée par l’augmentation des tarifs des
tramways d’une Compagnie allemande.
11 est apparu à la population qne ces me-
sures étaient prises pour punir tes Chiliens
des mesures prises par leur gouvernement
contre toute violation fatnre de la neutralité
par les navires de guerre allemands.
La foule prit d’assaut les maisons alleman-
des, la banque, le consulat et les tramways.
Des troupes durent être appelées pour ré-
tablir l’ordre. U y eut plusieurs blessés.
LE
Boikrdeineiil de Reims
Nous avons dit hier que Reims était main-
tenant bombardée au moyen d’obusiers au-
trichiens de 305.
Un de nos amis qui se trouve dans cette
région nous écrit à la date du 29 novembre:
« Nous avons depuis deux jours l’écbo de
la grande victoire Busse. Paisse-t-elle hâter
la solution du grand conflit! Pour ce qui est
de notre côté, un Boche, l’autre jour est venu
se constituer prisonnier, il a prétendu qu’il
n’avait pas à manger de son eôté. Il paraî-
trait que plusieurs autres ont fait eomme lui
sur d-autres points à proximité.
» Chose pius fantastique, on mous a ra-
conté que l’autre jour un avion allemand
Aviatik s’était aussi rendu dans tes condi-
tions suivantes :
» Le pilote qui le montait avait été envoyé
avec mission de ne rentrer qu’après avoir
repéré l’emplacement de batteries d’artillerie
française. N’ayant pu parvenir à l’aceom-
piissement de eet ordre et craignant des
représailles de ses supérieurs, ii aurait, tout
bonnement, décidé de descendre dans nos
lignes et de se constituer prisonnier. Mais
est ce bien vrai T
» Ce qui est vrai, e’est que nos ennemis
ne chôment pas ponr la canonnade. C’est à
peu près continuel. Reims va être bientôt, je
erois, totalement évacuée. Hiér, ils ont bom-
bardé des quartiers qui, jusqu’à présent,
avaient peu souffert. La cathédrale ayant
probablement été jugée suffisamment arran-
gée, ils ont incendié d’autres églises an
moyen de bombes. Les rares habitants qui
demeurent encore n’auront bientôt plus rien
à se mettre sous la dent. Tous les magasins
sont fermés ; seuls quelques hôtels et cafés-
auberges continuent à travailler ainsi que ia
grande maison coopérative « La Rémoise » ;
mais pQnr combien de temps Y Les boulan-
gers se plaignent de ne plus recevoir de fa-
rine.
» De notre cêté, à part la vivs canonnade,
qui ne cesse pas ee serait vraiment calme.
Hier, pourtant, nn obus a tué deux capo-
raux dans une tranchée. Il y a huit jours un
autre homme avait été tué, la carotide tran-
chée par un éclat alors qu’il coupait du bois
dans une futaie. Mais ce sont la des acci-
dents dûs à de malhearenx hasards car tes
hommes sont généralement bien abrités ».
AU
[texte manquant]
La Question do Politiqus extérieurs
Rome, 3 décembre.
La Chambre italienne s’ouvre aujourd’hui.
L’opinion est unanime à constater que
cette ouverture s’effectue en des circonstan-
ces très graves pour l’Italie.
Le débat portera snrtoot sur la nentralité
de l’Italie, sur sa politique étrangère et sur
la préparation de l’armée.
Il est difficile de prévoir si ce débat ap-
portera un changement notable à l’orien-
tation de la politiqae étrangère de l’Italie.
On considère qne ie véritable arbitre est
toujours M. Giolitti. Celui-ci recommanda
à ses amis d’accorder confiance au minis-
tère.
Ou estime donc qne te ministère aura une
majorité si ancune surprise ne snrvieut.
LA SÉANCE
La Neutralité Italienne
La Déclaration ministérielle acclamée
Rome, 3 décembre, 10 h. soir.
La Chambre italienne reprenant ses tra-
vaux, M. S ilandra. président du Conseil,rap-
pela qne i’Italie s’était efforcée de conjurer
la guerre, mais inutilement. Puis le conflit
ayant éclaté, le gouvernement italien,exami-
nant si les clauses des traités imposaient sa
participation, fut amené à cette conviction
loyale et terme qu’il n’avait aucune obliga-
tion d’y participer. Cette résolution dq neu-
tralité fut discutée passionnément et jugée
différemment. Mais finalement prévalut, en
Italie et au dehors, la conviction générale
que l’Italie exerçait son droit en jugeant
exactement ce qui convenait le mieux aux
intérêts de la nation.
Cependant, cette neutralité ne suffit pas
pour garantir l’Italie des conséquences de
l’immense bouleversement quotidiennement
amplifié dont la fin est impossible à prévoir.
L’Italie doit sauvegarder ses droits vitaux,
affirmer et soutenir ses aspirations justes,
maintenir intacte sa situation de grande
puissance qui ne doit pas être diminuée par
les agrandissements possibles d’autres Etats.
La Chambre applaudit.
M. Sa faudra déclare que, conséquemment,,
ie suprême souci du gouvernement est et
fat la préparation complète de l’armée et d8
la marine. (Applaudissements). Dans ce but,
de grandes responsabilités Concernant les
dépenses et les modifications de l’organisa-
tion militaire furent assumées sans hésita-
tion. Car l’expérience historique a prouvé
et prouve actuellement encore qiie si l’em-
pire du droit cesse, la force»demeure l’uni-
que garantie du salut des peuples, — la force
organisée et munie de tous tes moyens per-
fectionnés et coûteux.
L’Italie qui n’a aucunement l’intention
d’opprimer le droit, prend ses précautions
pour n’êire pas opprimée elle-même.
A cette préoccupation, il font ajouter celles
«pii résultent de la crise économique en rai-
son de laquelle M. Salandra propose certaines
mesures dont il demande l’approbation im-
médiate.
Il constate néanmoins que la crise écono-
mique est déjà sensiblement diminuée, que
1e travail et le crédit reprennent leur fonc-
tionnement normal, que la confiance publi-
que renaît.
M. Salandra dit que la paix intérieure
doit êlre assurée à tout prix. Il fait appel,
dans ce but, à la solidarité de tous tes Ita-
liens, notamment à la coopération patrioti-
que du Parlement tout entier afin qne le
gouvernement y puise ia force dont il a be-
soin ponr remplir la tâche difficile des inté-
rêts présents et des destinées futures de
l’Italie.
Ce discours fut accueilli par les applaudis-
sements chaleureux de tous tes députés de-
bout, criant « Yive l’Italie I »
Le gouvernement se rend au Sénat pour
donner connaissance de la communication
qu’il avait faite à la Chambre.
M. Commandini demande que te salut de
l’Italie soit envoyé au brave penple belge.
Cette motion est accueillie par de nom-
breux applaudissements.
La séance est suspendue.
A la reprise, M. Sonnino et 1e Président
parlent en termes émns du roi Charles de
Roumanie, du Président Saeospena, ainsi
que des parlementaires récemm ent décédés.
Au Sénat, M. Titt.oni fit un appel à l’union
dè ions les partis politiques au-dessus des-
quels se trouve l’Italie.
»
La Tactique navale germanique
L’ancien capitaine Persins, très compétent
dans les questions navales, publie dans te Ber-
kner Tageblatt, sous te titre « Possibilité et
réalité », an article dans lequel il démontre
qu’une des graves erreurs commises par l’Al-
lemagne an débat ds la guerre fut de ne pas
estimer à sa juste valeur la puissance de
l'ennemi snr la-mer.
« Dans certains milieux, dit-il, on mon-
trait un certain dédain ponr la flotte anglai-
se. On disait, par exemple, qu9 te caractère
combiné de ses opérations était un signe de
fciblesse, et que la prétention de l’Angle-
terre de dominer les mers était déjà deve-
nue vaine. Les événements ont maintenant
obligé te pays à modifier, dans une large
mesure, sa manière de voir.
» Nous devons avoir bien soin de ne pas
nous faire d’illusion, et nous rappeler qoe
s’il est vrai que nos croiseurs dans les
mers lointaines et nos sous-marins ont rem-
porté de magnifiques succès, il n’y a pas
te moindre indice qae la puissance sur mer
de l'Angleterre se soit 1e moins du monde
affaiblie. »
« *
L’Agitation dans la Colonie dn Cap
Selon des renseignements recuillis dans
plusieurs villes occupées par des rebelles,
ceux-ci refusent presque constamment le
combat, se contentant de piller les fermes
quand ils en ont l’occasion. Toutefois, les
troupes gouvernementale» leur laissent peu
de répit et la rébellion sera très facilement
réduite.
le Gap, 1 décembre.
On annonce officiellement U capture dn
général rebelle De Wette»
L’ATTAQUE DE M1SSY
Au centre; pas plus que dans le nord-
oüest on en Argonne, les Allemands ne
réussissent à entamer l’immense front des
troupes alliés. La bêle, harassée, mais ton-
jours mauvaise, fonce tour à tour sur tous
tes points de la cage sans parvenir à van-
ter les barreanx.
Comme le froid dans lé Nord et le brouife
lard dans l’Est ralentissent, pour an tsm;>s,
tes opérations, l’effort se manifeste sur les
rives de l’Aisne qui s'oppose maintenant, de
Soissons à Rsthol comme nn infranchissable
obstacle à toutes les poussées allemandes.
La dernière avait pour objectif ie petit
village- de Missy, à 12 kilomètres de Sais-
sons.
Le point a nne valeur stratégique d’une
certaine importance, car il est au croise-
ment de la route qui, par Chivrcs,.conduit à
Nanteuil-la-Fosse, de la ligne ferrée et de
l’Aisne. Missy est en outre très rapproché du
confluent de l’Aisne et de la Veste, dont l’en-
nemi avait déjà cherché à s’assurer le com-
mandement lors de ses tentatives infruc-
tueuses contre Condé-sur-Aisne.
Cette dernière attaque était prévue.
Depuis deux jours, dit un correspondant
du Soleil du Midi, nos avions envoyés en
reconnaissance sur la régiou signalaient i
leur retour un grand mouvement de forçât
allemandes qui, d’Anizy ie-Château et des
rives du canal de l’O se a l’Aisne s’avançaient
vers cette dernière rivière. Une partie de ces
forces s’était dirigée sur Vaiily* à l’Est, où,
après une série d’attaques successives, elle
avait été repoussée ; l’autre marchait sur
Missy.
A l’entrée du village, une section de mi-
trailleuses anglaises, dissimulées dans un
talus, défendait un pont sur la route et deux
batteries françaises habilement dissimulées
sur la hauteur, vers Coadé, protégeaient la
voie ferrée et la vallée, en même temps
qu’elle balayait la plaine jusqn’anx colliner
boisées de Saney.-
Nos tranchées étaient établies en contre-
bas et à l’abri dn chemin de fer, sous nofc
batteries-.
L’action s’engage vers midi par une canon*
nade assez intense; pendant laquelle deux
Taubeî qui nous survolaient a nne trèf
grande hauteur, dénonçaient nos positions î
mais soit par suite d'un mauvais repérage;,
soit maltebileté dans 1e tir allemand, lès
obus lourd- n’accasionnèrent gnère que des
dégâts-matériels au village dont ils incen-
dièrent l’église et démolirent quelques mai-
son. Nos pertes à ce moment, ainsi que cel-
les d’une compagnie anglaise qui coopérait
avec nous à la défense de Missy furent très-
légères.
Par contre, notre fén dut-être des plus effi-
caces puisque nos officiers pointeurs virent
bientôt flamber la lisière des bois deSancy où
étaient postées les pièces allemandes.
Sur là route, accourant de Chivres, des-
nhlans se montrèrent, au début de l’après-
midi tes mitrailleuses anglaises tes saluè-
rent d’une rafale de projectiles qui en abat-
tirent nne trentaine. Le reste tourna bride
et s’enfuit au galop. Les hommes, affoles,
s'effondraient, les chevaux, crinière au vent,
se cabraient sous la mitraille.
Tapis dans leurs tranchées, nos soldats et
lenrs irères d’armes de l'infanterie britanni-
que n’avaient pas eu encore l’occasion de ti-
rer un seul coup de fusil.
Enfin, vers trois heures, l’infanterie alle-
mande déboucha sur la gauche, err rang»
serrés au milieu desquels les mitrailleuses
de nos alliés ouvrirent des brèches sanglan-
tes. Pourtant l’ordre était d’avancer quand
même. Uh soldat anglais, blessé an cours d«
ce combat et évacué sur l’arrière, a raconté
qu’il avait vu un jeune lieutenant bavarois
tuer à bout portant, à coups de revolver,
trois de ses hommes qui reculaient, Enfin;,
chez nous, te ciairon retentit.
C’était la charge î
Nos soldats s’élancèrent hors des tranchées*,
et, baïonnette au canon, traversèrent au pas’
gymnastique les rues de Missy.
Sur 1e pont, à l’entrée de la route, 18 corpi
à corps fut atroce. Mais ia baïonnette fran-
çaise est irrésistible. Bientôt les Allemands,
dont les rangs s'éclaircissaient à vue d'oeil
devant les terribles pointes d’acier et sous
là pluie enflammée des mitrailleuses anglai-
ses, commencèrent à reculer.
L’entrée en action de nos raillants alliés
accentua bientôt cette retraite.
Refoulés à Vaûly, repoussés à Missy, après
avoir perdu, tués ou blessés, pins de deux
mille hommes, les Allemands se replièrent
en désordre vers les bords du canal de l’Oise
d'où ils avaient cru pouvoir atteindre la riva
droite de l’Aisne moyenne.
Les Revendications roumaines
Le grand organe indépendant de Bucarest,
le Journal des Balkans, a publié un articls
exposant en détail l’étendue des revendica-
tions éventuelles de ta Roumanie,dans 1’Eiu-
pire austro-hongrois.
En voici les passages essentiels :
« Quand la presse étrangère parle des re-
vendications roumaines, elle les résume
généralement dans ia revendication de la
Transylvanie.
» il n’est pent-être pas inutile de Mire
remarquer que ce mot de «Transylvanie*
a dans la circonstance une siguificatiou plu-
tôt politique on ethnique que purement géo-
graphique. Il désigne toutes les contrée!
austro-hongroises habitées par des Rou-
mains, mais dont la Transylvanie est évi-
demment la plus importante au point d<
rue de l’étendue et du nombre de Roumain?
qui s’y trou vent.
» En réalité, les revendications roumaine!
portent sur les territoires suivants de ia mo-
narchie voisine :
» Transylvanie, #7,25# kilomètres carrés,
2,850,00# "habitants, dont 1,750,000 Rou-
mains ;
» Le Banat, 28,510 k. e., 1,730,000- hab.,
dont 700.#00 Roumains ;
» Crisüana, 41,338 k, C., 2,920,000 hab.,
dont 1,100,0#0 Roumains-;
» Maramouresh, 9,720 k. c., 360,000 hab.,
dont 120.000 Roumains ;
» Rnkoviae, 10.471 k. c., 900,000 hab.,dont
300,000 Roumains.
» Par conséquent, sur 8,760,000 habitants
de la Roumanie transcarpathiqiie, près ti«
4,000,000 sont Roumains, 2,200.000 Hongrois,
1,000,000 Serbo-Croates, 730,000 Allemands*
etc.»
Administrateur-Délégué- Gérul
O. RANDOLET
ltaistratira, lapressioas et iBBoness, TEL. 10.47
36, Bue Fontenella, 35
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général Î TH. VALLÉB
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ANNONCES
AU HAVRE..."N BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasbourg.
( L’AGENSÉ HAVAS, », place de la Bourse, est
A PARIS î seule chargée de recevoir les Annonces- pour
( te- Journal.
L* PETIT HAVRE est désigné pour tos Annonces Judlchtlros ot lêgolet
ABONNEMENTS TROIS MOISI SIX MOIS UN A*
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, • _ „
l’Oise et la Somme 60 9 ". * • ft.
Autres Départements....,.....,..»....., O te. SA SO 23 *
Union Postale *o » so Fr i -S.O *
On s’abonne également, SANS FIAIS, dans tous les Sureaux de Peste de France
Autrefois et
Aujourd’hui
L’heure approche où, grâce à l’héroïsme
les; armées alliées, les hordes allemandes
Auront quitté le sol de notre Patrie.
La neutratité belge ayant été violée par
l’Allemagne avec cette mauvaise foi insi-
gne qui sera son éternelle flétrissure, une
offensive foudroyante avait porté les ar-
mées allemandes jusqu’à proximité de Pa-
ris. Mais après notre retraite héroïque, une
ardente et violente contre-offensive refoula
l’ennemi et après la brillante victoire de la
Marne, après la bataille de l’Aisne, nous
n’avons pas cessé de progresser obstiné-
ment sur tout le front qui va de la Mer du
Nord jusqu’à la trouée de Belfort.
Et c’est pourquoi un écrivain militaire,
le colonel Repington, correspondant du
Times, jugeant les hommes et les choses
avec le plus parfait sang-froid et la plus
grande impartialité, a pu affirmer : que l’of-
fensive allemande, aujourd’hui brisée, n’a
donné aucun des résultats attendus par le
kaiser, que les Allemands n’avaient pas at-
teint leur but, et que la situation en ce mo-
ment est bonne.
La modération et h concision des termes
employés par le colonel Repington rappel-
lent la sobre et positive éloquence des
« communiqués » de notre généralissime,
fit ces constatations de faits évidents ne
peuvent que rendre absolument confiante
notre invincible résolution d’en finir avec
tes bandits.
Combien différentes là situation actuelle,
après quatre mois de guerre, et celle où
BOUS nous trouvions, il y a quarante quatre
ans ! Et comme la comparaison entre ces
deux époques nous doit être un précieux
réconfort 1
La guerre ayant été déclarée'le-19 juillet
1879, les opérations avaient commencé le
2 août à Saarbrück, Mais notre armée dé-
sorganisée ne pouvait songer à lutter con-
tre les masses allemandes. Après les défai-
tes de Wissembourg, de Woerth, de For-
fcacta, après Sedan et la déehéance de
l’Einpire, le Gouvernement de la Défense
nationale, en dépit de son admirable
patriotisme ne put vaincre la fortune ad-
verse, La 1 capitulation de Metz, le 27 octo-
bre, précipitait encore les événements.
Bientôt Paris était investi. Certains succès
estimables et qui sauvèrent l’honneur de
«os armes ne purent cependant ralentir
^invasion, et l’ennemi, qui tenait déjà
toute la région de l’Est, s’avançait dans la
région du Nord, où il occupait Amiens le 29
novembre, et dans la vallée de la Loire où
les Allemands s’emparaient définitivement
d’Orléans le 3 décembre.
En dépit de la chaude alarme qui a suivi
la bataille de Charleroi et des horreurs
commises par les Allemands dans nos dé-
partements frontières du Nord-Est, nous
a’avous point connu, cette fois, les épreu-
ves- de l’Année terrible, — et nous sommes
assurés de ne tes point connaître désormais.
Sur tout le front, dont chaque jour nous
reculons la ligne, des actions de détail se
produisent à notre avantage et notamment
dans l’Est où, depuis deux mois, nous nous
sommes rapprochés de la frontière. Notre
artillerie paraît dominer de plus en plus
celle de l’emiemi.
Et sans vouloir anticiper sur la marebe
des évènements, il est permis de penser
que la tactique des armées française,- an-
glaise et belge a bien eu pour effet d’user en
des proportions très importantes les forces
de l’ennemi, — cependant que, menacés sé-
rieusement à leur frontière orientale par
tes Russes, tes Allemands se préoccupent
de mettre en défense leurs places fortes de
Dantzig et deBreslau et qu’ils ont été con-
traints de prélever certains contingents,
dans les régions françaises et belges qu’ils
occupent, pour les envoyer en Silésie...
Tout va bien ; l’exaspération de nos en-
nemis 1e prouve. Et tout continuera d’aller
bien pourvu que, suivant l’exempte admi-
rable qui nous est donné par un chef illus-
tre, nous sachions, eomme lui, conserver
une ténacité indomptable et une inlassable
patience. Ce sont qualités précieuses dont
aous avons donné des preuves jusqu’ici. Il
ne tient qu’à nous, etsi nous continuons de
vouloir fermement, nous nous préparons
de décisives victoires lorsque le jour sera
venu d’une brillante et irrésistible offea-
sive.
TH. VALLÉE.
A notre Frontière de F Est
Le correspondant du Times, snr notre fron-
tière de l’Est, toi adresse nne note sur les
opérations effectuées de ce côté :
« Les AHemands, dit-il, tiennent encore
un poste sur la rive ouest de'la Meuse, la
moitié ouest de Saint-Mihiel et sa banliene
Chauvoncourt, mais ils ne font aucua pro-
grès.
» Les Français maintiennent contre eux
leur ligne de retranchement. Ils ont appris
R attendre et se contentent de se maintenir
bù ils sont, confiants dans le résultat# fi-
lial. *■; ~ g
il Mittg Allemand
Le Chancelier de l’Empire
prononce un discours qui est
un modèle de duplicité
et d’hypocrisie.
Il obtient un nouveau crédit
de 6 milliards 250 millions 1
pour la guerre.
Le Reichstag allemand s’èst ouvert hier
jeudi.
Le Chancelier impérial portait l’uniforme
de général et de nombreux membres du
Parlement avaient la tenue militaire, avec la
croix de fe r.
Tous les secrétaires d’Etat et les ministres
prussiens étaient présents.
Le Chancelier de l’Empire a ouvert la
séance par un discours.
Il a tait l’éloge de l’esprit d’abn égatiou et
de l’entrain du peuple allemand tout entier.
« Sous les étendards de notre armée, a-
t-il dit, et sous les drapeaux de notre flotte,
nous vaincrons. La vaillance incomparable
des troupes allemandes porta la guerre en
des territoires ennemis où noos sommes
fermement établis. Noo3 pouvons' regarder
l’avenir en toute confiance. Cependant la
résistance ennemie n’est pas brisée ; nous
ne sommes pas encore au terme de nos sa-
crifices. »
La chancelier a ensuite dit que la respon-
sabilité apparente de la guerre remontait à la
Rassie, mais incombait en réalité à l’Angle-
terre.
Elle aurait pu empêcher la guerre, dit le
Chancelier, en déclarant nettement à Pé-
tersbourg qu’elle ne permettrait pas qu’une
guerre continentale paisse découler du con-
flit Austro-Serbe. Une pareille déclaration
aurait aussi obligé la France à empêcher
énergiquement la Russie de mobiliser. Alors
la médiation de l’Allemagne entre Péters-
boorg et Vienne aurait empêché la guerre.
Maigre tontes ses assurances pacifiques, le
cabinet de Londres informa Pétersbourg que
l’Angleterre prenait parti pour la France, et
conséquemment pour la Rassie.
Le chancelier ajouta que la neutralité de
la Belgique ne fut pour l’Angleterre qu’un
prétexte, s Nous informâmes Bruxelles le 2
août au soir que nous étions obligés de pas-.
ser par ta Belgique. Mais le 2 août, dans l’a-
près-midi, l’Angleterre avait déjà promis à
la France son aide, sans conditions, dans te
cas' où ia flotte allemande attaquerait la côte
française. Mais rien ne fut dit au sujet de la
neutralité belge ».
Le chancelier déclara ensuite :
« Nôtre politique consistait à essayer de
dissiper les dangers d’une guerre au moyen
d’accords avec chacune des puissances de ta
Triple Entente, mais nous dûmes en même
temps renforcer notre puissance défensive
pour être toujours prêts, si ia guerre était
déclarée.
» Nous constatâmes toujours, dans les né-
gociations avec ia France, le désir d’an-
revanche entretenu par des hommes poiitie
ques ambitieux.
» L’Angleterre pensait toujours, au cours
des négociations, consolider ses relations
avec la France et la Russie. Elle crut l’occa-
sion venue de porter un coup mortel à son
plus grand concurrent européen sur le mar-
ché mondial.
» L’Angleterre proclame bien haut qu’elle
combattra jusqu’à ia destruction militaire et
économique de l’Allemagne. La seule répon-
se des Allemands est que l’Allemagne ne se
laissera pas anéantir. L’admirable ardeur
patriotique qui anime le coeur de tous les
Allemands doit vaincre et vaincra. »
Le chancelier constate qne tontes les que-
relles de partis politiques se sont tues. « Nous
tiendrons, dit-il, jusqu’à ce que nous ayons
acquis la certitude que personne ne ponrra
plus troubler notre paix, jusqu’au jour où
nous pourrons développer à notre aise,
comme un penple libre, la force allemande,
la civilisation allemande. »
Après ce discours, nn nonveau crédit de
6 milliards 250 millions de francs a été voté
pour les dépenses de guerre, à l’unanimité
moins une voix, celle du député socialiste
Liebknect.
Belgrade occupée
par les Autrichiens
D’après une nouvelle de Vienne, le télé-
gramme suivant; envoyé par le général
Frank, commandant la 5» armée autrichien-
ne, a été adressé le 2 décembre à l’empereur
François Joseph :
« A l’occasion dn 66« anniversaire de
l’avènement au trône de Votre Majesté,
qu’elle me permette de déposer à ses pieds
la nouvelle que Belgrade fut occupée aujour-
d’hui par les troupes de la 5« armée ».
Bien que les dépêches des 'nations nentreB
sur ia'frontière allemande soient sujettes à
caution dit 1e Times, H n’y a rien àïm pro-
bable dans celte nouvelle.
De fait, elle a été confirmée hier.
Le bombardement de Belgrade par les Au-
trichiens commença le i« août, quatre jours
après la déclaration de guerre. Durant pin-
sieurs jours, il se poursuivit avec violence.
De nombreux immeubles furent détruits.
Le gouvernement serbe protesta- qne Bel-
grade était une ville ouverte et qu’avant de
procéder au bombardement, les Autrichiens
avaient omis d’informer ta population pour
qu’elle se*retirât.
Le gouvernement serbe s’était déjà dé-
placé. il avait fait sauter le pont sur la Save,
entre Ssmtin et Belgrade, pour empêcher
les Autrichiens de passer.
Le 15 novembre, les Autrichiens occu-
paient Valievo, le quartier avancé de l’ar-
mée serbe. Cette» avance autrichienne expo--
sait Belgrade à une attaque par terre vers le
Sud et i’eoest et rendait sa chute inévitable.
Le ii novembre, les Autrichiens deman-
daient à la ville de se rendre. Aucune ré-
ponse n’ayant été faite, la vilie fat bombar-
dée.
Dès lors l’attaque devint plus vieleate. Les
Autrichiens poussaient leur mouvement en
avant malgré leurs lourdes pertes. Belgrade
fut de nouveau soumise à un bombarde-
ment intense et la semaine dernière la cité
était à ia fin de sa résistance*
LA GUERRE
±SS* JOUKKTÉIE3
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 3 décembre, 15 heures,
En Belgique, la canonnade a été
assez vive contre Nïeuport et au Sud
d’Ypres.
L’inondation s’étend au Sud de
Dixmude.
De la Lys à la Somme, violents bom-
bardements, surtout à Aix-Noulette,
à l’Ouest de Lens.
Calme sur tout le front de la Somme
à l’Aisne et en Champagne.
Sur l’Argonne, plusieurs attaques
ennemies ont été repoussées ; nous
avons progressé légèrement.
En Woëvre, l’artillerie allemande a
montré une certaine activité, mais ses
résultats sont insignifiants.
En Lorraine et dans les Vosges,rien
d’important.
Paris, 23 heures.
Les seules nouvelles intéressantes
se rapportent à notre aile droite et à
la journée du 2 décembre.
Sur la rive droite de la Moselle,
nous occupâmes Lesmenil et Signal
de Xon.
Dans les Vosges, nos troupes enle-
vèrent Tête-de-Faux, au sud du village
de Bonhomme, dominant la crête fron-
tière et qui servait d’observatoire aux
Allemands.
En Alsace, la station de Burnhaupt
fut occupée et nous nous installons
sur la ligne Aspach, Pont d’Aspach et
Burnhaupt.
Offîèial Report of the
French Government
Dec. 3th - 3 p. m.
In Belgium, eannonading was violent
against Nieuport and South of Ypres.
The country is flooded as far as South of
Dixmude.
From the Lys to the Somme * violent
eannonading at Aix-Noulette, West of Lens.
Caim on the wfioie rront or me Somme
to the Aisne and in the Champagne.
On the Argonne, several altacks of the
foe hâve been repulsed ; we progressed
slightly.
In the Woevrè, the german artillery
showed some activity, but the results were
insignificant.
In Lorraine and the Vosges nothing im-
portant.
o»
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
{Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sens toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 2 décembre.
Sur le théâtre occidental de la guerre;
l’ennemi a fait des avances insignifiantes qui
ont échoué dans ia forêt de rArgonne. Un
fort point d’appnide l’ënnemiaété pris par le
■120® régiment d’infanterie werfembergeois, le
régiment du kaiser. Dans cette affaire, deux
officiers et environ trots cents hommes ont
été faits prisonniers.
Pas do nouvelles de la Prusse orientale.
En Pologne du Nord, les combats suivent
leur cours normal.
En Pologne du Sud, les attaques de l’enne-
mi furent repoussées.
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
Le Conseil des Ministres a décidé de convo-
quer les Chambres à Paris, en session extra-
ordinaire, pour le 22 décembre.
En prévision de la reprise des travaux
parlementaires, les ministres iront à Paris
dans le courant on à la fin de la semaine
prochaine.
Iis se mettront à la disposition de la Com-
mission sénatoriale des finances et de la
Commission du budget de la Chambre.
M. Poincaré sera à Paris à la même date.
Le Temps dit que le gouvernement réser-
vera des renseignements confidentiels pour
les commissions financières du Sénat, mais
ii est possible qu’il fasse devant la Chambre
une déclaration générale sur l’ensemble de
notre situation financière.
Une Rencontre historique
Londres, 3 décembre.
Les journaux estiment que la rencontre
du roi et de M. Poincaré deviendra histori-
que.
Eile prouve de nonveau la détermination
des alliés de continuer la gnerre ensemble
et jusqu’à une issue victorieuse.
Le Tzar visite les armées
Pelrograd, 3 décembre.
Le tsar est arrivé sur le théâtre de la
guerre.
LA REINE DES BELGES EN FRANGE
Le Times d’hier publie 1 cette information :
« La reine des Beiges est arrivée mercredi
en France accompagnée de sa suite. S. M.
fut reçue par l’autorité militaire, le maire et
ie sous-préfet de la ville (le nom n’est point
cité).
» S. M. est partie en automobile pour «ne
destination inconnue. »
VOYAGE DS MINISTRES BELGES
On a annoncé» Te très prochain voyage de
M. Carton de Wiart, ministre de la Justice, à
Bordeaux. Il sera accompagné de M. Yan
den Henvel, l’éminent ministre d’Etat. Il
s'arrêtera en cours de route pour visiter les
réfugiés belges accueillis en Anjou et en
Touraine, les recrues du camp d’Aavours et
Fécoie de bienfaisance d’Ypres, qu’on a
garée du bombardement et logée provisoi-
rement à l’abbaye de Fontevrauit, non loin
de Saumur.
LES FILS DE M. DE BROGQUEVILLE
L’un tué, l’autre blessé ?
Le Nieuwe Rotterdamsche Courant apprend
que le fils de M. de Brocqneville,le président
GU Conseil belge a été tué.
Ce jeune homme était engagé volontaire
dans l’armée belge.
Le bruit court, dit une dépêche Reuter,
qne 1e second fils de l’homme d’Etat belge a
été également tué sur te champ de bataille.
ENTRE LARRONS
Le Daily Teleyraph publie une dépêcha de
son correspondant de Copenhague qui dé-
clare apprendre, de source diplomatique,
que des différends sérieux sont ser venus, en-
tre la Prusse et tes autres Etats allemands.
Des conférences se tiendront à Berlin dans
quelques jours entre le chancelier et tes mi-
nistres <1# ces Etats, dont celai de Sam
Eii Tripoli taine
Rome, 3 décembre.
On mande de Tripoli qu’un commence-
ment d’agitation des Schiaii3 dans le Fezzan
obligea une colonne à s’y rendre pour châtier
les rebelles.
Ceux-ci se réfugièrent à Zellâf.
Les Italiens ont perdu quatre officiers,
dix-huit blancs et neuf erytbréeus.
Uns Manifestation Ânti-Âlismande
à Valparaiso
Paris, 3 décembre.
Une violente manifestation anti-allemande
s’est produite le i« décembre à Valparaiso,
causée par l’augmentation des tarifs des
tramways d’une Compagnie allemande.
11 est apparu à la population qne ces me-
sures étaient prises pour punir tes Chiliens
des mesures prises par leur gouvernement
contre toute violation fatnre de la neutralité
par les navires de guerre allemands.
La foule prit d’assaut les maisons alleman-
des, la banque, le consulat et les tramways.
Des troupes durent être appelées pour ré-
tablir l’ordre. U y eut plusieurs blessés.
LE
Boikrdeineiil de Reims
Nous avons dit hier que Reims était main-
tenant bombardée au moyen d’obusiers au-
trichiens de 305.
Un de nos amis qui se trouve dans cette
région nous écrit à la date du 29 novembre:
« Nous avons depuis deux jours l’écbo de
la grande victoire Busse. Paisse-t-elle hâter
la solution du grand conflit! Pour ce qui est
de notre côté, un Boche, l’autre jour est venu
se constituer prisonnier, il a prétendu qu’il
n’avait pas à manger de son eôté. Il paraî-
trait que plusieurs autres ont fait eomme lui
sur d-autres points à proximité.
» Chose pius fantastique, on mous a ra-
conté que l’autre jour un avion allemand
Aviatik s’était aussi rendu dans tes condi-
tions suivantes :
» Le pilote qui le montait avait été envoyé
avec mission de ne rentrer qu’après avoir
repéré l’emplacement de batteries d’artillerie
française. N’ayant pu parvenir à l’aceom-
piissement de eet ordre et craignant des
représailles de ses supérieurs, ii aurait, tout
bonnement, décidé de descendre dans nos
lignes et de se constituer prisonnier. Mais
est ce bien vrai T
» Ce qui est vrai, e’est que nos ennemis
ne chôment pas ponr la canonnade. C’est à
peu près continuel. Reims va être bientôt, je
erois, totalement évacuée. Hiér, ils ont bom-
bardé des quartiers qui, jusqu’à présent,
avaient peu souffert. La cathédrale ayant
probablement été jugée suffisamment arran-
gée, ils ont incendié d’autres églises an
moyen de bombes. Les rares habitants qui
demeurent encore n’auront bientôt plus rien
à se mettre sous la dent. Tous les magasins
sont fermés ; seuls quelques hôtels et cafés-
auberges continuent à travailler ainsi que ia
grande maison coopérative « La Rémoise » ;
mais pQnr combien de temps Y Les boulan-
gers se plaignent de ne plus recevoir de fa-
rine.
» De notre cêté, à part la vivs canonnade,
qui ne cesse pas ee serait vraiment calme.
Hier, pourtant, nn obus a tué deux capo-
raux dans une tranchée. Il y a huit jours un
autre homme avait été tué, la carotide tran-
chée par un éclat alors qu’il coupait du bois
dans une futaie. Mais ce sont la des acci-
dents dûs à de malhearenx hasards car tes
hommes sont généralement bien abrités ».
AU
[texte manquant]
La Question do Politiqus extérieurs
Rome, 3 décembre.
La Chambre italienne s’ouvre aujourd’hui.
L’opinion est unanime à constater que
cette ouverture s’effectue en des circonstan-
ces très graves pour l’Italie.
Le débat portera snrtoot sur la nentralité
de l’Italie, sur sa politique étrangère et sur
la préparation de l’armée.
Il est difficile de prévoir si ce débat ap-
portera un changement notable à l’orien-
tation de la politiqae étrangère de l’Italie.
On considère qne ie véritable arbitre est
toujours M. Giolitti. Celui-ci recommanda
à ses amis d’accorder confiance au minis-
tère.
Ou estime donc qne te ministère aura une
majorité si ancune surprise ne snrvieut.
LA SÉANCE
La Neutralité Italienne
La Déclaration ministérielle acclamée
Rome, 3 décembre, 10 h. soir.
La Chambre italienne reprenant ses tra-
vaux, M. S ilandra. président du Conseil,rap-
pela qne i’Italie s’était efforcée de conjurer
la guerre, mais inutilement. Puis le conflit
ayant éclaté, le gouvernement italien,exami-
nant si les clauses des traités imposaient sa
participation, fut amené à cette conviction
loyale et terme qu’il n’avait aucune obliga-
tion d’y participer. Cette résolution dq neu-
tralité fut discutée passionnément et jugée
différemment. Mais finalement prévalut, en
Italie et au dehors, la conviction générale
que l’Italie exerçait son droit en jugeant
exactement ce qui convenait le mieux aux
intérêts de la nation.
Cependant, cette neutralité ne suffit pas
pour garantir l’Italie des conséquences de
l’immense bouleversement quotidiennement
amplifié dont la fin est impossible à prévoir.
L’Italie doit sauvegarder ses droits vitaux,
affirmer et soutenir ses aspirations justes,
maintenir intacte sa situation de grande
puissance qui ne doit pas être diminuée par
les agrandissements possibles d’autres Etats.
La Chambre applaudit.
M. Sa faudra déclare que, conséquemment,,
ie suprême souci du gouvernement est et
fat la préparation complète de l’armée et d8
la marine. (Applaudissements). Dans ce but,
de grandes responsabilités Concernant les
dépenses et les modifications de l’organisa-
tion militaire furent assumées sans hésita-
tion. Car l’expérience historique a prouvé
et prouve actuellement encore qiie si l’em-
pire du droit cesse, la force»demeure l’uni-
que garantie du salut des peuples, — la force
organisée et munie de tous tes moyens per-
fectionnés et coûteux.
L’Italie qui n’a aucunement l’intention
d’opprimer le droit, prend ses précautions
pour n’êire pas opprimée elle-même.
A cette préoccupation, il font ajouter celles
«pii résultent de la crise économique en rai-
son de laquelle M. Salandra propose certaines
mesures dont il demande l’approbation im-
médiate.
Il constate néanmoins que la crise écono-
mique est déjà sensiblement diminuée, que
1e travail et le crédit reprennent leur fonc-
tionnement normal, que la confiance publi-
que renaît.
M. Salandra dit que la paix intérieure
doit êlre assurée à tout prix. Il fait appel,
dans ce but, à la solidarité de tous tes Ita-
liens, notamment à la coopération patrioti-
que du Parlement tout entier afin qne le
gouvernement y puise ia force dont il a be-
soin ponr remplir la tâche difficile des inté-
rêts présents et des destinées futures de
l’Italie.
Ce discours fut accueilli par les applaudis-
sements chaleureux de tous tes députés de-
bout, criant « Yive l’Italie I »
Le gouvernement se rend au Sénat pour
donner connaissance de la communication
qu’il avait faite à la Chambre.
M. Commandini demande que te salut de
l’Italie soit envoyé au brave penple belge.
Cette motion est accueillie par de nom-
breux applaudissements.
La séance est suspendue.
A la reprise, M. Sonnino et 1e Président
parlent en termes émns du roi Charles de
Roumanie, du Président Saeospena, ainsi
que des parlementaires récemm ent décédés.
Au Sénat, M. Titt.oni fit un appel à l’union
dè ions les partis politiques au-dessus des-
quels se trouve l’Italie.
»
La Tactique navale germanique
L’ancien capitaine Persins, très compétent
dans les questions navales, publie dans te Ber-
kner Tageblatt, sous te titre « Possibilité et
réalité », an article dans lequel il démontre
qu’une des graves erreurs commises par l’Al-
lemagne an débat ds la guerre fut de ne pas
estimer à sa juste valeur la puissance de
l'ennemi snr la-mer.
« Dans certains milieux, dit-il, on mon-
trait un certain dédain ponr la flotte anglai-
se. On disait, par exemple, qu9 te caractère
combiné de ses opérations était un signe de
fciblesse, et que la prétention de l’Angle-
terre de dominer les mers était déjà deve-
nue vaine. Les événements ont maintenant
obligé te pays à modifier, dans une large
mesure, sa manière de voir.
» Nous devons avoir bien soin de ne pas
nous faire d’illusion, et nous rappeler qoe
s’il est vrai que nos croiseurs dans les
mers lointaines et nos sous-marins ont rem-
porté de magnifiques succès, il n’y a pas
te moindre indice qae la puissance sur mer
de l'Angleterre se soit 1e moins du monde
affaiblie. »
« *
L’Agitation dans la Colonie dn Cap
Selon des renseignements recuillis dans
plusieurs villes occupées par des rebelles,
ceux-ci refusent presque constamment le
combat, se contentant de piller les fermes
quand ils en ont l’occasion. Toutefois, les
troupes gouvernementale» leur laissent peu
de répit et la rébellion sera très facilement
réduite.
le Gap, 1 décembre.
On annonce officiellement U capture dn
général rebelle De Wette»
L’ATTAQUE DE M1SSY
Au centre; pas plus que dans le nord-
oüest on en Argonne, les Allemands ne
réussissent à entamer l’immense front des
troupes alliés. La bêle, harassée, mais ton-
jours mauvaise, fonce tour à tour sur tous
tes points de la cage sans parvenir à van-
ter les barreanx.
Comme le froid dans lé Nord et le brouife
lard dans l’Est ralentissent, pour an tsm;>s,
tes opérations, l’effort se manifeste sur les
rives de l’Aisne qui s'oppose maintenant, de
Soissons à Rsthol comme nn infranchissable
obstacle à toutes les poussées allemandes.
La dernière avait pour objectif ie petit
village- de Missy, à 12 kilomètres de Sais-
sons.
Le point a nne valeur stratégique d’une
certaine importance, car il est au croise-
ment de la route qui, par Chivrcs,.conduit à
Nanteuil-la-Fosse, de la ligne ferrée et de
l’Aisne. Missy est en outre très rapproché du
confluent de l’Aisne et de la Veste, dont l’en-
nemi avait déjà cherché à s’assurer le com-
mandement lors de ses tentatives infruc-
tueuses contre Condé-sur-Aisne.
Cette dernière attaque était prévue.
Depuis deux jours, dit un correspondant
du Soleil du Midi, nos avions envoyés en
reconnaissance sur la régiou signalaient i
leur retour un grand mouvement de forçât
allemandes qui, d’Anizy ie-Château et des
rives du canal de l’O se a l’Aisne s’avançaient
vers cette dernière rivière. Une partie de ces
forces s’était dirigée sur Vaiily* à l’Est, où,
après une série d’attaques successives, elle
avait été repoussée ; l’autre marchait sur
Missy.
A l’entrée du village, une section de mi-
trailleuses anglaises, dissimulées dans un
talus, défendait un pont sur la route et deux
batteries françaises habilement dissimulées
sur la hauteur, vers Coadé, protégeaient la
voie ferrée et la vallée, en même temps
qu’elle balayait la plaine jusqn’anx colliner
boisées de Saney.-
Nos tranchées étaient établies en contre-
bas et à l’abri dn chemin de fer, sous nofc
batteries-.
L’action s’engage vers midi par une canon*
nade assez intense; pendant laquelle deux
Taubeî qui nous survolaient a nne trèf
grande hauteur, dénonçaient nos positions î
mais soit par suite d'un mauvais repérage;,
soit maltebileté dans 1e tir allemand, lès
obus lourd- n’accasionnèrent gnère que des
dégâts-matériels au village dont ils incen-
dièrent l’église et démolirent quelques mai-
son. Nos pertes à ce moment, ainsi que cel-
les d’une compagnie anglaise qui coopérait
avec nous à la défense de Missy furent très-
légères.
Par contre, notre fén dut-être des plus effi-
caces puisque nos officiers pointeurs virent
bientôt flamber la lisière des bois deSancy où
étaient postées les pièces allemandes.
Sur là route, accourant de Chivres, des-
nhlans se montrèrent, au début de l’après-
midi tes mitrailleuses anglaises tes saluè-
rent d’une rafale de projectiles qui en abat-
tirent nne trentaine. Le reste tourna bride
et s’enfuit au galop. Les hommes, affoles,
s'effondraient, les chevaux, crinière au vent,
se cabraient sous la mitraille.
Tapis dans leurs tranchées, nos soldats et
lenrs irères d’armes de l'infanterie britanni-
que n’avaient pas eu encore l’occasion de ti-
rer un seul coup de fusil.
Enfin, vers trois heures, l’infanterie alle-
mande déboucha sur la gauche, err rang»
serrés au milieu desquels les mitrailleuses
de nos alliés ouvrirent des brèches sanglan-
tes. Pourtant l’ordre était d’avancer quand
même. Uh soldat anglais, blessé an cours d«
ce combat et évacué sur l’arrière, a raconté
qu’il avait vu un jeune lieutenant bavarois
tuer à bout portant, à coups de revolver,
trois de ses hommes qui reculaient, Enfin;,
chez nous, te ciairon retentit.
C’était la charge î
Nos soldats s’élancèrent hors des tranchées*,
et, baïonnette au canon, traversèrent au pas’
gymnastique les rues de Missy.
Sur 1e pont, à l’entrée de la route, 18 corpi
à corps fut atroce. Mais ia baïonnette fran-
çaise est irrésistible. Bientôt les Allemands,
dont les rangs s'éclaircissaient à vue d'oeil
devant les terribles pointes d’acier et sous
là pluie enflammée des mitrailleuses anglai-
ses, commencèrent à reculer.
L’entrée en action de nos raillants alliés
accentua bientôt cette retraite.
Refoulés à Vaûly, repoussés à Missy, après
avoir perdu, tués ou blessés, pins de deux
mille hommes, les Allemands se replièrent
en désordre vers les bords du canal de l’Oise
d'où ils avaient cru pouvoir atteindre la riva
droite de l’Aisne moyenne.
Les Revendications roumaines
Le grand organe indépendant de Bucarest,
le Journal des Balkans, a publié un articls
exposant en détail l’étendue des revendica-
tions éventuelles de ta Roumanie,dans 1’Eiu-
pire austro-hongrois.
En voici les passages essentiels :
« Quand la presse étrangère parle des re-
vendications roumaines, elle les résume
généralement dans ia revendication de la
Transylvanie.
» il n’est pent-être pas inutile de Mire
remarquer que ce mot de «Transylvanie*
a dans la circonstance une siguificatiou plu-
tôt politique on ethnique que purement géo-
graphique. Il désigne toutes les contrée!
austro-hongroises habitées par des Rou-
mains, mais dont la Transylvanie est évi-
demment la plus importante au point d<
rue de l’étendue et du nombre de Roumain?
qui s’y trou vent.
» En réalité, les revendications roumaine!
portent sur les territoires suivants de ia mo-
narchie voisine :
» Transylvanie, #7,25# kilomètres carrés,
2,850,00# "habitants, dont 1,750,000 Rou-
mains ;
» Le Banat, 28,510 k. e., 1,730,000- hab.,
dont 700.#00 Roumains ;
» Crisüana, 41,338 k, C., 2,920,000 hab.,
dont 1,100,0#0 Roumains-;
» Maramouresh, 9,720 k. c., 360,000 hab.,
dont 120.000 Roumains ;
» Rnkoviae, 10.471 k. c., 900,000 hab.,dont
300,000 Roumains.
» Par conséquent, sur 8,760,000 habitants
de la Roumanie transcarpathiqiie, près ti«
4,000,000 sont Roumains, 2,200.000 Hongrois,
1,000,000 Serbo-Croates, 730,000 Allemands*
etc.»
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