Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 décembre 1914 03 décembre 1914
Description : 1914/12/03 (A34,N12170). 1914/12/03 (A34,N12170).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172330c
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
5 ïMm =-> ce Journal ne peut être crié - V* g Onfim^ M .1 nombre tw
âèsinûtratenr ■ Délégné- Gérait
O. RANDOLET
iflalîisMM, iaprassious it Assoira, TEL. 10.47
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
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Une Voix dejiambourg
« Si l’Allemagne ne triomphait pas ? ..»
Pour la première fois, la phrase vient
ü’être imprimée dans la presse germa-
nique.
Pour la première fois, l’opinion s’est de-
mandée ce qu’il pourrait bien advenir si
!e rêve patiemment échafaudé depuis qua-
rante ans par les imaginations d’outre-Rhin
l’allait pas se réaliser.
Pour la première fois, l’Allemand s’est
publiquement posé la question . « Si l’Alle-
magne ne triomphait pas ?...»
11 est superflu de souligner ce qu’il y a
de désillusion et d’inquiétude dans ce point
d’interrogation. La phrase a son petit inté-
rêt historique. Elle marque une étape dans
lé développement des faits terribles que
l’immense orgueil d’un empereur a fait
déclencher.
Elle accuse nettement une mentalité
nouvelle, la détente au lendemain de
l’échec des grands projets longuement ca-
ressés, projets si secrètement préparés qu’il
semblait à leurs auteurs que leur exécution
définitive ne dut pas même laisser à nos
esprits le temps de revenir de leur sur-
prise.
Les événements n’ont point tourné au
gré de la vanité audaciense et de l’ambition
cynique des barbares. Paris est pour eux
gdus loin encore que le fameux chemin de
fipperary de la chanson de Tommy. Et la
France, qu’ils se proposaient de poignarder
en plein coeur à la faveur de Péffarement, la
France leur a donné le plus sublime exem-
ple de sa vitalité puissante et de sa con-
fiance inébranlable dans le salut final du
Droit.
« Si l’Allemagne ne triomphait pas ?... »
C’est un grand port de la Germanie qui
examine froidement cette éventualité et en
accepte — un moment — l’hypothèse pour
mieux envisager ses conséquences.
Hambourg s’effraie à la pensée des ruines
que la guerre a déjà accumulées dans son
milieu essentiellement commercial, à la
pensée de celles qui vont suivre. *
Le directeur d’une banque Scandinave a
récemment visité le grand port de l’Elbe
et confié à un journaliste anglais l’impres-
sion qu’il en a rapporté, les déclarations
qu’il a recueillies. Il n’hésite pas à révéler
le désespoir qui s’empare des esprits, l’an-
goisse qui les étreint devant la perspective
du lendemain.
Que déclarent-ils, en effet, les « busi-
ness-men » de Hambourg ? Ils disent que,
quel que soit le sort des armes, qOe l’Alle-
magne gagne ou soit vaincue, le port de
Hambourg sera ruiné pour de longues an-
nées.
Des centaines de maisons de commerce
sont déjà totalement anéanties. Des arma-
teurs ont perdu tout leur capital. Les det-
tes s’accumulent. Même en admettant que
le succès final fut pour elle et que l’Alle-
magne pût recouvrer une partie de ses
pertes, jamais celles-ci ne seront pleine-
ment compensées. Si la victoire sourit aux
drapeaux alliés — comme il nous plaît de
l’espérer — qui viendra apporter à l’Alle-
magne l’aide dont elle aura le plus grand
besoin ?
— Dans tous les cas, fait observer le
négociant de Hambourg, le commerce avec
les nations étrangères sera forcément très
difficile.
Et il se rend parfaitement compte de la
situation, cet homme des choses positives
■et pratiques.
— Quand finira la guerre, dit-il, il est
probable que le nombre des hommes tués,
blessés'ou délabrés par les fatigues de la
campagne, s’élèvera à plus de dix millions
pour l’ensemble des belligérants. Il serait
d’un optimisme excessif de croire qu’après
une telle secousse les peuples combattants
seront disposés à se tendre mutuellement la
main et à oublier le passé.
Plus d’un demi-siècle devra passer avant
Îue se cicatrisent les blessures, que se
asse l’oubli. L’Allemagne a creuse entre
elle et les nations qui luttent aujourd’hui
contre elle un fossé immense que les cada-
vres ne suffiront pas à combler.
Isolée, réduite à ses propres ressources,
impuissante à réagir contre les haines ar-
dentes et profondes que la guerre aura
faites, que les souvenirs intimes et dou-
loureux entretiendront, l’Allemagne sentira
plus vivement encore l’effroi de la situation
critique où sa folie militaire l’aura con-
duite.
« Certainement, le port de Hambourg
sera ruiné par la guerre, dit encore cet
Allemand que n’ont point aveuglé les miri-
fiques promesses d’un pangermanisme exal-
té. 11 le sera, quelle que soit la dernière
Issue, et ce, parce que la Prusse est deve-
nue l’Etat dominant et directeur dans
l’union allemande. Il est, certes, possible
de réglementer le monde par le fer et
l’obus ; les affaires ne peuvent l’ètre par
les canons. Pour la génération présente, il
n’y a aucun moyen de reconquérir l’an-
cienne position. Sans doute, Je temps fer-
mera les plaies, mais ceux qui vivront doi-
vent chasser l’espérance de retrouver les
jours heureux d’autrefois. »
Et le commerçant hambourgeois, avec
nne impitoyable logique et un bon sens qui
paraissaient avoir déserté les cervelles teu-
tonnes, poursuit en ces termes :
A L’Allemagne a déjà mobilisé environ
6 millions et un quart d’hommes ; elle est
capable d’y ajouter, au cours de six mois,
on million trais quarts, — des volontaires
pour la plupart — mais ce complément ne
servira qu’à remplir les vides de la vieille
armée.
» Avant la fin de cette année, deux mil-
lions de soldats allemands, approximative-
ment, seront ou tués, ou blessés, ou man-
quants, ou malades, soit environ un tiers
de l’effectif. Et c’est là une pensée horrible.
» La vérité est qu’avant la fin de la
guerre, que l’Allemagne triomphe ou qu’elle
soit battue, la moitié de tous les hommes
bien constitués, outre 17 et 43 ans, — et
aussi un bon nombre entre 15 et 17 et au-
dessus de 48 ans — seront soit tués, soit
blessés, soit physiquement ruinés.
» Assurément, les alliés souffrent aussi*
mais ils se sont maintenus le plus souvent
sur la défensive, leurs pertes sont moin-
dres, et ils ont une réserve prête de troupes
fraîches.
» Si réellement l’Angleterre peut former
de nouvelles armées d’uu total de trois mil-
lions d’hommes, sans compter l’armée bri-
tannique actuellement en France, ni faire
appel à de nouvelles forces coloniales, il y
a peu d’espoir pour l’Allemagne de réussir
à avancer jusqu’à Paris et jusqu’aux ports
de la Manche... »
Mélancolique et pénible — et juste — ré-
flexion.
Les yeux allemands se dessilleraient-ils ?
L’heure va-t-elle enfin sonner où, à travers
la nuit des mensonges, la vérité glissera
son rayon ?
Peut-être.
En attendant, il demeure intéressant de
noter Ip clairvoyant regard qu’un Hambour-
geois vient de jeter sur les choses de son
pays et sur leurs conséquences économi-
ques.
ALBERT-HERRENSCHMIBT.
LE LIVRE JAUNE
Le « Livre Jaune » est le recueil
français des documents diplomatiques
qui, par définition, sont d’une lecture
plutôt aride , celui qui porte la date
de 1914 et dont nous avons donné une
analyse est tout rempli de pages pas-
sionnantes et il devrait être lu par
chacun.
Il paraît plus tard que les livres de
diverses couleurs (selon la couverture
habituelle) publiés à propos de la
guerre par les autres pays, mais cela
n’a que des avantages , d’abord cela
lui permet de citer les antres recueils
et de nous donner un ensemble com-
plet dans un seul volume , d’autre
part, cela nous fournit Voccasion, au
bout de quatre mois de guerre, de
nous remémorer ses causes et de bien
sentir que notre persévérance ëst à la
mesure de notre bon droit.
La guerre qui nous est faite, tout
en ne nous laissant aucune inquiétude
sur son issue, met notre patience à une
rude épreuve, avouons-le ; cependant
notre pays, soi-disant turbulent, a
accepte calmement tous les sacrifices
qu’on lui a demandés et ce ne sera pas
son moindre honneur , c'est que dès le
début de la guerre, chacun a compris
que notre gouvernement avait tout fait
pour le maintien de la paix dans le
droit, que notre pays, comme d’autres
avec lui, était victime d’un attentat
sans précédent et que le devoir élé-
mentaire était de tout supporter pour
réduire à l’impuissance les ennemis
déclarés de la paix du monde.
Le « Livre Jaune » nous rappelle
tout cela et nous J ait découvrir en nous,
malgré la monotonie des communi-
qués, de nouveaux trésors de patience
pour l’avenir et chaque fois que l’on
nous demandera un sacrifice de plus,
nous n’aurons qu’à l’ouvrir pour trou-
ver que tout est bien.
Ces dépêches et ces documents di-
plomatiques nous montrent tour à
tour l’Allemagne inspirant l'insultant
ultimatum de l’Autriche-Hongrie à la
Serbie, faisant échouer toutes les ten-
tatives de conciliation tout en protes-
tant de la pureté de ses intentions,
jouant avec la Russie un double jeu
dont la honte rejaillit directement sur
Guillaume IIqui, ayant acceptéd’être
arbitre, a osé provoquer celui-là
même qui avait fait appel à ses bons
offices ; nous voyons enfin l’Allemagne
se démasquer au moment où VAutri-
che-Hongrie effrayée de ce qui se
préparait se montrait conciliante ;
c’est la déclaration de guerre à la
Russie, puis à la France ; c’est l’igno-
minieuse violation de la neutralité
belge... -
Nous savons tout cela, mais ce que
« Livre Jaune » nous révèle avec évi-
dence c’est que tout cela était préparé
depuis un an et que l’attentat de Sa-
rajevo n’a été que l'occasion cherchée
par le gouvernement allemand. Un
rapport officiel allemand en date du
19 mars igi3, « sur le renforcement
de l’armée allemande » est en parti-
culier concluant à cet égard, on y
prévoit tout, y compris l’invasion de
la Belgique, et cela « pour fortifier
et étendre la puissance germanique
dans le monde entier. » D’autre part,
une dépêche de notre ambassadeur à
Berlin, du 2 a novembre de la même
année, rapportant une conversation en-
tre Guillaume II et le roi des Belges,
prévenait dès cette date notre gouver-
nement que l’empereur n’était plus le
champion de la paix contre les ten-
dances belliqueuses de certains partis
allemands, mais qu’il considérait lui
aussi que la guerre avec la France
était désormais inévitable.
C ‘est donc bien lui qui porte la res-
ponsabilité des horribles hécatombes
qui endeuillent l’Europe et certes,nous
ne nous arrêterons de lutter que quand
nous aurons étouffé en lui son rêve
odieux et maladif d’hégémonie mon-
diale,
LA GUERRE
12U JOURISTESB
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, S décembre, 15 heures.
Dans la région au Sud d'Ypres, à
Saint-Eloi, une attaque ennemie diri-
gée contre nne tranchée conquise par
nos troupes dans la journée, a été re-
poussée.
Notre artillerie a endommagé un
groupe de trois batteries de gros ca-
libre,
A Vermelles, nous avons enlevé
brillamment le château et son parc,
deux maisons du village et des tran-
chées.
Là canonnade est assez vive aux
abords de Fay, au Sud-Ouest de Pé-
ronne.
Dans la région de Vendresse et d®
Graonne, il y a eu un bombardement
violent auquel notre artillerie a ré-
pondu avec succès, détruisant une
batterie.
En Argonne, une attaque allemande
dirigée contre Fontaine-Madame a été
refoulée et nous avons réalisé quel-
ques progrès en enlevant une tranchée
dans le bois de Courteschausse et un
petit ouvrage à Saint-Hubert.
Sur les Hauts-de-Meuse, en Woëvre
et dans les Vosges, rien à signaler.
Paris, 23 heures.
En Belgique, violent bombardement
de Lampermisse à l’Ouest de Dixmude
En Argonne, l’ennemi fit sauter par
une miné le saillant Nord-Ouest du
boisde Lagrurie. Dans l’ensemble,nous
affirmons et développons nos progrès
sur cette partie du front.
En Alsace, nos troupes enlevèrent
Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas, au
Sud-Est de Thann.
Sur le reste du front, rien à signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 2- 3 p.m.
At St-Eloi, sonth of Ypres, the foe made ai><
attack against a trench conquered by our
troops during the day ; this attack has been
repulsed.
Our artillery did some damage to a group
of three batteries of heavy guns, At Ver-
melles wejiave brilliantly taken the castle
and the park, two bouses of the village and
some trenches. The cannonading is very
livery around Fay, soulh west of Péronne.
Around Vendresse and Craonne there
vras a violent bombardment to which our
artillery replied successfully destroying a
battery.
In the Argonne a german attack directed
against Fontaine-Madame has been repulsed,
and we obtained some progress by taking a
trench in the forest of Gourteschausses and
a small detense work at St-Hubert.
In the Meuse, Woevre and Vosges nothing
to mention.
GOHliUNIQUË RUSSE
Petrograd, 2 Décembre.
Nous avons marqué un succès au Nord de
Loviecz.
Dans la région de Lodz, il n’y a eu
qu’une violente canonnade.
Les Allemands ont concentré d’impor-
lants contingents à Szozercow ainsi qu’à
l’Ouest de Kalisch.
Nous avons pris les mesures nécessai-
res.
Nous nous sommes emparés de la posi-
tion de Szczercow, où nous avons délogé
une division de la garde prussienne, ainsi
que 5 batteries, qui ont fui en désordre.
A Ploek, nous avons capturé cinq nou-
veaux vapeurs et d’autres embarcations de
munitions.
Trois trains ont été pris en Bukovine.
Sur les autres fronts, la situation est sans
changement.
Petrograd. 2 décembre.
Le 1er décembre, accalmie relative sur
tout le front.
L’action continua, moins intense, dans la
région de Lovitch.
JDans la nuit du l8r au 2 décembre, vers
minuit, des colonnes compactes ennemies
attaquèrent furieusement les positions rus-
ses au Nord de Lodz, mais elles furent re-
poussées.
Dans la région Sud de Gracovie, les Rus-
ses sont entrés à Velitchke.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
[Nous ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sous toutes réserves —
nas lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 1" décembre.
Pas de nouvelles du front ooest.
En Prusse orientale et en Pologne du Sud,
la journée d’hier fat généralement tran-
quille.
En Pologne du Nord, an Snd de la Vistuie,
notre butin de guerre s'augmenta encore
par suite des succès annoncés hier. Le nom-
bre des prisonniers s’est augmenté de 9.500
hommes environ, celui des canons de 19.
En outre, 36 mitrailleuses et de nombreux
convois de munitions sont tombés entre nos
mains.
LA CONVOCATION
des Chambres
Bordeaux, 2 décembre.
Les ministres ne tinrent pas Conseil au-
jourd'hui.
Ils se réuniront demain sons la présidence
de ML Poincaré, et arrêteront vraisemblable-
ment la date de la convocation des Cham-
bres en session extraordinaire.
LE GÉNÉRAL JOFFRE
Médaillé militaire
Bordeaux, 2 décembre.
Le Journal Officiel enregistre l’inscription
dn général Joffre an tableau spécial des
médaillés militaires dans les termes sui-
vants :
« Depuis le jour où se réalisa si remar-
quablement sous sa direction la concentra-
tion des forces françaises, montra dans ia
conduite des armées des qnaiités qui ne se
démentirent pas un instant : un esprit d'or-
ganisation, d’ordre, de méthode, nne sagesse
froide et avisée, une force d’âme que rien
n’ébranla. »
Le Roi d’Angleterre
et M. Poincaré
Paris, 2 décembre.
M. Poincaré, accompagné de M. Viviani et
dn général Joffre, est ailé, hier matin, an
grand quartier général anglais, où il a ren-
contré le roi d'Angleterre.
Après nne longue et cordiale conversa-
tion, 1e roi et le président de la République
sont partis en automobile découverte pour
le front anglais.
Les populations de tontes les localités tra-
versées sont accourues snr lenr passage et
les ont acclamés chaleureusement.
Le roi George et ie chef de i’Etat ont passé
la journée an milieu des troupes anglaises.
Le soir, le roi a retenu M. Poincaré à dîner
an grand quartier général, avec le prince de
Galles, le général French et M. Viviani.
Le général Joffre avait rejoint son quartier
général avant le dîner.
MM. Poincaré et Viviani sont repartis dans
la nuit.
«ont arrivés à Paris dans la mâtinés.
A RESMS
Reims a été de nouveau bombardée.
Les Allemands emploient maintenant des
obusiars autrichiens de 305.
J-a ville de Reims paraît être an nid à
espions, tant les moindres mouvements de
nos troupes sont rapidement révélés à l'en-
nemi.
Da nombreuses maisons allemandes de
vins de Champagne existaient dans la ré-
gion ; on présume que des lignes de télé-
phone secrétes relient ia ville et les posi-
tions allemandes ; mais ces lignes n’ont pn
encore être découvertes.
Les Obsèques du lieutenant aviateur Hsysch
Paris, 2 décembre.
Les obsèquesdn lieutenant aviateur Heysch,
tué lundi dernier, dans an accident à Villa—
conbray, ont eu lieu hier an milieu d’nne
foule nombreuse d'officiers qu’entourait
tonte la population.
Le commandant Barrés, directeur dn ser-
vice aeronautique au grand quartier géné-
ral, prononça un discours snr la tomba du
défunt. Il salua, au nom du généralissime,
le lieutenant Heysch, tomba an champ d’hon-
nenr ; il fit son éloge, puis il dit en termi-
nant :
« Dans l’aviation, la mort fanche impi-
toyablement comme dans les antres ar-
mes ; mais, comme dans les antres rangs,
les rangs se reforment plus nombreux.
Après cenx qui tombèrent, d’autres tombe-
ront, tous se sacrifiant sans regret pour la
défense dn pays. »
LA RÉSISTANCE DNS SERBES
Nisch, 2 décembre.
Les Serbes ont entrepris le . 28 novembre,
à Qudjuze, des combats d’arrière-garde. Les
Autrichiens ont réussi à occuper des peints
importants dans la région de Souvabor. Les
Serbes ont livré nne bataille le même jour
vers Lazare va *z et ont fait deux mille pri-
sonniers dont nne trentaine d’efficiers.
Le 29, les Serbes ont dû quitter Oudjitza
et Kosieritch et ont opéré une retraite en
bon ordre.
Espions Allemands fusillés
Casablanca, 2 décembre.
Le Conseil de guerre a condamné à mort
les sujets allemands Rrand, ancien agent
consulaire, et son associé commercial Tse!,
inculpés d'espionnage et de vente d’armes
aux indigènes
DANS LE NORD
Position approximative des Arm des alliées
L’Inqulétuda Allemands en Belgique
Amsterdam, 2 décembre
0n mande de Sinis.à la date dn décem-
bre, qne les Allemands continuent à retirer
leurs troupes du front de i’Yser.
Ces troupes ont nn aspect minable et pa-
raissent mal équipé-s.
Les Allemands ont renforcé la défense d'ar-
tillerie des ports. Ils surveillent étroitement
toute la frontière hollandaise, interdisant à
tonte personne de moins de 55 ans de quitter
la Belgique.
Ils arrêtent comme espion toute personne
tentant de franchir la frontière hollandaise.
Deux Corps Allemands
cernés en Pologne
Londres, 2 décembre.
ôn mande an Morning Post, de Petrograd,
que les dtmx corps dfarmée cernés en Po-
logne sont le 20» corps et le corps de réserve
de la Garde.
EN AFRIQUE AUSTRALE
Les Rebelles battus et dispersés
Pretoria, 2 décembre.
Le général rebelle Wessets attaqua, diman-
che soir, le commandant Emrnet, à Styldrifl,
à 55 mines Eht de Vcede.
Après sne hutte qnl dura jusqu’à lundi
msrAo, les rebeétos frirent repoussés ave»
trois tués et dîs-hui,t blessés.
Le rebelle Vowtea, qui participa à la prise*
et an pillage de Harrismith, tnt capturé. Il
portait indûment le brassard de la Croix
Rouge.
L'Opinion Républicaine en Italie
Londres, 2 décembre.
On mande de Rome an Morning Post qne
le Comité central dn Parti Républicain a
voté nne rasetodon demandant l’interven-
tion de l’ItaJie dans la guerre, refusant sa
confiance aa gouvernement et le vote de dé-
penses militaires tant qne l’Italie ne se sera
pas séparée de la Triplice.
Le Mécontentement en Amâriqus
Londres 2 décembre.
Une dépêche de Nw-York an Daily Tele-
graph dit que la nouvelle que i’Atemagne a
exigé de la Belgique nne contribution men-
suelle de 35 millions a causé nne vive indi-
gnation dans les Amériques du Nord et du
Sud. Les journaux déclarent qu’uns telle
exigence démontre la brutalité prussienne et
prouve nn réel besoin d'argent de l'Alle-
magne.
m
La Haussa du Cuivre et du Plomb
en Allemagne
Dans le Journal de Genève, le colonel Feyler
écrite ,
« Pins il y a de canons, pins il faut de mu-
nitions, donc enivre, plomb, nitrate et au-
tres sebsiJvces indispensables. 0r, le com-
merce allemand est en grande partie sus-
pendu, beaucoup pins qne celai des antres
pays, puisque la mer lm est fermée. De là
les obstacles en ravtedbernent en matières
premières. Ceci expliquerait, sauf spécula-
tion, la hausse formidable dn enivre et du
plomb. En Allemagne, s’il faut en juger par
les cotes psbüées par les journaux du pays,
on a constaté une hausse presque chaque
jour,et H y a nne semaine le prix dn cuivre,
par ex ample, avait triplé. Pais, tout à coup,
la cote a dispara. Faat-ii voir dans ces faits
an indice des difficultés auxquelles se heur-
terait le développement de l’artillerie lourde
des Allemands par rapport an développe-
ment français t •
Dans les Flandres
Le correspondant dn Telegraph à Slnif
écrit, à la date du 1er décembre, qoe le com-
bat sur l’Yser s’est poursnivi le matin.
Une violente canonnade fat entendue, à
laquelle participèrent les canons de marine.
Les Ailema-da ont reçu d’importants ren-
forts snr TYser.
Trois mille hommes sont arrivés à Hejrst
dimanche et ont été répartis snrdivers points
de la côte.
Instruits par l’expérience de Zeebrugge où
3s forent incapables d’atteindre les navires
britanniques, tes Allemands sont en train de
monter de grosses pièces snr ta côte. Ces
nouveaux canons firent éprouvés lundi
après-midi, et lenr brait fit supposer que
les Anglais renouvelaient lenr attaqua de
Zeobragge.
Le même correspondant insiste sor ce
point qu’on parle avec insistance d’officiers
allemands tnés par leurs propres hommes»
Le mécontentement règne parmi les marins
parce quTls sent obliges de servir à terre.
Un habitent dUstmeda a été arrêté pool
avoir dit « Mwasonges I » devant le publia
qui lisait un « comro*»»iqné » de l’armée al-
lemande qu'on vouait d'afficher.
Dans la région de Gwd, les Allemands
sont occupés à établir des plateformes de et
ment armé pour leurs canons.
400 Anglais et Français ont été arrêtés i
©stende.
LES PERTES ALLEMANDES
Les 88e et-89® listes des pertes allemand»
portent ces pertes à 644.762 hommes tués
blessés on manquants. Ces pertes sont excire
givraient prussiennes, car elles ne compren-
nent point les partes saxonnes, wnrtenber-
geoiaes et bavaroises.
Les deux deralères listes bavaroises repré-
sentent un total da 8.070 et prouvent com-
bien sent considérables les pertes de la Ba-
vière. La plupart de celles-ci proviennent
des combats engagés dans le Nord da U
France, dn mWe« a ia fin d'octobre.
A noter qne cinq régiments d’infanterô
bavaroise ont perdn pins de mills hommes
chacun.
Le prince Radziwill est prisonnier ea
Rassie.
L’Impression en Amérique
Le correspondant du Times à Washingtoi
expose l’opinion dn peuple américain aprèi
quatre mois de guerre.
Sa conclusion est qne l'Amérique croii
qu’il est maintenant impossible à rAllema-
gne et à l’Autriche de vaincre les alliés.
Les Américains pensent aussi, qne l’Alle-
magne ne capitulera pas facilement et qm
la lutte sera longue.
Allah ia’japf par la Kaiser
La Liberté publie une prière du Kaiser t
Allah, prière placardée en langae arabe datte
le voisinage de nos lignes, en tous endroit»
où nos contingents musulmans combattus
avec nous
Cette prière qualifie de mensonges les vic-
toires annoncées par lès Français. Elle dit
qne les Allemands battirent leurs ennemis
perfides qni ignorent Dieu, qni est juste. ?
Les Allemands ont la conviction -ferme
qa’ÀHah est l’unique maître de la victoire et
qne ies bonnes inspirations proviennent ds
lui.
Ainsi donc, aprè9 avoir raconté son haliq-
«nation durant laquelle il crut voir loi an-
paraître la Vierge Marie, patronne vénérée
des Polonais catholiques, voici qne G*iU
iaume II essaie de s'insianer auprès d’Allaiw
Décidément ie Kaiser ne sait pins à quoi
saint se voner.
Qu’il aille an diable i
Et qne le diable l’emporte t
âèsinûtratenr ■ Délégné- Gérait
O. RANDOLET
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86, Rue Fontanelle, 86
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Le Petit Havre
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J.-J. CASPAR - JORDAN
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Secrétaire général ; TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
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AU HAVRE..|;, BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* de StrasDonrg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Une Voix dejiambourg
« Si l’Allemagne ne triomphait pas ? ..»
Pour la première fois, la phrase vient
ü’être imprimée dans la presse germa-
nique.
Pour la première fois, l’opinion s’est de-
mandée ce qu’il pourrait bien advenir si
!e rêve patiemment échafaudé depuis qua-
rante ans par les imaginations d’outre-Rhin
l’allait pas se réaliser.
Pour la première fois, l’Allemand s’est
publiquement posé la question . « Si l’Alle-
magne ne triomphait pas ?...»
11 est superflu de souligner ce qu’il y a
de désillusion et d’inquiétude dans ce point
d’interrogation. La phrase a son petit inté-
rêt historique. Elle marque une étape dans
lé développement des faits terribles que
l’immense orgueil d’un empereur a fait
déclencher.
Elle accuse nettement une mentalité
nouvelle, la détente au lendemain de
l’échec des grands projets longuement ca-
ressés, projets si secrètement préparés qu’il
semblait à leurs auteurs que leur exécution
définitive ne dut pas même laisser à nos
esprits le temps de revenir de leur sur-
prise.
Les événements n’ont point tourné au
gré de la vanité audaciense et de l’ambition
cynique des barbares. Paris est pour eux
gdus loin encore que le fameux chemin de
fipperary de la chanson de Tommy. Et la
France, qu’ils se proposaient de poignarder
en plein coeur à la faveur de Péffarement, la
France leur a donné le plus sublime exem-
ple de sa vitalité puissante et de sa con-
fiance inébranlable dans le salut final du
Droit.
« Si l’Allemagne ne triomphait pas ?... »
C’est un grand port de la Germanie qui
examine froidement cette éventualité et en
accepte — un moment — l’hypothèse pour
mieux envisager ses conséquences.
Hambourg s’effraie à la pensée des ruines
que la guerre a déjà accumulées dans son
milieu essentiellement commercial, à la
pensée de celles qui vont suivre. *
Le directeur d’une banque Scandinave a
récemment visité le grand port de l’Elbe
et confié à un journaliste anglais l’impres-
sion qu’il en a rapporté, les déclarations
qu’il a recueillies. Il n’hésite pas à révéler
le désespoir qui s’empare des esprits, l’an-
goisse qui les étreint devant la perspective
du lendemain.
Que déclarent-ils, en effet, les « busi-
ness-men » de Hambourg ? Ils disent que,
quel que soit le sort des armes, qOe l’Alle-
magne gagne ou soit vaincue, le port de
Hambourg sera ruiné pour de longues an-
nées.
Des centaines de maisons de commerce
sont déjà totalement anéanties. Des arma-
teurs ont perdu tout leur capital. Les det-
tes s’accumulent. Même en admettant que
le succès final fut pour elle et que l’Alle-
magne pût recouvrer une partie de ses
pertes, jamais celles-ci ne seront pleine-
ment compensées. Si la victoire sourit aux
drapeaux alliés — comme il nous plaît de
l’espérer — qui viendra apporter à l’Alle-
magne l’aide dont elle aura le plus grand
besoin ?
— Dans tous les cas, fait observer le
négociant de Hambourg, le commerce avec
les nations étrangères sera forcément très
difficile.
Et il se rend parfaitement compte de la
situation, cet homme des choses positives
■et pratiques.
— Quand finira la guerre, dit-il, il est
probable que le nombre des hommes tués,
blessés'ou délabrés par les fatigues de la
campagne, s’élèvera à plus de dix millions
pour l’ensemble des belligérants. Il serait
d’un optimisme excessif de croire qu’après
une telle secousse les peuples combattants
seront disposés à se tendre mutuellement la
main et à oublier le passé.
Plus d’un demi-siècle devra passer avant
Îue se cicatrisent les blessures, que se
asse l’oubli. L’Allemagne a creuse entre
elle et les nations qui luttent aujourd’hui
contre elle un fossé immense que les cada-
vres ne suffiront pas à combler.
Isolée, réduite à ses propres ressources,
impuissante à réagir contre les haines ar-
dentes et profondes que la guerre aura
faites, que les souvenirs intimes et dou-
loureux entretiendront, l’Allemagne sentira
plus vivement encore l’effroi de la situation
critique où sa folie militaire l’aura con-
duite.
« Certainement, le port de Hambourg
sera ruiné par la guerre, dit encore cet
Allemand que n’ont point aveuglé les miri-
fiques promesses d’un pangermanisme exal-
té. 11 le sera, quelle que soit la dernière
Issue, et ce, parce que la Prusse est deve-
nue l’Etat dominant et directeur dans
l’union allemande. Il est, certes, possible
de réglementer le monde par le fer et
l’obus ; les affaires ne peuvent l’ètre par
les canons. Pour la génération présente, il
n’y a aucun moyen de reconquérir l’an-
cienne position. Sans doute, Je temps fer-
mera les plaies, mais ceux qui vivront doi-
vent chasser l’espérance de retrouver les
jours heureux d’autrefois. »
Et le commerçant hambourgeois, avec
nne impitoyable logique et un bon sens qui
paraissaient avoir déserté les cervelles teu-
tonnes, poursuit en ces termes :
A L’Allemagne a déjà mobilisé environ
6 millions et un quart d’hommes ; elle est
capable d’y ajouter, au cours de six mois,
on million trais quarts, — des volontaires
pour la plupart — mais ce complément ne
servira qu’à remplir les vides de la vieille
armée.
» Avant la fin de cette année, deux mil-
lions de soldats allemands, approximative-
ment, seront ou tués, ou blessés, ou man-
quants, ou malades, soit environ un tiers
de l’effectif. Et c’est là une pensée horrible.
» La vérité est qu’avant la fin de la
guerre, que l’Allemagne triomphe ou qu’elle
soit battue, la moitié de tous les hommes
bien constitués, outre 17 et 43 ans, — et
aussi un bon nombre entre 15 et 17 et au-
dessus de 48 ans — seront soit tués, soit
blessés, soit physiquement ruinés.
» Assurément, les alliés souffrent aussi*
mais ils se sont maintenus le plus souvent
sur la défensive, leurs pertes sont moin-
dres, et ils ont une réserve prête de troupes
fraîches.
» Si réellement l’Angleterre peut former
de nouvelles armées d’uu total de trois mil-
lions d’hommes, sans compter l’armée bri-
tannique actuellement en France, ni faire
appel à de nouvelles forces coloniales, il y
a peu d’espoir pour l’Allemagne de réussir
à avancer jusqu’à Paris et jusqu’aux ports
de la Manche... »
Mélancolique et pénible — et juste — ré-
flexion.
Les yeux allemands se dessilleraient-ils ?
L’heure va-t-elle enfin sonner où, à travers
la nuit des mensonges, la vérité glissera
son rayon ?
Peut-être.
En attendant, il demeure intéressant de
noter Ip clairvoyant regard qu’un Hambour-
geois vient de jeter sur les choses de son
pays et sur leurs conséquences économi-
ques.
ALBERT-HERRENSCHMIBT.
LE LIVRE JAUNE
Le « Livre Jaune » est le recueil
français des documents diplomatiques
qui, par définition, sont d’une lecture
plutôt aride , celui qui porte la date
de 1914 et dont nous avons donné une
analyse est tout rempli de pages pas-
sionnantes et il devrait être lu par
chacun.
Il paraît plus tard que les livres de
diverses couleurs (selon la couverture
habituelle) publiés à propos de la
guerre par les autres pays, mais cela
n’a que des avantages , d’abord cela
lui permet de citer les antres recueils
et de nous donner un ensemble com-
plet dans un seul volume , d’autre
part, cela nous fournit Voccasion, au
bout de quatre mois de guerre, de
nous remémorer ses causes et de bien
sentir que notre persévérance ëst à la
mesure de notre bon droit.
La guerre qui nous est faite, tout
en ne nous laissant aucune inquiétude
sur son issue, met notre patience à une
rude épreuve, avouons-le ; cependant
notre pays, soi-disant turbulent, a
accepte calmement tous les sacrifices
qu’on lui a demandés et ce ne sera pas
son moindre honneur , c'est que dès le
début de la guerre, chacun a compris
que notre gouvernement avait tout fait
pour le maintien de la paix dans le
droit, que notre pays, comme d’autres
avec lui, était victime d’un attentat
sans précédent et que le devoir élé-
mentaire était de tout supporter pour
réduire à l’impuissance les ennemis
déclarés de la paix du monde.
Le « Livre Jaune » nous rappelle
tout cela et nous J ait découvrir en nous,
malgré la monotonie des communi-
qués, de nouveaux trésors de patience
pour l’avenir et chaque fois que l’on
nous demandera un sacrifice de plus,
nous n’aurons qu’à l’ouvrir pour trou-
ver que tout est bien.
Ces dépêches et ces documents di-
plomatiques nous montrent tour à
tour l’Allemagne inspirant l'insultant
ultimatum de l’Autriche-Hongrie à la
Serbie, faisant échouer toutes les ten-
tatives de conciliation tout en protes-
tant de la pureté de ses intentions,
jouant avec la Russie un double jeu
dont la honte rejaillit directement sur
Guillaume IIqui, ayant acceptéd’être
arbitre, a osé provoquer celui-là
même qui avait fait appel à ses bons
offices ; nous voyons enfin l’Allemagne
se démasquer au moment où VAutri-
che-Hongrie effrayée de ce qui se
préparait se montrait conciliante ;
c’est la déclaration de guerre à la
Russie, puis à la France ; c’est l’igno-
minieuse violation de la neutralité
belge... -
Nous savons tout cela, mais ce que
« Livre Jaune » nous révèle avec évi-
dence c’est que tout cela était préparé
depuis un an et que l’attentat de Sa-
rajevo n’a été que l'occasion cherchée
par le gouvernement allemand. Un
rapport officiel allemand en date du
19 mars igi3, « sur le renforcement
de l’armée allemande » est en parti-
culier concluant à cet égard, on y
prévoit tout, y compris l’invasion de
la Belgique, et cela « pour fortifier
et étendre la puissance germanique
dans le monde entier. » D’autre part,
une dépêche de notre ambassadeur à
Berlin, du 2 a novembre de la même
année, rapportant une conversation en-
tre Guillaume II et le roi des Belges,
prévenait dès cette date notre gouver-
nement que l’empereur n’était plus le
champion de la paix contre les ten-
dances belliqueuses de certains partis
allemands, mais qu’il considérait lui
aussi que la guerre avec la France
était désormais inévitable.
C ‘est donc bien lui qui porte la res-
ponsabilité des horribles hécatombes
qui endeuillent l’Europe et certes,nous
ne nous arrêterons de lutter que quand
nous aurons étouffé en lui son rêve
odieux et maladif d’hégémonie mon-
diale,
LA GUERRE
12U JOURISTESB
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, S décembre, 15 heures.
Dans la région au Sud d'Ypres, à
Saint-Eloi, une attaque ennemie diri-
gée contre nne tranchée conquise par
nos troupes dans la journée, a été re-
poussée.
Notre artillerie a endommagé un
groupe de trois batteries de gros ca-
libre,
A Vermelles, nous avons enlevé
brillamment le château et son parc,
deux maisons du village et des tran-
chées.
Là canonnade est assez vive aux
abords de Fay, au Sud-Ouest de Pé-
ronne.
Dans la région de Vendresse et d®
Graonne, il y a eu un bombardement
violent auquel notre artillerie a ré-
pondu avec succès, détruisant une
batterie.
En Argonne, une attaque allemande
dirigée contre Fontaine-Madame a été
refoulée et nous avons réalisé quel-
ques progrès en enlevant une tranchée
dans le bois de Courteschausse et un
petit ouvrage à Saint-Hubert.
Sur les Hauts-de-Meuse, en Woëvre
et dans les Vosges, rien à signaler.
Paris, 23 heures.
En Belgique, violent bombardement
de Lampermisse à l’Ouest de Dixmude
En Argonne, l’ennemi fit sauter par
une miné le saillant Nord-Ouest du
boisde Lagrurie. Dans l’ensemble,nous
affirmons et développons nos progrès
sur cette partie du front.
En Alsace, nos troupes enlevèrent
Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas, au
Sud-Est de Thann.
Sur le reste du front, rien à signaler.
Official Report of the
French Government
Dec. 2- 3 p.m.
At St-Eloi, sonth of Ypres, the foe made ai><
attack against a trench conquered by our
troops during the day ; this attack has been
repulsed.
Our artillery did some damage to a group
of three batteries of heavy guns, At Ver-
melles wejiave brilliantly taken the castle
and the park, two bouses of the village and
some trenches. The cannonading is very
livery around Fay, soulh west of Péronne.
Around Vendresse and Craonne there
vras a violent bombardment to which our
artillery replied successfully destroying a
battery.
In the Argonne a german attack directed
against Fontaine-Madame has been repulsed,
and we obtained some progress by taking a
trench in the forest of Gourteschausses and
a small detense work at St-Hubert.
In the Meuse, Woevre and Vosges nothing
to mention.
GOHliUNIQUË RUSSE
Petrograd, 2 Décembre.
Nous avons marqué un succès au Nord de
Loviecz.
Dans la région de Lodz, il n’y a eu
qu’une violente canonnade.
Les Allemands ont concentré d’impor-
lants contingents à Szozercow ainsi qu’à
l’Ouest de Kalisch.
Nous avons pris les mesures nécessai-
res.
Nous nous sommes emparés de la posi-
tion de Szczercow, où nous avons délogé
une division de la garde prussienne, ainsi
que 5 batteries, qui ont fui en désordre.
A Ploek, nous avons capturé cinq nou-
veaux vapeurs et d’autres embarcations de
munitions.
Trois trains ont été pris en Bukovine.
Sur les autres fronts, la situation est sans
changement.
Petrograd. 2 décembre.
Le 1er décembre, accalmie relative sur
tout le front.
L’action continua, moins intense, dans la
région de Lovitch.
JDans la nuit du l8r au 2 décembre, vers
minuit, des colonnes compactes ennemies
attaquèrent furieusement les positions rus-
ses au Nord de Lodz, mais elles furent re-
poussées.
Dans la région Sud de Gracovie, les Rus-
ses sont entrés à Velitchke.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
[Nous ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sous toutes réserves —
nas lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 1" décembre.
Pas de nouvelles du front ooest.
En Prusse orientale et en Pologne du Sud,
la journée d’hier fat généralement tran-
quille.
En Pologne du Nord, an Snd de la Vistuie,
notre butin de guerre s'augmenta encore
par suite des succès annoncés hier. Le nom-
bre des prisonniers s’est augmenté de 9.500
hommes environ, celui des canons de 19.
En outre, 36 mitrailleuses et de nombreux
convois de munitions sont tombés entre nos
mains.
LA CONVOCATION
des Chambres
Bordeaux, 2 décembre.
Les ministres ne tinrent pas Conseil au-
jourd'hui.
Ils se réuniront demain sons la présidence
de ML Poincaré, et arrêteront vraisemblable-
ment la date de la convocation des Cham-
bres en session extraordinaire.
LE GÉNÉRAL JOFFRE
Médaillé militaire
Bordeaux, 2 décembre.
Le Journal Officiel enregistre l’inscription
dn général Joffre an tableau spécial des
médaillés militaires dans les termes sui-
vants :
« Depuis le jour où se réalisa si remar-
quablement sous sa direction la concentra-
tion des forces françaises, montra dans ia
conduite des armées des qnaiités qui ne se
démentirent pas un instant : un esprit d'or-
ganisation, d’ordre, de méthode, nne sagesse
froide et avisée, une force d’âme que rien
n’ébranla. »
Le Roi d’Angleterre
et M. Poincaré
Paris, 2 décembre.
M. Poincaré, accompagné de M. Viviani et
dn général Joffre, est ailé, hier matin, an
grand quartier général anglais, où il a ren-
contré le roi d'Angleterre.
Après nne longue et cordiale conversa-
tion, 1e roi et le président de la République
sont partis en automobile découverte pour
le front anglais.
Les populations de tontes les localités tra-
versées sont accourues snr lenr passage et
les ont acclamés chaleureusement.
Le roi George et ie chef de i’Etat ont passé
la journée an milieu des troupes anglaises.
Le soir, le roi a retenu M. Poincaré à dîner
an grand quartier général, avec le prince de
Galles, le général French et M. Viviani.
Le général Joffre avait rejoint son quartier
général avant le dîner.
MM. Poincaré et Viviani sont repartis dans
la nuit.
«ont arrivés à Paris dans la mâtinés.
A RESMS
Reims a été de nouveau bombardée.
Les Allemands emploient maintenant des
obusiars autrichiens de 305.
J-a ville de Reims paraît être an nid à
espions, tant les moindres mouvements de
nos troupes sont rapidement révélés à l'en-
nemi.
Da nombreuses maisons allemandes de
vins de Champagne existaient dans la ré-
gion ; on présume que des lignes de télé-
phone secrétes relient ia ville et les posi-
tions allemandes ; mais ces lignes n’ont pn
encore être découvertes.
Les Obsèques du lieutenant aviateur Hsysch
Paris, 2 décembre.
Les obsèquesdn lieutenant aviateur Heysch,
tué lundi dernier, dans an accident à Villa—
conbray, ont eu lieu hier an milieu d’nne
foule nombreuse d'officiers qu’entourait
tonte la population.
Le commandant Barrés, directeur dn ser-
vice aeronautique au grand quartier géné-
ral, prononça un discours snr la tomba du
défunt. Il salua, au nom du généralissime,
le lieutenant Heysch, tomba an champ d’hon-
nenr ; il fit son éloge, puis il dit en termi-
nant :
« Dans l’aviation, la mort fanche impi-
toyablement comme dans les antres ar-
mes ; mais, comme dans les antres rangs,
les rangs se reforment plus nombreux.
Après cenx qui tombèrent, d’autres tombe-
ront, tous se sacrifiant sans regret pour la
défense dn pays. »
LA RÉSISTANCE DNS SERBES
Nisch, 2 décembre.
Les Serbes ont entrepris le . 28 novembre,
à Qudjuze, des combats d’arrière-garde. Les
Autrichiens ont réussi à occuper des peints
importants dans la région de Souvabor. Les
Serbes ont livré nne bataille le même jour
vers Lazare va *z et ont fait deux mille pri-
sonniers dont nne trentaine d’efficiers.
Le 29, les Serbes ont dû quitter Oudjitza
et Kosieritch et ont opéré une retraite en
bon ordre.
Espions Allemands fusillés
Casablanca, 2 décembre.
Le Conseil de guerre a condamné à mort
les sujets allemands Rrand, ancien agent
consulaire, et son associé commercial Tse!,
inculpés d'espionnage et de vente d’armes
aux indigènes
DANS LE NORD
Position approximative des Arm des alliées
L’Inqulétuda Allemands en Belgique
Amsterdam, 2 décembre
0n mande de Sinis.à la date dn décem-
bre, qne les Allemands continuent à retirer
leurs troupes du front de i’Yser.
Ces troupes ont nn aspect minable et pa-
raissent mal équipé-s.
Les Allemands ont renforcé la défense d'ar-
tillerie des ports. Ils surveillent étroitement
toute la frontière hollandaise, interdisant à
tonte personne de moins de 55 ans de quitter
la Belgique.
Ils arrêtent comme espion toute personne
tentant de franchir la frontière hollandaise.
Deux Corps Allemands
cernés en Pologne
Londres, 2 décembre.
ôn mande an Morning Post, de Petrograd,
que les dtmx corps dfarmée cernés en Po-
logne sont le 20» corps et le corps de réserve
de la Garde.
EN AFRIQUE AUSTRALE
Les Rebelles battus et dispersés
Pretoria, 2 décembre.
Le général rebelle Wessets attaqua, diman-
che soir, le commandant Emrnet, à Styldrifl,
à 55 mines Eht de Vcede.
Après sne hutte qnl dura jusqu’à lundi
msrAo, les rebeétos frirent repoussés ave»
trois tués et dîs-hui,t blessés.
Le rebelle Vowtea, qui participa à la prise*
et an pillage de Harrismith, tnt capturé. Il
portait indûment le brassard de la Croix
Rouge.
L'Opinion Républicaine en Italie
Londres, 2 décembre.
On mande de Rome an Morning Post qne
le Comité central dn Parti Républicain a
voté nne rasetodon demandant l’interven-
tion de l’ItaJie dans la guerre, refusant sa
confiance aa gouvernement et le vote de dé-
penses militaires tant qne l’Italie ne se sera
pas séparée de la Triplice.
Le Mécontentement en Amâriqus
Londres 2 décembre.
Une dépêche de Nw-York an Daily Tele-
graph dit que la nouvelle que i’Atemagne a
exigé de la Belgique nne contribution men-
suelle de 35 millions a causé nne vive indi-
gnation dans les Amériques du Nord et du
Sud. Les journaux déclarent qu’uns telle
exigence démontre la brutalité prussienne et
prouve nn réel besoin d'argent de l'Alle-
magne.
m
La Haussa du Cuivre et du Plomb
en Allemagne
Dans le Journal de Genève, le colonel Feyler
écrite ,
« Pins il y a de canons, pins il faut de mu-
nitions, donc enivre, plomb, nitrate et au-
tres sebsiJvces indispensables. 0r, le com-
merce allemand est en grande partie sus-
pendu, beaucoup pins qne celai des antres
pays, puisque la mer lm est fermée. De là
les obstacles en ravtedbernent en matières
premières. Ceci expliquerait, sauf spécula-
tion, la hausse formidable dn enivre et du
plomb. En Allemagne, s’il faut en juger par
les cotes psbüées par les journaux du pays,
on a constaté une hausse presque chaque
jour,et H y a nne semaine le prix dn cuivre,
par ex ample, avait triplé. Pais, tout à coup,
la cote a dispara. Faat-ii voir dans ces faits
an indice des difficultés auxquelles se heur-
terait le développement de l’artillerie lourde
des Allemands par rapport an développe-
ment français t •
Dans les Flandres
Le correspondant dn Telegraph à Slnif
écrit, à la date du 1er décembre, qoe le com-
bat sur l’Yser s’est poursnivi le matin.
Une violente canonnade fat entendue, à
laquelle participèrent les canons de marine.
Les Ailema-da ont reçu d’importants ren-
forts snr TYser.
Trois mille hommes sont arrivés à Hejrst
dimanche et ont été répartis snrdivers points
de la côte.
Instruits par l’expérience de Zeebrugge où
3s forent incapables d’atteindre les navires
britanniques, tes Allemands sont en train de
monter de grosses pièces snr ta côte. Ces
nouveaux canons firent éprouvés lundi
après-midi, et lenr brait fit supposer que
les Anglais renouvelaient lenr attaqua de
Zeobragge.
Le même correspondant insiste sor ce
point qu’on parle avec insistance d’officiers
allemands tnés par leurs propres hommes»
Le mécontentement règne parmi les marins
parce quTls sent obliges de servir à terre.
Un habitent dUstmeda a été arrêté pool
avoir dit « Mwasonges I » devant le publia
qui lisait un « comro*»»iqné » de l’armée al-
lemande qu'on vouait d'afficher.
Dans la région de Gwd, les Allemands
sont occupés à établir des plateformes de et
ment armé pour leurs canons.
400 Anglais et Français ont été arrêtés i
©stende.
LES PERTES ALLEMANDES
Les 88e et-89® listes des pertes allemand»
portent ces pertes à 644.762 hommes tués
blessés on manquants. Ces pertes sont excire
givraient prussiennes, car elles ne compren-
nent point les partes saxonnes, wnrtenber-
geoiaes et bavaroises.
Les deux deralères listes bavaroises repré-
sentent un total da 8.070 et prouvent com-
bien sent considérables les pertes de la Ba-
vière. La plupart de celles-ci proviennent
des combats engagés dans le Nord da U
France, dn mWe« a ia fin d'octobre.
A noter qne cinq régiments d’infanterô
bavaroise ont perdn pins de mills hommes
chacun.
Le prince Radziwill est prisonnier ea
Rassie.
L’Impression en Amérique
Le correspondant du Times à Washingtoi
expose l’opinion dn peuple américain aprèi
quatre mois de guerre.
Sa conclusion est qne l'Amérique croii
qu’il est maintenant impossible à rAllema-
gne et à l’Autriche de vaincre les alliés.
Les Américains pensent aussi, qne l’Alle-
magne ne capitulera pas facilement et qm
la lutte sera longue.
Allah ia’japf par la Kaiser
La Liberté publie une prière du Kaiser t
Allah, prière placardée en langae arabe datte
le voisinage de nos lignes, en tous endroit»
où nos contingents musulmans combattus
avec nous
Cette prière qualifie de mensonges les vic-
toires annoncées par lès Français. Elle dit
qne les Allemands battirent leurs ennemis
perfides qni ignorent Dieu, qni est juste. ?
Les Allemands ont la conviction -ferme
qa’ÀHah est l’unique maître de la victoire et
qne ies bonnes inspirations proviennent ds
lui.
Ainsi donc, aprè9 avoir raconté son haliq-
«nation durant laquelle il crut voir loi an-
paraître la Vierge Marie, patronne vénérée
des Polonais catholiques, voici qne G*iU
iaume II essaie de s'insianer auprès d’Allaiw
Décidément ie Kaiser ne sait pins à quoi
saint se voner.
Qu’il aille an diable i
Et qne le diable l’emporte t
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