Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-12-01
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1914 01 décembre 1914
Description : 1914/12/01 (A34,N12168). 1914/12/01 (A34,N12168).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723282
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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Pour Noël
Lorsque l’on se mettra à écrire la grande
Mstoire de la guerre et des choses qui s’y
rattachent, lorsque l’on contera en détail
tous les actes de dévouement, d’abnégation
accomplis journellement par les nôtres, ex-
ploits sublimes qu’il nous faut aujour-
d’hui aller découvrir à travers les journaux
anglais, par une ironie un peu décevante
ou suivant un sentiment de discrétion ex-
cessive, j’espère que l’on réservera quel-
ques blancs feuillets à la fin du dernier
chapitre.
Et, après avoir exalté le courage valeu-
reux de nos soldats, le chroniqueur des
heures historiques que nous vivons termi-
nera et complétera sa tâche par un éloge de
la Femme française.
Elle a été admirable, laFemme française,
dans les circonstances douloureuses que
nous avons traversées. Elle l’est encore en
ces phases où bat plus fortement qu’en
d’autres le coeur de ia nation. Elle le sera
toujours, dès que se dresseront devant elle
l’angoisse et la douleur, et qu’il lui suffira
d’ouvrir son coeur aux détresses morales et
physiques pour qu’elles y puisent la con-
fiance et le réconfort.
Mère, épouse, soeur, amie, elle fut l’in-
carnation du simple et beau courage, à
l’heure de la séparation. Elle est demeu-
rée digne devant les inquiétudes de l’ave-
nir comme devant les cruautés du présent.
Elle s’est montrée brave devant le danger,
héroïque parfois, prête à tous les devoirs,
à tous les sacrifices.Elle a prouvé, en main-
tes circonstances, comment l’âme féminine
hante et bien trempée, peut donner l’exem-
ple de la crânerie et du sublime dédain de'
la mort.
C’est un mouvement tout spontané, un
geste si naturel qu’elle s’étonne de l’enten-
dre loué, qui l’a conduite vers nos bles-
sés, vers ces asiles de douleur où les espé-
rances effarées se ressaisissent et se re-
prennent à vivre.
Elle a trouvé là un milieu où sa sensi-
bilité émue, sa compassion toujours en
éveil, ses trésors d’affection maternelle, se
sont répandues sans réserve.
Au chevet des pauvres meurtris, elle a
fenti en elle, plus et mieux que jamais,
t’influence favorable que peuvent exercer
pne sollicitude penchée sur un être qui se
lamente, une attention délicate, une simple
marque d’intérêt, la parole amie et la main
tendue.
Elles sont les mères adoptives, les soeurs
nouvelles de nos blessés, les silhouettes
familières et vénérées» qui glissent à pas
feutrés le long des salles où reposent ceux
que leur apparition réjouit et que berce
la douceur de leurs mots, car les âmes
féminines sont soeurs de bonté, et l’une ne
s’exprime point sans donner à celui qui
l’écoute la chère illusion de l’absente.
Nous lui devons déjà beaucoup à la
Femme française, depuis le commencement
de la guerre.
Elle est venue à l’aide de la victime des
armes, comme à l’aide du combattant. Am-
bulancière, elle apprit aussi à manier les
aiguilles et à retrouver, dans ses souvenirs
d’enfant l’art de tricoter des chaussettes !
Elle a pansé les plaies et fait des sous-vête-
ments puur les braves dans la tranohée. Elle
s’est ingéniée à multiplier ses bons offices,
à constituer des envois minutieux et réglés
comme des trousseaux de pensionnaires. Et
même, lorsqu’on lui a dit qu’en présence
des difficultés de transmission, tontes ces
belles choses n’arriveraient peut-être pas à
rejoindre son fils,
— Qu’importe 1... a-t-elle répondu, puis
qu’une autre maman inconnue, quelque
part, sans le savoir, travaille en ce moment
sûrement pour lui ?...
Les générosités elles aussi ont fraternisé.
Or, voici sa dernière pensée, j’entends
celle d’hier, celle qu’elle veut mettre tout
de suite à exécution. Elle est naturellement
tout à la foiR touchante et jolie.
Noël approche ravivant les souvenirs et
jetant déjà, en cet hiver abhorré de 1914,un
voile de mélancolie sur les émotions du
foyer,
Noël ! Il y a de la joie enfantine et rayon-
nante dans la beauté biblique du mot.
Hélas, les événements ont bouleversé l’or-
donnance des traditions familiales, et
Noël de 1914...
Alors, la Femme de France n’a point
voulu que cette chaîne fut rompue, que ces
souvenirs restassent sans écho. Elle a eu la
charmante idée de préparer, dès mainte-
nant, pour nos soldats, des envois de Noël.
Je viens d’assister à la réalisation de
l’excellent projet. L’oeuvre du Comité ha-
vrais « Pour nos Soldats » m’a convié à la
confection du premier paquet individuel,
et ils seront des centaines et des centaines
de la même composition qui iront surpren-
dre nos braves soldats en campagne, en
leur souhaitant un bon Noël.
Sachez que chaque paquet comprend une
paire de chaussettes de laine, un passe-mon-
tagne, une ceinture de laine, un mouchoir,
Une serviette de toilette, un savon, 250 gr.
de chocolat, une pochette de papier à lettre.
Un crayon, un sifflet-boussole, un paquet
de tabac, une pipe, du papier à cigarettes.
Et pour que le plaisir soit complété par
la satisfaction de Gaster, on a pris soin
d’ajouter à cela une boîte de pâté truffé !
Voilà qui est parfait d’initiative et d’exé-
cution.
Et voilà qui n’empêche pas, d’ailleurs,
mes concitoyennes à se mettre à tricoter
plus que jamais des chaussettes, à glisser
dedans un petit souvenir, chacune suivant
ses ressources et ses goûts, puis, le jour
de Noël, à aller faire visite à nos blesses et
se donner la bonne et saine joie de causer
du bonheur à d’autres.
Je sais que l’idée fait déjà son chemin,
qu’elle a pour propagandiste une femme de
•JÀBd. itoeyu' dont 1 ’e* mu 1 « sera sui vi.
Songez dès maintenant à Noël pour tous,
présents et absents.
Et fasse le dieu des armées qu’à la faveur
des joies qu’on leur prépare, à la fa-
veur de la trêve que nous leur souhaitons,
nous paissions dire vrai, nos angoisses un
moment calmées : « Au moins, en ces ra-
res minutes où le canon s’est tu, il n’eu
meure point ! »
ALBERT-HEBRENSCHMIDT.
LA
Rentrée des Chambres
Les Couloirs du Palais-Bourbon.
Mesures prises pour la rentrée. -
La séance du 4 août. — Pas
de séance orageuse. — Le
patriotisme français.
(De notre correspondant particulier)
Paris, 30 novembre.
A certaines heures de la journée, on ne di-
rait pas actuellement que les Chambres sont
encore en vacances et que le pays est en guer-
re. Les couloirs du Palais-Bourbon ne man-
quent pas d’animation et l'on voit dans te
salon de la Paix pas mal de ses botes habi-
tuels. Les membres du Parlement viennent
assez nombrenx, les ans appartenant aux
départements envahis, les autres an dépar-
tement de ia Seine ou à des régions limitro-
phes. Des réunions ont lieu daDS les bureaux
et les journalistes en recueillent le compte
rendu lorsqu'elles sont terminées.
En entrant dans le Palais législatif, on re-
marque cependant tout de suite le change-
ment qui s’est opéré dans le personnel des
huissiers. Il a singulièrement vieilli, on ne
voit plus guère que des hommes à la veille
d’être mis à la retraite ou qui out été rappe-
lés. Les jeunes sont mobilisés ; on ne les a
pas èmpêchés d’aller faire leur devoir sous
les drapeaux.
Ceux qui sont placés aux issues du Palais-
Bourbon ont des consignes sévères. ..Si on
n’est pas connu d’eux, on n’entre pas sans
avoir montré patte blanche, c’est-à-dire sans
avoir pronvé qn’on a le droit de pénétrer
dans le mono ment.
Nous pouvons dire que le io décembre
prochain, jour très probable de la rentrée
des Chambres, on se montrera encore plas
rlgourenx. On exigera, pour les journalistes
notamment, la stricte observation de la dé-
cision prise par le bureau de la Chambre à
la date du 6 mars 1912 concernant l’apposi-
tion préalable de la photographie des titulai-
res sur les cartes des'’journaux accrédités.
Toute carte qui serait présentée ne rem-
plissant pas ces conditions doit être re-
fusée.
Le secrétaire général de la Questure de la
Chambre, l’aimable M. Launoy, a convoqué,
ces jours-ci, les présidents des Syndicats de
la Presse parisienne, de la Presse départe-
mentale et de la Presse étrangère pour s’en-
tendre avec eux à ce sujet.
Quelle est la cause de toutes ces précau-
tions?... Les services des deux Chambres
ont reçu certainement des instructions for-
melles des présidents. Craignent-ils des ma-
nifestations de la part dn public 1... S’ima-
ginent-ils que les délibérations des repré-
sentants paissent être empèchéesal’une façon
quelconque ?...
Nous ne le pensons pas. Les présidents sa-
vent qne les sentiments des Assemblées
françaises sont en parfaite communauté
avec ceux dn pays. Nous aurons évidem-
ment de nouvelles éditions des admirables
séances dn 4 août dernier, où sénateurs et
députés oublièrent nnaninement le parti
auquel ils appartenaient pour ne songer
qu'à la France menacée par l’étranger.
On se rappelle que, ce jour-là, tout ce
que demandait le gouvernement, qui s’inti-
tulait lui-même gouvernement de la Dé-
fense Nationale, fat voté sans débat.
S’en suit-il que cette tois-ci il n'y aura pas
de discussion ?... Nous sommes persuadé
du contraire.
Il se trouve des membres du Parlement
qui estiment que ia situation n’étant plus la
même qu’au 4 août, il est de leur devoir de
présenter diverses observations à propos de
mesures intérieures prises.
D’autre part, dans les questions économi-
ques, l’accord ne saurait être absolu en pré-
sence d’inconvénients sérieux causés par
diverses lois précipitamment votées.
Ces idées seront évidemment exprimées à
la tribune, mais il faut s’attendre à ce
qu'eiies le soient avec le calme et la dignité
qui conviennent à l’époqne et aux circons-
tances que nous traversons. On n’a pas à
craindre de séance orageuse.
Personne assurément ne voudra toucher
aux choses de l’armée, Nos représentants
montreront encore plus de réserve que les
membres des Chambres britanniques aux-
quelles les ministres anglais ont fait les dé-
clarations qu’ils ont vouln et que l’on a tou-
tes applaudies.
Donc l’ennemi n’a à attendre de ces séan-
ces aucun incident susceptible de l’éoiairer
ou de le servir.
Mais il est permis de se demander s'il ne
cherchera aucun moyen de les troobler et
c’est sans doute pour ce motif que les bu-
reaux de ia Chambre et du Sénat ont tenn à
ce qne le Palais-Bonrbon et le Luxembourg
soient parfaitement gardés.
Le patriotisme qui nous anime tous pour-
ra seul se montrer.
Il se manifestera de telle façon que ceux
qui avaient imaginé, dès le début des hosti-
lités, de faire télégraphier par leur Agence
Wolff que M. Poincaré était assassiné et que
la Révolution était à Paris, se trouveront en-
core nne fois confondus. Ce ne sera pas, du
reste, la seule déception qui leur sera mé-
nagée.
ttiODOHB HENRT.
LA GUERRE
ii9« JOTJTRKTÉE:
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 30 Novembre, 15 heures.
En Belgique, l’ennemi est resté sur
la défensive. La canonnade est faible.
Nous avons progressé sur quelques
points.
Autour de Fay, nous tenons solide-
ment les points que nous avons occu-
pés le 28.
Dans la région de Boissons, la canon,
nade est intermittente contre la ville.
En Argonne, plusieurs attaques ont
été prononcées sur Bagatelle. Nous
les avons repoussées.
Brouillard épais sur les Hauts de
Meuse.
En Woëvre, l’ennemi a bombardé le
bois d’Apremont sans résultat.
Dans les Vosges, rien à signaler.
Paris, 23 heures.
Rien à signaler, sauf quelques atta.
ques de l’ennemi sans résultat au Nord
d’Arras.
Official Report of the
French Government
Nov. 30tb -3 p. m.
In Belgium, fhe foe remained on the
défensive, the cannonading was feeble. We
progressed on several points.
Around Fay wê hold stronghly the
points occupied on the 28lh.
In the région^ of Soissons the cannona-
ding agamst the tbwh fs intermitting.
In Argbnne. several attacks of the foe
made on Bagatelle hâve been repulsed.
Heavy fog on the Meuse.
In Woëvre the foe bombarded the wood
of Apremont without resuit ; iu the Vosges
nothing to mention.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
Berlin, 29 novembre.
Rien à signaler pour la journée d’hier, en
ce qui concerne l’armée »le l’Ouest. Les atta-
ques de l'ennemi dans la région au Sud-Est
d Yores et à l’Ouest de Leus ont été infruc-
tueuses.
Dans l’Est, la situation sur la rive droite de
la Vistole reste sans changement. L’avance
des Russes dans la région de LoJz fat un
échec. EUe fut suivie de contre-attaques heu-
reuses pour nos troupes.
Rien d’important à noter *• «• M| con-
cerne la Pologne méridiona ■
LES QUATRE PRESIDENTS
aux Armées
MM. Poincaré, Viviani, Deschanel et Dn-
bost sont allés an fort de Gironville, puis
ont visité les travaux d’organisation des li-
gnes de résistance extérieures de là place de
Ton), en allant dans es tranchées et en sui-
vant les boyaux de commnnication, dans les
abris construits en arrière.
Ils ont félicité vivement le gouverneur, les
officiers et les troupes, les travaux accom-
plis ayant plus que doublé la puissance dé-
fensive de ce vaste camp retranché.
Ils ont parcouru ensuite la msjenre partie
du Grand-Couronné de Nancy et ont examiné
les ouvrages les plus avancés et les tran-
chées établis depuis le débat des hostilités.
Ils se sont arrêtés dans plusieurs villages
déirnits par le bombardement et l’incendie,
notamment à Trévic.
Iis sont allés ensnlte anx avant-postes de
la vallée de la Saille, le long de l’ancienne
frontière,
Là, le président de la République a remis
la médaille militaire au sergent dé réserve
Lavedau, instituteur public aes Hautes-Pyré-
nées, qni, blessé cette semaine dans une
rencontre, a refusé de sa laisser évacner et
a conservé ie commandement de sa section.
Les quatre présidents sont allés ensuite à
Lunéville, où le maire leur a donné de na-
vrante details de l’occupation allemande :
pois à Gerbeviilers, où ils ont parcouru ies
raines de ceue malheureuse ville.
Sur la demande dn préfet, d’accord avec
M. Viviani, le chef de l’Etat a annoncé la
prochaine nomination dans l’Ordre de la Lé-
gion d’honner, de ia soeur Jolie, supérienre
de (Hôpital, déjà citée à l’ordre dn jour de
l’armee, pour avoir, grâce à sa présence
d’esprit et à sa fermeté, défendu et sauvé
l’hôpital, transforme en ambulance, et assuré
ia subsistanc* aux blessés et aax habitants,
pendant ie bombardement.
LG VOYAGE DG I. IILLGRMD
Bordeaux, 30 novembre.
An Conseil de cabinet, M. Millerand a ren-
du compte de son voyage à Bourges, Belfort,
Lyon et Monttnçon. Des résultats satisfai-
sants ont été constatés dans les usines pri-
vées travaillant pour la défense nationale
comme dans les établissements militaires.
NOMINATIONS MILITAIRES
Bordeaux. 30 novembre.
Le général Berthelot est nommé division-
naire ; les colonels Juilien, de l’infanterie et
Caron, de l’artillerie, sont nommés généraux
de brigade.
Un Siicoês de notre Artillerie lourde
Bordeaux, 39 novembre.
Noire artillerie lourde, en tirant sur le
village de Beine-sur-Marae, situé dans les
lignes ennemies, a fait fuir l’état-major
d’une division allemande y cantonnant.
LES FUSILIERS MARINS
Brest, 30 novembre.
Un ordre dn jour dn Préfet maritime de
Brest fait connaître la citation à l’ordre du
jour de l’armée de la brigade des fusiliers
marins pour leur bravoure et leur courage.
Le Préfet maritime ajoute ; Notre popula-
tion si attachée à la marine s'associera avec
fierté à l’éclatant hommage rendu à la vail-
lance de ses « cols biens ».
Un Arrêt ds l’évêque de Metz
Bâle, 30 novembre.
Le Kreuz Zeitmg, organe catholique, an-
nonce que l’évêque de Metz a rendu un arrêt
défendant aux fidèles de prier pour le suc-
cès de la France et disant que cetie prière
est considérée comme une crime de haute
trahison».
Les Pertes
UES HÜSTMLEIODS
Les Pertes autriiMennct
Madrv*. A4
h’A.B.C. publie une i ilt wili 4»te»,
dapest d’apres laquelle le; Mrtee 404*4** *•
l’armée autrichienne s’élfm* i v -
hommes
Sur 70,000 officiers, plus te» I:-. •• » • •<
tués, blessés ou prisonnier»
Les Pertes allewcusict
La liste allemande de per»** ^ ven-
dredi dernier donne le chiffre 4» H1 *41
Ce chiffré ne comprend p*« CI t u-s .n
roises. 62 listes saxonnes et (A ieArv
tembrrgeoises, lesquelles éLÎ> M :-:-ul A
un million au moins.
Plusieurs listes, égaiemfcftt, éûécefnaut
août et septembre, n’ont pas été publiées.
On n’a donné qu’un8 moitié de ia liste d’oc-
tobre.
L’absence de cavalerie allemande dans les
récents engagements dans les Flandres èst
due au défaut de chevaux, écrit le corres-
pondant un Daily Mml à Rome.
Les pertes a demandes en chevaux ont été
énormes et l'autorité militaire n’a pu trou-
ver un supplément de remonta pour les
compenser.
La violation ds ia neuiraiiîé du Luxembourg
. Copenhague, 39 novembre.
Le Grand-Duché de Lnxembonrg a reçu du
gouvernement allemand, outre une indem-
nité de 1 283.000 fr., ia somme de 311,000 fr.
pour ie dédommager de l’emploi de ses rou-
tes et des bâtiments.
Les Aliernds en Belgique
Amsterdam, 30 novembre.
Les habitants du Nord des Flandres de
dix-bnit à quarante-cinq ans sont forcés de
signer nne déclaration s’engageant à ne pas
combattre contre les Allemands.
Se on le Lokal Anzeger, une contribution
de guerre de 375 millions sera imposée à la
Belgique.
TURCS ET ÂLLEIiNDS
Constantinople, 30 novembre.
Le Berliner Tageblatt annonce que Zkki
Pacha * st parti pour Berlin d’où il ira au
quartier général on qualité d’adjudant-géné-
ral du kaiser.
OBSÈQUES DE M. VISC0NTI-VEN9STA
Rom>\ 3 » novembre.
Les obsèques de M. Visconti-Yenosta ont
été célébrées aujourd’hui.
J^TJT MEXIQUE
Washington, 30 novembre.
Lè ministre des affaires étrangères a reçu
un avis que Pgblo Gonzalez, se trouvant à
Pachuca avec une force de 8,000 hommes,
s’est proclamé président provisoire du Mexi-
que. Il passait jusqu’ici pour un partisan de
Carranza.
Pour défendre Zeebrugge
Il y a des indices évidents qui laissent sup-
poser que les Allemands redoutent un nou-
veau bombardement de Zeebrugge.
Il ont transformé ia digue entre Heyst et
Zeebrugge en une forte position d’ar illerie.
Ils l’ont, à cet éffet, pourvaede revêtements
de ciment armé et renforcée par des plaques
d’acier.
Derrière ce solide rempart, ils ont monté
des canons de marine.
La Situation
Générale
lire Infanterie a progressé partout
Paris, 30 novembre.
La situation ne s’e3t modifiée sensiblement
du 21 au 27 novembre. Ds la mer à ia Lys,
ies attaques ennemies ont été très intermit-
tentes | les Allemands bornant leur princi-
pal effort à détruire Ypres, dont la posses-
sion leur est à jamais interdite.
Iis ont employé à cet effet un train blindé
projetant des obus incendiaires et détruisant
la cathédrale, ie Beffroi et ies Halles.
Le 24 et je 25 nous avons réussi à occuper
la rive droite de l’Yser et à nous maintenir
facilement plus au Sud. Un corps gagna 200
mètres sur tout le front et à maintenu son
gain.
On remarque les difficultés que les offi-
ciers éprouvent à faire sortir leurs hom-
mes des tranchées. Iis les obligent à l’aide
de moyens coercitifs. Les attaques de l'in-
fanterie allemande sont en conséquence tou-
jours menées par des unités réduites et for-
tement encadrées.
On constate également la mauvaise qua-
lité des projectiles de l’ennemi dont quel-
ques uns sont des projectiles a’exereice.
Les Allemands ont employé les canons
français de Maubeuge.
Inversement i’intanterie française est très
ardente et a capturé ie 23, devant Festubert,
trois mitrailleuses, un obusier et de nom-
breux prisonniers. ’ •
De la Lys à l'Oise, l’ennemi n’a pas montré
d’activité plus grande.
Notre artillerie a montré sa supériorité sur
celle de l’ennemi. L’infanterie a obtenu éga-
lement de brillants résultats, notamment ie
21, à Liévin, où elle a occupé des tranchées
allemandes, tué 200 hommes et détruit deux
observatoires d’artillerie.
D’une façon générale, l’infanterie- fran-
çaise a enlevé de nombreuses tranchées à
iss bsïwtsekip. pois s’v est avi-ir-ts* en
L». WW» M. Ma .«.« I . • • V.’ * i * i r, lor-
trw«v*<
t r -• JV- i - - àil fll( Mtte
•40teéte s am>4it A IflMt -fi* JiM et
Yir4** •*•» *rH le* tÿtoçe êkbmgae
fr-pr-*• . t;Ji et
ptfv*ct«* »c« et. rvn-
r.w*- «i»t 4*H •!*.
l'I atuVoiM.ftwa i tti plus
IM :■ te* l« KIM ÿWM 4e tant,
■ee 4*14Ht* e*ê*4 «e*f te des*
• ém ■MMtes par
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le 4M* - >v t t ■ I » : • • • AA r» teint
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roe>4l : C* PCWMT tfcCÛMCl un
liwMlM ..n»»'-. :• » .• - ■ . ' iris
M estes » • '!-:-*•_ . ' .-•».- lie-
etti 4e IVeeroé.
DAIMS US MB
Les Projets allemands. - Les Bombardements
d’Arras. — Les Alliés prêts à
soutenir te choc.
Le correspondant du Times télégraphie de
Boulogne qne des nouvelles parvenues du
iront sont entièrement favorables aux alliés.
Elles arrivent de points éloignés de la
ligne de bataille dn Nord et dans i’ensemble
indiquent nn progrès lent, mais évident,
dans les plaines des Flandres et de l’Artois.
Depuis cas derniers jours, la pression de
l’ennemi s’est considérablement détendne.
A certains endroits, on peat dire qu’il s’est
retiré.
Les alliés ont pu tirer avantage de ces cir-
constances et même avancer leurs positions
en maints endroils.
Dans la région de Dixmnde, l’inondation
sépare les lignes adverses ; et il en est ainsi
jusqu’à Ypres, dont les alliés ont fait nn
point de départ. Messines est, nne fois de
plas entre nos mains.
D’Armentières, la ligne de bataille dessine
nne courbe et se dirige vers le Sud Ouest,
l’ennemi étant à la Bassée, nous à quelques
kilomètres de la ligne Merville-Béthune.
Ici, comme les communiqués officiels l’ont
Erécisé, nous avons tait « des progrès sensi-
les » et notre position est considérés com-
me imprenable.
De bonnes nonveiles m’arrivent également
d’Arras, dit le correspondant du Times.
On m’annonce que les Français se sont
emparés, vendredi, de Tilloy et de Saint-
Laurent, denx villages situés a quatre kilo-
mètres au Sud-Est de la ville. Le fait, eu lui-
même, n’est peut-être pas une grande affai-
re, mais il indique, cependant, nne avance
très considérable de la première ligne des
aliiés sur nn point de grande importance.
Si l’ennemi s’est qnelqne 'peu calmé, il
n’est pas resté inactif, tontefois, c’est certain.
Derrière l’impénétrable rideau de son ar-
tillerie qni ne cesse de gronder avec pins ou
moins de violence, il a préparé un nouveau
coup II a été repoussé, et repoussé à nou-
veau, mais il n’a pas été brisé, il n’a pas
abandonné i’espoir d’atteindre ia côte.
Lorsqa’i! manqua ce conp.il se retira plus à
l’Est de la forte position qu’il a — c’est main-
tenant bien conna — préparée depuis ces
denx derniers mois.
Déjà, il a renouvelé son activité à Ypres.
L’infanterie ennemie est entrée nne fois de
pins en action et a été nne fois de plus, re-
poussée.
Mais les indications recueillies tendent à
désigner Arras comme le centra du nouvel
effort.
On rapporte qne lés Allemands ont déjà
massé dans cette région de forts corps de
tronpes.
Ces jours-ci, ils ont préparé la route, sui-
vant leur coutume, par un feu d’artillerie.
Arras a de nouveau souffert des obas.
Mercredi, la destruction de la vieille ville, le
quartier Saint-Gery, a été complétée.
Les alliés sont prêts a soutenir le choc —
ils sont préparés et confiants. L’ennemi ne
cassera pas.
X-.E
uni mu
Français
L’esprit conciliant montré par la
France et les efforts constants
qu’elle a faits pour poursuivre
la paix sans manquer à sa di-
gnité de grande puissance, ni
à ses engagements interna-
tionaux, sont inscrits dans cha«
cune des pièces diplomatiques.
Le « Livre Jaune » fait ressortir,
par contre, la perfidie de l’Em-
pereur d'Allemagne et sa vo-
lonté de déchaîner la guerre.
Le Livre Jaune français sur la guerre euro-
péenne a paru le dernier, après le Livre Bleu
anglais, (consacré exclusivement aux eflorts
pacifiques de la diplomatie anglaise), le Livre
Blanc allemand (qui a remplacé ia publica-
tion des documents originaux par un rreit
tendancieux coupé de quelques pièces choi-
sies), ie Livre Orange rasse et le Livre Gris
belge (tous deux limités à l’altitude respec-
tive de la Russie et de ia Belgique). Aussi
est-il sensiblement plus étendu que ces
diverses publications et donne-t-il, sur les
origines et les responsabilités de la guerre,
des détails beaucoup plus complets et pro-
bants : la volonté de l’Allemagne de faire la
guerre et la perfidie de son attitude diplo-
matique pendant la durée de la crise en res-
sortent avec une évidsnce incontestable.
titre du Livre : « Pièces relatives auy
négociations qui ont précédé tes déclara-
tions de guerre de l’Allemâgne à la Russie
(1er août 1914) et à la France (3 août 1914) »
en détermine nettement la portée : de rnêras
que la division en chapitres, consacrés aux
pnases successives de la crise, en rend la
lecture tout à fait claire et aisée. Des an-
nexes extraites des publications diplomati-
ques anglaise, allemande, russe et belge, ea
utilisant les données mêmes qu’elles ont
fournies, terminent le Livre Janne et en font
un instrument de travail complet pour l’His-
toire.
Un dernier chapitre, consacré uniquement
à la reproduction da texte de la Déclaration
faite par la Triple Entente le 4 septembre
1914, relativement à l’engagement mntael
d»s alliés d# ne pas conclure de paix séparé*
et de s’entendre, préalablement à tonte né-
gociation générale, sur les conditions de la
paix, achève de donner au Livre Jaune touf
son sens et sa valeur morale. Le gouverne-
ment français place sons les yeux du monde,
dans leur ensemble, tes pièces même du pro-
cès et formule ainsi sa conclusion : l’Alle-
magne, après avoir préparé de longue main
une guerre d’hégémonie, qui devait débuter
par l’ecrasement de la France, a choisi son
prétexte et son heure, poussé son alliée au-
trichienne en avant, entravé toutss les tenta-
tives dérèglement pacifique poursuivies ave*
nue inlassable patience par l’Angleterre, la
France et la Russie et, découvrant son jen,
passé an premier plan en déclarant la guerre
a la Russie et à la France, à l’heure même
où l’Autriche, éclairée enfin sur la gravité
de la situation, sa décidait à une entente.
Contraintes à combattre pour défendre leur
civilisation et leur liberté, même contre une
agression sans scrnpnle, les puissances de la
Triple Entente ont pris Rengagement solen-
nel de ne déposer i’épée qn’après l’écrase-
ment définitif du militarisme prussien et le
triomphe du droit sar la force brutale; c’esl
U liberté des peuples qn’elles détendent
contre l’oppression germanique.
Les Agissements dsi parti militaire Allemand
Le Livre Jaune a 216 pages et comprend, en
dehors de ses annexes, 160 documents di-
plomatiques, inédits presque en totalité ; il
est précédé d’nne table des matières, divisée
en chapitres et très détaillée, qui résume le
sens de chacune des pièces publiées et en fa-
cilite la lecture.
Le premier chapitre, intitulé « Avertisse-
ments » contient trois séries de pièces qui
établissent successivement la volonté arrêtée
du parti militaire allemand de déchaîner uns
guerre d’agression contre la France, la for-
mation et ie développement méth- diqna dans
toute l’Allemagne d nne opinion décidée à
la guerre, enfin ie changement d’attitude de
l’empereur Gaillanme lui-même qai, cédant
an courant belliqueux de son entourage,
s’est rallié à l’idée d’un conflit prochain aveu
la France deux pièces d’un très grand inté-
rêt, ie rapport d’un officier du grand état-
major allemand, et la relation d’nne conver-
sation de l’empereur d’Allemagne avec le
roi des Belges, sont particulièrement saisis-
santes.
Sous le titre dé « Préliminaires », le cha-
pitre II a rangé les documents relatifs à la
période qui s'est écoulée entre la mort de
l’archiduc héritier d’Autriche (28 juin I9t3J
et la remise de ia note autrichienne à la Ser-
bie (23 juillet 1914); on y relève l’opnmi»me
officiel affiché à Berlin et à Vienne et les in-
dications faussement rassurantes fournies
aux représentants de ta Triple-Entente à
Vienne pour endormir la vive inquiétude
éveitlée dans les milieux diplomatiques par
le tou provoquant de la presse, les prépa-
ratifs militaires et la dépression financière
significative des bourses de Berlin et de
Vienne.
Les chapitres III, IV, V et VI, consacré»
au développement de la crise même, per-
mettant de suivre cas à pas ies efforts de
l’Angleterre, de la France et de la Rnssii
pour arriver à une solation pacifique de la
crise; ils s’opposent à l’attitude intransi-
geante de l’Antriche-Hongrie poussée en
sous-main par son alliée, et à la politique
dilatoire et menaçante de l’Allemagne qni,
après avoir vainement tenté de dissocier la
Triple-Entente, a déclaré ia guerre à la
Russie et à ia France à l’heure même où un
accord direct entre Vienne et Petersbourg,
paraissait non seulement possible mais pro-
chain.
Ces quatre chapitres embrassent les qua-
tre phases des négociations : io les vaines
tentatives faites pour gagner du temps et
Adnrinistfatsur - Dél êsrné - Gérant
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| Union Postale |*o » so Fr, 40 »
|j On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous Iss Bureaux de Poste ds France
Pour Noël
Lorsque l’on se mettra à écrire la grande
Mstoire de la guerre et des choses qui s’y
rattachent, lorsque l’on contera en détail
tous les actes de dévouement, d’abnégation
accomplis journellement par les nôtres, ex-
ploits sublimes qu’il nous faut aujour-
d’hui aller découvrir à travers les journaux
anglais, par une ironie un peu décevante
ou suivant un sentiment de discrétion ex-
cessive, j’espère que l’on réservera quel-
ques blancs feuillets à la fin du dernier
chapitre.
Et, après avoir exalté le courage valeu-
reux de nos soldats, le chroniqueur des
heures historiques que nous vivons termi-
nera et complétera sa tâche par un éloge de
la Femme française.
Elle a été admirable, laFemme française,
dans les circonstances douloureuses que
nous avons traversées. Elle l’est encore en
ces phases où bat plus fortement qu’en
d’autres le coeur de ia nation. Elle le sera
toujours, dès que se dresseront devant elle
l’angoisse et la douleur, et qu’il lui suffira
d’ouvrir son coeur aux détresses morales et
physiques pour qu’elles y puisent la con-
fiance et le réconfort.
Mère, épouse, soeur, amie, elle fut l’in-
carnation du simple et beau courage, à
l’heure de la séparation. Elle est demeu-
rée digne devant les inquiétudes de l’ave-
nir comme devant les cruautés du présent.
Elle s’est montrée brave devant le danger,
héroïque parfois, prête à tous les devoirs,
à tous les sacrifices.Elle a prouvé, en main-
tes circonstances, comment l’âme féminine
hante et bien trempée, peut donner l’exem-
ple de la crânerie et du sublime dédain de'
la mort.
C’est un mouvement tout spontané, un
geste si naturel qu’elle s’étonne de l’enten-
dre loué, qui l’a conduite vers nos bles-
sés, vers ces asiles de douleur où les espé-
rances effarées se ressaisissent et se re-
prennent à vivre.
Elle a trouvé là un milieu où sa sensi-
bilité émue, sa compassion toujours en
éveil, ses trésors d’affection maternelle, se
sont répandues sans réserve.
Au chevet des pauvres meurtris, elle a
fenti en elle, plus et mieux que jamais,
t’influence favorable que peuvent exercer
pne sollicitude penchée sur un être qui se
lamente, une attention délicate, une simple
marque d’intérêt, la parole amie et la main
tendue.
Elles sont les mères adoptives, les soeurs
nouvelles de nos blessés, les silhouettes
familières et vénérées» qui glissent à pas
feutrés le long des salles où reposent ceux
que leur apparition réjouit et que berce
la douceur de leurs mots, car les âmes
féminines sont soeurs de bonté, et l’une ne
s’exprime point sans donner à celui qui
l’écoute la chère illusion de l’absente.
Nous lui devons déjà beaucoup à la
Femme française, depuis le commencement
de la guerre.
Elle est venue à l’aide de la victime des
armes, comme à l’aide du combattant. Am-
bulancière, elle apprit aussi à manier les
aiguilles et à retrouver, dans ses souvenirs
d’enfant l’art de tricoter des chaussettes !
Elle a pansé les plaies et fait des sous-vête-
ments puur les braves dans la tranohée. Elle
s’est ingéniée à multiplier ses bons offices,
à constituer des envois minutieux et réglés
comme des trousseaux de pensionnaires. Et
même, lorsqu’on lui a dit qu’en présence
des difficultés de transmission, tontes ces
belles choses n’arriveraient peut-être pas à
rejoindre son fils,
— Qu’importe 1... a-t-elle répondu, puis
qu’une autre maman inconnue, quelque
part, sans le savoir, travaille en ce moment
sûrement pour lui ?...
Les générosités elles aussi ont fraternisé.
Or, voici sa dernière pensée, j’entends
celle d’hier, celle qu’elle veut mettre tout
de suite à exécution. Elle est naturellement
tout à la foiR touchante et jolie.
Noël approche ravivant les souvenirs et
jetant déjà, en cet hiver abhorré de 1914,un
voile de mélancolie sur les émotions du
foyer,
Noël ! Il y a de la joie enfantine et rayon-
nante dans la beauté biblique du mot.
Hélas, les événements ont bouleversé l’or-
donnance des traditions familiales, et
Noël de 1914...
Alors, la Femme de France n’a point
voulu que cette chaîne fut rompue, que ces
souvenirs restassent sans écho. Elle a eu la
charmante idée de préparer, dès mainte-
nant, pour nos soldats, des envois de Noël.
Je viens d’assister à la réalisation de
l’excellent projet. L’oeuvre du Comité ha-
vrais « Pour nos Soldats » m’a convié à la
confection du premier paquet individuel,
et ils seront des centaines et des centaines
de la même composition qui iront surpren-
dre nos braves soldats en campagne, en
leur souhaitant un bon Noël.
Sachez que chaque paquet comprend une
paire de chaussettes de laine, un passe-mon-
tagne, une ceinture de laine, un mouchoir,
Une serviette de toilette, un savon, 250 gr.
de chocolat, une pochette de papier à lettre.
Un crayon, un sifflet-boussole, un paquet
de tabac, une pipe, du papier à cigarettes.
Et pour que le plaisir soit complété par
la satisfaction de Gaster, on a pris soin
d’ajouter à cela une boîte de pâté truffé !
Voilà qui est parfait d’initiative et d’exé-
cution.
Et voilà qui n’empêche pas, d’ailleurs,
mes concitoyennes à se mettre à tricoter
plus que jamais des chaussettes, à glisser
dedans un petit souvenir, chacune suivant
ses ressources et ses goûts, puis, le jour
de Noël, à aller faire visite à nos blesses et
se donner la bonne et saine joie de causer
du bonheur à d’autres.
Je sais que l’idée fait déjà son chemin,
qu’elle a pour propagandiste une femme de
•JÀBd. itoeyu' dont 1 ’e* mu 1 « sera sui vi.
Songez dès maintenant à Noël pour tous,
présents et absents.
Et fasse le dieu des armées qu’à la faveur
des joies qu’on leur prépare, à la fa-
veur de la trêve que nous leur souhaitons,
nous paissions dire vrai, nos angoisses un
moment calmées : « Au moins, en ces ra-
res minutes où le canon s’est tu, il n’eu
meure point ! »
ALBERT-HEBRENSCHMIDT.
LA
Rentrée des Chambres
Les Couloirs du Palais-Bourbon.
Mesures prises pour la rentrée. -
La séance du 4 août. — Pas
de séance orageuse. — Le
patriotisme français.
(De notre correspondant particulier)
Paris, 30 novembre.
A certaines heures de la journée, on ne di-
rait pas actuellement que les Chambres sont
encore en vacances et que le pays est en guer-
re. Les couloirs du Palais-Bourbon ne man-
quent pas d’animation et l'on voit dans te
salon de la Paix pas mal de ses botes habi-
tuels. Les membres du Parlement viennent
assez nombrenx, les ans appartenant aux
départements envahis, les autres an dépar-
tement de ia Seine ou à des régions limitro-
phes. Des réunions ont lieu daDS les bureaux
et les journalistes en recueillent le compte
rendu lorsqu'elles sont terminées.
En entrant dans le Palais législatif, on re-
marque cependant tout de suite le change-
ment qui s’est opéré dans le personnel des
huissiers. Il a singulièrement vieilli, on ne
voit plus guère que des hommes à la veille
d’être mis à la retraite ou qui out été rappe-
lés. Les jeunes sont mobilisés ; on ne les a
pas èmpêchés d’aller faire leur devoir sous
les drapeaux.
Ceux qui sont placés aux issues du Palais-
Bourbon ont des consignes sévères. ..Si on
n’est pas connu d’eux, on n’entre pas sans
avoir montré patte blanche, c’est-à-dire sans
avoir pronvé qn’on a le droit de pénétrer
dans le mono ment.
Nous pouvons dire que le io décembre
prochain, jour très probable de la rentrée
des Chambres, on se montrera encore plas
rlgourenx. On exigera, pour les journalistes
notamment, la stricte observation de la dé-
cision prise par le bureau de la Chambre à
la date du 6 mars 1912 concernant l’apposi-
tion préalable de la photographie des titulai-
res sur les cartes des'’journaux accrédités.
Toute carte qui serait présentée ne rem-
plissant pas ces conditions doit être re-
fusée.
Le secrétaire général de la Questure de la
Chambre, l’aimable M. Launoy, a convoqué,
ces jours-ci, les présidents des Syndicats de
la Presse parisienne, de la Presse départe-
mentale et de la Presse étrangère pour s’en-
tendre avec eux à ce sujet.
Quelle est la cause de toutes ces précau-
tions?... Les services des deux Chambres
ont reçu certainement des instructions for-
melles des présidents. Craignent-ils des ma-
nifestations de la part dn public 1... S’ima-
ginent-ils que les délibérations des repré-
sentants paissent être empèchéesal’une façon
quelconque ?...
Nous ne le pensons pas. Les présidents sa-
vent qne les sentiments des Assemblées
françaises sont en parfaite communauté
avec ceux dn pays. Nous aurons évidem-
ment de nouvelles éditions des admirables
séances dn 4 août dernier, où sénateurs et
députés oublièrent nnaninement le parti
auquel ils appartenaient pour ne songer
qu'à la France menacée par l’étranger.
On se rappelle que, ce jour-là, tout ce
que demandait le gouvernement, qui s’inti-
tulait lui-même gouvernement de la Dé-
fense Nationale, fat voté sans débat.
S’en suit-il que cette tois-ci il n'y aura pas
de discussion ?... Nous sommes persuadé
du contraire.
Il se trouve des membres du Parlement
qui estiment que ia situation n’étant plus la
même qu’au 4 août, il est de leur devoir de
présenter diverses observations à propos de
mesures intérieures prises.
D’autre part, dans les questions économi-
ques, l’accord ne saurait être absolu en pré-
sence d’inconvénients sérieux causés par
diverses lois précipitamment votées.
Ces idées seront évidemment exprimées à
la tribune, mais il faut s’attendre à ce
qu'eiies le soient avec le calme et la dignité
qui conviennent à l’époqne et aux circons-
tances que nous traversons. On n’a pas à
craindre de séance orageuse.
Personne assurément ne voudra toucher
aux choses de l’armée, Nos représentants
montreront encore plus de réserve que les
membres des Chambres britanniques aux-
quelles les ministres anglais ont fait les dé-
clarations qu’ils ont vouln et que l’on a tou-
tes applaudies.
Donc l’ennemi n’a à attendre de ces séan-
ces aucun incident susceptible de l’éoiairer
ou de le servir.
Mais il est permis de se demander s'il ne
cherchera aucun moyen de les troobler et
c’est sans doute pour ce motif que les bu-
reaux de ia Chambre et du Sénat ont tenn à
ce qne le Palais-Bonrbon et le Luxembourg
soient parfaitement gardés.
Le patriotisme qui nous anime tous pour-
ra seul se montrer.
Il se manifestera de telle façon que ceux
qui avaient imaginé, dès le début des hosti-
lités, de faire télégraphier par leur Agence
Wolff que M. Poincaré était assassiné et que
la Révolution était à Paris, se trouveront en-
core nne fois confondus. Ce ne sera pas, du
reste, la seule déception qui leur sera mé-
nagée.
ttiODOHB HENRT.
LA GUERRE
ii9« JOTJTRKTÉE:
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 30 Novembre, 15 heures.
En Belgique, l’ennemi est resté sur
la défensive. La canonnade est faible.
Nous avons progressé sur quelques
points.
Autour de Fay, nous tenons solide-
ment les points que nous avons occu-
pés le 28.
Dans la région de Boissons, la canon,
nade est intermittente contre la ville.
En Argonne, plusieurs attaques ont
été prononcées sur Bagatelle. Nous
les avons repoussées.
Brouillard épais sur les Hauts de
Meuse.
En Woëvre, l’ennemi a bombardé le
bois d’Apremont sans résultat.
Dans les Vosges, rien à signaler.
Paris, 23 heures.
Rien à signaler, sauf quelques atta.
ques de l’ennemi sans résultat au Nord
d’Arras.
Official Report of the
French Government
Nov. 30tb -3 p. m.
In Belgium, fhe foe remained on the
défensive, the cannonading was feeble. We
progressed on several points.
Around Fay wê hold stronghly the
points occupied on the 28lh.
In the région^ of Soissons the cannona-
ding agamst the tbwh fs intermitting.
In Argbnne. several attacks of the foe
made on Bagatelle hâve been repulsed.
Heavy fog on the Meuse.
In Woëvre the foe bombarded the wood
of Apremont without resuit ; iu the Vosges
nothing to mention.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
Berlin, 29 novembre.
Rien à signaler pour la journée d’hier, en
ce qui concerne l’armée »le l’Ouest. Les atta-
ques de l'ennemi dans la région au Sud-Est
d Yores et à l’Ouest de Leus ont été infruc-
tueuses.
Dans l’Est, la situation sur la rive droite de
la Vistole reste sans changement. L’avance
des Russes dans la région de LoJz fat un
échec. EUe fut suivie de contre-attaques heu-
reuses pour nos troupes.
Rien d’important à noter *• «• M| con-
cerne la Pologne méridiona ■
LES QUATRE PRESIDENTS
aux Armées
MM. Poincaré, Viviani, Deschanel et Dn-
bost sont allés an fort de Gironville, puis
ont visité les travaux d’organisation des li-
gnes de résistance extérieures de là place de
Ton), en allant dans es tranchées et en sui-
vant les boyaux de commnnication, dans les
abris construits en arrière.
Ils ont félicité vivement le gouverneur, les
officiers et les troupes, les travaux accom-
plis ayant plus que doublé la puissance dé-
fensive de ce vaste camp retranché.
Ils ont parcouru ensuite la msjenre partie
du Grand-Couronné de Nancy et ont examiné
les ouvrages les plus avancés et les tran-
chées établis depuis le débat des hostilités.
Ils se sont arrêtés dans plusieurs villages
déirnits par le bombardement et l’incendie,
notamment à Trévic.
Iis sont allés ensnlte anx avant-postes de
la vallée de la Saille, le long de l’ancienne
frontière,
Là, le président de la République a remis
la médaille militaire au sergent dé réserve
Lavedau, instituteur public aes Hautes-Pyré-
nées, qni, blessé cette semaine dans une
rencontre, a refusé de sa laisser évacner et
a conservé ie commandement de sa section.
Les quatre présidents sont allés ensuite à
Lunéville, où le maire leur a donné de na-
vrante details de l’occupation allemande :
pois à Gerbeviilers, où ils ont parcouru ies
raines de ceue malheureuse ville.
Sur la demande dn préfet, d’accord avec
M. Viviani, le chef de l’Etat a annoncé la
prochaine nomination dans l’Ordre de la Lé-
gion d’honner, de ia soeur Jolie, supérienre
de (Hôpital, déjà citée à l’ordre dn jour de
l’armee, pour avoir, grâce à sa présence
d’esprit et à sa fermeté, défendu et sauvé
l’hôpital, transforme en ambulance, et assuré
ia subsistanc* aux blessés et aax habitants,
pendant ie bombardement.
LG VOYAGE DG I. IILLGRMD
Bordeaux, 30 novembre.
An Conseil de cabinet, M. Millerand a ren-
du compte de son voyage à Bourges, Belfort,
Lyon et Monttnçon. Des résultats satisfai-
sants ont été constatés dans les usines pri-
vées travaillant pour la défense nationale
comme dans les établissements militaires.
NOMINATIONS MILITAIRES
Bordeaux. 30 novembre.
Le général Berthelot est nommé division-
naire ; les colonels Juilien, de l’infanterie et
Caron, de l’artillerie, sont nommés généraux
de brigade.
Un Siicoês de notre Artillerie lourde
Bordeaux, 39 novembre.
Noire artillerie lourde, en tirant sur le
village de Beine-sur-Marae, situé dans les
lignes ennemies, a fait fuir l’état-major
d’une division allemande y cantonnant.
LES FUSILIERS MARINS
Brest, 30 novembre.
Un ordre dn jour dn Préfet maritime de
Brest fait connaître la citation à l’ordre du
jour de l’armée de la brigade des fusiliers
marins pour leur bravoure et leur courage.
Le Préfet maritime ajoute ; Notre popula-
tion si attachée à la marine s'associera avec
fierté à l’éclatant hommage rendu à la vail-
lance de ses « cols biens ».
Un Arrêt ds l’évêque de Metz
Bâle, 30 novembre.
Le Kreuz Zeitmg, organe catholique, an-
nonce que l’évêque de Metz a rendu un arrêt
défendant aux fidèles de prier pour le suc-
cès de la France et disant que cetie prière
est considérée comme une crime de haute
trahison».
Les Pertes
UES HÜSTMLEIODS
Les Pertes autriiMennct
Madrv*. A4
h’A.B.C. publie une i ilt wili 4»te»,
dapest d’apres laquelle le; Mrtee 404*4** *•
l’armée autrichienne s’élfm* i v -
hommes
Sur 70,000 officiers, plus te» I:-. •• » • •<
tués, blessés ou prisonnier»
Les Pertes allewcusict
La liste allemande de per»** ^ ven-
dredi dernier donne le chiffre 4» H1 *41
Ce chiffré ne comprend p*« CI t u-s .n
roises. 62 listes saxonnes et (A ieArv
tembrrgeoises, lesquelles éLÎ> M :-:-ul A
un million au moins.
Plusieurs listes, égaiemfcftt, éûécefnaut
août et septembre, n’ont pas été publiées.
On n’a donné qu’un8 moitié de ia liste d’oc-
tobre.
L’absence de cavalerie allemande dans les
récents engagements dans les Flandres èst
due au défaut de chevaux, écrit le corres-
pondant un Daily Mml à Rome.
Les pertes a demandes en chevaux ont été
énormes et l'autorité militaire n’a pu trou-
ver un supplément de remonta pour les
compenser.
La violation ds ia neuiraiiîé du Luxembourg
. Copenhague, 39 novembre.
Le Grand-Duché de Lnxembonrg a reçu du
gouvernement allemand, outre une indem-
nité de 1 283.000 fr., ia somme de 311,000 fr.
pour ie dédommager de l’emploi de ses rou-
tes et des bâtiments.
Les Aliernds en Belgique
Amsterdam, 30 novembre.
Les habitants du Nord des Flandres de
dix-bnit à quarante-cinq ans sont forcés de
signer nne déclaration s’engageant à ne pas
combattre contre les Allemands.
Se on le Lokal Anzeger, une contribution
de guerre de 375 millions sera imposée à la
Belgique.
TURCS ET ÂLLEIiNDS
Constantinople, 30 novembre.
Le Berliner Tageblatt annonce que Zkki
Pacha * st parti pour Berlin d’où il ira au
quartier général on qualité d’adjudant-géné-
ral du kaiser.
OBSÈQUES DE M. VISC0NTI-VEN9STA
Rom>\ 3 » novembre.
Les obsèques de M. Visconti-Yenosta ont
été célébrées aujourd’hui.
J^TJT MEXIQUE
Washington, 30 novembre.
Lè ministre des affaires étrangères a reçu
un avis que Pgblo Gonzalez, se trouvant à
Pachuca avec une force de 8,000 hommes,
s’est proclamé président provisoire du Mexi-
que. Il passait jusqu’ici pour un partisan de
Carranza.
Pour défendre Zeebrugge
Il y a des indices évidents qui laissent sup-
poser que les Allemands redoutent un nou-
veau bombardement de Zeebrugge.
Il ont transformé ia digue entre Heyst et
Zeebrugge en une forte position d’ar illerie.
Ils l’ont, à cet éffet, pourvaede revêtements
de ciment armé et renforcée par des plaques
d’acier.
Derrière ce solide rempart, ils ont monté
des canons de marine.
La Situation
Générale
lire Infanterie a progressé partout
Paris, 30 novembre.
La situation ne s’e3t modifiée sensiblement
du 21 au 27 novembre. Ds la mer à ia Lys,
ies attaques ennemies ont été très intermit-
tentes | les Allemands bornant leur princi-
pal effort à détruire Ypres, dont la posses-
sion leur est à jamais interdite.
Iis ont employé à cet effet un train blindé
projetant des obus incendiaires et détruisant
la cathédrale, ie Beffroi et ies Halles.
Le 24 et je 25 nous avons réussi à occuper
la rive droite de l’Yser et à nous maintenir
facilement plus au Sud. Un corps gagna 200
mètres sur tout le front et à maintenu son
gain.
On remarque les difficultés que les offi-
ciers éprouvent à faire sortir leurs hom-
mes des tranchées. Iis les obligent à l’aide
de moyens coercitifs. Les attaques de l'in-
fanterie allemande sont en conséquence tou-
jours menées par des unités réduites et for-
tement encadrées.
On constate également la mauvaise qua-
lité des projectiles de l’ennemi dont quel-
ques uns sont des projectiles a’exereice.
Les Allemands ont employé les canons
français de Maubeuge.
Inversement i’intanterie française est très
ardente et a capturé ie 23, devant Festubert,
trois mitrailleuses, un obusier et de nom-
breux prisonniers. ’ •
De la Lys à l'Oise, l’ennemi n’a pas montré
d’activité plus grande.
Notre artillerie a montré sa supériorité sur
celle de l’ennemi. L’infanterie a obtenu éga-
lement de brillants résultats, notamment ie
21, à Liévin, où elle a occupé des tranchées
allemandes, tué 200 hommes et détruit deux
observatoires d’artillerie.
D’une façon générale, l’infanterie- fran-
çaise a enlevé de nombreuses tranchées à
iss bsïwtsekip. pois s’v est avi-ir-ts* en
L». WW» M. Ma .«.« I . • • V.’ * i * i r, lor-
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etti 4e IVeeroé.
DAIMS US MB
Les Projets allemands. - Les Bombardements
d’Arras. — Les Alliés prêts à
soutenir te choc.
Le correspondant du Times télégraphie de
Boulogne qne des nouvelles parvenues du
iront sont entièrement favorables aux alliés.
Elles arrivent de points éloignés de la
ligne de bataille dn Nord et dans i’ensemble
indiquent nn progrès lent, mais évident,
dans les plaines des Flandres et de l’Artois.
Depuis cas derniers jours, la pression de
l’ennemi s’est considérablement détendne.
A certains endroits, on peat dire qu’il s’est
retiré.
Les alliés ont pu tirer avantage de ces cir-
constances et même avancer leurs positions
en maints endroils.
Dans la région de Dixmnde, l’inondation
sépare les lignes adverses ; et il en est ainsi
jusqu’à Ypres, dont les alliés ont fait nn
point de départ. Messines est, nne fois de
plas entre nos mains.
D’Armentières, la ligne de bataille dessine
nne courbe et se dirige vers le Sud Ouest,
l’ennemi étant à la Bassée, nous à quelques
kilomètres de la ligne Merville-Béthune.
Ici, comme les communiqués officiels l’ont
Erécisé, nous avons tait « des progrès sensi-
les » et notre position est considérés com-
me imprenable.
De bonnes nonveiles m’arrivent également
d’Arras, dit le correspondant du Times.
On m’annonce que les Français se sont
emparés, vendredi, de Tilloy et de Saint-
Laurent, denx villages situés a quatre kilo-
mètres au Sud-Est de la ville. Le fait, eu lui-
même, n’est peut-être pas une grande affai-
re, mais il indique, cependant, nne avance
très considérable de la première ligne des
aliiés sur nn point de grande importance.
Si l’ennemi s’est qnelqne 'peu calmé, il
n’est pas resté inactif, tontefois, c’est certain.
Derrière l’impénétrable rideau de son ar-
tillerie qni ne cesse de gronder avec pins ou
moins de violence, il a préparé un nouveau
coup II a été repoussé, et repoussé à nou-
veau, mais il n’a pas été brisé, il n’a pas
abandonné i’espoir d’atteindre ia côte.
Lorsqa’i! manqua ce conp.il se retira plus à
l’Est de la forte position qu’il a — c’est main-
tenant bien conna — préparée depuis ces
denx derniers mois.
Déjà, il a renouvelé son activité à Ypres.
L’infanterie ennemie est entrée nne fois de
pins en action et a été nne fois de plus, re-
poussée.
Mais les indications recueillies tendent à
désigner Arras comme le centra du nouvel
effort.
On rapporte qne lés Allemands ont déjà
massé dans cette région de forts corps de
tronpes.
Ces jours-ci, ils ont préparé la route, sui-
vant leur coutume, par un feu d’artillerie.
Arras a de nouveau souffert des obas.
Mercredi, la destruction de la vieille ville, le
quartier Saint-Gery, a été complétée.
Les alliés sont prêts a soutenir le choc —
ils sont préparés et confiants. L’ennemi ne
cassera pas.
X-.E
uni mu
Français
L’esprit conciliant montré par la
France et les efforts constants
qu’elle a faits pour poursuivre
la paix sans manquer à sa di-
gnité de grande puissance, ni
à ses engagements interna-
tionaux, sont inscrits dans cha«
cune des pièces diplomatiques.
Le « Livre Jaune » fait ressortir,
par contre, la perfidie de l’Em-
pereur d'Allemagne et sa vo-
lonté de déchaîner la guerre.
Le Livre Jaune français sur la guerre euro-
péenne a paru le dernier, après le Livre Bleu
anglais, (consacré exclusivement aux eflorts
pacifiques de la diplomatie anglaise), le Livre
Blanc allemand (qui a remplacé ia publica-
tion des documents originaux par un rreit
tendancieux coupé de quelques pièces choi-
sies), ie Livre Orange rasse et le Livre Gris
belge (tous deux limités à l’altitude respec-
tive de la Russie et de ia Belgique). Aussi
est-il sensiblement plus étendu que ces
diverses publications et donne-t-il, sur les
origines et les responsabilités de la guerre,
des détails beaucoup plus complets et pro-
bants : la volonté de l’Allemagne de faire la
guerre et la perfidie de son attitude diplo-
matique pendant la durée de la crise en res-
sortent avec une évidsnce incontestable.
titre du Livre : « Pièces relatives auy
négociations qui ont précédé tes déclara-
tions de guerre de l’Allemâgne à la Russie
(1er août 1914) et à la France (3 août 1914) »
en détermine nettement la portée : de rnêras
que la division en chapitres, consacrés aux
pnases successives de la crise, en rend la
lecture tout à fait claire et aisée. Des an-
nexes extraites des publications diplomati-
ques anglaise, allemande, russe et belge, ea
utilisant les données mêmes qu’elles ont
fournies, terminent le Livre Janne et en font
un instrument de travail complet pour l’His-
toire.
Un dernier chapitre, consacré uniquement
à la reproduction da texte de la Déclaration
faite par la Triple Entente le 4 septembre
1914, relativement à l’engagement mntael
d»s alliés d# ne pas conclure de paix séparé*
et de s’entendre, préalablement à tonte né-
gociation générale, sur les conditions de la
paix, achève de donner au Livre Jaune touf
son sens et sa valeur morale. Le gouverne-
ment français place sons les yeux du monde,
dans leur ensemble, tes pièces même du pro-
cès et formule ainsi sa conclusion : l’Alle-
magne, après avoir préparé de longue main
une guerre d’hégémonie, qui devait débuter
par l’ecrasement de la France, a choisi son
prétexte et son heure, poussé son alliée au-
trichienne en avant, entravé toutss les tenta-
tives dérèglement pacifique poursuivies ave*
nue inlassable patience par l’Angleterre, la
France et la Russie et, découvrant son jen,
passé an premier plan en déclarant la guerre
a la Russie et à la France, à l’heure même
où l’Autriche, éclairée enfin sur la gravité
de la situation, sa décidait à une entente.
Contraintes à combattre pour défendre leur
civilisation et leur liberté, même contre une
agression sans scrnpnle, les puissances de la
Triple Entente ont pris Rengagement solen-
nel de ne déposer i’épée qn’après l’écrase-
ment définitif du militarisme prussien et le
triomphe du droit sar la force brutale; c’esl
U liberté des peuples qn’elles détendent
contre l’oppression germanique.
Les Agissements dsi parti militaire Allemand
Le Livre Jaune a 216 pages et comprend, en
dehors de ses annexes, 160 documents di-
plomatiques, inédits presque en totalité ; il
est précédé d’nne table des matières, divisée
en chapitres et très détaillée, qui résume le
sens de chacune des pièces publiées et en fa-
cilite la lecture.
Le premier chapitre, intitulé « Avertisse-
ments » contient trois séries de pièces qui
établissent successivement la volonté arrêtée
du parti militaire allemand de déchaîner uns
guerre d’agression contre la France, la for-
mation et ie développement méth- diqna dans
toute l’Allemagne d nne opinion décidée à
la guerre, enfin ie changement d’attitude de
l’empereur Gaillanme lui-même qai, cédant
an courant belliqueux de son entourage,
s’est rallié à l’idée d’un conflit prochain aveu
la France deux pièces d’un très grand inté-
rêt, ie rapport d’un officier du grand état-
major allemand, et la relation d’nne conver-
sation de l’empereur d’Allemagne avec le
roi des Belges, sont particulièrement saisis-
santes.
Sous le titre dé « Préliminaires », le cha-
pitre II a rangé les documents relatifs à la
période qui s'est écoulée entre la mort de
l’archiduc héritier d’Autriche (28 juin I9t3J
et la remise de ia note autrichienne à la Ser-
bie (23 juillet 1914); on y relève l’opnmi»me
officiel affiché à Berlin et à Vienne et les in-
dications faussement rassurantes fournies
aux représentants de ta Triple-Entente à
Vienne pour endormir la vive inquiétude
éveitlée dans les milieux diplomatiques par
le tou provoquant de la presse, les prépa-
ratifs militaires et la dépression financière
significative des bourses de Berlin et de
Vienne.
Les chapitres III, IV, V et VI, consacré»
au développement de la crise même, per-
mettant de suivre cas à pas ies efforts de
l’Angleterre, de la France et de la Rnssii
pour arriver à une solation pacifique de la
crise; ils s’opposent à l’attitude intransi-
geante de l’Antriche-Hongrie poussée en
sous-main par son alliée, et à la politique
dilatoire et menaçante de l’Allemagne qni,
après avoir vainement tenté de dissocier la
Triple-Entente, a déclaré ia guerre à la
Russie et à ia France à l’heure même où un
accord direct entre Vienne et Petersbourg,
paraissait non seulement possible mais pro-
chain.
Ces quatre chapitres embrassent les qua-
tre phases des négociations : io les vaines
tentatives faites pour gagner du temps et
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