Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-28
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 novembre 1914 28 novembre 1914
Description : 1914/11/28 (A34,N12165). 1914/11/28 (A34,N12165).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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DES PESEES FUITES
Nos Iecteuri liront avec intérêt l’article
Suivant, que le général de Lacroix, dont la
compé'ence est bien connue, vient de pu-
blier dans le Temps :
La presse allemande a annoncé à plu-
sieurs reprises l’investissement prochain de
Verdun et sa prise rapide, grâce aux mor-
tiers géants qui, en peu de jours, avaient
réduit les forts dé Liège, de Namur et d’An-
vers. L’opinion ne doit pas se laisser émou-
voir par ces menaces, qui voudraient être
sensationnelles.
Les Allemands ne pourraient investir
Verdun et en entreprendre le siège avant
d’avoir repoussé l’armée qui opère dans les
parages de la place. Nous n’en sommes pas
là. Il convient d’ailleurs de ne pas perdre
de vue que cette armée ne se trouve pas
sur la Meuse pour protéger la place, qui
alors serait plus gênante qu’utile, puis-
qu’elle absorberait pour sa défense des
forces qui ont une autre mission, Ce n’est
qu’accessoirement qu’une arrpée couvre
une place forte, qui fait partie d’un système
de défense et dont l’objet essentiel est d’in-
terdire à l'ennemi un point du territoire
sans que l’armée en campagne ait à s’en
préoccuper. 1
Verdun, en tout état de cause, peut et
doit résister. Que’ques considérations gé-
nérales vont le montrer. Elles n’ont aucu-
nement le caractère d’une thèse de circons-
tance, et je ne veux citer que des écrits an-
térieurs à la guerre actuelle, lesquels pou-
vaient laisser prévoir la possibilité de des-
truction par l’artillerie des forts belges,
en dépit de la vaillance de leurs défen-
seurs.
On se rappelle que les forts et ouvrages
construits avant 1886 étaient considérés
comme devant être détruits en très peu de
temps par les projectiles à grande capacité,
chargés en explosif violent comme la mé-
linile. On décida dès lors de transformer
tout le système de fortification, et on n’op-
posa plus aux projectiles des épaulements
en terre et dés murs en maçonnerie ordi-
naire, mais des blocs de béton, desquels
émergeaient des coupoles en acier, qui
abritaient les canons. Ce système était
très coûteux ; le nombre des canons fut très
réduit dans chaque ouvrage, et l’un des
auteurs du système, l’éminent générai
Brialmont, à qui sont dus les ouvrages de
Liège, Namur et Anvers, écrivait : « Les
forts auront moins de bouches à feu, mais
leur puissance offensive et défensive, loin
de décroître augmentera au contraire, parce
que les canons en coupole opposeront aux
batteries de l’attaque une très longue ré-
sistance, tandis que les canons à ciel ou-
vert seront en peu d’heures démontés par
des feux plongeants et des obus-torpilles. »
Le général Brialmont disait encore que
les petits forts de l’avenir exigeraient beau-
coup moins d’artilleurs et de fantassins que
les anciens forts et concluait : « Cette ré-
duction de l’effectif des garnisons est une
propriété importante des nouveaux forts,
parce que l’on reproche aux fortification^
permanentes de diminuer les troupes acti-
ves, qui, en dernière analyse., disposent du
sort des Etats, s (1)
Les lignes suivantes du général Langlois
font ressortir la divergence d’opinion qui
le séparait du général belge, et aussi de
tant d’autres esprits avertis : « Il faut bien
comprendre que la force de résistance ré-
side beaucoup plus actuellement dans l’In-
visibilité et dans l’étendue des surfaces
présentées par des objectifs nombreux et
relativement faibles, que dans les accumu-
lations de bétons et de cuirasses ; celles-ci
trouveront toujours un engin qui en aura
raison ; elles n’auront jamais qu’une valeur
transitoire,, de courte durée... Le temps
n’est pas éloigné où l’on comprendra qu’aux :
forts bétonnés et cuirassés, il est préférable
de substituer de grands ouvrages offrant
de longues lignes, d’un profil léger, s’éta-
geant mutuellement en profondeur, bien
protégés par de grandes surfaces de défen-
ses accessoires, appuyées en arrière par un
grand nombre de bouches à feu masquées. »
A propos du siège de Port-Arthur, la Re-
vue du génie, eu 1907, s’engageait dans la
voie ouverte par le général Langlois .
« De l’action de l’artillerie japonaise sur
les batteries russes, aussi bien permanentes
(bétonnées) que temporaires (en terre avec
abris blindés ordinaires) on peut conclure
que les batteries temporaires souffraient
plus que les batteries bétonnées, mais que
la réparation «les traverses bétonnées est
beaucoup plus difficile que celle des abris
ordinaire* et que pour mettre les voûtes
bétonnées en état de résister aux gros pro-
jectiles, ou serait conduit à des dépenses
très élevées. En somme, ne vaut-il pas
aiieux. par suite, remplacer les batteries
bétonnées par des batteries temporaires
dont le nombre pourra être acèru dans de
grandes proportions ? On en laisserait une
partie sans être armées, ce qui permet-
trait, qsand l’ennemi aurait réglé son tir
sur une batterie d’en cniever les canons
paur les transporter dans une batterie voi-
sine BOH occupée. Toutes les batteries
devant être invisibles, on se demande s’il
(i) Uéairri S «tel ton! ; les Retiens fortifiées.
n’est pas superflu d’ea construire de béton-
uées. »
Les forts de Verdun, comme tous ceux
qui, en France et à l’étranger, ont été cons-
truits ou transformés depuis l’emploi des
obus à explosifs dans la guerre de siège,
présentent des analogies avec ceux d’An-
vers. Il ne s’ensuit pas que la défense de la
place en soit compromise, parce que Verdun
ne ressemble pas à la forteresse de Brial-
mont. La place a une solide et nombreuse
garnison, et on n’a pas attendu la guerre
pour y mettre en oeuvre les moyens de ré-
sistance préconisés par le général Langlois
et la Revue du génie, et dont la nécessité
avait été reconnue. Ces moyens ont été
complétés et renforcés depuis le commen-
cement des hostilités.
Au point dé vue des canons, on peut être
rassuré. Verdun a une artillerie qui lui
permettra de répondre aux engins alle-
mands. Le tout est de savoir l’employer, et
le gouverneur le saura. Je m’abstiendrai
de toute précision à cet égard. Mais l’opi-
nion que j'émets n’est pas une conception
de pure imagination et de confiance irrai-
sonnée; elle repose sur des données exactes,
et connues de nos artilleurs.
Ma conclusion est que Verdun, en son
état actuel, serait capable de résister aux
attaques allemandes si elles devaient se
produire, et cette éventualité me paraît
infiniment peu probable à l’heure pré-
sente .
Ayons toujours confiance.
Général BE LACROIX.
Comment Paris
fut sauvé
Paris, 27 novembre.
Un correspondant de l’Agence Havas, reve-
nant du front, raconte la bataille qui se dé-
roula du a au 10 septembre dans la vallée de
l’Onrcq et dont le résultat heureux sauva
Pâris de l’invasion.
Depuis Mons et Charieroi, l’armée franco-
anglaise se repliait en combattant. Les deux
alliés, malgré les pertes subies, étaient in-
tacts et leur liaison intime formait bioc
homogène redoutable.
A la fin d’août, le généra! Maunoury reçut
la mission de couvrir à gauche ta retraite
des Anglais. A peine formée à Montdidier,
son armée doit se conf*rmer à la retraite ra-
pide des armées française et anglaise. Le
septembre, elle est au Nord et au Nord-Est
de Paris se préparant, sons les ordres du
général Galiéai.à défendre la capitale contre
l'armée du général von Kluck. mais le 4 sep-
tembre, von Klack changea dé plan, consi-
dérant la prise de Paris comme momenta-
nément secondaire et il infi^hU vers Meaax
afin de vaincre le gros de notre armée.
Le général Joffre immédiatement rensei-
gné rappala le général Maunoury et lui or-
donna d’attaquer en liaison avec nos trou-
pes de front ia droite et les derrières alle-
mands. Ceci donna naissance à la bataille de
l'Msrcq.
Notre quartier général est au Raincy, aux
portes mêmes de Paris. En face, nous avons
seulement ie 4* corps de réserve allemand
constituant l'extrême flanc de la garde de
von Kluck. Aussi, l’armée do général Mau-
nonry constituant l’armée de Paris, peut
elle se déployer en toute liberté dans la di-
rection de Château-Thierry sans que l’enne-
mi modifiât sa marche.
Dès qne nous disposons de tous nos
moyens, le 8 septembre, nous attaquons
violemment le flanc droit de l’ennemi.
Le générai Vautier, à notre gauche, pro-
nonce un vîgnnrenx mouvement eoveiop
pant sur les derrières de l'ennemi surpris
qu'il bouscule complètement.
Nous apprenons alors que la cinquième
armée française opérant à la droite des trou-
pes anglaises a remporté un grand succès en
mettant les Allemands en échec.
Le 7 septembre, une bataille acharnée re-
prend. Les Allemands reculent. Nous accen-
tuons notre mouvement enveloppant pour
transformer leur retraite en déroute. M.ris le
général von Kluck, flairant le danger, décide
d’attaquer le septième corps combattant à
l’extrémité de î’aiie marchante. A cet effet, -
il renforce son quatrième corps en danger
par un deuxième corps que les Anglais ne
purent pas suffisamment accrocher. L’atta-
que de von Kluck tut assez efficace pour re-
jeter notre aile marchante sur Villers Sainte
Genest et von Kluck profilant de ce premier
avantage, grossit son aile d’us nouveau corps
d’armée.
Lés rôles sont changés ; o’est nous qui
sommes menaces d’un enveloppement. Le
général Joffre, informé, renforcé son aile
gauche immédiatement. Malgré cela, la si-
tuation reste difficile, car non seulement von
Kluck continue ses attaques de front, mais
le 9 septembre nne nouvelle formation en-
nemie surgit sur les derrières et nous oblige
à nous replier.
La situation devient grave. Le général
Maunonry rappelle aux troupes l’ordre du
jour du général Joffre déclarant qu’il faut
vaincre ou mourir sur place.
Instantanément, nos troupes redoublent
d’effort; elles arrêtent lenr retraite et font face
résolument. Le lendemain matin, l'armée de
Paris reprend l’offensive. L’ennemi bat en
retraite dans la direction ds l’Aisne. La ba-
taille de l’Ourcq est gagnée.
« Si l’Allemagne
n’était pas victorieuse »
Les Allemands eux-mêmes commencent à
admettre la possibilité de la défaite. Le cor-
rsspondant à Berlin de I’Boemng Post, de
New-York, dit que, trois foi* dans la même
journée, les journaux de Berlin ont tait usa-
ge de l’expression: « Si l’Allemagne n’est pas
victoriens* ». Il dit aussi que, dans les der-
nières trois semaines, tes mes et les places
publiques de Berlin ont chaagé d’aspect. On
n’y rencontre pins de seidaU.Tous sont par-
tis sur le frsnt. Et il ajoute qne l’Allemagne
a été maintenant contrainte d’appeler les
réserves ayant nne valeur infime pour com-
bler les vides de ses armées «a campagne.
LA GUERRE
L — .y,
HG«
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Les'Troupes alliées ont franchi l’Yser.
Reims bombardée pendant la visite
des Journalistes des pays neutres.
Paris, 27 Novembre, J 5 heures.
Dans la journée du 26, la canonnade
ennemie s’est ralentie partout. Deiix
attaques d’infanterie contre les têtes
de pont que nous avons jetées sur la
rive droite de l’Y sep, au Sud de Dix-
mude, ont été repoussées facilement.
Aucune action sur le reste du front
en Belgique et jusqu’à l’Oise, ni sur
l’Aisne, ni en Champagne ; toutefois
Reims a été bombardée assez violem-
ment pendant la visite des journalis-
tes des pays neutres.
Dans l’Argonne, quelques attaques
d’infanterie ont abouti à la perte et à
la reprise de quelques tranchées.
Les effectifs engagés n’ont jamais
atteint un bataillon.
Le terrain perdu et regagné n’a
jamais dépassé vingt-cinq mètres.
Sur les Hauts-de-Meuse et dans les
Vosges, rien à signaler.
Paris, 23 heures.
Journée calme. Rien à signaler.
Official Report of the
Freneh Government
Nov.27^ -3 p. m.
Yesterday tbe cannonnading of the ene-
my bas slackened down evervvvhere. Two
infantry attacks against the heads of the
bridges which we had throwa over the
right bank of the Yser, South of Dixmude,
hâve been repulsed easily.
No action on tbe remainder of the front
in Belgium and as far as the Oise, nor in
the Aisne, nor in Champagne ; however
Reims has been violently bombarded du-
ring the visit of the newspapers correspon-
dents of the neutral countries.
In the Àrgonne, several attacks of the
foe's infantry resulted in the loss and reoc-
cupation of some trenches ; the forces en-
gaged did not exceed one batallion.
The lost and gained ground did not
exceed a distance of twenty-five meters.
In the Meuse and iu the Vosges, nothing
to mention.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
nus lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précédent.)
Berlin, 25 novembre.
Les navires anglais n’ont pas renouvelé
hier leurs expéditions contre la côte.
La situation sur le front Ouest reste in-
changée. Nous avous tait quelques progrès
â Arras
En Prusse orientale, nos troupes ont re-
poussé toutes les attaques russes. La contre-
attaque russe dans la direction de Lowîcz-
Strikow-Brzeziny a échoué ; et dans la di-
rection de Czestocbowa, les Russes se sont
brisés snr notre front.
L’Âoîiûii des Flottas Anglo-françaises
Bordeaux, 27 novembre.
Le Bulletin officiel de la Marine annonce
qu’en Méditerranée les escadres franco-an-
glaises continuent à bloquer l’Adriatique et
les Dardanelles. Elles protègent les côtes
d’Egypte et le canal dè Suez
Dans le Nord, les bâtiments anglais et
français ont procédé à une reconnaissance
des batteries allemandes établies le long du
littoral Beige.
-Les croiseurs allemands du Pacifique ne
paraissent pas avoir quitté les eaux chilien-
nes depuis le combat du 11 novembre.
..--t", «©».——
Navire coulé par une mine
Londres. 27 aovemftre.
L’Amirauté annonce qu’une mine a fait
sauter an large ds Grnnsby le navire char-
bonnier Kartoum, allant à Oran. L’équipage
a été débarqué à Grirasby.
Fausses Nouvelles
accueillies par des rires
Paris, 27 novembre.
Un correspondant revenant du front dé-
clare que les papulations et les ïroapes de
Compïègne et de Seiwons ont accueilli par
un éclat de rire le® fausses rameurs venues
de Paris sur l’évacuation de ces deux vill*s
et leur occupation par les troupes alleman-
des.
Ou assure qne Compïègne et Boissons n’ont
couru à aucun moment depuis de longs
jours le moindre danger.
La population civile de Compïègne vague
à ses occupations habituelles avec une belle
insouciance de ia guerre.
Soissons, quoique soumis an bombarde-
ment intermittent ds l’artillerie lourde est
suffisamment défendu pour que les habi-
tants ne désertent pas la ville. Le corres-
pondant déclare, quoique tenu à une très
grande réserve à ce sujet qu’il peut certifier
que tomes les mesures sont prises pour que
les Allemands ne soient pas tentés de fran-
chir l’Aisne à nouveau. Les Allemands sont
à ce sujet certainement mieux renseignés
que certains semeurs de panique à Pans et
ailleurs.
Réeuverlure de la Bourse aux Valeurs
Paris, 27 novembre.
Le ministre des finances a fixé au 7 dé-
cembre la réouverture de la Bourse de Paris,
pour les opérations au comptant.
k propos È i’Âttap de Freirsoililsn
Berne, 27 novemare.
Le Conseil fédéral a chargé les ministres
de Suisse a Bordeaux et à Londres de de-
mander des explications sur ce fait que lès
aviateurs qui allèrent â Freidrichthafen au-
raient survolé certaines parties du territoire
suisse.
La presse suisse témoigne un sincère dé-
sir de voir cet incident réglé rapidement à
la satisfaction de tous.
Le journal Le Temps qni commente le fait
s'associe à ces sentiments mais fait remar-
quer que l’incident ne concerne la France
qu’indirectemeat, les aviateurs étant an-
glais,
Un Prisonnier notable
Copenhague, 27 novembre.
L’écuyer du roi de Saxe a été capturé en
Pologne.
LES PERTES PRUSSIENNES
Londres, 27 novembre.-
ôn mande de Copenhague au Morning Post
que, selon les nouvelles listes officielles
allemandes, les pertes prussiennes s’élèvent
maintenant à 610,000 tués, blessas ou dispa-
rus.
Les pertes bavaroises, wnrtembergeoises
et saxonnes ne sont pas comprises dans ces
listes.
—‘ "
Les Allemands protestent
Amsterdam, 27 novembre.
On mande de Berlin que l’Association mé-
dicale allemande a élevé des protestations
indignées contre les condamnations pronon-
cées à Paris contre les majors allemands qui
furent accusés de piilage.
L’Aviateur Briggs
Londres, 27 novembre.
Suivant nne dépêche de Berne, publiée par
le Dnsiy News, le commandant Briggs, le
héros du raid de Friedrichshafen, a été trans-
féré en automobile, à i’hôpitai militaire de
W»ingarter.
Sa blessure est très légère.
La Censure chez les Allemands
Copenhague, 27 novembre.
On mande de Berlin que la censure sur
les événements qui se .déroulent sur le front
oriental devient de plus en plus rigou-
reuse.
I! est interdit aux correspondants de
guerre en Pologne d’envoyer des communi-
cations quelconques à leurs journaux.
Archiduc Autrichien décoré
Amsterdam. 27 novembre.
Le kaiser a décoré l’archiduc autrichien
Léopold Salvator, inspecteur dé l’artilierie,
pour les services qu’ont rendu à l’armée
allemande les batteries autrichiennes de
305.
H L’ARMEE BAVAROISE
Baie, 27 novembre.
Le prince Charles de Bavière, quatrième
fils du roi Louis III, a reçu la commande-
ment du 16» corps.
Le Maréchal von der Goltz
a été frappé par une balle
Le représentant du Hamburgischer Corres-
pondent, ayant rendu visite au maréchal von
der Goltz, a Bruxelles, a remarqué qu’il était
blessé au visage.
, Il parait qu’il traversait un endroit décou-
veit, après une visite à des tranchées,quand
il fut frappe par une bail»
Dixmude
REPRISE PAR LES MUÉS
Le Dailg Mail apprend d’une source qu’il
déclare digne de foi, que Dixmude a été re-
prise par les alliés.
Les fusiliers marins français attaquèrent
vireenont la ville pendant la nuit de mardi
et répétèrent les Allemands au-delà de trois
lignes de tranchées.
L’ennemi fr? fut capable de s’y maintenir
qo’après avoir èpnisé l’ean qui les remplis-
sait à l’aide de IeWrs marmites de campe-
ment. I . ...
Jeudi, les marins àcCt8kJ*}flù* feu.r snccès
entrèrent à Dixmude avec i “urs mitrailleu-
ses.
Les Allemands furent repoussés “ t ne ces-
cèrent leur retraite qn’après avoir la^sé en-
tre les marins et eux près de neuf kilomè-
tres.
LA RETRAITE ALLEMANDE
SERAIT PROCHAINE
dit un Colonel ennemi
Saint-Omer, 27 novembre.
Un colonel allemand fait prisonnier a dé-
claré que l’état-major allemand devait faire
de gros efforts cette semaine pour tenter de
percer les lignes das. alliés. Il ajouta que s’ils
ne réussissaient pas avant le 29 novembre,
les Allemands battraient en retraite.
Comme on doutait de ses affirmations, il
insista en disant : You3 pourrez me fusiller
si, le 29 novembre, mes prévisions ne se sont
pas réalisées.
Copenhague, 27 novembre.
Le rédacteur militaire du Berliner Tageblat-
écrit que l’armée allemande n’a pas Tintent
tion d’établir ses quartiers d’hiver dans la ré-
gion de l’Yser, pareeque l'ajournement d’un
résultat définitif est en désaccord avec les
principes de la guerre moderne tels que les
comprennent les Allemands.
Il III Mil
EN POLOGNE
Paris, 27 novembre.
D’après nne note officielle il sa confirme
que la contre-offensive russe entre la Vistule
et la \Yarta plaça dans une situation extrê-
mement difficile les corps allemands qui
s’étaient avancés sur Bréziny à Test de Lodz.
Les succès des russes sur le front autri-
chiens continuent. Les russes auraient fait
prisonniers le 25 novembre deux régiments
entiers.
UNE PROPOSITION INATTENDUE
Petrograd, 27 novembre.
Cinquante mille prisonniers autrichiens
de race slave internés à Kieff ont demandé
à échanger leur uniforme contre des unifor-
mes russes et à partir sur le front prussien.
LA RÉSISTANCE DES SERBES
Niscli, SS novembre.
Le combat du 24, sur le trout Lazarevatz-
Mionitza, continue. La lutte sur l’aile gauche
de ce front et sur la position Sud-Ë3t de
pizarêvatE a été particulièrement acharné».
Jusqu’à présent, aucun résultat définitif
n’est atteint. Même dans la journée, le com-
bat près de Rogatchiza avec une colonne
ennemie a tourné à l’avantage des Serbes.
Autrichiens refoulés
par les Monténégrins
CetUgné, se novembre.
Huit bataillons autrichiens ont attaqué
hier une brigade monténégr ns sur la prisa.
Ils ont vainement fait tous leurs efforts pour
chasser les Monténégrins de leurs positions!
Ceux-ci les ont repoussés eu leur infli-
geant de grandes pertes. Ils les ont poursui-
vis enlevant un matériel considérable et de
nombreux prisonniers.
La Tripls-Enîsnfe ei la Serbie
Sofia, 2* novembre.
Les représentants de la Triple-Entente ont
rendu visite au président du Conseil.
Ils lui ont exprimé leur satisfaction des
déclarations faites à la Sobranié. Ils en ont
informe immédiatement leur gouvernement
respectif.
LES SERBES SECOURUS
Une dépêche du Times, de Sofia annonce
que 15 régiments russes avec 70 barques de
muni lions sont arrivés dans la ville serbe de
Rodujevitz sur le Danube.
Une Décision de la Forte
Amsterdam, 27 novembre.
Un télégramme officiel de Constantinople
dit qne le ministre des finances a déclaré
quedes coupons de l’emprunt de 4909 ne se-
ront payables qu’aux porteurs se présentant
à l’office central du ministère ces finances à
Constantinople.
TUÉS PAR UNE MINE
Bari, 27 novembre.
Quatre ouvriers apercevant près da rivage
de Saint-Grégoire, à cinq kilomètres de Bari,
nne mine flottante, l’un d’enx tenta de la
prendre, mais fa mer était agitée et provoqua
l’explosion de la mine ; quatre hommes
furent tués.
1. POINCARE
remet la Médaille Militaire
AB GÉNÉRALISSIME
« La France poursuivra jusqu'au
bout, avec le persévérant concours
de ses alliés, l’oeuvre de libération
européenne commencée ».
(Discours du Président de In République.)
Visitant le quartier général avec les prési-
dents des Chambres, le président du Conseil
et le ministre de la guerre, M. Poincaré, pré-
sident de la République, a remis au général
/offre la médaille militaire, simple et glo-
rieuse médaille, emblème des plus hautes
vertus militaires que portent avec la même
fierté les généraux illustres et les modestes
soldats.
« .Veuillez yoir dans cette distinction, — a
dit le président de la République au général
Joffre, — le témoignage de la reconnaissance
nationale. »
M. Poincaré rendit alors hommage aux
qualités du général Joffre qui ns se démen-
tirent jamais, à son esprit d’organisation,
d’ordre et de méthode, à sa sagesse froide
sachant toujours parer à l’imprévu ; à sa
force d’âme que rien n’ébranle, à sa séré-
nité dont l'exemple salutaire répand par-
tout la confiance et l’espoir.
M. Poincaré ne sépare pas du général
Joffre, dans ses félicitations, ses fidèles colla-
borateurs du quartier général,. absorbés
comme loi dans nne tâche sacrée, — ni sur-
tout les admirables troupes de tout' le front
des Vosges à la mer du Nord, sur laquelle le
désir du général Joffre lui même est de re-
porter une part de l’honneur qu’il a mérité.
« Dans les dernières rudes semaines, a dit
M. Poincaré, vous avez consolidé et vous
avez prolongé, par la défense des Flandres,
la brillante victoire-de la Marne. Et grâce à
votre heureuse impulsion, tout a conspiré à
vous assurer de nouveaux snccès, notam-
ment nne parfaite unité de vues dans le
commandement, une solidarité activa entre
les armées alliées, et plus particulièrement
une incomparable énergie morale d’où se dé-
gage l’â-me française, et qui met en mouve-
ment tous les ressosts del’armée, irrésistible
force de l’idéal qui, depuis le début de la cam-
pagne, a permis à nos forces de développe*
leurs qualités acquises, d’en gagner de nou-
velles, de s’adapter à i’orga nisation défen-
sive sans perdre de mordant, de S8 perfec-
tionner sous le feu de l’ennemi en conser-
vant leur entrain, leur fougue et leur bra-
voure. »
M. Poincaré déclara ensuite que les actes
ds dévouement et de courage, quotidienne-
ment accomplis, démontreront, lorsqu’ils
seront connus, que la France n’eut jamais
nne armée plus belle, plus consciente de
ses devoirs, se confondant d’ailleurs avec la
France elle-même qui se leva tout entière,
sans exception de partis ou de conditions
sociales, pour repousser l’agression psrfi de-
meat préméditée.
Toutes les visées individuelles sont prêtes
à s’anéantir devant l’intérêt général.
M. Poiacaré envoie nn souvenir ému aux
membres du Parlement, morts ou blessés
sur le champ de bataille et qui ne furent'
pas moins jaloux de partager l’élan sublime.
Le préiiaent ajoute que ni les deuils, ni
les horreurs de la guerre n’attiédiront l’en-
thousiasme des troupes, ne troubleront la
constance de la nation et n’ébranleront sa
volonté.
La France a épuisé tous les moyens d’épar-
gner à l’humanité cette catastrophe sans
précédent ; elle sait qne pour en éviter
le retour, elle doit, d’accord avec ses alliés,
en abolir définitivement iss causes.
« Sous peine da désavouer toute notre
histoire, nous n'avons pas le droit de répu-
dier notre séculaire mission de civilisation
et de liberté. »
M. Poincaré a terminé en proclamant
qu’une victoire indécise et qu’une paix pré-
caire exposeraient demain le génie français a
de nouvelles insultes de cette barbarie raffi-
née qui prend le masque de la science psnr
mieux assouvir ses instincts dominateurs.
La Franc* poursuivra jusqu’au bout, are#
le persévérant concours d«s alliés, l’oeuvra
de libération européenne commencée, afin
de trouver ensuite, socs les auspices d* ses
morts, une vie plus intense dans la gloire,
la concorde et la sécurité.
—— ———ss» »
Les Services Postaux aux Armées
Au Conseil des ministres, M. Thomson a
indiqué que le service des correspondances
aux armées s’améliore journellement. Les
lettres arrivent plus vite, les paquets et les
•bjets recommandés parviennent régulier»
ment.
Fière Réponse du Mikado au Kaiseï
Guillaume II, qui se sait capable de toutes
les infamies, a osé proposer à l’empereui
du Japon de trahir ses alliés et de conclure
la paix avec l’Allemagne. Il était prêt à ac-
cepter toutes les conditions du Japon et ns
loi en posait qu’une seule que le Japon at-
taquât la Russie. Rien qne cela . le déshon-
neur, c’est-à-dire une chose intangible qus
le kaiser ignore aussi complètement que ses
ministres.
Le Mikado releva l’injure. Il ne se borm
pas dans sa réponse au message de Guil-
laume II, à décliner catégoriquement les
propositions allemandes, il déclara « qne le
jour où tomberait la dernière base de la
culture allemande en Extrême-Orient serait
nn des plus glorieux de Thisteire japonaise*.
Ce n’est pas tout. Le Mikado ajouta que Guil-
laume II, qui viola le traite de neutralité de la
Belgique, sig-é par la Prusse elle même, s’est
trompé lourdement en eroyant le Japon capable
de commettre de pareils crimes.
E: il envoya la lettre qu’il avait reçue
du Kaiser... à l’ambassadeur d'Angleterre.
Quelques jours après, les Japonais s'em-
paraient de K ao-Tchéou, et faisaient tomber
la « dernière base de 1a culture allemande
en Extrême-Orient. •
Administrateur -Délégué-Gérant
O. RANDOLET
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85, Bue Fontanelle, 35
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DES PESEES FUITES
Nos Iecteuri liront avec intérêt l’article
Suivant, que le général de Lacroix, dont la
compé'ence est bien connue, vient de pu-
blier dans le Temps :
La presse allemande a annoncé à plu-
sieurs reprises l’investissement prochain de
Verdun et sa prise rapide, grâce aux mor-
tiers géants qui, en peu de jours, avaient
réduit les forts dé Liège, de Namur et d’An-
vers. L’opinion ne doit pas se laisser émou-
voir par ces menaces, qui voudraient être
sensationnelles.
Les Allemands ne pourraient investir
Verdun et en entreprendre le siège avant
d’avoir repoussé l’armée qui opère dans les
parages de la place. Nous n’en sommes pas
là. Il convient d’ailleurs de ne pas perdre
de vue que cette armée ne se trouve pas
sur la Meuse pour protéger la place, qui
alors serait plus gênante qu’utile, puis-
qu’elle absorberait pour sa défense des
forces qui ont une autre mission, Ce n’est
qu’accessoirement qu’une arrpée couvre
une place forte, qui fait partie d’un système
de défense et dont l’objet essentiel est d’in-
terdire à l'ennemi un point du territoire
sans que l’armée en campagne ait à s’en
préoccuper. 1
Verdun, en tout état de cause, peut et
doit résister. Que’ques considérations gé-
nérales vont le montrer. Elles n’ont aucu-
nement le caractère d’une thèse de circons-
tance, et je ne veux citer que des écrits an-
térieurs à la guerre actuelle, lesquels pou-
vaient laisser prévoir la possibilité de des-
truction par l’artillerie des forts belges,
en dépit de la vaillance de leurs défen-
seurs.
On se rappelle que les forts et ouvrages
construits avant 1886 étaient considérés
comme devant être détruits en très peu de
temps par les projectiles à grande capacité,
chargés en explosif violent comme la mé-
linile. On décida dès lors de transformer
tout le système de fortification, et on n’op-
posa plus aux projectiles des épaulements
en terre et dés murs en maçonnerie ordi-
naire, mais des blocs de béton, desquels
émergeaient des coupoles en acier, qui
abritaient les canons. Ce système était
très coûteux ; le nombre des canons fut très
réduit dans chaque ouvrage, et l’un des
auteurs du système, l’éminent générai
Brialmont, à qui sont dus les ouvrages de
Liège, Namur et Anvers, écrivait : « Les
forts auront moins de bouches à feu, mais
leur puissance offensive et défensive, loin
de décroître augmentera au contraire, parce
que les canons en coupole opposeront aux
batteries de l’attaque une très longue ré-
sistance, tandis que les canons à ciel ou-
vert seront en peu d’heures démontés par
des feux plongeants et des obus-torpilles. »
Le général Brialmont disait encore que
les petits forts de l’avenir exigeraient beau-
coup moins d’artilleurs et de fantassins que
les anciens forts et concluait : « Cette ré-
duction de l’effectif des garnisons est une
propriété importante des nouveaux forts,
parce que l’on reproche aux fortification^
permanentes de diminuer les troupes acti-
ves, qui, en dernière analyse., disposent du
sort des Etats, s (1)
Les lignes suivantes du général Langlois
font ressortir la divergence d’opinion qui
le séparait du général belge, et aussi de
tant d’autres esprits avertis : « Il faut bien
comprendre que la force de résistance ré-
side beaucoup plus actuellement dans l’In-
visibilité et dans l’étendue des surfaces
présentées par des objectifs nombreux et
relativement faibles, que dans les accumu-
lations de bétons et de cuirasses ; celles-ci
trouveront toujours un engin qui en aura
raison ; elles n’auront jamais qu’une valeur
transitoire,, de courte durée... Le temps
n’est pas éloigné où l’on comprendra qu’aux :
forts bétonnés et cuirassés, il est préférable
de substituer de grands ouvrages offrant
de longues lignes, d’un profil léger, s’éta-
geant mutuellement en profondeur, bien
protégés par de grandes surfaces de défen-
ses accessoires, appuyées en arrière par un
grand nombre de bouches à feu masquées. »
A propos du siège de Port-Arthur, la Re-
vue du génie, eu 1907, s’engageait dans la
voie ouverte par le général Langlois .
« De l’action de l’artillerie japonaise sur
les batteries russes, aussi bien permanentes
(bétonnées) que temporaires (en terre avec
abris blindés ordinaires) on peut conclure
que les batteries temporaires souffraient
plus que les batteries bétonnées, mais que
la réparation «les traverses bétonnées est
beaucoup plus difficile que celle des abris
ordinaire* et que pour mettre les voûtes
bétonnées en état de résister aux gros pro-
jectiles, ou serait conduit à des dépenses
très élevées. En somme, ne vaut-il pas
aiieux. par suite, remplacer les batteries
bétonnées par des batteries temporaires
dont le nombre pourra être acèru dans de
grandes proportions ? On en laisserait une
partie sans être armées, ce qui permet-
trait, qsand l’ennemi aurait réglé son tir
sur une batterie d’en cniever les canons
paur les transporter dans une batterie voi-
sine BOH occupée. Toutes les batteries
devant être invisibles, on se demande s’il
(i) Uéairri S «tel ton! ; les Retiens fortifiées.
n’est pas superflu d’ea construire de béton-
uées. »
Les forts de Verdun, comme tous ceux
qui, en France et à l’étranger, ont été cons-
truits ou transformés depuis l’emploi des
obus à explosifs dans la guerre de siège,
présentent des analogies avec ceux d’An-
vers. Il ne s’ensuit pas que la défense de la
place en soit compromise, parce que Verdun
ne ressemble pas à la forteresse de Brial-
mont. La place a une solide et nombreuse
garnison, et on n’a pas attendu la guerre
pour y mettre en oeuvre les moyens de ré-
sistance préconisés par le général Langlois
et la Revue du génie, et dont la nécessité
avait été reconnue. Ces moyens ont été
complétés et renforcés depuis le commen-
cement des hostilités.
Au point dé vue des canons, on peut être
rassuré. Verdun a une artillerie qui lui
permettra de répondre aux engins alle-
mands. Le tout est de savoir l’employer, et
le gouverneur le saura. Je m’abstiendrai
de toute précision à cet égard. Mais l’opi-
nion que j'émets n’est pas une conception
de pure imagination et de confiance irrai-
sonnée; elle repose sur des données exactes,
et connues de nos artilleurs.
Ma conclusion est que Verdun, en son
état actuel, serait capable de résister aux
attaques allemandes si elles devaient se
produire, et cette éventualité me paraît
infiniment peu probable à l’heure pré-
sente .
Ayons toujours confiance.
Général BE LACROIX.
Comment Paris
fut sauvé
Paris, 27 novembre.
Un correspondant de l’Agence Havas, reve-
nant du front, raconte la bataille qui se dé-
roula du a au 10 septembre dans la vallée de
l’Onrcq et dont le résultat heureux sauva
Pâris de l’invasion.
Depuis Mons et Charieroi, l’armée franco-
anglaise se repliait en combattant. Les deux
alliés, malgré les pertes subies, étaient in-
tacts et leur liaison intime formait bioc
homogène redoutable.
A la fin d’août, le généra! Maunoury reçut
la mission de couvrir à gauche ta retraite
des Anglais. A peine formée à Montdidier,
son armée doit se conf*rmer à la retraite ra-
pide des armées française et anglaise. Le
septembre, elle est au Nord et au Nord-Est
de Paris se préparant, sons les ordres du
général Galiéai.à défendre la capitale contre
l'armée du général von Kluck. mais le 4 sep-
tembre, von Klack changea dé plan, consi-
dérant la prise de Paris comme momenta-
nément secondaire et il infi^hU vers Meaax
afin de vaincre le gros de notre armée.
Le général Joffre immédiatement rensei-
gné rappala le général Maunoury et lui or-
donna d’attaquer en liaison avec nos trou-
pes de front ia droite et les derrières alle-
mands. Ceci donna naissance à la bataille de
l'Msrcq.
Notre quartier général est au Raincy, aux
portes mêmes de Paris. En face, nous avons
seulement ie 4* corps de réserve allemand
constituant l'extrême flanc de la garde de
von Kluck. Aussi, l’armée do général Mau-
nonry constituant l’armée de Paris, peut
elle se déployer en toute liberté dans la di-
rection de Château-Thierry sans que l’enne-
mi modifiât sa marche.
Dès qne nous disposons de tous nos
moyens, le 8 septembre, nous attaquons
violemment le flanc droit de l’ennemi.
Le générai Vautier, à notre gauche, pro-
nonce un vîgnnrenx mouvement eoveiop
pant sur les derrières de l'ennemi surpris
qu'il bouscule complètement.
Nous apprenons alors que la cinquième
armée française opérant à la droite des trou-
pes anglaises a remporté un grand succès en
mettant les Allemands en échec.
Le 7 septembre, une bataille acharnée re-
prend. Les Allemands reculent. Nous accen-
tuons notre mouvement enveloppant pour
transformer leur retraite en déroute. M.ris le
général von Kluck, flairant le danger, décide
d’attaquer le septième corps combattant à
l’extrémité de î’aiie marchante. A cet effet, -
il renforce son quatrième corps en danger
par un deuxième corps que les Anglais ne
purent pas suffisamment accrocher. L’atta-
que de von Kluck tut assez efficace pour re-
jeter notre aile marchante sur Villers Sainte
Genest et von Kluck profilant de ce premier
avantage, grossit son aile d’us nouveau corps
d’armée.
Lés rôles sont changés ; o’est nous qui
sommes menaces d’un enveloppement. Le
général Joffre, informé, renforcé son aile
gauche immédiatement. Malgré cela, la si-
tuation reste difficile, car non seulement von
Kluck continue ses attaques de front, mais
le 9 septembre nne nouvelle formation en-
nemie surgit sur les derrières et nous oblige
à nous replier.
La situation devient grave. Le général
Maunonry rappelle aux troupes l’ordre du
jour du général Joffre déclarant qu’il faut
vaincre ou mourir sur place.
Instantanément, nos troupes redoublent
d’effort; elles arrêtent lenr retraite et font face
résolument. Le lendemain matin, l'armée de
Paris reprend l’offensive. L’ennemi bat en
retraite dans la direction ds l’Aisne. La ba-
taille de l’Ourcq est gagnée.
« Si l’Allemagne
n’était pas victorieuse »
Les Allemands eux-mêmes commencent à
admettre la possibilité de la défaite. Le cor-
rsspondant à Berlin de I’Boemng Post, de
New-York, dit que, trois foi* dans la même
journée, les journaux de Berlin ont tait usa-
ge de l’expression: « Si l’Allemagne n’est pas
victoriens* ». Il dit aussi que, dans les der-
nières trois semaines, tes mes et les places
publiques de Berlin ont chaagé d’aspect. On
n’y rencontre pins de seidaU.Tous sont par-
tis sur le frsnt. Et il ajoute qne l’Allemagne
a été maintenant contrainte d’appeler les
réserves ayant nne valeur infime pour com-
bler les vides de ses armées «a campagne.
LA GUERRE
L — .y,
HG«
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Les'Troupes alliées ont franchi l’Yser.
Reims bombardée pendant la visite
des Journalistes des pays neutres.
Paris, 27 Novembre, J 5 heures.
Dans la journée du 26, la canonnade
ennemie s’est ralentie partout. Deiix
attaques d’infanterie contre les têtes
de pont que nous avons jetées sur la
rive droite de l’Y sep, au Sud de Dix-
mude, ont été repoussées facilement.
Aucune action sur le reste du front
en Belgique et jusqu’à l’Oise, ni sur
l’Aisne, ni en Champagne ; toutefois
Reims a été bombardée assez violem-
ment pendant la visite des journalis-
tes des pays neutres.
Dans l’Argonne, quelques attaques
d’infanterie ont abouti à la perte et à
la reprise de quelques tranchées.
Les effectifs engagés n’ont jamais
atteint un bataillon.
Le terrain perdu et regagné n’a
jamais dépassé vingt-cinq mètres.
Sur les Hauts-de-Meuse et dans les
Vosges, rien à signaler.
Paris, 23 heures.
Journée calme. Rien à signaler.
Official Report of the
Freneh Government
Nov.27^ -3 p. m.
Yesterday tbe cannonnading of the ene-
my bas slackened down evervvvhere. Two
infantry attacks against the heads of the
bridges which we had throwa over the
right bank of the Yser, South of Dixmude,
hâve been repulsed easily.
No action on tbe remainder of the front
in Belgium and as far as the Oise, nor in
the Aisne, nor in Champagne ; however
Reims has been violently bombarded du-
ring the visit of the newspapers correspon-
dents of the neutral countries.
In the Àrgonne, several attacks of the
foe's infantry resulted in the loss and reoc-
cupation of some trenches ; the forces en-
gaged did not exceed one batallion.
The lost and gained ground did not
exceed a distance of twenty-five meters.
In the Meuse and iu the Vosges, nothing
to mention.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
nus lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précédent.)
Berlin, 25 novembre.
Les navires anglais n’ont pas renouvelé
hier leurs expéditions contre la côte.
La situation sur le front Ouest reste in-
changée. Nous avous tait quelques progrès
â Arras
En Prusse orientale, nos troupes ont re-
poussé toutes les attaques russes. La contre-
attaque russe dans la direction de Lowîcz-
Strikow-Brzeziny a échoué ; et dans la di-
rection de Czestocbowa, les Russes se sont
brisés snr notre front.
L’Âoîiûii des Flottas Anglo-françaises
Bordeaux, 27 novembre.
Le Bulletin officiel de la Marine annonce
qu’en Méditerranée les escadres franco-an-
glaises continuent à bloquer l’Adriatique et
les Dardanelles. Elles protègent les côtes
d’Egypte et le canal dè Suez
Dans le Nord, les bâtiments anglais et
français ont procédé à une reconnaissance
des batteries allemandes établies le long du
littoral Beige.
-Les croiseurs allemands du Pacifique ne
paraissent pas avoir quitté les eaux chilien-
nes depuis le combat du 11 novembre.
..--t", «©».——
Navire coulé par une mine
Londres. 27 aovemftre.
L’Amirauté annonce qu’une mine a fait
sauter an large ds Grnnsby le navire char-
bonnier Kartoum, allant à Oran. L’équipage
a été débarqué à Grirasby.
Fausses Nouvelles
accueillies par des rires
Paris, 27 novembre.
Un correspondant revenant du front dé-
clare que les papulations et les ïroapes de
Compïègne et de Seiwons ont accueilli par
un éclat de rire le® fausses rameurs venues
de Paris sur l’évacuation de ces deux vill*s
et leur occupation par les troupes alleman-
des.
Ou assure qne Compïègne et Boissons n’ont
couru à aucun moment depuis de longs
jours le moindre danger.
La population civile de Compïègne vague
à ses occupations habituelles avec une belle
insouciance de ia guerre.
Soissons, quoique soumis an bombarde-
ment intermittent ds l’artillerie lourde est
suffisamment défendu pour que les habi-
tants ne désertent pas la ville. Le corres-
pondant déclare, quoique tenu à une très
grande réserve à ce sujet qu’il peut certifier
que tomes les mesures sont prises pour que
les Allemands ne soient pas tentés de fran-
chir l’Aisne à nouveau. Les Allemands sont
à ce sujet certainement mieux renseignés
que certains semeurs de panique à Pans et
ailleurs.
Réeuverlure de la Bourse aux Valeurs
Paris, 27 novembre.
Le ministre des finances a fixé au 7 dé-
cembre la réouverture de la Bourse de Paris,
pour les opérations au comptant.
k propos È i’Âttap de Freirsoililsn
Berne, 27 novemare.
Le Conseil fédéral a chargé les ministres
de Suisse a Bordeaux et à Londres de de-
mander des explications sur ce fait que lès
aviateurs qui allèrent â Freidrichthafen au-
raient survolé certaines parties du territoire
suisse.
La presse suisse témoigne un sincère dé-
sir de voir cet incident réglé rapidement à
la satisfaction de tous.
Le journal Le Temps qni commente le fait
s'associe à ces sentiments mais fait remar-
quer que l’incident ne concerne la France
qu’indirectemeat, les aviateurs étant an-
glais,
Un Prisonnier notable
Copenhague, 27 novembre.
L’écuyer du roi de Saxe a été capturé en
Pologne.
LES PERTES PRUSSIENNES
Londres, 27 novembre.-
ôn mande de Copenhague au Morning Post
que, selon les nouvelles listes officielles
allemandes, les pertes prussiennes s’élèvent
maintenant à 610,000 tués, blessas ou dispa-
rus.
Les pertes bavaroises, wnrtembergeoises
et saxonnes ne sont pas comprises dans ces
listes.
—
Les Allemands protestent
Amsterdam, 27 novembre.
On mande de Berlin que l’Association mé-
dicale allemande a élevé des protestations
indignées contre les condamnations pronon-
cées à Paris contre les majors allemands qui
furent accusés de piilage.
L’Aviateur Briggs
Londres, 27 novembre.
Suivant nne dépêche de Berne, publiée par
le Dnsiy News, le commandant Briggs, le
héros du raid de Friedrichshafen, a été trans-
féré en automobile, à i’hôpitai militaire de
W»ingarter.
Sa blessure est très légère.
La Censure chez les Allemands
Copenhague, 27 novembre.
On mande de Berlin que la censure sur
les événements qui se .déroulent sur le front
oriental devient de plus en plus rigou-
reuse.
I! est interdit aux correspondants de
guerre en Pologne d’envoyer des communi-
cations quelconques à leurs journaux.
Archiduc Autrichien décoré
Amsterdam. 27 novembre.
Le kaiser a décoré l’archiduc autrichien
Léopold Salvator, inspecteur dé l’artilierie,
pour les services qu’ont rendu à l’armée
allemande les batteries autrichiennes de
305.
H L’ARMEE BAVAROISE
Baie, 27 novembre.
Le prince Charles de Bavière, quatrième
fils du roi Louis III, a reçu la commande-
ment du 16» corps.
Le Maréchal von der Goltz
a été frappé par une balle
Le représentant du Hamburgischer Corres-
pondent, ayant rendu visite au maréchal von
der Goltz, a Bruxelles, a remarqué qu’il était
blessé au visage.
, Il parait qu’il traversait un endroit décou-
veit, après une visite à des tranchées,quand
il fut frappe par une bail»
Dixmude
REPRISE PAR LES MUÉS
Le Dailg Mail apprend d’une source qu’il
déclare digne de foi, que Dixmude a été re-
prise par les alliés.
Les fusiliers marins français attaquèrent
vireenont la ville pendant la nuit de mardi
et répétèrent les Allemands au-delà de trois
lignes de tranchées.
L’ennemi fr? fut capable de s’y maintenir
qo’après avoir èpnisé l’ean qui les remplis-
sait à l’aide de IeWrs marmites de campe-
ment. I . ...
Jeudi, les marins àcCt8kJ*}flù* feu.r snccès
entrèrent à Dixmude avec i “urs mitrailleu-
ses.
Les Allemands furent repoussés “ t ne ces-
cèrent leur retraite qn’après avoir la^sé en-
tre les marins et eux près de neuf kilomè-
tres.
LA RETRAITE ALLEMANDE
SERAIT PROCHAINE
dit un Colonel ennemi
Saint-Omer, 27 novembre.
Un colonel allemand fait prisonnier a dé-
claré que l’état-major allemand devait faire
de gros efforts cette semaine pour tenter de
percer les lignes das. alliés. Il ajouta que s’ils
ne réussissaient pas avant le 29 novembre,
les Allemands battraient en retraite.
Comme on doutait de ses affirmations, il
insista en disant : You3 pourrez me fusiller
si, le 29 novembre, mes prévisions ne se sont
pas réalisées.
Copenhague, 27 novembre.
Le rédacteur militaire du Berliner Tageblat-
écrit que l’armée allemande n’a pas Tintent
tion d’établir ses quartiers d’hiver dans la ré-
gion de l’Yser, pareeque l'ajournement d’un
résultat définitif est en désaccord avec les
principes de la guerre moderne tels que les
comprennent les Allemands.
Il III Mil
EN POLOGNE
Paris, 27 novembre.
D’après nne note officielle il sa confirme
que la contre-offensive russe entre la Vistule
et la \Yarta plaça dans une situation extrê-
mement difficile les corps allemands qui
s’étaient avancés sur Bréziny à Test de Lodz.
Les succès des russes sur le front autri-
chiens continuent. Les russes auraient fait
prisonniers le 25 novembre deux régiments
entiers.
UNE PROPOSITION INATTENDUE
Petrograd, 27 novembre.
Cinquante mille prisonniers autrichiens
de race slave internés à Kieff ont demandé
à échanger leur uniforme contre des unifor-
mes russes et à partir sur le front prussien.
LA RÉSISTANCE DES SERBES
Niscli, SS novembre.
Le combat du 24, sur le trout Lazarevatz-
Mionitza, continue. La lutte sur l’aile gauche
de ce front et sur la position Sud-Ë3t de
pizarêvatE a été particulièrement acharné».
Jusqu’à présent, aucun résultat définitif
n’est atteint. Même dans la journée, le com-
bat près de Rogatchiza avec une colonne
ennemie a tourné à l’avantage des Serbes.
Autrichiens refoulés
par les Monténégrins
CetUgné, se novembre.
Huit bataillons autrichiens ont attaqué
hier une brigade monténégr ns sur la prisa.
Ils ont vainement fait tous leurs efforts pour
chasser les Monténégrins de leurs positions!
Ceux-ci les ont repoussés eu leur infli-
geant de grandes pertes. Ils les ont poursui-
vis enlevant un matériel considérable et de
nombreux prisonniers.
La Tripls-Enîsnfe ei la Serbie
Sofia, 2* novembre.
Les représentants de la Triple-Entente ont
rendu visite au président du Conseil.
Ils lui ont exprimé leur satisfaction des
déclarations faites à la Sobranié. Ils en ont
informe immédiatement leur gouvernement
respectif.
LES SERBES SECOURUS
Une dépêche du Times, de Sofia annonce
que 15 régiments russes avec 70 barques de
muni lions sont arrivés dans la ville serbe de
Rodujevitz sur le Danube.
Une Décision de la Forte
Amsterdam, 27 novembre.
Un télégramme officiel de Constantinople
dit qne le ministre des finances a déclaré
quedes coupons de l’emprunt de 4909 ne se-
ront payables qu’aux porteurs se présentant
à l’office central du ministère ces finances à
Constantinople.
TUÉS PAR UNE MINE
Bari, 27 novembre.
Quatre ouvriers apercevant près da rivage
de Saint-Grégoire, à cinq kilomètres de Bari,
nne mine flottante, l’un d’enx tenta de la
prendre, mais fa mer était agitée et provoqua
l’explosion de la mine ; quatre hommes
furent tués.
1. POINCARE
remet la Médaille Militaire
AB GÉNÉRALISSIME
« La France poursuivra jusqu'au
bout, avec le persévérant concours
de ses alliés, l’oeuvre de libération
européenne commencée ».
(Discours du Président de In République.)
Visitant le quartier général avec les prési-
dents des Chambres, le président du Conseil
et le ministre de la guerre, M. Poincaré, pré-
sident de la République, a remis au général
/offre la médaille militaire, simple et glo-
rieuse médaille, emblème des plus hautes
vertus militaires que portent avec la même
fierté les généraux illustres et les modestes
soldats.
« .Veuillez yoir dans cette distinction, — a
dit le président de la République au général
Joffre, — le témoignage de la reconnaissance
nationale. »
M. Poincaré rendit alors hommage aux
qualités du général Joffre qui ns se démen-
tirent jamais, à son esprit d’organisation,
d’ordre et de méthode, à sa sagesse froide
sachant toujours parer à l’imprévu ; à sa
force d’âme que rien n’ébranle, à sa séré-
nité dont l'exemple salutaire répand par-
tout la confiance et l’espoir.
M. Poincaré ne sépare pas du général
Joffre, dans ses félicitations, ses fidèles colla-
borateurs du quartier général,. absorbés
comme loi dans nne tâche sacrée, — ni sur-
tout les admirables troupes de tout' le front
des Vosges à la mer du Nord, sur laquelle le
désir du général Joffre lui même est de re-
porter une part de l’honneur qu’il a mérité.
« Dans les dernières rudes semaines, a dit
M. Poincaré, vous avez consolidé et vous
avez prolongé, par la défense des Flandres,
la brillante victoire-de la Marne. Et grâce à
votre heureuse impulsion, tout a conspiré à
vous assurer de nouveaux snccès, notam-
ment nne parfaite unité de vues dans le
commandement, une solidarité activa entre
les armées alliées, et plus particulièrement
une incomparable énergie morale d’où se dé-
gage l’â-me française, et qui met en mouve-
ment tous les ressosts del’armée, irrésistible
force de l’idéal qui, depuis le début de la cam-
pagne, a permis à nos forces de développe*
leurs qualités acquises, d’en gagner de nou-
velles, de s’adapter à i’orga nisation défen-
sive sans perdre de mordant, de S8 perfec-
tionner sous le feu de l’ennemi en conser-
vant leur entrain, leur fougue et leur bra-
voure. »
M. Poincaré déclara ensuite que les actes
ds dévouement et de courage, quotidienne-
ment accomplis, démontreront, lorsqu’ils
seront connus, que la France n’eut jamais
nne armée plus belle, plus consciente de
ses devoirs, se confondant d’ailleurs avec la
France elle-même qui se leva tout entière,
sans exception de partis ou de conditions
sociales, pour repousser l’agression psrfi de-
meat préméditée.
Toutes les visées individuelles sont prêtes
à s’anéantir devant l’intérêt général.
M. Poiacaré envoie nn souvenir ému aux
membres du Parlement, morts ou blessés
sur le champ de bataille et qui ne furent'
pas moins jaloux de partager l’élan sublime.
Le préiiaent ajoute que ni les deuils, ni
les horreurs de la guerre n’attiédiront l’en-
thousiasme des troupes, ne troubleront la
constance de la nation et n’ébranleront sa
volonté.
La France a épuisé tous les moyens d’épar-
gner à l’humanité cette catastrophe sans
précédent ; elle sait qne pour en éviter
le retour, elle doit, d’accord avec ses alliés,
en abolir définitivement iss causes.
« Sous peine da désavouer toute notre
histoire, nous n'avons pas le droit de répu-
dier notre séculaire mission de civilisation
et de liberté. »
M. Poincaré a terminé en proclamant
qu’une victoire indécise et qu’une paix pré-
caire exposeraient demain le génie français a
de nouvelles insultes de cette barbarie raffi-
née qui prend le masque de la science psnr
mieux assouvir ses instincts dominateurs.
La Franc* poursuivra jusqu’au bout, are#
le persévérant concours d«s alliés, l’oeuvra
de libération européenne commencée, afin
de trouver ensuite, socs les auspices d* ses
morts, une vie plus intense dans la gloire,
la concorde et la sécurité.
—— ———ss» »
Les Services Postaux aux Armées
Au Conseil des ministres, M. Thomson a
indiqué que le service des correspondances
aux armées s’améliore journellement. Les
lettres arrivent plus vite, les paquets et les
•bjets recommandés parviennent régulier»
ment.
Fière Réponse du Mikado au Kaiseï
Guillaume II, qui se sait capable de toutes
les infamies, a osé proposer à l’empereui
du Japon de trahir ses alliés et de conclure
la paix avec l’Allemagne. Il était prêt à ac-
cepter toutes les conditions du Japon et ns
loi en posait qu’une seule que le Japon at-
taquât la Russie. Rien qne cela . le déshon-
neur, c’est-à-dire une chose intangible qus
le kaiser ignore aussi complètement que ses
ministres.
Le Mikado releva l’injure. Il ne se borm
pas dans sa réponse au message de Guil-
laume II, à décliner catégoriquement les
propositions allemandes, il déclara « qne le
jour où tomberait la dernière base de la
culture allemande en Extrême-Orient serait
nn des plus glorieux de Thisteire japonaise*.
Ce n’est pas tout. Le Mikado ajouta que Guil-
laume II, qui viola le traite de neutralité de la
Belgique, sig-é par la Prusse elle même, s’est
trompé lourdement en eroyant le Japon capable
de commettre de pareils crimes.
E: il envoya la lettre qu’il avait reçue
du Kaiser... à l’ambassadeur d'Angleterre.
Quelques jours après, les Japonais s'em-
paraient de K ao-Tchéou, et faisaient tomber
la « dernière base de 1a culture allemande
en Extrême-Orient. •
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