Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-26
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 novembre 1914 26 novembre 1914
Description : 1914/11/26 (A34,N12163). 1914/11/26 (A34,N12163).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723235
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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bilisé à dater de ce jour ; nos lec-
teurs comprendront les modifica-
tions qu’il en résultera pour notre
Journal que nous nous efforcerons
de rendre digne de leur bienveil-
lante fidélité.
Il PilIPtf SI Bip»
Les papas qui sont à la guerre écriront
bientôt aux mamans inquiètes : « Et sur-
tout, ma chère brave femme, que cela n’em-
pêche pas de donner des étrennes aux en-
fants 1 »
En dépit des tristesses de l’heure, le sou-
rire des poupées fleurira sur les étagères.
Or, il faut que cette poupée pour les
petites filles de France soit désormais net-
tement française.
Pendant trop longtemps, nous avons
supporté qu’elle nous vint de l’autre côté
de la frontière, pimpante et rose, dans le
froufroutement de ses robes bâclées en
quelques coups d’aiguilles ou, plus sou-
vent, dans le simple appareil d’une beauté
de porcelaine qu’on vient d’arracher au
sommeil et à son matelas de frisures de
bois.
Tout d’abord, elle arriva sous le voile de
l’anonymat, se recommandant de la bonne
grâce de son minois et de la franchise de
ses grands yeux. On lui trouvait même un
air parisien.
Puis, elle ne dissimula plus son origine.
Elle entrait bravement chez nous comme
en un pays conquis, avec sur sa boîte de
carton et quelquefois sur ses membres des
indications qui révélaient son berceau teu-
ton. Certains esprits s’alarmèrent.
Alors, elle usa de plus de cynisme en-
pore. Elle se fit présenter par des pancartes
tricolores qui prétendaient affirmer sa na-
tionalité bien, française, du petit orteil à la
perruque. En réalité, ce n’était là qu’une
Supercherie, un truc de la falsification ger-
manique, une variété nouvelle de cet es-
prit de copie et de fraude qui fit imiter en
Allemagne jusqu’à nos vieux vins de
France et coller sur les flacons renfermant
de vagues liquides triturés les étiquettes
Mensongères de Cognac ou de Champagne.
.Les poupées, dès le seuil de Décembre,
faisaient un saut dans les vitrines du mar-
chand. pour les beaux rêves et les folles
joies de nos enfants, bien insouciants de
ces questions nationales et économiques.
Les poupées continuaient de sourire.
Leur rôle, leur vie est de sourire même
aux heures les plus graves, les plus dou-
loureuses. Or le sourire est international,
fl ne trahit point les hypocrisies ni les
.traîtrises, surtout dans le monde ingénu
ides poupées.
Il avait, ce sourire, la môme candeur, la
même douceur, le même charme énigmati-
que que le regard profond des yeux cou-
leur de ciel. Lui aussi inspirait l’honnê-
teté et la franchise, bien qu’il y eût dans sa
fixité quelque chose de froid et de sec qui
n’était, semblait-il, qu’un excès de droi-
ture.
Lorsqu’on la redressait, la belle poupée
dormante et rose, ses paupières tout à coup
se levaient en faisant entendre un petit
bruit sourd, intérieur, dont le mystère était
peut-être celui des idées de poupée mises en
fuite. Mais une pure et bienfaisante séré-
nité s’étendait qui faisait le visage plus
souriant et plus épanoui.
Et nous étions si bien conquis par cette
grâce auréolée de frisons, que nous ne son-
gions plus à voir ce que contenait tant de
joliesse.
Quelle curiosité ravie eût songé alors à
ouvrir ce coeur de carton pour constater
que la figurine à la française était en
réalité une petite Alboche.
9
* *
Eh bien, il faut que cela cesse, que cela
soit fini à jamais. Il faut que notre argent,
même chez le marchand de jouets, aille à
des produits de fabricants français. Il faut
que nous nous mettions, dès maintenant, à
appliquer ce principe trop souvent, trop
longtemps dédaigné : « La guerre — même
après la guerre — à tous les produits alle-
mands ! »
Il faut le dire, la poupée, en grande ma-
jorité, était de ceux-là. Nous nous étions
laissé prendre cet « article » comme bien
d’autres, par l’infiltration persistante de
l’industrie germanique, pour laquelle il
n’était chose frivole ni dédaignable, pourvu
qu’ellefûtlepointde départ d’une «affaire»,
le stimulant de la concurrence.
La poupée des petites Françaises venait
le plus souvent d’Allemagne. Grands maî-
tres dans l’art du maquillage, ses créateurs
lui auraient bien installé, s’il l’eût fallu,
un phonographe dans le ventre pour crier :
« Vive Poincaré !» ou « Vive Joffre ! ».
Maik, dans l’intimité de sa tête bourrée de
son, elle ruminait plutôt un « Deutschland
über ailes » plus conforme à ses chères
pensées.
* *
Des fabricants français ont déjà devancé
nos voeux.
J’ai sous les yeux un journal corporatif
qui nous fait connaître leurs projets et leurs
espérances. J’y découpe ces lignes qui sont
comme le billet de faire-part — avant la
naissance — de l’apparition prochaine de
la poupée rénovée et baptisée archi-fran-
çaise :
Notre désir de rétablir en France la fabri-
cation intégrale de la poupée est, nons en
avons la certitude, snr le point de se
réaliser.
Dans ce but, nous nous sommes procuré
d’abord do nombreux renseignements au-
près de personnes connaissant parfaitement
cet article, puis, ce qui était psnt-être moins
lâche, nous avons réussi à retrouver Quel-
ques porcelainiers ayant fait autrefois la tête
de poupée, et, en conséquence, capables de
créer nne fabrication et de former des élè-
ves : parmi ces précieux auxiliaires, nous de-
vons citer M. Parquet notre sympathise
collègue.
Les verriers spéciaux que nou3 avons con-
sultés, nous ont donné la certitude qu’ils
pourront établir des yeux d’excellente fa-
brication et d’un bon prix.
Tons ces renseignements, toutes ces bon-
nes volontés, ont été centralisés et mis à la
disposition d’un industriel, M. Dimmerval,
qui possède tous les éléments nécessaires à
un pareil essai, et désireux comme nous de
faire revivre en France l’industrie de la Pou-
pée.
Déjà, des essais de fabrication de têtes
ont été tentés, et nons espérons do bons ré-
sultats prochainement.
Rien de mieux. Ce serait nier l’ingénio-
sité et la mentalité françaises, celle qui se
forme, se développe et tiendra, pour le
bien immédiat de notre chère France, que
de douter un instant de l’intérêt de l’effort
commun et de sa solution heureuse.
L’industrie du jouet doit revenir entière
chez nous, où l’esprit industrieux demeure
traditionnel, où il s’accuse même, dès
maintenant, chez les petits fabricants, par
ces réflexions pittoresques que j’emprunte
au même journal :
Il serait si facile d’obtenir la livraison des
déchets de tontes sortes, provenant de l’ar-
mée : brins de draps de couleurs et de ga-
lons chez les tailleurs boites de conserves
vides des cantines ; raclures de cuirs des
cordonniers, débris d’alJumihium, de plomb,
de fils métalliques, etc., etc. Tous ces rebuts
utilisables par ailleurs, seraient livrés ans \
petits fabricants, lesquels en tireraient parti '
de leur mieux et pourraient être exposés à
un concours nouveau de M. Lépine ou autre.
On primerait les productions les pins ingé-
nieuses artistiques et aussi les meilleur mar-
ché, ce qni amènerait les marchands à les
vendre à un prix égal à celui des Allemands,
dont l’indastrie des jouets serait dès lors
ruinée, serait remplacée par la fabrica-
tion exclusivement française. Beaucoup
d’hommes trop faibles pour uu labeur fati-
gant, de vieillards, d’enfants, puiseraient
dans ce travail quelques ressources.
Comment les magiciens qui font de la
joie enfantine avec des boîtes de conserves
vides et des raclures de cuir n’aecompli-
raient-ils pas ce miracle : la-poupée—alsa-
cienne comprise — garantie française sur
toutes les-coutures ?
ALBERT-IIERRENSCHMIDT.
SU LE FRONT
Nous tenons à mettre sous les yeux
de nos lecteurs, sans y changer un
mot, la lettre qu'un de nos jeunes con-
citoyens a adressé tout récemment à
sa mère. Nous estimons que cette lettre
est de nature à réconjorter bien des
mères inquiètes qui verront que si
lèurs fils ont sans doute des moments
durs à passer, cependant ils ne sont
pas constamment exposés, et que, mê-
me en cette mauvaise saison, on peut
se jaire du bien sur le Jront de ba-
taille, physiquement et... morale-
ment.
Ce qu’ily a d’admirable chez nos
soldats, çe n’est pas seulement leur
courage mais leur entrain que rien ne
peut abattre et qui dépeint si heureu-
sement le caractère français.
19 novembre 1914.
Ma bien chère maman, merci de tout
coeur de ta si bonne lettre reçue ce matin.
Combien je suis touché à l’idée que vous
)ensez tant à moi les uns comme les autres ;
je suis persuadé que c’est cela qui me
donne de la force, plus encore que ce que
je puis tirer de moi-même.
J’ai bien reçu les deux capuchons. J’ai
fait cadeau de l’un d’entre eux à l’un de
mes meilleurs camarades. Quant au cache-
nez, il m’est bien précieux, car les nuits
dans les tranchées sont froides. Elles ne se
répètent pas trop souvent heureusement :
deux fois sur huit ; mais c’est suffisant et
on a raison de ne pas nous surmener.
Oh I non ! Nous ne sommes pas surme-
nés. Si tu voyais toutes nos faces rebondies.
Je suis certes aussi gros et gras actuelle-
ment que je l’étais au départ, et en plus j’ai
un beau teint rose et hâlé. Jamais je ne me
suis mieux porté — et parmi nous il n’y a
pas un malade.
Nous sommes logés actuellement au châ-
teau de X..., à moins de 2 kilomètres de
Y.. .Nous occupons, à 8 sous-officiers amis,
une petite chambre. Il est actuellement
7 heures du soir. Nous avons bien dîné car
nos cuisiniers sont excellents, et nous écri-
vons autour d’une table.
Sais-tu comment elle est faite cette table ?
— Un lit de fer retourné sur lequel nous
avons déposé une vieille porte, laquelle est
recouverte avec une couverture. Depuis
longtemps je n’avais écrit sur une table La
plus vive gaieté rèçne. J’ai fait deux pièces
de vers dont les sujets sont empruntés aux
divers événements qui se sont passés chez
nous — vers bien mauvais, mais ils ont été
l’occasion de rires sans fin. Tu ne verrais
actuellement aucun pessimisme chez nous,
et puis les opérations semblent se poursui-
vre si bien 1 Pour couronner cette bonne
soirée nous ferons, avant de nous coucher,
un « brûlot », c’est-à-dire du rhum enflam-
mé, et nous dormirons pendant dix heures
du sommeil du juste.
Et la guerre ? me diras-tu J Tout cela
n’est par la guerre. — C’est vrai, mais il y
a deux jours de tranchées, pendant lesquels
nous vivons dans la solitude, le silence.
Nous taisons là une bonne cure de médita-
tion, car durant ces deux jours nous devons
tirer toutes nos ressources de nous-mêmes.
Alors nous nous souvenons que nous som-
mes à la guerre ; cependant l’ennemi est
bien peu vivace, bien peu méchant. Il n’a
aucune vigueur, heureusement pour nous.
Tu vois, chère maman, que je suis loin
d’être malheureux et que je me fais bien à
cette vie inattendue. Comment pourrait-il
en être autrement, du reste, avec le senti-
ment du devoir ^accomplir, de bons amis,
une volonté ferme, et surtout la certitude
de votre présence réelle tout près de moi ?
Notre état d’esprit à tous sous-officiers
du moins — est excellent. Chacun a tout
laissé de bon coeur et fait son devoir sans
vantardise aucune.
Je t’embrasse de tout mon coeur et pense
fidèlement à vous tous.
Les Sympathies Britanniques
Londres, 25 novembre.
La Fall Mail Gazette écrit :
« La moment nous semble propice pour
exprimer notre gratitude pour la façon loyale
et généreuses avec laquelle les Français ont
combattu à nos côtés. Nous savons combien
la résistance prolongée et patiente doit avoir
éprouvé le lempéramment des troupes fran-
çaises et nous voyons, dans le résultat heu-
reux de cette épreuve, que quelque chose
de nouveau s’éveille dans l’âme française :
sa hatue conscience morale, sûr présage de
la victoire.
» Le recouvrement des provinces perdues
par la France est maintenant une dette
d’honneur que nous saurons paver. »
LA GUERRE
flLJL-4L» JOIJ-RIVÉS
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 25 Novembre, 15 heures.
De la mer du Nord à Ypres, aucune
attaque de l’infanterie.
Entre Langemark et Zonnebeke,
nous avons gagné du terrain.
Aux abords de La Bassée, les trou-
pes indiennes ont repris à l’ennemi les
tranchées qu’il leur avait enlevées la
veille.
De La Bassée à Soissons, calme
presque complet.
Nous avons progressé légèrement
près de Berry-au-Bac et dans l’Ar-
gonne.
A Béthincourt, au Nord-Ouest de
Verdun, une attaque allemande a été
repoussée.
La suspension des armes demandée
par l’ennemi a été refusée.
Dans la région de Pont-à-Mousson,
nous avons pu bombarder Arnanville.
Aucun incident dans les Vosges.
Paris, 23 heures.
Journée calme.
Aucune modification sur l’ensemble
du front.
Official Report of the
Freneh Grovemment
Nov. 25a 1 -3 p.m.
From the North Sea to Ypres, no infan-
try attack. Between Langemarck and
Zonnebeke, we gained some ground.
Around La Bassée, the indian troops
hâve retaken the trenches, which the foe
had occupied the night before.
From La Bassée to Soissons, al most com-
plété quietness. We advanced slighlly
near Berry-au-Bac and in the Argonne.
At Béthincourt, NorthrWest of Verdun,
the foe's attack has been repulsed. A sus-
pension of arms asked for by the foe has
been refused.
In the région of Pont-à-Mousson, we
hâve bombarded Armanviile.
Nothing new in the Vosges.
COMMUNIQUÉ ANGLAIS
Londres, 25 novembre.
Les troupes indiennes qui ont repris les
tranchées perdues la veille, ont capturé
trois officiers, une centaine d’hommes, un
mortier et trois mitrailleuses.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 25 Novembre (officielle).
La bataille de Lotz continue.
Sur un certain point, la cavalerie russe a
chargé et mis en déroute l’infanterie alle-
mande, qui bat en retraite, en lui infligeant
des pertes considérables.
\ Sur le front Gzenslochowa-Cracovie, l’ac-
tion se développe à notre avantage.
Le 22 novembre, nous avons fait plus de
6,000 prisonniers.
Toutes les contre-attaques ennemies oût
échoué.
Dans le Caucase, l’action s’est dévelop-
pée le 23. dans la, région de Tchorchk.
Dans la direction de d’Erzeroum, l’enne-
mi, culbuté sur l’ensemble du front, bat
précipitamment en retraite et est énergi-
quement poursuivi.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 23 novembre.
La bataille continue à Nieuport et à Ypres.
Une petite escadre britannique a pu appro-
cher deux fois de la côte, mais elle a été re-
poussée par notre artillerie. Leà canons de
marine anglais n’ont eu aucun effet.
Dans la forêt de l’Argonna nous avons
gagné du terrain pas à pas.
Une tranchée après l’antre, un point
d’appni ajarès l’antre sont forcés et de nom-
breux prisonniers sont pris journellement.
Une forte reconnaissance contre notre
position à l’Est de la Moselle a été rendue
ineffective par notre contre-attaque.
Dans la. Prusse orientale, situation sans
changement.
Eu Pologne, la venue des renforts russes
de la direction de Varsovie a fait différer la
solution de la bataille.
Dans la région à l’Est de Czestochawa et
au Nord-Est de Cracovie, l’offensive des
troupes allemande et austro-bongroises a été
maintenue.
La Cïlierre en Images
Photo et Cliché "PfbrjaTaer*
Lo Kaiser et ses sales six fils
Caricature ^ALBERT RXHS
LE «iip SE préparé
Lisbonne, 15 novembre.
Les deux chambres, réunies en séance ex-
traordinaire ont voté à l'unanimité et sans
débats une résolution donnant au gouver-
nement pleins pouvoirs pour prendre part
à la guerre, tant suivant les intérêts et les
devoirs d’une nation libre que suivant ceux
d’une nation alliée à l’Angleterre et adop-
tant toutes les mesures extraordinaires que
la situation comportera.
La foule stationnée au dehors acclama
longuement l’Angleterre, la France et la
Belgique. La presse portugaise fait remar-
quer que ce vote qui n’implique point en-
core de détermination diffère d’une manière
importante de celui émis au mois d’août sur
la même question. A ce moment, la gou-
vernement avait été autorisé à ne prendre
que des mesures défensives.
RENTRÉE A PARIS
Paris, 25 novembre.
M. Poincaré, président de la République ;
M. Viviani, président du Conseil, et M. Du-
bosc, président du Sénat, sont rentrés dans
la matinée à Paris.
Une Visite de i. le Ministre de la Guerre
Bourges, 25 novembre.
M. Millerand, minisire de la guerre,prove-
nant de Bordeaux, est arrivé dans la soirée
de mardi et a inspecté les différents services
de la région.
Ii a visité les établissements militaires et
témoigné de sa vive satisfaction.
M. Sialvy visite les départements du front
Paris, 25 novembre.
M. Malvy a visité, mardi, en partie, les dé-
partements de l’*ise et de l’Aisne.
Il s’est enquis de la situation "des besoins
des réfugiés des communes occupées par
l’ennemi.
Il a examiné le fonctionnement des allo-
cations aux soutiens de famille.
Constatant que ses instructions n’étaient
pas toujours.exactement suivies, ii les a re-
nouvelées d’une façon rigoureuse pour la
stricte et complète application de la loi.
Le ministre de l’intérieur s’est ensuite
occupé des services de la sûreté générale,
dans cette zone des armées.
AU CONSEIL DE GUERIE
Limoges, 25 novembre.
Le Conseil de gnerre de la douzième ré-
gion a condamné à mort le soldat Louis
llamj, du 33® l’ennemi, faux et usage de faux.
Après la bataille de Dinant, il quitta le
front, simulant une blessure à la jambe et
fabriqua une tausse étiquette du major avec
la mention : blessure au genou.
Les Fusiliers Marins
Paris, 25 novembre.
Parmi les citations à l’ordre de l'armée,
nons relevons la brigade de fusiliers marias
qui a fait preuve de la plas grande vigueur
et d’un entier dévouement dans la défense
d’une position stratégique très importante.
LA TURQUIE CONTRE LES ANGLAIS
Athènes, 25 novembre.
D’après une nouvelle de source privée de
Constantinople, Djemal Pacha, ministre de
la marine, est nommé généralissime des for-
ces turques contre l’Egypte.
SUR LE FRONT RUSSE
Petrograd, 25 novembre
Le Messager de l’Armée parlant du combat
qui a lieu au Nord de Lodz dit que les
Allemands se sont livrés à des attaques réité-
rées, cherchant à briser les forces russes,
mais leurs tentatives furent infructueuses.
L’armée austro-allemandejoua son va-tout
dans cette bataille dont la perte ou te gain
influencera sérieusement la marche ulté-
rieure de la campagne.
Le Messager constate que sur le front de
Galicie l'offensive russe devient de plus en
plus énergique et rend l’ennemi impuis-
sant.
Parmi les trophées pris à Tchenstokovo se
trouve la calèche de Guillaume avec un de
ses manteaux bleus.
Dans le Parti Socialiste Italien
Rome, 25 novembre.
L’assemblée de la section socialiste mila-
naise a voté l'expulsion de Mussolini pour
son opposition aux délibérations du parti.
VIOLATION DE NEUTRALITE
Saniiago-de-Chiii, 25 novembre (offlei 1),
Les autorités maritimes ont établi que les
bâtiments de guerre allemands ont violé la
neutralité en restant plusieurs jours à Juan-
Fernandez, en capturant deux vaisseaux
neutres et en s’emparant de charbon, de
vivres et du bateau français Valentine, qu’ils
ont coulé ensuite en eaux chiliennes.
Une Protestation significative
Bâle, 25 novembre.
Les dernières nouvelles de Munich rappor-
tent avec étonnement un mouvement de pro-
testation qui s’est produit parmi la popula-
tion d'Innspruck contre une récente décision
de la Municipalité qui a pour objet de don-
ner le nom de Bismarck à l’une des rues
principales de la ville.
La Flotte anglaise
devant une base allemande
Londres, 25 novembre (officiel).
Deux cuirassés de l’escadre britannique
ont bombardé, le 24, tous les points straté-
giques de Zeefruges.
Les Allemands n’ont riposté que faible-
ment.
Une Héroïne Française
On lira avec émotion le récit que fait un jeun*
Limousin, dafls une lettre adressée à sa famille
ae la mort d une jeune femme, qui, pour épargner
le village Menacé de destruction par les Alle-
mands, s’est copsliluée comme otage et a été fu-
sillée. Le nom de celle héroïque Française est
connu; il sera inscrit dans le Livre d’Or de cette
terrible guerre. .
Nous avions tendu une embuscade aux
Allemands et nous n’avions réussi qu’à pren-
dre un.sous-officier et à blesser quelques
ennemis. Pour se teager les Prussiens bom-
bardaient le village de X..., ie lendemain,
puis us revinrent chaque jour, comme d’ha-
bitude.
Le jeudi S novembre, la compagnie du
sous-officier pris arriva dans le village; on
rassembla tout le monde à l'église, puis un
officier allemand prévint les habitants que la
village serait puni.
« Une femme, dit-il, a trahi mes soldats
en leur disant qu’il n’y avait pas de Fran-
çais dans le village, alors qu’il y en avait
plein les maisons ; si la femme ne se dénonça
pas, tout lé village sera lusilié. »
Les habitants protestèrent, déclarant que
les soldats français n’étaient pas rentrés dans
les maisons et qu’ils ignoraient leur pré-
sence dans le village.
Ce fut peine perdue. L officier allemand
persista dans ses menaces ; il voulait fusitier
un nomme et une femme.
C’est alors que Mme Marie Masson, âgée ds
28 ans, sortit des rangs pour s’accuser d’être
1 auteur de la trahison reprochée par Poli-
cier prussien.
« Les Français n’étaient * pas dans le*
maisons, mais vous pouvez faire de'moi ce
que vous voudrez, déclara simplement cette
courageuse femme, car je ne veux pas les
trahir. »
Elle fat alors saisie par les soldats alle-
mands, qui s’emparèrent également d’un
homme ; l'église fut évacuée ; ie couple fut
fusillé ën présence de la population, que les
Prussiens encadraient.
Au premier rang des spectateurs, les bour-
reaux avaient fait placer le père et la mère
de l’héroïque jeune femme, qui est morte en
véritable Française, regardant bien en face
les huit fusils braqués sur elle.
Après avoir incendié deux maisons, le*
Allemands évacuèrent le village.
I Eli CIHTRE LES ZEPPELINS
Des informations venues de Suisse signa-,
lent l’activité des usines de Friedrichshanen,
qni ne produiraient pas moins d’an Zeppelin
par semaine.
Encore que l’efficacité militaire de ces
lourds creiseurs de l’air reste douteuse, il
est bon de préveir l’éventualité d’une croi-
sière de dirigeables ennemis déversant des
quintaux d’explosifs sur nos villes ouvertes
ou sur le camp retranché de Paris.
Nos héroïques aviateurs sont prêts à enga-
ger ie combat contre les mastodontes de
baudruche ennemis. Encore taut-il que nos
avions soient pourvus d’armes, offensives
efficaces, rapides et sans danger pour le pi-
lote et le mitrailleur.
Un inventeur grenoblois, M Antony Jac-
ques, qui a déj i donné de curieux travaux
de mécanique de précision, a expérimenté,
en présence de quelques personnalités dau-
phinoises, parmi lesquelles se trouvait M.
Morard, commandant des sapeurs-pompiers
de Grenoble, nne aiguille incendiaire et ex-
plosive destinée à combattre les Zeppelins.
L’aiguille incendiaire de M Antony Jae-
qnes présente cette particularité curieuse
qu’elle éclate à volonté sur la toile, par un
choc très deux, sans éclater sur un corps
dur par nn choc violent, à moins que l’opé-
rateur ne manoeuvre nn dispositif spécial,
qui transforme l’engin en minuscule bombe
ordinaire.
L’invention de M. Antony Jacques, d’une
extrême simplicité, d’une légèreté extraor-
dinaire et d’une inconcevable économie de
construction, a été expérimentée sur une
toile tendue snr l’échafaudage d’exercice des
sapeurs-pompiers, érigé rue Hoche, derrière
l'école de natation.
Cinq aiguilles ont été lancées sur le tissa
et ei les ont tontes éclaté au léger contact,
s’ancrant dans la déchirure et déterminant
par l’explosion une combustion qui sur ha
Zeppelin, eût déterminé, par le mélange de
l’hydrogène et de l’air, une déflagration gé-
nérale.
De tels engins, lancés par poignées par
des avions français survolant les Zeppelins
allemands'’, auront vite raison de ia flotte
aérienne où l’ennemi semble mettre ses der
nières espérances.
PARMI LES RUINES
Termonde a particulièrement souffert d»
l’attaque des Allemands. La ville n'est pins
qu’un amas de raines. 2,300 maisons ont été
détruites et le dommage causé s’élève à 73
millions.
La pins grande partie des habitants a été
'arrêtée et envoyée en Allemagne. Un petit
nombre a pn gagner les environs de ia Hol-
lande. Ces malheureux rentrent peu à pen
dans leur pauvre ville dévastée, bien que les
provisions y soient rares. Us recherchent les
traces de leur demeure, ramassent des dé-
bris, essaient de reprendre le cours de la
vie...
L’impression laissée.par toute cette misère
et ce désespoir est inoubliable pour le voya-
geur qui traverse actuellement Termonde.
EN ZDAEELEL
Le steamer allemand Sierra-Cordobà est
arrivé à Montevideo le 22 novembre et a dé-
barqué tous les passagers et l’équipage en-
tier du steamer La-Correntina et du trois-
mâts français Union, à l’exception du capi-
taine et deux hommes qui étaient emprison-
nés à bord du Kronprinz- Wilhelm.
Ce dernier navire arrêta La-Correntim le
7 octobre, prit à son bord nne partie delà
cargaison composée de charbon et de vi-
vres et le conla. Le 20 octobre, le Kronprinz•
Wilhelm transborda ses passagers sur ia
Sierra-Cordoba rencontré en mer.
L’Union fut capturé le 28 octobre par 34
de latitude Sud et 52» de longitude Ou»-*
Les passagers et l’équipage sont en bot
santé.
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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Notre Rédacteur en Chef est mo-
bilisé à dater de ce jour ; nos lec-
teurs comprendront les modifica-
tions qu’il en résultera pour notre
Journal que nous nous efforcerons
de rendre digne de leur bienveil-
lante fidélité.
Il PilIPtf SI Bip»
Les papas qui sont à la guerre écriront
bientôt aux mamans inquiètes : « Et sur-
tout, ma chère brave femme, que cela n’em-
pêche pas de donner des étrennes aux en-
fants 1 »
En dépit des tristesses de l’heure, le sou-
rire des poupées fleurira sur les étagères.
Or, il faut que cette poupée pour les
petites filles de France soit désormais net-
tement française.
Pendant trop longtemps, nous avons
supporté qu’elle nous vint de l’autre côté
de la frontière, pimpante et rose, dans le
froufroutement de ses robes bâclées en
quelques coups d’aiguilles ou, plus sou-
vent, dans le simple appareil d’une beauté
de porcelaine qu’on vient d’arracher au
sommeil et à son matelas de frisures de
bois.
Tout d’abord, elle arriva sous le voile de
l’anonymat, se recommandant de la bonne
grâce de son minois et de la franchise de
ses grands yeux. On lui trouvait même un
air parisien.
Puis, elle ne dissimula plus son origine.
Elle entrait bravement chez nous comme
en un pays conquis, avec sur sa boîte de
carton et quelquefois sur ses membres des
indications qui révélaient son berceau teu-
ton. Certains esprits s’alarmèrent.
Alors, elle usa de plus de cynisme en-
pore. Elle se fit présenter par des pancartes
tricolores qui prétendaient affirmer sa na-
tionalité bien, française, du petit orteil à la
perruque. En réalité, ce n’était là qu’une
Supercherie, un truc de la falsification ger-
manique, une variété nouvelle de cet es-
prit de copie et de fraude qui fit imiter en
Allemagne jusqu’à nos vieux vins de
France et coller sur les flacons renfermant
de vagues liquides triturés les étiquettes
Mensongères de Cognac ou de Champagne.
.Les poupées, dès le seuil de Décembre,
faisaient un saut dans les vitrines du mar-
chand. pour les beaux rêves et les folles
joies de nos enfants, bien insouciants de
ces questions nationales et économiques.
Les poupées continuaient de sourire.
Leur rôle, leur vie est de sourire même
aux heures les plus graves, les plus dou-
loureuses. Or le sourire est international,
fl ne trahit point les hypocrisies ni les
.traîtrises, surtout dans le monde ingénu
ides poupées.
Il avait, ce sourire, la môme candeur, la
même douceur, le même charme énigmati-
que que le regard profond des yeux cou-
leur de ciel. Lui aussi inspirait l’honnê-
teté et la franchise, bien qu’il y eût dans sa
fixité quelque chose de froid et de sec qui
n’était, semblait-il, qu’un excès de droi-
ture.
Lorsqu’on la redressait, la belle poupée
dormante et rose, ses paupières tout à coup
se levaient en faisant entendre un petit
bruit sourd, intérieur, dont le mystère était
peut-être celui des idées de poupée mises en
fuite. Mais une pure et bienfaisante séré-
nité s’étendait qui faisait le visage plus
souriant et plus épanoui.
Et nous étions si bien conquis par cette
grâce auréolée de frisons, que nous ne son-
gions plus à voir ce que contenait tant de
joliesse.
Quelle curiosité ravie eût songé alors à
ouvrir ce coeur de carton pour constater
que la figurine à la française était en
réalité une petite Alboche.
9
* *
Eh bien, il faut que cela cesse, que cela
soit fini à jamais. Il faut que notre argent,
même chez le marchand de jouets, aille à
des produits de fabricants français. Il faut
que nous nous mettions, dès maintenant, à
appliquer ce principe trop souvent, trop
longtemps dédaigné : « La guerre — même
après la guerre — à tous les produits alle-
mands ! »
Il faut le dire, la poupée, en grande ma-
jorité, était de ceux-là. Nous nous étions
laissé prendre cet « article » comme bien
d’autres, par l’infiltration persistante de
l’industrie germanique, pour laquelle il
n’était chose frivole ni dédaignable, pourvu
qu’ellefûtlepointde départ d’une «affaire»,
le stimulant de la concurrence.
La poupée des petites Françaises venait
le plus souvent d’Allemagne. Grands maî-
tres dans l’art du maquillage, ses créateurs
lui auraient bien installé, s’il l’eût fallu,
un phonographe dans le ventre pour crier :
« Vive Poincaré !» ou « Vive Joffre ! ».
Maik, dans l’intimité de sa tête bourrée de
son, elle ruminait plutôt un « Deutschland
über ailes » plus conforme à ses chères
pensées.
* *
Des fabricants français ont déjà devancé
nos voeux.
J’ai sous les yeux un journal corporatif
qui nous fait connaître leurs projets et leurs
espérances. J’y découpe ces lignes qui sont
comme le billet de faire-part — avant la
naissance — de l’apparition prochaine de
la poupée rénovée et baptisée archi-fran-
çaise :
Notre désir de rétablir en France la fabri-
cation intégrale de la poupée est, nons en
avons la certitude, snr le point de se
réaliser.
Dans ce but, nous nous sommes procuré
d’abord do nombreux renseignements au-
près de personnes connaissant parfaitement
cet article, puis, ce qui était psnt-être moins
lâche, nous avons réussi à retrouver Quel-
ques porcelainiers ayant fait autrefois la tête
de poupée, et, en conséquence, capables de
créer nne fabrication et de former des élè-
ves : parmi ces précieux auxiliaires, nous de-
vons citer M. Parquet notre sympathise
collègue.
Les verriers spéciaux que nou3 avons con-
sultés, nous ont donné la certitude qu’ils
pourront établir des yeux d’excellente fa-
brication et d’un bon prix.
Tons ces renseignements, toutes ces bon-
nes volontés, ont été centralisés et mis à la
disposition d’un industriel, M. Dimmerval,
qui possède tous les éléments nécessaires à
un pareil essai, et désireux comme nous de
faire revivre en France l’industrie de la Pou-
pée.
Déjà, des essais de fabrication de têtes
ont été tentés, et nons espérons do bons ré-
sultats prochainement.
Rien de mieux. Ce serait nier l’ingénio-
sité et la mentalité françaises, celle qui se
forme, se développe et tiendra, pour le
bien immédiat de notre chère France, que
de douter un instant de l’intérêt de l’effort
commun et de sa solution heureuse.
L’industrie du jouet doit revenir entière
chez nous, où l’esprit industrieux demeure
traditionnel, où il s’accuse même, dès
maintenant, chez les petits fabricants, par
ces réflexions pittoresques que j’emprunte
au même journal :
Il serait si facile d’obtenir la livraison des
déchets de tontes sortes, provenant de l’ar-
mée : brins de draps de couleurs et de ga-
lons chez les tailleurs boites de conserves
vides des cantines ; raclures de cuirs des
cordonniers, débris d’alJumihium, de plomb,
de fils métalliques, etc., etc. Tous ces rebuts
utilisables par ailleurs, seraient livrés ans \
petits fabricants, lesquels en tireraient parti '
de leur mieux et pourraient être exposés à
un concours nouveau de M. Lépine ou autre.
On primerait les productions les pins ingé-
nieuses artistiques et aussi les meilleur mar-
ché, ce qni amènerait les marchands à les
vendre à un prix égal à celui des Allemands,
dont l’indastrie des jouets serait dès lors
ruinée, serait remplacée par la fabrica-
tion exclusivement française. Beaucoup
d’hommes trop faibles pour uu labeur fati-
gant, de vieillards, d’enfants, puiseraient
dans ce travail quelques ressources.
Comment les magiciens qui font de la
joie enfantine avec des boîtes de conserves
vides et des raclures de cuir n’aecompli-
raient-ils pas ce miracle : la-poupée—alsa-
cienne comprise — garantie française sur
toutes les-coutures ?
ALBERT-IIERRENSCHMIDT.
SU LE FRONT
Nous tenons à mettre sous les yeux
de nos lecteurs, sans y changer un
mot, la lettre qu'un de nos jeunes con-
citoyens a adressé tout récemment à
sa mère. Nous estimons que cette lettre
est de nature à réconjorter bien des
mères inquiètes qui verront que si
lèurs fils ont sans doute des moments
durs à passer, cependant ils ne sont
pas constamment exposés, et que, mê-
me en cette mauvaise saison, on peut
se jaire du bien sur le Jront de ba-
taille, physiquement et... morale-
ment.
Ce qu’ily a d’admirable chez nos
soldats, çe n’est pas seulement leur
courage mais leur entrain que rien ne
peut abattre et qui dépeint si heureu-
sement le caractère français.
19 novembre 1914.
Ma bien chère maman, merci de tout
coeur de ta si bonne lettre reçue ce matin.
Combien je suis touché à l’idée que vous
)ensez tant à moi les uns comme les autres ;
je suis persuadé que c’est cela qui me
donne de la force, plus encore que ce que
je puis tirer de moi-même.
J’ai bien reçu les deux capuchons. J’ai
fait cadeau de l’un d’entre eux à l’un de
mes meilleurs camarades. Quant au cache-
nez, il m’est bien précieux, car les nuits
dans les tranchées sont froides. Elles ne se
répètent pas trop souvent heureusement :
deux fois sur huit ; mais c’est suffisant et
on a raison de ne pas nous surmener.
Oh I non ! Nous ne sommes pas surme-
nés. Si tu voyais toutes nos faces rebondies.
Je suis certes aussi gros et gras actuelle-
ment que je l’étais au départ, et en plus j’ai
un beau teint rose et hâlé. Jamais je ne me
suis mieux porté — et parmi nous il n’y a
pas un malade.
Nous sommes logés actuellement au châ-
teau de X..., à moins de 2 kilomètres de
Y.. .Nous occupons, à 8 sous-officiers amis,
une petite chambre. Il est actuellement
7 heures du soir. Nous avons bien dîné car
nos cuisiniers sont excellents, et nous écri-
vons autour d’une table.
Sais-tu comment elle est faite cette table ?
— Un lit de fer retourné sur lequel nous
avons déposé une vieille porte, laquelle est
recouverte avec une couverture. Depuis
longtemps je n’avais écrit sur une table La
plus vive gaieté rèçne. J’ai fait deux pièces
de vers dont les sujets sont empruntés aux
divers événements qui se sont passés chez
nous — vers bien mauvais, mais ils ont été
l’occasion de rires sans fin. Tu ne verrais
actuellement aucun pessimisme chez nous,
et puis les opérations semblent se poursui-
vre si bien 1 Pour couronner cette bonne
soirée nous ferons, avant de nous coucher,
un « brûlot », c’est-à-dire du rhum enflam-
mé, et nous dormirons pendant dix heures
du sommeil du juste.
Et la guerre ? me diras-tu J Tout cela
n’est par la guerre. — C’est vrai, mais il y
a deux jours de tranchées, pendant lesquels
nous vivons dans la solitude, le silence.
Nous taisons là une bonne cure de médita-
tion, car durant ces deux jours nous devons
tirer toutes nos ressources de nous-mêmes.
Alors nous nous souvenons que nous som-
mes à la guerre ; cependant l’ennemi est
bien peu vivace, bien peu méchant. Il n’a
aucune vigueur, heureusement pour nous.
Tu vois, chère maman, que je suis loin
d’être malheureux et que je me fais bien à
cette vie inattendue. Comment pourrait-il
en être autrement, du reste, avec le senti-
ment du devoir ^accomplir, de bons amis,
une volonté ferme, et surtout la certitude
de votre présence réelle tout près de moi ?
Notre état d’esprit à tous sous-officiers
du moins — est excellent. Chacun a tout
laissé de bon coeur et fait son devoir sans
vantardise aucune.
Je t’embrasse de tout mon coeur et pense
fidèlement à vous tous.
Les Sympathies Britanniques
Londres, 25 novembre.
La Fall Mail Gazette écrit :
« La moment nous semble propice pour
exprimer notre gratitude pour la façon loyale
et généreuses avec laquelle les Français ont
combattu à nos côtés. Nous savons combien
la résistance prolongée et patiente doit avoir
éprouvé le lempéramment des troupes fran-
çaises et nous voyons, dans le résultat heu-
reux de cette épreuve, que quelque chose
de nouveau s’éveille dans l’âme française :
sa hatue conscience morale, sûr présage de
la victoire.
» Le recouvrement des provinces perdues
par la France est maintenant une dette
d’honneur que nous saurons paver. »
LA GUERRE
flLJL-4L» JOIJ-RIVÉS
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 25 Novembre, 15 heures.
De la mer du Nord à Ypres, aucune
attaque de l’infanterie.
Entre Langemark et Zonnebeke,
nous avons gagné du terrain.
Aux abords de La Bassée, les trou-
pes indiennes ont repris à l’ennemi les
tranchées qu’il leur avait enlevées la
veille.
De La Bassée à Soissons, calme
presque complet.
Nous avons progressé légèrement
près de Berry-au-Bac et dans l’Ar-
gonne.
A Béthincourt, au Nord-Ouest de
Verdun, une attaque allemande a été
repoussée.
La suspension des armes demandée
par l’ennemi a été refusée.
Dans la région de Pont-à-Mousson,
nous avons pu bombarder Arnanville.
Aucun incident dans les Vosges.
Paris, 23 heures.
Journée calme.
Aucune modification sur l’ensemble
du front.
Official Report of the
Freneh Grovemment
Nov. 25a 1 -3 p.m.
From the North Sea to Ypres, no infan-
try attack. Between Langemarck and
Zonnebeke, we gained some ground.
Around La Bassée, the indian troops
hâve retaken the trenches, which the foe
had occupied the night before.
From La Bassée to Soissons, al most com-
plété quietness. We advanced slighlly
near Berry-au-Bac and in the Argonne.
At Béthincourt, NorthrWest of Verdun,
the foe's attack has been repulsed. A sus-
pension of arms asked for by the foe has
been refused.
In the région of Pont-à-Mousson, we
hâve bombarded Armanviile.
Nothing new in the Vosges.
COMMUNIQUÉ ANGLAIS
Londres, 25 novembre.
Les troupes indiennes qui ont repris les
tranchées perdues la veille, ont capturé
trois officiers, une centaine d’hommes, un
mortier et trois mitrailleuses.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 25 Novembre (officielle).
La bataille de Lotz continue.
Sur un certain point, la cavalerie russe a
chargé et mis en déroute l’infanterie alle-
mande, qui bat en retraite, en lui infligeant
des pertes considérables.
\ Sur le front Gzenslochowa-Cracovie, l’ac-
tion se développe à notre avantage.
Le 22 novembre, nous avons fait plus de
6,000 prisonniers.
Toutes les contre-attaques ennemies oût
échoué.
Dans le Caucase, l’action s’est dévelop-
pée le 23. dans la, région de Tchorchk.
Dans la direction de d’Erzeroum, l’enne-
mi, culbuté sur l’ensemble du front, bat
précipitamment en retraite et est énergi-
quement poursuivi.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(Nous ne publions les communiqués allemands
qu'à titre documentaire et sous toutes réserves —
nos lecteurs les redresseront d’eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui précèdent.)
Berlin, 23 novembre.
La bataille continue à Nieuport et à Ypres.
Une petite escadre britannique a pu appro-
cher deux fois de la côte, mais elle a été re-
poussée par notre artillerie. Leà canons de
marine anglais n’ont eu aucun effet.
Dans la forêt de l’Argonna nous avons
gagné du terrain pas à pas.
Une tranchée après l’antre, un point
d’appni ajarès l’antre sont forcés et de nom-
breux prisonniers sont pris journellement.
Une forte reconnaissance contre notre
position à l’Est de la Moselle a été rendue
ineffective par notre contre-attaque.
Dans la. Prusse orientale, situation sans
changement.
Eu Pologne, la venue des renforts russes
de la direction de Varsovie a fait différer la
solution de la bataille.
Dans la région à l’Est de Czestochawa et
au Nord-Est de Cracovie, l’offensive des
troupes allemande et austro-bongroises a été
maintenue.
La Cïlierre en Images
Photo et Cliché "PfbrjaTaer*
Lo Kaiser et ses sales six fils
Caricature ^ALBERT RXHS
LE «iip SE préparé
Lisbonne, 15 novembre.
Les deux chambres, réunies en séance ex-
traordinaire ont voté à l'unanimité et sans
débats une résolution donnant au gouver-
nement pleins pouvoirs pour prendre part
à la guerre, tant suivant les intérêts et les
devoirs d’une nation libre que suivant ceux
d’une nation alliée à l’Angleterre et adop-
tant toutes les mesures extraordinaires que
la situation comportera.
La foule stationnée au dehors acclama
longuement l’Angleterre, la France et la
Belgique. La presse portugaise fait remar-
quer que ce vote qui n’implique point en-
core de détermination diffère d’une manière
importante de celui émis au mois d’août sur
la même question. A ce moment, la gou-
vernement avait été autorisé à ne prendre
que des mesures défensives.
RENTRÉE A PARIS
Paris, 25 novembre.
M. Poincaré, président de la République ;
M. Viviani, président du Conseil, et M. Du-
bosc, président du Sénat, sont rentrés dans
la matinée à Paris.
Une Visite de i. le Ministre de la Guerre
Bourges, 25 novembre.
M. Millerand, minisire de la guerre,prove-
nant de Bordeaux, est arrivé dans la soirée
de mardi et a inspecté les différents services
de la région.
Ii a visité les établissements militaires et
témoigné de sa vive satisfaction.
M. Sialvy visite les départements du front
Paris, 25 novembre.
M. Malvy a visité, mardi, en partie, les dé-
partements de l’*ise et de l’Aisne.
Il s’est enquis de la situation "des besoins
des réfugiés des communes occupées par
l’ennemi.
Il a examiné le fonctionnement des allo-
cations aux soutiens de famille.
Constatant que ses instructions n’étaient
pas toujours.exactement suivies, ii les a re-
nouvelées d’une façon rigoureuse pour la
stricte et complète application de la loi.
Le ministre de l’intérieur s’est ensuite
occupé des services de la sûreté générale,
dans cette zone des armées.
AU CONSEIL DE GUERIE
Limoges, 25 novembre.
Le Conseil de gnerre de la douzième ré-
gion a condamné à mort le soldat Louis
llamj, du 33®
Après la bataille de Dinant, il quitta le
front, simulant une blessure à la jambe et
fabriqua une tausse étiquette du major avec
la mention : blessure au genou.
Les Fusiliers Marins
Paris, 25 novembre.
Parmi les citations à l’ordre de l'armée,
nons relevons la brigade de fusiliers marias
qui a fait preuve de la plas grande vigueur
et d’un entier dévouement dans la défense
d’une position stratégique très importante.
LA TURQUIE CONTRE LES ANGLAIS
Athènes, 25 novembre.
D’après une nouvelle de source privée de
Constantinople, Djemal Pacha, ministre de
la marine, est nommé généralissime des for-
ces turques contre l’Egypte.
SUR LE FRONT RUSSE
Petrograd, 25 novembre
Le Messager de l’Armée parlant du combat
qui a lieu au Nord de Lodz dit que les
Allemands se sont livrés à des attaques réité-
rées, cherchant à briser les forces russes,
mais leurs tentatives furent infructueuses.
L’armée austro-allemandejoua son va-tout
dans cette bataille dont la perte ou te gain
influencera sérieusement la marche ulté-
rieure de la campagne.
Le Messager constate que sur le front de
Galicie l'offensive russe devient de plus en
plus énergique et rend l’ennemi impuis-
sant.
Parmi les trophées pris à Tchenstokovo se
trouve la calèche de Guillaume avec un de
ses manteaux bleus.
Dans le Parti Socialiste Italien
Rome, 25 novembre.
L’assemblée de la section socialiste mila-
naise a voté l'expulsion de Mussolini pour
son opposition aux délibérations du parti.
VIOLATION DE NEUTRALITE
Saniiago-de-Chiii, 25 novembre (offlei 1),
Les autorités maritimes ont établi que les
bâtiments de guerre allemands ont violé la
neutralité en restant plusieurs jours à Juan-
Fernandez, en capturant deux vaisseaux
neutres et en s’emparant de charbon, de
vivres et du bateau français Valentine, qu’ils
ont coulé ensuite en eaux chiliennes.
Une Protestation significative
Bâle, 25 novembre.
Les dernières nouvelles de Munich rappor-
tent avec étonnement un mouvement de pro-
testation qui s’est produit parmi la popula-
tion d'Innspruck contre une récente décision
de la Municipalité qui a pour objet de don-
ner le nom de Bismarck à l’une des rues
principales de la ville.
La Flotte anglaise
devant une base allemande
Londres, 25 novembre (officiel).
Deux cuirassés de l’escadre britannique
ont bombardé, le 24, tous les points straté-
giques de Zeefruges.
Les Allemands n’ont riposté que faible-
ment.
Une Héroïne Française
On lira avec émotion le récit que fait un jeun*
Limousin, dafls une lettre adressée à sa famille
ae la mort d une jeune femme, qui, pour épargner
le village Menacé de destruction par les Alle-
mands, s’est copsliluée comme otage et a été fu-
sillée. Le nom de celle héroïque Française est
connu; il sera inscrit dans le Livre d’Or de cette
terrible guerre. .
Nous avions tendu une embuscade aux
Allemands et nous n’avions réussi qu’à pren-
dre un.sous-officier et à blesser quelques
ennemis. Pour se teager les Prussiens bom-
bardaient le village de X..., ie lendemain,
puis us revinrent chaque jour, comme d’ha-
bitude.
Le jeudi S novembre, la compagnie du
sous-officier pris arriva dans le village; on
rassembla tout le monde à l'église, puis un
officier allemand prévint les habitants que la
village serait puni.
« Une femme, dit-il, a trahi mes soldats
en leur disant qu’il n’y avait pas de Fran-
çais dans le village, alors qu’il y en avait
plein les maisons ; si la femme ne se dénonça
pas, tout lé village sera lusilié. »
Les habitants protestèrent, déclarant que
les soldats français n’étaient pas rentrés dans
les maisons et qu’ils ignoraient leur pré-
sence dans le village.
Ce fut peine perdue. L officier allemand
persista dans ses menaces ; il voulait fusitier
un nomme et une femme.
C’est alors que Mme Marie Masson, âgée ds
28 ans, sortit des rangs pour s’accuser d’être
1 auteur de la trahison reprochée par Poli-
cier prussien.
« Les Français n’étaient * pas dans le*
maisons, mais vous pouvez faire de'moi ce
que vous voudrez, déclara simplement cette
courageuse femme, car je ne veux pas les
trahir. »
Elle fat alors saisie par les soldats alle-
mands, qui s’emparèrent également d’un
homme ; l'église fut évacuée ; ie couple fut
fusillé ën présence de la population, que les
Prussiens encadraient.
Au premier rang des spectateurs, les bour-
reaux avaient fait placer le père et la mère
de l’héroïque jeune femme, qui est morte en
véritable Française, regardant bien en face
les huit fusils braqués sur elle.
Après avoir incendié deux maisons, le*
Allemands évacuèrent le village.
I Eli CIHTRE LES ZEPPELINS
Des informations venues de Suisse signa-,
lent l’activité des usines de Friedrichshanen,
qni ne produiraient pas moins d’an Zeppelin
par semaine.
Encore que l’efficacité militaire de ces
lourds creiseurs de l’air reste douteuse, il
est bon de préveir l’éventualité d’une croi-
sière de dirigeables ennemis déversant des
quintaux d’explosifs sur nos villes ouvertes
ou sur le camp retranché de Paris.
Nos héroïques aviateurs sont prêts à enga-
ger ie combat contre les mastodontes de
baudruche ennemis. Encore taut-il que nos
avions soient pourvus d’armes, offensives
efficaces, rapides et sans danger pour le pi-
lote et le mitrailleur.
Un inventeur grenoblois, M Antony Jac-
ques, qui a déj i donné de curieux travaux
de mécanique de précision, a expérimenté,
en présence de quelques personnalités dau-
phinoises, parmi lesquelles se trouvait M.
Morard, commandant des sapeurs-pompiers
de Grenoble, nne aiguille incendiaire et ex-
plosive destinée à combattre les Zeppelins.
L’aiguille incendiaire de M Antony Jae-
qnes présente cette particularité curieuse
qu’elle éclate à volonté sur la toile, par un
choc très deux, sans éclater sur un corps
dur par nn choc violent, à moins que l’opé-
rateur ne manoeuvre nn dispositif spécial,
qui transforme l’engin en minuscule bombe
ordinaire.
L’invention de M. Antony Jacques, d’une
extrême simplicité, d’une légèreté extraor-
dinaire et d’une inconcevable économie de
construction, a été expérimentée sur une
toile tendue snr l’échafaudage d’exercice des
sapeurs-pompiers, érigé rue Hoche, derrière
l'école de natation.
Cinq aiguilles ont été lancées sur le tissa
et ei les ont tontes éclaté au léger contact,
s’ancrant dans la déchirure et déterminant
par l’explosion une combustion qui sur ha
Zeppelin, eût déterminé, par le mélange de
l’hydrogène et de l’air, une déflagration gé-
nérale.
De tels engins, lancés par poignées par
des avions français survolant les Zeppelins
allemands'’, auront vite raison de ia flotte
aérienne où l’ennemi semble mettre ses der
nières espérances.
PARMI LES RUINES
Termonde a particulièrement souffert d»
l’attaque des Allemands. La ville n'est pins
qu’un amas de raines. 2,300 maisons ont été
détruites et le dommage causé s’élève à 73
millions.
La pins grande partie des habitants a été
'arrêtée et envoyée en Allemagne. Un petit
nombre a pn gagner les environs de ia Hol-
lande. Ces malheureux rentrent peu à pen
dans leur pauvre ville dévastée, bien que les
provisions y soient rares. Us recherchent les
traces de leur demeure, ramassent des dé-
bris, essaient de reprendre le cours de la
vie...
L’impression laissée.par toute cette misère
et ce désespoir est inoubliable pour le voya-
geur qui traverse actuellement Termonde.
EN ZDAEELEL
Le steamer allemand Sierra-Cordobà est
arrivé à Montevideo le 22 novembre et a dé-
barqué tous les passagers et l’équipage en-
tier du steamer La-Correntina et du trois-
mâts français Union, à l’exception du capi-
taine et deux hommes qui étaient emprison-
nés à bord du Kronprinz- Wilhelm.
Ce dernier navire arrêta La-Correntim le
7 octobre, prit à son bord nne partie delà
cargaison composée de charbon et de vi-
vres et le conla. Le 20 octobre, le Kronprinz•
Wilhelm transborda ses passagers sur ia
Sierra-Cordoba rencontré en mer.
L’Union fut capturé le 28 octobre par 34
de latitude Sud et 52» de longitude Ou»-*
Les passagers et l’équipage sont en bot
santé.
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