Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 novembre 1914 18 novembre 1914
Description : 1914/11/18 (A34,N12155). 1914/11/18 (A34,N12155).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172316z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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Pendant la Guerre
iiïiis mam
Les graves événements actuels, que nous
suivons tous chaque jour avec tant d’anxieux
intérêt, en apportant dans tous les services
publics et municipaux certaines perturba-
tions inévitables n’y ont point cependant
interrompu toute activité. Même certains
d’entre eux ont trouvé, dans ces événements,
les raisons de nouveaux efforts, et. en tout
cas, on s’est appliqué à ne point interrom-
pre les travaux commencés, partout où cela
était possible, dans le double intérêt des
travailleurs et de la marche à peu près
normale des différents services.
Ainsi, au point de yue municipal, en ce
qui concerne le Service des Egouts dont
nous avons parlé récemment, et le Service
des Bâtiments communaux dont nous parle-
rons aujourd’hui.
Au moment où éclata celte terrible
guerre de 1914, le Conseil municipal ve-
nait de sanctionner toutes les mesures né-
cessaires à la construction de trois édifices
communaux fort importants, savoir : la
nouvelle Ecole pratique de commerce et
d’industrie pour jeunes filles ; le nouveau
groupe scolaire du 3e canton, à l’encoi-
gnure des rues de Valmy et Gustave-Brin-
deau ; enfin la nouvelle Caserne des Sa-
peurs Pompiers. Aussitôt on se mit à
l'oeuvre. Les fondations de l’Ecole pratique
de commerce et d’industrie, rue Jules-
Le-Cesne, furent commencées, et depuis,
elles ont été continuées et seront certaine-
ment terminées en fin d’année. Il sera donc
possible de commencer les travaux d’édifi-
cation du gros oeuvre.
En ce qui concerne le groupe scolaire du
canton, les travaux des fondations, com-
mencés il y a un mais, sont très activement
poussés. Ils seront vraisemblablement ter-
minés fin décembre, au plus tard dans le
courant de janvier, en sorte que la maçon-
nerie des trois écoles composant ce groupe
Important pourra être également entre-
prise.
La construction de la Caserne des Sa-
peurs-Pompiers, projetée rue Dumé-d’Aple-
mont, a été confiée comme on sait à M. Car-
gill, architeote, à la suite d’un concours.
Le service municipal de l’architecture est
appelé à suivre la marche des travaux. On
a pu constater qu’ils avaient été pour-
suivis avec toute la régularité possible
au milieu des circonstances actuelles.
Non seulement les fondations sont presque
terminées, mais, de plus, certaines parties
de murs apparaissent déjà.
En somme, dès le début de l’année pro-
chaine, les travaux de maçonnerie pour-
ront être partout sérieusement poursuivis,
ce qui est un résultat fort apprécia-
ble si l’on tient compte de la défectuosité
des différents terrains dont les uns, ceux
de l’Ecole technique et de la Caserne
des Pompiers, sont situés en contre-bas de
la côte d’Ingouvillc, et dont l’autre, celui
du groupe scolaire du 3e canton, se trouve
dans l’ancienne plaine de l’Eure.
Dans la limite des possibilités laissées
par la mobilisation générale, il sera donc
possible d’occuper un certain nombre d’ou-
vriers à ces différents travaux et de ne point
laisser en chômage les divers chantiers
qui avaient été ouverts.
En outre de ces constructions importan-
ces, plusieurs autres, commencées avant la
déclaration de guerre, et d’importance
moindre que les premières, vont être pour-
suivies. Parmi elles, à l’Ecole rue Dauphi-
ne, un bâtiment annexe comportant : une
cantine scolaire, une buanderie, un ves-
tiaire au rez-de-chaussée. — et une salle
de classe à l’étage. Tl s'agit là d’une créa-
tion fort urgente en ce quartier si populeux
de Saint-François.
i D’autre part, depuis le mois d’a'oût, il a
dté procédé à la réiection intérieure com-
plète de l’Orphelinat Massey. Il s’agissait là
de travaux indispensables tant au point de
.vue de l’hygiène qu’au point de vue de
l’entretien et de la conservation du bâti-
ment lui-même dont tes façades, les toitu-
res ont été refaites. Ajoutons que les cours
et le jardin ont reçu la pente nécessaire à
l’écoulement des eaux, ce qui assure la par-
faite salubrité de l’immeuble.
En outre dé ces travaux, et par suite de
d’état de guerre, le service des Bâtiments
ieommunaux a dû aviser à la transforma-
tion de nos lycées, de nos écoles et de di-
vers édifices en ambulances temporaires ou
en casernes. Les autorités compétentes
n’ont pu que rendre hommage à la diligence
et à l’habileté avec lesquelles ces travaux
urgents et parfois délicats ont été dirigés
et exécutés. Et c’est ainsi que, dans la tâ-
che multiple qui lui incombait, et malgré
certaines difficultés inhérentes à la situa-
tion présente, ce service important des
Bâtiments communaux a continué d’être
assuré en des conditions aussi satisfaisantes
\u’il était permis de le souhaiter.
TH. VALLÉE,
L'ITIUE II El PIETE
L’importance des délibérations prises en
Conseil des ministres italien est soulignée
par le fait que la presse romaine, comme un
mot d’ordre, s’abstient de les commenter.
Cependant, le crédit de 400 millions accordé
au ministre de la guerre n’est autre que
celai dont la discussion avait provoqué la
démission de M. Rubini, ministre du Trésor,
et déclenché nne crie ministérielle qui fat
promptement résolue par le remplacement
de M. Rubini par M C ireano.
Il faut noter encore que le programme du
général Z ipelli, le ministre de la guerre,
comprenait non seulement cette dépense
nouvelle de 400 millions, mais aussi les fonds
accordes préo demment à son prédécesseur,
le générai Grandi, et qui portent à près de
800 millions les dépenses militaires extraor-
dinaires votées sous- l’inspiration de M, Sa-
tan dra, le président du conseil, depuis le
début de la confbgratien européenne.
Le Conseil a également approuvé tes me-
sures destinées à compléter ia préparation
militaire au point de vue organisation, telles
que ; augmentation du nombre des capitai-
nes, nouveau mode de recrutement des lieu-
tenants, amélioration de la solde des sous-of-
ficiers et — chose particulièrement signifi-
cative — suspension du règlement reiarii à
la limite d’âge des officiers jusques et y com-
pris le grade de colonel. ;J$,
Ii semble donc que le gturercement n’a
rien négligé pour être en mw§jÈjred’entrer en
campagne quand les circonstances l’exige-
ront. Voici ce qu’écrit à ce sufwrie corres-
pondant romain de la Stampa :
« Jusqu’ici aucun indice n’annonce une
prochaine intervention de l’Italie dans le
conflit européen ; aucun fait houveau ne
semble devoir entraioer notre pays dans la
lutte. Mais cependant il est Clair que la si-
tuation internationale peut à tout moment
oécessiter nne telle intervention, car sans
cela le gouvernement n’aurait pas adooté
des mesures d’un caractère exceptionnel
comme celles qui ont été décidées aujour-
d’hui. »
TARNOW ET CRACOVIE
C’est entre Tarnow et Cracovie que se dé-
rou eut en ce moment les opérations princi-
pales de la campagne russe, sude et consé-
quence de la prise de Lembere et de laros-
iav, de l’investissement de Przemvs! et du
reioulement sur les Garpathes des armées
autrichiennes battues
Tarnow est une ville commerçante peu-
plée d’environ 20,000 habitants en majeure
partie israéütes. C’est une ville de garnison,
mais non nne place forte. f
Cracovie, C’est la ville sainte de la Pologne,
l’ancienne résidence de ses rois, cité pitto-
resqne fondée par Krak, en 700, érigée en
capitale par Bolestas ie Grand, conquise par
les Autrichiens en 1794, rendue à la Pologne
par Napoléon en 1809, constituée en répnh'i-
qne en 1815, annexée par l’Autriche en 1846,
au mépris de tous les droits. Tous les héros
de la Pologne, Jaaellon, saint S'aaislas, So-
bi> ski, Poniatowski et K>sciaszko, reposent
dans la cathédrale. Cracovie possède une
université fameuse.
Cracovie a 160,000 habitants. La garnison,
en temps de paix, compte 20,000 hommes
d’élite. Ce chiffre aurait été porté & 175,009
on 200.000 hommes.
C’est une place de guerre, tête de pont sur
laVistuIe. Les troupes rnsses qui ont tra-
versé la Schreniavaà une vingtaine de kilo-
mètres au N-ird et qui s’avancent de Tarnow,
située à quatre-vingts kilomètres à l’fi-a, au-
ront bientôt enveloppe la cité sainte de Polo-
gne, brisant la dernière résistance que les ar-
mées autrichiennes disloqaées opposent à
leur marche.
On craint, t>n Autriche, que les renforts
allemands n’entrent bientôt en scène, Cra-
covie sera nne proie facile pour les trois ar-
aires russes qui enveloppent actuellement
la dernière forteresse de la Gulicie.
L’empereur d’Autriche a adressé un appel
désesDéré aux Allemands pour venir à tout
prix renforcer les défenses de ia position.
Les Russes sont maintenant à proximité
de Cracovie, entourée d’une triple ligne de
fortifications. Ils arrivent de l’E-t où les dé-
f nies sont moins formidables que celles du
côté Nord uù le San, avec les forteresses de
Jaroglaw et de Przemysl, était considéré
comme une barrière posée devant l'invasion
moscovite. Mais cette barrière a été déjà ren-
versée.
On rapporte que l’exode de Cracovie est
général. Tonte la population polonaise se re-
tire à l’intérieur de l'Antriche.
La colonie allemande a gagné Berlin et
Breslan.
On présume que les communications par
eh- min de ter seront conpées avant une se-
maine.
Ou dit aussi que Cracovie ne sera pas dé-
fendue. Les Autrichiens se demandent pour-
quoi on bombarderait et minerait une ville
qui n’offre aucun intérêt militaire.
Les Autrichiens oublient un pen vite
qu’euxet leurs alliés allemands n’ootpas ap-
précié ces raisons quand leur artiUer e a dé-
vaste tantdeviiies et de villages en BaJgiqua
et en France.
Bref, ces Aatrichiens sont aujourd'hui fort
inquiets pour leur compte et le compte de
Cracovie. lis ajoutent que les Russes ne se-
raient Das éloignés de leur accorder de
bonnes conditions de capitulation parce qne
ia ville est entièrement polonaise.
Mats ce sont là des espoirs dont ils ten-
tent de bercer leurs gros ennuis. Les Autri-
chiens s’effarent à la pensée des repré-
sailles — et cela n’est pas pour nous dé-
plaire.
La Garde prussienne
déchue de son prestige
Le rédacteur militaire du Times, commen-
tant la récente défaite de la garde prussienne
par les troupes anglaises, émet l’opinion que
i’échec des premières troupes prussiennes
en Flandre aura un sérieux effet a Berlin, où
tons les officiers de ces régiments sont bien
connus, et confirmera i’opin on qui com-
mence à se faire jour que la campagne est
perdue.
Il ajoute que les pertes de la garde prus-
sienne doivent être très sèreeuses et qn’il ne
doit pas rester beaucoup de ces régiments
célèbres.
LA GUERRE
107' JOURKTE3B
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 17 Novembre, 17 heures.
A Nieuport, devant Dixmude et dans
la région d’Ypres, la canonnade a re-
pris plus violente que les jours précé-
dents. Sur le canal au Sud de Dixmu-
de, notre artillerie a arrêté les tra-
vaux qu’exécutaient les Allemands
pour supposer à l’inondation ; l’enne-
mi a dû évacuer une partie de ses
tranchées inondées.
Deux attaqués d’infanterie alle-
mande, l'une au Sud de Bixschoote et
l’autre au Sud d’Ypres, ont échoué.
Nous avons marqué des progrès en
tre Bixschoote et le canal.
Entre Armentières et La Basses, la
lutte d’artillerie a été particulière-
inent vive.
Sur l’Aisne, des fractions alleman-
des, en essayant de passer la rivière
à proximité de Vailly, ont été refou-
lées ou détruites.
- Sur nos positions de la rivg droite
en amont de Vailly, il s’est produit
une violente canonnade ainsi que dans
la région de Reims. Quelques obus
sont encore tombés sur la ville.
En Argonne, aucune action d’infan-
terie. Nous avons fait sauter à l’aide
de mines un certain nombre de tran-
chées allemandes.
Dans les Hauts de Meuse, au Sud
de Verdun, nous avons avancé sur
plusieurs points.
Dans la région de Saint-Mihiel,nous
nous sommes emparés des premières
maisons du village de Chauvoncourt
(Casernes de la garnison de Saint-
Mihiel). Ce village constitue le seul
point d’appui encore tenu par les Alle-
mands sur la rive gauche de la Meuse
dans cette région.
Sur le reste du front, rien d’impor-
tant à signaler.
Paris, 23 heures.
Aux dernières nouvelles, l’ennemi a
renouvelé à l’Est et au Sud d’Ypres
ses attaques qui n’ont pas modifié la
situation.
L’impression est satisfaisante.
Depuis deux jours nous enregis-
trons des progrès plus ou moins
marqués partout, â Hetsas,sur l’Yser,
entre Armentières et Arras, dans la
région de Vailly, dans l’Argonne et
sur les 'Hauts de Meuse.
Official Report of the
French Government
Nov. 17l* 5 p. m.
At Nieuport, before Dixmude and in the
région of Ypres, cannonading was resumed
more violent than on previons days.
On the canal, South of Dixmude, an ac-
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux, 17 novembre.
An Consul des ministres, M. Viviani a con-
tinué t’exosé des questions qu'il avait exa-
minées a*ec tes parlementaires des départe-
ments envahis et les députés de. la Seine.
Il a proposé différentes solutions sue le
Conseil a adoptées concernant les seconrs
aux soldats blessés et réformés dont la pen-
sion n’est pas liquidée. On fera jusau’a la
liquidation tes avances de pension concer-
nant les victimes civiles des bombardements
et des bombes de-Taubes.
Le gouvernement fera pour les destruc-
tions matérielles participer les intéressés aux
indemnités qu’il reclamera au Parlement.
Pour les personnes, il attribuera les secours
nécessaires.
Concernant les admissibles aux grandes
écoles de guerre, il avait autorisé des enga-
gements ; il va en être de même pour les
HV‘le< : normale, supérieure, centrale et
forestière.
PRÉCISIONS
Bordeaux, 17 novembre.
Il est inexact qu" tout le personnel de la
Chambre rentre definitivement à Paris ; ren-
trent seuls, les fonctionnaires de la Chambre
et du Sénat qui sont indispensables pour
préparer i’o> gmisation de ia session annon-
cée pour le 15 décembre.
Bordeaux, le (7 novembre.
Le gouvernement n’a pas encore délibéré
snr la date de la convocation oet Chambres
ni snr celle de son retour à Paris qç4 de-
meure subordonne à la situation militaire.
Toutefois il est presque certain que le Parle-
ment se réunira entre le 15 et le 20 décem-
bre.
Le Tmps dit que le gouvernement rentre-
ra quelques jours ayant.
tiou of our artillery chêcked the wofks the
jjjtÇ undertook to stop the innundation. The
entemy was compelled to evacuate part of
his flooded trenches.
Two attacks of the foe’s infantry, one
South of Bixschoete, and the other South of
Ypres,, failed.
We hâve made progress betweeu Bixs-
choote and the canal.
Between Armentières and La Bassée a
particulariy violent artillery duel took
place.
On the Aisne, german detachments
which tried to cross the river near Vailly,
hâve been repulsed or destroyed.
On our positions on the ri^ht bank near
Vailly, as well as in the région of Reims
violent cannonnading took place ; several
sheils fell on the latter lown.
In the Argonne, no infantery action ; we
blew up several german trenches by mines.
In the Height of the Meuse and South of
Verdun, we advanced on several points.
fn the région of Saint-Mibiel, we hâve
taken the firsj houses of the village of
Chauvoncourt (which are the barracks of
the garnison of Saint-Mihiel). This village
is the only point still held by the foe on the
left bank of the river Meuse in this région.
Un the remainder of the front, nothing
important to mention.
COMMUNIQUE EUSSE
Petrograd, 17 novembre.
En Prusse, les Allemands ont reculé sur
le front Gumbinnen-Angerburg, continuant
à occuper les passages des lacs Mazurie.
Sur le front de la Vistule à Warta les
combats continuent revêtant le caractère
d’tiiie grande bataille. Les forces allemandes
sont considérables.
En Galicie les Russes ont attaqué les
arrière-gardes autrichiennes dans la région
de Dukla et le col Vjok.
Après douze heures de combat, les Russes
ont occupé, le 15 novembre, le village
prussien de Langszargen, près de Tau-
roggen.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
{Nous ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sans toutes réserves —
n s lecteurs les redresseront d’eux mêm^s à t’aide
dts communiqués authentiques qui pi ècédent.
Berlin, 1S novembre.
Le combat sur notre aile droite n’a fait,
hier, qu’un ieger progrès par suite du temps
défavorable, mais au cours de rencontres
préliminaires difficiles, nons avons fait pri-
sonniers plusieurs centaines de soldais fran-
çais et anglais et pris deux mitrailleuses.
Dans la ferêt deTArgonne, nous avons
réussi à faire sauter et à prendre an fort
point d’appui français.
Le rapport français disant qne les Fran-
çais ont dispersé une division allemande a
Coincourt, au Sud de Farfal est une inven-
tion. Au contraire, les Françds ont eu là
des pertes considérables pendant que nous
n’avons pas perdu un seul homme.
Dans l'Est, le combat continue sur la fron-
tière de la Prusse et en Pologne rosse sans
qu’aucun résaitat n’ait été obtenu.
U y a lieu de faire observer qu’une noie officielle
du gouvernement françtis a démenti l’information
allemande, concernant notre situation dans la
forêt de VArgonne.
La Journée et Ea Nuit peuvent être
considérées comme bonnes
Paris, 17 novembre.
Snr les Hants-de-Mense, les chasseurs se
sont particulièrement distingués. L’artillerie
les appuya utilement, faisant sanier le
biockaus allemand.
Nous avons enlevé plusieurs tranchées snr
divers points du front, grâce au mordant de
notre inftn erie.
Dans la Marne, un de nos obus ayant fait
exploser un dépôt de munitions allemand,
l’artillerie allemande a ouvert aussitôt ie feu
snr Reims et la cathédrale, caractérisant
ainsi les procédés allemands.
Des prisonniers bavarois que nous avons
fait dans la forêt d’Apremout sont presque
tous des engagés volontaires. Beaucoup n’ont
que 17. ans.
Une compagnie comptait seulement 37
hommeB.
La journée et la nuit peuvent être considé-
rées comme bonnes.
L’ACTION RUSSE
Petrograd, 17 novembre.
D’après nn communiqué de l’armée du
Caucase, la marche de nos avant-gardes dans
la direction de Erzeroum est terminée.
Une de nos co oanes a culbuté dans la
même direction i’aile gauche des Turcs ; une
antre a engagé près de Ouzverl un combat
qui a tourne à notre avantage.
Notre cavalerie a dispersé quatre régi-
ments de Kurdes concentres près de Dajar.
Nos troupes opérant an-delà du col Klyt-
cbaduk et près de Dhamour ont infligé une
défaite complète aux forces ottomanes et
aux nombreuses bandes kurdes.
Sur le littoral de la Mar Notre, les tentati-
ves d’offensive des turcs contre nos postes
de la route côtière près de Liman ont échoué
complètement. Attaques par derrière et snr
leurs flancs par le feu de nos nâ ime«ts de
guerre, les Turcs ont subi des pertes sérieu-
ses. Leurs réserves sont anéanties.
Un brillant Fa t d’Armes
Parmi les innombrables faits d’armes qui
ont illustré la nouvelle bataille d Ypres, il
m’en a été raconté un qui met brillamment
en relief le tranquille héroïsme de n03 vail-
vants alliés britanniques.
C’était à la fin de cette journée du 11 no-
vembre. considérée par de nombreux com-
battants comme l’une des pins terribles de-
puis le début de la campagne. La bataille en
était à sou maximum d’in.ensité ; pour la
dixième fois, peut-être, tes Allemands reve-
naient à Passant de nos positions entre Hoile-
b ke et Messines.
Par suite d’un flux et r .flux inévitable
dans Une lutte aussi opiniâtre, un détache-
ment d’an reg'ment d’infan erie anglaise se
tronva isolé En vain chercha-t-il à britra en
retraite : la route lui était coupée Fort heu-
reusement, la nuit commençât à tombe’';
il put trouver ua refuge dans un petit bois
situé à proximité.
Là, les hommes se dissimulèrent de leur
mifux dans les fourrés, pendant que les offi-
ciers tenaient conseil. Plusieurs solutions
furent examinées, aucune ne parut pratique.
Le chef du détachement rassembla alors les
soldats et leur tint en substance ce la- g -ge :
« Mes amis, nous sommes cernés, et il y a
peu de chances que nous échappions au sort
que vous devinez. Je veux croire que tous
vous défendrez chèrement votre liberté.
Maintenant, nous allons prendre un peu de
repo». Au jour nous aviserons. »
Ces fi ères paroles forent écoutées avec un
flegme admirable. Pas un homme ne bron-
cha, et quand le commandant eut terminé,
les soldais s’étendirent tranqnülemeat sur
le sol en attendant les événements.
La nuit ne fut troublée par aucune alerte.
Mais, à l’aube, une violente fusillade éclata
tout près du bois. Profitant de l’obscurité,
les alliés s’étaient avancés à proximité des
lignes allemandes, et, dès qne le jour se
leva, ils commencèrent une vigoureuse con-
tre-attaque.
Tout de suite, le commandant est nne
inspiration. « Couchez-vous, ordonna-t-il à
ses hommes, et, surtout, ne tirez pas ! »
Quelques minutes plus tard,te* Allemands
surpris par la vigoureuse off-nsive des nô-
tres. se repliaient sur ie petit bois. C’était le
moment qu’attebdari l’offirier anglais.
« Charge à la baïonnette 1 Eu avant i »
cria-t-il.
Aussitôt les hommes sortirent de leur ca-
chette et s’élancèrent sur l’ennemi.
Il y eut dans les rangs ennemis une gran-
de contusion. Ignorant le nombre de ces
nouveauxad versai res, qui venaient d'inter-
venir (Pline façon st“soudaine, la plupart des
Allemands jetèrent leurs armes et se rendi-
rent, au nombre de 400. Les autres réussi-
rent à prendre la faîte.
On juge de la surprise des alliés, qui se de-
ma: d-tent la raison d’une retraite si précipi-
tée de l’ennemi; quand ils aperçurent, ve-
nant à leur rencontre, leurs camarades
triomphants, et l’on pense l’accueil que re-
çurent les 80 égarés quand ils ram-nàrent au
camp britannique leurs 400 prisonniers.
EXPLOITS D’AVIATEURS
La VosùcheZeitung apprend de Karlsruhe
qne, dima’ che et lundi dernier, deux aéro-
planes hostiles ont survole le hangar à diri-
geables de Rheinan. puis passèrent au-dessus
de Schwelzingea (150 kilomètres de la fron-
tière française).
Les aviateurs furent bombardés.
Le j mrnal allemand ne donnant pas le ré-
sultat de ce bombardement, i! est à présumer
que les aviateurs ont pu regagner les lignes
des alliés après avoir rempli leurs missions.
L’ambassade d’Angleterre communiqne
que les aviateurs alliés ont détruit à Lille
deux vieux torts que les Allemands utili-
saient comme magasins.
Mort glorieuse de deux Aviateurs français
Dans un ordre dn jour & son armée, le
général de Langle de Cary visnt de rendre
hommage à la mort glorieuse de denx avia-
teurs, le piiote Adrien Rondeau et le méca-
nicien René Vernier :
A Ces denx aviateurs, bombardés par une
batterie spéciale, ont rencontré une fin glo-
rieuse en continuant de survoler l’objet
qu’ils avaient l’ordre de détruira ».
Un Zeppelin détruit
Rotterdam, 17 novembre.
On annonce de Rotterdam qn’nn Z ppelin
chassé par i’ouragan est passé, le 15 septem-
bre, dans l’après-midi, au-dessns de Maë<-
tricht. Il était daDS nue position presque
verticale. L’éqaipage était accroché aux cor-
dages. Le Zeppelin »st tombé à proximité de
la frontière allemande. Il fut complètement
détroit.
A L.ILLE3
Dss nouvelles contradictoires ont été don-
nées à propos de la situation de Lille et des
dommages caqsés par le bombardement des
Allemands.
Il paraît résulter des dernières informa-
tions. dit le Times, qne les dégâts à la ville
de Lille elle-même sont relativement limités
comme étendue. Mais quoique la ville ne
sou pas occupée par les Allemands, personne
n’a pu s’y rendre ou en sortir.
Il est extrêmement difficile d’avoir des
renseignements sur l’occupation actuelle.
Des bruits circulent, cependant, mais ils
n’ont pas été confirmés, que Lille a été sou-
mise à nn nouveau bombardement.
Les Troupes Marocaines
Casablanca, 17 novembre.
Le général Lyantey a fait paraître à l’ordre
do jour le télégramme de M. Millerand, du
12 novembre, relatif à la belle attitude des
troupes marocaines sur les champs de ba-
taille du Nord, ajoutant : « Par le sang versé
en commun, est désormais cimentée Punion
étroite de la France et de l’Empire cherifien,
dont le protectorat sauvegardera l’indépen-
dance et ia piosoerité. •
SUR L’YSER
Un de nos concitoyens nous communique les
lignes suivantes, extraites d’une. lettre qu’ua
Lieutenant de mitrailleurs belges essayait de faire
parvenir s ses parents le 9 novembre..
On y verra que les disposi io s morales de,nos
héroïques voi-ins sont pareilles à celles de nos
propres so.dats.
Nous avons pas é des journées inimagina-
bles au bord de PYser. La compagnie y a été
fort epronvée...
Je dois vous peindre un petit tableau de
guerre qui s’est gravé profondément en moi.
Nous étions dans les tranchées. C’était la soi-
rée. L’ean des inondations venait jusqu’à
nos pieds et couvrait la terre à perte de vne.
Une grosse lace rouge éclaitait les innom-
brab es petites croix qui indiquaient les pla-
ces où les moris avaient été enfouis, LOI
croix étaient déjà à demi noyées dans l’eaa.
Par moments, une affie se odeur venait des
vaches mortes qui pourris ient dans l’ean.
- L - canon et le fnsil n’arrêtaient pas l mr
musique. Nous, nous avions pu taire, pen-
dant l’obscurité, nue petite cabane e >fôaie
aa-is le sol, avec des portes et des volets
trouvés dans nne ferme démolie des envi-
rons. C’était j nsi e assez haut pour s’asseoir
et juste assez large pour quatre chaises et
une petite table. Nous avions pu tuer un
petit cochon. Il nous restait une bouteille de
vio.
Quand nous nous sommes trouvés tons
les quatre dans ce petit réduit, devant un
verre de vin et an cuissot.de porc, sons la
lumière d’une lampe, j’ai éprouvé une im-
pression de coniort que je n’avais jamais
ressentie auparavant, et j’ai été pénétré jus-
qu’au coeur de l’immense et poignante poé-
sie qui se dégageait du spectacle que j’avais
sous les yeux. Cela vous p ouve qu’on peut
être bien dans ses aises à 400 mètres de l’en-
nemi 1
... Maintenant nons sommes an renos (la
compagnie n’a pas quitté le fendu 21 octo-
bre an 5 novembre) et j’apprécie hautement
le charme d’un lit. Nous apueloas « lit » ce
qui nous permet de nous introduire entre
deux drap«. Mon lit se compose essentielle-
ment des deux susdits draps. Sous l’un il y
a de la paille, sur l’autre ma capote. Comme
on dort bien i
Je suis un pen dégoûté des sardines qui
ont nn oea trop souvent figuré sur noire
menu. Quant au café confectionné à l’eàa
saiee et réchauffé une trentaine de fois, je
n’ai pu prendre encore son goût en a fic-
tion. ..
Que nos épreuves puissent bientôt cesser,
pauvres Belges I Nous sommes tous si mal-
heureux quand nous pensons à ceux qui
sont restés à Bruxelles 1
Hter notre sergent m-jor, qui est pourtant
un (iur-à-coire, s’est rnis tout à coup à san-
gloter parce que nous pariions* de chai!
nous... Bon courage à tous les deux 1 Con-
servons l’espoir et la confiance i
Les Serbes se repliant en bon ordre
Nisch, 17 novembre.
Devant la progression des Autrichiens, les
Serbes ont eftectue en bon ordre nn mouve-
ment de retraite préparant une nouvelle ba-
taille.
Un détachement serbe a défait, le 14, près
d’Obranovaiz, nne brigade ennemie qui se
retira en désordre.
La cavalerie serbe a refoulé l’ennemi an
delà de ia rivière Pamnava.
Les Autrichiens ont laissé pins de mille
morts et blesses.
Les Serbes ont repoussé ea même temps
les attaques autrichiennes à lenr aile gauçbe
près de Baginabasta.
Nisch, 17 novembre.
Nos troupes ont exécuté tous 1RS mouve-
ments prévus dans le plus grand ordre.
Leur moral est excellent. Les opérations
ultérieures peuvent être attendues avec con-
fi tnce.
Pour l’Armée anglaise
Londres, 17 novembre.
La Chambre des commîmes a voté, à l’a-
nanimité, un crédit de 225 millions de^ li-
vres sterling pour ia guerre et l’appel d’an
million d’hommes.
Le Kaiser est préoccupé
Londres, il novembre.
Une dépêche de Genève, en date du 15 no-
vembre dit que ie kaiser est rentré desap-
pointé et taciturne, à Colmar.
La ville n’est même pas décorée.
Les Visites du Roi de Wurtemberg
Bâie, 17 novembre..
Le roi de Wurtemberg a visité au débat
du mots les armées allemandes combattant
en France et en Belgique; il rencontra le
kaiser et le kronprinz.
Le Colonel von Reuter est mort
Béziers, 17 novembre. '
Le colonel von Renier, l’iosulteur des Al-
saciens de Saverne, est bien tué (suivant
une lettre reçue ici du curé qui le transporta
sur un brancard), il aurait été embro hé par
nne baïonnette an cours d’un combat en
Alsace.
ALLEMANDS ET TURCS
L* Haye, 17 novembre.
Le kaiser a reçu au quartier général trois
princes ottomans accompagnés de l’ambas-
sadeur de Turquie. Il télégraphia au sunan
sa confiance dans le succès final dos àrmees
allemande, autrichi»nne et turque défen-
dant le droit, la liberté et la justice.
Le sultan a répondu en exprimant son ad-
miration pour les magnifiques exploits de
l’armée et de la marine allemandes.
Des Troupes lurqnes eu révolte
contre leurs Officiers allemands
Bucarest, 13 novembre.
Les journaux annoncent qne les troupes
turques sont en révolte contre les officiers
allemands et que cioq de ceux-ci ont été
tués, trois à Andrinople et deux à Constan-
tinople.
Le 28 octobre, nne forte explosion ent liée?
an palais d'Enver pacha, qui échappa,
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Pendant la Guerre
iiïiis mam
Les graves événements actuels, que nous
suivons tous chaque jour avec tant d’anxieux
intérêt, en apportant dans tous les services
publics et municipaux certaines perturba-
tions inévitables n’y ont point cependant
interrompu toute activité. Même certains
d’entre eux ont trouvé, dans ces événements,
les raisons de nouveaux efforts, et. en tout
cas, on s’est appliqué à ne point interrom-
pre les travaux commencés, partout où cela
était possible, dans le double intérêt des
travailleurs et de la marche à peu près
normale des différents services.
Ainsi, au point de yue municipal, en ce
qui concerne le Service des Egouts dont
nous avons parlé récemment, et le Service
des Bâtiments communaux dont nous parle-
rons aujourd’hui.
Au moment où éclata celte terrible
guerre de 1914, le Conseil municipal ve-
nait de sanctionner toutes les mesures né-
cessaires à la construction de trois édifices
communaux fort importants, savoir : la
nouvelle Ecole pratique de commerce et
d’industrie pour jeunes filles ; le nouveau
groupe scolaire du 3e canton, à l’encoi-
gnure des rues de Valmy et Gustave-Brin-
deau ; enfin la nouvelle Caserne des Sa-
peurs Pompiers. Aussitôt on se mit à
l'oeuvre. Les fondations de l’Ecole pratique
de commerce et d’industrie, rue Jules-
Le-Cesne, furent commencées, et depuis,
elles ont été continuées et seront certaine-
ment terminées en fin d’année. Il sera donc
possible de commencer les travaux d’édifi-
cation du gros oeuvre.
En ce qui concerne le groupe scolaire du
canton, les travaux des fondations, com-
mencés il y a un mais, sont très activement
poussés. Ils seront vraisemblablement ter-
minés fin décembre, au plus tard dans le
courant de janvier, en sorte que la maçon-
nerie des trois écoles composant ce groupe
Important pourra être également entre-
prise.
La construction de la Caserne des Sa-
peurs-Pompiers, projetée rue Dumé-d’Aple-
mont, a été confiée comme on sait à M. Car-
gill, architeote, à la suite d’un concours.
Le service municipal de l’architecture est
appelé à suivre la marche des travaux. On
a pu constater qu’ils avaient été pour-
suivis avec toute la régularité possible
au milieu des circonstances actuelles.
Non seulement les fondations sont presque
terminées, mais, de plus, certaines parties
de murs apparaissent déjà.
En somme, dès le début de l’année pro-
chaine, les travaux de maçonnerie pour-
ront être partout sérieusement poursuivis,
ce qui est un résultat fort apprécia-
ble si l’on tient compte de la défectuosité
des différents terrains dont les uns, ceux
de l’Ecole technique et de la Caserne
des Pompiers, sont situés en contre-bas de
la côte d’Ingouvillc, et dont l’autre, celui
du groupe scolaire du 3e canton, se trouve
dans l’ancienne plaine de l’Eure.
Dans la limite des possibilités laissées
par la mobilisation générale, il sera donc
possible d’occuper un certain nombre d’ou-
vriers à ces différents travaux et de ne point
laisser en chômage les divers chantiers
qui avaient été ouverts.
En outre de ces constructions importan-
ces, plusieurs autres, commencées avant la
déclaration de guerre, et d’importance
moindre que les premières, vont être pour-
suivies. Parmi elles, à l’Ecole rue Dauphi-
ne, un bâtiment annexe comportant : une
cantine scolaire, une buanderie, un ves-
tiaire au rez-de-chaussée. — et une salle
de classe à l’étage. Tl s'agit là d’une créa-
tion fort urgente en ce quartier si populeux
de Saint-François.
i D’autre part, depuis le mois d’a'oût, il a
dté procédé à la réiection intérieure com-
plète de l’Orphelinat Massey. Il s’agissait là
de travaux indispensables tant au point de
.vue de l’hygiène qu’au point de vue de
l’entretien et de la conservation du bâti-
ment lui-même dont tes façades, les toitu-
res ont été refaites. Ajoutons que les cours
et le jardin ont reçu la pente nécessaire à
l’écoulement des eaux, ce qui assure la par-
faite salubrité de l’immeuble.
En outre dé ces travaux, et par suite de
d’état de guerre, le service des Bâtiments
ieommunaux a dû aviser à la transforma-
tion de nos lycées, de nos écoles et de di-
vers édifices en ambulances temporaires ou
en casernes. Les autorités compétentes
n’ont pu que rendre hommage à la diligence
et à l’habileté avec lesquelles ces travaux
urgents et parfois délicats ont été dirigés
et exécutés. Et c’est ainsi que, dans la tâ-
che multiple qui lui incombait, et malgré
certaines difficultés inhérentes à la situa-
tion présente, ce service important des
Bâtiments communaux a continué d’être
assuré en des conditions aussi satisfaisantes
\u’il était permis de le souhaiter.
TH. VALLÉE,
L'ITIUE II El PIETE
L’importance des délibérations prises en
Conseil des ministres italien est soulignée
par le fait que la presse romaine, comme un
mot d’ordre, s’abstient de les commenter.
Cependant, le crédit de 400 millions accordé
au ministre de la guerre n’est autre que
celai dont la discussion avait provoqué la
démission de M. Rubini, ministre du Trésor,
et déclenché nne crie ministérielle qui fat
promptement résolue par le remplacement
de M. Rubini par M C ireano.
Il faut noter encore que le programme du
général Z ipelli, le ministre de la guerre,
comprenait non seulement cette dépense
nouvelle de 400 millions, mais aussi les fonds
accordes préo demment à son prédécesseur,
le générai Grandi, et qui portent à près de
800 millions les dépenses militaires extraor-
dinaires votées sous- l’inspiration de M, Sa-
tan dra, le président du conseil, depuis le
début de la confbgratien européenne.
Le Conseil a également approuvé tes me-
sures destinées à compléter ia préparation
militaire au point de vue organisation, telles
que ; augmentation du nombre des capitai-
nes, nouveau mode de recrutement des lieu-
tenants, amélioration de la solde des sous-of-
ficiers et — chose particulièrement signifi-
cative — suspension du règlement reiarii à
la limite d’âge des officiers jusques et y com-
pris le grade de colonel. ;J$,
Ii semble donc que le gturercement n’a
rien négligé pour être en mw§jÈjred’entrer en
campagne quand les circonstances l’exige-
ront. Voici ce qu’écrit à ce sufwrie corres-
pondant romain de la Stampa :
« Jusqu’ici aucun indice n’annonce une
prochaine intervention de l’Italie dans le
conflit européen ; aucun fait houveau ne
semble devoir entraioer notre pays dans la
lutte. Mais cependant il est Clair que la si-
tuation internationale peut à tout moment
oécessiter nne telle intervention, car sans
cela le gouvernement n’aurait pas adooté
des mesures d’un caractère exceptionnel
comme celles qui ont été décidées aujour-
d’hui. »
TARNOW ET CRACOVIE
C’est entre Tarnow et Cracovie que se dé-
rou eut en ce moment les opérations princi-
pales de la campagne russe, sude et consé-
quence de la prise de Lembere et de laros-
iav, de l’investissement de Przemvs! et du
reioulement sur les Garpathes des armées
autrichiennes battues
Tarnow est une ville commerçante peu-
plée d’environ 20,000 habitants en majeure
partie israéütes. C’est une ville de garnison,
mais non nne place forte. f
Cracovie, C’est la ville sainte de la Pologne,
l’ancienne résidence de ses rois, cité pitto-
resqne fondée par Krak, en 700, érigée en
capitale par Bolestas ie Grand, conquise par
les Autrichiens en 1794, rendue à la Pologne
par Napoléon en 1809, constituée en répnh'i-
qne en 1815, annexée par l’Autriche en 1846,
au mépris de tous les droits. Tous les héros
de la Pologne, Jaaellon, saint S'aaislas, So-
bi> ski, Poniatowski et K>sciaszko, reposent
dans la cathédrale. Cracovie possède une
université fameuse.
Cracovie a 160,000 habitants. La garnison,
en temps de paix, compte 20,000 hommes
d’élite. Ce chiffre aurait été porté & 175,009
on 200.000 hommes.
C’est une place de guerre, tête de pont sur
laVistuIe. Les troupes rnsses qui ont tra-
versé la Schreniavaà une vingtaine de kilo-
mètres au N-ird et qui s’avancent de Tarnow,
située à quatre-vingts kilomètres à l’fi-a, au-
ront bientôt enveloppe la cité sainte de Polo-
gne, brisant la dernière résistance que les ar-
mées autrichiennes disloqaées opposent à
leur marche.
On craint, t>n Autriche, que les renforts
allemands n’entrent bientôt en scène, Cra-
covie sera nne proie facile pour les trois ar-
aires russes qui enveloppent actuellement
la dernière forteresse de la Gulicie.
L’empereur d’Autriche a adressé un appel
désesDéré aux Allemands pour venir à tout
prix renforcer les défenses de ia position.
Les Russes sont maintenant à proximité
de Cracovie, entourée d’une triple ligne de
fortifications. Ils arrivent de l’E-t où les dé-
f nies sont moins formidables que celles du
côté Nord uù le San, avec les forteresses de
Jaroglaw et de Przemysl, était considéré
comme une barrière posée devant l'invasion
moscovite. Mais cette barrière a été déjà ren-
versée.
On rapporte que l’exode de Cracovie est
général. Tonte la population polonaise se re-
tire à l’intérieur de l'Antriche.
La colonie allemande a gagné Berlin et
Breslan.
On présume que les communications par
eh- min de ter seront conpées avant une se-
maine.
Ou dit aussi que Cracovie ne sera pas dé-
fendue. Les Autrichiens se demandent pour-
quoi on bombarderait et minerait une ville
qui n’offre aucun intérêt militaire.
Les Autrichiens oublient un pen vite
qu’euxet leurs alliés allemands n’ootpas ap-
précié ces raisons quand leur artiUer e a dé-
vaste tantdeviiies et de villages en BaJgiqua
et en France.
Bref, ces Aatrichiens sont aujourd'hui fort
inquiets pour leur compte et le compte de
Cracovie. lis ajoutent que les Russes ne se-
raient Das éloignés de leur accorder de
bonnes conditions de capitulation parce qne
ia ville est entièrement polonaise.
Mats ce sont là des espoirs dont ils ten-
tent de bercer leurs gros ennuis. Les Autri-
chiens s’effarent à la pensée des repré-
sailles — et cela n’est pas pour nous dé-
plaire.
La Garde prussienne
déchue de son prestige
Le rédacteur militaire du Times, commen-
tant la récente défaite de la garde prussienne
par les troupes anglaises, émet l’opinion que
i’échec des premières troupes prussiennes
en Flandre aura un sérieux effet a Berlin, où
tons les officiers de ces régiments sont bien
connus, et confirmera i’opin on qui com-
mence à se faire jour que la campagne est
perdue.
Il ajoute que les pertes de la garde prus-
sienne doivent être très sèreeuses et qn’il ne
doit pas rester beaucoup de ces régiments
célèbres.
LA GUERRE
107' JOURKTE3B
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 17 Novembre, 17 heures.
A Nieuport, devant Dixmude et dans
la région d’Ypres, la canonnade a re-
pris plus violente que les jours précé-
dents. Sur le canal au Sud de Dixmu-
de, notre artillerie a arrêté les tra-
vaux qu’exécutaient les Allemands
pour supposer à l’inondation ; l’enne-
mi a dû évacuer une partie de ses
tranchées inondées.
Deux attaqués d’infanterie alle-
mande, l'une au Sud de Bixschoote et
l’autre au Sud d’Ypres, ont échoué.
Nous avons marqué des progrès en
tre Bixschoote et le canal.
Entre Armentières et La Basses, la
lutte d’artillerie a été particulière-
inent vive.
Sur l’Aisne, des fractions alleman-
des, en essayant de passer la rivière
à proximité de Vailly, ont été refou-
lées ou détruites.
- Sur nos positions de la rivg droite
en amont de Vailly, il s’est produit
une violente canonnade ainsi que dans
la région de Reims. Quelques obus
sont encore tombés sur la ville.
En Argonne, aucune action d’infan-
terie. Nous avons fait sauter à l’aide
de mines un certain nombre de tran-
chées allemandes.
Dans les Hauts de Meuse, au Sud
de Verdun, nous avons avancé sur
plusieurs points.
Dans la région de Saint-Mihiel,nous
nous sommes emparés des premières
maisons du village de Chauvoncourt
(Casernes de la garnison de Saint-
Mihiel). Ce village constitue le seul
point d’appui encore tenu par les Alle-
mands sur la rive gauche de la Meuse
dans cette région.
Sur le reste du front, rien d’impor-
tant à signaler.
Paris, 23 heures.
Aux dernières nouvelles, l’ennemi a
renouvelé à l’Est et au Sud d’Ypres
ses attaques qui n’ont pas modifié la
situation.
L’impression est satisfaisante.
Depuis deux jours nous enregis-
trons des progrès plus ou moins
marqués partout, â Hetsas,sur l’Yser,
entre Armentières et Arras, dans la
région de Vailly, dans l’Argonne et
sur les 'Hauts de Meuse.
Official Report of the
French Government
Nov. 17l* 5 p. m.
At Nieuport, before Dixmude and in the
région of Ypres, cannonading was resumed
more violent than on previons days.
On the canal, South of Dixmude, an ac-
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux, 17 novembre.
An Consul des ministres, M. Viviani a con-
tinué t’exosé des questions qu'il avait exa-
minées a*ec tes parlementaires des départe-
ments envahis et les députés de. la Seine.
Il a proposé différentes solutions sue le
Conseil a adoptées concernant les seconrs
aux soldats blessés et réformés dont la pen-
sion n’est pas liquidée. On fera jusau’a la
liquidation tes avances de pension concer-
nant les victimes civiles des bombardements
et des bombes de-Taubes.
Le gouvernement fera pour les destruc-
tions matérielles participer les intéressés aux
indemnités qu’il reclamera au Parlement.
Pour les personnes, il attribuera les secours
nécessaires.
Concernant les admissibles aux grandes
écoles de guerre, il avait autorisé des enga-
gements ; il va en être de même pour les
HV‘le< : normale, supérieure, centrale et
forestière.
PRÉCISIONS
Bordeaux, 17 novembre.
Il est inexact qu" tout le personnel de la
Chambre rentre definitivement à Paris ; ren-
trent seuls, les fonctionnaires de la Chambre
et du Sénat qui sont indispensables pour
préparer i’o> gmisation de ia session annon-
cée pour le 15 décembre.
Bordeaux, le (7 novembre.
Le gouvernement n’a pas encore délibéré
snr la date de la convocation oet Chambres
ni snr celle de son retour à Paris qç4 de-
meure subordonne à la situation militaire.
Toutefois il est presque certain que le Parle-
ment se réunira entre le 15 et le 20 décem-
bre.
Le Tmps dit que le gouvernement rentre-
ra quelques jours ayant.
tiou of our artillery chêcked the wofks the
jjjtÇ undertook to stop the innundation. The
entemy was compelled to evacuate part of
his flooded trenches.
Two attacks of the foe’s infantry, one
South of Bixschoete, and the other South of
Ypres,, failed.
We hâve made progress betweeu Bixs-
choote and the canal.
Between Armentières and La Bassée a
particulariy violent artillery duel took
place.
On the Aisne, german detachments
which tried to cross the river near Vailly,
hâve been repulsed or destroyed.
On our positions on the ri^ht bank near
Vailly, as well as in the région of Reims
violent cannonnading took place ; several
sheils fell on the latter lown.
In the Argonne, no infantery action ; we
blew up several german trenches by mines.
In the Height of the Meuse and South of
Verdun, we advanced on several points.
fn the région of Saint-Mibiel, we hâve
taken the firsj houses of the village of
Chauvoncourt (which are the barracks of
the garnison of Saint-Mihiel). This village
is the only point still held by the foe on the
left bank of the river Meuse in this région.
Un the remainder of the front, nothing
important to mention.
COMMUNIQUE EUSSE
Petrograd, 17 novembre.
En Prusse, les Allemands ont reculé sur
le front Gumbinnen-Angerburg, continuant
à occuper les passages des lacs Mazurie.
Sur le front de la Vistule à Warta les
combats continuent revêtant le caractère
d’tiiie grande bataille. Les forces allemandes
sont considérables.
En Galicie les Russes ont attaqué les
arrière-gardes autrichiennes dans la région
de Dukla et le col Vjok.
Après douze heures de combat, les Russes
ont occupé, le 15 novembre, le village
prussien de Langszargen, près de Tau-
roggen.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
{Nous ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sans toutes réserves —
n s lecteurs les redresseront d’eux mêm^s à t’aide
dts communiqués authentiques qui pi ècédent.
Berlin, 1S novembre.
Le combat sur notre aile droite n’a fait,
hier, qu’un ieger progrès par suite du temps
défavorable, mais au cours de rencontres
préliminaires difficiles, nons avons fait pri-
sonniers plusieurs centaines de soldais fran-
çais et anglais et pris deux mitrailleuses.
Dans la ferêt deTArgonne, nous avons
réussi à faire sauter et à prendre an fort
point d’appui français.
Le rapport français disant qne les Fran-
çais ont dispersé une division allemande a
Coincourt, au Sud de Farfal est une inven-
tion. Au contraire, les Françds ont eu là
des pertes considérables pendant que nous
n’avons pas perdu un seul homme.
Dans l'Est, le combat continue sur la fron-
tière de la Prusse et en Pologne rosse sans
qu’aucun résaitat n’ait été obtenu.
U y a lieu de faire observer qu’une noie officielle
du gouvernement françtis a démenti l’information
allemande, concernant notre situation dans la
forêt de VArgonne.
La Journée et Ea Nuit peuvent être
considérées comme bonnes
Paris, 17 novembre.
Snr les Hants-de-Mense, les chasseurs se
sont particulièrement distingués. L’artillerie
les appuya utilement, faisant sanier le
biockaus allemand.
Nous avons enlevé plusieurs tranchées snr
divers points du front, grâce au mordant de
notre inftn erie.
Dans la Marne, un de nos obus ayant fait
exploser un dépôt de munitions allemand,
l’artillerie allemande a ouvert aussitôt ie feu
snr Reims et la cathédrale, caractérisant
ainsi les procédés allemands.
Des prisonniers bavarois que nous avons
fait dans la forêt d’Apremout sont presque
tous des engagés volontaires. Beaucoup n’ont
que 17. ans.
Une compagnie comptait seulement 37
hommeB.
La journée et la nuit peuvent être considé-
rées comme bonnes.
L’ACTION RUSSE
Petrograd, 17 novembre.
D’après nn communiqué de l’armée du
Caucase, la marche de nos avant-gardes dans
la direction de Erzeroum est terminée.
Une de nos co oanes a culbuté dans la
même direction i’aile gauche des Turcs ; une
antre a engagé près de Ouzverl un combat
qui a tourne à notre avantage.
Notre cavalerie a dispersé quatre régi-
ments de Kurdes concentres près de Dajar.
Nos troupes opérant an-delà du col Klyt-
cbaduk et près de Dhamour ont infligé une
défaite complète aux forces ottomanes et
aux nombreuses bandes kurdes.
Sur le littoral de la Mar Notre, les tentati-
ves d’offensive des turcs contre nos postes
de la route côtière près de Liman ont échoué
complètement. Attaques par derrière et snr
leurs flancs par le feu de nos nâ ime«ts de
guerre, les Turcs ont subi des pertes sérieu-
ses. Leurs réserves sont anéanties.
Un brillant Fa t d’Armes
Parmi les innombrables faits d’armes qui
ont illustré la nouvelle bataille d Ypres, il
m’en a été raconté un qui met brillamment
en relief le tranquille héroïsme de n03 vail-
vants alliés britanniques.
C’était à la fin de cette journée du 11 no-
vembre. considérée par de nombreux com-
battants comme l’une des pins terribles de-
puis le début de la campagne. La bataille en
était à sou maximum d’in.ensité ; pour la
dixième fois, peut-être, tes Allemands reve-
naient à Passant de nos positions entre Hoile-
b ke et Messines.
Par suite d’un flux et r .flux inévitable
dans Une lutte aussi opiniâtre, un détache-
ment d’an reg'ment d’infan erie anglaise se
tronva isolé En vain chercha-t-il à britra en
retraite : la route lui était coupée Fort heu-
reusement, la nuit commençât à tombe’';
il put trouver ua refuge dans un petit bois
situé à proximité.
Là, les hommes se dissimulèrent de leur
mifux dans les fourrés, pendant que les offi-
ciers tenaient conseil. Plusieurs solutions
furent examinées, aucune ne parut pratique.
Le chef du détachement rassembla alors les
soldats et leur tint en substance ce la- g -ge :
« Mes amis, nous sommes cernés, et il y a
peu de chances que nous échappions au sort
que vous devinez. Je veux croire que tous
vous défendrez chèrement votre liberté.
Maintenant, nous allons prendre un peu de
repo». Au jour nous aviserons. »
Ces fi ères paroles forent écoutées avec un
flegme admirable. Pas un homme ne bron-
cha, et quand le commandant eut terminé,
les soldais s’étendirent tranqnülemeat sur
le sol en attendant les événements.
La nuit ne fut troublée par aucune alerte.
Mais, à l’aube, une violente fusillade éclata
tout près du bois. Profitant de l’obscurité,
les alliés s’étaient avancés à proximité des
lignes allemandes, et, dès qne le jour se
leva, ils commencèrent une vigoureuse con-
tre-attaque.
Tout de suite, le commandant est nne
inspiration. « Couchez-vous, ordonna-t-il à
ses hommes, et, surtout, ne tirez pas ! »
Quelques minutes plus tard,te* Allemands
surpris par la vigoureuse off-nsive des nô-
tres. se repliaient sur ie petit bois. C’était le
moment qu’attebdari l’offirier anglais.
« Charge à la baïonnette 1 Eu avant i »
cria-t-il.
Aussitôt les hommes sortirent de leur ca-
chette et s’élancèrent sur l’ennemi.
Il y eut dans les rangs ennemis une gran-
de contusion. Ignorant le nombre de ces
nouveauxad versai res, qui venaient d'inter-
venir (Pline façon st“soudaine, la plupart des
Allemands jetèrent leurs armes et se rendi-
rent, au nombre de 400. Les autres réussi-
rent à prendre la faîte.
On juge de la surprise des alliés, qui se de-
ma: d-tent la raison d’une retraite si précipi-
tée de l’ennemi; quand ils aperçurent, ve-
nant à leur rencontre, leurs camarades
triomphants, et l’on pense l’accueil que re-
çurent les 80 égarés quand ils ram-nàrent au
camp britannique leurs 400 prisonniers.
EXPLOITS D’AVIATEURS
La VosùcheZeitung apprend de Karlsruhe
qne, dima’ che et lundi dernier, deux aéro-
planes hostiles ont survole le hangar à diri-
geables de Rheinan. puis passèrent au-dessus
de Schwelzingea (150 kilomètres de la fron-
tière française).
Les aviateurs furent bombardés.
Le j mrnal allemand ne donnant pas le ré-
sultat de ce bombardement, i! est à présumer
que les aviateurs ont pu regagner les lignes
des alliés après avoir rempli leurs missions.
L’ambassade d’Angleterre communiqne
que les aviateurs alliés ont détruit à Lille
deux vieux torts que les Allemands utili-
saient comme magasins.
Mort glorieuse de deux Aviateurs français
Dans un ordre dn jour & son armée, le
général de Langle de Cary visnt de rendre
hommage à la mort glorieuse de denx avia-
teurs, le piiote Adrien Rondeau et le méca-
nicien René Vernier :
A Ces denx aviateurs, bombardés par une
batterie spéciale, ont rencontré une fin glo-
rieuse en continuant de survoler l’objet
qu’ils avaient l’ordre de détruira ».
Un Zeppelin détruit
Rotterdam, 17 novembre.
On annonce de Rotterdam qn’nn Z ppelin
chassé par i’ouragan est passé, le 15 septem-
bre, dans l’après-midi, au-dessns de Maë<-
tricht. Il était daDS nue position presque
verticale. L’éqaipage était accroché aux cor-
dages. Le Zeppelin »st tombé à proximité de
la frontière allemande. Il fut complètement
détroit.
A L.ILLE3
Dss nouvelles contradictoires ont été don-
nées à propos de la situation de Lille et des
dommages caqsés par le bombardement des
Allemands.
Il paraît résulter des dernières informa-
tions. dit le Times, qne les dégâts à la ville
de Lille elle-même sont relativement limités
comme étendue. Mais quoique la ville ne
sou pas occupée par les Allemands, personne
n’a pu s’y rendre ou en sortir.
Il est extrêmement difficile d’avoir des
renseignements sur l’occupation actuelle.
Des bruits circulent, cependant, mais ils
n’ont pas été confirmés, que Lille a été sou-
mise à nn nouveau bombardement.
Les Troupes Marocaines
Casablanca, 17 novembre.
Le général Lyantey a fait paraître à l’ordre
do jour le télégramme de M. Millerand, du
12 novembre, relatif à la belle attitude des
troupes marocaines sur les champs de ba-
taille du Nord, ajoutant : « Par le sang versé
en commun, est désormais cimentée Punion
étroite de la France et de l’Empire cherifien,
dont le protectorat sauvegardera l’indépen-
dance et ia piosoerité. •
SUR L’YSER
Un de nos concitoyens nous communique les
lignes suivantes, extraites d’une. lettre qu’ua
Lieutenant de mitrailleurs belges essayait de faire
parvenir s ses parents le 9 novembre..
On y verra que les disposi io s morales de,nos
héroïques voi-ins sont pareilles à celles de nos
propres so.dats.
Nous avons pas é des journées inimagina-
bles au bord de PYser. La compagnie y a été
fort epronvée...
Je dois vous peindre un petit tableau de
guerre qui s’est gravé profondément en moi.
Nous étions dans les tranchées. C’était la soi-
rée. L’ean des inondations venait jusqu’à
nos pieds et couvrait la terre à perte de vne.
Une grosse lace rouge éclaitait les innom-
brab es petites croix qui indiquaient les pla-
ces où les moris avaient été enfouis, LOI
croix étaient déjà à demi noyées dans l’eaa.
Par moments, une affie se odeur venait des
vaches mortes qui pourris ient dans l’ean.
- L - canon et le fnsil n’arrêtaient pas l mr
musique. Nous, nous avions pu taire, pen-
dant l’obscurité, nue petite cabane e >fôaie
aa-is le sol, avec des portes et des volets
trouvés dans nne ferme démolie des envi-
rons. C’était j nsi e assez haut pour s’asseoir
et juste assez large pour quatre chaises et
une petite table. Nous avions pu tuer un
petit cochon. Il nous restait une bouteille de
vio.
Quand nous nous sommes trouvés tons
les quatre dans ce petit réduit, devant un
verre de vin et an cuissot.de porc, sons la
lumière d’une lampe, j’ai éprouvé une im-
pression de coniort que je n’avais jamais
ressentie auparavant, et j’ai été pénétré jus-
qu’au coeur de l’immense et poignante poé-
sie qui se dégageait du spectacle que j’avais
sous les yeux. Cela vous p ouve qu’on peut
être bien dans ses aises à 400 mètres de l’en-
nemi 1
... Maintenant nons sommes an renos (la
compagnie n’a pas quitté le fendu 21 octo-
bre an 5 novembre) et j’apprécie hautement
le charme d’un lit. Nous apueloas « lit » ce
qui nous permet de nous introduire entre
deux drap«. Mon lit se compose essentielle-
ment des deux susdits draps. Sous l’un il y
a de la paille, sur l’autre ma capote. Comme
on dort bien i
Je suis un pen dégoûté des sardines qui
ont nn oea trop souvent figuré sur noire
menu. Quant au café confectionné à l’eàa
saiee et réchauffé une trentaine de fois, je
n’ai pu prendre encore son goût en a fic-
tion. ..
Que nos épreuves puissent bientôt cesser,
pauvres Belges I Nous sommes tous si mal-
heureux quand nous pensons à ceux qui
sont restés à Bruxelles 1
Hter notre sergent m-jor, qui est pourtant
un (iur-à-coire, s’est rnis tout à coup à san-
gloter parce que nous pariions* de chai!
nous... Bon courage à tous les deux 1 Con-
servons l’espoir et la confiance i
Les Serbes se repliant en bon ordre
Nisch, 17 novembre.
Devant la progression des Autrichiens, les
Serbes ont eftectue en bon ordre nn mouve-
ment de retraite préparant une nouvelle ba-
taille.
Un détachement serbe a défait, le 14, près
d’Obranovaiz, nne brigade ennemie qui se
retira en désordre.
La cavalerie serbe a refoulé l’ennemi an
delà de ia rivière Pamnava.
Les Autrichiens ont laissé pins de mille
morts et blesses.
Les Serbes ont repoussé ea même temps
les attaques autrichiennes à lenr aile gauçbe
près de Baginabasta.
Nisch, 17 novembre.
Nos troupes ont exécuté tous 1RS mouve-
ments prévus dans le plus grand ordre.
Leur moral est excellent. Les opérations
ultérieures peuvent être attendues avec con-
fi tnce.
Pour l’Armée anglaise
Londres, 17 novembre.
La Chambre des commîmes a voté, à l’a-
nanimité, un crédit de 225 millions de^ li-
vres sterling pour ia guerre et l’appel d’an
million d’hommes.
Le Kaiser est préoccupé
Londres, il novembre.
Une dépêche de Genève, en date du 15 no-
vembre dit que ie kaiser est rentré desap-
pointé et taciturne, à Colmar.
La ville n’est même pas décorée.
Les Visites du Roi de Wurtemberg
Bâie, 17 novembre..
Le roi de Wurtemberg a visité au débat
du mots les armées allemandes combattant
en France et en Belgique; il rencontra le
kaiser et le kronprinz.
Le Colonel von Reuter est mort
Béziers, 17 novembre. '
Le colonel von Renier, l’iosulteur des Al-
saciens de Saverne, est bien tué (suivant
une lettre reçue ici du curé qui le transporta
sur un brancard), il aurait été embro hé par
nne baïonnette an cours d’un combat en
Alsace.
ALLEMANDS ET TURCS
L* Haye, 17 novembre.
Le kaiser a reçu au quartier général trois
princes ottomans accompagnés de l’ambas-
sadeur de Turquie. Il télégraphia au sunan
sa confiance dans le succès final dos àrmees
allemande, autrichi»nne et turque défen-
dant le droit, la liberté et la justice.
Le sultan a répondu en exprimant son ad-
miration pour les magnifiques exploits de
l’armée et de la marine allemandes.
Des Troupes lurqnes eu révolte
contre leurs Officiers allemands
Bucarest, 13 novembre.
Les journaux annoncent qne les troupes
turques sont en révolte contre les officiers
allemands et que cioq de ceux-ci ont été
tués, trois à Andrinople et deux à Constan-
tinople.
Le 28 octobre, nne forte explosion ent liée?
an palais d'Enver pacha, qui échappa,
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