Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-17
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 novembre 1914 17 novembre 1914
Description : 1914/11/17 (A34,N12154). 1914/11/17 (A34,N12154).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172315k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
w'JWy ****> m.-’FWw7wW Ir^f WkW |j
S4“ Unie — W 12,151 5 Cenllmeg —- Ce Journal ne peut etre crie — S Centimes tarifi 17 Nmaiife («M
Adaiinistrstenr • Délégné - Gérant
O. RANDOLET
itiiilitratiiin. Impressions it Annonces. TEL. 10.il
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de fa Région
REDACTEUR EN CHEF
I.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone * 14.80
Secrétaire Général : TE VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Té!. 7.60
ABfJfOBi CES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL. 118, boul 1 de Stras oourf.
f L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
f le Journal.
IÊ PETIT HAVRE ast dishrne oour lit Annonças ludlclnlres et ligotât
ABONNEMENTS ITBOIS MOISI SIX MOIS UN AI
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,î « „ _ _ _
l’Oise et la Somme j 4 &W 9 rt- * *
Autres Déuartements........... 1 O ft. la 50 39 ■
Union Postale |*o » so Fr I 40 •
On t'abonne egalement, SANS CIAIS. dans tous lee Bureaux de Poste de France
LA RÉTROACTIVITÉ
DU DÉCRET
H est difficile d’espérer que le gou-
\ernement revienne sur sa décision
jvci d dessaisi les tribunaux de com-
merce de la liquidation des maisons
allemandes ; le plus sage est sans
doute d’essayer de tirer le meilleur
parti possible des atténuations qu’il a
apportées à son décret du zy septem-
bre ; souhaitons que les procureurs et
présidents des tribunaux civils, puis-
qu’ils sont invités à s’entourer de com-
pétences techniques, aient largement
recours aux bons offices des hommes
d’affaires les mieux qualifiés pour
veiller aux intérêts des créanciers et
des contractants français, sans ou-
blier la main-d’oeuvre.
Mais il est un point sur lequel les
Chambres de commerce, et en particu-
lier celle de notre port, ne sauraient
renoncer à leurs desiderata ; c’est
en ce qui concerne l’annulation rétro-
active des contrats stipulée par le dé-
cret du zy septembre.
Cn se rappelle qae le décret déclare
nul tout contrat passé avec des sujets
des empires d’AÜtjnagne et d’Autri-
che-Hongrie depuis la d-Ate des décla-
rations de guerre, soit le 4 affit pour
lAllemagne et le i3 août pour VAutri-
che-Hongrie ; de plus, à partir de ces
mêmes dates, est déclarée également
nulle l’exécution au profit des Alle-
mands et Austro-Hongrois des con-
trats antérieurs à l’état de guerre;
cette exécution sera suspendue pendant
toute la durée des hostilités ; enfin, si
ces contrats antérieurs n’ont reçu au-
cun commencement d’exécution, ils
pourront être annulés définitivement
sur requête présentée au président du
Tribunal civil.
Si le décret s’était contenté de dire
qu’à dater de sa promulgation tout
acte de commerce avec les maisons alle-
mandes ou austro-hongroises était
interdit, U eut été parfaitement régu-
lier et n’eut soulevé, de ce chef, au-
cune difficulté d’application, sous ré-
servé de la possibilité des opérations à
traiter avec les administrateurs-se-
questres. Mais ce qui est contestable
C’est de déclarer nuis le 27 septembre
des actes passés à partir du 4 ou du
i3 août et annulables des actes même
de beaucoup antérieurs à ces dates.
La circulaire ministérielle du 3 no-
vembre, pour expliquer cette anoma-
lie, déclare que le décret « n’a pas
créé, cette prohibition, mais n’a tait
qu’en constàtei' l’existence, l’état de
guerre ayant nécessairement et de
plein droit entraîné l’incapacité de
commercer en France pour les Alle-
mands, Autrichiens et Hongrois »,
Cette thèse d’une prohibition préexis-
tante est 'discutable et nos ministres
nous ont fourni eux-mêrn< des argu-
ments pour la combattre.
Dans leur rapport au Président de
la République, introductif du décret
du zy septembre, ils ont dû constater
que « l’état actuel de notre législa-
tion ne. présente pas de texte prohi-
bant les opérations de commerce avec
les sujt v.i ' s Etats ennemis et les
personnes y résidant. » Nous avons
vu, par contre, que l’article z3 du
Règlement international de la Haye,
stipule qu’il est interdit de déclarer
éteints ou suspendus les droits des
nationaux de la partie adverse. Enfin
le rapport cité plus haut a reconnu
expressément, nous le savons, que le
decret est intervenu à titre de repré-
sailles, les procédés auxquels ne craint
pas d’avoir recours l’ennemi ne nous
permettant pas « de maintenir les
rapports de commerce et d'assurer
l’exécution des obligations privées. »
En principe donc, les obligations
privées et commerciales sont respec-
tées par l’état de guerre et on peut
dire que si nous n’avions pas eu à nous
plaindre des « procédés » allemands
dans la période écoulée entre la dé-
claration de guerre et le zy septem-
bre le décret de cette date n’aurait
pas vu le jour, du moins sous cette
forme. On ne saurait par conséquent
faire grief aux commerçants fran-
çais qui ont traité de bon ■ foi avec
des maisons allemandes pi \clant cette
période, d’autant plus que celles-ci
n’étaient alors nullement gênées par
les autorités et qu’elles étaient encore
admises à faire des opérations en
Douane ; en ce qui concerne les mar-
chés conclus sur notre place ils étaient
d’autant plus légitimes que l’argent
versé contre les marchàndises devait
servir à payer les créanciers gagistes
français.
Quant aux contrats passés avant la
guerre, il va de soi qu’ils l’ont été de
plein de droit et que sauf des cas de
force majeure, le sentiment de l’hon-
neur commercial interdit leur annu-
lation.
Nous verrons dans nn dernier arti-
cle que la rétroactivité du décret de
septembre est d’autant, plus regrettable
que. du fait de. la complexité des opé-
rations des bourses de commerce, ce
sont surtout lès intérêts français
qu’elle lèse. Certes on comprend que
les atrocités commises par les armées
allemandes aient soulevé les passions,
mais il est dangereux d’introduire les
passions dans le domaine de la légis-
lation qu’elles risquent de fausser par
des répercussions imprévues.
CASPAR-JORBAN.
P.-S. — Cet article était composé
quand nous avons eu connaissance de
la nouvelle circulaire ministérielle que
nous publions plus loin — nous en par-
lerons dans notre prochain article.
Un Télégramme du Roi Albert Ie
Le roi des Belges a répondu au président
de la République en c s ternies :
A Son Excellence M. Raymond Poincaré,
President de la République,
Bordeaux.
Je vous exprime ms profonde et v ve gra-
titude des paroles cordiales que vous m'a-
dressiez.
Le souvenir que j’ai conservé.eommevons,
de notre récente rencontre me restera cher.
Votre nouvelle assurance de sympathie pour
mon pays et ma vaillante arrnee me touche
sincèrement.
ALBERT. ,
Un Télégramme de M, Schollaert au Roi
M Sihdlaert, président de la Chamore
desR .présentants, a adresse le télégramme
suivant ail rfij3
• A Sa Mnjèiitè IL» des Belges
» Sire,
» Comme président de la ClianSÙro des
Représentants, élus de la N'tion, je vhs^s
respectueusement, au nom de tous es Bel-
ges, offrir à Votre Majesté l’hommage de
notre profond attachement, de no>re iné-
branlable fidélité et de notre patriotique ad-
miration.
» Nous confondons dans ces sentiments
la personne du Roi et celle de notre Reine
b eu-aimée.
» La noble et loyale attitude de Votre Ma-
jesté, Sa chevaleresque bravoure, nos com-
manes souffrances, ont resserré encore sj
possible, les liens étroits qui unissent le Roi
et son peuple.
» Après les dures épreuves vaillamment
supportées, sonnera l’heure de la délivrance
du territoire et de la joyeuse rentrée de dos
souverains dans la c- pua e de leur Royaume,
ux acclamations enthousiastes de toute la
nation.
» V ve la Belgique t
» Vise le Roi i
* Le président de la Chrmbre.
» FRANZ SCHOLLAERT.»
Hosmagé anglais à l’Armée française
Après avoir passé en revu" les faits et
gestes des troupes anglaises, l'Observer dit :
« Si grands qae soient les exploits de nos
tronnes. celles-ci ne constituent qu’une
addition 'relativement faible, numérique-
ment. à l’armée de la Réjitfiîfiqpe,
» Les Français combattent de mieux et)
mieux; ils excellent, tant en endurance
qu’en courage et qu’en bridante habileté.
» Eu dépit de Vapparat plus monstrueux
de K'upp, il paraît probable que le méchant
75 frar ç is se montrera l’instrument décisif
ce cette guerre
» Les s- ldai , français se couvrent de gloire
et le jour ./pp oeh où. le drapeau incolore
fl ittera & c l'ensemble des orovi- ces per-
dccs ; rien :> tard plus certain que cela. »
Les ferles IlLmaniles dans le M
Il se confirme que l’ennemi a eu, au co r >
des actions dans la réaiou d Yores, un nom-
bre de morts et de blessés exceptionnelle-
ment éleve. On signale.notamment.qu avant-
hier un détachement ennemi, comprenant
ttO hommes a été fait prisonnier. Ces 120
homm°s constituaient tout ce qui restait
d’un bataillon qui, le matin même, était
parti à l’assaut de nos tranchées avec un
minier d hommes.
Nombre de compagnies appartenant entre
autres à la garde prussienne opérant de ce
côté et an 2» corps bavarois, qui avait été
complété à l’tff 'O.tif de guerre au début de
novembre, ne compteraient pins que 100 à
50 hommes.
St les assauts subis, ces jours derniers,.en-
tre la mer et la Lvs, par les troupes fran-
çaises et une partie des troupes britanniques
ont été pins particulièrement violents, ils
ont, en fait, abouti à de véritables hécatom-
bes pour les Allemands.
Sur plusieurs points du front, les lignes
sont tellement rapprochées que les Alle-
mands ont dû supprimer leurs guetteurs et
leurs sentinelles pour les abriter complète-
ment dans ^ tranchées.
Allemands et Autrichiens
s’entendent mal
Le corre«nondant de guerre do Times au-
près des armées russes signale des confl ts
survenus entre les Allemands et 1er Autri-
chiens. et qui pourraient, en s’aggravant,
dstermircr 11 r o rupture ouverte.
Pendant que j’ôrais pn Gsltcie, écrit-il. J’ai en-
tendu curir le bruit de désaccords fréquents entre
Les srmees des deux alliés. On amena' a Lv< wdes
soldats auTif' s et irais sodats allemands cap-
turés par lt a Russes. Les Allemands étaient
morts. Ils avaient été étranglés.
Depuis lors, les Allemands ont pris l’babHnde
de donner aux arrière-vardes autrichiennes les
positions les plus difficiles a défendre. Lorsque
les Elusses entrèrent a Kielce. presque tous les
morts, les blesses et les prisonniers des combats
de l’arrière-garde étaient des Autrichiens.
Les Russes ont capturé une quantité énorme
d’Autrichiens. J’ai causé avec beaucoup de ces
prisonniers et j’ai, dans ces conversations, -cquis
Ta conviction que les Autrichiens sont fatigues de
la guerre jusqu’à l’écoeurement.
Voir en 3e page notre feuilleton
PETITE: MAIN
LA GUERRE
106' JOTJRjNTÉEJ
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 16 Novembre, 17 heures.
Le long du canal de l’Yser, de Nieu-
port jusqu’en amont de Dixmude.il n’y
a eu dans la journée d’hier qu’une
simple canonnade.
De nouvelles inondations ayant été
tendues, le terrain immergé se pro-
longe actuellement de Dixmude jus-
qu'à cinq kilomètres au Nord de Bixs-
choote.
Les forces ennemies qui ont tenté de
franchir le canal entre les régions de
Dixmude et de Bixschoote ont été re-
foulées au delà des ponts.
Un régiment allemand a été entiè-
rement détruit au Sud de Bixschoote.
Au Sud-Est d’Ypres, deux autres
attaques allemandes ont été repous-
sées.
Nous avons pris l’offensive et recon-
quis quelques points d’appui dont
l’ennemi avait pu se rendre maître il
y a quelques jours.
Entre la Lys et l'Oise, on ne signale
que des opérations de petites unités
et des progrès partiels de nos travaux
d’approche.
f>ans la région de l’Aisne et en
Champagne, il y a eu des canonnades
sans résultat.
Dans l’Argonne, leà Allemands ont
attaqué sans succès Saint-Hubert.
Dans la région de Saint-Mihiel, un
coup de main ennemi sur te bois
d’Apremont a échoué.
Dans les Vosges, peu d’activité.
Paris, 23 heures.
Situation sans modification.
Official Report of the
French Groverament
Along the canal of the Yser, from Nieu-
poFt to Dixmude, only cannonading took
place yesterday.
New inundations having been made, the
région is now flooded from Dixmude as far
as five kilometersNorth of Bixscinote.
The foe’s forces, which attempted to
cross the canal between the région of Dix-
mude and Bixschoote hâve ali been repul-
sed on the other side of the bridges.
One germin régiment has been entirely
annibilated South of Bixschoote. South-East
ofYpres, two other German attàcks hâve
been repulsed ; we hâve taken the offensive
and reconquered some important points of
which the foe had taken possession some
days a o.
Between the Lys and the Oise only ope-
rations by small parties are reported, and
paitiai progress of our Works of approa-
ching the enemy.
In the région of the Aisne and in Cham-
pagne only artillery flring without resuit.
In the Argoune, the foe attacked St-flu-
bert without success.
In the région of St-Mihiel, à coup-de-
main of the foe on the forest of Apremout,
failed. In the Vosges little activity.
M. Vivian! rend compte de
son Voyage
Bordeaux, <6 novembre.
An Conseil des ministres, M. Viviani a
communiqué ie« résultats de son voy ge
d’etude et l’eoqnête qu’ii vient de faire et
qu’il poursuivra prochainement dans les dé-
parient nts dut Nord, relatative ans. ap-
provisionnements, aux iranspoits de ravi-
tail emeat et à la reconstruction ae» villages
détruits. Les renseign-ments recueillis ont
prouvé outre l’admirable union de tous les
citoyens, l’espritdinitiative d»’Sgroupements
locaux. On peut envisager Pavemr avec traa-
quill>t*»t confiance. Le gouvernement pren
dra bien ôt des mesures pour résoudre tous
ces problèmes.
Le Conseil appronva ensuite la création
du Comité centrai du placement des chô-
meurs et des réfugiés beiges et français et a
déddé dé proposer à la Chambre de «oppri-
mer, en liane direèle et au profit dû-conjoint
survivant L s droits de snccession des offi-
ciers et soldats morts sous les drapeaux.
Les Ministres Tccialistes
Paris, 16 novembre.
Le groupe des députés socialistes un fiés,
ayant entendu les ministres MM. Sembai et
Guesde exposer la politique intèrieu'C et
extérieure, leur a renouvelé à l’unaniinue sa
confiance.
Les Opérations en Argoime
Paris, 16 novembre.
Une note officielle dément le communiqué
allemand disant que nous aurions été com-
plè ement chasses de la forêt de l’Argonne.
La réalité est toute d fferente, comme en ce
qui concerne Verdun où nous avons porté
notre ligne autour de la p ace de 5 a 12 küo-
mètres au delà de celle que nous teuioas
voici un mois.
Dans la iorêt de l’Argonne notre front est
senBibbmeut sans changement depuis deux
mo s Les tranchées opposées sont distan-
tancées parfois de cinquante mètres.Oo cora-
bat non seueinent à coups de fusil mais par
tous les procédés de guerre d’autrefois Les
operations rappellent le siège de Sébas-
topol. Il est possible que nous ayons reculé
de 150 mètr»s sur certains points mais nous
avons progressé autant sur d’autres. Et les
perles allemandes sont, comme ailleurs, su-
périeures aux noires.
UHE ENCYCLIQUE DU PAPE
Rome. 16 novembre.
Le pape a adressé aux évêques du monde
entier ane encyclique exprimant sa douleur
de la guerre actuelle et de la guerre en géné-
ral dont les causes principales sont l’absence
d’amour mutuel et sincère e itre les homme»,
le mépris de l’autorité, l'injustice dans les
rapports entre les differentes classes de ci-
toyens et la recherche exclusive du bien
être matériel, unique objet de l’activité hu-
maine actuelle.
Il conclut en formulant un voeu pour le
rétablissement de la oaix où les nations trou-
veront des biens inappréciables et l’église la
liberté dont elle a besoin ainsi que ia cessa-
tion de l’Etat anormal de la situation du
pape contre laquelle le pape proteste comme
se® prédécesseurs. Pour ces obj-is le pape
recommande de prier Dieu et la Vierge.
Avions Allemands abattus
Petrograd, 16 novembre.
Les journaux annoncent que les Russes
ont abattu deux avions allemands, le pre-
mier nu* an visons de Kiock et le second au-
da Prlrik.n»
Les Réfugiés ds la Prusse orientale
Amsterdam. 16 novembre.
Les journaux disent que le Foriri». ts an-
nonce l’arrivée à Berlin de 15,000 réfugiés de
la Prus-e orientale.
LA GUERRE RUSSO-TURQUE
Tiffis, 16 novembre officiel)
En raison des renforts reçus par les Tares,
les avant-gardes russes se replient en com-
battant ve> s 1rs régions indiquées.
Les tentatives de l’ennemi en vne de re-
prendre le col Khaneasouk ont échoué.
Les Serbes sur la défensive
Nicb, 16 novembre.
Les troupes autrichiennes qui ont pénétré
eu territoire serbe, étaient d’une supériorité
numérique telle que nous oûmes graduelle-
ment nous retirer, afin de pouvoir accepter
le Combat dans les conditions les pins favo-
rables.
C’est pourquoi nous avons évacué Petaka,
Zedlava et Kotzelieva.
L’Action anglaise en Arabie
Londres, 16 novembre (officiel.
Les troupes indi"n-ies. appuyées par le
croiseur Duke of-Edmburqh, ont débarqué
près rte Perim.
Le feu du croiseur a détruit les forts de
Turba.
Après un vif combat, les Indiens ont dé-
logé l’ennemi et ont occupé ses positions,
ainsi que les forts, où iis firent un important
butin.
Nous avons eu 4 tués et 16 blessés.
Les Revendications italiennes
Milan, 16 novembre.
L’Assembléa démocra'iqne régionale lom-
barde, comprenaoi cinq sénateurs, trente-
trois députés et tre ne associations, a volé
un ordre du jour demandant que l’Italie
soit assurée de la possession des territoires
des Alpes asiatiques a>'xquels elle a droit
pour rtesNraisons ethniques et. de sûreté,
comme pour la défense de ses intérêts mo-
raux et economiques.
D s manifestations patriotiques se sont
produites dans les rnes à ce sujet.
LE GÉNÉRAL N. V. ROLSSKY
Le Vainqueur des Autrichiens en Galicie
Né le 6 mars 1854, ancien élève de l’Acadé-
mie de l’E'at-Màj ir, N.-V. Rons ky a pris
part dans sa première jeunesse à la guerre
torco-russe oü il fut b essé. Dans la guerre
russo japonaise, N.-V. Rous-ky occupa les
fonctions de cb-f de l’état-major de la 2* ar-
mée de Mandchourie I! attira l’aitention gé-
nérale par son esprit méthodique, par son
sang-froid incomparable, par sa haute scien-
ce militaire qui lui permit d’accomplir sans
flech r >es projets stratégiques les plus com-
pliqués. . ■
Le vainqueur de l’armée autrichienne en
Galicie a étudié avant la guerre la topogra-
phie de ce pays qu’il connaissait mieux que
les généraux de François-Joseph. Avec ça
ami paternel de ses soldats dont il connaît et
défend les intérêts avec courage contre tontes
les influences supérieures.
Sa iflinme et ses trois filles travaillent aux
avant-postes dans ias. ambu lances et dans les
tinctM d'évaluation.
La Rentrés Prochaine
Le Temps annonce que tout le personnel
législatif et administratif de la Chambre
rentrera définitivement de Bordeaux après-
demain.
Gemment ils prirent Dixmude
Les forces alliées occupant Dixmude con-
sistaient en un escadron rte cavalerie campé
sur la rive droite de IYser, deux batteries
de 75, un régiment d’infanterie et un batail-
lon de zouaves. La bataille commença par un
feu d’artillerie très violent avec la grosse
distillerie du centre de la ville comme ob-
jectif princioal.
Deux des 75 étaient en position an pre-
mier eiage d'une tannerie, les autres au-
dessous sur nu petit tertre où ou nettoie les
peaux.
Notre artiMerie était capable de tenir l’en-
nemi en échec. Avec ses obus explosifs, elle
ouvrait de larges brêcbe* dans les rangs en-
nemis. Un canon ennemi avait perdu son
attelage et une simule salve fauchait des
rangs de nhlans. No re cavalerie et notre in-
fanterie n’auendaient qu'un mot pour en-
trer en action.
Juste à ce moment, parut nne vieille fem-
me que les zouaves avaient traitée avec bonté
parce qa’elle paraissait misérable. E le les
avait suivis s’appuyant sur le bras de l’un ou
de l’autre. Elle avait partagé leur soupe. Elle
monta dans la tannerie jusqu’au premier
étage. E-'fiu, quand chacun craignait pour
sa sécurité, elle disparut. Un moment après
on put voir une lumière sur le toit de la dis-
tillerie. Elle parut trois foment de droite à gauche. Rien de plus.
Cinq miuntes plus tard, les obus alle-
mands commençaient à pleuvoir exactement
sur le point reDeré par la lumière. En peu
de temps, le bâtimeat fat très endommagé.
Des explosions suivirent et l’alcool en f*n
alinma I incendie dans tontes les maisons
avoisinantes. Ne pouvant arrêter ni le dé-
luge d’obus ni l’incendie grandissant, le gé-
néral commandant tes forces fraoçtises dé-
c da d’évacuer la ville et de se retrancher
sur les rives du canal. Avec de grande diffi-
cultés, les 75 furent descendus de la terrasse
où ils avaient été placés et sauvés.
Avant de quitter ia ville, les soldats pa-
rent voir, gisant à terre, la vieille femme,
sons les jupes de laquelle on distinguait
l’nnitorme des uhlans.
Comment fut faite l’Inondation
dans la Vallée de l’Yser
On sait les excellents effets obtenus par les
alliés parTinoadation de la vallée de l’Yser
L’armee allemande dut reculer devant la
montée des eaux et laissa dans les maréca-
ges p»s mai de canons.
L’homme qui proposa ''inondation des po-
sitions allemandes sur IYser vient d’être dé-
coré de l’Ordre du roi Léopold.
C’est le gardien des grandes écluses de
Nieuport. Il a dans son service le contrôl"
de t’ean dans les canaux de cette région. Il
possédait conséquemmece exceptionnelle des possibilités d’inonder
le pays.
Ce fot lui qui proposa à l’état-major belge
d’ulfisvr comme digne le quai du chemin
de fer et de détruire les bords du canal sur
certains points de la région où les tranchées
et les positions d’artillerie avancées pou-
vaient êire recouverts d’eau.
Son plan fut aussitôt adopté. Les ouver-
tures des quais du chemin de ter furent
condamnées et le feu de gros canons con-
centré sur certains points au bord da canal
jusqu’à ce qu’ils soient démolis L’eau s’écou-
la alors, couvrant les champs qui s’éten-
daient tout à l’entour, en contre-nas.
D’autre part, on mande de Rotterdam
qu’un important contingent allemand qui
occupait une position avancée aux environs
de Dixmude, fut coupe par suite des inon-
dations. ,
LES BOMBARDEMENTS
D'ARMENTIÈRES
Le correspondant du Times lui adresse, à la date
de vendredi dernier, du Nord de la France cette
intéressante dépêche :
Durant les dernières vingt-qnatre heures,
le duel d’artillerie a cessé.
La situation à Y près est complètement fa-
vorable aux alliés. Entre Dixmude et Wer-
vick, nous avons repoussé l’ennemi sur plu-
sieurs points. D’importants détachements
d’Allemands ont été coupés on enveloppes.
Deux mille prisonniers faits dans cette ré-
gion sont passés à travers la ville où j’étais
ce matin. ■ ' *
Après avoir arrosé d’obus Armentières
pendant les premiers jours de la semaine,
l’ennemi a furieusement bombardé la ville
pendant toute ta journée de mercredi et la
nnit snivante.
Les canons était en position à Eoglois. La
rue des Jésuites, la Grand’PUce, la place de
la République et le fanbonrg de Lille ont
beaucoup souffert.
L’usine à gaz ayant été atteinte par les
obus, l’éclairage public a fait complètement
défaut.
D’autre part, notre confrère M. Albert Play,
d’H»zebrouck réfugié au Hque cette lette qu’Fl a reçue du Nord :
On ne peut se figurer quel triste spectacle
présente la ville d’Armentières qui fut bom-
bardée méthodiquement par les Allemands
an début de novembre.Paridnt c’est la raine
et la terrear. Plusieurs quartiers sont abso-
lument détruits. Il y a eu une quinzaine de
tnés. Un de nos amis nous écrit qu'il a vu et
entendu au cours de son séjour à Armen-
tières des obus qui allaient démolir l’Eglise
Saint-Roch. Dans l’espace d’an qaart d'heure
40 obus et shrapneLs sont tombés sur Diffé-
rents points de la ville semant la désolation,
Jendi dernier ce fut pire encore ; tonte la
place et les environs tut détruite. Après
rexplosion de l’usiue à gaz. une grande par-
tie de la pounlation évacua la ville. Diman-
che cl lundi dernier, Armentières sou fl rit
u’uu nouveau bombardement.
«mit tl PramisI
IJV VESTIS
Rome, 16 novembre.
On mande de Petrograd au Comere d llalü.
que les Russes rgit achevé l'investissemeni
de Cracovie du côté Nord.
Petrograd, 16 novembre.
Le Messager de l’Armée dit que la Intte pour
la possession des défilés des lacs Mazune a
tourné à l’avantage des Russes.
On snuonce d’antre part i’iavestissemaut
de Przemysl. A dater du 15 novemure il de-
vint ans -lu et la place est complètement
coupée du monde extérieur.
La Mort de Lord Roberts
C’est une grande et Tbelle figure qui vient
de disparaître a’-ec le maréchal lord Roberts.
Sou prestige était immense.
I! tut, pour la nation anglaise, comme la
fidèle et vivante incarnation dit soldat. Un
profond respect l’entonrait. Dans les témoi-
gnages de déférence envers son esprit et sa
personne, dans les marques de reconnais-
sance publique qui allaient vers un des plut
dignes et des plus réputés serviteurs de l’ar-
mée britannique se mêlaient, parmi l’unani-
mité de ses compatriotes, une affection qui
se montrait plus vive en se faisant plus fa-
milière.
Lord Roberts était le grand « Bob » dans
le coeur anglais. C’était aussi l’Idole vénérés
pour tous ses chers Tommies Atkius.
Je n’onblie point, pour ma part, l’impres*
sion saisissante et vive qu'ti causa snr 1A
fonle de Londres lors des fêtes du couronne-
ment du roi George V.
Je revois encore, dans tonte la splendeur
du déploiement des uniformes de p.rade,
l’incomparable défilé des troupes du R >yau-
me-Uai et de l’Empire des Indes suivant le
carrosse étincelant d’or.
Quand il parut, campé sur son petit che»
val blanc, portant avec un air martial et ré-
solu ses quatre ving'S ans bientôt qui avaient
blanchi ses cheveux et ses moustaches a la
Mac-Mahon sms enlever la fraîcheur “rosée
'du visage, il courut dans l'immense assis-
tance une sympathie qui ne demandait qu’à
sortir de la réserve traditionnelle pour ma-
nifester sa cordialité.
En ces jours mémorables, le jour de la
procession du couionnrment, comme le
lendemain consacré au défilé militaire, Lord
Roberts, aux côtés de son Roi, dut sentir
plus vivement encore qu’en d’autres circons-
tances la large place qu’il occupait dans le
souvenir, dans l’affection, dans la gratitude
de sou pays.
11 était né aux Indes, à Cawnpore, en 1832.
Ses parents étaient cependant irlandais, et
il se montra toujours fier de ce sang là.
A treize ans, il entrait àEton, y passait une
seule année, et bientôt après entrait à San-
dhurst.
Ev 1831, il était nommé second lieutenant
d’artilferie, au Bengale. Quatre ans pmi
tard, le Quarter-master-general, remarquant
les dispositions du jeune officier, se l’atta-
chait comme officier d’état-major.
Le mouvement de rebelles qui soaleVï les
Indes lui valut sa première chance heureuse.
IL avait obtenu de taire partie de l’état-major
du général Neville Chamberlain et ne tard»
à se distinguer.
Il brille an combat de Delhi. A Lneknow»
il se signale par sa bravoure. Il est décoré de
la Croix de Victoria pour avoir avoir arraché
à la mort un soldat anglais, en même temps
qu’il abattait deux rebelles et réussissait 4
reprendre le drapeau dont ils venaient de
s’emparer.
Depuis lors, l’ascension de lord Roberts fut
rapide et son nom demeure attaché aux pins
importantes opérations militaires qui eurent
lien dans les Indes.
En 1878, major-général, il chasse les
Afghans de la vallée de Koram. De 1885 à
1893, il commande en chef aox loues et
rentre en Angleterre après quarante et un
ans de service, couvert d’honneurs.
La présente génération se souvient surtout
de Lord Roberts pour la part qu’il p'it dans
la guerre des Boers, en 1900, guerre dans
laquelle périt son seul fils. Mais on ne sau-
rait oublier le rôle qu’il a joué, qu’il jouait»
ces temps derniers encore, dans le mouve-
ment en faveur de l’exteüsion du service mi-
litaire en Angleterre.
Il était le président de la National Service
League, colonel de la National Réserva,
membre du Parlement. Sa verte vieillesse
avait laissé intacte son ardeur de propa-
gandiste et de champion d’une grande idee.
Il entretenait, toujours.^race, toujours
pressante, cette opinion gué la Grande-Bre-
tagne se verrait amenée à imiter la Erance,
l’A lemagne, les autres nations européennes
et à appeler sous les drapeaux tous les jeu-
nes gens en état de les servir par les armes.
Il fut aussi de ceux qui s’émurent, d«
l’autre côté du détroit, du développement
intensif de l’Allemagne, et ne se prirent
point à considérer comme un rêve l'invasion
de l’Angleterre par l’Aliemagne.
Se souvient-on encore de ia sensation pro-
fonde causée par ses paroles lorsqu’en cettt
fameuse séance de la Chambre des Lords, il
déclara qu’il y aurait danger à ce que l’An-
gleterre perdit sa suprématie-sur mer poa*
la raison qu’un fléchissement de forces était
un appel à l’invasion ?
« Le danger devient chaque jour, plus me-
naçant, disait-il Depuis dix ans, l’Allemagne
a créé la plus grande paissance navale qui
ait jamais existé, la Grande Bretagne mise à
part. Et cette paissance est aujourd’hui for-
midable.
» Des mesures sont prises pour l’augmen-
ter. On a calculé qu’il y a 80 000 Allemande
employés eu A?’gh terre. Ce sont d* s soldats
entrain ..-s. Si une Cotoe ' aile mamie ueoar*
S4“ Unie — W 12,151 5 Cenllmeg —- Ce Journal ne peut etre crie — S Centimes tarifi 17 Nmaiife («M
Adaiinistrstenr • Délégné - Gérant
O. RANDOLET
itiiilitratiiin. Impressions it Annonces. TEL. 10.il
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de fa Région
REDACTEUR EN CHEF
I.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone * 14.80
Secrétaire Général : TE VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Té!. 7.60
ABfJfOBi CES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL. 118, boul 1 de Stras oourf.
f L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
f le Journal.
IÊ PETIT HAVRE ast dishrne oour lit Annonças ludlclnlres et ligotât
ABONNEMENTS ITBOIS MOISI SIX MOIS UN AI
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,î « „ _ _ _
l’Oise et la Somme j 4 &W 9 rt- * *
Autres Déuartements........... 1 O ft. la 50 39 ■
Union Postale |*o » so Fr I 40 •
On t'abonne egalement, SANS CIAIS. dans tous lee Bureaux de Poste de France
LA RÉTROACTIVITÉ
DU DÉCRET
H est difficile d’espérer que le gou-
\ernement revienne sur sa décision
jvci d dessaisi les tribunaux de com-
merce de la liquidation des maisons
allemandes ; le plus sage est sans
doute d’essayer de tirer le meilleur
parti possible des atténuations qu’il a
apportées à son décret du zy septem-
bre ; souhaitons que les procureurs et
présidents des tribunaux civils, puis-
qu’ils sont invités à s’entourer de com-
pétences techniques, aient largement
recours aux bons offices des hommes
d’affaires les mieux qualifiés pour
veiller aux intérêts des créanciers et
des contractants français, sans ou-
blier la main-d’oeuvre.
Mais il est un point sur lequel les
Chambres de commerce, et en particu-
lier celle de notre port, ne sauraient
renoncer à leurs desiderata ; c’est
en ce qui concerne l’annulation rétro-
active des contrats stipulée par le dé-
cret du zy septembre.
Cn se rappelle qae le décret déclare
nul tout contrat passé avec des sujets
des empires d’AÜtjnagne et d’Autri-
che-Hongrie depuis la d-Ate des décla-
rations de guerre, soit le 4 affit pour
lAllemagne et le i3 août pour VAutri-
che-Hongrie ; de plus, à partir de ces
mêmes dates, est déclarée également
nulle l’exécution au profit des Alle-
mands et Austro-Hongrois des con-
trats antérieurs à l’état de guerre;
cette exécution sera suspendue pendant
toute la durée des hostilités ; enfin, si
ces contrats antérieurs n’ont reçu au-
cun commencement d’exécution, ils
pourront être annulés définitivement
sur requête présentée au président du
Tribunal civil.
Si le décret s’était contenté de dire
qu’à dater de sa promulgation tout
acte de commerce avec les maisons alle-
mandes ou austro-hongroises était
interdit, U eut été parfaitement régu-
lier et n’eut soulevé, de ce chef, au-
cune difficulté d’application, sous ré-
servé de la possibilité des opérations à
traiter avec les administrateurs-se-
questres. Mais ce qui est contestable
C’est de déclarer nuis le 27 septembre
des actes passés à partir du 4 ou du
i3 août et annulables des actes même
de beaucoup antérieurs à ces dates.
La circulaire ministérielle du 3 no-
vembre, pour expliquer cette anoma-
lie, déclare que le décret « n’a pas
créé, cette prohibition, mais n’a tait
qu’en constàtei' l’existence, l’état de
guerre ayant nécessairement et de
plein droit entraîné l’incapacité de
commercer en France pour les Alle-
mands, Autrichiens et Hongrois »,
Cette thèse d’une prohibition préexis-
tante est 'discutable et nos ministres
nous ont fourni eux-mêrn< des argu-
ments pour la combattre.
Dans leur rapport au Président de
la République, introductif du décret
du zy septembre, ils ont dû constater
que « l’état actuel de notre législa-
tion ne. présente pas de texte prohi-
bant les opérations de commerce avec
les sujt v.i ' s Etats ennemis et les
personnes y résidant. » Nous avons
vu, par contre, que l’article z3 du
Règlement international de la Haye,
stipule qu’il est interdit de déclarer
éteints ou suspendus les droits des
nationaux de la partie adverse. Enfin
le rapport cité plus haut a reconnu
expressément, nous le savons, que le
decret est intervenu à titre de repré-
sailles, les procédés auxquels ne craint
pas d’avoir recours l’ennemi ne nous
permettant pas « de maintenir les
rapports de commerce et d'assurer
l’exécution des obligations privées. »
En principe donc, les obligations
privées et commerciales sont respec-
tées par l’état de guerre et on peut
dire que si nous n’avions pas eu à nous
plaindre des « procédés » allemands
dans la période écoulée entre la dé-
claration de guerre et le zy septem-
bre le décret de cette date n’aurait
pas vu le jour, du moins sous cette
forme. On ne saurait par conséquent
faire grief aux commerçants fran-
çais qui ont traité de bon ■ foi avec
des maisons allemandes pi \clant cette
période, d’autant plus que celles-ci
n’étaient alors nullement gênées par
les autorités et qu’elles étaient encore
admises à faire des opérations en
Douane ; en ce qui concerne les mar-
chés conclus sur notre place ils étaient
d’autant plus légitimes que l’argent
versé contre les marchàndises devait
servir à payer les créanciers gagistes
français.
Quant aux contrats passés avant la
guerre, il va de soi qu’ils l’ont été de
plein de droit et que sauf des cas de
force majeure, le sentiment de l’hon-
neur commercial interdit leur annu-
lation.
Nous verrons dans nn dernier arti-
cle que la rétroactivité du décret de
septembre est d’autant, plus regrettable
que. du fait de. la complexité des opé-
rations des bourses de commerce, ce
sont surtout lès intérêts français
qu’elle lèse. Certes on comprend que
les atrocités commises par les armées
allemandes aient soulevé les passions,
mais il est dangereux d’introduire les
passions dans le domaine de la légis-
lation qu’elles risquent de fausser par
des répercussions imprévues.
CASPAR-JORBAN.
P.-S. — Cet article était composé
quand nous avons eu connaissance de
la nouvelle circulaire ministérielle que
nous publions plus loin — nous en par-
lerons dans notre prochain article.
Un Télégramme du Roi Albert Ie
Le roi des Belges a répondu au président
de la République en c s ternies :
A Son Excellence M. Raymond Poincaré,
President de la République,
Bordeaux.
Je vous exprime ms profonde et v ve gra-
titude des paroles cordiales que vous m'a-
dressiez.
Le souvenir que j’ai conservé.eommevons,
de notre récente rencontre me restera cher.
Votre nouvelle assurance de sympathie pour
mon pays et ma vaillante arrnee me touche
sincèrement.
ALBERT. ,
Un Télégramme de M, Schollaert au Roi
M Sihdlaert, président de la Chamore
desR .présentants, a adresse le télégramme
suivant ail rfij3
• A Sa Mnjèiitè IL» des Belges
» Sire,
» Comme président de la ClianSÙro des
Représentants, élus de la N'tion, je vhs^s
respectueusement, au nom de tous es Bel-
ges, offrir à Votre Majesté l’hommage de
notre profond attachement, de no>re iné-
branlable fidélité et de notre patriotique ad-
miration.
» Nous confondons dans ces sentiments
la personne du Roi et celle de notre Reine
b eu-aimée.
» La noble et loyale attitude de Votre Ma-
jesté, Sa chevaleresque bravoure, nos com-
manes souffrances, ont resserré encore sj
possible, les liens étroits qui unissent le Roi
et son peuple.
» Après les dures épreuves vaillamment
supportées, sonnera l’heure de la délivrance
du territoire et de la joyeuse rentrée de dos
souverains dans la c- pua e de leur Royaume,
ux acclamations enthousiastes de toute la
nation.
» V ve la Belgique t
» Vise le Roi i
* Le président de la Chrmbre.
» FRANZ SCHOLLAERT.»
Hosmagé anglais à l’Armée française
Après avoir passé en revu" les faits et
gestes des troupes anglaises, l'Observer dit :
« Si grands qae soient les exploits de nos
tronnes. celles-ci ne constituent qu’une
addition 'relativement faible, numérique-
ment. à l’armée de la Réjitfiîfiqpe,
» Les Français combattent de mieux et)
mieux; ils excellent, tant en endurance
qu’en courage et qu’en bridante habileté.
» Eu dépit de Vapparat plus monstrueux
de K'upp, il paraît probable que le méchant
75 frar ç is se montrera l’instrument décisif
ce cette guerre
» Les s- ldai , français se couvrent de gloire
et le jour ./pp oeh où. le drapeau incolore
fl ittera & c l'ensemble des orovi- ces per-
dccs ; rien :> tard plus certain que cela. »
Les ferles IlLmaniles dans le M
Il se confirme que l’ennemi a eu, au co r >
des actions dans la réaiou d Yores, un nom-
bre de morts et de blessés exceptionnelle-
ment éleve. On signale.notamment.qu avant-
hier un détachement ennemi, comprenant
ttO hommes a été fait prisonnier. Ces 120
homm°s constituaient tout ce qui restait
d’un bataillon qui, le matin même, était
parti à l’assaut de nos tranchées avec un
minier d hommes.
Nombre de compagnies appartenant entre
autres à la garde prussienne opérant de ce
côté et an 2» corps bavarois, qui avait été
complété à l’tff 'O.tif de guerre au début de
novembre, ne compteraient pins que 100 à
50 hommes.
St les assauts subis, ces jours derniers,.en-
tre la mer et la Lvs, par les troupes fran-
çaises et une partie des troupes britanniques
ont été pins particulièrement violents, ils
ont, en fait, abouti à de véritables hécatom-
bes pour les Allemands.
Sur plusieurs points du front, les lignes
sont tellement rapprochées que les Alle-
mands ont dû supprimer leurs guetteurs et
leurs sentinelles pour les abriter complète-
ment dans ^ tranchées.
Allemands et Autrichiens
s’entendent mal
Le corre«nondant de guerre do Times au-
près des armées russes signale des confl ts
survenus entre les Allemands et 1er Autri-
chiens. et qui pourraient, en s’aggravant,
dstermircr 11 r o rupture ouverte.
Pendant que j’ôrais pn Gsltcie, écrit-il. J’ai en-
tendu curir le bruit de désaccords fréquents entre
Les srmees des deux alliés. On amena' a Lv< wdes
soldats auTif' s et irais sodats allemands cap-
turés par lt a Russes. Les Allemands étaient
morts. Ils avaient été étranglés.
Depuis lors, les Allemands ont pris l’babHnde
de donner aux arrière-vardes autrichiennes les
positions les plus difficiles a défendre. Lorsque
les Elusses entrèrent a Kielce. presque tous les
morts, les blesses et les prisonniers des combats
de l’arrière-garde étaient des Autrichiens.
Les Russes ont capturé une quantité énorme
d’Autrichiens. J’ai causé avec beaucoup de ces
prisonniers et j’ai, dans ces conversations, -cquis
Ta conviction que les Autrichiens sont fatigues de
la guerre jusqu’à l’écoeurement.
Voir en 3e page notre feuilleton
PETITE: MAIN
LA GUERRE
106' JOTJRjNTÉEJ
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 16 Novembre, 17 heures.
Le long du canal de l’Yser, de Nieu-
port jusqu’en amont de Dixmude.il n’y
a eu dans la journée d’hier qu’une
simple canonnade.
De nouvelles inondations ayant été
tendues, le terrain immergé se pro-
longe actuellement de Dixmude jus-
qu'à cinq kilomètres au Nord de Bixs-
choote.
Les forces ennemies qui ont tenté de
franchir le canal entre les régions de
Dixmude et de Bixschoote ont été re-
foulées au delà des ponts.
Un régiment allemand a été entiè-
rement détruit au Sud de Bixschoote.
Au Sud-Est d’Ypres, deux autres
attaques allemandes ont été repous-
sées.
Nous avons pris l’offensive et recon-
quis quelques points d’appui dont
l’ennemi avait pu se rendre maître il
y a quelques jours.
Entre la Lys et l'Oise, on ne signale
que des opérations de petites unités
et des progrès partiels de nos travaux
d’approche.
f>ans la région de l’Aisne et en
Champagne, il y a eu des canonnades
sans résultat.
Dans l’Argonne, leà Allemands ont
attaqué sans succès Saint-Hubert.
Dans la région de Saint-Mihiel, un
coup de main ennemi sur te bois
d’Apremont a échoué.
Dans les Vosges, peu d’activité.
Paris, 23 heures.
Situation sans modification.
Official Report of the
French Groverament
Along the canal of the Yser, from Nieu-
poFt to Dixmude, only cannonading took
place yesterday.
New inundations having been made, the
région is now flooded from Dixmude as far
as five kilometersNorth of Bixscinote.
The foe’s forces, which attempted to
cross the canal between the région of Dix-
mude and Bixschoote hâve ali been repul-
sed on the other side of the bridges.
One germin régiment has been entirely
annibilated South of Bixschoote. South-East
ofYpres, two other German attàcks hâve
been repulsed ; we hâve taken the offensive
and reconquered some important points of
which the foe had taken possession some
days a o.
Between the Lys and the Oise only ope-
rations by small parties are reported, and
paitiai progress of our Works of approa-
ching the enemy.
In the région of the Aisne and in Cham-
pagne only artillery flring without resuit.
In the Argoune, the foe attacked St-flu-
bert without success.
In the région of St-Mihiel, à coup-de-
main of the foe on the forest of Apremout,
failed. In the Vosges little activity.
M. Vivian! rend compte de
son Voyage
Bordeaux, <6 novembre.
An Conseil des ministres, M. Viviani a
communiqué ie« résultats de son voy ge
d’etude et l’eoqnête qu’ii vient de faire et
qu’il poursuivra prochainement dans les dé-
parient nts dut Nord, relatative ans. ap-
provisionnements, aux iranspoits de ravi-
tail emeat et à la reconstruction ae» villages
détruits. Les renseign-ments recueillis ont
prouvé outre l’admirable union de tous les
citoyens, l’espritdinitiative d»’Sgroupements
locaux. On peut envisager Pavemr avec traa-
quill>t*»t confiance. Le gouvernement pren
dra bien ôt des mesures pour résoudre tous
ces problèmes.
Le Conseil appronva ensuite la création
du Comité centrai du placement des chô-
meurs et des réfugiés beiges et français et a
déddé dé proposer à la Chambre de «oppri-
mer, en liane direèle et au profit dû-conjoint
survivant L s droits de snccession des offi-
ciers et soldats morts sous les drapeaux.
Les Ministres Tccialistes
Paris, 16 novembre.
Le groupe des députés socialistes un fiés,
ayant entendu les ministres MM. Sembai et
Guesde exposer la politique intèrieu'C et
extérieure, leur a renouvelé à l’unaniinue sa
confiance.
Les Opérations en Argoime
Paris, 16 novembre.
Une note officielle dément le communiqué
allemand disant que nous aurions été com-
plè ement chasses de la forêt de l’Argonne.
La réalité est toute d fferente, comme en ce
qui concerne Verdun où nous avons porté
notre ligne autour de la p ace de 5 a 12 küo-
mètres au delà de celle que nous teuioas
voici un mois.
Dans la iorêt de l’Argonne notre front est
senBibbmeut sans changement depuis deux
mo s Les tranchées opposées sont distan-
tancées parfois de cinquante mètres.Oo cora-
bat non seueinent à coups de fusil mais par
tous les procédés de guerre d’autrefois Les
operations rappellent le siège de Sébas-
topol. Il est possible que nous ayons reculé
de 150 mètr»s sur certains points mais nous
avons progressé autant sur d’autres. Et les
perles allemandes sont, comme ailleurs, su-
périeures aux noires.
UHE ENCYCLIQUE DU PAPE
Rome. 16 novembre.
Le pape a adressé aux évêques du monde
entier ane encyclique exprimant sa douleur
de la guerre actuelle et de la guerre en géné-
ral dont les causes principales sont l’absence
d’amour mutuel et sincère e itre les homme»,
le mépris de l’autorité, l'injustice dans les
rapports entre les differentes classes de ci-
toyens et la recherche exclusive du bien
être matériel, unique objet de l’activité hu-
maine actuelle.
Il conclut en formulant un voeu pour le
rétablissement de la oaix où les nations trou-
veront des biens inappréciables et l’église la
liberté dont elle a besoin ainsi que ia cessa-
tion de l’Etat anormal de la situation du
pape contre laquelle le pape proteste comme
se® prédécesseurs. Pour ces obj-is le pape
recommande de prier Dieu et la Vierge.
Avions Allemands abattus
Petrograd, 16 novembre.
Les journaux annoncent que les Russes
ont abattu deux avions allemands, le pre-
mier nu* an visons de Kiock et le second au-
da Prlrik.n»
Les Réfugiés ds la Prusse orientale
Amsterdam. 16 novembre.
Les journaux disent que le Foriri». ts an-
nonce l’arrivée à Berlin de 15,000 réfugiés de
la Prus-e orientale.
LA GUERRE RUSSO-TURQUE
Tiffis, 16 novembre officiel)
En raison des renforts reçus par les Tares,
les avant-gardes russes se replient en com-
battant ve> s 1rs régions indiquées.
Les tentatives de l’ennemi en vne de re-
prendre le col Khaneasouk ont échoué.
Les Serbes sur la défensive
Nicb, 16 novembre.
Les troupes autrichiennes qui ont pénétré
eu territoire serbe, étaient d’une supériorité
numérique telle que nous oûmes graduelle-
ment nous retirer, afin de pouvoir accepter
le Combat dans les conditions les pins favo-
rables.
C’est pourquoi nous avons évacué Petaka,
Zedlava et Kotzelieva.
L’Action anglaise en Arabie
Londres, 16 novembre (officiel.
Les troupes indi"n-ies. appuyées par le
croiseur Duke of-Edmburqh, ont débarqué
près rte Perim.
Le feu du croiseur a détruit les forts de
Turba.
Après un vif combat, les Indiens ont dé-
logé l’ennemi et ont occupé ses positions,
ainsi que les forts, où iis firent un important
butin.
Nous avons eu 4 tués et 16 blessés.
Les Revendications italiennes
Milan, 16 novembre.
L’Assembléa démocra'iqne régionale lom-
barde, comprenaoi cinq sénateurs, trente-
trois députés et tre ne associations, a volé
un ordre du jour demandant que l’Italie
soit assurée de la possession des territoires
des Alpes asiatiques a>'xquels elle a droit
pour rtesNraisons ethniques et. de sûreté,
comme pour la défense de ses intérêts mo-
raux et economiques.
D s manifestations patriotiques se sont
produites dans les rnes à ce sujet.
LE GÉNÉRAL N. V. ROLSSKY
Le Vainqueur des Autrichiens en Galicie
Né le 6 mars 1854, ancien élève de l’Acadé-
mie de l’E'at-Màj ir, N.-V. Rons ky a pris
part dans sa première jeunesse à la guerre
torco-russe oü il fut b essé. Dans la guerre
russo japonaise, N.-V. Rous-ky occupa les
fonctions de cb-f de l’état-major de la 2* ar-
mée de Mandchourie I! attira l’aitention gé-
nérale par son esprit méthodique, par son
sang-froid incomparable, par sa haute scien-
ce militaire qui lui permit d’accomplir sans
flech r >es projets stratégiques les plus com-
pliqués. . ■
Le vainqueur de l’armée autrichienne en
Galicie a étudié avant la guerre la topogra-
phie de ce pays qu’il connaissait mieux que
les généraux de François-Joseph. Avec ça
ami paternel de ses soldats dont il connaît et
défend les intérêts avec courage contre tontes
les influences supérieures.
Sa iflinme et ses trois filles travaillent aux
avant-postes dans ias. ambu lances et dans les
tinctM d'évaluation.
La Rentrés Prochaine
Le Temps annonce que tout le personnel
législatif et administratif de la Chambre
rentrera définitivement de Bordeaux après-
demain.
Gemment ils prirent Dixmude
Les forces alliées occupant Dixmude con-
sistaient en un escadron rte cavalerie campé
sur la rive droite de IYser, deux batteries
de 75, un régiment d’infanterie et un batail-
lon de zouaves. La bataille commença par un
feu d’artillerie très violent avec la grosse
distillerie du centre de la ville comme ob-
jectif princioal.
Deux des 75 étaient en position an pre-
mier eiage d'une tannerie, les autres au-
dessous sur nu petit tertre où ou nettoie les
peaux.
Notre artiMerie était capable de tenir l’en-
nemi en échec. Avec ses obus explosifs, elle
ouvrait de larges brêcbe* dans les rangs en-
nemis. Un canon ennemi avait perdu son
attelage et une simule salve fauchait des
rangs de nhlans. No re cavalerie et notre in-
fanterie n’auendaient qu'un mot pour en-
trer en action.
Juste à ce moment, parut nne vieille fem-
me que les zouaves avaient traitée avec bonté
parce qa’elle paraissait misérable. E le les
avait suivis s’appuyant sur le bras de l’un ou
de l’autre. Elle avait partagé leur soupe. Elle
monta dans la tannerie jusqu’au premier
étage. E-'fiu, quand chacun craignait pour
sa sécurité, elle disparut. Un moment après
on put voir une lumière sur le toit de la dis-
tillerie. Elle parut trois fo
Cinq miuntes plus tard, les obus alle-
mands commençaient à pleuvoir exactement
sur le point reDeré par la lumière. En peu
de temps, le bâtimeat fat très endommagé.
Des explosions suivirent et l’alcool en f*n
alinma I incendie dans tontes les maisons
avoisinantes. Ne pouvant arrêter ni le dé-
luge d’obus ni l’incendie grandissant, le gé-
néral commandant tes forces fraoçtises dé-
c da d’évacuer la ville et de se retrancher
sur les rives du canal. Avec de grande diffi-
cultés, les 75 furent descendus de la terrasse
où ils avaient été placés et sauvés.
Avant de quitter ia ville, les soldats pa-
rent voir, gisant à terre, la vieille femme,
sons les jupes de laquelle on distinguait
l’nnitorme des uhlans.
Comment fut faite l’Inondation
dans la Vallée de l’Yser
On sait les excellents effets obtenus par les
alliés parTinoadation de la vallée de l’Yser
L’armee allemande dut reculer devant la
montée des eaux et laissa dans les maréca-
ges p»s mai de canons.
L’homme qui proposa ''inondation des po-
sitions allemandes sur IYser vient d’être dé-
coré de l’Ordre du roi Léopold.
C’est le gardien des grandes écluses de
Nieuport. Il a dans son service le contrôl"
de t’ean dans les canaux de cette région. Il
possédait conséquemme
le pays.
Ce fot lui qui proposa à l’état-major belge
d’ulfisvr comme digne le quai du chemin
de fer et de détruire les bords du canal sur
certains points de la région où les tranchées
et les positions d’artillerie avancées pou-
vaient êire recouverts d’eau.
Son plan fut aussitôt adopté. Les ouver-
tures des quais du chemin de ter furent
condamnées et le feu de gros canons con-
centré sur certains points au bord da canal
jusqu’à ce qu’ils soient démolis L’eau s’écou-
la alors, couvrant les champs qui s’éten-
daient tout à l’entour, en contre-nas.
D’autre part, on mande de Rotterdam
qu’un important contingent allemand qui
occupait une position avancée aux environs
de Dixmude, fut coupe par suite des inon-
dations. ,
LES BOMBARDEMENTS
D'ARMENTIÈRES
Le correspondant du Times lui adresse, à la date
de vendredi dernier, du Nord de la France cette
intéressante dépêche :
Durant les dernières vingt-qnatre heures,
le duel d’artillerie a cessé.
La situation à Y près est complètement fa-
vorable aux alliés. Entre Dixmude et Wer-
vick, nous avons repoussé l’ennemi sur plu-
sieurs points. D’importants détachements
d’Allemands ont été coupés on enveloppes.
Deux mille prisonniers faits dans cette ré-
gion sont passés à travers la ville où j’étais
ce matin. ■ ' *
Après avoir arrosé d’obus Armentières
pendant les premiers jours de la semaine,
l’ennemi a furieusement bombardé la ville
pendant toute ta journée de mercredi et la
nnit snivante.
Les canons était en position à Eoglois. La
rue des Jésuites, la Grand’PUce, la place de
la République et le fanbonrg de Lille ont
beaucoup souffert.
L’usine à gaz ayant été atteinte par les
obus, l’éclairage public a fait complètement
défaut.
D’autre part, notre confrère M. Albert Play,
d’H»zebrouck réfugié au H
On ne peut se figurer quel triste spectacle
présente la ville d’Armentières qui fut bom-
bardée méthodiquement par les Allemands
an début de novembre.Paridnt c’est la raine
et la terrear. Plusieurs quartiers sont abso-
lument détruits. Il y a eu une quinzaine de
tnés. Un de nos amis nous écrit qu'il a vu et
entendu au cours de son séjour à Armen-
tières des obus qui allaient démolir l’Eglise
Saint-Roch. Dans l’espace d’an qaart d'heure
40 obus et shrapneLs sont tombés sur Diffé-
rents points de la ville semant la désolation,
Jendi dernier ce fut pire encore ; tonte la
place et les environs tut détruite. Après
rexplosion de l’usiue à gaz. une grande par-
tie de la pounlation évacua la ville. Diman-
che cl lundi dernier, Armentières sou fl rit
u’uu nouveau bombardement.
«mit tl PramisI
IJV VESTIS
Rome, 16 novembre.
On mande de Petrograd au Comere d llalü.
que les Russes rgit achevé l'investissemeni
de Cracovie du côté Nord.
Petrograd, 16 novembre.
Le Messager de l’Armée dit que la Intte pour
la possession des défilés des lacs Mazune a
tourné à l’avantage des Russes.
On snuonce d’antre part i’iavestissemaut
de Przemysl. A dater du 15 novemure il de-
vint ans -lu et la place est complètement
coupée du monde extérieur.
La Mort de Lord Roberts
C’est une grande et Tbelle figure qui vient
de disparaître a’-ec le maréchal lord Roberts.
Sou prestige était immense.
I! tut, pour la nation anglaise, comme la
fidèle et vivante incarnation dit soldat. Un
profond respect l’entonrait. Dans les témoi-
gnages de déférence envers son esprit et sa
personne, dans les marques de reconnais-
sance publique qui allaient vers un des plut
dignes et des plus réputés serviteurs de l’ar-
mée britannique se mêlaient, parmi l’unani-
mité de ses compatriotes, une affection qui
se montrait plus vive en se faisant plus fa-
milière.
Lord Roberts était le grand « Bob » dans
le coeur anglais. C’était aussi l’Idole vénérés
pour tous ses chers Tommies Atkius.
Je n’onblie point, pour ma part, l’impres*
sion saisissante et vive qu'ti causa snr 1A
fonle de Londres lors des fêtes du couronne-
ment du roi George V.
Je revois encore, dans tonte la splendeur
du déploiement des uniformes de p.rade,
l’incomparable défilé des troupes du R >yau-
me-Uai et de l’Empire des Indes suivant le
carrosse étincelant d’or.
Quand il parut, campé sur son petit che»
val blanc, portant avec un air martial et ré-
solu ses quatre ving'S ans bientôt qui avaient
blanchi ses cheveux et ses moustaches a la
Mac-Mahon sms enlever la fraîcheur “rosée
'du visage, il courut dans l'immense assis-
tance une sympathie qui ne demandait qu’à
sortir de la réserve traditionnelle pour ma-
nifester sa cordialité.
En ces jours mémorables, le jour de la
procession du couionnrment, comme le
lendemain consacré au défilé militaire, Lord
Roberts, aux côtés de son Roi, dut sentir
plus vivement encore qu’en d’autres circons-
tances la large place qu’il occupait dans le
souvenir, dans l’affection, dans la gratitude
de sou pays.
11 était né aux Indes, à Cawnpore, en 1832.
Ses parents étaient cependant irlandais, et
il se montra toujours fier de ce sang là.
A treize ans, il entrait àEton, y passait une
seule année, et bientôt après entrait à San-
dhurst.
Ev 1831, il était nommé second lieutenant
d’artilferie, au Bengale. Quatre ans pmi
tard, le Quarter-master-general, remarquant
les dispositions du jeune officier, se l’atta-
chait comme officier d’état-major.
Le mouvement de rebelles qui soaleVï les
Indes lui valut sa première chance heureuse.
IL avait obtenu de taire partie de l’état-major
du général Neville Chamberlain et ne tard»
à se distinguer.
Il brille an combat de Delhi. A Lneknow»
il se signale par sa bravoure. Il est décoré de
la Croix de Victoria pour avoir avoir arraché
à la mort un soldat anglais, en même temps
qu’il abattait deux rebelles et réussissait 4
reprendre le drapeau dont ils venaient de
s’emparer.
Depuis lors, l’ascension de lord Roberts fut
rapide et son nom demeure attaché aux pins
importantes opérations militaires qui eurent
lien dans les Indes.
En 1878, major-général, il chasse les
Afghans de la vallée de Koram. De 1885 à
1893, il commande en chef aox loues et
rentre en Angleterre après quarante et un
ans de service, couvert d’honneurs.
La présente génération se souvient surtout
de Lord Roberts pour la part qu’il p'it dans
la guerre des Boers, en 1900, guerre dans
laquelle périt son seul fils. Mais on ne sau-
rait oublier le rôle qu’il a joué, qu’il jouait»
ces temps derniers encore, dans le mouve-
ment en faveur de l’exteüsion du service mi-
litaire en Angleterre.
Il était le président de la National Service
League, colonel de la National Réserva,
membre du Parlement. Sa verte vieillesse
avait laissé intacte son ardeur de propa-
gandiste et de champion d’une grande idee.
Il entretenait, toujours.^race, toujours
pressante, cette opinion gué la Grande-Bre-
tagne se verrait amenée à imiter la Erance,
l’A lemagne, les autres nations européennes
et à appeler sous les drapeaux tous les jeu-
nes gens en état de les servir par les armes.
Il fut aussi de ceux qui s’émurent, d«
l’autre côté du détroit, du développement
intensif de l’Allemagne, et ne se prirent
point à considérer comme un rêve l'invasion
de l’Angleterre par l’Aliemagne.
Se souvient-on encore de ia sensation pro-
fonde causée par ses paroles lorsqu’en cettt
fameuse séance de la Chambre des Lords, il
déclara qu’il y aurait danger à ce que l’An-
gleterre perdit sa suprématie-sur mer poa*
la raison qu’un fléchissement de forces était
un appel à l’invasion ?
« Le danger devient chaque jour, plus me-
naçant, disait-il Depuis dix ans, l’Allemagne
a créé la plus grande paissance navale qui
ait jamais existé, la Grande Bretagne mise à
part. Et cette paissance est aujourd’hui for-
midable.
» Des mesures sont prises pour l’augmen-
ter. On a calculé qu’il y a 80 000 Allemande
employés eu A?’gh terre. Ce sont d* s soldats
entrain ..-s. Si une Cotoe ' aile mamie ueoar*
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.84%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.84%.
- Auteurs similaires Le Havre avant 1944 Le Havre avant 1944 /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BmLHav001"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172315k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172315k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172315k/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172315k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172315k