Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 novembre 1914 16 novembre 1914
Description : 1914/11/16 (A34,N12153). 1914/11/16 (A34,N12153).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723146
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
3ï“* Ifiitif ‘Î0â* 5 Ccntfaies — Été jourpai ne peut être crie — g mmm fg ïmmïn («U
^iijVri-^rr-TeT~-«~i"-~,,ffr-''i—--‘T'ir* -m .,ÿeÿssaeseEPtmsssBssse .r n- .i-iiTn-irwnrirrTnn->-nTr «minini i-nruT-rrntirtnTOTra ■ - 11 v
Admisistrateor • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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Le Petit Havre
OBGANÉ RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
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Autres DéDartements 1 «Fr « e 9« «
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1 On s'abonne egalement, SANS Ft>AIS, dans tops les Bureaux ne Poste de France
En marge 0e la guerre
La Villégiature imprévue
R y a bien au-dessus de la porte le dra-
peau blanc et la Croix rouge sur le seuil,
pour accueillir le visiteur, l’iafirmièré re-
vêtue de Punifprmg traditionnel. Et c’est
bien une ambulance, l'ambulance annexe
de Tiinion des Femmes de France.
| Mais, il semble qu’on soit plutôt ici dans
ou de ces cottages assis au bord de la mer,
®u les convalescences anémiques ont cour
tume de venir se refaire, ou, mieux encore,
dans une villa élégante, une sorte de pen-
sionnat pour grands enfants.., Ét.flë soûf-ce
point nos grands enfants
L'impression {ti^uiqro se modifie, sans
j§ggser 3e rester aimable.
il a suffi pour cela de rencontrer quel-
ques capotes de militaires dans-Je couloir,
fuelqnes képis accrochés dans l’anticham-
re. une silhouette de soldat qui déambule,
traînant une jambe tiraillée de vieilles dou-
leurs... La villa est devenue l’ambulance.
Elle a donné aux glorieuses souffrances de
nos braves le cadre de son intérieur quasi
familial, le charme pittoresque du décor
naturel déployé devant ses fenêtres.
Ce fut, en vérité, une transformation
aussi parfaite que rapide. Ça maison de
la rue Michel-Yvon était vide, son pro-
priétaire habitant désormais une autre ré-
gion de la ville. Notre ami offrit i’immeu-
lie spontanément, généreusement. L'Union
des Femmes de France, à l’étroit dans son
dispensaire du cours de la République, ae-
$çpta la proposition avec une gratitude ra-
Sfpe.
Et c’est ainsi que nous a^ons cqaipte au
Havre une parfaite ambulance de plus!
Les choses n’ont pas lrainé. Gagrand salon
était tout désigné pour recevoir une triple
alignée de lits, ces chambres pour donner
l’hospitalité aux blessés, cette salle à man-
ger pour devenir lé réfectoire des plus va-
lides.
La cuisine, laissée depuis quelque temps
au silence, retrouvait la vie dans le ron-
ronnement du pot au feu et le grésillement
des rôtis ; le chauffage central tout in-
stallé ne réclamait que sa provision jour-
àaiière de charbon.
Quand le médecin s’inquiéta du matériel
hydrothérapique, on poussa devant lui la
porte d’une salie de bains parfaitement
agencée, le dernier « cri » du modernisme
ambùsmeieF.
- Des concours privés, des initiatives em-
pressées, une émulation stimulant les
aèles, associant dans l'oeuvre commune les
collaborations individuelles, ont fait là
d’excellente besogne.
À dessein j’oublie les noms. Ils n’ont
que faire dans la délicatesse du geste aussi
discret que bien avisé. Mais il faut dire
l’assistance et le réconfort, le mieux être
physique et moral que trouvent nos sol-
dats dans ce milieu. L’aide s’y fait aussi
efficace, aussi fraternelle, aussi désinté-
ressée qu’ailleurs, au reste, seulement, l’in-
timité du logis lui donne un autre carac-
tère. Nas combattants au repos se sentent
ici plus rapprochés. Ils ont comme l’il-
lusion précieuse et chère du foyer loin-
tain.
Les larges fenêtres s’ouvrent sur le spec-
tacle mouvant du port. De sou lit, le blessé
aperçoit le plus joli tableau qui soit en ces
Parages : un coin pittoresque du Havre,
allée et venue des navires glissant sur le
miroir de l’eau eu le ciel déroule la forme
capricieuse de ses nuages, les belles cou-
lées de lumière dorée que nous dispense
un automne rayonnant, indifférent aux
tristesses de l'heure, un ruissellement de
paillettes qui marque ie sillage des ba-
teaux... .
Et la nuit, quand la fièvre tient en éveil
le pauvre petit pioupiou endolori, le gros
«eïi rouge, le gros oeil vert du vapeur passe
lentement devant les vitres pleines de
nuit, comme un ami attardé qui lui fait
visite et vient bercer son ennui,..
; —Eh bien, moi, je vais vous raconter
comment j'ai embroché le premier...
Le convalescent s’est dressé sur sa cou-
che. 11 raconte, une fois de plus, la fa-
meuse histoire. Les autres ia connaissent
déjà. Ils la savent même par coeur. Mais ils
Découlent avec une sympathie attentive et
marquent de temps en temps les bouts de
phrases par des « Tu blagues !—» et dés
« Pas possible !... » qui ne sont que des
témoignages d’un puissant intérêt.
Us espèrent bien qu’on leur permettra
de raconter « la leur » à leur tour, et Hs
auront l’honneur d’être interrompus, eux
aussi, par des «G’est épatant !» auxquels
y ils répondront par des A C’est comme j’vous
f dis» qui n’admettent ni répliques, ni mines
sceptiques.
Oh l ies belles, les palpitantes histoires
du champ de bataille, dans le grand salon
transformé en chambre, les belles histoires
qu’on raconte avec son coeur, pendant que
la nuit tombe doucement, doucement, éten-
dant sur les vitres, sur le port, sur les
digues, des brames roses, lilas, violettes,
®ù vont les espoirs et les rêves.
Dans la douceur du repos, plus fraternels
que jamais, impatients d’être au lende-
main matin pour dévorer ie « communi-
qué » que le journal leur apportera, ces
revenants du Pays de la Mort sont encore
tout a la joie infinie de revivre.
ALBEltT-IiERREXSCnMIBT.
Mitraille uses snr les Eglises
Le correspondant bmgeois du Nieuwe Sot-
tmdamsche Courent annotée que h-s hangars
d'aéroplanes à Knesselaere ont été enlèves
par las Allemands et expédias v&m tmOjSss-
«nation inconnue ; des nnyaîi ternes itetéiô
li-nsuèes sur toutes - 4Î^é||M£î0$ it<à-fô
' V
La Batailla de la Lys
Horrible vision
La bataille de la Lys, qui dnredeonis plu-
sieurs joirs, est d’une violence extrême.
Les colonnes allemandes reprenant l’offeu-v
sive, après avoir reçu d’importants renforts,
sont venues dp Menin, dans Lj» direction
d’Ypres et de Roulers vers Dixmùde.
Un de nos confrères % aSùsté à un tragique
épisode de nette-nidifié, à Langemarck, entre
Ja forêts d’RiVutîmi «t et le bois qui borde le
Cjiaalffr Fumes à Ypres.
"'Un brooiilard intense montant de ces
terres humides, avait, dit-il, permis à l’en-
nemi de s’avancer tout près de nos posi-
tions, La brume empêchait de distinguer
quoique ce soit à quelques mètres. Tnuc à
coup, vers la fin de la matinée, nn soleil
pâle parvint à percer le voile. Et aussitôt la
bataille commença.
Les coups de canon se succédaient, rapi-
des, tes obus fouettaient Pair 'en biffant et
tombaient cinq censs mètres en-deçà de nos
raogs.B aucoup plus de poussière, de fumée
et de bruit que de mal.
Depuis midi, les deux armées sont aux
prises, avec des alternatives d’avance et de
recul. Los coups redoublent. On sent que
l’ennemi fl ebit. G’est le moment de far car'
snr (ni. La fana francese est plus une jamais
admirable. Au mépris du danger, la tète
haute, b ïon nette au canon, nos vaillants fan-
tassins se sont avancés.C’est une tuerie, mais
notre artillerie vient à la rescousse, et les
grosses voix des canons allemands se sont
tues. Nos 75 dominent enfin. L’eanemi bat
en retraite, nos mitrailleuses commencent à
faire entendre leur grincement saccadé, ti-
rant sur les fuyards, et, déjà, one forte co-
lonne d’attaque s’est formée en avant de
nous et va décider de notre complète victoi-
re. La cavalerie ee met en mouvement pour
ia poursuite.
Ah Lie beau moment i
Un formidabie coup ue canon vient de se
faire entendre, et une épaisse fumée s’élève
des bois devant lesquels les armées alliées
sont en ligne de bataille ; à ce premier coup
succède bieoeôt on second, un troisième,
dix autres, cent antres ; le mouvement de
retraite de l’ennemi s'arrête, la bataille re-
commence. ..
G’est une nouvelle armée qui vient an se-
cours de ceile que nous venons de culbu-
ter... Déjà, de grandes lignes sombres s’a-
vancent et débouchent par ia forêt qui est à
notre gauche.
D’un coup d’oeil,, notre état:major a vu le
danger... Il faut lancer les troupes d8 ré-
serve. .. Noos voyons alors nos vaillants sol-
dats défiler, s’avançant au pas de charge
pour combattre corps à corps un nouvel en-
nemi. Ii3 passent en colonne serrée et se dé-
ploient en avant sons un feu d’enfer.
Cette admirable infanterie a abordé l’en-
nemi avec rage, sons le fen d’nne artillerie
qui la décime et i’on voit les voitures d’am-
bulance et le3 cacolets se diriger à toute vi-
tesse vers ie centre du combat. Puis, c’est ie
lugubre défilé qui commence...
Un vieux sergent passe dans une char-
rette, fumant sa p fracassée ; son oe;l est fier et calme, insou-
ciant.
— Ça va-t-il là-bas ? lai crie-t-on.
— Qui, oui, répond-il d’une voix forte. Ils
ne sont pas à la noce, allez !...
Et, de fait, on n’entend pins la fusillade ;
la baïonnette fait son travail et s’enfonce
dans les chairs.
Déjà les pointeurs ennemis, manquant le
but, dépassent de nouveau nos lignes et
leurs obus tombant dans l’herbe, dans un
espace vide.
Cependant nos batteries de mitrailleuses
arrivent ventre à terre, et se olaçeut à nos
pieds, défilées dans un petit bois. Là-bas, au
fond, débouchent de noires colonnes enne-
mies, ch-reliant à gagner ie champ de ba-
taille. On les voit traverser l’espace vide en-
tre deux ruisseaux. Ea quelques instants, le
moulin à cite recommence son travail. Cha-
que fois que l’éclaircie entra les deux bois
s’est garnie d’un cordon noir, trois crépite-
ments réguliers... et voilà la place nettoyée.
C’est de la « bonne ouvrage ». Et c'asi ainsi
chaque fois qu’une colonne nouvelle a dé-
bouché, et cela pendant quatre heures sans
antre interruption que le temps de laisser
se garnir dé monde l'espace à mitrailler.
Trop tard décidément. Las nouveaux con-
tingents ennemis, envoyés à la rescousse,
sont arrivés trop tard, comme les légendai-
res carabiniers,
Il faut que les boches se résignent à se voir
battus, et se contentent d’avoir pu conserver
leurs positions extrêmes.
C’est la nuit... silence complet. Amis et
ennemis harassés, s’endorment à quelques
cents mètres les uns des autres. Une Dalle
perdue, envoyée par une sentinelle eff iree,
traverse encore l’espace de temps en temps,
en sifflant, et c’est tout...
Une heure après, an officier vint me tirer
par la manche...
— Vouiez vous, me dit-il à voix basse,
voir quelque chose que vous n’avez jamais
vu ?
— Quoi donc ? lai dis-je,
— Yeaez !
Et m’entraînant par la main, il me fit des-
cendre ia pente do plateau du côté des défi-
lés ; nous descendîmes ainsi pendant une
demi-heure, trois quarts d’heure environ. De
tous côtés, des ambulanciers ramassaient
des morts et des blessés, à ta clarté blafarde
de la iuce. Mon guide m’entraiaa en fran-
chissant un fossé; où, à chaque instant, les
sème liés do mes botte-s glissaient sur quelque
chose de visqueux. Une odeur de charogne
pourrie régnait dans ^atmosphère, empuan-
tée par les cadavres abern inds.
Soudain, étendant le bras en avant, mon
guide s’arrêta et me dit tout bas :
— C’est là, attendez un peu.Tout à l’heure,
quand la lune donnera, vous verrez...
Comme lui, j’étendis ia main ; le contact
de quelque chose de froid me la fit retirer
instinctivement. Mais quand la lune, déga-
gés des nuages, vint éclairer l’endroit où
nous étions, je reculai saisi d’horreur en
présence du spectacle effrayant que j’avais
sous les yeux.
Des rangs de soldats ennemis étaient là,
foudroyés p*r les mitrailleuses. Serrés les
uns contre les autres, ils n’étaient pas cou-
chés, mais debout. A peine, étaient-ils un
peu inclinés les uns sur les antres. La lune
éclairait leurs taee* blêmes. Quelques-uns
les yeux ouverts ; d’autres, ia tête renver-
sée en arrière, tenaient leur arme serrée ;
iis avaient été frappés au moment de faire
fe^. Derrière, on en voyait un autre ; der-
rière ce ■séss-ndî un troisième. Ces fiies de
spldstê se perdaient dans i’obscuritÂ
LA GUERRE
JLOS5» JQXJTLIVISB3
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 15 Novembre, 47 heures.
La journée d’hier a été relativement
calma sur tout le front. Elle a été ca-
ractérisée principalement par des
luttes d’artillerie.
Toutefois, les Allemands ont tenté
à nouveau plusieurs attaques au Nord-
Est et au Sud d’Ypres : elles ont été
toutes repoussées avec, des pertes
considérabl s.
Eu résumé, tous les efforts des Al-
lemands, ces jours derniers, n’ont
abouti qu’à la prise du village en rui-
nes de Dixmude, dont la position iso-
lée sur la rive droite du canal rendait
la défense difficile.
Entre la Lys et l’Oise, les travaux
d’approche ont continué sur la ma-
jeure partie du front.
Sur tout le reste du front jusqu’en
Lorraine et dans les Vosges, simp es
canonnades ou actions de détail sans
importance.
Paris, 23 heures.
L’incident le plus notable de la jour-
née a été le rejet de l’ennemi sur la
rive droite du canal de l’Yser.
La partie de la rive gauche que les
Allemands tenaient encore a été com-
plètement évacuée.
Nous avons repris, au Nord de Bixs-
choote, un petit b< is qui avait été
perdu à la suite d’une attaque de nuit.
A la fin de la journée, l’ennemi a
tenté, sans succès, une offensive sur
Ypres.
Sur le reste du front, rien à signa-
ler.
COMMUNIQUE RUSSE
Petroÿrad, 15 novembre.
En Jh'usse orientale, les Russes progres-
sent sur le front Stallupoenen, Possessern,
Johannisbqrg.
L’action continue dans la région de
Soldau-Neidenburg où les Russes avan-
cent.
Sur le front Kaiisz-Wielun, l’ennemi
a reculé. Sa tentative au Sud de Czentokovo
a échoué.
Les Russes continuent à marcher sur
Gracovie.
Les Autrichiens organisent des positions
défensives en Galîcie où les Russes avan-
cent vers les passages à travers les Car-
pathes.
— Allons-nous en, dis-je à l’officier, c’est
affreux.
— Chat 1 me dit-il, les antres ont passé à
l’abri de ceux-là, et ils ne sont pas loin.
An même moment, quelques baltes vin-
rent MffUr auprès de nous et confirmer le
dire de mon ami.
Le casque à pointe d’un des hommes
tués devant nous S'inclina et roula pap
terre.
Je me retirai, non sans retourner la tête
de temps en temps, pour voir encore cette
scène sauvage qu-éclairait en plein ia lune
de ses rofl-ts verdâtres.
Epouvantable décor servant de cadre à la
brdiante victoire que nos armes alliées vic-
torieuses venaient encore-d’enregistrer.
D’après les déclarations des officiers alle-
mands qui sont tombés entre les mains des
alliés, 300,000 hommes combattaient contre
nos forces au commencement de la grande
bataille sur l’Yser.
Les pertes ennemies, d’après les déclara-
tions des officiers eux-mêmes, s’élèveraient à
90 000 hommes. On cite le cas d’un régiment
fort de .1.800 hommes et dont il ne resta que
80 quand le grand mouvement air Ypres fut
terminé.
Les pertes ont été extraordinairement
lourdes parmi ies officters. On rapporte que
cinq généraux furent tués.
Je suis informé, dit le correspondant du
T:mes, par un officier d’artillerie britanni-
que qui a pris part au combat d Ypres, qu’un
grand nombre d’obns allemand* portaient
sur leur fusée ia date d’octobre 1914. Seule-
ment quatre sur cinq de ces obus explo-
saient.
Non seulement on constate une diminu-
tion dans les munitions allemandes en ce
qui concerne les projectiles d’artillerie, mais
aussi ponr l’armement des fusils.
Des circulaires récemment trouvées sur
des soldats d’infanterie allemande a Ypres
appellent l’attention dé la troupe sur l’éco-
nomie des munitions.
L’Allemagne tirai entière
n'est pins p'uii vaste Mpital
D’après des personnes dignes de foi qui
sont arrivées récemment de Belgique à la
Chaox-de-Fonds, il est certain qu’au début
de novembre, des trains transportant a'in-
nombrables blessés ont passe sans interrup-
tion, de jour et de nuit, emmenant vers
l'Allemagne tes victimes des grandes batail-
les de Flandre. L’Allemagne tout entière,
affirment ceux qui y sont ailes ces dern ers
jours, n’est qu’an vaste hôpital. Et ce n’est
pas tont puisqu'on envoie sans cesse à la
boucherie de nouvelles troupes dont 1rs
trains croisent sans cesse ceux des blessés.
Ces soldats, amenés actuellement en Belgi-
que, sont tous de très jeunes gens. Mais il
parait que ces soldats de trop fraîche date,
s’ils savent mourir, ne savent pas vaincre et
que le massacre auquel les chats les envoient
est quelque chose d’horrible, d'après les ré-
cits des blessés allemands.
On a observé en B-lgique, ces derniers
jours, le passage d'importantes mas-cs de
cavalerie ramenées ne l’Ouest et dirigées
veas l’Est, probablement vers la Silésie.
A Bruxelles, règne une méfiance generale,
car il y a tant de mouchards parlant parfai-
tement ie français qu’on ne se fie plus à per-
sonne.
Il serait imprudent d’interroger, mais on
peut feonter. Il y a des soldats qui racontent
volontiers aux cercles de curieux leurs
hauts faits de guerre, cela surtout en ter-
ritpire allemand, à Coblence, à Cologne, par
exemple.
C’est ainsi qu’un soldat allemand b!avec la croix de fer sur la poitrine, narrait
la destruction de Louvain, se vantant des
incendies, du piiiage et des soûleries comme
de hauts faits d’armes. Un vieux monsieur
qui écoutait d’un air un peu eaenanté de-
manda s’il était vrai qa’à Louvain ies soldats
allemands aient fusillé des femmes et des
enfants. La réponse fut évasive : « Qn avait
ordre de tirer sur tout ce qui sortait dès
maisons ; alors ies gens se cachaient dans
les caves puisqu’i s ne devaient pes sortir. »
Les Beiges restés à Bruxelles et dans d’an-
tres villes disent que ce qu’on sait n’est rien
et que lorsqu’ils oseront parier, on appren-
dra de terribles choses
FèkmagfS Pairiotipes
Paris, 16 novembre.
Les Sociétés de vétérans ont continué
leurs pè-rimges aux d ff rents cimetières.
Las combattants de Gteave.otte se sont ren-
dus au cimetière de Pantin. Les vétérans de
à&JO *7{ oat ('4SIî(5 i»py.
M Sahshoe jf, président, a prononcé nn
discours rendant hommage à k vaillance de
nos soldats et à l’énergie de leur chef.
« La victoire, dit-il, se dessine lentement,
mats sûrement. E le viendra couronner les
efforts et ies sacr.fices du pays et des na-
tions combattant avec lui pour ia cause de
là justice, d - la liberté é.t de la civilisation. »
M. Sansboeuf a fait l’éioge de l’Angb.terre,
de la Russie et de ia Belgique. « Nous ne se-
rons jamais assez reconnaissants, a -t-il pour-
suivi, au vaillant peuple helge ét à son roi,
ponr l’immense service qu’ils ont rendu à la
France, »
M. Snïsrboeof adresse nn salut reconnais
sant aux morts pour la Patrie, en exprimant
l’espoir de revenir bientôt déposer sur leur
tomba ie rameau de la victoire.
Les Socles Je Préparation Militaire
Bordeaux, 16 novembre.
M. Millerand, ministre de la gnerre.a passé
en revue dans la rn&ünée, sur ia place des
Quinconces, les Sociétés de préparation mi-
litaire et de gymnastique de la Gironde.
A Tissue de la revue, M. Millerand a féli-
cité les présidents et ies membres des So-
c-étés qui préparent à l’appel aux armes les
adolescents qui seront demain des soldats.
M' Millerand ajouta qu’en présence de ces
jeunes gens frémissant d’ardeur, il se sentait
pénétré d’admiration et de confiance comme
hier an milieu des a mires alliées. Leur
cause qui e t celle ch la liberté et de ia civi-
lisation, met la force au service du droit ;
elle est sûre de ia victoire.
Le Voyage de M, Cailïaux
Bordeaux, 16 novembre.
M. et Mme Cailïaux se sont embarqués hier
pour le Brésil. L’ex-président du Con>eil a
été chargé d’une mission ayant pour objet de
faire une enquête sur les denrées et les ma-
tières premières susceptibles d’ê re utilisées
pour notre alimentation et *a kb cation des
objets intéressant la drfense nationale ei sur
ies relations télégraphiques sous marines
avec le B évil, en vuedn remplacer les lignes
allemandes de Teneriffe, Mourovia et Per-
nambuco.
Exploit d’un Aviateur français
A Blangy (Pas-de-Calais), un aviateur îran-
çàisia-jeîé une bombe qui a détruit la voie
ferrée et qui a ainsi etnpècbé plusieurs
trains allemands d’arriver à destination.
Un détachement de dragons a été envoyé
snr place. Les Cavaliers ont trouve ies gros
morceaux d’un canon de 430. Il a fallu six
plates-formes pour transpo ter l’engin mon-
strueux rnis en pièces. Chaque obus pesait
environ une tonne.
La Folie dans. l’Armée allemande
Amsmr»)»m, !t> nnvtmare.
Un soldat allemand a affirmé tra’à la suite
des violents combats livres en Belgique, de
nombreux cas de foiie se sont produits dans
l’armée allemande.
Mutinerie d’officiers allemands
L« Tekgrnaf donne, à la récente visite, de
Guillaume II a Thielt, nn motif demeuré in-
connu jusqu’à aujourd’hui.
D -s officiers allemands à Thielt, au nom-
bre de 160, auraient refusé de se re»d>e an
front sous prétexte qu’ils auraient été mal
commandés. C’est alors que le k user dut en
personne se transporter auprès d’eux et qn’a-
près conversations il aurait tout fait rentrer
dans i’üidre.
Lord Roberts est Mort
Une dépêche nous apprenait ces jours-ci
que lord Roberts allait venir en France ren-
dre visite aux tr uipes alliées. L'iiipstre sol-
dat. .men France et en B. igique, les opérations de
guerre et à encourager les vaillantes troupes
britanniques.
Lord Roberts était, ponr les soldats, un
viv.ant exempte de bravoure. 11 avait consa-
cré tonte sa vie à l’armée britannique qu’il
savait faire vibrer. Pendant près de qaarante
années, il pmicipa à toutes ies campagnes
aux Iodes et, lors de la guerre de l’Afrique
du Sud, il assuma le commandement en
chef des forces ar g aises.
On conçoit, dans i es conditions, tout l’as-
cendant qu’il avait pria sur tes troupes de
nos ai'iés. Aussi sa présence, sur le frrni,
devait elle leur inspirer des actes d'be-
i oï-oie.
B savait quel sacrifice il s’imposait en ve-
nant sur le Continent à one saison où -on
âge lui ordonnait des ménagements, maisi!
considérait comme un d -voir d’aller parmi
ceux qni mettent leurs forces au service du
droit.
Mais si son âme de soldat était toujours
aussi jeune, aussi ardente, ses forces .physi-
ques n’étaient plus assez résistantes et ce
vowige, au cours duquel il a revu ses chers
so riais et ies valeureux contingents des
Lûtes qu'il a tant contribué a former, lui a
a été fatal. Il a succombé, d ns te Nord, à
une attaque de pneumonie après avoir con-
tracté, le novembre, un refroidis.ement,
tomb-nt ainsi au ch. mp d honneur.
Sa mort est un demi uour r\ps alliés et la
disparition d.é celte grande fig ire laissera
dans le monde — et particulièrement en
Frmce,— d’unanimes regrets.te» belle année
britannique qui se bat à nos côtés sera dou-
loureusement impressionnée, mais elle
trouvera, dans celte_ mort g!oii- use, un
nouveau réconfort et nn admirable exem-
ple.
' Sfr' ' -I
Les Mines Sous-Marines
Paris, 13 novembre.
La Suède, la Norvège et le Danemark ont
adressé à la T ipte-Entente. une note conçue
ea termes parfaitement amicaux, exposant
tes inconvénients résultant pour les pays
Scandinaves, de la piésence de mines sous-
marines.
La légation de Danemark a ajouté qu’il
s’agissait aussi bi«n de la mer Baltique que
dé ia mer du Nord.
Le Croiseur aiieuumd « Karlsruhe »
ise serait plus à craindre
Loartr s, 13 novembre.
Les assureurs de navires an Lloyd, qui
avaient rpçu.4a nouvelle de ia destruction
de i’Emden avec enthousiasme, ont reçu
avis. hi«r, que le croiseur Karlsruhe aurait
également été détruit. La nouvelle n'est pas
confirmée officiellement ; mais l’impre?S'on
au L oyd est qu’on ne doit pas craindre
plus longtemps cet émule de I’Emden. Le
Karlsruhe a opéré, ces temps derniers, sur ia
côte du Brésil, où il a coulé 13 navires an-
glais et 1 navire hollandais.
La Turquie désaoprouvée
par les Musulmans d’Egypte
Le Caire, 13 novemb e.
Le Conseil de tons tes chefs ulémas a rédi-
gé et publié aae.pj oclama.tioa désapprouvant
complète,ment la conduite de la Turquie
qu’ils considèrent comme absolument oppo-
sée aux intérêts de l'Islam.
Ils invitent ous tes musulmans à obser-
ver ie plus grand calme.
Les Sympathies des Musulmans
Alger, 16 novembre.
Les chefs des grandes confréries religieuses
continuent d’envoyer au gouvernement gé-
néral des protestations manifestant ia répro-
bation que leur inspirent les agissements
des Turcs Ces protestations font la meilleure
impression sur l’esprit des indigènes.
LE BUDGET DE LA GRÈCE
Athènes, 18 novembre.
Le hudget comprend 448 000 000 de drach-
mes de d MU n es, dont 236 000,000 destinés
pour i« guerre et ia marine.
L- s recettes s’élèvent à 379,000,000 de
drachmes.
nn SAUVER EN ENNEMI
C’était devant Ypres. Les Allemands, dans
ofie violente attaque à la b>ï>aaatte contre
tes tranchées anglaises, avaient été repous-
sas, emportant leurs blessés pendant la nuit
suivante. Un seu; d’entre eux restait sur te
terrain Soudain, des tranchées allemandes,
un sold .t ennemi boodit.se précipita dans
la direction dn Fessé. Il n’avait pas kit
cinq pas qu’il était abattu, foudroyé par
vingt balles.
Alors, dans les tranchées anglaises, uti
orare bref retentit : Cessez le feu. Un offi-
cier sortit de son abri. Las Allemands à
leur tour l'accueillirent par une grêle de
coups de feu. Grièvement blessé, il chan-
cela, se ressaisit, coiftinna ea course. Les
ennemis avaient compris. Us s’arrê èrent
de tirer. Malgré la perte de son sang, mal-
gré la douleur de sa blessure, l’officier se
pencha vers le biaisé ennemi, le souleva,
le porta daris ia tranchée allemande. Des
hourrahs s’y élevèrent, hourrahs d’admira-
tion et de reconnaissance, comme il dépo-
sait son fardeau Un officier ennemi bo< dit
en vue de tous, arracha sa croix de Fer,
i’épingia sur ia poitrine dn héros. Celui-ci
salua, revint au pas. Le soldat allemand qoi
aurait tiré sur lui se serait fait écbarper par
ses camarades et les lignes des denx partis
retentissaient d’acelaru.tions. Revenu à sa
place, ses forces trahirent l’officier, qui
s’évanouit. U tut proposé pour m croix de
Victoria. M is la blessure était mortelle et
c’est sur un cerceuii que fut déposée cette
décoration, qui aura rarement récump nsé
un acte p u-, beau et pms digne à la fois
d’uu soldat et d’au gentlemen,
LA
FETE DU SOI ALBERT I’
Un Télégramme du Président de le
République
A l’occasion de *a fête patronale, le présî-
dsni de la République a adressé an roi de»
Belge- un irtegramme lui exprimant ses
vee-ix les plus cordiaux et lui renouvelant
l’aarorance que la France, comme ses alliés
est fermement résolue à ne pas déposer ies
armes, avant d’avoir obtenu, pour le droit
violé, les réparations définitives et pour la
paix, des garanties inébranlables.
Le roi a répondu en exprimant sa gratitud*
pour les paroles cordiales de M. Poinc--ré;
ajoutant que l’assura%Cè de sa sympathi»
pour son pays, et sa vaillante armée, ie toù
che sincèrement.
La Fête à Sainte-Adresse
Tons les sujets du roi Albert ont von le
Célébrer, cette anué«, d’une façon partiei-
lièie, la fête de leur bien-aimâ souverain. Di»
toutes parts, les adresses de syfapatbie sont
arrivées au gouvernement belge à l’inten-
tion du glorieux et noble roi qni a si vaii-
iammeut comb ttu pour l’indépendance de
son pays et pour ia liberté du monde.
Depois deux joars>-c’est une véritable ava-
lanche de lettres, de certes, de poèmes, de
ea >eaox de toutes sortes, bijoux, objets
d’ fit, tapisseries, broderies, qui sont arrivés
t NiC- Havtais, comme hommage de re-
Cfe-j- aissinee ou d’admiration.
On a évalué ie nombre des auteurs de ces
envois à près de deux c ne mille. Un de nos
qoot ères parisiens est venu notamment ap-
porter hier tes hommages de cinquante
mille P risiens.
Le Nie», B.ivrais — la petite Belgique —
avait arbore à profusion des drapeaux aux
conteurs belges, et, b en que trempés de
p nie, ces al rteux emblèmes flot'aieot allè-
grement. Et ce jour d’anniversaire, iis rap-
pelaient plus que jamais aux Beiges la
patrie absente, aux Français, les sentiments
de c* connaissance éternelle envers ce pays
de héros.
Au Havre également, les drapeaux belges
apparaissaient plus nombreux. L’Hôtel de
Yilie avait reçu une décoration particulière,
et par les rm s, aux fenêtres des maisons»
les couleurs belges voisinaient avec ies cou-
leu'S françaises
A j’égiisë de Siinte-Adresse, une cérémo-
nie religieuse réunit dans ia magnée toutes
les notabilités belge*.L’église avait éîê déco-
rée pour la circonstance de panoplies de
■ drapraox belges et français. Des gendarmes
beiges en arme rendaient les honneurs mi-
litaires _aox notabilités.
Dans le choeur.et !a nef on remarquait lî.
présence, parmi ies membres d i gouv- ma-
rnent be ge. de MM. Carton de Wiari, prési-
dent du Conseil et ministre de la justice ;
général Jungblutt, représentant la reine
E isabetb; -Schoilaert, président de la Cham-
bre et ministre d’Etat; Helleput, mii'isire
ue* travaux publics ; Davignon, minisire de»
affaires étrangères ; B-rryer, ministre de
l’ioterieur ; Van de Wyvere, ministr - des
finances ; Poullet, ministre des sciences et
des arts ; Hnbeit, ministre de l'industrie et
du travail ; S »ger, mini tre des chemins de
for ; Reukin, ministre des colonies ; baron
B-yens, ministre de Belgique à Berlin ; ba-
ron Van der Elst, secrétaire général des af-
faires étrangères ; baron d« G-uffier, direc-
teur politique des affaires étrangères ; com-
mandant B! ise, attaché an cabinet dn mi-
nistre de la guerre.
Noté encor» la présence de Son Excellence
S r Fraucis Hvde Villiers, ministre d’Angle-
terre p ès te gouvernement beige ; Djuyara,
ministre de Roumanie ; Kiobnkow kl, minis-
tre de France ; princ» Jean Kondacbeff. mi-
nistre de Russie ; Mgr Tgfici, nonce apo-toli-
que ; Liebaert. Cooreman, Hymans. et Huys-
mans, ministres d’Etat.
M M. P, Morgaud, maire dn Havre ; L. Be-
noist, sons-orefet, amiral Chirlier, gouver-
neur du Havre ; Brmdeau, sénateur ; A cel,
député ; Hennion, commissaire générai da
gouvernement français auprès du gouver-
nement belge ; général de Lattemand 36
Maoris, attache à la légation de Belgique 3
Hotkens, consul de Belgique au Havre ; las-
qoeatin, consul du 'Monténégro ; les atta>
chéx aux mg nions d’Italie, du JPays-Bas, du Brésil ; les princesses Charles
et H- pri de Ligne, etc...
Cette cérémonie, qui avait lien après la
grand’messe, était présidé» par le ch naine
van Batte!, professeur à i’Universite de Lou-
i vain, aumônier du gouvernement belge. La
Ta Dmm en l’honneur du roi Albert Ier, fui
chanté par la maîtrise de l’Institut Saint-
Joseph.
A l’issue de la cérémonie, la ianfare du
patronage de Ham, placé» devant l’Eglise,
exécuta avec b] io, malgré la pluie qui tai-
sait rage, la Brabançonne, 'a Marseillaise et le
God saw thé King. La tex te fit une ovation
aux jeunes exécutants, dont le plus âgé n’a
pas qainze ans. Ces petits réfagiés ont para
très touchés des applaudissements qu’ils ve-
n rient de recueillir ponr leur courageuse et
charmante exécution.
A Paris
A l’occasion de la fête dn roi des Belges,
l'Hôtel de Vi le de Paris, de nombreux mo-
numents publies, dés maisons particulière»
furent pavoises aax couleurs belges et irait
çaises.
Des cérémonies religieuses ont été céiê
hrees, notamment à i’église flamande.
Le ministre de Belgique y assistait.
Le générai Gaiieni et l’archevêque de Pari!
s’étaient fait représenter.
L’assistance éfoit considérable.
M Noté, baryton de l'Opéra, chanta la Br&
bmçonue et fut chaleureusement applaudi
par l’assistance.
A l’eglise grecque, l’archimandrite pro-
nonça one allocution ; il termina en criant :
« Vive te roi des Belges l Vive ia France e!
ia R ssie alliées t Que Dieu leur donne U
victoire t »
Télégrammes de Sympathie
M. Adrien MitLonard, pré i ient du Conseil
municipal de Paris, et M. Pierre Cherest,
président dn Conseil général de ia Seine,
viennent d’envoyer à M le baron de Bro-
queviite. président du Conseil des minis-
très dp Belgique, au Havre, ies télégramme»
suivants :
« En ce jonroù la Belgique durement épron
vée. mais inébranlable dans son espoir et sa
confiance, se serre plus étroitempntautourds
son roi, je me fois l’interprète de la munief-
jsalité et.de la population parisienne pou
^iijVri-^rr-TeT~-«~i"-~,,ffr-''i—--‘T'ir* -m .,ÿeÿssaeseEPtmsssBssse .r n- .i-iiTn-irwnrirrTnn->-nTr «minini i-nruT-rrntirtnTOTra ■ - 11 v
Admisistrateor • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
àteisirallua, isprassions et Arasas, TEL. 10.1?
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : EA1TE0LET Eam
Le Petit Havre
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Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEF
I.-jr. ÇASPAR .JORDAN
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Seorôtaire Général t TH. VALLÈS
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ANNONCES
AU HAVRE.,.., BUREAU DU JOURNAL, 112, bout 1 de Strasnourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS } seule chargée dé recevoir les Annonces pour
( le Journal,
le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
ABONNEMENTS jlaeis Mois: Six Mois UN AS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, i . :
l’Oise et la Somme A ** 150 • ** * » FT.
Autres DéDartements 1 «Fr « e 9« «
Union Postale 1*0 » 320 {Tp 1 4.0 ■
1 On s'abonne egalement, SANS Ft>AIS, dans tops les Bureaux ne Poste de France
En marge 0e la guerre
La Villégiature imprévue
R y a bien au-dessus de la porte le dra-
peau blanc et la Croix rouge sur le seuil,
pour accueillir le visiteur, l’iafirmièré re-
vêtue de Punifprmg traditionnel. Et c’est
bien une ambulance, l'ambulance annexe
de Tiinion des Femmes de France.
| Mais, il semble qu’on soit plutôt ici dans
ou de ces cottages assis au bord de la mer,
®u les convalescences anémiques ont cour
tume de venir se refaire, ou, mieux encore,
dans une villa élégante, une sorte de pen-
sionnat pour grands enfants.., Ét.flë soûf-ce
point nos grands enfants
L'impression {ti^uiqro se modifie, sans
j§ggser 3e rester aimable.
il a suffi pour cela de rencontrer quel-
ques capotes de militaires dans-Je couloir,
fuelqnes képis accrochés dans l’anticham-
re. une silhouette de soldat qui déambule,
traînant une jambe tiraillée de vieilles dou-
leurs... La villa est devenue l’ambulance.
Elle a donné aux glorieuses souffrances de
nos braves le cadre de son intérieur quasi
familial, le charme pittoresque du décor
naturel déployé devant ses fenêtres.
Ce fut, en vérité, une transformation
aussi parfaite que rapide. Ça maison de
la rue Michel-Yvon était vide, son pro-
priétaire habitant désormais une autre ré-
gion de la ville. Notre ami offrit i’immeu-
lie spontanément, généreusement. L'Union
des Femmes de France, à l’étroit dans son
dispensaire du cours de la République, ae-
$çpta la proposition avec une gratitude ra-
Sfpe.
Et c’est ainsi que nous a^ons cqaipte au
Havre une parfaite ambulance de plus!
Les choses n’ont pas lrainé. Gagrand salon
était tout désigné pour recevoir une triple
alignée de lits, ces chambres pour donner
l’hospitalité aux blessés, cette salle à man-
ger pour devenir lé réfectoire des plus va-
lides.
La cuisine, laissée depuis quelque temps
au silence, retrouvait la vie dans le ron-
ronnement du pot au feu et le grésillement
des rôtis ; le chauffage central tout in-
stallé ne réclamait que sa provision jour-
àaiière de charbon.
Quand le médecin s’inquiéta du matériel
hydrothérapique, on poussa devant lui la
porte d’une salie de bains parfaitement
agencée, le dernier « cri » du modernisme
ambùsmeieF.
- Des concours privés, des initiatives em-
pressées, une émulation stimulant les
aèles, associant dans l'oeuvre commune les
collaborations individuelles, ont fait là
d’excellente besogne.
À dessein j’oublie les noms. Ils n’ont
que faire dans la délicatesse du geste aussi
discret que bien avisé. Mais il faut dire
l’assistance et le réconfort, le mieux être
physique et moral que trouvent nos sol-
dats dans ce milieu. L’aide s’y fait aussi
efficace, aussi fraternelle, aussi désinté-
ressée qu’ailleurs, au reste, seulement, l’in-
timité du logis lui donne un autre carac-
tère. Nas combattants au repos se sentent
ici plus rapprochés. Ils ont comme l’il-
lusion précieuse et chère du foyer loin-
tain.
Les larges fenêtres s’ouvrent sur le spec-
tacle mouvant du port. De sou lit, le blessé
aperçoit le plus joli tableau qui soit en ces
Parages : un coin pittoresque du Havre,
allée et venue des navires glissant sur le
miroir de l’eau eu le ciel déroule la forme
capricieuse de ses nuages, les belles cou-
lées de lumière dorée que nous dispense
un automne rayonnant, indifférent aux
tristesses de l'heure, un ruissellement de
paillettes qui marque ie sillage des ba-
teaux... .
Et la nuit, quand la fièvre tient en éveil
le pauvre petit pioupiou endolori, le gros
«eïi rouge, le gros oeil vert du vapeur passe
lentement devant les vitres pleines de
nuit, comme un ami attardé qui lui fait
visite et vient bercer son ennui,..
; —Eh bien, moi, je vais vous raconter
comment j'ai embroché le premier...
Le convalescent s’est dressé sur sa cou-
che. 11 raconte, une fois de plus, la fa-
meuse histoire. Les autres ia connaissent
déjà. Ils la savent même par coeur. Mais ils
Découlent avec une sympathie attentive et
marquent de temps en temps les bouts de
phrases par des « Tu blagues !—» et dés
« Pas possible !... » qui ne sont que des
témoignages d’un puissant intérêt.
Us espèrent bien qu’on leur permettra
de raconter « la leur » à leur tour, et Hs
auront l’honneur d’être interrompus, eux
aussi, par des «G’est épatant !» auxquels
y ils répondront par des A C’est comme j’vous
f dis» qui n’admettent ni répliques, ni mines
sceptiques.
Oh l ies belles, les palpitantes histoires
du champ de bataille, dans le grand salon
transformé en chambre, les belles histoires
la nuit tombe doucement, doucement, éten-
dant sur les vitres, sur le port, sur les
digues, des brames roses, lilas, violettes,
®ù vont les espoirs et les rêves.
Dans la douceur du repos, plus fraternels
que jamais, impatients d’être au lende-
main matin pour dévorer ie « communi-
qué » que le journal leur apportera, ces
revenants du Pays de la Mort sont encore
tout a la joie infinie de revivre.
ALBEltT-IiERREXSCnMIBT.
Mitraille uses snr les Eglises
Le correspondant bmgeois du Nieuwe Sot-
tmdamsche Courent annotée que h-s hangars
d'aéroplanes à Knesselaere ont été enlèves
par las Allemands et expédias v&m tmOjSss-
«nation inconnue ; des nnyaîi ternes itetéiô
li-nsuèes sur toutes - 4Î^é||M£î0$ it<à-fô
' V
La Batailla de la Lys
Horrible vision
La bataille de la Lys, qui dnredeonis plu-
sieurs joirs, est d’une violence extrême.
Les colonnes allemandes reprenant l’offeu-v
sive, après avoir reçu d’importants renforts,
sont venues dp Menin, dans Lj» direction
d’Ypres et de Roulers vers Dixmùde.
Un de nos confrères % aSùsté à un tragique
épisode de nette-nidifié, à Langemarck, entre
Ja forêts d’RiVutîmi «t et le bois qui borde le
Cjiaalffr Fumes à Ypres.
"'Un brooiilard intense montant de ces
terres humides, avait, dit-il, permis à l’en-
nemi de s’avancer tout près de nos posi-
tions, La brume empêchait de distinguer
quoique ce soit à quelques mètres. Tnuc à
coup, vers la fin de la matinée, nn soleil
pâle parvint à percer le voile. Et aussitôt la
bataille commença.
Les coups de canon se succédaient, rapi-
des, tes obus fouettaient Pair 'en biffant et
tombaient cinq censs mètres en-deçà de nos
raogs.B aucoup plus de poussière, de fumée
et de bruit que de mal.
Depuis midi, les deux armées sont aux
prises, avec des alternatives d’avance et de
recul. Los coups redoublent. On sent que
l’ennemi fl ebit. G’est le moment de far car'
snr (ni. La fana francese est plus une jamais
admirable. Au mépris du danger, la tète
haute, b ïon nette au canon, nos vaillants fan-
tassins se sont avancés.C’est une tuerie, mais
notre artillerie vient à la rescousse, et les
grosses voix des canons allemands se sont
tues. Nos 75 dominent enfin. L’eanemi bat
en retraite, nos mitrailleuses commencent à
faire entendre leur grincement saccadé, ti-
rant sur les fuyards, et, déjà, one forte co-
lonne d’attaque s’est formée en avant de
nous et va décider de notre complète victoi-
re. La cavalerie ee met en mouvement pour
ia poursuite.
Ah Lie beau moment i
Un formidabie coup ue canon vient de se
faire entendre, et une épaisse fumée s’élève
des bois devant lesquels les armées alliées
sont en ligne de bataille ; à ce premier coup
succède bieoeôt on second, un troisième,
dix autres, cent antres ; le mouvement de
retraite de l’ennemi s'arrête, la bataille re-
commence. ..
G’est une nouvelle armée qui vient an se-
cours de ceile que nous venons de culbu-
ter... Déjà, de grandes lignes sombres s’a-
vancent et débouchent par ia forêt qui est à
notre gauche.
D’un coup d’oeil,, notre état:major a vu le
danger... Il faut lancer les troupes d8 ré-
serve. .. Noos voyons alors nos vaillants sol-
dats défiler, s’avançant au pas de charge
pour combattre corps à corps un nouvel en-
nemi. Ii3 passent en colonne serrée et se dé-
ploient en avant sons un feu d’enfer.
Cette admirable infanterie a abordé l’en-
nemi avec rage, sons le fen d’nne artillerie
qui la décime et i’on voit les voitures d’am-
bulance et le3 cacolets se diriger à toute vi-
tesse vers ie centre du combat. Puis, c’est ie
lugubre défilé qui commence...
Un vieux sergent passe dans une char-
rette, fumant sa p
ciant.
— Ça va-t-il là-bas ? lai crie-t-on.
— Qui, oui, répond-il d’une voix forte. Ils
ne sont pas à la noce, allez !...
Et, de fait, on n’entend pins la fusillade ;
la baïonnette fait son travail et s’enfonce
dans les chairs.
Déjà les pointeurs ennemis, manquant le
but, dépassent de nouveau nos lignes et
leurs obus tombant dans l’herbe, dans un
espace vide.
Cependant nos batteries de mitrailleuses
arrivent ventre à terre, et se olaçeut à nos
pieds, défilées dans un petit bois. Là-bas, au
fond, débouchent de noires colonnes enne-
mies, ch-reliant à gagner ie champ de ba-
taille. On les voit traverser l’espace vide en-
tre deux ruisseaux. Ea quelques instants, le
moulin à cite recommence son travail. Cha-
que fois que l’éclaircie entra les deux bois
s’est garnie d’un cordon noir, trois crépite-
ments réguliers... et voilà la place nettoyée.
C’est de la « bonne ouvrage ». Et c'asi ainsi
chaque fois qu’une colonne nouvelle a dé-
bouché, et cela pendant quatre heures sans
antre interruption que le temps de laisser
se garnir dé monde l'espace à mitrailler.
Trop tard décidément. Las nouveaux con-
tingents ennemis, envoyés à la rescousse,
sont arrivés trop tard, comme les légendai-
res carabiniers,
Il faut que les boches se résignent à se voir
battus, et se contentent d’avoir pu conserver
leurs positions extrêmes.
C’est la nuit... silence complet. Amis et
ennemis harassés, s’endorment à quelques
cents mètres les uns des autres. Une Dalle
perdue, envoyée par une sentinelle eff iree,
traverse encore l’espace de temps en temps,
en sifflant, et c’est tout...
Une heure après, an officier vint me tirer
par la manche...
— Vouiez vous, me dit-il à voix basse,
voir quelque chose que vous n’avez jamais
vu ?
— Quoi donc ? lai dis-je,
— Yeaez !
Et m’entraînant par la main, il me fit des-
cendre ia pente do plateau du côté des défi-
lés ; nous descendîmes ainsi pendant une
demi-heure, trois quarts d’heure environ. De
tous côtés, des ambulanciers ramassaient
des morts et des blessés, à ta clarté blafarde
de la iuce. Mon guide m’entraiaa en fran-
chissant un fossé; où, à chaque instant, les
sème liés do mes botte-s glissaient sur quelque
chose de visqueux. Une odeur de charogne
pourrie régnait dans ^atmosphère, empuan-
tée par les cadavres abern inds.
Soudain, étendant le bras en avant, mon
guide s’arrêta et me dit tout bas :
— C’est là, attendez un peu.Tout à l’heure,
quand la lune donnera, vous verrez...
Comme lui, j’étendis ia main ; le contact
de quelque chose de froid me la fit retirer
instinctivement. Mais quand la lune, déga-
gés des nuages, vint éclairer l’endroit où
nous étions, je reculai saisi d’horreur en
présence du spectacle effrayant que j’avais
sous les yeux.
Des rangs de soldats ennemis étaient là,
foudroyés p*r les mitrailleuses. Serrés les
uns contre les autres, ils n’étaient pas cou-
chés, mais debout. A peine, étaient-ils un
peu inclinés les uns sur les antres. La lune
éclairait leurs taee* blêmes. Quelques-uns
les yeux ouverts ; d’autres, ia tête renver-
sée en arrière, tenaient leur arme serrée ;
iis avaient été frappés au moment de faire
fe^. Derrière, on en voyait un autre ; der-
rière ce ■séss-ndî un troisième. Ces fiies de
spldstê se perdaient dans i’obscuritÂ
LA GUERRE
JLOS5» JQXJTLIVISB3
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 15 Novembre, 47 heures.
La journée d’hier a été relativement
calma sur tout le front. Elle a été ca-
ractérisée principalement par des
luttes d’artillerie.
Toutefois, les Allemands ont tenté
à nouveau plusieurs attaques au Nord-
Est et au Sud d’Ypres : elles ont été
toutes repoussées avec, des pertes
considérabl s.
Eu résumé, tous les efforts des Al-
lemands, ces jours derniers, n’ont
abouti qu’à la prise du village en rui-
nes de Dixmude, dont la position iso-
lée sur la rive droite du canal rendait
la défense difficile.
Entre la Lys et l’Oise, les travaux
d’approche ont continué sur la ma-
jeure partie du front.
Sur tout le reste du front jusqu’en
Lorraine et dans les Vosges, simp es
canonnades ou actions de détail sans
importance.
Paris, 23 heures.
L’incident le plus notable de la jour-
née a été le rejet de l’ennemi sur la
rive droite du canal de l’Yser.
La partie de la rive gauche que les
Allemands tenaient encore a été com-
plètement évacuée.
Nous avons repris, au Nord de Bixs-
choote, un petit b< is qui avait été
perdu à la suite d’une attaque de nuit.
A la fin de la journée, l’ennemi a
tenté, sans succès, une offensive sur
Ypres.
Sur le reste du front, rien à signa-
ler.
COMMUNIQUE RUSSE
Petroÿrad, 15 novembre.
En Jh'usse orientale, les Russes progres-
sent sur le front Stallupoenen, Possessern,
Johannisbqrg.
L’action continue dans la région de
Soldau-Neidenburg où les Russes avan-
cent.
Sur le front Kaiisz-Wielun, l’ennemi
a reculé. Sa tentative au Sud de Czentokovo
a échoué.
Les Russes continuent à marcher sur
Gracovie.
Les Autrichiens organisent des positions
défensives en Galîcie où les Russes avan-
cent vers les passages à travers les Car-
pathes.
— Allons-nous en, dis-je à l’officier, c’est
affreux.
— Chat 1 me dit-il, les antres ont passé à
l’abri de ceux-là, et ils ne sont pas loin.
An même moment, quelques baltes vin-
rent MffUr auprès de nous et confirmer le
dire de mon ami.
Le casque à pointe d’un des hommes
tués devant nous S'inclina et roula pap
terre.
Je me retirai, non sans retourner la tête
de temps en temps, pour voir encore cette
scène sauvage qu-éclairait en plein ia lune
de ses rofl-ts verdâtres.
Epouvantable décor servant de cadre à la
brdiante victoire que nos armes alliées vic-
torieuses venaient encore-d’enregistrer.
D’après les déclarations des officiers alle-
mands qui sont tombés entre les mains des
alliés, 300,000 hommes combattaient contre
nos forces au commencement de la grande
bataille sur l’Yser.
Les pertes ennemies, d’après les déclara-
tions des officiers eux-mêmes, s’élèveraient à
90 000 hommes. On cite le cas d’un régiment
fort de .1.800 hommes et dont il ne resta que
80 quand le grand mouvement air Ypres fut
terminé.
Les pertes ont été extraordinairement
lourdes parmi ies officters. On rapporte que
cinq généraux furent tués.
Je suis informé, dit le correspondant du
T:mes, par un officier d’artillerie britanni-
que qui a pris part au combat d Ypres, qu’un
grand nombre d’obns allemand* portaient
sur leur fusée ia date d’octobre 1914. Seule-
ment quatre sur cinq de ces obus explo-
saient.
Non seulement on constate une diminu-
tion dans les munitions allemandes en ce
qui concerne les projectiles d’artillerie, mais
aussi ponr l’armement des fusils.
Des circulaires récemment trouvées sur
des soldats d’infanterie allemande a Ypres
appellent l’attention dé la troupe sur l’éco-
nomie des munitions.
L’Allemagne tirai entière
n'est pins p'uii vaste Mpital
D’après des personnes dignes de foi qui
sont arrivées récemment de Belgique à la
Chaox-de-Fonds, il est certain qu’au début
de novembre, des trains transportant a'in-
nombrables blessés ont passe sans interrup-
tion, de jour et de nuit, emmenant vers
l'Allemagne tes victimes des grandes batail-
les de Flandre. L’Allemagne tout entière,
affirment ceux qui y sont ailes ces dern ers
jours, n’est qu’an vaste hôpital. Et ce n’est
pas tont puisqu'on envoie sans cesse à la
boucherie de nouvelles troupes dont 1rs
trains croisent sans cesse ceux des blessés.
Ces soldats, amenés actuellement en Belgi-
que, sont tous de très jeunes gens. Mais il
parait que ces soldats de trop fraîche date,
s’ils savent mourir, ne savent pas vaincre et
que le massacre auquel les chats les envoient
est quelque chose d’horrible, d'après les ré-
cits des blessés allemands.
On a observé en B-lgique, ces derniers
jours, le passage d'importantes mas-cs de
cavalerie ramenées ne l’Ouest et dirigées
veas l’Est, probablement vers la Silésie.
A Bruxelles, règne une méfiance generale,
car il y a tant de mouchards parlant parfai-
tement ie français qu’on ne se fie plus à per-
sonne.
Il serait imprudent d’interroger, mais on
peut feonter. Il y a des soldats qui racontent
volontiers aux cercles de curieux leurs
hauts faits de guerre, cela surtout en ter-
ritpire allemand, à Coblence, à Cologne, par
exemple.
C’est ainsi qu’un soldat allemand b!
la destruction de Louvain, se vantant des
incendies, du piiiage et des soûleries comme
de hauts faits d’armes. Un vieux monsieur
qui écoutait d’un air un peu eaenanté de-
manda s’il était vrai qa’à Louvain ies soldats
allemands aient fusillé des femmes et des
enfants. La réponse fut évasive : « Qn avait
ordre de tirer sur tout ce qui sortait dès
maisons ; alors ies gens se cachaient dans
les caves puisqu’i s ne devaient pes sortir. »
Les Beiges restés à Bruxelles et dans d’an-
tres villes disent que ce qu’on sait n’est rien
et que lorsqu’ils oseront parier, on appren-
dra de terribles choses
FèkmagfS Pairiotipes
Paris, 16 novembre.
Les Sociétés de vétérans ont continué
leurs pè-rimges aux d ff rents cimetières.
Las combattants de Gteave.otte se sont ren-
dus au cimetière de Pantin. Les vétérans de
à&JO *7{ oat ('4SIî(5 i»py.
M Sahshoe jf, président, a prononcé nn
discours rendant hommage à k vaillance de
nos soldats et à l’énergie de leur chef.
« La victoire, dit-il, se dessine lentement,
mats sûrement. E le viendra couronner les
efforts et ies sacr.fices du pays et des na-
tions combattant avec lui pour ia cause de
là justice, d - la liberté é.t de la civilisation. »
M. Sansboeuf a fait l’éioge de l’Angb.terre,
de la Russie et de ia Belgique. « Nous ne se-
rons jamais assez reconnaissants, a -t-il pour-
suivi, au vaillant peuple helge ét à son roi,
ponr l’immense service qu’ils ont rendu à la
France, »
M. Snïsrboeof adresse nn salut reconnais
sant aux morts pour la Patrie, en exprimant
l’espoir de revenir bientôt déposer sur leur
tomba ie rameau de la victoire.
Les Socles Je Préparation Militaire
Bordeaux, 16 novembre.
M. Millerand, ministre de la gnerre.a passé
en revue dans la rn&ünée, sur ia place des
Quinconces, les Sociétés de préparation mi-
litaire et de gymnastique de la Gironde.
A Tissue de la revue, M. Millerand a féli-
cité les présidents et ies membres des So-
c-étés qui préparent à l’appel aux armes les
adolescents qui seront demain des soldats.
M' Millerand ajouta qu’en présence de ces
jeunes gens frémissant d’ardeur, il se sentait
pénétré d’admiration et de confiance comme
hier an milieu des a mires alliées. Leur
cause qui e t celle ch la liberté et de ia civi-
lisation, met la force au service du droit ;
elle est sûre de ia victoire.
Le Voyage de M, Cailïaux
Bordeaux, 16 novembre.
M. et Mme Cailïaux se sont embarqués hier
pour le Brésil. L’ex-président du Con>eil a
été chargé d’une mission ayant pour objet de
faire une enquête sur les denrées et les ma-
tières premières susceptibles d’ê re utilisées
pour notre alimentation et *a kb cation des
objets intéressant la drfense nationale ei sur
ies relations télégraphiques sous marines
avec le B évil, en vuedn remplacer les lignes
allemandes de Teneriffe, Mourovia et Per-
nambuco.
Exploit d’un Aviateur français
A Blangy (Pas-de-Calais), un aviateur îran-
çàisia-jeîé une bombe qui a détruit la voie
ferrée et qui a ainsi etnpècbé plusieurs
trains allemands d’arriver à destination.
Un détachement de dragons a été envoyé
snr place. Les Cavaliers ont trouve ies gros
morceaux d’un canon de 430. Il a fallu six
plates-formes pour transpo ter l’engin mon-
strueux rnis en pièces. Chaque obus pesait
environ une tonne.
La Folie dans. l’Armée allemande
Amsmr»)»m, !t> nnvtmare.
Un soldat allemand a affirmé tra’à la suite
des violents combats livres en Belgique, de
nombreux cas de foiie se sont produits dans
l’armée allemande.
Mutinerie d’officiers allemands
L« Tekgrnaf donne, à la récente visite, de
Guillaume II a Thielt, nn motif demeuré in-
connu jusqu’à aujourd’hui.
D -s officiers allemands à Thielt, au nom-
bre de 160, auraient refusé de se re»d>e an
front sous prétexte qu’ils auraient été mal
commandés. C’est alors que le k user dut en
personne se transporter auprès d’eux et qn’a-
près conversations il aurait tout fait rentrer
dans i’üidre.
Lord Roberts est Mort
Une dépêche nous apprenait ces jours-ci
que lord Roberts allait venir en France ren-
dre visite aux tr uipes alliées. L'iiipstre sol-
dat. .m
guerre et à encourager les vaillantes troupes
britanniques.
Lord Roberts était, ponr les soldats, un
viv.ant exempte de bravoure. 11 avait consa-
cré tonte sa vie à l’armée britannique qu’il
savait faire vibrer. Pendant près de qaarante
années, il pmicipa à toutes ies campagnes
aux Iodes et, lors de la guerre de l’Afrique
du Sud, il assuma le commandement en
chef des forces ar g aises.
On conçoit, dans i es conditions, tout l’as-
cendant qu’il avait pria sur tes troupes de
nos ai'iés. Aussi sa présence, sur le frrni,
devait elle leur inspirer des actes d'be-
i oï-oie.
B savait quel sacrifice il s’imposait en ve-
nant sur le Continent à one saison où -on
âge lui ordonnait des ménagements, maisi!
considérait comme un d -voir d’aller parmi
ceux qni mettent leurs forces au service du
droit.
Mais si son âme de soldat était toujours
aussi jeune, aussi ardente, ses forces .physi-
ques n’étaient plus assez résistantes et ce
vowige, au cours duquel il a revu ses chers
so riais et ies valeureux contingents des
Lûtes qu'il a tant contribué a former, lui a
a été fatal. Il a succombé, d ns te Nord, à
une attaque de pneumonie après avoir con-
tracté, le novembre, un refroidis.ement,
tomb-nt ainsi au ch. mp d honneur.
Sa mort est un demi uour r\ps alliés et la
disparition d.é celte grande fig ire laissera
dans le monde — et particulièrement en
Frmce,— d’unanimes regrets.te» belle année
britannique qui se bat à nos côtés sera dou-
loureusement impressionnée, mais elle
trouvera, dans celte_ mort g!oii- use, un
nouveau réconfort et nn admirable exem-
ple.
' Sfr' ' -I
Les Mines Sous-Marines
Paris, 13 novembre.
La Suède, la Norvège et le Danemark ont
adressé à la T ipte-Entente. une note conçue
ea termes parfaitement amicaux, exposant
tes inconvénients résultant pour les pays
Scandinaves, de la piésence de mines sous-
marines.
La légation de Danemark a ajouté qu’il
s’agissait aussi bi«n de la mer Baltique que
dé ia mer du Nord.
Le Croiseur aiieuumd « Karlsruhe »
ise serait plus à craindre
Loartr s, 13 novembre.
Les assureurs de navires an Lloyd, qui
avaient rpçu.4a nouvelle de ia destruction
de i’Emden avec enthousiasme, ont reçu
avis. hi«r, que le croiseur Karlsruhe aurait
également été détruit. La nouvelle n'est pas
confirmée officiellement ; mais l’impre?S'on
au L oyd est qu’on ne doit pas craindre
plus longtemps cet émule de I’Emden. Le
Karlsruhe a opéré, ces temps derniers, sur ia
côte du Brésil, où il a coulé 13 navires an-
glais et 1 navire hollandais.
La Turquie désaoprouvée
par les Musulmans d’Egypte
Le Caire, 13 novemb e.
Le Conseil de tons tes chefs ulémas a rédi-
gé et publié aae.pj oclama.tioa désapprouvant
complète,ment la conduite de la Turquie
qu’ils considèrent comme absolument oppo-
sée aux intérêts de l'Islam.
Ils invitent ous tes musulmans à obser-
ver ie plus grand calme.
Les Sympathies des Musulmans
Alger, 16 novembre.
Les chefs des grandes confréries religieuses
continuent d’envoyer au gouvernement gé-
néral des protestations manifestant ia répro-
bation que leur inspirent les agissements
des Turcs Ces protestations font la meilleure
impression sur l’esprit des indigènes.
LE BUDGET DE LA GRÈCE
Athènes, 18 novembre.
Le hudget comprend 448 000 000 de drach-
mes de d MU n es, dont 236 000,000 destinés
pour i« guerre et ia marine.
L- s recettes s’élèvent à 379,000,000 de
drachmes.
nn SAUVER EN ENNEMI
C’était devant Ypres. Les Allemands, dans
ofie violente attaque à la b>ï>aaatte contre
tes tranchées anglaises, avaient été repous-
sas, emportant leurs blessés pendant la nuit
suivante. Un seu; d’entre eux restait sur te
terrain Soudain, des tranchées allemandes,
un sold .t ennemi boodit.se précipita dans
la direction dn Fessé. Il n’avait pas kit
cinq pas qu’il était abattu, foudroyé par
vingt balles.
Alors, dans les tranchées anglaises, uti
orare bref retentit : Cessez le feu. Un offi-
cier sortit de son abri. Las Allemands à
leur tour l'accueillirent par une grêle de
coups de feu. Grièvement blessé, il chan-
cela, se ressaisit, coiftinna ea course. Les
ennemis avaient compris. Us s’arrê èrent
de tirer. Malgré la perte de son sang, mal-
gré la douleur de sa blessure, l’officier se
pencha vers le biaisé ennemi, le souleva,
le porta daris ia tranchée allemande. Des
hourrahs s’y élevèrent, hourrahs d’admira-
tion et de reconnaissance, comme il dépo-
sait son fardeau Un officier ennemi bo< dit
en vue de tous, arracha sa croix de Fer,
i’épingia sur ia poitrine dn héros. Celui-ci
salua, revint au pas. Le soldat allemand qoi
aurait tiré sur lui se serait fait écbarper par
ses camarades et les lignes des denx partis
retentissaient d’acelaru.tions. Revenu à sa
place, ses forces trahirent l’officier, qui
s’évanouit. U tut proposé pour m croix de
Victoria. M is la blessure était mortelle et
c’est sur un cerceuii que fut déposée cette
décoration, qui aura rarement récump nsé
un acte p u-, beau et pms digne à la fois
d’uu soldat et d’au gentlemen,
LA
FETE DU SOI ALBERT I’
Un Télégramme du Président de le
République
A l’occasion de *a fête patronale, le présî-
dsni de la République a adressé an roi de»
Belge- un irtegramme lui exprimant ses
vee-ix les plus cordiaux et lui renouvelant
l’aarorance que la France, comme ses alliés
est fermement résolue à ne pas déposer ies
armes, avant d’avoir obtenu, pour le droit
violé, les réparations définitives et pour la
paix, des garanties inébranlables.
Le roi a répondu en exprimant sa gratitud*
pour les paroles cordiales de M. Poinc--ré;
ajoutant que l’assura%Cè de sa sympathi»
pour son pays, et sa vaillante armée, ie toù
che sincèrement.
La Fête à Sainte-Adresse
Tons les sujets du roi Albert ont von le
Célébrer, cette anué«, d’une façon partiei-
lièie, la fête de leur bien-aimâ souverain. Di»
toutes parts, les adresses de syfapatbie sont
arrivées au gouvernement belge à l’inten-
tion du glorieux et noble roi qni a si vaii-
iammeut comb ttu pour l’indépendance de
son pays et pour ia liberté du monde.
Depois deux joars>-c’est une véritable ava-
lanche de lettres, de certes, de poèmes, de
ea >eaox de toutes sortes, bijoux, objets
d’ fit, tapisseries, broderies, qui sont arrivés
t NiC- Havtais, comme hommage de re-
Cfe-j- aissinee ou d’admiration.
On a évalué ie nombre des auteurs de ces
envois à près de deux c ne mille. Un de nos
qoot ères parisiens est venu notamment ap-
porter hier tes hommages de cinquante
mille P risiens.
Le Nie», B.ivrais — la petite Belgique —
avait arbore à profusion des drapeaux aux
conteurs belges, et, b en que trempés de
p nie, ces al rteux emblèmes flot'aieot allè-
grement. Et ce jour d’anniversaire, iis rap-
pelaient plus que jamais aux Beiges la
patrie absente, aux Français, les sentiments
de c* connaissance éternelle envers ce pays
de héros.
Au Havre également, les drapeaux belges
apparaissaient plus nombreux. L’Hôtel de
Yilie avait reçu une décoration particulière,
et par les rm s, aux fenêtres des maisons»
les couleurs belges voisinaient avec ies cou-
leu'S françaises
A j’égiisë de Siinte-Adresse, une cérémo-
nie religieuse réunit dans ia magnée toutes
les notabilités belge*.L’église avait éîê déco-
rée pour la circonstance de panoplies de
■ drapraox belges et français. Des gendarmes
beiges en arme rendaient les honneurs mi-
litaires _aox notabilités.
Dans le choeur.et !a nef on remarquait lî.
présence, parmi ies membres d i gouv- ma-
rnent be ge. de MM. Carton de Wiari, prési-
dent du Conseil et ministre de la justice ;
général Jungblutt, représentant la reine
E isabetb; -Schoilaert, président de la Cham-
bre et ministre d’Etat; Helleput, mii'isire
ue* travaux publics ; Davignon, minisire de»
affaires étrangères ; B-rryer, ministre de
l’ioterieur ; Van de Wyvere, ministr - des
finances ; Poullet, ministre des sciences et
des arts ; Hnbeit, ministre de l'industrie et
du travail ; S »ger, mini tre des chemins de
for ; Reukin, ministre des colonies ; baron
B-yens, ministre de Belgique à Berlin ; ba-
ron Van der Elst, secrétaire général des af-
faires étrangères ; baron d« G-uffier, direc-
teur politique des affaires étrangères ; com-
mandant B! ise, attaché an cabinet dn mi-
nistre de la guerre.
Noté encor» la présence de Son Excellence
S r Fraucis Hvde Villiers, ministre d’Angle-
terre p ès te gouvernement beige ; Djuyara,
ministre de Roumanie ; Kiobnkow kl, minis-
tre de France ; princ» Jean Kondacbeff. mi-
nistre de Russie ; Mgr Tgfici, nonce apo-toli-
que ; Liebaert. Cooreman, Hymans. et Huys-
mans, ministres d’Etat.
M M. P, Morgaud, maire dn Havre ; L. Be-
noist, sons-orefet, amiral Chirlier, gouver-
neur du Havre ; Brmdeau, sénateur ; A cel,
député ; Hennion, commissaire générai da
gouvernement français auprès du gouver-
nement belge ; général de Lattemand 36
Maoris, attache à la légation de Belgique 3
Hotkens, consul de Belgique au Havre ; las-
qoeatin, consul du 'Monténégro ; les atta>
chéx aux mg nions d’Italie, du J
et H- pri de Ligne, etc...
Cette cérémonie, qui avait lien après la
grand’messe, était présidé» par le ch naine
van Batte!, professeur à i’Universite de Lou-
i vain, aumônier du gouvernement belge. La
Ta Dmm en l’honneur du roi Albert Ier, fui
chanté par la maîtrise de l’Institut Saint-
Joseph.
A l’issue de la cérémonie, la ianfare du
patronage de Ham, placé» devant l’Eglise,
exécuta avec b] io, malgré la pluie qui tai-
sait rage, la Brabançonne, 'a Marseillaise et le
God saw thé King. La tex te fit une ovation
aux jeunes exécutants, dont le plus âgé n’a
pas qainze ans. Ces petits réfagiés ont para
très touchés des applaudissements qu’ils ve-
n rient de recueillir ponr leur courageuse et
charmante exécution.
A Paris
A l’occasion de la fête dn roi des Belges,
l'Hôtel de Vi le de Paris, de nombreux mo-
numents publies, dés maisons particulière»
furent pavoises aax couleurs belges et irait
çaises.
Des cérémonies religieuses ont été céiê
hrees, notamment à i’église flamande.
Le ministre de Belgique y assistait.
Le générai Gaiieni et l’archevêque de Pari!
s’étaient fait représenter.
L’assistance éfoit considérable.
M Noté, baryton de l'Opéra, chanta la Br&
bmçonue et fut chaleureusement applaudi
par l’assistance.
A l’eglise grecque, l’archimandrite pro-
nonça one allocution ; il termina en criant :
« Vive te roi des Belges l Vive ia France e!
ia R ssie alliées t Que Dieu leur donne U
victoire t »
Télégrammes de Sympathie
M. Adrien MitLonard, pré i ient du Conseil
municipal de Paris, et M. Pierre Cherest,
président dn Conseil général de ia Seine,
viennent d’envoyer à M le baron de Bro-
queviite. président du Conseil des minis-
très dp Belgique, au Havre, ies télégramme»
suivants :
« En ce jonroù la Belgique durement épron
vée. mais inébranlable dans son espoir et sa
confiance, se serre plus étroitempntautourds
son roi, je me fois l’interprète de la munief-
jsalité et.de la population parisienne pou
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