Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 novembre 1914 14 novembre 1914
Description : 1914/11/14 (A34,N12151). 1914/11/14 (A34,N12151).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172312f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
*£jEL^13t*L- —iügggg—= C6 .gggL»^ P^ut être crie - S Mrnt ^r, t4 hmhn f#u
idministfâtenr - Délégué- Gérant
O. RANDOLET
Mmimgirgîîsa, lacrsssioos «t uinans, TEL. 10.47
SB, Rua Fontanelle, 35
Aàresas Télégraphique : 3LÜTD0LET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de ia Région
REDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphoae t 54.80
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction! 35, rua Fontenelle - T-él. 7 60
AJTBfOJfCEg
AU HAVRE... .. BUREAU DÜ JOURNAL, 112, bout' de Strasoourg.
( L’AG&NCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
j A PARïS,./.*o. < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PET/t HAVRE est désigne pou* (es Annonces Judiciaires et (égales
ABONNEMENTS TROIS MOIS| Six Mors ON AH
.Ls Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure i1
l’Oise et la Somme ’i '*• SO ® Fr. s rs py
Autres Département»....., e Fr, lt 50: 93 ,
mon Postale JO » Fr [ ,
On s abonna également, SANS FSAtS, dans tons les Bureaux de Poste do Franco
CONFLIT
DE JURIDICTION
Le décret du QJ septembre et la
circulaire ministérielle du i3 octobre
ont donné compétence aux présidents
des tribunaux civils, on le sait, pour
la mise sous séquestre des maisons
allemandes, autrichiennes et hon-
groises et toutes questions pouvant
s’y rattacher ; cette décision a provo-
✓' qué l’unanime protestation des Cham-
bres de Commerce regrèttant que les
tribunaux de commerce aient été
J aéssaisis.
J Légalement, en effet, çe sont ces
derniers qui étaient compétents en la
matière, car les articles 6$i et sui-
vants du Code de commerce leur at-
tribuent la connaissance de toutes les
affaires concernant les négociants,
marchands et banquiers et, d’une
façon générale, les actes de com-
merce.
La circulaire du 3 novembre , ré-
pondant a cette objection, explique,
que c’est l’intérêt général qui doit
comme les mesures propres à T ap-
plication uu décret du ay septembre
et que c’est par l’organe de ses repré-
sentants, les magistrats du ministère
public, qu’il convient qu’elles soient
**requises ; or, le ministère public (pro-
cureurs et substituts) n’existe pas au-
près des tribunaux de commerce. A
cela, les juristes répliquent que l’ap-
pl c ition. de l’article 44° du Gode
de commerce aurait permis d’obvier à
cette situation ; cet article prévoit, ‘ en
effet, que dans certains cas le tribu-
nal de commerce peut se prononcer
d’office, c’est-à-dire sans requête de
particuliers, créanciers ou autres, et
sur simples renseignements recueillis
par lui ou dénonciations des autori-
tés ; à plus forte raison suffirait-il
d une invitation du gouvernement,par
l’organe de ses représentants, pour
qu’il se mette en mouvement. D’ail-
leurs, toute mesure spéciale, jugée
nécessaire, aurait p'ü être prise pour
assurer le contrôle des opérations des
tribunaux de commerce.
«Ni les Chambres de commerce dé-
plorent que leurs tribunaux ordinai-
res aient été dessaisis, c’est que le sé-
questre des maisons allemandes et les
questions annexes sont une matière
délicate qui exige une grande expé-
rience des choses commerciales pour
que les intérêts français les plus res-
pectables ne soient pas lésés par con-
tre-coup ; or, sans médire des tribu-
naux civils qui rendent tant d’émi-
nents services à d’autres titres, on doit
bien! reconnaître que leur compétence
technique est limitée.
Le décret du aj septembre prévoit,
par exemple, qu’un contrat passé avec
un commerçant allemand avant la dé-
claration de guerre et qui n’aurait
subi aucun commencement d’exécu-
tion pourra être annulé définitivement
par ordonnance du président du Tri-
bunal civil. La question de savoir si
Une demande présentée dans ce sens
au président est légitime ou non est
des plus épineuses. Dans la plupart
des cas, si on n’y prend garde, elle
recouvrira seulement le désir de ne
pas payer ses dettes et de se procu-
rer des bénéfices immoraux.
Sur notre place, où la plupart des
affaires se font par achats de mar-
chandises à livrer et ventes à ter-
mes en contre-partie, si celui qui avait
acheté à livrer à une maison alle-
mande à des prix élevés se dégage de
son achat pour pouvoir racheter à des
cours inférieurs, il réalise sur la dif-
férence un bénéfice illicite qui lèse la
masse des négociants dont les contrats
sont solidairement garantis et liqui-
dés par la Caisse de Liquidation. I.e
maintien du contrat primitif ne sau-
rait d’ailleurs en aucun cas bénéficier
à l’ennemi puisque les versements y
afférents serait faits entre les mains
du séquestre.
Nous avons indiqué dans notre pré-
cédent article que le gouvernement
avait reconnu le bien fondé de cer-
taines revendications des Chambres de
commerce et qu’il avait complété ses
premières instructions en prévoyant
que dans certains cas. le président du
Tribunal civil pourra désigner non
pas un simple séquestre mais un admi-
nistrât eiir-seqncstre capable de gérer
pendant les délais accordés telle ou
telle maison mise sous autorité de jus-
tice, et cela, pour ne pas porter atteinte
aux intérêts des créanciers français,
de la main-d’oeuvre ou de l’industrie
nationale. Mais celte mesure n’a été
prise que tardivement, alors qu’un
1res grançl nombre de séquestres
avaient déjà été désignés et pris sim-
plement parmi les administrateurs ju-
diciaires civils on parmi les officiers
ministériels on autres auxiliaires de
la justice ; l adjonction prévue en prin-
cipe d’un collaborateur technique n’ira
pas sans difficulté et sans créer si elle
se réalise des conflits de pouvoirs; il
n’est pas commode d’improviser.en pa-
reille matière. " r ■
De même, malgré tout leur zèle et
leur haute autorité, les présidents des
tribunaux civils ne pourront pas du
jour au lendemain s’improviser les
hommes d’affaires subtils qu’ils de-
vraient être pour exercer sur ces ad-
ministrateürs-sequestres le contrôle
minutieux qui leur est demandé, com-
me nous l’avons écrit hier. Par une con-
tradiction qui montre bien le vice du
système, on a été amené à augmenter
à l’infini les attributions commer-
ciales des juges, dans des affaires com-
merciales les plus compliquées qui
soient, et on choisit pour cela un seul
juge civil.
Si les tribunaux de commerce
avaient gardé leur compétence, ils au-
raient tout de suite trouvé dans la loi
du 4 mars 1889 lln régime qui a fait
ses preuves et qui pouvait facilement
s’adapter aux maisons étrangères in-
criminées, Celles-ci auraient été décla-
rées d’office en état de liquidation ju-
diciaire; le tribunal composé de com-
merçants leur aurait facilement
^choisi des liquidateurs parmi lès gens
les plus qualifiés dans telle ou telle
branche des affaires; ces liquidateurs,
si consciencieux fussent-ils, auraient
été contrôlés conformément à la loi,
d’une part, par un juge du tribunal
dit juge-commissaire, et d’autre part
par deux créanciers désignés à cet
effet et dénommés contrôleurs.; les
opérations se seraient donc faites avec
toutes les garanties possibles de com-
pétence et de sérieux.
Les maisons qui, par le genre de
leurs affaires, n’avaient qu’à être
liquidées l’auraient été purement et
simplement mais normalement, sans
hâte, commercialement ; celles qu’il
y avait intérêt à maintenir ouvertes
auraient eu leur exploitation conti-
nuée par le simple jeu de l’article 6
de la loi de 1889 qui prévoit ce cas.
De cette façon, les choses se seraient
passées au mieux des intérêts de èha-
cun sans qu’il y ait lieu de regretter
que les intérêts des propriétaires alle-
mands ou autrichiens aient léiè égale-
ment sauvcgjiréèxrT- ffiMf&aoe-règie--
ment définitif avec t Allemagne, en
tout cas, les bénéfices réalisés par les
maisons allemandes et touchés par
les liquidateurs ne feront que grossir
notre avoir à la Caisse des dépôts et
consignations.
CASPÀR-JORDAN.
DN SECRET DD GÉNÉRAI, JOFFRE
Un officier supérieur a écrit du front
une lettre sur la tactique « admirable » du
général Joffre :
« L’effort allemand est brisé pour le mo-
ment. Mais il se renouvellera. Nous le sa-
vons. Impossible que les chefs allemands
s'avouent vaincus, avec les forces qui leur
restent encore.
» C’est sans doute dans la région de La Bas-
sée qu’ils vont tenter un suprême effort. Ils
voudraient couper les Anglais et les Beiges
•tes Français. Le général Joffre les attend.
Depuis plus de trois mois, il (63 a devancé^,
toujours ayant sous la main des troupes
fraîches. Q and nos soldats voient débou-
cher ces hommes, leur courage est doublé ;
la défensive se change vite en offensive De
la sorte, sur un front de cinq cents kilomè-
tres, notre iigne a toujours été intacte. Con-
tre ce mur d’iirain, les Allemands se heur-
tent, en subissant un maximum de pertes.
Avec leurs continuelles attaques « à tout
prix », suivant l’ordre du kaiser, ils s’épui-
sent, Quand le général Joffre jugera l’épuise-
ment suffisant, if donnera au mur d’airain
français l’ordre de se déplacer.
» Cette heure arrivera vite, si les Russes
mettent en péril la Siiésie. Patience I »
LES
DE BÉTHUNE ET D’ARRAS
Les Allemands ont bombardé BHhune.
IL ont réussi à endommager la mairie, la
tour de l’église et un certain nombre de
boutiques, de magasins et de maisons/ mais
aussi loin que j’ai pu atteindre, dit le cor-
respondant dn Times, la seule personne ci-
vile tiïéè fut une femme, la propriétaire d’un
café.
Les canons de l’ennemi sont en position à
Givençhy.
Le bombardement d’Arras a été repris par
les Allemands et, peu à peu, la jolie vieille
ville est rasée jusqu’au spl.
La cathédrale a de nouveau reçu des obus,
les collèges et les écoles ont été un peu plus
endommagés. Le lycée de jeunes filles est en
feu, ainsi que de nombreuses maisons dans
la rue du Temple Un certain nombre d’ha-
bitants ont été lues par les obus qui tombè-
rent dans la ville et dans les environs, à rai-
son de cinq mille pjar heure.
Les Aliornauds paraissent avoir eu l’inten -
lion de faire une injure personnelle au pré-
sident de la République. Après être retourné
avec M. Millerand, de Dunkerqhe à Fûmes,
M Poincaré visita l’hôpital militaire à Saint*
Pol-sur-Ternoise.
Un aviateur allemand survola alors la
ville et jeta une bombe sur la rue des Pro-
cureurs.
Plusieurs aéroplanes français prirent le vol
et se mirant à la poursufe du Taubo qui
regagna les lignes ennemies.
Un grand nombre de prisotysiers a été
fait récemment dans la région de Lens. Us
étaient affamés et très déprimés.
De nombreux détachements allemands se
sont rendus volontairement aux gljliés,
LA GUERRE
dLOSS» JOXJ'dï4“JÉ2JQL
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 13 novembre, 17 heures,
Depuis la mer jusqu’à la Lys, l'ac-
tion présenta un caractère de vio-
lence moindre qu’au cours des jour-
nées précédentes. Plusieurs tentati-
ves des Allemands pour franchir le
canal de l’Yser à la sortie Ouest
de Dixmude et sur d’autres points de
passage en amont, furent arrêtées.
Dans l’ensemble, nos positions se
maintinrent sans changement au
Nord Est et au Süd-Est d’Ypres.
Les attaques ennemies furent, re-
poussées en fin de journée sur di-
verses parties de notre ligne et de
celle de l’armée anglaise.
Depuis la région à l’Est d’Armentiè-
res, jusqu’à l’Oise, canonnades et ac-
tions de détail. Au cours des derniè-
res journées de brouillard, nos trou-
pes ne cessèrent de progresser peu à
peu. Elles sont établies presque par-
tout maintenant à des distances va-
riant de 300 à 50 mètres des réseaux
de fils de fer de l'ennemi.
Au Nord de l'Aisne, nous nous em-
parâmes de Tracy-le-Val, à l’exception
du cimetière, au Nord-Est du village.
Nous progressâmes légèrementà l’Est
de Tracy-le-Mont, au Sud-Est de Nou-
vron, éstL entre Crouy et Vregny, au
Nord-Ouest de Soissons.
Dans la région de Vailly}une contre-
attaque allemande contre nos troupes
qui avaient repris Cîiavonne et Soupir.
^ été repoussée. 1
Même insuccès allemand aux envi-
rons de Berry-au-Baç.
Dans l’Argonne, violentes canon-
nades.
Quelques progrès de détail autour
de Saint-Mihiel et dans la région de
Pont-à-Mousson,
Un coup de main, tenté par nos
troupes contre les villages de Val et
de Chatillon, près de Girey-sur-Ve-
zouze, nous permit d’enlever un déta-
chement ennemi.
Une attaque allemande sur les hau-
teurs ducol de Sainte-Marie a échoué.
La neige commence de tomber sur
les Hautes Vosges.
Paris, 23 heures.
De là mer à La Lys, l’action alle-
mande'a été moins vive et, sur quel-
ques parties du front, nous avons re-
pris nous-mêmes l'offensive.
Nous avons progressé au Sud de
Dixschoote.
A l'Est d’Ypres, nous avons repris,
par une contre-attaque, un hameau
précédemment perdu.
Au Sud d’Ypres, nous avons repous-
sé l’offensive de la garde prussienne.
Sur le reste du front on ne signale
seulement que des canonnades.
Official Report of the
French Government
Nov. 13th 3 p. m.
From the Sea to the Lys the action was
less violent than the previous days. Several
attempts of the enemy to cross the canal
of the Yser, west of Dixmude and on other
points, hâve been ehecked.
Generally speaking, the positions hâve
been maintained without change North-
East and South-East of Ypres,
The foe’s attacks hâve been repulsed at
nightfall on various points of our and the
english line.
In the région the East of Armentières to
the Oise actions of detail and gun-firing
hâve taken place.
Dur4ng the last foggy days, our troops
contintted to advance slowiy ; they hâve
taken position almost everywhere at dis-
tances varying from fifty to three hundred
métrés of the wire fences of the fqe.
. Nord} of the Aisne, we hâve taken posses-
sion-“br Traey-le-Vai—with the exception’
of the cemefery which is situated North-
East of this village. We are progressing
siightly East of Tracy-le-Mon, South-East of
Nouvron and belween Crouy and Vregny,
North-West of Soissons.
In the région of Vailly, a counter attack
of the foe against qur troops who had reta-
ken Ghàvonne and Soupir bas been repul-
sed ; same german failure round Berry-au-
Bac.
“ In the Argonne heavy firing by the arlil-
Iery.
Some progress of detail round Saint-Mi-
hiel and in the région of Pont-à-Mousson.
A coup-de-main attêmpted by our troups
against the villages of Val and Chatillon
near Girey-on-Vezouze succeedetin captu-
ring a detachment of the foe.
A German attack on the heights of Ste-
Marie failed. Snow is beginning to fall in
the Vosges.
LA SITUATION D’YPRES
Londres, 43 novembre.
Ls Times reçoit d’Amsterdam, à la date dre
Il novembre, avis que les alliés tiennent
toujours Yores, que le kaiser avait donné
l’orore. voici dix jours, de s’emparer, coûte
que coûte.
Le bruit courut faussement dans la mati-
née que la ville était en flammes à la suite
du bombardement. Toutefois, la cathédrale
et l’Hôtel de Ville ont été gravement endom-
mages.
Les Pertes Allemandes
Londres, 43 novembre.
On mande du Nord de la France au Times
que les offi* i r« allemands eux-mêmes esti-
ment à 90.000 les pertes allemandes sur
l’Yser. Un régiment d’infanterie de marine,
qui participa à une grande attaque contre
Ypres, fut complètement décimé; 80 hom-
mes revinrent sur 1,800.
Nous aurons le Succès définitif
Paris, 13 novembre.
M. Viviani, sollicité par les députés de la
Seine de leur communiquer ses impressions
sur la situation générale, affirma à nouveau
sa pleine confiance dans le succès définitif
fondée sur sus récentes visites aux troupes
et à leurs chefs, ainsi que sur la volonté du
gouvernement, conforme à celle du pays et
de ses représentants, de ne conclure la paix
que lorsqu’il sera devenu possible de bâtir
une Europe sur le Droit.
Il a ordonné d’autoriser les établissements
de spectacles, concerts et cinémas qui de-
demanraient à faire leur réouverture.
Son départ pour Bordeaux a été renvové à
samedi.
TRISTE HÉROS DÉCORÉ
• Bâle, 13 novembre.
Le lieutenant Forstner, le héros (?) de Sa-
verne, a été décoré de la Croix de fer.
La Vaccination antityphoïdique
Bordeaux, 12 novembre.
La vaccination antityphoïdique est rendue
obligatoire dans la marine militaire. »
Le Service oMiptoife en Angleterre
Paris, 43 novembre.
La Liberté dit qu’à Londres on donne
comme certain que le gouvernement deman-
dera au Parlement le vote du service obliga-
toire dans le cas où les enrôlements volon-
taires ne seraient pas suffisanj.,, _
Pour Visiter les Blessés
Bordeaux, 13 novembre.
Sur la demande du ministre de la guerre,
les Compagnies de chemins de fer ont con-
senti une rédaction de 30 0/0 aux épouses,
aux ascendants, aux descendants, aux frères
et aux soeurs des militaires blessés désirant
les visiter.
Les Compagnies accordent une réduction
de 73 0/0 aux indigents da ia môme pa-
renté.
Las Troupes anglaises sur le front
Loncfr* s, 43 novembre.
Un projet supplémentaire sera présente au
Pariement pour l’envoi d’on autre million
de soldats sur ls théâtre de la guerre, ce qui
fait un total de deux millions en. plus du
nombre primitivement voté pour l’année
financière 1914 15.
A la Chambre des Communes, M. Asquith
a déclaré que tes pertes anglaises en France
sont d’environ 57,000 hommes à la date du
31 octobre.
Les Allemands sont refonlés
Petrograd, 13 novembre.
Les Allemands en retraite ont occupé tous
les défiles de» lacs Mazurie avec de ia grosse
artillerie, espérant qu’one résistance tenace
briserait le choc des co ormes rosses, cepen-
dant les Russes s'emparèrent jeudi des sor-
ties à l’Est des lacs.
Aviateurs Allemands capturés
Petrograd, 13 novembre.
Des dragons russes ont capturé le il no-
vembre, avec un aéroplane intact, les deux
lieu enants aviateurs allemands. Merez et
Poldte, qui avaient été obligés d’atserrir à
l’Ouest de Rypin. Ils effectuèrent une recon-
naissance dans la région Kooia-Kotno-Plock
où ils avaient lancé des bombes.
Dsux compagnies allemandes tentèrent en
vain de les délivrer.
Les Turcs suppriment Iss Voies ferrées
Athènes, 13 novembre.
Les Turcs ont détruit le chemin de fer de
Smyrne à Gassaba.
9a songerait, à Constantinople, à suppri-
mer la ligne Constantinople-Dedeagatcb.
L’Anarchie Mexicaine
Washington, 43 novembre.
A-la Convention, Agnas Àiïentes a déclaré
que Carranza était en état de rébellion.
>!, . Lç général .Guticrrez a prêté sèment.
LA ROUMANIE BOUGE
Üne Action immédiate est réclamée
Rome, 13 novembre.
Le Messâgero,reçoit avis de Bucarest qu’une
Commission universitaire a été reçue par le
roi et lui a présenté un mémoire deman-
dant que la Roumanie entre en guerre con-
tre les oppresseurs des Roumains de Tran-
sylvanie. Pais, an cours d’une assemblée à
laquelle assistaient les personnalités de tous
les partis, plusieurs anciens ministres, on
annonça le résultat favorable de l’audience
Un Comité fut constitué ; il décHa la pu-
blication d’an manifeste demauaaot que
I action nationale soit immédiatement en-
gagée et poursuivie jusqu’à complète réali-
sation de l’idéal national.
Une délégation du Comité, composée de
cinq anciens ministres, communiquera de-
main cette décision aux trois chefs des par-
tis politiques en vue d’arriver à un accord
pour l’action immédiate.
ANGLETERRE
il Bmnji Roi Qeerge
“ K’fMPQBTE QUEL SACRIFICE ”
Pour atteindre le grand But
À l'ouverture du Parlement anglais, le roi
George V a lu un discours dont non- avons
donné hier une analyse. Le voici auiourd’hhi m-
extenso .
Mylords,
Messieurs,
Les énergies et les sympathies de mes su-
jets dans toutes les parties de i’Èmpfre sont
concentrées sur la poursuite et la conclusion
victorieuse de la gaerre dans laquelle nous i
sommes engagés;
Je vous ai convoqués afin que, partageant
COHIFDG je ssis qu© vqos l© fâit6$ wa çoovic-
tion que c’est un devoir de suprême impor-
tance, vous preniez toutes les maures né-
cessaires pour - son accomplissement inté-
gral.
Dopais mon dernier message, le terrain
de là guerre s’est agrandi par la participa-
| tion à ia lutte de l’Empire ottoman. De con-
! cert avec mes alliés, malgré des provoca-
| trous répétées et persistantes, je me suis
I efforcé de maintenir envers la Turquie nue
neutralité amicale. Djs conseils mauvais et
| une infl uence étrangère l’ont entraînée dans
une polit que d’agression aveugle et provo-
cante, et l’étàjt de guerre existe maintenant
entre nous. Mes sujets musulmans savent
bien que brrupturc avec ia Turquie a été
imposêe-malgré rnA votonte-.^-et j^ppréow
avec gratitude Tés preuves q Fils se sont em-
pressés de me donner de leur dévouement
et de leur appui loyaux.
Ma marine et mon armée continuent, sur
tous les points du conflit, à maintenir leurs
glorieuses traditions. Nous voyous leur éner-
gie et leur valear avec reconnaissance et or-
gueil et il existe dans tout mon Empire la i
détermination définitive d’assurer, à n’im- 1
porte quels sacrifices, le triomphe de nos ar- 1
mes et la revendication de notre caose.
Messieurs de la Chambre des communes, ,
on vous demandera de voter les crédits né- '
cessaires pour la poursuite effective de la ]
guerre. i
Mylords et Messieurs, J
Les seales mesures qui vous seront soumi- '
ses à cette période de ta session sont celles
qui paraissent nécessaires à mes conseillers
pour atteindre le grand but vers lequel les
efforts de l’Empire sont dirigés. Je les re-
commande avec cor fiance à votre patriotis-
me et à votre loyauté et prie le Tom-Paissant
de bénir vos conseils.
nJP;AEa“dera-L:.maJ'.£li des crédité se maniant i
on ch ffre considérable pour poursuivre la guerre
et un crédit supplémentaire pour les hommes!
Car les crédits demandés jusqu’à préaei t ne
Ç? dehors des territoriaux, que
MWMieo hommes, lesquels, sauf 100,000, sont
déjà au service
La d^clar tion financière sera faite lundi par 41.
Lloyd George, qui, entre autres propositions, pré-
sentera celle d un emprunt. v
m!L.a^d.as qilZ*ient éte ?es travaux, le gouverne-
ment a trouvé un aopui cons ant et sincère chez
les chefs de I opposition et du groupe Iravailüsle^
lesquels ont participé à une grande partie des im-
portantes enquêtes qui ont éte faites.
La séance a été ensuite levée.
Un Discours de 1. Lloyd George
M. Lloyd Georges, chancelier de l’Echi-
| quier, a prononce, mardi, au City Temple*
dans ua meeting organisé pour stimuler la
recrutement, un grand discours dont voici
quelques passages :
La guerre actuelle est une guerre terrible, hor-
rible. des jours-ci j’ai eu le privilège do rencon-
I her un des plus grands généraux de l'armée
française et de causer avec lui Sur ce qu’il avait
vu des oeuvres de carnage et d’horreur, il m’a
dit :
« L’homme qui est responsable de cette guerre
a iâme d’un dçijitn. »
Go paroi* s sortaient du coeur d’un des plus,
grands slra ègês de l’armée française qui se baf
depuis (rois, mois
Qui esl responsable de la guerre ? Ce a’esf pas
la Grande-Hréiagné. La Grande-Bretagne n’était
armée que pour la défense. Si nous avions mé-
dite une guerre d’agression contre qui que ce Tût,
pensez-vous que nous aurions eu a improviser
une armée après que la guerre eût commencé ?
Si nous étions prêts a nous défendre contra
toutes les puissances militaires du monde reu-
nies;-nous n’ettoas pas équipés-pour -une guerre -
agressive, fût-ce contre une puissance militaire
de troisième ordre.
Et M. Liyod George conclut.:
Parfois, quand je lis les communiqués, je ma
seps perplexe, je vois des avances ici, des re-
traites la. oes victoires sur un point, des échecs
sur un autre ; mai à travers tout cela, il ma
semblé aussi apercevoir la m-ûn do la Justice gra-
duel emeqt, lentement, mais sûrement étreindre
la victoire.
Veilleur ! comment est ta nuit ?
Il fait encore sombre, des cris de rage et d’an-
goisse déchirent encore l’air, mais l’aube dorée
est proche et la jeunesse vaillante do Grande-
Bretagne va revenir des champs de bataille d’Eu-
rope ou son héroïsme aura m mtré au monde que
ia ustiee est le meilleur soutien de la valeur et '
où sa bravoure aura assuré le triomphe durable
de la justice.
LE GOUVERNEMENT
Se prépare à rentrer
Il PIMIlî IIIIII
Pins de Discussions de partis
La discussion de l’adresse qui, suivant
l’usage, a suivi dans les deux Chambres la
lecture dn discours du trône, a consacré
nnefois de plus l’anioa de tous les partis en
face de l’ennemi.
Aux Communes, M. Sonar Law, chef des
conservateurs, a formellement déclaré qa’iï
n’y avait pins de parti politique.
L’opinion de M. Boaar Law est qne la si-
tuation est meilleure actuellement qu’au
début de la guerre.
Si tontes les forces alliées, dit-il, étaient disno-
nibles,eües seraient certainement plus grandes que
celles de l’Allemagnè. Donc, a seule chance de
victoire de cette dernière était de réussir avant
que de telles reasoufers ne fusseni disponibles.
L’orateur exprime sa satisfaction au sujet
de ia situation financière de l’Aogleterre,
alors que la pression économique se fait
déjà sentir en Allemagne, pnm déclare que
l’opposition n’insistera pas poar amender là
réponse au discours du tt ône.
Il termine en disant :
La nation peut être fière de la tâche déjà ac-
complie p*r la marine, et j’espère qu’il n’y aura
aucune difficulté à recruter le nombre d’hommes
nécessaire.
DÉCLARATIONS DE M. ASQUITH
Nous sommes, a dit M Asquilh, engagés dans
une lutte sans précédent. Mais l’Empire britanni-
que, unanimement, n’a aucun doute sur ia justice
de notre cause.
Au cours des trois dernier» mois, nous avons
passé par des épreuves émouvantês et recueilli
des enseignements nombreux et inattendus. Nous
avons constaté l’union de tous les panis politi-
ques et reçu l’expression de sympathies sans |
précédent de toutes les parties de l’Empire, sans |
distinction de croyances.
Nos troupes, ont résisté avec un héroïsme qui
ne fut jamais surpassé, dans des situations dîffi
ciles, sur des positions dangereuses. Et aujour-
d’hui, de concert avec nos vaillants alliés français
et belges, eues ont infligé un échec absolu aux
premiers plans de l’Empereur allemand, qui sont,
désormais, réduits a néant.
il se peut que la gnèrre dure longtemps. Mais,
plus elle durera, plus se développeront les rësr
sources dont notre grand Empire disposé pour
compenser les pertes et maintenir notre posi-
tion.
Cet empire est mis à une épreuve décisive, et
les éveil ments d ces trois derniers mois inspi-
rent la conviction que, plus l.’épreuve se proloc-
g.e, et plus clairement il apparaît que nous en
sortirons ch mpions d’une juste cause.
Je doute, pour ma part, que la guerre dure aussi
longtemps qm d'aucuns t’ont prédit ou début,
mais, ce qu’il y a de sûr, c’est qu’elle durera
longtemps.
L’envoi de fusiliers marins à Anvers a été
un appoint substantiel des plus utiles pour la
•onduite de la campagne. Cet envoi a été fait
sous ia responsabilité du gouvernement tout en-
tier, avec la pleine connaissance et l’approbation
de lord Kitohejier, lequel avait été «oflauliê.
La présence à Paris de M. René Viviani;
président dn conseil, donne an regain d’ac-
tualité à la question dn retour do président
de la République et du gouvernement.
Le président d*t Conseil, qui s’est rendu
au Sériât pour conférer avec les représen-
tants des régions envahies et à la Chambra
pour étudier avec les députés ife U Seine les
questions intéressant Paris et la banlieue, a
en l’occasion de s’entretenir avec eux du re-
tour des pouvoirs publics.
li a recueilli cet avis à peu près unanime
que le retour dn gouvernement aurait pour
conséquence une reprise plus active des af-
faires et de ia vie normale, et qu’il était par
conséquent désirable.
M René Viviani n’a pas caché à ses inter-
locuteurs que le Conseil des ministres, dans
son ensemble, était aussi défiet avis, et qae
le gouvernement avait envisage les derniers
jours de décembre comine la limite extrême
de s >n séjour à Bordeaux, sous la réserve
naturelle que l’autorité militaire no verrait
pas d-’iaconvénient à cette décision.
M. René Viviani a va aussi des membres
dn Pariement appartenant à des régions au-
tres que les régions envahies.
Quelle que soit d’ailleurs la décision adop-
tée, il demeure certain que le Parlement
sera eonvoqné à Paris pour le 45 décembre,
et que les membres du Sénat et de la Cham-
bre des députés qui sont actuellement sons
les drapeaux recevront un congé pour leur
permettre d’assister à la séance ou aux séan-
ces de cette session extraordinaire.
Le petit Lemin eUanoaïelle Famille
A peine âgé de huit ans, le petit Jean —
C’est ainsi, simplement, que ses grands treres
d’armes d’aujourd’hoi l’apoellent — ;i donné’
des preuves éclatantes de courage. Né dans
| un village situé à quelques kilomètres de Lu-
I néyiiie, il connut des journées atroces et vit
| couler des ruisseaux de sang;
Un soir, alors que sa pauvre maison ve-
nait d’être détruite par les obus des enne-
mis et que ceux ci, ainsi qu’ils ont l’habituda
de le faire, allumaient un peu partout des
incendies, son père, sa mère et son jénns
frère furent farts prisonniers et fusillés.
Quand le petitJean, qui avait pu sé sauver
dans les champs, revint dans son village et
! qu’il sut ce qui s’était passé, il pleura d’a-
bord longuement, puis il marcha devant lui,
sans but.
Après do nombreuses et émouvantes aler-
tes, exténué, il rencontra enfin un détache-
ment de territoriaux du 9? régiment d’artil-
lerie, dont le capitaine, un excellent homme,
eut tô; fait de le prendre en amitié. H le fit
manger, puis, quand il eut repris quelques
forces, le fit babiller chaudement.
Depuis lors, itn’a plus quitté ses amis les
artilleurs, car tous, offic ers et soldats, d’ua
commun accord, ont décidé oe l’adopter:
le petit Jean est aujourd'hui l’enfant du ri*
jpmsnt.
idministfâtenr - Délégué- Gérant
O. RANDOLET
Mmimgirgîîsa, lacrsssioos «t uinans, TEL. 10.47
SB, Rua Fontanelle, 35
Aàresas Télégraphique : 3LÜTD0LET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de ia Région
REDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphoae t 54.80
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction! 35, rua Fontenelle - T-él. 7 60
AJTBfOJfCEg
AU HAVRE... .. BUREAU DÜ JOURNAL, 112, bout' de Strasoourg.
( L’AG&NCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
j A PARïS,./.*o. < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PET/t HAVRE est désigne pou* (es Annonces Judiciaires et (égales
ABONNEMENTS TROIS MOIS| Six Mors ON AH
.Ls Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure i1
l’Oise et la Somme ’i '*• SO ® Fr. s rs py
Autres Département»....., e Fr, lt 50: 93 ,
mon Postale JO » Fr [ ,
On s abonna également, SANS FSAtS, dans tons les Bureaux de Poste do Franco
CONFLIT
DE JURIDICTION
Le décret du QJ septembre et la
circulaire ministérielle du i3 octobre
ont donné compétence aux présidents
des tribunaux civils, on le sait, pour
la mise sous séquestre des maisons
allemandes, autrichiennes et hon-
groises et toutes questions pouvant
s’y rattacher ; cette décision a provo-
✓' qué l’unanime protestation des Cham-
bres de Commerce regrèttant que les
tribunaux de commerce aient été
J aéssaisis.
J Légalement, en effet, çe sont ces
derniers qui étaient compétents en la
matière, car les articles 6$i et sui-
vants du Code de commerce leur at-
tribuent la connaissance de toutes les
affaires concernant les négociants,
marchands et banquiers et, d’une
façon générale, les actes de com-
merce.
La circulaire du 3 novembre , ré-
pondant a cette objection, explique,
que c’est l’intérêt général qui doit
comme les mesures propres à T ap-
plication uu décret du ay septembre
et que c’est par l’organe de ses repré-
sentants, les magistrats du ministère
public, qu’il convient qu’elles soient
**requises ; or, le ministère public (pro-
cureurs et substituts) n’existe pas au-
près des tribunaux de commerce. A
cela, les juristes répliquent que l’ap-
pl c ition. de l’article 44° du Gode
de commerce aurait permis d’obvier à
cette situation ; cet article prévoit, ‘ en
effet, que dans certains cas le tribu-
nal de commerce peut se prononcer
d’office, c’est-à-dire sans requête de
particuliers, créanciers ou autres, et
sur simples renseignements recueillis
par lui ou dénonciations des autori-
tés ; à plus forte raison suffirait-il
d une invitation du gouvernement,par
l’organe de ses représentants, pour
qu’il se mette en mouvement. D’ail-
leurs, toute mesure spéciale, jugée
nécessaire, aurait p'ü être prise pour
assurer le contrôle des opérations des
tribunaux de commerce.
«Ni les Chambres de commerce dé-
plorent que leurs tribunaux ordinai-
res aient été dessaisis, c’est que le sé-
questre des maisons allemandes et les
questions annexes sont une matière
délicate qui exige une grande expé-
rience des choses commerciales pour
que les intérêts français les plus res-
pectables ne soient pas lésés par con-
tre-coup ; or, sans médire des tribu-
naux civils qui rendent tant d’émi-
nents services à d’autres titres, on doit
bien! reconnaître que leur compétence
technique est limitée.
Le décret du aj septembre prévoit,
par exemple, qu’un contrat passé avec
un commerçant allemand avant la dé-
claration de guerre et qui n’aurait
subi aucun commencement d’exécu-
tion pourra être annulé définitivement
par ordonnance du président du Tri-
bunal civil. La question de savoir si
Une demande présentée dans ce sens
au président est légitime ou non est
des plus épineuses. Dans la plupart
des cas, si on n’y prend garde, elle
recouvrira seulement le désir de ne
pas payer ses dettes et de se procu-
rer des bénéfices immoraux.
Sur notre place, où la plupart des
affaires se font par achats de mar-
chandises à livrer et ventes à ter-
mes en contre-partie, si celui qui avait
acheté à livrer à une maison alle-
mande à des prix élevés se dégage de
son achat pour pouvoir racheter à des
cours inférieurs, il réalise sur la dif-
férence un bénéfice illicite qui lèse la
masse des négociants dont les contrats
sont solidairement garantis et liqui-
dés par la Caisse de Liquidation. I.e
maintien du contrat primitif ne sau-
rait d’ailleurs en aucun cas bénéficier
à l’ennemi puisque les versements y
afférents serait faits entre les mains
du séquestre.
Nous avons indiqué dans notre pré-
cédent article que le gouvernement
avait reconnu le bien fondé de cer-
taines revendications des Chambres de
commerce et qu’il avait complété ses
premières instructions en prévoyant
que dans certains cas. le président du
Tribunal civil pourra désigner non
pas un simple séquestre mais un admi-
nistrât eiir-seqncstre capable de gérer
pendant les délais accordés telle ou
telle maison mise sous autorité de jus-
tice, et cela, pour ne pas porter atteinte
aux intérêts des créanciers français,
de la main-d’oeuvre ou de l’industrie
nationale. Mais celte mesure n’a été
prise que tardivement, alors qu’un
1res grançl nombre de séquestres
avaient déjà été désignés et pris sim-
plement parmi les administrateurs ju-
diciaires civils on parmi les officiers
ministériels on autres auxiliaires de
la justice ; l adjonction prévue en prin-
cipe d’un collaborateur technique n’ira
pas sans difficulté et sans créer si elle
se réalise des conflits de pouvoirs; il
n’est pas commode d’improviser.en pa-
reille matière. " r ■
De même, malgré tout leur zèle et
leur haute autorité, les présidents des
tribunaux civils ne pourront pas du
jour au lendemain s’improviser les
hommes d’affaires subtils qu’ils de-
vraient être pour exercer sur ces ad-
ministrateürs-sequestres le contrôle
minutieux qui leur est demandé, com-
me nous l’avons écrit hier. Par une con-
tradiction qui montre bien le vice du
système, on a été amené à augmenter
à l’infini les attributions commer-
ciales des juges, dans des affaires com-
merciales les plus compliquées qui
soient, et on choisit pour cela un seul
juge civil.
Si les tribunaux de commerce
avaient gardé leur compétence, ils au-
raient tout de suite trouvé dans la loi
du 4 mars 1889 lln régime qui a fait
ses preuves et qui pouvait facilement
s’adapter aux maisons étrangères in-
criminées, Celles-ci auraient été décla-
rées d’office en état de liquidation ju-
diciaire; le tribunal composé de com-
merçants leur aurait facilement
^choisi des liquidateurs parmi lès gens
les plus qualifiés dans telle ou telle
branche des affaires; ces liquidateurs,
si consciencieux fussent-ils, auraient
été contrôlés conformément à la loi,
d’une part, par un juge du tribunal
dit juge-commissaire, et d’autre part
par deux créanciers désignés à cet
effet et dénommés contrôleurs.; les
opérations se seraient donc faites avec
toutes les garanties possibles de com-
pétence et de sérieux.
Les maisons qui, par le genre de
leurs affaires, n’avaient qu’à être
liquidées l’auraient été purement et
simplement mais normalement, sans
hâte, commercialement ; celles qu’il
y avait intérêt à maintenir ouvertes
auraient eu leur exploitation conti-
nuée par le simple jeu de l’article 6
de la loi de 1889 qui prévoit ce cas.
De cette façon, les choses se seraient
passées au mieux des intérêts de èha-
cun sans qu’il y ait lieu de regretter
que les intérêts des propriétaires alle-
mands ou autrichiens aient léiè égale-
ment sauvcgjiréèxrT- ffiMf&aoe-règie--
ment définitif avec t Allemagne, en
tout cas, les bénéfices réalisés par les
maisons allemandes et touchés par
les liquidateurs ne feront que grossir
notre avoir à la Caisse des dépôts et
consignations.
CASPÀR-JORDAN.
DN SECRET DD GÉNÉRAI, JOFFRE
Un officier supérieur a écrit du front
une lettre sur la tactique « admirable » du
général Joffre :
« L’effort allemand est brisé pour le mo-
ment. Mais il se renouvellera. Nous le sa-
vons. Impossible que les chefs allemands
s'avouent vaincus, avec les forces qui leur
restent encore.
» C’est sans doute dans la région de La Bas-
sée qu’ils vont tenter un suprême effort. Ils
voudraient couper les Anglais et les Beiges
•tes Français. Le général Joffre les attend.
Depuis plus de trois mois, il (63 a devancé^,
toujours ayant sous la main des troupes
fraîches. Q and nos soldats voient débou-
cher ces hommes, leur courage est doublé ;
la défensive se change vite en offensive De
la sorte, sur un front de cinq cents kilomè-
tres, notre iigne a toujours été intacte. Con-
tre ce mur d’iirain, les Allemands se heur-
tent, en subissant un maximum de pertes.
Avec leurs continuelles attaques « à tout
prix », suivant l’ordre du kaiser, ils s’épui-
sent, Quand le général Joffre jugera l’épuise-
ment suffisant, if donnera au mur d’airain
français l’ordre de se déplacer.
» Cette heure arrivera vite, si les Russes
mettent en péril la Siiésie. Patience I »
LES
DE BÉTHUNE ET D’ARRAS
Les Allemands ont bombardé BHhune.
IL ont réussi à endommager la mairie, la
tour de l’église et un certain nombre de
boutiques, de magasins et de maisons/ mais
aussi loin que j’ai pu atteindre, dit le cor-
respondant dn Times, la seule personne ci-
vile tiïéè fut une femme, la propriétaire d’un
café.
Les canons de l’ennemi sont en position à
Givençhy.
Le bombardement d’Arras a été repris par
les Allemands et, peu à peu, la jolie vieille
ville est rasée jusqu’au spl.
La cathédrale a de nouveau reçu des obus,
les collèges et les écoles ont été un peu plus
endommagés. Le lycée de jeunes filles est en
feu, ainsi que de nombreuses maisons dans
la rue du Temple Un certain nombre d’ha-
bitants ont été lues par les obus qui tombè-
rent dans la ville et dans les environs, à rai-
son de cinq mille pjar heure.
Les Aliornauds paraissent avoir eu l’inten -
lion de faire une injure personnelle au pré-
sident de la République. Après être retourné
avec M. Millerand, de Dunkerqhe à Fûmes,
M Poincaré visita l’hôpital militaire à Saint*
Pol-sur-Ternoise.
Un aviateur allemand survola alors la
ville et jeta une bombe sur la rue des Pro-
cureurs.
Plusieurs aéroplanes français prirent le vol
et se mirant à la poursufe du Taubo qui
regagna les lignes ennemies.
Un grand nombre de prisotysiers a été
fait récemment dans la région de Lens. Us
étaient affamés et très déprimés.
De nombreux détachements allemands se
sont rendus volontairement aux gljliés,
LA GUERRE
dLOSS» JOXJ'dï4“JÉ2JQL
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 13 novembre, 17 heures,
Depuis la mer jusqu’à la Lys, l'ac-
tion présenta un caractère de vio-
lence moindre qu’au cours des jour-
nées précédentes. Plusieurs tentati-
ves des Allemands pour franchir le
canal de l’Yser à la sortie Ouest
de Dixmude et sur d’autres points de
passage en amont, furent arrêtées.
Dans l’ensemble, nos positions se
maintinrent sans changement au
Nord Est et au Süd-Est d’Ypres.
Les attaques ennemies furent, re-
poussées en fin de journée sur di-
verses parties de notre ligne et de
celle de l’armée anglaise.
Depuis la région à l’Est d’Armentiè-
res, jusqu’à l’Oise, canonnades et ac-
tions de détail. Au cours des derniè-
res journées de brouillard, nos trou-
pes ne cessèrent de progresser peu à
peu. Elles sont établies presque par-
tout maintenant à des distances va-
riant de 300 à 50 mètres des réseaux
de fils de fer de l'ennemi.
Au Nord de l'Aisne, nous nous em-
parâmes de Tracy-le-Val, à l’exception
du cimetière, au Nord-Est du village.
Nous progressâmes légèrementà l’Est
de Tracy-le-Mont, au Sud-Est de Nou-
vron, éstL entre Crouy et Vregny, au
Nord-Ouest de Soissons.
Dans la région de Vailly}une contre-
attaque allemande contre nos troupes
qui avaient repris Cîiavonne et Soupir.
^ été repoussée. 1
Même insuccès allemand aux envi-
rons de Berry-au-Baç.
Dans l’Argonne, violentes canon-
nades.
Quelques progrès de détail autour
de Saint-Mihiel et dans la région de
Pont-à-Mousson,
Un coup de main, tenté par nos
troupes contre les villages de Val et
de Chatillon, près de Girey-sur-Ve-
zouze, nous permit d’enlever un déta-
chement ennemi.
Une attaque allemande sur les hau-
teurs ducol de Sainte-Marie a échoué.
La neige commence de tomber sur
les Hautes Vosges.
Paris, 23 heures.
De là mer à La Lys, l’action alle-
mande'a été moins vive et, sur quel-
ques parties du front, nous avons re-
pris nous-mêmes l'offensive.
Nous avons progressé au Sud de
Dixschoote.
A l'Est d’Ypres, nous avons repris,
par une contre-attaque, un hameau
précédemment perdu.
Au Sud d’Ypres, nous avons repous-
sé l’offensive de la garde prussienne.
Sur le reste du front on ne signale
seulement que des canonnades.
Official Report of the
French Government
Nov. 13th 3 p. m.
From the Sea to the Lys the action was
less violent than the previous days. Several
attempts of the enemy to cross the canal
of the Yser, west of Dixmude and on other
points, hâve been ehecked.
Generally speaking, the positions hâve
been maintained without change North-
East and South-East of Ypres,
The foe’s attacks hâve been repulsed at
nightfall on various points of our and the
english line.
In the région the East of Armentières to
the Oise actions of detail and gun-firing
hâve taken place.
Dur4ng the last foggy days, our troops
contintted to advance slowiy ; they hâve
taken position almost everywhere at dis-
tances varying from fifty to three hundred
métrés of the wire fences of the fqe.
. Nord} of the Aisne, we hâve taken posses-
sion-“br Traey-le-Vai—with the exception’
of the cemefery which is situated North-
East of this village. We are progressing
siightly East of Tracy-le-Mon, South-East of
Nouvron and belween Crouy and Vregny,
North-West of Soissons.
In the région of Vailly, a counter attack
of the foe against qur troops who had reta-
ken Ghàvonne and Soupir bas been repul-
sed ; same german failure round Berry-au-
Bac.
“ In the Argonne heavy firing by the arlil-
Iery.
Some progress of detail round Saint-Mi-
hiel and in the région of Pont-à-Mousson.
A coup-de-main attêmpted by our troups
against the villages of Val and Chatillon
near Girey-on-Vezouze succeedetin captu-
ring a detachment of the foe.
A German attack on the heights of Ste-
Marie failed. Snow is beginning to fall in
the Vosges.
LA SITUATION D’YPRES
Londres, 43 novembre.
Ls Times reçoit d’Amsterdam, à la date dre
Il novembre, avis que les alliés tiennent
toujours Yores, que le kaiser avait donné
l’orore. voici dix jours, de s’emparer, coûte
que coûte.
Le bruit courut faussement dans la mati-
née que la ville était en flammes à la suite
du bombardement. Toutefois, la cathédrale
et l’Hôtel de Ville ont été gravement endom-
mages.
Les Pertes Allemandes
Londres, 43 novembre.
On mande du Nord de la France au Times
que les offi* i r« allemands eux-mêmes esti-
ment à 90.000 les pertes allemandes sur
l’Yser. Un régiment d’infanterie de marine,
qui participa à une grande attaque contre
Ypres, fut complètement décimé; 80 hom-
mes revinrent sur 1,800.
Nous aurons le Succès définitif
Paris, 13 novembre.
M. Viviani, sollicité par les députés de la
Seine de leur communiquer ses impressions
sur la situation générale, affirma à nouveau
sa pleine confiance dans le succès définitif
fondée sur sus récentes visites aux troupes
et à leurs chefs, ainsi que sur la volonté du
gouvernement, conforme à celle du pays et
de ses représentants, de ne conclure la paix
que lorsqu’il sera devenu possible de bâtir
une Europe sur le Droit.
Il a ordonné d’autoriser les établissements
de spectacles, concerts et cinémas qui de-
demanraient à faire leur réouverture.
Son départ pour Bordeaux a été renvové à
samedi.
TRISTE HÉROS DÉCORÉ
• Bâle, 13 novembre.
Le lieutenant Forstner, le héros (?) de Sa-
verne, a été décoré de la Croix de fer.
La Vaccination antityphoïdique
Bordeaux, 12 novembre.
La vaccination antityphoïdique est rendue
obligatoire dans la marine militaire. »
Le Service oMiptoife en Angleterre
Paris, 43 novembre.
La Liberté dit qu’à Londres on donne
comme certain que le gouvernement deman-
dera au Parlement le vote du service obliga-
toire dans le cas où les enrôlements volon-
taires ne seraient pas suffisanj.,, _
Pour Visiter les Blessés
Bordeaux, 13 novembre.
Sur la demande du ministre de la guerre,
les Compagnies de chemins de fer ont con-
senti une rédaction de 30 0/0 aux épouses,
aux ascendants, aux descendants, aux frères
et aux soeurs des militaires blessés désirant
les visiter.
Les Compagnies accordent une réduction
de 73 0/0 aux indigents da ia môme pa-
renté.
Las Troupes anglaises sur le front
Loncfr* s, 43 novembre.
Un projet supplémentaire sera présente au
Pariement pour l’envoi d’on autre million
de soldats sur ls théâtre de la guerre, ce qui
fait un total de deux millions en. plus du
nombre primitivement voté pour l’année
financière 1914 15.
A la Chambre des Communes, M. Asquith
a déclaré que tes pertes anglaises en France
sont d’environ 57,000 hommes à la date du
31 octobre.
Les Allemands sont refonlés
Petrograd, 13 novembre.
Les Allemands en retraite ont occupé tous
les défiles de» lacs Mazurie avec de ia grosse
artillerie, espérant qu’one résistance tenace
briserait le choc des co ormes rosses, cepen-
dant les Russes s'emparèrent jeudi des sor-
ties à l’Est des lacs.
Aviateurs Allemands capturés
Petrograd, 13 novembre.
Des dragons russes ont capturé le il no-
vembre, avec un aéroplane intact, les deux
lieu enants aviateurs allemands. Merez et
Poldte, qui avaient été obligés d’atserrir à
l’Ouest de Rypin. Ils effectuèrent une recon-
naissance dans la région Kooia-Kotno-Plock
où ils avaient lancé des bombes.
Dsux compagnies allemandes tentèrent en
vain de les délivrer.
Les Turcs suppriment Iss Voies ferrées
Athènes, 13 novembre.
Les Turcs ont détruit le chemin de fer de
Smyrne à Gassaba.
9a songerait, à Constantinople, à suppri-
mer la ligne Constantinople-Dedeagatcb.
L’Anarchie Mexicaine
Washington, 43 novembre.
A-la Convention, Agnas Àiïentes a déclaré
que Carranza était en état de rébellion.
>!, . Lç général .Guticrrez a prêté sèment.
LA ROUMANIE BOUGE
Üne Action immédiate est réclamée
Rome, 13 novembre.
Le Messâgero,reçoit avis de Bucarest qu’une
Commission universitaire a été reçue par le
roi et lui a présenté un mémoire deman-
dant que la Roumanie entre en guerre con-
tre les oppresseurs des Roumains de Tran-
sylvanie. Pais, an cours d’une assemblée à
laquelle assistaient les personnalités de tous
les partis, plusieurs anciens ministres, on
annonça le résultat favorable de l’audience
Un Comité fut constitué ; il décHa la pu-
blication d’an manifeste demauaaot que
I action nationale soit immédiatement en-
gagée et poursuivie jusqu’à complète réali-
sation de l’idéal national.
Une délégation du Comité, composée de
cinq anciens ministres, communiquera de-
main cette décision aux trois chefs des par-
tis politiques en vue d’arriver à un accord
pour l’action immédiate.
ANGLETERRE
il Bmnji Roi Qeerge
“ K’fMPQBTE QUEL SACRIFICE ”
Pour atteindre le grand But
À l'ouverture du Parlement anglais, le roi
George V a lu un discours dont non- avons
donné hier une analyse. Le voici auiourd’hhi m-
extenso .
Mylords,
Messieurs,
Les énergies et les sympathies de mes su-
jets dans toutes les parties de i’Èmpfre sont
concentrées sur la poursuite et la conclusion
victorieuse de la gaerre dans laquelle nous i
sommes engagés;
Je vous ai convoqués afin que, partageant
COHIFDG je ssis qu© vqos l© fâit6$ wa çoovic-
tion que c’est un devoir de suprême impor-
tance, vous preniez toutes les maures né-
cessaires pour - son accomplissement inté-
gral.
Dopais mon dernier message, le terrain
de là guerre s’est agrandi par la participa-
| tion à ia lutte de l’Empire ottoman. De con-
! cert avec mes alliés, malgré des provoca-
| trous répétées et persistantes, je me suis
I efforcé de maintenir envers la Turquie nue
neutralité amicale. Djs conseils mauvais et
| une infl uence étrangère l’ont entraînée dans
une polit que d’agression aveugle et provo-
cante, et l’étàjt de guerre existe maintenant
entre nous. Mes sujets musulmans savent
bien que brrupturc avec ia Turquie a été
imposêe-malgré rnA votonte-.^-et j^ppréow
avec gratitude Tés preuves q Fils se sont em-
pressés de me donner de leur dévouement
et de leur appui loyaux.
Ma marine et mon armée continuent, sur
tous les points du conflit, à maintenir leurs
glorieuses traditions. Nous voyous leur éner-
gie et leur valear avec reconnaissance et or-
gueil et il existe dans tout mon Empire la i
détermination définitive d’assurer, à n’im- 1
porte quels sacrifices, le triomphe de nos ar- 1
mes et la revendication de notre caose.
Messieurs de la Chambre des communes, ,
on vous demandera de voter les crédits né- '
cessaires pour la poursuite effective de la ]
guerre. i
Mylords et Messieurs, J
Les seales mesures qui vous seront soumi- '
ses à cette période de ta session sont celles
qui paraissent nécessaires à mes conseillers
pour atteindre le grand but vers lequel les
efforts de l’Empire sont dirigés. Je les re-
commande avec cor fiance à votre patriotis-
me et à votre loyauté et prie le Tom-Paissant
de bénir vos conseils.
nJP;AEa“dera-L:.maJ'.£li des crédité se maniant i
on ch ffre considérable pour poursuivre la guerre
et un crédit supplémentaire pour les hommes!
Car les crédits demandés jusqu’à préaei t ne
Ç? dehors des territoriaux, que
MWMieo hommes, lesquels, sauf 100,000, sont
déjà au service
La d^clar tion financière sera faite lundi par 41.
Lloyd George, qui, entre autres propositions, pré-
sentera celle d un emprunt. v
m!L.a^d.as qilZ*ient éte ?es travaux, le gouverne-
ment a trouvé un aopui cons ant et sincère chez
les chefs de I opposition et du groupe Iravailüsle^
lesquels ont participé à une grande partie des im-
portantes enquêtes qui ont éte faites.
La séance a été ensuite levée.
Un Discours de 1. Lloyd George
M. Lloyd Georges, chancelier de l’Echi-
| quier, a prononce, mardi, au City Temple*
dans ua meeting organisé pour stimuler la
recrutement, un grand discours dont voici
quelques passages :
La guerre actuelle est une guerre terrible, hor-
rible. des jours-ci j’ai eu le privilège do rencon-
I her un des plus grands généraux de l'armée
française et de causer avec lui Sur ce qu’il avait
vu des oeuvres de carnage et d’horreur, il m’a
dit :
« L’homme qui est responsable de cette guerre
a iâme d’un dçijitn. »
Go paroi* s sortaient du coeur d’un des plus,
grands slra ègês de l’armée française qui se baf
depuis (rois, mois
Qui esl responsable de la guerre ? Ce a’esf pas
la Grande-Hréiagné. La Grande-Bretagne n’était
armée que pour la défense. Si nous avions mé-
dite une guerre d’agression contre qui que ce Tût,
pensez-vous que nous aurions eu a improviser
une armée après que la guerre eût commencé ?
Si nous étions prêts a nous défendre contra
toutes les puissances militaires du monde reu-
nies;-nous n’ettoas pas équipés-pour -une guerre -
agressive, fût-ce contre une puissance militaire
de troisième ordre.
Et M. Liyod George conclut.:
Parfois, quand je lis les communiqués, je ma
seps perplexe, je vois des avances ici, des re-
traites la. oes victoires sur un point, des échecs
sur un autre ; mai à travers tout cela, il ma
semblé aussi apercevoir la m-ûn do la Justice gra-
duel emeqt, lentement, mais sûrement étreindre
la victoire.
Veilleur ! comment est ta nuit ?
Il fait encore sombre, des cris de rage et d’an-
goisse déchirent encore l’air, mais l’aube dorée
est proche et la jeunesse vaillante do Grande-
Bretagne va revenir des champs de bataille d’Eu-
rope ou son héroïsme aura m mtré au monde que
ia ustiee est le meilleur soutien de la valeur et '
où sa bravoure aura assuré le triomphe durable
de la justice.
LE GOUVERNEMENT
Se prépare à rentrer
Il PIMIlî IIIIII
Pins de Discussions de partis
La discussion de l’adresse qui, suivant
l’usage, a suivi dans les deux Chambres la
lecture dn discours du trône, a consacré
nnefois de plus l’anioa de tous les partis en
face de l’ennemi.
Aux Communes, M. Sonar Law, chef des
conservateurs, a formellement déclaré qa’iï
n’y avait pins de parti politique.
L’opinion de M. Boaar Law est qne la si-
tuation est meilleure actuellement qu’au
début de la guerre.
Si tontes les forces alliées, dit-il, étaient disno-
nibles,eües seraient certainement plus grandes que
celles de l’Allemagnè. Donc, a seule chance de
victoire de cette dernière était de réussir avant
que de telles reasoufers ne fusseni disponibles.
L’orateur exprime sa satisfaction au sujet
de ia situation financière de l’Aogleterre,
alors que la pression économique se fait
déjà sentir en Allemagne, pnm déclare que
l’opposition n’insistera pas poar amender là
réponse au discours du tt ône.
Il termine en disant :
La nation peut être fière de la tâche déjà ac-
complie p*r la marine, et j’espère qu’il n’y aura
aucune difficulté à recruter le nombre d’hommes
nécessaire.
DÉCLARATIONS DE M. ASQUITH
Nous sommes, a dit M Asquilh, engagés dans
une lutte sans précédent. Mais l’Empire britanni-
que, unanimement, n’a aucun doute sur ia justice
de notre cause.
Au cours des trois dernier» mois, nous avons
passé par des épreuves émouvantês et recueilli
des enseignements nombreux et inattendus. Nous
avons constaté l’union de tous les panis politi-
ques et reçu l’expression de sympathies sans |
précédent de toutes les parties de l’Empire, sans |
distinction de croyances.
Nos troupes, ont résisté avec un héroïsme qui
ne fut jamais surpassé, dans des situations dîffi
ciles, sur des positions dangereuses. Et aujour-
d’hui, de concert avec nos vaillants alliés français
et belges, eues ont infligé un échec absolu aux
premiers plans de l’Empereur allemand, qui sont,
désormais, réduits a néant.
il se peut que la gnèrre dure longtemps. Mais,
plus elle durera, plus se développeront les rësr
sources dont notre grand Empire disposé pour
compenser les pertes et maintenir notre posi-
tion.
Cet empire est mis à une épreuve décisive, et
les éveil ments d ces trois derniers mois inspi-
rent la conviction que, plus l.’épreuve se proloc-
g.e, et plus clairement il apparaît que nous en
sortirons ch mpions d’une juste cause.
Je doute, pour ma part, que la guerre dure aussi
longtemps qm d'aucuns t’ont prédit ou début,
mais, ce qu’il y a de sûr, c’est qu’elle durera
longtemps.
L’envoi de fusiliers marins à Anvers a été
un appoint substantiel des plus utiles pour la
•onduite de la campagne. Cet envoi a été fait
sous ia responsabilité du gouvernement tout en-
tier, avec la pleine connaissance et l’approbation
de lord Kitohejier, lequel avait été «oflauliê.
La présence à Paris de M. René Viviani;
président dn conseil, donne an regain d’ac-
tualité à la question dn retour do président
de la République et du gouvernement.
Le président d*t Conseil, qui s’est rendu
au Sériât pour conférer avec les représen-
tants des régions envahies et à la Chambra
pour étudier avec les députés ife U Seine les
questions intéressant Paris et la banlieue, a
en l’occasion de s’entretenir avec eux du re-
tour des pouvoirs publics.
li a recueilli cet avis à peu près unanime
que le retour dn gouvernement aurait pour
conséquence une reprise plus active des af-
faires et de ia vie normale, et qu’il était par
conséquent désirable.
M René Viviani n’a pas caché à ses inter-
locuteurs que le Conseil des ministres, dans
son ensemble, était aussi défiet avis, et qae
le gouvernement avait envisage les derniers
jours de décembre comine la limite extrême
de s >n séjour à Bordeaux, sous la réserve
naturelle que l’autorité militaire no verrait
pas d-’iaconvénient à cette décision.
M. René Viviani a va aussi des membres
dn Pariement appartenant à des régions au-
tres que les régions envahies.
Quelle que soit d’ailleurs la décision adop-
tée, il demeure certain que le Parlement
sera eonvoqné à Paris pour le 45 décembre,
et que les membres du Sénat et de la Cham-
bre des députés qui sont actuellement sons
les drapeaux recevront un congé pour leur
permettre d’assister à la séance ou aux séan-
ces de cette session extraordinaire.
Le petit Lemin eUanoaïelle Famille
A peine âgé de huit ans, le petit Jean —
C’est ainsi, simplement, que ses grands treres
d’armes d’aujourd’hoi l’apoellent — ;i donné’
des preuves éclatantes de courage. Né dans
| un village situé à quelques kilomètres de Lu-
I néyiiie, il connut des journées atroces et vit
| couler des ruisseaux de sang;
Un soir, alors que sa pauvre maison ve-
nait d’être détruite par les obus des enne-
mis et que ceux ci, ainsi qu’ils ont l’habituda
de le faire, allumaient un peu partout des
incendies, son père, sa mère et son jénns
frère furent farts prisonniers et fusillés.
Quand le petitJean, qui avait pu sé sauver
dans les champs, revint dans son village et
! qu’il sut ce qui s’était passé, il pleura d’a-
bord longuement, puis il marcha devant lui,
sans but.
Après do nombreuses et émouvantes aler-
tes, exténué, il rencontra enfin un détache-
ment de territoriaux du 9? régiment d’artil-
lerie, dont le capitaine, un excellent homme,
eut tô; fait de le prendre en amitié. H le fit
manger, puis, quand il eut repris quelques
forces, le fit babiller chaudement.
Depuis lors, itn’a plus quitté ses amis les
artilleurs, car tous, offic ers et soldats, d’ua
commun accord, ont décidé oe l’adopter:
le petit Jean est aujourd'hui l’enfant du ri*
jpmsnt.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.31%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172312f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172312f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172312f/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172312f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172312f
Facebook
Twitter