Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 novembre 1914 13 novembre 1914
Description : 1914/11/13 (A34,N12150). 1914/11/13 (A34,N12150).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723112
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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LE SEQUESTRE
DES
MAISONS ALLEMANDES
Le décret, du 27 septembre dont
^nous avons donné hier une analyse et
ISortant défense aux sujets allemands et
•austro-hongrois de se livrer à tout com-
merce en France, a été complété par
une série de circulaires du ministre de
la justice que nous allons passer en
revue et qui ont été adressées aux pre-
miers présidents des Cours d'appel et
aux procureurs généraux,
La première circulaire, en date du
8 octobre, se contente de signaler
l’ordonnance rendue le 2 octobre par
le président du Tribunal civil du Ha-
vre, ordonnance jugée « de nature à
faire jurisprudence », ce qui nous
vaut beaucoup d’honneur. On se rap-
pelle les faits ; l’administration des
douanes ayant signalé au parquet
qu’une maison allemande de notre
place, possédant d’importants approvi-
sionnements de denrées alimentaires,
venait de passer des actes de cession
\de ces marchandises, le procureur de
Ta République présenta au président
du Tribunal civil une requête tendant
à la saisie de tous les approvisionne-
ments appartenant à cette maison. Le
président, s’appuyant sur le décret du I
septembre, rendit une ordonnance I
conforme à ces réquisitions.
La circulaire du i3 octobre devait J
généraliser cette pratique en prescri- I
Vaut la saisie, et en outre la mise sous I
;Séquestre, de toutes marchandises, de- j
fliers et immeubles dépendant des mai-1
sons allemandes, autrichiennes et lion-1
groises pratiqiiant le commerce, l'in-1
dustrie ou l’agriculture en France, J
leurs opérations depuis la déclaration I
de guerre ». C’est le président du J
Tribunal civil qui devra prononcer ces I
saisies et désigner les séquestres, choi• I
sis en principe parmi les administra- I
\fenrsjudiciaires.
Le séquestre, on le sait, a lin rôle
nettement limité de dépositaire et de
conservateur; en l’espèce,il devra dres-
ser des inventaires des marchandises
-et matériel des maisons allemandes.
vérifier les dépôts dans les banques,
puis entreposer les marchandises et
Verser les fonds à la Caisse des dépôts
et Consignations ; après avoir fermé
les maisons incriminées son rôle sera
à peu près terminé.
Il continuera toutefois a recevoir
\les versements qui, aux échéances
fixées auparavant devront être faits I
pour le compte de ces dites maisons ; j
tme circulaire du 3o octobre rappelle
fort justement aux débiteurs des com- j
merçants allemands ou austro-hon- J
grois que l'interdiction de l’exécution I
des contrats portée au décret du 27 j
septembre ne saurait les autoriser à
conserver par devers eux les sommes
dues ; ce qui est interdit, c’est de les I
Remettre directement aux créanciers I
visés mais l’obligation subsiste de s’ac-
quitter, et cela doit être fait entre tes
mains du séquestre, ou à défaut à la I
Caisse des Dépôts et Consignations. I
fin ne saurait admettre, en effet, que I
des mesures d’ordre général, nôees- J
sitées par la guerre, soient pour cer-
tains l’occasion de gains illicites.
Le ministre de la justice, éclairé, J
'il faut bien le dire, par les réclama-1
liions des Chambres de commerce, n’a
pas tardé à se rendre compte des in-
convénients pouvant résulter du rôle
îuniquement passif des séquestres et
fie la fermeture pure et simple de
certaines maisons allemandes ou aus-
tro-hongroises. Par sa circulaire du
pi octobre, il a spécifié que le décret
nu 27 septembre ne faisait pas obs-
tacle à ce que celles de ces maisons
dont les produits sont utilisés pour les
^besoins de nos années soient mainte-
upues en activité ; l’autorité militaire
maritime a été invitée soit à conti-
puer l’exploitation en gestion directe,
Soit à procéder par voie de réquisition.
Cette latitude a été étendue par la
circulaire ministérielle du 3 novem-
bre qui a admis que la sauvegarde
fies intérêts français, intérêts des
créanciers et intérêts de la main-
d’oeuvre, pouvait exiger, au moins à
titre temporaire et dans des limites à
déterminer, la continuation de toute
entreprise commerciale, industrielle
î>u agricole. L'attention du ministre
Se portait particulièrement sur les
maisons allemandes fabriquant des
produits indispensables à l'industrie
Iet qu’il était impossible, dans les cir-
constances actuelles, de se procurer
ailleurs.
C'est le président du Tribunal civil
qui accordera, s’il y a lieu, les autori-
sations nécessaires et dans ce cas, il
*1désignera non pas un simple séques-
tre, mais un administratèur séques-
tre ayant tous les pouvoirs pour gérer
fyans les conditions prévues par l’or-
■donnance ; le choix de cet administra-
teur devra se porter sur une personne
ayant les connaissances profession-
nelles nécessaires ou, si un séquestre
ordinaire a déjà été nommé, il lui sera
adjoint un collaborateur technique.
Une circulaire du 4 novembre est
venue compléter celle de la veille en
instituant un contrôle sévère des ad-
ministrateurs-séquestres, sans doute
pour éviter les critiques que pouvait
suggérer le souvenir de certains ad-
ministrateurs judiciaires qui ne se sont
pas précisément illustrés dans de pré-
cédentes liquidations. Il est rappelé
aux procureurs de la République et
aux présidents des Tribunaux civils
qu’en dehors du contrôle de Vadmi-
nistration des Domaines, ils devront
suivre pas à pas les opérations des
administrateurs-sequestres, ne pas se
borner à s’assurer de la régularité et
de la fidélité de leur gestion mais
veiller à ce qu’ils déploient toute l’ac-
tivité désirable et à ce que leur admi-
nistration soit aussi économique que
possible ; il devront même exercer un
contrôle préventif sur les actes les
plus importants qui ne devront s’ac-
complir qu’avec leur autorisation.
Tout cela est excellent en principe,
mais nous aurons à examiner dans la
suite de notre élude, si cela ne dé-
passe pas lès compétences d'un prési-
dent de Tribunal civil.
CASPAR-JORDAN.
LE LOYALISME
tes Musulmans Tunisiens
UNE PROCLAMATION DU BEY
Le bey de Tunis a lancé la proclamation sui-
vante à la population tunisienne :
A tous nos sujets,
Depuis trente-huit ans, la noble et loyale
population tunisienne jouit des bienfaits de
la sécurité et de ia trauq milité, grâce à la
bonté du Très-Haut, qui a bien voalu nous
maintenir dans la bonne voie, nous et nos
vénérés ancêtres, pour diriger les destinées
de nos suj ts. Qué de réformes nouvelles et
utiles à tonte la population ont été réali ées
pendant cette période, que d'amétiorat-ions
ont été introduites dîna ies anciennes orga-
nisations du paya, dont le gouvernement
protecteur noos a facilité la construction,
telles que l’Organisation du chanta des Ou-
ïeifs, les cours professés à la grande mos-
quée l Ajoutez à cela le respect des croyan-
ces et dés trad tions musuteauaa, respect
pour lequel le gouvernement protecteur
nous a fait des promesses et donné des ga-
ranties.
La France nous a, en effet, solennellement
déclaré, à plusieurs occasions, qu’eile ne
cessera da aafandre et de sauvegarder ces
croyances et ces traditions, et complété son
oeuvre en nous facilitant l’introduction de
nombreuses réformes durant une génération
tout entière, au cours de laquelle les deux
peuples français et tunisien ont appris à se
témoigner nne confiance réciproque. Les
deux races ont ainsi simultanément et dans
la plus grande harmonie conconrn an réveil
de notre pays, grâce à l’activité inlassable et
anx elforts constants qu’elles n’ont cessé de
déployer.
Aujourd'hui, en présence des événements
dont nous sommes témoins, nous avons cru
devoir rappeler cette vie de bonheur et de
tranquillité & la mémoire de nos sujets, afin
qu’ils en apprécient davantage le prix et
qu’lis en rendant grâce à Dieu. Nous avons
également jugé nécessaire ds leur recom-
mander de ne pas se départir de leur digne
attitude de loyauté et de calme pendant la
période que nous traversons et qui a été mai-
heureusement marquée par le succès des
basses intrignes allemandes auprès de cer-
tains dirigeants du gouvernement 0 Roman.
Victimes de ces intrigues, ces hommes ont
lancé leur pays dans nne aventure périlleuse
en l’entraînant i se mettre en état de guerre
avec l’empire russe allié à la France et à
l’Angleterre, acte qui a provoqué la rupture
diplomatique entre la Sublime Porte et la
Triple-Entente. Et pourtant, combien la
France regrette que Sa Majesté le khalife ait
été malgré elle et sous i'efiet des menaces,
contrainte à permettre à la flotte turque de
se joindre aux vaisseaux allemands q«> ont
bombardé les ports russes de la mer Noire 1
La France, en rompant les relations diplo-
matiques avec l’empire ottoman, ne Bourrlt
aucune haine contre le peuple turc, qui, du-
rant les trois derniers siècles, a toujours
j rencontré auprès de la France un bienveil-
lant appui dans les circonstances difficiles.
TOnt dernièrement encore, elle a consenti
an gnaveraement tare un emprunt de 800
militons peur réparer ies pertes oansées par
fa guerre balkanique. Sa colère ne vise que
quelques Turcs que ies intrigues allemandes
à Constantinople ont asservis aux ambitions
I germaniques et qui se sont vendus a l'Alle-
I magne pour devenir des instruments de ces
I basses intrigves. Ces malheureux ont perdu
I toute raison et, en répandant le sang au
I peuple qu’ils ont trahi, iis travaillent à la
j raine de leur pays. D’ailleurs, la France, et
j ses deux allies, par respect pour la religion
musulmane, om ont décidé de circonscrire
I le théâtre des hostilités de façon à en exclu-
I re le Iladjaz où se trouvent les lieux saints
I vénérés de tons les musulmans.
Nous croyons à peine necessaire de rappe-
I 1er à nos sujets les devoirs qui leur incom-
j beat dans ces circonstances envers les deux
| gouvernements protecteur et protège, ayant
I facert tudede leur inébranlable loyalisme,
1 dont nous trouvons dans ces mêmes circons-
I tances le bel exemple parmi leurs coreiigion-
( naires des Indes anglaises.
I Nous ne doutons pas, en effet, qne nos su-
! jets continueront à enivre la voie de senrs
I intérêls pour bénéficier de leur part de bien-
I faits dont jouit la Tunisie sous i’égide de la
I France. Noos savons également qu’ils ne
I prêteront pas l’oreille aux nouvelles menson-
1 gères, qu’ils resteront calmes et confiants
dans ia victoire certaine de la France, de
ses alliés et de ses protégés et respectueux
de l’autorité et des lois,
j Que Dieu nous dirige dans la bonne voie.
LA GUERRE
102« JOTJR3VEE:
COMMUNIQUES OFFICIELS
■ Paris, 12 novembre, 17 heures.
' A l’ail© gauche
L’action a continué toujours aussi
violente et s’est poursuivie avec des
alternatives d'avance et de recul sans
importance caractérisée.
D'une façon générale, le front de
combat n’a pas sensiblement varié de-
puis le 10 novembre dans la soirée :
il passe par la ligne Lombasrtzyde-
Nieuport, canal de Nieuport à Ypres,
les avancées d’Ypres dans la région
de Zonnebske et à l’Est d’Armentières.
Aucune modification sur les posi-
tions tenues par l’armée britannique,
qui a repoussé les attaques de l’en-
nemi, notamment l’offensive tentée
par les éléments de la garde prus-
sienne.
Depuis le canal de La Bassée jus-
qu'à l’Oise, il y a eu des actions de
détail.
Dans la région de l’Aisne, autour de
Vailly, nous nous sommes maintenus
vis-à-vis des contre-attaques, et nous
avons consolidé le terrain reconquis
précédemment.
Dans la région de Craonne, à la ferme
Hourtebise, notre artillerie a réduit
au silence l’artillerie ennemie, dont
elle a même démoli quelques pièces.
Nous avons fait quelques progrès
également autour de Berry-au-Bac.
Dans l’Argonne, en Woëvre, en
Lorraine et dans les Vosges, les posi-
tions respectives ne se sont pas mo-
difiées.
Paris, 23 heures.
Au Nord, nous avons tenu sur tou-
tes nos positions. L’ennemi a cherché
à déboucher de Dixmude par une at-
taque de nuit, mais il a été repoussé.
Nous avons repris l'offensive contre
l’ennemi qui avait franchi l’Yser et
nous l’avons refoulé sur tous les
points, sauf en un endroit où il oc-
cupa encore deux à trois cents mè-
tres sur la rive gauche.
Au Centre, nous avons gagné quel-
que terrain dans la région de Tracy-
le-Val, au Nord-Est de la forêt de
Laigle.
En Argonne, des attaques très sé-
rieuses des Allemands n’ont abouti
à rien.
Official Report of the
French Government
Nov. 12lh 3 p. m.
Ofl oor left wing, the action has conti-
nued with the same violence and has been
persued, with alternative movements of
advanceand retreat, without characteris-
ticai importance.
General ly speaking the battle front has
not varied muck since november the 10th.,
in the evening ; the front is in line from
Lombaertzyde-Nieuport-Ypres, in the ré-
gion of Zonnebske and eastof Armentieres.
No change on the positions held by the
british forces, who repulsed ail the foe’s
attaeks, espeoially the offensive of the élé-
ments of the prussian guard.
From the canal de La Bassée to the Oise,
only actions of detail took place.
In the région of the Aisne, around Vailly,
we maintained our ground against the
foe’s counterattacks, and we hâve consoli-
daded the positions gained previously.
Around Craonne, near Heurtebise, our
artillery silenced the ennemy’s destroying
some guns.
We also progressed round Berry-au-Bac.
In the Argonne, in Woëvre, in Lorraine
and. in the Vosges, the respective positions
hâve not been altered.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
{Nous'ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sous toutes réserves —
n«s lecteurs les rednsseront d'eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui piècèdent.
Berlin, 10 novembre.
Nos attaques près d Ypres ont tait un léser
progrès hier. Pins de 800 hommes, Français,
Anglais et troupes de couleur, forent faits
prisonniers et plusieurs mitrailleuses tarent
prises.
Plus au Sud, nos troupes ont également
avancé et de violentes contre-attaques an-
glaises furent repoussées.
Nous avons fait an bon progrès dans l’Ar-
graine, les avant gardes de l’ennemi ayant
été aisément repoussées.
En Pologne russe, notre cavalerie a dis-
persé une patrouille à Konin, où elle fit 800
prisonniers et captnra 88 mitrailleuses.
LA CLASSE 1915
Bordeaux, 12 novembre.
L’état-major de l’armée a tiré au sort la
lettre aiphhétiqoe par laquelle commencera
l'incorporation de la classe 1915. Cette lettre
est le T. Ap^ès la clôture de la session le 30
novembre des Conseils de révision de la
classe 1915, ouvrira aussitôt une session
nouvelle an chef-lieu du département, en
vne de procéder à la visite des exemptés et
réformés des classes antérieures à 1910.
La révision ne pourra commencer avant
cette date dans les départements où l’exa-
men des antres classes et appelés de 1915
ne sera pas achevé.
Toutes les opérations devront être termi-
nées au plus tard le 31 décembre.
LE VOYAGE DE H. ÏIVI4M
Paris, 12 novembre.
M. Viviani a conféré avec les parlementai-
res des départements envahis et les députés
de Paris.
Il repartira vraisemblablement vendredi
après-midi pour Bordeaux.
A l’ouvertura du Parlement anglais
Londres, 12 novembre.
Discourant à l’ouverture du Parlement,
MM. Asquith et Bonnar Lawe ont constaté
l’union des partis, l’excellence de la situa-
tion financière et militaire et ont fait remar-
quer que les ressources des alliés augmen-
tent au tur et à mesure que celles de i'Alle-
magne diminuent.
L'Angleterre a déjà recruté 1,086,000 hom-
mes. La guerre durera cependant moins
longtemps que certains le disent et la vic-
toire est certaine pour les allies.
En l’Honneur de 1a Belgique
Milan, 12 novembre.
Un meeting en l’honneur de la nation
belge a eu lieu dans la soiree.
Devant une nombreuse assistance, M. Des-
trée, député de Cbarleroi, a tait un disconrs
& la suite duquel il a été l’objet u’aue cha-
leureuse manifestation de sympathie.
Le Gendre du Kaiser sur le front
Bâle, 12 novembre.
Le duc Ernest Auguste, gendre du kaiser,
qui, selon certains brnits, anrait été blessé
au cours des derniers combats, a quitté
Brunswick iê 5 novembre et est retourné sur
le front.
Les Projets de l’Autriche
Petrograd, 12 novembre.
Ou annonce de Vienne que François Jo-
seph a ordonné qu’une somme considérable
soit prélevée sur sa cassette particulière
pour le nouvel emprunt de guerre.
L’Autriche Hongrie parait déridée à tenter
un effort suprême contre la Serbie.
L’ACTION DES RUSSES
CONTRE LES AUTRICHIENS
Bucarest, 12 novembre.
Les Russes, renonçant à bombarder Czer-
lovitz, traversèrent le Pruth pour attaquer
les Autrichiens, pendant que le gros des
forces concentré dans la direction Storo?y-
neiz-Snlitza envahit le Sud de la B kovme.
Ils coupèrent ainsi la retraite aux Autri-
chiens qu’ils attaquèrent vigoureusement.
Iis anéantirent complètement deux divi-
sions. Les autres dépêches de la frontière
confirmeraient que l’armee autrichienne est
en pleine déroute.
La Poussés russe en Autriche
Rome, 12 novembre.
On mande de Petrograd à la Tribuna, qne
le fhne gauch- de l’armie anstro-hoagroise,
opérant en Galicie, a été complètement en-
veloppé par les Busses, déjà victorieux sur
les hauteurs de Lysagora et de Kielce.
Les avant-gardes d’une très forte colonne
rosse, débauchant da Sud Ouest ds ia riviè-
re de Niae, ont occupé Miechor, au Nord de
Cracovie.
Les Autrichiens, adossés aux Carpathes,
sont de nouveau et sans nui doute définiti-
vement menacés par ce mouvement.
TORPILLEUR ET SOUS-MARIN
Londres, 12 novembre.
L’Arairanté annonce qne le petit torpilleur
Niger a été coulé par un sous-mariu alté-
ra nd à la hauteur de Douvres. L’équipage a
ôté sauvé.
Capture d’un havira suspect
Perpignan, 12 novembre.
Ün croiseur français croisant au large des
côtes françaises de Mediterranée, a capture
un vapeur transportant 150 Allemands et
une cargaison suspecte.
Ee c< Goeben » avarié
Petrograd, 12 novembre.
On mande de Constantinople que pendant
le bombardement des Dardanelles par l’esca-
dre anglo-française, le Goeben eut une voie
. d’eau assez sérieuse,
Les Mats qi
L’Agence Havas publie une interview prise à
un de nos pins érnin* nt* officiers généraux du
cadre de réserve que son âge et sa santé con-
damnent. à son grand regret, a l’inaction. Après
avoir constaté que les affaires des alliés sont en
excellente voie, cette baille personnalité militaire
a;i >récie comme suit la situation sur le ib âirc
occidental des opérations :
Les Allemands viennent de tenter un gros
effort, dont il ne faut méconnaître ni ia va-
leur. mi retendue.
Non seulement, ils ont renforcé leurs uni-
tés combattantes de toute nature, mais ils
ont encore créé de nombreux corps c’arméè
nouveaux, dout iis ont engagé la majeure
partie en Belgique et dans le Nord de la
France.
Pour moi, je trouve remarquable que nos
forces aient pu, comme on dit en style mili-
taire, « tenir le conp » contre ua pareil
effirt et non seulement nous paraissons
avoir tenu le coup, mais il me semble que
la situation a été grandement transformée à
notre avantage depuis un mois Reportez-
vous à la fin de septembre, quand ia ligne
de bataille s’arrêtait à l’Aisne ; de Verdun à
Compiègne, les armee se heurtai rat sur une '
ligne presque droite ; an succès de notre
part n’eût fait que refouler iVnaemi, sans
amener un grand résultat stratégique
Aujourd’hui notre front, qui est maintenu
d<> V»rdnn à la région de Compiègne, s’est
é eudu vers le Nord suiv nt une ligue per-
peuciculaire à la première pour aboutir à
Nieuport. Notre front da combat forme donc
un véritable angle droit et aftec e la forme
pnvelopprate. C’est la manoe ivrv justement
Chère aox Allemands, c'est celle qu’ils
avaient pu réussir, pariiellemrat, contre
nous, au début de* hostilités. Je pense qu’ils
doivent enrager de l’avoir subie ; aussi vous
les avez vus faire tous ies efforts possibles
pour p irer à notre mouvement vers le Nord
et échapper à l’étreinte. Eu même temps,
ils ont tenté d’envelopper l’armée belge d’An-
vers, da l’acculer à la mer pour la couper à
notre gauche, mais nous sommes arrivés
juste à point pour lui donner la main.
Actuellement encore, c’est snr notre aile
gauche qu’ils font leur effort décisif en mê-
me temps qn’autour de Verdun. Ce sont
aussi pour eux lès deux points les pins sen-
sibles puisqu’un succès cfe notre part y me-
nacerait leurs lignes de communications.
Ja lis par out dans ia presse que les Alle-
mands veulent aller à Dunkerque, à Calais,
à Boulogne pour, de là, envahir l’Angle-
terre. Dites-le bien haut : ceci, c’est le bluff
tr .ditionnel, et il ne faut pas que nos fidèles
alliés, les Anglais, s’y laissent prendre non
pins.
Sans doute la possession de nos ports de
Dunkerque, de Calais et de B ralogue don-
nerait anx Allemands de3 abris pour leurs
toos-marins ; des batteries établies à Calais
gêneraient l’ntids*>ion du détroit p«r les
flott s ang o-françaises ; je reconnais que ce
serait pour l’ennemi nn grand avantage ;
mais en somme, le résu tat p incipal serait
de rejeter notre aile gauche sur ia Somme
et de rétablir ainsi notre front sur une ligue
droite. Quant au débarquement, en Ang e-
terre, encore une fois, c’est un bluff des
journaux allemands pour plastronner de-
vant l’Europe d’abord, mais surtout dans le
toi espoir d’empêaher la* Anglais d’envoyer
de nouvelles troupes sur Je. continent.
D’ailleurs lisez la presse allemande» vous
y voyez à chiqua ligne poindre le bout de
l’oreille. Heureusement les Anglais sont
gens de bon sens et ils ne tomberont pas
dans ca piège par trop grossier. Comment
les Allemands tenteraient-ils un débarque-
ment, tant que les Anglais, maîtres de la
mer, pourraient corner leurs transports l Et
avec quelle force te ten eraient ils quand ds
ont déjà grand’peine à contenir les forces
franco-anglaises et qu’ils sont obligés de re-
culer devant les Russes î Les Anglais com-
prennent qne le meilleur moyen de défen-
dre l’Angleterre, c’est de reprendre tout le
littoral belge et Anvers, et pour reconquérir
la Belgique, il tant vaincre les Allemands ;
c’est donc snr le continent que se joue le
sort futur de l’Angleterre.
En résumé, de grands résultats n’ont cessé
d’être acquis depuis le 5 septembre, c’est-à-
dire depuis la reprise de l'offeeis.ve de notre
part : victoire de la Marne, recul des Alle-
mands sur l’Aisne, extension de notre front
vers le Nord en lui donnant une forme en-
veloppante, appui de notre ganche à la mer,
ce qui l’empêche d’être tournée, reoccuoa-
tion de tonte une partie de notre territoire
an Nord de ia Somme, l’armée belge sous-
traite à l'étreinte des Allemands et se re-
constituant à nos côtés, l’échec du double
mouvement enveloppant des Allemands au-
tour de Verdun par Saint M.hiel d’une part,
par l’Argonne de l’antre, le recul de l’enae-
ini en Lorraine, et dans les Vosges, à peu
près iusqn’à la ligne frontière ; ce sont là
des succès acquis et palpables Et songez à
quelles d'fficaités on a dû se henrter, ré-
fléchissez qu’il y a un mois à peine, les An-
glais se battaient à TE*t de Soissons, enca-
drés dans nos armées, et qu’ils sont actuel-
lement engage» face à Lille, presque à notre
aile ganche, songez à la complication des
mouvements de colonnes de transports on
chemin de fer, que nécessitent de pareilles
conceptions ; la réussite d’opérations aussi
délicates est un gage d’esperance, de certi-
tude pour l’avenir.
A chaque jour suffit sa peine, dit-on, mais
pour les armées françaises, les journées ont
été bien remplies. Soyons patients, n’est-co
pas f L’oeuvre se noursilit lentement mais
sûrement, et les bâtiments les plus hâtive-
ment construits ne sont pas les plus so-
lides.
CÉRÉMONIE FUNÈBRE
Rome, 12 novembre.
Dans la matinée, en l’église de Saint-Loois
des Français, a en lien un service funèbre
en l’honneur des soldats morts au champ
d’honneur. La cérémonie a été imposante.
Une assistance nombreuse, comprenant no-
tamment les ambassadeurs des puissances
alliées, y assistait.
AJU MEXIQUE
La Vera-Cruz, t2 novembre.
Le il, les généraux de l’armée constitu-
tionnelle ont nommé le général Gudierrez,
président provisoire pour 20 jours. La no-
mination a été faite malgré la non démis-
sion de Garranza qui ne deviendra défini-
tive que s'il reçoit l'agrément des partisans
de ïapaU;
Du Daslit coulé
SUR NOTRE RADE
Onze Victimes
Un événement extrêm- m nt pénible est
venu attrister, hier matin, notre population
m -rairoe : le steamer français Duchesse-de-
Gunh- a coulé la nuit dernière sur notre
rade en causant la mort de onze personnes.
Après nne période detempsexceptioaneile-
ment beau, la bourrasque s’esi brusquement
manifestée. Les vents,qui étaienttont d'abord
au Sud Ouest, ont subitement passé hier
au Nord-Ouest, et pendant toute la journée
ainsi que durant la nuit, la mer fut extrême-
ment grosse. Les nombreux navires qui se
trouvaient sur notre rade durent prendre
des mesures pour faire tête à la tempère et
certains d’entr’eux préférèrent quitter le
mouillage pour reprendra le large jusqu’à ce
qne l’accalraie leur permit de revenir se
ranger à côté des antres bâtiments qui at-
tendent leur tour d'entrer au port ou de
momer a Rouen.
Parmi les navires demeurés sur rade se
trouvait le steamer Duchesse-de Guichc. da
port de Ronea, appartenant à la maisna
Prentout-Leblond. Ce navire, venu de Swtn-
sea avec an chargement de charbon, était
arrivé, vendredi dernier, sur notre rade. Il
devait monter à une prochaine marée pour
aller débarquer sa cargaison à Rouen on à
Paris.
Hier matin, an jour, les guetteurs du Séma-
phore. en inspectant l’horizon, ne furent pas
peu surpris de voir on bâtiment chaviré sur
le côté, a environ deux milles des digues et
sur lequel se trouvaient cramponnés des
hommes.
M Decha’Ile, chef du service des signtnx
aussi ôi prévenu,donna l’ordre au bateau de
sauve âge de se porter au secours de ces
malheureux. Le canot sortit à (a remorque
de l’Aâ Me N° S. mais déjà les infortunés
marias avaient été aperçus par d’autres na-
vires naviguant au large.
Parmi eux se trouvaient le Richard- Wad-
dington, appartenant an service du pitotige
d la Basse S‘ine ; le steamer Paris, ch rgé
d’araisonner les navires qui se présentent
sur notre rade, et nn steamer anglais dont
les équipages s’efforcèrent de secourir les
naufragés. Le steamer anglais avait mis à la
mer une embarcation de sauvetage, mais
c’est en vain qu’elle essaya à plusieurs re-
prises de pirvenir jusqu’aux matelots, qui
se tenaient cramponnés aux garde-corps
du gaillard d’avant.
Le you-you du Richard-Waddinglon fut plus
heureux et parvint à recueillir les naufra-
gés, qui étaient an nombre de six, savoir :
E uile é >ine, chauffeur, ia'sorft à Bordeaux»
René Mainfray, soulier, de Rouen, dont
c’était le premier embarquement, Pierre Le
Mevel, materat, de Tregniar ; Rané Girard,
matelot de l’ile d'Yeu ; Jean Pennec, matelot
léger, da Conquet, et Louis R >iand, matelot
léger, du Conquet.
Dès qu’ils furent à bord du Richard-Wai-
dington, les hommes qui ven»b nt d’é-
chapper si miraculeusement à la mort,furent
réconfortés par les soins de leurs sauve-
teurs et conduits au port. A la salle de se-
cours de la Chambre de commerce, ils re-
çurent des soins complémentaires et des
vêlements sec*.
Nous avons pn rencontrer le marin Lâ-
pine, qui, seul, est resté en notre ville, ses
camarades étant ensnite partis pour Rouen,
où ils seront interrogés par le service de
l’inscription maritime.
Voici le récit qu’il nons a fait du naufrage
du navire :
« Nous étions couchés à huit dans le poste
à l’avant du navire, lorsque vers onze heu res
et quart ja fus réveillé par nn de mes cama-
rades qui mé dit que. le bateau coulait. Il
avait été réveillé par de violents coups de
roulis et s’était rendu compte que ie navire
talonnait fortement.
« Etant monté snr le pont, il avait
constate que le navire conlaitet avait réveillé
ies camarades. Lorsque nous tûmes en
haut, nous constatâmes que les vagues cou-
vraient à tout instant le navire et que Bar-
rière, comme la passerelle, étaient déjà sub-
mergées. On n’apercevait plus ancnn des
autres marins, qui avaient déjà été enlevés
par la mer ou qui furent surpris pendant
leur sommeil dans les cabines ou les postes
de l’arrière.
« Comme le navire allait en dérive, nous
nous sommes empressés, pour éviter qu’il
aide aborder un antre navire on qu’il fût
emraioé dans la passe, de mouiller une an-
cre. Nons pensions ainsi pouvoir résister
plus aisément de beat à la lame.
« Comme la mw déferlait sur le navire,
l’eau envahit psu à peu le posta malgré les
efforts que nous faisions pour ie vider, aussi
après deux heures de cette situation, le bâ-
timent chavira sur le côté tribord. Los va-
gues s’acharnèrent sur nous et il noos fallut
nous agripper aux garde-corps pour ne pas
être noyés. Malheareusement, certains d’en-
tre non» tâchèrent prise et c’est ainsi que
deux de me» camarades qui avaient été par
doux fois enlevés, ne purent être ramènes à
bord et se noyèrent sons nos yeux. »
Ce naufragé a causé la mort de dix hom-
mes, dont tous les officiers.
En outre, la femme du capitaine Durai qui
se trouvait à bord a egalement disparu.
La cause da sinistre n’a pu être exacte-
ment déterminé». Ou sait toutefois qne l’un
des panneaux du navire était damenrô ou-
vert pour éviter l’action du grisou. Ou sup-
pose donc que par suite de la rupture de la
eh»îne d’ancre le navire sera venu en tra-
vers de la lame et se sera empli par l’ar-
rière. Un tâtonnement aura précipité si
perte.
On se rappelle que la î)uch*ssc-Ae-GuV
càesVtait échoué,il y a quelque» mois.à l'en*
trée de notre port, non loin de Frascati.
Les navigateurs sont informés que le va*
peur Duchesse de-Guiche est coulé aux abord!
du Havra, a quatre mille soixante-dix mètre!
(4.070 m.) environ de distance du phare de
la digue Nord dans la direction Sud G4« ,
Onest.
Position anproxiraative du navire : latitu-
de Nord : 49» 28’ 16" ; longitude Ouest : 2»
17’ 50”. „ J ,
L’épave sera balisée dès que l'état de U
mer le permettrai 1» paf a?e bouée à fu-
seau peinte en vert, mouillée à 50 mètre*
environ à l’Est-Nord-Est de l’extremite Nord
de l’épave ; 2° par une bouée lumineuse
peinte en vert et surmontée d’un feu fixe
d’horizon rouge, monillee à 60 mètres envi*
ron à i’Ouest-Sud-Ouest da l'extrémité Sud
de l’épave. Le feu rouge, d’une portée
moyenne de 4 milles, sera élevé de 3 m. 7 au-‘de?sus da sive&a de U mer.
Administrateur ■ Délégué - Géraat
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Le Petit Havre
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LE SEQUESTRE
DES
MAISONS ALLEMANDES
Le décret, du 27 septembre dont
^nous avons donné hier une analyse et
ISortant défense aux sujets allemands et
•austro-hongrois de se livrer à tout com-
merce en France, a été complété par
une série de circulaires du ministre de
la justice que nous allons passer en
revue et qui ont été adressées aux pre-
miers présidents des Cours d'appel et
aux procureurs généraux,
La première circulaire, en date du
8 octobre, se contente de signaler
l’ordonnance rendue le 2 octobre par
le président du Tribunal civil du Ha-
vre, ordonnance jugée « de nature à
faire jurisprudence », ce qui nous
vaut beaucoup d’honneur. On se rap-
pelle les faits ; l’administration des
douanes ayant signalé au parquet
qu’une maison allemande de notre
place, possédant d’importants approvi-
sionnements de denrées alimentaires,
venait de passer des actes de cession
\de ces marchandises, le procureur de
Ta République présenta au président
du Tribunal civil une requête tendant
à la saisie de tous les approvisionne-
ments appartenant à cette maison. Le
président, s’appuyant sur le décret du I
septembre, rendit une ordonnance I
conforme à ces réquisitions.
La circulaire du i3 octobre devait J
généraliser cette pratique en prescri- I
Vaut la saisie, et en outre la mise sous I
;Séquestre, de toutes marchandises, de- j
fliers et immeubles dépendant des mai-1
sons allemandes, autrichiennes et lion-1
groises pratiqiiant le commerce, l'in-1
dustrie ou l’agriculture en France, J
de guerre ». C’est le président du J
Tribunal civil qui devra prononcer ces I
saisies et désigner les séquestres, choi• I
sis en principe parmi les administra- I
\fenrsjudiciaires.
Le séquestre, on le sait, a lin rôle
nettement limité de dépositaire et de
conservateur; en l’espèce,il devra dres-
ser des inventaires des marchandises
-et matériel des maisons allemandes.
vérifier les dépôts dans les banques,
puis entreposer les marchandises et
Verser les fonds à la Caisse des dépôts
et Consignations ; après avoir fermé
les maisons incriminées son rôle sera
à peu près terminé.
Il continuera toutefois a recevoir
\les versements qui, aux échéances
fixées auparavant devront être faits I
pour le compte de ces dites maisons ; j
tme circulaire du 3o octobre rappelle
fort justement aux débiteurs des com- j
merçants allemands ou austro-hon- J
grois que l'interdiction de l’exécution I
des contrats portée au décret du 27 j
septembre ne saurait les autoriser à
conserver par devers eux les sommes
dues ; ce qui est interdit, c’est de les I
Remettre directement aux créanciers I
visés mais l’obligation subsiste de s’ac-
quitter, et cela doit être fait entre tes
mains du séquestre, ou à défaut à la I
Caisse des Dépôts et Consignations. I
fin ne saurait admettre, en effet, que I
des mesures d’ordre général, nôees- J
sitées par la guerre, soient pour cer-
tains l’occasion de gains illicites.
Le ministre de la justice, éclairé, J
'il faut bien le dire, par les réclama-1
liions des Chambres de commerce, n’a
pas tardé à se rendre compte des in-
convénients pouvant résulter du rôle
îuniquement passif des séquestres et
fie la fermeture pure et simple de
certaines maisons allemandes ou aus-
tro-hongroises. Par sa circulaire du
pi octobre, il a spécifié que le décret
nu 27 septembre ne faisait pas obs-
tacle à ce que celles de ces maisons
dont les produits sont utilisés pour les
^besoins de nos années soient mainte-
upues en activité ; l’autorité militaire
maritime a été invitée soit à conti-
puer l’exploitation en gestion directe,
Soit à procéder par voie de réquisition.
Cette latitude a été étendue par la
circulaire ministérielle du 3 novem-
bre qui a admis que la sauvegarde
fies intérêts français, intérêts des
créanciers et intérêts de la main-
d’oeuvre, pouvait exiger, au moins à
titre temporaire et dans des limites à
déterminer, la continuation de toute
entreprise commerciale, industrielle
î>u agricole. L'attention du ministre
Se portait particulièrement sur les
maisons allemandes fabriquant des
produits indispensables à l'industrie
Iet qu’il était impossible, dans les cir-
constances actuelles, de se procurer
ailleurs.
C'est le président du Tribunal civil
qui accordera, s’il y a lieu, les autori-
sations nécessaires et dans ce cas, il
*1désignera non pas un simple séques-
tre, mais un administratèur séques-
tre ayant tous les pouvoirs pour gérer
fyans les conditions prévues par l’or-
■donnance ; le choix de cet administra-
teur devra se porter sur une personne
ayant les connaissances profession-
nelles nécessaires ou, si un séquestre
ordinaire a déjà été nommé, il lui sera
adjoint un collaborateur technique.
Une circulaire du 4 novembre est
venue compléter celle de la veille en
instituant un contrôle sévère des ad-
ministrateurs-séquestres, sans doute
pour éviter les critiques que pouvait
suggérer le souvenir de certains ad-
ministrateurs judiciaires qui ne se sont
pas précisément illustrés dans de pré-
cédentes liquidations. Il est rappelé
aux procureurs de la République et
aux présidents des Tribunaux civils
qu’en dehors du contrôle de Vadmi-
nistration des Domaines, ils devront
suivre pas à pas les opérations des
administrateurs-sequestres, ne pas se
borner à s’assurer de la régularité et
de la fidélité de leur gestion mais
veiller à ce qu’ils déploient toute l’ac-
tivité désirable et à ce que leur admi-
nistration soit aussi économique que
possible ; il devront même exercer un
contrôle préventif sur les actes les
plus importants qui ne devront s’ac-
complir qu’avec leur autorisation.
Tout cela est excellent en principe,
mais nous aurons à examiner dans la
suite de notre élude, si cela ne dé-
passe pas lès compétences d'un prési-
dent de Tribunal civil.
CASPAR-JORDAN.
LE LOYALISME
tes Musulmans Tunisiens
UNE PROCLAMATION DU BEY
Le bey de Tunis a lancé la proclamation sui-
vante à la population tunisienne :
A tous nos sujets,
Depuis trente-huit ans, la noble et loyale
population tunisienne jouit des bienfaits de
la sécurité et de ia trauq milité, grâce à la
bonté du Très-Haut, qui a bien voalu nous
maintenir dans la bonne voie, nous et nos
vénérés ancêtres, pour diriger les destinées
de nos suj ts. Qué de réformes nouvelles et
utiles à tonte la population ont été réali ées
pendant cette période, que d'amétiorat-ions
ont été introduites dîna ies anciennes orga-
nisations du paya, dont le gouvernement
protecteur noos a facilité la construction,
telles que l’Organisation du chanta des Ou-
ïeifs, les cours professés à la grande mos-
quée l Ajoutez à cela le respect des croyan-
ces et dés trad tions musuteauaa, respect
pour lequel le gouvernement protecteur
nous a fait des promesses et donné des ga-
ranties.
La France nous a, en effet, solennellement
déclaré, à plusieurs occasions, qu’eile ne
cessera da aafandre et de sauvegarder ces
croyances et ces traditions, et complété son
oeuvre en nous facilitant l’introduction de
nombreuses réformes durant une génération
tout entière, au cours de laquelle les deux
peuples français et tunisien ont appris à se
témoigner nne confiance réciproque. Les
deux races ont ainsi simultanément et dans
la plus grande harmonie conconrn an réveil
de notre pays, grâce à l’activité inlassable et
anx elforts constants qu’elles n’ont cessé de
déployer.
Aujourd'hui, en présence des événements
dont nous sommes témoins, nous avons cru
devoir rappeler cette vie de bonheur et de
tranquillité & la mémoire de nos sujets, afin
qu’ils en apprécient davantage le prix et
qu’lis en rendant grâce à Dieu. Nous avons
également jugé nécessaire ds leur recom-
mander de ne pas se départir de leur digne
attitude de loyauté et de calme pendant la
période que nous traversons et qui a été mai-
heureusement marquée par le succès des
basses intrignes allemandes auprès de cer-
tains dirigeants du gouvernement 0 Roman.
Victimes de ces intrigues, ces hommes ont
lancé leur pays dans nne aventure périlleuse
en l’entraînant i se mettre en état de guerre
avec l’empire russe allié à la France et à
l’Angleterre, acte qui a provoqué la rupture
diplomatique entre la Sublime Porte et la
Triple-Entente. Et pourtant, combien la
France regrette que Sa Majesté le khalife ait
été malgré elle et sous i'efiet des menaces,
contrainte à permettre à la flotte turque de
se joindre aux vaisseaux allemands q«> ont
bombardé les ports russes de la mer Noire 1
La France, en rompant les relations diplo-
matiques avec l’empire ottoman, ne Bourrlt
aucune haine contre le peuple turc, qui, du-
rant les trois derniers siècles, a toujours
j rencontré auprès de la France un bienveil-
lant appui dans les circonstances difficiles.
TOnt dernièrement encore, elle a consenti
an gnaveraement tare un emprunt de 800
militons peur réparer ies pertes oansées par
fa guerre balkanique. Sa colère ne vise que
quelques Turcs que ies intrigues allemandes
à Constantinople ont asservis aux ambitions
I germaniques et qui se sont vendus a l'Alle-
I magne pour devenir des instruments de ces
I basses intrigves. Ces malheureux ont perdu
I toute raison et, en répandant le sang au
I peuple qu’ils ont trahi, iis travaillent à la
j raine de leur pays. D’ailleurs, la France, et
j ses deux allies, par respect pour la religion
musulmane, om ont décidé de circonscrire
I le théâtre des hostilités de façon à en exclu-
I re le Iladjaz où se trouvent les lieux saints
I vénérés de tons les musulmans.
Nous croyons à peine necessaire de rappe-
I 1er à nos sujets les devoirs qui leur incom-
j beat dans ces circonstances envers les deux
| gouvernements protecteur et protège, ayant
I facert tudede leur inébranlable loyalisme,
1 dont nous trouvons dans ces mêmes circons-
I tances le bel exemple parmi leurs coreiigion-
( naires des Indes anglaises.
I Nous ne doutons pas, en effet, qne nos su-
! jets continueront à enivre la voie de senrs
I intérêls pour bénéficier de leur part de bien-
I faits dont jouit la Tunisie sous i’égide de la
I France. Noos savons également qu’ils ne
I prêteront pas l’oreille aux nouvelles menson-
1 gères, qu’ils resteront calmes et confiants
dans ia victoire certaine de la France, de
ses alliés et de ses protégés et respectueux
de l’autorité et des lois,
j Que Dieu nous dirige dans la bonne voie.
LA GUERRE
102« JOTJR3VEE:
COMMUNIQUES OFFICIELS
■ Paris, 12 novembre, 17 heures.
' A l’ail© gauche
L’action a continué toujours aussi
violente et s’est poursuivie avec des
alternatives d'avance et de recul sans
importance caractérisée.
D'une façon générale, le front de
combat n’a pas sensiblement varié de-
puis le 10 novembre dans la soirée :
il passe par la ligne Lombasrtzyde-
Nieuport, canal de Nieuport à Ypres,
les avancées d’Ypres dans la région
de Zonnebske et à l’Est d’Armentières.
Aucune modification sur les posi-
tions tenues par l’armée britannique,
qui a repoussé les attaques de l’en-
nemi, notamment l’offensive tentée
par les éléments de la garde prus-
sienne.
Depuis le canal de La Bassée jus-
qu'à l’Oise, il y a eu des actions de
détail.
Dans la région de l’Aisne, autour de
Vailly, nous nous sommes maintenus
vis-à-vis des contre-attaques, et nous
avons consolidé le terrain reconquis
précédemment.
Dans la région de Craonne, à la ferme
Hourtebise, notre artillerie a réduit
au silence l’artillerie ennemie, dont
elle a même démoli quelques pièces.
Nous avons fait quelques progrès
également autour de Berry-au-Bac.
Dans l’Argonne, en Woëvre, en
Lorraine et dans les Vosges, les posi-
tions respectives ne se sont pas mo-
difiées.
Paris, 23 heures.
Au Nord, nous avons tenu sur tou-
tes nos positions. L’ennemi a cherché
à déboucher de Dixmude par une at-
taque de nuit, mais il a été repoussé.
Nous avons repris l'offensive contre
l’ennemi qui avait franchi l’Yser et
nous l’avons refoulé sur tous les
points, sauf en un endroit où il oc-
cupa encore deux à trois cents mè-
tres sur la rive gauche.
Au Centre, nous avons gagné quel-
que terrain dans la région de Tracy-
le-Val, au Nord-Est de la forêt de
Laigle.
En Argonne, des attaques très sé-
rieuses des Allemands n’ont abouti
à rien.
Official Report of the
French Government
Nov. 12lh 3 p. m.
Ofl oor left wing, the action has conti-
nued with the same violence and has been
persued, with alternative movements of
advanceand retreat, without characteris-
ticai importance.
General ly speaking the battle front has
not varied muck since november the 10th.,
in the evening ; the front is in line from
Lombaertzyde-Nieuport-Ypres, in the ré-
gion of Zonnebske and eastof Armentieres.
No change on the positions held by the
british forces, who repulsed ail the foe’s
attaeks, espeoially the offensive of the élé-
ments of the prussian guard.
From the canal de La Bassée to the Oise,
only actions of detail took place.
In the région of the Aisne, around Vailly,
we maintained our ground against the
foe’s counterattacks, and we hâve consoli-
daded the positions gained previously.
Around Craonne, near Heurtebise, our
artillery silenced the ennemy’s destroying
some guns.
We also progressed round Berry-au-Bac.
In the Argonne, in Woëvre, in Lorraine
and. in the Vosges, the respective positions
hâve not been altered.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
{Nous'ne publions les communiqués allemands
qu’à titre documentaire et sous toutes réserves —
n«s lecteurs les rednsseront d'eux-mêmes à l’aide
des communiqués authentiques qui piècèdent.
Berlin, 10 novembre.
Nos attaques près d Ypres ont tait un léser
progrès hier. Pins de 800 hommes, Français,
Anglais et troupes de couleur, forent faits
prisonniers et plusieurs mitrailleuses tarent
prises.
Plus au Sud, nos troupes ont également
avancé et de violentes contre-attaques an-
glaises furent repoussées.
Nous avons fait an bon progrès dans l’Ar-
graine, les avant gardes de l’ennemi ayant
été aisément repoussées.
En Pologne russe, notre cavalerie a dis-
persé une patrouille à Konin, où elle fit 800
prisonniers et captnra 88 mitrailleuses.
LA CLASSE 1915
Bordeaux, 12 novembre.
L’état-major de l’armée a tiré au sort la
lettre aiphhétiqoe par laquelle commencera
l'incorporation de la classe 1915. Cette lettre
est le T. Ap^ès la clôture de la session le 30
novembre des Conseils de révision de la
classe 1915, ouvrira aussitôt une session
nouvelle an chef-lieu du département, en
vne de procéder à la visite des exemptés et
réformés des classes antérieures à 1910.
La révision ne pourra commencer avant
cette date dans les départements où l’exa-
men des antres classes et appelés de 1915
ne sera pas achevé.
Toutes les opérations devront être termi-
nées au plus tard le 31 décembre.
LE VOYAGE DE H. ÏIVI4M
Paris, 12 novembre.
M. Viviani a conféré avec les parlementai-
res des départements envahis et les députés
de Paris.
Il repartira vraisemblablement vendredi
après-midi pour Bordeaux.
A l’ouvertura du Parlement anglais
Londres, 12 novembre.
Discourant à l’ouverture du Parlement,
MM. Asquith et Bonnar Lawe ont constaté
l’union des partis, l’excellence de la situa-
tion financière et militaire et ont fait remar-
quer que les ressources des alliés augmen-
tent au tur et à mesure que celles de i'Alle-
magne diminuent.
L'Angleterre a déjà recruté 1,086,000 hom-
mes. La guerre durera cependant moins
longtemps que certains le disent et la vic-
toire est certaine pour les allies.
En l’Honneur de 1a Belgique
Milan, 12 novembre.
Un meeting en l’honneur de la nation
belge a eu lieu dans la soiree.
Devant une nombreuse assistance, M. Des-
trée, député de Cbarleroi, a tait un disconrs
& la suite duquel il a été l’objet u’aue cha-
leureuse manifestation de sympathie.
Le Gendre du Kaiser sur le front
Bâle, 12 novembre.
Le duc Ernest Auguste, gendre du kaiser,
qui, selon certains brnits, anrait été blessé
au cours des derniers combats, a quitté
Brunswick iê 5 novembre et est retourné sur
le front.
Les Projets de l’Autriche
Petrograd, 12 novembre.
Ou annonce de Vienne que François Jo-
seph a ordonné qu’une somme considérable
soit prélevée sur sa cassette particulière
pour le nouvel emprunt de guerre.
L’Autriche Hongrie parait déridée à tenter
un effort suprême contre la Serbie.
L’ACTION DES RUSSES
CONTRE LES AUTRICHIENS
Bucarest, 12 novembre.
Les Russes, renonçant à bombarder Czer-
lovitz, traversèrent le Pruth pour attaquer
les Autrichiens, pendant que le gros des
forces concentré dans la direction Storo?y-
neiz-Snlitza envahit le Sud de la B kovme.
Ils coupèrent ainsi la retraite aux Autri-
chiens qu’ils attaquèrent vigoureusement.
Iis anéantirent complètement deux divi-
sions. Les autres dépêches de la frontière
confirmeraient que l’armee autrichienne est
en pleine déroute.
La Poussés russe en Autriche
Rome, 12 novembre.
On mande de Petrograd à la Tribuna, qne
le fhne gauch- de l’armie anstro-hoagroise,
opérant en Galicie, a été complètement en-
veloppé par les Busses, déjà victorieux sur
les hauteurs de Lysagora et de Kielce.
Les avant-gardes d’une très forte colonne
rosse, débauchant da Sud Ouest ds ia riviè-
re de Niae, ont occupé Miechor, au Nord de
Cracovie.
Les Autrichiens, adossés aux Carpathes,
sont de nouveau et sans nui doute définiti-
vement menacés par ce mouvement.
TORPILLEUR ET SOUS-MARIN
Londres, 12 novembre.
L’Arairanté annonce qne le petit torpilleur
Niger a été coulé par un sous-mariu alté-
ra nd à la hauteur de Douvres. L’équipage a
ôté sauvé.
Capture d’un havira suspect
Perpignan, 12 novembre.
Ün croiseur français croisant au large des
côtes françaises de Mediterranée, a capture
un vapeur transportant 150 Allemands et
une cargaison suspecte.
Ee c< Goeben » avarié
Petrograd, 12 novembre.
On mande de Constantinople que pendant
le bombardement des Dardanelles par l’esca-
dre anglo-française, le Goeben eut une voie
. d’eau assez sérieuse,
Les Mats qi
L’Agence Havas publie une interview prise à
un de nos pins érnin* nt* officiers généraux du
cadre de réserve que son âge et sa santé con-
damnent. à son grand regret, a l’inaction. Après
avoir constaté que les affaires des alliés sont en
excellente voie, cette baille personnalité militaire
a;i >récie comme suit la situation sur le ib âirc
occidental des opérations :
Les Allemands viennent de tenter un gros
effort, dont il ne faut méconnaître ni ia va-
leur. mi retendue.
Non seulement, ils ont renforcé leurs uni-
tés combattantes de toute nature, mais ils
ont encore créé de nombreux corps c’arméè
nouveaux, dout iis ont engagé la majeure
partie en Belgique et dans le Nord de la
France.
Pour moi, je trouve remarquable que nos
forces aient pu, comme on dit en style mili-
taire, « tenir le conp » contre ua pareil
effirt et non seulement nous paraissons
avoir tenu le coup, mais il me semble que
la situation a été grandement transformée à
notre avantage depuis un mois Reportez-
vous à la fin de septembre, quand ia ligne
de bataille s’arrêtait à l’Aisne ; de Verdun à
Compiègne, les armee se heurtai rat sur une '
ligne presque droite ; an succès de notre
part n’eût fait que refouler iVnaemi, sans
amener un grand résultat stratégique
Aujourd’hui notre front, qui est maintenu
d<> V»rdnn à la région de Compiègne, s’est
é eudu vers le Nord suiv nt une ligue per-
peuciculaire à la première pour aboutir à
Nieuport. Notre front da combat forme donc
un véritable angle droit et aftec e la forme
pnvelopprate. C’est la manoe ivrv justement
Chère aox Allemands, c'est celle qu’ils
avaient pu réussir, pariiellemrat, contre
nous, au début de* hostilités. Je pense qu’ils
doivent enrager de l’avoir subie ; aussi vous
les avez vus faire tous ies efforts possibles
pour p irer à notre mouvement vers le Nord
et échapper à l’étreinte. Eu même temps,
ils ont tenté d’envelopper l’armée belge d’An-
vers, da l’acculer à la mer pour la couper à
notre gauche, mais nous sommes arrivés
juste à point pour lui donner la main.
Actuellement encore, c’est snr notre aile
gauche qu’ils font leur effort décisif en mê-
me temps qn’autour de Verdun. Ce sont
aussi pour eux lès deux points les pins sen-
sibles puisqu’un succès cfe notre part y me-
nacerait leurs lignes de communications.
Ja lis par out dans ia presse que les Alle-
mands veulent aller à Dunkerque, à Calais,
à Boulogne pour, de là, envahir l’Angle-
terre. Dites-le bien haut : ceci, c’est le bluff
tr .ditionnel, et il ne faut pas que nos fidèles
alliés, les Anglais, s’y laissent prendre non
pins.
Sans doute la possession de nos ports de
Dunkerque, de Calais et de B ralogue don-
nerait anx Allemands de3 abris pour leurs
toos-marins ; des batteries établies à Calais
gêneraient l’ntids*>ion du détroit p«r les
flott s ang o-françaises ; je reconnais que ce
serait pour l’ennemi nn grand avantage ;
mais en somme, le résu tat p incipal serait
de rejeter notre aile gauche sur ia Somme
et de rétablir ainsi notre front sur une ligue
droite. Quant au débarquement, en Ang e-
terre, encore une fois, c’est un bluff des
journaux allemands pour plastronner de-
vant l’Europe d’abord, mais surtout dans le
toi espoir d’empêaher la* Anglais d’envoyer
de nouvelles troupes sur Je. continent.
D’ailleurs lisez la presse allemande» vous
y voyez à chiqua ligne poindre le bout de
l’oreille. Heureusement les Anglais sont
gens de bon sens et ils ne tomberont pas
dans ca piège par trop grossier. Comment
les Allemands tenteraient-ils un débarque-
ment, tant que les Anglais, maîtres de la
mer, pourraient corner leurs transports l Et
avec quelle force te ten eraient ils quand ds
ont déjà grand’peine à contenir les forces
franco-anglaises et qu’ils sont obligés de re-
culer devant les Russes î Les Anglais com-
prennent qne le meilleur moyen de défen-
dre l’Angleterre, c’est de reprendre tout le
littoral belge et Anvers, et pour reconquérir
la Belgique, il tant vaincre les Allemands ;
c’est donc snr le continent que se joue le
sort futur de l’Angleterre.
En résumé, de grands résultats n’ont cessé
d’être acquis depuis le 5 septembre, c’est-à-
dire depuis la reprise de l'offeeis.ve de notre
part : victoire de la Marne, recul des Alle-
mands sur l’Aisne, extension de notre front
vers le Nord en lui donnant une forme en-
veloppante, appui de notre ganche à la mer,
ce qui l’empêche d’être tournée, reoccuoa-
tion de tonte une partie de notre territoire
an Nord de ia Somme, l’armée belge sous-
traite à l'étreinte des Allemands et se re-
constituant à nos côtés, l’échec du double
mouvement enveloppant des Allemands au-
tour de Verdun par Saint M.hiel d’une part,
par l’Argonne de l’antre, le recul de l’enae-
ini en Lorraine, et dans les Vosges, à peu
près iusqn’à la ligne frontière ; ce sont là
des succès acquis et palpables Et songez à
quelles d'fficaités on a dû se henrter, ré-
fléchissez qu’il y a un mois à peine, les An-
glais se battaient à TE*t de Soissons, enca-
drés dans nos armées, et qu’ils sont actuel-
lement engage» face à Lille, presque à notre
aile ganche, songez à la complication des
mouvements de colonnes de transports on
chemin de fer, que nécessitent de pareilles
conceptions ; la réussite d’opérations aussi
délicates est un gage d’esperance, de certi-
tude pour l’avenir.
A chaque jour suffit sa peine, dit-on, mais
pour les armées françaises, les journées ont
été bien remplies. Soyons patients, n’est-co
pas f L’oeuvre se noursilit lentement mais
sûrement, et les bâtiments les plus hâtive-
ment construits ne sont pas les plus so-
lides.
CÉRÉMONIE FUNÈBRE
Rome, 12 novembre.
Dans la matinée, en l’église de Saint-Loois
des Français, a en lien un service funèbre
en l’honneur des soldats morts au champ
d’honneur. La cérémonie a été imposante.
Une assistance nombreuse, comprenant no-
tamment les ambassadeurs des puissances
alliées, y assistait.
AJU MEXIQUE
La Vera-Cruz, t2 novembre.
Le il, les généraux de l’armée constitu-
tionnelle ont nommé le général Gudierrez,
président provisoire pour 20 jours. La no-
mination a été faite malgré la non démis-
sion de Garranza qui ne deviendra défini-
tive que s'il reçoit l'agrément des partisans
de ïapaU;
Du Daslit coulé
SUR NOTRE RADE
Onze Victimes
Un événement extrêm- m nt pénible est
venu attrister, hier matin, notre population
m -rairoe : le steamer français Duchesse-de-
Gunh- a coulé la nuit dernière sur notre
rade en causant la mort de onze personnes.
Après nne période detempsexceptioaneile-
ment beau, la bourrasque s’esi brusquement
manifestée. Les vents,qui étaienttont d'abord
au Sud Ouest, ont subitement passé hier
au Nord-Ouest, et pendant toute la journée
ainsi que durant la nuit, la mer fut extrême-
ment grosse. Les nombreux navires qui se
trouvaient sur notre rade durent prendre
des mesures pour faire tête à la tempère et
certains d’entr’eux préférèrent quitter le
mouillage pour reprendra le large jusqu’à ce
qne l’accalraie leur permit de revenir se
ranger à côté des antres bâtiments qui at-
tendent leur tour d'entrer au port ou de
momer a Rouen.
Parmi les navires demeurés sur rade se
trouvait le steamer Duchesse-de Guichc. da
port de Ronea, appartenant à la maisna
Prentout-Leblond. Ce navire, venu de Swtn-
sea avec an chargement de charbon, était
arrivé, vendredi dernier, sur notre rade. Il
devait monter à une prochaine marée pour
aller débarquer sa cargaison à Rouen on à
Paris.
Hier matin, an jour, les guetteurs du Séma-
phore. en inspectant l’horizon, ne furent pas
peu surpris de voir on bâtiment chaviré sur
le côté, a environ deux milles des digues et
sur lequel se trouvaient cramponnés des
hommes.
M Decha’Ile, chef du service des signtnx
aussi ôi prévenu,donna l’ordre au bateau de
sauve âge de se porter au secours de ces
malheureux. Le canot sortit à (a remorque
de l’Aâ Me N° S. mais déjà les infortunés
marias avaient été aperçus par d’autres na-
vires naviguant au large.
Parmi eux se trouvaient le Richard- Wad-
dington, appartenant an service du pitotige
d la Basse S‘ine ; le steamer Paris, ch rgé
d’araisonner les navires qui se présentent
sur notre rade, et nn steamer anglais dont
les équipages s’efforcèrent de secourir les
naufragés. Le steamer anglais avait mis à la
mer une embarcation de sauvetage, mais
c’est en vain qu’elle essaya à plusieurs re-
prises de pirvenir jusqu’aux matelots, qui
se tenaient cramponnés aux garde-corps
du gaillard d’avant.
Le you-you du Richard-Waddinglon fut plus
heureux et parvint à recueillir les naufra-
gés, qui étaient an nombre de six, savoir :
E uile é >ine, chauffeur, ia'sorft à Bordeaux»
René Mainfray, soulier, de Rouen, dont
c’était le premier embarquement, Pierre Le
Mevel, materat, de Tregniar ; Rané Girard,
matelot de l’ile d'Yeu ; Jean Pennec, matelot
léger, da Conquet, et Louis R >iand, matelot
léger, du Conquet.
Dès qu’ils furent à bord du Richard-Wai-
dington, les hommes qui ven»b nt d’é-
chapper si miraculeusement à la mort,furent
réconfortés par les soins de leurs sauve-
teurs et conduits au port. A la salle de se-
cours de la Chambre de commerce, ils re-
çurent des soins complémentaires et des
vêlements sec*.
Nous avons pn rencontrer le marin Lâ-
pine, qui, seul, est resté en notre ville, ses
camarades étant ensnite partis pour Rouen,
où ils seront interrogés par le service de
l’inscription maritime.
Voici le récit qu’il nons a fait du naufrage
du navire :
« Nous étions couchés à huit dans le poste
à l’avant du navire, lorsque vers onze heu res
et quart ja fus réveillé par nn de mes cama-
rades qui mé dit que. le bateau coulait. Il
avait été réveillé par de violents coups de
roulis et s’était rendu compte que ie navire
talonnait fortement.
« Etant monté snr le pont, il avait
constate que le navire conlaitet avait réveillé
ies camarades. Lorsque nous tûmes en
haut, nous constatâmes que les vagues cou-
vraient à tout instant le navire et que Bar-
rière, comme la passerelle, étaient déjà sub-
mergées. On n’apercevait plus ancnn des
autres marins, qui avaient déjà été enlevés
par la mer ou qui furent surpris pendant
leur sommeil dans les cabines ou les postes
de l’arrière.
« Comme le navire allait en dérive, nous
nous sommes empressés, pour éviter qu’il
aide aborder un antre navire on qu’il fût
emraioé dans la passe, de mouiller une an-
cre. Nons pensions ainsi pouvoir résister
plus aisément de beat à la lame.
« Comme la mw déferlait sur le navire,
l’eau envahit psu à peu le posta malgré les
efforts que nous faisions pour ie vider, aussi
après deux heures de cette situation, le bâ-
timent chavira sur le côté tribord. Los va-
gues s’acharnèrent sur nous et il noos fallut
nous agripper aux garde-corps pour ne pas
être noyés. Malheareusement, certains d’en-
tre non» tâchèrent prise et c’est ainsi que
deux de me» camarades qui avaient été par
doux fois enlevés, ne purent être ramènes à
bord et se noyèrent sons nos yeux. »
Ce naufragé a causé la mort de dix hom-
mes, dont tous les officiers.
En outre, la femme du capitaine Durai qui
se trouvait à bord a egalement disparu.
La cause da sinistre n’a pu être exacte-
ment déterminé». Ou sait toutefois qne l’un
des panneaux du navire était damenrô ou-
vert pour éviter l’action du grisou. Ou sup-
pose donc que par suite de la rupture de la
eh»îne d’ancre le navire sera venu en tra-
vers de la lame et se sera empli par l’ar-
rière. Un tâtonnement aura précipité si
perte.
On se rappelle que la î)uch*ssc-Ae-GuV
càesVtait échoué,il y a quelque» mois.à l'en*
trée de notre port, non loin de Frascati.
Les navigateurs sont informés que le va*
peur Duchesse de-Guiche est coulé aux abord!
du Havra, a quatre mille soixante-dix mètre!
(4.070 m.) environ de distance du phare de
la digue Nord dans la direction Sud G4« ,
Onest.
Position anproxiraative du navire : latitu-
de Nord : 49» 28’ 16" ; longitude Ouest : 2»
17’ 50”. „ J ,
L’épave sera balisée dès que l'état de U
mer le permettrai 1» paf a?e bouée à fu-
seau peinte en vert, mouillée à 50 mètre*
environ à l’Est-Nord-Est de l’extremite Nord
de l’épave ; 2° par une bouée lumineuse
peinte en vert et surmontée d’un feu fixe
d’horizon rouge, monillee à 60 mètres envi*
ron à i’Ouest-Sud-Ouest da l'extrémité Sud
de l’épave. Le feu rouge, d’une portée
moyenne de 4 milles, sera élevé de 3 m. 7
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