Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 novembre 1914 08 novembre 1914
Description : 1914/11/08 (A34,N12145). 1914/11/08 (A34,N12145).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172306m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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|l On s'abonne également. SANS FRAIS, dans tous les Bureaux a» Poste de France
PIRE FEUILLETON
La mobilisation générale, en ap-
portant du trouble dans les diffé-
rents services de notre maison,
nous a forcément amenés à modifier
quelque peu la physionomie coutu-
mière de notre journal. Nos amis
ont Wen voulu comprendre et ex-
cuser celte situation qui, au reste,
pe fut pas particulière au PETIT
HAVRE.
Mais nous tenons à répondre le
plus tôt possible à la fidélité de nos
lecteurs eu leur présentant un
journal où une place capitale est,
bien entendu, réservée aux nouvel-
les de guerre, mais qui retrouvera
ses principales rubriques, comme
par le passé,
A cet effet, le PETIT HAVRE, à
partir d’aujourd’hui, paraîsra sur
quatre pages plusieurs fois par se-
maine.
Il reprendra également la pu-
blication de son feuilleton.
Le roman de PIERRE SALES,
PETITE MAIN, était en cours
lorsque la déclaration de guerre est
survenue. Nous le poursuivons au-
jourd’hui.
Nos lecteurs trouveront en tête
de ce feuilleton, résumée en quel-
ques lignes, la palpitante action
qui se développera par la suite et
que le PETIT HAVRE publiera
régulièrement toutes 1rs fois qu’il
comportera quatre pages,
En marge tie la guerre
Habits noirs
et Tabliers blancs
L’hôtel est dit de « premier ordre ».
On y mange par petites tables et la
> chère » justifie son titre par l’opulence de
l’addition. Autour des assiettes s’agite un
personnel empressé, déférent jusqu’à l’ob •
Béqaiosité. Il porte l’habit et la cravate
blanche. Il montre une large mine rasée de
frais, des yeux d’un bleu de porcelaine.
Quand vous l’interpellez, il joint les talons
dans une attitude militaire.
— Garçon, une bouteille de Saint-Gal-
jmier!..
Le « garçon » esquisse uu sourire, puis
arbore l’air un peu confus du mercenaire
Ului n’a pas compris.
— Une bouteille de Saint-Galmier !
Il sourit encore, mais cette fois paraît
gêné. Il continue de ne pas comprendre. Il
. cherche à découvrir à ses côtés le secours
obligeant d’un camarade.
A part « merci », qu’il prononce « merrr-
ci »,quand on lui abandonne quelque mon-
naie dans le plateau de l’addition, le gar-
çon ne sait pas un mot de français. Il est
allemand. Il est allemand comme le som-
melier, comme l’employé du vestiaire,
•comme l’employé de l’ascenseur, comme
l’homme de la boîte aux lettres, comme le
portier, comme tous les serviteurs de cet
hôtel éminemment français et de premier
ordre.
Il est allemand, et n’a pas encore eu le
•temps de s’initier aux mystères de la lan-
gue française.
Savoureuse ironie des choses ! C’est grâce
à l’interprète que cet étranger parvient à
donner au dîneur français l’illusion qu’il
s’assied, dans son pays, devant une table
où fleurit la science supérieurement fran-
çaise de Brillat-Savarin.
Or cet interprète sauveur est lui-même
un allemand qui apprit à baragouiner l’an-
jglais en étant « plongeur » à Londres,
: l’italien en portant des bagages à Venise,
et le français en se disant interprète au
I Havre.
Le personnel de nos grands hôtels a été
longtemps composé dans ce goùt-là, avec
S Un bariolage d’internationalisme qu’il ne
FîMlait pas gratter beaucoup pour retrouver
i l’inévitable allemand, l’allemand envahis-
•jseur, submergeant et tenace, glissé, infil-
tré jusqu'au fond de l’office et dans les
jdessous de la cuisine.
— Et si soumis, si Adèle au devoir, si
isagement discipliné 1 soulignait le patron
.exultant, en manière d’excuse.
— Et si peu exigeant pour le salaire 1
«joutait notre homme, lorsqu’il était eu
freine de confidence.
, N’empêche que tous ces habits noirs,
W si dociles, si consciencieux », se sont
«bien vite adaptés au milieu qu’ils ont beau-,
tcoup observé, beaucoup noté, beaucoup
jjretenu, tout en passant parmi nous avec
leurs piles d’assiettes sales.
N’empêche que tous ces plastrons glacés
Içt ces cravates blanches se sont envolés
.Vers la /routière aux premières alarmes de
ta mobilisation, impatients de mettre au
Service de la « Fatherland » les renseigne-
ments souvent précieux qu’ils avaient pui-
sés chez nous par la faveur d’une hospita-
lité aussi généreuse que dépiorablemeut
aveugle.
Nous aurions souri, il y a quatre mois,
H’UQ de ces bous sourires dont l’indulgence
amusée s’enguirlande, de scepticisme, si
Tami que nous avions invité à dîner en
Cotre compagnie chez le fin traiteur,
flous eut dit gravement, entre le café et le
[verre de liqueur :
— Chut 1 .. Plus bas. Le garçon doit
être un espiog.
Peuf !... Un espion ? Nous n’y croyions
plus. L’espion était devenu, pour nous, une
sorte d’épouvantail de théâtre de Guignol,
un personnage démodé au rôle désuet,
inutile.
— Recueillir des secrets !... Mais vous
savez bien qu’il u’y a plus de secrets au-
jourd’hui. Les journaux les éventent. L’in-
formation intensive de la presse moderne
a tout révélé, divulgué, percé à jour.Vieille
guitare!...
Et les propos « confidentiels » conti-
nuaient de s’échanger dans la fumée des
cigarettes, pendant que l’autre ramassait
les miettes et se logeait fidèlement en tête
les choses intéressantes qu’il n’avait qu’à
saisir au vol — au double sens du mot.
Us travaillaient aussi doublement, les
gaillards, sans en avoir l’air, en hypocrites
et en fourbes, avec l’espoir de mieux abattre
un jour les Français qui les empêchaient de
crever de faim. De grâce, n’en doutez
point.
J’ai sous les yeux un document trouvé
parmi les papiers abandonnés dans sa fuite
par un de ces « consciencieux serviteurs »
C’est un texte imprimé en allemand où
s’aligne une série de questions concernant
les ressources du pays, les grosses fortunes
de la ville, les approvisionnements, le nom-
bre des boulangers, l’adresse des impor-
tants marchands de denrées;
A ces questions, le serviteur avait plus
ou moins copieusement répondu. Le service
spécial allemand ne dédaignait pas ces
menus détails ; il les payait, paraît-il, sui-
vant leur précision et leur valeur.
C’est avec cette formidable organisation
occulte et servile que l’Allemagne a pu
dresser contre nous une arme dont nous
avons senti, dont nous sentons encore tout
le danger.
C’est à cette mauvaise et basse besogne
que tous les << Karl » et tous les « Wilhem »
aux mains grasses d’eau de vaisselle ont
occupé leurs loisirs de valets, depuis le
sommelier jusqu’à l’interprète, depuis le
cireur de chaussures jusqu’au bonhomme
de l’ascenseur.
Ce sont ceux là qu’on mit en avant lors-
que la horde des barbares s’ébranla avec le
bel espoir d’aller à Paris en » promenade
militaire». Ils connaissaient trop bien le
pays et ses gens pour qu’on n’utilisât point
leurs services et leur trahison. Cément
des guides tout indiqués, précieux et sûrs.
Ils savaient apprécieri’intérêt de la conquête
d’après le barême des anciens pourboires.
Et, vraiment, l’occasion était belle de re-
venir en vainqueurs arrogants dans une
cité qui ne les connaissait que sous la
livrée du domestique.
On a cité ce trait plaisant. L’autre jour,
devant Reims, au fond des tranchées, pen-
dant une période d’accalmie, les alliés
s’ennuvaient un peu. Il vint l’idée à l’un
d’eux de sortir la tête et de toutes ses
forces de lancer :
— Garçon !... Deux bocks !
Quatre casques surgirent de la tranchée
d’en face. Des « Voyez terrasse 1 » teutons,
par hasard, se trouvaient là.Le mot réveilla
la vie automatique.
Mais ce n’est peut-être là qu’une anec-
dote. une histoire imaginée qui doit être
épinglée de malice française.
J’aime mieux vous raconter cette aven-
ture absolument authentique. Elle illustre
à souhait, ce me semble, les exploits du
« garçon de salle » mobilisé de l’autre côté
de la frontière et peut servir d’épilogue à
ces propos :
C’était dans une petite gare du Nord. Un
de mes amis, officier, venait de mettre
en voitures un convoi de prisonniers alle-
mands. Resté seul sur le quai, il voulut se
délasser un moment en fumant une pipe. Il
fit craquer une allumette, puis une autre,
puis une autre encore : même succès. Les
petits bâtons phosphorés n’étaient proba-
blement pas belges. Il allait renoncer à
enflammer le tabac quand un bras allemand
sortit de la portière d’un wagon :
— Tenez, mon lieutenant, en voici une
qui flambe.... Et ce n’est pas la première
que je vous offre.
Stupéfait, l’officier français regarda le
prisonnier. Il venait de reconnaître un ser-
veur de bocks de chez Chose, vous savez
bien, le grand calé ha vrais,
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
Le 11 Bulletin des Armées ” en Alsace
Le Bulletin des Armées publie l'information sui-
vante :
Depuis quelques semaines, le Bulletin des
armées de la Répiïbique est .répandu dans les
communes d'Assaco occupées par nos troa-
pes, mais il a revêtu là-bas une forme no i-
velie. Il a été traduit en allemand par les
soins de l’état-major d’une des places de
l’E t. pour les populations qui ne lisent
pas couramment le français, et il porte
comme titre Kn-.gsberichte (Nouvelles de la
guerre).
Nous avons sous les yeux son premier nu-
méro en date du 4 octobre. On y trouve
d’abord on avis aux jeunes gens du pays
descendants de ces vaillants Alsaciens q i
ont toujours occupé une place glorieuse. Le
gouvernement les informe qu’ils peuvent
contracter un engagement dans n’imperte
lequel de nos corps de troupe et que le lien
d’enrôlement est Besançon.
Le Bulletin publie ensuite nne proclama-
tion dn général Joffre à l’Alsace, la protesta-
tion de Bordeaux du 16 janvier 1871 contre
l’annexion de i’Alsace-Lorraine, ainsi qne
plusieurs articles de tête que d’illustres maî-
tres ont bien voulu publier dans le Bulletin
des armées.Enfin, à la suite d’une chronique
des événements de guerre, an petit article
et nne déclaration patriotique de l’abbé Wet-
terlé terminent ce premier numéro desK iegs-
berichte dont le bat, comme elles le disent
elles-mêmes, est d'éclairer l’opinion publi-
que de l’Alsace par des informations sin-
cères.
— Nous avons appris d’autre part que
'enseignement se donne déjà en français
dans la .vallée de Saint-Amarin, qui va slu
col de Bussang à Thanu.
LA GUERRE
[texte manquant]
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 7 novembre, 15 heures.
AL notre aile gfauelie
Le calme est relatif sur l’Yser, en
aval de Dixmude. Les troupes belges
qui s’étaient portées, parla rive droite
de l’Yser,de Nieuport sur Looebaertzi-
de et avaient été contre attaquées par
les Allemands, ont pu être soutenues
en temps utile ; la situa don est entiè-
rement rétablie de ce côté.
A Dixmude, nos fusiliers marins
ont repoussé une nouvelle contre-
offensive. Plus au Sud, des attaques
ennemies autour de Bixschoote ont
également été refoulées par les Fran-
çais qui ont progressé ensuite.
A l’Est d'Ÿpres, la situation est sans
changement. Nous avons repris l’offen-
sive au Sud-Est d’Ypres, en liaison
avec l’armée anglaise. Nous avons re-
foulé une attaque particulièrement vio.
lente prononcée par des éléments ap-
partenant aux corps d’armée actifs
que les Allemands ont amenés récem-
ment dans cette région.
. Entre Armentières et le canal de La
Bassêe, les Anglais ont repoussé une
violente attaque sur Neufchapelle.
Entre le canal de La Bassée et Arras,
comme entre Arras et l’Oise, nous
avons arrêté plusieurs centre attaques
de nuit et de jour ; nous avons même
progressé légèrement dans la région
de Vermelles au Sud d’Aixnouiette.
.Ail àC<3 B8 tï'O
Dans la région de Vailly, nous
avons continué hier à reprendre le
terrain précédemment perdu. Nous
avons repoussé en Argonne de nou-
velles attaques et nous avons mar-
qué, à la fin de la journée, des pro-
grès sur plusieurs points.
Au Nord-Est de Verdun, nous nous
sommes emparés des villages de Mau-
court et de Megeville.
Dans la région boisée des Hauts-de-
Meuse, au Sud-Est de Verdun dans
la forât d’Apremont, au Sud-Est de
Saint-Mihiel, les offensives ennemies
ont échoué. Nous avons enlevé quel-
ques tranchées dans le voisinage de
Saint-Remy.
A notre aile Broite
Les attaques allemandes sur les
avancées du Grand-Couronné de Nan-
cy ont abouti à des partes sensibles
pour eux.
Un coup de main tenté contre les
hauteurs dominant le col dé Sainte-
Marie a échoué complètement.
Paris, 23 heures.
Aujourd’hui, l’activité allemande a
été générale sur tout le front, mais
toutes les attaques ont été repous-
sées, notamment celles qui étaient
dirigées sur Cambrin, Aixmoulette et
Quesnoy-en- Santerre.
Nous avons pris quelques tran-
ch$ss dans la région de Thiepval, au
Nord d’Albert. Nous avons réoccupé
nos anciennes tranchées au Nord de
Vailly et nous avons enlevé à la
baïonnette le village de Saint-Remy,
dans les Hauts-de-Meuse.
On communique, d'autre part, ces notes
officielles :
Bardeaux, 7 novembre.
Progressant autour de Vailly-snr-Aisne,
nous avons retrouvé une partie des blessés
gravement atteints qui n’avaient pu être
évacués au moment de notre léger mouve-
ment de recul.
Pendant l’action autour du Grand-Cou-
ronne de Nancy, un seul bataillon ailern >nd
a laissé environ trois cents morts sur le ter-
rain.
Nous avons fait hier sur tout Je front de
nombreux prisonniers et quelquefois des
unités constituées entières. DJUX détache-
ments ailemauds ont profité, dans la région
de Lena,du brouillard intense pour se rendre
volontairement ; ils se déclarèrent fatigués
de leurs privations continuelles.
Les Allemands ont imaginé un nouveau
stratagème consistant à se déguiser en
femmes, mais nous avons éventé la ruse.
COMMUNIQUÉ BELGE
Le Havre, 7 novembre, 1 heure.
Sur l’Yser, la situation n’a subi aucune'
modification, l’ennemi a toujours des pos-
tes sur la rive gauche du fleuve, mais s’est
borné à canonner très faiblement la ligne
du chemin de fer aux environs de Rems-
capelle.
Les défaites successives des armées alle-
mandes en Pologne paraissent avoir provo-
qué le retrait if une partie des troupes
ennemies ayant combattu en Belgique. On
signale notamment le départ vers rEst de
troupes qui ont été vues en marche de Bru-
ges vers Gand, Bruxelles et Louvain.
COMMUNIQUÉ ANGLAIS,-
f
Londres, 7 novembre.
Les attaques de l’ennemi ont perdu de
leur vigueur.
Nous le refoulons lentement, mais conti-
nuellement.
Notre avance la plus marquée s’est pro-
duite au Sud de Dixmude et vers Ghevelde.
L’atmosphère brumeuse tend à contra-
rier les opérations.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 7 novembre.
Les russes poursuivent leur offensive
avec succès dans la région de nominsens et
Lyck.
Les arrière-gardes allemandes ont été dé-
logées de Mlava le 4 novembre avec des per-
tes importantes.
Au-delà de la Yistule, l’ennemi continue
à recaler.
Le S, une colonne ennemie se dirigeant
vers l’Ouest par Czenstoehova, de petits en-
gagements ont eu lieu, notamment près
(rÂndreyew, Mechow et Merzawa.
En Galicie, les Autrichiens ont abandon-
né un grand nombre de cholériques à Ya-
rosiow, à Przevorsk et dans les villages
dans la région du San.
La flotte russe de la mer noire a bombar-
dé Smguldak et a coulé quatre transports
türes dont trois chargés de munitions. Le
quatrième semblait porter des troupes.
Ehranip Belge
Nous avons reçu d'un de nos amis belges
qui ont accompagné le gouvernement au Ha-
vre les Stances qui suivent en témoignage de
sympathie pour notre pays.
Stances à la France !
Salut terre de France, ô seconde Patrie,
On flotte libre et fier notre vaillant drapeau
Devant le monde, entier, face à la barbarie,
Dressé comme nn défi an flanc de tes coteaux !
Guerre au sombre étendard écrasant nos campagnes !
Nous qui marchons nnis, nous saurons i’arracher...
Et nous las reverrons claquer sur nos clochers
Nos drapeaux bien aimés que la Gloire accompagne.
Gar la Gloire n’est pas toujours d’être vainqueur :
lin triomphe jamais' n’effaoe nne infamie,
Et l’aigle qui s'acharne à ronger notre coeur
N’aura notre pays que s’il nous prend la vie I
Nous n’avons rien perdu puisque l’honnenr nous reste,
Le sang de nos enfants, tombés pour le bon droit,
Trempant le sol sacré où reposent leurs restes
Le fait nôtre, à jamais, pour la seconde fois...
Et si le sort adverse aggravait nos souffrances,
Libres bons resterons malgré tous les bajidits.
Belges, quoiqu’il arrive, un poète l’a dit :
Nous avons deux pays : Le nôtre et puis la France 1
HENRY SEQAERT.
L’Avenue du Roi Albert Ier
L’Avenue de la Reine Elisabeth
Le Nice Navrais fut déjà une rapide, com-
pléta et trôs.heureuse transformation de l'an-
cienne falaise de Sainte-Adresse. Le succès a
souri à ceùe entrepri' e conçue et crânement
conduite par un esprit d’initiative qui sut oser.
Mais le Nioe Havrais n’aurait pu imaginer, à
l’heure où sortaient de terre ses premières vil-
las, que la destinée des choses lui réservait la
faveur de devenir un jour un petit coin de la
Belgique et que de /à s’envoleraient, journelli-
ment, pendant quelques semaines, sous forme
de « communiqué s », les confiants espoirs du
vaillant pays du roi Albert.
C’est un honneur dont est hautement fiera la
petite pàtrie normande et dont le Nice Havrais
veut consacrer le souvenir.
Nous aporenons, en effet, que M. Dufayel
vient de décider que désormais l’Avenue des
Régates s’appellera Avenue du Roi Albert 1er st
que l’Avenue Dosiré Dehors portera pour tjtre :
Avenue de la Reine Elisabeth.
On ne peut qu’applaudir â cette délicate pen-
sée.
Les désignations nouvelles rappelleront, sur
les lieux mêmes, un chapitre singulièrement
émouvant de l’histoire des nat ons d'Europe et
elles évoqueront â jam&s le tribut d’admiration
que l’âme française et la civilisation doivent à
l'héroïsme des souverains belges et de leurs
glorieux compatriotes.
A.-H.
Avis aux Mécaniciens
e: .métallurgistes
Des ouvriers de l'industrie mécanique tels
que mécaniciens, tourneurs, etc., trouveront
immédiatement travail et bonne situa.ion en
s'adressant à la « Bourse belge du Travail »,
3, place F'^dério Sauvage, à Sainte-Adresse
(Le Navra*
U VICTOIRE RUSSE EN GALICIE
C’est, en effet, une grande victoire qne les
Rosses viennent de remporter en Galicie.
D-puis ces jours derniers, les Autrichiens
avaient opéré de nuit et de jour des attaques
acharnées principalement avec leur artil-
lerie. Oa entendait nne canonnade infer-
nale. L’ennemi faisait, sembte-t>-ii, na der-
nier et suprême effort. Cependant les Russe»
l’ont repoussé vigoureusement et ont brisé
éa résistance désespérée. Actuellement tes
Autrichiens battent en retraite le long du
San.
Ce dernier combat fat si étendu que le
brnit de la canonnade se faisait entendre
dans une circonférence de plusieurs dizai
nés de verstes.
D’énormes forces autrichiennes cher-
chaient à empêcher le passage des tronpes
russes par Monastirzek, mais celles-ci réus-
sirent à passer quand même.
On ranporte que l’artillerie autrichienne
a détruit un palais dans ia propriété du
prince Czartoiyzk!, près de Legachoff, palais
qui renfermait une précieuse bibliothèqn*
historique.
La Déroute des Autrichiens
Petrograd. 7 novembre.
Les Autrichiens sont actuellement en
pleine déroute sur tout le front de Galicie.
Ils se replient sur nne forte position entra
Cracovie et Ktlisch, où ils résisteront déses-
pérément pour empêcher les tentative*
rosses de tourner la figue de défense de*
Allemands le long de 1 Oder.
Le Butin des Vainqueurs
Petrograd, 7 novembre.
Durant le combat qui se livra dn 23 octo»
bre au 4 novembre, sur le front Thorn-Gra-
covia, l’aise gauche de l’armée russe captura
trois obusiers,.quarante canons, trente-bail
mitrailleuses et une grande qnantité de mu-
nitions.
Elle fit prisonniers 274 officiers et 18,806
soldats,
Le Ministre à ia Guerre sur le front
Paris, 7 novembre.
M. MiHeranda quitté Paris hier matin pour
se rendre à Châlons-sur-Marne. Il a par-
couru tout le front de Ghâléns à Verdun en
compagnie des commandants des armées.
Il a visité les ambulances et s’est informé
du fonctionnement du service de santé, du
service posta*, de l'arrivée de l’approvision
nement des vêtements d’hiver. Il s’est en-
tretenu avec le gouverneur de Verdun.
M. VIVIAN! A PARIS
Paris, 7 novembre.
M. Viviani est arrivé dans la matinée et
est descendu au Ministère des affaires étran-
gères où il a reçu de nombreux parlemen-
taires.
TT TNT HÉROS
Cherbourg, 7 novembre.
Le soldat belge Emile S .pin, âgé de 22 ans,
e3t arrivé ici pour se reposer quelques
jours.
S pin, alors qu’il était sent, a détruit qne
batterie allemande, a pris un drapeau d’un
régiment da hussards, a. tué- la colonel et
fait quarante prisonniers. Il est chevalier
des ordres Léopold et da ia Légion d’hon-
neur,
LEGION D’HONNEUR
Bordeaux, i novembre.
La Légion d’honeur a été décernée an
drapeau du 298° régiment d’mfantene de ré-
serve «çui, le 7 septembre, dans une charge
à la bAtmnette, a pris le drapeau du 36e re-
gim.nt d’infanterie allemande.
MÉDAILLE MILITAIRE
Bordeaux, 7 novembre.
Le gouverneur de Ver ou a a transmis les
féiiêitaiions de M. Poincaré et dôM.Mifie-
raad aÿ servant-débute Maginot, ex-saas-
secréUtfa d’EfSra Jâ guerre, récemment dé-
coré dts la nwfipnile militaire pour sa belle
conduite au fèu.
Allais déoorôs É la Mille iilaira
Londres, 7 novembre.
Poincaré a conféré la médaillé militaire
à 197 saoSM-fficters et soSîats, pour leur bra-
voure durant lés opérations du 21 au 30
octobre.
PÉNURIE D’OFFICIERS ALLEMANDS
Voici ce qu’éêrivent les Berliner Nachrtcli-
ten (les Nouvelles de Berlin) au sujet de la pé-
nurie d'officiers :
« Les marahes ininterrompues, épuisantes
et très meurtrières de cette campagne ont
grandement affaibli notre corps d’officiers.
Beaucoup d’entre eux sont atîéi.its de trou-
bles nerveax et ne peuvent p as rester dans
le service actif ; il arrive que sur beaucoup
de points du front occidental de notre armée
uu siuiptè lieutenant doit commander deux
ou trois compagnies. Le ministère de la
guerre fait des efforts inouïs pour combler
les vides qai se sont ainsi produits dans le
corps des officiers. L’emparanr, par un dé-
crût. assure ta promotion au rang d’officier,
après trois mois de service, à tout homme
ayant reçu une instruction supérieure. »
RENSEIGNEMENTS ANGLAIS
Londres, 6 novembre.
L’ambassade d’Angleterre a reçu du mi-
nistre des affaires étrangères de Londres le
télégramme suivant en date du 6 novem-
bre : >
« L’ambassadeur de Turquie a quitté Lon-
dres ce matin.
» La crise qni s’est produite dans le cabi-
net turc a eu pour conséquence la démis-
sion des ministres qui s’opposent à ce que la
Turquie tire les marrons dn feu pour ia
Prusse.
» LTle de Chypre a été annexée par l’An-
gleUrre.
» Mille Musulmans prient dans la Grande
Mosquée, à Bakou, pour le succès de ia Rus-
sie et la débite de la Tarqaie.
» Dans l’Afrique du Sua, 106 rebelles, y
compris 4 ieutenants et 7 soldats allemands
se sont rendus volontairement.
. » On annonce que des pourparlers ont
lien entre les loyalistes et les insurgés parti-
sans de Lewet. La majorité de la popniaiion
demande que l’on exige une soumission s.*ns
conditions. La plupart des rebelles ne savent
rien de la situation actuelle et sont trom-
pes par leurs meneurs.
» Les Berliner Nachrichten annoncent qne
l’armee allemande souffre de la diminution
du nombre des officiers capables, provenant
du massacre sans précédent et du surme-
nage du système nerveux causés par le ca-
k racière r^oureux dé la campagne actuelle ».
La CajÊilaüeii ils Tsiag-Tao
T&ing-Taoa capitulé.
V»oiemment bombardée par l’armée japo-
naise, attaquée à la fois par terre et par mer,
la plaça s ést rendue, en partie détruite nar
les obus.
ÇVstàsept heures, hier matin, que les
Allemand* hissèrent le drapeau blanc,
La capital a cou rapide enthousiasma l’aiv
naée et ia pop»l4ion.
Le général Yosfaimi Yamada mena tnèl
brillamment l’assaut contre le fort aeigxal.
Deaxcomcagpias d’infanterie et un pefthoa
du génie segmparôreat de ce fort et dé I*
ligne de dtneàse principale et firent deux
cents ppisaadters II étà& alors min«iU£étai|
la fin de ta ré»ista*ce. ftsog-Tao a afteodn
le jour peur faire le signal de sa reddiSoo.
On rapporte que les pertes allemandes et
japonaises sont sérieuses.
Tckio, 7 novembre.
Le sous secrétaire de la marine, parlant ds
l’avenir de Tstng-Tao, a déclaré que, pen-
dant la durée de ta guerre, le Japon fedrni-
nistrera et, à la fia de la guerre, le Japon
négociera avec la Chine.
L’ACTION RUSSE
CONTRE LES TURCS
Tiflis, 7 novembre officiel)
Après leur avoir infligé des pertes consi-
dérables, les Russes ont repoussé les Turc*
dans la région Nord-Est de K'srakHissa et
d’Aiaschkerd.
Ds continuent à poursuivre les Turcokar-
des, qui sont en déroute.
Nous avons occupé la région des vallées d*
Passine, Di-dîne et de B.â izet.
Les Turcokurdes, en partie exterminés,ont
été disperses.
Le Boni2>Mrdemerit des Dardanelles
Une dépêche de Berlin publiée nar le Cor*
riere d’Italia, de Rome, armosce que la pou-
drière des Dardanelles a saute à la suite da
bombadement par la flotte anglo-françaisa»
Comment on a manqué
le kaiser de bien peu
On télégraphie au Times du Nord de le
Frjn.ce,. en date dn 8 novembre :
« Voici de nouveaux détails sur la façon
dont le kaiser a failli être tué par des bom-
bes jetées par un aviateur de l’armée aiiiea
occupant le froat Niewport-Ypres :
» Penduat 0nq jours l’empqreur d’Alle*
mégue a assisté aux opérations sur ce front
et c’est en raison de sa présence que l’enne-
mi a fait des attaques aussi- persistantes,
aussi vigoureuses sans souci des énorme*
sacrifices humains qui en résultaient.
» Dimanch» dernier, le kaiser, avec quel-
ques-uns de ses aides de camp, est arrivft
en automobile vers cinq heures de -d'après-
midi devant nne auberge de Thielt. Des ap-
partements lui avaient été réservés et sas
repas était préparé.
» Après le repas, au lieu d’aller dans s*
chambre, il quitta précipitamment i’aiibergs
avec deux de ses aides de camp et se rendit
en automobile à l’autre bout de la ville où il
retint un nouvel appartement. Vingt minu-
tes après que le kaiser eut quitté la tareras
où il avait dîné, six bombes tombèrent sur
l'immeuble et la chambre où se trouvait se*
bagages fut complètement détruite.
» Dénx de ses aides de camp restés eq
arrière furent tués et une automobile iuipé<
riale qai était dans la conr fat brisée. »
Le Sang-froid dn Territorial
Un territorial de Bouloire(Sârthe)a prouvff
récemment que si la valeur n’attend pas !d
nombre des années, l’âge n’affaiblit pas non
plus les qualités d i soldat.
' Ce territorial, nomme llenzé, était snr I*
ligne de feu.Néanmoins, avec une belle in-
souciance, il s’était rendu seul à bicyclette à.
la mairie d’an village voisin où il espérait
trouver des lettres à'son adresse.
Sa stupéfaction fat grande en pénétrant
au rez-de-chaussée de la mairie de trouver,
au lieu du secrétaire accoutumé, an officie*
allemand.
Le territorial cependant ne se démonta
)as. D'un bond il sauta sur le revolver q i
officier avait déposé sur ia table et lui logea
une balle dans la tête.
La détonation fi, sortir des soldats de tou-
tes parts, mais le territorial, qui avait pres-
tement enfourché sa machine, filait déjà &
toute allure.
Une grêle de balles salna sa fuite et troia
projectiles transpercèrent son kâpi. II.rentra
néanmoins sain et sauf au cantonnement.
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOI-ET
aMnisiratiiin topressi® Bt mm. TEL. 10.47
85, Rue Fptttenelle, 35
Adresse Télêp*PWqw : EANDOLET Havre
Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEF
J.-J. C ASP AH - JORDAN
Téléphone t 14.80
Secrétaire Général : TE. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ANNONCES
AU BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasoourg.
S L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Lt PETIT HA VUE est désigné pour tes Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS |TROIS MOISI SIX MOIS UN A*
! Le Havre, la Seine-Inférieure, P Eure,/ * _ ^ ^ „
!| l’Oise et la Somme , | ^ SéO O Fr. fi Q
I Autres Départements 1 as fiy « » ■
II Union Postale |*o » 20 Fr i 40 »
|l On s'abonne également. SANS FRAIS, dans tous les Bureaux a» Poste de France
PIRE FEUILLETON
La mobilisation générale, en ap-
portant du trouble dans les diffé-
rents services de notre maison,
nous a forcément amenés à modifier
quelque peu la physionomie coutu-
mière de notre journal. Nos amis
ont Wen voulu comprendre et ex-
cuser celte situation qui, au reste,
pe fut pas particulière au PETIT
HAVRE.
Mais nous tenons à répondre le
plus tôt possible à la fidélité de nos
lecteurs eu leur présentant un
journal où une place capitale est,
bien entendu, réservée aux nouvel-
les de guerre, mais qui retrouvera
ses principales rubriques, comme
par le passé,
A cet effet, le PETIT HAVRE, à
partir d’aujourd’hui, paraîsra sur
quatre pages plusieurs fois par se-
maine.
Il reprendra également la pu-
blication de son feuilleton.
Le roman de PIERRE SALES,
PETITE MAIN, était en cours
lorsque la déclaration de guerre est
survenue. Nous le poursuivons au-
jourd’hui.
Nos lecteurs trouveront en tête
de ce feuilleton, résumée en quel-
ques lignes, la palpitante action
qui se développera par la suite et
que le PETIT HAVRE publiera
régulièrement toutes 1rs fois qu’il
comportera quatre pages,
En marge tie la guerre
Habits noirs
et Tabliers blancs
L’hôtel est dit de « premier ordre ».
On y mange par petites tables et la
> chère » justifie son titre par l’opulence de
l’addition. Autour des assiettes s’agite un
personnel empressé, déférent jusqu’à l’ob •
Béqaiosité. Il porte l’habit et la cravate
blanche. Il montre une large mine rasée de
frais, des yeux d’un bleu de porcelaine.
Quand vous l’interpellez, il joint les talons
dans une attitude militaire.
— Garçon, une bouteille de Saint-Gal-
jmier!..
Le « garçon » esquisse uu sourire, puis
arbore l’air un peu confus du mercenaire
Ului n’a pas compris.
— Une bouteille de Saint-Galmier !
Il sourit encore, mais cette fois paraît
gêné. Il continue de ne pas comprendre. Il
. cherche à découvrir à ses côtés le secours
obligeant d’un camarade.
A part « merci », qu’il prononce « merrr-
ci »,quand on lui abandonne quelque mon-
naie dans le plateau de l’addition, le gar-
çon ne sait pas un mot de français. Il est
allemand. Il est allemand comme le som-
melier, comme l’employé du vestiaire,
•comme l’employé de l’ascenseur, comme
l’homme de la boîte aux lettres, comme le
portier, comme tous les serviteurs de cet
hôtel éminemment français et de premier
ordre.
Il est allemand, et n’a pas encore eu le
•temps de s’initier aux mystères de la lan-
gue française.
Savoureuse ironie des choses ! C’est grâce
à l’interprète que cet étranger parvient à
donner au dîneur français l’illusion qu’il
s’assied, dans son pays, devant une table
où fleurit la science supérieurement fran-
çaise de Brillat-Savarin.
Or cet interprète sauveur est lui-même
un allemand qui apprit à baragouiner l’an-
jglais en étant « plongeur » à Londres,
: l’italien en portant des bagages à Venise,
et le français en se disant interprète au
I Havre.
Le personnel de nos grands hôtels a été
longtemps composé dans ce goùt-là, avec
S Un bariolage d’internationalisme qu’il ne
FîMlait pas gratter beaucoup pour retrouver
i l’inévitable allemand, l’allemand envahis-
•jseur, submergeant et tenace, glissé, infil-
tré jusqu'au fond de l’office et dans les
jdessous de la cuisine.
— Et si soumis, si Adèle au devoir, si
isagement discipliné 1 soulignait le patron
.exultant, en manière d’excuse.
— Et si peu exigeant pour le salaire 1
«joutait notre homme, lorsqu’il était eu
freine de confidence.
, N’empêche que tous ces habits noirs,
W si dociles, si consciencieux », se sont
«bien vite adaptés au milieu qu’ils ont beau-,
tcoup observé, beaucoup noté, beaucoup
jjretenu, tout en passant parmi nous avec
leurs piles d’assiettes sales.
N’empêche que tous ces plastrons glacés
Içt ces cravates blanches se sont envolés
.Vers la /routière aux premières alarmes de
ta mobilisation, impatients de mettre au
Service de la « Fatherland » les renseigne-
ments souvent précieux qu’ils avaient pui-
sés chez nous par la faveur d’une hospita-
lité aussi généreuse que dépiorablemeut
aveugle.
Nous aurions souri, il y a quatre mois,
H’UQ de ces bous sourires dont l’indulgence
amusée s’enguirlande, de scepticisme, si
Tami que nous avions invité à dîner en
Cotre compagnie chez le fin traiteur,
flous eut dit gravement, entre le café et le
[verre de liqueur :
— Chut 1 .. Plus bas. Le garçon doit
être un espiog.
Peuf !... Un espion ? Nous n’y croyions
plus. L’espion était devenu, pour nous, une
sorte d’épouvantail de théâtre de Guignol,
un personnage démodé au rôle désuet,
inutile.
— Recueillir des secrets !... Mais vous
savez bien qu’il u’y a plus de secrets au-
jourd’hui. Les journaux les éventent. L’in-
formation intensive de la presse moderne
a tout révélé, divulgué, percé à jour.Vieille
guitare!...
Et les propos « confidentiels » conti-
nuaient de s’échanger dans la fumée des
cigarettes, pendant que l’autre ramassait
les miettes et se logeait fidèlement en tête
les choses intéressantes qu’il n’avait qu’à
saisir au vol — au double sens du mot.
Us travaillaient aussi doublement, les
gaillards, sans en avoir l’air, en hypocrites
et en fourbes, avec l’espoir de mieux abattre
un jour les Français qui les empêchaient de
crever de faim. De grâce, n’en doutez
point.
J’ai sous les yeux un document trouvé
parmi les papiers abandonnés dans sa fuite
par un de ces « consciencieux serviteurs »
C’est un texte imprimé en allemand où
s’aligne une série de questions concernant
les ressources du pays, les grosses fortunes
de la ville, les approvisionnements, le nom-
bre des boulangers, l’adresse des impor-
tants marchands de denrées;
A ces questions, le serviteur avait plus
ou moins copieusement répondu. Le service
spécial allemand ne dédaignait pas ces
menus détails ; il les payait, paraît-il, sui-
vant leur précision et leur valeur.
C’est avec cette formidable organisation
occulte et servile que l’Allemagne a pu
dresser contre nous une arme dont nous
avons senti, dont nous sentons encore tout
le danger.
C’est à cette mauvaise et basse besogne
que tous les << Karl » et tous les « Wilhem »
aux mains grasses d’eau de vaisselle ont
occupé leurs loisirs de valets, depuis le
sommelier jusqu’à l’interprète, depuis le
cireur de chaussures jusqu’au bonhomme
de l’ascenseur.
Ce sont ceux là qu’on mit en avant lors-
que la horde des barbares s’ébranla avec le
bel espoir d’aller à Paris en » promenade
militaire». Ils connaissaient trop bien le
pays et ses gens pour qu’on n’utilisât point
leurs services et leur trahison. Cément
des guides tout indiqués, précieux et sûrs.
Ils savaient apprécieri’intérêt de la conquête
d’après le barême des anciens pourboires.
Et, vraiment, l’occasion était belle de re-
venir en vainqueurs arrogants dans une
cité qui ne les connaissait que sous la
livrée du domestique.
On a cité ce trait plaisant. L’autre jour,
devant Reims, au fond des tranchées, pen-
dant une période d’accalmie, les alliés
s’ennuvaient un peu. Il vint l’idée à l’un
d’eux de sortir la tête et de toutes ses
forces de lancer :
— Garçon !... Deux bocks !
Quatre casques surgirent de la tranchée
d’en face. Des « Voyez terrasse 1 » teutons,
par hasard, se trouvaient là.Le mot réveilla
la vie automatique.
Mais ce n’est peut-être là qu’une anec-
dote. une histoire imaginée qui doit être
épinglée de malice française.
J’aime mieux vous raconter cette aven-
ture absolument authentique. Elle illustre
à souhait, ce me semble, les exploits du
« garçon de salle » mobilisé de l’autre côté
de la frontière et peut servir d’épilogue à
ces propos :
C’était dans une petite gare du Nord. Un
de mes amis, officier, venait de mettre
en voitures un convoi de prisonniers alle-
mands. Resté seul sur le quai, il voulut se
délasser un moment en fumant une pipe. Il
fit craquer une allumette, puis une autre,
puis une autre encore : même succès. Les
petits bâtons phosphorés n’étaient proba-
blement pas belges. Il allait renoncer à
enflammer le tabac quand un bras allemand
sortit de la portière d’un wagon :
— Tenez, mon lieutenant, en voici une
qui flambe.... Et ce n’est pas la première
que je vous offre.
Stupéfait, l’officier français regarda le
prisonnier. Il venait de reconnaître un ser-
veur de bocks de chez Chose, vous savez
bien, le grand calé ha vrais,
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
Le 11 Bulletin des Armées ” en Alsace
Le Bulletin des Armées publie l'information sui-
vante :
Depuis quelques semaines, le Bulletin des
armées de la Répiïbique est .répandu dans les
communes d'Assaco occupées par nos troa-
pes, mais il a revêtu là-bas une forme no i-
velie. Il a été traduit en allemand par les
soins de l’état-major d’une des places de
l’E t. pour les populations qui ne lisent
pas couramment le français, et il porte
comme titre Kn-.gsberichte (Nouvelles de la
guerre).
Nous avons sous les yeux son premier nu-
méro en date du 4 octobre. On y trouve
d’abord on avis aux jeunes gens du pays
descendants de ces vaillants Alsaciens q i
ont toujours occupé une place glorieuse. Le
gouvernement les informe qu’ils peuvent
contracter un engagement dans n’imperte
lequel de nos corps de troupe et que le lien
d’enrôlement est Besançon.
Le Bulletin publie ensuite nne proclama-
tion dn général Joffre à l’Alsace, la protesta-
tion de Bordeaux du 16 janvier 1871 contre
l’annexion de i’Alsace-Lorraine, ainsi qne
plusieurs articles de tête que d’illustres maî-
tres ont bien voulu publier dans le Bulletin
des armées.Enfin, à la suite d’une chronique
des événements de guerre, an petit article
et nne déclaration patriotique de l’abbé Wet-
terlé terminent ce premier numéro desK iegs-
berichte dont le bat, comme elles le disent
elles-mêmes, est d'éclairer l’opinion publi-
que de l’Alsace par des informations sin-
cères.
— Nous avons appris d’autre part que
'enseignement se donne déjà en français
dans la .vallée de Saint-Amarin, qui va slu
col de Bussang à Thanu.
LA GUERRE
[texte manquant]
COMMUNIQUES OFFICIELS
Paris, 7 novembre, 15 heures.
AL notre aile gfauelie
Le calme est relatif sur l’Yser, en
aval de Dixmude. Les troupes belges
qui s’étaient portées, parla rive droite
de l’Yser,de Nieuport sur Looebaertzi-
de et avaient été contre attaquées par
les Allemands, ont pu être soutenues
en temps utile ; la situa don est entiè-
rement rétablie de ce côté.
A Dixmude, nos fusiliers marins
ont repoussé une nouvelle contre-
offensive. Plus au Sud, des attaques
ennemies autour de Bixschoote ont
également été refoulées par les Fran-
çais qui ont progressé ensuite.
A l’Est d'Ÿpres, la situation est sans
changement. Nous avons repris l’offen-
sive au Sud-Est d’Ypres, en liaison
avec l’armée anglaise. Nous avons re-
foulé une attaque particulièrement vio.
lente prononcée par des éléments ap-
partenant aux corps d’armée actifs
que les Allemands ont amenés récem-
ment dans cette région.
. Entre Armentières et le canal de La
Bassêe, les Anglais ont repoussé une
violente attaque sur Neufchapelle.
Entre le canal de La Bassée et Arras,
comme entre Arras et l’Oise, nous
avons arrêté plusieurs centre attaques
de nuit et de jour ; nous avons même
progressé légèrement dans la région
de Vermelles au Sud d’Aixnouiette.
.Ail àC<3 B8 tï'O
Dans la région de Vailly, nous
avons continué hier à reprendre le
terrain précédemment perdu. Nous
avons repoussé en Argonne de nou-
velles attaques et nous avons mar-
qué, à la fin de la journée, des pro-
grès sur plusieurs points.
Au Nord-Est de Verdun, nous nous
sommes emparés des villages de Mau-
court et de Megeville.
Dans la région boisée des Hauts-de-
Meuse, au Sud-Est de Verdun dans
la forât d’Apremont, au Sud-Est de
Saint-Mihiel, les offensives ennemies
ont échoué. Nous avons enlevé quel-
ques tranchées dans le voisinage de
Saint-Remy.
A notre aile Broite
Les attaques allemandes sur les
avancées du Grand-Couronné de Nan-
cy ont abouti à des partes sensibles
pour eux.
Un coup de main tenté contre les
hauteurs dominant le col dé Sainte-
Marie a échoué complètement.
Paris, 23 heures.
Aujourd’hui, l’activité allemande a
été générale sur tout le front, mais
toutes les attaques ont été repous-
sées, notamment celles qui étaient
dirigées sur Cambrin, Aixmoulette et
Quesnoy-en- Santerre.
Nous avons pris quelques tran-
ch$ss dans la région de Thiepval, au
Nord d’Albert. Nous avons réoccupé
nos anciennes tranchées au Nord de
Vailly et nous avons enlevé à la
baïonnette le village de Saint-Remy,
dans les Hauts-de-Meuse.
On communique, d'autre part, ces notes
officielles :
Bardeaux, 7 novembre.
Progressant autour de Vailly-snr-Aisne,
nous avons retrouvé une partie des blessés
gravement atteints qui n’avaient pu être
évacués au moment de notre léger mouve-
ment de recul.
Pendant l’action autour du Grand-Cou-
ronne de Nancy, un seul bataillon ailern >nd
a laissé environ trois cents morts sur le ter-
rain.
Nous avons fait hier sur tout Je front de
nombreux prisonniers et quelquefois des
unités constituées entières. DJUX détache-
ments ailemauds ont profité, dans la région
de Lena,du brouillard intense pour se rendre
volontairement ; ils se déclarèrent fatigués
de leurs privations continuelles.
Les Allemands ont imaginé un nouveau
stratagème consistant à se déguiser en
femmes, mais nous avons éventé la ruse.
COMMUNIQUÉ BELGE
Le Havre, 7 novembre, 1 heure.
Sur l’Yser, la situation n’a subi aucune'
modification, l’ennemi a toujours des pos-
tes sur la rive gauche du fleuve, mais s’est
borné à canonner très faiblement la ligne
du chemin de fer aux environs de Rems-
capelle.
Les défaites successives des armées alle-
mandes en Pologne paraissent avoir provo-
qué le retrait if une partie des troupes
ennemies ayant combattu en Belgique. On
signale notamment le départ vers rEst de
troupes qui ont été vues en marche de Bru-
ges vers Gand, Bruxelles et Louvain.
COMMUNIQUÉ ANGLAIS,-
f
Londres, 7 novembre.
Les attaques de l’ennemi ont perdu de
leur vigueur.
Nous le refoulons lentement, mais conti-
nuellement.
Notre avance la plus marquée s’est pro-
duite au Sud de Dixmude et vers Ghevelde.
L’atmosphère brumeuse tend à contra-
rier les opérations.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Petrograd, 7 novembre.
Les russes poursuivent leur offensive
avec succès dans la région de nominsens et
Lyck.
Les arrière-gardes allemandes ont été dé-
logées de Mlava le 4 novembre avec des per-
tes importantes.
Au-delà de la Yistule, l’ennemi continue
à recaler.
Le S, une colonne ennemie se dirigeant
vers l’Ouest par Czenstoehova, de petits en-
gagements ont eu lieu, notamment près
(rÂndreyew, Mechow et Merzawa.
En Galicie, les Autrichiens ont abandon-
né un grand nombre de cholériques à Ya-
rosiow, à Przevorsk et dans les villages
dans la région du San.
La flotte russe de la mer noire a bombar-
dé Smguldak et a coulé quatre transports
türes dont trois chargés de munitions. Le
quatrième semblait porter des troupes.
Ehranip Belge
Nous avons reçu d'un de nos amis belges
qui ont accompagné le gouvernement au Ha-
vre les Stances qui suivent en témoignage de
sympathie pour notre pays.
Stances à la France !
Salut terre de France, ô seconde Patrie,
On flotte libre et fier notre vaillant drapeau
Devant le monde, entier, face à la barbarie,
Dressé comme nn défi an flanc de tes coteaux !
Guerre au sombre étendard écrasant nos campagnes !
Nous qui marchons nnis, nous saurons i’arracher...
Et nous las reverrons claquer sur nos clochers
Nos drapeaux bien aimés que la Gloire accompagne.
Gar la Gloire n’est pas toujours d’être vainqueur :
lin triomphe jamais' n’effaoe nne infamie,
Et l’aigle qui s'acharne à ronger notre coeur
N’aura notre pays que s’il nous prend la vie I
Nous n’avons rien perdu puisque l’honnenr nous reste,
Le sang de nos enfants, tombés pour le bon droit,
Trempant le sol sacré où reposent leurs restes
Le fait nôtre, à jamais, pour la seconde fois...
Et si le sort adverse aggravait nos souffrances,
Libres bons resterons malgré tous les bajidits.
Belges, quoiqu’il arrive, un poète l’a dit :
Nous avons deux pays : Le nôtre et puis la France 1
HENRY SEQAERT.
L’Avenue du Roi Albert Ier
L’Avenue de la Reine Elisabeth
Le Nice Navrais fut déjà une rapide, com-
pléta et trôs.heureuse transformation de l'an-
cienne falaise de Sainte-Adresse. Le succès a
souri à ceùe entrepri' e conçue et crânement
conduite par un esprit d’initiative qui sut oser.
Mais le Nioe Havrais n’aurait pu imaginer, à
l’heure où sortaient de terre ses premières vil-
las, que la destinée des choses lui réservait la
faveur de devenir un jour un petit coin de la
Belgique et que de /à s’envoleraient, journelli-
ment, pendant quelques semaines, sous forme
de « communiqué s », les confiants espoirs du
vaillant pays du roi Albert.
C’est un honneur dont est hautement fiera la
petite pàtrie normande et dont le Nice Havrais
veut consacrer le souvenir.
Nous aporenons, en effet, que M. Dufayel
vient de décider que désormais l’Avenue des
Régates s’appellera Avenue du Roi Albert 1er st
que l’Avenue Dosiré Dehors portera pour tjtre :
Avenue de la Reine Elisabeth.
On ne peut qu’applaudir â cette délicate pen-
sée.
Les désignations nouvelles rappelleront, sur
les lieux mêmes, un chapitre singulièrement
émouvant de l’histoire des nat ons d'Europe et
elles évoqueront â jam&s le tribut d’admiration
que l’âme française et la civilisation doivent à
l'héroïsme des souverains belges et de leurs
glorieux compatriotes.
A.-H.
Avis aux Mécaniciens
e: .métallurgistes
Des ouvriers de l'industrie mécanique tels
que mécaniciens, tourneurs, etc., trouveront
immédiatement travail et bonne situa.ion en
s'adressant à la « Bourse belge du Travail »,
3, place F'^dério Sauvage, à Sainte-Adresse
(Le Navra*
U VICTOIRE RUSSE EN GALICIE
C’est, en effet, une grande victoire qne les
Rosses viennent de remporter en Galicie.
D-puis ces jours derniers, les Autrichiens
avaient opéré de nuit et de jour des attaques
acharnées principalement avec leur artil-
lerie. Oa entendait nne canonnade infer-
nale. L’ennemi faisait, sembte-t>-ii, na der-
nier et suprême effort. Cependant les Russe»
l’ont repoussé vigoureusement et ont brisé
éa résistance désespérée. Actuellement tes
Autrichiens battent en retraite le long du
San.
Ce dernier combat fat si étendu que le
brnit de la canonnade se faisait entendre
dans une circonférence de plusieurs dizai
nés de verstes.
D’énormes forces autrichiennes cher-
chaient à empêcher le passage des tronpes
russes par Monastirzek, mais celles-ci réus-
sirent à passer quand même.
On ranporte que l’artillerie autrichienne
a détruit un palais dans ia propriété du
prince Czartoiyzk!, près de Legachoff, palais
qui renfermait une précieuse bibliothèqn*
historique.
La Déroute des Autrichiens
Petrograd. 7 novembre.
Les Autrichiens sont actuellement en
pleine déroute sur tout le front de Galicie.
Ils se replient sur nne forte position entra
Cracovie et Ktlisch, où ils résisteront déses-
pérément pour empêcher les tentative*
rosses de tourner la figue de défense de*
Allemands le long de 1 Oder.
Le Butin des Vainqueurs
Petrograd, 7 novembre.
Durant le combat qui se livra dn 23 octo»
bre au 4 novembre, sur le front Thorn-Gra-
covia, l’aise gauche de l’armée russe captura
trois obusiers,.quarante canons, trente-bail
mitrailleuses et une grande qnantité de mu-
nitions.
Elle fit prisonniers 274 officiers et 18,806
soldats,
Le Ministre à ia Guerre sur le front
Paris, 7 novembre.
M. MiHeranda quitté Paris hier matin pour
se rendre à Châlons-sur-Marne. Il a par-
couru tout le front de Ghâléns à Verdun en
compagnie des commandants des armées.
Il a visité les ambulances et s’est informé
du fonctionnement du service de santé, du
service posta*, de l'arrivée de l’approvision
nement des vêtements d’hiver. Il s’est en-
tretenu avec le gouverneur de Verdun.
M. VIVIAN! A PARIS
Paris, 7 novembre.
M. Viviani est arrivé dans la matinée et
est descendu au Ministère des affaires étran-
gères où il a reçu de nombreux parlemen-
taires.
TT TNT HÉROS
Cherbourg, 7 novembre.
Le soldat belge Emile S .pin, âgé de 22 ans,
e3t arrivé ici pour se reposer quelques
jours.
S pin, alors qu’il était sent, a détruit qne
batterie allemande, a pris un drapeau d’un
régiment da hussards, a. tué- la colonel et
fait quarante prisonniers. Il est chevalier
des ordres Léopold et da ia Légion d’hon-
neur,
LEGION D’HONNEUR
Bordeaux, i novembre.
La Légion d’honeur a été décernée an
drapeau du 298° régiment d’mfantene de ré-
serve «çui, le 7 septembre, dans une charge
à la bAtmnette, a pris le drapeau du 36e re-
gim.nt d’infanterie allemande.
MÉDAILLE MILITAIRE
Bordeaux, 7 novembre.
Le gouverneur de Ver ou a a transmis les
féiiêitaiions de M. Poincaré et dôM.Mifie-
raad aÿ servant-débute Maginot, ex-saas-
secréUtfa d’EfSra Jâ guerre, récemment dé-
coré dts la nwfipnile militaire pour sa belle
conduite au fèu.
Allais déoorôs É la Mille iilaira
Londres, 7 novembre.
Poincaré a conféré la médaillé militaire
à 197 saoSM-fficters et soSîats, pour leur bra-
voure durant lés opérations du 21 au 30
octobre.
PÉNURIE D’OFFICIERS ALLEMANDS
Voici ce qu’éêrivent les Berliner Nachrtcli-
ten (les Nouvelles de Berlin) au sujet de la pé-
nurie d'officiers :
« Les marahes ininterrompues, épuisantes
et très meurtrières de cette campagne ont
grandement affaibli notre corps d’officiers.
Beaucoup d’entre eux sont atîéi.its de trou-
bles nerveax et ne peuvent p as rester dans
le service actif ; il arrive que sur beaucoup
de points du front occidental de notre armée
uu siuiptè lieutenant doit commander deux
ou trois compagnies. Le ministère de la
guerre fait des efforts inouïs pour combler
les vides qai se sont ainsi produits dans le
corps des officiers. L’emparanr, par un dé-
crût. assure ta promotion au rang d’officier,
après trois mois de service, à tout homme
ayant reçu une instruction supérieure. »
RENSEIGNEMENTS ANGLAIS
Londres, 6 novembre.
L’ambassade d’Angleterre a reçu du mi-
nistre des affaires étrangères de Londres le
télégramme suivant en date du 6 novem-
bre : >
« L’ambassadeur de Turquie a quitté Lon-
dres ce matin.
» La crise qni s’est produite dans le cabi-
net turc a eu pour conséquence la démis-
sion des ministres qui s’opposent à ce que la
Turquie tire les marrons dn feu pour ia
Prusse.
» LTle de Chypre a été annexée par l’An-
gleUrre.
» Mille Musulmans prient dans la Grande
Mosquée, à Bakou, pour le succès de ia Rus-
sie et la débite de la Tarqaie.
» Dans l’Afrique du Sua, 106 rebelles, y
compris 4 ieutenants et 7 soldats allemands
se sont rendus volontairement.
. » On annonce que des pourparlers ont
lien entre les loyalistes et les insurgés parti-
sans de Lewet. La majorité de la popniaiion
demande que l’on exige une soumission s.*ns
conditions. La plupart des rebelles ne savent
rien de la situation actuelle et sont trom-
pes par leurs meneurs.
» Les Berliner Nachrichten annoncent qne
l’armee allemande souffre de la diminution
du nombre des officiers capables, provenant
du massacre sans précédent et du surme-
nage du système nerveux causés par le ca-
k racière r^oureux dé la campagne actuelle ».
La CajÊilaüeii ils Tsiag-Tao
T&ing-Taoa capitulé.
V»oiemment bombardée par l’armée japo-
naise, attaquée à la fois par terre et par mer,
la plaça s ést rendue, en partie détruite nar
les obus.
ÇVstàsept heures, hier matin, que les
Allemand* hissèrent le drapeau blanc,
La capital a cou rapide enthousiasma l’aiv
naée et ia pop»l4ion.
Le général Yosfaimi Yamada mena tnèl
brillamment l’assaut contre le fort aeigxal.
Deaxcomcagpias d’infanterie et un pefthoa
du génie segmparôreat de ce fort et dé I*
ligne de dtneàse principale et firent deux
cents ppisaadters II étà& alors min«iU£étai|
la fin de ta ré»ista*ce. ftsog-Tao a afteodn
le jour peur faire le signal de sa reddiSoo.
On rapporte que les pertes allemandes et
japonaises sont sérieuses.
Tckio, 7 novembre.
Le sous secrétaire de la marine, parlant ds
l’avenir de Tstng-Tao, a déclaré que, pen-
dant la durée de ta guerre, le Japon fedrni-
nistrera et, à la fia de la guerre, le Japon
négociera avec la Chine.
L’ACTION RUSSE
CONTRE LES TURCS
Tiflis, 7 novembre officiel)
Après leur avoir infligé des pertes consi-
dérables, les Russes ont repoussé les Turc*
dans la région Nord-Est de K'srakHissa et
d’Aiaschkerd.
Ds continuent à poursuivre les Turcokar-
des, qui sont en déroute.
Nous avons occupé la région des vallées d*
Passine, Di-dîne et de B.â izet.
Les Turcokurdes, en partie exterminés,ont
été disperses.
Le Boni2>Mrdemerit des Dardanelles
Une dépêche de Berlin publiée nar le Cor*
riere d’Italia, de Rome, armosce que la pou-
drière des Dardanelles a saute à la suite da
bombadement par la flotte anglo-françaisa»
Comment on a manqué
le kaiser de bien peu
On télégraphie au Times du Nord de le
Frjn.ce,. en date dn 8 novembre :
« Voici de nouveaux détails sur la façon
dont le kaiser a failli être tué par des bom-
bes jetées par un aviateur de l’armée aiiiea
occupant le froat Niewport-Ypres :
» Penduat 0nq jours l’empqreur d’Alle*
mégue a assisté aux opérations sur ce front
et c’est en raison de sa présence que l’enne-
mi a fait des attaques aussi- persistantes,
aussi vigoureuses sans souci des énorme*
sacrifices humains qui en résultaient.
» Dimanch» dernier, le kaiser, avec quel-
ques-uns de ses aides de camp, est arrivft
en automobile vers cinq heures de -d'après-
midi devant nne auberge de Thielt. Des ap-
partements lui avaient été réservés et sas
repas était préparé.
» Après le repas, au lieu d’aller dans s*
chambre, il quitta précipitamment i’aiibergs
avec deux de ses aides de camp et se rendit
en automobile à l’autre bout de la ville où il
retint un nouvel appartement. Vingt minu-
tes après que le kaiser eut quitté la tareras
où il avait dîné, six bombes tombèrent sur
l'immeuble et la chambre où se trouvait se*
bagages fut complètement détruite.
» Dénx de ses aides de camp restés eq
arrière furent tués et une automobile iuipé<
riale qai était dans la conr fat brisée. »
Le Sang-froid dn Territorial
Un territorial de Bouloire(Sârthe)a prouvff
récemment que si la valeur n’attend pas !d
nombre des années, l’âge n’affaiblit pas non
plus les qualités d i soldat.
' Ce territorial, nomme llenzé, était snr I*
ligne de feu.Néanmoins, avec une belle in-
souciance, il s’était rendu seul à bicyclette à.
la mairie d’an village voisin où il espérait
trouver des lettres à'son adresse.
Sa stupéfaction fat grande en pénétrant
au rez-de-chaussée de la mairie de trouver,
au lieu du secrétaire accoutumé, an officie*
allemand.
Le territorial cependant ne se démonta
)as. D'un bond il sauta sur le revolver q i
officier avait déposé sur ia table et lui logea
une balle dans la tête.
La détonation fi, sortir des soldats de tou-
tes parts, mais le territorial, qui avait pres-
tement enfourché sa machine, filait déjà &
toute allure.
Une grêle de balles salna sa fuite et troia
projectiles transpercèrent son kâpi. II.rentra
néanmoins sain et sauf au cantonnement.
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