Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 novembre 1914 05 novembre 1914
Description : 1914/11/05 (A34,N12142). 1914/11/05 (A34,N12142).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172303g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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M. DO BROQUEVILLE
AU HAVRE
Le baron de Broqueville, président
du. Conseil èt ministre de la Guerre
de Belgique, est venu passer quelques
iours an Havre pour prendre contact
avec les membres de son cabinet ; on
sait qu’au moment du transfert, que
rions souhaitons très court, de la ca-
pitale belge en mitre ville, M. de Bro-
qneville s’est fixé à Dunkerque pour
rester près des troupes et organiser
la résistance ; c’est là qu’il s’est ren-
ppntré dimanche dernier avec le Pré-
cèdent de la République et M. Mille-
Tund venus pour bien lui témoigner,
ainsi qu’au roi Albert, que la cause
de la Belgique est inséparable de celle
de la France.
Nous tenons à saluer respectueuse-
ment le chef du gouvernement belge,
tandis qu’il est notre hôte ;-xe n’est pas
iseulement pour honorer en lui une
fois déplus la vaillante et infortunée
Belgique, mais c’est aussi pour rendre
hommage à celui qui, avec une clair-
voyance trop justifiée quoique long-
temps méconnue, a été dans Son pays
l’organisateur de la défense.
La Belgique s’est à jamais couverte
de gloire en opposant ses troupes aux
tuasses germaniques qui avaient eu la
prétention de traverser son territoire
au mépris 'de tout droit, quoique pe-
tite, l’armée belge fit merveille et sous
faège, on se le rappelle, les Allemands
épurent l’amertume de commencer leur
campagne par un échec cuisant et de
perdre près de cinquante mille hom-
ttnes avant de pouvoir passer. Mais si
ta, Belgique a pu faire ce beau geste
de dresser son armée contre l’envahis-
seur, c’est en grande partie à M. de
Broqueville qu’elle le doit, car c’est
fui qui avec, l’appui du roi, avait créé
cette armée.
Sous le régime des anciennes mi-
lices belges, il eut été vain d’essayer
idç s’opposer au passage des , Alle-
mands. Cette organisation remontait
}4JIX temps bien lointains où l'on àvait
'foi dans les traités, où les Belges se
ïtroraient à l'abri de i toutes agrès-,
iyions aussi bien de V Allemagne que de
ta France, toutes deux signataires de
\Vacte garantissant sa neutralité.
Il fallut à M, de Broqueville beau-
coup de patience, de persévérance et de
courage même pour tirer de sa quiè-
ttude le pays qui, si légitimement
'semble-t-il, ne demandait qu’à vivre
èji paix et pour les arts de la paix ; il
faillit en effet y perdre sa popularité
Ft sa situation politique. Mais con-
vaincu que le « miracle de i8yo » ne
fsp reproduirait pas, selon ses expres-
sions au cours a’un récent interview,
fl ne se laissa rebuter par rien et réus-
sit à faire voter l’année dernière, tout
faste à temps par conséquent, la loi
|qui organisait a la moderne l’armée
permanente belge.
Nous sommes heureux de pouvoir
exprimer à M. de Broqueville l’admi-
ration que nous éprouvons pour son
oeuvré au moment même où cette ar-
mée vient de s’illustrer sur l'Yser.
CASPAR-JORDAN.
[texte manquant]
EM iSUSSiSE
jg Ua ardent mouvement de sympathie s’est
fipgjifesté en Suisse romande en laveur des
îïnsiheurenses familles belges qui sont, au
ijftOlns provisoirement, sans demeures, sans
fe:Sources, et dont la patrie est occupée en
['grande partie par l'envahisseur,
j M. Ed. Bazty, rédacteur en chef de la Tri-
mme de Genève, l’un des initiateurs de ce
Ipouygùient de solidarité et de sympathie,
? Isifest constitué à Genève, et il s’occupe à
fpffiJBtÿ actuelle avec les représentants de ce
ftpîÿlt'é : MM. Boirean et Briquet, rue des
îjfcpjüiîs, 8, à Paris, de diriger sur il Suisse
ff#iàmiiics des réfugiés belges.
' « Le mouvement de sympathie qui s’est
[produit spontanément en Suisse romande
|||commence à s’organiser en Saissé
tQéibande, notamment à Berne, à Bâle et à
gfjfeh, dépasse; a-t-ii dit à un de nos con-
ll'èrss tou es les prévisions.A l’he.re actuelle,
fous avons reçu des seuls cantons dé <ïs-
mgïetide Vaud, de Neuchâtel et de Fribourg
(le comité de ce dernier canton est préside
“j)ar‘l'évêque de Fribourg en personne) et du
êPâlai3 pins de 6,000 demandes de familles
kciiSSjss qm sollicitent l’honneur d’avoir une
pmil e blige. Ces 6,000.familles belges, nous
tas B occupons à l'heure actuelle de les diri-
fer s,pr la Suisse, avec le concours de la Com-
iagaie P.-L.-M. qui a bien voulu, dans la
|n#fnTè4n possible, faciliter leur exode. Dès
|ïiieï,mou3 avons expédié un premier train
fbonténaqjicentYamilles réfngiées.
f » Le Vàjgis, qui est réputé l’un des can-
tons les pjos pauvres de la Suisse, a offert à
Mui seul d’hoxpjteüser 500 familles beiges.
: » La souscription qui s’est ouverte d'autre
ipari pour venir $n aide à nos frères neutres
fnj$lheureux, aréuni plus de 200,000 francs.»
I CéUe protestation de la Suisse contre la
vtfojation de la neutralité de la Belgique
ipéend, comme on le voit, la forme la plus
imouvante qu'il soit possible d'imaginer.
Le Priais il Fliiïae
Le 18 septembre, le générai von Bülmv
passait en automobile sur la route condui-
sant de Sissonne à la station de Montaigu.
L’automobile eut des pannes. Il fallut
s’arrêter pour remplacer des pneus éclatés.
Le général allemand en éprouva gros ennui,
et cet ennui se transforma en colère indi-
gnée quand il constata qu’il y avait, répan-
dus sur la route, des morceaux de verre. Le
général vît là nue manoeuvre de l’ennemi,
il prit sa plume, ou plutôt la fit prendre par
son secrétaire, et apposa sa signature au-
dessous de cette épitre.
Monsieur !e Maire fie la commune
fie Sissonae,
II a été prouvé jusqu’à l'évidence que la route
conduisant de SiSsonne à la station de Montaigu
a été couverte de verre cassé à intervalles fie 60
métrés; n 18 septembre, et ce, sans aucun doute,
pour empêcher la eircalition des automobiles
Je tiens la commune de Sissonne responsable
pour cet acte hostile de ses habitants et la punis
en lui imposant une contribution de 600.000 francs.
La somma sera payée avant le 18 octo re à
la Trésor, riè de ce poste. L’inspecteur du poste,
actuellement au vî l ge de Montcornet, est chargé
de transmettre cet ordre.
VON BÜL.OW
Comm-'ndant en chef de l’armée.
Les habitants protestèrent de leur inno-
cence. Ils firent même observer que les tes-
sons relevés sur la route provenaient de bou-
teilles que les Allemands avaient vidées !
Devant l'insistance de ceux-ci, ils déclarèrent
que la commune de Sissonne était dans 11m-
possibili é matérielle de fournir une telle
rançon. Les Allemands persistèrent dans
leurs prétentions ; et c’est alors que fut sug-
gérée l’idée d’aller demander aidé an prince
de Monaco dont le château de Marchais s'élè-
ve dans la région.
Le commandant du poste, von Kropkî,
écrit alors au maire de Sissonne :
La proposition d’avoir recours au prince de Mo-
naco n’est pas possible et ri’entre pas dans les
conditions de guerre.
La contribution dod ê're trouvée dans le pays
même. C’est pourquoi je vous invite a me donner
une réponse positive avant le 1er novembre et me
aire a quelle date le paiement de la sooxne.entière
ou le second versement (qui sera au moins la
moitié de la contribution) devra être fût, afin que
j’en fasse part au commandant en chef.
« t e premier paiement de 100.000 fr. pnut être
effectué en espèces, billets do banque, objets de
valeur en or ou argent, bijoux, ou garanties. J’ap-
pelle parliculieremeot voir® attention sur la situa-
tion grave dans laquelle vous vous trouvez vons-
méme, c-ir en cas de nom paiejnent dés mesures
rigoureuses nécessaires seront prises contre la
commune.
Ëa dépit de cette lettre et après en avoir
conféré avec le commandant en chef, le
lieuteuajit-colonel von Knipka modifia sa
décision et autorisa que deux délégués allas-
sent trouver le Prince de Monaco. L’ordre
leur fut ainsi donné, le 15 octobre :
üne délégation de la commune da Sissonne com-
posée de deux personnes ira à Monaco en vue
d’obtenir du Prince de Monaco la somme néces-
saire pour compléter le ehiff e de la contribution.
La délégation partira le 16 de ce mois, recevra un
pssse et, par automobiles mis à sa disposition,
gagnera une station allemande d’où elle prendra
un train et traversera la Suisse sans délai.
Le reste de la rançon doit être payé avant le l,r
novembre. La délégation fera part de cette déci-
sion au Prince de Monaco en ajoutant que si cette
somme n’est pas payée, en outre d’au res actes,le
château du Prince et la commune de Marchais se-
ront démolis et brûlés.
Le prince de Monaco reçut la délégation et
lui remit la lettre suivante pour le général
von Bülew :
Monaco, 22 octobre 1914.
Monsieur le général'
Pour éviter à la co mmune de Sissonne et à celle
de Marchais de subir te sort dont on me m mace,
je m’engage sur mon honneur a remettre a S. M.
l’empereur Guillaume, si la guerre fiait sacs qu’ii
ait été causé .dommage à ma résidence ou aux
deux communes, la somme nécessaire pour com-
pléter les 600,000 francs dont vous avez frappé
Sissonne.
Gomme prince souverain, je traiterai avec le
ouverain qui durant quhze ans m’a appelé son
ami et a fait de moi un chevalier de l’Aigle noir.
Ma conscience et m< dignité me placent au-des-
sus de tout Sentiment de crainte et mon énergie
au-dessus de tout regret. Mais qt vous détruisez
le château de Marchais qui est un centre de scien-
ce intéressant le monde eut er et un centre de
charité, si vous réservez pour ce joyau d’archôo-
logie et d’histoire le sort de la cathédrale de
Reims, et ce, sans aucun acte hostile contre vous
de sa part, le monde jugera entre vous et moi.
ALBERT,
Prince de Monaco.
En même temps Je prince de Monaco
adressait les lignes suivantes à l’empereur
d’Allemagne, par l’intermediaire de l’ambas-
sadeur d’Allemagne à Rome.
Sire. — J’envole à Votre Majesté plusieurs do-
cuments concernant une affaire grave et urgente.
Le général von lîüiow a occupé depuis un mots
et demi ma résidence de Marchais, située à cinq
kilométrés du village de Sissonne.
Le général a taxé d’une imposition de 500.000 fi.
tes 1,800 habitants de ce pauvre village ruiné ;
ils sont incapables d’en payer plus du quart.
D'autre pari, il m’a envoyé deux délégués avec
documents desquels il résulte que ma résidence
et le vltlsge seront détruits si je no réponds pas
de la rançbn et ce, avant la tin d’octobre.
Voilà comment agit un général prussien envers
un prince spuveraih qui fut durant quirante ans
l’ami de t’Allemsgnô et a reçu de >ous tes pays
du monde dns témoignage de respect et de grati-
tude pour ses travaux.
J’ai répondu a la demande du général von Bii-
low t-n m’eDgageant, sur mon honneur à compte-
ter la somme de 800,000 fr. parée -que je désire
empêcher une action horrible froidement accom-
plie
Gomme prince souverain je soumets la ques-
tion au jugement de l’emp -reur, déclarant que
la dite sommesera payée quand le château de 1
Marchais sera libéré du risque de toute destruc-
tion intentionnelle.
Je suis avec grand respect votre serviteur et
cousin,
ALBERT.
Telle est la suggestive correspondance
que nons reproduisons d'après le New-York
Herald.
Quelle solution a éé donnée à cetts affaire
« très grave et urgente » ? Nous l’ignorons
encore.
Tout ce que nous savons, pour l’instant,
c’est que le château de M'irchais, au Nord-
Oaest de Reims, est actuellement occupé
par ie quartier général de Von Bulow. Et ce
que nous savons encore, c’est que le Prmce
Albert, qui vient de témoigner ses sympa-
thies françaises sous une forme si digne, a
un fils qui s’est engagé pour combattre dans
nos rangs dès le début de la guerre.
Le commi-ndaut en chef allemand paraît
ne pas l’iguorer.
A-H.
LA GUERRE
JOURNÈK
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 4 Novembre, reçu à 17 heures.
AE. l’AEile CS-jaiicïa©
Au Word, la situation ne s’est pas
modifiée depuis hier. L’ennemi s’est
replié sur la rive droite de l’Yser; et
nous avons repris Lombaertzyda. Les
Allemands ne tiennent plus sur la
rive g'auche de F Yser qu’une tête de
pont à mi-chemin entre Dixmude et
Nieuport."
Ils ont abandonné en outre des pri-
sonniers et des blessés, un nombreux
matériel, dont des pièces d’artillerie
enlisées.
Entre Dixmude et la Lys, l’action
a continué avec des alternatives d’a-
vance et de recul.
Dans l’ensemble, les forces alliées
ont progressé sensiblement.
Entre la Lys et la région d’Arras, il
y a eu des canonnades et des actions
de détail.
Entre la région d’Arras et l’Oise,
nous avons avancé à l’Est de Le Ques-
noy-en-Santerre jusque sur la hauteur
de Parvillers.
Au Centre
L’attaque allemande qui s’était dé-
veloppée sur la rive droite de l’Aisne^
dans la région de Vailly et nous avait
fait perdre les premières pentes des
plateaux au Nord de Vailly et de Cha-
vonne. n’a pas continué. Hier, les
contre attaques de nos forces* nous
ont rendu une partie du terrain perdu.
Une violente canonnade a eu lieu et
de vives attaques allemandes ont été
repoussées sur les hauteurs du Che-
min-des-Bames et autours de Reims,
Aucun événement important entre
Reims et la Meuse, mi en Woevre.
AE. l’aile l>r*oite (Lorraine)
Rien de nouveau.
En Prusse orientale, les Allemands
passent à la défensive ; les Russes
progressent sur certaines parties du
front.
En Pologne, les Russes ont occupé
sans résistance sérieuse, Szadek,
Lask et Rosproza.
A l’Ouest de Kielce, les Allemands
se retirent sur Wloszlzwa et An-
dré yrew.
Les Autrichiens sont refoulés au
Sud-Est de Kielce et ne tiennent plus
qu'au Nord de Sandomir.
Sur le San inférieur, des combats
favorables aux Russes ont été enga-
gés à Pozwadow et Nisko,
Les Russes continuent à franchir
la rivière.
Le quartier général allemand est
transféré à Czestochowa, près de la
frontière de Silésie.
Paris, 23 heures, reçu à 2 heures du matin.
Aucune modification notable dans la
situation.
Dans le Nord, nous avons fait dè lé-
gers progrès vers Messines.
GIIFOEI ne Beige
M. de Broqueville ail Havre
IW. le baron de Broqueville, président du
Conseil et ministre de la guerre a repu hier au
Ministère de la guerre la visite de MM. l’ami-
ral Chartier, gouverneur de la place : Hennion,
ancien préfet, commissaire général du gouver-
nemea' français ; général Lallemand du Marais,
attache à la légation de Belgique ; Kiobuwoski,
ministre de France"; et les ministres plénipo-
tentiaires de Russie et d’Angleterre à Bruxelles ;
Brelet, préfet de laSeine-Inférieure, et Benoist,
sous-préfet.
M. le baron de Broqueville doit repartir au-
jourd’hui.
La Situation de Gand
Des nouvelles reçues do Gand, datées du 26
octobre, rapportent que la ville est calme et ne
souffre pas de /'occupation allemande.
Appel aux* Belges à l’étranger
Le consul de Belgique au Havre a l’honneur
de porter à la connaissance des Belges rési-
dant dans sa juridiction que le bureau d’en-
rôlement pour l’armée belge est établi à l’Hôtel
de Ville, et sera ouvert à partir du 3 novem-
bre tous les jours de 14 à 16 heures.
Les Belges auxquels s'adresse l'appel solen-
nel publié au « Moniteur Belge» des 25, 26
et 27 octobre, sont instamment priés de se ren-
dre au bureau susd t sans délai, et au plus
tard le 14 novembre bg&rawal»
| Sur plusieurs points du front, il y
a eu de violentes canonnades sans
grand résultat, notamment à l’Ouest
de Lens. entre la Somma et l’Ancre,
i dans l’Argonne et dans la forêt d’Apre-
mont.
COMMUNIQUÉ BELGE
Reçu le 4 novembre 1914, à O h.20.
Les détachements des troupes alliées qui
ont poussé, aujourd’hui, jusqu’à Lom-
baertzyde et sur le front de l’Yser en aval
de Schoorbakke, n’ont découvert l’ennemi
nulle part. Un peu d’artillerie adverse pa-
raît se trouver encore vers Westende ainsi
qu’à l’Est et au Nord de Schoorbakke, de
faibles arrière-garde garnissent aussi ces
ponts et tiennent certaines fermes de la
nve gauche du fleuve aux abords de Oud-
fiuyvenkenskerke. Ce matin, une colonne
presque continue de toutes armes, s’éten-
dant de Leke-jusque vers Thourout, mar-
chait vers l’Est, aucune troupe importante
n’était signalée à l’Est de l’Ÿser, mais plu-
sieurs trains se dirigeaient de Thourout
vers Roulers et vers Deynze.
Il se confirme de- plus en plus que la
résistance héroïque de nos troupes sur
l’Yser et l’intervention heureuse de déta-
chements amis ont produit dans les 3” et
22° C. A. réserve des pertes si considéra-
bles et un tel degré d’usure, que leur échec
constitue un réel désastre au Sud de l’Yser.
Le 23e C. A. de réserve a dû céder du ter-
rain devantj'ofiensive des alliés à l’Est de
T Yser et de l’Yperlée.
Entre Bixchoote et Zonnebeke, la situa-
tion ne s’est pas modifiée. Entre Zonnebeke,
Wytscha'étë et Messines, les troupes amiès
ont, malgré de furieuses attaques de l’ad-
versaire, maintenu toutes leurs positions.
Dans la région d’Armentiêres et au Sud
de ia Lys, l’action s’est bornée à une ca-
nonnade intermittente.
COMMUNIQUÉ RUSSE
(Etel-ASajor de l’armée da Caucase)
Pelrograd, i novembre.
Nous avons franchi la frontière ottomane
et, ayant culbuté les avant-gardes turques,
nous nous sommes emparés, après combat,
de Zivine. Karaküessa, Pasmis, Akhty,
Boutakh, Khoroms, Myssoun et Arzap.
Les Turcs battent en retraite.
Ils ont essuyé des pertes sensibles et ont
abandonné leurs morts.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(sous réserve)
B rfn, 2 Novembre.
Notre aftaqno sur Ypscs a progressé et
Messines est maintenant occapé par nous. Il
est maintenant établi définitivement que tes
troupes i a die» nés combattent sur notre aile
droite. Suivant des observations, les Indiens
ne combattent pas en corps isolé massé, mats
sont répartis sur toute î’etèndme du front
anglais.
Nous avons tait aussi des progrès dans la
foré: de l’Argonne où l’ennemi a éprouvé de
‘ourdes pertes.
La situation dans l’Est demeure sans chan-
gement. Une attaque russe pour briser nos
lignes à Sziitkehmen, à ia frontière prus-
sienne a été repoussée.
Le Voyage de M. Âugagneur
Toulon, 4 novembre.
M. Augagneur est parti dans la matinée
pour Lyôn-où il doit arriver dans ia soirée.
Il séjournera dans cette ville jusqu’au len-
demain soir. Axant son départ il a exprimé
sa satisfaction relativement au bon fonction-
nement dès hôpitaux de b marine et de
l'activité qui règne sur les chantiers des ar-
senaux.
If ne cacha pas que fa situation actuelle
de l’armée est rassurante.
II a manifesté l’intention de se rendre
prochainement sur ie front pour saluer et
féliciter les troupes de mer.
La Ourrsspondance avec les pays reconquis
Belfort, 4 novembre.
Le général commandant la première ar-
mée a autorisé la transmission de la corres-
ponaance postale entre le territoire national
et le territoire alsacien occupé par les trou-
pes françaises.
I. Preiss quille les Provinces annexées
Copenhague, 3 novembre.
Selon la Gazette de Francfort, M. Preiss, an-
cien député d’Alsace-Lorraine, a dû quitter
le territoire des provinces annexées et s’est
établi, sur l’avis des autorités allemandes, à
Wiesbadea.
Uii TÉLÉGRAMME du GÉhÉRAL JSFF3E
Au Grand Duc Nicolas
Paris, 4 novembre.
Le général Joffre a télégraphié an grand
doc Nicolas ses fédérations pour la marche
triomphante des Russes dans la dernière
quinzaine, cette nouvelle avança les ame-
nant à proximité de la frontière allemande.
Il ajoute que, de notre côté, nous avons
arrêté tes attaques furieuses des Allemands
dont nous _ cherchons à détruire tes forces
par une action énergique et incessante. No-
tre situation est bonne, dit-il, et il espère que
tes efforts combinés amèneront bientôt le
succès final.
LE TSAR SUR LS FRONT
Pelrograd, 4 novembre.
Le tsar est arrivé à Minsk, a visité l'hôpital
et a remis à de nombreux blessés la mé-
daille de Saint-Georges. Dans l’après-midi, il
a repris son voyage, salué par les vivats en-
thousiastes de fa population.
Le ConSil avec ia Turquie
Départ de TÂiiiijassadcur da Turquie
Bordeaux, 4 novembre.
L’ambassadeur de Turquie a demandé ses
passeports qui lai ont été remis'dans la ma-
tinée ; il partira aujourd’hui pour l'Italie.
Bardeaux, 4 çovembre.
L’ambassadeur da Turquie est parti par le
train de 18 b. 24.
Le départ de Riiaat Pacha a passé inaperçu.
L’ambassadeur se rend en Italie, viâ Viuti-
mille.
Le Retour des Ambassadeurs
Athènes, 4 novembre.
Les ambassadeurs de France et d’Angie
terre à Constantinople, accompagnés de 120
personnes composant le personnel des am-
bassades, sont arrivés à Athènes. L’ambas-
sadeur de France a rencontré déjà M. Veni-
zeios.
L’Âgfüss Gitans imite l’Âgsnos Woiff
Athènes, 4 novembre.
L’agence ottomane annonce que des. croi-
seurs anglais ont coulé dans la Mediterranée
nn contre-torpilleur grec qu’ils croyaient
turc/ .
Une note officielle dément catégorique-
ment cette information.
L’ACTION TURQUE
Constantinople, 4 novembre.
La flotte turque, qui est entrée ie 28 octo-
bre dans la mer Noire, a eu de petits engage-
ments avec la flotte russe.
De forts détachements de cavalerie turque
sont arrivés dans ia baie d’Akaba.
Des éclaireurs turcs, disposant d’un maté-
riel r&diotélégrapbique, sont arrivésà Shern,
à l’extrémité de ia péninsule Sinàii, à l'en-
trée du canal de Suez.
L’Attaque de la Mer Noire
Athènes, 4 novembre.
L’attaque dos navires turcs contre Sébas-
topol, Tneodosia et Novorossisk et la capture
d’un navire marchand russe dans ie Bos-
phore se sont produites le même jour et à
la même heure, montrant bien la prémédi-
tation.
Le stationnaire français Jeanne-Hachette a
quitté Constantinople à temps pour la Russie
emportant toutes les archives.
Crise Ministérielle es Tarqoie
Amsterdam, 4 novembre.
On mande officiellement de Constantino-
ple que les ministres des postes et. du Com-
merce ont démissionné non officiellement
et que le ministre des finances a démis-
sionné.
One force kg\m débarqua à Akaba
Londres, 3 novembre.
L’amirauté publie le communiqué sui-
vant :
« Le croiseur anglais Minerva a bombardé le
fort et la viile d’Akiba.qm était occupée par
des troupes paraissant allemandes et qui
l’évacuèrent.
- » Un détachement anglais fut débarqué et
détruisit le fore, tes casernes, le bureau des
postes et les entrepôts de munitions. »
favires Allemands Chassés
Londr- s, 4 novembre (officiel).
L’escadre allemande a attaqué daris la ma-
tinée la canonnière garde-côtes Alcyon fai-
sant une patrouille.
Des croiseurs légers anglais avertis, se mi-
rent à ia poursuite de l’ennemi qui s’enfuit
rapidement.
Le croiseur allemand fermant la marche
de l’e>cadre sema, dans sa retraite, des mi-
nes dont une coula un sons-marin anglais
naviguant à ia surface. Deux officiers et
deux marins qui se tenaient sur le pont,
furent sauvés.
Une flottille de canonnières continua à
aider utilement l’aiie gauche belge.
L’ASSAUT DE TSIIG-TAO
Tokio, 4 novembre.
Les Japonais, après avoir, par un bombar-
dement intense, réduit à un amas de dé-
combres ie fort Iltis, le pius puissant des for.
lificalions de Tsing-Tao, ont commencé l’as-
saut dans un vigoureux effort.
Tokio, 4 novembre.
Ou croit que le croiseur Koiserine-Elisabelh
s’est, fût sauter dans la rade de TAng-Tao. Le
dock flottant a également coulé.
Le bombardement continue.
Autour de la Guerre
RETOUR DE BERLif.
Je viens de causer pendant ena heure
avec une jeune Havraise qui arrive de Ber-
lin.
lî y a quatre mois, un tel entretien n’eût
probablement présenté qu’un intérêt relatif.
Aujourd'hui, il en va autrement. Nous som-
mes curieux de savoir ce qui s’esi passé, ce
qui se passe dans la capitale de l’empire, der-
rière la muraille des baïonnettes, curieux
d’apprendre surtout d’ane bouche française
les choses de là-b is.
L“s circonstances m’ont servi à souhait.
J’ai pour interlocutrice une jeune Havrai-
se à l’observation attentive, au souvenir
fidèle. Ses vingt années sourient maintenant,
sans le calme de l'intimité IV miliale, comme
on sourit à la sortie d'un mauvais rêve. Elle
a noté, elle a retenu, elle irad ut ses impres-
sions, simplement, spontanément, parfois
avec ia belle humeur de son âge, parfois
avec la gravité que donne au caractère
l’épreuve morale subie loin du pays, en des
journées d’inquiétude et d’angoisse.
- C’est ce récit vivant et coloré qu’il me plai-
rait de faire revivre.
Mlle O ga Plumey — un prénom russe et
un nom très ha vrais qu’ombrage la gloire de
Valel — est la file du restaurateur bien
connu de la place des Ilalles-Centrales. Elle
était en A lemague depuis un an, comme
gouvernante, dans U famille du docteur
Lubzynski, de Berl ni
E lie revenait du Tyrol, où cette faoaiiie
avait passé ses vacances, quand, dans ie
train de Munich, cù elle se trouvait, une
grosse émotion passa. C’était en gare de Nu-
remberg, nu après-midi de fin septembre.
Des voyageurs exaspérés colportaient la
grosse nouvelle :
— Comment î Vous ne savez pas encore T
Un aéroplane trançsis a volé au-dessus, ds.
la ville. U a jeté des bombes. Il y a des tués
des blessés.
— C’est une agression t
— C’est la guerre !
La colère grondait. On proférait tes pires
menaces à l’adresse des Français. Q ie!quet
mots prononc s par notre compatriote dam
sa tangue maternelle eurent le don de ravir et
Tes indignations parmi les personnes ds
compartiment. Un voyageur intervint c pen-
dant. Il prit soin de tranquilliser la jeune
fille, de lui donner l’asiurance q'j’eila ne
serait pas inquiétée. Ce Monsieur, elffi i’ap-
prit par la suite, n'était autre que le mimstra
des affaires étrangères allemand.
Notez, en passant, l’êtraoge coïncidencs
qui ramena la minisîra à B rlin et le fit
pass3r par Nuremberg le jour même du
pseudo-attentat. Le « coup » de l’aéroplane,
invention grossière dont l'Allemagne a ce-
pendant fait état puisqu’elle s’en -est S8rvi
comme prétexté à son attaque armée, était
comme on le voit, bien machiné.
Les voyageurs du train de Munich eurent
au moins la satisfaction de constater que le
grand état-major ne laissa pas traîner lés
choses.
Quelques heures avaient à peine suivi Fin-
ci sent que la voie ferrée était déjà encom-
brée de trains militaires filant vers la fron-
tière. Il en circula, tant et tant, que le con-
voi des touristes à destination de Berlin ne
put atteindre la capitale. On l’arrêta à vingt
kilomètres de là. Le dactéur Lubzynt-ki et se
famille durent gagner Berlin en automobile.
#
là *
Ce que fut la cité pendant ces première*
journées de guerre, on le devine. Un en-
thousiasme exultant remplissait les brasse-
ries et se déversait par les rues dans un grand
bruit de bottes et de sabres traînés. D s dra-
peaux surgirent à tontes les fenêtres, dra-
peaux allemands, drapeaux américains. On
vit même flotter des drapeaux japonais. Ace
moment délirant, le peuple berlinois comp-
tait encore sur la neutralité de l'Angleterre
et faisait au Japon des amabilités confiantes.
— Ce fat une stupeur immense, suivie
d’un certain effarement, nous dit Mlle Plu-
mey, quand on communiqua que l’Angle-
terre avait adhéré au mouvement franco-
russe et que ie Jappa, allié, lui prêtait son.
appui.
» Mais cet affaissement dura peu. L’or-
gueil germanique se ressaisit, et bien que
l’ordre eut été donné d’enlever tous les dra-
peaux aux fenêtres, l’enthousiasme se main-
tint, entretenu par les communiqués da
gouvernement.
» L’armée allemande allait, disait-on, de
victoires en victoires ; elle avait conquis la
Belgique, elle était aux portes de Pari?, élis
marchait, d’autre part, sur Varsovie. On col-
portait te mot du kaiser : « Maintenant, jene
confiais plus rien, que i’A lemagnel »E. fout
Berlin disait sa toi absolue dans le succès
■.tes armées, et chaque jour scs cloches son-
naient à toute volée.
— Cependant, ia retraite do la Marne...
— Vous pensez bien que la ruse âltemaa»
de sut « l’interpréter » suivant l’intérêt de sa
cause. La retraite de la Marne ns lut,au début,
pour l’opinion publique allemande, qn’una
opération stratégique,un mouvement destint
à permettre l’accomplissement d’une autre
opération décisive sur l’Aisne. Mais pet) à
peu on comprit que c’était bien là un recul
et dans les milieux bourgeois, où je me trou-
vais, on finit par l’admettre, par en donne»
une explication : la responsabilité retombait
pour une large part sur le kronprinz déni
l’armée était arrivée en retard. Cela, d’ail-
leurs, n’infirmait en rien te plan général...
Berlin se remit à chanter victoire et à j
croire très sérieusement... »
L’intervenDon de l'Angleterre fut le pre-
mier grand coup porté aux illusions alle-
mandes. E le a causé une grosse émotion»
puis une haine furieuse, à tel point que
l'Anglais est désormais, pour l’AUemaud.
l’eunemi qu’il faut surtout anéantir.
Le Berlinois daigne avoir pour le Françai/*
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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On s'abonna également, SANS FéA/S, dans tous les Bureaux ds Posts ds France
-rh- vinrtr y-rswT«mrTmrwnmiiai i « m- ,
M. DO BROQUEVILLE
AU HAVRE
Le baron de Broqueville, président
du. Conseil èt ministre de la Guerre
de Belgique, est venu passer quelques
iours an Havre pour prendre contact
avec les membres de son cabinet ; on
sait qu’au moment du transfert, que
rions souhaitons très court, de la ca-
pitale belge en mitre ville, M. de Bro-
qneville s’est fixé à Dunkerque pour
rester près des troupes et organiser
la résistance ; c’est là qu’il s’est ren-
ppntré dimanche dernier avec le Pré-
cèdent de la République et M. Mille-
Tund venus pour bien lui témoigner,
ainsi qu’au roi Albert, que la cause
de la Belgique est inséparable de celle
de la France.
Nous tenons à saluer respectueuse-
ment le chef du gouvernement belge,
tandis qu’il est notre hôte ;-xe n’est pas
iseulement pour honorer en lui une
fois déplus la vaillante et infortunée
Belgique, mais c’est aussi pour rendre
hommage à celui qui, avec une clair-
voyance trop justifiée quoique long-
temps méconnue, a été dans Son pays
l’organisateur de la défense.
La Belgique s’est à jamais couverte
de gloire en opposant ses troupes aux
tuasses germaniques qui avaient eu la
prétention de traverser son territoire
au mépris 'de tout droit, quoique pe-
tite, l’armée belge fit merveille et sous
faège, on se le rappelle, les Allemands
épurent l’amertume de commencer leur
campagne par un échec cuisant et de
perdre près de cinquante mille hom-
ttnes avant de pouvoir passer. Mais si
ta, Belgique a pu faire ce beau geste
de dresser son armée contre l’envahis-
seur, c’est en grande partie à M. de
Broqueville qu’elle le doit, car c’est
fui qui avec, l’appui du roi, avait créé
cette armée.
Sous le régime des anciennes mi-
lices belges, il eut été vain d’essayer
idç s’opposer au passage des , Alle-
mands. Cette organisation remontait
}4JIX temps bien lointains où l'on àvait
'foi dans les traités, où les Belges se
ïtroraient à l'abri de i toutes agrès-,
iyions aussi bien de V Allemagne que de
ta France, toutes deux signataires de
\Vacte garantissant sa neutralité.
Il fallut à M, de Broqueville beau-
coup de patience, de persévérance et de
courage même pour tirer de sa quiè-
ttude le pays qui, si légitimement
'semble-t-il, ne demandait qu’à vivre
èji paix et pour les arts de la paix ; il
faillit en effet y perdre sa popularité
Ft sa situation politique. Mais con-
vaincu que le « miracle de i8yo » ne
fsp reproduirait pas, selon ses expres-
sions au cours a’un récent interview,
fl ne se laissa rebuter par rien et réus-
sit à faire voter l’année dernière, tout
faste à temps par conséquent, la loi
|qui organisait a la moderne l’armée
permanente belge.
Nous sommes heureux de pouvoir
exprimer à M. de Broqueville l’admi-
ration que nous éprouvons pour son
oeuvré au moment même où cette ar-
mée vient de s’illustrer sur l'Yser.
CASPAR-JORDAN.
[texte manquant]
EM iSUSSiSE
jg Ua ardent mouvement de sympathie s’est
fipgjifesté en Suisse romande en laveur des
îïnsiheurenses familles belges qui sont, au
ijftOlns provisoirement, sans demeures, sans
fe:Sources, et dont la patrie est occupée en
['grande partie par l'envahisseur,
j M. Ed. Bazty, rédacteur en chef de la Tri-
mme de Genève, l’un des initiateurs de ce
Ipouygùient de solidarité et de sympathie,
?
fpffiJBtÿ actuelle avec les représentants de ce
ftpîÿlt'é : MM. Boirean et Briquet, rue des
îjfcpjüiîs, 8, à Paris, de diriger sur il Suisse
ff#iàmiiics des réfugiés belges.
' « Le mouvement de sympathie qui s’est
[produit spontanément en Suisse romande
|||commence à s’organiser en Saissé
tQéibande, notamment à Berne, à Bâle et à
gfjfeh, dépasse; a-t-ii dit à un de nos con-
ll'èrss tou es les prévisions.A l’he.re actuelle,
fous avons reçu des seuls cantons dé <ïs-
mgïetide Vaud, de Neuchâtel et de Fribourg
(le comité de ce dernier canton est préside
“j)ar‘l'évêque de Fribourg en personne) et du
êPâlai3 pins de 6,000 demandes de familles
kciiSSjss qm sollicitent l’honneur d’avoir une
pmil e blige. Ces 6,000.familles belges, nous
tas B occupons à l'heure actuelle de les diri-
fer s,pr la Suisse, avec le concours de la Com-
iagaie P.-L.-M. qui a bien voulu, dans la
|n#fnTè4n possible, faciliter leur exode. Dès
|ïiieï,mou3 avons expédié un premier train
fbonténaqjicentYamilles réfngiées.
f » Le Vàjgis, qui est réputé l’un des can-
tons les pjos pauvres de la Suisse, a offert à
Mui seul d’hoxpjteüser 500 familles beiges.
: » La souscription qui s’est ouverte d'autre
ipari pour venir $n aide à nos frères neutres
fnj$lheureux, aréuni plus de 200,000 francs.»
I CéUe protestation de la Suisse contre la
vtfojation de la neutralité de la Belgique
ipéend, comme on le voit, la forme la plus
imouvante qu'il soit possible d'imaginer.
Le Priais il Fliiïae
Le 18 septembre, le générai von Bülmv
passait en automobile sur la route condui-
sant de Sissonne à la station de Montaigu.
L’automobile eut des pannes. Il fallut
s’arrêter pour remplacer des pneus éclatés.
Le général allemand en éprouva gros ennui,
et cet ennui se transforma en colère indi-
gnée quand il constata qu’il y avait, répan-
dus sur la route, des morceaux de verre. Le
général vît là nue manoeuvre de l’ennemi,
il prit sa plume, ou plutôt la fit prendre par
son secrétaire, et apposa sa signature au-
dessous de cette épitre.
Monsieur !e Maire fie la commune
fie Sissonae,
II a été prouvé jusqu’à l'évidence que la route
conduisant de SiSsonne à la station de Montaigu
a été couverte de verre cassé à intervalles fie 60
métrés; n 18 septembre, et ce, sans aucun doute,
pour empêcher la eircalition des automobiles
Je tiens la commune de Sissonne responsable
pour cet acte hostile de ses habitants et la punis
en lui imposant une contribution de 600.000 francs.
La somma sera payée avant le 18 octo re à
la Trésor, riè de ce poste. L’inspecteur du poste,
actuellement au vî l ge de Montcornet, est chargé
de transmettre cet ordre.
VON BÜL.OW
Comm-'ndant en chef de l’armée.
Les habitants protestèrent de leur inno-
cence. Ils firent même observer que les tes-
sons relevés sur la route provenaient de bou-
teilles que les Allemands avaient vidées !
Devant l'insistance de ceux-ci, ils déclarèrent
que la commune de Sissonne était dans 11m-
possibili é matérielle de fournir une telle
rançon. Les Allemands persistèrent dans
leurs prétentions ; et c’est alors que fut sug-
gérée l’idée d’aller demander aidé an prince
de Monaco dont le château de Marchais s'élè-
ve dans la région.
Le commandant du poste, von Kropkî,
écrit alors au maire de Sissonne :
La proposition d’avoir recours au prince de Mo-
naco n’est pas possible et ri’entre pas dans les
conditions de guerre.
La contribution dod ê're trouvée dans le pays
même. C’est pourquoi je vous invite a me donner
une réponse positive avant le 1er novembre et me
aire a quelle date le paiement de la sooxne.entière
ou le second versement (qui sera au moins la
moitié de la contribution) devra être fût, afin que
j’en fasse part au commandant en chef.
« t e premier paiement de 100.000 fr. pnut être
effectué en espèces, billets do banque, objets de
valeur en or ou argent, bijoux, ou garanties. J’ap-
pelle parliculieremeot voir® attention sur la situa-
tion grave dans laquelle vous vous trouvez vons-
méme, c-ir en cas de nom paiejnent dés mesures
rigoureuses nécessaires seront prises contre la
commune.
Ëa dépit de cette lettre et après en avoir
conféré avec le commandant en chef, le
lieuteuajit-colonel von Knipka modifia sa
décision et autorisa que deux délégués allas-
sent trouver le Prince de Monaco. L’ordre
leur fut ainsi donné, le 15 octobre :
üne délégation de la commune da Sissonne com-
posée de deux personnes ira à Monaco en vue
d’obtenir du Prince de Monaco la somme néces-
saire pour compléter le ehiff e de la contribution.
La délégation partira le 16 de ce mois, recevra un
pssse et, par automobiles mis à sa disposition,
gagnera une station allemande d’où elle prendra
un train et traversera la Suisse sans délai.
Le reste de la rançon doit être payé avant le l,r
novembre. La délégation fera part de cette déci-
sion au Prince de Monaco en ajoutant que si cette
somme n’est pas payée, en outre d’au res actes,le
château du Prince et la commune de Marchais se-
ront démolis et brûlés.
Le prince de Monaco reçut la délégation et
lui remit la lettre suivante pour le général
von Bülew :
Monaco, 22 octobre 1914.
Monsieur le général'
Pour éviter à la co mmune de Sissonne et à celle
de Marchais de subir te sort dont on me m mace,
je m’engage sur mon honneur a remettre a S. M.
l’empereur Guillaume, si la guerre fiait sacs qu’ii
ait été causé .dommage à ma résidence ou aux
deux communes, la somme nécessaire pour com-
pléter les 600,000 francs dont vous avez frappé
Sissonne.
Gomme prince souverain, je traiterai avec le
ouverain qui durant quhze ans m’a appelé son
ami et a fait de moi un chevalier de l’Aigle noir.
Ma conscience et m< dignité me placent au-des-
sus de tout Sentiment de crainte et mon énergie
au-dessus de tout regret. Mais qt vous détruisez
le château de Marchais qui est un centre de scien-
ce intéressant le monde eut er et un centre de
charité, si vous réservez pour ce joyau d’archôo-
logie et d’histoire le sort de la cathédrale de
Reims, et ce, sans aucun acte hostile contre vous
de sa part, le monde jugera entre vous et moi.
ALBERT,
Prince de Monaco.
En même temps Je prince de Monaco
adressait les lignes suivantes à l’empereur
d’Allemagne, par l’intermediaire de l’ambas-
sadeur d’Allemagne à Rome.
Sire. — J’envole à Votre Majesté plusieurs do-
cuments concernant une affaire grave et urgente.
Le général von lîüiow a occupé depuis un mots
et demi ma résidence de Marchais, située à cinq
kilométrés du village de Sissonne.
Le général a taxé d’une imposition de 500.000 fi.
tes 1,800 habitants de ce pauvre village ruiné ;
ils sont incapables d’en payer plus du quart.
D'autre pari, il m’a envoyé deux délégués avec
documents desquels il résulte que ma résidence
et le vltlsge seront détruits si je no réponds pas
de la rançbn et ce, avant la tin d’octobre.
Voilà comment agit un général prussien envers
un prince spuveraih qui fut durant quirante ans
l’ami de t’Allemsgnô et a reçu de >ous tes pays
du monde dns témoignage de respect et de grati-
tude pour ses travaux.
J’ai répondu a la demande du général von Bii-
low t-n m’eDgageant, sur mon honneur à compte-
ter la somme de 800,000 fr. parée -que je désire
empêcher une action horrible froidement accom-
plie
Gomme prince souverain je soumets la ques-
tion au jugement de l’emp -reur, déclarant que
la dite sommesera payée quand le château de 1
Marchais sera libéré du risque de toute destruc-
tion intentionnelle.
Je suis avec grand respect votre serviteur et
cousin,
ALBERT.
Telle est la suggestive correspondance
que nons reproduisons d'après le New-York
Herald.
Quelle solution a éé donnée à cetts affaire
« très grave et urgente » ? Nous l’ignorons
encore.
Tout ce que nous savons, pour l’instant,
c’est que le château de M'irchais, au Nord-
Oaest de Reims, est actuellement occupé
par ie quartier général de Von Bulow. Et ce
que nous savons encore, c’est que le Prmce
Albert, qui vient de témoigner ses sympa-
thies françaises sous une forme si digne, a
un fils qui s’est engagé pour combattre dans
nos rangs dès le début de la guerre.
Le commi-ndaut en chef allemand paraît
ne pas l’iguorer.
A-H.
LA GUERRE
JOURNÈK
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
Paris, 4 Novembre, reçu à 17 heures.
AE. l’AEile CS-jaiicïa©
Au Word, la situation ne s’est pas
modifiée depuis hier. L’ennemi s’est
replié sur la rive droite de l’Yser; et
nous avons repris Lombaertzyda. Les
Allemands ne tiennent plus sur la
rive g'auche de F Yser qu’une tête de
pont à mi-chemin entre Dixmude et
Nieuport."
Ils ont abandonné en outre des pri-
sonniers et des blessés, un nombreux
matériel, dont des pièces d’artillerie
enlisées.
Entre Dixmude et la Lys, l’action
a continué avec des alternatives d’a-
vance et de recul.
Dans l’ensemble, les forces alliées
ont progressé sensiblement.
Entre la Lys et la région d’Arras, il
y a eu des canonnades et des actions
de détail.
Entre la région d’Arras et l’Oise,
nous avons avancé à l’Est de Le Ques-
noy-en-Santerre jusque sur la hauteur
de Parvillers.
Au Centre
L’attaque allemande qui s’était dé-
veloppée sur la rive droite de l’Aisne^
dans la région de Vailly et nous avait
fait perdre les premières pentes des
plateaux au Nord de Vailly et de Cha-
vonne. n’a pas continué. Hier, les
contre attaques de nos forces* nous
ont rendu une partie du terrain perdu.
Une violente canonnade a eu lieu et
de vives attaques allemandes ont été
repoussées sur les hauteurs du Che-
min-des-Bames et autours de Reims,
Aucun événement important entre
Reims et la Meuse, mi en Woevre.
AE. l’aile l>r*oite (Lorraine)
Rien de nouveau.
En Prusse orientale, les Allemands
passent à la défensive ; les Russes
progressent sur certaines parties du
front.
En Pologne, les Russes ont occupé
sans résistance sérieuse, Szadek,
Lask et Rosproza.
A l’Ouest de Kielce, les Allemands
se retirent sur Wloszlzwa et An-
dré yrew.
Les Autrichiens sont refoulés au
Sud-Est de Kielce et ne tiennent plus
qu'au Nord de Sandomir.
Sur le San inférieur, des combats
favorables aux Russes ont été enga-
gés à Pozwadow et Nisko,
Les Russes continuent à franchir
la rivière.
Le quartier général allemand est
transféré à Czestochowa, près de la
frontière de Silésie.
Paris, 23 heures, reçu à 2 heures du matin.
Aucune modification notable dans la
situation.
Dans le Nord, nous avons fait dè lé-
gers progrès vers Messines.
GIIFOEI ne Beige
M. de Broqueville ail Havre
IW. le baron de Broqueville, président du
Conseil et ministre de la guerre a repu hier au
Ministère de la guerre la visite de MM. l’ami-
ral Chartier, gouverneur de la place : Hennion,
ancien préfet, commissaire général du gouver-
nemea' français ; général Lallemand du Marais,
attache à la légation de Belgique ; Kiobuwoski,
ministre de France"; et les ministres plénipo-
tentiaires de Russie et d’Angleterre à Bruxelles ;
Brelet, préfet de laSeine-Inférieure, et Benoist,
sous-préfet.
M. le baron de Broqueville doit repartir au-
jourd’hui.
La Situation de Gand
Des nouvelles reçues do Gand, datées du 26
octobre, rapportent que la ville est calme et ne
souffre pas de /'occupation allemande.
Appel aux* Belges à l’étranger
Le consul de Belgique au Havre a l’honneur
de porter à la connaissance des Belges rési-
dant dans sa juridiction que le bureau d’en-
rôlement pour l’armée belge est établi à l’Hôtel
de Ville, et sera ouvert à partir du 3 novem-
bre tous les jours de 14 à 16 heures.
Les Belges auxquels s'adresse l'appel solen-
nel publié au « Moniteur Belge» des 25, 26
et 27 octobre, sont instamment priés de se ren-
dre au bureau susd t sans délai, et au plus
tard le 14 novembre bg&rawal»
| Sur plusieurs points du front, il y
a eu de violentes canonnades sans
grand résultat, notamment à l’Ouest
de Lens. entre la Somma et l’Ancre,
i dans l’Argonne et dans la forêt d’Apre-
mont.
COMMUNIQUÉ BELGE
Reçu le 4 novembre 1914, à O h.20.
Les détachements des troupes alliées qui
ont poussé, aujourd’hui, jusqu’à Lom-
baertzyde et sur le front de l’Yser en aval
de Schoorbakke, n’ont découvert l’ennemi
nulle part. Un peu d’artillerie adverse pa-
raît se trouver encore vers Westende ainsi
qu’à l’Est et au Nord de Schoorbakke, de
faibles arrière-garde garnissent aussi ces
ponts et tiennent certaines fermes de la
nve gauche du fleuve aux abords de Oud-
fiuyvenkenskerke. Ce matin, une colonne
presque continue de toutes armes, s’éten-
dant de Leke-jusque vers Thourout, mar-
chait vers l’Est, aucune troupe importante
n’était signalée à l’Est de l’Ÿser, mais plu-
sieurs trains se dirigeaient de Thourout
vers Roulers et vers Deynze.
Il se confirme de- plus en plus que la
résistance héroïque de nos troupes sur
l’Yser et l’intervention heureuse de déta-
chements amis ont produit dans les 3” et
22° C. A. réserve des pertes si considéra-
bles et un tel degré d’usure, que leur échec
constitue un réel désastre au Sud de l’Yser.
Le 23e C. A. de réserve a dû céder du ter-
rain devantj'ofiensive des alliés à l’Est de
T Yser et de l’Yperlée.
Entre Bixchoote et Zonnebeke, la situa-
tion ne s’est pas modifiée. Entre Zonnebeke,
Wytscha'étë et Messines, les troupes amiès
ont, malgré de furieuses attaques de l’ad-
versaire, maintenu toutes leurs positions.
Dans la région d’Armentiêres et au Sud
de ia Lys, l’action s’est bornée à une ca-
nonnade intermittente.
COMMUNIQUÉ RUSSE
(Etel-ASajor de l’armée da Caucase)
Pelrograd, i novembre.
Nous avons franchi la frontière ottomane
et, ayant culbuté les avant-gardes turques,
nous nous sommes emparés, après combat,
de Zivine. Karaküessa, Pasmis, Akhty,
Boutakh, Khoroms, Myssoun et Arzap.
Les Turcs battent en retraite.
Ils ont essuyé des pertes sensibles et ont
abandonné leurs morts.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(sous réserve)
B rfn, 2 Novembre.
Notre aftaqno sur Ypscs a progressé et
Messines est maintenant occapé par nous. Il
est maintenant établi définitivement que tes
troupes i a die» nés combattent sur notre aile
droite. Suivant des observations, les Indiens
ne combattent pas en corps isolé massé, mats
sont répartis sur toute î’etèndme du front
anglais.
Nous avons tait aussi des progrès dans la
foré: de l’Argonne où l’ennemi a éprouvé de
‘ourdes pertes.
La situation dans l’Est demeure sans chan-
gement. Une attaque russe pour briser nos
lignes à Sziitkehmen, à ia frontière prus-
sienne a été repoussée.
Le Voyage de M. Âugagneur
Toulon, 4 novembre.
M. Augagneur est parti dans la matinée
pour Lyôn-où il doit arriver dans ia soirée.
Il séjournera dans cette ville jusqu’au len-
demain soir. Axant son départ il a exprimé
sa satisfaction relativement au bon fonction-
nement dès hôpitaux de b marine et de
l'activité qui règne sur les chantiers des ar-
senaux.
If ne cacha pas que fa situation actuelle
de l’armée est rassurante.
II a manifesté l’intention de se rendre
prochainement sur ie front pour saluer et
féliciter les troupes de mer.
La Ourrsspondance avec les pays reconquis
Belfort, 4 novembre.
Le général commandant la première ar-
mée a autorisé la transmission de la corres-
ponaance postale entre le territoire national
et le territoire alsacien occupé par les trou-
pes françaises.
I. Preiss quille les Provinces annexées
Copenhague, 3 novembre.
Selon la Gazette de Francfort, M. Preiss, an-
cien député d’Alsace-Lorraine, a dû quitter
le territoire des provinces annexées et s’est
établi, sur l’avis des autorités allemandes, à
Wiesbadea.
Uii TÉLÉGRAMME du GÉhÉRAL JSFF3E
Au Grand Duc Nicolas
Paris, 4 novembre.
Le général Joffre a télégraphié an grand
doc Nicolas ses fédérations pour la marche
triomphante des Russes dans la dernière
quinzaine, cette nouvelle avança les ame-
nant à proximité de la frontière allemande.
Il ajoute que, de notre côté, nous avons
arrêté tes attaques furieuses des Allemands
dont nous _ cherchons à détruire tes forces
par une action énergique et incessante. No-
tre situation est bonne, dit-il, et il espère que
tes efforts combinés amèneront bientôt le
succès final.
LE TSAR SUR LS FRONT
Pelrograd, 4 novembre.
Le tsar est arrivé à Minsk, a visité l'hôpital
et a remis à de nombreux blessés la mé-
daille de Saint-Georges. Dans l’après-midi, il
a repris son voyage, salué par les vivats en-
thousiastes de fa population.
Le ConSil avec ia Turquie
Départ de TÂiiiijassadcur da Turquie
Bordeaux, 4 novembre.
L’ambassadeur de Turquie a demandé ses
passeports qui lai ont été remis'dans la ma-
tinée ; il partira aujourd’hui pour l'Italie.
Bardeaux, 4 çovembre.
L’ambassadeur da Turquie est parti par le
train de 18 b. 24.
Le départ de Riiaat Pacha a passé inaperçu.
L’ambassadeur se rend en Italie, viâ Viuti-
mille.
Le Retour des Ambassadeurs
Athènes, 4 novembre.
Les ambassadeurs de France et d’Angie
terre à Constantinople, accompagnés de 120
personnes composant le personnel des am-
bassades, sont arrivés à Athènes. L’ambas-
sadeur de France a rencontré déjà M. Veni-
zeios.
L’Âgfüss Gitans imite l’Âgsnos Woiff
Athènes, 4 novembre.
L’agence ottomane annonce que des. croi-
seurs anglais ont coulé dans la Mediterranée
nn contre-torpilleur grec qu’ils croyaient
turc/ .
Une note officielle dément catégorique-
ment cette information.
L’ACTION TURQUE
Constantinople, 4 novembre.
La flotte turque, qui est entrée ie 28 octo-
bre dans la mer Noire, a eu de petits engage-
ments avec la flotte russe.
De forts détachements de cavalerie turque
sont arrivés dans ia baie d’Akaba.
Des éclaireurs turcs, disposant d’un maté-
riel r&diotélégrapbique, sont arrivésà Shern,
à l’extrémité de ia péninsule Sinàii, à l'en-
trée du canal de Suez.
L’Attaque de la Mer Noire
Athènes, 4 novembre.
L’attaque dos navires turcs contre Sébas-
topol, Tneodosia et Novorossisk et la capture
d’un navire marchand russe dans ie Bos-
phore se sont produites le même jour et à
la même heure, montrant bien la prémédi-
tation.
Le stationnaire français Jeanne-Hachette a
quitté Constantinople à temps pour la Russie
emportant toutes les archives.
Crise Ministérielle es Tarqoie
Amsterdam, 4 novembre.
On mande officiellement de Constantino-
ple que les ministres des postes et. du Com-
merce ont démissionné non officiellement
et que le ministre des finances a démis-
sionné.
One force kg\m débarqua à Akaba
Londres, 3 novembre.
L’amirauté publie le communiqué sui-
vant :
« Le croiseur anglais Minerva a bombardé le
fort et la viile d’Akiba.qm était occupée par
des troupes paraissant allemandes et qui
l’évacuèrent.
- » Un détachement anglais fut débarqué et
détruisit le fore, tes casernes, le bureau des
postes et les entrepôts de munitions. »
favires Allemands Chassés
Londr- s, 4 novembre (officiel).
L’escadre allemande a attaqué daris la ma-
tinée la canonnière garde-côtes Alcyon fai-
sant une patrouille.
Des croiseurs légers anglais avertis, se mi-
rent à ia poursuite de l’ennemi qui s’enfuit
rapidement.
Le croiseur allemand fermant la marche
de l’e>cadre sema, dans sa retraite, des mi-
nes dont une coula un sons-marin anglais
naviguant à ia surface. Deux officiers et
deux marins qui se tenaient sur le pont,
furent sauvés.
Une flottille de canonnières continua à
aider utilement l’aiie gauche belge.
L’ASSAUT DE TSIIG-TAO
Tokio, 4 novembre.
Les Japonais, après avoir, par un bombar-
dement intense, réduit à un amas de dé-
combres ie fort Iltis, le pius puissant des for.
lificalions de Tsing-Tao, ont commencé l’as-
saut dans un vigoureux effort.
Tokio, 4 novembre.
Ou croit que le croiseur Koiserine-Elisabelh
s’est, fût sauter dans la rade de TAng-Tao. Le
dock flottant a également coulé.
Le bombardement continue.
Autour de la Guerre
RETOUR DE BERLif.
Je viens de causer pendant ena heure
avec une jeune Havraise qui arrive de Ber-
lin.
lî y a quatre mois, un tel entretien n’eût
probablement présenté qu’un intérêt relatif.
Aujourd'hui, il en va autrement. Nous som-
mes curieux de savoir ce qui s’esi passé, ce
qui se passe dans la capitale de l’empire, der-
rière la muraille des baïonnettes, curieux
d’apprendre surtout d’ane bouche française
les choses de là-b is.
L“s circonstances m’ont servi à souhait.
J’ai pour interlocutrice une jeune Havrai-
se à l’observation attentive, au souvenir
fidèle. Ses vingt années sourient maintenant,
sans le calme de l'intimité IV miliale, comme
on sourit à la sortie d'un mauvais rêve. Elle
a noté, elle a retenu, elle irad ut ses impres-
sions, simplement, spontanément, parfois
avec ia belle humeur de son âge, parfois
avec la gravité que donne au caractère
l’épreuve morale subie loin du pays, en des
journées d’inquiétude et d’angoisse.
- C’est ce récit vivant et coloré qu’il me plai-
rait de faire revivre.
Mlle O ga Plumey — un prénom russe et
un nom très ha vrais qu’ombrage la gloire de
Valel — est la file du restaurateur bien
connu de la place des Ilalles-Centrales. Elle
était en A lemague depuis un an, comme
gouvernante, dans U famille du docteur
Lubzynski, de Berl ni
E lie revenait du Tyrol, où cette faoaiiie
avait passé ses vacances, quand, dans ie
train de Munich, cù elle se trouvait, une
grosse émotion passa. C’était en gare de Nu-
remberg, nu après-midi de fin septembre.
Des voyageurs exaspérés colportaient la
grosse nouvelle :
— Comment î Vous ne savez pas encore T
Un aéroplane trançsis a volé au-dessus, ds.
la ville. U a jeté des bombes. Il y a des tués
des blessés.
— C’est une agression t
— C’est la guerre !
La colère grondait. On proférait tes pires
menaces à l’adresse des Français. Q ie!quet
mots prononc s par notre compatriote dam
sa tangue maternelle eurent le don de ravir et
Tes indignations parmi les personnes ds
compartiment. Un voyageur intervint c pen-
dant. Il prit soin de tranquilliser la jeune
fille, de lui donner l’asiurance q'j’eila ne
serait pas inquiétée. Ce Monsieur, elffi i’ap-
prit par la suite, n'était autre que le mimstra
des affaires étrangères allemand.
Notez, en passant, l’êtraoge coïncidencs
qui ramena la minisîra à B rlin et le fit
pass3r par Nuremberg le jour même du
pseudo-attentat. Le « coup » de l’aéroplane,
invention grossière dont l'Allemagne a ce-
pendant fait état puisqu’elle s’en -est S8rvi
comme prétexté à son attaque armée, était
comme on le voit, bien machiné.
Les voyageurs du train de Munich eurent
au moins la satisfaction de constater que le
grand état-major ne laissa pas traîner lés
choses.
Quelques heures avaient à peine suivi Fin-
ci sent que la voie ferrée était déjà encom-
brée de trains militaires filant vers la fron-
tière. Il en circula, tant et tant, que le con-
voi des touristes à destination de Berlin ne
put atteindre la capitale. On l’arrêta à vingt
kilomètres de là. Le dactéur Lubzynt-ki et se
famille durent gagner Berlin en automobile.
#
là *
Ce que fut la cité pendant ces première*
journées de guerre, on le devine. Un en-
thousiasme exultant remplissait les brasse-
ries et se déversait par les rues dans un grand
bruit de bottes et de sabres traînés. D s dra-
peaux surgirent à tontes les fenêtres, dra-
peaux allemands, drapeaux américains. On
vit même flotter des drapeaux japonais. Ace
moment délirant, le peuple berlinois comp-
tait encore sur la neutralité de l'Angleterre
et faisait au Japon des amabilités confiantes.
— Ce fat une stupeur immense, suivie
d’un certain effarement, nous dit Mlle Plu-
mey, quand on communiqua que l’Angle-
terre avait adhéré au mouvement franco-
russe et que ie Jappa, allié, lui prêtait son.
appui.
» Mais cet affaissement dura peu. L’or-
gueil germanique se ressaisit, et bien que
l’ordre eut été donné d’enlever tous les dra-
peaux aux fenêtres, l’enthousiasme se main-
tint, entretenu par les communiqués da
gouvernement.
» L’armée allemande allait, disait-on, de
victoires en victoires ; elle avait conquis la
Belgique, elle était aux portes de Pari?, élis
marchait, d’autre part, sur Varsovie. On col-
portait te mot du kaiser : « Maintenant, jene
confiais plus rien, que i’A lemagnel »E. fout
Berlin disait sa toi absolue dans le succès
■.tes armées, et chaque jour scs cloches son-
naient à toute volée.
— Cependant, ia retraite do la Marne...
— Vous pensez bien que la ruse âltemaa»
de sut « l’interpréter » suivant l’intérêt de sa
cause. La retraite de la Marne ns lut,au début,
pour l’opinion publique allemande, qn’una
opération stratégique,un mouvement destint
à permettre l’accomplissement d’une autre
opération décisive sur l’Aisne. Mais pet) à
peu on comprit que c’était bien là un recul
et dans les milieux bourgeois, où je me trou-
vais, on finit par l’admettre, par en donne»
une explication : la responsabilité retombait
pour une large part sur le kronprinz déni
l’armée était arrivée en retard. Cela, d’ail-
leurs, n’infirmait en rien te plan général...
Berlin se remit à chanter victoire et à j
croire très sérieusement... »
L’intervenDon de l'Angleterre fut le pre-
mier grand coup porté aux illusions alle-
mandes. E le a causé une grosse émotion»
puis une haine furieuse, à tel point que
l'Anglais est désormais, pour l’AUemaud.
l’eunemi qu’il faut surtout anéantir.
Le Berlinois daigne avoir pour le Françai/*
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