Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 novembre 1914 04 novembre 1914
Description : 1914/11/04 (A34,N12141). 1914/11/04 (A34,N12141).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723023
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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La PETIT HAVRE est désigné poar las Annonces Judiciaires et légales
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il Autres Départements.. «S Ifr a « ,
I Union Postale 40 » 20 Fr 4.0 >
|j On s’abonna également, SANS FRAIS, dans tous las Bureaux de Poste de France i
COMMUNIQUÉS
OFFICIELS
Nos lecteurs ont remarqué que nous
nous efforçons de donner aussi souvent
que possible non seulement les commu-
niqués français mais aussi ceux des
autres gouvernements et même les
communiqués allemands ; aujourd’hui,
nous avons groupé en un seul tableau
tous ces documents officiels sur la
guerre et nous espérons pouvoir conti-
nuer à le faire par la suite.
Il va de soi que nous donnons les
communiqués allemands sous toutes
réserves, mais nous estimons qu’il est
bon que l'on sache au moins comment
l’ennemi juge les opérations militaires
en cours. Au début de la guerre, on a
paru craindre la nervosité de notre
race mais, en fait, l'opinion publique
française a été parfaite de calme et
de dignité ; on ne saurait donc la
troubler en lui faisant connaître ce
qui se publie en Allemagne.
Après trois mois de guerre, nous
avons fait Vapprentissage de l’état
d’esprit nécessaire à ces temps ex-
traordinaires ; ce ne sont pas seule-
ment nos braves soldats qui se sont
aguerris, mais nous tous. Notre pays
s’est habitué au danger tout en res-
tant absolument confiant ; tout ce que
nous désirons c'est de bien savoir ce
qui se passe.
Certes, nous devons rendre cette
justice aux ‘communiqués du gouver-
nement français qu’ils ne nous ont
pas trompés ; depuis la réforme faite
par M. Millerand nous avons tou-
jours eu le sentiment que l’on nous
disait la vérité, sinon toute la vérité,
fit les faits contrôlables sont venussou-
fient nous le prouver. Sans doute, cette
autorité acquise par les communica-
tions officielles a contribué pour beau-
coup à répandre la confiance et nous
tenons à le dire d’autant plus que
mous nous permettons parfois de cri-
tiquer leur rédaction. L’état d’esprit
file notre pays serait complètement
'diffèrent si cette idée avait pu sè ré-
pandre que l’on nous cachait la si-
tuation réelle.
j Nous continuerons donc à avoir foi
dans les déclarations de notre gou-
vernement et si nous cherchons ailleurs
Quelques renseignements complémen-
taires, c'est uniquement pour mieux h s
ïcomprendre, car ce n’est pas leur faire
\injure que de dire qu’elles sont par-
fois d’une concision toute militaire.
loi, de plus, nous trouvons dans un
[communiqué allemand une confirma-
tion des succès que l’on nous a annon-
cés, nous nous en féliciterons, sans nous
'laisser impressionner par ailleurs des
).défaites que nos ennemis pourraient
\,se vanter de nous avoir infligées ; si
i nous avons les meilleures raisons pour
Croire en nos gouvernants, nous savons
çussi ce que vaut la parole allemande,
| Nous réserverons donc toujours notre
jugement sur les communications d’où-
fre-Rhin, mais le fait de les connaître
\nous permettra d’avoir dans certains
}ças une vue d’ensemble plus complète
[sur la guerre et de mieux comprendre .
ce qui se passe en Allemagne et par
conséquent la suite des événements.
; Nous nous réjouissons que le pre-
mier communiqué de Berlin que nous
publions en bonne place vienne fort a
propos confirmer, pour qui sait lire,
fila retraite des Allemands sur V Yser,
ce qui est le grand fait du jour.
CASFAR-JORDAN.
ru au |g M i OEmmgsëë
EXPLOITS D'AVIATEURS
, L’aviation anglo-française accomplit jour-
'nellement d;s prodiges au cours de cette
îtçrrible guerre, et notamment dans les ’ba-
tataiiles qni se livrent actuellement dans les
Flandre».
Samedi dernier, deux aéroplanes britanni-
ques effectuèrent une visite nocturne au
camp allemand qni avait été établi à Lichler-
jVelde, où l’on savait que de grandes quanti-
tés de munitions avaient été réunies.
Des bombes forent jetées sar les magasins
(allemands, causant l’explosion d’un nombre
Considérable de cartouches et mettant le fen
à un dépôt de fusils.
Trois sentinelles de garde auprès des ré-
serves de munitions turent tuées. La ligne
)de chemin de fer, entre Lichtervelde et la
(base de combat allemande, tut détruite en
deux endroits, de sorte qu’il fut impossible à
Penne mi d'avoir des munitions avant que le
dommage ne fût réparé,
■ Ces travaux de réparation étaient exécutés
Bar des troupes allemandes quand elles fu-
rent assaiUies par des obus qui tuèrent une
Centaine d’hommes.
Pour couvrir la Retraite
Les Allemands établissent hâtivement des
(tranchées au Nord d’Ostende, sur la ligne
jillankenberghe-Bruxelles. C’est dans le but
découvrir leur retraite, qui apparait de
Iplus en pins inévitable, dit le Daily N^ws.
[ L’ennemi est également fort retranché sur
nés lignes de îa cote, près de Knocke.
j Tontes les attaques allemandes an Nord
de Ni eu port ont été repoussées et sur cer-
tains points, lés Allemands furent rejetés à
[plusieurs kilomètres. L’aile gauche des
ülliés s’est avancée jusqu à Middlekeike.
f (Middl* kerke est à mi-chemin entre Nieu-
port et Ostende).
LES
esaib dans 1 es Mis
UNE BATAILLE AÉRIENNE. - MYSTÉRIEUX
PRÉPARATIFS A ANVERS
Les Allemands, dans les Flandres occiden-
tales, continuent d’être reponssésâentement,
mais sûrement, dés positions qu’ils occu-
pèrent an prix de tant de vies.
Bien qu'ils aient repris samedi trois villa-
ges dont on les avait délogés jeudi, leur suc-
cès fut annnfê par les progrès faits le même
jour, parles ailles sur d’autres points.
L’effort allemand parait êtno maintenant
inspiré, dit le Daily News, plutôt par un sen-
timent de désespoir que par fespérance de
poursuivre la marche en avant.
La crainte d’une nouvelle attaque du cô é
de la mer — on sait ce qn’elfe leur à déjà
coûté — se trahit par la surveillance redou-
blée qu'exercent les aéroplanes qui s’élan-
cent de Zoebrugge ponr patrouiller au des-
sus de la Manche.
Un Tanbe survola les lignes alliées à Hyest
samedi matin et provoqua une dramatique
bataille aérienne à laquelle participèrent
quatre avions appartenant aux aillés.
Ceux-ci cessèrent la machine allemande
vers la base, Zeebrugge, attentèrent de l’en-
cercler près de Blankeabergtie.
Le Taube g d’échapper à ta poursuite, et on te vit échan-
ger des coups de revolver avec les aviateurs
alliés.
Finalement, le Tanbe réussit à éviter la
capture, mais ses mouvements désordonnés,
avant qu’il ait disparu derrière un nuage,
ont fait supposer qu’il était tout moins
désemparé.
La flotte aérienne alitée tourna alors son
attention vers un Zeppelin venu de Bruxelles
et qui avait été employé durant deux jours
à surveiller la Manche, à signaler notam-
ment les monvements de la Hotte britan-
nique en action d’attaque.
Ce Z -ppefin avait été témoin de la bataille
aérienne, mais il n’avait tait aucun essai pour
y participer. Il vit que les avions tentaient
de l’encercler à son tour et il disparut dans
les nuages.
Des rencontres de ce genre ont eu lieu
plusieurs fois entre aéroplanes alliés et Tau-
bes, et toujours ceox-ci ont été chassés,
Q :ant aux Zeppelins, iis évitent prudem-
ment le combat en dehors des lignes aHe-
mandes ; d ailleurs les hauts vents qni ré-
gnent maintenant rendent leurs manoeuvres
excessivement dangereuses.
On ne croit pas que les Allemands, con-
trairement à ce qui a été dit, essaient de
transporter à Zeebrugge des éléments de
sous-marins destinés à opérer en Manche.
Mais an rapporte qu’une grande quantité de
matériel naval est arrivé à Anvers venant de
Hambourg et de Kiel.
Il comprend des bateaux en acier et des
moteurs qui ont été déposés dans un de*
docks d’Anvers, sévèrement gardé et dans e-
qoel on travaille ac iyemssat.
De nombreux officiers de marine, parmi
lesquels deux-amiraux, sont arrivés a An-
vers, où r&tuteai voa Schroder.commandant
ie secteur de Zeebrugge à Ostende, a conféré
avec eux vendredi dernier.
L’ARMÉEJfURQUE
Ce qu’elle peut être
Qu’est devenue l’armée turque depuis
qu’elle s’est tait battre par les Bulgares, les
Serbes et les Grecs? Qu’en ont fait Ënver
pacha et le général Liman von Sanders ?
Ce qu’Clle-est exactement, personne ne le
sait, pas même ces deux augures, car en
Turquie il y a toujours plus loin de ce qui
doit être à ce qui e-t au’entre la conoe et les
lèvres;car, entre les deux,il y aces facteurs
inhérents aux choses turques : la dilapida-
tion, la concussion, le désordre, le gaspillage
et la paresse.
Puisque nous ne pouvons savoir ce qu’elle
est, voyons ce qu’elle devrait être, c’est-à-
dire ce qu’elle est sur le papier.
En temps de paix, l’armée turque compte,
active et réserve, 17,000 officters, 200,000
fantassins et artillenrs, 45,000 Cavaliers,
1 500 canons et 400 mitrailleuses. Les rédifs
(réservistes), qui, pendant la dernière guer-
re, ont en pour principal rôle de donner le
signai de la déroute, forment nominalement
500 batail'ons.
En troisième ligne viennent les Innstalifiz
(territoriaux) qui n’ont pas de cadres et dont
il n’y a pas lieu de tenir compte.
L’infanterie est armée du fusil Manser à
répé ition de l’ancien Manser et du Martini-
Henry.
L’approvisionnement des munitions doit
être nominalement de 300,000,000 de car-
touches.
L’artillerie de campagne comprend 35 ré-
giments de deux ou trois bataillons, de trois
batteries chacun ; 23 bataillons d’artiiierie
de montagne, à trois batteries ; 10 batteries
à cheval et 18 batteries de gros obusiers. La
plupart des batteries sont de quatre canons
et quelques-unes de six.
Les canons de campagne sont des Krupp
de 75, modèle 1903. Les troupes d’A*ie
ont des canons plus anciens et de modèles
divers.
Il y a nominalement quatre inspections
d'armées.
Les première, à Constantinople, comprend
les iw, 2«, 3e et 4« corps d’armée dont ies
quartiers généraux sont à Constantinople,
Rodosto, Kuk Kilissé et Andrinopie.
La deuxième inspection n’a plus qu’un
corps d’armée, celui de Damas, Je 8e ; te 5e,
le 6e et le 7« corps n’existent plus.
La 3« inspection a son siège à Erzingham,
en Arménie, et comprend trois corps, les 9«,
10e et H*. Le 10e corps a trois divisions, et
les autres deux seulement.
La 4« inspection (Bagdad) comprend les
12« et 13e corps de deux divisions chacun.
Le 14« corps est indépendant et a trois di -
visions, une stationnée à Sanaa, Iladaida et
dans i’Hedjaz.
Celte armée a été portée, depuis deux
mois environ, sur le pied de guerre, et on
estime qu’elle peut compter actuellement à
peu près 500,000 hommes plus ou moins en-
traînés, auxquels on pent ajouter 250,000
non entraînés, restés dans ies dépô s.
La pins forte partie de cette armée se trou-
ve actuellement dans la Turquie d’Europe.
Le 8« corps, fort de 40,000 bommes, est tout
prêt en Palestine, et des forces assez impor-
tantes se trouvent également en Arménie et
sur ia frontière du Caucase.
LA GUERRE
©Se
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
COMMUNIQUÉ^FRANÇAIS i
Paris, 3 Novembre, reçu à 17 heures/
A notre Ganclie
L’ennemi paraît avoir abandonné
complètement la rive gauche de l’Yser
en aval de Dixmude. Des reconnais-
sances des troupes alliées, poussées
sur les chaussées dans les régions
inondées,réoccupèrent les passages de
T Yser sans grandes difficultés.
Au Sud de Dixmude et vers Ghelu-
veït, notre avance fut particulièrement
sensible.
Dans la région au Nord de la Lys,
malgré des attaques prononcées par
les Allemands avec des effectifs consi-
dérables, notre front fut partout main-
tenu ou rétabli à la fin de la journée.
De nouvelles attaques allemandes
contre les faubourgs d’Arras, contre
Lihons et le Quesnoy en Santerre
échouèrent,
Au Centre
Dans la région de l’Aisne, à l’Est de
la forêt de l’Aigle, nous marquâmes
quelques progrès.
A l’Est de Vailly, aux dernières nou-
velles, celles de nos forces qui se trou-
vaient accrochées aux pentes des pla-
teaux Nard des villages deChavonne
et de Soupir, durent se replier sur la
vallée.
Plus à l’Est, nous maintînmes nos
positions en amont de Bourg et de
Gomin, sur la rive droite de la rivière.
Une violente canonnade eut lieu au
cours de la journée entre Reims et la
Meuse ainsi que sur les Hauts-de-
Meuse. De nouveaux efforts allemands
dans la forêt de l’Argonne furent en-
rayés. Nous continuâmes à progresser
au nord-ouest de Pont-à-Mousson.
A notre Droite
Quelques actions de détail favora-
bles à nos armes le long de la Saille.
Paris, 23 heures, reçu Y1 h. 25 du matin.
Les seuls renseignements reçus
dans la soirée concernent la région
au Nord-Est de Vailly ; nous y avons
contre attaqué et repris la ferme de
Metz, et la région du Four-de-Paris,
où nous avons repris Saint-Hubert,
dans l’Argonne, où l’attaque alle-
mande a été repoussée et où nous
avons également gagné du terrain.
Hier, dans la région de Souain,
nous avons descendu trois avions alle-
mands.
COMMUNIQUÉ BELGE
Reçu dans la matinée du 3 Novembre.
L’ennemi, abandonnant ses morts et ses
blessés, s’est replié vers l’Est. Nas troupes
ont conservé les positions occupées hier ;
nos éléments avancés se sont portés vers
l’Yser et ont rencontré partout les indices
d’une retraite précipitée. De l’aveu d’un
officierallemand, l’adversaire a perdu sur
l’Yser 30,000 hommes, dont 10,000 morts.
Reçu téléphoniquement à 20 h. 50.
L’ennemi est en retraite à l’Est de l’Yser
entre Meuport et Dixmude. Nous avons fait
quelques prisonniers à Sluyvekenskerke.
Il y a encore quelques Allemands dans les
fermes autour de ce village.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(nous réserve)
B rl.n, 1" novembre.
Nos oaérations en Belgique sont rendues
■P us difficiles par suite de l'inondation du
canal Yser-Ymes résultant de la destruction
des écluses àNieuport.
A Ypresoons avons progressé. Nous avons
fait 609 prisonniers et pris quelques canons
wt Anglais. Nous avons .aussi avancé à
i Ouest de Lille. Le nombre dés prisonniers
faits-par nous à Vailly a atteint i,50û en-
viron.
Dans le voisinage de Verdun et de Toul,
seulement des engagements peu importants
ont eu lieu.
Sur le théâtre Nord-Est de la guerre, nos
troupes turent de nouveau engagées contre
les Russes pendant la journée o bier, sans
résultat.
Chronique Belge
ÜE ^OlflUBE^T
Le | COURRIER DE L'ARMÉE ”
Sans le roi Albert, il n'est pas douteux que
tout se serait passé autrement ; et l'histoire au-
rait perdu une de ses plus belles et plus nobles
pages. Certainement la Belgique aurait tenu sa
parole et défendu sa neutralité ; tout gouverne-
ment qui eût hésité-à le faire aurait été balayé
sans pitié par l'irrésistible indignation d’un
peuple qui aussi loin que nous scrutions le
passé, n'a jamais failli h sa parole. Mais alors
on aurait assisté à cette confusion, à cette irré-
solution inévitables dans un pays soudain me-
nacé des pires catastrophes. 11 y aurait eu de
vaines palabres, des mesures mal conçues, des
faux-pas excusables, mais irréparables ; —et,
par dessus tout, les paroles attendues, les paro-
les nettes et décisives n’auraient pas été pro-
noncées, et les actions d’éolat les plus héroï-
ques qûe nous puissions dépeindre ne se se-
raient pas produites au moment voulu.
Grâce au roi, l'action magnifique éclate dans
toute sa splendeur : la voie de l’héroïsme est
dégagée, nettement tracée, splendide comme
ce-le des Thermopyles indéfiniment prolongée I
Mais ce qu'il a souffert, ce qu’il souffre cha-
que jour, peux-là seuls peuvent le comprendre
qui ont eu le privilège d’approcher ce héros ;
'e plus sensible et le plus doux des hommes, si-
lencieux et réservé ; un homme qui domine ses
émotions, avec une modestie, une timidité à la
fois surprenante et délicieuse; aimant son peu-
ple moins comme un père son enfant, que
comme un fils sa mère qui l’adore. De tout ce
royaume chéri, siège de son bonheur, centre de
son amour et de sa sécurité, il ne reste d'intact
qu’une poignée de cités, menacées à tout mo-
ment, par le .plus hideux envahisseur que le
monde ait jamais porté...
Maurice MAETERLINCK.
L’arrivée da Ministre de la Guerre
M. de Broquevilie, ministre de la Guerre de
Belgique, est arrivé ainsi que nous l’avions an-
noncé, hier après midi, â 5 heures, au Nice
Havrais, venant de Dunkerque.
Venu en automobile en compagnie de son
officier d'ordonnance,il s’est rendu tout d'abord
au ministère de la guerre belge où il s’est en-
tretenu quelques instants avec les officiers, puis ,
a été conduit à la villa Roxane, prérarée à son
intention.
M. de Broquevilie a ensuite assisté au Conseil
des ministres et a entretenu ses collègues de s
questions concernant son ministère, et de la si-
tuation c/es troupes alliées sur le territoire
belge,
Le soir, à six heures, M. de Broquevitle a as-
sisté à la cérémonie du salut au drapeau belge.
De nombreuses personnes étaient venues se
masser dans le jardin de la villa Louis XVI, où
est installé le ministère de 'a guerre.
Lorsque le drapeau fut amené, uri comman-
dant prit la parole et dit : « Souvenez-vous que
c’est aujourd’hui l'anniversaire du prince Léo
DOld c/e Belgique, fils aîné de notre » bien-aimé
souverain. Vive le Roi, vive la Reine, vive le
prince Léopold. »
L’assistance répéta ces vivats, puis e'ie en-
tendit la lecture'à h ute voix du communiqué
du gouvernement français reçu dans l’après-
midi. Des applaudissementssaluèrent les bonnes
nouvelles qu’il contenait.
L’Héroïsme du Roi Albert
Le correspondant du « fyd » â Dunkerque
mentionne des traits’ d’héroïsme du roi des
BJges.
Maintenant que les Belges vo/'enF/es Français
et les Anglais combattre à leurs côtés,, la lutte
se poursuit avec une ardeur renouvelée.
Près de Mechlin, notre confrère vit le roi
Albert sous le feu.
Pendant qu’on enlevait des blessés et que les
projectiles tombaient dru, Il se tenait calme,
une cigarette aux lèvres.
Le jour précédent, ayant appris qu’une dé-
fection légère s’était produite sur un point, il
dit : « Je vous montrerai comment agit un offi-
cier. » Et il donna l’exemple.
Le roi se montre pour ses soldats un véritable
camarade. Il sourit quand on lui parle des im-
posantes forces de police dont la kaiser s’en-
toure. Le roi des Belges se mêle à ses troupes
et l’on peut le voir mangeant de la soupe au
milieu da ses soldats.
Nos Hôtes Belges
MM. Schollaert, président de la Chambre
des Représentants de Belgique, ancien premier
ministre, a visité lundi l’hôpital auxiliaire da
I’ « Union des Femmes de France », rue des
Galeries, à Fècamp.
Il en a étéde même da WM. fa baron Vander
Elst, secrétaire général du ministère des affai-
res étrangères, et de M Hoefkens, consul de
Begique au Havre. Ils étaient accompagnés de
M. Jérôme Malandain, vice-consul d’Angleterre
à Fécamp.
La Réoccupation
Un petit détail qui a cependant un gros inté-
rêt pour l’histoire belge : le gouvernement
belge a déjà songé à assurer la réorganisation
administrative des territoires qui étaient ré-
cemment encore ou menacés ou oocupés par
l’ennemi.
C’est ainsi que 6e matin même partira du
Havre par le train de 11 h. 39, une soixantaine
de gendarmes sous le commandement de M. le
lieutenant Dumont.
C’est le commencement de la rêoocupation.
Les belges et leurs amis de France s’en réjouis-
sent. Et tous fêteront, ce matin, les braves
gendarmes, dont le départ est de bon augure.
Déjà des -fonctionnaires des postes et télé-
graphes belges ont été dirigés sur la partie du
territoire libère de l’ennemi pour y rétablir le
service.
Appel aux Belges à l’étranger
Le consul de Belgique au Havre a l’honneur
de porter à la Connaissance des Belges rési-
dant dans sa juridiction que le bureau d’en-
rôlement pour l’armée belge est établi à l’Hôtel
de Ville, et sera ouvert à partir du 3 novem-
bre tous les jours de 14 â 16 heures.
Les Belges auxquels s'adresse l'appel solen-
nel publié âu « Moniteur Belge » des 25, 26
et 27 octobre, sont instamment priés de se ren-
dre au bureau susd t sans délai, et au plus
tard la 14 novembre courant '
I. Poiecaré va saluer le
Koi Albert et sou Armée
Bordeaux, 3 novembre.
MM. Poincaré et Millerand sont arrivés di-
manche à Dunkerque, où ils ont rencontré
MM. de Brocqueviîle et Kitchener.
Le président de la République, le général
Joffre et les trois ministres se sont entrete-
nus longuement.
Us ont constaté le complet accord des troi3
états-majors.
MM. Poincaré, Millerand et Joffre sont
allés lundi en Belgique saluer le roi et l’ar-
mée belge.
Le roi, informé de l’arrivée da président,
aria au-devant de lui jusqu’à la frontière.
Le président lui a affirmé de nouveau sa
fervente admiration et les voeux enthou-
| siastes de la France entière, qui ne sépare
pas ia cause des deux pays.
Le roi a remercié chaudement et a fait
an vif éloge de l’armée française.
U a tenu à conduire M. Poincaré pendant
plusieurs kilomètres.
Le président de la République et M. Milla-
rand ont passé l après midi au milieu des
trmipes françaises opérant dans la région
d’Ypres.
m, AUGAGNEUR A TOULON
Toulon, 3 novembre.
M. Augagaeur voyageant da façon absolu-
ment privée est arrivé à 9 h. 45.
Il s’est longuement entretenu avec l’ami-
ral Desmarolies au sujet dea dispositions
pidses pour assurer ies relations du port
avec l’armée navale et l’organisation da camp
retrauehé de Toulon.
Il visita ensuite l'hôpital maritime. Il féli-
cita les médecins et adressa ses consolations
aux blessés.
La Conliancc dans les Finances Françaises
Rotterdam, 2 novembre.
Le cours du change, publié le 31 octobre,
marque un demi-pomt seulement de diffé-
rence entre l’or et le papier français.
La Chasse aux Maisons Âiiemandes
Paris, 3 novembre.
Quarante nouvelles maisons de commerce
allemandes et austro-hongroises ont été pla-
cées sous séquestre aujourd’hui, notamment
la maison Alfred Wagner et la Compagnie
des transports internationaux.
Les MeHes Troupes Anglaises
Londres, 3 novembre.
L’ambassade d’Angleterre communique
que l’enrôlement du dernier contingent de
Canadiens s’effectue de façon très satisfai-
sante. Les troupes des provinces de l’Ouest
s’assemblent déjà dans le Wiunipeg pour
compléter leur instruction.
Le Bombardement de Reims
Bordeaux, 3 novembre.
Le Temps annonce que les Allemands ont
recommencé à bombarder violemment Reims
dans les journées de dimanchë et de lundi.
LES ALLEMANDS EN BELGIQUE
Miestricht, 3 novembre.
Dix mille fantassins allemands âgés de 17
à 19 ans ont quitté, hier, Liège pour
Bruxelles.
Les Alliés marchent sur Ostende
< Londres, 3 novembre.
Les alliés auraient occupé Mariakcrke, au
sud ouest d’Ostende.
Uns Déclaration du Gouvernement Russe
Petrograd, 3 novembre.
Une note impériale au sujet de la Turquie
dit que ia Russie accueillera avec une par-
faite et confiante tranquillité et en invo-
quant l’aide de Dieu, la njuvelle agression
des vieux persécuteurs da la religion chré-
tienne.
Cette note ajoute que tons les peuples
slaves et les vaillantes armées de la Russie
sauront à nouveau châtier les hordes tur-
ques.
La note conclut que cette intervention ma-
lavisée de la Turquie, accélérera le dénoue-
ment fatal pour elle et qu’elle ouvrira pour
la Russie la voie de solntion des problèmes
historiques de la Mer Notre.
Les Turcs chassés de Russie
Petrograd, 3 novembre.
Le préfet de police a ordonné l’expulsion
e lo is les sujets turcs.
Les Navires Turcs
dans la mer Noire
Londres, 3 novembre.
Le vice-consul britannique de Novoros-
siisk, non loin de l’entrée de la mer d’Azov,
annonce que déux croisenrs turcs ont bom
barde ce port le 30 octobre.
Le vapeur anglais Friederika a été brûlé.
Le Bombardement de Sébastopol
Petrograd, 1" novembre.
Suivant des télégrammes reçus ici, Sébas-
topol a été bombardée par te croiseur Smtan
Yawuz Selim (ancien Goeben).
L’artillerie de la forteresse répondit, après
quoi ie croiseur s’éloigna vers l’Est.
Une dépêche mentionne que ie Breslau et
quatre torpilleurs accompagnaient le Goebetiv
Le Ministre Serbe quitte le Territoire Ottoman
Amsterdam, 3 novembre.
On mande de Constantinople que le mi-
nistre serba partira dans ia soirée ou de-
BOrlia
BERLIN A L'HEURE ACTUELLE
Oa ta Lumiè'e. -- La Hausse dss Denrées
Un journal danois VEiatrabladet publie
une saisissante description de la physionomie
actuelle de II capitale allemande :
Berlin a pris so i a pect habituel d’antom-
ne—brume, plaie et pavé gras. D’s mil-
liers de lampes à arc, les réc âmes lumineu-
ses au sommet des rnabo >s, les flamboyan-
tes vhrtees des magasins percent le brouil-
lard et déversent des flats de lumière dans
les rues. Même dans .les quartiers excentri-
ques de Berlin, les lampes électriques bril-
lent tonte la nuit. La parc de la cité est res-
plendissant de lumière, même à 3 heures
da matin et bien qu’on n’y puisse voir uns>
seule âme.
Cette orgie de clartés est plutôt désagréa-
ble aux yeux, mais elle montre le dessein
du ganvernsment de produire nne atmos-
phère d’optimisme et da gaîté artificielle. Ca
n est qu’une illusion d’opt q-te.
Derrière ces lumières ies choses ne sont
point si brillantes. Berlin est grave et Berlin
fait des préparatifs pour se défendre contra
ia faim d’hiver.
Déjà un grand nombre de maisons ont
réduit les gages de leurs employés d’un
tiers ou de moitié. Sans doute, d’autres ré-
ductions seront faites au cours de la saison
hivernale.
Le prix des denrées monte. La disette se
fait sentir depuis une quinzaine. Le coût da
presque toutes les provisions a augmenté,
non pas graduellement, mais par bonds da
de 10 à 20 pfennig par jonr.
Le veau qui se vendait 2 marks 20 pf. (ü
il y a une semaine atteint maintenant 3
maiks et pias. Le prix da lait a monté de
20 à 28 pfennig le litre ; le beurre de 1 mark
40 à 2 mark' et les oeufs, maintenant à 4
maiks (es vingt, ont double de prix.
Le sucre s'est élevé de 25 pfennig à 45.
Les prix sont fixés par une Commission.
Berlin, par son aspect n’évoque pas i’idéa
de la guerre. Rarement les militaires y sont
vus en grand nombre ; par contre on ren-
contre passablement de soldats blessés. L’em-
ballement des premiers jours de guerre est
tombé et le sentiment dominant est main-
tenant une haine intime partie ni 1ère ment
dirigée contre les Anglais.
La population berlinoise, elle, fait la guerre
à sa façon : elle extermine tous les noms
anglais et français qui s’étaient glissés dans
le langage courant
Le « Châteanhriand * et le « beefsteak *
ont disparus des menus, mais les noms fran-
çais sont restés sur la carte des vins. Les
« champignons à la maître d’hôtel » se sont
changés en « Frische champigoonen».
: Et lés berlinois s’appliquent fort à cette
campagne. Eüe est moins dura" et moins
cruelle que l’autie qui leur cause déjà tant
de morte t
Prisonniers Allemands
Paris? 3 novembre. '
Quatre cents prisonniers provenant de
Dixmude sont passés à Paris, exténués et
affamés. Parmi eux se trou raient de très
nombreux jeunes gens da 16 à 20 ans, an-
ciens élèves de l’Université de Bjriiu, ayant
quitté leurs études pour combler ies vides
des rangs allemands. Fs partirent sans en-
thousiasme et déclarèrent qu’ils soiïffrirent
beaucoup pendant la courte campagne qu’ils
ont faite.
L’Allemagne se méûe
Les Allemands ont une telle peur de l’es-
pionnage, dit le Times, que’ leur vigilance
aux frontières est devenue plus que jamais
active. Des centaines d’hommes de potice se-
crète ont été envoyés sur les frontières fran-
çaise et hollandaise.
Le gouvernement allemand a interdit
l’entrée dans l’empire des journaux hollan-
dais.
LES DÉSERTEURS ALLEMANDS
On rapporte une l’autorité militaire alle-
mande est très affectée par le nombre crois-
sant des déserteurs, dont la soudaine dispa-
rition fait de larges vides dans Ie3 rangs.
Après une rade campagne de douze se-
maines d’un combatcontinu dit le Daily News
et une nourriture peu abondante, la plupart
des hommes ne dissimulent pas leur désir
de changer de régime.
Il SB lont remettre ou ils volent des vête-
ments civils aux paysans belges et, par mil-
liers, ils franchissent la frontière hollan-
daise à Patte, à Siuis et autres points.
La Capitulation üa Tsingtao imminente
Après un violant bombardement de Tsiag-
tso par les alliés, un fort seulement, celai
de Huichuan, a répondu.
Un croiseur allemand a été coulé.
On rapporte que ie navire de guerre an-
glais Triumph a réduit au silence, après sept
coups de canon, ies forts Bismarck.
La .capitulation de la place est maintenant
attendus d’un moment a l’antre.
LA SITUATION DE CATTARO
Venise, 3 novembre.
En raison de l’intensité du bombardement
les autorités administratives da Cattaro sa
sont réfugiées à Fin me.
La position militaire de Cattaro serait très
précaire.
On mande de Fiameqüe des détachements
de marins allies ont débarquéprèadeRagusai,
Une Déclaration du Tsar
Petrograd, 3 novembre.
Répondant à un télégramme des commer-
çants de Moscou exprimant l’opinion qu«
des onvertures de paix seront seulement pos-
sibles lorsque ies Russes auront atteint le
coeur même de i’Aliera >gie, le tsar a dit
qu’il est complètement d’accord avec le*
Moscovites. La crainte d’une conclusion ds
la paix avant i’écraseraent complot de l’e.n-
nemi n’est pas fondée.
Il) Le mark vaut i ir, 25 ; le pfeanig, 1 ceaUmç
O. RANDOLET
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jj l’Oise et la Somme 4 50 » Fr. fl a Fr.
il Autres Départements.. «S Ifr a « ,
I Union Postale 40 » 20 Fr 4.0 >
|j On s’abonna également, SANS FRAIS, dans tous las Bureaux de Poste de France i
COMMUNIQUÉS
OFFICIELS
Nos lecteurs ont remarqué que nous
nous efforçons de donner aussi souvent
que possible non seulement les commu-
niqués français mais aussi ceux des
autres gouvernements et même les
communiqués allemands ; aujourd’hui,
nous avons groupé en un seul tableau
tous ces documents officiels sur la
guerre et nous espérons pouvoir conti-
nuer à le faire par la suite.
Il va de soi que nous donnons les
communiqués allemands sous toutes
réserves, mais nous estimons qu’il est
bon que l'on sache au moins comment
l’ennemi juge les opérations militaires
en cours. Au début de la guerre, on a
paru craindre la nervosité de notre
race mais, en fait, l'opinion publique
française a été parfaite de calme et
de dignité ; on ne saurait donc la
troubler en lui faisant connaître ce
qui se publie en Allemagne.
Après trois mois de guerre, nous
avons fait Vapprentissage de l’état
d’esprit nécessaire à ces temps ex-
traordinaires ; ce ne sont pas seule-
ment nos braves soldats qui se sont
aguerris, mais nous tous. Notre pays
s’est habitué au danger tout en res-
tant absolument confiant ; tout ce que
nous désirons c'est de bien savoir ce
qui se passe.
Certes, nous devons rendre cette
justice aux ‘communiqués du gouver-
nement français qu’ils ne nous ont
pas trompés ; depuis la réforme faite
par M. Millerand nous avons tou-
jours eu le sentiment que l’on nous
disait la vérité, sinon toute la vérité,
fit les faits contrôlables sont venussou-
fient nous le prouver. Sans doute, cette
autorité acquise par les communica-
tions officielles a contribué pour beau-
coup à répandre la confiance et nous
tenons à le dire d’autant plus que
mous nous permettons parfois de cri-
tiquer leur rédaction. L’état d’esprit
file notre pays serait complètement
'diffèrent si cette idée avait pu sè ré-
pandre que l’on nous cachait la si-
tuation réelle.
j Nous continuerons donc à avoir foi
dans les déclarations de notre gou-
vernement et si nous cherchons ailleurs
Quelques renseignements complémen-
taires, c'est uniquement pour mieux h s
ïcomprendre, car ce n’est pas leur faire
\injure que de dire qu’elles sont par-
fois d’une concision toute militaire.
loi, de plus, nous trouvons dans un
[communiqué allemand une confirma-
tion des succès que l’on nous a annon-
cés, nous nous en féliciterons, sans nous
'laisser impressionner par ailleurs des
).défaites que nos ennemis pourraient
\,se vanter de nous avoir infligées ; si
i nous avons les meilleures raisons pour
Croire en nos gouvernants, nous savons
çussi ce que vaut la parole allemande,
| Nous réserverons donc toujours notre
jugement sur les communications d’où-
fre-Rhin, mais le fait de les connaître
\nous permettra d’avoir dans certains
}ças une vue d’ensemble plus complète
[sur la guerre et de mieux comprendre .
ce qui se passe en Allemagne et par
conséquent la suite des événements.
; Nous nous réjouissons que le pre-
mier communiqué de Berlin que nous
publions en bonne place vienne fort a
propos confirmer, pour qui sait lire,
fila retraite des Allemands sur V Yser,
ce qui est le grand fait du jour.
CASFAR-JORDAN.
ru au |g M i OEmmgsëë
EXPLOITS D'AVIATEURS
, L’aviation anglo-française accomplit jour-
'nellement d;s prodiges au cours de cette
îtçrrible guerre, et notamment dans les ’ba-
tataiiles qni se livrent actuellement dans les
Flandre».
Samedi dernier, deux aéroplanes britanni-
ques effectuèrent une visite nocturne au
camp allemand qni avait été établi à Lichler-
jVelde, où l’on savait que de grandes quanti-
tés de munitions avaient été réunies.
Des bombes forent jetées sar les magasins
(allemands, causant l’explosion d’un nombre
Considérable de cartouches et mettant le fen
à un dépôt de fusils.
Trois sentinelles de garde auprès des ré-
serves de munitions turent tuées. La ligne
)de chemin de fer, entre Lichtervelde et la
(base de combat allemande, tut détruite en
deux endroits, de sorte qu’il fut impossible à
Penne mi d'avoir des munitions avant que le
dommage ne fût réparé,
■ Ces travaux de réparation étaient exécutés
Bar des troupes allemandes quand elles fu-
rent assaiUies par des obus qui tuèrent une
Centaine d’hommes.
Pour couvrir la Retraite
Les Allemands établissent hâtivement des
(tranchées au Nord d’Ostende, sur la ligne
jillankenberghe-Bruxelles. C’est dans le but
découvrir leur retraite, qui apparait de
Iplus en pins inévitable, dit le Daily N^ws.
[ L’ennemi est également fort retranché sur
nés lignes de îa cote, près de Knocke.
j Tontes les attaques allemandes an Nord
de Ni eu port ont été repoussées et sur cer-
tains points, lés Allemands furent rejetés à
[plusieurs kilomètres. L’aile gauche des
ülliés s’est avancée jusqu à Middlekeike.
f (Middl* kerke est à mi-chemin entre Nieu-
port et Ostende).
LES
esaib dans 1 es Mis
UNE BATAILLE AÉRIENNE. - MYSTÉRIEUX
PRÉPARATIFS A ANVERS
Les Allemands, dans les Flandres occiden-
tales, continuent d’être reponssésâentement,
mais sûrement, dés positions qu’ils occu-
pèrent an prix de tant de vies.
Bien qu'ils aient repris samedi trois villa-
ges dont on les avait délogés jeudi, leur suc-
cès fut annnfê par les progrès faits le même
jour, parles ailles sur d’autres points.
L’effort allemand parait êtno maintenant
inspiré, dit le Daily News, plutôt par un sen-
timent de désespoir que par fespérance de
poursuivre la marche en avant.
La crainte d’une nouvelle attaque du cô é
de la mer — on sait ce qn’elfe leur à déjà
coûté — se trahit par la surveillance redou-
blée qu'exercent les aéroplanes qui s’élan-
cent de Zoebrugge ponr patrouiller au des-
sus de la Manche.
Un Tanbe survola les lignes alliées à Hyest
samedi matin et provoqua une dramatique
bataille aérienne à laquelle participèrent
quatre avions appartenant aux aillés.
Ceux-ci cessèrent la machine allemande
vers la base, Zeebrugge, attentèrent de l’en-
cercler près de Blankeabergtie.
Le Taube g
ger des coups de revolver avec les aviateurs
alliés.
Finalement, le Tanbe réussit à éviter la
capture, mais ses mouvements désordonnés,
avant qu’il ait disparu derrière un nuage,
ont fait supposer qu’il était tout moins
désemparé.
La flotte aérienne alitée tourna alors son
attention vers un Zeppelin venu de Bruxelles
et qui avait été employé durant deux jours
à surveiller la Manche, à signaler notam-
ment les monvements de la Hotte britan-
nique en action d’attaque.
Ce Z -ppefin avait été témoin de la bataille
aérienne, mais il n’avait tait aucun essai pour
y participer. Il vit que les avions tentaient
de l’encercler à son tour et il disparut dans
les nuages.
Des rencontres de ce genre ont eu lieu
plusieurs fois entre aéroplanes alliés et Tau-
bes, et toujours ceox-ci ont été chassés,
Q :ant aux Zeppelins, iis évitent prudem-
ment le combat en dehors des lignes aHe-
mandes ; d ailleurs les hauts vents qni ré-
gnent maintenant rendent leurs manoeuvres
excessivement dangereuses.
On ne croit pas que les Allemands, con-
trairement à ce qui a été dit, essaient de
transporter à Zeebrugge des éléments de
sous-marins destinés à opérer en Manche.
Mais an rapporte qu’une grande quantité de
matériel naval est arrivé à Anvers venant de
Hambourg et de Kiel.
Il comprend des bateaux en acier et des
moteurs qui ont été déposés dans un de*
docks d’Anvers, sévèrement gardé et dans e-
qoel on travaille ac iyemssat.
De nombreux officiers de marine, parmi
lesquels deux-amiraux, sont arrivés a An-
vers, où r&tuteai voa Schroder.commandant
ie secteur de Zeebrugge à Ostende, a conféré
avec eux vendredi dernier.
L’ARMÉEJfURQUE
Ce qu’elle peut être
Qu’est devenue l’armée turque depuis
qu’elle s’est tait battre par les Bulgares, les
Serbes et les Grecs? Qu’en ont fait Ënver
pacha et le général Liman von Sanders ?
Ce qu’Clle-est exactement, personne ne le
sait, pas même ces deux augures, car en
Turquie il y a toujours plus loin de ce qui
doit être à ce qui e-t au’entre la conoe et les
lèvres;car, entre les deux,il y aces facteurs
inhérents aux choses turques : la dilapida-
tion, la concussion, le désordre, le gaspillage
et la paresse.
Puisque nous ne pouvons savoir ce qu’elle
est, voyons ce qu’elle devrait être, c’est-à-
dire ce qu’elle est sur le papier.
En temps de paix, l’armée turque compte,
active et réserve, 17,000 officters, 200,000
fantassins et artillenrs, 45,000 Cavaliers,
1 500 canons et 400 mitrailleuses. Les rédifs
(réservistes), qui, pendant la dernière guer-
re, ont en pour principal rôle de donner le
signai de la déroute, forment nominalement
500 batail'ons.
En troisième ligne viennent les Innstalifiz
(territoriaux) qui n’ont pas de cadres et dont
il n’y a pas lieu de tenir compte.
L’infanterie est armée du fusil Manser à
répé ition de l’ancien Manser et du Martini-
Henry.
L’approvisionnement des munitions doit
être nominalement de 300,000,000 de car-
touches.
L’artillerie de campagne comprend 35 ré-
giments de deux ou trois bataillons, de trois
batteries chacun ; 23 bataillons d’artiiierie
de montagne, à trois batteries ; 10 batteries
à cheval et 18 batteries de gros obusiers. La
plupart des batteries sont de quatre canons
et quelques-unes de six.
Les canons de campagne sont des Krupp
de 75, modèle 1903. Les troupes d’A*ie
ont des canons plus anciens et de modèles
divers.
Il y a nominalement quatre inspections
d'armées.
Les première, à Constantinople, comprend
les iw, 2«, 3e et 4« corps d’armée dont ies
quartiers généraux sont à Constantinople,
Rodosto, Kuk Kilissé et Andrinopie.
La deuxième inspection n’a plus qu’un
corps d’armée, celui de Damas, Je 8e ; te 5e,
le 6e et le 7« corps n’existent plus.
La 3« inspection a son siège à Erzingham,
en Arménie, et comprend trois corps, les 9«,
10e et H*. Le 10e corps a trois divisions, et
les autres deux seulement.
La 4« inspection (Bagdad) comprend les
12« et 13e corps de deux divisions chacun.
Le 14« corps est indépendant et a trois di -
visions, une stationnée à Sanaa, Iladaida et
dans i’Hedjaz.
Celte armée a été portée, depuis deux
mois environ, sur le pied de guerre, et on
estime qu’elle peut compter actuellement à
peu près 500,000 hommes plus ou moins en-
traînés, auxquels on pent ajouter 250,000
non entraînés, restés dans ies dépô s.
La pins forte partie de cette armée se trou-
ve actuellement dans la Turquie d’Europe.
Le 8« corps, fort de 40,000 bommes, est tout
prêt en Palestine, et des forces assez impor-
tantes se trouvent également en Arménie et
sur ia frontière du Caucase.
LA GUERRE
©Se
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
COMMUNIQUÉ^FRANÇAIS i
Paris, 3 Novembre, reçu à 17 heures/
A notre Ganclie
L’ennemi paraît avoir abandonné
complètement la rive gauche de l’Yser
en aval de Dixmude. Des reconnais-
sances des troupes alliées, poussées
sur les chaussées dans les régions
inondées,réoccupèrent les passages de
T Yser sans grandes difficultés.
Au Sud de Dixmude et vers Ghelu-
veït, notre avance fut particulièrement
sensible.
Dans la région au Nord de la Lys,
malgré des attaques prononcées par
les Allemands avec des effectifs consi-
dérables, notre front fut partout main-
tenu ou rétabli à la fin de la journée.
De nouvelles attaques allemandes
contre les faubourgs d’Arras, contre
Lihons et le Quesnoy en Santerre
échouèrent,
Au Centre
Dans la région de l’Aisne, à l’Est de
la forêt de l’Aigle, nous marquâmes
quelques progrès.
A l’Est de Vailly, aux dernières nou-
velles, celles de nos forces qui se trou-
vaient accrochées aux pentes des pla-
teaux Nard des villages deChavonne
et de Soupir, durent se replier sur la
vallée.
Plus à l’Est, nous maintînmes nos
positions en amont de Bourg et de
Gomin, sur la rive droite de la rivière.
Une violente canonnade eut lieu au
cours de la journée entre Reims et la
Meuse ainsi que sur les Hauts-de-
Meuse. De nouveaux efforts allemands
dans la forêt de l’Argonne furent en-
rayés. Nous continuâmes à progresser
au nord-ouest de Pont-à-Mousson.
A notre Droite
Quelques actions de détail favora-
bles à nos armes le long de la Saille.
Paris, 23 heures, reçu Y1 h. 25 du matin.
Les seuls renseignements reçus
dans la soirée concernent la région
au Nord-Est de Vailly ; nous y avons
contre attaqué et repris la ferme de
Metz, et la région du Four-de-Paris,
où nous avons repris Saint-Hubert,
dans l’Argonne, où l’attaque alle-
mande a été repoussée et où nous
avons également gagné du terrain.
Hier, dans la région de Souain,
nous avons descendu trois avions alle-
mands.
COMMUNIQUÉ BELGE
Reçu dans la matinée du 3 Novembre.
L’ennemi, abandonnant ses morts et ses
blessés, s’est replié vers l’Est. Nas troupes
ont conservé les positions occupées hier ;
nos éléments avancés se sont portés vers
l’Yser et ont rencontré partout les indices
d’une retraite précipitée. De l’aveu d’un
officierallemand, l’adversaire a perdu sur
l’Yser 30,000 hommes, dont 10,000 morts.
Reçu téléphoniquement à 20 h. 50.
L’ennemi est en retraite à l’Est de l’Yser
entre Meuport et Dixmude. Nous avons fait
quelques prisonniers à Sluyvekenskerke.
Il y a encore quelques Allemands dans les
fermes autour de ce village.
COMMUNIQUÉ ALLEMAND
(nous réserve)
B rl.n, 1" novembre.
Nos oaérations en Belgique sont rendues
■P us difficiles par suite de l'inondation du
canal Yser-Ymes résultant de la destruction
des écluses àNieuport.
A Ypresoons avons progressé. Nous avons
fait 609 prisonniers et pris quelques canons
wt Anglais. Nous avons .aussi avancé à
i Ouest de Lille. Le nombre dés prisonniers
faits-par nous à Vailly a atteint i,50û en-
viron.
Dans le voisinage de Verdun et de Toul,
seulement des engagements peu importants
ont eu lieu.
Sur le théâtre Nord-Est de la guerre, nos
troupes turent de nouveau engagées contre
les Russes pendant la journée o bier, sans
résultat.
Chronique Belge
ÜE ^OlflUBE^T
Le | COURRIER DE L'ARMÉE ”
Sans le roi Albert, il n'est pas douteux que
tout se serait passé autrement ; et l'histoire au-
rait perdu une de ses plus belles et plus nobles
pages. Certainement la Belgique aurait tenu sa
parole et défendu sa neutralité ; tout gouverne-
ment qui eût hésité-à le faire aurait été balayé
sans pitié par l'irrésistible indignation d’un
peuple qui aussi loin que nous scrutions le
passé, n'a jamais failli h sa parole. Mais alors
on aurait assisté à cette confusion, à cette irré-
solution inévitables dans un pays soudain me-
nacé des pires catastrophes. 11 y aurait eu de
vaines palabres, des mesures mal conçues, des
faux-pas excusables, mais irréparables ; —et,
par dessus tout, les paroles attendues, les paro-
les nettes et décisives n’auraient pas été pro-
noncées, et les actions d’éolat les plus héroï-
ques qûe nous puissions dépeindre ne se se-
raient pas produites au moment voulu.
Grâce au roi, l'action magnifique éclate dans
toute sa splendeur : la voie de l’héroïsme est
dégagée, nettement tracée, splendide comme
ce-le des Thermopyles indéfiniment prolongée I
Mais ce qu'il a souffert, ce qu’il souffre cha-
que jour, peux-là seuls peuvent le comprendre
qui ont eu le privilège d’approcher ce héros ;
'e plus sensible et le plus doux des hommes, si-
lencieux et réservé ; un homme qui domine ses
émotions, avec une modestie, une timidité à la
fois surprenante et délicieuse; aimant son peu-
ple moins comme un père son enfant, que
comme un fils sa mère qui l’adore. De tout ce
royaume chéri, siège de son bonheur, centre de
son amour et de sa sécurité, il ne reste d'intact
qu’une poignée de cités, menacées à tout mo-
ment, par le .plus hideux envahisseur que le
monde ait jamais porté...
Maurice MAETERLINCK.
L’arrivée da Ministre de la Guerre
M. de Broquevilie, ministre de la Guerre de
Belgique, est arrivé ainsi que nous l’avions an-
noncé, hier après midi, â 5 heures, au Nice
Havrais, venant de Dunkerque.
Venu en automobile en compagnie de son
officier d'ordonnance,il s’est rendu tout d'abord
au ministère de la guerre belge où il s’est en-
tretenu quelques instants avec les officiers, puis ,
a été conduit à la villa Roxane, prérarée à son
intention.
M. de Broquevilie a ensuite assisté au Conseil
des ministres et a entretenu ses collègues de s
questions concernant son ministère, et de la si-
tuation c/es troupes alliées sur le territoire
belge,
Le soir, à six heures, M. de Broquevitle a as-
sisté à la cérémonie du salut au drapeau belge.
De nombreuses personnes étaient venues se
masser dans le jardin de la villa Louis XVI, où
est installé le ministère de 'a guerre.
Lorsque le drapeau fut amené, uri comman-
dant prit la parole et dit : « Souvenez-vous que
c’est aujourd’hui l'anniversaire du prince Léo
DOld c/e Belgique, fils aîné de notre » bien-aimé
souverain. Vive le Roi, vive la Reine, vive le
prince Léopold. »
L’assistance répéta ces vivats, puis e'ie en-
tendit la lecture'à h ute voix du communiqué
du gouvernement français reçu dans l’après-
midi. Des applaudissementssaluèrent les bonnes
nouvelles qu’il contenait.
L’Héroïsme du Roi Albert
Le correspondant du « fyd » â Dunkerque
mentionne des traits’ d’héroïsme du roi des
BJges.
Maintenant que les Belges vo/'enF/es Français
et les Anglais combattre à leurs côtés,, la lutte
se poursuit avec une ardeur renouvelée.
Près de Mechlin, notre confrère vit le roi
Albert sous le feu.
Pendant qu’on enlevait des blessés et que les
projectiles tombaient dru, Il se tenait calme,
une cigarette aux lèvres.
Le jour précédent, ayant appris qu’une dé-
fection légère s’était produite sur un point, il
dit : « Je vous montrerai comment agit un offi-
cier. » Et il donna l’exemple.
Le roi se montre pour ses soldats un véritable
camarade. Il sourit quand on lui parle des im-
posantes forces de police dont la kaiser s’en-
toure. Le roi des Belges se mêle à ses troupes
et l’on peut le voir mangeant de la soupe au
milieu da ses soldats.
Nos Hôtes Belges
MM. Schollaert, président de la Chambre
des Représentants de Belgique, ancien premier
ministre, a visité lundi l’hôpital auxiliaire da
I’ « Union des Femmes de France », rue des
Galeries, à Fècamp.
Il en a étéde même da WM. fa baron Vander
Elst, secrétaire général du ministère des affai-
res étrangères, et de M Hoefkens, consul de
Begique au Havre. Ils étaient accompagnés de
M. Jérôme Malandain, vice-consul d’Angleterre
à Fécamp.
La Réoccupation
Un petit détail qui a cependant un gros inté-
rêt pour l’histoire belge : le gouvernement
belge a déjà songé à assurer la réorganisation
administrative des territoires qui étaient ré-
cemment encore ou menacés ou oocupés par
l’ennemi.
C’est ainsi que 6e matin même partira du
Havre par le train de 11 h. 39, une soixantaine
de gendarmes sous le commandement de M. le
lieutenant Dumont.
C’est le commencement de la rêoocupation.
Les belges et leurs amis de France s’en réjouis-
sent. Et tous fêteront, ce matin, les braves
gendarmes, dont le départ est de bon augure.
Déjà des -fonctionnaires des postes et télé-
graphes belges ont été dirigés sur la partie du
territoire libère de l’ennemi pour y rétablir le
service.
Appel aux Belges à l’étranger
Le consul de Belgique au Havre a l’honneur
de porter à la Connaissance des Belges rési-
dant dans sa juridiction que le bureau d’en-
rôlement pour l’armée belge est établi à l’Hôtel
de Ville, et sera ouvert à partir du 3 novem-
bre tous les jours de 14 â 16 heures.
Les Belges auxquels s'adresse l'appel solen-
nel publié âu « Moniteur Belge » des 25, 26
et 27 octobre, sont instamment priés de se ren-
dre au bureau susd t sans délai, et au plus
tard la 14 novembre courant '
I. Poiecaré va saluer le
Koi Albert et sou Armée
Bordeaux, 3 novembre.
MM. Poincaré et Millerand sont arrivés di-
manche à Dunkerque, où ils ont rencontré
MM. de Brocqueviîle et Kitchener.
Le président de la République, le général
Joffre et les trois ministres se sont entrete-
nus longuement.
Us ont constaté le complet accord des troi3
états-majors.
MM. Poincaré, Millerand et Joffre sont
allés lundi en Belgique saluer le roi et l’ar-
mée belge.
Le roi, informé de l’arrivée da président,
aria au-devant de lui jusqu’à la frontière.
Le président lui a affirmé de nouveau sa
fervente admiration et les voeux enthou-
| siastes de la France entière, qui ne sépare
pas ia cause des deux pays.
Le roi a remercié chaudement et a fait
an vif éloge de l’armée française.
U a tenu à conduire M. Poincaré pendant
plusieurs kilomètres.
Le président de la République et M. Milla-
rand ont passé l après midi au milieu des
trmipes françaises opérant dans la région
d’Ypres.
m, AUGAGNEUR A TOULON
Toulon, 3 novembre.
M. Augagaeur voyageant da façon absolu-
ment privée est arrivé à 9 h. 45.
Il s’est longuement entretenu avec l’ami-
ral Desmarolies au sujet dea dispositions
pidses pour assurer ies relations du port
avec l’armée navale et l’organisation da camp
retrauehé de Toulon.
Il visita ensuite l'hôpital maritime. Il féli-
cita les médecins et adressa ses consolations
aux blessés.
La Conliancc dans les Finances Françaises
Rotterdam, 2 novembre.
Le cours du change, publié le 31 octobre,
marque un demi-pomt seulement de diffé-
rence entre l’or et le papier français.
La Chasse aux Maisons Âiiemandes
Paris, 3 novembre.
Quarante nouvelles maisons de commerce
allemandes et austro-hongroises ont été pla-
cées sous séquestre aujourd’hui, notamment
la maison Alfred Wagner et la Compagnie
des transports internationaux.
Les MeHes Troupes Anglaises
Londres, 3 novembre.
L’ambassade d’Angleterre communique
que l’enrôlement du dernier contingent de
Canadiens s’effectue de façon très satisfai-
sante. Les troupes des provinces de l’Ouest
s’assemblent déjà dans le Wiunipeg pour
compléter leur instruction.
Le Bombardement de Reims
Bordeaux, 3 novembre.
Le Temps annonce que les Allemands ont
recommencé à bombarder violemment Reims
dans les journées de dimanchë et de lundi.
LES ALLEMANDS EN BELGIQUE
Miestricht, 3 novembre.
Dix mille fantassins allemands âgés de 17
à 19 ans ont quitté, hier, Liège pour
Bruxelles.
Les Alliés marchent sur Ostende
< Londres, 3 novembre.
Les alliés auraient occupé Mariakcrke, au
sud ouest d’Ostende.
Uns Déclaration du Gouvernement Russe
Petrograd, 3 novembre.
Une note impériale au sujet de la Turquie
dit que ia Russie accueillera avec une par-
faite et confiante tranquillité et en invo-
quant l’aide de Dieu, la njuvelle agression
des vieux persécuteurs da la religion chré-
tienne.
Cette note ajoute que tons les peuples
slaves et les vaillantes armées de la Russie
sauront à nouveau châtier les hordes tur-
ques.
La note conclut que cette intervention ma-
lavisée de la Turquie, accélérera le dénoue-
ment fatal pour elle et qu’elle ouvrira pour
la Russie la voie de solntion des problèmes
historiques de la Mer Notre.
Les Turcs chassés de Russie
Petrograd, 3 novembre.
Le préfet de police a ordonné l’expulsion
e lo is les sujets turcs.
Les Navires Turcs
dans la mer Noire
Londres, 3 novembre.
Le vice-consul britannique de Novoros-
siisk, non loin de l’entrée de la mer d’Azov,
annonce que déux croisenrs turcs ont bom
barde ce port le 30 octobre.
Le vapeur anglais Friederika a été brûlé.
Le Bombardement de Sébastopol
Petrograd, 1" novembre.
Suivant des télégrammes reçus ici, Sébas-
topol a été bombardée par te croiseur Smtan
Yawuz Selim (ancien Goeben).
L’artillerie de la forteresse répondit, après
quoi ie croiseur s’éloigna vers l’Est.
Une dépêche mentionne que ie Breslau et
quatre torpilleurs accompagnaient le Goebetiv
Le Ministre Serbe quitte le Territoire Ottoman
Amsterdam, 3 novembre.
On mande de Constantinople que le mi-
nistre serba partira dans ia soirée ou de-
BOrlia
BERLIN A L'HEURE ACTUELLE
Oa ta Lumiè'e. -- La Hausse dss Denrées
Un journal danois VEiatrabladet publie
une saisissante description de la physionomie
actuelle de II capitale allemande :
Berlin a pris so i a pect habituel d’antom-
ne—brume, plaie et pavé gras. D’s mil-
liers de lampes à arc, les réc âmes lumineu-
ses au sommet des rnabo >s, les flamboyan-
tes vhrtees des magasins percent le brouil-
lard et déversent des flats de lumière dans
les rues. Même dans .les quartiers excentri-
ques de Berlin, les lampes électriques bril-
lent tonte la nuit. La parc de la cité est res-
plendissant de lumière, même à 3 heures
da matin et bien qu’on n’y puisse voir uns>
seule âme.
Cette orgie de clartés est plutôt désagréa-
ble aux yeux, mais elle montre le dessein
du ganvernsment de produire nne atmos-
phère d’optimisme et da gaîté artificielle. Ca
n est qu’une illusion d’opt q-te.
Derrière ces lumières ies choses ne sont
point si brillantes. Berlin est grave et Berlin
fait des préparatifs pour se défendre contra
ia faim d’hiver.
Déjà un grand nombre de maisons ont
réduit les gages de leurs employés d’un
tiers ou de moitié. Sans doute, d’autres ré-
ductions seront faites au cours de la saison
hivernale.
Le prix des denrées monte. La disette se
fait sentir depuis une quinzaine. Le coût da
presque toutes les provisions a augmenté,
non pas graduellement, mais par bonds da
de 10 à 20 pfennig par jonr.
Le veau qui se vendait 2 marks 20 pf. (ü
il y a une semaine atteint maintenant 3
maiks et pias. Le prix da lait a monté de
20 à 28 pfennig le litre ; le beurre de 1 mark
40 à 2 mark' et les oeufs, maintenant à 4
maiks (es vingt, ont double de prix.
Le sucre s'est élevé de 25 pfennig à 45.
Les prix sont fixés par une Commission.
Berlin, par son aspect n’évoque pas i’idéa
de la guerre. Rarement les militaires y sont
vus en grand nombre ; par contre on ren-
contre passablement de soldats blessés. L’em-
ballement des premiers jours de guerre est
tombé et le sentiment dominant est main-
tenant une haine intime partie ni 1ère ment
dirigée contre les Anglais.
La population berlinoise, elle, fait la guerre
à sa façon : elle extermine tous les noms
anglais et français qui s’étaient glissés dans
le langage courant
Le « Châteanhriand * et le « beefsteak *
ont disparus des menus, mais les noms fran-
çais sont restés sur la carte des vins. Les
« champignons à la maître d’hôtel » se sont
changés en « Frische champigoonen».
: Et lés berlinois s’appliquent fort à cette
campagne. Eüe est moins dura" et moins
cruelle que l’autie qui leur cause déjà tant
de morte t
Prisonniers Allemands
Paris? 3 novembre. '
Quatre cents prisonniers provenant de
Dixmude sont passés à Paris, exténués et
affamés. Parmi eux se trou raient de très
nombreux jeunes gens da 16 à 20 ans, an-
ciens élèves de l’Université de Bjriiu, ayant
quitté leurs études pour combler ies vides
des rangs allemands. Fs partirent sans en-
thousiasme et déclarèrent qu’ils soiïffrirent
beaucoup pendant la courte campagne qu’ils
ont faite.
L’Allemagne se méûe
Les Allemands ont une telle peur de l’es-
pionnage, dit le Times, que’ leur vigilance
aux frontières est devenue plus que jamais
active. Des centaines d’hommes de potice se-
crète ont été envoyés sur les frontières fran-
çaise et hollandaise.
Le gouvernement allemand a interdit
l’entrée dans l’empire des journaux hollan-
dais.
LES DÉSERTEURS ALLEMANDS
On rapporte une l’autorité militaire alle-
mande est très affectée par le nombre crois-
sant des déserteurs, dont la soudaine dispa-
rition fait de larges vides dans Ie3 rangs.
Après une rade campagne de douze se-
maines d’un combatcontinu dit le Daily News
et une nourriture peu abondante, la plupart
des hommes ne dissimulent pas leur désir
de changer de régime.
Il SB lont remettre ou ils volent des vête-
ments civils aux paysans belges et, par mil-
liers, ils franchissent la frontière hollan-
daise à Patte, à Siuis et autres points.
La Capitulation üa Tsingtao imminente
Après un violant bombardement de Tsiag-
tso par les alliés, un fort seulement, celai
de Huichuan, a répondu.
Un croiseur allemand a été coulé.
On rapporte que ie navire de guerre an-
glais Triumph a réduit au silence, après sept
coups de canon, ies forts Bismarck.
La .capitulation de la place est maintenant
attendus d’un moment a l’antre.
LA SITUATION DE CATTARO
Venise, 3 novembre.
En raison de l’intensité du bombardement
les autorités administratives da Cattaro sa
sont réfugiées à Fin me.
La position militaire de Cattaro serait très
précaire.
On mande de Fiameqüe des détachements
de marins allies ont débarquéprèadeRagusai,
Une Déclaration du Tsar
Petrograd, 3 novembre.
Répondant à un télégramme des commer-
çants de Moscou exprimant l’opinion qu«
des onvertures de paix seront seulement pos-
sibles lorsque ies Russes auront atteint le
coeur même de i’Aliera >gie, le tsar a dit
qu’il est complètement d’accord avec le*
Moscovites. La crainte d’une conclusion ds
la paix avant i’écraseraent complot de l’e.n-
nemi n’est pas fondée.
Il) Le mark vaut i ir, 25 ; le pfeanig, 1 ceaUmç
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