Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-11-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 novembre 1914 03 novembre 1914
Description : 1914/11/03 (A34,N12140). 1914/11/03 (A34,N12140).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172301q
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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LA FIN D’UNE COMEDIE
Le sort en est jeté, la guerre est
tlêclarée entre la Triple. Entente et la
Turquie ; aussi bien devons-nous re-
connaître qu’il y a longtemps déjà
que nous n’avions pas enregistré de
nouvelles déclarations de guerre et
que celle-là nous était bien due, de-
puis le temps que tout nous la laissait
prévoir.
Il ne faudrait pas croire cependant
que ce soit la Turquie qui nous ait dé-
claré la guerre, ni que l’agression à
laquelle se sont livrés dans la mer
Noire des navires portant le pavillon
dure ait été le début des hostilités ;
pour voir les choses avec cette logique,
il faudrait oublier qu’elles se passent
en Orient où on a l’esprit sub til et où
pn comprend autrement que nous la
dignité de l'Etat.
C’est jeudi dernier, le 2g octobre,
que deux croiseurs turcs sont entrés
dans le port d’Odessa, ont coulé une
canonnière russe et ont endommagé
un paquebot français ; en même
temps, un autre croiseur bombardait
4e port de lheodosia et menaçait la
ville voisine de Novorossisk ; ce sont
des actes qui pour notre mentalité oc-
cidentale seraient assez clairs par
eux-mêmes..
Mais il se trouve, comme par ha-
sard, que les croiseurs en question
sont d’une part le Goeben et le Bres-
lau dont la nationalité hybride, mi-
allemande mi-turque est bien connue,
Quoique mal définie, et, en outre,
Ilamidieh qui revendique un sort
semblable pour avoir été autrefois
allemand sous le nom de Brande-
bourg ; dès lors, cela suffit pour que
le gouvernement turc se défende
d’avoir donné aucun ordre. Il paraî-
trait qu’un de ces navires aurait
rencontré un bateau russe posant des
mines non loin du Bosphore et que la
suite n’aurait été que des représailles
auxquelles la Sublime-Porte se serait
•bien gardée de se mêler ; mais les de-
voirs de fa neutralité sont si compli-
qués à observer qu’im accident est vite
arrivé l
La preuve de la bonne foi de la Tur-
quie est que la veille môme de ces re-
grettables événements, le mercredi
28, le Grand- Vizir avait renouvelé à
l’ambassadeur d’Angleterre l’assu-
rance que son pays ne prendrait pas
part à la guerre ; mais le télégramme *
annonçant celte bonne nouvelle avait
été illicitement retardé dans sa trans-
mission pour qu’il parvienne en Angle-
terre, par un habile dosage, en même
temps que la nouvelle de l’attentat
afin d’en atténuer l’effet.
Si invraisemblable que cela parais-
se, les puissances de la Triple-Entente
ont fait semblant de croire à toute
cette fable qu’on leur débitait, vou-
lant faire preuve jusqu’à l’extrême
limite de leur patience vis-à-vis d’un
Etat gagné de folie et de leur désir de
me pas rallumer l’incendie balkanique
après tant d’autres. Elles ont donc
offert, une fois de plus, à la Turquie,
le moyen de se tirer d’affaires, a la
condition de donner toutefois pour
l’avenir une preuve non équivoque de
ses intentions pacifiques.
L’ambassadeur de Russie, appuyé
par ceux de la Grande-Bretagne et
de la France, a demandé le renvoi
immédiat de tous les officiers alle-
mands employés dans l’armée et la
marine ottomanes.En réponse, la Por-
te n’a pas hésité à renouveler l’expres-
sion de son désir de vivre en paix avec
les puissances de la Triple Entente,
mais s’est bornée à proposer le rappel
des marins « turcs » dans le détroit,
prouvant par là surtout son désir de
vivre en bonne intelligence avec l’Alle-
magne.
Ces alternatives et ces mélanges
d’audaces et de platitudes de la part
de la Turquie signifient-ils que son
gouvernement est sérieusement dirigé,
comme on l’a dit, ou qu’elle attendait
encore un moment mieux choisi pour
tompre ouvertement et franchement
avec nous, ou bien n’est-ce simplement
qu’un effet des moeurs orientales ?
Qu’importe, il était évident que cette
fois, la plaisanterie allait trop loin et
que, n’obtenant pas satisfaction après
tine provocation aussi grave, les Alliés
if avaient plus qu’à rompre avec le
pays qui n’avait pas voulu comprendre
leur longanimité ; leurs ambassadeurs
ont donc demandé leurs passe-ports
samedi dernier..
D’ailleurs, comme le dit fort bien
la déclaration du gouvernement fran-
çais que nous publions d’autre part,
fine plus longue patience aurait les
mêmes inconvénients qu’une guerre
Ouverte puisqu’il fallait désormais de
toute façon distraire une partie des
forces alliées pour se garder contre
des agressions qu’il n’était plus per-
mis de considérer comme un péril
imaginaire. La note ci-après de sir
Edward Grey, qui est un réquisitoire
accablant contre la Turquie, donne
Xénumération saisissante de toutes les
provocations dont elle nous a accablés
depuis trois mois et dont son coup de
main imprudent de la Mer Noire n’est
que le couronnement. C’est aussi l'é-
numération implacable de tout ce
qu’elle aura à expier.
La Turquie d’Europe qui, il y a
exactement un siècle, s’étendait en-
core sur toute la péninsule des Bal-
kans jusqu’aux frontières d’Autriche,
de Hongrie et de Russie, a vécu et la
Turquie d'Asie elle-même n’échappera
pas au châtiment.
CASPÀR-JORDAN.
Exposé britannique
Voici le texte de la note officielle com-
muuiquée par le gouvernement britan-
nique :
An commencement de la guerre, le gou-
vernement britannique donna des assuran-
ces formelles que si ia Turquie restait neu-
tre, son indépendance et son intégrité se-
raient respectées pendant la guerre et aux
termes de la paix. La France et la Russie
s’associèrent a cet engagement.
Depuis lors, le gouvernement britannique
s>st efforcé, avec la plus grande patience,
de rester en relations amicales avec la Tur-
quie, malgré les atteintes incessantes por-
tées à la neutralité par le gouvernement otto-
man à Constantinople.
En ce qui concerne les navires allemands
qui se trouvaient dans les détroits le 29 oc-
tobre. le gouvernement britannique a ap-
pris avec le plus profond regret que des na-
vires de guerre turcs s’étaient, sans aucune
déclaration de guerre, sans avis préalable et
sans provocation d’aucune sorte, livrés à
des attaques injustifiées contre des villes
sans défense de la mer Noire, appartenant
à un pays ami, se rendant ainsi coupables
d’une violation sans précédent des règles et
d>-s usages les plus élémentaires du droit
international.
Même depnis que les navires de guerre
allemands Qosben et Breslau se sont réfugies
à Constantinople, l’attitude du gouverne
ment turc à l’égard de la Grande-Bretagne a
causé de ia surprise et de l’iaqniétude. Les
promesses faites par le gouvernement turc
de congédier les officiers et les équipages
allemands da Goeben et du Breslau n’ont ja-
mais été exécu é«s. Il était bien connu que
le ministre turc de la guerre était nettement
germanophile ; mais on espérait fermement
que les conseils avisés de ses collègues, qui
avaient l’expérience de l’amitié que la Gran-
de-Bretagne avait toujours témoignée au
gouvernement turc, prévaudraient et empê-
cheraient ce gouvernement de s’engager
dans une politique imprudente et de preuf
dre part au conflit aux côtés de l'Allema-
gne.
Depuis le début de la guerre, des officiers
allemands en grand nombre ont envahi
Constantinople, ont nsurpe l’antorité dn
gouvernement, et ont réussi à contraindr.
les ministres du sultan à prendre une atti-
tude agressive.
La Grande Bretagne, aussi bien que la
France et, la Rassie, a assisté à ces manifes-
tations avec patience, protestant contre les
nombreux actes commis constamment con-
tre la neutralité, et mettant en garde le gou-
vernement du sultan contre les dangers
qu’U faisait courir à l’avenir de l’empire
ottoman.
Vigoureusement soutenus par les ambas-
sadeurs allemands et autrichiens, les élé-
ments militaires allemands de Constantino-
ple ont constamment fait tous leurs efforts
pour entraîner la Turquie dans la guerre, à
la fois par leur activité dans le service des
Turcs et an moyen de pots-de-viu distribués
à profusion.
Le ministre de la guerre et ses conseillers
allemands ont dernièrement prépare des for-
ces armées pour attaqaer l’Egypte. Les coq
d’armée de Mossoul et de Damas ont, depuis
lenr mobilisation, constamment envoyé des
troupes vers le sud eu vue d’une invasion
de l’Egypte, et d’une attaque du canal de
Suez, par Akaba et Gaza. D’importants déta-
chements de Bédouins arabes ont été mobi-
lisés et armés pour prêter leur concours à
ces entreprises. Quelques-uns d'entre eux
ont franchi les frontières du Sinaï. Des
moyens de transports ont été réunis et les
routes conduisant aux frontières d’Egypte
ont été mises en état.
Des-mines ont été expédiées pour être pla-
cées dans >e golfe d’Akaba.
Le cheikh bien connu Aiz Shawisl a fait
distribuer dans toute ia Syrie et probable-
ment dans l’Inde un pamphlet violent exhor-
tant ies mahométans à combattre contre
la Grande-Bretagne. Le docteur Pruefler, qui
longtemps intrigua au Caire contre l’occu-
pation britannique, et qui est maintenant
attaché à l’ambassade d’Allemagne à Cons-
tantinople, s'efforce de pousser la population
de Syrie à prendre part au confiiti
Une action agressive devait fatalement ré-
sulter de Pacüvité des nombreux officiers
allemands servant dans l’armée turque et
agissant d’après les ordres du gouverne-
ment allemand, qui a ainsi réussi à force
.la main des conseillers du sultan.
Les intrigues allemandes ne peuvent avoir
aucune influence sur le loyalisme envers la
Grande-Bretagne des 70 millions de maho-
métans de l’Inde et sur les sentiments des
habitants musulmans de l’Egypte. Ceux-ci
envisagent avec horreur la politique égarée
qui, sous l’influence étrangers, installée à
Constantinople, provoquera inévitablement
le démembrement de l’empire turc, et qui
témoigne d’un complet oubli des nombreu-
se circonstances dans lesquelles la Grande-
Bretagne a manifesté son amitié pour la
Turquie.
Us doivent être profondément affectés de la
dégénérescence morale de leurs corédgion-
nairessusceptibles d’être à ce point dominés
contre leur propre volonté par l’inflaence
allemande. Et un grand nombre d'entre eux
se rendent compte que la Turquie étant en-
traînée dans la guerre par l’Allemagne, ils
doivent briser tout lion avec une politique
qui est si préjudiciable à la Turquie elle-
même.
Le gouvernement turc a brusquement et
sans avis préalable coupé vendredi nos com-
munications télégraphiques avec notre am-
bassade à 'Constantinople. Cette mesure, est
sans nui doute le prélude de nouveaux actes
agressifs de sa part, et le gouvernement bri-
tannique a le devoir de prendre les mesures
nécessaires à la protection ces intérêts bri-
tanniques, des territoires britanniques et
aussi de l’Egypte, contre ies attaques passées
et à venir,
GREÏ.
LA GUERRE
©Se JOURKTÉE!
COMMUNIQUES OFFICIELS
COUUHIQU£FMK(US
Paris, 2 novembre, reçu à 17 heures.\
AE. l'Aile Gauche
L’offensive allemande a continué
hier aussi violente en Belgique et dans
le Nord de la France, particulièrement
entre Dixmude et la Lys où, malgré
des attaques et des contre-attaques
des Allemands, nous avons progressé
légèrement sur tout le front, sauf dans
le village de Messines dont une partie
fut reperdue par les alliés.
L’ennemi a tenté un gros effort con-
tres les faubourgs d'Arras, mais il a
échoué. Il en a été de même à Lihons,
à Le Quesnoy-en-Santerre.
Au Centre
Dans la région de l’Aisne, nous
avons progessé légèrement vers Tra-
cy-le-Val, au Nord de la forêt de Lai-
gle, sur certaines parties de la rive
droite de l’Aisne, entre la forêt de
Laigle et Soissons.
En amont de Vailly, une attaque di-
rigée contre celles de nos troupes qui
tiennent les hàuteurs de la rive droite
a échoué. Plusieurs attaques de nuit
sur les hauteurs du Ghemin-des-Da-
mes ont également échoué.
Dans la région de Reims, entre l’Ar-
gonne et la Meuse et sur les Hauts-de.
Meuse, on a constaté hier une recru-
descence de l’activité do l’artillerie
lourde allemande dont le bombarde-
ment n’a pas donné de résultat appré-
ciable.
A l’ail© droite
Une reconnaissance offensive alle-
mande sur Nomeny a été repoussée.
Dans les Vosges, nous avons repris
les hauteurs dominant le col de Sainte-
Marie.
Nous avons progressé dans la ré-
gion du Ban-de Sapt où nous occupons
des positions d’où l’artillerie allemande
bombardait Saint-Dié.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 20 du matin.
Entre la mer du Nord et l'Oise les
attaques prononcées dans la journée
d’aujourd’hui par les Allemands ont
été moins violentes qu’hier.
En Belgique, nous avons progressé
au Sud de Dixmude et au Sud de Che-
lüvelt. .
Nous avons maintenu toutes nos
autres positions.
Chronique Belge
La Visite de la Délégation de
France
Hier matin, h dix heures, le ministre de Fran-
ce en Belgique, M. Kiobuooski, accompagné de
M. de Fontarie, conseiller de la légation, du
général de Lallemand du Marais et du person-
nel de la légation, sa sont rendus au cimetière
Sainte Marie où sont inhumés les soldats morts
en activité de service.
Deux couronnes ont été déposées , au nom de
la légation, l’une sur le monument des Combat-
tants de 1870, l’autre, paree des couleurs fran-
çaises, anglaises et belges, sur la tombe des
Victimes de la guerre de 1914.
Dans les Légations
M. de Barros Moreira, ministre du Brésil à
Bruxelles, qui était ailé conduire sa famille à
Lisbonne, d’où elle doit regagner le Brésil,
vient de rejoindre son poste près du gouverne-
ment belge.
Il est arrivé, samedi soir, et s'est installé à
l’Hôtel des Regates.
Appel aux Belges à l’étranger
Le consul da Belgique au Havre a l’honneur
de porter â la connaissance des Belges rési-
dant dans sa juridiction que le bureau d’en-
rôlement pour l’armée belge est établi à l'Hôtel
de Ville, et sera ouvert a partir du 3 novem-
bre tous les jours de 14 à 16 heures.
Les Belges auxquels s'adresse l’appel solen-
nel publié au « Moniteur Belge » des 25, 26
et 27 octobre, sont instamment priés de se ren-
dre au bureau susd t sans délai, et au plus
tard le 14 novembre courant.
Avis aux Réfugiés Belges
La communication parue hier à cette place,-
sous ce titre, doit être considérée comme nulle
et non avenue. Elle n’émanait pas du Comité
du Cercle des Réfugiés belges, Café Guillaume-
Tell, boulevard de Strasbourg, qui décline à
son sujet toute responsabilité.
Dans la région de l’Aisne, une vio-
lente offensive allemande entre Praye-
en-Laye et Vailly a échoué complète-
ment.
COMMUNIQUÉ BELGE
Reçu le 2 novembre, à 1 h. 30.
Sur le front de l’Yser. l’ennemi n’a mon-
tré aucune activité. La canonnade a été
faible. Quelques projectiles qui parais-
saient destinés à la gare de Fûmes ont at-
teint cette ville.
Les troupes allemandes semblent avoir
évacué, en grande partie, la rive gauche
de l'Yser. Des tranchées situées de 6 à
800 mètres de nos lignes ont été trouvées
vides.
Ce matin, une colonne importante mar-
chait de Manqekensvee/e vers Saint-Pierre-
Capelle, où se trouvaient déjà de nombreu-
ses troupes,
L’inondation progresse. Les ponts et pas-
serelles établis sur l’Yser par l’ennemi
subsistent encore ; on signale notamment
trois passages à Saint-Georges, quatre dans
la boucle de Tervaete et autant à hauteur
Oudstuyvenskerke.
Les prisonniers allemands signalent qu’il
existe un mélange de toutes les unités com-
battant sur l’Yser. Ils se plaignent de la
difficulté de combattre dans ua terrain ma-
récageux et des pertes que leur infligent
l’artillerie et surtout le tir de la flotte en-
tre Dixmude et Bixscheole.
Les troupes allemandes n’ont prononcé
aucune attaque aujourd’hui, sur le front de
Bixsohoote-rasschendaele.
Entre Passcbeudaele et Gheluvelt se tient
un corps d’àrmée. L’offensive alliée se
poursuit lentement contre ces diverses trou-
pes.'-
La droite d’une armée a franchi depuis
peu la Lys ; elle comprend actuellement
une division de réserve bavaroise et plu-
sienrs autres corps.
Toutes ces forces concentrées sur le front
Gheluvelt-Hallebeek-Deulemontout comme
objectif Ypres. Une proclamation, datée du
29 octobre, considère la prise de cette ville
cerame d'une importance capitale. L’arrivée
de l’empereur d’Allemagne, annoneée com-
me prochaine dans le Sud de la Flandre,
montre que l'effort principal de l’adversai-
re se porte actuellement entre Ypres et la
Lys. Les troupes alliées ont, hier et au-
jourd’hui, brisé l’effort de l’assaillant.
Deux corps de cavalerie sont signalés en-
tre Werwicq et Warneton ; deux autres
sont vers Mouscron.
RUSSIE
L’armée russe continue la poursuite de
l’adversaire et lui a interdit la ligne de re-
traite vers Posen qu’il avait choisie.
L’ennemi se retire vers le Sud-Ouest.
L’aile gauche de sou arrière-garde a atteint
Lodz.
Beaucoup de prisonniers, du matériel et
un parc d’aviation lui ont été pris.
Un Etat-Major allemand
!„ mis en fuite
Paris, 2 novembre.
Des renseignements provenant ifï Belgique
avaient signalé fa présence d’uù quartier
général important, sans doute celui de l’ar-
mée du duc de Wurtemberg à Thieit et plus
particalièremetu au château de Thieit.
Un groupe d’avions, porteurs d’engins des-
tructeurs puissants, reçut en conséquence
dans ia journée d’hier la mission de décou-
vrir et de bombarder cet état-major.
D’après le compte rendu fait par les avia-
teurs à leur retour, la mission Darait avoir'
été heureusement accomplie.
La panique a été mise dans le gros des
rassemblements automobiles et dans les es-
cortes aperçues aux environs de Thieit.
Un Taube chassé
Paris, ï novembre.
Un avion allemand a survolé aujourd’hui
la région de Yerbarie et est rentré dans ies
lignes allemandes à l’approche des recon-
naissances effectuée par nos aéroplanes.
Les Mes de Belgique sont minées
Suivant une dépêche de Rotterdam au
Daily Mail, les Allemands travaillent à met-
tre en état de défense et à miner les routes
autour de Bruxelles, Grammont, Anvers,
Lokerem et Gand.
9 ' 1®r
Une Colonne Allemande coupée
Londres, 2 novembre.
Le correspondant du Tintes dans le Nord
de la France, télégraphie qu’à la suite de ia
destruction d'un pont de chemin de fer par
des cyclistes belges, une torçe allemande
très importante a été coupée en deux.
Le gros de ces forcés a capitulé.
Les prisonniers seraient au nombre de
plusieurs milliers.
V0YÂ8E DU MINISTRE DE LA MARINE
Bardeaux, 2 novembre.
M. Augagneur est parti à Toulon inspecter
ie port militaire.
il n’assistait pas au Gonseii de CJrtnet.
LE CONFLIT
Avec la. Turquie
Une .Déolaration du Gouvsrnem&nt français
Bordeaux, 2 novembre.
Le gouvernement publie nue déclaration
rappelant qu’il avait assuré forinsllemeat la
Porte, dès le début de la guerre, comme las
gouvernements russe et anglais Pavaient
d’ailleurs fait, qu’il respecterait l’indépen-
dance et l’intégrité de la Turquie si elle ob-
servait ta neutralité.
Malheureusement il a été constaté que fré-
quemment depuis* de regrettables infrac-
tions à la Uentrainé, notamment le nombre
toujours croissant des postes confiés à des
officiers allemands, la réception d’armes et
de munitions allemandes, i’accuoif fait an
Goeben et au Breslau, au moment même ou
nous prouvions notre désir de boane en-
tente par une attitude bienveillante et la
question des capitulations.
La déclaration rappelle ensuite les actes
de guerre commis par les vaisseaux turcs
sans aucun avertissement.
La Russie et ia France, ds concert avec
l’Angieterre, voulant espérer que ces actes
étaient imputables à des officiers allemands,
«ont proposé à la Turquie de désolidariser sa
politique de celle de lkrlifte n renvoyaut im-
médiatement tous ies officiers allemands.
A la suite d’une réunion, le Grand Conseil
da Turquie s’est borné à proposer le rappel
des navires turcs dans le détroit et a ex-
primé le désir de rester en paix avec la Rus-
sie, la France et l’Angieterre.
La Triple Entente a estimé dans ces condi-
tions que la Turquie pourrait difficilement
maintenir son attitude passive et qu’il était
évident que les Allemands, après avoir pro-
voqué la rupture, la mettraient complète-
ment à profit. An surplus, la proposition de
ia Porte avait pour ia Triple Entente les
mêmes inconvénients que ia guerre ouverte
puisqu’elle t’obligeait à distraire une partie
de ses forces pour se garder contre les
agressions qu’il n’était plus permis de consi-
dérer comme an péril imaginaire.
La Turquie n’ayant pascra devoir prouver
la sincérité de ses intentions, les ambassa-
deurs de la Triple-Entente ont demandé
leurs passeports le 31 octobre au matin.
Les nouvelles reçues d’Algérie, de Tunisie
et du Maroc à la suite de l’agression de la
Turquie prouvent que ie monde musulman
da Nord de i’Airique a très bien compris
l’erreur et la faute da la Sublsms-Porte en
abdiquant la souveraineté et l’indépendance
a’uu empire musulman entre les mains de
l'Allemagne poursuivant uniquement des
vues égqïstes et dominatrices et vouiant en-
traîner une traction importante de l’Islam
dans une lutte ne pouvant que lui être fu-
neste. : r . . -
Il rassort des impressions reçues du Nord
de l’Afrique quels monde musulman n’en
tend â aucun degré se solidariser avec les
Tares qui compromettent si témérairement
ia cause musulmane.
La Départ des Ambassadeurs
Bordeaux, 2 novembre.
Les ambassadeurs de Russie et de France
ont quitté Constantinople. L'ambassadeur
d’Angleterre s’est rendu à Dedeagarch et
s’embarquera à Salonlque sur un bâtiment
français.
Les ambassadeurs de Tarquie à Londres et
Petrograd ont reçu leurs passe-ports.
L’ambassadeur de Turquie en France les
recevra incessamment.
Les Consuls Eusse quittent le territoire
Ottoman
Petrograd, 2 novembre.
Le gouvernement a prescrit aux consuls
de quitter le territoire Ottoman et de remet-
tre la protection des nationaux aux repré-
sentants de ITtaiie. . • j ■
L’ambassadeur d’Italie a été prié d’infor-
mer ia Turquie que la Russie conformera
son altitude envers les Turcs à celle de te
Turquie envers les Russes.
L’Allemagne appuie la Turquie
Copenhague, 2 novembre.
Le bruit court que l’Allemagne contribue-
rait pour une somme de 250 millions,
aux frais d’entrée en guerre de ia Turquie.
L’Opinion de la « Tribuna »
Rome, î novembre.
Interviewé par le représentant de la Tri-
biind, l’ambassadeur a déclaré qa’il ne pou-
vait rien justifier de l'agression de la Tur-
quie, mais que c’est un succès pour l’Alle-
magne d’avoir réussi à l’entraîner. L’Allema-
gne aurait tort de nous croire préoccapé de
ci. nouvel ennemi.
\ La Turquie ne peut pas faire g'anl chose
dans le Caucase. Quant à sa flotte, c’est la
nôtre qui l’attaquera.
Les Transports par voie ferrée
Bordeaux,. 2 novembre.
Un arrêté stipule que les réseaux de che-
mins de fer sont responsables des pertes et
avaries résultant de la faute lourde de leurs
agents dont la cause ne peut pas se ratta-
* «r à la guerre.
Toutefois la responsabilité ne s’étend pas
aux avaries et déchets qui, en raison de la
nature des marchandises sont la conséquen-
ce de la durée du transport, les réseaux
n’encourant aucune responsabilité da fait
de la duree des transports commerciaux.
LES AUTRICHIENS ET LES SERBES
Nich, 2 novembre.
Près de Goutchovo, les Serbes ont repoussé
ies attaques des Antrichiens, qui ont dû se
replier en désordre après avoir subi des
pertes considérables.
Le même jour les Autrichiens ont sttaquê
les positions serbes à la côte 708, mais Ils
ont été egalement repoussés avec de grosses
pertes.
La Chasse à la Baleine et la Guerre
Une grosse baleine a été réjetée sur le
rivage de l’î e Thauet ; on la prit tout d’abord
pour un sons-marin ennemi. Eu observant
son corps, on s'aperçut qu’elle avait été tuée
par une mine sous-marine.
l'n Echec des Allemands
EN LORRAINE
Le Daily Mail relate un émouvant épisode
des combais qui viennent de se livrer en
Lorraine et qui furent on ne peut plus hen-
"reux ponr les armes françaises.
No* troupes ont de nouveau pmétré en
Lorraine dans le voisinage de Nancy. L’en-
gagement qui forma ie prélude de cette opé-
ration met en valeur ia puissance militaire
de l’armée française.
Le mouvement corainehça par le bombar-
dement de la lorêt de Psrroy par le fort de
Manosviller, Le but de cette canonnade ôtait
da déloger l’ennemi que les explorations
d'aéroplanes ne pouvaient dénoncer par
suite de l’épaisseur des bois.
Le bombardement avait à peine commen-
cé qu’une cinquantaine d’Allemands était
signalée sur la route de Manonviller. Ua
détachement parti pour les combattre fut
reçu par ces cris ; « Camarades, nous nous
sommes des catholiques polonais, des anristj?
En même temps, ils jetèrent bas leurs at-
mes et levèrent les mains.
Un d’eux, un médecin vétérinaire qui par-
lait correctement le français expliqua alors
qu’ils étaient Polonais, originaires de Posea.
Slaves de race et de coeur, ils avaient dés ia
première occasion, tué leurs officiers et
s’étaient rendus.
Cette troupe de prisonniers fournit des in-
dications fort appréciantes. lis dirent no-
tamment que ies Allemands avaient été sans
munitions pendant trois semaines. C’est
pourquoi ils avaient pris position dans les
bois, n’osam pas s’aventurer sans l’appui de
leur artillerie.
Se basant sur cette information, une cs-
ionne d’infanterie française descendit la val-
lée de la Vezouse et attaqua l’ennemi daa*
les taillis sur un côté de la forêt, pendant
que la cavalerie opérant à l’Est d’EtnviHe
créait une diversion dans cette direction.
A midi, la cavalerie avait atteint ia ville
ds Parroy et l’infanterie avait balayé les
soiis-bois.
— La forêt s’était vidée comme par en-
chantement à mesure que nous avancions,
écrit un des combattants français. « Agrès
trois heures, nous étions makres.de tout te
côté Ouest des bois. Mais une chaude récep-
tion nous attendait vers la fin de l’après-
midi. Sur lès hauteurs du Sanon une tesil-
lade nourrie accueillit n03 avant-garde^
Nous constatâmes alors que l’ennemi avait
placé des mitrailleuses sur la rive du canal
qui joint la Marne au Rhinr et était prêt à
qefendré cette ligne.
» Dans ces ci r co n s t a n@e 5 ù rie aïFn iftîm "e a
force nous exposait Aide lourdes pertes.
L’ordre fat donné d’effrfe à l'ennemi le plu»
petit front possible.
» Aussitôt que fut exécuté le mouvement,
nos hommes se jetèrent résolument dans le
caàai, tenant leurs fusils au-dessus da leu*
fête, et atteignant l’autre rive, sa ruèrent sur
l'ennemi à coups de baïonnettes.
» Mais déjà, le corps principal des trouprs
bavaroises qui nous étaient opposées battait
en retraite.
» L’arrière-garde, refusant de faire face à
l’acier, les suivait rapidement. Pas à pas,
nous avançâmes et quand la nuit tomba,
une fois da pins nous étions en Lorraine, à
Le dernier Efori de Ymm\
Le représentant du Daily Mail a en un en-
tretien avec une psrsounalité qui toucha
aux cercles diplomatiques de Bordeaux les
mieux informas et les plus indépendants.
Elle lui a fait ces déclarations : & .
« Les états-majors français et àn-glais sont
maintenant convaincus que la : crise est
presque passée. Les violentes attaques tout
le long de la ligne du Nord-EU an Sud-Est
peuvent être considérées comme lo dernier
effort désespéré de l'ennemi.
» Ces violentes attaques ont échoué et con-
tinueront d’ecbouer devant les armées gi-
flées bien entraînées, bien approvisionnées
et bien équipées.
» Quand la dernière de ces attaques aura
été tentée — et ce ne peut tarder longue-
ment — les armées allemandes se replieront
sur les positions qu’elles ont déjà préparées.
» Jusqu’à présent les pertes des armées
françaises en campagne ont été considéra-
bles, mais pas assez grandes cependant pour
amoindrir, dans leur ensemble, le moral et
les qualités militaires de ces armées.
» Les années allemandes ont perdu, ea
effectif, au moins un million d’hommes, dit-
on, et ce chiffre est basé sur de minutieuse»
récapitulations de résultats connus.
» Un caractère de la situation présente,
qui donne confiance àu gouvernement et
aux autorités militaires, est fourni par ce
fait que depuis la dernière phase de la ma-
rée humaine mise en, mouvement par la
guerre, l'Allemagne n’a pas étécapab.cde
regagner un seul pied du territoire qu’elle a
perdu.
» Il y a eu des alternatives d’avances et da
recul, mais chaque léger recul le long de la
ligne française a été suivi par une avança
substantielle de celle-ci. Dans chaque région,
nous sommes maintenant sur la ligne des
tranchées établies par les Allemands quand
ils arrêtèrent leur retraite après la bataille
do la Marne.
» Dans beaucoup de cas, nous avons occu-
pé des positions qu’ils avaient soigneuse-
ment préparées à l’avance et qui. pour cette
raison, étaient d’une grande importance
stratégique.
» Dans un seul endroit, nous avons atteins
nne ligne qui nous donne ie contrôle virtuel
dn territoire sur trente kilométrés à l’Est d«
la position. »
LA FETE DES MORTS
Paris, 2 novembre.
De» cérémonies funèbres en l'honneur des
soldats morts pour la Patrie ont eu lieu dans
de Domftr«ü«eâ vîlles de France. Une foule
nombreuse et recueillie a apporté sou tribut
de reconnaissance aux défenseurs du pays.
A Lyon M. fîerriot, assiste de divers élu»
municipaux, a visite tous ies cimetières de ia
ville no taon ment la Croix rousse ou il a dé-
posé d*» fleurs sur les tombes.
H a prononcé quelques paroles émues as-
sociant dans un même hommage les soldat»
français inhumés à Lyon et tes lyonnais
tombés su loin su* iG cudrup dé batuitlt?.
La fouis 1 SUHÜÜÜ dyvaât Ios
SOi$€l dfcâf Utt iUOELGÇ iillFrôjsâiOUUsUH.
Administrateur - Dél ■ ^ant
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LA FIN D’UNE COMEDIE
Le sort en est jeté, la guerre est
tlêclarée entre la Triple. Entente et la
Turquie ; aussi bien devons-nous re-
connaître qu’il y a longtemps déjà
que nous n’avions pas enregistré de
nouvelles déclarations de guerre et
que celle-là nous était bien due, de-
puis le temps que tout nous la laissait
prévoir.
Il ne faudrait pas croire cependant
que ce soit la Turquie qui nous ait dé-
claré la guerre, ni que l’agression à
laquelle se sont livrés dans la mer
Noire des navires portant le pavillon
dure ait été le début des hostilités ;
pour voir les choses avec cette logique,
il faudrait oublier qu’elles se passent
en Orient où on a l’esprit sub til et où
pn comprend autrement que nous la
dignité de l'Etat.
C’est jeudi dernier, le 2g octobre,
que deux croiseurs turcs sont entrés
dans le port d’Odessa, ont coulé une
canonnière russe et ont endommagé
un paquebot français ; en même
temps, un autre croiseur bombardait
4e port de lheodosia et menaçait la
ville voisine de Novorossisk ; ce sont
des actes qui pour notre mentalité oc-
cidentale seraient assez clairs par
eux-mêmes..
Mais il se trouve, comme par ha-
sard, que les croiseurs en question
sont d’une part le Goeben et le Bres-
lau dont la nationalité hybride, mi-
allemande mi-turque est bien connue,
Quoique mal définie, et, en outre,
Ilamidieh qui revendique un sort
semblable pour avoir été autrefois
allemand sous le nom de Brande-
bourg ; dès lors, cela suffit pour que
le gouvernement turc se défende
d’avoir donné aucun ordre. Il paraî-
trait qu’un de ces navires aurait
rencontré un bateau russe posant des
mines non loin du Bosphore et que la
suite n’aurait été que des représailles
auxquelles la Sublime-Porte se serait
•bien gardée de se mêler ; mais les de-
voirs de fa neutralité sont si compli-
qués à observer qu’im accident est vite
arrivé l
La preuve de la bonne foi de la Tur-
quie est que la veille môme de ces re-
grettables événements, le mercredi
28, le Grand- Vizir avait renouvelé à
l’ambassadeur d’Angleterre l’assu-
rance que son pays ne prendrait pas
part à la guerre ; mais le télégramme *
annonçant celte bonne nouvelle avait
été illicitement retardé dans sa trans-
mission pour qu’il parvienne en Angle-
terre, par un habile dosage, en même
temps que la nouvelle de l’attentat
afin d’en atténuer l’effet.
Si invraisemblable que cela parais-
se, les puissances de la Triple-Entente
ont fait semblant de croire à toute
cette fable qu’on leur débitait, vou-
lant faire preuve jusqu’à l’extrême
limite de leur patience vis-à-vis d’un
Etat gagné de folie et de leur désir de
me pas rallumer l’incendie balkanique
après tant d’autres. Elles ont donc
offert, une fois de plus, à la Turquie,
le moyen de se tirer d’affaires, a la
condition de donner toutefois pour
l’avenir une preuve non équivoque de
ses intentions pacifiques.
L’ambassadeur de Russie, appuyé
par ceux de la Grande-Bretagne et
de la France, a demandé le renvoi
immédiat de tous les officiers alle-
mands employés dans l’armée et la
marine ottomanes.En réponse, la Por-
te n’a pas hésité à renouveler l’expres-
sion de son désir de vivre en paix avec
les puissances de la Triple Entente,
mais s’est bornée à proposer le rappel
des marins « turcs » dans le détroit,
prouvant par là surtout son désir de
vivre en bonne intelligence avec l’Alle-
magne.
Ces alternatives et ces mélanges
d’audaces et de platitudes de la part
de la Turquie signifient-ils que son
gouvernement est sérieusement dirigé,
comme on l’a dit, ou qu’elle attendait
encore un moment mieux choisi pour
tompre ouvertement et franchement
avec nous, ou bien n’est-ce simplement
qu’un effet des moeurs orientales ?
Qu’importe, il était évident que cette
fois, la plaisanterie allait trop loin et
que, n’obtenant pas satisfaction après
tine provocation aussi grave, les Alliés
if avaient plus qu’à rompre avec le
pays qui n’avait pas voulu comprendre
leur longanimité ; leurs ambassadeurs
ont donc demandé leurs passe-ports
samedi dernier..
D’ailleurs, comme le dit fort bien
la déclaration du gouvernement fran-
çais que nous publions d’autre part,
fine plus longue patience aurait les
mêmes inconvénients qu’une guerre
Ouverte puisqu’il fallait désormais de
toute façon distraire une partie des
forces alliées pour se garder contre
des agressions qu’il n’était plus per-
mis de considérer comme un péril
imaginaire. La note ci-après de sir
Edward Grey, qui est un réquisitoire
accablant contre la Turquie, donne
Xénumération saisissante de toutes les
provocations dont elle nous a accablés
depuis trois mois et dont son coup de
main imprudent de la Mer Noire n’est
que le couronnement. C’est aussi l'é-
numération implacable de tout ce
qu’elle aura à expier.
La Turquie d’Europe qui, il y a
exactement un siècle, s’étendait en-
core sur toute la péninsule des Bal-
kans jusqu’aux frontières d’Autriche,
de Hongrie et de Russie, a vécu et la
Turquie d'Asie elle-même n’échappera
pas au châtiment.
CASPÀR-JORDAN.
Exposé britannique
Voici le texte de la note officielle com-
muuiquée par le gouvernement britan-
nique :
An commencement de la guerre, le gou-
vernement britannique donna des assuran-
ces formelles que si ia Turquie restait neu-
tre, son indépendance et son intégrité se-
raient respectées pendant la guerre et aux
termes de la paix. La France et la Russie
s’associèrent a cet engagement.
Depuis lors, le gouvernement britannique
s>st efforcé, avec la plus grande patience,
de rester en relations amicales avec la Tur-
quie, malgré les atteintes incessantes por-
tées à la neutralité par le gouvernement otto-
man à Constantinople.
En ce qui concerne les navires allemands
qui se trouvaient dans les détroits le 29 oc-
tobre. le gouvernement britannique a ap-
pris avec le plus profond regret que des na-
vires de guerre turcs s’étaient, sans aucune
déclaration de guerre, sans avis préalable et
sans provocation d’aucune sorte, livrés à
des attaques injustifiées contre des villes
sans défense de la mer Noire, appartenant
à un pays ami, se rendant ainsi coupables
d’une violation sans précédent des règles et
d>-s usages les plus élémentaires du droit
international.
Même depnis que les navires de guerre
allemands Qosben et Breslau se sont réfugies
à Constantinople, l’attitude du gouverne
ment turc à l’égard de la Grande-Bretagne a
causé de ia surprise et de l’iaqniétude. Les
promesses faites par le gouvernement turc
de congédier les officiers et les équipages
allemands da Goeben et du Breslau n’ont ja-
mais été exécu é«s. Il était bien connu que
le ministre turc de la guerre était nettement
germanophile ; mais on espérait fermement
que les conseils avisés de ses collègues, qui
avaient l’expérience de l’amitié que la Gran-
de-Bretagne avait toujours témoignée au
gouvernement turc, prévaudraient et empê-
cheraient ce gouvernement de s’engager
dans une politique imprudente et de preuf
dre part au conflit aux côtés de l'Allema-
gne.
Depuis le début de la guerre, des officiers
allemands en grand nombre ont envahi
Constantinople, ont nsurpe l’antorité dn
gouvernement, et ont réussi à contraindr.
les ministres du sultan à prendre une atti-
tude agressive.
La Grande Bretagne, aussi bien que la
France et, la Rassie, a assisté à ces manifes-
tations avec patience, protestant contre les
nombreux actes commis constamment con-
tre la neutralité, et mettant en garde le gou-
vernement du sultan contre les dangers
qu’U faisait courir à l’avenir de l’empire
ottoman.
Vigoureusement soutenus par les ambas-
sadeurs allemands et autrichiens, les élé-
ments militaires allemands de Constantino-
ple ont constamment fait tous leurs efforts
pour entraîner la Turquie dans la guerre, à
la fois par leur activité dans le service des
Turcs et an moyen de pots-de-viu distribués
à profusion.
Le ministre de la guerre et ses conseillers
allemands ont dernièrement prépare des for-
ces armées pour attaqaer l’Egypte. Les coq
d’armée de Mossoul et de Damas ont, depuis
lenr mobilisation, constamment envoyé des
troupes vers le sud eu vue d’une invasion
de l’Egypte, et d’une attaque du canal de
Suez, par Akaba et Gaza. D’importants déta-
chements de Bédouins arabes ont été mobi-
lisés et armés pour prêter leur concours à
ces entreprises. Quelques-uns d'entre eux
ont franchi les frontières du Sinaï. Des
moyens de transports ont été réunis et les
routes conduisant aux frontières d’Egypte
ont été mises en état.
Des-mines ont été expédiées pour être pla-
cées dans >e golfe d’Akaba.
Le cheikh bien connu Aiz Shawisl a fait
distribuer dans toute ia Syrie et probable-
ment dans l’Inde un pamphlet violent exhor-
tant ies mahométans à combattre contre
la Grande-Bretagne. Le docteur Pruefler, qui
longtemps intrigua au Caire contre l’occu-
pation britannique, et qui est maintenant
attaché à l’ambassade d’Allemagne à Cons-
tantinople, s'efforce de pousser la population
de Syrie à prendre part au confiiti
Une action agressive devait fatalement ré-
sulter de Pacüvité des nombreux officiers
allemands servant dans l’armée turque et
agissant d’après les ordres du gouverne-
ment allemand, qui a ainsi réussi à force
.la main des conseillers du sultan.
Les intrigues allemandes ne peuvent avoir
aucune influence sur le loyalisme envers la
Grande-Bretagne des 70 millions de maho-
métans de l’Inde et sur les sentiments des
habitants musulmans de l’Egypte. Ceux-ci
envisagent avec horreur la politique égarée
qui, sous l’influence étrangers, installée à
Constantinople, provoquera inévitablement
le démembrement de l’empire turc, et qui
témoigne d’un complet oubli des nombreu-
se circonstances dans lesquelles la Grande-
Bretagne a manifesté son amitié pour la
Turquie.
Us doivent être profondément affectés de la
dégénérescence morale de leurs corédgion-
nairessusceptibles d’être à ce point dominés
contre leur propre volonté par l’inflaence
allemande. Et un grand nombre d'entre eux
se rendent compte que la Turquie étant en-
traînée dans la guerre par l’Allemagne, ils
doivent briser tout lion avec une politique
qui est si préjudiciable à la Turquie elle-
même.
Le gouvernement turc a brusquement et
sans avis préalable coupé vendredi nos com-
munications télégraphiques avec notre am-
bassade à 'Constantinople. Cette mesure, est
sans nui doute le prélude de nouveaux actes
agressifs de sa part, et le gouvernement bri-
tannique a le devoir de prendre les mesures
nécessaires à la protection ces intérêts bri-
tanniques, des territoires britanniques et
aussi de l’Egypte, contre ies attaques passées
et à venir,
GREÏ.
LA GUERRE
©Se JOURKTÉE!
COMMUNIQUES OFFICIELS
COUUHIQU£FMK(US
Paris, 2 novembre, reçu à 17 heures.\
AE. l'Aile Gauche
L’offensive allemande a continué
hier aussi violente en Belgique et dans
le Nord de la France, particulièrement
entre Dixmude et la Lys où, malgré
des attaques et des contre-attaques
des Allemands, nous avons progressé
légèrement sur tout le front, sauf dans
le village de Messines dont une partie
fut reperdue par les alliés.
L’ennemi a tenté un gros effort con-
tres les faubourgs d'Arras, mais il a
échoué. Il en a été de même à Lihons,
à Le Quesnoy-en-Santerre.
Au Centre
Dans la région de l’Aisne, nous
avons progessé légèrement vers Tra-
cy-le-Val, au Nord de la forêt de Lai-
gle, sur certaines parties de la rive
droite de l’Aisne, entre la forêt de
Laigle et Soissons.
En amont de Vailly, une attaque di-
rigée contre celles de nos troupes qui
tiennent les hàuteurs de la rive droite
a échoué. Plusieurs attaques de nuit
sur les hauteurs du Ghemin-des-Da-
mes ont également échoué.
Dans la région de Reims, entre l’Ar-
gonne et la Meuse et sur les Hauts-de.
Meuse, on a constaté hier une recru-
descence de l’activité do l’artillerie
lourde allemande dont le bombarde-
ment n’a pas donné de résultat appré-
ciable.
A l’ail© droite
Une reconnaissance offensive alle-
mande sur Nomeny a été repoussée.
Dans les Vosges, nous avons repris
les hauteurs dominant le col de Sainte-
Marie.
Nous avons progressé dans la ré-
gion du Ban-de Sapt où nous occupons
des positions d’où l’artillerie allemande
bombardait Saint-Dié.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 20 du matin.
Entre la mer du Nord et l'Oise les
attaques prononcées dans la journée
d’aujourd’hui par les Allemands ont
été moins violentes qu’hier.
En Belgique, nous avons progressé
au Sud de Dixmude et au Sud de Che-
lüvelt. .
Nous avons maintenu toutes nos
autres positions.
Chronique Belge
La Visite de la Délégation de
France
Hier matin, h dix heures, le ministre de Fran-
ce en Belgique, M. Kiobuooski, accompagné de
M. de Fontarie, conseiller de la légation, du
général de Lallemand du Marais et du person-
nel de la légation, sa sont rendus au cimetière
Sainte Marie où sont inhumés les soldats morts
en activité de service.
Deux couronnes ont été déposées , au nom de
la légation, l’une sur le monument des Combat-
tants de 1870, l’autre, paree des couleurs fran-
çaises, anglaises et belges, sur la tombe des
Victimes de la guerre de 1914.
Dans les Légations
M. de Barros Moreira, ministre du Brésil à
Bruxelles, qui était ailé conduire sa famille à
Lisbonne, d’où elle doit regagner le Brésil,
vient de rejoindre son poste près du gouverne-
ment belge.
Il est arrivé, samedi soir, et s'est installé à
l’Hôtel des Regates.
Appel aux Belges à l’étranger
Le consul da Belgique au Havre a l’honneur
de porter â la connaissance des Belges rési-
dant dans sa juridiction que le bureau d’en-
rôlement pour l’armée belge est établi à l'Hôtel
de Ville, et sera ouvert a partir du 3 novem-
bre tous les jours de 14 à 16 heures.
Les Belges auxquels s'adresse l’appel solen-
nel publié au « Moniteur Belge » des 25, 26
et 27 octobre, sont instamment priés de se ren-
dre au bureau susd t sans délai, et au plus
tard le 14 novembre courant.
Avis aux Réfugiés Belges
La communication parue hier à cette place,-
sous ce titre, doit être considérée comme nulle
et non avenue. Elle n’émanait pas du Comité
du Cercle des Réfugiés belges, Café Guillaume-
Tell, boulevard de Strasbourg, qui décline à
son sujet toute responsabilité.
Dans la région de l’Aisne, une vio-
lente offensive allemande entre Praye-
en-Laye et Vailly a échoué complète-
ment.
COMMUNIQUÉ BELGE
Reçu le 2 novembre, à 1 h. 30.
Sur le front de l’Yser. l’ennemi n’a mon-
tré aucune activité. La canonnade a été
faible. Quelques projectiles qui parais-
saient destinés à la gare de Fûmes ont at-
teint cette ville.
Les troupes allemandes semblent avoir
évacué, en grande partie, la rive gauche
de l'Yser. Des tranchées situées de 6 à
800 mètres de nos lignes ont été trouvées
vides.
Ce matin, une colonne importante mar-
chait de Manqekensvee/e vers Saint-Pierre-
Capelle, où se trouvaient déjà de nombreu-
ses troupes,
L’inondation progresse. Les ponts et pas-
serelles établis sur l’Yser par l’ennemi
subsistent encore ; on signale notamment
trois passages à Saint-Georges, quatre dans
la boucle de Tervaete et autant à hauteur
Oudstuyvenskerke.
Les prisonniers allemands signalent qu’il
existe un mélange de toutes les unités com-
battant sur l’Yser. Ils se plaignent de la
difficulté de combattre dans ua terrain ma-
récageux et des pertes que leur infligent
l’artillerie et surtout le tir de la flotte en-
tre Dixmude et Bixscheole.
Les troupes allemandes n’ont prononcé
aucune attaque aujourd’hui, sur le front de
Bixsohoote-rasschendaele.
Entre Passcbeudaele et Gheluvelt se tient
un corps d’àrmée. L’offensive alliée se
poursuit lentement contre ces diverses trou-
pes.'-
La droite d’une armée a franchi depuis
peu la Lys ; elle comprend actuellement
une division de réserve bavaroise et plu-
sienrs autres corps.
Toutes ces forces concentrées sur le front
Gheluvelt-Hallebeek-Deulemontout comme
objectif Ypres. Une proclamation, datée du
29 octobre, considère la prise de cette ville
cerame d'une importance capitale. L’arrivée
de l’empereur d’Allemagne, annoneée com-
me prochaine dans le Sud de la Flandre,
montre que l'effort principal de l’adversai-
re se porte actuellement entre Ypres et la
Lys. Les troupes alliées ont, hier et au-
jourd’hui, brisé l’effort de l’assaillant.
Deux corps de cavalerie sont signalés en-
tre Werwicq et Warneton ; deux autres
sont vers Mouscron.
RUSSIE
L’armée russe continue la poursuite de
l’adversaire et lui a interdit la ligne de re-
traite vers Posen qu’il avait choisie.
L’ennemi se retire vers le Sud-Ouest.
L’aile gauche de sou arrière-garde a atteint
Lodz.
Beaucoup de prisonniers, du matériel et
un parc d’aviation lui ont été pris.
Un Etat-Major allemand
!„ mis en fuite
Paris, 2 novembre.
Des renseignements provenant ifï Belgique
avaient signalé fa présence d’uù quartier
général important, sans doute celui de l’ar-
mée du duc de Wurtemberg à Thieit et plus
particalièremetu au château de Thieit.
Un groupe d’avions, porteurs d’engins des-
tructeurs puissants, reçut en conséquence
dans ia journée d’hier la mission de décou-
vrir et de bombarder cet état-major.
D’après le compte rendu fait par les avia-
teurs à leur retour, la mission Darait avoir'
été heureusement accomplie.
La panique a été mise dans le gros des
rassemblements automobiles et dans les es-
cortes aperçues aux environs de Thieit.
Un Taube chassé
Paris, ï novembre.
Un avion allemand a survolé aujourd’hui
la région de Yerbarie et est rentré dans ies
lignes allemandes à l’approche des recon-
naissances effectuée par nos aéroplanes.
Les Mes de Belgique sont minées
Suivant une dépêche de Rotterdam au
Daily Mail, les Allemands travaillent à met-
tre en état de défense et à miner les routes
autour de Bruxelles, Grammont, Anvers,
Lokerem et Gand.
9 ' 1®r
Une Colonne Allemande coupée
Londres, 2 novembre.
Le correspondant du Tintes dans le Nord
de la France, télégraphie qu’à la suite de ia
destruction d'un pont de chemin de fer par
des cyclistes belges, une torçe allemande
très importante a été coupée en deux.
Le gros de ces forcés a capitulé.
Les prisonniers seraient au nombre de
plusieurs milliers.
V0YÂ8E DU MINISTRE DE LA MARINE
Bardeaux, 2 novembre.
M. Augagneur est parti à Toulon inspecter
ie port militaire.
il n’assistait pas au Gonseii de CJrtnet.
LE CONFLIT
Avec la. Turquie
Une .Déolaration du Gouvsrnem&nt français
Bordeaux, 2 novembre.
Le gouvernement publie nue déclaration
rappelant qu’il avait assuré forinsllemeat la
Porte, dès le début de la guerre, comme las
gouvernements russe et anglais Pavaient
d’ailleurs fait, qu’il respecterait l’indépen-
dance et l’intégrité de la Turquie si elle ob-
servait ta neutralité.
Malheureusement il a été constaté que fré-
quemment depuis* de regrettables infrac-
tions à la Uentrainé, notamment le nombre
toujours croissant des postes confiés à des
officiers allemands, la réception d’armes et
de munitions allemandes, i’accuoif fait an
Goeben et au Breslau, au moment même ou
nous prouvions notre désir de boane en-
tente par une attitude bienveillante et la
question des capitulations.
La déclaration rappelle ensuite les actes
de guerre commis par les vaisseaux turcs
sans aucun avertissement.
La Russie et ia France, ds concert avec
l’Angieterre, voulant espérer que ces actes
étaient imputables à des officiers allemands,
«ont proposé à la Turquie de désolidariser sa
politique de celle de lkrlifte n renvoyaut im-
médiatement tous ies officiers allemands.
A la suite d’une réunion, le Grand Conseil
da Turquie s’est borné à proposer le rappel
des navires turcs dans le détroit et a ex-
primé le désir de rester en paix avec la Rus-
sie, la France et l’Angieterre.
La Triple Entente a estimé dans ces condi-
tions que la Turquie pourrait difficilement
maintenir son attitude passive et qu’il était
évident que les Allemands, après avoir pro-
voqué la rupture, la mettraient complète-
ment à profit. An surplus, la proposition de
ia Porte avait pour ia Triple Entente les
mêmes inconvénients que ia guerre ouverte
puisqu’elle t’obligeait à distraire une partie
de ses forces pour se garder contre les
agressions qu’il n’était plus permis de consi-
dérer comme an péril imaginaire.
La Turquie n’ayant pascra devoir prouver
la sincérité de ses intentions, les ambassa-
deurs de la Triple-Entente ont demandé
leurs passeports le 31 octobre au matin.
Les nouvelles reçues d’Algérie, de Tunisie
et du Maroc à la suite de l’agression de la
Turquie prouvent que ie monde musulman
da Nord de i’Airique a très bien compris
l’erreur et la faute da la Sublsms-Porte en
abdiquant la souveraineté et l’indépendance
a’uu empire musulman entre les mains de
l'Allemagne poursuivant uniquement des
vues égqïstes et dominatrices et vouiant en-
traîner une traction importante de l’Islam
dans une lutte ne pouvant que lui être fu-
neste. : r . . -
Il rassort des impressions reçues du Nord
de l’Afrique quels monde musulman n’en
tend â aucun degré se solidariser avec les
Tares qui compromettent si témérairement
ia cause musulmane.
La Départ des Ambassadeurs
Bordeaux, 2 novembre.
Les ambassadeurs de Russie et de France
ont quitté Constantinople. L'ambassadeur
d’Angleterre s’est rendu à Dedeagarch et
s’embarquera à Salonlque sur un bâtiment
français.
Les ambassadeurs de Tarquie à Londres et
Petrograd ont reçu leurs passe-ports.
L’ambassadeur de Turquie en France les
recevra incessamment.
Les Consuls Eusse quittent le territoire
Ottoman
Petrograd, 2 novembre.
Le gouvernement a prescrit aux consuls
de quitter le territoire Ottoman et de remet-
tre la protection des nationaux aux repré-
sentants de ITtaiie. . • j ■
L’ambassadeur d’Italie a été prié d’infor-
mer ia Turquie que la Russie conformera
son altitude envers les Turcs à celle de te
Turquie envers les Russes.
L’Allemagne appuie la Turquie
Copenhague, 2 novembre.
Le bruit court que l’Allemagne contribue-
rait pour une somme de 250 millions,
aux frais d’entrée en guerre de ia Turquie.
L’Opinion de la « Tribuna »
Rome, î novembre.
Interviewé par le représentant de la Tri-
biind, l’ambassadeur a déclaré qa’il ne pou-
vait rien justifier de l'agression de la Tur-
quie, mais que c’est un succès pour l’Alle-
magne d’avoir réussi à l’entraîner. L’Allema-
gne aurait tort de nous croire préoccapé de
ci. nouvel ennemi.
\ La Turquie ne peut pas faire g'anl chose
dans le Caucase. Quant à sa flotte, c’est la
nôtre qui l’attaquera.
Les Transports par voie ferrée
Bordeaux,. 2 novembre.
Un arrêté stipule que les réseaux de che-
mins de fer sont responsables des pertes et
avaries résultant de la faute lourde de leurs
agents dont la cause ne peut pas se ratta-
* «r à la guerre.
Toutefois la responsabilité ne s’étend pas
aux avaries et déchets qui, en raison de la
nature des marchandises sont la conséquen-
ce de la durée du transport, les réseaux
n’encourant aucune responsabilité da fait
de la duree des transports commerciaux.
LES AUTRICHIENS ET LES SERBES
Nich, 2 novembre.
Près de Goutchovo, les Serbes ont repoussé
ies attaques des Antrichiens, qui ont dû se
replier en désordre après avoir subi des
pertes considérables.
Le même jour les Autrichiens ont sttaquê
les positions serbes à la côte 708, mais Ils
ont été egalement repoussés avec de grosses
pertes.
La Chasse à la Baleine et la Guerre
Une grosse baleine a été réjetée sur le
rivage de l’î e Thauet ; on la prit tout d’abord
pour un sons-marin ennemi. Eu observant
son corps, on s'aperçut qu’elle avait été tuée
par une mine sous-marine.
l'n Echec des Allemands
EN LORRAINE
Le Daily Mail relate un émouvant épisode
des combais qui viennent de se livrer en
Lorraine et qui furent on ne peut plus hen-
"reux ponr les armes françaises.
No* troupes ont de nouveau pmétré en
Lorraine dans le voisinage de Nancy. L’en-
gagement qui forma ie prélude de cette opé-
ration met en valeur ia puissance militaire
de l’armée française.
Le mouvement corainehça par le bombar-
dement de la lorêt de Psrroy par le fort de
Manosviller, Le but de cette canonnade ôtait
da déloger l’ennemi que les explorations
d'aéroplanes ne pouvaient dénoncer par
suite de l’épaisseur des bois.
Le bombardement avait à peine commen-
cé qu’une cinquantaine d’Allemands était
signalée sur la route de Manonviller. Ua
détachement parti pour les combattre fut
reçu par ces cris ; « Camarades, nous nous
sommes des catholiques polonais, des anristj?
En même temps, ils jetèrent bas leurs at-
mes et levèrent les mains.
Un d’eux, un médecin vétérinaire qui par-
lait correctement le français expliqua alors
qu’ils étaient Polonais, originaires de Posea.
Slaves de race et de coeur, ils avaient dés ia
première occasion, tué leurs officiers et
s’étaient rendus.
Cette troupe de prisonniers fournit des in-
dications fort appréciantes. lis dirent no-
tamment que ies Allemands avaient été sans
munitions pendant trois semaines. C’est
pourquoi ils avaient pris position dans les
bois, n’osam pas s’aventurer sans l’appui de
leur artillerie.
Se basant sur cette information, une cs-
ionne d’infanterie française descendit la val-
lée de la Vezouse et attaqua l’ennemi daa*
les taillis sur un côté de la forêt, pendant
que la cavalerie opérant à l’Est d’EtnviHe
créait une diversion dans cette direction.
A midi, la cavalerie avait atteint ia ville
ds Parroy et l’infanterie avait balayé les
soiis-bois.
— La forêt s’était vidée comme par en-
chantement à mesure que nous avancions,
écrit un des combattants français. « Agrès
trois heures, nous étions makres.de tout te
côté Ouest des bois. Mais une chaude récep-
tion nous attendait vers la fin de l’après-
midi. Sur lès hauteurs du Sanon une tesil-
lade nourrie accueillit n03 avant-garde^
Nous constatâmes alors que l’ennemi avait
placé des mitrailleuses sur la rive du canal
qui joint la Marne au Rhinr et était prêt à
qefendré cette ligne.
» Dans ces ci r co n s t a n@e 5 ù rie aïFn iftîm "e a
force nous exposait Aide lourdes pertes.
L’ordre fat donné d’effrfe à l'ennemi le plu»
petit front possible.
» Aussitôt que fut exécuté le mouvement,
nos hommes se jetèrent résolument dans le
caàai, tenant leurs fusils au-dessus da leu*
fête, et atteignant l’autre rive, sa ruèrent sur
l'ennemi à coups de baïonnettes.
» Mais déjà, le corps principal des trouprs
bavaroises qui nous étaient opposées battait
en retraite.
» L’arrière-garde, refusant de faire face à
l’acier, les suivait rapidement. Pas à pas,
nous avançâmes et quand la nuit tomba,
une fois da pins nous étions en Lorraine, à
Le dernier Efori de Ymm\
Le représentant du Daily Mail a en un en-
tretien avec une psrsounalité qui toucha
aux cercles diplomatiques de Bordeaux les
mieux informas et les plus indépendants.
Elle lui a fait ces déclarations : & .
« Les états-majors français et àn-glais sont
maintenant convaincus que la : crise est
presque passée. Les violentes attaques tout
le long de la ligne du Nord-EU an Sud-Est
peuvent être considérées comme lo dernier
effort désespéré de l'ennemi.
» Ces violentes attaques ont échoué et con-
tinueront d’ecbouer devant les armées gi-
flées bien entraînées, bien approvisionnées
et bien équipées.
» Quand la dernière de ces attaques aura
été tentée — et ce ne peut tarder longue-
ment — les armées allemandes se replieront
sur les positions qu’elles ont déjà préparées.
» Jusqu’à présent les pertes des armées
françaises en campagne ont été considéra-
bles, mais pas assez grandes cependant pour
amoindrir, dans leur ensemble, le moral et
les qualités militaires de ces armées.
» Les années allemandes ont perdu, ea
effectif, au moins un million d’hommes, dit-
on, et ce chiffre est basé sur de minutieuse»
récapitulations de résultats connus.
» Un caractère de la situation présente,
qui donne confiance àu gouvernement et
aux autorités militaires, est fourni par ce
fait que depuis la dernière phase de la ma-
rée humaine mise en, mouvement par la
guerre, l'Allemagne n’a pas étécapab.cde
regagner un seul pied du territoire qu’elle a
perdu.
» Il y a eu des alternatives d’avances et da
recul, mais chaque léger recul le long de la
ligne française a été suivi par une avança
substantielle de celle-ci. Dans chaque région,
nous sommes maintenant sur la ligne des
tranchées établies par les Allemands quand
ils arrêtèrent leur retraite après la bataille
do la Marne.
» Dans beaucoup de cas, nous avons occu-
pé des positions qu’ils avaient soigneuse-
ment préparées à l’avance et qui. pour cette
raison, étaient d’une grande importance
stratégique.
» Dans un seul endroit, nous avons atteins
nne ligne qui nous donne ie contrôle virtuel
dn territoire sur trente kilométrés à l’Est d«
la position. »
LA FETE DES MORTS
Paris, 2 novembre.
De» cérémonies funèbres en l'honneur des
soldats morts pour la Patrie ont eu lieu dans
de Domftr«ü«eâ vîlles de France. Une foule
nombreuse et recueillie a apporté sou tribut
de reconnaissance aux défenseurs du pays.
A Lyon M. fîerriot, assiste de divers élu»
municipaux, a visite tous ies cimetières de ia
ville no taon ment la Croix rousse ou il a dé-
posé d*» fleurs sur les tombes.
H a prononcé quelques paroles émues as-
sociant dans un même hommage les soldat»
français inhumés à Lyon et tes lyonnais
tombés su loin su* iG cudrup dé batuitlt?.
La fouis 1 SUHÜÜÜ dyvaât Ios
SOi$€l dfcâf Utt iUOELGÇ iillFrôjsâiOUUsUH.
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