Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-31
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 octobre 1914 31 octobre 1914
Description : 1914/10/31 (A34,N12137). 1914/10/31 (A34,N12137).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722985
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
54™ k\\m — fl* j 2,137 5 Centimes — €e Journal ne peut être crié — B Centimes Samedijn Octobre
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
lâffiiaistraîion. lmpressians et inmees. TEL. 10.47
85, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
H ——— . ! 0
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN-CHEF
a.-J. C ASP A R - JORDAN
Téléphone S 14L.80
Secrétaire Général : TE. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.
ABÎNON CES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, bout 1 de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS v seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le journal.
L» PETIT HA VUE est désigné pou:' les Annenees Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN AH
] Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, « «a v»
j l’Oise et la ^
I Antres Départements......... <3 Fr. H fi SO 33 »
|| Union Postale HO * 80 Fr. I -40 »
|| On s'abonna également, SANS FRAIS, dans tous tes Bureaux de Poste de France
LES FORCES
NOUVELLES
Les communiqués officiels, sans nous I
annoncer encore la grande nou- I
pelle attendue, continuent, avec une
régularité encourageante, à nous dire
que la situation est satisfaisante sur I
le front. Il apparaît bien que la si- I
tuation est également satisfaisante Varrière » et, qu'on ne s’y trompe
pas, c’est peut-être plus important en-
core. Une victoire peut n’être qu'un \
événement occasionnel sans lendemain, j
si l’on ne dispose pas de forces néees- I
saires pour en tirer parti et pour faire I
face aux nouvelles batailles qui, I
d’efforts en efforts, doivent mener au I
triomphe définitif.
Si donc, nous ne nous arrêtons pas !
au moment présent et si nous envisa- I
geons les conséquences à venir, puis-1
que cette guerre nous a déjà préparés
à une longue patience, nous aurons I
lieu d’être plus confiants encore que I
nous ne le sommes. Vue sous cet angle,
la situation actuelle montre quel’Aile- J
magne s’épuise tandis que les alliés
ont encore d’abondantes réserves
d'hommes.
Au début de la guerre, alors que
les Allemands qui avaient tout pré-
paré se vantaient de nous écraser par
leur attaque brusquée, nous disions
jpue chaque jour de gagné représen-
tait un succès ; maintenant, nous
pouvons répéter la même chose car \
chaque jour de gagné affaiblit l’enne-
mi qui ne peut plus renouveler ses
forces au fur et à mesure de ses be-
soins.
Les communiqués et les informa- I '
fions concernant les prisonniers nous I
ont appris que les forces ennemies sur J
le front ont déjà dû être complétées j
par des corps constitués avec des hom- I
mes récemment instruits, les uns très I
jeunes et les autres assez âgés ; cela I
nous montre sur le vif la pénurie J
des réserves, landwehr et landsturm. I
Or chez nous, on le sait, la plupart I
r des régiments de territoriaux n’ont I
pas encore « donné », beaucoup de ré- I
servistes de la territoriale n’ont pas J
encore été convoqués et la classe igi/j I
n’a encore été envoyée au feu. Nous I
avons donc, en dehors de la pépinière |
des jeunes que l’on ne se hâte pas trop j
d’utiliser, encore une forte réserve I
d'hommes anciennement instruits, et I
tout cela marque notre avantage.
En Angleterre, la situation est plus I
favorable encore ; si, relativement, les J
forces anglaises sur le continent sont I
beaucoup moins importantes que celles I
des autres belligérants, par contre les I
unités organiques sont continuelle- ]
ment maintenues à l’effectif normal I
de guerre par l’arrivée ininterrompue I
'de réservistes exercés ; d’autre part, I
.plus le temps s’écoulera, plus ces for- j
ces deviendront nombreuses par l’ad- I
jonction de recrues bien instruites qui, I
du fait du système ordinaire des en- I
gagements, seront toutes dans la plei- I
‘ ne force de l’âge.
Grâce à cette possibilité d’alimenter |
régulièrement les formations de com- I
bat, en France aussi bien qu’en An- j
gleterre, et en Russie d’ailleurs, les I
cadrés du commandement ne sont pas I
débordés et l’amalgame se fait tout J
naturellement entre les anciens sol- j
dats et les nouveaux, ce qui représente j
les conditions essentielles d’une armée |
solide, résistante et capable d’aller de I
l’avant,
L’Allemagne a donné toutes ses J
forces vives du premier coup ; elles J
sont déjà largement décimées ; dans I
un cadre désormais restreint il lui j
faut faire entrer des éléments dispa- I
rates et hâtivement instruits ; ce ne I
sont plus les belles armées parfaite- j
ment organisées qui, à juste titre, J
étaient considérées comme les plus I
redoutables de l’Europe ; ce sont, cer- j
tes, encore des armées nombreuses,
A «mis déjà improvisées, or on sait que
'‘les Allemands ne sont pas forts en im-
provisation.
Le Journal de Genève, qui suit les
opérations de la guerre avec une com-
pétence très remarquée et avec la con-
naissance des divers belligérants que j
les Suisses possèdent en tant que neu-
tres et grâce à la situation géogra-
phique de leur pays, vient de publier
un article du plus haut intérêt pour
le sujet qui nous occupe ; en voici la
conclusion qui confirme tout ce que
nous venons de dire :
La situation organique des armées
serait la suivante, sous réserve des
inconnues :
Eu Allemagne, si les apparences et
les probabilités ne trompent pas, dé-
I but de la dislocation du cadre ori-
ginaire ; appel de levées non exer-
I cées ;
En Belgique, épuisement progressif
dn cadre et des levées ;
En France, probablement, appel des
P dernières classes exercées dans le cadre
originaire maintenu ;
En Angleterre, appel des derniers
réservistes exercés dans le cadre -ori-
ginaire ; arrivée de nouveaux cadres
des colonies ;
En Russie, continuation de l’ali-
mentation du cadre par les réser-
vistes.
Ce sont là de nouvelles données
qu’il convient maintenant de suivre si
l’on veut saisir de plus haut la portée
des opérations et leurs valeurs rela-
tives dans le cours de la guerre.
Nous enregistrons, certes, avec joie
ces nouvelles données qui nous pro-
mettent clairement, pour un peu plus
tôt ou un peu plus tard, l’inéluctable
victoire,
CASPAR-JORDAN.
Le Voyage présidentiel
Paris, 30 octobre.
MM. Poincaré et Sembat sont ailés hier
matin aux gares de Pantin et de Noisy-le-Sec
pour examiner les détails du fonctionne-
ment des divers services militaires, notam-
ment les correspondances, le ravitaillement
en matériel, munitions, vivres, essence. Ils
visitèrent les installations de la Croix Rouge
et félicitèrent le personnel. Iis montèrent
dans les wagons d’un train sanitaire rempli
de blessés aux récents combats de Berry-an-
Bac et s’entretinrent avec les soldats, dont
le moral est admirable et qui, loin de se
plaindre, sont fiers de leurs blessures et de-
mandent uniquement à retourner rapide-
ment sur le front.
M. Poincaré a visité ensuite, au cimetière
de Pantin, les tombes des soldats morts pour
ia Patrie. Il y déposa une grande gerbe de
Sears.
Paris, 30 octobre.
M. Poincaré a visité les blessés installés
par l’Institut à l’hôpital Thiers et à l’ambu-
lance dn Grand Palais. Il s’est entretenu
longuement avec le personne! et les blessés.
M. Poincaré, accompagné de MM. Ribot et
Sembat, s’est rendu ensuite au bureau cen-
tral des Postes et a examiné le fonctionne-
ment en détail de la section civile et mili-
taire, tant en ce qui concerne la correspon-
dance ordinaire qu’en ce qui touche aux
chargements et aux envois de tricots et de
linge.
Paris, 30 octobre.
On croit savoir qu’au cours de son voyage
M. Poincaré irait au Havre saluer le gouver-
nement belge.
POUR SE RENSEIGNER
Bordeaux, 30 octobre.
On apprend de diverses sources que les
états-majors de Metz et de Strasbourg cher-
chent à se procurer, par tous les moyens
possibles, des journaux français, pour peu
qa’un article ou une information contienne
une indication militaire on politique utilisa-
ble, même indirectement, par les Allemands
et qu’ils s’empressent d’en tirer parti.
La Coopération des troupes de la Marine
Bordeaux, 30 octobre.
La marine a constitué des formations ac-
tives qui combattent au premier rang sur le
front.
Elle comprennent une brigade de six mille
fusiliers marins avec une compagnie de mi-
trailleuses que commande l’amiral Ronach.
Iis se signalèrent à Dixmude.
Elles comptent également un régiment de
deux mille canonniers marins qui coopère
avec suecès à la défense des grandes places
de 1734 ; des groupes d’anto-canons et
d'auto-projecteurs repartis dans les armées.
Tués par une Bombe
Copenhague, 30 octobre.
Lo Berliner Tagblatt annonce que six hom-
mes ont été tués par les bombes jetées sur
!ë hangar des dirigeables à Dusseldorf. ,
L’Envahissement de l’Angola
Laurenzo-Marquez, 29 octobre.
On confirme l’eavahissemènt de l’Angola
par les Allemands.
LA PRISE DU BAN-DE-SAPÎ
par les Alpins
On sait que, ces jours derniers, les Alle-
mands ont porté leur effort, sans succès
d’ailleurs, au nord de Saint-Dié, sur le Ban-
de-Sapt, point qui a une grande importance
stratégique.
Montée par Raon-l’Etape et la vallée de
’Hurbache, l’artillerie ennemie s’était ins-
tallée sur la colline de Moyenmoutier. Ados-
sées à la blanchisserie près du couvent,
deux batteries de mitrailleuses o îvrirem
bientôt'un feu violent sur les hameaux du
Bm-de-Saipt, cependant qu’appuyées par
elles, tro.s compagnies d’infanterie bava-
roise marchaient au centre, sur Launois et
Nayemont.
Mais les nôtres n’étaient pas loin. Tandis
que les Allemands montaient à l’Ouest de
Moyenmoutier, un bataillon de chasseurs
alpins s’était avancé par le vallon de la Fave,
vers Grande-Fosse. Trois mitrailleuses et
une demi-batterie de 7S l’avaient précédé ;
elles s’étaient placées à un kilomètre envi-
ron, cachées par le poste de la douane fran-
çaise. Les deux artilleries étaient séparées
par quatre kilomètres au plus.
Cinq minutes suffirent à nos 75 pour dé-
molir les mitrailleuses ennemies. Puis nos
canons arrosèrent de shrapnells la colonne
qui s’avançait vers Launois. Les Allemands
n’insistèrent pas. Ils s’égaillèrent derrière
l’église et les maisons.
Nos braves alpins chargèrent alors a la
baïonnette. Vingt miuu es après, le Ban-de-
Sapt était à nous. Les Allemands laissaient
plus de cent morts et près de deux cents
blessés ; nous avions seulement cinquante-
deux hommes hors de combat, dont douze
■ mort».
LA GUERRE
§9e J o ur «1© Guerre
COMMUNIQUÉS DU GOUVERNEMENT
Paris, 15 heures, reçu à 17 heures.
A l’extrême-gauche
Les inondations étendues par l’ar-
mée belge dans la vallée inférieure
de l’Yser ont contraint les forces en-
nemies qui avaient passé la rivière à
se replier. Elles ont été violemment
canonnées par les artilleries belge et
française pendant leur mouvement de
retraite.
Les Allemands ont tenté hier de très
violentes contre-attaques sur les corps
d’armée français et britanniques qui
font des progrès au Nord-Est et à
l’Est d’Ypres.
A la fin de la journée, nos troupes
n’en avaient pas moins continué leur
mouvement en avant dans les direc-
tions qui leur étaient assignées et en-
levé divers points d’appui.
Les troupes britanniques, assaillies
sur plusieurs points, au Nord de La
Bassée, par des forces supérieures,
ont repris énérgiquement l'offensive
et reconquis largement le terrain
primitivement cédé à l’ennemi.
Sur plusieurs autres points de leur
ligne de combat, elles ont repoussé
également les forces allemandes, leur
faisant subir des pertes importantes.
©six* les antres partie®
dix JFr’osat
Sur le reste du front aucune action
d’ensemble, mais des offensives par-
tielles de notre part et de celle de
l’ennemi.
Nous avons progressé à peu près
partout, notamment devant quelques
villages entre Arras et Albert, sur les
hauteurs de la rive droite de l’Aisne,
en aval de Soissons et, de part et d’au-
tre, delà Meuse, au Nord de Verdun.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 25 du matin
lîax Belgique
Rien de nouveau à signaler sur les
dernières nouvelles dans la région de
Nieuport et de DixmUde.
A. l’ail© gaxxolx©
L’ennemi a dirigé de violentes atta-
ques contre le front des troupes bri-
tanniques et sur les rives du canal de
La Bassée sans obtenir aucun succès.
Au Ceixtr© et à i*oit©
Une recrudescence de l’activité est
signalée dans la région de Reims, sur
les Hauts de Meuse et au Sud de
Fresne en Woëvre.
Chponique Gelgs
LES FRJtXC-MEITEURS ILtfMAIBS
Voici ce qu’osait imprimer l'officieuse Ga-
zette de Cologne : « Partout et toujours, en
Belgique, les troupes allemandes ont été l’objet
d’attaques de la population civile, aussi bien
dans les villes que dans les villages. C’est une
guerre de frano-tireurs sans fin. Il n’est plus
un belge qui ne soit franc-tireur. Le gouverne-
ment a fait distribuer des armes e't au lieu de
mettre fin à ces pratiques par des paroles
énergiques, il continue à exciter le peuple ».
Les preuves de ta fausseté des affirmations
allemandes ne manquent pas. Après cinq se-
maines d’occupation de la capitale belge, le
gouverneur allemand n’a pu afficher à Bruxelles
qu’une seule condamnation à mort, prononcée
par Conseil de guerre, contre un habitant de
Strombeek, natif de Tourcoing, pour avoir tiré
sur une sentinelle allemande. ,
Une autre preuve non moins probante c’est
que la Belgique est constamment sillonnée de
petits groupes composés de quelques cyclistes
ou de quelques cavaliers allemands, ou d’auto-
mobiles voyageant seules. Cela se verrait-il dans
un pays infesté de franc-tireurs ? Poser la
question c'est la résoudre.
S’il faut en croire les journaux hollandais les
Allemands n’auraient laissé que quelques cen-
taines d’hommes en garnison à finyers. Ce/a
n’indique t-il pas que loin de craindre les
agressions les troupes allemandes ont une con-
fiance absolue dans les populations civiles ?
Lorsqu'à Huy deux soldats allemands avaient
été tués, l’autopsie n’at-ellepas démontré que
c’était par des balles allemandes que ces hom-
mes ont été abattus ?
Les médecins des hôpitaux de Bruxelles ont
soigné près d'une trentaine d’officiers et sous-
offioiers allemands blessés dans le dos de balles
allemandes, résultat tout naturel des mauvais
traitements régulièrement infligés aux soldats
allemands par leurs supérieurs. Dans de petits
villages on n’eut pas manqué d’attribuer ces
blessures aux franc tireurs.
Les autorités allemandes nieront-elles que
les autorités belge s, loin de distribuer des
armes ou d’organiser des bandes de franc-
tireurs, ont, au contraire, donné l’ordre, dans
toutes les communes, de déposer toutes les
armes dans les maisons communales.
L’autorité belge n’a-t-elle pas poussé le souci
des lois de la guerre jusqu’à désarme", à / ap-
proche dés troupes allemandes, les garcfe-civi-
ques chargés de la garde des voies de commu-
nications. ..
Quant aux Belges qui ne faisaient pas partie
de l’armée, ce n'est pas en frano-tireurs qu'ils
"font la guerre, mais comme volontaires régu-
lièrement engagés, armés, équipés et encadrés
dans les régiments de l’armée de campagne.
Quels sont les témoins impartiaux qui sont
venus déclarer avoir vu des frano-tireurs bel-
ges ? Aucun, absolument aucun. . -
Pour notre part, nous avons suivi comme
correspondant de guerre, la campagne en Bel-
gique depuis le 4 jusqu'au 24 août. Nous avons
été témoins des combats de Visé, de Tirlomont,
dé Haeten, de Dînant, de Jodoigne, de Louvain
et du Borinage. Nulle part, à aucun moment,
nous n’avons vu un seul civil faire le coup de
feu contre les troupes allemandes. Les seules
infractions aux lois de la guerre — et les plus
terribles — c'est par les troupes allemandes
que nous les avons vu commettre.
Ce ne sont pas les Belges, n'est-ce pas, qui.
à Saint-Ghislain, ont fait sauter une maison
pour enseve ir sous ses ruines deux jeunes fil-
les sauvées dans la cwe, ont oouoé les bras à
une jeune fille à Jemmapes ouontforcé.à Givry,
une femme de 95 ans à boire du Champagne
jusqu’à la mort. C’est précisément pour essayer ,
de masquer leurs innombrables crimes qu'ils
ont inventé les franc-tireurs belges, c'est pour
justifier la froide préméditation criminelle de
Von der Gàlïz qui, dans l'une de ses proclama-
tions, déclare rendre des otages, pris dans tou-
tes les communes, responsables des destruc-
tions de lignes de communication opérées par
nos troupes. Et non seulement les otages sent
rendus responsables sur leur vie, mais encore
les communes voisines. Ces affiches de von der
Goltz sont encore placardées dans toute la Bel-
I ^Tout récemment encore un sénateur hollan-
' dais, M. Van Ko/, qui connaît particuliérement
la Belgique, a visité plusieurs ds nos provinces
et à dôclaié, à la suite de sa visite, que, sauf
dans une seule commune, nulle part les civils
belges n’ont tiré sur les soldats du kaiser.
Un médecin hollandais qui a visité les hôpi-
taux de Cologne où se trouvaient des milliers
de blessés allemands qu’il a interrogés décla-
rait qu’aucun de ces derniers n’avait été atteint
— d’après leurs propres affirmations—par des
frano-tireurs.
Encore une fois nous pouvons dire que c’est
pour masouer leurs atrocités que les prussiens
ont inventé les franc-tireurs. L’unique motif de
la conduite ignoble des Allemands dans notre
pays est le refus de la Belgique le 3 août, de
prostituer son honneur, l’héroïque résistance
de Liège et les combats en rase campagne, qui
ont retenu pendant plus de 15 jours — pen-
dant la mobilisation française — les troupes du
Kaiser en Belgique ; /es sorties d’Anvers qui ont
fixé quatre corps d’armée sur notre territoire
pendant que le restant de l’armée allemande
devait reculer sur la Marne, l’habile retraite de
l’armée belge qui est venue ajouter 100,000
hommes — 100.000 vétérans — aux armées
des alliés ; la résistancesur l’Yser pour couvrir
Dunkerque et Calais, enfin l’inebranlable réso-
lution de la nation belge de suivre son valeu-
reux Roi jusqu’au bout, jusqu’à la Victoire,dans
la lutte pour la Liberté et l’indépendance contre
la Félonie et la Barbarie.
C’est pour tout cela que l’Allemand hait le
Belge. C’est pour tout cela que, dans l’avenir,
Belge sera synonyme d’honneur, de loyauté, de
bravoure et de courage.
fi. M.
Nouvelles de Belgique
Rosendsal, 30 octobre.
27,350 Belges ont regagné Anvers, mais
5,500 sont repartis aussi ôc.
On mande de Bruxelles que certains journaux
ont repris leur publication.
La Mort ÈI Prise* de Eaitenbsrg
Paris, 30 octobre.
Ea réponse à son télégramme de co( do-
léances, pour la mort du prince de BHteri-
berg, le président de la République a reçu
des télégrammes de remereiments du roi
d’Angleterre, qui se déclare virement touché
par ia sympathie exprimée au sujet de la
mort de son cousin.
Là priueasse Béatrice de Batteaberg dit
qu’au milieu de sa grande douleur, elle aime
à penser que son cher et vaillant fils adonné
sa vie pour son pays et pour la France.
Le roi d'Espagne, remerciant, en son nom
et au nom de la reine, dit qu’il est dur de
voir brisée une vie qui les toucha de si près,
mais lorsqu’on sait qu’elle a été offerte pour
la Patrie, on est soulagé et heureux de comp
ter parmi les siens un brave soldat laissant
un si bel exemple.
LE PREMIER LORS NAVAL
Londres, 3i> octobre.
Lord Fisher est nommé premier iord na-
val, en remplacement du prince de Batten-
berg. _
.LES DÉPENSES,. DE GUERRE
Loïtdr; s, 30 octobre.
Le Morning-Post apprend que le gouverne-
ment demandera au Parlement cent mil-
lions de livres pour la guerre.
LA SITUATION ALBANAISE
Rome, 30 ociobre.
On -mande de Valona au Gtorrmle d’italia
que 1 400 soldats grecs, avec de l’artillerie»
ont débarqué et occupé Santi-Quaranta.
LES RÉFUGIÉS EN HOLLANDE
Amsterdam, 30 octobre.
On apprend ici de bonne source que le
gouvernement hollandais a refusé l’offre d’as-
sistance pécuniaire de l’Angleterre pour
venir en aide aux réfugiés belges.
La Hollande supportera seule les charges
qu’elle s’est imposée par un devoir sponta-
nément accepté. V
LES RUSSKAVANCENT
Communiqué officiel
Pétrograd, 30 octobre.
Des combats acharnés se poursuivent en
Prusse Orientale. Les Russes ont repoussé
les attaques réitérées des Allemands dans la
région de Bakalbjevo.
Au delà de la Vistule, les Russes talon-
nent les arrière-gardes ennemies sur le
front Lodz-Zawighvost, capturant notam-
ment plusieurs parcs d’artillerie, des pièces
de gros calibre et des aéroplanes.
Dans la région de Tarnovo, les Autri-
chiens sont en retraite et ont été attaqués
le 29 octobre par les Russes qui ont passé
la Yistule au Sud d’Iuzezoff. Pris sous les
feux croisés des Russes, l’ennemi a subi
des pertes importantes eu tués et blessés,
laissant mille prisonniers dans les mains
russes.
Dans les Garpathes, les Autrichiens mon-
trent la plus grande activité dans la région
de Tourka.
LE BOMBARDEMENT DE CATTÀRO
Cettigné, 30 ociobre.
Les Franco-Monténégrins ont bombardé
avec succès les ports de Gattaro ; ils détrui-
sirent presque entièrement une des princL
pales forteresses et rendirent tontes les
coupoles des casemates inutilisables.
Hier,des bombes pénétrèrent dans le dépôt
des poudres et des munitions, produisant
nne terrible explosion.
En HèfzKgQvine, les Monténégrins ont oc-
cupé hier une importante position près de
G uzko, infligeant aux Autrichiens de- pertes
sérieuses et emportant un important ma-
tériel de guerre.
Navires coulés par F « Emden
Tokio, 30 octobre.
Le croiseur allemand Emden a torpillé et
coulé le croiseur Jemtchug et un contre-tor-
pilleur français ea rade de Pinaug.
L’Emden portait auparavant trois chemi-
née» eu avau quatre.
Vingt-cinq hommes du Jemtchug ont péri,
cent douze sont blessés et deux cent cin-
quante sont sauvés.
D’autre part, nous recevons la dépêche
suivante de Bordeaux :
Bordeaux, 30 octobre.
Le ministère de la marine communique la
note ci-après :
Le 28 octobre, le croiseur' allemand Emden,
après s’être préalablement maquillé, est en-
tré, sous pavillon russe, dans le port anglais
de Poulo-Ponang, dans la presqu’île de Ma-
il a attaqué et coulé, à coups de canon et
do torpille, le croiseur russe Jemtchug qui
se trouvait au mouillage.
Il a été attaqué par le torpilleur d’escadre
français Mousquet.
Mais la lutte était inégale entre le croiseur
et le torpilleur. Celui-ci a été coulé.
Les survivants ont été recueillis par Y Em-
den, qui a repris le large.
La Flotta tope entra en ligne
Bordeaux, 30 ociobre.
Des télégrammes de Constantinople et de
Pétrograd signalent des faits d’une gravité
exceptionnelle.
Dans la mer Noire, hier, à 3 h. 30 du matin,
deux contre-torpilleurs turcs sont entrés
dans le port d’Odessa et ont tiré sur une
canonnière russe qu’ils ont coulée, ainsi que
sur le paquebot français Portugal qu’lis en-
dommagèrent. Iis tuèrent deux personnes à
bord.
Entre 9 h. 30 et 10 b. 30, nn croiseur tnre
bombarda la ville de Theodosie, détériorant
la cathédrale et l’église grecque. Il repartit
dans la direction du Sud-Ouest.
Enfin, le croiseur Hamidieh alla à Novo-
rossisk et somma la ville de capituler, me-
naçant de la bombarder en cas de refus,
puis il s’éloigna.
Les autorités russes ont arrêté le consul
turc.
Naufrage d’un Navire-Hôpital
Londres, 30 ociobre.
Le navire-hôpital Rohlla, allant à Queens-
ferry, s’est jeté contre les roches, près de
Wh
Les bateaux de sauvetage ont éprouvé une
extrême difficulté à approcher. Toutefois les
femmes ont été sauvées ainsi que deux ma-
rins de l’équipage.
Le navire est b alayé par les lamas a 1 ar-
rière. Quatre corps ont été rejetés sur ia
grève.
GATEAUX DE PECHE COULÉS
On signale que seux bateaux de pêche de
Ramsgate ont toucha une mine et ont coulé,
près de la côte Orientale britannique.
LE CHOLÉRA IN AUTRICHE
Venise, 30 octobre.
Les ravages dn choléra jettent l’alarme
dans toute l’Autriche. Aucune région de la
monarchie n’est indemne. L’épidôrnie sévit
surtout en Galicie. On compte plus de cent
décès par jour paum lès tronpes en campa-
gne. Les cadavres som brûlés.
REBELLES MIS EN DÉROUTE
Le Gap, 30 octobre.
Le général Botha annonce que le général
rebelle Rayera et ses partisans ont été dis-
persés, sans chance probable d’une nouvelle
réunion.
Beyers s’est enfui dans une direction in-
connue. ... . ,
Les rebelles ayant envahi la province du
Cnn, oui été complètement écrasés.
JL AL
BATAILLE DE L’YSER
Amsterdam, 30 ociobre.
Un officier allemand a avoué au carres boa®
dant du Tehgraaf l’impuissance des Alle-
mands sur l’Yser.
Il a ajouté qu’il était cependant indispen-
sable qu’ils tassent quelque chose.
An cours des récents combats, les Alle-
mands durent rester dans l’eau jusqu’à ia
ceinture et souvent même jusqu’aux aissel-
les, sous nn fen terrible.
Ils étaient attaqués de trois côtés à la fois.
Ii a confirmé les pertes'terribles subies p-ur
les troupes allemandes, près du canal, dont
les eaux étaient rouges de sang.
Le Tehgtaaf ajoute que les Allemands en-
visagent la possibiliié d’une retraite et qu’ils
creusent de nombreuses tranchées, es
arrière de là ligne Nieuport-Dixmude.
La Flottille britannique
Londres, 30 octobre (officielle).
La flottille britannique continue à soute*
nir l’aile gauche des alliés.
Depuis le 12, au matin, le bombardement
des batteries allemandes est interrompu.
La flottille n’a subi que des dégâts super-
ficiels insignifiants et des pertes peu été*
vées.
Les Alliés progressent
Paris, 30 octobre.
On mande de Flessïngue an journal Le
Temps que les alliés ont progressé légèrement
dans ia direction d’Ostende.
Les Anglais ont occupé Leffinghe et Ra-
vorsyde et ont capturé an cours dune charge
à la n-ïonnette nn bataillon bavarois qui re-
fusa de combatte et capitula.
L’OPINION DU ” TIMES "
Londres, 30 octobre.
Le correspondant militaire dn Times cons-
tate que ia grande offensive allemande pa-
raît avoir échoué.
Les pertes allemandes des dix derniers
jours seraient supérieures à celles qui ont
été subies depuis ia début de ia guerre.
Les Allemands sont découragés
Amsterdam, x9 octobre.
On mande de-Sluis que la ‘situation est
cai’me sur les deux rives de i’Yser.
Le combat continua, mais il est moins vio-
lent.
LES CQHüBATS AUTOUR DE ROULERS
Amsterdam, 30 octobre.
Le Telegraaph dit que 300 hommes de 1&.
landw-hr occupent Eclos.
Au Nord de Rouiers, à environ 12 ou 18
milles au Sud de la ligne de Gand à Bruges,
ia bataille fuit actuellement rage.
Les Allemands ont bombardé Rouiers en-
core mercredi. Lors de le première occupa-
tions, ils avaient assassiné 40 habitants.
Démission du premier Lord de l’Amirauté
Londres, 29 ociobre (retardée dans la transmission)*
Le prince Louis de Battenberg, premier
lord de l’Amirauté, a démissionné.
Le Kronprins serait blessé :
Londres, 30 ociobre.
On mande de Rome :
Le bruit court que le kronprinz aurait été
blessé.
LBS ((iiifSIfi HlliflUf
Sous ce titre. M. Georges Clemenceau a dénoncé’
avec son esprit habituel, dans l’Homme Enchaîné,
un mal qui, paraît-il, sévit tout particulièrement
à Bordeaux, mais que l’on rencontre aussi ail-
leurs. ..
Voici un extrait de son article :
Au tait, qn’est-co, à vrai dire, quffin « em- '
busqué » et comment parv.eut-on à ce grade
s iperieur î Ce n’est pas très difficile à dire.
U.s « embusqué » est un mon leur que le
danger de la Patrie appelle sons les armes,
et qui ne se sent pas une combativité suffi-
sante pour s’approcher à trop courte dis-
tance de l’ennemi. Afin de concilier ses de-
voir patriotiques — car c’est un homme de
devoir, demaudez-lui plutôt — avec les qua-
lités do lutta doat il se sent pouvu, il s’ins-
talle dans un fauteuil très confortable où il
peut, comme Sosie, prendre du coulage
pour ceux qui sont sous les obus, et meme
parlois donner des ordres à ceux qui les y
conduisent. Comment on devient « embus-
qué » ? Mais, par l’amitié de belles connais-
sances : H n'y a pas d’autre moyen. Donne-
moi de ce que lu as, je te donnerai do ce
que j’ai et, môme, au besoin, de ce qu'ont
les autres : voilà ie principe do la chose.
C’est bien vite arrangé.
A ceux qui se plaignent de cet état de cho-
ses. suite d’un long passé, j’ai l'habitude de
répondre que tout ce que je pourrais dire
n'y ferait certainement rien, mais que, d’a-
bord, je suis empêché de ie dire par une
troupe patriotique de censeurs, parmi les-
quels, la diable aidant, je pourrais peut-êira
découvrir quelques embusqués. Cela ne satis-
fait ni mes correspondants, ni moi-même.
Mais l’embusqué, de sa nature, pousse de si
profondes racines au coeur du sol adminis-
tratif que ceux mêmes qui Font embusqué
ne le débusqueraient pas.
M. Chenu, qui e; t un risque-tout, n’a pas
craint de dénoncer f’embuscade jusque sous
l’uniforme. Je lui laisse la responsabilité de
l’information, qui n'est pas contredite pat
mes renseignements. Quand je vois de beaux
soldats conduire, avec brio, des automobiles
marquées d’une croix rouge, je me-dis quel-
quefois que cas ath ètes feraient bonne figura
aucombat.Jeconnais des gens qui se sont pro-
menés demandant à tout le monde-, hors au
bureau de recrutement, comment ils pour-
raient s’engager, et que je retrouve aujour-
d’hui au volant do leur propre autc.mob la
mise généreusement par eux au serves de*
1 Liasses. *
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
lâffiiaistraîion. lmpressians et inmees. TEL. 10.47
85, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
H ——— . ! 0
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN-CHEF
a.-J. C ASP A R - JORDAN
Téléphone S 14L.80
Secrétaire Général : TE. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.
ABÎNON CES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, bout 1 de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS v seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le journal.
L» PETIT HA VUE est désigné pou:' les Annenees Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN AH
] Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, « «a v»
j l’Oise et la ^
I Antres Départements......... <3 Fr. H fi SO 33 »
|| Union Postale HO * 80 Fr. I -40 »
|| On s'abonna également, SANS FRAIS, dans tous tes Bureaux de Poste de France
LES FORCES
NOUVELLES
Les communiqués officiels, sans nous I
annoncer encore la grande nou- I
pelle attendue, continuent, avec une
régularité encourageante, à nous dire
que la situation est satisfaisante sur I
le front. Il apparaît bien que la si- I
tuation est également satisfaisante
pas, c’est peut-être plus important en-
core. Une victoire peut n’être qu'un \
événement occasionnel sans lendemain, j
si l’on ne dispose pas de forces néees- I
saires pour en tirer parti et pour faire I
face aux nouvelles batailles qui, I
d’efforts en efforts, doivent mener au I
triomphe définitif.
Si donc, nous ne nous arrêtons pas !
au moment présent et si nous envisa- I
geons les conséquences à venir, puis-1
que cette guerre nous a déjà préparés
à une longue patience, nous aurons I
lieu d’être plus confiants encore que I
nous ne le sommes. Vue sous cet angle,
la situation actuelle montre quel’Aile- J
magne s’épuise tandis que les alliés
ont encore d’abondantes réserves
d'hommes.
Au début de la guerre, alors que
les Allemands qui avaient tout pré-
paré se vantaient de nous écraser par
leur attaque brusquée, nous disions
jpue chaque jour de gagné représen-
tait un succès ; maintenant, nous
pouvons répéter la même chose car \
chaque jour de gagné affaiblit l’enne-
mi qui ne peut plus renouveler ses
forces au fur et à mesure de ses be-
soins.
Les communiqués et les informa- I '
fions concernant les prisonniers nous I
ont appris que les forces ennemies sur J
le front ont déjà dû être complétées j
par des corps constitués avec des hom- I
mes récemment instruits, les uns très I
jeunes et les autres assez âgés ; cela I
nous montre sur le vif la pénurie J
des réserves, landwehr et landsturm. I
Or chez nous, on le sait, la plupart I
r des régiments de territoriaux n’ont I
pas encore « donné », beaucoup de ré- I
servistes de la territoriale n’ont pas J
encore été convoqués et la classe igi/j I
n’a encore été envoyée au feu. Nous I
avons donc, en dehors de la pépinière |
des jeunes que l’on ne se hâte pas trop j
d’utiliser, encore une forte réserve I
d'hommes anciennement instruits, et I
tout cela marque notre avantage.
En Angleterre, la situation est plus I
favorable encore ; si, relativement, les J
forces anglaises sur le continent sont I
beaucoup moins importantes que celles I
des autres belligérants, par contre les I
unités organiques sont continuelle- ]
ment maintenues à l’effectif normal I
de guerre par l’arrivée ininterrompue I
'de réservistes exercés ; d’autre part, I
.plus le temps s’écoulera, plus ces for- j
ces deviendront nombreuses par l’ad- I
jonction de recrues bien instruites qui, I
du fait du système ordinaire des en- I
gagements, seront toutes dans la plei- I
‘ ne force de l’âge.
Grâce à cette possibilité d’alimenter |
régulièrement les formations de com- I
bat, en France aussi bien qu’en An- j
gleterre, et en Russie d’ailleurs, les I
cadrés du commandement ne sont pas I
débordés et l’amalgame se fait tout J
naturellement entre les anciens sol- j
dats et les nouveaux, ce qui représente j
les conditions essentielles d’une armée |
solide, résistante et capable d’aller de I
l’avant,
L’Allemagne a donné toutes ses J
forces vives du premier coup ; elles J
sont déjà largement décimées ; dans I
un cadre désormais restreint il lui j
faut faire entrer des éléments dispa- I
rates et hâtivement instruits ; ce ne I
sont plus les belles armées parfaite- j
ment organisées qui, à juste titre, J
étaient considérées comme les plus I
redoutables de l’Europe ; ce sont, cer- j
tes, encore des armées nombreuses,
A «mis déjà improvisées, or on sait que
'‘les Allemands ne sont pas forts en im-
provisation.
Le Journal de Genève, qui suit les
opérations de la guerre avec une com-
pétence très remarquée et avec la con-
naissance des divers belligérants que j
les Suisses possèdent en tant que neu-
tres et grâce à la situation géogra-
phique de leur pays, vient de publier
un article du plus haut intérêt pour
le sujet qui nous occupe ; en voici la
conclusion qui confirme tout ce que
nous venons de dire :
La situation organique des armées
serait la suivante, sous réserve des
inconnues :
Eu Allemagne, si les apparences et
les probabilités ne trompent pas, dé-
I but de la dislocation du cadre ori-
ginaire ; appel de levées non exer-
I cées ;
En Belgique, épuisement progressif
dn cadre et des levées ;
En France, probablement, appel des
P dernières classes exercées dans le cadre
originaire maintenu ;
En Angleterre, appel des derniers
réservistes exercés dans le cadre -ori-
ginaire ; arrivée de nouveaux cadres
des colonies ;
En Russie, continuation de l’ali-
mentation du cadre par les réser-
vistes.
Ce sont là de nouvelles données
qu’il convient maintenant de suivre si
l’on veut saisir de plus haut la portée
des opérations et leurs valeurs rela-
tives dans le cours de la guerre.
Nous enregistrons, certes, avec joie
ces nouvelles données qui nous pro-
mettent clairement, pour un peu plus
tôt ou un peu plus tard, l’inéluctable
victoire,
CASPAR-JORDAN.
Le Voyage présidentiel
Paris, 30 octobre.
MM. Poincaré et Sembat sont ailés hier
matin aux gares de Pantin et de Noisy-le-Sec
pour examiner les détails du fonctionne-
ment des divers services militaires, notam-
ment les correspondances, le ravitaillement
en matériel, munitions, vivres, essence. Ils
visitèrent les installations de la Croix Rouge
et félicitèrent le personnel. Iis montèrent
dans les wagons d’un train sanitaire rempli
de blessés aux récents combats de Berry-an-
Bac et s’entretinrent avec les soldats, dont
le moral est admirable et qui, loin de se
plaindre, sont fiers de leurs blessures et de-
mandent uniquement à retourner rapide-
ment sur le front.
M. Poincaré a visité ensuite, au cimetière
de Pantin, les tombes des soldats morts pour
ia Patrie. Il y déposa une grande gerbe de
Sears.
Paris, 30 octobre.
M. Poincaré a visité les blessés installés
par l’Institut à l’hôpital Thiers et à l’ambu-
lance dn Grand Palais. Il s’est entretenu
longuement avec le personne! et les blessés.
M. Poincaré, accompagné de MM. Ribot et
Sembat, s’est rendu ensuite au bureau cen-
tral des Postes et a examiné le fonctionne-
ment en détail de la section civile et mili-
taire, tant en ce qui concerne la correspon-
dance ordinaire qu’en ce qui touche aux
chargements et aux envois de tricots et de
linge.
Paris, 30 octobre.
On croit savoir qu’au cours de son voyage
M. Poincaré irait au Havre saluer le gouver-
nement belge.
POUR SE RENSEIGNER
Bordeaux, 30 octobre.
On apprend de diverses sources que les
états-majors de Metz et de Strasbourg cher-
chent à se procurer, par tous les moyens
possibles, des journaux français, pour peu
qa’un article ou une information contienne
une indication militaire on politique utilisa-
ble, même indirectement, par les Allemands
et qu’ils s’empressent d’en tirer parti.
La Coopération des troupes de la Marine
Bordeaux, 30 octobre.
La marine a constitué des formations ac-
tives qui combattent au premier rang sur le
front.
Elle comprennent une brigade de six mille
fusiliers marins avec une compagnie de mi-
trailleuses que commande l’amiral Ronach.
Iis se signalèrent à Dixmude.
Elles comptent également un régiment de
deux mille canonniers marins qui coopère
avec suecès à la défense des grandes places
de 1734 ; des groupes d’anto-canons et
d'auto-projecteurs repartis dans les armées.
Tués par une Bombe
Copenhague, 30 octobre.
Lo Berliner Tagblatt annonce que six hom-
mes ont été tués par les bombes jetées sur
!ë hangar des dirigeables à Dusseldorf. ,
L’Envahissement de l’Angola
Laurenzo-Marquez, 29 octobre.
On confirme l’eavahissemènt de l’Angola
par les Allemands.
LA PRISE DU BAN-DE-SAPÎ
par les Alpins
On sait que, ces jours derniers, les Alle-
mands ont porté leur effort, sans succès
d’ailleurs, au nord de Saint-Dié, sur le Ban-
de-Sapt, point qui a une grande importance
stratégique.
Montée par Raon-l’Etape et la vallée de
’Hurbache, l’artillerie ennemie s’était ins-
tallée sur la colline de Moyenmoutier. Ados-
sées à la blanchisserie près du couvent,
deux batteries de mitrailleuses o îvrirem
bientôt'un feu violent sur les hameaux du
Bm-de-Saipt, cependant qu’appuyées par
elles, tro.s compagnies d’infanterie bava-
roise marchaient au centre, sur Launois et
Nayemont.
Mais les nôtres n’étaient pas loin. Tandis
que les Allemands montaient à l’Ouest de
Moyenmoutier, un bataillon de chasseurs
alpins s’était avancé par le vallon de la Fave,
vers Grande-Fosse. Trois mitrailleuses et
une demi-batterie de 7S l’avaient précédé ;
elles s’étaient placées à un kilomètre envi-
ron, cachées par le poste de la douane fran-
çaise. Les deux artilleries étaient séparées
par quatre kilomètres au plus.
Cinq minutes suffirent à nos 75 pour dé-
molir les mitrailleuses ennemies. Puis nos
canons arrosèrent de shrapnells la colonne
qui s’avançait vers Launois. Les Allemands
n’insistèrent pas. Ils s’égaillèrent derrière
l’église et les maisons.
Nos braves alpins chargèrent alors a la
baïonnette. Vingt miuu es après, le Ban-de-
Sapt était à nous. Les Allemands laissaient
plus de cent morts et près de deux cents
blessés ; nous avions seulement cinquante-
deux hommes hors de combat, dont douze
■ mort».
LA GUERRE
§9e J o ur «1© Guerre
COMMUNIQUÉS DU GOUVERNEMENT
Paris, 15 heures, reçu à 17 heures.
A l’extrême-gauche
Les inondations étendues par l’ar-
mée belge dans la vallée inférieure
de l’Yser ont contraint les forces en-
nemies qui avaient passé la rivière à
se replier. Elles ont été violemment
canonnées par les artilleries belge et
française pendant leur mouvement de
retraite.
Les Allemands ont tenté hier de très
violentes contre-attaques sur les corps
d’armée français et britanniques qui
font des progrès au Nord-Est et à
l’Est d’Ypres.
A la fin de la journée, nos troupes
n’en avaient pas moins continué leur
mouvement en avant dans les direc-
tions qui leur étaient assignées et en-
levé divers points d’appui.
Les troupes britanniques, assaillies
sur plusieurs points, au Nord de La
Bassée, par des forces supérieures,
ont repris énérgiquement l'offensive
et reconquis largement le terrain
primitivement cédé à l’ennemi.
Sur plusieurs autres points de leur
ligne de combat, elles ont repoussé
également les forces allemandes, leur
faisant subir des pertes importantes.
©six* les antres partie®
dix JFr’osat
Sur le reste du front aucune action
d’ensemble, mais des offensives par-
tielles de notre part et de celle de
l’ennemi.
Nous avons progressé à peu près
partout, notamment devant quelques
villages entre Arras et Albert, sur les
hauteurs de la rive droite de l’Aisne,
en aval de Soissons et, de part et d’au-
tre, delà Meuse, au Nord de Verdun.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 25 du matin
lîax Belgique
Rien de nouveau à signaler sur les
dernières nouvelles dans la région de
Nieuport et de DixmUde.
A. l’ail© gaxxolx©
L’ennemi a dirigé de violentes atta-
ques contre le front des troupes bri-
tanniques et sur les rives du canal de
La Bassée sans obtenir aucun succès.
Au Ceixtr© et à i*oit©
Une recrudescence de l’activité est
signalée dans la région de Reims, sur
les Hauts de Meuse et au Sud de
Fresne en Woëvre.
Chponique Gelgs
LES FRJtXC-MEITEURS ILtfMAIBS
Voici ce qu’osait imprimer l'officieuse Ga-
zette de Cologne : « Partout et toujours, en
Belgique, les troupes allemandes ont été l’objet
d’attaques de la population civile, aussi bien
dans les villes que dans les villages. C’est une
guerre de frano-tireurs sans fin. Il n’est plus
un belge qui ne soit franc-tireur. Le gouverne-
ment a fait distribuer des armes e't au lieu de
mettre fin à ces pratiques par des paroles
énergiques, il continue à exciter le peuple ».
Les preuves de ta fausseté des affirmations
allemandes ne manquent pas. Après cinq se-
maines d’occupation de la capitale belge, le
gouverneur allemand n’a pu afficher à Bruxelles
qu’une seule condamnation à mort, prononcée
par Conseil de guerre, contre un habitant de
Strombeek, natif de Tourcoing, pour avoir tiré
sur une sentinelle allemande. ,
Une autre preuve non moins probante c’est
que la Belgique est constamment sillonnée de
petits groupes composés de quelques cyclistes
ou de quelques cavaliers allemands, ou d’auto-
mobiles voyageant seules. Cela se verrait-il dans
un pays infesté de franc-tireurs ? Poser la
question c'est la résoudre.
S’il faut en croire les journaux hollandais les
Allemands n’auraient laissé que quelques cen-
taines d’hommes en garnison à finyers. Ce/a
n’indique t-il pas que loin de craindre les
agressions les troupes allemandes ont une con-
fiance absolue dans les populations civiles ?
Lorsqu'à Huy deux soldats allemands avaient
été tués, l’autopsie n’at-ellepas démontré que
c’était par des balles allemandes que ces hom-
mes ont été abattus ?
Les médecins des hôpitaux de Bruxelles ont
soigné près d'une trentaine d’officiers et sous-
offioiers allemands blessés dans le dos de balles
allemandes, résultat tout naturel des mauvais
traitements régulièrement infligés aux soldats
allemands par leurs supérieurs. Dans de petits
villages on n’eut pas manqué d’attribuer ces
blessures aux franc tireurs.
Les autorités allemandes nieront-elles que
les autorités belge s, loin de distribuer des
armes ou d’organiser des bandes de franc-
tireurs, ont, au contraire, donné l’ordre, dans
toutes les communes, de déposer toutes les
armes dans les maisons communales.
L’autorité belge n’a-t-elle pas poussé le souci
des lois de la guerre jusqu’à désarme", à / ap-
proche dés troupes allemandes, les garcfe-civi-
ques chargés de la garde des voies de commu-
nications. ..
Quant aux Belges qui ne faisaient pas partie
de l’armée, ce n'est pas en frano-tireurs qu'ils
"font la guerre, mais comme volontaires régu-
lièrement engagés, armés, équipés et encadrés
dans les régiments de l’armée de campagne.
Quels sont les témoins impartiaux qui sont
venus déclarer avoir vu des frano-tireurs bel-
ges ? Aucun, absolument aucun. . -
Pour notre part, nous avons suivi comme
correspondant de guerre, la campagne en Bel-
gique depuis le 4 jusqu'au 24 août. Nous avons
été témoins des combats de Visé, de Tirlomont,
dé Haeten, de Dînant, de Jodoigne, de Louvain
et du Borinage. Nulle part, à aucun moment,
nous n’avons vu un seul civil faire le coup de
feu contre les troupes allemandes. Les seules
infractions aux lois de la guerre — et les plus
terribles — c'est par les troupes allemandes
que nous les avons vu commettre.
Ce ne sont pas les Belges, n'est-ce pas, qui.
à Saint-Ghislain, ont fait sauter une maison
pour enseve ir sous ses ruines deux jeunes fil-
les sauvées dans la cwe, ont oouoé les bras à
une jeune fille à Jemmapes ouontforcé.à Givry,
une femme de 95 ans à boire du Champagne
jusqu’à la mort. C’est précisément pour essayer ,
de masquer leurs innombrables crimes qu'ils
ont inventé les franc-tireurs belges, c'est pour
justifier la froide préméditation criminelle de
Von der Gàlïz qui, dans l'une de ses proclama-
tions, déclare rendre des otages, pris dans tou-
tes les communes, responsables des destruc-
tions de lignes de communication opérées par
nos troupes. Et non seulement les otages sent
rendus responsables sur leur vie, mais encore
les communes voisines. Ces affiches de von der
Goltz sont encore placardées dans toute la Bel-
I ^Tout récemment encore un sénateur hollan-
' dais, M. Van Ko/, qui connaît particuliérement
la Belgique, a visité plusieurs ds nos provinces
et à dôclaié, à la suite de sa visite, que, sauf
dans une seule commune, nulle part les civils
belges n’ont tiré sur les soldats du kaiser.
Un médecin hollandais qui a visité les hôpi-
taux de Cologne où se trouvaient des milliers
de blessés allemands qu’il a interrogés décla-
rait qu’aucun de ces derniers n’avait été atteint
— d’après leurs propres affirmations—par des
frano-tireurs.
Encore une fois nous pouvons dire que c’est
pour masouer leurs atrocités que les prussiens
ont inventé les franc-tireurs. L’unique motif de
la conduite ignoble des Allemands dans notre
pays est le refus de la Belgique le 3 août, de
prostituer son honneur, l’héroïque résistance
de Liège et les combats en rase campagne, qui
ont retenu pendant plus de 15 jours — pen-
dant la mobilisation française — les troupes du
Kaiser en Belgique ; /es sorties d’Anvers qui ont
fixé quatre corps d’armée sur notre territoire
pendant que le restant de l’armée allemande
devait reculer sur la Marne, l’habile retraite de
l’armée belge qui est venue ajouter 100,000
hommes — 100.000 vétérans — aux armées
des alliés ; la résistancesur l’Yser pour couvrir
Dunkerque et Calais, enfin l’inebranlable réso-
lution de la nation belge de suivre son valeu-
reux Roi jusqu’au bout, jusqu’à la Victoire,dans
la lutte pour la Liberté et l’indépendance contre
la Félonie et la Barbarie.
C’est pour tout cela que l’Allemand hait le
Belge. C’est pour tout cela que, dans l’avenir,
Belge sera synonyme d’honneur, de loyauté, de
bravoure et de courage.
fi. M.
Nouvelles de Belgique
Rosendsal, 30 octobre.
27,350 Belges ont regagné Anvers, mais
5,500 sont repartis aussi ôc.
On mande de Bruxelles que certains journaux
ont repris leur publication.
La Mort ÈI Prise* de Eaitenbsrg
Paris, 30 octobre.
Ea réponse à son télégramme de co( do-
léances, pour la mort du prince de BHteri-
berg, le président de la République a reçu
des télégrammes de remereiments du roi
d’Angleterre, qui se déclare virement touché
par ia sympathie exprimée au sujet de la
mort de son cousin.
Là priueasse Béatrice de Batteaberg dit
qu’au milieu de sa grande douleur, elle aime
à penser que son cher et vaillant fils adonné
sa vie pour son pays et pour la France.
Le roi d'Espagne, remerciant, en son nom
et au nom de la reine, dit qu’il est dur de
voir brisée une vie qui les toucha de si près,
mais lorsqu’on sait qu’elle a été offerte pour
la Patrie, on est soulagé et heureux de comp
ter parmi les siens un brave soldat laissant
un si bel exemple.
LE PREMIER LORS NAVAL
Londres, 3i> octobre.
Lord Fisher est nommé premier iord na-
val, en remplacement du prince de Batten-
berg. _
.LES DÉPENSES,. DE GUERRE
Loïtdr; s, 30 octobre.
Le Morning-Post apprend que le gouverne-
ment demandera au Parlement cent mil-
lions de livres pour la guerre.
LA SITUATION ALBANAISE
Rome, 30 ociobre.
On -mande de Valona au Gtorrmle d’italia
que 1 400 soldats grecs, avec de l’artillerie»
ont débarqué et occupé Santi-Quaranta.
LES RÉFUGIÉS EN HOLLANDE
Amsterdam, 30 octobre.
On apprend ici de bonne source que le
gouvernement hollandais a refusé l’offre d’as-
sistance pécuniaire de l’Angleterre pour
venir en aide aux réfugiés belges.
La Hollande supportera seule les charges
qu’elle s’est imposée par un devoir sponta-
nément accepté. V
LES RUSSKAVANCENT
Communiqué officiel
Pétrograd, 30 octobre.
Des combats acharnés se poursuivent en
Prusse Orientale. Les Russes ont repoussé
les attaques réitérées des Allemands dans la
région de Bakalbjevo.
Au delà de la Vistule, les Russes talon-
nent les arrière-gardes ennemies sur le
front Lodz-Zawighvost, capturant notam-
ment plusieurs parcs d’artillerie, des pièces
de gros calibre et des aéroplanes.
Dans la région de Tarnovo, les Autri-
chiens sont en retraite et ont été attaqués
le 29 octobre par les Russes qui ont passé
la Yistule au Sud d’Iuzezoff. Pris sous les
feux croisés des Russes, l’ennemi a subi
des pertes importantes eu tués et blessés,
laissant mille prisonniers dans les mains
russes.
Dans les Garpathes, les Autrichiens mon-
trent la plus grande activité dans la région
de Tourka.
LE BOMBARDEMENT DE CATTÀRO
Cettigné, 30 ociobre.
Les Franco-Monténégrins ont bombardé
avec succès les ports de Gattaro ; ils détrui-
sirent presque entièrement une des princL
pales forteresses et rendirent tontes les
coupoles des casemates inutilisables.
Hier,des bombes pénétrèrent dans le dépôt
des poudres et des munitions, produisant
nne terrible explosion.
En HèfzKgQvine, les Monténégrins ont oc-
cupé hier une importante position près de
G uzko, infligeant aux Autrichiens de- pertes
sérieuses et emportant un important ma-
tériel de guerre.
Navires coulés par F « Emden
Tokio, 30 octobre.
Le croiseur allemand Emden a torpillé et
coulé le croiseur Jemtchug et un contre-tor-
pilleur français ea rade de Pinaug.
L’Emden portait auparavant trois chemi-
née» eu avau quatre.
Vingt-cinq hommes du Jemtchug ont péri,
cent douze sont blessés et deux cent cin-
quante sont sauvés.
D’autre part, nous recevons la dépêche
suivante de Bordeaux :
Bordeaux, 30 octobre.
Le ministère de la marine communique la
note ci-après :
Le 28 octobre, le croiseur' allemand Emden,
après s’être préalablement maquillé, est en-
tré, sous pavillon russe, dans le port anglais
de Poulo-Ponang, dans la presqu’île de Ma-
il a attaqué et coulé, à coups de canon et
do torpille, le croiseur russe Jemtchug qui
se trouvait au mouillage.
Il a été attaqué par le torpilleur d’escadre
français Mousquet.
Mais la lutte était inégale entre le croiseur
et le torpilleur. Celui-ci a été coulé.
Les survivants ont été recueillis par Y Em-
den, qui a repris le large.
La Flotta tope entra en ligne
Bordeaux, 30 ociobre.
Des télégrammes de Constantinople et de
Pétrograd signalent des faits d’une gravité
exceptionnelle.
Dans la mer Noire, hier, à 3 h. 30 du matin,
deux contre-torpilleurs turcs sont entrés
dans le port d’Odessa et ont tiré sur une
canonnière russe qu’ils ont coulée, ainsi que
sur le paquebot français Portugal qu’lis en-
dommagèrent. Iis tuèrent deux personnes à
bord.
Entre 9 h. 30 et 10 b. 30, nn croiseur tnre
bombarda la ville de Theodosie, détériorant
la cathédrale et l’église grecque. Il repartit
dans la direction du Sud-Ouest.
Enfin, le croiseur Hamidieh alla à Novo-
rossisk et somma la ville de capituler, me-
naçant de la bombarder en cas de refus,
puis il s’éloigna.
Les autorités russes ont arrêté le consul
turc.
Naufrage d’un Navire-Hôpital
Londres, 30 ociobre.
Le navire-hôpital Rohlla, allant à Queens-
ferry, s’est jeté contre les roches, près de
Wh
Les bateaux de sauvetage ont éprouvé une
extrême difficulté à approcher. Toutefois les
femmes ont été sauvées ainsi que deux ma-
rins de l’équipage.
Le navire est b alayé par les lamas a 1 ar-
rière. Quatre corps ont été rejetés sur ia
grève.
GATEAUX DE PECHE COULÉS
On signale que seux bateaux de pêche de
Ramsgate ont toucha une mine et ont coulé,
près de la côte Orientale britannique.
LE CHOLÉRA IN AUTRICHE
Venise, 30 octobre.
Les ravages dn choléra jettent l’alarme
dans toute l’Autriche. Aucune région de la
monarchie n’est indemne. L’épidôrnie sévit
surtout en Galicie. On compte plus de cent
décès par jour paum lès tronpes en campa-
gne. Les cadavres som brûlés.
REBELLES MIS EN DÉROUTE
Le Gap, 30 octobre.
Le général Botha annonce que le général
rebelle Rayera et ses partisans ont été dis-
persés, sans chance probable d’une nouvelle
réunion.
Beyers s’est enfui dans une direction in-
connue. ... . ,
Les rebelles ayant envahi la province du
Cnn, oui été complètement écrasés.
JL AL
BATAILLE DE L’YSER
Amsterdam, 30 ociobre.
Un officier allemand a avoué au carres boa®
dant du Tehgraaf l’impuissance des Alle-
mands sur l’Yser.
Il a ajouté qu’il était cependant indispen-
sable qu’ils tassent quelque chose.
An cours des récents combats, les Alle-
mands durent rester dans l’eau jusqu’à ia
ceinture et souvent même jusqu’aux aissel-
les, sous nn fen terrible.
Ils étaient attaqués de trois côtés à la fois.
Ii a confirmé les pertes'terribles subies p-ur
les troupes allemandes, près du canal, dont
les eaux étaient rouges de sang.
Le Tehgtaaf ajoute que les Allemands en-
visagent la possibiliié d’une retraite et qu’ils
creusent de nombreuses tranchées, es
arrière de là ligne Nieuport-Dixmude.
La Flottille britannique
Londres, 30 octobre (officielle).
La flottille britannique continue à soute*
nir l’aile gauche des alliés.
Depuis le 12, au matin, le bombardement
des batteries allemandes est interrompu.
La flottille n’a subi que des dégâts super-
ficiels insignifiants et des pertes peu été*
vées.
Les Alliés progressent
Paris, 30 octobre.
On mande de Flessïngue an journal Le
Temps que les alliés ont progressé légèrement
dans ia direction d’Ostende.
Les Anglais ont occupé Leffinghe et Ra-
vorsyde et ont capturé an cours dune charge
à la n-ïonnette nn bataillon bavarois qui re-
fusa de combatte et capitula.
L’OPINION DU ” TIMES "
Londres, 30 octobre.
Le correspondant militaire dn Times cons-
tate que ia grande offensive allemande pa-
raît avoir échoué.
Les pertes allemandes des dix derniers
jours seraient supérieures à celles qui ont
été subies depuis ia début de ia guerre.
Les Allemands sont découragés
Amsterdam, x9 octobre.
On mande de-Sluis que la ‘situation est
cai’me sur les deux rives de i’Yser.
Le combat continua, mais il est moins vio-
lent.
LES CQHüBATS AUTOUR DE ROULERS
Amsterdam, 30 octobre.
Le Telegraaph dit que 300 hommes de 1&.
landw-hr occupent Eclos.
Au Nord de Rouiers, à environ 12 ou 18
milles au Sud de la ligne de Gand à Bruges,
ia bataille fuit actuellement rage.
Les Allemands ont bombardé Rouiers en-
core mercredi. Lors de le première occupa-
tions, ils avaient assassiné 40 habitants.
Démission du premier Lord de l’Amirauté
Londres, 29 ociobre (retardée dans la transmission)*
Le prince Louis de Battenberg, premier
lord de l’Amirauté, a démissionné.
Le Kronprins serait blessé :
Londres, 30 ociobre.
On mande de Rome :
Le bruit court que le kronprinz aurait été
blessé.
LBS ((iiifSIfi HlliflUf
Sous ce titre. M. Georges Clemenceau a dénoncé’
avec son esprit habituel, dans l’Homme Enchaîné,
un mal qui, paraît-il, sévit tout particulièrement
à Bordeaux, mais que l’on rencontre aussi ail-
leurs. ..
Voici un extrait de son article :
Au tait, qn’est-co, à vrai dire, quffin « em- '
busqué » et comment parv.eut-on à ce grade
s iperieur î Ce n’est pas très difficile à dire.
U.s « embusqué » est un mon leur que le
danger de la Patrie appelle sons les armes,
et qui ne se sent pas une combativité suffi-
sante pour s’approcher à trop courte dis-
tance de l’ennemi. Afin de concilier ses de-
voir patriotiques — car c’est un homme de
devoir, demaudez-lui plutôt — avec les qua-
lités do lutta doat il se sent pouvu, il s’ins-
talle dans un fauteuil très confortable où il
peut, comme Sosie, prendre du coulage
pour ceux qui sont sous les obus, et meme
parlois donner des ordres à ceux qui les y
conduisent. Comment on devient « embus-
qué » ? Mais, par l’amitié de belles connais-
sances : H n'y a pas d’autre moyen. Donne-
moi de ce que lu as, je te donnerai do ce
que j’ai et, môme, au besoin, de ce qu'ont
les autres : voilà ie principe do la chose.
C’est bien vite arrangé.
A ceux qui se plaignent de cet état de cho-
ses. suite d’un long passé, j’ai l'habitude de
répondre que tout ce que je pourrais dire
n'y ferait certainement rien, mais que, d’a-
bord, je suis empêché de ie dire par une
troupe patriotique de censeurs, parmi les-
quels, la diable aidant, je pourrais peut-êira
découvrir quelques embusqués. Cela ne satis-
fait ni mes correspondants, ni moi-même.
Mais l’embusqué, de sa nature, pousse de si
profondes racines au coeur du sol adminis-
tratif que ceux mêmes qui Font embusqué
ne le débusqueraient pas.
M. Chenu, qui e; t un risque-tout, n’a pas
craint de dénoncer f’embuscade jusque sous
l’uniforme. Je lui laisse la responsabilité de
l’information, qui n'est pas contredite pat
mes renseignements. Quand je vois de beaux
soldats conduire, avec brio, des automobiles
marquées d’une croix rouge, je me-dis quel-
quefois que cas ath ètes feraient bonne figura
aucombat.Jeconnais des gens qui se sont pro-
menés demandant à tout le monde-, hors au
bureau de recrutement, comment ils pour-
raient s’engager, et que je retrouve aujour-
d’hui au volant do leur propre autc.mob la
mise généreusement par eux au serves de*
1 Liasses. *
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.37%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.37%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k1722985/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k1722985/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k1722985/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k1722985
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k1722985