Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-28
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 octobre 1914 28 octobre 1914
Description : 1914/10/28 (A34,N12134). 1914/10/28 (A34,N12134).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722951
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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On s'abonne également. SANS FOUS, dans tons lux
LES VRAIS MARAIS
DE POLOGNE
Les Allemands viennent de refaire
inr la Vistule Vexpérience qu’ils ont
faite naguère sur la Marne. Ils
■avaient pu, à vrai dire, avancer assez
loin en Pologne russe, mais au mo-
ment de remporter sons Varsovie le
■succès définitif qu’ils escomptaient,
leurs adversaires ont tout à coyp re-
pris l'offensive et sont en train de les
'reconduire assez vivement à la fron-
tière.
Les armées allemandes s'étaient
portées, en effet, jusqu’à moins de
vingt kilomètres de Varsovie, sans
avoir d'ailleurs rencontré beaucoup
de résistance devant elles ; or, le com-
muniqué d’hier nous a appris que les
Musses les avaient rejetées au delà de
la ligne Lowicz, Slderniemce et Ra-
’pa qui s'étend à plus de quatre-vingts
kilomètres de la capitale polonaise,
dans la direction de Lodz ; c’est donc
pour nos alliés une belle victoire qui,
espèrons-le, brisera définitivement
l'élan de l’ennemi sur son Jront orien-
tal, de même qu’il a été brisé en
Champagne, sur son Jront occidental.
Dcaucoup de nôs conjrères ont dit
ici celte occasion que la retraite allc-
vtande serait d'autant plus désas-
treuse que les marais de Pologne ren-
daient les routes impraticables en
'cette saison des pluies ; sans doute,
V a-t-il eu confusion avec les marais de
Minsk qui se trouvent beaucoup plus
■à l’Est, en dehors des limites de la
Pologne ; en tout cas, un journal po-
lonais qui paraît à Paris, sous le titre
de Polonia a tenu à rectifier celte as-
sertion en des termes qu'il nous paraît
iintéressant de citer ;
; La Pologne russe serait, depuis quel-
ques jours, complètement privée de
Toutes et inondé® de iqarais qui, eet
automne, rendraient impossibles tous
ànouvements de troupes-.
Cette déclaration est vraiment par
/trop fantaisiste. Qu’on nous permette
•de rappeler que Le çlunat de la Polo-
gne, en général, -est un climat conti-
nental, que les pluies dites diluvien-
nes sont beaucoup moins fréquentes
que dans le Nord de la France, que les
différences de 'température sont très
peu sensibles, que Varsovie est un
centre important de réseaux de voies
ferrées, qu’il y a, enfin, de nombreu-
Jses et très bonnes routes stratégiques
ien Pologne et qu’il ne faut pas nier les
/véritables qualités de ce pays sous pré-
jtexte de le protéger contre l’invasion
prussienne.
Nous sommes en mesure d’affirmer
/que, indépendamment des nombreuses
troupes russes, qui défendent les bords
de la Vistule, les paysans Polonais,
■avec un désespoir héroïque, se sont
armés de fourches et de faulx et ont dé-
claré une guerre à mort à chaque con-
voi allemand, à chaque patrouille, à
/chaque soldat égaré. -
Ce sont eux les vrais marais polonais.
Cette citation est importante à plus
d’un titre ; elle nous renseigne utile-
ment sur les conditions stratégiques
de la Pologne et elle nous renseigne
plus utilement encore sur les condi-
tions morales de son peuple.
Nous savons bien, depuis le début
de la guerre, que le tsar, par un geste
à la jois généreux et politique, a pro-
mis aux Polonais la restauration de
leur ancienne patrie ; mais comment
cette promesse avait-elle été accueillie,
c’est ce que les informations purement
officielles ne nous avaient pas permis
de connaître en toute exactitude. En
sachant tout ce que cette malheureuse
Pologne a souffert dans le passé, aussi
bien sous le joug russe que sous le joug
prussien, il était bien permis de se de-
mander si cette fois les Polonais au-
raient confiance.
De plus, nous nous souvenons que
VAutriche, tout en gardant sa part
delà Pologne, avait toujours Jleurté
avec les Polonais et que l’aristocratie
de Galicie jouissait au sein de l-em-
pire austro-hongrois de toutes les fa-
veurs ; or la Galicie était Le centre du
mouvement national polonais. La ques-
tion était donc complexe ; de quel
côté allait pencher le coeur de la Po-
logne ?
L’article de Polonia vient nous ti-
rer définitivement du doute, d’autant
plus que nous pouvons en apprécier
toute la portée ; nous connaissons, en
effet, personnellement le directeur de
ce journal qui est un ardent patriote
de Varsovie ; ce qu’il dit est donc
bien l’écho de la nation polonaise.
; Le coeur de la Pologne a penché,
pomme il le devait, du côté des peu-
ples libres ; oubliant généreusement
leurs épreuves, comme le tsar a géné-
reusement oublié ses privilèges, les
Polonais n'ont voulu se souvenir que
d’une chose, c’cst que l’alliance dont
fait partie la. Russie est celle| des dé-
fenseurs du droit et leur confiance ne
sera pas déçue. La guerre de libéra-
tion à laquelle le peuple russe prend
une si noble part, enfantera certaine-
ment une Ruisie libérale et l’Angle-
terre et la France auront également
à honneur de sceller de leur sceau la
restauration de la Pologne.
Tout cela, lé gouvernement alle-
mand, dans sa piètre diplomatie, ■ ne
l’avait pas prévu et c'est sans doute
une des raisons pour lesquelles il a en-
gagé,avec sa témérité habituelle,ses ar-
méesjusqu’en plein coeur de la Pologne,
escomptant la neutralité passive dés
Polonais ; les voilà prises au piège,
souhaitons qu’elles s’enlisent complé-
ment dans ces marais que représen-
tent les efforts unanimes, incessants,
héroïques et désespérés de tout un peu-
ple qui veut revivre et qui sent que
c’est maintenant l’heure où son destin
se jonc une dernière Jois.
CASPAB-JORDAN.
Le 57e (Tlnfanterie
CITÉ A L’ORDRE DE L’ARMÉE
Le maire do Rochefort ayant adressé ses
félicitations au colonel du 57e d’infanterie,
qui a été porté à l’ordre des corps d’armée
pour sa belie conduite au cours du 13 au 18 septembre, a reçu du colonel
Debeugny la lettré suivante :
Je porto votre lettre à la connaissance du 87»
d’infan'crie. Mon régiment trouvera là une nou-
velle récompense et un précieux réonfort contre
les nouveaux dangers qu'il aura à coudr ; ces
dangers sont grands, car cette guerre est sans
merci ni grâce. Nous luttons pour la vie de no-
tre pays : c’est un duel à mort entre ces bandits
et nous.
Vous voulez bien, Monsieur le maire, rappeler
les dures journées de lu te du 13 au i8 septem-
bre, qui nous ont valu cette haute récompense.
Je venais de recevoir le commandement de ce ré-,
gimenl, ma nomination étant du 7 ; vous devinez
ma.fierté. Ea raison de son glorieux passé, j’a--
vais le patriotique souci que du moins il restât
digne de ce passé. Sachez donc, Monsieur le
maire, que le 57".est sorti de ce3 six jours de
combats successifs ayant payé chèrement sa gloi-
re. Ce glorieux mutilé avait eu son draposu percé
de balles allemandes. Déjà, & la hampe de son
drapeau, une glorieuse mutilation t'honorait : sa
croix, brisé par une balte, n’a plus que sa couron-
ne verte de lauriers : c’< st un embiema, Monsieur
le maire, c’est ua gage de triomphe.
Aujourd’hui, depuis vingt jours, nous luttons
pied a pied, en une lutte presque souterraine où
nous laissons bien des camarades. Cette lutte ré-
pugne à notre tempérament français ; elle est sans
poésie N’importe ! Nous Bouterons dehors cette
vermine germanique !
Facteur des Postes décoré
Un facteur des postes du Mans, le réser-
viste Henri Gai lard, parti comme caporal et
bientôt nommé .sergent an 117® d'infanterie,
a reçu la médaille militaire à ia gare de M...,
au moment où, grièvement blessé de deux
balles, il était évacué sur une ambulance.
Deux soldats ont descendu du wagon le
brancard sur lequel était étendu le blessé.
Le général B..., commandant le . .<* corps,
devant les soldats en armes et le personnel
de la gare, nu-tête, s’est avancé vers le fac-
teur réserviste :
Sergent Gallard, lui a-t-il dit, depuis quelques
jours vous n’avez pas craint, au péril de votre
vie, d’aller chercher des renseignements précieux
pour l’armée. Vous avez repéré les lignes enne-
mies et vous avez pu signaler un convoi de fan 4
taiiioenort qui, sur vos indications, a été bom-
bardé. Et c’ëst à douze cents mètres des lignes
françaises que, sergent éclaireur, v&us avez élé
blessé. Sur la demande de votre commandant de
balaiiion, de voire colonel et de votre général do
brigade, au nom de M le président de la Répu-
blique, je vous décore de la médaille miliiaire.
Et après avoir donné l’accolade au blessé,
le général B.,. lui a annoncé qu’il lui réser-
vait, pour son retour au front, une place de
sous-lieutenant.
Le sergent G» 1 lard est soigné dans un hô-
tal temporaire du Mans. Son état est satis-
faisant.
1 » ■l"‘l I -m,x»nvm
Les Allemands veulent exploiter i
nos ûMûiiaps
La Gaz tle de Francfort du jeudi 22 octobre
dernier, édition du soir, a publié le commu-
niqué suivant :
On nous informe que, sur l’initiative du gouver-
nement impérial,- un Comité spécial est en voie do
formation, qui travaillera on commun avec lui
pour l’administration des « régions industrielles »
d>s territoires français et belges occupés actuelle-
ment. Ce Comité se compose des personnages les
plus connus de l’industrie métallurgique et des
charbonnages allemands.
Reste à savoir si quelqu’un n’ira pas trou-
bler la fête...
* *»■— ' <8> - 1 ■
La Lutte Commerciale anglaise
On annonce officiellement que les manu-
facturiers du Canada ont demandé les noms
des manufacturiers anglais, fabriquant les
marchandises commandées jusqu’à présent
en Allemagne. On crée de nouvelles rela-
tions. commerciales qui continueront certai-
nement après la guerre et exclueront, d’une
façon permanente, la plr^àjrf des maisons
de commerce allemandes, qfii faisaient des
affaires avec le Canada.
La rifnalion financière do la Grande-Bre-
tagne n’a pas été atteinte grâce aux mesures
prudentes prises au commencement de la
guerre.
Le taux de la Banque est de 5 0/0, comme
en octobre 1913: Lès changes étrangers ont
haussé, et les dépôts en banque existant dans
tout 1 Empire britannique, assurent la situa-
tion financière et empêchent qu’on ne soit
obligé de transmettre des tonds.
Le mark allemand a baissé de 123 0/0 à
113 0/0, et la couronne autrichienne do 107
0/0à-87 0/0. Le change en marks a déjà
baissé de 4 0/0 a New-York.
L’emprunt intérieur allemand, en dépit
des annonces publiées à profusion, n’a été
couvert que parce que les Caisses d’épargne
cçt été obligées, par le gouvernement de
trânslonaer 25 0/0 des dépôts eu fonds de
l’üut /
LA GUERRE
©€§- «eFoill* «ï© CalS erre
COMMUNIQUÉS OU GOUVERNEMENT
Paris, 27 octobre, reçu à 17 heures.
AE l’Ail© drîmaacsla©
La lutte est toujours particulière-
ment vive entre l'embouchure de
l’Yseret la région de Lens.
Dans cette partie du front, les alliés
n’ont reculé nulle part. Ils ont conti-
nué à progresser dans la région entre
Ypres et Roulers.
Jlk-ia. C©ÏÏ tir©
Dans les régions de Soissons et de
Bsrry-au-Bac. la lutte de l’artillerie
a tourné à notre avantage et a abouti
à la destruction de plusieurs batteries
ennemies.
AE. 88 0$ S»© SB.il© «il*OÎ4©
ï) ans la région à l’Est de Nancy,
entre les forêts de Bezange et de
PcÇrroy, nous avons pris l’offensive
et h rejeté l’ennemi au delà de la
frontière.
r-’' '
Esi HUiissi©
L’offensive russe s’accentue sur le
Saga et au Sud de PrzemysL
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 45 du matin.
Rien à signaler, sinon quelques pro-
grès de notre part dans la région au
Sud de Dixmude.
tÉllliSjlÜ HftifjS
HÉROÏSME DE CIVILS
jâ côté c/a nos soldats, les civils se sont bien
souvent distingués par leur héroïsme.
Voici, un trait entre mille :
Au coups des combats livrés le 23 août par
les troupes allemandes aux Anglais.qui défen-
daient le passage du canal de Mono à Coridé,
deux médecins belges, les docteurs Lecoq et
d’Huart, s’étaient rençlus de grand matin à l’am-
bulance d’Hornu-Wasmes pour y soigner quel-
ques blessés anglais qui y avaient été amenés
la veille.
De l’artillerie et de l’infanterie anglaises oc-
cupaient les abords immédiats de l’ambulance,
notamment un terril qui flanquait les batiments
de charbonnage où sa trouvaient les blessés.
Dès que les positions anglaises furent repé-
rées par les arti II durs allemands;i1s se mirent
à les couvrir de shrapnels, puis à tirer avec
des obus de 105. L’une des ambulances ayant
été touchée, les médecins firent évacuer les
blessés vers un autre bâtiment qui paraissait
plus à l’abri. Les obus continuaient à pouvoir,
les blessés à arriver. Le colonel Gibbs, du ré-
giment du duo de Wellington, qui couvrait la
retraite, fut amené à son tour assez gravement
atteint d’un éclat d’obus. Du haut d’un grenier,
je pouvais compter les obus qui tombaient aux
abords immédiats des bâtiments à droite, à
gauche, devant, derrière. Dos tuiles et des car-
reaux de l’ambulance volaient en éclats, des
pans de maison entiers s'écroulaient et la pous-
sière de la terre et des plâtras se mêlait à la
fumée■ jaune des gros obus. La cheminée du
charbonnage, trois fois traversée de part en
part, avait couvert de débris de briques les
environs. Et'Sous le feu, dooteurs et infirmières
continuaient pâles, mais résolus, leur besogna
tandis que Iss blessés, à chaque sifflement, sa
cachaient la tête sous les traversins. S ilôt après
l'éclatement des quatre coups d’une batterie,
on voyait des infirmières traverser en courant
là rue, comme par les brèves acoa/nt/es qui
coupent les orages, pour aller chercher des
pansements ou de l'eau pour les blessés:
Une auto qui, le matin, avait amené Iss doc-
teurs, était resté à la porte de l'ambulance ;
elle fut atteinte huit fois.
Un moment un officier prussien' et quatre
hommes se présentent et engagent une brève
conversation avec les médecins. Un sifflement,
une détonation et le médecin a trois blessés aI-
lemands à ajouter aux Anglais. L’une des infir-
mières a son tablier troué, le docteur Lecocq a
un trou dans son costume.
Sous l’infernale musique des obus qui écla-
tent, médecins et infirmières continuent leur
besogne ; les mains qui pansent ou qui manient
les instruments ne tremblent pas.
Mais les heures duraient des siècles. Vers
une heure, au plus fort de la canonnade qui
durait depuis neuf heures du matin, le docteur
d’Huart s'exclamait :•« Mais ils ne dînent donc
pas, ces gens-là ! »
De tels traits ne méritent-ils pas d’être con-
nus ? N’honorent-ils pas le pays qui a de tels
enfants ?
(LE COURRIER DE IL’ARMÉE).
Avis atlx Belges
Le « Cercle de s Réfugiés Belges » (n» 100,
boulevard do Strasbourg, au 1 M), demande à
-tous les Belges résidant temporairement au
Havre, de vouloir bien lui faire connaître leur
nom, adresse au Havre et adresse en Belgique,
en vue de pouvoir en établir une liste qui faci-
litera les recherches entre Belges. Des listes de
réfugiés de France et d'Angleterre seront affi-
chées au local incessamment.
Le Cercle reçoit avec reconnaissance les
offres des personnes pouvant mettre des loga-
gements gratuits à la disposition xle réfugiés
belges,de la classe dite « bourgeoise » et qui se
trouvent dans une situation difficile, ainsi que
les offres d’emplois de toute espèce.
Le Carde recherche de suite : Un bon vétéri-
naire ; une famille de bons agriculteurs (le
père chef de culture) ; deux instituteurs ; un
élève pharmacien ; typographes flamands ;
deux contre-maîtres pour filature ; deux ou-
vriers pour tissage et des ouvriers de toute es-
pèce ; un bon boulanger; un teinturier ; une
bonne ; une couturière ; une femme de cham-
bre ; un camionneur ; un ouvrier pour la glace
artificielle, etc., etc.-,, peuvent également se
présenter. Le Cercle recherche également des
dentellières.
Le Comité se tient à la disposition de tous
les réfugiés, tous les jours, de 10 à 12 heures,
au local susdit, pour les aider et les protéger
par tous les moyens qui sont en son pouvoir^
Il fait appel au bon vouloir de tous pour pou-
voir mener à bien-d’oeuvre de solidarité coura-
geusement entreprise. (FféunioiT de familles
«tous les soirs, de S à 8 heures^
il MK DIS IB
X_.,S21SrX’
Paris, 27 octobre.
MM. Briand et Sarrant ont quitté Paris
est après-midi.
Dèii leur arrivée à Bardeaux, ils feront part
au Conseil des ministres des constatations
qu’ils ont faites au cours de leur voyage
dans l’Est.
I s diront les charges accablantes ' qn’iis
ont relayé pour les ajouter au réquisitoire
qui sera dressé le jour où l'Allemagne devra
rendre compte des cruautés, des dévasta-
tionsetdes pillages systématiques commis
par ses armées.
Les ministres opposeront à la tristesse que
leur Laissa la vision des ruines des villages
français, Limage réeerrfortante de -nos trou-
pes àfRhifabTes et delà population qui, sitôt
l’envahisseur repoussé, revient travailler la
terre et reconstituer les foyers.
Ils diront ia fi i héroïque du sénateur
Raymond dont H. Briauda recueilli les der-
nières paroles.
LesHaeprèsentants du gouvernement rap-
pelleront avec quelle émotion, ils ont salué
les terres françaises de Haute Alsace nou-
vellement rattachées à la Patrie.
Ainsi que leurs collègues qui sont passés à
Paris, ils ont regagné Bordeaux. O a dit que
MM. Briand et Sarraut peuvent avoir pro-
chainement l’occasion de revenir à Paris.
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux; 27 octobre.
Au Conseil des ministres, le ministre des
finances a fait signer un décret concernant
les échéances du commerce et lé retrait des
dépôts et comptes courants ea banque.
Ce décret prépare le retour complet au
droit commun permettant, sous certaines
conditions, les poursuites judiciaires conU'e
les débiteurs pour les effets commerciaux
on les avances sur titre, élevant d’nne ma-
nière très notable la proportion du rem-
boursement obligatoire par les banques et
les établissements de crédit, notamment au
profit des petits déposants.
Les Maisons Alismandss
misas sous séquestre
Paris, 27 octobre.
Dix-huit nouvelles maisons allemandes et
austro-hongroises ont été' placées sous sé-
questré. 5?
Le Parquet estime que les mises sous sé-
questre, pour le département de la Seine, ne
concernent pas moins de vingt milie. cora-
merçints et cent-mille particuliers.
La Banque Allard, représentant à Paris la
Dresdner Bank, a été mise sous séquestre.
1 PRIME PRISONNIER
Limoges, 27 octobre.
Ua prince, lieutenant au 2e nhïaas, qui a
reçu une blessure à la jambe, est hospitalisé
ici.
La Lassitude des Soldats allemands
La ilaye, 27 octobre.
Les renseigneraenls envoyés aux journaux
hollandais par iss correspondants à la fron-
tière, attestent tous ia lassitude des soldats
allemands.
UN DÉMENTI ANGLAIS
L’ambassade d’Angleterre communique la
note officielle suivante :
« Il est absolument taux que les troupes
indiennes aient été, comme le dit le Bureau
de la presse d’Allemagne,retirées de l’Egypte
parce qu’on ne croit pas pouvoir compter
sur elles.
» Les troupes indiennes désirent vivement
combattre l’ennemi commun et maintenir
en Europe les glorieuses traditions de l’if-,
mée indienne.
» Il est également faux que l’Angleterre,
comme le disent lès Allemands, aiefit pro-
mis au Portugal ia province espagnole de
Galice comme prix de son aide. Cette infor-
mation n’a été pubüéè que pour semer le
désaccord entre la Grande-Bretagne et i’Es-
pagne. »
Les Allemands sont plus réservés
Copenhague, 57 octobre.
Tontes les permissions pour visiter les
champs de bataille de t’armêç aüemande sont
\fijS
L'AVIATEUR PAULHAN
LIVRE
UN COMBAT AÉRIEN
Le Petit Provençal a publié une lettre dans la-
quelle le jeune mécanicien qui accompagne le
lieutenant aviateur Paulhan raconte les pêripëUe-s
d’un récent voyage au-dessus des lignes ennemies.
Nous empruntons à ce récit le passage suivant ;
Le 1er octobre, nous parions pour Amiens.
Ayant à contourner l’ennemi et ceia nous
allongeant trop, nous décidâmes de partir
directement sur Amiens en passant sur les
Boches. Confiants dans le moteur, nous at-
teignîmes 2,500 mètres et, de là, nous pi-
quâmes droit vers le but; peu après nous
traversâmes le front dn Nord de l’Aisne.
Nous passons au-dessus d’un parc d’aviation
allemand. Là, nous sommes salués par une
salve de coups de canons spéciaux contre les
aéros. Nous les narguions de notre grande
hauteur, quand tout à coup, ô joie ! un ap-
pareil boche qui était au-dessous de nous,
jusqu’ici caché par un nuage, apparaît à nos
yeux. La perspective d’un combat aérien me
transporta.
J’arme ma mitrailleuse; Paulhan met légè-
rement en descente ; nous gagnons du ter-
rain très rapidement. Nous voilà à sa hau-
teur ; à deux cents mètres de lai je m’ap-
prête à tirer. Quand il nous aperçoit, il fait
un grand virage piqué ; c’est sa mort. II
m’offre une cible merveilleuse. Je ne l’aper-
çois pins qu’au bout de mon canon ; je
presse ia détente et vlan I le voilà qui se
met à dégringoler. Triomphants, nous assis-
tons à sa terrible chute. J’ai un peu de pitié
pour ces « braves » qui sont morts en vou-
lant fuir devant nous.
Mais cala ne devait pas continuer comme
ça pour nous, qui avions dû perdre de la
hauteur pour tirer efficacement ; aussi, à ce
moment-là, quelques balles trouent nos
plans et, tout à coup, mon moteur com-
mence à bafonilier. Oh ! zut ! ce n’est pas le
moment d’avoir ia panne, car si les lignes
françaises ne sont pas loin, noos ne pou-
vons plus grimper. Au contraire, nous des-
cendons et cela ne fait pas notre affaira.
Mais je me sens les reins, mouillés. Je tâte
d’où_cela vient. C’était mon réservoir qui
venait d’êlra troué par une balle à dix cen-
timètres au plus de mon dos.
Sur le moment, je sais-resté tout interdit;
mais je me suis vite remis de cette petite
émotion. Déjà j’avais mis mon doigt sur le
trou, pour éviter ia perte de l’essence, qui
nous était très utile. J’avise alors Paulhan,
qui n’en mène pas large lui aussi. Enfin, les
nôtres ne sont pas loin, un peu de patience
et l’on arrivera. Le moteur tiendra-t-il ?
Hélas ! non. Etant encore à 1,200, vlan 1 il
flanche pour tout de bon, et cette fois arri-
ra-t-on assez loin ? Le hasard voob't nous
servir.' Et là je puis dire que je vécus les
minutes-les plus terribles de ma vie. Néan-
moins, j’armai ma mitrailleuse, pensant :
« S’ils veulent notre peau, ils la paieront
cher ! y Mais voilà que nous avions le vent
favorable et nous atterrissons juste à l’ar-
rière d’une batterie, en plein dans nn régi-
ment de chasseurs à pied. Le commandant,
un brave homme, nous donne une Vingtaine
de soldats et nn lieutenant pour nous
garder.
Sitôt atterri, je bondis à mon moteur, le
pauvre gars 1 II avait eu trois fils de bou-
gies coupés par une balle, d’où les ’ ratés,
et la dernière panne avait été produite par
la balle qui était restée dans le réservoir
et avait bouché la tuyauterie d’arrivée d'es-
sence.
L’Intrusion des Allemands
en Autriche-Hongrie
Milan, 27 octobre.
Oa mande de Vérone au Secolo que dans
le Trenlin les officiers autrichiens sont
sons les ordres de l'état-major allemand
qui est représenté dans tous les commande-
ments militaires.
On annonce la prochaine arrivée de trou-
pes allemandes.
La Stampa dit que la collaboration austro-
hongroise a provoqué des crises dans le com-
mandement antfichieîi. Dés officiers ont dé-
misioané.
Dans le monde et à la Cour on est mécon-
tent de l’Allemagne ; en revanche c’est sur
l’Allemagne que se concentre ia confiance
du peuple ; c’est d’elle qu’il attend le
saint.
LE BOMBARDEMENTDE PRZEMYSL
Petrograd, 27 octobre.
Des déserteurs de Erzemysl rapportent
qne le$ maladies épidémiques déciment ia
garnison et la population.
Les médicaments et les vivres touchent à
leur fin.
Tous les habitants masculins sont obligés
de travailler à la réparation des ouvrages
défenrifs qne ie feu russe a détruits.
Infatigablement, les Russes bombardent
continuellement la ville, même la nuit, grâce
à de puissants projecteurs.
Les femmes et les eniânts vivent dans les
caves.
——•
U SITUATION DE t’ÉPÎRE
. Athènes, 27 octobre.
La pressé fait ressortir que l'occupation
de i’Epire septentrionale par les Grecs est
réclamée partout.
L’Allemagne contre le Portugal
Lisbonne, 27 octobre.
ën annonce que des troupes allemandes
ont envahi une province de la colonie dé
l’Angola.
Des navires, de guerre et des troupes de la
Métropole partiront incessamment.
Tremblement de Terre
Rome, 27 octobre.
Une secousse sismique a été ressentie à
iO h. 20’ dans de nombreuses localités ita-
liennes. Elle a causé une légère panique par-
mi la population mais n’a occasionné aucun
t.dégât. •
Autour de la Guerre
CORRESPONDANCE
Elles arrivent toujours, les lettres de sol-
dats, accusant réception des envois du Co-
mité H i vrais et traduisant la joie éprouvée,
joie d’antant plus vive que ces vêtements
sont « tombés à pic » et qu’ils étaient inat-
tendus.
Il nous plaît d’extraire du dernier cour-
rier parvenu à la Sous-Préfecture quelques
feuillets et quelques cartes.
Les remerciements s’expriment toujours
sous uno forme savoureuse en sa simplicité
touchante. Elle montre bien l’âme du trou-
pier français, tout ce qu’elle renferme de
confiance rayonnante, d’espoir, de belle hu-
meur.
Voici quelques lignes encore.
Elles arrivent tout droit du front, soigneu-
sement écrites, celles des sons-officiers,
d’une main soucieuse de la calligraphie,
même sous les obus ; celles du caporal, avec
nn luxe de paraphes qui doit soaligaer le
plaisir ressenti. -
Pensez donc ! Le pauvre petit caporal
avoue qu’ii n’a pas reçu nne seule lettre de-
puis trois mois 1 Non point qu’il n’y ait en,
jetées à son adresse, des lettres de parents,
d’amis oaie petit billet de la payse. Ce se-
rait trop triste de le supposer, et c’est d’ail-
leurs presque invraisemblab’e. Mais cette
correspondance a dû se perdre en cours de
route, et depuis qu’il est entré en campa-
gne, -ie-capoFftl-iPa-reçtirqoele petit paquet
qui lui apporte le seul souvenir fidèle du
Havre.
Transcrivons :
Permettez à un jeune sergent du 129 de vous
dire que c’est avec une sincère émotion qn’iT a
reçu votre gracieux envoi.
Tout en permettant de mieux supporter les rit
gucurs de la guerre, il apporle ua précieux récon-
fort moral à nos valeureux soldats qui luttent
avec joie pour l’indépendante de notre chère Pa-
trie, sachant que là-bas on panse à eux et que,
comme eux, on espère.
Signé : Foi.GairvGER,
sergent, 129«, com psgnie.
82 octobre.
Un chandail finement tricoté m’a été remis ce
jour pxr les bons soins de noire capitaine.
En admiration devant ce joli travail, j’aperçois
votre carie épinglée.
Avec grand plaisir, je m’empresse de remercier
la charitable et bonne (vous- l’êtes sûrement) do-
natrice.
Merci de tout coeur pour votre charmante at-
tention . Le brave fie mot brave est de trop, Ma-
dame, car nous le sommes tous) soldat vous
adresse d’assez loin ses respectueuses salutati ms
pour tous ceux qui vous sont chers, et pour vous
personnellement l’assurance de ma plus grande
sympathie. . v
JUI.ES LABAY, sergent-major,
129%. 8' comp.
Et voici la lettre du caporal :
Exousez-moi si je me permets do vous écrire.
Nous avons reçu votre petit paquet et nous en
sommes satisfaits.
Comme sur votre petit mot, vous nous avez
prié de vous rendre rôpbhse, je n’y manque pas
et j’espère que mon escouade ainsi que l’autre
caporal ne manqueront pas à vous en remercier.
Je fous prie de croire que cela nous a fait plai-
sir. vous devez bien le penser avec les misères
que l’on endure en ce moment.
Enfin, pour la guerre, c’est épatant de la façon
que ç i marche.
Que do Prussiens qui restent sur le carreau 1
Ils sont en cas do nous voler les vêtements que
vous nous envoyez, car Us sont pillards < t cri-
minels, mais je vous prie de croire qne cela ne
lenr portera pas bonheur. Enfla, je suis heureux
de voir qne l’on pense à nous.
Je suis natif parisien, mais malgré ça, j’espè o
aller vous voir quand la guerre sera fmî i. pour
vous remercier de vive voix.
Recevez mes plus grands remerciements.
Je serais très heureux si vous pouviez rendre
réponse à ma lettre, car je n’ai pas reçu de lettre
depuis trois mois bientôt et cela fait plaisir, je
vous prie de croire, car cela change l’esprit avec
le bruit du canon. Enfin ! Nous sommes tous
contents de la pèpulation du Havre.
Ne faites pas attention à récriture, car actuelle-
ment nous faisons face à l'ennemi, et non s n'avons
pas toujours l’encre sous la main.
Voici mon adresse :
Alfred Doilo, 129*, 3* compagnie, caporal éclai-
reur. Mettez au-dessous (A faire suivre).
Vive la France l
Rapnrochons ' de ces mots joyeusement
écrits I s lettres désolées des soldats -alle-
mands :se demandant avec angoisse comment
leur pays ya sortir de l’épreuve. — A,-H.
LES EUSES ALL1H4HDE3
A Dixmude, jeudi, une compagnie d’infan-
terie belge reçut l’ordre de prendre d’assaut
une colline derrière laquelle 2,000 Alle-
mands canonnaient.
Quand les Belges arrivèrent à 200 mètres
du sommet, un drapeau français fut dé-
ployé par les troupes adverses. Les assail-
lants, déconcertés, s’arrêtèrent. Mais leurs
officiers redoutant un piège, crièrent : « C’est
une rusa !... En avant î »
Les Belges reprirent leur assaut et obligè-
rent l’ennemi à se retirer. Des renforts leur
vinrent, cependant, et l’héroïque attaque
des Belges dut fléchir. Mais la retraite s’o-
péra en bon ordre, en combattant.
LE KAISER SE DÉMÈNE
Une dépêche du Daily Mail mentionne qu«
le quartier général du kaiser est en France
et qu'il dirige personnellement les opérations
sur le front Ouest.
Avec le roi do Saxe, i! a fait nn voyage ea
automobile sur tout le front, inspectant les
positrons, stimulant l’ardeur des troupes paï
des discours.
D’autre part, suivant on té'égrammp ce
Pétrograd, ia suite du kaiser est composée
de 1,500 personnes comprenant des géné-
raux, des ministres, des attachés et repré-
sentants v des gouvernements allemand ef
austro-hongrois. I
Un message de Bâle dit que ie kaiser r
inspecté les troupes allemandes en Alsace R
dimanche 18 octobre. U portait mi uniforai
gris, sans médailles, il serra les mains di
nombreux soldats et les appela ses « frèra
d’armes ».
, . : —--na*- —— —'"*•**
PERCEMENT D’UN TUNNEL
On annonce le peréeipent da tunnel d«
Montier à Ganges. Ce tunnel à une longue a*
totale de 8,585 mètres. Les travaux avaient
commencé en KOYSmnro 1911 ; ils avalent
été retariiéà par d-iix grèves en 1913 et par .
I une récents uiui'-uiütuwa»
Administralenre Délégué - Gérant
O. RANDOLET
AdmisistraiioB, Impressions it innonois, TEL. 10.1?
35, Rue Fontanelle, 35
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
e plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
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Secrétaire Général : TH. VALLÉI
Rédaction, 35, ru® Fontenelle - Tél. 7.60
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, boni 1 de Strasoourg.
I L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pont les Annonces Judiciaires st légales
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Le Havre, la Seine-Inférieurs, l’Eure,/ , __ „ _
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Autres Départements 1 6 Fr xx 50 ss*» »
Union Postale |lo » so Fr. -4,0 »
On s'abonne également. SANS FOUS, dans tons lux
LES VRAIS MARAIS
DE POLOGNE
Les Allemands viennent de refaire
inr la Vistule Vexpérience qu’ils ont
faite naguère sur la Marne. Ils
■avaient pu, à vrai dire, avancer assez
loin en Pologne russe, mais au mo-
ment de remporter sons Varsovie le
■succès définitif qu’ils escomptaient,
leurs adversaires ont tout à coyp re-
pris l'offensive et sont en train de les
'reconduire assez vivement à la fron-
tière.
Les armées allemandes s'étaient
portées, en effet, jusqu’à moins de
vingt kilomètres de Varsovie, sans
avoir d'ailleurs rencontré beaucoup
de résistance devant elles ; or, le com-
muniqué d’hier nous a appris que les
Musses les avaient rejetées au delà de
la ligne Lowicz, Slderniemce et Ra-
’pa qui s'étend à plus de quatre-vingts
kilomètres de la capitale polonaise,
dans la direction de Lodz ; c’est donc
pour nos alliés une belle victoire qui,
espèrons-le, brisera définitivement
l'élan de l’ennemi sur son Jront orien-
tal, de même qu’il a été brisé en
Champagne, sur son Jront occidental.
Dcaucoup de nôs conjrères ont dit
ici celte occasion que la retraite allc-
vtande serait d'autant plus désas-
treuse que les marais de Pologne ren-
daient les routes impraticables en
'cette saison des pluies ; sans doute,
V a-t-il eu confusion avec les marais de
Minsk qui se trouvent beaucoup plus
■à l’Est, en dehors des limites de la
Pologne ; en tout cas, un journal po-
lonais qui paraît à Paris, sous le titre
de Polonia a tenu à rectifier celte as-
sertion en des termes qu'il nous paraît
iintéressant de citer ;
; La Pologne russe serait, depuis quel-
ques jours, complètement privée de
Toutes et inondé® de iqarais qui, eet
automne, rendraient impossibles tous
ànouvements de troupes-.
Cette déclaration est vraiment par
/trop fantaisiste. Qu’on nous permette
•de rappeler que Le çlunat de la Polo-
gne, en général, -est un climat conti-
nental, que les pluies dites diluvien-
nes sont beaucoup moins fréquentes
que dans le Nord de la France, que les
différences de 'température sont très
peu sensibles, que Varsovie est un
centre important de réseaux de voies
ferrées, qu’il y a, enfin, de nombreu-
Jses et très bonnes routes stratégiques
ien Pologne et qu’il ne faut pas nier les
/véritables qualités de ce pays sous pré-
jtexte de le protéger contre l’invasion
prussienne.
Nous sommes en mesure d’affirmer
/que, indépendamment des nombreuses
troupes russes, qui défendent les bords
de la Vistule, les paysans Polonais,
■avec un désespoir héroïque, se sont
armés de fourches et de faulx et ont dé-
claré une guerre à mort à chaque con-
voi allemand, à chaque patrouille, à
/chaque soldat égaré. -
Ce sont eux les vrais marais polonais.
Cette citation est importante à plus
d’un titre ; elle nous renseigne utile-
ment sur les conditions stratégiques
de la Pologne et elle nous renseigne
plus utilement encore sur les condi-
tions morales de son peuple.
Nous savons bien, depuis le début
de la guerre, que le tsar, par un geste
à la jois généreux et politique, a pro-
mis aux Polonais la restauration de
leur ancienne patrie ; mais comment
cette promesse avait-elle été accueillie,
c’est ce que les informations purement
officielles ne nous avaient pas permis
de connaître en toute exactitude. En
sachant tout ce que cette malheureuse
Pologne a souffert dans le passé, aussi
bien sous le joug russe que sous le joug
prussien, il était bien permis de se de-
mander si cette fois les Polonais au-
raient confiance.
De plus, nous nous souvenons que
VAutriche, tout en gardant sa part
delà Pologne, avait toujours Jleurté
avec les Polonais et que l’aristocratie
de Galicie jouissait au sein de l-em-
pire austro-hongrois de toutes les fa-
veurs ; or la Galicie était Le centre du
mouvement national polonais. La ques-
tion était donc complexe ; de quel
côté allait pencher le coeur de la Po-
logne ?
L’article de Polonia vient nous ti-
rer définitivement du doute, d’autant
plus que nous pouvons en apprécier
toute la portée ; nous connaissons, en
effet, personnellement le directeur de
ce journal qui est un ardent patriote
de Varsovie ; ce qu’il dit est donc
bien l’écho de la nation polonaise.
; Le coeur de la Pologne a penché,
pomme il le devait, du côté des peu-
ples libres ; oubliant généreusement
leurs épreuves, comme le tsar a géné-
reusement oublié ses privilèges, les
Polonais n'ont voulu se souvenir que
d’une chose, c’cst que l’alliance dont
fait partie la. Russie est celle| des dé-
fenseurs du droit et leur confiance ne
sera pas déçue. La guerre de libéra-
tion à laquelle le peuple russe prend
une si noble part, enfantera certaine-
ment une Ruisie libérale et l’Angle-
terre et la France auront également
à honneur de sceller de leur sceau la
restauration de la Pologne.
Tout cela, lé gouvernement alle-
mand, dans sa piètre diplomatie, ■ ne
l’avait pas prévu et c'est sans doute
une des raisons pour lesquelles il a en-
gagé,avec sa témérité habituelle,ses ar-
méesjusqu’en plein coeur de la Pologne,
escomptant la neutralité passive dés
Polonais ; les voilà prises au piège,
souhaitons qu’elles s’enlisent complé-
ment dans ces marais que représen-
tent les efforts unanimes, incessants,
héroïques et désespérés de tout un peu-
ple qui veut revivre et qui sent que
c’est maintenant l’heure où son destin
se jonc une dernière Jois.
CASPAB-JORDAN.
Le 57e (Tlnfanterie
CITÉ A L’ORDRE DE L’ARMÉE
Le maire do Rochefort ayant adressé ses
félicitations au colonel du 57e d’infanterie,
qui a été porté à l’ordre des corps d’armée
pour sa belie conduite au cours
Debeugny la lettré suivante :
Je porto votre lettre à la connaissance du 87»
d’infan'crie. Mon régiment trouvera là une nou-
velle récompense et un précieux réonfort contre
les nouveaux dangers qu'il aura à coudr ; ces
dangers sont grands, car cette guerre est sans
merci ni grâce. Nous luttons pour la vie de no-
tre pays : c’est un duel à mort entre ces bandits
et nous.
Vous voulez bien, Monsieur le maire, rappeler
les dures journées de lu te du 13 au i8 septem-
bre, qui nous ont valu cette haute récompense.
Je venais de recevoir le commandement de ce ré-,
gimenl, ma nomination étant du 7 ; vous devinez
ma.fierté. Ea raison de son glorieux passé, j’a--
vais le patriotique souci que du moins il restât
digne de ce passé. Sachez donc, Monsieur le
maire, que le 57".est sorti de ce3 six jours de
combats successifs ayant payé chèrement sa gloi-
re. Ce glorieux mutilé avait eu son draposu percé
de balles allemandes. Déjà, & la hampe de son
drapeau, une glorieuse mutilation t'honorait : sa
croix, brisé par une balte, n’a plus que sa couron-
ne verte de lauriers : c’< st un embiema, Monsieur
le maire, c’est ua gage de triomphe.
Aujourd’hui, depuis vingt jours, nous luttons
pied a pied, en une lutte presque souterraine où
nous laissons bien des camarades. Cette lutte ré-
pugne à notre tempérament français ; elle est sans
poésie N’importe ! Nous Bouterons dehors cette
vermine germanique !
Facteur des Postes décoré
Un facteur des postes du Mans, le réser-
viste Henri Gai lard, parti comme caporal et
bientôt nommé .sergent an 117® d'infanterie,
a reçu la médaille militaire à ia gare de M...,
au moment où, grièvement blessé de deux
balles, il était évacué sur une ambulance.
Deux soldats ont descendu du wagon le
brancard sur lequel était étendu le blessé.
Le général B..., commandant le . .<* corps,
devant les soldats en armes et le personnel
de la gare, nu-tête, s’est avancé vers le fac-
teur réserviste :
Sergent Gallard, lui a-t-il dit, depuis quelques
jours vous n’avez pas craint, au péril de votre
vie, d’aller chercher des renseignements précieux
pour l’armée. Vous avez repéré les lignes enne-
mies et vous avez pu signaler un convoi de fan 4
taiiioenort qui, sur vos indications, a été bom-
bardé. Et c’ëst à douze cents mètres des lignes
françaises que, sergent éclaireur, v&us avez élé
blessé. Sur la demande de votre commandant de
balaiiion, de voire colonel et de votre général do
brigade, au nom de M le président de la Répu-
blique, je vous décore de la médaille miliiaire.
Et après avoir donné l’accolade au blessé,
le général B.,. lui a annoncé qu’il lui réser-
vait, pour son retour au front, une place de
sous-lieutenant.
Le sergent G» 1 lard est soigné dans un hô-
tal temporaire du Mans. Son état est satis-
faisant.
1 » ■l"‘l I -m,x»nvm
Les Allemands veulent exploiter i
nos ûMûiiaps
La Gaz tle de Francfort du jeudi 22 octobre
dernier, édition du soir, a publié le commu-
niqué suivant :
On nous informe que, sur l’initiative du gouver-
nement impérial,- un Comité spécial est en voie do
formation, qui travaillera on commun avec lui
pour l’administration des « régions industrielles »
d>s territoires français et belges occupés actuelle-
ment. Ce Comité se compose des personnages les
plus connus de l’industrie métallurgique et des
charbonnages allemands.
Reste à savoir si quelqu’un n’ira pas trou-
bler la fête...
* *»■— ' <8> - 1 ■
La Lutte Commerciale anglaise
On annonce officiellement que les manu-
facturiers du Canada ont demandé les noms
des manufacturiers anglais, fabriquant les
marchandises commandées jusqu’à présent
en Allemagne. On crée de nouvelles rela-
tions. commerciales qui continueront certai-
nement après la guerre et exclueront, d’une
façon permanente, la plr^àjrf des maisons
de commerce allemandes, qfii faisaient des
affaires avec le Canada.
La rifnalion financière do la Grande-Bre-
tagne n’a pas été atteinte grâce aux mesures
prudentes prises au commencement de la
guerre.
Le taux de la Banque est de 5 0/0, comme
en octobre 1913: Lès changes étrangers ont
haussé, et les dépôts en banque existant dans
tout 1 Empire britannique, assurent la situa-
tion financière et empêchent qu’on ne soit
obligé de transmettre des tonds.
Le mark allemand a baissé de 123 0/0 à
113 0/0, et la couronne autrichienne do 107
0/0à-87 0/0. Le change en marks a déjà
baissé de 4 0/0 a New-York.
L’emprunt intérieur allemand, en dépit
des annonces publiées à profusion, n’a été
couvert que parce que les Caisses d’épargne
cçt été obligées, par le gouvernement de
trânslonaer 25 0/0 des dépôts eu fonds de
l’üut /
LA GUERRE
©€§- «eFoill* «ï© CalS erre
COMMUNIQUÉS OU GOUVERNEMENT
Paris, 27 octobre, reçu à 17 heures.
AE l’Ail© drîmaacsla©
La lutte est toujours particulière-
ment vive entre l'embouchure de
l’Yseret la région de Lens.
Dans cette partie du front, les alliés
n’ont reculé nulle part. Ils ont conti-
nué à progresser dans la région entre
Ypres et Roulers.
Jlk-ia. C©ÏÏ tir©
Dans les régions de Soissons et de
Bsrry-au-Bac. la lutte de l’artillerie
a tourné à notre avantage et a abouti
à la destruction de plusieurs batteries
ennemies.
AE. 88 0$ S»© SB.il© «il*OÎ4©
ï) ans la région à l’Est de Nancy,
entre les forêts de Bezange et de
PcÇrroy, nous avons pris l’offensive
et h rejeté l’ennemi au delà de la
frontière.
r-’' '
Esi HUiissi©
L’offensive russe s’accentue sur le
Saga et au Sud de PrzemysL
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 45 du matin.
Rien à signaler, sinon quelques pro-
grès de notre part dans la région au
Sud de Dixmude.
tÉllliSjlÜ HftifjS
HÉROÏSME DE CIVILS
jâ côté c/a nos soldats, les civils se sont bien
souvent distingués par leur héroïsme.
Voici, un trait entre mille :
Au coups des combats livrés le 23 août par
les troupes allemandes aux Anglais.qui défen-
daient le passage du canal de Mono à Coridé,
deux médecins belges, les docteurs Lecoq et
d’Huart, s’étaient rençlus de grand matin à l’am-
bulance d’Hornu-Wasmes pour y soigner quel-
ques blessés anglais qui y avaient été amenés
la veille.
De l’artillerie et de l’infanterie anglaises oc-
cupaient les abords immédiats de l’ambulance,
notamment un terril qui flanquait les batiments
de charbonnage où sa trouvaient les blessés.
Dès que les positions anglaises furent repé-
rées par les arti II durs allemands;i1s se mirent
à les couvrir de shrapnels, puis à tirer avec
des obus de 105. L’une des ambulances ayant
été touchée, les médecins firent évacuer les
blessés vers un autre bâtiment qui paraissait
plus à l’abri. Les obus continuaient à pouvoir,
les blessés à arriver. Le colonel Gibbs, du ré-
giment du duo de Wellington, qui couvrait la
retraite, fut amené à son tour assez gravement
atteint d’un éclat d’obus. Du haut d’un grenier,
je pouvais compter les obus qui tombaient aux
abords immédiats des bâtiments à droite, à
gauche, devant, derrière. Dos tuiles et des car-
reaux de l’ambulance volaient en éclats, des
pans de maison entiers s'écroulaient et la pous-
sière de la terre et des plâtras se mêlait à la
fumée■ jaune des gros obus. La cheminée du
charbonnage, trois fois traversée de part en
part, avait couvert de débris de briques les
environs. Et'Sous le feu, dooteurs et infirmières
continuaient pâles, mais résolus, leur besogna
tandis que Iss blessés, à chaque sifflement, sa
cachaient la tête sous les traversins. S ilôt après
l'éclatement des quatre coups d’une batterie,
on voyait des infirmières traverser en courant
là rue, comme par les brèves acoa/nt/es qui
coupent les orages, pour aller chercher des
pansements ou de l'eau pour les blessés:
Une auto qui, le matin, avait amené Iss doc-
teurs, était resté à la porte de l'ambulance ;
elle fut atteinte huit fois.
Un moment un officier prussien' et quatre
hommes se présentent et engagent une brève
conversation avec les médecins. Un sifflement,
une détonation et le médecin a trois blessés aI-
lemands à ajouter aux Anglais. L’une des infir-
mières a son tablier troué, le docteur Lecocq a
un trou dans son costume.
Sous l’infernale musique des obus qui écla-
tent, médecins et infirmières continuent leur
besogne ; les mains qui pansent ou qui manient
les instruments ne tremblent pas.
Mais les heures duraient des siècles. Vers
une heure, au plus fort de la canonnade qui
durait depuis neuf heures du matin, le docteur
d’Huart s'exclamait :•« Mais ils ne dînent donc
pas, ces gens-là ! »
De tels traits ne méritent-ils pas d’être con-
nus ? N’honorent-ils pas le pays qui a de tels
enfants ?
(LE COURRIER DE IL’ARMÉE).
Avis atlx Belges
Le « Cercle de s Réfugiés Belges » (n» 100,
boulevard do Strasbourg, au 1 M), demande à
-tous les Belges résidant temporairement au
Havre, de vouloir bien lui faire connaître leur
nom, adresse au Havre et adresse en Belgique,
en vue de pouvoir en établir une liste qui faci-
litera les recherches entre Belges. Des listes de
réfugiés de France et d'Angleterre seront affi-
chées au local incessamment.
Le Cercle reçoit avec reconnaissance les
offres des personnes pouvant mettre des loga-
gements gratuits à la disposition xle réfugiés
belges,de la classe dite « bourgeoise » et qui se
trouvent dans une situation difficile, ainsi que
les offres d’emplois de toute espèce.
Le Carde recherche de suite : Un bon vétéri-
naire ; une famille de bons agriculteurs (le
père chef de culture) ; deux instituteurs ; un
élève pharmacien ; typographes flamands ;
deux contre-maîtres pour filature ; deux ou-
vriers pour tissage et des ouvriers de toute es-
pèce ; un bon boulanger; un teinturier ; une
bonne ; une couturière ; une femme de cham-
bre ; un camionneur ; un ouvrier pour la glace
artificielle, etc., etc.-,, peuvent également se
présenter. Le Cercle recherche également des
dentellières.
Le Comité se tient à la disposition de tous
les réfugiés, tous les jours, de 10 à 12 heures,
au local susdit, pour les aider et les protéger
par tous les moyens qui sont en son pouvoir^
Il fait appel au bon vouloir de tous pour pou-
voir mener à bien-d’oeuvre de solidarité coura-
geusement entreprise. (FféunioiT de familles
«tous les soirs, de S à 8 heures^
il MK DIS IB
X_.,S21SrX’
Paris, 27 octobre.
MM. Briand et Sarrant ont quitté Paris
est après-midi.
Dèii leur arrivée à Bardeaux, ils feront part
au Conseil des ministres des constatations
qu’ils ont faites au cours de leur voyage
dans l’Est.
I s diront les charges accablantes ' qn’iis
ont relayé pour les ajouter au réquisitoire
qui sera dressé le jour où l'Allemagne devra
rendre compte des cruautés, des dévasta-
tionsetdes pillages systématiques commis
par ses armées.
Les ministres opposeront à la tristesse que
leur Laissa la vision des ruines des villages
français, Limage réeerrfortante de -nos trou-
pes àfRhifabTes et delà population qui, sitôt
l’envahisseur repoussé, revient travailler la
terre et reconstituer les foyers.
Ils diront ia fi i héroïque du sénateur
Raymond dont H. Briauda recueilli les der-
nières paroles.
LesHaeprèsentants du gouvernement rap-
pelleront avec quelle émotion, ils ont salué
les terres françaises de Haute Alsace nou-
vellement rattachées à la Patrie.
Ainsi que leurs collègues qui sont passés à
Paris, ils ont regagné Bordeaux. O a dit que
MM. Briand et Sarraut peuvent avoir pro-
chainement l’occasion de revenir à Paris.
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux; 27 octobre.
Au Conseil des ministres, le ministre des
finances a fait signer un décret concernant
les échéances du commerce et lé retrait des
dépôts et comptes courants ea banque.
Ce décret prépare le retour complet au
droit commun permettant, sous certaines
conditions, les poursuites judiciaires conU'e
les débiteurs pour les effets commerciaux
on les avances sur titre, élevant d’nne ma-
nière très notable la proportion du rem-
boursement obligatoire par les banques et
les établissements de crédit, notamment au
profit des petits déposants.
Les Maisons Alismandss
misas sous séquestre
Paris, 27 octobre.
Dix-huit nouvelles maisons allemandes et
austro-hongroises ont été' placées sous sé-
questré. 5?
Le Parquet estime que les mises sous sé-
questre, pour le département de la Seine, ne
concernent pas moins de vingt milie. cora-
merçints et cent-mille particuliers.
La Banque Allard, représentant à Paris la
Dresdner Bank, a été mise sous séquestre.
1 PRIME PRISONNIER
Limoges, 27 octobre.
Ua prince, lieutenant au 2e nhïaas, qui a
reçu une blessure à la jambe, est hospitalisé
ici.
La Lassitude des Soldats allemands
La ilaye, 27 octobre.
Les renseigneraenls envoyés aux journaux
hollandais par iss correspondants à la fron-
tière, attestent tous ia lassitude des soldats
allemands.
UN DÉMENTI ANGLAIS
L’ambassade d’Angleterre communique la
note officielle suivante :
« Il est absolument taux que les troupes
indiennes aient été, comme le dit le Bureau
de la presse d’Allemagne,retirées de l’Egypte
parce qu’on ne croit pas pouvoir compter
sur elles.
» Les troupes indiennes désirent vivement
combattre l’ennemi commun et maintenir
en Europe les glorieuses traditions de l’if-,
mée indienne.
» Il est également faux que l’Angleterre,
comme le disent lès Allemands, aiefit pro-
mis au Portugal ia province espagnole de
Galice comme prix de son aide. Cette infor-
mation n’a été pubüéè que pour semer le
désaccord entre la Grande-Bretagne et i’Es-
pagne. »
Les Allemands sont plus réservés
Copenhague, 57 octobre.
Tontes les permissions pour visiter les
champs de bataille de t’armêç aüemande sont
\fijS
L'AVIATEUR PAULHAN
LIVRE
UN COMBAT AÉRIEN
Le Petit Provençal a publié une lettre dans la-
quelle le jeune mécanicien qui accompagne le
lieutenant aviateur Paulhan raconte les pêripëUe-s
d’un récent voyage au-dessus des lignes ennemies.
Nous empruntons à ce récit le passage suivant ;
Le 1er octobre, nous parions pour Amiens.
Ayant à contourner l’ennemi et ceia nous
allongeant trop, nous décidâmes de partir
directement sur Amiens en passant sur les
Boches. Confiants dans le moteur, nous at-
teignîmes 2,500 mètres et, de là, nous pi-
quâmes droit vers le but; peu après nous
traversâmes le front dn Nord de l’Aisne.
Nous passons au-dessus d’un parc d’aviation
allemand. Là, nous sommes salués par une
salve de coups de canons spéciaux contre les
aéros. Nous les narguions de notre grande
hauteur, quand tout à coup, ô joie ! un ap-
pareil boche qui était au-dessous de nous,
jusqu’ici caché par un nuage, apparaît à nos
yeux. La perspective d’un combat aérien me
transporta.
J’arme ma mitrailleuse; Paulhan met légè-
rement en descente ; nous gagnons du ter-
rain très rapidement. Nous voilà à sa hau-
teur ; à deux cents mètres de lai je m’ap-
prête à tirer. Quand il nous aperçoit, il fait
un grand virage piqué ; c’est sa mort. II
m’offre une cible merveilleuse. Je ne l’aper-
çois pins qu’au bout de mon canon ; je
presse ia détente et vlan I le voilà qui se
met à dégringoler. Triomphants, nous assis-
tons à sa terrible chute. J’ai un peu de pitié
pour ces « braves » qui sont morts en vou-
lant fuir devant nous.
Mais cala ne devait pas continuer comme
ça pour nous, qui avions dû perdre de la
hauteur pour tirer efficacement ; aussi, à ce
moment-là, quelques balles trouent nos
plans et, tout à coup, mon moteur com-
mence à bafonilier. Oh ! zut ! ce n’est pas le
moment d’avoir ia panne, car si les lignes
françaises ne sont pas loin, noos ne pou-
vons plus grimper. Au contraire, nous des-
cendons et cela ne fait pas notre affaira.
Mais je me sens les reins, mouillés. Je tâte
d’où_cela vient. C’était mon réservoir qui
venait d’êlra troué par une balle à dix cen-
timètres au plus de mon dos.
Sur le moment, je sais-resté tout interdit;
mais je me suis vite remis de cette petite
émotion. Déjà j’avais mis mon doigt sur le
trou, pour éviter ia perte de l’essence, qui
nous était très utile. J’avise alors Paulhan,
qui n’en mène pas large lui aussi. Enfin, les
nôtres ne sont pas loin, un peu de patience
et l’on arrivera. Le moteur tiendra-t-il ?
Hélas ! non. Etant encore à 1,200, vlan 1 il
flanche pour tout de bon, et cette fois arri-
ra-t-on assez loin ? Le hasard voob't nous
servir.' Et là je puis dire que je vécus les
minutes-les plus terribles de ma vie. Néan-
moins, j’armai ma mitrailleuse, pensant :
« S’ils veulent notre peau, ils la paieront
cher ! y Mais voilà que nous avions le vent
favorable et nous atterrissons juste à l’ar-
rière d’une batterie, en plein dans nn régi-
ment de chasseurs à pied. Le commandant,
un brave homme, nous donne une Vingtaine
de soldats et nn lieutenant pour nous
garder.
Sitôt atterri, je bondis à mon moteur, le
pauvre gars 1 II avait eu trois fils de bou-
gies coupés par une balle, d’où les ’ ratés,
et la dernière panne avait été produite par
la balle qui était restée dans le réservoir
et avait bouché la tuyauterie d’arrivée d'es-
sence.
L’Intrusion des Allemands
en Autriche-Hongrie
Milan, 27 octobre.
Oa mande de Vérone au Secolo que dans
le Trenlin les officiers autrichiens sont
sons les ordres de l'état-major allemand
qui est représenté dans tous les commande-
ments militaires.
On annonce la prochaine arrivée de trou-
pes allemandes.
La Stampa dit que la collaboration austro-
hongroise a provoqué des crises dans le com-
mandement antfichieîi. Dés officiers ont dé-
misioané.
Dans le monde et à la Cour on est mécon-
tent de l’Allemagne ; en revanche c’est sur
l’Allemagne que se concentre ia confiance
du peuple ; c’est d’elle qu’il attend le
saint.
LE BOMBARDEMENTDE PRZEMYSL
Petrograd, 27 octobre.
Des déserteurs de Erzemysl rapportent
qne le$ maladies épidémiques déciment ia
garnison et la population.
Les médicaments et les vivres touchent à
leur fin.
Tous les habitants masculins sont obligés
de travailler à la réparation des ouvrages
défenrifs qne ie feu russe a détruits.
Infatigablement, les Russes bombardent
continuellement la ville, même la nuit, grâce
à de puissants projecteurs.
Les femmes et les eniânts vivent dans les
caves.
——•
U SITUATION DE t’ÉPÎRE
. Athènes, 27 octobre.
La pressé fait ressortir que l'occupation
de i’Epire septentrionale par les Grecs est
réclamée partout.
L’Allemagne contre le Portugal
Lisbonne, 27 octobre.
ën annonce que des troupes allemandes
ont envahi une province de la colonie dé
l’Angola.
Des navires, de guerre et des troupes de la
Métropole partiront incessamment.
Tremblement de Terre
Rome, 27 octobre.
Une secousse sismique a été ressentie à
iO h. 20’ dans de nombreuses localités ita-
liennes. Elle a causé une légère panique par-
mi la population mais n’a occasionné aucun
t.dégât. •
Autour de la Guerre
CORRESPONDANCE
Elles arrivent toujours, les lettres de sol-
dats, accusant réception des envois du Co-
mité H i vrais et traduisant la joie éprouvée,
joie d’antant plus vive que ces vêtements
sont « tombés à pic » et qu’ils étaient inat-
tendus.
Il nous plaît d’extraire du dernier cour-
rier parvenu à la Sous-Préfecture quelques
feuillets et quelques cartes.
Les remerciements s’expriment toujours
sous uno forme savoureuse en sa simplicité
touchante. Elle montre bien l’âme du trou-
pier français, tout ce qu’elle renferme de
confiance rayonnante, d’espoir, de belle hu-
meur.
Voici quelques lignes encore.
Elles arrivent tout droit du front, soigneu-
sement écrites, celles des sons-officiers,
d’une main soucieuse de la calligraphie,
même sous les obus ; celles du caporal, avec
nn luxe de paraphes qui doit soaligaer le
plaisir ressenti. -
Pensez donc ! Le pauvre petit caporal
avoue qu’ii n’a pas reçu nne seule lettre de-
puis trois mois 1 Non point qu’il n’y ait en,
jetées à son adresse, des lettres de parents,
d’amis oaie petit billet de la payse. Ce se-
rait trop triste de le supposer, et c’est d’ail-
leurs presque invraisemblab’e. Mais cette
correspondance a dû se perdre en cours de
route, et depuis qu’il est entré en campa-
gne, -ie-capoFftl-iPa-reçtirqoele petit paquet
qui lui apporte le seul souvenir fidèle du
Havre.
Transcrivons :
Permettez à un jeune sergent du 129 de vous
dire que c’est avec une sincère émotion qn’iT a
reçu votre gracieux envoi.
Tout en permettant de mieux supporter les rit
gucurs de la guerre, il apporle ua précieux récon-
fort moral à nos valeureux soldats qui luttent
avec joie pour l’indépendante de notre chère Pa-
trie, sachant que là-bas on panse à eux et que,
comme eux, on espère.
Signé : Foi.GairvGER,
sergent, 129«, com psgnie.
82 octobre.
Un chandail finement tricoté m’a été remis ce
jour pxr les bons soins de noire capitaine.
En admiration devant ce joli travail, j’aperçois
votre carie épinglée.
Avec grand plaisir, je m’empresse de remercier
la charitable et bonne (vous- l’êtes sûrement) do-
natrice.
Merci de tout coeur pour votre charmante at-
tention . Le brave fie mot brave est de trop, Ma-
dame, car nous le sommes tous) soldat vous
adresse d’assez loin ses respectueuses salutati ms
pour tous ceux qui vous sont chers, et pour vous
personnellement l’assurance de ma plus grande
sympathie. . v
JUI.ES LABAY, sergent-major,
129%. 8' comp.
Et voici la lettre du caporal :
Exousez-moi si je me permets do vous écrire.
Nous avons reçu votre petit paquet et nous en
sommes satisfaits.
Comme sur votre petit mot, vous nous avez
prié de vous rendre rôpbhse, je n’y manque pas
et j’espère que mon escouade ainsi que l’autre
caporal ne manqueront pas à vous en remercier.
Je fous prie de croire que cela nous a fait plai-
sir. vous devez bien le penser avec les misères
que l’on endure en ce moment.
Enfin, pour la guerre, c’est épatant de la façon
que ç i marche.
Que do Prussiens qui restent sur le carreau 1
Ils sont en cas do nous voler les vêtements que
vous nous envoyez, car Us sont pillards < t cri-
minels, mais je vous prie de croire qne cela ne
lenr portera pas bonheur. Enfla, je suis heureux
de voir qne l’on pense à nous.
Je suis natif parisien, mais malgré ça, j’espè o
aller vous voir quand la guerre sera fmî i. pour
vous remercier de vive voix.
Recevez mes plus grands remerciements.
Je serais très heureux si vous pouviez rendre
réponse à ma lettre, car je n’ai pas reçu de lettre
depuis trois mois bientôt et cela fait plaisir, je
vous prie de croire, car cela change l’esprit avec
le bruit du canon. Enfin ! Nous sommes tous
contents de la pèpulation du Havre.
Ne faites pas attention à récriture, car actuelle-
ment nous faisons face à l'ennemi, et non s n'avons
pas toujours l’encre sous la main.
Voici mon adresse :
Alfred Doilo, 129*, 3* compagnie, caporal éclai-
reur. Mettez au-dessous (A faire suivre).
Vive la France l
Rapnrochons ' de ces mots joyeusement
écrits I s lettres désolées des soldats -alle-
mands :se demandant avec angoisse comment
leur pays ya sortir de l’épreuve. — A,-H.
LES EUSES ALL1H4HDE3
A Dixmude, jeudi, une compagnie d’infan-
terie belge reçut l’ordre de prendre d’assaut
une colline derrière laquelle 2,000 Alle-
mands canonnaient.
Quand les Belges arrivèrent à 200 mètres
du sommet, un drapeau français fut dé-
ployé par les troupes adverses. Les assail-
lants, déconcertés, s’arrêtèrent. Mais leurs
officiers redoutant un piège, crièrent : « C’est
une rusa !... En avant î »
Les Belges reprirent leur assaut et obligè-
rent l’ennemi à se retirer. Des renforts leur
vinrent, cependant, et l’héroïque attaque
des Belges dut fléchir. Mais la retraite s’o-
péra en bon ordre, en combattant.
LE KAISER SE DÉMÈNE
Une dépêche du Daily Mail mentionne qu«
le quartier général du kaiser est en France
et qu'il dirige personnellement les opérations
sur le front Ouest.
Avec le roi do Saxe, i! a fait nn voyage ea
automobile sur tout le front, inspectant les
positrons, stimulant l’ardeur des troupes paï
des discours.
D’autre part, suivant on té'égrammp ce
Pétrograd, ia suite du kaiser est composée
de 1,500 personnes comprenant des géné-
raux, des ministres, des attachés et repré-
sentants v des gouvernements allemand ef
austro-hongrois. I
Un message de Bâle dit que ie kaiser r
inspecté les troupes allemandes en Alsace R
dimanche 18 octobre. U portait mi uniforai
gris, sans médailles, il serra les mains di
nombreux soldats et les appela ses « frèra
d’armes ».
, . : —--na*- —— —'"*•**
PERCEMENT D’UN TUNNEL
On annonce le peréeipent da tunnel d«
Montier à Ganges. Ce tunnel à une longue a*
totale de 8,585 mètres. Les travaux avaient
commencé en KOYSmnro 1911 ; ils avalent
été retariiéà par d-iix grèves en 1913 et par .
I une récents uiui'-uiütuwa»
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