Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-27
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 octobre 1914 27 octobre 1914
Description : 1914/10/27 (A34,N12133). 1914/10/27 (A34,N12133).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172294n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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SUR LA MORT D’UN AMI
Le Figaro de dimanche publiait
^information suivante :
A la 9e Chambre de la Cour, hier,
dans une petite affaire de falsification
de lait, M3 Maurice Lailler se présen-
tait à la barre. Il y remplaçait son se-
crétaire M3 Jacques Bénis :
« — Messieurs, dit avec émotion
M3 Lailler en débutant, mon confrère
Jacques Denis, qui a soutenu en pre-
mière instance les intérêts du pré-
venu, a été tué le a5 août, entre Nancy
et la frontière, en commandant la
section de mitrailleuses dont il avait
la direction,, en qualité de lieutenant.
» Il est tombé parmi les premiers
officiers de réserve appartenant au
barreau...»
Kt M« Lailler rappela que son jeune
collaborateur, âgé de vingt-neuf ans,
était l’un des fils du professeur d’his-
toire contemporaine à la Sorbonne, M-
Ernest Denis, « qui a très activement et
utilement contribué à propager l’in-
fluence française en Serbie et en Rouma-
nie par ses étroites relations avec les
hommes poli tiques libéraux de ces pays »
Et après avoir retracé là physiono-
mie dii jeune avocat disparu :
« En rendant à la barre cet hom-
mage à celui dont je continue en cette
occasion la lâche, dit M3 Lailler, ce
n’est pas, il me semble, un droit dont
j’ai usé, c’est un devoir que j’ai ac-
compli dans un deuil profond. »
Et Me Lailler, sur le dossier de son
secrétaire tombé au champ d’honneur
se mit à plaider l’affaire.
Mes lecteurs me permettront de don-
ner une place à parta ce mélancolique
écho du Palais qui concerne un de mes
chers confrères et amis du barreau de
Paris. Ce n’est pas seulement que mon
amitié tienne à rendre un témoignage
*public à celui qui est bravement tombe
comme tant d’autres ; ce n’est pas seule-
ment que je veuille rendre hommage,en
sa personne,aux jeunes avocats qui, par
une dispensation spéciale de la gloire
semble-t-il, ont déjà été Jauchés en si
grand nombre, comme nous l’appren-
nent les journaux ; c’est aussi parce
que cette mort, on va le voir, a un
rapport certain, quoique lointain, avec
les origines mêmes de la guerre et
qu’elle met en deuil, d’une Jaçon toute
particulière,les défenseurs du droit lésé
L’information du Figaro a fort à
propos-rappelé que Jacques Denis était
le fils deM. Ernest Denis, professeur
d’histoire contemporaine à la Sorbon-
ne, qui a très activement contribué à
propager V influence française en Ser-
bie et en Roumanie ; mais ce n’est pas
assez dire, M. Ernest Denis est l’hom-
me en France qui connaît le mieux la
Serbie et qui par ses travaux et son
autorité, a le plus contribué à faire
rendre justice à ce pays que les me-
nées austro-hongroises voulaient relé-
guer au ban de VEurope.
M. Ernest Denis a non seulement
répandu Vinfluence française en Ser-
bie, mais il s’est fait le défenseur en
France et devant l’opinion européenne
de la cause serbe. Il a été, par ses étu-
des sur l’histoire nationale et par les
sympathies qu’il a fait converger vers
la Serbie, un des artisans de la re-
naissance de ce pays qui reprenait
ainsi confiance dans ses destinées,
f Lorsqueje me trouvais, ily ajuste un
an, à Belgrade, les étudiants, les jour-
nalistes, les députés, les ministres ne
savaient assez mediretoute là r, aonnai-
sance qu’ils avaient pour notre si distin-
gué compatriote dont les oeuvres se
trouvaient dans toutes les librairies.
En dernier lieu, M. Ernest Denis,
avait défendu la cause serbe no-
tamment en présidant la Ligue pour
te droit des peuples qu’avec quelques
amis des nations opprimées nous avions
fondée à Paris, il y a deux ans. Bien
que notre association se réclamât du
droit, nous ne versions pas dans un
pacifisme illusoire et nous acceptions
que, faute de mieux, la force pût de-
venir le suprême argument du droit
méconnu. « Notre but diffère des as-
sociations en faveur de la paix, di-
sionsriious, en ce sens que nous met-
tons la justice au-dessus de la paix. »
Par la faute de l'Autriche, et sur-
tout de l’Allemagne qui a tout ma-
chiné, il se trouve que notre clair-
voyance n’a. été que trop Justifiée et
qu’il a fallu que toute l’Europe tire
Vcpéc à l’occasion de l’injure sans pré-
cédent faite à un peuple libre comme
la Serbie.
Je ne doute pas que lés Serbes aient
été sensibles au fait que dans cette
guerre décisive pour leur histoire na-
tionale, une des premières victimes
ait été le fils de leur historien, le plus
dislingue et de leur défenseur le plus
désintéressé ; et nous, nous ne pou-
vons, à un moment où le droit de
tant dépeuples est enjeu, ne pas nous
incliner respectueusement devant le
deuil du président de la Ligue du
Droit des Peuples qui aura ainsi tout
donné pour la cause qu’il défend.
CASPÀH-JÜHHAN.
POUR LES RÉFUGIÉS
Pour éviter tout malentendu, nous tenons
à bien préciser que les souscriptions qui
seront recueillies dans notre ville à la suite
de l’appel du Conseil National des Femmes
Françaises seront exclusivement destinées
aux réfugiés du Havre.
Les fonds à distribuer, ainsi que les vête-
ments confectionnés par les ouvrières en
chômage, à l’aide des dons reçus, seront re-
mis au Comité municipal des réfugiés pré-
sidé par M. Valentin, adjoint.
Ce Comité continuera comme par le passé
à recevoir des souscriptions à domicile, in-
dépendamment des dons qui sont versés à
Madame Jules Siegfried, 22, rue Félix-
Faure, ou à la caisse du Petit Havre.
CitatwàMeieFariÉ
L’Officiel a publié les noms qui suivent des
militaires cités à l’ordre de l’armée :
12‘ Corps d’Armée
Ney, caporal an 126® régiment d’infanterie
(ayaBt été blessé grièvement à l’épaule par
une ratale d’artillerie reçue par sa compa-
gnie au combat du 22 août, a, sans se plain-
dre, encouragé les hommes qni se trouvaient
autour de lui).
Humas, soldat au 12(5» régiment d’infante-
rie (blessé au cours du combat du 24 août,
n’en a pas moins gardé son poste et continué
le coup de feu).
Vergne, soldat an 126* régiment d’infante-
rie (très belle tenne et bravoure extrême
sous le feu. A attaqué tout seul une petite
patrouille allemande et l’a mise en fuite. A
été pour ses camarades du plus merveilleux
exemple).
Egly, 2» canonnier servant an 21« régi-
ment d’artillerie (Je 6 septembre, son lieute-
nant ne recevant plus ne commandements
de son capitaine blessé à son poste de com-
mandement ainsi que deux signaleurs, et
ayant demandé un volontaire pour aller,
sous les rafales, voir ce que devenait le ca-
pitaine, s’est présenté immédiatement. Ar-
rivé à cent mètres du capitaine a reçu use
balle dans la cuisse, continua son chemin,
et après s’être rendu compte que cet officier
était blessé ainsi que deux signaleurs, re-
vint malgré sa blessure rendre compte de sa
mission. Après s’être fait soigner, reprit son
service de signaleur).
Thomas son de Saint-Pierre, sous-lieutenant
au 2ï 3 régiment de chasseurs (s'est distingue
dans plusieurs reconnaissances exécutées
dans des conditions particuliérement diffi-
ciles et dangereuses, à travers des forêts
occupées par l'ennemi. Dans une de ces re-
connaissances, le 2i août, a essuyé de nom-
breux coups de fou qui ont tué un homme
et un cheval de sa patrouille et blessé griève-
ment un autre homme atteint d’un coup de
ieu à la poitrine).
De Pins, lieutenant au 21* régiment de
chasseurs (s’est distingué dans plusieurs re-
connaissances exécutées dans des conditions
particulièrement difficiles et dangereuses à
travers des forêts occupées par l'ennemi.
Dans nne de ces reconnaissances, le 24 août,
n’a pas hésité à attaqué une forte patrouille
ennemie qu’ii a mise en fuite et à laquelle il
a pris sept chevaux).
Brumautt des Allées, brigadier au 21« régi-
ment de chasseurs (dans une escarmouche
avec de l’infanterie allemande, étant atteint
de trois halles qui lui ont occasionné des
blessures graves, a fait preuve de ia plus
grande énergie en restant à son poste jus-
qu’à l’épuisement complet de ses muni-
tions).
De Lannnrisn, lieutenant an 2i« régiment
de chasseurs (a fait preuve de sang froid et
de bravoure dans la conduite de plusieurs
reconnaissances, et notamment le 3 septem-
bre, pendant nne reconnaissance au cours
de laquelle il a été blessé.
Gautier, lieutenant au 21® régiment de
chasseurs, (le 30 août, dans nne reconnais-
sance an cours de laquelle il fut blessé au
bras et à la cuisse et eut un sous-officier, un
brigadier et un cavalier de son peloton
blessés, a fait preuve, malgré ses blessures,
de la plus grande énergie et du plus grand
sang-froid en restant à clisvai et en rame-
nant sa troupe en lieu sûr. A dirigé lui-mê-
me son renseignement de reconnaissance et
gardé son commandement qu’il ne consentit
à abandonner que sur l'instance d’au méde-
cin mi'itaire qui lui donna les premiers soins
et le fit diriger sur lT.ôpitai),
Bernard, liontenam-colonej, sens-chef
d’élat-major du 12» corps ; Lachenaud, lieu-
tenant de l’état-major du 12® corps d’armée ;
Macerou,sergent an 78e régiment d'infanterie ;
Morel, sergent réserviste, automobiliste à
l’état-major du I2« corps d’armée, (ont mon-
tré la plus grande énergie dans les circons-
tances les pius difficiles, le 24 août).
fiebenrol, canonnier servant au 52® d’ar-
tillerie, (blessé par un éclat d’ebus qui lui
avait broyé la jambe gauche, mettant le fé-
mur à nu, et ayant à ses pieds un sons-lieu-
tenant mortellement blessé, a montré le
plus grand sang-froid. N’a poussé aucune
plainte et a continué à passer les projectiles
pour assurer le service de la pièce, jusqu’au
moment de son évacuation, qui eut lieu
trente minutes après).
Prunier, lieutenant de réserve au Si® ré-
giment d’artillerie (étant chef d’écbelon, a
ravitaillé sous le f8u et servi, comme dé-
beucheur, une pièce qui manquait de per-
sonnel).
Lerein, canonnier conducteur au 52® régi-
ment d'artillerie (le 3 septembre, étant con-
ducteur de derrière d’un avant-train attelé,
dont les conducteurs de devant et de milieu
venaient d’être tués, a, sous le feu, reconsti-
tué un attelage avec les deux chevaux vi-
vants ; a quitté ië dernier ia position en ra-
menant son canon).
18* corps d’nrmêo
Pierron, général commandant la 70» bri-
gade d'infanterie (le 13 septembre,a conduit
l’attaque et a réussi à faire .enlever BU vil-
lage par ses troupes, presque sans perles.
Du 14 au 13, a dirigé et organisé la résis-
tance autour d’un antre village et dans lés
bois qui l’entourent, luttant pied h pied
contre un ennemi très supérieur en nombre
et donnant à tous ses subordonnés, de jour
et de nuit, sous un feu presque i«interrom-
pu du canon, du fusil et des mitrailleuses
ennemis, un bel exemple de sang-froid, le
ténacité et d’abnégation^
LA GUERRE
85e Jour de Guerre
COMMUNIQUÉS DU GOUVERNEMENT
êaris, 25 Octobre, reçu à 17 heure».
Dans la journée d’hier, notre front
s’est maintenu sur la ligne générale :
Nieuport et Dixmude (les forces alle-
mandes qui avaient franchi l’Yser en-
tre ces deux villes ne purent pas pro-
gresser), la région entre Ypres et
Roulers, la région entre Armentières
et Lille, à l’Ouest de la Bassée et
Lens, et l’Est d’Arras.
Cette ligne se prolonge au Sud par
celle indiquée dans les communiqués.
L’ennemi paraît avoir fait des pertes
considérables dans la bataille de ces
derniers jours.
KÏJSSIE
A l’Ouest de la Vistule et au Nord
de la Pilica, les Allemands furent reje-
tés sur Lowicz, Skierniewice et Rava
qui furent enlevées à la baïonnette
par les Russes.
Au Sud de la Pilica, dans la direc-
tion de Radom, un vif combat fut en-
gagé entre les Russes et les Austro-
Allemands qui perdirent des prison-
niers et des canons.
Au Sud de DeLec, les Russes fran-
chirent la Vistule de vive force, reje-
tant les Autrichiens.
Sur le San et au Sud de Przemysl,
ont eu lieu des combats opiniâtres
favorables aux Russes. Une colonne
autrichienne qui débouchait des Kar-
pathes sur Dolina a été mise en dé-
route.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 45 du matin.
Nieuport a été violemment bom-
bardé et les efforts allemands ont
continué sur tout le front, de Nieu-
port à Dixmude, sans qu’aux derniè-
res nouvelles ils paraissent avoir
abouti à un résultat quelconque.
Tout le front, compris entre La
Bassée et la Somme, a été également
l’objet de violentes attaques de nuit.
Elles ont toutes été repoussées.
Rien à signaler sur le reste du
front.
Chronipe Belge
LES DÉCOUVERTES B’ERZBERSER
Nous avons reçu la communication sui-
vante :
Le « Berlinei Tageblatt » du 7 octobre re-
produit un article du « Tag » émanant du dé-
puté Erzberger et dans lequel ce dernier ap-
porte, dit-il, des preuves nouvelles que la Bel-
gique a agi d’accord avec la Françe.
Voici quels sont les faits, qui lui ont été com-
muniqués d’Aix la Chapelle et ce, d’une source
absolument sûre (?) qu’il ne désigne d’ailleurs
pas autrement :
1* Le 31 juillet on a donné à une famille qni,
d’Anvers, voulait partir p8r mer, le conseil de
quitter le navire et de retourner à Anvers ;
2» Le août, à cinq heures du matin, on a
refusé à un Allemand d’seeepter un télégramme
pour Dusseldorf, sous prétexte qu’aucune nou-
velle n’était plus transportée eu Allemagne. A
6 h. 1/2, cet Allemand et sa famille sont allés à
ia gare et sont arrivés entra 17 et 18 heures à la
frontière où on déclara aux voyageurs que le
train n’allait pas plus loin et que les voyageurs
pouvaient descendra ;
3» Le lendemain, 2 août, la police belge est ve-
nue à bord du Gneistnuu, donc sur le territoire
allemand, l’a démoil et détruit.
4» Le 2 août, à Aix-la-Chapelle, dans le courant
de la matinée du dimanche, la landwehr fut appe-
lée et se battit tout l’après-midi et toute ta nuit
avec des soldats beiges et français. Gos derniers
se trouvaient déjà te dimanche' dans notre forêt
jusqu'au lieu dit : preussenweg.
Le 3 a.oût, à Dusseldorf, deux aviateurs fran-
çais traversèrent lé Bhin ei furent abattus.
Monsieur le député du Centre a la mémoire
tort courte :■ il semble avoir totalement oublié
que dès que l’empereur eut proclamé I' « état
de danger de guerre » (Kriegszustandgefahr)
les communications tant postales et télégraphi-
ques que par chemin de fer furent interrom-
pues a la frontièf'e germano-belge par les auto-
rités allemandes. C'est à dire fin juillet.
Quant à la destruction des chaudières du
« Gneisenau », il a été procédé par ordre des au-
torités militaires belges vers le début d’octobre,
c’est- à dire deux mois après la date fixée par
M. le député Erzberger, attendu que jusque fin
septembre le « Gneisenau » servait de navlre-
hépital pour nos blessés.
Le combat du 2 août entre Landwehr et for-
ces franco-belges nous laisse franchement rê-
veur. Nous devons avouer que trouver des ar-
guments pour réfuter semblable allégation
n’est pas des plus faciles. Nous croyions que
le s événements, particulièrement l’invasion
opérée par les troupes du général von Emmich
dans la matinée du 4 août devaient prouver
qtie dans /'après midi du 2, d’importantes for-
ces de cavalerie allemande se trouvaient à
proximité immédiate de notre frontière, prêtes
à la franchir. Nous apprenons maintenant que
lé 7? corps allemand était protégé — le pôvne
— par la landwehr d’Aix-la-Chapelle. D'autre
part, le service de renseignements allemand,
malgré les 70 millions que coûte annuellement
l’espionnage, malgré le peu de cas que font de
la vie des éclaireurs de cavalerie les chefs des
corps d’armée de l'Empire et malgré la garde
vigilante montée à la frontière belge depuis la
fin de juillet par la police, la douane, la gen-
darmerie et les troupes allemandes, a dû at-
tendre le jaillissement de la source sûre d'Aix-
la-Chapelle pour apprendre que des soldats
belges avaient, accompagnés de soldats fran-
çais, été jusqu’au Preussenweg. Franchement
c’est non seulement se moquer de tout le monde
en général, mais de l'organisation militaire al-
lemande en particulier, que d’arriver mainte-
nant avec d’aussi sensationnelles découvertes.
Prenej garde, Monsieur le député, qu’il ne
vous en coûte de railler aussi lourdement l'ar-
mée du kaiser.
Inutile je pense de s’arrêter aux autres argu-
ments : un haussement d'épaules suffit pour
s’en débarrasser. Tout au plus nous contente-
rons-nous de dire que Messieurs les Intellec-
tuels allemands font de bien mauvais élèves ;
ce qui n'étonnera personne.
M. Henri GâsesteL, ancien maire du Havre,
sera reconnaissant à toute personne qui lui
donnera des nouvelles du commandant de
chasseurs à pied Stievenart, de l’armée
] beige.
- Prière d’adresser les communications ans
j ..taureau* do Petto Bq/m*
LIS CHEFS ALLIAIS
Dans certaines correspondances, on a con-
tinué à considérer le général von KJuck
comme dirigeant toujours les opérations de
la droite allemande.
Cette situation était exacte an cours de la
bataille de ia Marne et au début des actions
sur l'Aisne, mais depuis qne le front a été
étendu au Nord de i'Oise, t’armée de von
Kiuck étant restée sur l’Aisne, des modifica-
tiens successives à l'ordre de bataille ont
amené, à sa droite, des forces qui opéraient
sûr le front de l’aile gauche allemande.
Actuellement, les armées allemandes qui
combattent entre l’Oise et la mer, en com-
mençant par le Sud, sont celles du générai
de Bnlow, du kronprinz de Bavière et du duc
de Wurtemberg, cette dernière en Belgique.
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux, 24 octobre.
An Conseil des ministres qui s’est tenu
dans la matinée, M. Malvy a exposé les
questions qu'il a traitées au cours de son
séjour à Paris, concernant notamment l’ap-
ptreation des fois d'assistance et les dispo-
sitions prises pour assurer l’évacuation, l'en-
tretien des réfugiés français et be*ges ainsi
qne les mesures de sûreté générale.
M. Augagneur a indiqué quel rôle avaient
tenu an cours des combats livrés sur ia li-
gne de Nieuport par l’armée beige, les bâti-
ments de guerre français unis à la flotte an-
Cicq contre-torpilleurs canonnèrent vi-
vement la droite de l’armée allemande, l’on
«Peux le Franeis-Garmer, avec ses canons de
100, ù la distance de cinq milles, èteisoit le
fffla des batteries aiïeraaettes êlabhes â Lam-
bxydeet Lesteade et taefflta grandement ia
reprise de l’offensive des belges qui se heur-
taient aû tir de l'artillerie lourde.
Les « Taubea » se réveillent
Paris, 26 octobre.
Deux avions allemands, dont on avait jeté
des bombas vers Compïègne,ont tenté d’arri-
ver jusqu’à Paris, mats les aviateurs qui
veillaient les en éloignèrent.
DÉCÈS D’UN GÉNÉRAL ANGLAIS
Londres, 26 octobre.
Le général Sir Charles Bo&gias, chef
d’état-major de l'Empire, est décédé.
■. '
L'OPINM El ANGLETERRE
De la Westminster Gazette :
Le raid allemand sur la côte bêlas ne réus-
sira pas, car son objet est pins politique que
militaire.
L’esprit allemand croit toujours ferme-
ment à la légende de « ia perfide Albion »
qu'on peut effrayer ou corrompre. Nous
avons à peine besoin de dire que ia masse
du peuplé anglais n’est pas plus troublée
maintenant qu’au eormueeeement de la
guerre, paria-menace allemande.
Du Globe :
Battus à leur frontière orientale, sur leur
gauche ; mis en échec en France ; ayant peu
de chances ou sans espoir d’atteindre Var-
sovie ou Paris, U est naturel que les Alle-
mands se tournent vers l’ADgIeterre. Ainsi
s’explique leur marche désespérée sur Ca-
Ms dont l’ennemi prétend vouloir faire une
base d’invasion sur noire pays.
Les Allemands s’imaginent que la pré-
sence de leurs troupes à Calais causera une
panique en Angleterre et influencera le
pays pour la conclusion de la paix.
Si jamais les Allemands atteignent cette
ville, — ce que nous ne pensons pas, — ils
verront e^tabien leur point do vue est fins.
: Le 1 limaient tfes Troapes alignés
«B Belgique
; Amsterdam, M octobre.
‘ Sslon le Handehhlad, un train composé de
r troupes de la marine allemande a quitté
Merckem, hier matin.
Le drapeau beige flotte maintenant snr
l'église u'Eessen : tous les soldats allemands
luxant fraujÉ eette locaff’é*
Les Tranchées de l’Aisne
Un correspondant dn Daily Telegraph as-
sure que les tranchées et les c rrières de
i'Aisne ont presque tontes été évacuées par
les Allemands. S'ils tiennent encore dans
quelques-nnes c’est parce qne les alliés esti-
ment inutile de sacrifier des hommes pour
enlever des posit ons qui ne peuvent plus
être gardées longtemps.
Les tranchées abandonnées ne sont pas
réoccupées parce qu’elles sont - remplies de
cadavres. Quelques-unes avaient été trans-
formées par les-Allemands eux-mêmes en
immenses fosses communes. Les Allemands,
étant dans impossibilité d’enlever leurs
morts et recevant des renforts-, installaient
les nouveaux venus par-dessus les cadavres,
si bien qu’à la fin la tranchée était pleine.
Les Allemands recouvraient alors de terre
la tranchée ainsi transformée en tombe où
étaient enterrés cinq ou six cents hommes.
tavelle Piéieottofl de l’Allemagne
Washington, 26 octobre.
On dit que l'ambassadeur d’Allemagne pré-
tend que l’Allemagne a maintenant te droit
de débarquer des troupes au Canada afin de
s’assurer une base temporaire sur le conti-
nent américain.
Le comte Bernsdorfi estimerait effective-
ment qne, du moment où le Canada a en-
voyé des troupes en Énrope contre l'Allema-
gne, les Etats-Unis ne devraient pins consi-
dérer le debarquement de troupes alleman-
des au Canada comme une atteinte à la doc-
trine de Monroë.
La question des Vivres
se pose pour les Allemands
Amsterdam, 26 octobre.
Le Vorwaerts dit que la cherté des pommes
de terre a provoqué de graves désordres dans
le Branswich.
Les boutiques des commerçants ont été
saccagées.
Las Opérations dans Miatipo
(jettigné, 26 octobre.
Hier, an duel d’artillerie s’est engagé entre
Lovcen et Qattaro.
Nos batteries ont fait feu sans discontinuer
sur les forteresses autrichiennes, dont l’ar-
tillerie a répondu vigoureusement.
Les. Français ont eu deux morts et trois
blessés. Les Monténégrins ont eu trois
blessés.
Un dreadnought autrichien a réussi à fran-
chir tes bouches de Cattaro dans l’intention
de prendre nos positions à revers*
La Neutralité de l’Albanie
maintenue par l’Italie
(Communiqué officieux)
Borne, 26 octobre.
Hier le cuirassé Dandolo, accompagné du
contre-torpilleur de haute mer Climène, est
arrivé à Valona eu se trouvaient déjà ie
cuirassé Agordat et le contre-torpilleur
Dardé.
Le Dandolo a à bord le personnel néces-
saire pour rétablir, avec les autorités loca-
les, la station sanitaire et de secoures pour
le s réfugiés épiroies.
L’Italie a établi précédemment des mis-
sions sanitaires à Scutari et à Durazzo.
Le croiseur Galabria, que le croiseur Etna
rejoindra bientôt, a commencé déjà à croi-
ser le long de ia côte de i’Aibaoie centrale
pour empêcher la contrebande de guerre
des armes et des munitions et le débarque-
ment d'hommes armés par suite de la neu-
tralisation de l’Albanie, sanctionnée par
l’Angleterre.
LE « GQEBEff » ET LE « BB1SLAN »
Rome, 28 octobre.
On mande d’Athènes an Tritium qne les
deux croiseurs allemands Gonben et Breslau
sont rentrés hâtivement dsas ie Bosphore.
Les ambassadeurs de Russie et d’Angle-
terre ont déclaré à la Porte qu’ils ne recon-
naissaient pas comme valable l’acte de vente
de ces navires et que les alliés tes attaque-
raient dès qn’ils effectueront une nouvelle
sortie.
L’ambassadeur de Russie aurait expliqué
le mouvement de la flotte russe dans la di-
rection du Boa obère, par la direction du Bos-
phore, par OB fait que le Goeben et Bres-
lau wflt sortis des eaux territerlates ,tur-
Après 1’ « Einden » le « Karlsruhe t»
D’après une dépêche de Ténérifte, que pu-
blie le Daily Mail, te vapeur allemand Gre-
feld est arrivé dans ce port avee tes équipa-
ges des Vapeurs Stmthroy,Maple-Brançh, tligk-
iand-Hope, Indrani, Rio-lgnassu, F-trn, Miceto
(ï), Maria-de-Lartnaga, Cervantes, Co-nish-Gtty-
Pruth, Condor et Lynrmvm,coulés par le peut
croiseur allemand Karlsruhe ; le Ùrefeld était
accompagné des vapeurs Palagonia, Rio-Negro
et Asuhcion.
Un message allemand dit que 400 hommes
d’équipage sont prisonniers, et que tes navi-
res marchands ont été principalement cou-
lés dans l’Atlantique.
Le Karlsruhe a un déplacement 4,822 ton-
nes, et file 27 noeuds ; il a été laueé co 1911.
En dehors do Miceto, dont le nom a pu être
mal transmis, voici le tonnage des navires
coulés par le petit croiseur allemand :
Slrathroy, 4,3.36 tonnes; Maple-Branch. 4,333;
Hiohland-Btpe, 8,180; Indrani, 8,706 ; Rio-lgnassu,
3.8-17 ; Farn, 4,393; Maritt-de-Larrinnga, 4,018;
Ctroantes, 4,636; Qornish-Gitg, 8,816; PnUh,, 4,108;
Condor, 3,083 ; Lymowan, 3,384.
Le Rm-Negro, Yfsuncion et la Palagtmia sont
des navire, allemands.
LE TRAFIC DU COTON
Washington. 26 octobre.
Le département de l’Etat annonce qne
^Angleterre ne considérera pas les charge-
ments de coton des Etats-Unis comme con-
trebande de guerre.
Autour de la Guerre.
TOUT EN SE BATTANT...
Humour britannique, pince-sans-rire belge,
esprit frat.çais,tout cela forme un piquant et
savoureux mélange. H glisse de temps en
temps dans l’horreur du ehamp de bataille
des éclaircies de bonne g- ÎÎÔ.
Ou a cité quelques traits de cette belle hu-
meur, des épisodes amusants et bizarres, des
incidents et des mots. Là fantaisie ne perd
pas ses droits, même sur le tivà re de guer-
re. Elle semble, au contraire, raviver ren-
trai», procurer à CÔDX qui la prodiguent
comme à ceux qui s’en amusent, une bien-
faisante détente qui fait oublier les tristesses.
de l’heure.
En marge de la grande histoire, on écrira
peut-être un jour ces petites histoires faites
d’aventures imprévues et cocasses, de ruse
ingénieuse, de supercheries et de répliques.
Elles ont souvent la verve de ia «blague »
d’atelier.
On y fera figurer sûrement l’histoire dq
cette patrouille fra-çaise entrée dans une
ferme et y trouvant quelques soldats alla*
manda attablés. On casse la croûte. Puis les
Allemands font comprendre aux nôtres
qu’ils sont prisonniers. Grave méprise, ri-
postent les chasseurs français. Ce sont les
autres, au contraire, qùi sont bel et bien
capturés. Le Français insiste et menace un
peu. L’Allemand se rend à ses raisons, hea-
reax au fond d’en flair avec la guerre et ses
privatipns. On achève Ja craure. Et la pa-
trouille ramène son burin dans nos lignes.
Le mannequin simulant 1e soldat anglais
campé au bord de la tranchée, le. canna
postiche fabriqué à l’aide d’un tronc d’arbre
posé sur deux roues, ia section déployée,
dissimulée sur un grand front et tirant,
tirant, tirant, à donner l’illusion d’une force
considérable, sont des jeux ordinaires, des
farces courantes de la guerre.
Nous avons quelque chose de plus nou-
veau : le mécanicien improvise on la cueil-
lette instantanée des prisonniers.
C’est on Beige, il porte les galons de ser-
gent. Il surprend un jour, près d’Aerschot,
un train en station chargé d’Allemands. Le
mécanicien et le ' chauffeur ont abandonné
la machine, probablement pour aller boire.
Notre sergent saute sur ia locomotive, ma-
noeuvre les leviers qu’il sait,.. et le train
part, emportent dans tes lignes belges 329
soldats ennemis avec armes et bagages.
C’est presque de la fantaisie de clowns an-
glais. Mais non. C’est de la bonne gaieté
beige, assaisonnée de sang-froid et de cou-
rage. Le elown anglais est devenu Tomniy
Atkias, et cela ne i’empêehe pas d’ailleurs
de « joker » à l'occasion et de mettre au ser-
vice de la ruse guerrière l'excentricité de se»
inventions, tout en réjouissantries oid boys
(La sou enmiHage.
Cependant, pour cette future histoire des
fantaisies de combattants alliés, je demandé
uae page, une belle page spéciale, pour y
inscrire un des plus amusants mots qui
nous aient été rapportés du iront. Il a pour
auteur un Belge encore — ia collection fran-
çaise est, vous n’en doutez pas, copieuse,
mais pour l'instant ia délicatesse nationale
nous amène à faire une piace privilégiée à
nos amis.
Il était l’autre jour dans les tranehées, de-
vant Anvers. Uue balle ^atteint et lui crève
un oeil. Il se lève et va trouver son ehef :
— Commandant, je m’en vais. Ça n’est
plus de jeu. Ces Allemands ne regardent pas
seulement on iis tirantl
A.-H.
Les Âsadâmies et la Guerre
La Béance publique des cinq académies
s’est tenne lundi 26 octobre.
Dans le discours d’ouverture, le président
Appel! a fait un exposé grandiose du drame
gigantesque d«ns lequel la France est en-
gagée .depuis trois mois et qui inet aux
prises deux conceptions opposées do la civi-
lisation future.
Il opposa au rêve allemand de domination
l’idéai de ta France et de ses alliés que deux
mots expriment : Liberté et Justice.
Au nom de i’iastitut, M. Louis Renault fit
nn discours très éloquent s-ur la guerre et
le droit des geus au vingtième siècle. Il rap-
pela le principe posé par convention, relatif
à i’inviolabiliiô des B ats neutres et exprima
ia déception amère que ressentent à l’heur»
actuelle tant d hommes généreux qui avaient
cru par l’élaboralioa de cés règles rendre ia
guerre plus humaine et faire progresser la
civilisation.
An nom de l’Académie française, M.
Doumie parla du soldat de 1914 qui se ré-
véla tel que nous ne le soupçonnions pas.
Il conclut : Puisse grâce aux soldats dp
1914, s’ouvrir une ère nouvelle, naître un
monde où tes peuples respireront plus li-
brement, où les iajassices séculaires seront
réparée», où la France relevée d'une longue
humiliation reprendra son rang et resser-
rera la chaîne de ses destinées.
*
* »
A l’Académie des inscriptions et belles-
lettres, dans sa dernière séance, H a été
donné connaissance du rapport officiel dé
M. Witimey Warren, architecte américain,
associé de l'Académie des beaux-arts, sur
« l’état de la cathédrale de Reims après le
bombardement par ries Alteiaaads ». S'i»
reste quelque chose de la cathédrale, con-
clut le rapportenr, cela est dû uniquement
à la solidité de la construction qui défie mê-
me les engins modernes de destruction, et
non an désir de l'ennemi de sauver le mo-
nument d’une destruction totale qui était
voulue.
***
A l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, M. P. Leroy-Beaulieu a communiqué
la deuxième partie de son étude sur les
« questions financières se rattachant à la
guerre présente ».
En évaluant à sept mois environ la durée
de la guerre, période équivalente à cette de
la guerre de 1870-1871, on arrive à une dé-
pense directe tie 40 à ÎR) milliards pour lea
Etats participants ainsi que les neutres, indé-
pendant ment dessaeiifices et des pertes subies
par les particuliers. Il examine ensuite léa
mayeae de faire fàce a ces dépenses et estima
que leur liquidation s'étendra sur une pé-
riode de trois à cinq ans. La plus grande par-
tie des épargnes dû inonde sera, pendant
cette période, absorbée par les versements
aux emprunts naribnaox ; If s oeuvres de pro-
grès economique seront irè> Ralenties. D’au-
tre part, il y aura une charge nouvelle d«
600 à 700 millions environ pour tes budgets
de chacun des pays belligérants.
Adminis tra teüf ? Délégué * Gépaal
O. RAN_DOLET
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SUR LA MORT D’UN AMI
Le Figaro de dimanche publiait
^information suivante :
A la 9e Chambre de la Cour, hier,
dans une petite affaire de falsification
de lait, M3 Maurice Lailler se présen-
tait à la barre. Il y remplaçait son se-
crétaire M3 Jacques Bénis :
« — Messieurs, dit avec émotion
M3 Lailler en débutant, mon confrère
Jacques Denis, qui a soutenu en pre-
mière instance les intérêts du pré-
venu, a été tué le a5 août, entre Nancy
et la frontière, en commandant la
section de mitrailleuses dont il avait
la direction,, en qualité de lieutenant.
» Il est tombé parmi les premiers
officiers de réserve appartenant au
barreau...»
Kt M« Lailler rappela que son jeune
collaborateur, âgé de vingt-neuf ans,
était l’un des fils du professeur d’his-
toire contemporaine à la Sorbonne, M-
Ernest Denis, « qui a très activement et
utilement contribué à propager l’in-
fluence française en Serbie et en Rouma-
nie par ses étroites relations avec les
hommes poli tiques libéraux de ces pays »
Et après avoir retracé là physiono-
mie dii jeune avocat disparu :
« En rendant à la barre cet hom-
mage à celui dont je continue en cette
occasion la lâche, dit M3 Lailler, ce
n’est pas, il me semble, un droit dont
j’ai usé, c’est un devoir que j’ai ac-
compli dans un deuil profond. »
Et Me Lailler, sur le dossier de son
secrétaire tombé au champ d’honneur
se mit à plaider l’affaire.
Mes lecteurs me permettront de don-
ner une place à parta ce mélancolique
écho du Palais qui concerne un de mes
chers confrères et amis du barreau de
Paris. Ce n’est pas seulement que mon
amitié tienne à rendre un témoignage
*public à celui qui est bravement tombe
comme tant d’autres ; ce n’est pas seule-
ment que je veuille rendre hommage,en
sa personne,aux jeunes avocats qui, par
une dispensation spéciale de la gloire
semble-t-il, ont déjà été Jauchés en si
grand nombre, comme nous l’appren-
nent les journaux ; c’est aussi parce
que cette mort, on va le voir, a un
rapport certain, quoique lointain, avec
les origines mêmes de la guerre et
qu’elle met en deuil, d’une Jaçon toute
particulière,les défenseurs du droit lésé
L’information du Figaro a fort à
propos-rappelé que Jacques Denis était
le fils deM. Ernest Denis, professeur
d’histoire contemporaine à la Sorbon-
ne, qui a très activement contribué à
propager V influence française en Ser-
bie et en Roumanie ; mais ce n’est pas
assez dire, M. Ernest Denis est l’hom-
me en France qui connaît le mieux la
Serbie et qui par ses travaux et son
autorité, a le plus contribué à faire
rendre justice à ce pays que les me-
nées austro-hongroises voulaient relé-
guer au ban de VEurope.
M. Ernest Denis a non seulement
répandu Vinfluence française en Ser-
bie, mais il s’est fait le défenseur en
France et devant l’opinion européenne
de la cause serbe. Il a été, par ses étu-
des sur l’histoire nationale et par les
sympathies qu’il a fait converger vers
la Serbie, un des artisans de la re-
naissance de ce pays qui reprenait
ainsi confiance dans ses destinées,
f Lorsqueje me trouvais, ily ajuste un
an, à Belgrade, les étudiants, les jour-
nalistes, les députés, les ministres ne
savaient assez mediretoute là r, aonnai-
sance qu’ils avaient pour notre si distin-
gué compatriote dont les oeuvres se
trouvaient dans toutes les librairies.
En dernier lieu, M. Ernest Denis,
avait défendu la cause serbe no-
tamment en présidant la Ligue pour
te droit des peuples qu’avec quelques
amis des nations opprimées nous avions
fondée à Paris, il y a deux ans. Bien
que notre association se réclamât du
droit, nous ne versions pas dans un
pacifisme illusoire et nous acceptions
que, faute de mieux, la force pût de-
venir le suprême argument du droit
méconnu. « Notre but diffère des as-
sociations en faveur de la paix, di-
sionsriious, en ce sens que nous met-
tons la justice au-dessus de la paix. »
Par la faute de l'Autriche, et sur-
tout de l’Allemagne qui a tout ma-
chiné, il se trouve que notre clair-
voyance n’a. été que trop Justifiée et
qu’il a fallu que toute l’Europe tire
Vcpéc à l’occasion de l’injure sans pré-
cédent faite à un peuple libre comme
la Serbie.
Je ne doute pas que lés Serbes aient
été sensibles au fait que dans cette
guerre décisive pour leur histoire na-
tionale, une des premières victimes
ait été le fils de leur historien, le plus
dislingue et de leur défenseur le plus
désintéressé ; et nous, nous ne pou-
vons, à un moment où le droit de
tant dépeuples est enjeu, ne pas nous
incliner respectueusement devant le
deuil du président de la Ligue du
Droit des Peuples qui aura ainsi tout
donné pour la cause qu’il défend.
CASPÀH-JÜHHAN.
POUR LES RÉFUGIÉS
Pour éviter tout malentendu, nous tenons
à bien préciser que les souscriptions qui
seront recueillies dans notre ville à la suite
de l’appel du Conseil National des Femmes
Françaises seront exclusivement destinées
aux réfugiés du Havre.
Les fonds à distribuer, ainsi que les vête-
ments confectionnés par les ouvrières en
chômage, à l’aide des dons reçus, seront re-
mis au Comité municipal des réfugiés pré-
sidé par M. Valentin, adjoint.
Ce Comité continuera comme par le passé
à recevoir des souscriptions à domicile, in-
dépendamment des dons qui sont versés à
Madame Jules Siegfried, 22, rue Félix-
Faure, ou à la caisse du Petit Havre.
CitatwàMeieFariÉ
L’Officiel a publié les noms qui suivent des
militaires cités à l’ordre de l’armée :
12‘ Corps d’Armée
Ney, caporal an 126® régiment d’infanterie
(ayaBt été blessé grièvement à l’épaule par
une ratale d’artillerie reçue par sa compa-
gnie au combat du 22 août, a, sans se plain-
dre, encouragé les hommes qni se trouvaient
autour de lui).
Humas, soldat au 12(5» régiment d’infante-
rie (blessé au cours du combat du 24 août,
n’en a pas moins gardé son poste et continué
le coup de feu).
Vergne, soldat an 126* régiment d’infante-
rie (très belle tenne et bravoure extrême
sous le feu. A attaqué tout seul une petite
patrouille allemande et l’a mise en fuite. A
été pour ses camarades du plus merveilleux
exemple).
Egly, 2» canonnier servant an 21« régi-
ment d’artillerie (Je 6 septembre, son lieute-
nant ne recevant plus ne commandements
de son capitaine blessé à son poste de com-
mandement ainsi que deux signaleurs, et
ayant demandé un volontaire pour aller,
sous les rafales, voir ce que devenait le ca-
pitaine, s’est présenté immédiatement. Ar-
rivé à cent mètres du capitaine a reçu use
balle dans la cuisse, continua son chemin,
et après s’être rendu compte que cet officier
était blessé ainsi que deux signaleurs, re-
vint malgré sa blessure rendre compte de sa
mission. Après s’être fait soigner, reprit son
service de signaleur).
Thomas son de Saint-Pierre, sous-lieutenant
au 2ï 3 régiment de chasseurs (s'est distingue
dans plusieurs reconnaissances exécutées
dans des conditions particuliérement diffi-
ciles et dangereuses, à travers des forêts
occupées par l'ennemi. Dans une de ces re-
connaissances, le 2i août, a essuyé de nom-
breux coups de fou qui ont tué un homme
et un cheval de sa patrouille et blessé griève-
ment un autre homme atteint d’un coup de
ieu à la poitrine).
De Pins, lieutenant au 21* régiment de
chasseurs (s’est distingué dans plusieurs re-
connaissances exécutées dans des conditions
particulièrement difficiles et dangereuses à
travers des forêts occupées par l'ennemi.
Dans nne de ces reconnaissances, le 24 août,
n’a pas hésité à attaqué une forte patrouille
ennemie qu’ii a mise en fuite et à laquelle il
a pris sept chevaux).
Brumautt des Allées, brigadier au 21« régi-
ment de chasseurs (dans une escarmouche
avec de l’infanterie allemande, étant atteint
de trois halles qui lui ont occasionné des
blessures graves, a fait preuve de ia plus
grande énergie en restant à son poste jus-
qu’à l’épuisement complet de ses muni-
tions).
De Lannnrisn, lieutenant an 2i« régiment
de chasseurs (a fait preuve de sang froid et
de bravoure dans la conduite de plusieurs
reconnaissances, et notamment le 3 septem-
bre, pendant nne reconnaissance au cours
de laquelle il a été blessé.
Gautier, lieutenant au 21® régiment de
chasseurs, (le 30 août, dans nne reconnais-
sance an cours de laquelle il fut blessé au
bras et à la cuisse et eut un sous-officier, un
brigadier et un cavalier de son peloton
blessés, a fait preuve, malgré ses blessures,
de la plus grande énergie et du plus grand
sang-froid en restant à clisvai et en rame-
nant sa troupe en lieu sûr. A dirigé lui-mê-
me son renseignement de reconnaissance et
gardé son commandement qu’il ne consentit
à abandonner que sur l'instance d’au méde-
cin mi'itaire qui lui donna les premiers soins
et le fit diriger sur lT.ôpitai),
Bernard, liontenam-colonej, sens-chef
d’élat-major du 12» corps ; Lachenaud, lieu-
tenant de l’état-major du 12® corps d’armée ;
Macerou,sergent an 78e régiment d'infanterie ;
Morel, sergent réserviste, automobiliste à
l’état-major du I2« corps d’armée, (ont mon-
tré la plus grande énergie dans les circons-
tances les pius difficiles, le 24 août).
fiebenrol, canonnier servant au 52® d’ar-
tillerie, (blessé par un éclat d’ebus qui lui
avait broyé la jambe gauche, mettant le fé-
mur à nu, et ayant à ses pieds un sons-lieu-
tenant mortellement blessé, a montré le
plus grand sang-froid. N’a poussé aucune
plainte et a continué à passer les projectiles
pour assurer le service de la pièce, jusqu’au
moment de son évacuation, qui eut lieu
trente minutes après).
Prunier, lieutenant de réserve au Si® ré-
giment d’artillerie (étant chef d’écbelon, a
ravitaillé sous le f8u et servi, comme dé-
beucheur, une pièce qui manquait de per-
sonnel).
Lerein, canonnier conducteur au 52® régi-
ment d'artillerie (le 3 septembre, étant con-
ducteur de derrière d’un avant-train attelé,
dont les conducteurs de devant et de milieu
venaient d’être tués, a, sous le feu, reconsti-
tué un attelage avec les deux chevaux vi-
vants ; a quitté ië dernier ia position en ra-
menant son canon).
18* corps d’nrmêo
Pierron, général commandant la 70» bri-
gade d'infanterie (le 13 septembre,a conduit
l’attaque et a réussi à faire .enlever BU vil-
lage par ses troupes, presque sans perles.
Du 14 au 13, a dirigé et organisé la résis-
tance autour d’un antre village et dans lés
bois qui l’entourent, luttant pied h pied
contre un ennemi très supérieur en nombre
et donnant à tous ses subordonnés, de jour
et de nuit, sous un feu presque i«interrom-
pu du canon, du fusil et des mitrailleuses
ennemis, un bel exemple de sang-froid, le
ténacité et d’abnégation^
LA GUERRE
85e Jour de Guerre
COMMUNIQUÉS DU GOUVERNEMENT
êaris, 25 Octobre, reçu à 17 heure».
Dans la journée d’hier, notre front
s’est maintenu sur la ligne générale :
Nieuport et Dixmude (les forces alle-
mandes qui avaient franchi l’Yser en-
tre ces deux villes ne purent pas pro-
gresser), la région entre Ypres et
Roulers, la région entre Armentières
et Lille, à l’Ouest de la Bassée et
Lens, et l’Est d’Arras.
Cette ligne se prolonge au Sud par
celle indiquée dans les communiqués.
L’ennemi paraît avoir fait des pertes
considérables dans la bataille de ces
derniers jours.
KÏJSSIE
A l’Ouest de la Vistule et au Nord
de la Pilica, les Allemands furent reje-
tés sur Lowicz, Skierniewice et Rava
qui furent enlevées à la baïonnette
par les Russes.
Au Sud de la Pilica, dans la direc-
tion de Radom, un vif combat fut en-
gagé entre les Russes et les Austro-
Allemands qui perdirent des prison-
niers et des canons.
Au Sud de DeLec, les Russes fran-
chirent la Vistule de vive force, reje-
tant les Autrichiens.
Sur le San et au Sud de Przemysl,
ont eu lieu des combats opiniâtres
favorables aux Russes. Une colonne
autrichienne qui débouchait des Kar-
pathes sur Dolina a été mise en dé-
route.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 45 du matin.
Nieuport a été violemment bom-
bardé et les efforts allemands ont
continué sur tout le front, de Nieu-
port à Dixmude, sans qu’aux derniè-
res nouvelles ils paraissent avoir
abouti à un résultat quelconque.
Tout le front, compris entre La
Bassée et la Somme, a été également
l’objet de violentes attaques de nuit.
Elles ont toutes été repoussées.
Rien à signaler sur le reste du
front.
Chronipe Belge
LES DÉCOUVERTES B’ERZBERSER
Nous avons reçu la communication sui-
vante :
Le « Berlinei Tageblatt » du 7 octobre re-
produit un article du « Tag » émanant du dé-
puté Erzberger et dans lequel ce dernier ap-
porte, dit-il, des preuves nouvelles que la Bel-
gique a agi d’accord avec la Françe.
Voici quels sont les faits, qui lui ont été com-
muniqués d’Aix la Chapelle et ce, d’une source
absolument sûre (?) qu’il ne désigne d’ailleurs
pas autrement :
1* Le 31 juillet on a donné à une famille qni,
d’Anvers, voulait partir p8r mer, le conseil de
quitter le navire et de retourner à Anvers ;
2» Le août, à cinq heures du matin, on a
refusé à un Allemand d’seeepter un télégramme
pour Dusseldorf, sous prétexte qu’aucune nou-
velle n’était plus transportée eu Allemagne. A
6 h. 1/2, cet Allemand et sa famille sont allés à
ia gare et sont arrivés entra 17 et 18 heures à la
frontière où on déclara aux voyageurs que le
train n’allait pas plus loin et que les voyageurs
pouvaient descendra ;
3» Le lendemain, 2 août, la police belge est ve-
nue à bord du Gneistnuu, donc sur le territoire
allemand, l’a démoil et détruit.
4» Le 2 août, à Aix-la-Chapelle, dans le courant
de la matinée du dimanche, la landwehr fut appe-
lée et se battit tout l’après-midi et toute ta nuit
avec des soldats beiges et français. Gos derniers
se trouvaient déjà te dimanche' dans notre forêt
jusqu'au lieu dit : preussenweg.
Le 3 a.oût, à Dusseldorf, deux aviateurs fran-
çais traversèrent lé Bhin ei furent abattus.
Monsieur le député du Centre a la mémoire
tort courte :■ il semble avoir totalement oublié
que dès que l’empereur eut proclamé I' « état
de danger de guerre » (Kriegszustandgefahr)
les communications tant postales et télégraphi-
ques que par chemin de fer furent interrom-
pues a la frontièf'e germano-belge par les auto-
rités allemandes. C'est à dire fin juillet.
Quant à la destruction des chaudières du
« Gneisenau », il a été procédé par ordre des au-
torités militaires belges vers le début d’octobre,
c’est- à dire deux mois après la date fixée par
M. le député Erzberger, attendu que jusque fin
septembre le « Gneisenau » servait de navlre-
hépital pour nos blessés.
Le combat du 2 août entre Landwehr et for-
ces franco-belges nous laisse franchement rê-
veur. Nous devons avouer que trouver des ar-
guments pour réfuter semblable allégation
n’est pas des plus faciles. Nous croyions que
le s événements, particulièrement l’invasion
opérée par les troupes du général von Emmich
dans la matinée du 4 août devaient prouver
qtie dans /'après midi du 2, d’importantes for-
ces de cavalerie allemande se trouvaient à
proximité immédiate de notre frontière, prêtes
à la franchir. Nous apprenons maintenant que
lé 7? corps allemand était protégé — le pôvne
— par la landwehr d’Aix-la-Chapelle. D'autre
part, le service de renseignements allemand,
malgré les 70 millions que coûte annuellement
l’espionnage, malgré le peu de cas que font de
la vie des éclaireurs de cavalerie les chefs des
corps d’armée de l'Empire et malgré la garde
vigilante montée à la frontière belge depuis la
fin de juillet par la police, la douane, la gen-
darmerie et les troupes allemandes, a dû at-
tendre le jaillissement de la source sûre d'Aix-
la-Chapelle pour apprendre que des soldats
belges avaient, accompagnés de soldats fran-
çais, été jusqu’au Preussenweg. Franchement
c’est non seulement se moquer de tout le monde
en général, mais de l'organisation militaire al-
lemande en particulier, que d’arriver mainte-
nant avec d’aussi sensationnelles découvertes.
Prenej garde, Monsieur le député, qu’il ne
vous en coûte de railler aussi lourdement l'ar-
mée du kaiser.
Inutile je pense de s’arrêter aux autres argu-
ments : un haussement d'épaules suffit pour
s’en débarrasser. Tout au plus nous contente-
rons-nous de dire que Messieurs les Intellec-
tuels allemands font de bien mauvais élèves ;
ce qui n'étonnera personne.
M. Henri GâsesteL, ancien maire du Havre,
sera reconnaissant à toute personne qui lui
donnera des nouvelles du commandant de
chasseurs à pied Stievenart, de l’armée
] beige.
- Prière d’adresser les communications ans
j ..taureau* do Petto Bq/m*
LIS CHEFS ALLIAIS
Dans certaines correspondances, on a con-
tinué à considérer le général von KJuck
comme dirigeant toujours les opérations de
la droite allemande.
Cette situation était exacte an cours de la
bataille de ia Marne et au début des actions
sur l'Aisne, mais depuis qne le front a été
étendu au Nord de i'Oise, t’armée de von
Kiuck étant restée sur l’Aisne, des modifica-
tiens successives à l'ordre de bataille ont
amené, à sa droite, des forces qui opéraient
sûr le front de l’aile gauche allemande.
Actuellement, les armées allemandes qui
combattent entre l’Oise et la mer, en com-
mençant par le Sud, sont celles du générai
de Bnlow, du kronprinz de Bavière et du duc
de Wurtemberg, cette dernière en Belgique.
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux, 24 octobre.
An Conseil des ministres qui s’est tenu
dans la matinée, M. Malvy a exposé les
questions qu'il a traitées au cours de son
séjour à Paris, concernant notamment l’ap-
ptreation des fois d'assistance et les dispo-
sitions prises pour assurer l’évacuation, l'en-
tretien des réfugiés français et be*ges ainsi
qne les mesures de sûreté générale.
M. Augagneur a indiqué quel rôle avaient
tenu an cours des combats livrés sur ia li-
gne de Nieuport par l’armée beige, les bâti-
ments de guerre français unis à la flotte an-
Cicq contre-torpilleurs canonnèrent vi-
vement la droite de l’armée allemande, l’on
«Peux le Franeis-Garmer, avec ses canons de
100, ù la distance de cinq milles, èteisoit le
fffla des batteries aiïeraaettes êlabhes â Lam-
bxydeet Lesteade et taefflta grandement ia
reprise de l’offensive des belges qui se heur-
taient aû tir de l'artillerie lourde.
Les « Taubea » se réveillent
Paris, 26 octobre.
Deux avions allemands, dont on avait jeté
des bombas vers Compïègne,ont tenté d’arri-
ver jusqu’à Paris, mats les aviateurs qui
veillaient les en éloignèrent.
DÉCÈS D’UN GÉNÉRAL ANGLAIS
Londres, 26 octobre.
Le général Sir Charles Bo&gias, chef
d’état-major de l'Empire, est décédé.
■. '
L'OPINM El ANGLETERRE
De la Westminster Gazette :
Le raid allemand sur la côte bêlas ne réus-
sira pas, car son objet est pins politique que
militaire.
L’esprit allemand croit toujours ferme-
ment à la légende de « ia perfide Albion »
qu'on peut effrayer ou corrompre. Nous
avons à peine besoin de dire que ia masse
du peuplé anglais n’est pas plus troublée
maintenant qu’au eormueeeement de la
guerre, paria-menace allemande.
Du Globe :
Battus à leur frontière orientale, sur leur
gauche ; mis en échec en France ; ayant peu
de chances ou sans espoir d’atteindre Var-
sovie ou Paris, U est naturel que les Alle-
mands se tournent vers l’ADgIeterre. Ainsi
s’explique leur marche désespérée sur Ca-
Ms dont l’ennemi prétend vouloir faire une
base d’invasion sur noire pays.
Les Allemands s’imaginent que la pré-
sence de leurs troupes à Calais causera une
panique en Angleterre et influencera le
pays pour la conclusion de la paix.
Si jamais les Allemands atteignent cette
ville, — ce que nous ne pensons pas, — ils
verront e^tabien leur point do vue est fins.
: Le 1 limaient tfes Troapes alignés
«B Belgique
; Amsterdam, M octobre.
‘ Sslon le Handehhlad, un train composé de
r troupes de la marine allemande a quitté
Merckem, hier matin.
Le drapeau beige flotte maintenant snr
l'église u'Eessen : tous les soldats allemands
luxant fraujÉ eette locaff’é*
Les Tranchées de l’Aisne
Un correspondant dn Daily Telegraph as-
sure que les tranchées et les c rrières de
i'Aisne ont presque tontes été évacuées par
les Allemands. S'ils tiennent encore dans
quelques-nnes c’est parce qne les alliés esti-
ment inutile de sacrifier des hommes pour
enlever des posit ons qui ne peuvent plus
être gardées longtemps.
Les tranchées abandonnées ne sont pas
réoccupées parce qu’elles sont - remplies de
cadavres. Quelques-unes avaient été trans-
formées par les-Allemands eux-mêmes en
immenses fosses communes. Les Allemands,
étant dans impossibilité d’enlever leurs
morts et recevant des renforts-, installaient
les nouveaux venus par-dessus les cadavres,
si bien qu’à la fin la tranchée était pleine.
Les Allemands recouvraient alors de terre
la tranchée ainsi transformée en tombe où
étaient enterrés cinq ou six cents hommes.
tavelle Piéieottofl de l’Allemagne
Washington, 26 octobre.
On dit que l'ambassadeur d’Allemagne pré-
tend que l’Allemagne a maintenant te droit
de débarquer des troupes au Canada afin de
s’assurer une base temporaire sur le conti-
nent américain.
Le comte Bernsdorfi estimerait effective-
ment qne, du moment où le Canada a en-
voyé des troupes en Énrope contre l'Allema-
gne, les Etats-Unis ne devraient pins consi-
dérer le debarquement de troupes alleman-
des au Canada comme une atteinte à la doc-
trine de Monroë.
La question des Vivres
se pose pour les Allemands
Amsterdam, 26 octobre.
Le Vorwaerts dit que la cherté des pommes
de terre a provoqué de graves désordres dans
le Branswich.
Les boutiques des commerçants ont été
saccagées.
Las Opérations dans Miatipo
(jettigné, 26 octobre.
Hier, an duel d’artillerie s’est engagé entre
Lovcen et Qattaro.
Nos batteries ont fait feu sans discontinuer
sur les forteresses autrichiennes, dont l’ar-
tillerie a répondu vigoureusement.
Les. Français ont eu deux morts et trois
blessés. Les Monténégrins ont eu trois
blessés.
Un dreadnought autrichien a réussi à fran-
chir tes bouches de Cattaro dans l’intention
de prendre nos positions à revers*
La Neutralité de l’Albanie
maintenue par l’Italie
(Communiqué officieux)
Borne, 26 octobre.
Hier le cuirassé Dandolo, accompagné du
contre-torpilleur de haute mer Climène, est
arrivé à Valona eu se trouvaient déjà ie
cuirassé Agordat et le contre-torpilleur
Dardé.
Le Dandolo a à bord le personnel néces-
saire pour rétablir, avec les autorités loca-
les, la station sanitaire et de secoures pour
le s réfugiés épiroies.
L’Italie a établi précédemment des mis-
sions sanitaires à Scutari et à Durazzo.
Le croiseur Galabria, que le croiseur Etna
rejoindra bientôt, a commencé déjà à croi-
ser le long de ia côte de i’Aibaoie centrale
pour empêcher la contrebande de guerre
des armes et des munitions et le débarque-
ment d'hommes armés par suite de la neu-
tralisation de l’Albanie, sanctionnée par
l’Angleterre.
LE « GQEBEff » ET LE « BB1SLAN »
Rome, 28 octobre.
On mande d’Athènes an Tritium qne les
deux croiseurs allemands Gonben et Breslau
sont rentrés hâtivement dsas ie Bosphore.
Les ambassadeurs de Russie et d’Angle-
terre ont déclaré à la Porte qu’ils ne recon-
naissaient pas comme valable l’acte de vente
de ces navires et que les alliés tes attaque-
raient dès qn’ils effectueront une nouvelle
sortie.
L’ambassadeur de Russie aurait expliqué
le mouvement de la flotte russe dans la di-
rection du Boa obère, par la direction du Bos-
phore, par OB fait que le Goeben et Bres-
lau wflt sortis des eaux territerlates ,tur-
Après 1’ « Einden » le « Karlsruhe t»
D’après une dépêche de Ténérifte, que pu-
blie le Daily Mail, te vapeur allemand Gre-
feld est arrivé dans ce port avee tes équipa-
ges des Vapeurs Stmthroy,Maple-Brançh, tligk-
iand-Hope, Indrani, Rio-lgnassu, F-trn, Miceto
(ï), Maria-de-Lartnaga, Cervantes, Co-nish-Gtty-
Pruth, Condor et Lynrmvm,coulés par le peut
croiseur allemand Karlsruhe ; le Ùrefeld était
accompagné des vapeurs Palagonia, Rio-Negro
et Asuhcion.
Un message allemand dit que 400 hommes
d’équipage sont prisonniers, et que tes navi-
res marchands ont été principalement cou-
lés dans l’Atlantique.
Le Karlsruhe a un déplacement 4,822 ton-
nes, et file 27 noeuds ; il a été laueé co 1911.
En dehors do Miceto, dont le nom a pu être
mal transmis, voici le tonnage des navires
coulés par le petit croiseur allemand :
Slrathroy, 4,3.36 tonnes; Maple-Branch. 4,333;
Hiohland-Btpe, 8,180; Indrani, 8,706 ; Rio-lgnassu,
3.8-17 ; Farn, 4,393; Maritt-de-Larrinnga, 4,018;
Ctroantes, 4,636; Qornish-Gitg, 8,816; PnUh,, 4,108;
Condor, 3,083 ; Lymowan, 3,384.
Le Rm-Negro, Yfsuncion et la Palagtmia sont
des navire, allemands.
LE TRAFIC DU COTON
Washington. 26 octobre.
Le département de l’Etat annonce qne
^Angleterre ne considérera pas les charge-
ments de coton des Etats-Unis comme con-
trebande de guerre.
Autour de la Guerre.
TOUT EN SE BATTANT...
Humour britannique, pince-sans-rire belge,
esprit frat.çais,tout cela forme un piquant et
savoureux mélange. H glisse de temps en
temps dans l’horreur du ehamp de bataille
des éclaircies de bonne g- ÎÎÔ.
Ou a cité quelques traits de cette belle hu-
meur, des épisodes amusants et bizarres, des
incidents et des mots. Là fantaisie ne perd
pas ses droits, même sur le tivà re de guer-
re. Elle semble, au contraire, raviver ren-
trai», procurer à CÔDX qui la prodiguent
comme à ceux qui s’en amusent, une bien-
faisante détente qui fait oublier les tristesses.
de l’heure.
En marge de la grande histoire, on écrira
peut-être un jour ces petites histoires faites
d’aventures imprévues et cocasses, de ruse
ingénieuse, de supercheries et de répliques.
Elles ont souvent la verve de ia «blague »
d’atelier.
On y fera figurer sûrement l’histoire dq
cette patrouille fra-çaise entrée dans une
ferme et y trouvant quelques soldats alla*
manda attablés. On casse la croûte. Puis les
Allemands font comprendre aux nôtres
qu’ils sont prisonniers. Grave méprise, ri-
postent les chasseurs français. Ce sont les
autres, au contraire, qùi sont bel et bien
capturés. Le Français insiste et menace un
peu. L’Allemand se rend à ses raisons, hea-
reax au fond d’en flair avec la guerre et ses
privatipns. On achève Ja craure. Et la pa-
trouille ramène son burin dans nos lignes.
Le mannequin simulant 1e soldat anglais
campé au bord de la tranchée, le. canna
postiche fabriqué à l’aide d’un tronc d’arbre
posé sur deux roues, ia section déployée,
dissimulée sur un grand front et tirant,
tirant, tirant, à donner l’illusion d’une force
considérable, sont des jeux ordinaires, des
farces courantes de la guerre.
Nous avons quelque chose de plus nou-
veau : le mécanicien improvise on la cueil-
lette instantanée des prisonniers.
C’est on Beige, il porte les galons de ser-
gent. Il surprend un jour, près d’Aerschot,
un train en station chargé d’Allemands. Le
mécanicien et le ' chauffeur ont abandonné
la machine, probablement pour aller boire.
Notre sergent saute sur ia locomotive, ma-
noeuvre les leviers qu’il sait,.. et le train
part, emportent dans tes lignes belges 329
soldats ennemis avec armes et bagages.
C’est presque de la fantaisie de clowns an-
glais. Mais non. C’est de la bonne gaieté
beige, assaisonnée de sang-froid et de cou-
rage. Le elown anglais est devenu Tomniy
Atkias, et cela ne i’empêehe pas d’ailleurs
de « joker » à l'occasion et de mettre au ser-
vice de la ruse guerrière l'excentricité de se»
inventions, tout en réjouissantries oid boys
(La sou enmiHage.
Cependant, pour cette future histoire des
fantaisies de combattants alliés, je demandé
uae page, une belle page spéciale, pour y
inscrire un des plus amusants mots qui
nous aient été rapportés du iront. Il a pour
auteur un Belge encore — ia collection fran-
çaise est, vous n’en doutez pas, copieuse,
mais pour l'instant ia délicatesse nationale
nous amène à faire une piace privilégiée à
nos amis.
Il était l’autre jour dans les tranehées, de-
vant Anvers. Uue balle ^atteint et lui crève
un oeil. Il se lève et va trouver son ehef :
— Commandant, je m’en vais. Ça n’est
plus de jeu. Ces Allemands ne regardent pas
seulement on iis tirantl
A.-H.
Les Âsadâmies et la Guerre
La Béance publique des cinq académies
s’est tenne lundi 26 octobre.
Dans le discours d’ouverture, le président
Appel! a fait un exposé grandiose du drame
gigantesque d«ns lequel la France est en-
gagée .depuis trois mois et qui inet aux
prises deux conceptions opposées do la civi-
lisation future.
Il opposa au rêve allemand de domination
l’idéai de ta France et de ses alliés que deux
mots expriment : Liberté et Justice.
Au nom de i’iastitut, M. Louis Renault fit
nn discours très éloquent s-ur la guerre et
le droit des geus au vingtième siècle. Il rap-
pela le principe posé par convention, relatif
à i’inviolabiliiô des B ats neutres et exprima
ia déception amère que ressentent à l’heur»
actuelle tant d hommes généreux qui avaient
cru par l’élaboralioa de cés règles rendre ia
guerre plus humaine et faire progresser la
civilisation.
An nom de l’Académie française, M.
Doumie parla du soldat de 1914 qui se ré-
véla tel que nous ne le soupçonnions pas.
Il conclut : Puisse grâce aux soldats dp
1914, s’ouvrir une ère nouvelle, naître un
monde où tes peuples respireront plus li-
brement, où les iajassices séculaires seront
réparée», où la France relevée d'une longue
humiliation reprendra son rang et resser-
rera la chaîne de ses destinées.
*
* »
A l’Académie des inscriptions et belles-
lettres, dans sa dernière séance, H a été
donné connaissance du rapport officiel dé
M. Witimey Warren, architecte américain,
associé de l'Académie des beaux-arts, sur
« l’état de la cathédrale de Reims après le
bombardement par ries Alteiaaads ». S'i»
reste quelque chose de la cathédrale, con-
clut le rapportenr, cela est dû uniquement
à la solidité de la construction qui défie mê-
me les engins modernes de destruction, et
non an désir de l'ennemi de sauver le mo-
nument d’une destruction totale qui était
voulue.
***
A l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, M. P. Leroy-Beaulieu a communiqué
la deuxième partie de son étude sur les
« questions financières se rattachant à la
guerre présente ».
En évaluant à sept mois environ la durée
de la guerre, période équivalente à cette de
la guerre de 1870-1871, on arrive à une dé-
pense directe tie 40 à ÎR) milliards pour lea
Etats participants ainsi que les neutres, indé-
pendant ment dessaeiifices et des pertes subies
par les particuliers. Il examine ensuite léa
mayeae de faire fàce a ces dépenses et estima
que leur liquidation s'étendra sur une pé-
riode de trois à cinq ans. La plus grande par-
tie des épargnes dû inonde sera, pendant
cette période, absorbée par les versements
aux emprunts naribnaox ; If s oeuvres de pro-
grès economique seront irè> Ralenties. D’au-
tre part, il y aura une charge nouvelle d«
600 à 700 millions environ pour tes budgets
de chacun des pays belligérants.
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