Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-24
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 octobre 1914 24 octobre 1914
Description : 1914/10/24 (A34,N12130). 1914/10/24 (A34,N12130).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172291h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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NATIONS CIVILISÉES
Le président de la République vient
de recevoir la visite de M“ Michon et
Plista, avocats à la Cour d’Appel de
■Paris, qui lui ont soumis le recours
en grâceJormé par les soldats alle-
mands Rruggmann et Schrick, con-
damnés à la peine de mort par le Con-
l^eil de guerre de Paris pour pillage
fen bande. Cette injormation, parue
dans tous les journaux, a sans doute
provoqué chez certains quelque éton-
nement, voire quelque indignation ;
elle vaut en tous cas la peine que nous
la méditions.
On se rappelle que, Jaits prisonniers
à Chantilly, Rruggmann et Schrick
avaient été trouvés porteurs de bijoux
dérobés à la population civile. Ils ju-
rent traduits de ce Jait devant le Con-
seil de guerre ; sur la demande du
commissaire du gouvernement, le bâ-
tonnier de l’Ordre leur désigna deux
avocats d’office qui plaidèrent avec ta-
lent, et en s’appuyant sur le code, les
circonstances atténuantes ; le Conseil
rendit son arrêt, après en avoir mûre-
ment délibéré, et dans toutes les for-
mes prévues par la loi. Dans les délais
^égaux, les condamnés eurent le loisir
ae se pourvoir en révision ; le Conseil
de révision examina à nouveau l'affai-
re et rejeta le pourvoi en statuant
/ comme de droit.
Il ne restait plus que la clémence
I présidentielle à solliciter et cette voie
de recours ne Jut pas interdite à
Rruggmann et à Schrick ; leurs dé-
voués avocats procédèrent selon toutes
les règles, en y ajoutant même toutes
les complications provenant du fait
que la présidence se trouve momenta-
nément à Bordeaux et que les commu-
nications ne sont guère rapides ; il ne
sera pas inutile d’ajouter que les avo-
cats d’office ne reçoivent aucune rétri-
bution, M** Michon et Plista sollici-
tèrent donc une audience du Président
de la République et c’est dans ces con-
ditions qu’ils se sont présentés devant
lui, en habit noir, jeudi dernier.
L Les deux déf enseurs ont jait valoir
devant le chef de l’Etat, d’après le
Temps, l’argument suivant :
« Ces soldats allemands, ont-ils
dit, ont agi par ordre et ont obéi aux
injonctions du général von der Mar-
witz et du lieutenant von Stietenoren.
Ceux-ci sont justiciables, aux termes
de l’article o5o du Code de justice
militaire, de la peine, de mort, et
leurs subordonnés sont justiciables
seulement de la peine des travaux
forcés à temps. Une injormation im-
médiate s’impose donc contre le géné-
ral von der Marwitz et le lieutenant
von Stietenoren, qui entraînera leur
condamnation à mort par contumace,
avec comme conséquence la commuta-
tion de peine des simples soldats
I Bruggman et Schrick. »
f Que les soldats pillards aient agi par
ordre, c’est ce que rend parjaitement
I vraisemblable tout ce que nous savons
mde la nouvelle méthode de guerre
[inaugurée par les Allemands ; que
leurs chefs soient encore plus coupa-
I blés qu’eux c’est ce que chacun admet-
I tra volontiers ; mais beaucoup pen-
I sent sans doute qu’en attendant de
I pouvoir exécuter le général von der
I Marwitz et li lieutenant von Stieten-
I oren, Iil n’y avait qu’à passer par les
I armes, sans délais, les bandits pris
I sinon la main dans le sac, du moins
I la poche pleine l
Ces vols représentent sans doute
I des maisons saccagées, un village
I anéanti, de paisibles habitants assas-
I sinés et c’est pour donner à leurs au-
I teurs les garanties de nos lois que
I magistrats militaires, avocats, et le
I président de la République lui-même,
I ont été mobilisés et ont perdu un
I temps et des talents précieux ! M.
I Gustave Téry rapporte qu’un soldat
I blessé lui aurait dit :
l <( Trouverez-vous des mots pour dire
P^écoeurement que nousk éprouvons à
I l'idée d’aller nousjaire casser la Jigu-
I re pour déjendre... ces conseils de
I révision et leurs beaux parleurs ?
I Doit-on respecter si scrupuleusement
I les règles de la procédure, quand il
I s’agit de gens qui usent avec nous de
I tels procédés ? »
Avec Gustave Téry nous compren-
I drons l’excitation de celui qui a été
I peut-être la victime des procédés aile-
I fnands, mais avec lui nous ajouterons
I « les hommes se reconnaissent à ce
I signe que, même en Jace des brutes,
I ils restent des hommes »,
Les Allemands, par la voix de leurs
I savants et écrivains les plus autorisés
I faisant appel aux « nations civilisées »,
I onï essayé de persuader au monde que
lia guerre et la volonté de vaincre jus-
I tijiaient tout, tous les manquements à
I la parole donnée, tous les reniements
I des traités solennellement reconnus,
I toutes les violations des lois de la
^guerre elles-mêmes, toutes les lâehetés,
Kfoutes les cruautés, toutes les barba-
Kries.
monde ne les a pas crus, mais ce
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
A LI FRONTIÈRE N0R0-EST
23 Octobre. —A notre aile gauche, ac-
tion d’une extrême violence. Les alliés ont
perdu du terrain autour de La Bassée ; ils
en ont gagné à l’Est d’Armentières.
Nous progressons au Nord de la Somme.
A notre aile droite, quelques succès dans
la région de Verdun et dans celle de Pont-
à-Mousson.
EN POLOGNE
23 Octobre. — Sur la Vistule, les Alle-
mands ont abandonné la ligne de Ivangorod
et Kozieliede, poursuivis par les Russes.
EN AUTRICHE-HONGRIE
23 Octobre. — Les Autrichiens sont re-
poussés sur la rivière San, au Nord de
Yaroslaw, près de la frontière de la Polo-
gne et de la Galicie. Les Russes prennent
l’offensive.
sera l’honneur de notre pays de J aire
la preuve qu’au milieu des horreurs
fatales de la guerre, qu’au milieu
même des pirès provocations, une na-
tion vraiment civilisée reste line na-
tion civilisée, qu’elle garde des moeurs
policées, qu’elle demeure loyale et
humaine, qu’au milieu des Jracas
de la Jorce déchaînée, elle croit tou-
jours au droit sur lequel est fondée la
société moderne.
Le procès des pillards allemands il-
lustre admirablement cette attitude
qui est la nôtre et qui fait que toutes
les « nations civilisées », avec leurs
Jorces militaires, économiques ou mo-
rales, se rangeront tour à tour de no-
tre côté.
CASPAR-JORDAN.
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux, 22 octobre.
Le Conseil des ministres s’est reuni ce
matin, sous la présidence de M Poincaré,
Le Conseil a décidé, sar la proposition du
président du Conseil et du ministre des
finances, d’accorder, pendant la durée de ta
guerre, la moitié du traitement aux veuves
des fonctionnaires de l'Etat morts sons les
drapeaux.
Protestation solennelle
d8 l’Académie des Inscriptions
Paris, 23 octobre.
L’Académie des Inscriptions et Belles Let?
très s’est réunie aujourd’hui. M. Châtelain,
présid. nt, a tu une déclaration exprimant la
profonde émotion de l’Académie a la suite
des actes abominables commis en Belgique
et en France par les Allemands, actes contre
lesquels il est superflu de protester, les ju-
geant assez hautement flétris par l’indigna-
tion générale ; mais l’Académie a été doulou-
reusement surprise de ce que certains sa-
vants allemands n’ont pas craint, ponr excu-
ser les crimes, de nier des faits certains sur
la foi et, peut-être, sur l’ordre du gouverne-
ment n’attachant aucune valeur à la parole
donnée.
L’Académie déclare que ceux qui ont mis
lenr nom au service de la violence lui pa-
raissent avoir manqué gravement au devoir
de l’honneur et de la loyauté.
Cette déclaration sera lue en séance pu-
blique et insérée aux procès-verbaux.
La Langue Française prohibée
Rotterdam, 21 oetobre.
La Gazette de Cologne du 16 octobre publie
l’information suivante, datée de Coimar :
Dès le début de la guerre, le gouverne-
ment militaire avait, en différentes localités,
fait prévenir la population qu’il était dan-
gereux de parler français eu public, parce
que l’usage do cette laugue pouvait entraî-
ner de regrettables contusions.
Le commandant de ia place de Colmar
vient -db rendre l’arrêté suivant : « Toute
personne qui parlera français dans la rue
ou dans un lieu public, sera considéré com-
me un ennemi et arrêté. »
Un Engagé volontaire
devant le Conseil de guerre
Paris, 23 octobre.
Le Conseil de guerre a jugé aujourd’hui le
professeur de littérature grecque Pernot, de
la Faculté de Paris, qui, engagé dans les
services auxiliaires et versé au parc d’artil-
lerie de Vioc-mnes comme interprète, aurait
dit à des prisonniers allemands : «J’ai une
bonne nouvelle à vous annoncer : Des sous-
marins allemands ont coulé trois croiseurs
anglais et, en outre, la bataille de l’Aisne
reste indécise ; je vous félicité. »
Interpellé par un lieutenant au sujet de
ces propos, Pernot aurait répondu avec une
telle vivacité qu’il a été inculpé d’outrages
envers son supérieur.
Au cours des débats, l’inculpé reconnaît
avoir tenu les propos incrimines pour ga-
gner la confiance des prisonniers et en obte-
nir des aveux.
De nombreux témoins, dont M. Liard,
vice-recteur de la Faculté, et le générai
Royer, commandant de la garnison de Vin-
cent, sont venus faire l’eloge de Pernot,
homme de haute valeur intellectuelle et
ardent patriote, qui n’a jamais été soldat et
ignorait les usages militaires.
Le Conseil a condamné Pernot à deux
mois d’emprisonnement.
Mesure de Précaution
Londres, 23 octobre.
Le long da littoral britannique, une zone
d’une largeur de vingt milles est interdite à
tout austro-allemand même naturalisé.
Cammuniqués du Binennat
(23 OCTOBRE)
Paris, 15 heures, reçu à 17 heures.
A notre aile gauche
Des forces allemandes très impor-
tantes, dont la présence fut signalée
hier, ont continué à attaquer très vio-
lemment dams toute la région com-
prise entre la mer et le canal de La
Bassée.
Dans l’ensemble, la situation des
forces alliées s’est maintenue. Si elles
durent céder sur quelques points,
elles avancèrent sur d’autres.
L’ennemi montra également une ac-
tivité toute particulière dans la région
d’Arras et sur la Somme. Au Nord et
au Sud de ce fleuve, nous avons pro-
gressé, notamment dans la région de
Rosières en Santerre.
A notre aile droite
Dans la région de Verdun et dans
celle de Pont-à-Mousson. nous avons
eu quelques succès partiels.
Sur le reste dn front, rien à signa-
ler.
En résumé, l’ennemi paraît tenter
sur la majeure partie du front, notam-
ment entre la mer du Nord et l’Oise,
un nouvel effort en utilisant des corps
de nouvelles formations constituées
avec des hommes récemment instruits,
les uns très jeunes, les autres assez
âgés et avec des cadres prélevés un
peu partout.
TUJ88IE
Au Sud de la Pilica, les Allemands
tiennent encore la Vistule, sauf sur la
ligne Ivangorod et Kozieliede qu'ils
abandonnèrent, poursuivis par les
Russes.
Toutes les tentatives des Autrichiens
pour franchir le San, au Nord de Ya-
roslaw, ont été repoussées.
Les Russes prennent l'offensive dans
cette région,
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 35 du matin.
A l’Ail© Gaucho
L’action a continué avec une grande
violence, notamment autour d’Arras*
de La Bassée et d’Armentières.
Les troupes alliées ont perdu du ter-
rain sur quelques points autour de La
Bassée et en ont gagné à l’Est d’Ar-
mentières.
D’une manière générale, sur cette
partie du front, la situation n’est pas
modifiée.
Au Nord de l’Aisne, l’artillerie fran-
çaise a détruit trois batteries alle-
mandes.
Chronique Belge
LA NEUTRALITÉ BELGE
Un journal suisse de langue allemande, dont
l’impartialité ne peut être mise en doute, publie
une note à propos de notre neutralité.
Nous lisons, en effet, dans le - Neue Zürcher
Zeitung » du 15 octobre 1914, n» 1422 ;
« Les documents trouvés dans les archives
de l’état-major belge ont été publiés en Alle-
magne par les cercles officiels. Leur contenu
doit prouver que dès avant l’ouverture des hos-
tilités la Belgique avait violé elle même sa neu-
tralité. Nos lecteurs auront certainement eu
connaissance dèjk des pièces en question, et
nous nous bornerons à formuler quelques .ré-
flexions à leur sujet.
» Ces documents, dont plusieurs sont très an-
ciens, se trouvaient dans un dossier intitulé :
Intervention anglaise en Belgique. Il n’y est
donc pas question d’une guerre offensive com-
mune à entreprendre par la Belgique d’accord
avec l’Angleterre ou une autre puissance ; pareil
projet serait peu en rapport avec le caractère
de la petite et pacifique Belgique.
» Les dites pièces sont relatives à l’éventualité
d’une intervention anglaise en faveur de la Bel-
gique. On peut deviner à peu près pourquoi le
gouvernement belge s’est occupé de cette ques-
tion. Déjà, à cette époque, il devait compter
avec la possibilité d’une agression allemande
contre sa neutralité et voulait s'assurer pour ce
cas l’appui de l’Angleterre. Gette explication
paraît d'autant plus plausible que le gouverne-
ment belge s'est adresse à la Grande-Bretagne
et non pas à la France.
» La Belgique considérait manifestement une
agression française comme beaucoup moins
probable qu'une attaque allemande, cependant
elle devait choisir parmi les puissances garan-
tes de sa neutralité, et elle devait se tenir à
celle qui avait l’intérêt militaire le moindre à
une violation de sa neutralité. C'est ainsi qu'elle
négocia avec l'Angleterre et non pas avec la
France bien qu'elle sût comme tout le monde
que l’aide militaire qu’elle pouvait attendre de
l’Angleterre était hors de comparaison avec
celle qu’aurait pu lui donner ia France. Une
autre considération s'imposait aussi : la possi
bilité d’une annexion par l'Angleterre après
une guerre dans laquelle la Belgiaue aurait été
entraînée par une violation de sa neutralité,
n’existait pas, tandis qu’on n’aurait pu en dire
autant de la France. Et qui connaît l’opinion de
la population belge, et du parti qui y était au
pouvoir avant la guerre, sait parfaitement qu'en
Belgique, il n'y avait pas la moindre disposition
en faveur d’une annexion à la France, c’est plu-
tôt le sentiment contraire qui régnait.
» Celui qui lit sans parti pris ne peut trouver
dans les documents qui ont été publiés qu’une
preuve que le Gouvernement belge savait de-
puis longtemps, depuis huit ans au moins,
qu’en cas de conflit franco-allemand, il ne se-
rait pas en état de défendre par ses propres
forces sa neutralité et s’est mis d'accord avec
l’Angleterre pour un projet de defe-nse, dans
l'hypothèse où cette neutralité serait violée. Les
récents événements ont démontré l’exactitude
absolue de la prévision des Belgbs. D'autre
part, la preuve ne semble pas du tout produite
que le Gouveinement belge ait jamais songé à
participer de façon active, et de sa propre vo-
lonté, à une guerre européenne.
» En outre, il serait difficile de dire quel
amour du gain aurait pu amener la Belgique à
prendre une telle décision aussi dangereuse.
Ou bien la Belgique aurait-elle voulu, dans
l'espoir d’un avantage imaginaire, livrer libre-
ment son pays comme champ de bataille pour
les armées étrangères.
» Le fait que les documents publiés ont pu-
étre trouvés par les Allemands à Bruxelles
constitue une nouvelle preuve que c'étaient des
documents ne présentant aucun artifice. Le
Gouvernement n’a pas dû s’enfuir tellement
vite de Bruxelles qu'il n'ait pu détruire ou em
porter des pièces réellement compromettantes.
Manifestement, il n’a riert vu de mal dans les
travaux préliminaires oonoernant une interven-
tion anglaise et a laissé reposer tranquillement
dans les archives le dossier en question. »
Le bon sens de ces considérations n‘échap-
pera à personne
Les Remerciements
dp Gouvernement Belge
Bordeaux, 23 octobre.
Le gouvernement belge, profondément tou-
ché et reconnaissant des multiples témoignages
de sympathie qui lui ont été prodigués par M.
Poincaré, les membres du gouvernement fran-
çais, les autorités et les citoyens du Havre, a
chargé le ministre de Belgique à Bordeaux d’ex-
primer â MM. Poincaré et Delcassô les senti-
ments de vive et respectueuse reconnaissance
de ses compatriotes.
Le baron Guillaume s’est acquitté aujourd'hui
de cette mission.
Un Hommage à la Belgique
A /'occasion de l’arrivée au Havre du gouver-
nement belge, M. Louis Quesnel, sénateur de
la Seine-Inférieure, actuellement sous les dra-
peaux, avait adressé le télégramme suivant à
M. de Broqueville, président du Conseil ;
Troyes. — Lieutenant, actuellement & l’srmée,
n’ayant pu me trouver au Havre au moment d
son installation sur le sol du département que j’ai
l’honneur de représenter au Parlement, pour sa-
luer le gouvernement du vaillant souverain des
Belges, Sa Majesté le Roi Albert, je prie Votre
Excellence de bien vouloir agréer l’assurance de
mon dévouement è laquelle elle me permettra de
joindre l’expression de mon admiration et de ma
sympathie pour nos camarades de l'armée rmie. :„
LOUIS QUK9NEL,
Sénateur de la Seine-Inférieure
M. le président du Conseil a répondu dans
les termes suivants ;
Dunkerque. — Vous remercie virement senti-
mems exprimés par votre télégramme au nom du
Département qui a fait si bd accueil à notre gou-
vernement.
BROQUEVILLE.
PERTES TERRIBLES ALLEMANDES
sur rYser
Amsterdam, 22 octobre.
Le correspondant dn Telegruaf, revenant
dn littoral ae la Belgique, rapporte que les
troupes belges et françaises résistent énergi-
quement aux tentatives allemandes pour
franchir l’Yser.
Les digues, retenant les eaux des rivières,
ont été rompues. Le pays environnant est
inondé.
Tous ces obstacles ont contribué à enrayer
la marche en avant des Allemands qui ont
subi des pertes terribles.
Iis évacuent continuellement les blés s és
sur Bruges et Ostende.
LA COOPÉRATION DE LA FLOTTE
Londres, 23 octobre (officiel).
En réponse à la demande du commandant
des troupes alliées, une flottille, munie de
nombreuses et puissantes pièces de marine,
de grande portée, a appuyé, le 19, l’aile
gauche beige et a canonné l'aile droite alle-
mande à revers.
Les Allemands ont riposté, sans causer
grand mal.
Depuis le 19, la flottille continue à bom-
barder vigoureusement l’ennemi.
Le tir est dirigé au moyen de ballons et
est très efficace.
Les pertes anglaises sont très faibles et
celles de l’ennemi considérables.
Les rapports reçus par l’Amirauté font
ressortir le courage et la résolution de l’ar-
mée belge, animée par la présence du roi.
Importants eflets du bombardement naval
F.esskgue, 23 octobre.
Au cours du bombardement de la côte
Nord, le général Von Trip et son état-major,
ont été tués par le feu des navires anglais.
LE KAISER ET SES GÉNÉRAUX
Les bruits d’ua désaccord survenu entre
l’empereur et son état-major après la ba-
taille de la Marne sont signalés par ia presse
danoise et polonaise.
LES CRIESJLLEMMS
Le Journal de Genève a reçu d’un ingénieur ge-
nevois la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur, N*»;
Appelé dans la Marne, j’ai visité il y a'
quelques jours les champs de bataille des
environs d’Esternay, de Montmirail et de
Château-Thierry.'
J’ai vu dans cette dernière ville les bouli-
ques de bijouterie p liées par les troupes al-
lemandes et j’ai recueilli les récits des habi-
tants dévalisés.
J’ai vu le village de Châ’illon-sur-Morin
criminellement incendié à la main, et j’ai
entendu de pauvres gens qui ont littérale-
ment tout perdu, jusqu'au dernier souvenir
de familU, jusqu’à la photographie d’un fils
dangereusement blessé.
J’ai vu le curé-doyen d’Esternay qui, em-
mené un dimanche matin à la suite des
troupes allemandes, ne fut relâché que le
jeudi suivant et qui m’a narré avec simpli-
cité tous les détails de son douloureux cal-
vaire.
J'ai vu les parents d’une jeune fille qui
fut fusillée pour n’avoir pas voulu se prêter
aux fantaisies d’après boire d’officiers alle-
mands.
J’ai vu un commerçant dont les soldats
ont tenu la tête pour qu’il regarde fusiller
son voisin et son ami, coupable de n'avoir
pas voulu ouvrir aux Allemands les portes
de sa cave.
J’ai vu, et devant des violations aussi fla-
grantes et aussi réitérées des lois les plus
élémentaires de i’humanité et de la civilisa-
tion, je ne crois pas qu’il se trouve un hom-
me de coear, quelle que soit sa nationalité,
qui puisse retenir le cri d'indignation de sa
conscience révoltée.
Georges GARDY, ingénieur.
L’ACTION RUSSE
Pétrograd, 23 octobre (officiel).
La retraite des Allemands se poursuit ra-
pidement.
Le recul général des Austro-Allemands
est également constaté sur les routes d’Ivan-
gorod.
Des combats acharnés continuent en Ga-
licie.
La lutte-au Sud de Przemysl continue éga-
lement et est favorable aux Busses.
Rien à signaler en Prusse Orientale.
IE PILLAGE ALLEMAND
Pétrograd, 23 octobre.
Des informations reçues à la Bourse de
Moscou disent que les Allemands détruisent
Ou emportent les machines de provenance
française qu’ils trouvent dans les usines de
Pologne russe, près de la frontière, dans le
but de faciliter plus tard à leurs commer-
çants la concurrence pour ia fourniture de
ces machines.
Dans le rayon de la Pologne occupé avant
leur dernière défaite, les Allemands ont sac-
cagé tous les vergers.
L’évêque Anastase rapporte que lors de la
première invasion du gouvernement de
Kholm, les Allemands et les Autrichiens ont
pillé les églises slaves. Au contraire, ils ont
respecté toujours les lieux et les objets vé-
nérés.
BRUITS DÉMENTIS
Pétrograd, 23 octobre.
La légation de Perse dément les bruits
d’une prétendue propagande laite en Perse
en laveur de la Guerre-Sainte.
Les Allemands craignent
des Soulèvements
Pétrograd, 23 oetobre.
On mande de Posmanie et de Silésie que
les autorités allemandes ont arrêté les hom-
mes politiques et les curés dans la craiute
d’une agitation anliaiiemande.
Les populations attendent l’arrivée des
troupes russes.
AUSTRO-ALLEMANDS CAPTURÉS
Toulon, 23 octobre.
-On a perquisitionné à bord du paquebot
Reme-Vict'iria-Eugenia, battant.pavillon espa-
gnol.
On a arrêté un groupe important d’Austro-
Allemands.
Navire allemand bien utilisé
Marseille, 21 octobre.
Uu navire allemand est arrivé aujouid’hui
à Marseille ; son équipage a reçule meilleur
accueil... car il n’était composé que de ma-
rins anglais.
Ce navire, le Bramfels, mérite une men-
tion spéciale. II appartenait à une grande
Compagnie allemande et desservait la ligue
des Indes. Capturé dans l’Océan Indien par
des croiseurs anglais, il fat amené à Bom-
bay. Son équipage fait prisonnier fut dé-
barqué et remplacé pai des marins an-
glais. Puis il fut décidé d’affecter le Bramfels
au transport des troupes indiennes. Et, au-
jourd’hui, ce navire allemand a transporté
a Marseille tout un matériel de guerre an-
glais.
On comprônd donc les raisons pour les-
quelles notre population a applaudi lorsque
ce superbe navire a franchi la passe de la
ioliélte.
UN VAPEUR ANGLAIS COULE
Christiania, 20 o’etobré.
Le vapeur Glttra, de Leitb, ce rendant de
Grangemouth à Stavanger, a été arrêté par
le sous-marin allemand U-17, à midi, en
plei® mer, au large de Karmoe. Après avoir
visite le navire, les Allemands ont ordonné
à l’équipage de dese ndre dans les chalou-
pes, après quoi ils ont Coulé le Glttra.
L’équipage a été plus tard rencontré par
un torpilleur norvégien, qui a débarqué les
17 hommes à Skudeness.
Un Torpilleur allemand naufragé
Tokio, 21 octobre (officiel).
Le torpilleur allemand #90, qui avait quitté
Tsiog-Tao à la faveur de la nuit, a été trouvé
à la côte, détruit, à 60 mille* au Sud dé
Kia-Tchéo» :
Autour de la Guerre
Entre Rosiers ei Ostende
jSsxl'fnnemi fait preuve sur tout le front
d’une activité intense, s’il partît notamment
déployer g<'and effort dans la région d’Ar-
ras et sur là gj?/üiné en vue de rompre üoi
ligues — tentative' souvent faite et renouve-
lée avec le même insuccès — l’intérêt pria-
Cipal de la gigantesque -Jutte demeure con-
centré dans le Nord où sè livrent, journello*
ment, de furieux combats. '
Mercredi malin, les allemands tenaient en-
core Westende et bombardaient Niecporf^
mais ils étaient sou3 le feu de onze navire?
anglais qui leur firent subir des perles coih»
sidérables, ainsi qae nous le disions hier.
La veille, l’ennemi occupait la ligne Mid-
delkerke, Slype. Leke, Beerst, Dixmude,
Eesen. La prise de Roulers, par les armées
ajiiées, a quelque peu modifié ce Iracé en le
reportant en arrièrefde Thourout.
Elle fut singulièrement mouvementée cette
prise de Roulers,celte dernière prise devrait-
on dire, car Roulers a subi le sort de quel-
ques villes françaises, comme Péronue, qui
furent tour à tour occupées par l'envahis-
seur et les alliés. Cette malheureuse cité de
Rou ers, assise au bord, de la grande toute
qui va de Courtrai à Oatende, au milieu d’un
paysagè souriant et pittoresque, fut prise,
perdue, puis reprise par ks armes fran-
çaises.
La semaine dernière, quarante mille alle-
mands l’occop dent. Ils en partirent pour
gagner Nieuport et Dixmude, ne laissant
derrière eux qu’une poignée d’hommes, une
centaine.
Dimanche, deux cents dragons français
arrivaient d’Ypres, engageaient une action
avec l’ennemi et le chassait de la ville, non
sans lui avoir fait subir des pertes sensibles;
L’engagement devait prendre plus d’am-
pleur dans la nuit. Nos troupes avaient éiô
renforcées. Elles occupèrent Roulers et s’y
maintint ent.
Le lundi matin, des forces allemandes ss
présentèrent devant la ville. Elles venaient
de Bruges et de Gand avec une importants
artillerie qui commença le bombardement
L’attaque fut vive, la.reposte ne le fut pas
moins. Mais il fallut malheureusement céder,
et ks Français ne le firent qu’après une ré-
sistance désespérée.
Ce que lut cette défense de Roulers, nous
le saurons un jour en détail. Ce que l’on dit
aujourd’hui, c’est le furieux combat qui sa
livra dans la ville même, se continua de rues
en rues, de maisons en maisons, et durant
lequel tombèrent nombre de soldats et da
civils.
Les Français se retirèrent en bon ordre
avec tous leurs canons vers Oostroosebi kc,
pendant que les allemands occupaient la
ville et livraient aux flammes une rue en-
tière dans le but de fuciliter l’action défen-
sive éventuelle de leur artillerie. Plusieurc
usines forent ainsi la proie des flammes.
Toute une partie de Roulers ne formait
plus déjà qu’un amoncellement de ruines et
l’on ne comptait pins les malheureux habi-
tants carbonisés dans les caves où iis s'étaient
réfugiés.
L’ennemi prévoyait un retour offensif.
Son attente ne fut point déçue. Les Français
revenaient, en effet, dès le lendemain, et leur
terrible assaut mettait les Allemands en dé-
route. Roulers était à nouveau entre nos
mains...
C’est là un des incidents de la bataille qui
a pour théâtre ce petit coin de la Belgique
où les armées alliées font depuis plusieurs
jours — avec quelle dépense d’endurance,
de sagacité et d’héroïsme I — un travail si
grand et si plein de promesses.
)! a commencé sous les auspices les plus
heureux, avec ia coopération de l'armée na-
vale britannique, dont le Petit Havre souli-
gnait hier la brillante action.
Les nouvelles nous arrivent, plus préci-
ses, sur ces attaques cosnbiuées et leur effet
désastreux sur l’ennemi. On a rapporté, à ce '
sujet, qu’un Taube et qu’un Zeppelin ont été
abattus, que le feu des navires de guerre
mit hors de combat 1,600 Allemands, rédui-
sit au silence plusieurs canons et arrosa de
mtraiile les tranchées ennemies.
Plus récemment nousest venue, par la voie
des journaux anglais, du Daily Mail et du
Times, notamment, la nouvelle que ia flotte
anglaise a continué d’attriudre l’ennemi en
tirant par dessus la ville d’Oitenle ; que,
d’autre part, uu viaduc important du che
min de ter d’Ostende à Gand a été mis à bas,
près de Bruges, probablement par quelque
petit détachement beige ayant contribue à
repousser l'ennemi.
Ou dit aussi que Bruges, après Ostende a
été évacuée. Et notre confrère La France, du
Nord peut écrire que «l’apparition de la Hutte
britannique assstant les forcés belges qui
opéraiwat entre Nieuport et Dixtnude eut
pour effet de rendre les positions allemandes
intenables et d'amener les troupes du k tùer
à évacuer Ostende. »
La situation parait donc se présenter tous
un aspect particulièrement neureux pour
les troupes alliées. Et elle rend très vraisem-
blable le bruit qui a couru hier,— et qui ns
tardera pas, croyons nous, a être confirmé
— et suivant lequel, d’une part, les troupes
belges aurait franchi l’Ystr, de l’autre, qu»
les troupes alliées seraient à quelques kilo-
mètres d’Ostende.
AH.
La Situation ÉS Armées aliiéss
Paris, 23 octobre.
Une note officielle dit que pour se rendra
compte des résultats, il y a lieu de se repor-
ter à la situation de fin septembre, alors
qu’une grande partie de nos forces étaient
appuyées sur l’Oise, dans la direction da
Compiègne et que quelques éléments dont
nous disposions plus à l’Ouest ne dépas-
saient guère la Somme et les environs
d’Amiens.
Aujourd’hui, au contraire, le front de
combat se prolonge de deux cents kilomè-
tres environ ponr atteindre la Belgique et
s’appuyer à la mer où notre gauolté irouvs
toujours le concours de la flotte anglaise.
Maisons allemandes sous séquestre
Paris, 23 octobre.
Une ordonnance a placé sous séqueslrt
trente-huit maisons allemandes et austr»
hongroises*
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NATIONS CIVILISÉES
Le président de la République vient
de recevoir la visite de M“ Michon et
Plista, avocats à la Cour d’Appel de
■Paris, qui lui ont soumis le recours
en grâceJormé par les soldats alle-
mands Rruggmann et Schrick, con-
damnés à la peine de mort par le Con-
l^eil de guerre de Paris pour pillage
fen bande. Cette injormation, parue
dans tous les journaux, a sans doute
provoqué chez certains quelque éton-
nement, voire quelque indignation ;
elle vaut en tous cas la peine que nous
la méditions.
On se rappelle que, Jaits prisonniers
à Chantilly, Rruggmann et Schrick
avaient été trouvés porteurs de bijoux
dérobés à la population civile. Ils ju-
rent traduits de ce Jait devant le Con-
seil de guerre ; sur la demande du
commissaire du gouvernement, le bâ-
tonnier de l’Ordre leur désigna deux
avocats d’office qui plaidèrent avec ta-
lent, et en s’appuyant sur le code, les
circonstances atténuantes ; le Conseil
rendit son arrêt, après en avoir mûre-
ment délibéré, et dans toutes les for-
mes prévues par la loi. Dans les délais
^égaux, les condamnés eurent le loisir
ae se pourvoir en révision ; le Conseil
de révision examina à nouveau l'affai-
re et rejeta le pourvoi en statuant
/ comme de droit.
Il ne restait plus que la clémence
I présidentielle à solliciter et cette voie
de recours ne Jut pas interdite à
Rruggmann et à Schrick ; leurs dé-
voués avocats procédèrent selon toutes
les règles, en y ajoutant même toutes
les complications provenant du fait
que la présidence se trouve momenta-
nément à Bordeaux et que les commu-
nications ne sont guère rapides ; il ne
sera pas inutile d’ajouter que les avo-
cats d’office ne reçoivent aucune rétri-
bution, M** Michon et Plista sollici-
tèrent donc une audience du Président
de la République et c’est dans ces con-
ditions qu’ils se sont présentés devant
lui, en habit noir, jeudi dernier.
L Les deux déf enseurs ont jait valoir
devant le chef de l’Etat, d’après le
Temps, l’argument suivant :
« Ces soldats allemands, ont-ils
dit, ont agi par ordre et ont obéi aux
injonctions du général von der Mar-
witz et du lieutenant von Stietenoren.
Ceux-ci sont justiciables, aux termes
de l’article o5o du Code de justice
militaire, de la peine, de mort, et
leurs subordonnés sont justiciables
seulement de la peine des travaux
forcés à temps. Une injormation im-
médiate s’impose donc contre le géné-
ral von der Marwitz et le lieutenant
von Stietenoren, qui entraînera leur
condamnation à mort par contumace,
avec comme conséquence la commuta-
tion de peine des simples soldats
I Bruggman et Schrick. »
f Que les soldats pillards aient agi par
ordre, c’est ce que rend parjaitement
I vraisemblable tout ce que nous savons
mde la nouvelle méthode de guerre
[inaugurée par les Allemands ; que
leurs chefs soient encore plus coupa-
I blés qu’eux c’est ce que chacun admet-
I tra volontiers ; mais beaucoup pen-
I sent sans doute qu’en attendant de
I pouvoir exécuter le général von der
I Marwitz et li lieutenant von Stieten-
I oren, Iil n’y avait qu’à passer par les
I armes, sans délais, les bandits pris
I sinon la main dans le sac, du moins
I la poche pleine l
Ces vols représentent sans doute
I des maisons saccagées, un village
I anéanti, de paisibles habitants assas-
I sinés et c’est pour donner à leurs au-
I teurs les garanties de nos lois que
I magistrats militaires, avocats, et le
I président de la République lui-même,
I ont été mobilisés et ont perdu un
I temps et des talents précieux ! M.
I Gustave Téry rapporte qu’un soldat
I blessé lui aurait dit :
l <( Trouverez-vous des mots pour dire
P^écoeurement que nousk éprouvons à
I l'idée d’aller nousjaire casser la Jigu-
I re pour déjendre... ces conseils de
I révision et leurs beaux parleurs ?
I Doit-on respecter si scrupuleusement
I les règles de la procédure, quand il
I s’agit de gens qui usent avec nous de
I tels procédés ? »
Avec Gustave Téry nous compren-
I drons l’excitation de celui qui a été
I peut-être la victime des procédés aile-
I fnands, mais avec lui nous ajouterons
I « les hommes se reconnaissent à ce
I signe que, même en Jace des brutes,
I ils restent des hommes »,
Les Allemands, par la voix de leurs
I savants et écrivains les plus autorisés
I faisant appel aux « nations civilisées »,
I onï essayé de persuader au monde que
lia guerre et la volonté de vaincre jus-
I tijiaient tout, tous les manquements à
I la parole donnée, tous les reniements
I des traités solennellement reconnus,
I toutes les violations des lois de la
^guerre elles-mêmes, toutes les lâehetés,
Kfoutes les cruautés, toutes les barba-
Kries.
monde ne les a pas crus, mais ce
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
A LI FRONTIÈRE N0R0-EST
23 Octobre. —A notre aile gauche, ac-
tion d’une extrême violence. Les alliés ont
perdu du terrain autour de La Bassée ; ils
en ont gagné à l’Est d’Armentières.
Nous progressons au Nord de la Somme.
A notre aile droite, quelques succès dans
la région de Verdun et dans celle de Pont-
à-Mousson.
EN POLOGNE
23 Octobre. — Sur la Vistule, les Alle-
mands ont abandonné la ligne de Ivangorod
et Kozieliede, poursuivis par les Russes.
EN AUTRICHE-HONGRIE
23 Octobre. — Les Autrichiens sont re-
poussés sur la rivière San, au Nord de
Yaroslaw, près de la frontière de la Polo-
gne et de la Galicie. Les Russes prennent
l’offensive.
sera l’honneur de notre pays de J aire
la preuve qu’au milieu des horreurs
fatales de la guerre, qu’au milieu
même des pirès provocations, une na-
tion vraiment civilisée reste line na-
tion civilisée, qu’elle garde des moeurs
policées, qu’elle demeure loyale et
humaine, qu’au milieu des Jracas
de la Jorce déchaînée, elle croit tou-
jours au droit sur lequel est fondée la
société moderne.
Le procès des pillards allemands il-
lustre admirablement cette attitude
qui est la nôtre et qui fait que toutes
les « nations civilisées », avec leurs
Jorces militaires, économiques ou mo-
rales, se rangeront tour à tour de no-
tre côté.
CASPAR-JORDAN.
CONSEIL DES MINISTRES
Bordeaux, 22 octobre.
Le Conseil des ministres s’est reuni ce
matin, sous la présidence de M Poincaré,
Le Conseil a décidé, sar la proposition du
président du Conseil et du ministre des
finances, d’accorder, pendant la durée de ta
guerre, la moitié du traitement aux veuves
des fonctionnaires de l'Etat morts sons les
drapeaux.
Protestation solennelle
d8 l’Académie des Inscriptions
Paris, 23 octobre.
L’Académie des Inscriptions et Belles Let?
très s’est réunie aujourd’hui. M. Châtelain,
présid. nt, a tu une déclaration exprimant la
profonde émotion de l’Académie a la suite
des actes abominables commis en Belgique
et en France par les Allemands, actes contre
lesquels il est superflu de protester, les ju-
geant assez hautement flétris par l’indigna-
tion générale ; mais l’Académie a été doulou-
reusement surprise de ce que certains sa-
vants allemands n’ont pas craint, ponr excu-
ser les crimes, de nier des faits certains sur
la foi et, peut-être, sur l’ordre du gouverne-
ment n’attachant aucune valeur à la parole
donnée.
L’Académie déclare que ceux qui ont mis
lenr nom au service de la violence lui pa-
raissent avoir manqué gravement au devoir
de l’honneur et de la loyauté.
Cette déclaration sera lue en séance pu-
blique et insérée aux procès-verbaux.
La Langue Française prohibée
Rotterdam, 21 oetobre.
La Gazette de Cologne du 16 octobre publie
l’information suivante, datée de Coimar :
Dès le début de la guerre, le gouverne-
ment militaire avait, en différentes localités,
fait prévenir la population qu’il était dan-
gereux de parler français eu public, parce
que l’usage do cette laugue pouvait entraî-
ner de regrettables contusions.
Le commandant de ia place de Colmar
vient -db rendre l’arrêté suivant : « Toute
personne qui parlera français dans la rue
ou dans un lieu public, sera considéré com-
me un ennemi et arrêté. »
Un Engagé volontaire
devant le Conseil de guerre
Paris, 23 octobre.
Le Conseil de guerre a jugé aujourd’hui le
professeur de littérature grecque Pernot, de
la Faculté de Paris, qui, engagé dans les
services auxiliaires et versé au parc d’artil-
lerie de Vioc-mnes comme interprète, aurait
dit à des prisonniers allemands : «J’ai une
bonne nouvelle à vous annoncer : Des sous-
marins allemands ont coulé trois croiseurs
anglais et, en outre, la bataille de l’Aisne
reste indécise ; je vous félicité. »
Interpellé par un lieutenant au sujet de
ces propos, Pernot aurait répondu avec une
telle vivacité qu’il a été inculpé d’outrages
envers son supérieur.
Au cours des débats, l’inculpé reconnaît
avoir tenu les propos incrimines pour ga-
gner la confiance des prisonniers et en obte-
nir des aveux.
De nombreux témoins, dont M. Liard,
vice-recteur de la Faculté, et le générai
Royer, commandant de la garnison de Vin-
cent, sont venus faire l’eloge de Pernot,
homme de haute valeur intellectuelle et
ardent patriote, qui n’a jamais été soldat et
ignorait les usages militaires.
Le Conseil a condamné Pernot à deux
mois d’emprisonnement.
Mesure de Précaution
Londres, 23 octobre.
Le long da littoral britannique, une zone
d’une largeur de vingt milles est interdite à
tout austro-allemand même naturalisé.
Cammuniqués du Binennat
(23 OCTOBRE)
Paris, 15 heures, reçu à 17 heures.
A notre aile gauche
Des forces allemandes très impor-
tantes, dont la présence fut signalée
hier, ont continué à attaquer très vio-
lemment dams toute la région com-
prise entre la mer et le canal de La
Bassée.
Dans l’ensemble, la situation des
forces alliées s’est maintenue. Si elles
durent céder sur quelques points,
elles avancèrent sur d’autres.
L’ennemi montra également une ac-
tivité toute particulière dans la région
d’Arras et sur la Somme. Au Nord et
au Sud de ce fleuve, nous avons pro-
gressé, notamment dans la région de
Rosières en Santerre.
A notre aile droite
Dans la région de Verdun et dans
celle de Pont-à-Mousson. nous avons
eu quelques succès partiels.
Sur le reste dn front, rien à signa-
ler.
En résumé, l’ennemi paraît tenter
sur la majeure partie du front, notam-
ment entre la mer du Nord et l’Oise,
un nouvel effort en utilisant des corps
de nouvelles formations constituées
avec des hommes récemment instruits,
les uns très jeunes, les autres assez
âgés et avec des cadres prélevés un
peu partout.
TUJ88IE
Au Sud de la Pilica, les Allemands
tiennent encore la Vistule, sauf sur la
ligne Ivangorod et Kozieliede qu'ils
abandonnèrent, poursuivis par les
Russes.
Toutes les tentatives des Autrichiens
pour franchir le San, au Nord de Ya-
roslaw, ont été repoussées.
Les Russes prennent l'offensive dans
cette région,
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 35 du matin.
A l’Ail© Gaucho
L’action a continué avec une grande
violence, notamment autour d’Arras*
de La Bassée et d’Armentières.
Les troupes alliées ont perdu du ter-
rain sur quelques points autour de La
Bassée et en ont gagné à l’Est d’Ar-
mentières.
D’une manière générale, sur cette
partie du front, la situation n’est pas
modifiée.
Au Nord de l’Aisne, l’artillerie fran-
çaise a détruit trois batteries alle-
mandes.
Chronique Belge
LA NEUTRALITÉ BELGE
Un journal suisse de langue allemande, dont
l’impartialité ne peut être mise en doute, publie
une note à propos de notre neutralité.
Nous lisons, en effet, dans le - Neue Zürcher
Zeitung » du 15 octobre 1914, n» 1422 ;
« Les documents trouvés dans les archives
de l’état-major belge ont été publiés en Alle-
magne par les cercles officiels. Leur contenu
doit prouver que dès avant l’ouverture des hos-
tilités la Belgique avait violé elle même sa neu-
tralité. Nos lecteurs auront certainement eu
connaissance dèjk des pièces en question, et
nous nous bornerons à formuler quelques .ré-
flexions à leur sujet.
» Ces documents, dont plusieurs sont très an-
ciens, se trouvaient dans un dossier intitulé :
Intervention anglaise en Belgique. Il n’y est
donc pas question d’une guerre offensive com-
mune à entreprendre par la Belgique d’accord
avec l’Angleterre ou une autre puissance ; pareil
projet serait peu en rapport avec le caractère
de la petite et pacifique Belgique.
» Les dites pièces sont relatives à l’éventualité
d’une intervention anglaise en faveur de la Bel-
gique. On peut deviner à peu près pourquoi le
gouvernement belge s’est occupé de cette ques-
tion. Déjà, à cette époque, il devait compter
avec la possibilité d’une agression allemande
contre sa neutralité et voulait s'assurer pour ce
cas l’appui de l’Angleterre. Gette explication
paraît d'autant plus plausible que le gouverne-
ment belge s'est adresse à la Grande-Bretagne
et non pas à la France.
» La Belgique considérait manifestement une
agression française comme beaucoup moins
probable qu'une attaque allemande, cependant
elle devait choisir parmi les puissances garan-
tes de sa neutralité, et elle devait se tenir à
celle qui avait l’intérêt militaire le moindre à
une violation de sa neutralité. C'est ainsi qu'elle
négocia avec l'Angleterre et non pas avec la
France bien qu'elle sût comme tout le monde
que l’aide militaire qu’elle pouvait attendre de
l’Angleterre était hors de comparaison avec
celle qu’aurait pu lui donner ia France. Une
autre considération s'imposait aussi : la possi
bilité d’une annexion par l'Angleterre après
une guerre dans laquelle la Belgiaue aurait été
entraînée par une violation de sa neutralité,
n’existait pas, tandis qu’on n’aurait pu en dire
autant de la France. Et qui connaît l’opinion de
la population belge, et du parti qui y était au
pouvoir avant la guerre, sait parfaitement qu'en
Belgique, il n'y avait pas la moindre disposition
en faveur d’une annexion à la France, c’est plu-
tôt le sentiment contraire qui régnait.
» Celui qui lit sans parti pris ne peut trouver
dans les documents qui ont été publiés qu’une
preuve que le Gouvernement belge savait de-
puis longtemps, depuis huit ans au moins,
qu’en cas de conflit franco-allemand, il ne se-
rait pas en état de défendre par ses propres
forces sa neutralité et s’est mis d'accord avec
l’Angleterre pour un projet de defe-nse, dans
l'hypothèse où cette neutralité serait violée. Les
récents événements ont démontré l’exactitude
absolue de la prévision des Belgbs. D'autre
part, la preuve ne semble pas du tout produite
que le Gouveinement belge ait jamais songé à
participer de façon active, et de sa propre vo-
lonté, à une guerre européenne.
» En outre, il serait difficile de dire quel
amour du gain aurait pu amener la Belgique à
prendre une telle décision aussi dangereuse.
Ou bien la Belgique aurait-elle voulu, dans
l'espoir d’un avantage imaginaire, livrer libre-
ment son pays comme champ de bataille pour
les armées étrangères.
» Le fait que les documents publiés ont pu-
étre trouvés par les Allemands à Bruxelles
constitue une nouvelle preuve que c'étaient des
documents ne présentant aucun artifice. Le
Gouvernement n’a pas dû s’enfuir tellement
vite de Bruxelles qu'il n'ait pu détruire ou em
porter des pièces réellement compromettantes.
Manifestement, il n’a riert vu de mal dans les
travaux préliminaires oonoernant une interven-
tion anglaise et a laissé reposer tranquillement
dans les archives le dossier en question. »
Le bon sens de ces considérations n‘échap-
pera à personne
Les Remerciements
dp Gouvernement Belge
Bordeaux, 23 octobre.
Le gouvernement belge, profondément tou-
ché et reconnaissant des multiples témoignages
de sympathie qui lui ont été prodigués par M.
Poincaré, les membres du gouvernement fran-
çais, les autorités et les citoyens du Havre, a
chargé le ministre de Belgique à Bordeaux d’ex-
primer â MM. Poincaré et Delcassô les senti-
ments de vive et respectueuse reconnaissance
de ses compatriotes.
Le baron Guillaume s’est acquitté aujourd'hui
de cette mission.
Un Hommage à la Belgique
A /'occasion de l’arrivée au Havre du gouver-
nement belge, M. Louis Quesnel, sénateur de
la Seine-Inférieure, actuellement sous les dra-
peaux, avait adressé le télégramme suivant à
M. de Broqueville, président du Conseil ;
Troyes. — Lieutenant, actuellement & l’srmée,
n’ayant pu me trouver au Havre au moment d
son installation sur le sol du département que j’ai
l’honneur de représenter au Parlement, pour sa-
luer le gouvernement du vaillant souverain des
Belges, Sa Majesté le Roi Albert, je prie Votre
Excellence de bien vouloir agréer l’assurance de
mon dévouement è laquelle elle me permettra de
joindre l’expression de mon admiration et de ma
sympathie pour nos camarades de l'armée rmie. :„
LOUIS QUK9NEL,
Sénateur de la Seine-Inférieure
M. le président du Conseil a répondu dans
les termes suivants ;
Dunkerque. — Vous remercie virement senti-
mems exprimés par votre télégramme au nom du
Département qui a fait si bd accueil à notre gou-
vernement.
BROQUEVILLE.
PERTES TERRIBLES ALLEMANDES
sur rYser
Amsterdam, 22 octobre.
Le correspondant dn Telegruaf, revenant
dn littoral ae la Belgique, rapporte que les
troupes belges et françaises résistent énergi-
quement aux tentatives allemandes pour
franchir l’Yser.
Les digues, retenant les eaux des rivières,
ont été rompues. Le pays environnant est
inondé.
Tous ces obstacles ont contribué à enrayer
la marche en avant des Allemands qui ont
subi des pertes terribles.
Iis évacuent continuellement les blés s és
sur Bruges et Ostende.
LA COOPÉRATION DE LA FLOTTE
Londres, 23 octobre (officiel).
En réponse à la demande du commandant
des troupes alliées, une flottille, munie de
nombreuses et puissantes pièces de marine,
de grande portée, a appuyé, le 19, l’aile
gauche beige et a canonné l'aile droite alle-
mande à revers.
Les Allemands ont riposté, sans causer
grand mal.
Depuis le 19, la flottille continue à bom-
barder vigoureusement l’ennemi.
Le tir est dirigé au moyen de ballons et
est très efficace.
Les pertes anglaises sont très faibles et
celles de l’ennemi considérables.
Les rapports reçus par l’Amirauté font
ressortir le courage et la résolution de l’ar-
mée belge, animée par la présence du roi.
Importants eflets du bombardement naval
F.esskgue, 23 octobre.
Au cours du bombardement de la côte
Nord, le général Von Trip et son état-major,
ont été tués par le feu des navires anglais.
LE KAISER ET SES GÉNÉRAUX
Les bruits d’ua désaccord survenu entre
l’empereur et son état-major après la ba-
taille de la Marne sont signalés par ia presse
danoise et polonaise.
LES CRIESJLLEMMS
Le Journal de Genève a reçu d’un ingénieur ge-
nevois la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur, N*»;
Appelé dans la Marne, j’ai visité il y a'
quelques jours les champs de bataille des
environs d’Esternay, de Montmirail et de
Château-Thierry.'
J’ai vu dans cette dernière ville les bouli-
ques de bijouterie p liées par les troupes al-
lemandes et j’ai recueilli les récits des habi-
tants dévalisés.
J’ai vu le village de Châ’illon-sur-Morin
criminellement incendié à la main, et j’ai
entendu de pauvres gens qui ont littérale-
ment tout perdu, jusqu'au dernier souvenir
de familU, jusqu’à la photographie d’un fils
dangereusement blessé.
J’ai vu le curé-doyen d’Esternay qui, em-
mené un dimanche matin à la suite des
troupes allemandes, ne fut relâché que le
jeudi suivant et qui m’a narré avec simpli-
cité tous les détails de son douloureux cal-
vaire.
J'ai vu les parents d’une jeune fille qui
fut fusillée pour n’avoir pas voulu se prêter
aux fantaisies d’après boire d’officiers alle-
mands.
J’ai vu un commerçant dont les soldats
ont tenu la tête pour qu’il regarde fusiller
son voisin et son ami, coupable de n'avoir
pas voulu ouvrir aux Allemands les portes
de sa cave.
J’ai vu, et devant des violations aussi fla-
grantes et aussi réitérées des lois les plus
élémentaires de i’humanité et de la civilisa-
tion, je ne crois pas qu’il se trouve un hom-
me de coear, quelle que soit sa nationalité,
qui puisse retenir le cri d'indignation de sa
conscience révoltée.
Georges GARDY, ingénieur.
L’ACTION RUSSE
Pétrograd, 23 octobre (officiel).
La retraite des Allemands se poursuit ra-
pidement.
Le recul général des Austro-Allemands
est également constaté sur les routes d’Ivan-
gorod.
Des combats acharnés continuent en Ga-
licie.
La lutte-au Sud de Przemysl continue éga-
lement et est favorable aux Busses.
Rien à signaler en Prusse Orientale.
IE PILLAGE ALLEMAND
Pétrograd, 23 octobre.
Des informations reçues à la Bourse de
Moscou disent que les Allemands détruisent
Ou emportent les machines de provenance
française qu’ils trouvent dans les usines de
Pologne russe, près de la frontière, dans le
but de faciliter plus tard à leurs commer-
çants la concurrence pour ia fourniture de
ces machines.
Dans le rayon de la Pologne occupé avant
leur dernière défaite, les Allemands ont sac-
cagé tous les vergers.
L’évêque Anastase rapporte que lors de la
première invasion du gouvernement de
Kholm, les Allemands et les Autrichiens ont
pillé les églises slaves. Au contraire, ils ont
respecté toujours les lieux et les objets vé-
nérés.
BRUITS DÉMENTIS
Pétrograd, 23 octobre.
La légation de Perse dément les bruits
d’une prétendue propagande laite en Perse
en laveur de la Guerre-Sainte.
Les Allemands craignent
des Soulèvements
Pétrograd, 23 oetobre.
On mande de Posmanie et de Silésie que
les autorités allemandes ont arrêté les hom-
mes politiques et les curés dans la craiute
d’une agitation anliaiiemande.
Les populations attendent l’arrivée des
troupes russes.
AUSTRO-ALLEMANDS CAPTURÉS
Toulon, 23 octobre.
-On a perquisitionné à bord du paquebot
Reme-Vict'iria-Eugenia, battant.pavillon espa-
gnol.
On a arrêté un groupe important d’Austro-
Allemands.
Navire allemand bien utilisé
Marseille, 21 octobre.
Uu navire allemand est arrivé aujouid’hui
à Marseille ; son équipage a reçule meilleur
accueil... car il n’était composé que de ma-
rins anglais.
Ce navire, le Bramfels, mérite une men-
tion spéciale. II appartenait à une grande
Compagnie allemande et desservait la ligue
des Indes. Capturé dans l’Océan Indien par
des croiseurs anglais, il fat amené à Bom-
bay. Son équipage fait prisonnier fut dé-
barqué et remplacé pai des marins an-
glais. Puis il fut décidé d’affecter le Bramfels
au transport des troupes indiennes. Et, au-
jourd’hui, ce navire allemand a transporté
a Marseille tout un matériel de guerre an-
glais.
On comprônd donc les raisons pour les-
quelles notre population a applaudi lorsque
ce superbe navire a franchi la passe de la
ioliélte.
UN VAPEUR ANGLAIS COULE
Christiania, 20 o’etobré.
Le vapeur Glttra, de Leitb, ce rendant de
Grangemouth à Stavanger, a été arrêté par
le sous-marin allemand U-17, à midi, en
plei® mer, au large de Karmoe. Après avoir
visite le navire, les Allemands ont ordonné
à l’équipage de dese ndre dans les chalou-
pes, après quoi ils ont Coulé le Glttra.
L’équipage a été plus tard rencontré par
un torpilleur norvégien, qui a débarqué les
17 hommes à Skudeness.
Un Torpilleur allemand naufragé
Tokio, 21 octobre (officiel).
Le torpilleur allemand #90, qui avait quitté
Tsiog-Tao à la faveur de la nuit, a été trouvé
à la côte, détruit, à 60 mille* au Sud dé
Kia-Tchéo» :
Autour de la Guerre
Entre Rosiers ei Ostende
jSsxl'fnnemi fait preuve sur tout le front
d’une activité intense, s’il partît notamment
déployer g<'and effort dans la région d’Ar-
ras et sur là gj?/üiné en vue de rompre üoi
ligues — tentative' souvent faite et renouve-
lée avec le même insuccès — l’intérêt pria-
Cipal de la gigantesque -Jutte demeure con-
centré dans le Nord où sè livrent, journello*
ment, de furieux combats. '
Mercredi malin, les allemands tenaient en-
core Westende et bombardaient Niecporf^
mais ils étaient sou3 le feu de onze navire?
anglais qui leur firent subir des perles coih»
sidérables, ainsi qae nous le disions hier.
La veille, l’ennemi occupait la ligne Mid-
delkerke, Slype. Leke, Beerst, Dixmude,
Eesen. La prise de Roulers, par les armées
ajiiées, a quelque peu modifié ce Iracé en le
reportant en arrièrefde Thourout.
Elle fut singulièrement mouvementée cette
prise de Roulers,celte dernière prise devrait-
on dire, car Roulers a subi le sort de quel-
ques villes françaises, comme Péronue, qui
furent tour à tour occupées par l'envahis-
seur et les alliés. Cette malheureuse cité de
Rou ers, assise au bord, de la grande toute
qui va de Courtrai à Oatende, au milieu d’un
paysagè souriant et pittoresque, fut prise,
perdue, puis reprise par ks armes fran-
çaises.
La semaine dernière, quarante mille alle-
mands l’occop dent. Ils en partirent pour
gagner Nieuport et Dixmude, ne laissant
derrière eux qu’une poignée d’hommes, une
centaine.
Dimanche, deux cents dragons français
arrivaient d’Ypres, engageaient une action
avec l’ennemi et le chassait de la ville, non
sans lui avoir fait subir des pertes sensibles;
L’engagement devait prendre plus d’am-
pleur dans la nuit. Nos troupes avaient éiô
renforcées. Elles occupèrent Roulers et s’y
maintint ent.
Le lundi matin, des forces allemandes ss
présentèrent devant la ville. Elles venaient
de Bruges et de Gand avec une importants
artillerie qui commença le bombardement
L’attaque fut vive, la.reposte ne le fut pas
moins. Mais il fallut malheureusement céder,
et ks Français ne le firent qu’après une ré-
sistance désespérée.
Ce que lut cette défense de Roulers, nous
le saurons un jour en détail. Ce que l’on dit
aujourd’hui, c’est le furieux combat qui sa
livra dans la ville même, se continua de rues
en rues, de maisons en maisons, et durant
lequel tombèrent nombre de soldats et da
civils.
Les Français se retirèrent en bon ordre
avec tous leurs canons vers Oostroosebi kc,
pendant que les allemands occupaient la
ville et livraient aux flammes une rue en-
tière dans le but de fuciliter l’action défen-
sive éventuelle de leur artillerie. Plusieurc
usines forent ainsi la proie des flammes.
Toute une partie de Roulers ne formait
plus déjà qu’un amoncellement de ruines et
l’on ne comptait pins les malheureux habi-
tants carbonisés dans les caves où iis s'étaient
réfugiés.
L’ennemi prévoyait un retour offensif.
Son attente ne fut point déçue. Les Français
revenaient, en effet, dès le lendemain, et leur
terrible assaut mettait les Allemands en dé-
route. Roulers était à nouveau entre nos
mains...
C’est là un des incidents de la bataille qui
a pour théâtre ce petit coin de la Belgique
où les armées alliées font depuis plusieurs
jours — avec quelle dépense d’endurance,
de sagacité et d’héroïsme I — un travail si
grand et si plein de promesses.
)! a commencé sous les auspices les plus
heureux, avec ia coopération de l'armée na-
vale britannique, dont le Petit Havre souli-
gnait hier la brillante action.
Les nouvelles nous arrivent, plus préci-
ses, sur ces attaques cosnbiuées et leur effet
désastreux sur l’ennemi. On a rapporté, à ce '
sujet, qu’un Taube et qu’un Zeppelin ont été
abattus, que le feu des navires de guerre
mit hors de combat 1,600 Allemands, rédui-
sit au silence plusieurs canons et arrosa de
mtraiile les tranchées ennemies.
Plus récemment nousest venue, par la voie
des journaux anglais, du Daily Mail et du
Times, notamment, la nouvelle que ia flotte
anglaise a continué d’attriudre l’ennemi en
tirant par dessus la ville d’Oitenle ; que,
d’autre part, uu viaduc important du che
min de ter d’Ostende à Gand a été mis à bas,
près de Bruges, probablement par quelque
petit détachement beige ayant contribue à
repousser l'ennemi.
Ou dit aussi que Bruges, après Ostende a
été évacuée. Et notre confrère La France, du
Nord peut écrire que «l’apparition de la Hutte
britannique assstant les forcés belges qui
opéraiwat entre Nieuport et Dixtnude eut
pour effet de rendre les positions allemandes
intenables et d'amener les troupes du k tùer
à évacuer Ostende. »
La situation parait donc se présenter tous
un aspect particulièrement neureux pour
les troupes alliées. Et elle rend très vraisem-
blable le bruit qui a couru hier,— et qui ns
tardera pas, croyons nous, a être confirmé
— et suivant lequel, d’une part, les troupes
belges aurait franchi l’Ystr, de l’autre, qu»
les troupes alliées seraient à quelques kilo-
mètres d’Ostende.
AH.
La Situation ÉS Armées aliiéss
Paris, 23 octobre.
Une note officielle dit que pour se rendra
compte des résultats, il y a lieu de se repor-
ter à la situation de fin septembre, alors
qu’une grande partie de nos forces étaient
appuyées sur l’Oise, dans la direction da
Compiègne et que quelques éléments dont
nous disposions plus à l’Ouest ne dépas-
saient guère la Somme et les environs
d’Amiens.
Aujourd’hui, au contraire, le front de
combat se prolonge de deux cents kilomè-
tres environ ponr atteindre la Belgique et
s’appuyer à la mer où notre gauolté irouvs
toujours le concours de la flotte anglaise.
Maisons allemandes sous séquestre
Paris, 23 octobre.
Une ordonnance a placé sous séqueslrt
trente-huit maisons allemandes et austr»
hongroises*
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