Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 octobre 1914 23 octobre 1914
Description : 1914/10/23 (A34,N12129). 1914/10/23 (A34,N12129).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722904
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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On s'ahsnne également, SANS FIAIS, dans tous les Sureaux de Poste de France
La Relue errante
Les malheurs de la Belgique n'ont
pas seulement consacré la gloire de
son peuple, mais aussi celle de ses
souverains. On sait que le roi Albert
a été dès le début Vâme de la résis-
tance. Nul plus que lui n’a senti l’in-
{are faite à son pays par l’ultimatum
allemand, d’autant plus que jusqu’au
dernier moment il avait cru à -ia
loyauté de Guillaume II. Sachant tout
ce qu'il risquait, il s’est fait sans hési-
ter le champion du droit. Son peuple
ne l’oubliera pas, l’histoire non plus.
Dans leur admiration, les Belges ne
séparent pas du roi la reine qui s’est
montrée sa noble compagne d’infor-
tune et aussi d’héroïsme. Les vicissi-
tudes de la reine Elisabeth repré-
sentent un des épisodes les plus poi-
gnants du drame Jormidable auquel
nous assistons.
« La reine errante », dit M. Roland
de Mares, dans le titre de son article
du Temps que nous reproduisons
comme un hommage à la souveraine
qui donne un si bel exemple à toutes les
femmes de son pays et des autres...
La reine errante, loin des palais et des
privilèges des cours, reste toujours
près du coeui• de son peuple dont elle
partage les souffrances pitoyables et
les virils espoirs.
Et nous, républicains de France,
nous lui sommes aussi attachés, d’un
loyalismeJait d’admiration et de res-
pect et peut-être aussi de reconnais-
sance de ce qu’elle nous Jasse revivre
dans l’âge héroïque des bonnes reines
où les contes de Jées exaltaient notre
enfance t
C.-J.
Elle est là-bas, avec le roi Albert, au mi-
lieu des troupes qui combattent. Elle est
venue de ville en ville, de camp en camp,
de tranchée en tranchée.ElIeieonsote de vi-
vre et console de mourir ; ejle sourit, elle
panse des blessures. Elle est toute la dou-
ceur et toute la pitié dans ce pays de Flan-
dre où la brume lourde enveloppe le paysage
triste, linceul de grisaille sur tantôt tant
de linceuls dé lin. Elle n’est pas la pria-,
cesse guerrière chevauchant aux côtés d’un
époux victorieux, entrant dans les villes
reconquises au son des clairons et "des tam-
bours. L’épée la plus légère serait trop pe-
sante à sa main fine et elle dédaigne la pa-
rade qui, ailleurs, pousse des princesses à
défiler en uniformes coquets à la tête des
régiments. Elle n'apparaît que lorsque le
eanon se tait et quand dans les bataillons
en compte ceux qui survéeurent à l’assaut.
Sans escorte, sans suite, elle glisse d’hôpi-
lai en hôpital, d’ambulance en ambulance,
la plus noble parmi les nobles femmes qui
aioent les héros à mourir en beauté, parce
que la plus simple, la plus maternelle et la
plus humble.
Elisabeth, reine des Belges... Je la re-
vois faisant son entrée à Bruxelles par un
beau jour d’automne de l’an 1909, quand
elle venait d’épouser le prince Albert, héri-
tier présomptif du trône. Au fond de la voi-
ture de grand gala, elle apparaissait toute
petite et fluette, à côté de son époux. Elle
ir'avait pas l’allure majestueuse de la com-
tesse de Flandre ; elle n’avait pas la beauté
de la princesse Clémentine, mais elle avait
un sourire qui éclairait toute la face jeu-
nette, un regard doux et bon qui touchait
le fond de l’âme. Le peuple de Bruxelles le
comprit tout de suite et elle n’eut qu’à
apparaître ainsi par un matin ensoleillé
jour gagner à jamais sa confiance et son
affection. Chez ce peuple frondeur de na-
ture, qui sait très exactement ce qu’il veut,
qui ne s’en laissa jamais imposer par les
titres, les pompes et le décor dé la monar-
chie, il y eut le sentiment net que cette
princesse était très différente de toutes les
princesses, qu’elle était plus près de lui,
plus compréhensive de ce qui émeut l’âme
des foules. On savait qu’elle n’était pas
très riche et que ic prince l’avait choisie
pour elle-même, sans aucun souci de la
raison d’Etat ; on savait que son père, le
savant Charles-Théodor, duc en Bavière,
Tavait initiée à ses travaux scientifiques et
ouvert son esprit aux horizons élargis ; on
savait, enfin. qu’Glie avait des idées bien à
elle, des idées de femme et d’artiste, bou-
leversant les préjugés, des gens de cour et
qui, dans cette tête couronnée, et servies
par une volonté que lentement usait toutes
les objections et tous les obstacles, purent
s’alïiruiqç avec une rare puissance."
Des le premier jour, elle fut la « petite
reine », avec une telle nuance d’affection
et de tendresse dans la voix que l’étranger
comprenait la grandeur de cette expression
familière exempte de flatterie. Elle eut,tôt
fait de transformer l’atmosphère d’une cour
que tant do deuils et de tristesses avaient
rendue morose. Elle eut cet orgueil d’y
attirer les poètes et les artistes, de vouloir
que la prodigieuse renaissance des lettres
et des arts en Belgique fût la caractéristi-
que du règne. On a souvent parié de l’in-
fluence qu’elle exerçait et de sa part dans
Torientation nouvelle si marquée des for-
ces dirigeantes du pays. Nul ne pourrait
flire avec précision quelle fut en cela la
part du roi et la part de la reine ; mais le
lait que ces deux êtres si admirablement
doués — toute l’intelligence de la bonté et
toute la vaillance de la loyauté — furent
unis pour veillera la grandeur d’un peu-
jple, c’est un miracle de la destinée. Le so-
cialisme le plus farouche, sans abandonner
ses principes, désarma devant la grâce et
I» simplicité des gestes de celte reine.
Quand, au premier jour de la guerre, elle
PR tfo W& - Ipafeüdafigé ics-
LA GUERRE
Sommaire dés principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR LA FRONTIÈRE NORD-EST
22 Octobre.— À notre aile droite, entre,
la mer du Nord et La Bassée, la lutte conti-
nue avec une violence extrême. L’offensive
allemande ne peut ébranler les troupes
alliées.
Entre Arras et l’Oise, les grands efforts
de l’ennemi sont demeurés vains.
Dans l’Argonne, nous avons progressé ;
de même au Nord de Verdun et eu Woëvre
méridionale.
EN POLOGNE
22 Octobre. — Les succès fusses s’affir-
ment dans la région de Varsovie.
EN AUTRICHE-HONGRIE
22 Octobre. — Les Russes progressent
sensiblement à Ivangorod et au Sud de
Przemysl-(Galicie).
* SUR EüER
22 Octobre. — On signale la capture, par
les Anglais, de plusieurs navires de com-
merce allemands.
tallée à la Maison du peuple de Bruxelles
et qu’elle pénétra dans cette salle où toutes
les paroles de révolte avaient été criées, on
l’acclama comme jamais, ne le lut un
tribun.
Le peuple n’avait pas attendu cette'
hcurc-lù poHr la reconnaître. Quand elle
fut gravement malade, il y a quatre ans, et
qu’après de longs jours d’angoissante at-
tente il apprit qu’elle devrait s’éloigner,
pendant des mois, du pays, il en fut pro-
fondément ému. De toutes les provinces
affluèrent par milliers les voeux, s’élevè-
rent les prières, surgirent les conseils et
les remèdes touchants dans leur naïveté.
Plus tard, son retouF dans la capitale fut
fêté comme une seconde « joyeuse entrée »;
mais après celte douloureuse épreuve, la
reine, obligée de se ménager, ne paraissait
plus que rarement en public. Ses forces,
lentement revenues, elles les consacrait
toutes à scs visites aux humbles, aux oeu-
vres charitables qu’elle a fondées, à ses
enfants. Elle s’effaçait, un peu, se faisait
un peu lointaine, et pourtant nul ne l’ou-
bliait.
Aussi, quand éclata la guerre, la pensée
populaire alla tout de suite à elle : et la
reine ? Allait-elle, avec les princes et la
petite princesse Marie-José, cherciier asile
en Angleterre ou dans le midi de la Fran-
ce? Non. élis demeura au milieu de son
peuple, et elle qu’on né voyait plus depuis
des mois, on la revit brusquement partout.
Du moment que le danger était là, que des
populations entières étaient menacées de
toutes les misères de l’invasion, que des
hommes allaient souffrir et mourir, elle ne
voulait plus connaître que son devoir,
qu’elle entendait remplir jusqu’au bout.
Elle demeura daus Bruxelles jusqu’à l’avanb
veille de l’occupation de la capitale par les
Allemands ; elle se multiplia à Anvers par-
tout où gisaient des blessés et des agoni-
sants. Sous les bombes des Zeppelins et les
obus des mortiers Allemands, elle allait
vers les hôpitaux et les ambulances pen-
dant que le roi allait vers les tranchées,
écartant d’un geste de la main et d’un sou-
rire ceux qui timidement lui conseillaient
la prudence. Puis, quand il fallut abandon-
ner Anvers, quand il fallut battre en re-
traites travers les plaines de la Flandre où
des centaines de mille réfugiés se ruaient
vers la mer, suprême espoir de salut, elle
passa sur les routes tumultueuses, le visage
calme, souriant aux soldats et aux malheu-
reux, donnant si bien l’impression d’une
sérénité d’âme parfaite que ia confiance re-
naissait au coeur des plus désespérés.
Elisabeth, réiq§ des Belges, qui ne règne
plus à cette heure — et jusqu’à ia victoire
prochaine—que sur la lande désolée qui
s’étend devant les dunes, porte la plus
belle des couronnes : celle que les mysti-
ques voient aux saintes. Elle offre, à une
époque qui doute de toutes les vertus, le
spectacle sublime d’une faible femme pui-
sant dans les élans de son coeur la force de
faire face au destin le plus implacable.
Reine errante, mais reine comme ne le fut
jamais l’épouse du roi le plus puissant,
elle symbolise toute ia patrie meurtrie et
qui ne veut pas mourir. Loin des cités or-
gueilleuses et des palais somptueux, elle
va vers les soldats tombés sous la mitraille
et quand elle passe près d’eux, les pau-
pières des agonisants se soulèvent pour un
dernier regard, une dernière larme ; des
mains fiévreuses se tendent en un geste de
prière et des lèvres blêmes murmurent le
mot qui résume toute ia tendresse humaine,
le mot qu’on retrouve au plus profond de
la détresse et qui trouble les coeurs les
plus farouches : maman.,.
ROLAND DE MA.BËS.
Chute iiÉSIe ffti Mata russe
PéSrograil, 22 octobre.
L’aviateur Nesteroff, frère du célèbre Nas-
leroff mort glorieusement eu Autriche en
perçant un avion ennemi, a fait une chute à
l’aérodrome militaire de Gatctùna et a été
tué sur le coup.
Les Réservoirs d'eau alimentent Tsiag-Tao
aux mains des japonais
Durant lo bombardement des forts de
Tmig-Tao, ia nayiro Triumph a subi une lôf
gère avarie, mais les gilets de son tir ont été
splendides. Les prisonniers allemands pa-
raissent enchantés d’avptr été capturés.
Les Japonais disent qu’ils ont entre les
mains La «auc-w des réservoirs d’eau qui a IL
kSÜKÜS&t Mmmt*.
EoiniipÉ du Smnnnt
(âR OGXOB3REÎ)
Paris, i 5 heures, reçu à 17 heures.
A notre aile gauche
Des forces allemandes considérables
ont continué leurs violentes attaques,
notamment autour de Dixmude, War-
neton, Armentières, Radinghem et La
Bassée, Les positions occupées par
les alliés ont été maintenues.
Sar les antres parties
du Front
Sur le reste du front, l’enuemi n’a
prononcé que des attaques partielles
qui ont été toutes repoussées, notam-
ment à Fricourt (à l’Est d’Albert) ;
sur le plateau à l’Ouest dé Craonne ;
dans la région de Souain ; dans l’Ar-
gonne, au Four de Paris (Sud-Ouest de
Varennes) ; dans la région de Malen-
eourt, en Woevre ; vers Champion et
au Sud-Est de Saint-Mihiel, dans le
bois d’Ailly.
Nous avons légèrement progressé
dans l’Argonne et en Woevre méri-
dionale, sur le bois de Mortmars.
RUSSIE!
Le mouvement en avant des armées
russes s’affirme. Succès important
dans la région de Varsovie. L’ennemi
a été rejeté à plus de seize kilomètres.
Progrès russes également sensibles
à Ivangorod et au Sud de Przemysl.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 20 du matin.
L’activité dont F ennemi a fait preuve
dans la journée d’hier ne s’es t pas ra-
lentie aujourd’hui.
Entre la mer et La Bassée, la ba-
taille continue aussi violente, sans
que les Allemands aient pu faire recu-
ler l’armée belge,ni les troupes franco-
britanniques.
Entre Arras et l’Oise, l’ennemi a
fait également de grands efforts qui
n’ont été nulle part couronnés de
succès.
Dans l’Argonne, nous avons pro-
gressé entre Saint-Hubert et le Four-
de-Paris.
Au Nord de Verdun, nous avons ga-
gné du terrain sur Haumont et Bra-
bant-sur-Meuse.
Dans la Woëvre, nous avons re-
poussé une attaque sur Champion.
CMpe islp
“LE COURRIER DE L’ARMÉE”
Le Courrier de f Armée (n* 20 de la série
et second numéro publié au Havre) vient
de paraître et porte la date du 22 octobre.
Ainsi que nous Pa'vobs dit, ce journal tri-
hebdomadaire, rédigé en français et en fla-
mand, est destiné aux soldats belges. 11 est
distribué dans chaque compagnie, escadron
ou batterie. II ne peut manquer d’être,
pour tous les vaillants combattants de l’ar-
mée belge, un précieux réconfort au mi-
lieu des douloureuses épreuves qu’ils su-
bissent avec tant d’héroïsme,
©n trouve, en ce numéro du 22 octobre,
une courte partie officielle où sont mention-
nées les décorations accordées; par le roi
des Belges, à plusieurs officiers pour ac-
tions d’éclat ■; un résumé de la situation
militaire ; différents articles fort intéres-
sants — dont l’un : Entre Haine, où sont
énumérées, avec une logique rigoureuse,
toutes les raisons qu’ont les Belges de haïr
l’Allemagne.
Cette haine est légitime et nécessaire,
parce que l’Àliemànd a méprisé les traités,
et sa propre parole donnée et ses protesta-
tions hypocrites d’amitié ; parce qu’il s’est
vengé ën'barbare de la loyauté belge.
Et l’article se termine par ce vibrant
appel :
« Soldats, songez à toutes les horreurs
que l’Allemand a commises et serrez les
poings, puisque vous avez la chance d’avoir
un fusil 1
» En avant ! Pas de défaillance. La mort
atteint plus sûrement les craintifs que les
braves. Le plus sûr moyen de. lui échapper,
c’est de culbuter l’ennemi.
» Quand vous aurez vaincu, et quand à
son tour l’Allemand connaîtra l’invasion,
vous saurez dominer vos instincts et vos
passions. Vous ne ferez pas, vous, la guerre
la plus épouvantable aux femmes et aux en-
fants. Vous ne pillerez pas, vous n’incen-
dierez pas. Vous ne vous déshonorerez pas.
» Mais, jusqu’à ce moment, il vous feut
haïr fortement l’implacable ennemi, l’assas-
sin qui veut égorger notre peuple et qu’il
1 faut mettre définitivement et à jamais hors
d’état de nuire. »
Enfla un autre excellent article — ci-
dessous reproduit — où se trouvent une
appréciation d’ensemble sur les opéra-
tions militaires depuis le commencement
de la campagne et l’explication de la décon-
venue profonde des stratèges allemands.
TH. V.
WlgaiieJe la Stratégie Mtonds
Il y a de nombreuses années que Clausewitz,
le grand-maître de la stratégie allemande, po-
sait à peu pi ès dans ces 1 termes, le principe
suivant : « Lorsque les circonstances ne per-
mettent pas d'atteindre ie but principal pour-
suivi, il faut se fixer un but secondaire, facile
à réaliser, et qui consolera de l'échec subi dans
les plans initiaux. »
Nous ne discuterons pas ici la valeur de cette
théorie de guerre ; elle est tout au moins dé-
pourvue de[ grandeur et fait songer au cam-
brioleur qui, faute d'avoir pu piller le coffre-
fort, se borne A enlever quelques couverts.
Nous constaterons seulement que, dans ta
guerre actuelle, les Allemands paraissent s'être
souvenus du principe de G ausewitz, et c'est
peut-être bien lui qui leur a fait attacher tant
d'importance A l'occupation de notre malheu-
reux pays.
La but principal de leurs opérations sur te
théâtre occidental, n’était autre que d'anéantir
les armées françaises dans le dé'ai le plus
court et s'emparer de Paris, dans l'espoir d’y
pouvoir dicter des conditions de paix. Croyant
‘ t’atteindre plus sûrement, ies Allemands n'ont
pas hésité une seconde à violer tous leurs en-
msgciwify,. fta mùPdmriétmt noir» neulraiiié,
Mais cette forfaiture ne devait pas leur porter
bonheur. La résistance des Beiges, aussi formi-
dablequ'inattendue, fit crouler dès le début leurs
plans machiavéliques. Loin de venir rapide-
ment A bout des armées françaises, iis ont subi,
sur la Marne, au moment même de parvenir
presque sous les murs de Paris, um»
ble et sanglante défaiie.
Ils se sont rendu compte, dès ÇH . * Jt*.,
le but principal poursuivi était irréo^mB'% li>
mais la France, puissamment oo^moeyq ptf
l’Angleterre, ne serait vaincue. If» M H*( pré-
occupés alors de rechercher le tué •
qui pouvait les consoler de f’éciiMMti j **«■
pant déjà la majeure partie de mt
les Allemands ont estimé que la péfiééél-efl 0*
la Belgique entière pouvait cor*»»**».une certaine mesure, la perte de IVM -
ces premières. Tout en faisant m» jvv» . .
pour maintenir leurs positions en *♦£* ; t
ces franco-anglaises, ils ont rêu*e - • • ■ : t >•
vo"s des moyens d'attaque con> ■. .
après quinze jours de luttes tfèééqpéfiiét, » • *
fini par s’emparer de cette place.
Faute de pouvoir vaincre l’aclvt,' \ \ lt tM
fort, les soldats d'Attila II se son : . • |
la destruction du plus faible. A l»
ils n’ont pas craint d’ajouter la UtètêA '
comment qualiûer d'un autre nom > : . •Too
des peuples les plus puissants cl’E . .■ .
IA maire n la plus faible ? Commeni «•»•»» ,-J*.
lifier autrement les actes de brl j .
férocité commis dans notre pays, U Uel
but de se venger d'une résistant» r- *•»•'» A
néant tous les projets odieux de U * ■ • aMa
taire prussienne 1
Cette stratégie honteuse ne devait pas mieux
réussir cependant. Bans les calculs allemands,
la prise d'Anvers devait provoquer la capitula-
tion générale de toutes les forces belges réu-
nies dans la place. L'ennemi avait compté sans
la ténacité et l'indomptable énergie d'un peuple
résolu A vivre malgré tout. Cette armée, qu'il
croyait obliger A mettre bas les armes, a refusé
de se conformer aux desseins allemands.
Après avoir tout détruit à Anvers, elle a quitté
la forteresse et par une habile retraite, s’en est
allée rejoindra les forces franco-anglaises. Elle
continue de tenir la campagne avec plus d’éner-
gie que jamais, tenant sa plaça dans le plan de
bataiHe général des alliés, ayant brillamment
contribué déjà à s en exécution, en refoulant
toutes les attaques ennemies dans la région
qu'elle défend.
Nous ne savons pas si l'occupation provisoire
de nos provinces console les Allemands d'avoir
si mal réussi de pénétrer jusqu’au coeur de la
France, mais ce dont nous sommes certains,
c’est que leur stratégie de bandits leur coûtera
cher un jour. Nos alliés se sont jurés de déli-
vrer notre pays des hordes barbares qui h
souillent de leur présence après y avoir semé
les ruines et le deuil. Avec l'aide des alliés, ie
triomphe est inévitable. La Belgique, si igno-
minieusement traitée par les soldats du kaiser
sanguinaire, pourrait bien être quelque >our
prochain leur tombeau.
LE LIVRE GRIS BELS1
Bordeaux, 22 octobre.
Le gouvernement belge publie un '■ Gris » comprenant la correspondance diploma-
tique relative à la guerre de 1914 du 24juHlai
au 28 août. Le livru-contient 79pièo<îs, pour la
■plupart connues.
Les Ecoliers Belges
ï L'Administration municipale, d'accord aveol
f IW. l'inspecteur primaire, a décidé que les en-
fants d’âge scolaire des réfugiés du Nord et de
la Belgique seront acceptés dans les écoles pu-
bliques du Havre (Ecofos primaires supérieu-
res. primaires élémentaires et maternelles) au
même titre et avec les mêmes avantages que Je s
enfants de la villa.
La même autorisation est accordés aux en-
fants dont l'insoription sera demandée pour les
Ecoles pratiques de Commerce et d'tndustrie,
; l'Ecoie ü'Apprenti s mécaniciens pour la marine
et l'Ecoie pratique Coloniale.
Ministère de l'Agriculture et des Travaux
Oublies de Belgique
•Les fonctionnaires du ministère de l’agricul-
ture et des travaux publics de Belgique, rési-
dant actuellement hors de Belgique et notam-
ment au Havre, sont priés de faire connaître A
l'Administration centrale du dit ministère au
Havre (Sainte Adresse), les renseignements sui-
vantes :
Nom et prénoms ;
Date et lieu de naissance ;
Grade dans Fadministration belge 6t traite-
ment afférent à ce grade ;
Seryices dont le fonctionnaire a été chargé
en Belgique et durée de çts services j - - - - —-
sj. Sihiati
Mort fla Sénateur-Aviateur
Bordeaux, 2 J octobre.
On annonce la mort de l’aviateurReymond,
sénateur de la Loiret, décédé à Toul.
Bordeaux, 22 octobre.
M. Poincaré a adressé à Mme Reymond le
télégramme suivant :
« Je vous prie d’agréer, Madame, mes res-
pectueuses eondoiéaàêes pour le deuil qui
vous frappe. La mort héroïque et glorieuse
du docteur Reymond atteint eruebement
tons ses amis dont jetais. Mais c’est an ma-
gnifique exempte de courage qu’il a donné.
Ii honore le Parlement français. Je sonhjiie
que cette pensée vous soit une consolation
dans votre immense douleur.
» R. POINCARÉ. »
Le docteur Emile Reymond, après avoir
fait de l’anahou eu spemman, avait com-
pris, l’un des premiers, toute l’importance
que cette quatrième arme devait prendre
dans ia guerre moderne, et il s’était consa-
cré à son orgaoisatien. Il fut l’infatigable
président du Comité national qui acheta dos
avions, construisit des hangars, forma des
pilotes. Il prononça au Sénat d’importants
discours, dent M. Clemenceau rappelait ré-
cemment l’énergique clairvoyance et l’émo-
tion qu’ils avaient communiquée à ia Haute
Assemblée.
Aux premiers jours de la mobilisation, le
docteur Emile Reymond, sachant mieux que
personne combien son concours personnel
serait utile à l’aviation militaire, demanda à
servir dans une escadrille d’avions, bien
qu’il fût médecin-major de classe de ré-
serve et que sa grande valeur de chirurgien
eût pu s’exercer dans le service de santé mi-
litaire.
Il partit dans nue escadrille de l’armée de
l’Est, et fut cité dans Tordre cia jour que si-
gna, le 9 oct obre, le générai Duuail.
Voici la citation :
« Le général commandant l’armée cite à
l’ordre du jour de l’armée :
» Le medecin-major de lr|! classe de réser-
ve Reymond, observateur en aéroplane.
» Après planeurs rroouriamauces longues
et audacieuses, a, ie 13 septembre, par qu
tewpfi V’-A brais r*et daag*raus par
Ms |MM| dus ssrssisr^ i MM si w> A» Nè
SMsiei | C4»p( ©M ttsmi H ré-
doa...«t«a ■ wpipanfl tfet MflfM
nmi lagtfliMU. »
AMMflO(jiH«, fl pocr tfsti iedUper
M nél un M U flaiMa test MMN M
flNItv IMfl M|^—< frlsss» uutj swtsl
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ccMCMt «■ (kimtWflM «fl Ittèr-
DMMlftfltOteiftM par nMMMtUl
pallie doiiuiltbs.
LES PNEUS ALLEMANDS
Perpignaa, 2i octobre.
La police, contijanant les saisies de mar-
chandises ailemanâas, a saisi aujourd’hui un
stock important de posas « Continental » eu
dépôt dans les garages.
———»
8UILUUME II EN SILESIE
PétrogaaJ, 2i octobre.
On mande de Tsçhenstockowo que de
grands préparatifs, en vue da ^arrivée
de Guillaume II, qui séjournerait quelques
jours dans ie célèbre monastère de Jas-
nagera, dont tous ies moines ont été ex-
pulsés. @a croit qnei’eiaperenr d'Allemagne,
passera en revue toutes les forcés alleman-
des qui sont actuellement sur le front de H
Silésie,
La léBilèïï du Fartent allemand
Amsterdam, 22 octobre.
©n mande de Berlin que le Reichstag se
réunira au commencement do décembre,
pour une courte séance.
Les Marins ailcaiaads utilisés à terre
Amsterdam, 22 octobre.
Où mande de Maastricht que MÜG hom-
mes de troupes de marine sont passés par
Liège, provenant de Hambourg èt se diri-
geant sur Anvers.
Vapeurs allemands capturés
Londres, 20 octobre.
Le paquebot armé Gqronia a amené à Ha-
lifax le cargo-citerne BtituiiUa, transportent
do i’buélu sous pavillon américain.
Le Brindiita est en effet un navire alle-
mand ayant changé de tsom après la décla-
ration de guerre. Il a été capturé mardi, au
moment où il quittait N:\v-Yoi k, par le
croiseur Suftotic, parce que i’oa pense qu'il
tcanaporiau ue ta contrebande de guerre aux
navires allemands au large.
Londres, 20 octobre.
Le Daily Mail dit q a'après avoir coûté les
quatre contre-tôrpiilétirs allemands, la
flotte anglaise aperçut an vapeur, tira un
coup à Lavant pour le lorcar à s’arrêter et
le saisit. C’était un navire allemand.
Halifax, 20 octobre.
Le vapeur allemand Ophelia est arrivé
hier, à Yarmouth, escorte par un croiseur
anglais.
Les Busses capturent des Allemands
Varsovie, 22 octobre.
De nombreux prisonniers allemands arri
vent s.ms cessé.
. Pariai eus se trouve un général»
LA BATAILLE
PRÈS D OSTENDE
Durant ces dernières journées, c’est sur»
tou* dans ia région d’Ostende, entre Outend®
et Nleuporf, que les forces alb mandes nota-
blement augmentées par des- apports de
troupes fraîches, ont opéré de furieuses atta-
ques dans le but de rompre nos lignes et da
se manager une trouée dans la direction da
Duikerque.
Ces attaques caractérisées par une rarq
violence ont échoué. L’ennemi est venu se
heurter à des forces alliées considérables et
il appareil que cette résistance l’a surpris et
désemparé. N ne s’attendait pas â cette sur-
prise, « la plus grande surprise de la guerre
pour les Allemands » dit le correspondant
dp Daily Mu il, à qui nous empruntons ces
détails,puisés par nous dans le texte original.
Les combats ie long de la côte belge ont
présenté cette particularité de technique mi-
litaire que l’armée navale britannique y X
pris une part active.
Les navires de guerre ont, en effet, coo-
péré au mouvement. Disposés le long de la
côte, ils ont mêlé au bruit de la fusillade lo
fracas de leurs gros canons.
Les Allemands redouta eut ceUe coopéra-
tion dont ils ont d’aiheurs sérieusement
souff-rt. Ii ne manquèrent point de déta-
cher des sous marins à i'effei de détruire ces
forces navales. Cinq de ces bâtiments parti-
rent dans ce but. Mais le commandement
britannique avait, lui aussi, prévu l’attaque,
et pour la repousser, avait flanqué les navi-
res de guerre d’une divi-iun de torpilleurs.
Ceux-ci attaquèrent les sous-marins lun-
di. Dans le cours de l’action, douze torpille?
furent lancées par les sous-marins. Leur ef-
fet fut nul, alors que l’on apprend de bonne
source que lés sou “-marins ont été repoussé?
avec de sérieuses avaries.
Il apparaît aussi que dans ce combat très-
serré les Allemands ont été rejetas sur Mid-
d!?kà»qae, une petite ville sur la côte, entre
Nieuport et Osîende, à 8 kilomètres environ
de ceùe-ci. La lutté fut terrible. Lss po ilions
retranchées étaient fortement tenues de cha-
que côté. Ce fut an prix d’un effort immense
que les Allemands purent être délogés et
repoussés avec des pertes considérables.
Le correspondant du Daily Mail les évalue
approximativement à S,000 hommes. Au
reste, 0 tende est comble de blessés et l’on
en a évacué un grand nombre sur Bruges, à
l’aide des tramways et de toutes les voitures
que (es Allemands ont pu réquisitionner.
Ces détails sont confirmes par une dép&
che de Rotterdam qui memioane en oaire
un combat intense entre Fûmes (7 kilomè-
tres de la frontière française) et Dm.kerque,
et signalé que la retraite de l'ennemi a pris
des proportions de déroute.
C’est en pleine confusion que les troupes
ont regngaé Ôstende pendant que celles qui
étaient à l’extrê me Où est de ta Belgique sa
rabattaient en haie sur Nieuport.
De son côté, le correspondant du Tele-i
graaph, dans une dépêche de Siuis, dit quoe
te combat qui eut lieu le long de la côta
balge commença dimanche et que 30,00®
Allemands occupaient la côte entre Oiteuda
et Nieuport.
Il rapporte que 800 blessés ontété dirigés:
sur Bruges, par dax-sepi trakis composés da
grandes voitures, et de là évacués sur Garni,
et Bruxelles.
Le même journal confirme également que
les Allemands ont été repoussés près da
Middtekerque et que leur artii erie est a
Ostende.
Le quartier général allemand qui était à
@»st, au Sud de Bruges, a été déplacé et
«od se trouver à Gand où d’importants ren-
forts continuent d’arriver par le train
d’Aiost. Les nouvelles colonnes venues da
Bruges, depuis lors à peu près vide de trou-
pes, ont été dirigées sur la côte. La bataille
se poursuit vraisemblablement encore dec»
côté, mais certains indices permettent de
supposer que l’ennemi envisage déjà comme
proche le grand échec qui précipitera la dé-
bâcle.
« Les Allemands ne seront pas capables de
rester longtemps maintenant a O .tende,écrit
le Daily News. Et de fait, ils se hâtent de
préparer leur retraite, fis travaillent active-
ment â défendre tes bords de la Meuse ; à
faire des réparations de fortune aux forts de
Liège et de Na mur. L’heure sembla pro-
chaine où la résistance de l’envahisseur va
enfin céder sous la formidable poussée des
alliés, plus résolus, plus ardents que ja-
mais, »
Serait-ce pour ne pas voir cette nouvelle
défaite qu’un générai allemand,sur iechaoeg
de bataille de Belgique, ces jours-d, s’est
suicidé ?
A. If.
Echos d’Allemagne
Il y a manifestement un malaise qui point!
dans l'opinion publique allemande.
Cet état se trahit par les impressions qui
finissent par percer à travers tes lignes des
journaux, malgré toutes ies rigueurs do la
censure gouvernementale.
Un télégramme de Copenhague adressé an
Times mentionne qu’une certaine anxiété
règne dans les esprits, on Allemagne, en ce
qui concerne la situation.
Le correspondant müRairo du Berimst
Tagebiatt met une sourdine à ses prophéties
de victoire éclatante et papiste. Ii examiné les
choses avec gravité, il ne dédaigne plus la
double action qui assaille aujourd’hui l’Alle-
magne sur ses frontières.
On sent ici l'inquiétude qui se témoigne.
Voici un autre détail qui marque une mo-
dification intéressante dans la mentalité alle-
mande :
Vo; Bethmann Holhveg, l’homme au « chif-
fon de papier », le complice du kaiser dans
l'oeuvre horrible de dévastation et de mort
déchaînés sur le monde, le chancelier da
l'Empire est ouvertement attaqué au sein da
Ceriams cercles influents allemands. On ta
rend responsable de la guerre.
La vérité est en marche. Et elle finira par
rompre ies liens dont le militarisme prus-
sien l’a chargée.
Noirs ne sommes encore qu’au début da
ceue évolution. Un pasteur alsacien, qui,
récemment, à Stetîin, osa courageuse muai
1 dire aux Allemands les sentiments qu’iu s pi-
re leur conduite, fut arrêté sur le champ
et poursuivi pour haute trahison. Mainù
épi:odes de ce genre se reproduiront.
L.s rigueurs do Tautor>té n’empêcheront
pas l’id e de s’étendra at de triompher.
Confiants dans la Justice et dans le Droit,
attendons. Lt légitimé réparation est fataiOi
«bt'hem e viendra, — A.-IL
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On s'ahsnne également, SANS FIAIS, dans tous les Sureaux de Poste de France
La Relue errante
Les malheurs de la Belgique n'ont
pas seulement consacré la gloire de
son peuple, mais aussi celle de ses
souverains. On sait que le roi Albert
a été dès le début Vâme de la résis-
tance. Nul plus que lui n’a senti l’in-
{are faite à son pays par l’ultimatum
allemand, d’autant plus que jusqu’au
dernier moment il avait cru à -ia
loyauté de Guillaume II. Sachant tout
ce qu'il risquait, il s’est fait sans hési-
ter le champion du droit. Son peuple
ne l’oubliera pas, l’histoire non plus.
Dans leur admiration, les Belges ne
séparent pas du roi la reine qui s’est
montrée sa noble compagne d’infor-
tune et aussi d’héroïsme. Les vicissi-
tudes de la reine Elisabeth repré-
sentent un des épisodes les plus poi-
gnants du drame Jormidable auquel
nous assistons.
« La reine errante », dit M. Roland
de Mares, dans le titre de son article
du Temps que nous reproduisons
comme un hommage à la souveraine
qui donne un si bel exemple à toutes les
femmes de son pays et des autres...
La reine errante, loin des palais et des
privilèges des cours, reste toujours
près du coeui• de son peuple dont elle
partage les souffrances pitoyables et
les virils espoirs.
Et nous, républicains de France,
nous lui sommes aussi attachés, d’un
loyalismeJait d’admiration et de res-
pect et peut-être aussi de reconnais-
sance de ce qu’elle nous Jasse revivre
dans l’âge héroïque des bonnes reines
où les contes de Jées exaltaient notre
enfance t
C.-J.
Elle est là-bas, avec le roi Albert, au mi-
lieu des troupes qui combattent. Elle est
venue de ville en ville, de camp en camp,
de tranchée en tranchée.ElIeieonsote de vi-
vre et console de mourir ; ejle sourit, elle
panse des blessures. Elle est toute la dou-
ceur et toute la pitié dans ce pays de Flan-
dre où la brume lourde enveloppe le paysage
triste, linceul de grisaille sur tantôt tant
de linceuls dé lin. Elle n’est pas la pria-,
cesse guerrière chevauchant aux côtés d’un
époux victorieux, entrant dans les villes
reconquises au son des clairons et "des tam-
bours. L’épée la plus légère serait trop pe-
sante à sa main fine et elle dédaigne la pa-
rade qui, ailleurs, pousse des princesses à
défiler en uniformes coquets à la tête des
régiments. Elle n'apparaît que lorsque le
eanon se tait et quand dans les bataillons
en compte ceux qui survéeurent à l’assaut.
Sans escorte, sans suite, elle glisse d’hôpi-
lai en hôpital, d’ambulance en ambulance,
la plus noble parmi les nobles femmes qui
aioent les héros à mourir en beauté, parce
que la plus simple, la plus maternelle et la
plus humble.
Elisabeth, reine des Belges... Je la re-
vois faisant son entrée à Bruxelles par un
beau jour d’automne de l’an 1909, quand
elle venait d’épouser le prince Albert, héri-
tier présomptif du trône. Au fond de la voi-
ture de grand gala, elle apparaissait toute
petite et fluette, à côté de son époux. Elle
ir'avait pas l’allure majestueuse de la com-
tesse de Flandre ; elle n’avait pas la beauté
de la princesse Clémentine, mais elle avait
un sourire qui éclairait toute la face jeu-
nette, un regard doux et bon qui touchait
le fond de l’âme. Le peuple de Bruxelles le
comprit tout de suite et elle n’eut qu’à
apparaître ainsi par un matin ensoleillé
jour gagner à jamais sa confiance et son
affection. Chez ce peuple frondeur de na-
ture, qui sait très exactement ce qu’il veut,
qui ne s’en laissa jamais imposer par les
titres, les pompes et le décor dé la monar-
chie, il y eut le sentiment net que cette
princesse était très différente de toutes les
princesses, qu’elle était plus près de lui,
plus compréhensive de ce qui émeut l’âme
des foules. On savait qu’elle n’était pas
très riche et que ic prince l’avait choisie
pour elle-même, sans aucun souci de la
raison d’Etat ; on savait que son père, le
savant Charles-Théodor, duc en Bavière,
Tavait initiée à ses travaux scientifiques et
ouvert son esprit aux horizons élargis ; on
savait, enfin. qu’Glie avait des idées bien à
elle, des idées de femme et d’artiste, bou-
leversant les préjugés, des gens de cour et
qui, dans cette tête couronnée, et servies
par une volonté que lentement usait toutes
les objections et tous les obstacles, purent
s’alïiruiqç avec une rare puissance."
Des le premier jour, elle fut la « petite
reine », avec une telle nuance d’affection
et de tendresse dans la voix que l’étranger
comprenait la grandeur de cette expression
familière exempte de flatterie. Elle eut,tôt
fait de transformer l’atmosphère d’une cour
que tant do deuils et de tristesses avaient
rendue morose. Elle eut cet orgueil d’y
attirer les poètes et les artistes, de vouloir
que la prodigieuse renaissance des lettres
et des arts en Belgique fût la caractéristi-
que du règne. On a souvent parié de l’in-
fluence qu’elle exerçait et de sa part dans
Torientation nouvelle si marquée des for-
ces dirigeantes du pays. Nul ne pourrait
flire avec précision quelle fut en cela la
part du roi et la part de la reine ; mais le
lait que ces deux êtres si admirablement
doués — toute l’intelligence de la bonté et
toute la vaillance de la loyauté — furent
unis pour veillera la grandeur d’un peu-
jple, c’est un miracle de la destinée. Le so-
cialisme le plus farouche, sans abandonner
ses principes, désarma devant la grâce et
I» simplicité des gestes de celte reine.
Quand, au premier jour de la guerre, elle
PR tfo W& - Ipafeüdafigé ics-
LA GUERRE
Sommaire dés principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR LA FRONTIÈRE NORD-EST
22 Octobre.— À notre aile droite, entre,
la mer du Nord et La Bassée, la lutte conti-
nue avec une violence extrême. L’offensive
allemande ne peut ébranler les troupes
alliées.
Entre Arras et l’Oise, les grands efforts
de l’ennemi sont demeurés vains.
Dans l’Argonne, nous avons progressé ;
de même au Nord de Verdun et eu Woëvre
méridionale.
EN POLOGNE
22 Octobre. — Les succès fusses s’affir-
ment dans la région de Varsovie.
EN AUTRICHE-HONGRIE
22 Octobre. — Les Russes progressent
sensiblement à Ivangorod et au Sud de
Przemysl-(Galicie).
* SUR EüER
22 Octobre. — On signale la capture, par
les Anglais, de plusieurs navires de com-
merce allemands.
tallée à la Maison du peuple de Bruxelles
et qu’elle pénétra dans cette salle où toutes
les paroles de révolte avaient été criées, on
l’acclama comme jamais, ne le lut un
tribun.
Le peuple n’avait pas attendu cette'
hcurc-lù poHr la reconnaître. Quand elle
fut gravement malade, il y a quatre ans, et
qu’après de longs jours d’angoissante at-
tente il apprit qu’elle devrait s’éloigner,
pendant des mois, du pays, il en fut pro-
fondément ému. De toutes les provinces
affluèrent par milliers les voeux, s’élevè-
rent les prières, surgirent les conseils et
les remèdes touchants dans leur naïveté.
Plus tard, son retouF dans la capitale fut
fêté comme une seconde « joyeuse entrée »;
mais après celte douloureuse épreuve, la
reine, obligée de se ménager, ne paraissait
plus que rarement en public. Ses forces,
lentement revenues, elles les consacrait
toutes à scs visites aux humbles, aux oeu-
vres charitables qu’elle a fondées, à ses
enfants. Elle s’effaçait, un peu, se faisait
un peu lointaine, et pourtant nul ne l’ou-
bliait.
Aussi, quand éclata la guerre, la pensée
populaire alla tout de suite à elle : et la
reine ? Allait-elle, avec les princes et la
petite princesse Marie-José, cherciier asile
en Angleterre ou dans le midi de la Fran-
ce? Non. élis demeura au milieu de son
peuple, et elle qu’on né voyait plus depuis
des mois, on la revit brusquement partout.
Du moment que le danger était là, que des
populations entières étaient menacées de
toutes les misères de l’invasion, que des
hommes allaient souffrir et mourir, elle ne
voulait plus connaître que son devoir,
qu’elle entendait remplir jusqu’au bout.
Elle demeura daus Bruxelles jusqu’à l’avanb
veille de l’occupation de la capitale par les
Allemands ; elle se multiplia à Anvers par-
tout où gisaient des blessés et des agoni-
sants. Sous les bombes des Zeppelins et les
obus des mortiers Allemands, elle allait
vers les hôpitaux et les ambulances pen-
dant que le roi allait vers les tranchées,
écartant d’un geste de la main et d’un sou-
rire ceux qui timidement lui conseillaient
la prudence. Puis, quand il fallut abandon-
ner Anvers, quand il fallut battre en re-
traites travers les plaines de la Flandre où
des centaines de mille réfugiés se ruaient
vers la mer, suprême espoir de salut, elle
passa sur les routes tumultueuses, le visage
calme, souriant aux soldats et aux malheu-
reux, donnant si bien l’impression d’une
sérénité d’âme parfaite que ia confiance re-
naissait au coeur des plus désespérés.
Elisabeth, réiq§ des Belges, qui ne règne
plus à cette heure — et jusqu’à ia victoire
prochaine—que sur la lande désolée qui
s’étend devant les dunes, porte la plus
belle des couronnes : celle que les mysti-
ques voient aux saintes. Elle offre, à une
époque qui doute de toutes les vertus, le
spectacle sublime d’une faible femme pui-
sant dans les élans de son coeur la force de
faire face au destin le plus implacable.
Reine errante, mais reine comme ne le fut
jamais l’épouse du roi le plus puissant,
elle symbolise toute ia patrie meurtrie et
qui ne veut pas mourir. Loin des cités or-
gueilleuses et des palais somptueux, elle
va vers les soldats tombés sous la mitraille
et quand elle passe près d’eux, les pau-
pières des agonisants se soulèvent pour un
dernier regard, une dernière larme ; des
mains fiévreuses se tendent en un geste de
prière et des lèvres blêmes murmurent le
mot qui résume toute ia tendresse humaine,
le mot qu’on retrouve au plus profond de
la détresse et qui trouble les coeurs les
plus farouches : maman.,.
ROLAND DE MA.BËS.
Chute iiÉSIe ffti Mata russe
PéSrograil, 22 octobre.
L’aviateur Nesteroff, frère du célèbre Nas-
leroff mort glorieusement eu Autriche en
perçant un avion ennemi, a fait une chute à
l’aérodrome militaire de Gatctùna et a été
tué sur le coup.
Les Réservoirs d'eau alimentent Tsiag-Tao
aux mains des japonais
Durant lo bombardement des forts de
Tmig-Tao, ia nayiro Triumph a subi une lôf
gère avarie, mais les gilets de son tir ont été
splendides. Les prisonniers allemands pa-
raissent enchantés d’avptr été capturés.
Les Japonais disent qu’ils ont entre les
mains La «auc-w des réservoirs d’eau qui a IL
kSÜKÜS&t Mmmt*.
EoiniipÉ du Smnnnt
(âR OGXOB3REÎ)
Paris, i 5 heures, reçu à 17 heures.
A notre aile gauche
Des forces allemandes considérables
ont continué leurs violentes attaques,
notamment autour de Dixmude, War-
neton, Armentières, Radinghem et La
Bassée, Les positions occupées par
les alliés ont été maintenues.
Sar les antres parties
du Front
Sur le reste du front, l’enuemi n’a
prononcé que des attaques partielles
qui ont été toutes repoussées, notam-
ment à Fricourt (à l’Est d’Albert) ;
sur le plateau à l’Ouest dé Craonne ;
dans la région de Souain ; dans l’Ar-
gonne, au Four de Paris (Sud-Ouest de
Varennes) ; dans la région de Malen-
eourt, en Woevre ; vers Champion et
au Sud-Est de Saint-Mihiel, dans le
bois d’Ailly.
Nous avons légèrement progressé
dans l’Argonne et en Woevre méri-
dionale, sur le bois de Mortmars.
RUSSIE!
Le mouvement en avant des armées
russes s’affirme. Succès important
dans la région de Varsovie. L’ennemi
a été rejeté à plus de seize kilomètres.
Progrès russes également sensibles
à Ivangorod et au Sud de Przemysl.
Paris, 23 heures, reçu à 1 h. 20 du matin.
L’activité dont F ennemi a fait preuve
dans la journée d’hier ne s’es t pas ra-
lentie aujourd’hui.
Entre la mer et La Bassée, la ba-
taille continue aussi violente, sans
que les Allemands aient pu faire recu-
ler l’armée belge,ni les troupes franco-
britanniques.
Entre Arras et l’Oise, l’ennemi a
fait également de grands efforts qui
n’ont été nulle part couronnés de
succès.
Dans l’Argonne, nous avons pro-
gressé entre Saint-Hubert et le Four-
de-Paris.
Au Nord de Verdun, nous avons ga-
gné du terrain sur Haumont et Bra-
bant-sur-Meuse.
Dans la Woëvre, nous avons re-
poussé une attaque sur Champion.
CMpe islp
“LE COURRIER DE L’ARMÉE”
Le Courrier de f Armée (n* 20 de la série
et second numéro publié au Havre) vient
de paraître et porte la date du 22 octobre.
Ainsi que nous Pa'vobs dit, ce journal tri-
hebdomadaire, rédigé en français et en fla-
mand, est destiné aux soldats belges. 11 est
distribué dans chaque compagnie, escadron
ou batterie. II ne peut manquer d’être,
pour tous les vaillants combattants de l’ar-
mée belge, un précieux réconfort au mi-
lieu des douloureuses épreuves qu’ils su-
bissent avec tant d’héroïsme,
©n trouve, en ce numéro du 22 octobre,
une courte partie officielle où sont mention-
nées les décorations accordées; par le roi
des Belges, à plusieurs officiers pour ac-
tions d’éclat ■; un résumé de la situation
militaire ; différents articles fort intéres-
sants — dont l’un : Entre Haine, où sont
énumérées, avec une logique rigoureuse,
toutes les raisons qu’ont les Belges de haïr
l’Allemagne.
Cette haine est légitime et nécessaire,
parce que l’Àliemànd a méprisé les traités,
et sa propre parole donnée et ses protesta-
tions hypocrites d’amitié ; parce qu’il s’est
vengé ën'barbare de la loyauté belge.
Et l’article se termine par ce vibrant
appel :
« Soldats, songez à toutes les horreurs
que l’Allemand a commises et serrez les
poings, puisque vous avez la chance d’avoir
un fusil 1
» En avant ! Pas de défaillance. La mort
atteint plus sûrement les craintifs que les
braves. Le plus sûr moyen de. lui échapper,
c’est de culbuter l’ennemi.
» Quand vous aurez vaincu, et quand à
son tour l’Allemand connaîtra l’invasion,
vous saurez dominer vos instincts et vos
passions. Vous ne ferez pas, vous, la guerre
la plus épouvantable aux femmes et aux en-
fants. Vous ne pillerez pas, vous n’incen-
dierez pas. Vous ne vous déshonorerez pas.
» Mais, jusqu’à ce moment, il vous feut
haïr fortement l’implacable ennemi, l’assas-
sin qui veut égorger notre peuple et qu’il
1 faut mettre définitivement et à jamais hors
d’état de nuire. »
Enfla un autre excellent article — ci-
dessous reproduit — où se trouvent une
appréciation d’ensemble sur les opéra-
tions militaires depuis le commencement
de la campagne et l’explication de la décon-
venue profonde des stratèges allemands.
TH. V.
WlgaiieJe la Stratégie Mtonds
Il y a de nombreuses années que Clausewitz,
le grand-maître de la stratégie allemande, po-
sait à peu pi ès dans ces 1 termes, le principe
suivant : « Lorsque les circonstances ne per-
mettent pas d'atteindre ie but principal pour-
suivi, il faut se fixer un but secondaire, facile
à réaliser, et qui consolera de l'échec subi dans
les plans initiaux. »
Nous ne discuterons pas ici la valeur de cette
théorie de guerre ; elle est tout au moins dé-
pourvue de[ grandeur et fait songer au cam-
brioleur qui, faute d'avoir pu piller le coffre-
fort, se borne A enlever quelques couverts.
Nous constaterons seulement que, dans ta
guerre actuelle, les Allemands paraissent s'être
souvenus du principe de G ausewitz, et c'est
peut-être bien lui qui leur a fait attacher tant
d'importance A l'occupation de notre malheu-
reux pays.
La but principal de leurs opérations sur te
théâtre occidental, n’était autre que d'anéantir
les armées françaises dans le dé'ai le plus
court et s'emparer de Paris, dans l'espoir d’y
pouvoir dicter des conditions de paix. Croyant
‘ t’atteindre plus sûrement, ies Allemands n'ont
pas hésité une seconde à violer tous leurs en-
msgciwify,. fta mùPdmriétmt noir» neulraiiié,
Mais cette forfaiture ne devait pas leur porter
bonheur. La résistance des Beiges, aussi formi-
dablequ'inattendue, fit crouler dès le début leurs
plans machiavéliques. Loin de venir rapide-
ment A bout des armées françaises, iis ont subi,
sur la Marne, au moment même de parvenir
presque sous les murs de Paris, um»
ble et sanglante défaiie.
Ils se sont rendu compte, dès ÇH . * Jt*.,
le but principal poursuivi était irréo^mB'% li>
mais la France, puissamment oo^moeyq ptf
l’Angleterre, ne serait vaincue. If» M H*( pré-
occupés alors de rechercher le tué •
qui pouvait les consoler de f’éciiMMti j **«■
pant déjà la majeure partie de mt
les Allemands ont estimé que la péfiééél-efl 0*
la Belgique entière pouvait cor*»»**».
ces premières. Tout en faisant m» jvv» . .
pour maintenir leurs positions en *♦£* ; t
ces franco-anglaises, ils ont rêu*e - • • ■ : t >•
vo"s des moyens d'attaque con> ■. .
après quinze jours de luttes tfèééqpéfiiét, » • *
fini par s’emparer de cette place.
Faute de pouvoir vaincre l’aclvt,' \ \ lt tM
fort, les soldats d'Attila II se son : . • |
la destruction du plus faible. A l»
ils n’ont pas craint d’ajouter la UtètêA '
comment qualiûer d'un autre nom > : . •Too
des peuples les plus puissants cl’E . .■ .
IA maire n la plus faible ? Commeni «•»•»» ,-J*.
lifier autrement les actes de brl j .
férocité commis dans notre pays, U Uel
but de se venger d'une résistant» r- *•»•'» A
néant tous les projets odieux de U * ■ • aMa
taire prussienne 1
Cette stratégie honteuse ne devait pas mieux
réussir cependant. Bans les calculs allemands,
la prise d'Anvers devait provoquer la capitula-
tion générale de toutes les forces belges réu-
nies dans la place. L'ennemi avait compté sans
la ténacité et l'indomptable énergie d'un peuple
résolu A vivre malgré tout. Cette armée, qu'il
croyait obliger A mettre bas les armes, a refusé
de se conformer aux desseins allemands.
Après avoir tout détruit à Anvers, elle a quitté
la forteresse et par une habile retraite, s’en est
allée rejoindra les forces franco-anglaises. Elle
continue de tenir la campagne avec plus d’éner-
gie que jamais, tenant sa plaça dans le plan de
bataiHe général des alliés, ayant brillamment
contribué déjà à s en exécution, en refoulant
toutes les attaques ennemies dans la région
qu'elle défend.
Nous ne savons pas si l'occupation provisoire
de nos provinces console les Allemands d'avoir
si mal réussi de pénétrer jusqu’au coeur de la
France, mais ce dont nous sommes certains,
c’est que leur stratégie de bandits leur coûtera
cher un jour. Nos alliés se sont jurés de déli-
vrer notre pays des hordes barbares qui h
souillent de leur présence après y avoir semé
les ruines et le deuil. Avec l'aide des alliés, ie
triomphe est inévitable. La Belgique, si igno-
minieusement traitée par les soldats du kaiser
sanguinaire, pourrait bien être quelque >our
prochain leur tombeau.
LE LIVRE GRIS BELS1
Bordeaux, 22 octobre.
Le gouvernement belge publie un
tique relative à la guerre de 1914 du 24juHlai
au 28 août. Le livru-contient 79pièo<îs, pour la
■plupart connues.
Les Ecoliers Belges
ï L'Administration municipale, d'accord aveol
f IW. l'inspecteur primaire, a décidé que les en-
fants d’âge scolaire des réfugiés du Nord et de
la Belgique seront acceptés dans les écoles pu-
bliques du Havre (Ecofos primaires supérieu-
res. primaires élémentaires et maternelles) au
même titre et avec les mêmes avantages que Je s
enfants de la villa.
La même autorisation est accordés aux en-
fants dont l'insoription sera demandée pour les
Ecoles pratiques de Commerce et d'tndustrie,
; l'Ecoie ü'Apprenti s mécaniciens pour la marine
et l'Ecoie pratique Coloniale.
Ministère de l'Agriculture et des Travaux
Oublies de Belgique
•Les fonctionnaires du ministère de l’agricul-
ture et des travaux publics de Belgique, rési-
dant actuellement hors de Belgique et notam-
ment au Havre, sont priés de faire connaître A
l'Administration centrale du dit ministère au
Havre (Sainte Adresse), les renseignements sui-
vantes :
Nom et prénoms ;
Date et lieu de naissance ;
Grade dans Fadministration belge 6t traite-
ment afférent à ce grade ;
Seryices dont le fonctionnaire a été chargé
en Belgique et durée de çts services j - - - - —-
sj. Sihiati
Mort fla Sénateur-Aviateur
Bordeaux, 2 J octobre.
On annonce la mort de l’aviateurReymond,
sénateur de la Loiret, décédé à Toul.
Bordeaux, 22 octobre.
M. Poincaré a adressé à Mme Reymond le
télégramme suivant :
« Je vous prie d’agréer, Madame, mes res-
pectueuses eondoiéaàêes pour le deuil qui
vous frappe. La mort héroïque et glorieuse
du docteur Reymond atteint eruebement
tons ses amis dont jetais. Mais c’est an ma-
gnifique exempte de courage qu’il a donné.
Ii honore le Parlement français. Je sonhjiie
que cette pensée vous soit une consolation
dans votre immense douleur.
» R. POINCARÉ. »
Le docteur Emile Reymond, après avoir
fait de l’anahou eu spemman, avait com-
pris, l’un des premiers, toute l’importance
que cette quatrième arme devait prendre
dans ia guerre moderne, et il s’était consa-
cré à son orgaoisatien. Il fut l’infatigable
président du Comité national qui acheta dos
avions, construisit des hangars, forma des
pilotes. Il prononça au Sénat d’importants
discours, dent M. Clemenceau rappelait ré-
cemment l’énergique clairvoyance et l’émo-
tion qu’ils avaient communiquée à ia Haute
Assemblée.
Aux premiers jours de la mobilisation, le
docteur Emile Reymond, sachant mieux que
personne combien son concours personnel
serait utile à l’aviation militaire, demanda à
servir dans une escadrille d’avions, bien
qu’il fût médecin-major de classe de ré-
serve et que sa grande valeur de chirurgien
eût pu s’exercer dans le service de santé mi-
litaire.
Il partit dans nue escadrille de l’armée de
l’Est, et fut cité dans Tordre cia jour que si-
gna, le 9 oct obre, le générai Duuail.
Voici la citation :
« Le général commandant l’armée cite à
l’ordre du jour de l’armée :
» Le medecin-major de lr|! classe de réser-
ve Reymond, observateur en aéroplane.
» Après planeurs rroouriamauces longues
et audacieuses, a, ie 13 septembre, par qu
tewpfi V’-A brais r*et daag*raus par
Ms |MM| dus ssrssisr^ i MM si w> A» Nè
SMsiei | C4»p( ©M ttsmi H ré-
doa...«t«a ■ wpipanfl tfet MflfM
nmi lagtfliMU. »
AMMflO(jiH«, fl pocr tfsti iedUper
M nél un M U flaiMa test MMN M
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DMMlftfltOteiftM par nMMMtUl
pallie doiiuiltbs.
LES PNEUS ALLEMANDS
Perpignaa, 2i octobre.
La police, contijanant les saisies de mar-
chandises ailemanâas, a saisi aujourd’hui un
stock important de posas « Continental » eu
dépôt dans les garages.
———»
8UILUUME II EN SILESIE
PétrogaaJ, 2i octobre.
On mande de Tsçhenstockowo que de
grands préparatifs, en vue da ^arrivée
de Guillaume II, qui séjournerait quelques
jours dans ie célèbre monastère de Jas-
nagera, dont tous ies moines ont été ex-
pulsés. @a croit qnei’eiaperenr d'Allemagne,
passera en revue toutes les forcés alleman-
des qui sont actuellement sur le front de H
Silésie,
La léBilèïï du Fartent allemand
Amsterdam, 22 octobre.
©n mande de Berlin que le Reichstag se
réunira au commencement do décembre,
pour une courte séance.
Les Marins ailcaiaads utilisés à terre
Amsterdam, 22 octobre.
Où mande de Maastricht que MÜG hom-
mes de troupes de marine sont passés par
Liège, provenant de Hambourg èt se diri-
geant sur Anvers.
Vapeurs allemands capturés
Londres, 20 octobre.
Le paquebot armé Gqronia a amené à Ha-
lifax le cargo-citerne BtituiiUa, transportent
do i’buélu sous pavillon américain.
Le Brindiita est en effet un navire alle-
mand ayant changé de tsom après la décla-
ration de guerre. Il a été capturé mardi, au
moment où il quittait N:\v-Yoi k, par le
croiseur Suftotic, parce que i’oa pense qu'il
tcanaporiau ue ta contrebande de guerre aux
navires allemands au large.
Londres, 20 octobre.
Le Daily Mail dit q a'après avoir coûté les
quatre contre-tôrpiilétirs allemands, la
flotte anglaise aperçut an vapeur, tira un
coup à Lavant pour le lorcar à s’arrêter et
le saisit. C’était un navire allemand.
Halifax, 20 octobre.
Le vapeur allemand Ophelia est arrivé
hier, à Yarmouth, escorte par un croiseur
anglais.
Les Busses capturent des Allemands
Varsovie, 22 octobre.
De nombreux prisonniers allemands arri
vent s.ms cessé.
. Pariai eus se trouve un général»
LA BATAILLE
PRÈS D OSTENDE
Durant ces dernières journées, c’est sur»
tou* dans ia région d’Ostende, entre Outend®
et Nleuporf, que les forces alb mandes nota-
blement augmentées par des- apports de
troupes fraîches, ont opéré de furieuses atta-
ques dans le but de rompre nos lignes et da
se manager une trouée dans la direction da
Duikerque.
Ces attaques caractérisées par une rarq
violence ont échoué. L’ennemi est venu se
heurter à des forces alliées considérables et
il appareil que cette résistance l’a surpris et
désemparé. N ne s’attendait pas â cette sur-
prise, « la plus grande surprise de la guerre
pour les Allemands » dit le correspondant
dp Daily Mu il, à qui nous empruntons ces
détails,puisés par nous dans le texte original.
Les combats ie long de la côte belge ont
présenté cette particularité de technique mi-
litaire que l’armée navale britannique y X
pris une part active.
Les navires de guerre ont, en effet, coo-
péré au mouvement. Disposés le long de la
côte, ils ont mêlé au bruit de la fusillade lo
fracas de leurs gros canons.
Les Allemands redouta eut ceUe coopéra-
tion dont ils ont d’aiheurs sérieusement
souff-rt. Ii ne manquèrent point de déta-
cher des sous marins à i'effei de détruire ces
forces navales. Cinq de ces bâtiments parti-
rent dans ce but. Mais le commandement
britannique avait, lui aussi, prévu l’attaque,
et pour la repousser, avait flanqué les navi-
res de guerre d’une divi-iun de torpilleurs.
Ceux-ci attaquèrent les sous-marins lun-
di. Dans le cours de l’action, douze torpille?
furent lancées par les sous-marins. Leur ef-
fet fut nul, alors que l’on apprend de bonne
source que lés sou “-marins ont été repoussé?
avec de sérieuses avaries.
Il apparaît aussi que dans ce combat très-
serré les Allemands ont été rejetas sur Mid-
d!?kà»qae, une petite ville sur la côte, entre
Nieuport et Osîende, à 8 kilomètres environ
de ceùe-ci. La lutté fut terrible. Lss po ilions
retranchées étaient fortement tenues de cha-
que côté. Ce fut an prix d’un effort immense
que les Allemands purent être délogés et
repoussés avec des pertes considérables.
Le correspondant du Daily Mail les évalue
approximativement à S,000 hommes. Au
reste, 0 tende est comble de blessés et l’on
en a évacué un grand nombre sur Bruges, à
l’aide des tramways et de toutes les voitures
que (es Allemands ont pu réquisitionner.
Ces détails sont confirmes par une dép&
che de Rotterdam qui memioane en oaire
un combat intense entre Fûmes (7 kilomè-
tres de la frontière française) et Dm.kerque,
et signalé que la retraite de l'ennemi a pris
des proportions de déroute.
C’est en pleine confusion que les troupes
ont regngaé Ôstende pendant que celles qui
étaient à l’extrê me Où est de ta Belgique sa
rabattaient en haie sur Nieuport.
De son côté, le correspondant du Tele-i
graaph, dans une dépêche de Siuis, dit quoe
te combat qui eut lieu le long de la côta
balge commença dimanche et que 30,00®
Allemands occupaient la côte entre Oiteuda
et Nieuport.
Il rapporte que 800 blessés ontété dirigés:
sur Bruges, par dax-sepi trakis composés da
grandes voitures, et de là évacués sur Garni,
et Bruxelles.
Le même journal confirme également que
les Allemands ont été repoussés près da
Middtekerque et que leur artii erie est a
Ostende.
Le quartier général allemand qui était à
@»st, au Sud de Bruges, a été déplacé et
«od se trouver à Gand où d’importants ren-
forts continuent d’arriver par le train
d’Aiost. Les nouvelles colonnes venues da
Bruges, depuis lors à peu près vide de trou-
pes, ont été dirigées sur la côte. La bataille
se poursuit vraisemblablement encore dec»
côté, mais certains indices permettent de
supposer que l’ennemi envisage déjà comme
proche le grand échec qui précipitera la dé-
bâcle.
« Les Allemands ne seront pas capables de
rester longtemps maintenant a O .tende,écrit
le Daily News. Et de fait, ils se hâtent de
préparer leur retraite, fis travaillent active-
ment â défendre tes bords de la Meuse ; à
faire des réparations de fortune aux forts de
Liège et de Na mur. L’heure sembla pro-
chaine où la résistance de l’envahisseur va
enfin céder sous la formidable poussée des
alliés, plus résolus, plus ardents que ja-
mais, »
Serait-ce pour ne pas voir cette nouvelle
défaite qu’un générai allemand,sur iechaoeg
de bataille de Belgique, ces jours-d, s’est
suicidé ?
A. If.
Echos d’Allemagne
Il y a manifestement un malaise qui point!
dans l'opinion publique allemande.
Cet état se trahit par les impressions qui
finissent par percer à travers tes lignes des
journaux, malgré toutes ies rigueurs do la
censure gouvernementale.
Un télégramme de Copenhague adressé an
Times mentionne qu’une certaine anxiété
règne dans les esprits, on Allemagne, en ce
qui concerne la situation.
Le correspondant müRairo du Berimst
Tagebiatt met une sourdine à ses prophéties
de victoire éclatante et papiste. Ii examiné les
choses avec gravité, il ne dédaigne plus la
double action qui assaille aujourd’hui l’Alle-
magne sur ses frontières.
On sent ici l'inquiétude qui se témoigne.
Voici un autre détail qui marque une mo-
dification intéressante dans la mentalité alle-
mande :
Vo; Bethmann Holhveg, l’homme au « chif-
fon de papier », le complice du kaiser dans
l'oeuvre horrible de dévastation et de mort
déchaînés sur le monde, le chancelier da
l'Empire est ouvertement attaqué au sein da
Ceriams cercles influents allemands. On ta
rend responsable de la guerre.
La vérité est en marche. Et elle finira par
rompre ies liens dont le militarisme prus-
sien l’a chargée.
Noirs ne sommes encore qu’au début da
ceue évolution. Un pasteur alsacien, qui,
récemment, à Stetîin, osa courageuse muai
1 dire aux Allemands les sentiments qu’iu s pi-
re leur conduite, fut arrêté sur le champ
et poursuivi pour haute trahison. Mainù
épi:odes de ce genre se reproduiront.
L.s rigueurs do Tautor>té n’empêcheront
pas l’id e de s’étendra at de triompher.
Confiants dans la Justice et dans le Droit,
attendons. Lt légitimé réparation est fataiOi
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