Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-17
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 octobre 1914 17 octobre 1914
Description : 1914/10/17 (A34,N12123). 1914/10/17 (A34,N12123).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722849
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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LA BATAILLE DU NORD
‘La semaine qui vient de s’écouler a
mis notre patience à une rude épreu-
ve, avouons-le, du moins en ce qui
concerne les opérations de notre ter-
ritoire. La brièveté des communiqués,
leur monotonie et aussi leur obscurité
n’ont pas précisément répondu à notre
ifattente. Le lieutenant-colonel Boas-
set, d’ordinaire fort réservé, s’en est
plaint avec véhémence dans un article
récent où il concluait très justement :
Le peuple français a montré, depuis
le début de cette terrible crise, assez
de dignité, de fermeté, de sagesse et
de pairioti®* 110, pour cju on lut Hisse
un peu plus de crédit et que, tout en
gardant la réserve indispensable, on
ne le condamne pas à deviner des ré-
bus qui forcent les professionnels eux-"
mêmes à donner leur langue aux
chiens.
Si un spécialiste réputé des ques-
tions militaires en était réduit là, quel
n’était pas notre embarras à nous,
humbles lecteurs dacartes ! Nous ne
prétendons à aucune compétence tech-
nique, mais il nous semble qu’un
moyen assez simple de donner, en tout
\teat dç cause, plus de clarté et plus de
vie aux communiqués serait d’aban-
donner une terminologie qui, Jaisant
injure à la langue française, appelle
« bataille » une campagne qui dure
depuis plus d’un mois et s’étend de
Belfort à Dunkerque, On pourrait
alors réserver le nom de bataille pour
les principales opérations, sans doute
| très variées, qui se déroulent tour à
tour sur cette, immense ligne, et nous
donner de ce fait un peu plus de dé-
tails, sans trahir de secrets.
Si- nous en croyons le correspon-
dant du Daily Telegraph, ce qu’on a
appelé la bataille de l’Aisne, s’est ter-
miné « sans que personhe n’en ail rien
su » et line nouvelle bataille, qui
doit être décisive, a commencé dans le
Alord. En faisant la part de l’humour
anglais, c’est bien ce qui paraît résul-
ter des communiqués ; il y a exacte-
Client huit fours que nous avons indi-
qué ce déplacement de l’action prin-
cipale et une récapiiulaiiou des opéra-
tions de la semaine leur donnera peut-
être plus de clarté.
Rappelons que c’est le communiqué
du 6 octobre qui nous annonçait que
des masses importantes de cavalerie,
précédant des cléments ennemis,avaient
fait leur apparition dans la région du
Nord de Lille. Pendant plusieurs
jours notre cavalerie a maintenu dans
cette région les Allemands qui s'effor-
çaient de déborder ; cependant samedi
dernier nous apprenions que leur ca- j
xàleric était parvenue à l’Ouest et au
Sud-Ouest de Lille et que le front de
combat s’étendait entre La Passée et
Armenlières et jusqu’à Cassel, au
mord d’Hasebrouck.
mous réussissons un moment ci re-
jeter l’ennemi sur Armentières, mais
le communiqué du i3 nous révèle qu’il
occupe le front La Passée, Estaires
‘ et Bailleul, tandis que nous sommes
à Béthune et Hazebrouck ; dès lors
la ville de Lille est occupée par un corps
d’armée allemand.
Mais dès le lendemain nous appre- ;
nous que les troupes anglo-françai-
ses, venant de Dunkerque ou d'Os-
tende (des deux sans doute) ont oc-j
cupé Ypres, menaçant ainsi les der-
rières de l’ennemi; Ypres est en effet,
de l’autre côté de la frontière, à moins
de vingt kilomètres de Bailleul. Le
résultat de ce mouvement ne devait
pas se faire attendre ; l'e communiqué
d’avant-hier nous informait que les
Allemands avaient évacué la rive
gauche de la Lys, et par conséquent
Bailleul et Estaires ; celui d’hier nous
confirme que leur mouvement de re-
puis’accentue et sur la rive droite de
la Lys nous avons occupé Laveniie,un
peu à l’Est d'Estaires.
« LJaction des forces alliées s'étend
•maintenant dans la région d’Ypres à
*'la mer », ajoute le communiqué que
nous donnons plus loin ; le journal le
[Times, en général bien informé, nous
\dit d’aptre part que la bataille se
]concentre dans le triangle’formé par
[ Ypres, Dixmade et Dunkerque. Nos
succès de ces derniers jours sont d’un
heureux présage pour l’issue de cette
\bataille du Nord qui, en nous don-
nant la victoire, vengerait déjà un
peu nos amis et alliés belges en atten-
dant la vengeance complète et défini-
tive.
CASPAR-JORDAN.
MANOEUVRE DÉJOUÉE
Le croiseur aliftnaod Em-Ur, rjni a échap-
pé jiisqu’tei aux finies alliées, a tenté, par
.ruse,.d'amener un bateau des Messacérk-sl
Maritimes, le Paul-Lecat, sur sa roule. Il loi
a adressé par télégraphie sans fil un messa-
ge signé : DUPLEX, — croiseur français.
\ Dnplex sans i : tout de suite on flaira le
(faux, et le Paul-Lecat fit route du Côté 0PPO-
à celui qui éBût indiqué*»
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à ia Guerre
AU NORD
16 Octobre.—Les forces alliées se dé-
ploient dans ia région d'Ypres à la Mer.
Nous .avons occupé La vende, à l’Est d’Es-
taires, dans la direction de Lille.
A DROITE
16 Octobre. — Les allemands ont livré
une attaque infructueuse au Nord-Ouest de
Verdun, dans la région de Mtflancourt.
EN RUSSIE
AC ombre.—Les Russes ont repoussé
l’ennemi se dirigeant sur Varsovie et Ivan-
gorod.
— Przemysl a élé sommé de se rendre.
EN BOSNIE
.16 Octobre. — Les Monténégrins ont
remporté une victoire devant Sarajevo.
SUR MER
16 Octobre.— Les unités franco-anglaises
manoeuvrent dans l’Adriatique et ont repris
le bombardement de GaltSro.
f 6 Octobre. — Le croiseur anglais Hawke
a été coulé par un sous marin allemand
dans la mer du Nord,
M, Poinearé dignitaire
de l’Université È Glasgow
Londres, 16 octobre.
Les étudiants de l'Université de Glasgow
ont demandé à M. Poincaré d’aecepter ie
titre de Lord Hector de cette Université.
Le Lord Hector est élu pour trois ans ;
c’est le plus haut dignitaire de l’Université.
Ce poste a été successivement occupé par
des hommes éminents, d'Angleterre, mais
jamais par un chef d Etat étranger.
M. Poincaré a accepté et les a remerciés.
Conseil des Ministres
Bordeaux, 16 octobre.
M. Briand a fait connaître qu’il a ordonné
des informations judiciaires sur les mar.oeu-
vres d’accaparement des denrées de première
nécessité.
M. Malvy a annoncé que le département
des Deux-Sèvres mettait gratuitement à la
4i#pesjue« oeeupéas par l'enne-
mi, 40 wagons de pommes de terre de 40,000
kilos chacun.
■ — »
Les Perles Allemandes à Koyc
Paris, 16 octobre.
Un important groupe de sapeurs-pom-
piers a quitté Paris, aîîant dans la région de
Rcye enterrer les cadavres.
B puis trois s mainc-s les allemands ont eu
dans ia région 4 à 5,000 morts, dont les ca-
davres en putréfaction répandant une odeur
infecte.
Les pompiers désinfecteront ensuite le
terrain pour éviter tout danger d’épidémie.
Trop bien\êiiiant pour les prisonniers !
Copenhague, 16 octobre.
Le tribunal de Munich a condamné à six
semaines de prison un négociant ayant té-
moigné uns bienveillance inconvenante aux
prisonniers français.
L'Espionnage ÂHemand en Angleterre
Londres, 16 octobre.
A ia suite de la découverte dans plusieurs
usines françaises et d’ailleurs de fondations
en béton préparées pour la grosse artillerie,
la police do sûreté a fait cet après-midi une
descente inopinée dans des établissements
allemands Proder, établis à Willesden, piès
d’uno importante jonction de chemin de fer
de la banlieue de Londres. Le toit plat des
usines commande nne large zone au Sud-
Ouest de Londres.
Le personnel comprend une trentaine
d’Allemands et cent cinquante Anglais.
La police a constaté que ia maçonnerie
était en béton très épais et que le toit, égale-
ment en béton, avait une épaisseur de trois
à quatre pieds.
Vingt-deux Allemands furent arrêtés, puis
remis en liberté.
Une Victoire Russe
Pelrograd, 16 octobre.
La cavalerie a engagé victorieusement nn
grand combat ie long de ia Vistule. L’infan-
terie, soutenue par! artillerie, poursuivit la
Datait e tt chassa les avant-gardes enne-
mies de Ivangorod, faisant de nombreux pri-
sonniers. Le combat se poursuit acharné.
D;uï aérop’anes survolant Varsovie ont
été abattus.
El Slèp d§ S®p)
Vienae, 16 octobre.
On déclare officiellement qu’à la date du 2,
vers 15 heures, le gouverneur de Przemysl a
a reçu une lettre du général russe liadko
l’informa ut qu’il cernait complètement la
viib’, proposant de discuter ia capitulation
honorable.
Le gouverneur a refusé.
Victoire fiicnténéirlns
Londres, 16 octobre.
Le gouvernement monténégrin annonei
une brillante victoire sur 150,000Autrichiens
jprès de Sarajevo*
EHiinipIs do Sanemneat
(AO OGTOBRB
Paris, 15 heures, reçu à 17 heures.
Les progrès indiqués hier sont con-
firmés.
A notre Aile Gaueïie
L’action des forces alliées s’étend
maintenant de la région d’Ypres à la
mer.
US rassie
Sur la rive gauche de la Vistule,
dans la journée du 13, les Russes ont
refoulé les attaques allemandes diri-
gées sur Varsovie et Ivangorod.
Un combat s’est engagé au Sud de
Przemysl.
GMp Islp
D’Anvers au Havre
Un de nos confrères, M. Aug. Dewinne,
donne à /’ « Humanité » ses impressions de
route d’Anvers au Havre :
« C’est de bon matin, nous dit-il, que les
membres du gouvernement belge, les fonction-
naires des départements ministériels et les
quelques journalistes appartenant au Bureau de
la presse qui a été constitué officiellement, il y
y a quelques jours, se sont embarqués pour le
Havre, sur deux .grands steamers le « Pieter-
De-Coninck » et la « Ville-ci 1 Anvers ».
» La nouvelle, quoique tenue secrète, avait
transpiré depuis la veille au soir. Elle avait
provoqué parmi les cent à cent vingt mille ré-
fugiés qui se trouvaient à Ostende et parmi la
population même de la ville, une panique folle.
Dès avant cinq heures du matin, ce fut une
ruée terrible vers les bateaux en partance pour
Folkestone, pour Douvres, pour Margate, pour
n'importe où, Nous eûmes toutes les peines du
du monde à nous frayer un passage vers les
quais, à travers la foule énorme qui se pressait
autour de la gare maritime et nos deux stea-
mers partirent avec un gros retard.
» Nous n’étions pas sortis du port que le ciel
d’abord clair s’était rembruni. Le temps était
froid et maussade. Voici d’abord que défile de-\
tant nous da digue d’Qstende avec ses villas
cossues, son Kursaal et ses hôtels somptueux.
Pendant la saison, elle est envahie par la foule
des parvenus et des belles élégantes qui. y
étaient leur richesse et y promènent leur oisi-
veté. Maintenant ce sont des fugitifs, vieillards, ,
femmes, enfants, aux vêtements sordides, oe
sont des soldats blessés, malades, éc.lopês qui ‘
traînent le long de tous ces bâtiments vicies
leur misère, leui s souffrances et leurs deuils.
Puis ce sont Iss riants villages connus et aimés
de la côte flamande, Mariakerke, Raversyde,
Middelkerque, Westende, Cocyde, La Panne, et
la couronne des dunes dont les formes indécises
apparaissent à travers la brume. Un biplan sur- :
vole longtemps et très haut ta mer, puis, près
de la frontière française, disparait du côté de
ia terre.
» C'est fini. Le dernier village belge s'est en- l
foncé dans le brouillard. Et une tristesse ith- j
merise nous envahit Ah ! la cruelle séparation ! ;
Nous laissons derrière nous nos fils àla guerre, '
nos familles dispersées, notre pays en ruines, ;
nos populations qui fuient éperdues devant les \
hordes teutons s. Où sont en ce moment nos en-
fants ? Que font fis? Ne sont-ils pas blessés?
Ne sont-ils pas couchés dans quelque tranchée
pleine d'eau ? Malédiction ! Qui sait si on ne
nous les a pas tués ? Combien en reverrons-
nous de ceux qui sont partis ? Quand finira-t-
elle, cette horrible guerre ?
» La terre a disparu derrière l'horizon.. De
.gros nuages noirs courent le ciel. Le vent souf-
fle en tempête. La mer devient de plus en plus
houleuse et les vagues semblables à nos âmes
en tumulte, jettent leur plainte à travers l'infini
de l'espace.
» Mais la côte française, avec ses falaises
droites et grises s'élève au loin. Une paix se-
reine descend maintenant en nous avec l'es-
poir. La confiance renait au souvenir de toutes
les luttes menées par le peuple de France pour
le triomphe des grandes idées de justice et
d’humanité. Le voici debout encore une fois
pour venger le droit outrage, pour empêcher le
naufrage de la civilisation par la barbarie mi-
litariste. Est-ce le régime des hobereaux prus-
siens ou l’idéal de la France républicaine et de
l'Angleterre libérale quidoit dominer le monde ?
Un peuple qui ne sait pas défendre sa liberté
est-il digne de vivre ? Ce n’est pas une honte
d'être vaincu, ce qui est honteux, c’est de ne
plus oser se battre, c’est de ne pas se défendre
quand on est attaqué. La cause dans laquelle
nous avons souffert est si grande qu'elle mérite
tous les sacrifices, même les plus grands, même
les plus douloureux.
» Telles sont les pensées graves qui nous agi-
tent tandis que la côté française continue à fuir
devant nous dans le soir qui tombe. La nuit est
tout à fait venue lorsque les feux et les phares,
comme des regards amis, pi ojettent vers nous
leurs clartés. Nous voici en rade du Havre. Au
fond de la rade des lignes de lumière s’élèvent
en étages. C’est le faubourg de Sainte Adresse.
Dos bateaux aux lanternes multicolores se ba-
lancent sur les vagues. L’un d’eux passe près
de nous et des voix rudes d’hommes que nous
ne voyons pas montent dans l'obscurité. « Vive
la Belgique ! Vive la Belgique ! » Et ces cris
'que le bruit de la mer ne parvient pas à étouf-
fer, se renouvellent, deviennent plus distincts à
mesure que nous approchons. Nous répondons
d’un seul coeur : « Vive la France ! »
Nous entrons dans le port.
» Demain, on installera les bureaux ministé-
riels dans quelque hôtel de la ville. Avec la
partie de la Flandre non enoore occupée par
les Allemands, o’est tout ce qui reste de la Bel-
gique indépendante.
» Vive la Belgique tout de même ! »
Les Allemands à Gand
On annonce d’Amsterdam que l’officiar du
détachement de cavalerie qui est entré à Gand
s’est rendu à l’Hôtel de Ville et a conféré avec
le bourgmestre et les conseillers de la ville.
Les couleurs allemandes ont été ensuite
arborées sur l'Hôtel de Ville. Les Allemands,
après avoir donné des instructions au bureau
des postes et télégraphes, ont quitté ta ville.
V Le « Daily Mail » apprend a'Ostende que les
Paris, 23 heures, reçu à 2 h. 30 du matin.
A l'Aile &anciie
L’action continue vigoureusement.
Nous tenons partout.
Sur certains points nous avons ga-
gné du terrain.
Nous avons occupé notamment La-
ventine, à l’Est d’Estaires, dans la
direction de Lille.
@nr le® autres parties
du front
Aucun incident notable à signaler
sur les autres parties du front, sauf une
attaque infructueuse des Allemands
dp.a s la région de Malancourt, au
Nord-Ouest de Verdun.
opérations autour de Gand ont commencé très
favorablement pour les alliés. Les Allemands
ont demandé un armistice pour enterrer leurs
morts mais il fut refusé.
S’avançant avec confiance contre oe qu’elle-
croyait être les débris de l’armée belge, une
colonne allemande a été surprise dans une em-
buscade au Sud de Gand.
Les ennemis furent littéralement fauchés par
les mitrailleuses et une charge k.ia baïonnette
effectuée à propos les mit en déroute. Ils lais-
sèrent sur le champ de bataille environ 600
morts alors que les pertes des alliés étaient
nulles. Les Allemands se retirèrent précipitam-
mentsur Alost.
Une Délégation de Paris
Paris, 10 octobre.
Les présidents du Conseil municipal de Paris
et du Conseil général de ia Seine vont, demain
samedi, au Havre porter au gouvernement belge
le salut cordial des deux Assemblées.
La Flotte Franco-Anglaise
dans l’Adriatique
Rome, 16 octobre.
On mande de Saint-Jean-de-Medaa que le
bombardement de Cattaro, quelque temps
interrompu, a repris hier soir avec nne extrê-
me violence. On a tiré de Lovcen et des uni-
tés navales franco-anglaises.
_ ün estime que le bombardemsntne cesse-
ra pas avant la destruction des torts exté-
rieurs.
Les artilleurs français manoeuvrent avec
succès les grosses pièces installées à Lovcen.
Cette nuit, des unités françaises sont par-
ties à la recherche de l'escadrille autrichienne
signalée par radiotélégraphie le long de la
côte de Dalmalie.
Un torpillear autrichien a été gravement
avarié. Les autres s’échappèrent.
Un Combat naval dans la Mer Hoirs
Londres, 16 octobre.
Le Daily Telegraph publie une dépêche de
Rome salon des nouvelles venues de Visnne
et de Bucarest, disant qu’un combat naval
aurait eu lieu mercredi dernier, dans la Mer
Noire, entre l’escadre russe, le Goeben et le
Breslau battant pavillon allemand.
Croiseur coulé par un Sous-Marin
Londres, 16 octobre (officiel).
Le croiseur anglais Hawke a été coulé dans
la mer du Nord par un sons-marin.
Les cinquante hommes de l'équipage ont
été sauvés.
Le Hawke jaugeait 7,300 tonnes et avait été
construit en 1889.
Un détachement allemand
entre en fB«itant3e
Londres, 15 octobre.
Un voyageur revenant des Pays-Bas a dé-
claré au Daily Graphie qu’un détachement
de soldats allemands a franchi vendredi la
(routière hollandaise entre Eysschen et Ro-
socdit'l.
L’oflicier qui commandait ce détachement
ayant refusé de rebrousser chemin, un com-
bat s’ensuivit dans lequel une douzaine
d’Allemands furent tués et plusieurs autres
blessés.
Les Italiens dans le Trentin
Venise, 16 octobre.
Le gouverneur de Trieste a décrété que les
Italiens employés aux constructions des tra-
vaux publics seraient immédiatement ren-
voyés.
L’indignation est très vive dans les milieux
ouvriers italiens.
L’expulsion des Italiens continue.
La semaine dernière, 57 ouvriers, presque
tous Vénitiens, ont du quitter Trieste.
L'AUTRiCHE MANQUE D’HOMMES
Rome, 16 octobre.
On mande de Vienne que tous les hom-
mes valides étant partis en guerre, Je gou-
vernement austro-hongrois a prescrit aux
maires de former une garde analogue à la
garde nationale et qui sera composée do jeu-
nes gens de moins de 18 ans.
MOKT DS M.DE SAÏÏ GIÏÏfJAÎTO
Rome, 16 octobre.
M. de San Giuliano est décédé.
Sbsêqiiss du Roi Carol
* Bucarest, 16 octobre.
Les obsèques du roi Carol viennent d’être
jcélébréç»..
L'ATTITUDE OU PORTUGAL
Une dépêche de l’Agence Reuter dit que
les sentiments de sympathie du Portugal
pour l’Angleterre n’ont tait que s’accroître
depuis le commencement de ia guerre.
Le Portugal doit être prêt a toutes les
éventualités et assister l’Angleterre partout
et à n’importe quel moment,'quand cela sera
nécessaire.
Une mobilisation partielle sera incessam-
ment ordonnée.
La dépêche ajoute qu’il n’est pas exact
que le Portugal ait déclaré la guerre à l’Al-
lemagne.
Paris, 16 octobre.
La correspondant du Temps à Lisbonne dit
qu’à le suite du Conseil de cabinet présidé
par le chef d’Etat et de la conférence entre
ce dernier, le président dn Conseil et les
leaders politiques, il a été décidé de convo-
quer le Congrès pour aujourd’hui afin d’au-
toriser la mobilisation des troupes.
On dit que le ministre d’Ailemagne et di-
vers résidents allemands sont.sur le point
dé quitter Lisbonne pour Madrid.
LES
Mats dans les Forets de l'Arpie
Si l'intérêt principal de l’immense bataille
se porte aujourd’hui sur la frontière Iracca-
betge, nos troupes n’en livrent pas moins des
combats héroïques sur tous les points de ia
ligne et, en particulier, dans ia forêt de l’Ar-
gonne.
Le caractère du terrain rend ces engage-
ments difficiles. Il appelle un déploiement
d’activité et nne vigilance constante qui im-
posent à nos troupes des efforts incessants.
L’état-major allemand reconnaît lui-même
combien est dure la tâche de riposter aux
attaques françaises.
Dans le communiqué qu’il a fait à la date
du 14 octobre et qui a été recueilli par les
stations de télégraphie sans fii, nous lisons,
en effet, ce passage :
« Des combats violents ont lien sans arrêt
dans ia forêt de l’Argoaae. Le pays est ren-
du extrêmement difficile par sa végétation
épaisse et par ses torts.
» Les Français offrent nne résistance obs-
tinée et se servent de mitrailleuses placées
sur des plate-formes construites dans les
arbres.
» En plus de leurs tranchées, disposées
par trois, les Ffaàçakt ont construit des dé-
fenses qui ressemblent à des forteresses. »
LE HAVRE
CONSEIL IH!»
Séance du vendredi 16 Octobre
Présidence de M. MORGAND, Maire
Le Conseil municipal s’est réuni vendredi
soir, à six heures en séance publique, sous
la présidence de M. Morgand, maire.
Etaient présents : MM. Serrurier, Badou-
reau, Jeanequin, Vignô et Valentin,adjoints;
Basset, Bricka, Windesheim, Salacrou, Allan,
Durancf-Viel, Mâillart, Débet, Lang, Beurrier,
Dero, Be^oaen-Demeaux, Gripois, Masque-
fier, de Grandmaison, Choux, Auger, Encon-
tre, Brot, Grenier, Coulon, Meyer.
Les autres membres étaient excusés ou
mobilisés.
Sympathies Fraoeo-Beiges
En ouvrant la séance, M. ie maire donne
connaissance de la lettre suivante qui iui a
été adressée par M. Carton de Wiard, minis-
tre de la justice, au nom du Conseil des mi-
nistres de Belgique.
« Le Havre, 15 octobre 1914.
» Monsieur le Maire,
» Laissez-moi vous dire, au nom du gou-
vernement belge et de mes compatriotes,
combien nous avons été touchés et demeu-
rons reconnaissants de l’accueil si aff ctueu-
sement enthousiaste que nous a fait ia popiA
lation du Havre.
» Dans cet accueil, nous avons retrouvé
i’écho des nobles sentiments qui ont inspiré
votre appel à ia population. Nous y avons
reconnu tonte la délicatesse de l’âme fran-
çaise, attentive à adoucir l’amertume que
nous éprouvons eu nous éloignant morarn-
lanément de nos foyers, de nos familles, de
nos concitoyens, afin de préserver, contra
toute éventualité, le libre exercice de notre
souveraineté nationale.
» De ce Hàvre de Grâce aux larges accès,
nous continuerons, en dépit de l’orage, à di-
riger la vie de notre pays et son effort pa-
triotique, dan3 la tranquille conscience du
Droit et la certitude du triomphe qui nous
sera commun.
» En souhaitant qa8 vous fassiez part de
notre gratitude au Conseii municipal et à la
population, je vous prie d'agréer, Monsieur
le Maire, l'expression de mes sentiments de
baute considération.
» Le Ministre de la Justice,
» CARTON DE WIARD. »
L’assemblée accueille par des applaudisse-
ments les légitimas espérances manifestées
dans ce précieux document qui devra, nous
«u sommes persuadés, avoir une place pri-
vilégiée dans nos archives communales.
Mi Morgand propose ensuite d’adopter la
motion suivante :
« Le Conseii municipal, réuni en séance
extraordinaire, s’associe aux seaiimonts qui
ont accueilli la venue du Gouvernement
Belge dans la ville du Havre.
» Il le remercie du grand honneur qu’il
fait au Havre-en fixant sa résidence momen-
tanée dans cette ville et voit dà«§ cet événe-
ment un nôuvean gage de l’amitié qui unit
la France à i’héroï jae peuple beige et à son
noble roi.
» Interprète de la population havraise tout
entière, ii adresse à ses hôtes l’expression de
sa plus respectueuse sympathie et salue l’es-
poir des réparations prochaines qui assure-
ront ie triomphe da la civilisation, de la jus-
tice et du droit. »
Des bravos unanimes témoignent de l’ac-
quiescement de l’Assemblée à cette omnosi-
jjoa-.- PP? SpwS i■}..,j>i .
Frais d'installation du Gouvernement belge
H. le maire fait ensuite connaître que l’ins-
tallation do gouvernement belge au Havre
va entraîner des dépenses qui seront suppor-
tées par le gouvernement français. La ville
du Havre devant cependant faire Fagance
des sommes à payer immédiatenaeni, un
crédit provisionnel de 50,000 francs est voté'
par le Conseil.
M. le maire, donne à ce sujet quelques
explications sur l’engagement que le gouver-
nement français va prendre, et sur la façon
dont les dépenses seront engagées sous ie:
contrôle de M.Hennion et d’an fonctionnaire
envoyé de Rouen.
Secours aux Réfugiés. — Le Comité des ré-
fugiés belges et du Nord, qui a rendu les
plus grands services à l’Administration en
s'occupant de pourvoir an logement et à ia
nourriture, a dépensé du 9 septembre au 7
octobre, 10,922 fr. 50 pour frais de nourri-
ture.
Sur la proposition de M. le Maire, afin d»
pouvoir poursuivre son oeuvre et effectuer
les paiements indispensables, le Conseii vote
nn crédit provisionnel de 50,000 francs.
Renvoi aux Commissions. — Le Conseil ren-
voie à l’examen des Commissions compéten-
tes diverses affairés, notamment l’assistance,
publique, l’entretien des clôtures de ia forêt,
le chauffage des bâtiments, l’abonnement
des brasseurs de bière, le projet municipal,
celui de l’Ecoie des Beaux-Arts, l’entrepôt
des pétroles, la Caisse des Ecoles, les voitures
de nettoiement.
Vente de briques. — Une somme de
I,073 fr. 83 est votée à titre de commission
due à M. Queval. pour vente des briques fa-
briquées a l’usine d’incinération.
Tramways de là* Petite-Eure. — M. Vignê,
adjoint, fait part an Conseil de la reprise dn
service des tramways au-delà du pont de la
Petite-Eure, service qui avait été interrompu
par suite d’avaries au portique et de la né-
cessité dans laquelle on se trouvait de ne
pas tenir le pont ouvert pour laisser la libre
circulation aux trains nécessaires aux ser-
vices militaires.
M. Brot se déclaré satisfait du résultat ob-
tenu.
Décès de M. Gastambide. —' M. Jennequitt
rappelle que récemment le Conseil avait le
regret de voir disparaître M. Règot, avocat
conseil de la ville. Depuis, M. Gastambide,
son parent, avait été appelé à iui succéder.
Déjà l’administration municipale avait été
appelée à s’entretenir avec lui de diverses
questions litigieuses ; malheureusement ces
rapports auront été de courte durée, M. Gas-
tambide étant glorieusement tombé au cours
do combats dans le Nord.
M. Jennequin, prie ie Conseil de s’associer
â iui pour exprimer à la famille du défunt
et, en particulier à M. Basset, les sentiments
de regrets de tous les membres de l’as-
semblée.
Vente de bois. — M. Jennequin demande
l’autorisation do vendre sans adjudication^
4 500 fagots provenant des coupes faites à ia
forêt de Montgeon. Il en est ainsi décidée
Des opérations plus importantes seront fai-
tes avec adjudications ultérieurement. '
Concession au Cimetière. — Le Conseil ac-
corde une concession de 15 ans pour la sé-
pulture de M. Mauduy, surveillant des tra-
vaux d’architecture.
Matériel de couchage. — Pour la fourniture
de 703 paillasses destinées aux réfugiés, une
somme de 1,000 francs est votée sur la pro-
position de M. Valentin.
Victimes du chômage. — M. le Maire rap-
pelle que pour assister les victimes du chô-
mage causé par l’état de guerre, une somme
de 50,000 francs a été votée, en deux tran-
ches, par le Conseil. Un nouveau crédit est
nécessaire, M. ie Maire propose 20,000 fr.,
mais, sur la demande de M. Encontre, kl
somme est portée à 50,000 francs.
Diverses observations sont présentées par
MM. Brot, Meyer, Mailiart, sur l’attribution,
des secours.
Dépenses imprévues.— M. Deliot fait con-
naître que le total des dépenses imprévues
s’élevant à 11,863 fr. 15, il reste une sommé
disponible de SJ7t fr. 21.
Il présente ensuite quelques observations
sur le classement d’une petite somme occa-
sionnée par le concours de musique, dans
les dépenses imprévues.
Construction d’un égout. — L’établissement
d’un égout, en poterie rue Bernardia-de-
,Saint-Pierre, entre la rue de la M .illeraye et
ia rue Emile-Zola pour desservir l’Ecole pri-
maire communale de filles, entraînera une
dépense de 2,800 francs.
Ecole supérieure de commerce.— M. Gripois
ayant demandé le renouvellement de la sub-
vention de 3,000 francs à 1 Ecole supérieurs
de commerce, un long débat s’engage sur ia
proposition de M. Encontre qui désirerait,
que la dépenss fut proportionnée au nom-
bre des boursiers présentés par la ville.
Finalement ie crédit est voté.
Résiliation de bail. — Sur la proposition de
M. Vigné, le Conseil approuve une délibéra-
tion de ia Commission du Bureau de Bienfai-
sance tendant à la résiliation d’un bail con-
senti à M. Capet, locataire d’une partie d’im-
meuble rue d’Estimanville, 24, qui se
trouve dans l’impossibilité de payer son
loyer.
Matériel de bureau. — On approuve l'acqui-
sition d'uue machine à écrire fournie par
M. Brune! au Bureau de Bienfaisance.
Conseil des Prud’hommes. — Le Conseii ap-
prouve le budget des dépenses obligatoires
et facultatives du Conseil des Prud’hommes.
Emotion injustifiée. — M. Meyer demande à
M. ie Maire s’il peut fournir à l’assemblée
quelques renseignements sur les bruits pes»
simistes qui ont circulé ces jours-ci dans
notre ville sur la sécurité de notre port.
M. Morgand répond que ces bruits ne re-
posent que sur des exagérations formidables.
Il n’y a rien eu pouvant justifier cette alar-
me, ni sous-marin, ci attaque de Zeppelin*
ni mine dans le port...
M. Meyer se déclare heureux d’avoir pro-
voqua ces explications et M. Darand-Vieî dit'
qu’il pourra, en Comité particulier, donner
des renseignements complètement rassu-
rants.
Pour les chômeurs. — M. Brot ayant de*
mandé que pour donner du travail aux
hommes travaillant dans les bâtiments,
l’on procédât au ravalement et à la peinture
des bâtiments, M. Morgand iui fait connaître
que si l’on n’obtient pas rapidement la dA
saffeotation d’un crédit prévu, la caisse rata
nieipale se trouvera, à la fin dn mois au des
sous de ses recettes et dans l’impossibilitl
de faire face aux travaux votés au budget.
M. Brot voudrait que la Chambre de com-
merce facilitât, par l’attribution de fonds,
l'ouverture d’une carrière à cailloux dans U
. forêt de Montjeon.
Administràletif -Péftgcé - Gérant
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LA BATAILLE DU NORD
‘La semaine qui vient de s’écouler a
mis notre patience à une rude épreu-
ve, avouons-le, du moins en ce qui
concerne les opérations de notre ter-
ritoire. La brièveté des communiqués,
leur monotonie et aussi leur obscurité
n’ont pas précisément répondu à notre
ifattente. Le lieutenant-colonel Boas-
set, d’ordinaire fort réservé, s’en est
plaint avec véhémence dans un article
récent où il concluait très justement :
Le peuple français a montré, depuis
le début de cette terrible crise, assez
de dignité, de fermeté, de sagesse et
de pairioti®* 110, pour cju on lut Hisse
un peu plus de crédit et que, tout en
gardant la réserve indispensable, on
ne le condamne pas à deviner des ré-
bus qui forcent les professionnels eux-"
mêmes à donner leur langue aux
chiens.
Si un spécialiste réputé des ques-
tions militaires en était réduit là, quel
n’était pas notre embarras à nous,
humbles lecteurs dacartes ! Nous ne
prétendons à aucune compétence tech-
nique, mais il nous semble qu’un
moyen assez simple de donner, en tout
\teat dç cause, plus de clarté et plus de
vie aux communiqués serait d’aban-
donner une terminologie qui, Jaisant
injure à la langue française, appelle
« bataille » une campagne qui dure
depuis plus d’un mois et s’étend de
Belfort à Dunkerque, On pourrait
alors réserver le nom de bataille pour
les principales opérations, sans doute
| très variées, qui se déroulent tour à
tour sur cette, immense ligne, et nous
donner de ce fait un peu plus de dé-
tails, sans trahir de secrets.
Si- nous en croyons le correspon-
dant du Daily Telegraph, ce qu’on a
appelé la bataille de l’Aisne, s’est ter-
miné « sans que personhe n’en ail rien
su » et line nouvelle bataille, qui
doit être décisive, a commencé dans le
Alord. En faisant la part de l’humour
anglais, c’est bien ce qui paraît résul-
ter des communiqués ; il y a exacte-
Client huit fours que nous avons indi-
qué ce déplacement de l’action prin-
cipale et une récapiiulaiiou des opéra-
tions de la semaine leur donnera peut-
être plus de clarté.
Rappelons que c’est le communiqué
du 6 octobre qui nous annonçait que
des masses importantes de cavalerie,
précédant des cléments ennemis,avaient
fait leur apparition dans la région du
Nord de Lille. Pendant plusieurs
jours notre cavalerie a maintenu dans
cette région les Allemands qui s'effor-
çaient de déborder ; cependant samedi
dernier nous apprenions que leur ca- j
xàleric était parvenue à l’Ouest et au
Sud-Ouest de Lille et que le front de
combat s’étendait entre La Passée et
Armenlières et jusqu’à Cassel, au
mord d’Hasebrouck.
mous réussissons un moment ci re-
jeter l’ennemi sur Armentières, mais
le communiqué du i3 nous révèle qu’il
occupe le front La Passée, Estaires
‘ et Bailleul, tandis que nous sommes
à Béthune et Hazebrouck ; dès lors
la ville de Lille est occupée par un corps
d’armée allemand.
Mais dès le lendemain nous appre- ;
nous que les troupes anglo-françai-
ses, venant de Dunkerque ou d'Os-
tende (des deux sans doute) ont oc-j
cupé Ypres, menaçant ainsi les der-
rières de l’ennemi; Ypres est en effet,
de l’autre côté de la frontière, à moins
de vingt kilomètres de Bailleul. Le
résultat de ce mouvement ne devait
pas se faire attendre ; l'e communiqué
d’avant-hier nous informait que les
Allemands avaient évacué la rive
gauche de la Lys, et par conséquent
Bailleul et Estaires ; celui d’hier nous
confirme que leur mouvement de re-
puis’accentue et sur la rive droite de
la Lys nous avons occupé Laveniie,un
peu à l’Est d'Estaires.
« LJaction des forces alliées s'étend
•maintenant dans la région d’Ypres à
*'la mer », ajoute le communiqué que
nous donnons plus loin ; le journal le
[Times, en général bien informé, nous
\dit d’aptre part que la bataille se
]concentre dans le triangle’formé par
[ Ypres, Dixmade et Dunkerque. Nos
succès de ces derniers jours sont d’un
heureux présage pour l’issue de cette
\bataille du Nord qui, en nous don-
nant la victoire, vengerait déjà un
peu nos amis et alliés belges en atten-
dant la vengeance complète et défini-
tive.
CASPAR-JORDAN.
MANOEUVRE DÉJOUÉE
Le croiseur aliftnaod Em-Ur, rjni a échap-
pé jiisqu’tei aux finies alliées, a tenté, par
.ruse,.d'amener un bateau des Messacérk-sl
Maritimes, le Paul-Lecat, sur sa roule. Il loi
a adressé par télégraphie sans fil un messa-
ge signé : DUPLEX, — croiseur français.
\ Dnplex sans i : tout de suite on flaira le
(faux, et le Paul-Lecat fit route du Côté 0PPO-
à celui qui éBût indiqué*»
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à ia Guerre
AU NORD
16 Octobre.—Les forces alliées se dé-
ploient dans ia région d'Ypres à la Mer.
Nous .avons occupé La vende, à l’Est d’Es-
taires, dans la direction de Lille.
A DROITE
16 Octobre. — Les allemands ont livré
une attaque infructueuse au Nord-Ouest de
Verdun, dans la région de Mtflancourt.
EN RUSSIE
AC ombre.—Les Russes ont repoussé
l’ennemi se dirigeant sur Varsovie et Ivan-
gorod.
— Przemysl a élé sommé de se rendre.
EN BOSNIE
.16 Octobre. — Les Monténégrins ont
remporté une victoire devant Sarajevo.
SUR MER
16 Octobre.— Les unités franco-anglaises
manoeuvrent dans l’Adriatique et ont repris
le bombardement de GaltSro.
f 6 Octobre. — Le croiseur anglais Hawke
a été coulé par un sous marin allemand
dans la mer du Nord,
M, Poinearé dignitaire
de l’Université È Glasgow
Londres, 16 octobre.
Les étudiants de l'Université de Glasgow
ont demandé à M. Poincaré d’aecepter ie
titre de Lord Hector de cette Université.
Le Lord Hector est élu pour trois ans ;
c’est le plus haut dignitaire de l’Université.
Ce poste a été successivement occupé par
des hommes éminents, d'Angleterre, mais
jamais par un chef d Etat étranger.
M. Poincaré a accepté et les a remerciés.
Conseil des Ministres
Bordeaux, 16 octobre.
M. Briand a fait connaître qu’il a ordonné
des informations judiciaires sur les mar.oeu-
vres d’accaparement des denrées de première
nécessité.
M. Malvy a annoncé que le département
des Deux-Sèvres mettait gratuitement à la
4i#pesjue« oeeupéas par l'enne-
mi, 40 wagons de pommes de terre de 40,000
kilos chacun.
■ — »
Les Perles Allemandes à Koyc
Paris, 16 octobre.
Un important groupe de sapeurs-pom-
piers a quitté Paris, aîîant dans la région de
Rcye enterrer les cadavres.
B puis trois s mainc-s les allemands ont eu
dans ia région 4 à 5,000 morts, dont les ca-
davres en putréfaction répandant une odeur
infecte.
Les pompiers désinfecteront ensuite le
terrain pour éviter tout danger d’épidémie.
Trop bien\êiiiant pour les prisonniers !
Copenhague, 16 octobre.
Le tribunal de Munich a condamné à six
semaines de prison un négociant ayant té-
moigné uns bienveillance inconvenante aux
prisonniers français.
L'Espionnage ÂHemand en Angleterre
Londres, 16 octobre.
A ia suite de la découverte dans plusieurs
usines françaises et d’ailleurs de fondations
en béton préparées pour la grosse artillerie,
la police do sûreté a fait cet après-midi une
descente inopinée dans des établissements
allemands Proder, établis à Willesden, piès
d’uno importante jonction de chemin de fer
de la banlieue de Londres. Le toit plat des
usines commande nne large zone au Sud-
Ouest de Londres.
Le personnel comprend une trentaine
d’Allemands et cent cinquante Anglais.
La police a constaté que ia maçonnerie
était en béton très épais et que le toit, égale-
ment en béton, avait une épaisseur de trois
à quatre pieds.
Vingt-deux Allemands furent arrêtés, puis
remis en liberté.
Une Victoire Russe
Pelrograd, 16 octobre.
La cavalerie a engagé victorieusement nn
grand combat ie long de ia Vistule. L’infan-
terie, soutenue par! artillerie, poursuivit la
Datait e tt chassa les avant-gardes enne-
mies de Ivangorod, faisant de nombreux pri-
sonniers. Le combat se poursuit acharné.
D;uï aérop’anes survolant Varsovie ont
été abattus.
El Slèp d§ S®p)
Vienae, 16 octobre.
On déclare officiellement qu’à la date du 2,
vers 15 heures, le gouverneur de Przemysl a
a reçu une lettre du général russe liadko
l’informa ut qu’il cernait complètement la
viib’, proposant de discuter ia capitulation
honorable.
Le gouverneur a refusé.
Victoire fiicnténéirlns
Londres, 16 octobre.
Le gouvernement monténégrin annonei
une brillante victoire sur 150,000Autrichiens
jprès de Sarajevo*
EHiinipIs do Sanemneat
(AO OGTOBRB
Paris, 15 heures, reçu à 17 heures.
Les progrès indiqués hier sont con-
firmés.
A notre Aile Gaueïie
L’action des forces alliées s’étend
maintenant de la région d’Ypres à la
mer.
US rassie
Sur la rive gauche de la Vistule,
dans la journée du 13, les Russes ont
refoulé les attaques allemandes diri-
gées sur Varsovie et Ivangorod.
Un combat s’est engagé au Sud de
Przemysl.
GMp Islp
D’Anvers au Havre
Un de nos confrères, M. Aug. Dewinne,
donne à /’ « Humanité » ses impressions de
route d’Anvers au Havre :
« C’est de bon matin, nous dit-il, que les
membres du gouvernement belge, les fonction-
naires des départements ministériels et les
quelques journalistes appartenant au Bureau de
la presse qui a été constitué officiellement, il y
y a quelques jours, se sont embarqués pour le
Havre, sur deux .grands steamers le « Pieter-
De-Coninck » et la « Ville-ci 1 Anvers ».
» La nouvelle, quoique tenue secrète, avait
transpiré depuis la veille au soir. Elle avait
provoqué parmi les cent à cent vingt mille ré-
fugiés qui se trouvaient à Ostende et parmi la
population même de la ville, une panique folle.
Dès avant cinq heures du matin, ce fut une
ruée terrible vers les bateaux en partance pour
Folkestone, pour Douvres, pour Margate, pour
n'importe où, Nous eûmes toutes les peines du
du monde à nous frayer un passage vers les
quais, à travers la foule énorme qui se pressait
autour de la gare maritime et nos deux stea-
mers partirent avec un gros retard.
» Nous n’étions pas sortis du port que le ciel
d’abord clair s’était rembruni. Le temps était
froid et maussade. Voici d’abord que défile de-\
tant nous da digue d’Qstende avec ses villas
cossues, son Kursaal et ses hôtels somptueux.
Pendant la saison, elle est envahie par la foule
des parvenus et des belles élégantes qui. y
étaient leur richesse et y promènent leur oisi-
veté. Maintenant ce sont des fugitifs, vieillards, ,
femmes, enfants, aux vêtements sordides, oe
sont des soldats blessés, malades, éc.lopês qui ‘
traînent le long de tous ces bâtiments vicies
leur misère, leui s souffrances et leurs deuils.
Puis ce sont Iss riants villages connus et aimés
de la côte flamande, Mariakerke, Raversyde,
Middelkerque, Westende, Cocyde, La Panne, et
la couronne des dunes dont les formes indécises
apparaissent à travers la brume. Un biplan sur- :
vole longtemps et très haut ta mer, puis, près
de la frontière française, disparait du côté de
ia terre.
» C'est fini. Le dernier village belge s'est en- l
foncé dans le brouillard. Et une tristesse ith- j
merise nous envahit Ah ! la cruelle séparation ! ;
Nous laissons derrière nous nos fils àla guerre, '
nos familles dispersées, notre pays en ruines, ;
nos populations qui fuient éperdues devant les \
hordes teutons s. Où sont en ce moment nos en-
fants ? Que font fis? Ne sont-ils pas blessés?
Ne sont-ils pas couchés dans quelque tranchée
pleine d'eau ? Malédiction ! Qui sait si on ne
nous les a pas tués ? Combien en reverrons-
nous de ceux qui sont partis ? Quand finira-t-
elle, cette horrible guerre ?
» La terre a disparu derrière l'horizon.. De
.gros nuages noirs courent le ciel. Le vent souf-
fle en tempête. La mer devient de plus en plus
houleuse et les vagues semblables à nos âmes
en tumulte, jettent leur plainte à travers l'infini
de l'espace.
» Mais la côte française, avec ses falaises
droites et grises s'élève au loin. Une paix se-
reine descend maintenant en nous avec l'es-
poir. La confiance renait au souvenir de toutes
les luttes menées par le peuple de France pour
le triomphe des grandes idées de justice et
d’humanité. Le voici debout encore une fois
pour venger le droit outrage, pour empêcher le
naufrage de la civilisation par la barbarie mi-
litariste. Est-ce le régime des hobereaux prus-
siens ou l’idéal de la France républicaine et de
l'Angleterre libérale quidoit dominer le monde ?
Un peuple qui ne sait pas défendre sa liberté
est-il digne de vivre ? Ce n’est pas une honte
d'être vaincu, ce qui est honteux, c’est de ne
plus oser se battre, c’est de ne pas se défendre
quand on est attaqué. La cause dans laquelle
nous avons souffert est si grande qu'elle mérite
tous les sacrifices, même les plus grands, même
les plus douloureux.
» Telles sont les pensées graves qui nous agi-
tent tandis que la côté française continue à fuir
devant nous dans le soir qui tombe. La nuit est
tout à fait venue lorsque les feux et les phares,
comme des regards amis, pi ojettent vers nous
leurs clartés. Nous voici en rade du Havre. Au
fond de la rade des lignes de lumière s’élèvent
en étages. C’est le faubourg de Sainte Adresse.
Dos bateaux aux lanternes multicolores se ba-
lancent sur les vagues. L’un d’eux passe près
de nous et des voix rudes d’hommes que nous
ne voyons pas montent dans l'obscurité. « Vive
la Belgique ! Vive la Belgique ! » Et ces cris
'que le bruit de la mer ne parvient pas à étouf-
fer, se renouvellent, deviennent plus distincts à
mesure que nous approchons. Nous répondons
d’un seul coeur : « Vive la France ! »
Nous entrons dans le port.
» Demain, on installera les bureaux ministé-
riels dans quelque hôtel de la ville. Avec la
partie de la Flandre non enoore occupée par
les Allemands, o’est tout ce qui reste de la Bel-
gique indépendante.
» Vive la Belgique tout de même ! »
Les Allemands à Gand
On annonce d’Amsterdam que l’officiar du
détachement de cavalerie qui est entré à Gand
s’est rendu à l’Hôtel de Ville et a conféré avec
le bourgmestre et les conseillers de la ville.
Les couleurs allemandes ont été ensuite
arborées sur l'Hôtel de Ville. Les Allemands,
après avoir donné des instructions au bureau
des postes et télégraphes, ont quitté ta ville.
V Le « Daily Mail » apprend a'Ostende que les
Paris, 23 heures, reçu à 2 h. 30 du matin.
A l'Aile &anciie
L’action continue vigoureusement.
Nous tenons partout.
Sur certains points nous avons ga-
gné du terrain.
Nous avons occupé notamment La-
ventine, à l’Est d’Estaires, dans la
direction de Lille.
@nr le® autres parties
du front
Aucun incident notable à signaler
sur les autres parties du front, sauf une
attaque infructueuse des Allemands
dp.a s la région de Malancourt, au
Nord-Ouest de Verdun.
opérations autour de Gand ont commencé très
favorablement pour les alliés. Les Allemands
ont demandé un armistice pour enterrer leurs
morts mais il fut refusé.
S’avançant avec confiance contre oe qu’elle-
croyait être les débris de l’armée belge, une
colonne allemande a été surprise dans une em-
buscade au Sud de Gand.
Les ennemis furent littéralement fauchés par
les mitrailleuses et une charge k.ia baïonnette
effectuée à propos les mit en déroute. Ils lais-
sèrent sur le champ de bataille environ 600
morts alors que les pertes des alliés étaient
nulles. Les Allemands se retirèrent précipitam-
mentsur Alost.
Une Délégation de Paris
Paris, 10 octobre.
Les présidents du Conseil municipal de Paris
et du Conseil général de ia Seine vont, demain
samedi, au Havre porter au gouvernement belge
le salut cordial des deux Assemblées.
La Flotte Franco-Anglaise
dans l’Adriatique
Rome, 16 octobre.
On mande de Saint-Jean-de-Medaa que le
bombardement de Cattaro, quelque temps
interrompu, a repris hier soir avec nne extrê-
me violence. On a tiré de Lovcen et des uni-
tés navales franco-anglaises.
_ ün estime que le bombardemsntne cesse-
ra pas avant la destruction des torts exté-
rieurs.
Les artilleurs français manoeuvrent avec
succès les grosses pièces installées à Lovcen.
Cette nuit, des unités françaises sont par-
ties à la recherche de l'escadrille autrichienne
signalée par radiotélégraphie le long de la
côte de Dalmalie.
Un torpillear autrichien a été gravement
avarié. Les autres s’échappèrent.
Un Combat naval dans la Mer Hoirs
Londres, 16 octobre.
Le Daily Telegraph publie une dépêche de
Rome salon des nouvelles venues de Visnne
et de Bucarest, disant qu’un combat naval
aurait eu lieu mercredi dernier, dans la Mer
Noire, entre l’escadre russe, le Goeben et le
Breslau battant pavillon allemand.
Croiseur coulé par un Sous-Marin
Londres, 16 octobre (officiel).
Le croiseur anglais Hawke a été coulé dans
la mer du Nord par un sons-marin.
Les cinquante hommes de l'équipage ont
été sauvés.
Le Hawke jaugeait 7,300 tonnes et avait été
construit en 1889.
Un détachement allemand
entre en fB«itant3e
Londres, 15 octobre.
Un voyageur revenant des Pays-Bas a dé-
claré au Daily Graphie qu’un détachement
de soldats allemands a franchi vendredi la
(routière hollandaise entre Eysschen et Ro-
socdit'l.
L’oflicier qui commandait ce détachement
ayant refusé de rebrousser chemin, un com-
bat s’ensuivit dans lequel une douzaine
d’Allemands furent tués et plusieurs autres
blessés.
Les Italiens dans le Trentin
Venise, 16 octobre.
Le gouverneur de Trieste a décrété que les
Italiens employés aux constructions des tra-
vaux publics seraient immédiatement ren-
voyés.
L’indignation est très vive dans les milieux
ouvriers italiens.
L’expulsion des Italiens continue.
La semaine dernière, 57 ouvriers, presque
tous Vénitiens, ont du quitter Trieste.
L'AUTRiCHE MANQUE D’HOMMES
Rome, 16 octobre.
On mande de Vienne que tous les hom-
mes valides étant partis en guerre, Je gou-
vernement austro-hongrois a prescrit aux
maires de former une garde analogue à la
garde nationale et qui sera composée do jeu-
nes gens de moins de 18 ans.
MOKT DS M.DE SAÏÏ GIÏÏfJAÎTO
Rome, 16 octobre.
M. de San Giuliano est décédé.
Sbsêqiiss du Roi Carol
* Bucarest, 16 octobre.
Les obsèques du roi Carol viennent d’être
jcélébréç»..
L'ATTITUDE OU PORTUGAL
Une dépêche de l’Agence Reuter dit que
les sentiments de sympathie du Portugal
pour l’Angleterre n’ont tait que s’accroître
depuis le commencement de ia guerre.
Le Portugal doit être prêt a toutes les
éventualités et assister l’Angleterre partout
et à n’importe quel moment,'quand cela sera
nécessaire.
Une mobilisation partielle sera incessam-
ment ordonnée.
La dépêche ajoute qu’il n’est pas exact
que le Portugal ait déclaré la guerre à l’Al-
lemagne.
Paris, 16 octobre.
La correspondant du Temps à Lisbonne dit
qu’à le suite du Conseil de cabinet présidé
par le chef d’Etat et de la conférence entre
ce dernier, le président dn Conseil et les
leaders politiques, il a été décidé de convo-
quer le Congrès pour aujourd’hui afin d’au-
toriser la mobilisation des troupes.
On dit que le ministre d’Ailemagne et di-
vers résidents allemands sont.sur le point
dé quitter Lisbonne pour Madrid.
LES
Mats dans les Forets de l'Arpie
Si l'intérêt principal de l’immense bataille
se porte aujourd’hui sur la frontière Iracca-
betge, nos troupes n’en livrent pas moins des
combats héroïques sur tous les points de ia
ligne et, en particulier, dans ia forêt de l’Ar-
gonne.
Le caractère du terrain rend ces engage-
ments difficiles. Il appelle un déploiement
d’activité et nne vigilance constante qui im-
posent à nos troupes des efforts incessants.
L’état-major allemand reconnaît lui-même
combien est dure la tâche de riposter aux
attaques françaises.
Dans le communiqué qu’il a fait à la date
du 14 octobre et qui a été recueilli par les
stations de télégraphie sans fii, nous lisons,
en effet, ce passage :
« Des combats violents ont lien sans arrêt
dans ia forêt de l’Argoaae. Le pays est ren-
du extrêmement difficile par sa végétation
épaisse et par ses torts.
» Les Français offrent nne résistance obs-
tinée et se servent de mitrailleuses placées
sur des plate-formes construites dans les
arbres.
» En plus de leurs tranchées, disposées
par trois, les Ffaàçakt ont construit des dé-
fenses qui ressemblent à des forteresses. »
LE HAVRE
CONSEIL IH!»
Séance du vendredi 16 Octobre
Présidence de M. MORGAND, Maire
Le Conseil municipal s’est réuni vendredi
soir, à six heures en séance publique, sous
la présidence de M. Morgand, maire.
Etaient présents : MM. Serrurier, Badou-
reau, Jeanequin, Vignô et Valentin,adjoints;
Basset, Bricka, Windesheim, Salacrou, Allan,
Durancf-Viel, Mâillart, Débet, Lang, Beurrier,
Dero, Be^oaen-Demeaux, Gripois, Masque-
fier, de Grandmaison, Choux, Auger, Encon-
tre, Brot, Grenier, Coulon, Meyer.
Les autres membres étaient excusés ou
mobilisés.
Sympathies Fraoeo-Beiges
En ouvrant la séance, M. ie maire donne
connaissance de la lettre suivante qui iui a
été adressée par M. Carton de Wiard, minis-
tre de la justice, au nom du Conseil des mi-
nistres de Belgique.
« Le Havre, 15 octobre 1914.
» Monsieur le Maire,
» Laissez-moi vous dire, au nom du gou-
vernement belge et de mes compatriotes,
combien nous avons été touchés et demeu-
rons reconnaissants de l’accueil si aff ctueu-
sement enthousiaste que nous a fait ia popiA
lation du Havre.
» Dans cet accueil, nous avons retrouvé
i’écho des nobles sentiments qui ont inspiré
votre appel à ia population. Nous y avons
reconnu tonte la délicatesse de l’âme fran-
çaise, attentive à adoucir l’amertume que
nous éprouvons eu nous éloignant morarn-
lanément de nos foyers, de nos familles, de
nos concitoyens, afin de préserver, contra
toute éventualité, le libre exercice de notre
souveraineté nationale.
» De ce Hàvre de Grâce aux larges accès,
nous continuerons, en dépit de l’orage, à di-
riger la vie de notre pays et son effort pa-
triotique, dan3 la tranquille conscience du
Droit et la certitude du triomphe qui nous
sera commun.
» En souhaitant qa8 vous fassiez part de
notre gratitude au Conseii municipal et à la
population, je vous prie d'agréer, Monsieur
le Maire, l'expression de mes sentiments de
baute considération.
» Le Ministre de la Justice,
» CARTON DE WIARD. »
L’assemblée accueille par des applaudisse-
ments les légitimas espérances manifestées
dans ce précieux document qui devra, nous
«u sommes persuadés, avoir une place pri-
vilégiée dans nos archives communales.
Mi Morgand propose ensuite d’adopter la
motion suivante :
« Le Conseii municipal, réuni en séance
extraordinaire, s’associe aux seaiimonts qui
ont accueilli la venue du Gouvernement
Belge dans la ville du Havre.
» Il le remercie du grand honneur qu’il
fait au Havre-en fixant sa résidence momen-
tanée dans cette ville et voit dà«§ cet événe-
ment un nôuvean gage de l’amitié qui unit
la France à i’héroï jae peuple beige et à son
noble roi.
» Interprète de la population havraise tout
entière, ii adresse à ses hôtes l’expression de
sa plus respectueuse sympathie et salue l’es-
poir des réparations prochaines qui assure-
ront ie triomphe da la civilisation, de la jus-
tice et du droit. »
Des bravos unanimes témoignent de l’ac-
quiescement de l’Assemblée à cette omnosi-
jjoa-.- PP? SpwS i■}..,j>i .
Frais d'installation du Gouvernement belge
H. le maire fait ensuite connaître que l’ins-
tallation do gouvernement belge au Havre
va entraîner des dépenses qui seront suppor-
tées par le gouvernement français. La ville
du Havre devant cependant faire Fagance
des sommes à payer immédiatenaeni, un
crédit provisionnel de 50,000 francs est voté'
par le Conseil.
M. le maire, donne à ce sujet quelques
explications sur l’engagement que le gouver-
nement français va prendre, et sur la façon
dont les dépenses seront engagées sous ie:
contrôle de M.Hennion et d’an fonctionnaire
envoyé de Rouen.
Secours aux Réfugiés. — Le Comité des ré-
fugiés belges et du Nord, qui a rendu les
plus grands services à l’Administration en
s'occupant de pourvoir an logement et à ia
nourriture, a dépensé du 9 septembre au 7
octobre, 10,922 fr. 50 pour frais de nourri-
ture.
Sur la proposition de M. le Maire, afin d»
pouvoir poursuivre son oeuvre et effectuer
les paiements indispensables, le Conseii vote
nn crédit provisionnel de 50,000 francs.
Renvoi aux Commissions. — Le Conseil ren-
voie à l’examen des Commissions compéten-
tes diverses affairés, notamment l’assistance,
publique, l’entretien des clôtures de ia forêt,
le chauffage des bâtiments, l’abonnement
des brasseurs de bière, le projet municipal,
celui de l’Ecoie des Beaux-Arts, l’entrepôt
des pétroles, la Caisse des Ecoles, les voitures
de nettoiement.
Vente de briques. — Une somme de
I,073 fr. 83 est votée à titre de commission
due à M. Queval. pour vente des briques fa-
briquées a l’usine d’incinération.
Tramways de là* Petite-Eure. — M. Vignê,
adjoint, fait part an Conseil de la reprise dn
service des tramways au-delà du pont de la
Petite-Eure, service qui avait été interrompu
par suite d’avaries au portique et de la né-
cessité dans laquelle on se trouvait de ne
pas tenir le pont ouvert pour laisser la libre
circulation aux trains nécessaires aux ser-
vices militaires.
M. Brot se déclaré satisfait du résultat ob-
tenu.
Décès de M. Gastambide. —' M. Jennequitt
rappelle que récemment le Conseil avait le
regret de voir disparaître M. Règot, avocat
conseil de la ville. Depuis, M. Gastambide,
son parent, avait été appelé à iui succéder.
Déjà l’administration municipale avait été
appelée à s’entretenir avec lui de diverses
questions litigieuses ; malheureusement ces
rapports auront été de courte durée, M. Gas-
tambide étant glorieusement tombé au cours
do combats dans le Nord.
M. Jennequin, prie ie Conseil de s’associer
â iui pour exprimer à la famille du défunt
et, en particulier à M. Basset, les sentiments
de regrets de tous les membres de l’as-
semblée.
Vente de bois. — M. Jennequin demande
l’autorisation do vendre sans adjudication^
4 500 fagots provenant des coupes faites à ia
forêt de Montgeon. Il en est ainsi décidée
Des opérations plus importantes seront fai-
tes avec adjudications ultérieurement. '
Concession au Cimetière. — Le Conseil ac-
corde une concession de 15 ans pour la sé-
pulture de M. Mauduy, surveillant des tra-
vaux d’architecture.
Matériel de couchage. — Pour la fourniture
de 703 paillasses destinées aux réfugiés, une
somme de 1,000 francs est votée sur la pro-
position de M. Valentin.
Victimes du chômage. — M. le Maire rap-
pelle que pour assister les victimes du chô-
mage causé par l’état de guerre, une somme
de 50,000 francs a été votée, en deux tran-
ches, par le Conseil. Un nouveau crédit est
nécessaire, M. ie Maire propose 20,000 fr.,
mais, sur la demande de M. Encontre, kl
somme est portée à 50,000 francs.
Diverses observations sont présentées par
MM. Brot, Meyer, Mailiart, sur l’attribution,
des secours.
Dépenses imprévues.— M. Deliot fait con-
naître que le total des dépenses imprévues
s’élevant à 11,863 fr. 15, il reste une sommé
disponible de SJ7t fr. 21.
Il présente ensuite quelques observations
sur le classement d’une petite somme occa-
sionnée par le concours de musique, dans
les dépenses imprévues.
Construction d’un égout. — L’établissement
d’un égout, en poterie rue Bernardia-de-
,Saint-Pierre, entre la rue de la M .illeraye et
ia rue Emile-Zola pour desservir l’Ecole pri-
maire communale de filles, entraînera une
dépense de 2,800 francs.
Ecole supérieure de commerce.— M. Gripois
ayant demandé le renouvellement de la sub-
vention de 3,000 francs à 1 Ecole supérieurs
de commerce, un long débat s’engage sur ia
proposition de M. Encontre qui désirerait,
que la dépenss fut proportionnée au nom-
bre des boursiers présentés par la ville.
Finalement ie crédit est voté.
Résiliation de bail. — Sur la proposition de
M. Vigné, le Conseil approuve une délibéra-
tion de ia Commission du Bureau de Bienfai-
sance tendant à la résiliation d’un bail con-
senti à M. Capet, locataire d’une partie d’im-
meuble rue d’Estimanville, 24, qui se
trouve dans l’impossibilité de payer son
loyer.
Matériel de bureau. — On approuve l'acqui-
sition d'uue machine à écrire fournie par
M. Brune! au Bureau de Bienfaisance.
Conseil des Prud’hommes. — Le Conseii ap-
prouve le budget des dépenses obligatoires
et facultatives du Conseil des Prud’hommes.
Emotion injustifiée. — M. Meyer demande à
M. ie Maire s’il peut fournir à l’assemblée
quelques renseignements sur les bruits pes»
simistes qui ont circulé ces jours-ci dans
notre ville sur la sécurité de notre port.
M. Morgand répond que ces bruits ne re-
posent que sur des exagérations formidables.
Il n’y a rien eu pouvant justifier cette alar-
me, ni sous-marin, ci attaque de Zeppelin*
ni mine dans le port...
M. Meyer se déclare heureux d’avoir pro-
voqua ces explications et M. Darand-Vieî dit'
qu’il pourra, en Comité particulier, donner
des renseignements complètement rassu-
rants.
Pour les chômeurs. — M. Brot ayant de*
mandé que pour donner du travail aux
hommes travaillant dans les bâtiments,
l’on procédât au ravalement et à la peinture
des bâtiments, M. Morgand iui fait connaître
que si l’on n’obtient pas rapidement la dA
saffeotation d’un crédit prévu, la caisse rata
nieipale se trouvera, à la fin dn mois au des
sous de ses recettes et dans l’impossibilitl
de faire face aux travaux votés au budget.
M. Brot voudrait que la Chambre de com-
merce facilitât, par l’attribution de fonds,
l'ouverture d’une carrière à cailloux dans U
. forêt de Montjeon.
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