Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 octobre 1914 16 octobre 1914
Description : 1914/10/16 (A34,N12122). 1914/10/16 (A34,N12122).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172283x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
!“ M*— N* 12,122 $ Mimes ~ üe Journal ne peut être crie — S Centimes Vendredi 18 Octobre MM
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O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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QUAND MÊME!
iu moment où l'infortunée Belgi-
que boit jusqu’à la lie la coupe de
Vépreuve, nos lecteurs liront avec, inté-
rêt et émotion le fter article qui suit.
Eg Mi Roland de Mares, le distingué
correspondant belge du Temps.
« Il ne faut pas plaindre les Belges,
dit-il.. .on ne s’attendrit pas sur ceux
qui combattent et qui demeurent de-
bout ! »
Certes, nous sommes tous convaincus
que la libre Belgique qui ajoute à
l’héroïsme des armes l’héroïsme des
funes ne peut périr. Après l’épreuve,
nous saluerons sa glorieuse renais-
sance,
C. J.
Il ne faut pas plaindre les Belges. Il ne
Tout pas so lamenter sur le sort de ce petit
peuple d'artistes, d'industriels et d’artisans
qui touche le fond des misères humaines,
qui connaît toutes les angoisses, toutes les
douleurs,- toutes les tortures, mais qui se
débat quand même avec une sauvage éner-
gie contre le destin implacable. ïi ne faut
pas répéter sans cesse que le monde ciyi-
4isé tout entier a contracté une dette envers
la Belgique parce que ce pays a donné une
haute leçon de dignité à l’univers ; il ne
haute leçon de dignité à l’univers ; il ne
faut pas répéter chaque matin que la Fran- ,
ce doit une grande reconnaissance à la na-
tion soeur qui sut combattre et souffrir pour
la préserver, elle, de l’attaque brusquée
d’un adversaire sans loyauté et sans hon-
neur.
- La Belgique a fait ee qu’elle devait faire,
sans escompter la gratitude de qui que ce
soit. Évidemment, les puissances amies et
alliées sc souviendront, quand elles dicte-
Tont l'a paix à l’Allemagne vaincue, des
dommages subis par la Belgique et elles,
exigeront de justes réparations ; mais le
peuple belge ne cherche aucune récom-
pense, n’implore aucune pitié.
On pleure les morts et les déchus ; ou
ne s’attendrit pas sur ceux qui combattent
cl qui demeurent debout, dressés de toute
leur volonté de vivre contre les Barbares
en marche. Huit provinces sur neuf occu-
pées, Dînant pillée, Louvain détruite, Ma-
, lincs bombardée, Terinonde incendiée et
Suivers même — le suprême refuge 1 —
tombée aux mains de Tennemi, telle est la
réalité terrible à laquelle la§. Belges font ;
face ; mais il leur reste une prôvihcë pour '
se battre ; il leur reste des fusils, des ca-
nons et des poitrines à opposer aux hordes
impériales : on n’en est pas au dernier ba-
taillon formant le dernier carré ; il leur
ireste leur roi et la volonté inébranlable de
.vaincre...
Certes, la chute d’Anvers est l’épreuve la
plus cruelle subie jusqu’ici. Le « réduit
national » s’effondrant en ruines sous les
obus allemands, cela peut troubler les fai-
bles et les timides, mais l’armée qui était
dans Anvers est sauve, les canons qui
étaient dans les forts sont partis, les res-
sources de tous genres qui étaient dans la
place sont en lieu sûr.
Dès lors, Anvers n’est plus qu’une ville
comme toutes les villes .que l’ennemi oc-
cupa déjà, et les ruines qu’il y accumula
ajouteront pour les siècles à venir une
beauté nouvelle à toutes ses beautés. A
.l’heure tragique que nous vivons, il n’y a
qu’une vérité qui vaille — la seule vérité ;
i les Belges abandonnant leur réduit natio-
nal où Fennemi croyait les prendre et les
étouffer poursuivent la guerre sur une base
(nouvelle ; ils n’abdiquent pas, iis ne désar-
ment pas,'ils ne se résignent pas. Les plain-
dre, c’est ternir leur héroïsme d’une fai-
blesse.
Tout ce qu’ils demandent à leurs frères
de France et à leurs amis d’Angleterre,c’est
que ceux-ci recueillent et secourent leurs:
vieillards, leurs femmes et leurs enfants ;
c’est qu’on leur donne la certitude que les
êtres qui leur sont chers et qui ont pu mi-
raculeusement échapper aux massacres
me succombent pas, sur les terres amies,
§É détrésse et de désespoir — et ceia, ils
le demandent afin d’avoir le coeur plus
ferme et l’esprit plus libre pour mieux com-
battre.
Il est une chose qu'il faut que l’on com-
prenne bien : la Belgique libre et indépen-
dante ne peut mourir, ne peut se soumettre.
[Quand un peuple a la conscience nette de
ison rôle, il ne transige jamais, fût-il vaincu,
meurtri, saignant et pantelant jusqu’à l’a-
gonie.
. : Il faut la mentalité particulière des Alle-
** miands pour supposer un seul instant qu’une
dation comme celle-ci, bien résolue à dé-
ïendre son honneur et sa liberté, puisse
Céder a des procédés de terrorisme. La
[décision de la Belgique de faire face à
l’Allemagne futpriseaprès que toutes les
conséquences possibles en eurent été pe-
sées. Peut-être eut-on encore la naïveté de
croire que le peuple allemand avait le
irespect des lois de la guerre et du droit
■des gens qu’ont tous les peuples civilisés,
mais on savait qu’il y aurait des morts par
■milliers, que le feu s’étendrait sur les villes
;ct les campagnes, que toute prospérité na-
tionale serait détruite dans ses sources, que
■les richesses acquises par quatre-vingts
,;quatre année's d’efforts soutenus et de la-
ideur acharné seraient mises en péril.
{ On savait qu’il faudrait lutter jusqu’au
(dernier homme, jusqu’au dernier canon, et
'que peut-être il faudrait périr. Quand elle
(tira le glaive, la Belgique ignorait même si
celte devait attendre quelque secours effi-
cace de la France et de l’Angleterre. Elle
accepta la guerre paree que sa conscience
lui commandait de l’accepter, parce qu’elle
ne pouvait admettre 1e reniement Me la pa-
role donnée, et qu’à ses yeux un pauvre
« chiffon de papier » au bas duquel se trou-
vait sa signature valait plus que son tra-
vail, ses tfésors;. ses villes eüa vie de ses
infants.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à !a Guerre
ms LE NORD
15 Octobre. — L’ennemi a été rejeté sur
la rive droite de la Lys. Nous avons pris
Estaire. Sur le front jalonné par Lens,
Arras et Albert, nous avons fait de notables
progrès.
JIU CENTRE
15 Octobre. — Nous avançons toujours
dans la direction de Craonne.
A DROITE
15 Octobre. — Nos troupes progressent
au Sud de la route Me Verdun a Metz. La
poussée allemande vers Saint-Dié est déffni-
tivement arrêtée.
GUICIE
15 Octobre. — Les Russes ont infligé une
défaite aux Autrichiens au Sud de Przc-
mysi.
KIIQ-TGKÉOU
15 Octobre. — La place a été évacuée par
les non combattants.
Le roi Albert l’a dit : « Il est si simple de
faire son devoir quand on le veut bien! »
La Belgique a fait sou devoir, parce qu’elle
le voulait de toute son énergie, de toute
son âme. Si son geste héroïque émeut si
profondément le monde civilisé, c’est que
pour les nations comme pour les hommes
toute grandeur et toute beauté morale sont
dans le devoir loyalement accompli. Aussi
longtemps qu’il y aura une nation belge, il
en sera ainsi.
La décision du gouvernement de s’établir
au Havre prouve bien qu’il n’est pas une
force au monde qui puisse contraindre la
Belgique à se soumettre. Ce gouvernement
est régulier -, il exerce sa souveraineté sur
un territoire nettement défini; il entre-
tient avec toutes les puissances des rela-
tions régulièrement établies. Selon la for-
mule qui fait autorité en matière de droit
international, l’Etat persiste, perpétuel et
immuable, identique à lui-même ; son ca-
ractère juridique n’admet aucune disconti-
nuité. Personnifiant la nation, il est desti-
né à durer autant que la nation eiie-mème.
Si tes éléments qui lui restent suffisent
pour assurer l’existeuce même de l’Etat,
celui-ci ue eoeso point d'ètre un sujet du
droit international. Un Etat ne cesse d’exis-
ter que s’il peFd le3 éléments essentiels né-
cessaires à son existence, je’est-à-dire son
droit de domination, ses sujets et ses ter-
ritoires.
L’Etat belge subsiste donc totalement,
que son siège soit au Havre, à Oslende, à
Anvers ou à Bruxelles.il suffit que iaFrance
lui garantisse son. indépendance et le libre
exercice de sa souveraineté là où l’Etat
belge a établi Je siège de son gouverne-
ment. L’Etat belge exerce son droit de
domination sur le territoire belge nou oc-
cupé par l’ennemi ; il a ses sujets ; il a ses
ressources propres ; il agit dans la pléni-
tude de sa souyerainété puisque ses armées,
commandées par le chef de l’Etat, ayant à
ses côtés le président du Conseil et minis-
tre de là guerre, opèrént sur son territoire
Le transfert du gouvernement belge au
Havre ne modifie donc en rien les condi-
tions de là guerre que soutient la Belgique
et qui demeure une guerre normale, rigou-
reusement conforme aux règles qui régis-
sent la société des Etats,
Il importe d'insister sur ce point, aflu de
prévenir toute impression fausse que le
transfert du siège du gouvernement belge
en Fiance, le souverain demeurant en Bel-
gique à la tête de ses troupes, pourrait pro-
duire au dehors. Ce fait ne peut dimmer
en rien la confiance dans 1e maintien de la
Belgique indépendante. Chez tous les Bel-
ges, cette confiance est inébranlable. S’ils
ont la force de survivre aux tragiques
épreuves qu’ils subissent depuis deux
mois et demi ; s’ils ont le courage de ne
pas compter leurs morts, de ne pas s’arrê-
ter aux ruines, de ne pas plier le genou
devant les Barbares exaspérés, c’est que
subsiste eu eux la certitude absolue de la
victoire. Ceux qui tombaient sous les bal-
les eurent l’agonie douce des justes, car ils
savaient que le sacrifice de leur vie n’était
point fait en vain ; ceux qui, dès semaines
et des semaines durant, vécurent dans les
tranchées et chantèrent sous la mitraille
ont l’âme sereine, car ils savent que la
cause de la liberté est la cause même de
l’humanité et que si depuis trois mille ans
des générations sans nombre ont sombré
dans des désastres sans nom, l’espoir d’être
libre refleurit toujours au coeur de l’enfant
qui naît.
ROLAND DE MARKS.
La Coopération Franco-Anglaise
Lord Murray vient de rentrer en Angle-
terre après avoir en, à Bordeaux, avec M.
Briand, ministre de la justice, une conver-
sation dont noas trouvons dans te limes ce
résumé :
M. Briand exprima sa grande satisfaction
quand Lord Murray lui dit ta popularité que
rencontre la guerre en Angleterre et dans
les colonies britanniques, et ta spontanéité
avec laquelle les hommes, en sfengageant.
sous les drapeaux, répondent à l’appel de
lord Kiichener et de tous les hommes d’Etat
du Royaume.
Lord Murray donna à soa éminent, inter-
locuteur l’assurance de la résolution iné-
branlable de l’Angleterre à poursuivre la
guerre jusqu’à sa lin. 1! a précisé que toute
question de médiation ou suggestion de paix
serait regardée avec suspicion.
M. Briand exprima tes mêmes vues et dit
que ie peuple français se montre aussi ré-
solu et aussi uni que le peuple'britan-
nique. .
Inniipés irtusissaiBî
(AS OGXOBKH!)
Paris, 15 heures, reçu à 19 h. 40.
AE. Eî.otï*e ail© g'aa©li©
L’ennemi a évacué la rive gauche de
la Lys. Entre la Lys et le canal de la
Bassée, la situation est stationnaire.
Dans la région de Lens et entre Arras
et Albert, nos progrès ont été nota-
bles. Entre la Somme et l’Oise, aucun
changement; les Allemands ont ca-
nnnnô nntrg lign© caixc prononcex- d’at-
taque d’infanterie.
Au ceutre
Entre l’Oise et la Meuse, nous avons
avancé vers Graonne, au Nord-Est de
la route de Berry-au-Bae à Reims et
au Nord de Prunay dans la direction
de Beine. Plusieurs tranchées alle-
mandes ont été enlevées.
Entre la Meuse et la Mb selle, après
avoir repoussé, dans la nuit du 13 au
14, des attaques au Sud-Est de Verdun,
nos troupes ont progressé le 14 au
Sud de la route de Verdun à Metz.
A. notre ail© clroit©
L’offensive partielle par les Alle-
mands sur le Ban de-Sapt, au Nord
de Saint Dié, a été définitivement en-
rayée.
Des troupes allemandes venant
d'Anvers se sont mises en marche vers
l’Ouest et ont atteint dans la soirée du
14, la région de Bruges et de Th ielt
Des combats se poursuivent sur le
front à partir de la région de Varso-
vie, le long de la Vîstulé et du Zan,
jusqu’à Przemysl et jusqu’au Dniester;
au&m changement en Prusse orien-
tale,
Paris, 23 heures, reçu à 3 heures.
Les nouvelles de la journée indi-
quent des gains sur plusieurs points
du front.
AE. l’Ail© da.îx©lx©
Au Nord de la Lys nous avons pris
Estaires.
Au Centre
Au Nord et à l’Est de Reims nous
avons progressé sur près de deux
kilomètres ainsi que sur les Hauts de
Meuse, en Woëvre, au Sud de Saint-
Mihiel et près de Marcheville.
Un avion nettement reconnu comme
étant allemand ayant été signalé de
Goulommiers, une reconnaissance fut
immédiatement envoyée à la rencon-
tre de l'appareil ennemi qui disparut.
GMp Islp
Proclamation dn Gouvernement
Le gouvernement du roi des Belges, en quit-
tant la Belgique, a fait afficher la proclamation
suivante :
« Concitoyens,
» Depuis près de deux mois et demi, au prix
d’efforts héroïques, les soldats belges défen-
dent pied à pied le sol de la patrie ; l'ennemi
comptait bien anéantir notre armée à Anvers,
mais une retraite dont l’ordre et la dignité ont
été irréprochables, vient de déjouer cet espoir
et de nous assurer la conservation ds forces
militaires qui continueront à lutter sans trêve
pour la plus juste et la plus belle des causes.
» Dès maintenant, ces forces opèrent vers
notre frontière du Sud, où elles sont appuyées
par les alliés. Grâce à oette valeureuse coopé-
ration, la victoire du droit est certaine. Toute-
fois, aux sacrifices déjà acceptés par la nation
belge avec un courage qui n’a d’égal que leur
étendue, les circonstances du moment ajoutent
une nouvelle épreuve. Sous peine de servir les
desseins de l’envahisseur, il importe que le
gouvernement belge rétablisse provisoirement
son siège dans un endroit où il puisse, en
contact avec notre armée, d’une part, et, d'au-
tre part, avec la France et l’Angleterre, pour-
suivre l’exercice et assurer ta continuité de la
souveraineté nationale.
» C'est pourquoi il quitte aujourd’hui Os-
lende avec le souvenir reconnaissant de l’ac-
cueil que carte ville lui a f&itj il s’établira
provisoirement au Havre, où la noble amitié du
gouvernement de la République française lui
offre, en même temps que la plénitude de ses
droits souverains, le complet exercice de son au-
torité et de ses devoirs.
» Concitoyens, celte épreuve momentanée, à
laquelle notre patriotisme doit se plier, aura,
nous en sommes convaincus, sa prompte re-
vanche ; les services belges continueront à
fonctionner dans toute la mesure où les cir-
constances locales le leur.permettront.
» Le roi et le gouvernement comptent sur la
sagesse de votre patriotisme. De votre côté,
comptez sur notre entier dévouement, sur la
vaillance de notre armée et le concours des
alliés, pour hâter l'heure de la délivrance com-
mune.
» Notre chère patrie, si odieusement trahie
et traitée par une des puissances qui avaient
juré de garantir sa neutralité, a suscité une ad-
miration croissante dans le monde entier; grâce
à l’union, au courage ei à ta clairvoyance de
tous ses enfants, elle demeurera digne de cette
admiration, qui la réconforte au lourd’hui.
» Demain, elle sortira de ces épreuves plus
grande et plus belle, ayant souffert pour la jus-
tice et pour l’honneur même de la civilisation.
Vive la Belgique libre et indépendante l »
Signé par tous tes ministres.
Une Allocution de M. Carton de
Wiart
A u cours de la réception des autorités belges
au Havre, M. Carton de Wiart, ministre de la
Justice, remplaçant le président du Conseil du
gouvernement belge, a prononcé l'allocution
suivante en réponse au discours de M.Auga-
gneur: '
« Laissez-moi vous remercier, dit M. Wiart,
de vos paroles de bienvenue et aussi do l'ac-
cueil si cordial de la population havraise.
Notre souci et notre devoir de préserver centre
toute éventualité le libre exercice de la souve-
raineté nationale nous ont décidé à éiablir
provisoirement ici le siège du gouvernement
belge.
» De cette grande ville aux larges accès, de
ce Havre de grâce, nous pourrons en dépit de
l'orage passager, garder contact avec notre
armée et tes autres gouvernements pour suivre
librement la continuité de nos droits et de nos
obligations, en attendant l’heure, que nous
savons certaine etque nous espérons prochaine,
où sonnera le triomphe définitif du droit.
» Sans hésitation ni réserve, ta gouverne-
ment de la République française a bien voulu
nous promettre de nous, assurer les conditions
de cet établissement. D’autre part, la sympa-
thie de vos populations sera un adoucissement
à l'amertume que nous éprouvons d’ajouter
une nouvelle épreuve à tant d'autres en nous
éloignant pour un temps de nos foyers, de nos
familles, de nos concitoyen, au milieu detqueis
demeurent nos coeurs et nos esprits. La Belgi-
que indépendante n’oubliera jamais avec quel
noble empressement la France, garante de
notre neutralité, a su joindre au respect de la
foi jurée le réconfort de l’amitié la plus déli-
, este et la plus attentive. *■
Anvers après le bombardement
Une dépêche de Berg op-Zoom donne les dé-
tails suivants sur l'occupation allemande à
Anvers :
Les employés municipaux ont été maintenus
dans leurs postes ; ils ont dit prêter serment
d’obéissance aux autorités allemandes. Les
agents de police ont été autorisés~ à garder
leurs armes et ont reçu l’ordre d’enlever des
maisons tous les drapeaux belges. Les mêmes
règlements qu’à Liège, Namur ei Bruxelles ont
été mis en vigueur.
Le soir venu, toutes les maisons doivent être
éclairées et les portes ouvertes. L’étendard im-
périal doit être salué par tous les civils sur le
passage des troupes, sinon le s soldats font sa u- .
ter les chapeaux avec là points dé leur sabre.
Aucune contribution de guerre n’a ôté exigée
encore, mais tes denrées alimentaires ont ôté
réquisitionnées sans être payées.
Les monuments détruits sont le Palais de
Justice, la synagogue, le dépôt des tramways,
l'Hippodrome, l’église Saint-Joseph, les usines
Minerv a.
Parmi Iss voies ayant le plus souffert, on
cite les avenues du Sud, Moretus et Quentin -
Matsys, les rues de l’Esplanade et de la Justice
et, enfin, les faubourgs de Berchem et Zurem-
berg.
Le consul aigentin, M. Lemaire a été tué par
un obus dans sa cave pendant le bombarde-
ment. Le consul argentin de Dînant, M. Hitn-
mer, avait déjà été fusillé.
On rapporte que les autorités allemandes à
Anvers sont entrées en pourparlers avec ie gou-
vernement hollandais en vue de fr ire des ef-
forts pour persuader les Anversois réfugiés
en Hollande de regagner la ville d’Anvers.
Agitation à Bruxelles
Des nouvelles apportées de Bruxelles décla-
rent que le mécontentement croit chaque joui%
parmi la population bruxelloise ; c'est ainsi
que dimanche on put redouter une véritable
catastrophe, lorsque les Allemands firent déd-
ier dans les rues de la ville de nombreux pri-
sonniers belges. Les rues étaient très animées
et une foule très surexcitée assista péniblement
à ce.défilé.
L’exode des Habitants
Les capitaines des steamers « Princesse- Hen-
riette et Léopold II », appartenant aux chemins
de fer de l’Etat belge, sont arrivés à Anvers,
vendredi mâtin à neuf heures.
L’exode des habitants battait alors son plein.
Dans l’Escaut régnait une confusion d’embar-
cations de toutes sortes. Des familles entières
se tenaient sur des radeaux. D’autres fugitifs
étaient assis dans l’eau, sur des bouées. Il
tombait à ce moment 100 obus à la minute et
la ville brillait sur divers points. Pendant deux
heures, les deux steamers s’employèrent à
sauver les personnes qui se trouvaient sur les
radeaux et les bouées et à prendre à leur bord
les groupes réfugiés dans de petites embarca-
tions.
Au bout de trois heures, il y avait plus de
2,000 personnes dans chaque steamer. A Ftes-
singue, assistance fut demandée aux navires de
guerre hollandais.
Secourons les Réfugiés Belges
Le président du Government Board a lancé
un appel invitant la population de toutes tes
villes de Grande -Bretagne à secourir les réfu-
giés belges.
Les Réfugiés belges en Angleterre
Londres, 15 octobre.
Une douzaine de vapeurs, provenant d’Os-
tende, ont débarqué à Lowestoft des réfugiés
belges, en majorité des femmes, des enfants et
des vieillards, semblant avoir beaucoup souf-
fert de privations.
Un jeune enfant est mort d’épuisement au
moment où le vapeur sur lequel il se trouvait
entrait au port.
Le maire et de nombreuses personnes ont
distribué des aliments aux voyageurs et deux
trains les ont emportés pour Liverpool et Man-
chester.
Blessés Belges
Cinq mille soldats belges blessés sont arrivés
dans la soirée à Douvres.
Arrivée *du général Jrmgbluth
au Havre
Le général Jungbluth, aide de camp général
.du roi Albert, est arrivé au Havre.
Une Réception
Samedi prochain, dans l’après-midi, les mi-
nistres de Belgique recevront, au Nice Havrais.
le président du Conseil général de la Seine et
le président du Conseil municipal de Paris.
L’Installation au Nice-Havrais
Ainsi qu'on le comprendra, ce n'est pas chose
facile que d'installer presqu’instantanément et
dans des conditions de confortable suffisant les
importantes notabilitésqui constituent leConseil
des ministres d’une nation, les membres du
corps diplomatique et les hauts fonctionnaires
qui doivent assurer la marche régulière des
services qui leur incombent.
Dès qu’il a eu connaissance de l'honneur qui
était fait à notre cité, M. Benoist, sous-préfet,
s’est entretenu avec M. Morgancl, maire, de la
situation et des moyens les plus propres à four-
nir à nos hôtes et à leur famille, avec le con-
fortable indispensable, la possibilité d’exercer
leurs impartantes fonctions dans les meilleures
conditions possibles.
Il est apparu tout d'abord qu’il importait de
grouper tous les ministères de façon à assurer
des relations rapides et sûres entre les divers
services, et, très justement, l'on a pensé qu’il
pourrait être particulièrement agréable aux no-
tabilités belges de se trouver réunis dans ce
site enchanteur que forme la coquette cité de
Sainte-Adresse.
Des démarches ont ôté aussitôt entreprises
près des propriétaires de s. principaux immeu-
bles actuellement disponibles et tous se sont
empressés d'accueillir favorablement les de-
mandes qui leur ôtait formulées.
D’autres, apprenant ça qui se passait sont
venus spontanément mettre leurs villas à ta
disposition des autorités.
On comprendra que, dans la crainte d’omet-
tre quelques nome parmi ces propriétaires dont
la bonne volonté fut générale, nous nous con-
tentions de mentionner pour aujourd'hui l’una-
nimité et la spontanéité de leur concours.
MM. Brelst, préfet; Hennion, préfet en con-
gé, délégué du ministre près du gouvernement
belge; William Martin, ministre' plénipoten-
tiaire, chef du protocole, sont venus ensuite ai-
der les autorités /ocatas dans l’organisation,
l’aménagement des locaux et leur répartition
entre les diverses notabilités belges. Ce travail
délicat et peu aisé a. pu être exécuté assez rapi-
dement, et sauf quelques modifications qui se-
ront faites ultérieurement voici comment les
principales installations ont été réalisées.
A l’Hostellerie du Nies Havrais a été réuni le
Conseil des Ministres. Là sont, descendus MM.
Davignon, ministre.des affaires étrangères et
vice-président du Conseil ; Carton de Wiart,
ministre de la justice ; Van de Vivere, ministre
des finances, ainsi que MM. les ministres de
l’intérieur ; des sciences et des arts ; de l’agri-
culture, des travaux publics, des colonies.
Le Corps diplomatique a pris possession de
l’Hôtel des Régates. Là sa trouvent notamment
Mgr Jean Tacci, archevêque de Nice, nonce
apostolique ; M. Klobucoski, ministre de Fran-
ce ; te prince Koudapheff, écuyer de l’empereur
de Russie, ministre plénipotentiaire ; M. le mi-
nistre de Serbie ; M. René de Fontarce, chance-
lier de la légation de France.
Les appartements disponibles du monumen-
tal immeuble de la,, place Frédéric-Sauvage ont
été affectés aux ministres d’Etat, aux hauts
fonctionnaires étaux directeurs des ministères.
Parmi ces notables, signalons MM. Cooreman,
Jutes Liebaert et Jules Van den Heuvel, minis-
tres d’Etat.
D’autres personnalités se sont installées dans
divers hôtels particuliers comme la Villa Mari-
time ; têts sont MM. Franz Sçholtaert, prési-
dent de la chambre des représentants, et le gé-
nérai Jungbluth, lieutenant général du Royau-
me de Belgigue.
Cette répartition, ces installations ne sont
d’ailleurs pas encore complètes ni définitives.
La venue, hier matin, par le steamer « Rapide »
d’Ostende, de plusieurs notables et chefs de
services, ainsi que de nombreux colis, entraî-
nera sans doute quelques modifications de dé-
tail, mais dès maintenant nos hôtes paraissent
très satisfaits d’avoir trouvé un ensemble de
ocaux aussi merveilleusement situés pour pou-
voir s’y liver en paix à leurs graves et impor-
tantes préoccupations.
Au cours des visites qu’ils ont faites hier aux
notabilités locales, ils n’ont pas manqué de leur
témoigner leur gratitude de ce qui avait été
réalisé à leur intention, et nous ne doutons pas
que le jour — que tous les alliés souhaitent
proche — où ils regagneront leur chère patrie,
ils emporteront un excellent souvenir de l’ac-
cueil qu’ils ont trouvé ici, accueil dont la cor-
dialité s’était déjà manifestée à l’égard, de leurs
! infortunés compatriotes.
A. P.
Un Mi Français en Ailemape
Amsterdam, 15 octobre.
La Gazette de Francfort dit que i8 12 un
avion français a été aperçu le soir au-dessus
do Carlsriffie, venant probablement du Sud.
Le même aéroplane a été aperçu au-dessus
du hangar de dirigeable de Baden-Baden.
Il essuya une fusillade sans être atteint et
se dirigea ensuite vers le Nord.
C0ÏMM1É ANGLAIS
Londres, 15 octobre.
Les troupes britanniques ont été
engagées avec l’ennemi vers l’aile
gauche de la ligne des alliés.
Les Allemands ont été légèrement
refoulés sur le flanc.
La nature même du théâtre des opé-
rations militaires, qui est un centre
minier, rend difficile les progrès rapi-
des.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Pelrograd 45 octobre (uffiriel).
Sur le front de la Prusse orientale,
au cours moyen de la Vistule, il n’y
a aucun changement à signaler.
Un combat s’est engagé au Sud de
Przemysl. La colonne russe a défait
les Autrichiens et leur a fait sept offi-
ciers et cinq cents hommes prison-
niers. Elle a en outre pris plusieurs
mitrailleuses.
Le Bombardsmanî de la Cathédrale de Reims
Châloas-sur-Marac, 15 octobre.
L’artiUeria allemande continue à diriger
ses projectiles sur la cathédrale de Heinis.
II PASSAGE 1 Hllf
Jx HAZEBROUCK
La jolie petite cité dn Nord, ordinairement
si laborieuse, si vivante, parait comme frap-
pée d’un grand deoil.La nuit, nous dit un de
nos confrères, n’était pas encore tombée et
déjà les maisons avaient dos leurs volets ;
les portes étaient seulement entrebâillées ;
de rares passants pressaient le pas ea ra-
sant les murs et nous jetaient un regard
d fiant. A l'hôtel, on relasa de nous ouvrir
et, par une fenêtre, une voix nous cria ;
« Allez vous présenter d’abord à la Mairie t y
Nous n'étions venus que pour ceia. Cinq
minutes plus tard, nous demandions à voir
M. lodéouté-maire d’IItzebrouck, l’abbé Le-,
mire. L'abbé faisait une ronde en ville; nous
le rencontrâmes en train de retenir des fa-
milles sur le point d'abandonner la ville, et
de rassurer les antres.
Ce sont de braves gens, nous dit M. la maire,
mais ils ont reçu une telle commotion qu’ils sont
bien excusables.
Et l’abbé Lemire, pressé par nous de
nous expliquer 18 mystère de ses paroles
et celui de la ville, nous raconta ce qui
suit:
« C'était jeudi dernier, 9 octobre, à neuf
heures et d^mie du soir. Razebrouck, déro-
geant à ses habitudes, ne dormait pas enco-
re et l'abbé lisait son bréviaire ; quinze
cents hommes de troupe campaient dans la
ville. Tout à coup, un hruit épouvantable
mit tont le monde debout ; une fusillade
venait d'éclater de toutes parts L’abbé Le-
mire qui venait d'ouvrir ta porte de sa mai-
son ia referma aussitôt ; it lui semblait qu’on
ie fusillait à bout portant.
» Cependant, les soldats français, un mo-
ment interloqués, avaient sauté sur leurs
armes, rompu les faisceaux, et ils étaient
partis du côté de la gare, d'où venait le
bruit C’était, en effet, de la gare que l’atta-
que avait été dirigéa sur la ville, par les
Allemands.
» Voici dans quelles conditions :
» Un groupe de fantassins allemands, fort
de quarante hommes au plus, avait réussi à
tromper la surveillance des gardes de la voie
terrée et à parvenir jnsqa’a la gare elle-
même. Là, une sentinelle qui voulut leur
résister, fut abattue d’un coup de feu. Deux
conducteurs de train, sans defense, qui cou-
raient pour donner l’alarme, furent rejoints
et tués à coups de- baïonnette ; l’an d’eux
n’en reçut pas moins de dix-sept. Pais le
détachement allemand, débouchant sur la
place de la gare, entreprit un feu à répéti-
tion prolongé. Les hommes tiraient sans se
donner la peine de viser ; en un instant.tou-
tes les maisons voisines de la gare furent
criblées de balles.
» A ce moment, les Français arrivèrent.
Comme ils étaient en nombre, tes Allemands
se replièrent, laissant entre nos mains un
blesse et-six prisonniers. Ils avaient atteint
leur but qui était de terroriser la ville.
» Et l’abbé Lemire ajouta : « Depuis, jeudi
nous les attendons, vendredi, le général
commandant ie3 troupes françaises vint me
prévenir que, pour des raisons d’ordre stra-
tégique, il était dans l’obligation d’évacuer
la ville. L’ennemi s’avançait du Nord avec
des éléments importants ; demain samedi,
vers dix heures, il ferait son entrée dans
Huzebrouek. » Et, en effet, au bout d’une
heure, la ville est livrée à elle-même. L’abbé
Lemire ne perd pas la tète ; il adresse un
appel à S9S administrés pour les exhorter an
sang froid, réunit son Çunseil municipal,
obtient de la plupart de ses conseillers qu’ils
resteront à leur poste. «Il faudra, leur dit-
il, recevoir ces gens-là comme un chef
d’Etat, pour notre propre dignité. » Il invite
le sous-préfet à se mettre à l’abri, ne voulant
pas que le gouvernement français soit mo-
lesté en sa personne.
» Et voici l’anbs du samedi qui se lève. Le
moment du sacrifice approche ; l’abbé met
son habit de cérémonie et se rase de irais.
Mais, avant que l’ennemi arrive, il reste une
lâche douloureuse mais urgente à remplir :
enterrer iez victimes de la fusillade.
» A 9 h. 1/2 le service religieux a lieu; 9 h.
3/4: plus qu'un quart d’heure avant l’arrivée
des Prussiens. Le maire demande au doyen
d’abréger son office. Enfin, à 10 heures, M.
l’abbé Lemire, entouré de son conseil mu-
nicipal s’installe à la mairie. Tout est prêt t
Qu’ils viennent
» Dix lieuses un quart! Ils ont du retard...
Dix heures et demie ; onze heures ! Person-
ne. Midi! personne. On déjeune — ou plu-
tôt on essaie de dejonner — et on attend.
C’est étrange, le général avait cependant
parlé avec assurance. D’antre part, on n’a
pas sujet de reprendre espoir puisqu’on n’a
revu aucun soldat français. Là nuit arrive»
une nuit blanche psur tout le monde. Tou-
jours rien de nouveau, ni du côté de l’en-
nemi) ni du côté français.
La Situation ds Varsovie
Petrograd, 15 octobre.
Le Messager de l’Armée annonce qu’une par-
tie des troupes concentrées dans la région ds
Thorn ont été envoyés directement à KaliszL
Le gouverneur militaire de Varsovie pu-
blie une proclamation disant que ia popula-
tion peut considérer avec calme les éréne-,
monts, car la ville sera défendue à ou-
trance. -
LE SIÈGE DE PRZEMYSL
Pelrograd, 15 octobre.
Un voyageur notable provenant de i'armés
assiégeant Przemysl rapporte que les rnsses
bombardent la place sans relâche nuit et
jour . Le canon tonne et le feu incessant dé-
moralise la garnison.
Des déserteurs arrivent quotidiennement
de la ville dans le camp des assiégeants.
Mercredi, trois mille autrichiens ont tenté
une sortie.
Un régiment russe apercevant leur mou-
vement laissa l’ennemi approcher puis, lors-
qu’il fut à une bonne portée, l’anéantit avec
des mitrailleuses.
La reddition de la place ne serait qu une
question de jours.
LE SIÈGE DE KIA0-TCHÉ0ÏÏ
Tokio, ii> octobre.
Le gouvernement japonais a proposé au
gouverneur de Kiao-Tchéou de faire sortir
les non combattants avant l’attaque de iss
place.
La proposition a été acceptée, ,
Le bombardement commencera aussitôt
L après l’évacuation.
Adatiaisifalear - Bêlépé-Gérant
O. RANDOLET
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| On s’abonne également, SANS FIAIS, dans tous les Bureaux de Posta de Franee
QUAND MÊME!
iu moment où l'infortunée Belgi-
que boit jusqu’à la lie la coupe de
Vépreuve, nos lecteurs liront avec, inté-
rêt et émotion le fter article qui suit.
Eg Mi Roland de Mares, le distingué
correspondant belge du Temps.
« Il ne faut pas plaindre les Belges,
dit-il.. .on ne s’attendrit pas sur ceux
qui combattent et qui demeurent de-
bout ! »
Certes, nous sommes tous convaincus
que la libre Belgique qui ajoute à
l’héroïsme des armes l’héroïsme des
funes ne peut périr. Après l’épreuve,
nous saluerons sa glorieuse renais-
sance,
C. J.
Il ne faut pas plaindre les Belges. Il ne
Tout pas so lamenter sur le sort de ce petit
peuple d'artistes, d'industriels et d’artisans
qui touche le fond des misères humaines,
qui connaît toutes les angoisses, toutes les
douleurs,- toutes les tortures, mais qui se
débat quand même avec une sauvage éner-
gie contre le destin implacable. ïi ne faut
pas répéter sans cesse que le monde ciyi-
4isé tout entier a contracté une dette envers
la Belgique parce que ce pays a donné une
haute leçon de dignité à l’univers ; il ne
haute leçon de dignité à l’univers ; il ne
faut pas répéter chaque matin que la Fran- ,
ce doit une grande reconnaissance à la na-
tion soeur qui sut combattre et souffrir pour
la préserver, elle, de l’attaque brusquée
d’un adversaire sans loyauté et sans hon-
neur.
- La Belgique a fait ee qu’elle devait faire,
sans escompter la gratitude de qui que ce
soit. Évidemment, les puissances amies et
alliées sc souviendront, quand elles dicte-
Tont l'a paix à l’Allemagne vaincue, des
dommages subis par la Belgique et elles,
exigeront de justes réparations ; mais le
peuple belge ne cherche aucune récom-
pense, n’implore aucune pitié.
On pleure les morts et les déchus ; ou
ne s’attendrit pas sur ceux qui combattent
cl qui demeurent debout, dressés de toute
leur volonté de vivre contre les Barbares
en marche. Huit provinces sur neuf occu-
pées, Dînant pillée, Louvain détruite, Ma-
, lincs bombardée, Terinonde incendiée et
Suivers même — le suprême refuge 1 —
tombée aux mains de Tennemi, telle est la
réalité terrible à laquelle la§. Belges font ;
face ; mais il leur reste une prôvihcë pour '
se battre ; il leur reste des fusils, des ca-
nons et des poitrines à opposer aux hordes
impériales : on n’en est pas au dernier ba-
taillon formant le dernier carré ; il leur
ireste leur roi et la volonté inébranlable de
.vaincre...
Certes, la chute d’Anvers est l’épreuve la
plus cruelle subie jusqu’ici. Le « réduit
national » s’effondrant en ruines sous les
obus allemands, cela peut troubler les fai-
bles et les timides, mais l’armée qui était
dans Anvers est sauve, les canons qui
étaient dans les forts sont partis, les res-
sources de tous genres qui étaient dans la
place sont en lieu sûr.
Dès lors, Anvers n’est plus qu’une ville
comme toutes les villes .que l’ennemi oc-
cupa déjà, et les ruines qu’il y accumula
ajouteront pour les siècles à venir une
beauté nouvelle à toutes ses beautés. A
.l’heure tragique que nous vivons, il n’y a
qu’une vérité qui vaille — la seule vérité ;
i les Belges abandonnant leur réduit natio-
nal où Fennemi croyait les prendre et les
étouffer poursuivent la guerre sur une base
(nouvelle ; ils n’abdiquent pas, iis ne désar-
ment pas,'ils ne se résignent pas. Les plain-
dre, c’est ternir leur héroïsme d’une fai-
blesse.
Tout ce qu’ils demandent à leurs frères
de France et à leurs amis d’Angleterre,c’est
que ceux-ci recueillent et secourent leurs:
vieillards, leurs femmes et leurs enfants ;
c’est qu’on leur donne la certitude que les
êtres qui leur sont chers et qui ont pu mi-
raculeusement échapper aux massacres
me succombent pas, sur les terres amies,
§É détrésse et de désespoir — et ceia, ils
le demandent afin d’avoir le coeur plus
ferme et l’esprit plus libre pour mieux com-
battre.
Il est une chose qu'il faut que l’on com-
prenne bien : la Belgique libre et indépen-
dante ne peut mourir, ne peut se soumettre.
[Quand un peuple a la conscience nette de
ison rôle, il ne transige jamais, fût-il vaincu,
meurtri, saignant et pantelant jusqu’à l’a-
gonie.
. : Il faut la mentalité particulière des Alle-
** miands pour supposer un seul instant qu’une
dation comme celle-ci, bien résolue à dé-
ïendre son honneur et sa liberté, puisse
Céder a des procédés de terrorisme. La
[décision de la Belgique de faire face à
l’Allemagne futpriseaprès que toutes les
conséquences possibles en eurent été pe-
sées. Peut-être eut-on encore la naïveté de
croire que le peuple allemand avait le
irespect des lois de la guerre et du droit
■des gens qu’ont tous les peuples civilisés,
mais on savait qu’il y aurait des morts par
■milliers, que le feu s’étendrait sur les villes
;ct les campagnes, que toute prospérité na-
tionale serait détruite dans ses sources, que
■les richesses acquises par quatre-vingts
,;quatre année's d’efforts soutenus et de la-
ideur acharné seraient mises en péril.
{ On savait qu’il faudrait lutter jusqu’au
(dernier homme, jusqu’au dernier canon, et
'que peut-être il faudrait périr. Quand elle
(tira le glaive, la Belgique ignorait même si
celte devait attendre quelque secours effi-
cace de la France et de l’Angleterre. Elle
accepta la guerre paree que sa conscience
lui commandait de l’accepter, parce qu’elle
ne pouvait admettre 1e reniement Me la pa-
role donnée, et qu’à ses yeux un pauvre
« chiffon de papier » au bas duquel se trou-
vait sa signature valait plus que son tra-
vail, ses tfésors;. ses villes eüa vie de ses
infants.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à !a Guerre
ms LE NORD
15 Octobre. — L’ennemi a été rejeté sur
la rive droite de la Lys. Nous avons pris
Estaire. Sur le front jalonné par Lens,
Arras et Albert, nous avons fait de notables
progrès.
JIU CENTRE
15 Octobre. — Nous avançons toujours
dans la direction de Craonne.
A DROITE
15 Octobre. — Nos troupes progressent
au Sud de la route Me Verdun a Metz. La
poussée allemande vers Saint-Dié est déffni-
tivement arrêtée.
GUICIE
15 Octobre. — Les Russes ont infligé une
défaite aux Autrichiens au Sud de Przc-
mysi.
KIIQ-TGKÉOU
15 Octobre. — La place a été évacuée par
les non combattants.
Le roi Albert l’a dit : « Il est si simple de
faire son devoir quand on le veut bien! »
La Belgique a fait sou devoir, parce qu’elle
le voulait de toute son énergie, de toute
son âme. Si son geste héroïque émeut si
profondément le monde civilisé, c’est que
pour les nations comme pour les hommes
toute grandeur et toute beauté morale sont
dans le devoir loyalement accompli. Aussi
longtemps qu’il y aura une nation belge, il
en sera ainsi.
La décision du gouvernement de s’établir
au Havre prouve bien qu’il n’est pas une
force au monde qui puisse contraindre la
Belgique à se soumettre. Ce gouvernement
est régulier -, il exerce sa souveraineté sur
un territoire nettement défini; il entre-
tient avec toutes les puissances des rela-
tions régulièrement établies. Selon la for-
mule qui fait autorité en matière de droit
international, l’Etat persiste, perpétuel et
immuable, identique à lui-même ; son ca-
ractère juridique n’admet aucune disconti-
nuité. Personnifiant la nation, il est desti-
né à durer autant que la nation eiie-mème.
Si tes éléments qui lui restent suffisent
pour assurer l’existeuce même de l’Etat,
celui-ci ue eoeso point d'ètre un sujet du
droit international. Un Etat ne cesse d’exis-
ter que s’il peFd le3 éléments essentiels né-
cessaires à son existence, je’est-à-dire son
droit de domination, ses sujets et ses ter-
ritoires.
L’Etat belge subsiste donc totalement,
que son siège soit au Havre, à Oslende, à
Anvers ou à Bruxelles.il suffit que iaFrance
lui garantisse son. indépendance et le libre
exercice de sa souveraineté là où l’Etat
belge a établi Je siège de son gouverne-
ment. L’Etat belge exerce son droit de
domination sur le territoire belge nou oc-
cupé par l’ennemi ; il a ses sujets ; il a ses
ressources propres ; il agit dans la pléni-
tude de sa souyerainété puisque ses armées,
commandées par le chef de l’Etat, ayant à
ses côtés le président du Conseil et minis-
tre de là guerre, opèrént sur son territoire
Le transfert du gouvernement belge au
Havre ne modifie donc en rien les condi-
tions de là guerre que soutient la Belgique
et qui demeure une guerre normale, rigou-
reusement conforme aux règles qui régis-
sent la société des Etats,
Il importe d'insister sur ce point, aflu de
prévenir toute impression fausse que le
transfert du siège du gouvernement belge
en Fiance, le souverain demeurant en Bel-
gique à la tête de ses troupes, pourrait pro-
duire au dehors. Ce fait ne peut dimmer
en rien la confiance dans 1e maintien de la
Belgique indépendante. Chez tous les Bel-
ges, cette confiance est inébranlable. S’ils
ont la force de survivre aux tragiques
épreuves qu’ils subissent depuis deux
mois et demi ; s’ils ont le courage de ne
pas compter leurs morts, de ne pas s’arrê-
ter aux ruines, de ne pas plier le genou
devant les Barbares exaspérés, c’est que
subsiste eu eux la certitude absolue de la
victoire. Ceux qui tombaient sous les bal-
les eurent l’agonie douce des justes, car ils
savaient que le sacrifice de leur vie n’était
point fait en vain ; ceux qui, dès semaines
et des semaines durant, vécurent dans les
tranchées et chantèrent sous la mitraille
ont l’âme sereine, car ils savent que la
cause de la liberté est la cause même de
l’humanité et que si depuis trois mille ans
des générations sans nombre ont sombré
dans des désastres sans nom, l’espoir d’être
libre refleurit toujours au coeur de l’enfant
qui naît.
ROLAND DE MARKS.
La Coopération Franco-Anglaise
Lord Murray vient de rentrer en Angle-
terre après avoir en, à Bordeaux, avec M.
Briand, ministre de la justice, une conver-
sation dont noas trouvons dans te limes ce
résumé :
M. Briand exprima sa grande satisfaction
quand Lord Murray lui dit ta popularité que
rencontre la guerre en Angleterre et dans
les colonies britanniques, et ta spontanéité
avec laquelle les hommes, en sfengageant.
sous les drapeaux, répondent à l’appel de
lord Kiichener et de tous les hommes d’Etat
du Royaume.
Lord Murray donna à soa éminent, inter-
locuteur l’assurance de la résolution iné-
branlable de l’Angleterre à poursuivre la
guerre jusqu’à sa lin. 1! a précisé que toute
question de médiation ou suggestion de paix
serait regardée avec suspicion.
M. Briand exprima tes mêmes vues et dit
que ie peuple français se montre aussi ré-
solu et aussi uni que le peuple'britan-
nique. .
Inniipés irtusissaiBî
(AS OGXOBKH!)
Paris, 15 heures, reçu à 19 h. 40.
AE. Eî.otï*e ail© g'aa©li©
L’ennemi a évacué la rive gauche de
la Lys. Entre la Lys et le canal de la
Bassée, la situation est stationnaire.
Dans la région de Lens et entre Arras
et Albert, nos progrès ont été nota-
bles. Entre la Somme et l’Oise, aucun
changement; les Allemands ont ca-
nnnnô nntrg lign© caixc prononcex- d’at-
taque d’infanterie.
Au ceutre
Entre l’Oise et la Meuse, nous avons
avancé vers Graonne, au Nord-Est de
la route de Berry-au-Bae à Reims et
au Nord de Prunay dans la direction
de Beine. Plusieurs tranchées alle-
mandes ont été enlevées.
Entre la Meuse et la Mb selle, après
avoir repoussé, dans la nuit du 13 au
14, des attaques au Sud-Est de Verdun,
nos troupes ont progressé le 14 au
Sud de la route de Verdun à Metz.
A. notre ail© clroit©
L’offensive partielle par les Alle-
mands sur le Ban de-Sapt, au Nord
de Saint Dié, a été définitivement en-
rayée.
Des troupes allemandes venant
d'Anvers se sont mises en marche vers
l’Ouest et ont atteint dans la soirée du
14, la région de Bruges et de Th ielt
Des combats se poursuivent sur le
front à partir de la région de Varso-
vie, le long de la Vîstulé et du Zan,
jusqu’à Przemysl et jusqu’au Dniester;
au&m changement en Prusse orien-
tale,
Paris, 23 heures, reçu à 3 heures.
Les nouvelles de la journée indi-
quent des gains sur plusieurs points
du front.
AE. l’Ail© da.îx©lx©
Au Nord de la Lys nous avons pris
Estaires.
Au Centre
Au Nord et à l’Est de Reims nous
avons progressé sur près de deux
kilomètres ainsi que sur les Hauts de
Meuse, en Woëvre, au Sud de Saint-
Mihiel et près de Marcheville.
Un avion nettement reconnu comme
étant allemand ayant été signalé de
Goulommiers, une reconnaissance fut
immédiatement envoyée à la rencon-
tre de l'appareil ennemi qui disparut.
GMp Islp
Proclamation dn Gouvernement
Le gouvernement du roi des Belges, en quit-
tant la Belgique, a fait afficher la proclamation
suivante :
« Concitoyens,
» Depuis près de deux mois et demi, au prix
d’efforts héroïques, les soldats belges défen-
dent pied à pied le sol de la patrie ; l'ennemi
comptait bien anéantir notre armée à Anvers,
mais une retraite dont l’ordre et la dignité ont
été irréprochables, vient de déjouer cet espoir
et de nous assurer la conservation ds forces
militaires qui continueront à lutter sans trêve
pour la plus juste et la plus belle des causes.
» Dès maintenant, ces forces opèrent vers
notre frontière du Sud, où elles sont appuyées
par les alliés. Grâce à oette valeureuse coopé-
ration, la victoire du droit est certaine. Toute-
fois, aux sacrifices déjà acceptés par la nation
belge avec un courage qui n’a d’égal que leur
étendue, les circonstances du moment ajoutent
une nouvelle épreuve. Sous peine de servir les
desseins de l’envahisseur, il importe que le
gouvernement belge rétablisse provisoirement
son siège dans un endroit où il puisse, en
contact avec notre armée, d’une part, et, d'au-
tre part, avec la France et l’Angleterre, pour-
suivre l’exercice et assurer ta continuité de la
souveraineté nationale.
» C'est pourquoi il quitte aujourd’hui Os-
lende avec le souvenir reconnaissant de l’ac-
cueil que carte ville lui a f&itj il s’établira
provisoirement au Havre, où la noble amitié du
gouvernement de la République française lui
offre, en même temps que la plénitude de ses
droits souverains, le complet exercice de son au-
torité et de ses devoirs.
» Concitoyens, celte épreuve momentanée, à
laquelle notre patriotisme doit se plier, aura,
nous en sommes convaincus, sa prompte re-
vanche ; les services belges continueront à
fonctionner dans toute la mesure où les cir-
constances locales le leur.permettront.
» Le roi et le gouvernement comptent sur la
sagesse de votre patriotisme. De votre côté,
comptez sur notre entier dévouement, sur la
vaillance de notre armée et le concours des
alliés, pour hâter l'heure de la délivrance com-
mune.
» Notre chère patrie, si odieusement trahie
et traitée par une des puissances qui avaient
juré de garantir sa neutralité, a suscité une ad-
miration croissante dans le monde entier; grâce
à l’union, au courage ei à ta clairvoyance de
tous ses enfants, elle demeurera digne de cette
admiration, qui la réconforte au lourd’hui.
» Demain, elle sortira de ces épreuves plus
grande et plus belle, ayant souffert pour la jus-
tice et pour l’honneur même de la civilisation.
Vive la Belgique libre et indépendante l »
Signé par tous tes ministres.
Une Allocution de M. Carton de
Wiart
A u cours de la réception des autorités belges
au Havre, M. Carton de Wiart, ministre de la
Justice, remplaçant le président du Conseil du
gouvernement belge, a prononcé l'allocution
suivante en réponse au discours de M.Auga-
gneur: '
« Laissez-moi vous remercier, dit M. Wiart,
de vos paroles de bienvenue et aussi do l'ac-
cueil si cordial de la population havraise.
Notre souci et notre devoir de préserver centre
toute éventualité le libre exercice de la souve-
raineté nationale nous ont décidé à éiablir
provisoirement ici le siège du gouvernement
belge.
» De cette grande ville aux larges accès, de
ce Havre de grâce, nous pourrons en dépit de
l'orage passager, garder contact avec notre
armée et tes autres gouvernements pour suivre
librement la continuité de nos droits et de nos
obligations, en attendant l’heure, que nous
savons certaine etque nous espérons prochaine,
où sonnera le triomphe définitif du droit.
» Sans hésitation ni réserve, ta gouverne-
ment de la République française a bien voulu
nous promettre de nous, assurer les conditions
de cet établissement. D’autre part, la sympa-
thie de vos populations sera un adoucissement
à l'amertume que nous éprouvons d’ajouter
une nouvelle épreuve à tant d'autres en nous
éloignant pour un temps de nos foyers, de nos
familles, de nos concitoyen, au milieu detqueis
demeurent nos coeurs et nos esprits. La Belgi-
que indépendante n’oubliera jamais avec quel
noble empressement la France, garante de
notre neutralité, a su joindre au respect de la
foi jurée le réconfort de l’amitié la plus déli-
, este et la plus attentive. *■
Anvers après le bombardement
Une dépêche de Berg op-Zoom donne les dé-
tails suivants sur l'occupation allemande à
Anvers :
Les employés municipaux ont été maintenus
dans leurs postes ; ils ont dit prêter serment
d’obéissance aux autorités allemandes. Les
agents de police ont été autorisés~ à garder
leurs armes et ont reçu l’ordre d’enlever des
maisons tous les drapeaux belges. Les mêmes
règlements qu’à Liège, Namur ei Bruxelles ont
été mis en vigueur.
Le soir venu, toutes les maisons doivent être
éclairées et les portes ouvertes. L’étendard im-
périal doit être salué par tous les civils sur le
passage des troupes, sinon le s soldats font sa u- .
ter les chapeaux avec là points dé leur sabre.
Aucune contribution de guerre n’a ôté exigée
encore, mais tes denrées alimentaires ont ôté
réquisitionnées sans être payées.
Les monuments détruits sont le Palais de
Justice, la synagogue, le dépôt des tramways,
l'Hippodrome, l’église Saint-Joseph, les usines
Minerv a.
Parmi Iss voies ayant le plus souffert, on
cite les avenues du Sud, Moretus et Quentin -
Matsys, les rues de l’Esplanade et de la Justice
et, enfin, les faubourgs de Berchem et Zurem-
berg.
Le consul aigentin, M. Lemaire a été tué par
un obus dans sa cave pendant le bombarde-
ment. Le consul argentin de Dînant, M. Hitn-
mer, avait déjà été fusillé.
On rapporte que les autorités allemandes à
Anvers sont entrées en pourparlers avec ie gou-
vernement hollandais en vue de fr ire des ef-
forts pour persuader les Anversois réfugiés
en Hollande de regagner la ville d’Anvers.
Agitation à Bruxelles
Des nouvelles apportées de Bruxelles décla-
rent que le mécontentement croit chaque joui%
parmi la population bruxelloise ; c'est ainsi
que dimanche on put redouter une véritable
catastrophe, lorsque les Allemands firent déd-
ier dans les rues de la ville de nombreux pri-
sonniers belges. Les rues étaient très animées
et une foule très surexcitée assista péniblement
à ce.défilé.
L’exode des Habitants
Les capitaines des steamers « Princesse- Hen-
riette et Léopold II », appartenant aux chemins
de fer de l’Etat belge, sont arrivés à Anvers,
vendredi mâtin à neuf heures.
L’exode des habitants battait alors son plein.
Dans l’Escaut régnait une confusion d’embar-
cations de toutes sortes. Des familles entières
se tenaient sur des radeaux. D’autres fugitifs
étaient assis dans l’eau, sur des bouées. Il
tombait à ce moment 100 obus à la minute et
la ville brillait sur divers points. Pendant deux
heures, les deux steamers s’employèrent à
sauver les personnes qui se trouvaient sur les
radeaux et les bouées et à prendre à leur bord
les groupes réfugiés dans de petites embarca-
tions.
Au bout de trois heures, il y avait plus de
2,000 personnes dans chaque steamer. A Ftes-
singue, assistance fut demandée aux navires de
guerre hollandais.
Secourons les Réfugiés Belges
Le président du Government Board a lancé
un appel invitant la population de toutes tes
villes de Grande -Bretagne à secourir les réfu-
giés belges.
Les Réfugiés belges en Angleterre
Londres, 15 octobre.
Une douzaine de vapeurs, provenant d’Os-
tende, ont débarqué à Lowestoft des réfugiés
belges, en majorité des femmes, des enfants et
des vieillards, semblant avoir beaucoup souf-
fert de privations.
Un jeune enfant est mort d’épuisement au
moment où le vapeur sur lequel il se trouvait
entrait au port.
Le maire et de nombreuses personnes ont
distribué des aliments aux voyageurs et deux
trains les ont emportés pour Liverpool et Man-
chester.
Blessés Belges
Cinq mille soldats belges blessés sont arrivés
dans la soirée à Douvres.
Arrivée *du général Jrmgbluth
au Havre
Le général Jungbluth, aide de camp général
.du roi Albert, est arrivé au Havre.
Une Réception
Samedi prochain, dans l’après-midi, les mi-
nistres de Belgique recevront, au Nice Havrais.
le président du Conseil général de la Seine et
le président du Conseil municipal de Paris.
L’Installation au Nice-Havrais
Ainsi qu'on le comprendra, ce n'est pas chose
facile que d'installer presqu’instantanément et
dans des conditions de confortable suffisant les
importantes notabilitésqui constituent leConseil
des ministres d’une nation, les membres du
corps diplomatique et les hauts fonctionnaires
qui doivent assurer la marche régulière des
services qui leur incombent.
Dès qu’il a eu connaissance de l'honneur qui
était fait à notre cité, M. Benoist, sous-préfet,
s’est entretenu avec M. Morgancl, maire, de la
situation et des moyens les plus propres à four-
nir à nos hôtes et à leur famille, avec le con-
fortable indispensable, la possibilité d’exercer
leurs impartantes fonctions dans les meilleures
conditions possibles.
Il est apparu tout d'abord qu’il importait de
grouper tous les ministères de façon à assurer
des relations rapides et sûres entre les divers
services, et, très justement, l'on a pensé qu’il
pourrait être particulièrement agréable aux no-
tabilités belges de se trouver réunis dans ce
site enchanteur que forme la coquette cité de
Sainte-Adresse.
Des démarches ont ôté aussitôt entreprises
près des propriétaires de s. principaux immeu-
bles actuellement disponibles et tous se sont
empressés d'accueillir favorablement les de-
mandes qui leur ôtait formulées.
D’autres, apprenant ça qui se passait sont
venus spontanément mettre leurs villas à ta
disposition des autorités.
On comprendra que, dans la crainte d’omet-
tre quelques nome parmi ces propriétaires dont
la bonne volonté fut générale, nous nous con-
tentions de mentionner pour aujourd'hui l’una-
nimité et la spontanéité de leur concours.
MM. Brelst, préfet; Hennion, préfet en con-
gé, délégué du ministre près du gouvernement
belge; William Martin, ministre' plénipoten-
tiaire, chef du protocole, sont venus ensuite ai-
der les autorités /ocatas dans l’organisation,
l’aménagement des locaux et leur répartition
entre les diverses notabilités belges. Ce travail
délicat et peu aisé a. pu être exécuté assez rapi-
dement, et sauf quelques modifications qui se-
ront faites ultérieurement voici comment les
principales installations ont été réalisées.
A l’Hostellerie du Nies Havrais a été réuni le
Conseil des Ministres. Là sont, descendus MM.
Davignon, ministre.des affaires étrangères et
vice-président du Conseil ; Carton de Wiart,
ministre de la justice ; Van de Vivere, ministre
des finances, ainsi que MM. les ministres de
l’intérieur ; des sciences et des arts ; de l’agri-
culture, des travaux publics, des colonies.
Le Corps diplomatique a pris possession de
l’Hôtel des Régates. Là sa trouvent notamment
Mgr Jean Tacci, archevêque de Nice, nonce
apostolique ; M. Klobucoski, ministre de Fran-
ce ; te prince Koudapheff, écuyer de l’empereur
de Russie, ministre plénipotentiaire ; M. le mi-
nistre de Serbie ; M. René de Fontarce, chance-
lier de la légation de France.
Les appartements disponibles du monumen-
tal immeuble de la,, place Frédéric-Sauvage ont
été affectés aux ministres d’Etat, aux hauts
fonctionnaires étaux directeurs des ministères.
Parmi ces notables, signalons MM. Cooreman,
Jutes Liebaert et Jules Van den Heuvel, minis-
tres d’Etat.
D’autres personnalités se sont installées dans
divers hôtels particuliers comme la Villa Mari-
time ; têts sont MM. Franz Sçholtaert, prési-
dent de la chambre des représentants, et le gé-
nérai Jungbluth, lieutenant général du Royau-
me de Belgigue.
Cette répartition, ces installations ne sont
d’ailleurs pas encore complètes ni définitives.
La venue, hier matin, par le steamer « Rapide »
d’Ostende, de plusieurs notables et chefs de
services, ainsi que de nombreux colis, entraî-
nera sans doute quelques modifications de dé-
tail, mais dès maintenant nos hôtes paraissent
très satisfaits d’avoir trouvé un ensemble de
ocaux aussi merveilleusement situés pour pou-
voir s’y liver en paix à leurs graves et impor-
tantes préoccupations.
Au cours des visites qu’ils ont faites hier aux
notabilités locales, ils n’ont pas manqué de leur
témoigner leur gratitude de ce qui avait été
réalisé à leur intention, et nous ne doutons pas
que le jour — que tous les alliés souhaitent
proche — où ils regagneront leur chère patrie,
ils emporteront un excellent souvenir de l’ac-
cueil qu’ils ont trouvé ici, accueil dont la cor-
dialité s’était déjà manifestée à l’égard, de leurs
! infortunés compatriotes.
A. P.
Un Mi Français en Ailemape
Amsterdam, 15 octobre.
La Gazette de Francfort dit que i8 12 un
avion français a été aperçu le soir au-dessus
do Carlsriffie, venant probablement du Sud.
Le même aéroplane a été aperçu au-dessus
du hangar de dirigeable de Baden-Baden.
Il essuya une fusillade sans être atteint et
se dirigea ensuite vers le Nord.
C0ÏMM1É ANGLAIS
Londres, 15 octobre.
Les troupes britanniques ont été
engagées avec l’ennemi vers l’aile
gauche de la ligne des alliés.
Les Allemands ont été légèrement
refoulés sur le flanc.
La nature même du théâtre des opé-
rations militaires, qui est un centre
minier, rend difficile les progrès rapi-
des.
COMMUNIQUÉ RUSSE
Pelrograd 45 octobre (uffiriel).
Sur le front de la Prusse orientale,
au cours moyen de la Vistule, il n’y
a aucun changement à signaler.
Un combat s’est engagé au Sud de
Przemysl. La colonne russe a défait
les Autrichiens et leur a fait sept offi-
ciers et cinq cents hommes prison-
niers. Elle a en outre pris plusieurs
mitrailleuses.
Le Bombardsmanî de la Cathédrale de Reims
Châloas-sur-Marac, 15 octobre.
L’artiUeria allemande continue à diriger
ses projectiles sur la cathédrale de Heinis.
II PASSAGE 1 Hllf
Jx HAZEBROUCK
La jolie petite cité dn Nord, ordinairement
si laborieuse, si vivante, parait comme frap-
pée d’un grand deoil.La nuit, nous dit un de
nos confrères, n’était pas encore tombée et
déjà les maisons avaient dos leurs volets ;
les portes étaient seulement entrebâillées ;
de rares passants pressaient le pas ea ra-
sant les murs et nous jetaient un regard
d fiant. A l'hôtel, on relasa de nous ouvrir
et, par une fenêtre, une voix nous cria ;
« Allez vous présenter d’abord à la Mairie t y
Nous n'étions venus que pour ceia. Cinq
minutes plus tard, nous demandions à voir
M. lodéouté-maire d’IItzebrouck, l’abbé Le-,
mire. L'abbé faisait une ronde en ville; nous
le rencontrâmes en train de retenir des fa-
milles sur le point d'abandonner la ville, et
de rassurer les antres.
Ce sont de braves gens, nous dit M. la maire,
mais ils ont reçu une telle commotion qu’ils sont
bien excusables.
Et l’abbé Lemire, pressé par nous de
nous expliquer 18 mystère de ses paroles
et celui de la ville, nous raconta ce qui
suit:
« C'était jeudi dernier, 9 octobre, à neuf
heures et d^mie du soir. Razebrouck, déro-
geant à ses habitudes, ne dormait pas enco-
re et l'abbé lisait son bréviaire ; quinze
cents hommes de troupe campaient dans la
ville. Tout à coup, un hruit épouvantable
mit tont le monde debout ; une fusillade
venait d'éclater de toutes parts L’abbé Le-
mire qui venait d'ouvrir ta porte de sa mai-
son ia referma aussitôt ; it lui semblait qu’on
ie fusillait à bout portant.
» Cependant, les soldats français, un mo-
ment interloqués, avaient sauté sur leurs
armes, rompu les faisceaux, et ils étaient
partis du côté de la gare, d'où venait le
bruit C’était, en effet, de la gare que l’atta-
que avait été dirigéa sur la ville, par les
Allemands.
» Voici dans quelles conditions :
» Un groupe de fantassins allemands, fort
de quarante hommes au plus, avait réussi à
tromper la surveillance des gardes de la voie
terrée et à parvenir jnsqa’a la gare elle-
même. Là, une sentinelle qui voulut leur
résister, fut abattue d’un coup de feu. Deux
conducteurs de train, sans defense, qui cou-
raient pour donner l’alarme, furent rejoints
et tués à coups de- baïonnette ; l’an d’eux
n’en reçut pas moins de dix-sept. Pais le
détachement allemand, débouchant sur la
place de la gare, entreprit un feu à répéti-
tion prolongé. Les hommes tiraient sans se
donner la peine de viser ; en un instant.tou-
tes les maisons voisines de la gare furent
criblées de balles.
» A ce moment, les Français arrivèrent.
Comme ils étaient en nombre, tes Allemands
se replièrent, laissant entre nos mains un
blesse et-six prisonniers. Ils avaient atteint
leur but qui était de terroriser la ville.
» Et l’abbé Lemire ajouta : « Depuis, jeudi
nous les attendons, vendredi, le général
commandant ie3 troupes françaises vint me
prévenir que, pour des raisons d’ordre stra-
tégique, il était dans l’obligation d’évacuer
la ville. L’ennemi s’avançait du Nord avec
des éléments importants ; demain samedi,
vers dix heures, il ferait son entrée dans
Huzebrouek. » Et, en effet, au bout d’une
heure, la ville est livrée à elle-même. L’abbé
Lemire ne perd pas la tète ; il adresse un
appel à S9S administrés pour les exhorter an
sang froid, réunit son Çunseil municipal,
obtient de la plupart de ses conseillers qu’ils
resteront à leur poste. «Il faudra, leur dit-
il, recevoir ces gens-là comme un chef
d’Etat, pour notre propre dignité. » Il invite
le sous-préfet à se mettre à l’abri, ne voulant
pas que le gouvernement français soit mo-
lesté en sa personne.
» Et voici l’anbs du samedi qui se lève. Le
moment du sacrifice approche ; l’abbé met
son habit de cérémonie et se rase de irais.
Mais, avant que l’ennemi arrive, il reste une
lâche douloureuse mais urgente à remplir :
enterrer iez victimes de la fusillade.
» A 9 h. 1/2 le service religieux a lieu; 9 h.
3/4: plus qu'un quart d’heure avant l’arrivée
des Prussiens. Le maire demande au doyen
d’abréger son office. Enfin, à 10 heures, M.
l’abbé Lemire, entouré de son conseil mu-
nicipal s’installe à la mairie. Tout est prêt t
Qu’ils viennent
» Dix lieuses un quart! Ils ont du retard...
Dix heures et demie ; onze heures ! Person-
ne. Midi! personne. On déjeune — ou plu-
tôt on essaie de dejonner — et on attend.
C’est étrange, le général avait cependant
parlé avec assurance. D’antre part, on n’a
pas sujet de reprendre espoir puisqu’on n’a
revu aucun soldat français. Là nuit arrive»
une nuit blanche psur tout le monde. Tou-
jours rien de nouveau, ni du côté de l’en-
nemi) ni du côté français.
La Situation ds Varsovie
Petrograd, 15 octobre.
Le Messager de l’Armée annonce qu’une par-
tie des troupes concentrées dans la région ds
Thorn ont été envoyés directement à KaliszL
Le gouverneur militaire de Varsovie pu-
blie une proclamation disant que ia popula-
tion peut considérer avec calme les éréne-,
monts, car la ville sera défendue à ou-
trance. -
LE SIÈGE DE PRZEMYSL
Pelrograd, 15 octobre.
Un voyageur notable provenant de i'armés
assiégeant Przemysl rapporte que les rnsses
bombardent la place sans relâche nuit et
jour . Le canon tonne et le feu incessant dé-
moralise la garnison.
Des déserteurs arrivent quotidiennement
de la ville dans le camp des assiégeants.
Mercredi, trois mille autrichiens ont tenté
une sortie.
Un régiment russe apercevant leur mou-
vement laissa l’ennemi approcher puis, lors-
qu’il fut à une bonne portée, l’anéantit avec
des mitrailleuses.
La reddition de la place ne serait qu une
question de jours.
LE SIÈGE DE KIA0-TCHÉ0ÏÏ
Tokio, ii> octobre.
Le gouvernement japonais a proposé au
gouverneur de Kiao-Tchéou de faire sortir
les non combattants avant l’attaque de iss
place.
La proposition a été acceptée, ,
Le bombardement commencera aussitôt
L après l’évacuation.
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