Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 octobre 1914 14 octobre 1914
Description : 1914/10/14 (A34,N12120). 1914/10/14 (A34,N12120).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722815
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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NOTRE HOMMAGE
Notre cité est favorisée d’un honneur
| tans exemple dans l’histoire ; elle de-
fient le siège d’un gouvernement étran-
ger, elle donne l’hospitalité à la Bel-
gique elle-même. Les circonstances
^nous empêchent de nous enorgueillir
we ce choix qui, nous dit-on, a été fait
par le gouvernement belge, mais nous
saurons nous en montrer dignes.
Nos représentants et notre popula-
tion ont tenu à saluer nos nobles hô-
tes dès leur arrivée dans notre ville,
mais, pendant tout leur séjour parmi
nous, nous aurons à coeur d’être les
interprètes de toute la nation en leur
faisant sentir notre admiration et no-
tre gratitude.
Par notre accueil, nos alliés éprou-
veront qu’un coin de la terre de
France est fier de se faire belge pour
les recevoir le temps qu’ils le jugeront
Utile et pour leur donner, à travers
fleurs épreuves, le seniiment de la Pa-
Itrie toute proche.
Comment, en effet, ne serions-nous
pas remplis d’admiration et de grati-
tude en songeant que la Belgique
yûist délibérément sacrifiée pour le
aroit, cl qu’en se sacr ifiant elle jetait
son corps pantelant entre l’envahis-
jseur et nous / Elle ne pouvait pas se
faire d’illusion, en résistant au co-
losse allemand elle devait être fatale-
ment sa première victime. Avec un
peu de complaisance elle aurait évité
tous ses maux : Bruxelles n’aurait
•pas même clé souillée du talon des
fboltes allemandes, Louvain etMalines
auraient pas été détruites, Anvers
n’aurait pas été prise, tout le pays
Waurait pas été à feu et à sang. Cette
complaisance était facilitée, semble-t-
il, par le fait que la Belgique devait
Une large part de sa. prospérité éco-
nomique à V Allemagne dont une gran-
de partie du transit mondial se faisait
■par Anvers.
‘ Les Belges n’ont compté ni l'or ni
fc sang qu’ils allaient perdre ; petit
ipeuple pacifique, étranger aux que-
jour à l’autre en armes pour défendre
avec son honneur l’honneur mcrnecTe
IItoutes les nations qui respectent en-
feore le droit qu’elles ont elles-mêmes
fitabli. Si la Belgique a beaucoup
perdu, son honneur est sauf, certes ;
\au fur et à mesure que son territoire
indépendant s’est rétréci sous les pas
! de Venvahisseur, elle est devenue plus
•grande dans l’esprit des hommes, et
cette grandeur là, elle ne la perdra
■plus jamais!
Mais ce qu'il faut, et' ce qui est no-
ire dette de reconnaissance à payer,
c’est que toute l’étendue de son terri-
toire lui sçit bientôt restituée et que
toutes les ruines soient relevées. Il ne
nous suffirait pas, pour nous sentir
soulagés d’un grand poids, que nos
provinces du Nord-Est soient libérées
de l’ennemi ; mais, tant que celui-ci
restera encore dans une seule ville
de Belgique, nos coeurs seront en
deuil et nos esprits resteront tendus
vers le même but, chasser Venvahis-
seur.
Après, il faudra le châtier, et quand
viendra l’heure du règlement de
compte, nous serons assuré que la
Belgique sera largement favorisée,
car rien ne pèsera plus lourd, dans la
balance que le crime inexpiable com-
mis contre elle. •
Nous savons bien, hélas, que tout
ne se répare pas... En compensation,
si c’en est une, nous offrons à nos alliés
d’aujourd’hui, à nos amis pour tou-
jours le gage d’un attachement sans
limite que le temps n’afjaiblira pas l
:
CASPAR-JORDAN.
/ IJ abondance des matières nous obli-
fgè à reporter à demain la seconde
partie de notre article sur les Rou-
K mains.
Les Autrichiens surpris
par les Monténégrins
| Le T octobre, les Monténégrins ont engagé
avec les troupes autrichiennes la pins gran-
de bataille depuis le commencement de la
guerre, près de Kaiinovik, en Bosnie.
: L’ennemi, fort do 20,000 hommes, essava
Jde couper l’armée monténégrine opérant
Idans la direction de Sarajevo.
, LG3 Monténégrins réussirent à surprendre
les Autrichiens alors qu'ils marchaient en
'colonne et dans les premiers jours de com-
bat lenr infl gèrent une perte de 1,500 hora-
imes. L’ennemi, voyant l’impossibilité d’a-
vancer vers Sarajevo, se rabattit sur Kalino-
Ivik, laissant derrière lui 500 hommes tués
On blessés Les Monténégrins ont hit un
(grand nombre de prisonniers et capturé nne
grande quantité de munitions.
Une dépêche officielle de CeUigné annonce
,que la bataille autour de Sarajevo a continué
fie 10 octobre. Les Autrichiens furent com-
plètement défaits et se retirèrent dans les
(montagnes.
Les Monténégrins ont captnré 30 canons et
fait de nombreux prisonniers. Les Mtlg
gerda Ij500 hfifllttl98- '
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR L* FRONTIÈRE OU KORD-EST
13 Octobre. — A l’aile gauche, notre of-
fensive s’accuse dans la région d’Haze-
brouck. Lille a été réoccnpée par l’ennemi.
Entre Arras et Albert, nous avançons.
Au centre, nous progressons aussi.
Entre l’Argonne et la Meuse nous avan-
çons au Sud de la route de Verdun à Metz.
En résumé, progrès sensibles sur tout le
front.
EN ALSACE
13 Octobre. — Des combats heureux ont
été livrés par nos troupes sur la crête des
Vosges (région de Saint-Dié) et dans les
vallées du versant Est.
L’ennemi a subi des pertes sérieuses.
EN BELGIQUE
13 Octobre. — Vendredi, les Allemands
attaquèrent les forces alliées à Gand, et su-
birent des pertes importantes. Le lende-
main les alliés prirent une vigoureuse offen-
ve et repoussèrent l’ennemi sur Alost.
EN POLOGNE
13 Octobre. — Depuis dimanche, les
combats ont recommencé sur la rive gauche
de la Vistule, dans la direction dëVarsovie.
— La cavalerie russe a débouché dans la
plaine hongroise.
SUR MER
13 Octobre.— Les sous-marins allemands
croisent en Baltique. L’un d’eux a coulé le
croisseur russe Pallada avec tout son équi-
page.
IlR LE THEATRE DE LA BATAILLE
De Paris à Amiens
Un de nos confrères nous dit qu’il a quitté
Paris en compagnie d’an tauba. C’est un
compagnon de route un peu brayant, mais
qui, vous allez le voir, fait plus de bruit que
de mal. Comme le train d’Amiens allait sor-
tir de Paris,un tauba parut très haut dans le
Ciel, seAirigeant dans la capHa!e,puiè, tout
à coup, vira comme s’il avait aperça devant
lui un obstacle insurmontable.
A ce moment, le train filait ses vingt
kilomètres à l’heure. Le tauba le suivit.
C’était le meilleur moyen, sans doute, de ne
pas s’égarer, puisque le train filait vers le
Nord, puis pour engager sans doute la con-
versation, il lança une, puis deux, puis trois
bombes. Il avait' -pris de pauvres civils pour
des troupes de renfort, etit les canardait.
Vers Creil, le Tau lie obliqua vers ia droite
et disparut dans le lointain. Il faut, par le
temps qui court, de ces incidents de voyage
pour vous permettre de supporter i’enaui
d’an long chemin. Quant on mettait une
heure et demie ponr aller de Paris à Amiens,
il en faut sept aujonrd'hai, et l’on doit s’es-
timer heureux de ce que les Allemands
n'aient pas, dans leur marche sur Paris,
détérioré davantage la ligne dn chemin de
fer. Ils ne Pont certainement pas fait pour
nous être agréable, mais parce qn’iis espé-
raient fermement qu’un retour offensif de
l’armée allemande permettrait d’ntiliser les
voies qu'ils étaient dans l'obligation d’aban-
donner.
C’est nonsqui profitons heureusement au-
jourd’hni de cet admirable réseau du Nord.
Quand on écrira l’histoire de cette guerre,
il faudra consacrer un chapitre spécial aux
services rendus par le personnel et le ma-
tériel des chemins de fer à ia défense du
territoire. On verra que parmi les facteurs
qui font gagner ou perdre les batailles,
ceux-ci ne sent pas les moindres, au con-
traire. Quel trafic et quelle diversité dans
les transports qui se font nuit et jour i On
n’a pas le droit de s'étendre ià-dessus,
mais voici, par exemple, un petit tableau
qui résume tout ce chapitre qu’il faudra
écrire et que l’on peut brosser dès mainte-
nant.
Quand nous sommes entrés en gare de
C..., nous avions à notre droite un train
descendant vers Paris. Ce train transportait
des prisonniers bavarois ; à notre gauche,
un train montant vers le Nord emportait ia
cavalerie anglaise. Trains de ravitaillement,
trains d’évaenation, trains de voyageurs
marchent avec une régularité parfaite, obéis-
sant à. une sorte de mouvement d’horioge-
rie.
Un des prisonniers parlait admirablement
le français. Une voyageuse le regardant avec
curiosité, il demanda à brûle-pourpoint :
« Madame, qu’est ce qn’on devient à Paris ?»
Et la dame de répondre, an peu gouailleuse :
« On vous attend I »
On les attendait en effet il y a quelques se-
maines, mais pas dans cet appareil humilié.
Détail curieux, recueilli par tous ceux qui
ont approché ces prisonniers allemands et
conversé avec enx, tous disent comme nne
fable apprise par coeur qu’ils seront dans
trois jours à Paris. Ils le croient sans doute
moins fermement aujourd’hui, mais ce chif-
fre de trois jours pour atteindre Paris, en
quelque lien qu’ils soient faits prisonniers,
leur a été indiqué par leurs officiers, et ils
l’ont répété comme une formule sacrée.
Nous avons trouvé Amiens grouillant
d'une animation presque joyeuse. Le cau-
chemar de l’occupation allemande ne hante
pins la ville. La pluie ou les ongles des ha-
bitants ont déchiré les affiches par lesquelles
le général gouverneur avait tenté de terrori-
ser la valeureuse cité.
Tout a été dit sur l’occupation de la ville
par les Allemands, sauf pent être que les
Allemands avaient été extrêmement frappés
en arrivant à Amiens, de constater dans la
ville la présence d’un très grand nombre
d’hommes valides : « D’on vient que vous
avez encore tant d’hommes ? disent-ils, tous
les nôtres sont sons les armes 1 » J’ajoute
tout de suite qne ponr les dédommager, les
Allemands s’empressèrent de réunir les jen-
nes hommes d’Amiens et qu’ils en envoyè-
rent doucement dans les camps de concen-
tration allemands.
* Ms esfiP, Amiens maintenant.respire.
[tamfytà du üuimraat
(J.3 OCTOBRE)
Paris, 15 heures, reçu à 19 heures.
A. notre ail© gauofee
Nos forces ont repris l’offensive des
régions d’Hazebrouck et de Béthune
contre des éléments ennemis compo-
sés en majeure partie de cavalerie
venant du front Bailleul, Estaires, La
Bassée.
La ville de Lille, tenue par un déta-
chement territorial, a été attaquée
et occupée par un corps d’armée alle-
mand.
Entre Arras et Albert, nous avons
fait des progrès marqués.
An C©aT.fir©
Nous avons progressé dans la ré-
gion de Berry au Bac et avancé légè-
rement vers Souain, à l’Ouest de l’Ar-
gonne et au Nord de Malancourt (en-
,tre l’Argonne et la Meuse). Sur la rive
droite de la Meuse, nos troupes, qui
tiennent les Hauts-de-Meuse à l’Est
SE 1 ■ 1111
Ls Roi et la Reine
au milieu de leurs troupes
Londres, 1.2 octobre.
Pendant les opérations qui se sont dérou-
lées autour d’Anvers, la semaine dernière,
le roi Albert a dirigé, jeudi matin, vers
l’Ouest, la retraite dev troupes beiges qui
avait été ordonnée en raison de la supério-
rité numérique de l’ennemi.
Le roi s’est ensuite rendu à Ostendeavec
ia reine, qui l’avait accompagné dans tous
ses mouvements, derrière la ligne de com-
bat.
Il apparaît douteux que la reine veuille
quitter Osteade.
La Résistance des Belges
Londres (source beige), 13 octobre.
Les troupes allemandes parties d’Alost
marchèrent sur Gand où les alliés, qui atten-
daient leur arrivée, prirent l’artillerie alle-
mande en enfilade et obligèrent l’ennemi à
se retirer.
Samedi matin, les alliés prirent l’offensive
et enlevèrent vigoureusement les tranchées
allemandes à la-baïonnette, obligeant les Al-
lemands à se retirer sur toute la ligne dans
la direction d’Âlost.
Les Allemands à Anvers
'Londres, 13 octobre.
Une dépêche d’Amsterdam à la Daily Chro-
nicle dit que les Allemands ne se livrèrent,
jusqu’à présent, à Anvers, à aucun acte de
pillage.
Les soldats éteignent les incendies. Les Al-
lemands seraient heureux de voir revenir ia
population.
La plupart des soldats allemands sont ac-
tuellement campés dans la ville.
La Russie envoie ses sympathies
à la Belgique
Petrograd, !3 octobre.
La municipalité de Moscou a télégraphié
se3 condoléances an roi des Belges à l’occa-
sion de l'occupation d’Anvers et a exprimé
son admiration pour l’héroïsme du roi et
dn peuple.
Les offrandes en faveur des Belges affluent
à la légation du consulat de Belgique à Pé-
trograd. Une adresse recouverte de 50,000
signatures a été remise an consul de Belgi-
que.
m COMPLOT CONTRE LA FRANGE
Casablanca, i3 octobre.
On annonce la découverte à Casablanca,
d’an complot fomenté par des Allemands.
On possède des preuves que ces individus;
fourmssaieït-des armes aux rebelles et leur
donnaient des instructions en vue d’un sou-
lèvement général. m
Quatorze de ces espions, parmi lesquels le
consul d’Antriche, M. Brandit, vont être dé-
férés devant le Conseil de guerre.
Dans la Région Alsacienne
Genève, 13 octobre.
Au cours des combats qui se sont dérou-
lés dans les vallées de Saiat-Amaniu, de
Munster, de Bruche et le long des ccêtesde
la région de Saint-Dié, les Allemands ont
subi des pertes très sérieuses.
Les troupes recrutées dans les Alpes ba-
varoises ont été refoulées dans les hauteurs
de Saaies.
La Guerre^, à l’Industrie
et au Commerce allemands
Bordeaux, 13 octobre.
Le garde des sceaux a adressé aux procu-
reurs généraux des instructions leur confir-
mant les ordres antérieurs de faire procéder
à la saisie et à la mise sous séquestre de
toates valeurs mobilières et immobilières
dépendant de maisons allemandes, autri-
chiennes et hongroises pratiquant le com-
merce, l’industrie et l’agriculture en France,
que ces maisons aient ou non cessé leurs
opérations depuis la déclaration de gnerre,
même au cas où elles auraient disûmalé
leur véritable identité en prenant ia forme
de Société française ou se seraient abritées
sons le couvert de tiers ds nationgljté ffan-
uaise, alUééoa açutrfr ■
de Verdun, ont avancé au Sud de la
route de Verdun à Metz.
Dans la région d’Apremont, nous
avons gagné un peu de terrain à notre’
aile droite et repoussé une attaque
allemande à notre gauche.
< A noire aile droite
Vosges et Alsace
Pas de changement,
ï En résumé, la journée d’hier a été
marquée par un progrès sensible de
nos forces sur divers points du champ
de bataille.
En G-alicie
Les corps autrichiens battus en Ga-
licie tentent de se reformer à 40 kilo-
mètres à l’Ouest de Przemysl.
Paris, 23 h. 45, reçu à 1 h. 15.
Rien à signaler, sinon une avance
assez notable dans la région de Berry -
au Bac.
Les Ferles MSIIIÈS
_J Aiplow
Les dernières troupes allemandes ont
maintenant évacué le gouvernement de Su-
walki, emportant avec elles de nombreux
objets de valeur, mais sans avoir eu le temps
dVnraisser le paiement de l’indemnité de
100,000 roubles (250,000 francs).
Les pertes allemande à la bataille d’Augns-
tow.sont estimées à 60,000 hommes.
Suivant les dépêches du tront, les Autri-
chiens copient les procédés allemands en
utilisant le téléphone comme moyen d'es-
pionnage.
C’est ainsi que les Russes entrèrent nn
jour dans nne église où ils furent très cour-
toisement reçus par nn vénérable liseur de
psaume et accidentellement ils découvrirent
qn’il y avait dissiipniésous la table un télé-
phone de campagne. Le liseur de psaume
était un officier autrichien déguisé.
Berlin ignore la vérité
Londres, 13 octobre.
L’Evening dit qu’à Beriin les affaires et les
plaisirs suivent leur cours ordinaire.
Le public ignore totalement les événe-
ments, mais Mément militaire ne se fait
aucune illusion sur le résultat final de la
gnerre.
Le journal estime que lorsque la vérité
sera connue, il y aura en Allemagne de
grandes manifestations d’indignation popu-
laire.
Sous-Marins Allemands dans la Baltique
l’elrograd, 13 octobre.
Un communiqué du grand éîat-major do
la Marine dit que ia présence de sons-marins
ennemis en Baltique fut signalée le 10 octo-
bre. Un sons-marin attaqua, dans la mati-
née même, le croiseur-amiral Malcarow, lui
lançant plusieurs torpilles qui ne lui causè-
rent aucun dommage.
Le 11 octobre, yers 14 heures, les sons-ma-
rins ennemis attaquèrent Iss croiseurs Bayar,
et Pallada qui montaient la garde dans la
Baltique.
Malgré le feu très vif de l’artillerie des
Croiseurs, un sous-marin réussit à conler le
Pallada arec font son équipage.
ia© @Ièg’© cl© ï^faseMOLysl
Pelrograg, 13 octobre.
Le siège de Przemysl progresse ; l’artille-
rie russe détruit rapidement tous les ouvra-
ges de la forteresse. Les forts résistent éner-
giquement. La garnison n’excède - pas trente
mille hommes.
Une Prclestation des Tchèques de Russie
Varsovie, 13 octobre.
Les Tchèques de Russie protestent dans
les jonimaux contre la combinaison tria liste
de l’Autriche-Hongrie et de la Bohême qui,
selon les bruits lancés à Budapest, serait
étudiée en Hongrie.
LES HOPITAUX RUSSES
Petrograd, 13 octobre.
Le Comité d9S éditions populaires a remis
à la Croix-Rouge mille collections de livres
et de brochures pour les bibliothèques mi-
litaires et les nôp.taux de Petrograd, Moscou
et Kieff.
Le Nouveau Eoi de Roumanie
Bucarest, 13 octobre»
Le roi Ferdinand prêta serment hier de
vaut le Parlement.
Il reçut nn accueil chaleureux.
On applaudit notamment le passage delà
déclaration cù ii disait qn’il servirait son
pays en bon Roumain.
L’Attitude de la Roumanie
Petrograd, 13 octobre.
Oa mande de Bucarest qne même parmi
les Roumains partisans de l’Autriche on es-
time qne ia convention signée par le roi
Charles avec l’Autriche et l’Allemagne va
perdre de sa valeur et qne la Roumanie ne
sera plu3 entravée dans ses décisions utiles
à la cause nationale.
MORT DU PRINCE OLEG
Petrograd, 13 octobre.
Le prince Oieg succomba hier aux suites
S A#, ses blessure»,. "" .
le Sinnaent lita
AU HAVRE
le Gouvernement quitte Oslende
„ Bordeaux, 13 octobre.
Le gouvernement belge, pour assurer sa
liberté d’action, ayant déci dé de se rendre
en France, tous les ministres, sauf le mi-
nistre de la guerre, s’embarquèrent dans la
matinée à Ostende pour le Havre.
Le roi Albert demeura à Ja tête de son
armée et le ministre de la guerre reste pro-
visoirement avec lui.
Les autorités d’Ostende assurèrent l’éva-
cuation de teus les blessés convalescents.
Le gouvernement français prit toutes les
mesures nécessaires pour l’installation des
ministres belges au Havre dans les meil-
leures conditions possibles.
Le gouvernement belge jouira de l’exter-
ritorialité • il bénéficiera des mêmes droits
que ceux donnés au Saint-Siège par l’Italie
dans les lois garanties.
Le Ministre de la Marine est chargé de le
recevoir
Bordeaux, 13 octobre Je-Hiciel),.
Le gouvernement belge ne trouvant plus
en Belgique la liberté nécessaire pour le
plein exercice de son autorité, a demaudé
l’hospitalité à la France. Il manifesta le dé-
sir de transporter sa résidence au Havre.
Le gouvernement de la République ré-
pondit aussitôt que de même qu’il confond
dans sa sollicitude les armées belge et fran-
çaise, il recevra de tout coeur Je gouverne-
ment belge. Il lui assurera avec la plénitude
de ses droits souverains,le complet exercice
de son autorité et de ses devoirs gouverne-,
mentaux.
Le ministre de la marine s’est rendu au
Havre pour recevoir lé gouvernement belge
qui doit arriver aujourd’hui.
In Télégramme de M. de Broqiievilie
Bordeaux, 13 octobre.
M, Charles de Broquevillc, président du
Conseil de Belgique a envoyé le télégram-
me suivant au president de la République :
Dunkerque, t3 octobre.
Au moment où la fortune des ar-
mées le mène sur le sol hospitalier
de !a grande nation amie de la Bel-
gique, le gouvernement du roi a
l’honneur de présenter au chef de
l’Etat l’hommage de ses sentiments
très respectueux et le prie de vouloir
bien accueillir l’expression de sa foi
inébranlable dans le triomphe du
droit. II se réjouit que ia Francei
unie à ia Grande-Bretagne et à ia
Russie, en soit le généreux et fier
champion.
Ch. de BROQUEVILLE.
La Réponse de M. Poincaré
M. Poincaré, président de la République,
a répondu en ces termes :
Bordeaux, 13 oolobre.
Comme j’en ai donné personnel-
lement l’assurance à Sa Majesté le
roi Albert, c’est avec fierté que ia
France accueillera aujourd’hui sur
son sol le gouvernement du noble
peuple défendant avec tant d’hé-
roïsme son indépendance nationale
et ie droit public outragé.
Le gouvernement de la Répu-
blique ne sépare pas la oause de la
Belgique de celle de la France et a
pris toutes les dispositions néces-
saires pour que le gouvernement
du roi conserve, dans, la ville du
Havre, le libre exercice de ses pou-
voirs.
La certitude de la victoire finale
allégera, pour vous comme pour les
départements français encore en-
vahis, l’épreuve passagère dont nos
pays sortiront plus étroitement
unis, plus forts et plus grands que
jamais.
Raymond POINCARÉ.
L’Arrivée au Havre
C’est avec nn.vif sentiment de fierté mêlé
d’une poignante émotion que notre popula-
tion a appris, hier matin, que le gouverne-
-ment avait choisi notre vilL-peur servir de
résidence à uné partie du gouvernement
belge durant la période d’occupation étran-
gère à laquelle est soumise la valeureuse
Belgique.
Aussi, vers 5 h. 1/2, lorsque le steamer
Ticter de-Coninck, à bord duquel se trouvaient
plusieurs ministres, vint à passer dans les
jetées, nne chaleureuse ovation fut faite.
A 6 h. 3/4, ie navire venait se ranger dans
le bassin Ballot, devant le hangar V où
s’étaient rendues les notabilités venues pour
saluer nos hôtes.
A leur tête se trouvaient M. Augagneur*
ministre de la marine ; M. le contre-amiral
Charlier, gouverneur de la ville ; M. Brelet,
préfet; M. Brinde»u,sénateur; MM Jutes Sieg-
fried et Ancel, députés ; M. Morgand, maire
du Havre ; M. Piichon, adjoint an maire da
Sainte-Adresse ; M. Iloefkens, consul de Bel-
gique, et les consuls des puissances alliées ;
MM. les officiers de la place, les conseillers
généraux et d’arrondissement, les membres
des municipalités.
Les honnenrs sont rendus par des déta-
chements des troupes de la garnison avec ie
drapeau du 24» régiment territorial.
A bord du navire, an détachement de gen-
darmerie belge, rangé sar le pont-prome-
menade, présente les armes.
Lorsque la passerelle est posée, les per-
sonnages officiels montent à bord, ies pré-
sentations ont lien, suivies d’un conrt en-
tretien daDs l’un des salons du paquebot.
Peu après, les ministres belges, précédés
par les notabilités locales, s’avancent sur ia
passerelle, les clairons sonnent aux champs,
Tes tambours battent, tous les assistants se
découvrent et les voyageurs gagnent les laa-
daus et les automobiles mis à leur disposi-
tion.
Un cortège se forme, précédé de gendar-
mes et de chasseurs à cheval et c’est au mi-
lieu d’nne fonle compacte, qui acclame vi-
goureusement la Belgiqae et ses représen-
tants, que s’effectue le défilé à travers ies
principales voies de notre cité pour gagner
le Nice-Havrais où des logements ont été pré-
parés ponr recevoir ies ministres et lénrs la-
mifiés.
Lue Adresse des Députés de la Seine
Paris, 13 octobre.
Au cours d’une réunion, les députés de
la Seine ont adopté un ordre du jour dans
lequel ils décident d’adresser au gouverne-
ment belge, qui vient de s’installer au Ha-
vre, ainsi qu’au roi Albert, au nom de la
population parisienne, l’expression émue
de sa profonde admiration.
Une délégalian se rendra au Havre pour
remettre l’adresse au gouvernement belge.
Les « Taube » en Normandie
Lundi, dans la claire lumière dn matin,nn
aéroplane allemand a survolé ia région. Il
est venu jusqu’aux portes de Rouen, mais
bien peu de Rouennais Font aperçu. II a
viré au-dessus de Damôtai. C’est à peine s’il
a obtenn an succès de curiosité, car il n’a
intimidé personne. Il volait à plus de deux
mille mètres.
C’est.à dix heures et demie environ qn’on
entendit le ronflement du moteur. Il venait
de ia direction du Nord (son passage fut si-
gnalé à Dampierre et à La Feuîtlie). Les sol-
dats qui gardent la voie du chemin de fer
l’aperçurent, qui jetait au moment où il tra-
versait la.route de Saint-Jacques, deux lon-
gues banderalles aux couleurs allemandes.
Puis, à toute allure, il continua sa rente,
accomplit nn virage savant et repartit, com-
me it était venu. Sa visite n’avait pas été
longue. Cinq,minâtes pins tard, ii notait
plus à l’horizon qu’on petit point noir.
On se mit alors à ia recherche des «c ca-
deaux » si généreusement offerts par le
« Boche » anonyme. L’un d’eux fut ramassé
dans la prairie de M. Duthil, herbager.
Cette prairie est située à peu de distance
dn champ de tir, près d'on passage à ni-
veau.
A l’nno des extrémités dn ruban noir,
blanc et rouge était nne plaque de plomb
qui maintenait cette proclamation :
« Cfioj ens Français,
» On vous trompe. Anvers est pris, ainsi
que d’autres villes. Verdun va tomber entre
nos mains. Ce sera bientôt votre tour.
» MMivz-vons de la perfidie des Anglais
qui font tuer vos fils dans lenr intérêt. »
Vrilà tout l'effet que le « Tanbe » a pro-
duit chez nous.
Un avion a, parait-il, snrvôié Rouen dans
l'après-midi, mais on n’a pu distinguer s’il
était français ou allemand.
Un autre Tanbe est passé Inndi, dans la
matinée, au-dessus de la ville d’Ea. Il portait
qn oriflamme aux couleurs allemandes,
Ls Capitaine Âlfredo Marinelii
En annonçant l’arrivée dans notre port
du steamer transatlantique Espagne, nous
taisions connaître que ce paquebot avait
ramené nn certain nombre de nos compa-
triotes atteints par leurs obligations mili-
taires.
Il convient d’ajouter que sur le même na-
vire avaient pris place plusieurs étrangers
désireux de venir s'enrôler sous les drapeaux
de la France,
Parmi ceux-ci, nne figure très originale,
dont nos concitoyens pourront voir les traits
à notre vitrine.
.. Le capitaine Alfredo Marinelii, originaire
de Lecce, a certainement l’âme d’an guer-
rier, car depuis pinsicurs années, de sa pro-
pre volonté, il mène son existence à travers
les camps et respire l'odeur de la poudre.
Dans les rangs des grec3 il prit part à la
campagne des Balkans, et fut notamment à
la bataille de Drisco les 9, 10 et 11 décembre
1912.
11 fat successivement aide de camp de
Ricciotti et de Peppino Garibaldi, puis, aux
côtés du prince Nicolas de Grèce. Son acti-
vité lui valut de.recevoir l’ordre du Mérite
de guerre.
Depuis la paix, Fardeur combattue du ca-
pitaine Alfredo Marinelii l'avait. entraîné au
Mexique. Adjudant du générai Villa, à Mexico,
ii commanda l'artillerie à la prise de Toréon.
Dès son arrivée an Havre, le capitaine
s’est présenté au bureau de recrutement et s
passé la visite réglementaire. Il va être dirigé
incessamment sur le 2« bataillon de la lé-
gion étrangère, où fi doit retrouver Gari-
baldi.
Détail particulier : le capitaine Alfred®
Marinelii, qui professe un véritable enlhon-
siasme pour notre pays, a perdu deux d{
ses frères dans la guerre de TripoliUiine. Get»
n’a pas refroidi son amour pour Ja bataille.
AB DEL ÂZ!Z A PAU
Pau, 13 octobre.
Ab del Azaujourd'hui à Pau, provenant do Bordeaux»
Administrateur - Délégué • Gérant
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NOTRE HOMMAGE
Notre cité est favorisée d’un honneur
| tans exemple dans l’histoire ; elle de-
fient le siège d’un gouvernement étran-
ger, elle donne l’hospitalité à la Bel-
gique elle-même. Les circonstances
^nous empêchent de nous enorgueillir
we ce choix qui, nous dit-on, a été fait
par le gouvernement belge, mais nous
saurons nous en montrer dignes.
Nos représentants et notre popula-
tion ont tenu à saluer nos nobles hô-
tes dès leur arrivée dans notre ville,
mais, pendant tout leur séjour parmi
nous, nous aurons à coeur d’être les
interprètes de toute la nation en leur
faisant sentir notre admiration et no-
tre gratitude.
Par notre accueil, nos alliés éprou-
veront qu’un coin de la terre de
France est fier de se faire belge pour
les recevoir le temps qu’ils le jugeront
Utile et pour leur donner, à travers
fleurs épreuves, le seniiment de la Pa-
Itrie toute proche.
Comment, en effet, ne serions-nous
pas remplis d’admiration et de grati-
tude en songeant que la Belgique
yûist délibérément sacrifiée pour le
aroit, cl qu’en se sacr ifiant elle jetait
son corps pantelant entre l’envahis-
jseur et nous / Elle ne pouvait pas se
faire d’illusion, en résistant au co-
losse allemand elle devait être fatale-
ment sa première victime. Avec un
peu de complaisance elle aurait évité
tous ses maux : Bruxelles n’aurait
•pas même clé souillée du talon des
fboltes allemandes, Louvain etMalines
auraient pas été détruites, Anvers
n’aurait pas été prise, tout le pays
Waurait pas été à feu et à sang. Cette
complaisance était facilitée, semble-t-
il, par le fait que la Belgique devait
Une large part de sa. prospérité éco-
nomique à V Allemagne dont une gran-
de partie du transit mondial se faisait
■par Anvers.
‘ Les Belges n’ont compté ni l'or ni
fc sang qu’ils allaient perdre ; petit
ipeuple pacifique, étranger aux que-
avec son honneur l’honneur mcrnecTe
IItoutes les nations qui respectent en-
feore le droit qu’elles ont elles-mêmes
fitabli. Si la Belgique a beaucoup
perdu, son honneur est sauf, certes ;
\au fur et à mesure que son territoire
indépendant s’est rétréci sous les pas
! de Venvahisseur, elle est devenue plus
•grande dans l’esprit des hommes, et
cette grandeur là, elle ne la perdra
■plus jamais!
Mais ce qu'il faut, et' ce qui est no-
ire dette de reconnaissance à payer,
c’est que toute l’étendue de son terri-
toire lui sçit bientôt restituée et que
toutes les ruines soient relevées. Il ne
nous suffirait pas, pour nous sentir
soulagés d’un grand poids, que nos
provinces du Nord-Est soient libérées
de l’ennemi ; mais, tant que celui-ci
restera encore dans une seule ville
de Belgique, nos coeurs seront en
deuil et nos esprits resteront tendus
vers le même but, chasser Venvahis-
seur.
Après, il faudra le châtier, et quand
viendra l’heure du règlement de
compte, nous serons assuré que la
Belgique sera largement favorisée,
car rien ne pèsera plus lourd, dans la
balance que le crime inexpiable com-
mis contre elle. •
Nous savons bien, hélas, que tout
ne se répare pas... En compensation,
si c’en est une, nous offrons à nos alliés
d’aujourd’hui, à nos amis pour tou-
jours le gage d’un attachement sans
limite que le temps n’afjaiblira pas l
:
CASPAR-JORDAN.
/ IJ abondance des matières nous obli-
fgè à reporter à demain la seconde
partie de notre article sur les Rou-
K mains.
Les Autrichiens surpris
par les Monténégrins
| Le T octobre, les Monténégrins ont engagé
avec les troupes autrichiennes la pins gran-
de bataille depuis le commencement de la
guerre, près de Kaiinovik, en Bosnie.
: L’ennemi, fort do 20,000 hommes, essava
Jde couper l’armée monténégrine opérant
Idans la direction de Sarajevo.
, LG3 Monténégrins réussirent à surprendre
les Autrichiens alors qu'ils marchaient en
'colonne et dans les premiers jours de com-
bat lenr infl gèrent une perte de 1,500 hora-
imes. L’ennemi, voyant l’impossibilité d’a-
vancer vers Sarajevo, se rabattit sur Kalino-
Ivik, laissant derrière lui 500 hommes tués
On blessés Les Monténégrins ont hit un
(grand nombre de prisonniers et capturé nne
grande quantité de munitions.
Une dépêche officielle de CeUigné annonce
,que la bataille autour de Sarajevo a continué
fie 10 octobre. Les Autrichiens furent com-
plètement défaits et se retirèrent dans les
(montagnes.
Les Monténégrins ont captnré 30 canons et
fait de nombreux prisonniers. Les Mtlg
gerda Ij500 hfifllttl98- '
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR L* FRONTIÈRE OU KORD-EST
13 Octobre. — A l’aile gauche, notre of-
fensive s’accuse dans la région d’Haze-
brouck. Lille a été réoccnpée par l’ennemi.
Entre Arras et Albert, nous avançons.
Au centre, nous progressons aussi.
Entre l’Argonne et la Meuse nous avan-
çons au Sud de la route de Verdun à Metz.
En résumé, progrès sensibles sur tout le
front.
EN ALSACE
13 Octobre. — Des combats heureux ont
été livrés par nos troupes sur la crête des
Vosges (région de Saint-Dié) et dans les
vallées du versant Est.
L’ennemi a subi des pertes sérieuses.
EN BELGIQUE
13 Octobre. — Vendredi, les Allemands
attaquèrent les forces alliées à Gand, et su-
birent des pertes importantes. Le lende-
main les alliés prirent une vigoureuse offen-
ve et repoussèrent l’ennemi sur Alost.
EN POLOGNE
13 Octobre. — Depuis dimanche, les
combats ont recommencé sur la rive gauche
de la Vistule, dans la direction dëVarsovie.
— La cavalerie russe a débouché dans la
plaine hongroise.
SUR MER
13 Octobre.— Les sous-marins allemands
croisent en Baltique. L’un d’eux a coulé le
croisseur russe Pallada avec tout son équi-
page.
IlR LE THEATRE DE LA BATAILLE
De Paris à Amiens
Un de nos confrères nous dit qu’il a quitté
Paris en compagnie d’an tauba. C’est un
compagnon de route un peu brayant, mais
qui, vous allez le voir, fait plus de bruit que
de mal. Comme le train d’Amiens allait sor-
tir de Paris,un tauba parut très haut dans le
Ciel, seAirigeant dans la capHa!e,puiè, tout
à coup, vira comme s’il avait aperça devant
lui un obstacle insurmontable.
A ce moment, le train filait ses vingt
kilomètres à l’heure. Le tauba le suivit.
C’était le meilleur moyen, sans doute, de ne
pas s’égarer, puisque le train filait vers le
Nord, puis pour engager sans doute la con-
versation, il lança une, puis deux, puis trois
bombes. Il avait' -pris de pauvres civils pour
des troupes de renfort, etit les canardait.
Vers Creil, le Tau lie obliqua vers ia droite
et disparut dans le lointain. Il faut, par le
temps qui court, de ces incidents de voyage
pour vous permettre de supporter i’enaui
d’an long chemin. Quant on mettait une
heure et demie ponr aller de Paris à Amiens,
il en faut sept aujonrd'hai, et l’on doit s’es-
timer heureux de ce que les Allemands
n'aient pas, dans leur marche sur Paris,
détérioré davantage la ligne dn chemin de
fer. Ils ne Pont certainement pas fait pour
nous être agréable, mais parce qn’iis espé-
raient fermement qu’un retour offensif de
l’armée allemande permettrait d’ntiliser les
voies qu'ils étaient dans l'obligation d’aban-
donner.
C’est nonsqui profitons heureusement au-
jourd’hni de cet admirable réseau du Nord.
Quand on écrira l’histoire de cette guerre,
il faudra consacrer un chapitre spécial aux
services rendus par le personnel et le ma-
tériel des chemins de fer à ia défense du
territoire. On verra que parmi les facteurs
qui font gagner ou perdre les batailles,
ceux-ci ne sent pas les moindres, au con-
traire. Quel trafic et quelle diversité dans
les transports qui se font nuit et jour i On
n’a pas le droit de s'étendre ià-dessus,
mais voici, par exemple, un petit tableau
qui résume tout ce chapitre qu’il faudra
écrire et que l’on peut brosser dès mainte-
nant.
Quand nous sommes entrés en gare de
C..., nous avions à notre droite un train
descendant vers Paris. Ce train transportait
des prisonniers bavarois ; à notre gauche,
un train montant vers le Nord emportait ia
cavalerie anglaise. Trains de ravitaillement,
trains d’évaenation, trains de voyageurs
marchent avec une régularité parfaite, obéis-
sant à. une sorte de mouvement d’horioge-
rie.
Un des prisonniers parlait admirablement
le français. Une voyageuse le regardant avec
curiosité, il demanda à brûle-pourpoint :
« Madame, qu’est ce qn’on devient à Paris ?»
Et la dame de répondre, an peu gouailleuse :
« On vous attend I »
On les attendait en effet il y a quelques se-
maines, mais pas dans cet appareil humilié.
Détail curieux, recueilli par tous ceux qui
ont approché ces prisonniers allemands et
conversé avec enx, tous disent comme nne
fable apprise par coeur qu’ils seront dans
trois jours à Paris. Ils le croient sans doute
moins fermement aujourd’hui, mais ce chif-
fre de trois jours pour atteindre Paris, en
quelque lien qu’ils soient faits prisonniers,
leur a été indiqué par leurs officiers, et ils
l’ont répété comme une formule sacrée.
Nous avons trouvé Amiens grouillant
d'une animation presque joyeuse. Le cau-
chemar de l’occupation allemande ne hante
pins la ville. La pluie ou les ongles des ha-
bitants ont déchiré les affiches par lesquelles
le général gouverneur avait tenté de terrori-
ser la valeureuse cité.
Tout a été dit sur l’occupation de la ville
par les Allemands, sauf pent être que les
Allemands avaient été extrêmement frappés
en arrivant à Amiens, de constater dans la
ville la présence d’un très grand nombre
d’hommes valides : « D’on vient que vous
avez encore tant d’hommes ? disent-ils, tous
les nôtres sont sons les armes 1 » J’ajoute
tout de suite qne ponr les dédommager, les
Allemands s’empressèrent de réunir les jen-
nes hommes d’Amiens et qu’ils en envoyè-
rent doucement dans les camps de concen-
tration allemands.
* Ms esfiP, Amiens maintenant.respire.
[tamfytà du üuimraat
(J.3 OCTOBRE)
Paris, 15 heures, reçu à 19 heures.
A. notre ail© gauofee
Nos forces ont repris l’offensive des
régions d’Hazebrouck et de Béthune
contre des éléments ennemis compo-
sés en majeure partie de cavalerie
venant du front Bailleul, Estaires, La
Bassée.
La ville de Lille, tenue par un déta-
chement territorial, a été attaquée
et occupée par un corps d’armée alle-
mand.
Entre Arras et Albert, nous avons
fait des progrès marqués.
An C©aT.fir©
Nous avons progressé dans la ré-
gion de Berry au Bac et avancé légè-
rement vers Souain, à l’Ouest de l’Ar-
gonne et au Nord de Malancourt (en-
,tre l’Argonne et la Meuse). Sur la rive
droite de la Meuse, nos troupes, qui
tiennent les Hauts-de-Meuse à l’Est
SE 1 ■ 1111
Ls Roi et la Reine
au milieu de leurs troupes
Londres, 1.2 octobre.
Pendant les opérations qui se sont dérou-
lées autour d’Anvers, la semaine dernière,
le roi Albert a dirigé, jeudi matin, vers
l’Ouest, la retraite dev troupes beiges qui
avait été ordonnée en raison de la supério-
rité numérique de l’ennemi.
Le roi s’est ensuite rendu à Ostendeavec
ia reine, qui l’avait accompagné dans tous
ses mouvements, derrière la ligne de com-
bat.
Il apparaît douteux que la reine veuille
quitter Osteade.
La Résistance des Belges
Londres (source beige), 13 octobre.
Les troupes allemandes parties d’Alost
marchèrent sur Gand où les alliés, qui atten-
daient leur arrivée, prirent l’artillerie alle-
mande en enfilade et obligèrent l’ennemi à
se retirer.
Samedi matin, les alliés prirent l’offensive
et enlevèrent vigoureusement les tranchées
allemandes à la-baïonnette, obligeant les Al-
lemands à se retirer sur toute la ligne dans
la direction d’Âlost.
Les Allemands à Anvers
'Londres, 13 octobre.
Une dépêche d’Amsterdam à la Daily Chro-
nicle dit que les Allemands ne se livrèrent,
jusqu’à présent, à Anvers, à aucun acte de
pillage.
Les soldats éteignent les incendies. Les Al-
lemands seraient heureux de voir revenir ia
population.
La plupart des soldats allemands sont ac-
tuellement campés dans la ville.
La Russie envoie ses sympathies
à la Belgique
Petrograd, !3 octobre.
La municipalité de Moscou a télégraphié
se3 condoléances an roi des Belges à l’occa-
sion de l'occupation d’Anvers et a exprimé
son admiration pour l’héroïsme du roi et
dn peuple.
Les offrandes en faveur des Belges affluent
à la légation du consulat de Belgique à Pé-
trograd. Une adresse recouverte de 50,000
signatures a été remise an consul de Belgi-
que.
m COMPLOT CONTRE LA FRANGE
Casablanca, i3 octobre.
On annonce la découverte à Casablanca,
d’an complot fomenté par des Allemands.
On possède des preuves que ces individus;
fourmssaieït-des armes aux rebelles et leur
donnaient des instructions en vue d’un sou-
lèvement général. m
Quatorze de ces espions, parmi lesquels le
consul d’Antriche, M. Brandit, vont être dé-
férés devant le Conseil de guerre.
Dans la Région Alsacienne
Genève, 13 octobre.
Au cours des combats qui se sont dérou-
lés dans les vallées de Saiat-Amaniu, de
Munster, de Bruche et le long des ccêtesde
la région de Saint-Dié, les Allemands ont
subi des pertes très sérieuses.
Les troupes recrutées dans les Alpes ba-
varoises ont été refoulées dans les hauteurs
de Saaies.
La Guerre^, à l’Industrie
et au Commerce allemands
Bordeaux, 13 octobre.
Le garde des sceaux a adressé aux procu-
reurs généraux des instructions leur confir-
mant les ordres antérieurs de faire procéder
à la saisie et à la mise sous séquestre de
toates valeurs mobilières et immobilières
dépendant de maisons allemandes, autri-
chiennes et hongroises pratiquant le com-
merce, l’industrie et l’agriculture en France,
que ces maisons aient ou non cessé leurs
opérations depuis la déclaration de gnerre,
même au cas où elles auraient disûmalé
leur véritable identité en prenant ia forme
de Société française ou se seraient abritées
sons le couvert de tiers ds nationgljté ffan-
uaise, alUééoa açutrfr ■
de Verdun, ont avancé au Sud de la
route de Verdun à Metz.
Dans la région d’Apremont, nous
avons gagné un peu de terrain à notre’
aile droite et repoussé une attaque
allemande à notre gauche.
< A noire aile droite
Vosges et Alsace
Pas de changement,
ï En résumé, la journée d’hier a été
marquée par un progrès sensible de
nos forces sur divers points du champ
de bataille.
En G-alicie
Les corps autrichiens battus en Ga-
licie tentent de se reformer à 40 kilo-
mètres à l’Ouest de Przemysl.
Paris, 23 h. 45, reçu à 1 h. 15.
Rien à signaler, sinon une avance
assez notable dans la région de Berry -
au Bac.
Les Ferles MSIIIÈS
_J Aiplow
Les dernières troupes allemandes ont
maintenant évacué le gouvernement de Su-
walki, emportant avec elles de nombreux
objets de valeur, mais sans avoir eu le temps
dVnraisser le paiement de l’indemnité de
100,000 roubles (250,000 francs).
Les pertes allemande à la bataille d’Augns-
tow.sont estimées à 60,000 hommes.
Suivant les dépêches du tront, les Autri-
chiens copient les procédés allemands en
utilisant le téléphone comme moyen d'es-
pionnage.
C’est ainsi que les Russes entrèrent nn
jour dans nne église où ils furent très cour-
toisement reçus par nn vénérable liseur de
psaume et accidentellement ils découvrirent
qn’il y avait dissiipniésous la table un télé-
phone de campagne. Le liseur de psaume
était un officier autrichien déguisé.
Berlin ignore la vérité
Londres, 13 octobre.
L’Evening dit qu’à Beriin les affaires et les
plaisirs suivent leur cours ordinaire.
Le public ignore totalement les événe-
ments, mais Mément militaire ne se fait
aucune illusion sur le résultat final de la
gnerre.
Le journal estime que lorsque la vérité
sera connue, il y aura en Allemagne de
grandes manifestations d’indignation popu-
laire.
Sous-Marins Allemands dans la Baltique
l’elrograd, 13 octobre.
Un communiqué du grand éîat-major do
la Marine dit que ia présence de sons-marins
ennemis en Baltique fut signalée le 10 octo-
bre. Un sons-marin attaqua, dans la mati-
née même, le croiseur-amiral Malcarow, lui
lançant plusieurs torpilles qui ne lui causè-
rent aucun dommage.
Le 11 octobre, yers 14 heures, les sons-ma-
rins ennemis attaquèrent Iss croiseurs Bayar,
et Pallada qui montaient la garde dans la
Baltique.
Malgré le feu très vif de l’artillerie des
Croiseurs, un sous-marin réussit à conler le
Pallada arec font son équipage.
ia© @Ièg’© cl© ï^faseMOLysl
Pelrograg, 13 octobre.
Le siège de Przemysl progresse ; l’artille-
rie russe détruit rapidement tous les ouvra-
ges de la forteresse. Les forts résistent éner-
giquement. La garnison n’excède - pas trente
mille hommes.
Une Prclestation des Tchèques de Russie
Varsovie, 13 octobre.
Les Tchèques de Russie protestent dans
les jonimaux contre la combinaison tria liste
de l’Autriche-Hongrie et de la Bohême qui,
selon les bruits lancés à Budapest, serait
étudiée en Hongrie.
LES HOPITAUX RUSSES
Petrograd, 13 octobre.
Le Comité d9S éditions populaires a remis
à la Croix-Rouge mille collections de livres
et de brochures pour les bibliothèques mi-
litaires et les nôp.taux de Petrograd, Moscou
et Kieff.
Le Nouveau Eoi de Roumanie
Bucarest, 13 octobre»
Le roi Ferdinand prêta serment hier de
vaut le Parlement.
Il reçut nn accueil chaleureux.
On applaudit notamment le passage delà
déclaration cù ii disait qn’il servirait son
pays en bon Roumain.
L’Attitude de la Roumanie
Petrograd, 13 octobre.
Oa mande de Bucarest qne même parmi
les Roumains partisans de l’Autriche on es-
time qne ia convention signée par le roi
Charles avec l’Autriche et l’Allemagne va
perdre de sa valeur et qne la Roumanie ne
sera plu3 entravée dans ses décisions utiles
à la cause nationale.
MORT DU PRINCE OLEG
Petrograd, 13 octobre.
Le prince Oieg succomba hier aux suites
S A#, ses blessure»,. "" .
le Sinnaent lita
AU HAVRE
le Gouvernement quitte Oslende
„ Bordeaux, 13 octobre.
Le gouvernement belge, pour assurer sa
liberté d’action, ayant déci dé de se rendre
en France, tous les ministres, sauf le mi-
nistre de la guerre, s’embarquèrent dans la
matinée à Ostende pour le Havre.
Le roi Albert demeura à Ja tête de son
armée et le ministre de la guerre reste pro-
visoirement avec lui.
Les autorités d’Ostende assurèrent l’éva-
cuation de teus les blessés convalescents.
Le gouvernement français prit toutes les
mesures nécessaires pour l’installation des
ministres belges au Havre dans les meil-
leures conditions possibles.
Le gouvernement belge jouira de l’exter-
ritorialité • il bénéficiera des mêmes droits
que ceux donnés au Saint-Siège par l’Italie
dans les lois garanties.
Le Ministre de la Marine est chargé de le
recevoir
Bordeaux, 13 octobre Je-Hiciel),.
Le gouvernement belge ne trouvant plus
en Belgique la liberté nécessaire pour le
plein exercice de son autorité, a demaudé
l’hospitalité à la France. Il manifesta le dé-
sir de transporter sa résidence au Havre.
Le gouvernement de la République ré-
pondit aussitôt que de même qu’il confond
dans sa sollicitude les armées belge et fran-
çaise, il recevra de tout coeur Je gouverne-
ment belge. Il lui assurera avec la plénitude
de ses droits souverains,le complet exercice
de son autorité et de ses devoirs gouverne-,
mentaux.
Le ministre de la marine s’est rendu au
Havre pour recevoir lé gouvernement belge
qui doit arriver aujourd’hui.
In Télégramme de M. de Broqiievilie
Bordeaux, 13 octobre.
M, Charles de Broquevillc, président du
Conseil de Belgique a envoyé le télégram-
me suivant au president de la République :
Dunkerque, t3 octobre.
Au moment où la fortune des ar-
mées le mène sur le sol hospitalier
de !a grande nation amie de la Bel-
gique, le gouvernement du roi a
l’honneur de présenter au chef de
l’Etat l’hommage de ses sentiments
très respectueux et le prie de vouloir
bien accueillir l’expression de sa foi
inébranlable dans le triomphe du
droit. II se réjouit que ia Francei
unie à ia Grande-Bretagne et à ia
Russie, en soit le généreux et fier
champion.
Ch. de BROQUEVILLE.
La Réponse de M. Poincaré
M. Poincaré, président de la République,
a répondu en ces termes :
Bordeaux, 13 oolobre.
Comme j’en ai donné personnel-
lement l’assurance à Sa Majesté le
roi Albert, c’est avec fierté que ia
France accueillera aujourd’hui sur
son sol le gouvernement du noble
peuple défendant avec tant d’hé-
roïsme son indépendance nationale
et ie droit public outragé.
Le gouvernement de la Répu-
blique ne sépare pas la oause de la
Belgique de celle de la France et a
pris toutes les dispositions néces-
saires pour que le gouvernement
du roi conserve, dans, la ville du
Havre, le libre exercice de ses pou-
voirs.
La certitude de la victoire finale
allégera, pour vous comme pour les
départements français encore en-
vahis, l’épreuve passagère dont nos
pays sortiront plus étroitement
unis, plus forts et plus grands que
jamais.
Raymond POINCARÉ.
L’Arrivée au Havre
C’est avec nn.vif sentiment de fierté mêlé
d’une poignante émotion que notre popula-
tion a appris, hier matin, que le gouverne-
-ment avait choisi notre vilL-peur servir de
résidence à uné partie du gouvernement
belge durant la période d’occupation étran-
gère à laquelle est soumise la valeureuse
Belgique.
Aussi, vers 5 h. 1/2, lorsque le steamer
Ticter de-Coninck, à bord duquel se trouvaient
plusieurs ministres, vint à passer dans les
jetées, nne chaleureuse ovation fut faite.
A 6 h. 3/4, ie navire venait se ranger dans
le bassin Ballot, devant le hangar V où
s’étaient rendues les notabilités venues pour
saluer nos hôtes.
A leur tête se trouvaient M. Augagneur*
ministre de la marine ; M. le contre-amiral
Charlier, gouverneur de la ville ; M. Brelet,
préfet; M. Brinde»u,sénateur; MM Jutes Sieg-
fried et Ancel, députés ; M. Morgand, maire
du Havre ; M. Piichon, adjoint an maire da
Sainte-Adresse ; M. Iloefkens, consul de Bel-
gique, et les consuls des puissances alliées ;
MM. les officiers de la place, les conseillers
généraux et d’arrondissement, les membres
des municipalités.
Les honnenrs sont rendus par des déta-
chements des troupes de la garnison avec ie
drapeau du 24» régiment territorial.
A bord du navire, an détachement de gen-
darmerie belge, rangé sar le pont-prome-
menade, présente les armes.
Lorsque la passerelle est posée, les per-
sonnages officiels montent à bord, ies pré-
sentations ont lien, suivies d’un conrt en-
tretien daDs l’un des salons du paquebot.
Peu après, les ministres belges, précédés
par les notabilités locales, s’avancent sur ia
passerelle, les clairons sonnent aux champs,
Tes tambours battent, tous les assistants se
découvrent et les voyageurs gagnent les laa-
daus et les automobiles mis à leur disposi-
tion.
Un cortège se forme, précédé de gendar-
mes et de chasseurs à cheval et c’est au mi-
lieu d’nne fonle compacte, qui acclame vi-
goureusement la Belgiqae et ses représen-
tants, que s’effectue le défilé à travers ies
principales voies de notre cité pour gagner
le Nice-Havrais où des logements ont été pré-
parés ponr recevoir ies ministres et lénrs la-
mifiés.
Lue Adresse des Députés de la Seine
Paris, 13 octobre.
Au cours d’une réunion, les députés de
la Seine ont adopté un ordre du jour dans
lequel ils décident d’adresser au gouverne-
ment belge, qui vient de s’installer au Ha-
vre, ainsi qu’au roi Albert, au nom de la
population parisienne, l’expression émue
de sa profonde admiration.
Une délégalian se rendra au Havre pour
remettre l’adresse au gouvernement belge.
Les « Taube » en Normandie
Lundi, dans la claire lumière dn matin,nn
aéroplane allemand a survolé ia région. Il
est venu jusqu’aux portes de Rouen, mais
bien peu de Rouennais Font aperçu. II a
viré au-dessus de Damôtai. C’est à peine s’il
a obtenn an succès de curiosité, car il n’a
intimidé personne. Il volait à plus de deux
mille mètres.
C’est.à dix heures et demie environ qn’on
entendit le ronflement du moteur. Il venait
de ia direction du Nord (son passage fut si-
gnalé à Dampierre et à La Feuîtlie). Les sol-
dats qui gardent la voie du chemin de fer
l’aperçurent, qui jetait au moment où il tra-
versait la.route de Saint-Jacques, deux lon-
gues banderalles aux couleurs allemandes.
Puis, à toute allure, il continua sa rente,
accomplit nn virage savant et repartit, com-
me it était venu. Sa visite n’avait pas été
longue. Cinq,minâtes pins tard, ii notait
plus à l’horizon qu’on petit point noir.
On se mit alors à ia recherche des «c ca-
deaux » si généreusement offerts par le
« Boche » anonyme. L’un d’eux fut ramassé
dans la prairie de M. Duthil, herbager.
Cette prairie est située à peu de distance
dn champ de tir, près d'on passage à ni-
veau.
A l’nno des extrémités dn ruban noir,
blanc et rouge était nne plaque de plomb
qui maintenait cette proclamation :
« Cfioj ens Français,
» On vous trompe. Anvers est pris, ainsi
que d’autres villes. Verdun va tomber entre
nos mains. Ce sera bientôt votre tour.
» MMivz-vons de la perfidie des Anglais
qui font tuer vos fils dans lenr intérêt. »
Vrilà tout l'effet que le « Tanbe » a pro-
duit chez nous.
Un avion a, parait-il, snrvôié Rouen dans
l'après-midi, mais on n’a pu distinguer s’il
était français ou allemand.
Un autre Tanbe est passé Inndi, dans la
matinée, au-dessus de la ville d’Ea. Il portait
qn oriflamme aux couleurs allemandes,
Ls Capitaine Âlfredo Marinelii
En annonçant l’arrivée dans notre port
du steamer transatlantique Espagne, nous
taisions connaître que ce paquebot avait
ramené nn certain nombre de nos compa-
triotes atteints par leurs obligations mili-
taires.
Il convient d’ajouter que sur le même na-
vire avaient pris place plusieurs étrangers
désireux de venir s'enrôler sous les drapeaux
de la France,
Parmi ceux-ci, nne figure très originale,
dont nos concitoyens pourront voir les traits
à notre vitrine.
.. Le capitaine Alfredo Marinelii, originaire
de Lecce, a certainement l’âme d’an guer-
rier, car depuis pinsicurs années, de sa pro-
pre volonté, il mène son existence à travers
les camps et respire l'odeur de la poudre.
Dans les rangs des grec3 il prit part à la
campagne des Balkans, et fut notamment à
la bataille de Drisco les 9, 10 et 11 décembre
1912.
11 fat successivement aide de camp de
Ricciotti et de Peppino Garibaldi, puis, aux
côtés du prince Nicolas de Grèce. Son acti-
vité lui valut de.recevoir l’ordre du Mérite
de guerre.
Depuis la paix, Fardeur combattue du ca-
pitaine Alfredo Marinelii l'avait. entraîné au
Mexique. Adjudant du générai Villa, à Mexico,
ii commanda l'artillerie à la prise de Toréon.
Dès son arrivée an Havre, le capitaine
s’est présenté au bureau de recrutement et s
passé la visite réglementaire. Il va être dirigé
incessamment sur le 2« bataillon de la lé-
gion étrangère, où fi doit retrouver Gari-
baldi.
Détail particulier : le capitaine Alfred®
Marinelii, qui professe un véritable enlhon-
siasme pour notre pays, a perdu deux d{
ses frères dans la guerre de TripoliUiine. Get»
n’a pas refroidi son amour pour Ja bataille.
AB DEL ÂZ!Z A PAU
Pau, 13 octobre.
Ab del Az
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