Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 octobre 1914 13 octobre 1914
Description : 1914/10/13 (A34,N12119). 1914/10/13 (A34,N12119).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172280s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
Ï4- kmét — N* S ft*Bies -* Ce Journal ne peut être crié — S Centimes Hardi (S Octobre 1014
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Le Petit Havre
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LES ROUMAINS
i !
La mort du roi Charles 1er place au
premier plan de Vactualité le peuple
!roumain qui peut être appelé, nous
;avons déjà eu l’occasion de le dire, à *
jouer un rôle important dans la guerre 1
l'européenne. Il est donc Opportun de se
'rappeler ce qu'est ce peuple avec le- <
'quel nous avons tant d’attaches. <
[ Nos compatriotes qui se rendraient
en Roumanie sans connaîtreàVavance I
Je pays auraient l’agréable surprise,
au terme de leur long voyage, de ne J
passe sentir du tout dépaysés, dans i
les principales villes, Bucarest et
lassy. Partout, dans les gares, dans
les bureaux de poste, sur les prome-
nades, dans les cafés et restaurants, <
dans les magasins, dans les salons on j
entend parler français ; la société cul-
tivée ne parle même que français.
. C'en est au point que dans ce pays
où noire littérature est à honneur au i
plus haut degré on ne trouve presque
'pas de traductions roumaines d’oeuvres
françaises ; à quoi bon puisque chacun
peut les lire dans le texte original. ,
A vrai dire, cela devient même abusif
puisque la société roumaine offre ac-
tuellement le seul exemple au monde
d'un milieu social qui connaît à peine
[QU même pas du tout sa propre lan-
gue, le roumain étant presque relé-
gué, en dehors des circonstances offi-
cielles, au rang de patois populaire.
• Ce qui explique toutefois les choses
et permet ce changement de langue
sans diminution du sentiment hutio-
fiai, c’est quen effet le roumain a une
grande analogie avec le français, ou
du moins avec les langues latines aux-
quelles se rattache le français. Pour
illustrer ce fait nous ne citerons qu’un
exemple concluant :
Les Calibres avaient mis au con-
cours, à Montpellier, en 1838, un
poème célébrant la race latine ; ce
poème devait être écrit en l’une des
langues latines du globe; or c’est le
poète roumain, Basile Àlexandri, qui
eut l’honneur de recevoir la coupe
d'or qui constituait le grand-prix tte )
ce concours.
Les Roumains sont, en effet, de race
latine et il faut remonter bien loin
dans l’histoire pour comprendre l’exis-
tence de cet îlot latin au milieu des
océans slaves et germaniques, sans
parler des Hongrois.
On sait que l’antique empire ro-
main s’étendait jusqu’au Danube ; au
J\ord du Danube et à l’Ouest des Car-
pathes vivait lin peuple guerrier, les
Daces, qui crut pouvoir s’insurger
contre son puissant voisin; Vempereur
romain d’alors, Trajan, jura de ré-
duire la Dacie et il le fit si bien que,
non content de la conquérir en l’an
106, il y fit transporter une innom-
brable colonie d’hommes de toutes les
parties de l’empire qui, en une géné-
ration, firent de cette région une
ferre romaine. Le rameau latin gref-
fé là ne devait plus jamais en être
farraché, même au cours des pires
vicissitudes de l’histoire.
i Cependant la région dont nous fe-
rions de parler n’est pas celle de la
iRoumanie actuelle et l’histoire nous
fait ainsi toucher dès le début le point
Sensible de la question roumaine d’au-
jourd'hui, le pays qui s’étend à Z’Ouest
mes Garpalhes c’est la Transylvanie en-
pore incorporée dans la Hongrie ; le
royaume de Roumanie ne com-
’rnence qu’au delà des Carpathes, nous
verrons par suite de quelles circons-
tances.
i C’est dès le dixième siècle que les
!Hongrois firent à leur tour la con-
quête de la Dacie romaine ; leur domi-
nation, d’abord clémente, devint bien-
tôt intolérable et les nobles roumains
fnii. ne se laissèrent pas gagner par
Voppresseur passèrent par de là des
fnonts,avec une partie du peuple, pour
fonder les principautés de Valachie,
en i a go, et de Moldavie eni34g;
nous retrouvons ces principautés par
Ha suite.
j Les Roumains restés en Transylva-
nie se trouvèrent dès lors sans chefs
et leur sort devint de plus en plus mi-
sérable les réduisant à n’être plus
que des serfs attachés à la glèbe. Ce-
pendant ce peuple ne perdit jamais
pou sens national ni la conscience de
ses droits, même quand la décadence
fie la Hongrie le fit encore changer de
maître ; on sait, en effet, que la Hon-
igriefut soumise à la Turquie de i5st6
à iôgg, puis à l'Autriche de iôgg à
'$86y, date de l’établissement du dua-
’lisme austro-hongrois,
: Cette vitalité du sentiment national
est prouvée par les révolutions inces-
santes qui ensanglantèrent l’histoire
■de la Transylvanie, en particulier en
■i3a4> cn en I5I4, en 1600, en
11384 et en 18^8. Celte dernière révo-
lution, issue de la nôtre qui réveilla
fthez tant de peuples la soif de la li-
fberté, fut un moment triomphante.
fPour la première fois depuis tant de
[siècles, l’autonomie fut reconnue aux
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR U FRONTIÈRE DU NORD-EST
12 Octobre. — K notre aile gauche, les
attaques ennemies échouent entre Arras et
l’Oise.
Au centre,.nous. progressons sur la rive
droite de l’Aisne et du ils la. région de Ver-
dun.
A droite, nous repoussons l’ennemi ait
Nord de Saint-Dié.
En résumé, sur plusieurs points du front
nous avons gagné du terrain. Nous n’en
avons perdu nulle part.
ËS BELGIQUE
12 Octobre. — Les Allemands .n’occupent
que les faubourg d’Anvers ; vingt-quatre
forts résistent avec énergie.
EN PRUSSE ORIENTALE
12 Octobre, — Au Nord-Ouest de Lyck,
les Allemands battent en retraite.
EN AUTRICHE-HONGRIE
12 Octobre. — Les Russes ont pénétré en
Transylvanie, après avoir traversé la Buko-
vine.
Roumains dans leur pays d’origine.
Mais moins cl* vingt ans après, la
Hongrie, par un odieux égoïsme, en
même temps qu’elle devenait libre au
sein de l’empire dualiste, obtenait à
nouveau l’incorporation de la Transyl-
vanie dans ses frontières. Depuis c’est
la lamentable histoire, jusqu’en plein
vingtième siècle, d’une nationalité
dont on voudrait étouffer jusqu'au
souvenir en la privant de tout droit,
même et surtout de celui de parler sa
langue !
Nous parlerons demain de la Va-
lachie et de la Moldavie qui sont de-
venues, on le sait, l’abtuelle Rou-
manie.
CASPAR-JORDAN.
les Roumains et la Smp
Rome, 12 octobre.
Un télégramme de Bucarest an Messaggero
dit que le gouvernement hongrois, désireux
de prévenir une insurrection des Roumains
de Transylvanie, a annoncé son intention
d’accorder l’autonomie de cette province.
Les Autrichiens ont pris 509 otages parmi
les Roumains de Transylvanie.
On dément la mobilisation roumaine et la
nouvelle d’après laquelle des troupes se-
raient massées à la frontière.
La quatorzième année
du siècle :
date fatidique
Il est intéressant de constater, écrit la Tri-
bune de Genève du 8 courant, que depuis sept
cents ans, la 14« année du siècle a toujours
eu pour la France une importance extraor-
dinaire et en quelque sorte, synthétisé les
différentes étapes.
1214, c’est Bouvines, mémorable victoire
de Philippe-Auguste qui coûta la couronne
à l’emperenr 0;hon et dont le retentissement
peut être considéré comme l’origine de la
gloire nationale et la consécration de la
France au moyen âge.
1314, c’est la mort de Philippe le Bel. mar-
quant l’heureuse fia de la féodalité. C’est,
en effet, en celte année que fut tué Jacques
de Molay, grand-maître et dernier repré-
sentant dés Templiers dont l’insoieuta ri-
chesse, la fierté et la puissance ne cessaient
de menacer et d’amoindrir la formation du
territoire.
1414, c’est la pais bienfaisante signée en-
tre la maison de Bourgogne et la maison
d’Orléans, marqaant le triomphe définitif de
l’autorité, après les guerres civiles déchaî-
nées par ces deux princes qui, en appelant
l’étranger à leur aide, faisaient courir à la
France les risques d’ane complète destruc-
tion et au moment où le roi Charles VI,
époux d’Isabeau de Bavière, était privé de
raison. C’est l’époque du grand schisme à la
veille d’Azincourt et de l’invasion anglaise
que repoussera Jeanne d’Arc quelques an-
nées plus tard.
1514, c’est Louis XII qui, en épousant la
princesse Marie d’Augleterre, met fin à une
longue suite de guerres et de rivalités. C’est
l’heureuse paix avec l’Espagne et le Saint-
| Empire, la réconciliation avec Léon X, c’est
l’époque magnifique de la R enaissance, de
j Marignan et de Bayard.
1614, c’est la majorité de Louis XIII, le Lit
de justice, les fameux Etats généraux, ori-
gine de la constitution contemporaine qui
devaient mettre en lumière l’évêque de
Luçon, “futur cardinal de Richelieu, dont
l’administration assura la puissance fran-
çaise du dix-septième siècle.
1714, c’est la paix de Rastadt qni a fixé à
peu près les frontières de la France à la fin
du glorieux règne de Lonis XIV qui devait
mourir une année plus tard.
La campagne de 1814 est dans toutes les
mémoires et, si elle ne fut pas suivie d’évé-
nements heureux, elle n’en fut pas moins
une des plus magnifiques de Napoléon, affai-
bli par vingt ans de victoires en Europe.
Pendant ces sept siècles,il faut ajouter que
toutes ces guerres et ces traités ont eu pour
théâtre ces mêmes campagnes dont nous
lisons chaque jour les noms dans les bulle-
tins militaires et dont l’histoire n’a cessé
d^féJcrlte Avec dh fer et du. sang. .
Isnpnitis di üüRKiMi
(13 OCTOBRE!)
Paris, 15 heures, reçu à 19 heures.
A. sa©41*13 aile jçanaNUe
Les actions de cavalerie continuent
dans la région de la Bassée, d’Estaires'
et d’Hazebrouck.
Entre Arras et l’&Sse
L’ennemi a tenté plusieurs attaques
qui ont échoué, notamment entre Las-,
siguiy et Roye.
ALU. Ce utre
Nous avons marqué quelques pro-
grès sur les plateaux de la rive droite
de l’Aisne, en aval de Soissons, ainsi
qu’à l’Est et au Sud Est de Verdun.
A. notre aile ctroite
Bans les Vosges, l’ennemi a attaqué
de nuit dans la région du Ban de Sapt,
au Nord de Saintt-Dié, il a été re-
poussé. Le drapeau pris hier près de
Lassigny appartient au 6' régiment
d’infanterie actif poméranien n° 49 du
du 2e corps d’armée prussien.
Une brigade des fusiliers marins a
été engagée pendant toute la journée
du 9 et la nuit du 9 au 10 contre les
forces allemandes qu’elle a repous-
sées en leur infligeant de fortes per-
tes : 200 tués, 50 prisonniers.
L’ûianlsailon du Seivics de Saeié
Paris, 14 octobre,
M. Miilerand, ministre de la guerre, a dé-
cidé la création d’une direction générale des
services de santé auprès de' la direction de
l’armée dans le bat de coordonner l’organi-
tion et le fonctionnement général da service
de l’évacuation des blessés, pour assurer
l’emploi de tontes les réserves du personnel
sanitaire, et pour veiller de très près au
réapprovisionnement des armées en maté-
riel sanitaire.
La Correspondance avec les Prisonniers
Paris, li octobre. >
Une note officielle annonce que pour les
prisonniers de guerre, leurs familles peu-
vent correspondre directement en franchise
par cartes ou lettres portant l’adresse précise
et la mention viâ Pontarlier.
Le service des mandats et des échantillons
est également organisé par la même voie.
UN TÂUBE SURVOLE PARIS
Paris, 12 octobre.
Un Taube a volé au-dessus de Paris, ce
malin, à 10 heures. Le pilote a jeté six
bombes : une sur la gare du Nord ou elle
traversa le vitrage et tomba entre deux wa-
gons ; les autres, rue Pouchet, rue Cauchois
et boulevards Besisères et CUchy,;ne causant
aucun dégât.
Cinq avions français s élancèrent à sa
poursuite.
De nouvelles escadrilles sont mises en ser-
vice. _ ■
La Situation en Transylvanie
Paris, 12 octobre.
L’Echo de Paris pniîi's une dépêche de
Rome annonçant que les Russes ont pénétré
en Transylvanie par la Bokovîne.
Cette nouvelle est confirmée par le com-
muniqué de l’état major autrichien.
L’ARTILLERIE AUTRICHIENNE
Rome, 12 octobre.
Le Giornale d’italia publie une dépêche de
Vienne disant que les pertes d'artillerie au-
trichienne sont si grandes, que Je ministre
de la guerre a remis en usage les canons
des plus anciens modèles.
Chaque corps d’armée sera pourvu d’un
certain nombre de ces pièces.
Les Relations itee-Jpitaises
Pelrograd, 12 octobre.
Des généraux japonais ont reçu le corres-
pondant de la Novoie Vremia. Le général
Fnkichima a dit que le Japon prouvera à la*
Russie la sincérité de sa politique et As géné-
ral Kovkami a ajouté qu’il voudrait qmGne-
alliance, commerciale s’établisse entre la
Russie et le Jâpon.
L’Attitude de la Turquie
Petrograd, 12 octobre.
On mande de Constantinople que les
agents du Comité Union et Progrès conti-
nuent à exciter l’opinion publique par des»
conférences patriotiques.
Les Obsèques du Cardinal Ferrata
Rome, 12 octobre.
Dans l’après-midi a eu lieu le transfert so-
lennel du cercueil du cardinal Ferrata.
Dans la basilique de Saint-Jean-de-Latran,
en présence du secrétaire particulier du pape»
et de nombreux représentants de l'ordre de
Malte, le cercueil a été déposé.
Les obsèques seront célébrées demain.
La Santé deM. SanGiuliano
Rome, 12 octobre.
Selon les journaux M. San Giuliano a eu
la nuit dernière une forte attaque de goutte
avec symptôme d’altération cardiaque.
Cependant, dans la matinée, l’état du ma-
frderwl anamofa
Les pertes françaises sont de 9
tués, 39 blessés, 1 disparu.
BELGIQUE
D’après les derniers renseignements
retors sur Anvers, les Allemands n’oc-
cupe^ encore que les faubourgs de la
viiîe j iss 24 forts des deux rives de
l’Eécaû^ésistent énergiquement.
.JRJDMIIS
La lutte conflue toujours avec
acharnement sur le;> frontières de la
Prusse orientale. Au ÉToyd-Ouest de
Lyck, les Allemands battèsl en re-
traite en détruisant les ponts.
Dans la Pologne méridionale, entfi?
Ivangorod et Sandomir, des combats
d’artillerie sont engagés avec les co-
lonnes ennemies qui atteignent la Vis-
tule.
Paris, 23 h. 45, reçu à 1 h. 25.
Aucun renseignement de détail.
De violentes attaques se sont pro.
dûites sur le front.
Sur beaucoup de points nous avons
gagné du terrain.
Nous n’en avons perdu nulle part
LIS PERTES ALLEMANDES
Gopenbogue, 10 octobre.
Les 43c et 44« listes des pertes allemandes
partent chacune 18,000 noms. Le total des
pertes allemandes à ce jour est donc de
210,000 tués, blessés et manquants, non com-
pris les perles bavaroises, saxonnes et wur-
iemboargeoises.
Petrograd, 12 octobre
4 Les énormes pertes subies par les Alle-
mands les obligent à supprimer tontes les
exemptions.
' Le service militaire de l’équipement, man-
quant d’effets, a donné l’ordre d’enterrer les
morts sans uniforme et sans chaussures.
Les Allemands aux Etals-Ums
Petrograd, 12 octobre.
Un médecin en chef de la Croix-Rouge, ar-
rivé à Petrograd, dit que l’Allemagne, en dé-
clarant la guerre à la Rassie, comptait sur
les sympathies des Etats-Unis. Mais elle a été
déçue.
it ajoute que de nombreux agents parcou-
rent actuellement l’Amérique en cherchant
à influencer l’opinion en faveur de l'Allema-
gue et publient des articles et des brochures
dans ce but.
La tentative faite par l’Allemagne pour
trouver de l’argent en Amérique n'a pas
réussi.
Le gouvernement des Etats-Unis dément
les bruits de nouvelle médiation améri-
caine.
— WHI ‘itftji, ■■ ■ »* *»
Navires allemands saisis
Malte, 12 octobre.
Les navires allemands Kaeniginemma et
Prinxess-Juliara ont été amenés ici.
Le tribunal des prises a aussitôt fonc-
tionné.
Prisonniers allemands
et autrichiens
Paris, 12 octobre.
Deux cents mobilisés allemands et autri-
chiens. que transportaient des bateaux sous
pavillon espagnol et italien, ont été faits pri-
sonniers eu rade de Cannes.
Ils ont été internés dans les forts du lit-
toral.
®>e@ Mot® clxi Kaiser
Rome, 12 octobre.
Selon une leüre du maire de Weimar, du
3 octobre, le kaiser, s'adressant à ses trou-
pes, anrait déclaré :« Avant que ne tombent
les feuilles, nous serons tons de retour dans
notre chère patrie ».
Un Truc allemand
Oa écrit de La Haye :
Pour entretenir en Allemagne l’enthou-
siasme et la confiance de ta population, on
; s’est avisé non seulement d’annoncer sans
. cessé des succès qui n’existent pas, mais de
| montrer le pins souvent possible à la foule
des convois «e prisonniers. Seulement, les
prisonniers deviennent rares ; alors on les
Fait servir autant qu’on peut. L’esprit alle-
mand est fertile en ressources.
A Aix-la-Chapelle, l’état-major dirige des
files du trains de prisonniers que la foule
accueille avec des hourras ; ces trains sont
aiguillés pendant la nuit sur des lignes de
Cf-mture ét reviennent triomphalement pen-
dant le jour.
Dernièrement, un de mes amis qui assis-
tait à ce défilé vit à la perlière un soldat
belge qui gesticulait joyeusement et criait à
ses camarades : « C’est la cinquième fois
qa'on passe ici 1 »
'Engagements dans le corps
des -sapeurs-pompiers
Bordeaux, 10 octobre.
Sar le rapport des ministres de l’inté-
rieur et de la guerre, le président de la Ré-
publique a sigué un décret autorisant des
engagements dans le corps des sapeurs-pom-
piers pour la durée de la guerre.
Ces engagements seront acceptés par les
chefs de corps on par ceux qui en remplis-
sent les fonctions.*
Ceux qui auront contracté dès engage-
ments de cette nature jouiront de tous les
avantages conférés par la loi du 31 juillet
1907 et le décret du l« février 191Q. -,
LES VANDALES
Cote les Cailnlts
Il est certain qu’un des aviateurs alle-
mands avait ponr mission de bombarder
Netre-Dime.
M. Edmond Haraucourt, membre de la
Commission des monuments historiques,
qui habite quai aux Fleurs, dans l’ile.de la
Cité, un appartement dent plusieurs baies
regardent toute la partie Nord et le chevet
de la cathédrale, a pu, dès la première déto-
nation, surveiller très facilement le lance-
ment des projectiles.
D’antre part, quelques instants plus lard,
il est allé, accompagné d’au commissaire de
police, d’un chanoine de Notre-Dame et de
deux pompiers, constater tant snr les toits
que dans les alentours de l’église les dégâts
produits par les bombes.
Il résulte de cette enquête que le bombar-
dement de Notre-Dame a été Bien voulu.
jQ latra bombes ont été lancées. L’une est
tombée trop tôt, rne Gay-de la-Brosse ; la
s^-Conde, Lé tir ayant été rectifié, est venue
choir dans là -S*ùne, devant l’Archevêché ;
la troisième a fait HP trou dans le square
qui est au chevet de Notre-Dame et à quel-
ques mètres sétriamani de ce chevet, jetant
en tous sens des flammés dont la hauteur
dépassa les arbres du square ; Ta qù&trième,
enfin, toucha te but et le toucha bien,
les dégâ's à la cathédrale sont importants.
M. Edmond Haraucourt a constaté que six
poutrelles de la toiture du transept Nord,
poutrelles en fort bois de chêne et de douze
centimètres d’épaisseur, avaient été brisées.
Par certains trous pourrait passer le corps
d’un homme.
Une maîtresse poutre de la toiture a été
déchirée sur une assez large étendue. Des
plombs ont été fondus.
Enfin la verrière qui encadra l’horloge du
transept Nord, sur le versant Ouest de la
toiture de ce transept, près du chaîueau, a
été criblée de mitraille.
Le kaiser, le massacreur de femmes et
d’enfants, invoque sans cesse Dieu dans ses
proclamations. Mais il déciare la guerre aux
cathédrales. G’eat sa façon sans doute d’en
assurer mieux que nous la conservation.
APRES u EUE mm
Les Renforts anglais
Lo,tares, 12 octobre.
Le correspondant da Morning Post est
resté à Anvers jusqu’à l’entrée des Alle-
mands dans la ville.
Il raconte que les Belges avaient décidé, le
2, de capituler, mais qu’ils avaient repris
courage le 3 au matin, lorsque là prochaine
arrivée de marins anglais fut annoncée.
Ces marins arrivèrent Je 4 ; malgré les
fatigues d’un long voyage, ils allèrent néan-
moins occuper immédiatement les endroits
où la luite était particulièrement acharnée.
A l’aide de ces renforts, les belges ont sup-
porté le choc d’une attaque de 1 ennemi.
Les obus ont endommagé gravement plu-
sienrs maisons de la ville, mais trois maga-
sins seulement ont été incendiés.
Lss Forts tiennent toujours
Bordeaux, 12 octobre.
Le ministre de Belgique n’a reçu aucune
confirmation, du brait que le roi des Belges
aurait été blessé.
Il a déclaré que les Allemands n occupent
que les faubourgs d’An vers et que les forts
des deux enceintes tiennent toujours.
Anvers a l'aspect
d'une Ville morte
Amsterdam, 11 octobre.
Le correspondant du journal Algemeen
Uande sbiad écrit :
« Anvers a l’aspBCt d’une ville morte. Les
rues sont désertes. Seuls, quelques rares
habitants sortent craintivement de leurs ca-
ves, où ils avaient cherché refuge pendant
le bombardement.
» En dehors d’eux, on ne voit que des
soldats allemands qni, en grand nombre,
occupent le centre dé la ville.
» Le général von der Schutz, commandant
allemand de la place, siège à I Ilètel de Ville.
Il est assisté dans l’administration civile
par le bourgmestre et le Collège échevinal. »
Courageuse attitude
des Notables
Amsterdam, il octobre.
On annonce de source bien informée que
mercredi soir, une quinzaine de notables
anversois,entre autres MM. Robert Osterrieth,
Edouard Range, Kregelinger.député ; Franck,
sénateur ; Rychmans, etc., ont tenu une
réunion avec les écho vins. Au cours de cette
réunion, ils décidèrent d8 constituer un Co-
mité qui, d’accord avec le Conseil munici-
pal, maintiendrait l’ordre, réglerait les se-
cours et soignerait les blessés.
Il fut en même temps décidé que toutes
les armes possédées par la population civile
seraient remises an Comité, et etfia, qu’en
cas d’occopation d’Anvers par les troupes
allemandes, les membres de ce Comité se
rendraient à la rencontre des ennemis pour
fixer les conditions de reddition et pour se
présenter comme otages.
Or, on apprend, sans que cette nouvelle
puisse être confirmée, que les notables en
question, ainsi que M. Desp'éronx, chef civil
ae la police et du corps de pompiers, qui
est resté à àon poste, jusqu’au dernier mo-
ment. ont été arrêtés.
En outre, tous les hommes âgés de 18 à 50
ans, ont reçu l’ordre de rester dans la vilie.
Les Approvisionnements
ont été détruits
Os tende, 12 octobre.
On mande d’Anvers que l’armée belge, en
se retirant, a emporté tout le matériel de
guerre, à l’exception de dix canons qu'elle a
rendus inutilisables.
Les approvisonnements en vivres et en
essence ont été détruits. Les citernes de pé-
troles ont été vidées.
La plus grande partie de la population ci-
vile s’est embarquée sur des bateaux prépa-
rés à l’avançe aux cris de : « Vive la Befgi-
1111 “ ÜDBE ” ÂBiïïOS
Un Combat d’Aéroplanes
Il y a quatre ou cinq jours les habitants
de Reims ont assisté à un émouvant combat
d’avions qui s’est terminé rapidement par la
chute de l’avion ennemi.
Le « Taube », dit nn Rémois, survolait la
ville, à une hauteur de 1,900 mètres, cher-*
chant l’endroit propice où jeter sa bombe.
Il n’en a pas eu le temps. Un monoplan
français est arrivé en foudre et lui a coupé
le chemin de la retraite vers les lignes alle-
mandes. On l’a va faire un bond formidable
au-dessus de l’avion ennemi. Des coups de
ten ont été échangés.
Un quart d’heure après, le « Tanbe », at-
teint dans ses oeuvres vives, tombait à pic, à
Mulzon, à nn kilomètre en deçà de Rrims.
Le mécanicien a été tné sur le coup. Le pi-
lote avait les reins brisés. 11 n’a survécu que
quelques heures.
9
Descendu avant d’atteindre Paris
Un Taube, qui, dans l’après-midi de same-
di, est passé au-dessus de Yiüers-Cotterets,
sé dirigeant sur Paris, a essuyé le fen de nos
troupes, et a été abattu près d ôrmoy.
L’anpareil s’est brisé dans sa chute et le*
bombes qn’il contenait ont fait explosion.,
Les deux officiers aviateurs qui le montaient,
deux lieutenants, ont été blessés. L’un d’eux,-
le pilote, est mort à l'ambulance où il avait
êtériransporté. Q iaal à l'observateur, moins
sérieusement atteint, il a été ramené diman-
che matin à Paria. Arrivé ù la gare du Nord,
à 9 heures, il a été aussitôt conduit au gou-
vernement militaire.
Le Loyalisme des Arabes
Le Comité du Havre, de l’Association des Dime(
Française.» nous communique la belle lettre sui-
vante qu'un caïd de la province de Consianlines
adressé à son fus en traitement au Cercle FranklliÇ
Kin M’Ula, le 1" octobre 1914.
Mon cher fils.
C’est avec le plus grand plaisir que ja t’ai
lu. Ta carte, je l’ai montrée à toos mes amis
pour te dire combien je suis fier de ta con-f
duiie. Eh bien 1 mon cher enfant, les miens
ainsi que moi prions pour le voir vite guéri,
afin que tu puisses retourner sur le champ
de bataille pour te venger sur cette race
maudite (les allemands), ce peuple sans
ceoar qui ne possède la moindre notion de
justice, ces vandales qui veillent envahir
notre cher,France t mais, lé coeur des Fran-
çais est grand et leur valeur guerrière plus
grande encore, leur courage vient de ce
qu’ils combattent pour le drapeaa tricolore,
l’ambième de la justice, de la grandeur
d’âme et des bons sentiments.il n’y a pas de
douce, la victoire est certaine.
Plaise à Dieu que tu reprennes d’ici peu
les armes pour retourner combattre ponr la
grandeur de noire belle France 1
Dieu est juste et aime les hommes bons:
tous les Français ont le coeur plein de bous
sentiments.
Dieu sera avec la nation juste pour écra-
ser l’Allemagne et la rayer de la carte de
l’Earope.
J’espère que la présente te trouvera réta-
bli et prêt à repartir pour prouver la valeur
des Turc os et montrer à tous les peuples
que les Arabes savent défendre leurs bien-
faiteurs.
La France a fait de nous des hommes,
c’est le moment ou jamais pour nous da
nous montrer dignes d’être appelés ses en-
fants.
Je n’ai pins l’âge, ni la force de pouvoir
prendre les armes, aller combattre sur la
frontière et venger mes frères de I870, mais
j’use de mon inttaence pour indiquer à mes
frères les Musulmans le chemin pour aller
où le devoir les appelle et écraser les sauva-
ges qui ont voulu nous humilier.
Je termine en priant pour la France et
criant bien fort : « Vive la France 1 » et toi,
mon fils je t’embrasse.
Signé ; KHELESI TOUIIAJH AHMED CAÏD.
Kin M’Lila (province de Constantine).
Lus tarai des SÈMES auxiliaires
Le Journal Officiel publie l’arrêté ci-après :
« Tous les hommes des réserves apparte-
nant aux services auxiliaires, qui ne sont
pas actuellement sons les drapeaux, seront
immédiatement convoqués devant les Com-
missions spéciales de réforme des subdivi-
sions de régions, en commençant par les
plus jeunes classes, à l’effet d’être examinés
et versés, le cas échéant, dans les service*
armés.
» Sont dispensés de cette convocation les
hommes classés dans le service auxiliaire
depuis le premier jonr de la mobilisation
générale.
» Ceux des intéressés qui auraient quitté
leur domicile sans avoir fait de changement
de résidence se présenteront sans délai au
commandant du bureau de recrutement 10
plus rapproché de leur résidence actuelle,
munis de leur livret militaire. Iis pourront
suppléer à cette formalité, soit par l’envoi
sous pli recommandé d’une déclaration dq
situation audit recrutement, soit en donnant
la gendarmerie de la localité où ils rési*
àent les renseignements nécessaires à leur
donvocation. Dans ce dernier cas, la gendar-
merie les signalera d’urgence au bureau da
recrutement le plus repprcehé, sans opérer
ces formalités du changement de résidence.
« Tous les hommes du service auxiliaire
seront alors convoqués par les commandants»
des bareanx de recrutement devant la Com-
mission spéciale d8 réforme la pins rappro-
chée. , „ . ,,
» Les hommes qui auront répondu à cette
convocation seront indemnisés de leurs
frais de voyage dans les mè nes conditions
que les exemptés et les ajournés convoques
devant la Commission de réforme par ap-
plication de l’article 9 de la loi du 7 août
1913. •.
» Les Commissions auront à se prononcer
sur le passage dans le service armé de#
hommes qu’elles auront examinés on sur
leur maintien dans le service auxiliaire.
Elles devront, en outre, donner leur avis
sur l’aptitude des intéressés aux différente#
armes quand Us n’auront pas précédemment
Administrateur • Délégué - G érant
AW O. RANDOLET
" ttaistPîtiM, Impressions i! lusonces. T2L. 10.47
"'X 85, Rue Foatenelle, 35
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Téléphone I 14.90
Secrétaire Général : TE VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonteneiie - Tél. 7.60
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LES ROUMAINS
i !
La mort du roi Charles 1er place au
premier plan de Vactualité le peuple
!roumain qui peut être appelé, nous
;avons déjà eu l’occasion de le dire, à *
jouer un rôle important dans la guerre 1
l'européenne. Il est donc Opportun de se
'rappeler ce qu'est ce peuple avec le- <
'quel nous avons tant d’attaches. <
[ Nos compatriotes qui se rendraient
en Roumanie sans connaîtreàVavance I
Je pays auraient l’agréable surprise,
au terme de leur long voyage, de ne J
passe sentir du tout dépaysés, dans i
les principales villes, Bucarest et
lassy. Partout, dans les gares, dans
les bureaux de poste, sur les prome-
nades, dans les cafés et restaurants, <
dans les magasins, dans les salons on j
entend parler français ; la société cul-
tivée ne parle même que français.
. C'en est au point que dans ce pays
où noire littérature est à honneur au i
plus haut degré on ne trouve presque
'pas de traductions roumaines d’oeuvres
françaises ; à quoi bon puisque chacun
peut les lire dans le texte original. ,
A vrai dire, cela devient même abusif
puisque la société roumaine offre ac-
tuellement le seul exemple au monde
d'un milieu social qui connaît à peine
[QU même pas du tout sa propre lan-
gue, le roumain étant presque relé-
gué, en dehors des circonstances offi-
cielles, au rang de patois populaire.
• Ce qui explique toutefois les choses
et permet ce changement de langue
sans diminution du sentiment hutio-
fiai, c’est quen effet le roumain a une
grande analogie avec le français, ou
du moins avec les langues latines aux-
quelles se rattache le français. Pour
illustrer ce fait nous ne citerons qu’un
exemple concluant :
Les Calibres avaient mis au con-
cours, à Montpellier, en 1838, un
poème célébrant la race latine ; ce
poème devait être écrit en l’une des
langues latines du globe; or c’est le
poète roumain, Basile Àlexandri, qui
eut l’honneur de recevoir la coupe
d'or qui constituait le grand-prix tte )
ce concours.
Les Roumains sont, en effet, de race
latine et il faut remonter bien loin
dans l’histoire pour comprendre l’exis-
tence de cet îlot latin au milieu des
océans slaves et germaniques, sans
parler des Hongrois.
On sait que l’antique empire ro-
main s’étendait jusqu’au Danube ; au
J\ord du Danube et à l’Ouest des Car-
pathes vivait lin peuple guerrier, les
Daces, qui crut pouvoir s’insurger
contre son puissant voisin; Vempereur
romain d’alors, Trajan, jura de ré-
duire la Dacie et il le fit si bien que,
non content de la conquérir en l’an
106, il y fit transporter une innom-
brable colonie d’hommes de toutes les
parties de l’empire qui, en une géné-
ration, firent de cette région une
ferre romaine. Le rameau latin gref-
fé là ne devait plus jamais en être
farraché, même au cours des pires
vicissitudes de l’histoire.
i Cependant la région dont nous fe-
rions de parler n’est pas celle de la
iRoumanie actuelle et l’histoire nous
fait ainsi toucher dès le début le point
Sensible de la question roumaine d’au-
jourd'hui, le pays qui s’étend à Z’Ouest
mes Garpalhes c’est la Transylvanie en-
pore incorporée dans la Hongrie ; le
royaume de Roumanie ne com-
’rnence qu’au delà des Carpathes, nous
verrons par suite de quelles circons-
tances.
i C’est dès le dixième siècle que les
!Hongrois firent à leur tour la con-
quête de la Dacie romaine ; leur domi-
nation, d’abord clémente, devint bien-
tôt intolérable et les nobles roumains
fnii. ne se laissèrent pas gagner par
Voppresseur passèrent par de là des
fnonts,avec une partie du peuple, pour
fonder les principautés de Valachie,
en i a go, et de Moldavie eni34g;
nous retrouvons ces principautés par
Ha suite.
j Les Roumains restés en Transylva-
nie se trouvèrent dès lors sans chefs
et leur sort devint de plus en plus mi-
sérable les réduisant à n’être plus
que des serfs attachés à la glèbe. Ce-
pendant ce peuple ne perdit jamais
pou sens national ni la conscience de
ses droits, même quand la décadence
fie la Hongrie le fit encore changer de
maître ; on sait, en effet, que la Hon-
igriefut soumise à la Turquie de i5st6
à iôgg, puis à l'Autriche de iôgg à
'$86y, date de l’établissement du dua-
’lisme austro-hongrois,
: Cette vitalité du sentiment national
est prouvée par les révolutions inces-
santes qui ensanglantèrent l’histoire
■de la Transylvanie, en particulier en
■i3a4> cn en I5I4, en 1600, en
11384 et en 18^8. Celte dernière révo-
lution, issue de la nôtre qui réveilla
fthez tant de peuples la soif de la li-
fberté, fut un moment triomphante.
fPour la première fois depuis tant de
[siècles, l’autonomie fut reconnue aux
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR U FRONTIÈRE DU NORD-EST
12 Octobre. — K notre aile gauche, les
attaques ennemies échouent entre Arras et
l’Oise.
Au centre,.nous. progressons sur la rive
droite de l’Aisne et du ils la. région de Ver-
dun.
A droite, nous repoussons l’ennemi ait
Nord de Saint-Dié.
En résumé, sur plusieurs points du front
nous avons gagné du terrain. Nous n’en
avons perdu nulle part.
ËS BELGIQUE
12 Octobre. — Les Allemands .n’occupent
que les faubourg d’Anvers ; vingt-quatre
forts résistent avec énergie.
EN PRUSSE ORIENTALE
12 Octobre, — Au Nord-Ouest de Lyck,
les Allemands battent en retraite.
EN AUTRICHE-HONGRIE
12 Octobre. — Les Russes ont pénétré en
Transylvanie, après avoir traversé la Buko-
vine.
Roumains dans leur pays d’origine.
Mais moins cl* vingt ans après, la
Hongrie, par un odieux égoïsme, en
même temps qu’elle devenait libre au
sein de l’empire dualiste, obtenait à
nouveau l’incorporation de la Transyl-
vanie dans ses frontières. Depuis c’est
la lamentable histoire, jusqu’en plein
vingtième siècle, d’une nationalité
dont on voudrait étouffer jusqu'au
souvenir en la privant de tout droit,
même et surtout de celui de parler sa
langue !
Nous parlerons demain de la Va-
lachie et de la Moldavie qui sont de-
venues, on le sait, l’abtuelle Rou-
manie.
CASPAR-JORDAN.
les Roumains et la Smp
Rome, 12 octobre.
Un télégramme de Bucarest an Messaggero
dit que le gouvernement hongrois, désireux
de prévenir une insurrection des Roumains
de Transylvanie, a annoncé son intention
d’accorder l’autonomie de cette province.
Les Autrichiens ont pris 509 otages parmi
les Roumains de Transylvanie.
On dément la mobilisation roumaine et la
nouvelle d’après laquelle des troupes se-
raient massées à la frontière.
La quatorzième année
du siècle :
date fatidique
Il est intéressant de constater, écrit la Tri-
bune de Genève du 8 courant, que depuis sept
cents ans, la 14« année du siècle a toujours
eu pour la France une importance extraor-
dinaire et en quelque sorte, synthétisé les
différentes étapes.
1214, c’est Bouvines, mémorable victoire
de Philippe-Auguste qui coûta la couronne
à l’emperenr 0;hon et dont le retentissement
peut être considéré comme l’origine de la
gloire nationale et la consécration de la
France au moyen âge.
1314, c’est la mort de Philippe le Bel. mar-
quant l’heureuse fia de la féodalité. C’est,
en effet, en celte année que fut tué Jacques
de Molay, grand-maître et dernier repré-
sentant dés Templiers dont l’insoieuta ri-
chesse, la fierté et la puissance ne cessaient
de menacer et d’amoindrir la formation du
territoire.
1414, c’est la pais bienfaisante signée en-
tre la maison de Bourgogne et la maison
d’Orléans, marqaant le triomphe définitif de
l’autorité, après les guerres civiles déchaî-
nées par ces deux princes qui, en appelant
l’étranger à leur aide, faisaient courir à la
France les risques d’ane complète destruc-
tion et au moment où le roi Charles VI,
époux d’Isabeau de Bavière, était privé de
raison. C’est l’époque du grand schisme à la
veille d’Azincourt et de l’invasion anglaise
que repoussera Jeanne d’Arc quelques an-
nées plus tard.
1514, c’est Louis XII qui, en épousant la
princesse Marie d’Augleterre, met fin à une
longue suite de guerres et de rivalités. C’est
l’heureuse paix avec l’Espagne et le Saint-
| Empire, la réconciliation avec Léon X, c’est
l’époque magnifique de la R enaissance, de
j Marignan et de Bayard.
1614, c’est la majorité de Louis XIII, le Lit
de justice, les fameux Etats généraux, ori-
gine de la constitution contemporaine qui
devaient mettre en lumière l’évêque de
Luçon, “futur cardinal de Richelieu, dont
l’administration assura la puissance fran-
çaise du dix-septième siècle.
1714, c’est la paix de Rastadt qni a fixé à
peu près les frontières de la France à la fin
du glorieux règne de Lonis XIV qui devait
mourir une année plus tard.
La campagne de 1814 est dans toutes les
mémoires et, si elle ne fut pas suivie d’évé-
nements heureux, elle n’en fut pas moins
une des plus magnifiques de Napoléon, affai-
bli par vingt ans de victoires en Europe.
Pendant ces sept siècles,il faut ajouter que
toutes ces guerres et ces traités ont eu pour
théâtre ces mêmes campagnes dont nous
lisons chaque jour les noms dans les bulle-
tins militaires et dont l’histoire n’a cessé
d^féJcrlte Avec dh fer et du. sang. .
Isnpnitis di üüRKiMi
(13 OCTOBRE!)
Paris, 15 heures, reçu à 19 heures.
A. sa©41*13 aile jçanaNUe
Les actions de cavalerie continuent
dans la région de la Bassée, d’Estaires'
et d’Hazebrouck.
Entre Arras et l’&Sse
L’ennemi a tenté plusieurs attaques
qui ont échoué, notamment entre Las-,
siguiy et Roye.
ALU. Ce utre
Nous avons marqué quelques pro-
grès sur les plateaux de la rive droite
de l’Aisne, en aval de Soissons, ainsi
qu’à l’Est et au Sud Est de Verdun.
A. notre aile ctroite
Bans les Vosges, l’ennemi a attaqué
de nuit dans la région du Ban de Sapt,
au Nord de Saintt-Dié, il a été re-
poussé. Le drapeau pris hier près de
Lassigny appartient au 6' régiment
d’infanterie actif poméranien n° 49 du
du 2e corps d’armée prussien.
Une brigade des fusiliers marins a
été engagée pendant toute la journée
du 9 et la nuit du 9 au 10 contre les
forces allemandes qu’elle a repous-
sées en leur infligeant de fortes per-
tes : 200 tués, 50 prisonniers.
L’ûianlsailon du Seivics de Saeié
Paris, 14 octobre,
M. Miilerand, ministre de la guerre, a dé-
cidé la création d’une direction générale des
services de santé auprès de' la direction de
l’armée dans le bat de coordonner l’organi-
tion et le fonctionnement général da service
de l’évacuation des blessés, pour assurer
l’emploi de tontes les réserves du personnel
sanitaire, et pour veiller de très près au
réapprovisionnement des armées en maté-
riel sanitaire.
La Correspondance avec les Prisonniers
Paris, li octobre. >
Une note officielle annonce que pour les
prisonniers de guerre, leurs familles peu-
vent correspondre directement en franchise
par cartes ou lettres portant l’adresse précise
et la mention viâ Pontarlier.
Le service des mandats et des échantillons
est également organisé par la même voie.
UN TÂUBE SURVOLE PARIS
Paris, 12 octobre.
Un Taube a volé au-dessus de Paris, ce
malin, à 10 heures. Le pilote a jeté six
bombes : une sur la gare du Nord ou elle
traversa le vitrage et tomba entre deux wa-
gons ; les autres, rue Pouchet, rue Cauchois
et boulevards Besisères et CUchy,;ne causant
aucun dégât.
Cinq avions français s élancèrent à sa
poursuite.
De nouvelles escadrilles sont mises en ser-
vice. _ ■
La Situation en Transylvanie
Paris, 12 octobre.
L’Echo de Paris pniîi's une dépêche de
Rome annonçant que les Russes ont pénétré
en Transylvanie par la Bokovîne.
Cette nouvelle est confirmée par le com-
muniqué de l’état major autrichien.
L’ARTILLERIE AUTRICHIENNE
Rome, 12 octobre.
Le Giornale d’italia publie une dépêche de
Vienne disant que les pertes d'artillerie au-
trichienne sont si grandes, que Je ministre
de la guerre a remis en usage les canons
des plus anciens modèles.
Chaque corps d’armée sera pourvu d’un
certain nombre de ces pièces.
Les Relations itee-Jpitaises
Pelrograd, 12 octobre.
Des généraux japonais ont reçu le corres-
pondant de la Novoie Vremia. Le général
Fnkichima a dit que le Japon prouvera à la*
Russie la sincérité de sa politique et As géné-
ral Kovkami a ajouté qu’il voudrait qmGne-
alliance, commerciale s’établisse entre la
Russie et le Jâpon.
L’Attitude de la Turquie
Petrograd, 12 octobre.
On mande de Constantinople que les
agents du Comité Union et Progrès conti-
nuent à exciter l’opinion publique par des»
conférences patriotiques.
Les Obsèques du Cardinal Ferrata
Rome, 12 octobre.
Dans l’après-midi a eu lieu le transfert so-
lennel du cercueil du cardinal Ferrata.
Dans la basilique de Saint-Jean-de-Latran,
en présence du secrétaire particulier du pape»
et de nombreux représentants de l'ordre de
Malte, le cercueil a été déposé.
Les obsèques seront célébrées demain.
La Santé deM. SanGiuliano
Rome, 12 octobre.
Selon les journaux M. San Giuliano a eu
la nuit dernière une forte attaque de goutte
avec symptôme d’altération cardiaque.
Cependant, dans la matinée, l’état du ma-
frderwl anamofa
Les pertes françaises sont de 9
tués, 39 blessés, 1 disparu.
BELGIQUE
D’après les derniers renseignements
retors sur Anvers, les Allemands n’oc-
cupe^ encore que les faubourgs de la
viiîe j iss 24 forts des deux rives de
l’Eécaû^ésistent énergiquement.
.JRJDMIIS
La lutte conflue toujours avec
acharnement sur le;> frontières de la
Prusse orientale. Au ÉToyd-Ouest de
Lyck, les Allemands battèsl en re-
traite en détruisant les ponts.
Dans la Pologne méridionale, entfi?
Ivangorod et Sandomir, des combats
d’artillerie sont engagés avec les co-
lonnes ennemies qui atteignent la Vis-
tule.
Paris, 23 h. 45, reçu à 1 h. 25.
Aucun renseignement de détail.
De violentes attaques se sont pro.
dûites sur le front.
Sur beaucoup de points nous avons
gagné du terrain.
Nous n’en avons perdu nulle part
LIS PERTES ALLEMANDES
Gopenbogue, 10 octobre.
Les 43c et 44« listes des pertes allemandes
partent chacune 18,000 noms. Le total des
pertes allemandes à ce jour est donc de
210,000 tués, blessés et manquants, non com-
pris les perles bavaroises, saxonnes et wur-
iemboargeoises.
Petrograd, 12 octobre
4 Les énormes pertes subies par les Alle-
mands les obligent à supprimer tontes les
exemptions.
' Le service militaire de l’équipement, man-
quant d’effets, a donné l’ordre d’enterrer les
morts sans uniforme et sans chaussures.
Les Allemands aux Etals-Ums
Petrograd, 12 octobre.
Un médecin en chef de la Croix-Rouge, ar-
rivé à Petrograd, dit que l’Allemagne, en dé-
clarant la guerre à la Rassie, comptait sur
les sympathies des Etats-Unis. Mais elle a été
déçue.
it ajoute que de nombreux agents parcou-
rent actuellement l’Amérique en cherchant
à influencer l’opinion en faveur de l'Allema-
gue et publient des articles et des brochures
dans ce but.
La tentative faite par l’Allemagne pour
trouver de l’argent en Amérique n'a pas
réussi.
Le gouvernement des Etats-Unis dément
les bruits de nouvelle médiation améri-
caine.
— WHI ‘itftji, ■■ ■ »* *»
Navires allemands saisis
Malte, 12 octobre.
Les navires allemands Kaeniginemma et
Prinxess-Juliara ont été amenés ici.
Le tribunal des prises a aussitôt fonc-
tionné.
Prisonniers allemands
et autrichiens
Paris, 12 octobre.
Deux cents mobilisés allemands et autri-
chiens. que transportaient des bateaux sous
pavillon espagnol et italien, ont été faits pri-
sonniers eu rade de Cannes.
Ils ont été internés dans les forts du lit-
toral.
®>e@ Mot® clxi Kaiser
Rome, 12 octobre.
Selon une leüre du maire de Weimar, du
3 octobre, le kaiser, s'adressant à ses trou-
pes, anrait déclaré :« Avant que ne tombent
les feuilles, nous serons tons de retour dans
notre chère patrie ».
Un Truc allemand
Oa écrit de La Haye :
Pour entretenir en Allemagne l’enthou-
siasme et la confiance de ta population, on
; s’est avisé non seulement d’annoncer sans
. cessé des succès qui n’existent pas, mais de
| montrer le pins souvent possible à la foule
des convois «e prisonniers. Seulement, les
prisonniers deviennent rares ; alors on les
Fait servir autant qu’on peut. L’esprit alle-
mand est fertile en ressources.
A Aix-la-Chapelle, l’état-major dirige des
files du trains de prisonniers que la foule
accueille avec des hourras ; ces trains sont
aiguillés pendant la nuit sur des lignes de
Cf-mture ét reviennent triomphalement pen-
dant le jour.
Dernièrement, un de mes amis qui assis-
tait à ce défilé vit à la perlière un soldat
belge qui gesticulait joyeusement et criait à
ses camarades : « C’est la cinquième fois
qa'on passe ici 1 »
'Engagements dans le corps
des -sapeurs-pompiers
Bordeaux, 10 octobre.
Sar le rapport des ministres de l’inté-
rieur et de la guerre, le président de la Ré-
publique a sigué un décret autorisant des
engagements dans le corps des sapeurs-pom-
piers pour la durée de la guerre.
Ces engagements seront acceptés par les
chefs de corps on par ceux qui en remplis-
sent les fonctions.*
Ceux qui auront contracté dès engage-
ments de cette nature jouiront de tous les
avantages conférés par la loi du 31 juillet
1907 et le décret du l« février 191Q. -,
LES VANDALES
Cote les Cailnlts
Il est certain qu’un des aviateurs alle-
mands avait ponr mission de bombarder
Netre-Dime.
M. Edmond Haraucourt, membre de la
Commission des monuments historiques,
qui habite quai aux Fleurs, dans l’ile.de la
Cité, un appartement dent plusieurs baies
regardent toute la partie Nord et le chevet
de la cathédrale, a pu, dès la première déto-
nation, surveiller très facilement le lance-
ment des projectiles.
D’antre part, quelques instants plus lard,
il est allé, accompagné d’au commissaire de
police, d’un chanoine de Notre-Dame et de
deux pompiers, constater tant snr les toits
que dans les alentours de l’église les dégâts
produits par les bombes.
Il résulte de cette enquête que le bombar-
dement de Notre-Dame a été Bien voulu.
jQ latra bombes ont été lancées. L’une est
tombée trop tôt, rne Gay-de la-Brosse ; la
s^-Conde, Lé tir ayant été rectifié, est venue
choir dans là -S*ùne, devant l’Archevêché ;
la troisième a fait HP trou dans le square
qui est au chevet de Notre-Dame et à quel-
ques mètres sétriamani de ce chevet, jetant
en tous sens des flammés dont la hauteur
dépassa les arbres du square ; Ta qù&trième,
enfin, toucha te but et le toucha bien,
les dégâ's à la cathédrale sont importants.
M. Edmond Haraucourt a constaté que six
poutrelles de la toiture du transept Nord,
poutrelles en fort bois de chêne et de douze
centimètres d’épaisseur, avaient été brisées.
Par certains trous pourrait passer le corps
d’un homme.
Une maîtresse poutre de la toiture a été
déchirée sur une assez large étendue. Des
plombs ont été fondus.
Enfin la verrière qui encadra l’horloge du
transept Nord, sur le versant Ouest de la
toiture de ce transept, près du chaîueau, a
été criblée de mitraille.
Le kaiser, le massacreur de femmes et
d’enfants, invoque sans cesse Dieu dans ses
proclamations. Mais il déciare la guerre aux
cathédrales. G’eat sa façon sans doute d’en
assurer mieux que nous la conservation.
APRES u EUE mm
Les Renforts anglais
Lo,tares, 12 octobre.
Le correspondant da Morning Post est
resté à Anvers jusqu’à l’entrée des Alle-
mands dans la ville.
Il raconte que les Belges avaient décidé, le
2, de capituler, mais qu’ils avaient repris
courage le 3 au matin, lorsque là prochaine
arrivée de marins anglais fut annoncée.
Ces marins arrivèrent Je 4 ; malgré les
fatigues d’un long voyage, ils allèrent néan-
moins occuper immédiatement les endroits
où la luite était particulièrement acharnée.
A l’aide de ces renforts, les belges ont sup-
porté le choc d’une attaque de 1 ennemi.
Les obus ont endommagé gravement plu-
sienrs maisons de la ville, mais trois maga-
sins seulement ont été incendiés.
Lss Forts tiennent toujours
Bordeaux, 12 octobre.
Le ministre de Belgique n’a reçu aucune
confirmation, du brait que le roi des Belges
aurait été blessé.
Il a déclaré que les Allemands n occupent
que les faubourgs d’An vers et que les forts
des deux enceintes tiennent toujours.
Anvers a l'aspect
d'une Ville morte
Amsterdam, 11 octobre.
Le correspondant du journal Algemeen
Uande sbiad écrit :
« Anvers a l’aspBCt d’une ville morte. Les
rues sont désertes. Seuls, quelques rares
habitants sortent craintivement de leurs ca-
ves, où ils avaient cherché refuge pendant
le bombardement.
» En dehors d’eux, on ne voit que des
soldats allemands qni, en grand nombre,
occupent le centre dé la ville.
» Le général von der Schutz, commandant
allemand de la place, siège à I Ilètel de Ville.
Il est assisté dans l’administration civile
par le bourgmestre et le Collège échevinal. »
Courageuse attitude
des Notables
Amsterdam, il octobre.
On annonce de source bien informée que
mercredi soir, une quinzaine de notables
anversois,entre autres MM. Robert Osterrieth,
Edouard Range, Kregelinger.député ; Franck,
sénateur ; Rychmans, etc., ont tenu une
réunion avec les écho vins. Au cours de cette
réunion, ils décidèrent d8 constituer un Co-
mité qui, d’accord avec le Conseil munici-
pal, maintiendrait l’ordre, réglerait les se-
cours et soignerait les blessés.
Il fut en même temps décidé que toutes
les armes possédées par la population civile
seraient remises an Comité, et etfia, qu’en
cas d’occopation d’Anvers par les troupes
allemandes, les membres de ce Comité se
rendraient à la rencontre des ennemis pour
fixer les conditions de reddition et pour se
présenter comme otages.
Or, on apprend, sans que cette nouvelle
puisse être confirmée, que les notables en
question, ainsi que M. Desp'éronx, chef civil
ae la police et du corps de pompiers, qui
est resté à àon poste, jusqu’au dernier mo-
ment. ont été arrêtés.
En outre, tous les hommes âgés de 18 à 50
ans, ont reçu l’ordre de rester dans la vilie.
Les Approvisionnements
ont été détruits
Os tende, 12 octobre.
On mande d’Anvers que l’armée belge, en
se retirant, a emporté tout le matériel de
guerre, à l’exception de dix canons qu'elle a
rendus inutilisables.
Les approvisonnements en vivres et en
essence ont été détruits. Les citernes de pé-
troles ont été vidées.
La plus grande partie de la population ci-
vile s’est embarquée sur des bateaux prépa-
rés à l’avançe aux cris de : « Vive la Befgi-
1111 “ ÜDBE ” ÂBiïïOS
Un Combat d’Aéroplanes
Il y a quatre ou cinq jours les habitants
de Reims ont assisté à un émouvant combat
d’avions qui s’est terminé rapidement par la
chute de l’avion ennemi.
Le « Taube », dit nn Rémois, survolait la
ville, à une hauteur de 1,900 mètres, cher-*
chant l’endroit propice où jeter sa bombe.
Il n’en a pas eu le temps. Un monoplan
français est arrivé en foudre et lui a coupé
le chemin de la retraite vers les lignes alle-
mandes. On l’a va faire un bond formidable
au-dessus de l’avion ennemi. Des coups de
ten ont été échangés.
Un quart d’heure après, le « Tanbe », at-
teint dans ses oeuvres vives, tombait à pic, à
Mulzon, à nn kilomètre en deçà de Rrims.
Le mécanicien a été tné sur le coup. Le pi-
lote avait les reins brisés. 11 n’a survécu que
quelques heures.
9
Descendu avant d’atteindre Paris
Un Taube, qui, dans l’après-midi de same-
di, est passé au-dessus de Yiüers-Cotterets,
sé dirigeant sur Paris, a essuyé le fen de nos
troupes, et a été abattu près d ôrmoy.
L’anpareil s’est brisé dans sa chute et le*
bombes qn’il contenait ont fait explosion.,
Les deux officiers aviateurs qui le montaient,
deux lieutenants, ont été blessés. L’un d’eux,-
le pilote, est mort à l'ambulance où il avait
êtériransporté. Q iaal à l'observateur, moins
sérieusement atteint, il a été ramené diman-
che matin à Paria. Arrivé ù la gare du Nord,
à 9 heures, il a été aussitôt conduit au gou-
vernement militaire.
Le Loyalisme des Arabes
Le Comité du Havre, de l’Association des Dime(
Française.» nous communique la belle lettre sui-
vante qu'un caïd de la province de Consianlines
adressé à son fus en traitement au Cercle FranklliÇ
Kin M’Ula, le 1" octobre 1914.
Mon cher fils.
C’est avec le plus grand plaisir que ja t’ai
lu. Ta carte, je l’ai montrée à toos mes amis
pour te dire combien je suis fier de ta con-f
duiie. Eh bien 1 mon cher enfant, les miens
ainsi que moi prions pour le voir vite guéri,
afin que tu puisses retourner sur le champ
de bataille pour te venger sur cette race
maudite (les allemands), ce peuple sans
ceoar qui ne possède la moindre notion de
justice, ces vandales qui veillent envahir
notre cher,France t mais, lé coeur des Fran-
çais est grand et leur valeur guerrière plus
grande encore, leur courage vient de ce
qu’ils combattent pour le drapeaa tricolore,
l’ambième de la justice, de la grandeur
d’âme et des bons sentiments.il n’y a pas de
douce, la victoire est certaine.
Plaise à Dieu que tu reprennes d’ici peu
les armes pour retourner combattre ponr la
grandeur de noire belle France 1
Dieu est juste et aime les hommes bons:
tous les Français ont le coeur plein de bous
sentiments.
Dieu sera avec la nation juste pour écra-
ser l’Allemagne et la rayer de la carte de
l’Earope.
J’espère que la présente te trouvera réta-
bli et prêt à repartir pour prouver la valeur
des Turc os et montrer à tous les peuples
que les Arabes savent défendre leurs bien-
faiteurs.
La France a fait de nous des hommes,
c’est le moment ou jamais pour nous da
nous montrer dignes d’être appelés ses en-
fants.
Je n’ai pins l’âge, ni la force de pouvoir
prendre les armes, aller combattre sur la
frontière et venger mes frères de I870, mais
j’use de mon inttaence pour indiquer à mes
frères les Musulmans le chemin pour aller
où le devoir les appelle et écraser les sauva-
ges qui ont voulu nous humilier.
Je termine en priant pour la France et
criant bien fort : « Vive la France 1 » et toi,
mon fils je t’embrasse.
Signé ; KHELESI TOUIIAJH AHMED CAÏD.
Kin M’Lila (province de Constantine).
Lus tarai des SÈMES auxiliaires
Le Journal Officiel publie l’arrêté ci-après :
« Tous les hommes des réserves apparte-
nant aux services auxiliaires, qui ne sont
pas actuellement sons les drapeaux, seront
immédiatement convoqués devant les Com-
missions spéciales de réforme des subdivi-
sions de régions, en commençant par les
plus jeunes classes, à l’effet d’être examinés
et versés, le cas échéant, dans les service*
armés.
» Sont dispensés de cette convocation les
hommes classés dans le service auxiliaire
depuis le premier jonr de la mobilisation
générale.
» Ceux des intéressés qui auraient quitté
leur domicile sans avoir fait de changement
de résidence se présenteront sans délai au
commandant du bureau de recrutement 10
plus rapproché de leur résidence actuelle,
munis de leur livret militaire. Iis pourront
suppléer à cette formalité, soit par l’envoi
sous pli recommandé d’une déclaration dq
situation audit recrutement, soit en donnant
la gendarmerie de la localité où ils rési*
àent les renseignements nécessaires à leur
donvocation. Dans ce dernier cas, la gendar-
merie les signalera d’urgence au bureau da
recrutement le plus repprcehé, sans opérer
ces formalités du changement de résidence.
« Tous les hommes du service auxiliaire
seront alors convoqués par les commandants»
des bareanx de recrutement devant la Com-
mission spéciale d8 réforme la pins rappro-
chée. , „ . ,,
» Les hommes qui auront répondu à cette
convocation seront indemnisés de leurs
frais de voyage dans les mè nes conditions
que les exemptés et les ajournés convoques
devant la Commission de réforme par ap-
plication de l’article 9 de la loi du 7 août
1913. •.
» Les Commissions auront à se prononcer
sur le passage dans le service armé de#
hommes qu’elles auront examinés on sur
leur maintien dans le service auxiliaire.
Elles devront, en outre, donner leur avis
sur l’aptitude des intéressés aux différente#
armes quand Us n’auront pas précédemment
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