Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-12
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 octobre 1914 12 octobre 1914
Description : 1914/10/12 (A34,N12118). 1914/10/12 (A34,N12118).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172279v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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H B11TS
Une double alignée de tables autour (les-
quelles des jeunes gens s’empressent à faire
des paquets. Dans la salle voisine, « la ré-
serve », un amoncellement d’oDjets de tou -
tes sortes, le rayon de la laine et le rayon
du colon, le comptoir des chandails, celui
des caleçons, ceux du mouchoir et de la
chaussette, plus loin, ceux de « l’article de
i fantaisie », pipes de bruyère, crayons, pa-
L pier à cigarettes, cartes-postes, jeux de car-
tes et.de lolo. Il y a même le comptoir des
friandises : sucre, biscuits, chocolat.
Voilà, penserez-vous, qui né diffère pas
sensiblement du décor traditionnel du grand
magasin. Détrompez-vous. Nous sommes
dans les salons de là Sous-Préfecture.
La guerre, qui a modifié sur tant de points
la physionomie du Havre, a fait de ees
luxueux et spacieux salons— l'intérieur du
Bâtiment est mieux que sa façade austè're—
lui coin pittoresque, imprévu, où se roani-.
fesle sous une forme expressive et vivante,
fin des traits les plus touchants de cette
.belle solidariié.fraternelle que les événe-
ments ont fait jaillir des coeurs ajigoissés.
C’est à la Sous-Pî'éfeôture^ gn effet, que
sont centralisés les envois venus do toutes
parts de notre cité et destinés à nos sol-
dats, envois de vêlements, envois d’argent
'transformés en objets utiles par les ^soins
d’un Comité plein de laborieuse activité et
do féconde initiative, à la tête duquel
Aimes Benoist et Morgand personnifient et
résument des dévouements et des généro-
sités.
C’est de la Sous-Prtjfeclure que partent
aujourd’hui même les premiers paquets
destinés à nos soldats et que le service de
l’intendance, a bien voulu faire parvenir
aux êômbatlants".
Or il faut que. vous sachiez, donateurs,
ce qu’on a fait dè votre or et de vos pré-
sents « pour nos soldats ». 11 faut que vous
n’ignoriez plus ni les soins attentifs qui
ont présidé à la confection de ces envois,
ni la valeur utile de ceux-ci. ni la façon
charmante dont les choses sont offertes.
Qui douterait de l’intervention delà déli-
catesse féminine la reconnaîtrait sans peine
dans la manière de la présentation, dans la
coquetterie élégante et bien française de
son détail, si j’ose employer en temps de
guerre la frivolité d'un pareil terme.
Voyez plutôt ce paquet individuel. Il est
composé d’une chemise, d’un caleçon de
laine, d’une paire de chaussettes de laine
tricotée à là main, d’un gilet de laine, d’une
sci-^toiie ar -d'-ua mouchoir. On a ajouté à
cela les agréments accessoires, le paquet de
tabac, les tablettes dê chocolat, plus un
morceau de savon parfumé qui joindra aux
satisfactions de l’estomac les illusions du
confortable...
Et chaque paquet est composé de la sorte;
et ils sont des cents et des cents, des mille
qui, par la bonne action des souscripteurs
et du Comité, seront acheminés vers nos
chers soldats, leur porteront avec un peu de
mieux être le reflet réconfortant de notre
souvenir.
C’est une idée noble et jolie qui groupa
dans uneceuvre toute empreinte de familiale
assistance les bonnes volontés éparses
d’une grande cité et fit une gerbe de tous
ces dévouements obscurs, eu associant à
l’obole du riche le précieux denier de la
veuve.
Lorsque le petit soldat recevra ce paquet
bien enveloppé de papier bleuté épais, im-
perméable, sur lequel a été collée l’éti-
quette encadrée de tricolore : « Les Ha-
vrais et les Havràisesà leurs chers soldats»
lorsqu’il ouvrira ce paquet et y découvrira
tant de choses que les misères de la guerre
lui feront apprécier davantage, tenez pour
certain qu’il y aura, ce jour là, dans la tran-
chée, au cantonnement, même sous les ri-
gueurs de la pluie céleste ou de l’averse
de mitraille, une pensée rassérénée, re-
connaissante. Elle montera des coeurs vail-
lants et ira vers les amis lointains, incon-
nus, qui leur auront valu cette douceur et
«elle joie.
Et je voudrais vous dire aussi do quelle
émotion intime cette joie sera faite.
A la plupart des dons en nature remis
au Comité, leurs auteurs ont épinglé un
petit billet. Il est adressé au destinataire
anonyme. 11 porte un espoir, des souffaits. :
€’est comme un peu de son coeur, de sa
propre sensibilité que la donatrice incon-
nue a glissé là. à l’adresse dp soldat qn’elie
ignore, mais qu’elle aime parce qu’il fait
partie, quel qu’il soit, de la grande famille
française.
Uai eu l’indiscrétion — que cette curio-
sité me soit pardonnée — de jeter les yeux
’ sur quelques-uns de ces admirables « chif-
fons de papier»,Plus et mieux qu’une vaine
phraséologie, ils montrent ce qu’il y a
d’exquis et de touchant-dans les replis de
nos coeurs inquiets. Et je ne sais point de
plus troublants documents humains.
J’ai simplement copié :
« Que ce ffetit mot vous apporte un peu
de joie. J’y joins mes voeux hiea sin-
cères de bonheur, de bon courage et de
'santé. De tout mou coeur, je vous envoie,
cher petit soldat, un bon baiser en pensant
à mon frère Louis parti au feu... »
Et cet autre billet, d’uue écriture indé-
cise et large :
« Je souhaite de tout mon çoeur que le
soldat qui recevra ces chaussettes offertes
par une petite Française soit préservé des
obus ennemis... Je serais bien heureuse de
recevoir de ses nouvelles... »
Et cet autre encore, d'une main qui trem-
blait :
- « C’est là le travail d’une bonne vieille
maman qui a des enfants, des petits enfants
aux armées et qui voudrait bien les revoir
avant de mourir... Fasse le ciel qu’ils re-
viennent. tous victorieux. Ces chaussettes
seront elles à votre pointure, mon petit
ami î Je souhaite qu’elles vous fassent
plaisir, qu’elles coutnbuenf à vous conser-
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUS U FRONTIÈRE NORD-EST
Ji Octobre. — Non seulement nous con-
tinuons de conserver toutes nos positions,
mais, à notre aile gauche, la cavalerie alle-
mande a été refoulée dans la région d'Ar-
mentières.
Nous progressons légèrement entre l’Oise
et Reims, notamment au N.-O.de Soissons.
En Woëvre, nous avons repris Apremont.
EN BELGIQUE
il Octobre.— L’armée belge de campagne
a pu effectuer sa retraite d’Anvers, en sau-
vant les canons de gros calibre.
Pendant le siège d’Anvers, les Allemands
ont subi des pertes considérables.
Le front de combat s’étend aujourd’hui
entre Anvers et Ostende.
ver la santé. Et je'vous emhrassc, petit
seldat, comme une bonne maman bien
vieille... »
Et cet autre :
«... Acceptez mon envoi avec tout le
plaisir que j’ai à vous l’offrir. Vous ne me
connaissez point, je ne vous connais poin t.
Et, bien que fiancée,jé ^ous embrasse,avec
toute l’affection d’une grande soeur. »
Combien vous avçz eu raison, femmes,
jeunes filles, enfonts de nôfrè çhère France
de joindre à vos présents la fleur sdçrable
et toujours vivace de votre sensibilité.
Nous lui devons une minute de bienfaisan-
te détente.C’est par elle.aujourd’hui qué' sé
•glisse, à travers les horreurs de la vie pré-
sente, le sourire de délicatesse, de bonté
attendrie qui fait le rayonnement de l’âme
française.
ALIJEOT-HfiimENSCiUUDT.
La souscription en faveur de l'oeuvre
« Pour nos. Soldats » est toujours ouverte.
Les dons sont reçus à la Sous-Préfecture,
soit eu espèces, soit en nature.
Un spicimen de paquets individuels, tels
qn’ils sont adressés aux combattants par les
soins du Comité, est exposé chtz M. Hoff-
mann, marchand de musique, rue de Paris.
Ü FRANÇAIS M ALSACE
Bâ!e, il octobre.
L’avance des Français en Alsace s’étend
sur une ligne de plus en pins vaste.
fies rencontres entre- nrant fmtes ont
lieu tous les jours.
M\ Avions Allemands
survolent Paris
Paris, il octobre,
Deux « Taube » ont survolé Paris. Vingt
bombes furent lancées sur divers quartiers.
Il y a eu trois tués et quatorze blessés, no-
tamment dans le laubourg Saint Antoine et
ruo Lafayeite ? Ailleurs les dégâts matériels
sont peu'importants. Une bomba tomba sur
le toit de la cathédrale Notre-Dame, sans
éelatcr. Une autre s’abattit dans le square
voisin. Plusieurs avions se sont élancés à la
poursuite des « Taube ».
Une Bombe incendiaire sur Notre-Dame
Paris, il octobre.
Contrairement aux premières informa-
tions, la bombe que le Taube a jeté sur
l’église Notre-Dame-de-Paris a éclaté ft a
mis le feu à une poutre intérieure du mo-
nument.
Ii s’agissait bien d’utte bombe incendiaire.
Le Nouveau Directeur de lléroMEtipe
Paris, H octobre.
Le générai de brigade Hirschauer est nom-
mé directeur de l’aéronautique inil.it- ire, en
remplacement du général de brigade Ber-
nard, mis à la disposition da génu'al som-
mandat les armées du Nord-Est.
Mission du Sinistre
de la Guerre d’ilaiie
Rome, li octobre.
Le roi a accepté la démission du général
Grandi, minisire de la guerre.
Il a nommé en remplacement le major-
général Zupolli.
Coup sur coup, on a appris à Rome la dé-
mission du général Tassoni, sous-secrétaire
d’Etat, et celte du général Grandi, ministre
de la guerre.
Dans les circonstances présentes, celle
double démission n’est pas sans gravité.
Les journaux îsiiens disent que, lorsque
la général Grandi prit ft portefeuille de
la guerre, dans le cabinet Salandra, l’ar-
mée était insuffisamment outillée. Solli-
cité avant le général Grandi, le général
Perro avait refusé d'entrer dans la com-
binaison parce qu’on ne voulait pas lui ac-
corder la somme de 009 millions jugée par
lui indispensable peur reparer certaines
négligences militaires du ministère Giolitli,
et aussi sans doute pour remplacer le maté-
riel rendu inutilisable par la campagne de
Libye.
Le général Grandi se contenta de 300 mil-
lions, et, au lieu do les employer avec mé-
thode et rapidité, il s’usa en querelles avec
le général Cadorna, chef de l’état-major.
Le roi et M. Salandra ont la volonté de
pourvoir sans aucun retard an remplace-
ment du général Grandi, lis entendent que
163 dépenses nécessaires pour l’armée soient
poursuivies énergiquement. On donne cette
indication que, depuis la déclaration de neu-
tralité, les dépenses effectives se sont éle-
vées à 304 millions.
fesssifpÈ È SiutnefMi
(ü OGTOÉRB)
Paris, 15 heures, reçu à 18 h. 50.
-A. ia«>4i»© ÎS î I «Ï g’guxel&e
La cavalerie allemande, qui s’était
emparée de certains points de pas-
sage sur la Lys, à l’Est d’Aire, en a
été chassée dans la journée du 10 et
s’est retirée, dans la soirée, dans la
région d'Armentières.
jEttlre At't’tae et t’tèise
L’ennemi a attaqué très vivement
sur la rive droite de l’Ancre sans
réussir à faire de progrès.
Au Centre
Entre l’Oise et Reims, nos troupes
ont légèrement progressé au Nord de
l’Aisne, notamment dans la région du
Nord-Ouest de Soissons. Entre Craon-
ne et Reims, des attaques alleman-
des, exécutées la nuit, ont été re-
poussées.
J®e üeinus-» la Mense
Rien à signaler.
lüfiA Woëvre
Les Allemands ont prononcé de.très
violentes attaques dans la région
d’Apremont (a l’Est de Saint-Mihiel)
au cours de la nuit du 9 au 10 et dans
la journée du 10. Apremont, pris et
repris, est resté entre nos mains.
JA notre aile droite
M.affaisse, Vosges, Aismoe)
Rien à signaler. ,
En résumé, partout nous avons
çonservé toutes nos positions.
X|V7JBSIËi
Les combats continuent avec les
arrière-garde^ allemandes, ' au Sud-
Est de Mirballen et sur la ligne des
lacs, à l’Ouest de Suwalki.
Paris, 23 heures, reçu » 1 h. 30.
Aucun détail nouveau à signaler,
sauf la prise d’un drapeau près de Las-
signy.
L’impression de la journée est satis-
faisante.
LA REDDITION D’ANVERS
La Retraite de l’Armée belge
Londres, il octobre.
La retraite de l’armée belge s’est
effectuée avec succès.
Tous les canons de gros calibre
ont été sauvés,’
L’Armée belge est intacte
et résolue à lutter
Paris, 11 octobre.
Le Temps dit qu’il se confirme pleinement
que l’armée belge se relira avec toutes ses
forces sans abandonner une partie quelcon-
que de son artillerie..
En réalité, le front de combat s’étend
maintenant, en Belgique, de Qstendè à An-
vers.
Les Allemands s’emparèrent d’Anvers sui-
vant la même méthode que celle empoyée
à Liège. Ils éteignirent deux des forts de la
seconde enceinte et amenèrent sur leur em-
placement de gros obusiers avec lesquels ils
bombardèrent la vi.le. Ea même temps,
sous la proteciion de leur artillerie lourde,
ils taisaient irruption par la brèche ouverte
à travers la ligne des forts, et dans la nuit
de vendredi à samedi, ils pénétrèrent dans
la ville.
Celle-ci fut évacuée par l’armé9 de campa-
gne qui passa sur la rive gauche de TEscaat.
Il ne reste dans les forts de la première en-
ceinte que quelques éléments da troupes de
forteresse commandées par le gouverneur
de la ville.
Presque tonte la population s’embarqua
avant l’entrée de l’ennemi ; son départ don-
na lieu à de grandioses et émouvantes ma-
nifestations patriotiques.
Les approvisionnements considérables de
la place d’Anvers furent en partie enlevés,
en partie détruits ?
L'opération contre Anvers ne donna pas à
l’ennemi les avantages qu’il espérait. L’ar-
mée belge intacte reste résolue à lutter hé-
roïquement.
Les Farces Bqlaisis
ont pu ss retire?
Londres, il octobre.
L’Amirauté annonce que la force navale
anglaise de huit mille hommes, qui partici-
pait à la défense d’Anvers, a perdu 300 hom-
mes.
Le reste est arrivé à Ostende, à l’excep-
tion de 2.000 hommes, qui, attaqués par les
Allemands, au Noid de Lokeron, sont en-
trés en territoire hollandais, où ils ont dé-
posé les armes.
• . «gfr -m
Les Pertes allemandes au siège d’Anvers
Ostende, ü octobre.
Le siège d’Anvers aurait coûté aux Alle-
mands 40,000 tués ou blessés. .
LE KOI ALBERT BLESSÉ
LoiAres, ii octobre.
On mandé d’Amsterdam aux journaux,
que des témoins occuiaires affirment que le
9 octobre, le roi Albert portait ie bras en
écharpe.
D’autre part, un rapport allemand a an-
noncé que 1e roi a été légèrement blessé.
La reine des Belges, venant d’Ostende, est
arrivée à Londres.
3,000 Prisonniers sont pris
après un Combat furieux
Londres, 10 octobre.
Le War Office anglais a annoncé qne dans
la journée de jeudi tes beiges avaient
opéré une sortie heureuse et après un com-
bat furieux avaient fait trois mille prison-
niers.
On fait sauter à Anvers
52 Navires Allemands
C’est A la demande da gouvernement
britannique
Amsterdam, 10 octobre.
Suivant une dépêche au journal allemand
Rhmisch Westfaeiùche Zeitung, trente-deux
navires marchands allemands et vingt ba-
teaux rhénans ont été sautés dans le {fort
d'Anvers, à la demande du gouvernement
britannique.
| RAPPORT ANGLAIS
Sur la Méthode de Combat
des Allemands
D’après un communiqué da quartier du
i maréchal French, de nouveaux progrès ont
été enregistrés quoique l’ennemi se soit livré
à maintes attaques. Ii y a eu, dans l’inter-
valle, de violents daeis d’artillerie.
Un des aviateurs anglais réussit à lancer
neuf bombes sur un matériel roulant al-
; lemand qui empruntait la ligne da Laon.
Dés tranchées allemandes ont été trouvées
vides ; les occupants avaient dû les évacuer
pour se soustraire au feu de leurs arrière-
gardes.
Le 1" octobre, un aviateur franrais pre-
nant part à la bataille de l'Aisne a lancé une
bombe sur une des gares occupées par l’en-
nemi et trois autres combes sur des troupes
allemandes massées près de là.
Le 2 octobre, un vif combat d’artillerie se
produisit et les Teutons sqbireat des pertes
sérieuses. Les Anglais ont eu 6 blessés.
On annonce d'autre part que le temps de
vol des aviateurs anglais formerait,à l’heure
actuelle, 1 400 heures pendant lesquelles ils
auraient effectué des parcours dont l’ensem-
ble se chiffre par 87,000 miles.
Au sujet de la méthode de combat suivie
par les Allemands, on dit que le point es-
sentiel est de surveiller les vallées, les ra-
vins et parliculèrsment les bois. Les oîfi-
ciers sont habiies à faire avancer leurs hom-
mes tout en les obligeant à se couvrir. Quel-
quefois ils avancent par séries de colonnes
ou par masse, les hommes marchent coude
à coude. Dans ce dernier cas, ie feu des
troupes alliées les couche comme des
quilles.
Quand les Allemands se retranchent et
qu’ils ne le font pas profondément, on réus-
sit à avancer sans de grandes pertes. Ainsi,
^4>our les déloger d’un chemin creux, alors
>oü ils étaient à forces égales, les Anglais
n’eurent que dix tués et soixante blessés,
tandis que les Allemands eurent cinquante
tués et que 409 se rendirent.
Souvent,quand ils sont dans des tranchées,
les ennemis essayent d’avancer en en creu-
j.saüt de nouvelles sans sortir, avec l’espoir
d’arriver assez prêt pour se lancer à Tassant.
Mais ils sont toujours démasqués.Ils ne réus-
sissent pas mieux quand ils se juchent dans
fcs arbres. Dans la nuit, ou de grand matin,
ils attaquent par groupes de quarante ou
^cinquante hommes, Iis évitent néanmoins
tes charges à la baïonnette.
MsiiiWüii en faveur de la Belgique
Rome, 11 octobre.
Le député beige Lorand a fait une confé-
rence au théâtre national. La salle était bon-
dée. M. Lorand a été l’objet de très chaleureu-
ses manifestations de sympathie.
Des loges on lui a jete fia petits bulle!ins
avec des inscriptions saluant ardemment la
i liberté de la Belgique.
Le conférencier a parlé sur la situation de
•la Belgique pendant ia guerre européenne.
A la sortie, nn groupe de jeunes gens qui
attendaient H. Lorand, l'applaudirent cha-
leureusement.
On essaya d’organiser une manifestation
sur la place do Venise et dans le Corso ,-
mais, sur l’invitation de la police, les mani-
festants se dispersèrent.
LES SSCCÉS MONTÉNÉGRINS
Ceüigne, Il octobre.
Les troupes antrichiennes battues avant
hier par les Monténégrins oui allaient à Sa-
rajevo comprenaient 20,000 hommes. Elles
ont perdu 1,1100 tués et blessés.
Dans la retraite sur Kalinovtki, les Autri-
chiens ont perdu encore 500 morts et bles-
sés.
Les Monténégrins ont fait de nombreux
prisonniers. Ils ont recueilli un butin im-
portant.
Précautions militaires
roumaines
Bucarest, to octobre.
Les autorités militaires roumaines conti-
nuent à prendre d’importantes précautions
de façon à pouvoir, le cas échéant, faire iace
à toutes les complicationspossibles. '
C’est ainsi que les réservistes des contin-
gents 1897 à 1907 appartenant aux régiments
d’infanterie casernes à . Bucarest viennent
d’être invités à se présenter sans délai aux
casernes die ia ville fiour taire régler leur
situation. ■
MORT DU KOI DE ItODMlE
Le roi de Roumanie est décédé.
La mort du roi qui pouvait peser d’un si
grand poids sur les décisions à intervenir
semblait imminente.
Charles M qui vient de mourir, était né
à Sigmaringen Je 20 avril 1839. Avant d’être
appelé au trône, il se nommait Charles de
Hohenzollern Sigmariogeo, fils du prince de
çe nom ëf de la princesse Joséphine de Bide.
Sa grand-mère maternelle était la grande-
duchesse Stéphanie de Bade, fille adopüve
de Napoléon I«. C’est avec le consentement
de Napoléon III, qo'il fut élu, par plébiscite,
prince régnant de Roumanie en 1888. Son
avènement an trône, proposé et facilité pur
fa France, marqua pour ce pays, le début
• d’n ne ère d’incessants progrès. Ea 1877, la
Roumanie oct oyait le passage aux-troupes
russes, le tsar lui garantissant l’intégrité de
son territoire. C'était la rapture des derniers
liens de suzeraineté qui la rattachaient à la
Turquie. La guerre contre les Turcs, avec le
concours des Russes consacrerait son indé-
pendance. Le prince Charles serait mis à la
fête des troupes. En 1881 la victoire do ses
armées lui permet de forger dans l'acier
d’un canon turc, la couronne de Roumanie.
Charles n’ayant pas d’héritier direct,
la question de la succession doit être réglée.
Des actes de renonciation ayant été signés
par le frère aîné du roi Léopold et par le fils
aîné dp celui ci, le deuxième fils, le prince
Ferdinand, en 1884, en vertu da la Constitu-
tion, était proclamé héritier présomptif.
Le vieux souverain, esclave da scrupule
familial, disparait, qui lègue à cet héritier
1 la tâche d’accomplir le voeu d8 la nation.
L’obstacle qui s'opposait à ce que la Rou-
manie sortît d’une neutralité si contraire à
ses sentiments efà ses intérêts, semble avoir
d sparts avec Charles I« de Hohenzollern.
L’héritier du trône, bien connu pour ses
sentiments rnssophiles, est le prince Ferdi-
nand, fils de Léop Jd de Hohenzollern et
n-ven du roi Charles I«r.
Né à Sigmaringen, ie 24 août 1865, le prin-
ce Ferdinand de Roumanie fut solennelle-
ment proclamé héritier de la couronne de.
Roumanie par le Sénat roumain le 26 mars
1889.
En juillet 1891, le prince Ferdinand avait
manifesté le désir d’épouser Mlle Vacaresco,
fille de M. Théodore V-icaresco, ancien mi-
nistre de Roumanie à Vienne Cette alliance
avec la descendante d’une vieille famille
noble de Roumanie rompait le pacte d’où
était sortie ia royauté de Charles 1« et qui
voulait que le souverain n’appariîat ni à
l’ans nia l’autre des deux grandes provin-
ces roumaines souvent rivales dans l’Histoire,
là Moldavie et la Vakchie. La raison d’Etat
s’opposait donc à cette union. Le prince s’in-
c ina i t dès l’année suivante le président du
Cons il put annoncer à ia Chambre de3 dé-
putés etau Sénat ies frinçailles du prince
héritier avec la princesse M rie d'Edimbourg,
petite-fille de la reine Victoria et nièce du
tsar Alexandre III. Le mariage eut lieu ie
10 janvier 1893.
De ce mariage sont nés six enfants : le
prince Charles, la princassa Elisabeth, la
princesse Marie, le prince Nicolas, la prin-
cesse Ileana et le prince Mircea.
Dans les cercles diplomatiques et politi-
ques de Londres on attache nne grande im-
portance à la mort du roi Carol.
Ôa croit que l'avènement du nouveau roi
Ferdinand déterminera l’entrée de la Rou-
manie aux côtés de la Triple-Entente.
: «g»' m
LA LUTTE GIGANTESQUE
sur la ligne Âlbeit-Roye-Lasslgny
L’Agence Havas a reçu le télégramme suivant
d’Amiens, 10 octobre :
Albert, Roye, Lassigny... Ces villes vien-
nent de rentrer tout à coup dans l’histoire.
Depuis quinze jtmrs, la presse du monde en-
tier a répété vingt fois leurs noms; le mon-
de, et particulièrement la France, n’a cessé
pendant quinze jours de fixer sur elles des
yeux aUentits.
C’est le 31 aoûtqueles premiers Allemands
vinrent troubler leur quiétude. Ils descen-
daient alors en trombe sur Paris, leurs co-
i tonnes s’étendant dans toute ia largeur'de la
vallée de l’Oise. Ils passèrent, et de longs
■ ours avec eux. A droite, Tannée du général
von Kiuck avait poussé jusqu'à Amiens et
même jusqu’à Poix, où elle avait rencontre
de ia résistance ; et c’est à sa sortie de Las-
eigny, vers le sud, qu’on avait observé la
nremière, inclinaison du gros de l'armée al-
femande vers le sud est.
Le 5 septembre commençait la fameuse
bataille de la Marne, irop lointaine pour que
ta région de Lassigny en perçut les échos.Le
l S2, la totalité de l’armée allemande battue
commençait la retraite. Aussitôt l’ébranle-
ment du front se communique à tous les
échelons de l’armée.
Le 13, les éléments do l’armée ennemie,
qni avaient poussé jusqu’à Amiens, abaa-
; donnaient précipitamment la ville, mais ils
>oie devaient pas aller bien loin. L'extrémité
iflu flanc droit allemand s’établit fortement
sur la ligne formée par les treis villes, l’Ais-
ne formant angle droit avec cette ligne.
Qn sait le reste. Pendant quinze jours, nos
troupes, avec nne ténacité sans exemple
dans Thistoice, ont travaillé à déloger l’ça-
nerai des positions occupées par lui dans la
région de Roye-Lassigny (je ne parle pas des
; combats de l’Aisne, qui ont duré plus long-
temps encore).
Il n’est pas nn coin de terre qui ne porte
Ici ia trace de cet acharnement. Albert, re-
prisé la première aux Allemands, n'est plus
qu’un monceau de ruines ; seul son clocher
doré visible à cinq lieues à ia ronde, est de-
bout ; il servait ae point de repère à l'artil-
lerie allemande ; Roye a subi un bombarde-
ment ininterrompu de quinze jours et n’exis-
te plus ; enfin Lassigny aura été le dernier
repaire de l’ennemi.
La lutte dans cette région a revêtu exacte-
ment le même caractère que sur la rive
droite de l’Aisne. Auprès de Roye, comme
. auprès de Soissons, les Allemands avaient
su utiliser les carrières, organiser leur dé-
fense, et il a fallu leur faire une guerre de
siège sur ces deux branches du Y formé
par nos tronpes en cette partie du iront.
Là, comme en beaucoup d’autres endroits,
l’ennemi avait préparé le terrain dès le
temps de paix ; le fait est incontestable.
Mais, dans le même temps, où ils prépa-
raient leur campagne, nn homme, un offi-
cier français parcourait lui aussi la région
dont je viens de parler, étudiant le terrain,
le repérant, le tâtant pour ainsi dire : c’était
le générai Joffre, alors commandant du 2*
corps à Amiens, aujourd’hui généralissime
.des armées françaises.
LES COMBATS
DANS LE NORD
LA BATAILLE DE LILLE
Uapparait nettement que les opérations
qui se déroulent en France offrent a Theura
actuelle un intérêt tout particulier dans la
région de la frontière franco-belge.
Le combat sur la ligne de i’Aisae et sur la
rive Est de la Meuse diminue d’intensité en
même temps que de nouveaux foyers d’ac-
tivité très intense sont constatés dans le
Nord, autour d’Arras et de Lille.
Depuis sept jours, sans discontinuer, nos!
soldats se battent dans celle région. La ba-
taille de Lille est le commencement de cette
offensive allemande. Elle a donné lieu à des
opérations qui ont été menées à souhait par
nos troupes.
Jeudi après-midi, l’artillerie française se
présenta à quelques kilomètres de Lens eL
tirant par dessus la vibo, bombarda avec un
extraordinaire succès la position allemande
de l’autre côté de la ville, près du village de
Loison. Les canons eurent un terrible effet
de destruction.
L’avance allemande reçut de ce côté plus
qu’un violent échec.
La grande bataille commença dans sa
phase la pus récente le dimanche 4 octobre.
Quelques obus furent lancés au hasard an
coeur de Lille, venant de l’Est, vers onze
heures et demie du matin. Us annoncèrent
le commencement de l’essai désespéré des
Allemands pour échapper au mouvement
enveloppant qui les repoussait vers la fron-
tière be^e depuis tant de semaines.
Ces obus ne causèrent pas un grand dom-
mage ; ils furent probablement le message
habituel d’arrogance auquel l’armée du kai-
ser nous a habitués. Ils tombèrent dans la
ville entre midi et nne heure et demie, tirés
par des batteries de la gauche extrême qui
s’étaient avancées de la frontière belge et
formaient nne ligne en croissant entre Tour-
coing, au Nord-Est de Lille, et Armentières
à l’Ouest.
Dans l’après-midi, un train blindé fit son
apparition à la station de Five, à quelques
kilomètres à l’Est de Lille et de violentes sé-
ries d’engagements eurent Heu entre une
force considérable d’allemands (environ
19,000) et ia force d’infanterie qui tenait alors
garnison dans la ville et dans ses environs.
Le combat, farouche, se continua dans les
rues et sur les boulevards, ainsi que dans la
mthlieue Est, avec une énergie et nne vio-
lence inouies. Il ge prolongea du dimanche
au lundi ; l’ennemi alors fat finalement re-
poussé.
De même que la plupart des villes de Fran-
ce de quelque importance Libe comptait
parmi ses concitoyens une certaine quantité
d’allemands dissimulés sous l’étiquette fran-
çaise et qui purent trouver reluge en se ser-
vant de leur fausse origine alsacienne.
Leurs machinations furent révélées et tous
ces espions découverts exécutés.
Un certain mouvement de panique s'est
produit à Lille dans Taprè>-midi du lundi.
A la faveur des histoires terrifiintes qui fu-
rent colportées et qui jetèrent i’emotion dans
les esprits, des habitants quittèrent leur de-
meure et gagnèrent Caiais et Boulogne.
Mardi eut lieu le combat priucipal. L’ar-
mée allemande s’était glissée par.ie trou de
Ig frontière et s’avauçait vers le Nord et le
Nord-Ouest de la banlieue de Lille.
La bataille fit rage tout le jour et se pro-
longea dans la nuit sans perdre de son in-
tensité.
Un témoin de cet engagement violent a
rapporsé qn’il ne vit rien d’aussi épouvan-
table.. Les canons ne cessaient de tonner,
causant des ravages considérables dans les
rang3 allemands.
Suivant ie3 déclarations de ce témoin, le
fen de l’infanterie allemande fqt relative-
ment faible dans son effet et bién que son
bruit fut incessant. •
L’artillerie allemande, s’il faut en croire
des rumeurs, manqua de munitions.
La fin de la bataille marqua la complète
déroute de l’ennemi.
Les Français, dp » Times, combattirent
avec leur courage ,n>ignifique et quand le
grondement d»s cîr S-^A cessa, l’armée alle-
mande d’Armentiè es et (*e Tourcoing, qui
avait eu pour tâche de couvrir le flanc da
corps principal s’avançant sur bille et Ar-
ras, lut repoussée sur plus de vingt kilomè-
tres.
Le mercredi 7, une petite force allemande
descendit sur Bailleul, au Nord-Ouest d’Ar-
meulières, et, pour ne pas en perdre l’habi-
tude, usa dé ses moyens ordinaires de me-
naces et de pillage. Elle se proposait d’oc-
cuper la partie commane da Viecrx-Berquin,
4 9 kilomètres de Hazèbrouck.
Le maire avait pris soin d’annoncer l'ar-
rivée de l’ennemi a ses administrés, mais ies
ublans n’entrèrent pas dans le village.
Le bruit du canon devint plus sourd et
plus lointain.
Le correspondant da Times, auqaei nous
empruntons ce récit, ajoute qu’au moment
où il écrit, de bonnes nouvelles lui parvien-
nent. L’ennemi a été battu une fois de plus
au Nord Est de Lens avec des pertes consi-
dérables. Le pays entre Vieux-Berqnin et
Armentières est libre.
D’autre part, il apprend que les Allemands
ont éprouvé nn échec entre Merviile et Ar-
menlières. Un train qui vient d’arriver de
Béthnne lui apporte des nouvelles de ce
côté. L’ennemi a complètement évacué cette
région.
» -
Le Front ne peut plus être étandu
Le correspondant militaire du Times, dont
on sait l’autorité et la compétence en ma-
tière militaire, publie ces lignes dont il est
superflu de souligner l’intérêt :
« Les communiqués officiels ne nous don-
nent rien en ce qui concerne la situation au-
tour d’Arras.
» Cette situation est légèrement meilleure
un jour et stationnaire le suivant. Les af-
faires, cependant, ne peuvent pas continuer
comme elles sont. Il n’y a plus d'extension
à prendre sur les fronts et il n'y a rien à
allonger sur les flancs. Le parti doit
vaincre doit aller à travers l'adversaire sans
regarder aux pertes, et comme les alliés
doivent vaincre et ont l’avantage d’nne su-
périorité numérique, nous derons espérer
apprendre dans quelques jours qyi’ii» anronK
réussi. »
Administra leur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
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On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France \
H B11TS
Une double alignée de tables autour (les-
quelles des jeunes gens s’empressent à faire
des paquets. Dans la salle voisine, « la ré-
serve », un amoncellement d’oDjets de tou -
tes sortes, le rayon de la laine et le rayon
du colon, le comptoir des chandails, celui
des caleçons, ceux du mouchoir et de la
chaussette, plus loin, ceux de « l’article de
i fantaisie », pipes de bruyère, crayons, pa-
L pier à cigarettes, cartes-postes, jeux de car-
tes et.de lolo. Il y a même le comptoir des
friandises : sucre, biscuits, chocolat.
Voilà, penserez-vous, qui né diffère pas
sensiblement du décor traditionnel du grand
magasin. Détrompez-vous. Nous sommes
dans les salons de là Sous-Préfecture.
La guerre, qui a modifié sur tant de points
la physionomie du Havre, a fait de ees
luxueux et spacieux salons— l'intérieur du
Bâtiment est mieux que sa façade austè're—
lui coin pittoresque, imprévu, où se roani-.
fesle sous une forme expressive et vivante,
fin des traits les plus touchants de cette
.belle solidariié.fraternelle que les événe-
ments ont fait jaillir des coeurs ajigoissés.
C’est à la Sous-Pî'éfeôture^ gn effet, que
sont centralisés les envois venus do toutes
parts de notre cité et destinés à nos sol-
dats, envois de vêlements, envois d’argent
'transformés en objets utiles par les ^soins
d’un Comité plein de laborieuse activité et
do féconde initiative, à la tête duquel
Aimes Benoist et Morgand personnifient et
résument des dévouements et des généro-
sités.
C’est de la Sous-Prtjfeclure que partent
aujourd’hui même les premiers paquets
destinés à nos soldats et que le service de
l’intendance, a bien voulu faire parvenir
aux êômbatlants".
Or il faut que. vous sachiez, donateurs,
ce qu’on a fait dè votre or et de vos pré-
sents « pour nos soldats ». 11 faut que vous
n’ignoriez plus ni les soins attentifs qui
ont présidé à la confection de ces envois,
ni la valeur utile de ceux-ci. ni la façon
charmante dont les choses sont offertes.
Qui douterait de l’intervention delà déli-
catesse féminine la reconnaîtrait sans peine
dans la manière de la présentation, dans la
coquetterie élégante et bien française de
son détail, si j’ose employer en temps de
guerre la frivolité d'un pareil terme.
Voyez plutôt ce paquet individuel. Il est
composé d’une chemise, d’un caleçon de
laine, d’une paire de chaussettes de laine
tricotée à là main, d’un gilet de laine, d’une
sci-^toiie ar -d'-ua mouchoir. On a ajouté à
cela les agréments accessoires, le paquet de
tabac, les tablettes dê chocolat, plus un
morceau de savon parfumé qui joindra aux
satisfactions de l’estomac les illusions du
confortable...
Et chaque paquet est composé de la sorte;
et ils sont des cents et des cents, des mille
qui, par la bonne action des souscripteurs
et du Comité, seront acheminés vers nos
chers soldats, leur porteront avec un peu de
mieux être le reflet réconfortant de notre
souvenir.
C’est une idée noble et jolie qui groupa
dans uneceuvre toute empreinte de familiale
assistance les bonnes volontés éparses
d’une grande cité et fit une gerbe de tous
ces dévouements obscurs, eu associant à
l’obole du riche le précieux denier de la
veuve.
Lorsque le petit soldat recevra ce paquet
bien enveloppé de papier bleuté épais, im-
perméable, sur lequel a été collée l’éti-
quette encadrée de tricolore : « Les Ha-
vrais et les Havràisesà leurs chers soldats»
lorsqu’il ouvrira ce paquet et y découvrira
tant de choses que les misères de la guerre
lui feront apprécier davantage, tenez pour
certain qu’il y aura, ce jour là, dans la tran-
chée, au cantonnement, même sous les ri-
gueurs de la pluie céleste ou de l’averse
de mitraille, une pensée rassérénée, re-
connaissante. Elle montera des coeurs vail-
lants et ira vers les amis lointains, incon-
nus, qui leur auront valu cette douceur et
«elle joie.
Et je voudrais vous dire aussi do quelle
émotion intime cette joie sera faite.
A la plupart des dons en nature remis
au Comité, leurs auteurs ont épinglé un
petit billet. Il est adressé au destinataire
anonyme. 11 porte un espoir, des souffaits. :
€’est comme un peu de son coeur, de sa
propre sensibilité que la donatrice incon-
nue a glissé là. à l’adresse dp soldat qn’elie
ignore, mais qu’elle aime parce qu’il fait
partie, quel qu’il soit, de la grande famille
française.
Uai eu l’indiscrétion — que cette curio-
sité me soit pardonnée — de jeter les yeux
’ sur quelques-uns de ces admirables « chif-
fons de papier»,Plus et mieux qu’une vaine
phraséologie, ils montrent ce qu’il y a
d’exquis et de touchant-dans les replis de
nos coeurs inquiets. Et je ne sais point de
plus troublants documents humains.
J’ai simplement copié :
« Que ce ffetit mot vous apporte un peu
de joie. J’y joins mes voeux hiea sin-
cères de bonheur, de bon courage et de
'santé. De tout mou coeur, je vous envoie,
cher petit soldat, un bon baiser en pensant
à mon frère Louis parti au feu... »
Et cet autre billet, d’uue écriture indé-
cise et large :
« Je souhaite de tout mon çoeur que le
soldat qui recevra ces chaussettes offertes
par une petite Française soit préservé des
obus ennemis... Je serais bien heureuse de
recevoir de ses nouvelles... »
Et cet autre encore, d'une main qui trem-
blait :
- « C’est là le travail d’une bonne vieille
maman qui a des enfants, des petits enfants
aux armées et qui voudrait bien les revoir
avant de mourir... Fasse le ciel qu’ils re-
viennent. tous victorieux. Ces chaussettes
seront elles à votre pointure, mon petit
ami î Je souhaite qu’elles vous fassent
plaisir, qu’elles coutnbuenf à vous conser-
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUS U FRONTIÈRE NORD-EST
Ji Octobre. — Non seulement nous con-
tinuons de conserver toutes nos positions,
mais, à notre aile gauche, la cavalerie alle-
mande a été refoulée dans la région d'Ar-
mentières.
Nous progressons légèrement entre l’Oise
et Reims, notamment au N.-O.de Soissons.
En Woëvre, nous avons repris Apremont.
EN BELGIQUE
il Octobre.— L’armée belge de campagne
a pu effectuer sa retraite d’Anvers, en sau-
vant les canons de gros calibre.
Pendant le siège d’Anvers, les Allemands
ont subi des pertes considérables.
Le front de combat s’étend aujourd’hui
entre Anvers et Ostende.
ver la santé. Et je'vous emhrassc, petit
seldat, comme une bonne maman bien
vieille... »
Et cet autre :
«... Acceptez mon envoi avec tout le
plaisir que j’ai à vous l’offrir. Vous ne me
connaissez point, je ne vous connais poin t.
Et, bien que fiancée,jé ^ous embrasse,avec
toute l’affection d’une grande soeur. »
Combien vous avçz eu raison, femmes,
jeunes filles, enfonts de nôfrè çhère France
de joindre à vos présents la fleur sdçrable
et toujours vivace de votre sensibilité.
Nous lui devons une minute de bienfaisan-
te détente.C’est par elle.aujourd’hui qué' sé
•glisse, à travers les horreurs de la vie pré-
sente, le sourire de délicatesse, de bonté
attendrie qui fait le rayonnement de l’âme
française.
ALIJEOT-HfiimENSCiUUDT.
La souscription en faveur de l'oeuvre
« Pour nos. Soldats » est toujours ouverte.
Les dons sont reçus à la Sous-Préfecture,
soit eu espèces, soit en nature.
Un spicimen de paquets individuels, tels
qn’ils sont adressés aux combattants par les
soins du Comité, est exposé chtz M. Hoff-
mann, marchand de musique, rue de Paris.
Ü FRANÇAIS M ALSACE
Bâ!e, il octobre.
L’avance des Français en Alsace s’étend
sur une ligne de plus en pins vaste.
fies rencontres entre- nrant fmtes ont
lieu tous les jours.
M\ Avions Allemands
survolent Paris
Paris, il octobre,
Deux « Taube » ont survolé Paris. Vingt
bombes furent lancées sur divers quartiers.
Il y a eu trois tués et quatorze blessés, no-
tamment dans le laubourg Saint Antoine et
ruo Lafayeite ? Ailleurs les dégâts matériels
sont peu'importants. Une bomba tomba sur
le toit de la cathédrale Notre-Dame, sans
éelatcr. Une autre s’abattit dans le square
voisin. Plusieurs avions se sont élancés à la
poursuite des « Taube ».
Une Bombe incendiaire sur Notre-Dame
Paris, il octobre.
Contrairement aux premières informa-
tions, la bombe que le Taube a jeté sur
l’église Notre-Dame-de-Paris a éclaté ft a
mis le feu à une poutre intérieure du mo-
nument.
Ii s’agissait bien d’utte bombe incendiaire.
Le Nouveau Directeur de lléroMEtipe
Paris, H octobre.
Le générai de brigade Hirschauer est nom-
mé directeur de l’aéronautique inil.it- ire, en
remplacement du général de brigade Ber-
nard, mis à la disposition da génu'al som-
mandat les armées du Nord-Est.
Mission du Sinistre
de la Guerre d’ilaiie
Rome, li octobre.
Le roi a accepté la démission du général
Grandi, minisire de la guerre.
Il a nommé en remplacement le major-
général Zupolli.
Coup sur coup, on a appris à Rome la dé-
mission du général Tassoni, sous-secrétaire
d’Etat, et celte du général Grandi, ministre
de la guerre.
Dans les circonstances présentes, celle
double démission n’est pas sans gravité.
Les journaux îsiiens disent que, lorsque
la général Grandi prit ft portefeuille de
la guerre, dans le cabinet Salandra, l’ar-
mée était insuffisamment outillée. Solli-
cité avant le général Grandi, le général
Perro avait refusé d'entrer dans la com-
binaison parce qu’on ne voulait pas lui ac-
corder la somme de 009 millions jugée par
lui indispensable peur reparer certaines
négligences militaires du ministère Giolitli,
et aussi sans doute pour remplacer le maté-
riel rendu inutilisable par la campagne de
Libye.
Le général Grandi se contenta de 300 mil-
lions, et, au lieu do les employer avec mé-
thode et rapidité, il s’usa en querelles avec
le général Cadorna, chef de l’état-major.
Le roi et M. Salandra ont la volonté de
pourvoir sans aucun retard an remplace-
ment du général Grandi, lis entendent que
163 dépenses nécessaires pour l’armée soient
poursuivies énergiquement. On donne cette
indication que, depuis la déclaration de neu-
tralité, les dépenses effectives se sont éle-
vées à 304 millions.
fesssifpÈ È SiutnefMi
(ü OGTOÉRB)
Paris, 15 heures, reçu à 18 h. 50.
-A. ia«>4i»© ÎS î I «Ï g’guxel&e
La cavalerie allemande, qui s’était
emparée de certains points de pas-
sage sur la Lys, à l’Est d’Aire, en a
été chassée dans la journée du 10 et
s’est retirée, dans la soirée, dans la
région d'Armentières.
jEttlre At't’tae et t’tèise
L’ennemi a attaqué très vivement
sur la rive droite de l’Ancre sans
réussir à faire de progrès.
Au Centre
Entre l’Oise et Reims, nos troupes
ont légèrement progressé au Nord de
l’Aisne, notamment dans la région du
Nord-Ouest de Soissons. Entre Craon-
ne et Reims, des attaques alleman-
des, exécutées la nuit, ont été re-
poussées.
J®e üeinus-» la Mense
Rien à signaler.
lüfiA Woëvre
Les Allemands ont prononcé de.très
violentes attaques dans la région
d’Apremont (a l’Est de Saint-Mihiel)
au cours de la nuit du 9 au 10 et dans
la journée du 10. Apremont, pris et
repris, est resté entre nos mains.
JA notre aile droite
M.affaisse, Vosges, Aismoe)
Rien à signaler. ,
En résumé, partout nous avons
çonservé toutes nos positions.
X|V7JBSIËi
Les combats continuent avec les
arrière-garde^ allemandes, ' au Sud-
Est de Mirballen et sur la ligne des
lacs, à l’Ouest de Suwalki.
Paris, 23 heures, reçu » 1 h. 30.
Aucun détail nouveau à signaler,
sauf la prise d’un drapeau près de Las-
signy.
L’impression de la journée est satis-
faisante.
LA REDDITION D’ANVERS
La Retraite de l’Armée belge
Londres, il octobre.
La retraite de l’armée belge s’est
effectuée avec succès.
Tous les canons de gros calibre
ont été sauvés,’
L’Armée belge est intacte
et résolue à lutter
Paris, 11 octobre.
Le Temps dit qu’il se confirme pleinement
que l’armée belge se relira avec toutes ses
forces sans abandonner une partie quelcon-
que de son artillerie..
En réalité, le front de combat s’étend
maintenant, en Belgique, de Qstendè à An-
vers.
Les Allemands s’emparèrent d’Anvers sui-
vant la même méthode que celle empoyée
à Liège. Ils éteignirent deux des forts de la
seconde enceinte et amenèrent sur leur em-
placement de gros obusiers avec lesquels ils
bombardèrent la vi.le. Ea même temps,
sous la proteciion de leur artillerie lourde,
ils taisaient irruption par la brèche ouverte
à travers la ligne des forts, et dans la nuit
de vendredi à samedi, ils pénétrèrent dans
la ville.
Celle-ci fut évacuée par l’armé9 de campa-
gne qui passa sur la rive gauche de TEscaat.
Il ne reste dans les forts de la première en-
ceinte que quelques éléments da troupes de
forteresse commandées par le gouverneur
de la ville.
Presque tonte la population s’embarqua
avant l’entrée de l’ennemi ; son départ don-
na lieu à de grandioses et émouvantes ma-
nifestations patriotiques.
Les approvisionnements considérables de
la place d’Anvers furent en partie enlevés,
en partie détruits ?
L'opération contre Anvers ne donna pas à
l’ennemi les avantages qu’il espérait. L’ar-
mée belge intacte reste résolue à lutter hé-
roïquement.
Les Farces Bqlaisis
ont pu ss retire?
Londres, il octobre.
L’Amirauté annonce que la force navale
anglaise de huit mille hommes, qui partici-
pait à la défense d’Anvers, a perdu 300 hom-
mes.
Le reste est arrivé à Ostende, à l’excep-
tion de 2.000 hommes, qui, attaqués par les
Allemands, au Noid de Lokeron, sont en-
trés en territoire hollandais, où ils ont dé-
posé les armes.
• . «gfr -m
Les Pertes allemandes au siège d’Anvers
Ostende, ü octobre.
Le siège d’Anvers aurait coûté aux Alle-
mands 40,000 tués ou blessés. .
LE KOI ALBERT BLESSÉ
LoiAres, ii octobre.
On mandé d’Amsterdam aux journaux,
que des témoins occuiaires affirment que le
9 octobre, le roi Albert portait ie bras en
écharpe.
D’autre part, un rapport allemand a an-
noncé que 1e roi a été légèrement blessé.
La reine des Belges, venant d’Ostende, est
arrivée à Londres.
3,000 Prisonniers sont pris
après un Combat furieux
Londres, 10 octobre.
Le War Office anglais a annoncé qne dans
la journée de jeudi tes beiges avaient
opéré une sortie heureuse et après un com-
bat furieux avaient fait trois mille prison-
niers.
On fait sauter à Anvers
52 Navires Allemands
C’est A la demande da gouvernement
britannique
Amsterdam, 10 octobre.
Suivant une dépêche au journal allemand
Rhmisch Westfaeiùche Zeitung, trente-deux
navires marchands allemands et vingt ba-
teaux rhénans ont été sautés dans le {fort
d'Anvers, à la demande du gouvernement
britannique.
| RAPPORT ANGLAIS
Sur la Méthode de Combat
des Allemands
D’après un communiqué da quartier du
i maréchal French, de nouveaux progrès ont
été enregistrés quoique l’ennemi se soit livré
à maintes attaques. Ii y a eu, dans l’inter-
valle, de violents daeis d’artillerie.
Un des aviateurs anglais réussit à lancer
neuf bombes sur un matériel roulant al-
; lemand qui empruntait la ligne da Laon.
Dés tranchées allemandes ont été trouvées
vides ; les occupants avaient dû les évacuer
pour se soustraire au feu de leurs arrière-
gardes.
Le 1" octobre, un aviateur franrais pre-
nant part à la bataille de l'Aisne a lancé une
bombe sur une des gares occupées par l’en-
nemi et trois autres combes sur des troupes
allemandes massées près de là.
Le 2 octobre, un vif combat d’artillerie se
produisit et les Teutons sqbireat des pertes
sérieuses. Les Anglais ont eu 6 blessés.
On annonce d'autre part que le temps de
vol des aviateurs anglais formerait,à l’heure
actuelle, 1 400 heures pendant lesquelles ils
auraient effectué des parcours dont l’ensem-
ble se chiffre par 87,000 miles.
Au sujet de la méthode de combat suivie
par les Allemands, on dit que le point es-
sentiel est de surveiller les vallées, les ra-
vins et parliculèrsment les bois. Les oîfi-
ciers sont habiies à faire avancer leurs hom-
mes tout en les obligeant à se couvrir. Quel-
quefois ils avancent par séries de colonnes
ou par masse, les hommes marchent coude
à coude. Dans ce dernier cas, ie feu des
troupes alliées les couche comme des
quilles.
Quand les Allemands se retranchent et
qu’ils ne le font pas profondément, on réus-
sit à avancer sans de grandes pertes. Ainsi,
^4>our les déloger d’un chemin creux, alors
>oü ils étaient à forces égales, les Anglais
n’eurent que dix tués et soixante blessés,
tandis que les Allemands eurent cinquante
tués et que 409 se rendirent.
Souvent,quand ils sont dans des tranchées,
les ennemis essayent d’avancer en en creu-
j.saüt de nouvelles sans sortir, avec l’espoir
d’arriver assez prêt pour se lancer à Tassant.
Mais ils sont toujours démasqués.Ils ne réus-
sissent pas mieux quand ils se juchent dans
fcs arbres. Dans la nuit, ou de grand matin,
ils attaquent par groupes de quarante ou
^cinquante hommes, Iis évitent néanmoins
tes charges à la baïonnette.
MsiiiWüii en faveur de la Belgique
Rome, 11 octobre.
Le député beige Lorand a fait une confé-
rence au théâtre national. La salle était bon-
dée. M. Lorand a été l’objet de très chaleureu-
ses manifestations de sympathie.
Des loges on lui a jete fia petits bulle!ins
avec des inscriptions saluant ardemment la
i liberté de la Belgique.
Le conférencier a parlé sur la situation de
•la Belgique pendant ia guerre européenne.
A la sortie, nn groupe de jeunes gens qui
attendaient H. Lorand, l'applaudirent cha-
leureusement.
On essaya d’organiser une manifestation
sur la place do Venise et dans le Corso ,-
mais, sur l’invitation de la police, les mani-
festants se dispersèrent.
LES SSCCÉS MONTÉNÉGRINS
Ceüigne, Il octobre.
Les troupes antrichiennes battues avant
hier par les Monténégrins oui allaient à Sa-
rajevo comprenaient 20,000 hommes. Elles
ont perdu 1,1100 tués et blessés.
Dans la retraite sur Kalinovtki, les Autri-
chiens ont perdu encore 500 morts et bles-
sés.
Les Monténégrins ont fait de nombreux
prisonniers. Ils ont recueilli un butin im-
portant.
Précautions militaires
roumaines
Bucarest, to octobre.
Les autorités militaires roumaines conti-
nuent à prendre d’importantes précautions
de façon à pouvoir, le cas échéant, faire iace
à toutes les complicationspossibles. '
C’est ainsi que les réservistes des contin-
gents 1897 à 1907 appartenant aux régiments
d’infanterie casernes à . Bucarest viennent
d’être invités à se présenter sans délai aux
casernes die ia ville fiour taire régler leur
situation. ■
MORT DU KOI DE ItODMlE
Le roi de Roumanie est décédé.
La mort du roi qui pouvait peser d’un si
grand poids sur les décisions à intervenir
semblait imminente.
Charles M qui vient de mourir, était né
à Sigmaringen Je 20 avril 1839. Avant d’être
appelé au trône, il se nommait Charles de
Hohenzollern Sigmariogeo, fils du prince de
çe nom ëf de la princesse Joséphine de Bide.
Sa grand-mère maternelle était la grande-
duchesse Stéphanie de Bade, fille adopüve
de Napoléon I«. C’est avec le consentement
de Napoléon III, qo'il fut élu, par plébiscite,
prince régnant de Roumanie en 1888. Son
avènement an trône, proposé et facilité pur
fa France, marqua pour ce pays, le début
• d’n ne ère d’incessants progrès. Ea 1877, la
Roumanie oct oyait le passage aux-troupes
russes, le tsar lui garantissant l’intégrité de
son territoire. C'était la rapture des derniers
liens de suzeraineté qui la rattachaient à la
Turquie. La guerre contre les Turcs, avec le
concours des Russes consacrerait son indé-
pendance. Le prince Charles serait mis à la
fête des troupes. En 1881 la victoire do ses
armées lui permet de forger dans l'acier
d’un canon turc, la couronne de Roumanie.
Charles n’ayant pas d’héritier direct,
la question de la succession doit être réglée.
Des actes de renonciation ayant été signés
par le frère aîné du roi Léopold et par le fils
aîné dp celui ci, le deuxième fils, le prince
Ferdinand, en 1884, en vertu da la Constitu-
tion, était proclamé héritier présomptif.
Le vieux souverain, esclave da scrupule
familial, disparait, qui lègue à cet héritier
1 la tâche d’accomplir le voeu d8 la nation.
L’obstacle qui s'opposait à ce que la Rou-
manie sortît d’une neutralité si contraire à
ses sentiments efà ses intérêts, semble avoir
d sparts avec Charles I« de Hohenzollern.
L’héritier du trône, bien connu pour ses
sentiments rnssophiles, est le prince Ferdi-
nand, fils de Léop Jd de Hohenzollern et
n-ven du roi Charles I«r.
Né à Sigmaringen, ie 24 août 1865, le prin-
ce Ferdinand de Roumanie fut solennelle-
ment proclamé héritier de la couronne de.
Roumanie par le Sénat roumain le 26 mars
1889.
En juillet 1891, le prince Ferdinand avait
manifesté le désir d’épouser Mlle Vacaresco,
fille de M. Théodore V-icaresco, ancien mi-
nistre de Roumanie à Vienne Cette alliance
avec la descendante d’une vieille famille
noble de Roumanie rompait le pacte d’où
était sortie ia royauté de Charles 1« et qui
voulait que le souverain n’appariîat ni à
l’ans nia l’autre des deux grandes provin-
ces roumaines souvent rivales dans l’Histoire,
là Moldavie et la Vakchie. La raison d’Etat
s’opposait donc à cette union. Le prince s’in-
c ina i t dès l’année suivante le président du
Cons il put annoncer à ia Chambre de3 dé-
putés etau Sénat ies frinçailles du prince
héritier avec la princesse M rie d'Edimbourg,
petite-fille de la reine Victoria et nièce du
tsar Alexandre III. Le mariage eut lieu ie
10 janvier 1893.
De ce mariage sont nés six enfants : le
prince Charles, la princassa Elisabeth, la
princesse Marie, le prince Nicolas, la prin-
cesse Ileana et le prince Mircea.
Dans les cercles diplomatiques et politi-
ques de Londres on attache nne grande im-
portance à la mort du roi Carol.
Ôa croit que l'avènement du nouveau roi
Ferdinand déterminera l’entrée de la Rou-
manie aux côtés de la Triple-Entente.
: «g»' m
LA LUTTE GIGANTESQUE
sur la ligne Âlbeit-Roye-Lasslgny
L’Agence Havas a reçu le télégramme suivant
d’Amiens, 10 octobre :
Albert, Roye, Lassigny... Ces villes vien-
nent de rentrer tout à coup dans l’histoire.
Depuis quinze jtmrs, la presse du monde en-
tier a répété vingt fois leurs noms; le mon-
de, et particulièrement la France, n’a cessé
pendant quinze jours de fixer sur elles des
yeux aUentits.
C’est le 31 aoûtqueles premiers Allemands
vinrent troubler leur quiétude. Ils descen-
daient alors en trombe sur Paris, leurs co-
i tonnes s’étendant dans toute ia largeur'de la
vallée de l’Oise. Ils passèrent, et de longs
■ ours avec eux. A droite, Tannée du général
von Kiuck avait poussé jusqu'à Amiens et
même jusqu’à Poix, où elle avait rencontre
de ia résistance ; et c’est à sa sortie de Las-
eigny, vers le sud, qu’on avait observé la
nremière, inclinaison du gros de l'armée al-
femande vers le sud est.
Le 5 septembre commençait la fameuse
bataille de la Marne, irop lointaine pour que
ta région de Lassigny en perçut les échos.Le
l S2, la totalité de l’armée allemande battue
commençait la retraite. Aussitôt l’ébranle-
ment du front se communique à tous les
échelons de l’armée.
Le 13, les éléments do l’armée ennemie,
qni avaient poussé jusqu’à Amiens, abaa-
; donnaient précipitamment la ville, mais ils
>oie devaient pas aller bien loin. L'extrémité
iflu flanc droit allemand s’établit fortement
sur la ligne formée par les treis villes, l’Ais-
ne formant angle droit avec cette ligne.
Qn sait le reste. Pendant quinze jours, nos
troupes, avec nne ténacité sans exemple
dans Thistoice, ont travaillé à déloger l’ça-
nerai des positions occupées par lui dans la
région de Roye-Lassigny (je ne parle pas des
; combats de l’Aisne, qui ont duré plus long-
temps encore).
Il n’est pas nn coin de terre qui ne porte
Ici ia trace de cet acharnement. Albert, re-
prisé la première aux Allemands, n'est plus
qu’un monceau de ruines ; seul son clocher
doré visible à cinq lieues à ia ronde, est de-
bout ; il servait ae point de repère à l'artil-
lerie allemande ; Roye a subi un bombarde-
ment ininterrompu de quinze jours et n’exis-
te plus ; enfin Lassigny aura été le dernier
repaire de l’ennemi.
La lutte dans cette région a revêtu exacte-
ment le même caractère que sur la rive
droite de l’Aisne. Auprès de Roye, comme
. auprès de Soissons, les Allemands avaient
su utiliser les carrières, organiser leur dé-
fense, et il a fallu leur faire une guerre de
siège sur ces deux branches du Y formé
par nos tronpes en cette partie du iront.
Là, comme en beaucoup d’autres endroits,
l’ennemi avait préparé le terrain dès le
temps de paix ; le fait est incontestable.
Mais, dans le même temps, où ils prépa-
raient leur campagne, nn homme, un offi-
cier français parcourait lui aussi la région
dont je viens de parler, étudiant le terrain,
le repérant, le tâtant pour ainsi dire : c’était
le générai Joffre, alors commandant du 2*
corps à Amiens, aujourd’hui généralissime
.des armées françaises.
LES COMBATS
DANS LE NORD
LA BATAILLE DE LILLE
Uapparait nettement que les opérations
qui se déroulent en France offrent a Theura
actuelle un intérêt tout particulier dans la
région de la frontière franco-belge.
Le combat sur la ligne de i’Aisae et sur la
rive Est de la Meuse diminue d’intensité en
même temps que de nouveaux foyers d’ac-
tivité très intense sont constatés dans le
Nord, autour d’Arras et de Lille.
Depuis sept jours, sans discontinuer, nos!
soldats se battent dans celle région. La ba-
taille de Lille est le commencement de cette
offensive allemande. Elle a donné lieu à des
opérations qui ont été menées à souhait par
nos troupes.
Jeudi après-midi, l’artillerie française se
présenta à quelques kilomètres de Lens eL
tirant par dessus la vibo, bombarda avec un
extraordinaire succès la position allemande
de l’autre côté de la ville, près du village de
Loison. Les canons eurent un terrible effet
de destruction.
L’avance allemande reçut de ce côté plus
qu’un violent échec.
La grande bataille commença dans sa
phase la pus récente le dimanche 4 octobre.
Quelques obus furent lancés au hasard an
coeur de Lille, venant de l’Est, vers onze
heures et demie du matin. Us annoncèrent
le commencement de l’essai désespéré des
Allemands pour échapper au mouvement
enveloppant qui les repoussait vers la fron-
tière be^e depuis tant de semaines.
Ces obus ne causèrent pas un grand dom-
mage ; ils furent probablement le message
habituel d’arrogance auquel l’armée du kai-
ser nous a habitués. Ils tombèrent dans la
ville entre midi et nne heure et demie, tirés
par des batteries de la gauche extrême qui
s’étaient avancées de la frontière belge et
formaient nne ligne en croissant entre Tour-
coing, au Nord-Est de Lille, et Armentières
à l’Ouest.
Dans l’après-midi, un train blindé fit son
apparition à la station de Five, à quelques
kilomètres à l’Est de Lille et de violentes sé-
ries d’engagements eurent Heu entre une
force considérable d’allemands (environ
19,000) et ia force d’infanterie qui tenait alors
garnison dans la ville et dans ses environs.
Le combat, farouche, se continua dans les
rues et sur les boulevards, ainsi que dans la
mthlieue Est, avec une énergie et nne vio-
lence inouies. Il ge prolongea du dimanche
au lundi ; l’ennemi alors fat finalement re-
poussé.
De même que la plupart des villes de Fran-
ce de quelque importance Libe comptait
parmi ses concitoyens une certaine quantité
d’allemands dissimulés sous l’étiquette fran-
çaise et qui purent trouver reluge en se ser-
vant de leur fausse origine alsacienne.
Leurs machinations furent révélées et tous
ces espions découverts exécutés.
Un certain mouvement de panique s'est
produit à Lille dans Taprè>-midi du lundi.
A la faveur des histoires terrifiintes qui fu-
rent colportées et qui jetèrent i’emotion dans
les esprits, des habitants quittèrent leur de-
meure et gagnèrent Caiais et Boulogne.
Mardi eut lieu le combat priucipal. L’ar-
mée allemande s’était glissée par.ie trou de
Ig frontière et s’avauçait vers le Nord et le
Nord-Ouest de la banlieue de Lille.
La bataille fit rage tout le jour et se pro-
longea dans la nuit sans perdre de son in-
tensité.
Un témoin de cet engagement violent a
rapporsé qn’il ne vit rien d’aussi épouvan-
table.. Les canons ne cessaient de tonner,
causant des ravages considérables dans les
rang3 allemands.
Suivant ie3 déclarations de ce témoin, le
fen de l’infanterie allemande fqt relative-
ment faible dans son effet et bién que son
bruit fut incessant. •
L’artillerie allemande, s’il faut en croire
des rumeurs, manqua de munitions.
La fin de la bataille marqua la complète
déroute de l’ennemi.
Les Français, dp » Times, combattirent
avec leur courage ,n>ignifique et quand le
grondement d»s cîr S-^A cessa, l’armée alle-
mande d’Armentiè es et (*e Tourcoing, qui
avait eu pour tâche de couvrir le flanc da
corps principal s’avançant sur bille et Ar-
ras, lut repoussée sur plus de vingt kilomè-
tres.
Le mercredi 7, une petite force allemande
descendit sur Bailleul, au Nord-Ouest d’Ar-
meulières, et, pour ne pas en perdre l’habi-
tude, usa dé ses moyens ordinaires de me-
naces et de pillage. Elle se proposait d’oc-
cuper la partie commane da Viecrx-Berquin,
4 9 kilomètres de Hazèbrouck.
Le maire avait pris soin d’annoncer l'ar-
rivée de l’ennemi a ses administrés, mais ies
ublans n’entrèrent pas dans le village.
Le bruit du canon devint plus sourd et
plus lointain.
Le correspondant da Times, auqaei nous
empruntons ce récit, ajoute qu’au moment
où il écrit, de bonnes nouvelles lui parvien-
nent. L’ennemi a été battu une fois de plus
au Nord Est de Lens avec des pertes consi-
dérables. Le pays entre Vieux-Berqnin et
Armentières est libre.
D’autre part, il apprend que les Allemands
ont éprouvé nn échec entre Merviile et Ar-
menlières. Un train qui vient d’arriver de
Béthnne lui apporte des nouvelles de ce
côté. L’ennemi a complètement évacué cette
région.
» -
Le Front ne peut plus être étandu
Le correspondant militaire du Times, dont
on sait l’autorité et la compétence en ma-
tière militaire, publie ces lignes dont il est
superflu de souligner l’intérêt :
« Les communiqués officiels ne nous don-
nent rien en ce qui concerne la situation au-
tour d’Arras.
» Cette situation est légèrement meilleure
un jour et stationnaire le suivant. Les af-
faires, cependant, ne peuvent pas continuer
comme elles sont. Il n’y a plus d'extension
à prendre sur les fronts et il n'y a rien à
allonger sur les flancs. Le parti doit
vaincre doit aller à travers l'adversaire sans
regarder aux pertes, et comme les alliés
doivent vaincre et ont l’avantage d’nne su-
périorité numérique, nous derons espérer
apprendre dans quelques jours qyi’ii» anronK
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