Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 octobre 1914 11 octobre 1914
Description : 1914/10/11 (A34,N12117). 1914/10/11 (A34,N12117).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1723625
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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ANVERS EST TOMBEE
VIVE ANVERS t
Les Allemands ont enfin réussi à
consommer leur crime contre la Belgi-
que } Anvers, seconde capitale, est
tombée.
Certains s'étonneront peut-être qu’ils
soient rapidement arrivés à bout de la
résistance de cette place, mais ceux qui
ont suivi les choses de près savent au
Contraire que cette résistance dure de-
puis longtemps. Les opérations de la
région de Lierre, Matines, Terraonde
dont on n’a cessé de nous parler, et
ùü les Belges ont J ait des prodiges de
Valeur, étaient en réalité des opéra-
tions de ta défense d'Anvers. Il suffit
de jeter les yeux sur une bonne carte
ppur voir que ces trois villes font cer-
cle au Sud d'Anvers, à la limite de la
première ligne des Jorts du camp re-
tranché.
D’autre part, non contents de bom-
barder les forts, les Allemands se
isont mis, en ces derniers jours, à bom-
barder ta ville elle-même dont une
partie est détruite. Ce sont des procé-
dés de barbares auxquels il est bien
difficile de résister, surtout dans une
agglomération de l’importance d’An-
Vers i plutôt que de J aire massacrer la
population civile, le gouverneur mili-
taire, après avoir certainement Jait
tout son devoir de soldat, a du se
rendre, ta mort dans l’âme,
La prise d'Anvers est une action
d'éclat dont se glorifieront les Alle-
mands, mais dont nous ne devons pas
nous exagérer l’importance.Sans dou-
te, nous aurions préf éré que l’ennemi
Continuât à être inquiété sur ses der-
rières par la présence de cette place
forte ; mais il faut bien se rendre
compte que son occupation n’est pour
lui qu’un pis aller. Ses fameux obu-
siei s de jso auxquels il est redevable
de cette prise n’étaient pas destinés à
Anvers qu’il s'était contenté d’abord
de masquer d'un rideau de troupes ;
c'est Paris qui était leur véritable ob-
jectif.
Dès le début fie septembre, ces obu-
$iers étaient acheminés vers notre ca-
pitale ; on avait signalé leur passage
à la frontière, après la chute de No-
mur. Mais tont-à-coup le revirement
s’est produit sur nos lignes du Sud de
la Marne et l’ennemi battant en re-
traite à dû précipitamment mettre en
lieu sûr ses précieuses pièces. Long-
temps il a attendu le moment propice
pour les diriger à nouveau sur Paris;
puis il a compris qu’ elles ne passeraient
plus et il s’est alors résigné à les re-
monter vers le Nord, nous rendant
ainsi un involontaire hommage.
Puisque Paris leur échappait, les
Allemands ont au moins voulufrapper
un grand coup et assouvir à la fois
leur vengeance contre nous qui leur
résistions et leur vengeance contre les
Belges dont la « criminelle » loyauté
avait entravé leur offensive.
Pauvres Belges, c'est encore eux qui
« écopent » pour nous ! Et c’est pour-
quoi nous disons : « Anvers est tombée,
vive Anvers t » Anvers incarne la ré-
sistance belge qui, irréductible, se
transporte maintenant à Ostende ; or
la résistance belge vivra à jamais dans
le souvenir des hommes et surtout dans
le souvenir de ceux de notre race. C’est
ta noble résistance non seulement
d'une nation en armes contre l’enva-
hisseur, mais d’une conscience popu-
laire contre la violation du droit. La
gloire de la Belgique grandira de
tout le sang qu’elle aura versé, sans
y avoir clé obligée, pour l’idée pure;
et cette gloire proclamera en même
temps la honte inexpiable de l’Alle-
magne 1
CASPAR-JORDAN.
ts Grand Elat-Major Aüemand en France
Arinemasse, 10 octobre.
On annonce de source berlinoise, que le
grand état-major allemand, qui se trouvait
âCoblentz, puis à Luxembourg, a été traus-
ipjprîé récemment dans une ville trauçahe
située à une cinquantaine de kilomètres de
frontière.
M. Basly est-il pris comme otage?
Bordeaux, iô octobre.
Qn n'a encore reçu aucune confirmation
Dltièielle an sujet de la prise, comme otage
par les Allemands, de M. Basly, député et
maire de l.ens.
UN VOLONTAIRE
M. Gbarîes Bayet donne le plus bel exem-
ple do dévouement patriotique : âgé de
30ixant£-six ans, le directeur de l’enseigne-
ment supérieur au ministère de l'instruc-
tion publique s'engage et va partir pour le
lyont, comme il l’avait fait en 4870. On se
rappelle qn'àvant la déclamation de guerre.
i-M. Bayet fut admis à la retraite et nommé
éonservateur de fa bibliothèque Victor-
iÇousin. Depuis» il avait gardé sa direction,
ffhr les-instances du ministre. Mais ce der-
nier n’a pu retenir plus longtemps son émi-
nent collaborateur qui va rejoiutfre comme
sous-lieutenant à Toul, l’armée où combat-
tent ses deux fils et ses deux gendres.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR L* FRONTIÈRE NORD-EST
10 Octobre. — Notre action se continue
en des conditions généralement satisfai-
santes.
A gauche, vifs combats de cavalerie ; au
Nord de l’Oise, avantages réels : dans la
région de Saint-Mihiel, progrès sensibles.
EN BELGIQUE
10 Octobre. — On annonce que les Alle-
mands ont pris Anvers dans la journée de
vendredi.
EN PRUSSE ORIENTALE
10 Octobre. — Les Russes se sont empa-
rés de Magrabova, ville prussienne,à l’Ouest
de Suwalki.
— Les Russes se sont emparés de Lyck,
ville prussienne, à l'Ouest d’Augustow.
EN AUTRICHE-HONGRIE
10 Octobre. — Les Russes, maître de
tous les passages des Ivarpathes, menacent
la Hongrie d’une invasion.
En Gaiicie, ils poursuivent avec succès
le siège de Przemysl.
Une grande bataille serait engagée au-
tour de Gracovie.
Les Autrichiens ont échoué dans leurs
dernières attaques au Nord-Ouest de la
Serbie.
Les succès des Monténégrins s’affirment.
w&asmssBaasmaaBa^mtamssii^mÊKsmsBKSBmainaÊmm ■
OBSÈQUESDE Mb DE MUN
Bordeaux, 40 octobre.
Les obsèques de M. de Mun ont été célé-
brées, dans la matinée, avec une simplicité
impressionnante.
Le président de la République et Mme
Poincaré ; M. Viviani, président du Con-
seil ; tous les ministres ; MM. Antonin
Dubost et Paul Deschanel, présidents du
Sénat et de la Chambre ; le Corps diploma-
tique ; de nombreuses notabilités civiles et
militaires assistaient à la cérémonies
Les honneurs militaires ont été rendus
au défunt.
Le lieutenant Fernand de Mun conduisait
le deuil.
Au cimetière, M. Deschanel, président de
la Chambre des députés, prononça un dis-
cours dans Laquai il fit l’étoge—du grand
Français qui, pendant quarante-quatre
ans, ne pensa jamais qu’à la revanche des
désastres de 1870.
«Cesera, dit-il, devant l’Histoire, son
immortel honneur. »
ANVERS EST PUIS
La Ville d’Anvers
Une partie de l’armée allemande a assiégé
et pris Anvers.
L’ennemi a commencé son mouvement
d'approche en attaquant la petitite ville de
Lierre, située sur la rivière la Nethe, la-
quelle avec d’autres rivières telles que la
Dyie, la Senne, la Dorme et plusieurs ca-
naux qui les réunissent vont se jeter dans
i’Escaut, au bord duquel se trouve située
Anvers, à près de 80 kilomètres de sou em-
bouchure, sur la mer du Nord.
La rivière la Neihe coule à près de 43 kilo-
mètres d’Anvers et son cours forme un de
mi-cercle trè3 étendu qui protège là ville,
dans sa partie Sud. Des forts défendaient
ses bords ainsi que la petite ville de Lierre.
Une autre enceinte de forts de môme im-
portance était établie autour d’Anvers à 6 ou
6 kilomètres de ses faubourgs.
Anvers possède avec ses faubourgs envi-
ron 720,000 habitants. C’est une ancienne
ville qui remonte au VII« siècle. Elle fut un
moment, sous le règne de Charles-Quint, la
rivale de Venise et la ville la plus riche du
monde. Cette richesse provenait de son
commerce et de son industrie. A l’heure ac-
tuelle, ses plus proches rivales sont Londres
et Hambourg. Presque tout le commerce
d’exportation et d’importation de la Belgique
se fait par ssn port, qui est très vaste et très
bien aménagé. Ce fat Nvpsléon qui, ayant
reconnu l’importance stratégique «Te la situa-
tion d’Auvers, construisit à grands frais les
bassins du port. En 4844, Anvers fat vaine-
ment assiégée par les aidés. Cm*ot en était
le gouverneur ; il ne rendit la vRle qu’après
la signature du traité de Paris.
Mais Anvers ne brille pas seulement par
son commerce et le mouvement de sa navi-
gation ; elle n’est pas seulement la princi-
pale place torte de la Belgique, une dos plus
considérables de l’Europe ; eile est awssi une»
des villes saintes ds l’art ; elle est la patrie
de Rubens, de Van Dydt, de Quantia-Matziz,
des Teniers père et fhs, de losdaèns, de
Crayer, etc., etc., qui y ont leurs chefs-
d'oeuvre. San musée est un des plus beaux
du monde ; sa cathédrale, Notre-Dame est la
plus grande et la plus belle ég&se gothique
de la Belgique ; elle date de 4330. De nom-
breux tableaux des grands maâsres de l’écele
flamande décorent ses murs. L’égëse Saint-
Jacques est aussi un monument c&s ptas re-
marquables, elle renferme de nombreux su-
jets en marbre très finement et très artisti-
quement sculptés.
De nombreoax autres monuments anciens
et intéressants remplissent fa villa. Entre
autres le musée du Palais des Baanx-Arts, où
tant de chefs-d’oeuvre des grands maîtres
des écoles flamandes et hofuurâaises sont
réanis.
L’attaque (les forts
L’attaqne des forts entourant Anvers s’est
surtout accusée dans la journée du 3 octo-
bre. C’est ainsi que, de bonne heure, ce
jour là, un des ouvrages importants de ia
place, ie fort de Lierre, tombait entre les
mains des Allemands.
Le lendemain dimanche, un combat
violent eut lieu sur la Nèthe. Malgré de ter-
ribles assauts, l’ennemi ne put traverser la
EonuthÉs È Banencuit
(IO OGTjOBRE)
Paris, 15 h. 55, reçu à 17 heures.
L'action continue en des conditions
satisfaisantes.
Tout notre front de combat a été
maintenu, malgré les violentas atta-
ques de l’ennemi sur plusieurs points.
AE. €»2&ïï«iïl®
Dans la région comprise entre La-
Bassée, Armentières et Cassai, .les
combats de cavalerie furent assez
confus en raison de la nature du ter-
rain.
.A.?* Nord die l’Oise
Nous avons marqué de réels avanta-
ges en plusieurs parties de la zone
d’action.
E£é§’iosi «le iel
Nous avons fait des progrès sen-
sibles.
BEaLG-lQUÏS
On annonce qu’Anvers fut pris
rivière. Les Allàmands portèrent alors leur
action destructive dans la. région de Yoss-
berg. Leur artillerie rasa les villages de
Hôve Môrstal, de O ide, de God : Les caser-
nes de Conlich turent réduites en cendres.
L’attaque se poursuivit pendant les jours
suivants. Mercredi dernier, c’était ie fort de!
Waefhem qui s’écroulait à son tour, celui de
Wavre suivait.
11 va sans dire que les forces belges oppol
sèrent à l'envahisseur une résistance héroï-j
que et que celui ci s’est toujours trouvé en-
présence d’une défense acharnée centre la-
quelle il eut fort à lutter.
Le samedi 3 octobre, notamment, la cava-
lerie allemande venant de Lintli, par Duffol,,
éprouva un éch;c sérieux.
Ce même jour l’artillerie et l’infanterie al-
lemandes poursuivaient leurs efforts eu vue
de passer la Nèthe. Elles détruisaient les
forts entre la Senne et l’Escaut.
Grâce à leur artillerie lourde, les allemands
parvinrent à faire une brèche à travers les
troupes belges animées d’une énergie dé-
sespérée.
Suivant leur procédé ordinaire, les alle-
mands ont marqué leur passage par la dé-
vastation et la ruine. Villages, églises, mai-
sons, tout a été détruit par eux à mesure
qu’il s’avançaient. Ce fut un lamentable et
douloureux spectacle que montra cette con-
trée livrée au pillage et à l'incendie, pendant
que s’enfuyaient devant la bordé des barba-
res les malheureux habitants, à peine vêtus,
défilé de femmes, d’enfants, de vieillards en
larmes se bâtant de gagner la frontière hol-
landaise.
La Preihiêre ligne cède
Aussitôt que fut tombée la première ligne
des forts, les Allemands se trouvèrent en
mesure de bombarder la ville par dessus la
seconde ligne de fort fica'ions.
Le Bombardement d’Anvers
Le bombardement d’Anvers commença
alors. C’était le 7 octobre à minuit.
Les premiers obus explosèrent dans la
partie Sud de la cité. L’ennemi avait réussi
à franchir la Nèthe, et à amener en position
son artillerie de siège.
Cette artillerie comprenait,parait il, 200 ca-
nons do 28 et de 30 centimètres ainsi qu’un
certain nombre ü’bBusiers de 42 centimètres.
On rapporte qu’on y aurait joint d is ca-
nons généralement employés à la défense
des côtes et portant jusqu’à 14 kilomètres. Il
est possible.
Toujours est-il que les ravages furent con-
sidérables et que dans cette oeuvre de des-
truction, les Z ppelins vinrent ajouter leur
acdoa à celle des pièces de siège.
Les usiaes de pétrole de Hoboken furent
notamment incendiées par des bombes je-
tées par des dirigeables. Ce sont des bombes
qui détruisirent en partie le Palais de Justi-
ce. Six Zeppelins survolèrent Anvers avec,
semble-t-il, une tache bien déterminée pour
chacun dans l’action d’ensemble.
L’incendie des usines de Hoboken n’eut
pas, cependant la. gravité que l’ennemi
escomptait, car les réservoirs de pétrole
avaient été préalablement vidés pour em-
pêcher l’expiOiion.
L’attaque d’Anvers ne s’est pas faite seu-
lement du côté de la Nôihe. Par d’autres
chemins, l’ennemi s’approcha de la cité.
Pendant la nuit du 7 octobre et le malin du
8, fl s’avança sur la route de Broeckem et
gagna Borbsbeek.
Une autre force apparut au début de l’atta-
que, du côté de l’Est, sur ia route de
Wwtmalle. Eu quelques heures le fort de
Wychenem fut réduit au silence.
Le bombardement d’Anvers se prolongea
durant toute la nuffede mercredi.
Au matin, le feu était dirigé sur la partie
Novd-Est de la ville. La banlieue de Berchem
doit avoir particulièrement souffert, car des
incvmdies nombreux y apparurent et pen-
dant des heures une grêle de mitraille
s&battit sur cette région.
Borgerhout, qui est également un quar-
tier de ia périphérie anversoise, était égale-
ment en feu.
Le mercredi matin, le commandant des
fonces allemandes avait amené le drapeau
blanc et demandé au gouverneur de la place
d’Anvers de se rendre.
Il essuya un refus dédaigneux.
C’est alors que le bombardement com-
mença et fut mené avec une violence
inouïe.
Le général allemand avait envoyé cher-
cher une carte de la ville sur laquelle la ca-
thédrale et les hôpitaux avaient été mar-
qués en rouge. Il avait promis d’épargner, si
possible, ces édifices.
Ou igRbra encore si cette promesse a été
tenue. Il semble, d’après les dernières nou-
velles, que le bombardement ait surtout
; causé des ravages dans les quartiers de la
; banlieue, au Palais de Justice, sur les bou-
: levards.
Un obus a démoli les réservoirs alimen-
tant la ville d’eau potable.
On sait que la cité d’Anvers possède nn
jardin zooiogique très important. ïi y a
quelques jours, on avait tué les serpents
dans la crainte qu’ils ne s’échappent et n’a-
jouteat à ia panique. Par une même mesure,
hier, mais on ignore encore les condi-
tions dans lesquelles l'ennemi aurait
enlevé cette place.
Des combats très vifs continuent à
la frontière de la Prusse orientale. Les
troupes russes ont eu des succès par-
tiels.
Elles ont occupé la ville de Lyck.
% Le siège de Przemysl se poursuit
èn des conditions favorables pour les
Russes. Ceux-ci ont pris d’assaut
l’un des forts de la ligne principale.
' Paris, 23 h. 45, reçu à 2 h. 30.
Les renseignements arrivés dans la
soirée au Grand Quartier Général ne
signalent que des contacts entre les
deux cavaleries au Sud Ouest de Lille,
une violente action au Sud-Est et au
Nord d’Arras, et de très vives atta-
ques de l’ennemi sur les Hauts-de-
Meuse.
de prudence, on a abattu à coups de fusil les
magnifiques irons.
La Prise d’Anvers
Suivant une dépêche officielle reçue au
quartier g'nâraî allemand, vendredi, « plu-
sieurs forts de i’enceinte intérieure sont aux
mains des allemands depuis midi de ce jour.»
La dépêcha mentionne que « le comman-
dant et la garnison évacuèrent les forts. »
Elle ajoute :
« Quelques forts restent encore aux mains
des Belges. »
D’après un télégramme du correspondant
du llandclsblad res allemands entrèrent à
Anvers par le faubourg Bgrohen. C’est le
faubourg situé au Sud de la cité, et le point
d’arrivée de ia route de Lierre-sur-Nètlie à
Anvers.
Les Allemands pénétrèrent dans la vil e à
minuit. La population était calme. Au reste,
Anvers était à peu près déserte. Tous les
habitants désirant quitter la ville étaient par-
tis avant le bombardement.
La population civile a quitté Anvers
Des trains bondés de réfugiés arrivèrent à
.RoUerdam.Des navires en avaient également
amenés.
Lcs Compagnies de chemin de Fer trans-
portaient gratuitement ces malheureux par-
tis en laissant tout derrière eux.
Rotterdam emprunta à ces scènes navran-
tes lin aspect innubliab’e. Les réfugiés sont
assis par terre, dans les rues, et pleurent.
Iis sont des milliers ainsi que l'on assiste,
que l’on réconforte, que l’on interroge. Mais
ces pauvres êires ne savent rien d Anvers
qu’lis ont quitté avant l’heure tragique. Is
ne se font pas d’illusion ; iis savent les pro-
cédés allemands, leurs habitudes de crime
et de pillage ; et ils ont la douloureuse im-
pression de la dévastation et de la ruine.
La Hollande a porté secours aux réfugiés
belges. Les autorités militaires ont envoyé
mille hommes à la frontière avec des vivres
pour ces victimes de la guerre. Celles-ci ont
été logées dans les ét b issements publics,
églises, galeries de peinture, etc., et criez des
particuliers.
Los Forces allemandes à Anvers
D’après le Daily Mail, la force des troupes
allemandes qui attaquèrent et bombardèrent
la place d’Anvers était de 123,000 hommes.
Le roi Albert aurait quitté Anvers
Londres, 9 octobre.
Un télégramme de Gand, via Amsterdam,
annonce que .le roi Albert a quitté Anvers,
hier matin, et est arrivé dans la petite ville
de Selzaete (Flandre orientale).
L’Impression à Londres
L’opinion anglaise prévoyait la prise d'An-
vers.
Cet é vénement ne change absolument rien
dans la détermination de l'empire britan-
nipue de poursuivre la guerre jusqu’à la
victoire finale et complète des alliés.
Les journaux sont unanimes à exprimer
ceUd opinion.
— 11, 1 "
LES PERTES PRUSSIENNES
Copenhague, 10 octobre.-
La 42? liste des pertes prussiennes seule-
ment donne un total de 4,333 officiers tués,
non compris ceux ayant succombé à leurs
blessures.
En 4870, le total des officiers prussiens
tués fut de 4,874.
L’opinion des Anglais sur ia Guerre
Londres, 8 octobre.
Le Westminster Gazette écrit :
« Dissipons tout malentendu au sujet de
l’opinion exprimée par qufelques hommes
d’Etat anglais, à savoir que la guerre est
faite pour humilier le peuple allemand et
que l’Angleterre ne sera satisfaite d’une par-
tie sans résultat qui laisserait l’Allemagne
sous la même influence et la même poli-
tique et capable de troubler la paix ou de
menacer notre sécurité.
A n'importe quel prix nous devons préve-
nir une telle chose.
Le Pull Mail Gazette dit que le triomphe de
l’Allemagne signifierait la fin des libertés du
monde civilisé de l’Europe aussi biea que
l'anéantissement de l’Enpirë britannique.
Une mauvaise paix fie serait pas meilleu-
re puisqu’elle permettrait à l’ennemi de re-
faire ses forces et de se livrer à de nouvelles
agressions. --I
L’Angleterre a nne foi entière dans sa
cause ? Elle sait que ia condition morale
pour assurer la victoire est une détermina-
tion invincible de lutter jusqu’au dernier
homme, jusqu’au dernier shilling.
Londres, 9 octobre.
Le Morning Post, dans un article de fond,
parlant d’une déclaration récente du Novoié
Vremia disant qu’il y aurait en Russie une
certaine inquiétude sur le point de savoir si
l’Angleterre a bien compris la nécessité
d’écraser l’Allemagne, s’exprime ainsi :
« L’Angleterre est déterminée à détruire
l’Empire d’Allemagne. L’inquiétude qui s'est
manifestée en Russie a été censée par les
efforts faits par fa Gr-ande-Bvetagae pour
maintenir fit paix ; mais la nation anglaise
est aetaeüemeot auraiéa d'un seul désir :
exterminer ia puissance prussienne. »
— ■■■■■ O»--—
L’Empereur de Russie visite les Blessés
Petrograd, 9 octobre.
L’empereur s’est arrêté à Vilna en ren-
trant du th être des opérations. Il a visité
les blessés qui se trouvent dans les hôpi-
taux et s%st rendu ensuite au monastère
do Saint-Esprit où il a adoré les icônes vé-
nérées.
L’OFFENSIVE RUSSE
Pelrograd, 10 octobre (officielle).
Les. Allemands formant deux groupes, sont
tîrtemsnt pressés par les Rus «s, qui délo-
gèrent te premier groupe opérant dans la
région d8 Vladislavolf et qui s’accroche
màurfenant aux positions environnant Ytr-
bitea.
Au cours du second engagement, une vio-
lente action s’est produite dans fa région
Caatcha, B.kalarejevo, où les Russes ont
réussi à envelopper ies deux ailes ennemies
et ont commence nne vigoureuse offensive
contra tout le front allemand.
L’ennemi, couvert par de fortes arrière-
gardes, parait chercher une position favo-
rable.
Les Russes précipitent l’offensive et, par
des assauts successifs, dsîogent Les Alle-
mands de toutes les positions où ils tentent
de résister.
La Progression Russe
Pelrograd, 40 octobre.
Les Russes se seraient emparés de Mar-
grabora, ville prussienne, située à l’Ouest de
Suwalki.
L’occupation de Lyck
Petrogrsd, 10 octobre (Officielle).
Les Russes ont occupé Lyck.
Lës Bosses envahissent la Hongrie
Petrogrsd, 10 octobre
Les Russes sa sont emparés des cols et des
passages des Carpathes, menaçant la Hon-
grie d’une invasion.
La majeure partie* des forces autrichien-
nes se transportent en Hongrie très rapide-
ment dans le but d’entraver l’offensive
russe.
Le reste de l’armée autrichienne dont
l’aile gauche couvre les Allemands, conti-
nue sa concentration devant Gracovie où la
bataille générale serait engagée.
Le Déplacement de la Cour Autrichienne
Rome, 10 octobre.
Suivant des nouvelles répandues ici, on
ferait actuellement, à Vienne, des prépara-
tifs en vue du transfert de la cour et des
ministères à Innsbruck,.
UN MISÉRABLE FAIT PRISONNIER
Varsovie, 10 octobre.
Le major prussien Preusker, qui ordonna
le massacre dé la population civile de Ka-
lisz, a été fait prisonnier,
il comparaîtra devant le Conseil de guerre.
Singulière Mentalité
Varsovie, 10 octobre
11 ressort d’unejettre adressée par un mé-
decin russe actuellement sur le front, que
le personnel ambulancier allemand achève
les blessés russes.
LES DÉSERTEURS AUTRICHIENS
Londres, 9 octobre.
On mande de Rome que, tout en mainte-
nant une étroite neutralité, le gouverne-
n e it doit surveiller étroitement les déser-
teurs de Tarmée autrichienne qui traversent
la frontière italienne.
Dans plusieurs cas, la police a arrêté par
erreur des sujets autrichiens de nationalité
italienne qui rentraient en Italie, ne voulant
pas servir dans Périmée autrichienne. Ces
fugitifs ont été immédiatement relâchés ;
mais de tels incidents causent une grande
indignation, et quelques députés républi-
cains, radicaux et socialistes, ont posé des
questions au gouvernement à ce sujet.
»■—.■■■«.i——wm i ii i ■«mu» »
Un don du Canada
,. — OUaSvs, 10 octobre.
Le ministre de la guerre a informé- ia du-
chesse de Conna-ughî, femme du gouverneur
du Canada, qu’il accepterait te don de vingt
mille livres offert par les femmes canadien-
nes, et sera consacré à l'achat de 40 ambu-
lances, moitié pour la France et moitié pour
l’Angleterre.
—■'■■■■ «e» —
Les succès Monténégrins s’affirment
Nich, 40 octobre.
Sur le front, le long de la Drina, la situa-
tion est sans changement.
Les dernières attaques autrichiennes au
Nord Ouest de la Serbie ont échoué.
Les Autrichiens concentrés entre Kvor-
nik Lnnilza sont immobilisés sur les hau-
teurs de la rivé droite de la Drina.
Les Monténégrins ont battu les Autri-
chiens sur le front allant de Dilek à Ga'.zco.
Ils se sont emparés, après des combats
acharnés des positions de Kioatcli, Oblak et
StegeniUa
LA SITUATION EN ALBANIE
Athènes, 10 octobre.
Au moment où ils se préparaient à éva-
cuer Bêrat, les volontaires Epi rote s ont été
attaqués par des Albanais, qui leur ont in
fligé des pertes considérables.
Les Albanais eut ensuite incendié et pillét
les villages environnants.
Dans la Rhodesia
Londres, 8 octobre.
Le gouvernement anglais permet à U
Chartered de continuer à administrer là
Rhodesia, mais il stipule qu’un gouverne-
ment responsable pourra être établi à partir
du jour où la législature de Rhodesia en
exprimera le désir et où le gouvernement
britannique l’approuvera.
Maire français tombé
au champ d’honneur
Le feld-maréchal French a signalé au gé-
néral Joffra la conduiie admirable de M. da
Verneuil, maire de Verneuil, au cours des
opérations qui ont eu lieu dans cette région
pendant les premiers jours de septembre.
M. de Verneuil a rendu les plus grands
services en recueillant les blessés et en assu-
rant ie trausport et l’enfouissement des
chevaux morts ; en accomplissant cette
tâche, il tombait mortellement frappé par
un obus.
■ — ■■■ - - — <
" MADI IN SWITZERLAM "
Les journaux suisses ont dévoilé, à diver-
ses reprises, les précédés employés par les
commerçants et les industriels allemands
pour écouler leurs produits, tant en France
qu’en Angleterre, eu dépit des interdiction»
édictées dans cas deux pays.
Le Journal de Genève croit devoir signaler
eu particulier le procédé consist ant à créer
des succursales da maisons allemandes en
Suisse et à exporter las produits dépotés
dans ces succursales comme étant de fabri-
cation suisse.
Il publie la note suivante : « Mide in
Switztrland ». Un. certain nombre de négo-
ciants anglais ont, parait-il, reçu de leurs
fournisseurs allemands une circulaire les
informant que, les voies habituelles de com-
munication étant coupées, ils avaient ou-
vert des succursales en Suisse, et que Isa
marchandises « Mode in Gpmany » risquant
•d’être confisquées en Angleterre, ils se pro-
posaient, avec le consentement écrit de leurs
cliehts, d’étiqueter ces produits « Mode in
Siüüzerland » et d8 les expédier sur des na-
vires neutres, moyennant l’engagement
qu’ils seront acceptés, que le montant de
I envoi sera réglé par chèque dans les trente
jours et que les autorités anglaises ne seront
pas informées de l'origine vraie do ces mar-
chandises.
Le Comité d’action de la fabrique gêae-
voise nous prie d'attirer sérieusement l’at-
tention des commerçants et industriels suis-
ses sur les très graves dangers que pré.ea-
teat de semblab'es agissements. Nul u’igno-
re, dit-il, qu’ua boycottage très sériaux exis-
te en Angleterre, particulièrement conîrt
ies marchandises de provenance allemande,
et si des industriels allemands supposent
qa’i! suffirait de marquer leurs marehajidi-
ses « Mai', in Switzerland » pour tourner
cette interdiction, nous nous exposons,noos
fabricants suisses, à être mis en suspicion
et à voir se fermer les débouchés qui nous
foqt vivre.
Le Comité a déjà saisi la Chambre ds
commerce de notre ville de cette affaire, ef
on nedonte pas que ies autorités .compéten-
tes prendront dès à présent dès mesures
énergiques.
w.. ..... - n—
Uns Proclamation ds Gulllape 11
Selon le correspondant du Petit Journ4
à Grenoble, voici la proclamation de Guil-
laume à ton armée de l’Est, parue dans h
Gazethi Poranny de Varsovie (
« Rappelez-vous que vous êtes le peuple
élu I L’esprit du Seigneur est descendu sur
moi parce qus je suis empereur dés Ger-
mains. Je suis l’instrument du lYèsrlLaut. Je
suis son glaive, son représentant. Malheur
et mort à tous ceux quîrésisieront à ma vo-
lonté! Malheur et mort à Ceux qai ne croient
pas à ma mission I Malheur et mort aux lâ-
ches ! Qu’ils périssent tous les ennemis du
peuple Allemand ! Dieu exige leur destruc-
tion. Dien qui, par ma bouche, vous com-
mande d’exécuter ma volonté 1 »
La Hausse des Farines
en Allemagne el en Autriche-Hongrie
Les journaux allemands du S octobre si-
gnalent d’importantes hausses sur las fari-
nes. A Dresde, on en a particulièrement
ressenti les effets. A Budapest, le prix a
monté de 4 francs en deux jours. La haussé
n’a été enrayée que par la publication d’un
décret.
On annonce de Berlin que des essais d*
mélange de farine avec des pommes de terra
ayant donné de bons résultats, on va con-
fectionner du pain avec ce mélange.
Le Cardinal Ferrata
Rome, 40 octobre. I
Le cardinal Ferrata est mourant.
EXPLOSION A LISBONNE!
Une Centaine de Vleiimvs
Lisbonne, 18 octobre, t
Une explosion se produisit à i’usine à gaz]
et d’électricité de Lisbonne, provoquant ual
incendié qui gagna bientôt i^ous les bâti-]
ments. m j
De nombreux employés furent pris aussi
ies décombres.
On retira plusieurs cadavres carbonisés, j
Il y aurait plusieurs centaines de victime*,!
dont plusieurs passants.
Les immeubles voisins furent.fort endoat-,
•placés, - H
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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86, Rue Fontenelle, 86
Adressa Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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ANNONCES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* de Strasoourg.
( L’AGENCE HS.VAS, 8, place de la Bourse, est
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la PETIT HA YHE est désigné pour les Annonces Judielalres et légales
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-Oise et la Somme 4 BO ° *8 K.
Autres Départements......... (i Fr e a rss* ,
Union Postale 10 » SO Fr -40 >
On s’abonna également, SANS FRAIS, dans ions les Bureaux de Poste ie France
ANVERS EST TOMBEE
VIVE ANVERS t
Les Allemands ont enfin réussi à
consommer leur crime contre la Belgi-
que } Anvers, seconde capitale, est
tombée.
Certains s'étonneront peut-être qu’ils
soient rapidement arrivés à bout de la
résistance de cette place, mais ceux qui
ont suivi les choses de près savent au
Contraire que cette résistance dure de-
puis longtemps. Les opérations de la
région de Lierre, Matines, Terraonde
dont on n’a cessé de nous parler, et
ùü les Belges ont J ait des prodiges de
Valeur, étaient en réalité des opéra-
tions de ta défense d'Anvers. Il suffit
de jeter les yeux sur une bonne carte
ppur voir que ces trois villes font cer-
cle au Sud d'Anvers, à la limite de la
première ligne des Jorts du camp re-
tranché.
D’autre part, non contents de bom-
barder les forts, les Allemands se
isont mis, en ces derniers jours, à bom-
barder ta ville elle-même dont une
partie est détruite. Ce sont des procé-
dés de barbares auxquels il est bien
difficile de résister, surtout dans une
agglomération de l’importance d’An-
Vers i plutôt que de J aire massacrer la
population civile, le gouverneur mili-
taire, après avoir certainement Jait
tout son devoir de soldat, a du se
rendre, ta mort dans l’âme,
La prise d'Anvers est une action
d'éclat dont se glorifieront les Alle-
mands, mais dont nous ne devons pas
nous exagérer l’importance.Sans dou-
te, nous aurions préf éré que l’ennemi
Continuât à être inquiété sur ses der-
rières par la présence de cette place
forte ; mais il faut bien se rendre
compte que son occupation n’est pour
lui qu’un pis aller. Ses fameux obu-
siei s de jso auxquels il est redevable
de cette prise n’étaient pas destinés à
Anvers qu’il s'était contenté d’abord
de masquer d'un rideau de troupes ;
c'est Paris qui était leur véritable ob-
jectif.
Dès le début fie septembre, ces obu-
$iers étaient acheminés vers notre ca-
pitale ; on avait signalé leur passage
à la frontière, après la chute de No-
mur. Mais tont-à-coup le revirement
s’est produit sur nos lignes du Sud de
la Marne et l’ennemi battant en re-
traite à dû précipitamment mettre en
lieu sûr ses précieuses pièces. Long-
temps il a attendu le moment propice
pour les diriger à nouveau sur Paris;
puis il a compris qu’ elles ne passeraient
plus et il s’est alors résigné à les re-
monter vers le Nord, nous rendant
ainsi un involontaire hommage.
Puisque Paris leur échappait, les
Allemands ont au moins voulufrapper
un grand coup et assouvir à la fois
leur vengeance contre nous qui leur
résistions et leur vengeance contre les
Belges dont la « criminelle » loyauté
avait entravé leur offensive.
Pauvres Belges, c'est encore eux qui
« écopent » pour nous ! Et c’est pour-
quoi nous disons : « Anvers est tombée,
vive Anvers t » Anvers incarne la ré-
sistance belge qui, irréductible, se
transporte maintenant à Ostende ; or
la résistance belge vivra à jamais dans
le souvenir des hommes et surtout dans
le souvenir de ceux de notre race. C’est
ta noble résistance non seulement
d'une nation en armes contre l’enva-
hisseur, mais d’une conscience popu-
laire contre la violation du droit. La
gloire de la Belgique grandira de
tout le sang qu’elle aura versé, sans
y avoir clé obligée, pour l’idée pure;
et cette gloire proclamera en même
temps la honte inexpiable de l’Alle-
magne 1
CASPAR-JORDAN.
ts Grand Elat-Major Aüemand en France
Arinemasse, 10 octobre.
On annonce de source berlinoise, que le
grand état-major allemand, qui se trouvait
âCoblentz, puis à Luxembourg, a été traus-
ipjprîé récemment dans une ville trauçahe
située à une cinquantaine de kilomètres de
frontière.
M. Basly est-il pris comme otage?
Bordeaux, iô octobre.
Qn n'a encore reçu aucune confirmation
Dltièielle an sujet de la prise, comme otage
par les Allemands, de M. Basly, député et
maire de l.ens.
UN VOLONTAIRE
M. Gbarîes Bayet donne le plus bel exem-
ple do dévouement patriotique : âgé de
30ixant£-six ans, le directeur de l’enseigne-
ment supérieur au ministère de l'instruc-
tion publique s'engage et va partir pour le
lyont, comme il l’avait fait en 4870. On se
rappelle qn'àvant la déclamation de guerre.
i-M. Bayet fut admis à la retraite et nommé
éonservateur de fa bibliothèque Victor-
iÇousin. Depuis» il avait gardé sa direction,
ffhr les-instances du ministre. Mais ce der-
nier n’a pu retenir plus longtemps son émi-
nent collaborateur qui va rejoiutfre comme
sous-lieutenant à Toul, l’armée où combat-
tent ses deux fils et ses deux gendres.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR L* FRONTIÈRE NORD-EST
10 Octobre. — Notre action se continue
en des conditions généralement satisfai-
santes.
A gauche, vifs combats de cavalerie ; au
Nord de l’Oise, avantages réels : dans la
région de Saint-Mihiel, progrès sensibles.
EN BELGIQUE
10 Octobre. — On annonce que les Alle-
mands ont pris Anvers dans la journée de
vendredi.
EN PRUSSE ORIENTALE
10 Octobre. — Les Russes se sont empa-
rés de Magrabova, ville prussienne,à l’Ouest
de Suwalki.
— Les Russes se sont emparés de Lyck,
ville prussienne, à l'Ouest d’Augustow.
EN AUTRICHE-HONGRIE
10 Octobre. — Les Russes, maître de
tous les passages des Ivarpathes, menacent
la Hongrie d’une invasion.
En Gaiicie, ils poursuivent avec succès
le siège de Przemysl.
Une grande bataille serait engagée au-
tour de Gracovie.
Les Autrichiens ont échoué dans leurs
dernières attaques au Nord-Ouest de la
Serbie.
Les succès des Monténégrins s’affirment.
w&asmssBaasmaaBa^mtamssii^mÊKsmsBKSBmainaÊmm ■
OBSÈQUESDE Mb DE MUN
Bordeaux, 40 octobre.
Les obsèques de M. de Mun ont été célé-
brées, dans la matinée, avec une simplicité
impressionnante.
Le président de la République et Mme
Poincaré ; M. Viviani, président du Con-
seil ; tous les ministres ; MM. Antonin
Dubost et Paul Deschanel, présidents du
Sénat et de la Chambre ; le Corps diploma-
tique ; de nombreuses notabilités civiles et
militaires assistaient à la cérémonies
Les honneurs militaires ont été rendus
au défunt.
Le lieutenant Fernand de Mun conduisait
le deuil.
Au cimetière, M. Deschanel, président de
la Chambre des députés, prononça un dis-
cours dans Laquai il fit l’étoge—du grand
Français qui, pendant quarante-quatre
ans, ne pensa jamais qu’à la revanche des
désastres de 1870.
«Cesera, dit-il, devant l’Histoire, son
immortel honneur. »
ANVERS EST PUIS
La Ville d’Anvers
Une partie de l’armée allemande a assiégé
et pris Anvers.
L’ennemi a commencé son mouvement
d'approche en attaquant la petitite ville de
Lierre, située sur la rivière la Nethe, la-
quelle avec d’autres rivières telles que la
Dyie, la Senne, la Dorme et plusieurs ca-
naux qui les réunissent vont se jeter dans
i’Escaut, au bord duquel se trouve située
Anvers, à près de 80 kilomètres de sou em-
bouchure, sur la mer du Nord.
La rivière la Neihe coule à près de 43 kilo-
mètres d’Anvers et son cours forme un de
mi-cercle trè3 étendu qui protège là ville,
dans sa partie Sud. Des forts défendaient
ses bords ainsi que la petite ville de Lierre.
Une autre enceinte de forts de môme im-
portance était établie autour d’Anvers à 6 ou
6 kilomètres de ses faubourgs.
Anvers possède avec ses faubourgs envi-
ron 720,000 habitants. C’est une ancienne
ville qui remonte au VII« siècle. Elle fut un
moment, sous le règne de Charles-Quint, la
rivale de Venise et la ville la plus riche du
monde. Cette richesse provenait de son
commerce et de son industrie. A l’heure ac-
tuelle, ses plus proches rivales sont Londres
et Hambourg. Presque tout le commerce
d’exportation et d’importation de la Belgique
se fait par ssn port, qui est très vaste et très
bien aménagé. Ce fat Nvpsléon qui, ayant
reconnu l’importance stratégique «Te la situa-
tion d’Auvers, construisit à grands frais les
bassins du port. En 4844, Anvers fat vaine-
ment assiégée par les aidés. Cm*ot en était
le gouverneur ; il ne rendit la vRle qu’après
la signature du traité de Paris.
Mais Anvers ne brille pas seulement par
son commerce et le mouvement de sa navi-
gation ; elle n’est pas seulement la princi-
pale place torte de la Belgique, une dos plus
considérables de l’Europe ; eile est awssi une»
des villes saintes ds l’art ; elle est la patrie
de Rubens, de Van Dydt, de Quantia-Matziz,
des Teniers père et fhs, de losdaèns, de
Crayer, etc., etc., qui y ont leurs chefs-
d'oeuvre. San musée est un des plus beaux
du monde ; sa cathédrale, Notre-Dame est la
plus grande et la plus belle ég&se gothique
de la Belgique ; elle date de 4330. De nom-
breux tableaux des grands maâsres de l’écele
flamande décorent ses murs. L’égëse Saint-
Jacques est aussi un monument c&s ptas re-
marquables, elle renferme de nombreux su-
jets en marbre très finement et très artisti-
quement sculptés.
De nombreoax autres monuments anciens
et intéressants remplissent fa villa. Entre
autres le musée du Palais des Baanx-Arts, où
tant de chefs-d’oeuvre des grands maîtres
des écoles flamandes et hofuurâaises sont
réanis.
L’attaque (les forts
L’attaqne des forts entourant Anvers s’est
surtout accusée dans la journée du 3 octo-
bre. C’est ainsi que, de bonne heure, ce
jour là, un des ouvrages importants de ia
place, ie fort de Lierre, tombait entre les
mains des Allemands.
Le lendemain dimanche, un combat
violent eut lieu sur la Nèthe. Malgré de ter-
ribles assauts, l’ennemi ne put traverser la
EonuthÉs È Banencuit
(IO OGTjOBRE)
Paris, 15 h. 55, reçu à 17 heures.
L'action continue en des conditions
satisfaisantes.
Tout notre front de combat a été
maintenu, malgré les violentas atta-
ques de l’ennemi sur plusieurs points.
AE. €»2&ïï«iïl®
Dans la région comprise entre La-
Bassée, Armentières et Cassai, .les
combats de cavalerie furent assez
confus en raison de la nature du ter-
rain.
.A.?* Nord die l’Oise
Nous avons marqué de réels avanta-
ges en plusieurs parties de la zone
d’action.
E£é§’iosi «le iel
Nous avons fait des progrès sen-
sibles.
BEaLG-lQUÏS
On annonce qu’Anvers fut pris
rivière. Les Allàmands portèrent alors leur
action destructive dans la. région de Yoss-
berg. Leur artillerie rasa les villages de
Hôve Môrstal, de O ide, de God : Les caser-
nes de Conlich turent réduites en cendres.
L’attaque se poursuivit pendant les jours
suivants. Mercredi dernier, c’était ie fort de!
Waefhem qui s’écroulait à son tour, celui de
Wavre suivait.
11 va sans dire que les forces belges oppol
sèrent à l'envahisseur une résistance héroï-j
que et que celui ci s’est toujours trouvé en-
présence d’une défense acharnée centre la-
quelle il eut fort à lutter.
Le samedi 3 octobre, notamment, la cava-
lerie allemande venant de Lintli, par Duffol,,
éprouva un éch;c sérieux.
Ce même jour l’artillerie et l’infanterie al-
lemandes poursuivaient leurs efforts eu vue
de passer la Nèthe. Elles détruisaient les
forts entre la Senne et l’Escaut.
Grâce à leur artillerie lourde, les allemands
parvinrent à faire une brèche à travers les
troupes belges animées d’une énergie dé-
sespérée.
Suivant leur procédé ordinaire, les alle-
mands ont marqué leur passage par la dé-
vastation et la ruine. Villages, églises, mai-
sons, tout a été détruit par eux à mesure
qu’il s’avançaient. Ce fut un lamentable et
douloureux spectacle que montra cette con-
trée livrée au pillage et à l'incendie, pendant
que s’enfuyaient devant la bordé des barba-
res les malheureux habitants, à peine vêtus,
défilé de femmes, d’enfants, de vieillards en
larmes se bâtant de gagner la frontière hol-
landaise.
La Preihiêre ligne cède
Aussitôt que fut tombée la première ligne
des forts, les Allemands se trouvèrent en
mesure de bombarder la ville par dessus la
seconde ligne de fort fica'ions.
Le Bombardement d’Anvers
Le bombardement d’Anvers commença
alors. C’était le 7 octobre à minuit.
Les premiers obus explosèrent dans la
partie Sud de la cité. L’ennemi avait réussi
à franchir la Nèthe, et à amener en position
son artillerie de siège.
Cette artillerie comprenait,parait il, 200 ca-
nons do 28 et de 30 centimètres ainsi qu’un
certain nombre ü’bBusiers de 42 centimètres.
On rapporte qu’on y aurait joint d is ca-
nons généralement employés à la défense
des côtes et portant jusqu’à 14 kilomètres. Il
est possible.
Toujours est-il que les ravages furent con-
sidérables et que dans cette oeuvre de des-
truction, les Z ppelins vinrent ajouter leur
acdoa à celle des pièces de siège.
Les usiaes de pétrole de Hoboken furent
notamment incendiées par des bombes je-
tées par des dirigeables. Ce sont des bombes
qui détruisirent en partie le Palais de Justi-
ce. Six Zeppelins survolèrent Anvers avec,
semble-t-il, une tache bien déterminée pour
chacun dans l’action d’ensemble.
L’incendie des usines de Hoboken n’eut
pas, cependant la. gravité que l’ennemi
escomptait, car les réservoirs de pétrole
avaient été préalablement vidés pour em-
pêcher l’expiOiion.
L’attaque d’Anvers ne s’est pas faite seu-
lement du côté de la Nôihe. Par d’autres
chemins, l’ennemi s’approcha de la cité.
Pendant la nuit du 7 octobre et le malin du
8, fl s’avança sur la route de Broeckem et
gagna Borbsbeek.
Une autre force apparut au début de l’atta-
que, du côté de l’Est, sur ia route de
Wwtmalle. Eu quelques heures le fort de
Wychenem fut réduit au silence.
Le bombardement d’Anvers se prolongea
durant toute la nuffede mercredi.
Au matin, le feu était dirigé sur la partie
Novd-Est de la ville. La banlieue de Berchem
doit avoir particulièrement souffert, car des
incvmdies nombreux y apparurent et pen-
dant des heures une grêle de mitraille
s&battit sur cette région.
Borgerhout, qui est également un quar-
tier de ia périphérie anversoise, était égale-
ment en feu.
Le mercredi matin, le commandant des
fonces allemandes avait amené le drapeau
blanc et demandé au gouverneur de la place
d’Anvers de se rendre.
Il essuya un refus dédaigneux.
C’est alors que le bombardement com-
mença et fut mené avec une violence
inouïe.
Le général allemand avait envoyé cher-
cher une carte de la ville sur laquelle la ca-
thédrale et les hôpitaux avaient été mar-
qués en rouge. Il avait promis d’épargner, si
possible, ces édifices.
Ou igRbra encore si cette promesse a été
tenue. Il semble, d’après les dernières nou-
velles, que le bombardement ait surtout
; causé des ravages dans les quartiers de la
; banlieue, au Palais de Justice, sur les bou-
: levards.
Un obus a démoli les réservoirs alimen-
tant la ville d’eau potable.
On sait que la cité d’Anvers possède nn
jardin zooiogique très important. ïi y a
quelques jours, on avait tué les serpents
dans la crainte qu’ils ne s’échappent et n’a-
jouteat à ia panique. Par une même mesure,
hier, mais on ignore encore les condi-
tions dans lesquelles l'ennemi aurait
enlevé cette place.
Des combats très vifs continuent à
la frontière de la Prusse orientale. Les
troupes russes ont eu des succès par-
tiels.
Elles ont occupé la ville de Lyck.
% Le siège de Przemysl se poursuit
èn des conditions favorables pour les
Russes. Ceux-ci ont pris d’assaut
l’un des forts de la ligne principale.
' Paris, 23 h. 45, reçu à 2 h. 30.
Les renseignements arrivés dans la
soirée au Grand Quartier Général ne
signalent que des contacts entre les
deux cavaleries au Sud Ouest de Lille,
une violente action au Sud-Est et au
Nord d’Arras, et de très vives atta-
ques de l’ennemi sur les Hauts-de-
Meuse.
de prudence, on a abattu à coups de fusil les
magnifiques irons.
La Prise d’Anvers
Suivant une dépêche officielle reçue au
quartier g'nâraî allemand, vendredi, « plu-
sieurs forts de i’enceinte intérieure sont aux
mains des allemands depuis midi de ce jour.»
La dépêcha mentionne que « le comman-
dant et la garnison évacuèrent les forts. »
Elle ajoute :
« Quelques forts restent encore aux mains
des Belges. »
D’après un télégramme du correspondant
du llandclsblad res allemands entrèrent à
Anvers par le faubourg Bgrohen. C’est le
faubourg situé au Sud de la cité, et le point
d’arrivée de ia route de Lierre-sur-Nètlie à
Anvers.
Les Allemands pénétrèrent dans la vil e à
minuit. La population était calme. Au reste,
Anvers était à peu près déserte. Tous les
habitants désirant quitter la ville étaient par-
tis avant le bombardement.
La population civile a quitté Anvers
Des trains bondés de réfugiés arrivèrent à
.RoUerdam.Des navires en avaient également
amenés.
Lcs Compagnies de chemin de Fer trans-
portaient gratuitement ces malheureux par-
tis en laissant tout derrière eux.
Rotterdam emprunta à ces scènes navran-
tes lin aspect innubliab’e. Les réfugiés sont
assis par terre, dans les rues, et pleurent.
Iis sont des milliers ainsi que l'on assiste,
que l’on réconforte, que l’on interroge. Mais
ces pauvres êires ne savent rien d Anvers
qu’lis ont quitté avant l’heure tragique. Is
ne se font pas d’illusion ; iis savent les pro-
cédés allemands, leurs habitudes de crime
et de pillage ; et ils ont la douloureuse im-
pression de la dévastation et de la ruine.
La Hollande a porté secours aux réfugiés
belges. Les autorités militaires ont envoyé
mille hommes à la frontière avec des vivres
pour ces victimes de la guerre. Celles-ci ont
été logées dans les ét b issements publics,
églises, galeries de peinture, etc., et criez des
particuliers.
Los Forces allemandes à Anvers
D’après le Daily Mail, la force des troupes
allemandes qui attaquèrent et bombardèrent
la place d’Anvers était de 123,000 hommes.
Le roi Albert aurait quitté Anvers
Londres, 9 octobre.
Un télégramme de Gand, via Amsterdam,
annonce que .le roi Albert a quitté Anvers,
hier matin, et est arrivé dans la petite ville
de Selzaete (Flandre orientale).
L’Impression à Londres
L’opinion anglaise prévoyait la prise d'An-
vers.
Cet é vénement ne change absolument rien
dans la détermination de l'empire britan-
nipue de poursuivre la guerre jusqu’à la
victoire finale et complète des alliés.
Les journaux sont unanimes à exprimer
ceUd opinion.
— 11, 1 "
LES PERTES PRUSSIENNES
Copenhague, 10 octobre.-
La 42? liste des pertes prussiennes seule-
ment donne un total de 4,333 officiers tués,
non compris ceux ayant succombé à leurs
blessures.
En 4870, le total des officiers prussiens
tués fut de 4,874.
L’opinion des Anglais sur ia Guerre
Londres, 8 octobre.
Le Westminster Gazette écrit :
« Dissipons tout malentendu au sujet de
l’opinion exprimée par qufelques hommes
d’Etat anglais, à savoir que la guerre est
faite pour humilier le peuple allemand et
que l’Angleterre ne sera satisfaite d’une par-
tie sans résultat qui laisserait l’Allemagne
sous la même influence et la même poli-
tique et capable de troubler la paix ou de
menacer notre sécurité.
A n'importe quel prix nous devons préve-
nir une telle chose.
Le Pull Mail Gazette dit que le triomphe de
l’Allemagne signifierait la fin des libertés du
monde civilisé de l’Europe aussi biea que
l'anéantissement de l’Enpirë britannique.
Une mauvaise paix fie serait pas meilleu-
re puisqu’elle permettrait à l’ennemi de re-
faire ses forces et de se livrer à de nouvelles
agressions. --I
L’Angleterre a nne foi entière dans sa
cause ? Elle sait que ia condition morale
pour assurer la victoire est une détermina-
tion invincible de lutter jusqu’au dernier
homme, jusqu’au dernier shilling.
Londres, 9 octobre.
Le Morning Post, dans un article de fond,
parlant d’une déclaration récente du Novoié
Vremia disant qu’il y aurait en Russie une
certaine inquiétude sur le point de savoir si
l’Angleterre a bien compris la nécessité
d’écraser l’Allemagne, s’exprime ainsi :
« L’Angleterre est déterminée à détruire
l’Empire d’Allemagne. L’inquiétude qui s'est
manifestée en Russie a été censée par les
efforts faits par fa Gr-ande-Bvetagae pour
maintenir fit paix ; mais la nation anglaise
est aetaeüemeot auraiéa d'un seul désir :
exterminer ia puissance prussienne. »
— ■■■■■ O»--—
L’Empereur de Russie visite les Blessés
Petrograd, 9 octobre.
L’empereur s’est arrêté à Vilna en ren-
trant du th être des opérations. Il a visité
les blessés qui se trouvent dans les hôpi-
taux et s%st rendu ensuite au monastère
do Saint-Esprit où il a adoré les icônes vé-
nérées.
L’OFFENSIVE RUSSE
Pelrograd, 10 octobre (officielle).
Les. Allemands formant deux groupes, sont
tîrtemsnt pressés par les Rus «s, qui délo-
gèrent te premier groupe opérant dans la
région d8 Vladislavolf et qui s’accroche
màurfenant aux positions environnant Ytr-
bitea.
Au cours du second engagement, une vio-
lente action s’est produite dans fa région
Caatcha, B.kalarejevo, où les Russes ont
réussi à envelopper ies deux ailes ennemies
et ont commence nne vigoureuse offensive
contra tout le front allemand.
L’ennemi, couvert par de fortes arrière-
gardes, parait chercher une position favo-
rable.
Les Russes précipitent l’offensive et, par
des assauts successifs, dsîogent Les Alle-
mands de toutes les positions où ils tentent
de résister.
La Progression Russe
Pelrograd, 40 octobre.
Les Russes se seraient emparés de Mar-
grabora, ville prussienne, située à l’Ouest de
Suwalki.
L’occupation de Lyck
Petrogrsd, 10 octobre (Officielle).
Les Russes ont occupé Lyck.
Lës Bosses envahissent la Hongrie
Petrogrsd, 10 octobre
Les Russes sa sont emparés des cols et des
passages des Carpathes, menaçant la Hon-
grie d’une invasion.
La majeure partie* des forces autrichien-
nes se transportent en Hongrie très rapide-
ment dans le but d’entraver l’offensive
russe.
Le reste de l’armée autrichienne dont
l’aile gauche couvre les Allemands, conti-
nue sa concentration devant Gracovie où la
bataille générale serait engagée.
Le Déplacement de la Cour Autrichienne
Rome, 10 octobre.
Suivant des nouvelles répandues ici, on
ferait actuellement, à Vienne, des prépara-
tifs en vue du transfert de la cour et des
ministères à Innsbruck,.
UN MISÉRABLE FAIT PRISONNIER
Varsovie, 10 octobre.
Le major prussien Preusker, qui ordonna
le massacre dé la population civile de Ka-
lisz, a été fait prisonnier,
il comparaîtra devant le Conseil de guerre.
Singulière Mentalité
Varsovie, 10 octobre
11 ressort d’unejettre adressée par un mé-
decin russe actuellement sur le front, que
le personnel ambulancier allemand achève
les blessés russes.
LES DÉSERTEURS AUTRICHIENS
Londres, 9 octobre.
On mande de Rome que, tout en mainte-
nant une étroite neutralité, le gouverne-
n e it doit surveiller étroitement les déser-
teurs de Tarmée autrichienne qui traversent
la frontière italienne.
Dans plusieurs cas, la police a arrêté par
erreur des sujets autrichiens de nationalité
italienne qui rentraient en Italie, ne voulant
pas servir dans Périmée autrichienne. Ces
fugitifs ont été immédiatement relâchés ;
mais de tels incidents causent une grande
indignation, et quelques députés républi-
cains, radicaux et socialistes, ont posé des
questions au gouvernement à ce sujet.
»■—.■■■«.i——wm i ii i ■«mu» »
Un don du Canada
,. — OUaSvs, 10 octobre.
Le ministre de la guerre a informé- ia du-
chesse de Conna-ughî, femme du gouverneur
du Canada, qu’il accepterait te don de vingt
mille livres offert par les femmes canadien-
nes, et sera consacré à l'achat de 40 ambu-
lances, moitié pour la France et moitié pour
l’Angleterre.
—■'■■■■ «e» —
Les succès Monténégrins s’affirment
Nich, 40 octobre.
Sur le front, le long de la Drina, la situa-
tion est sans changement.
Les dernières attaques autrichiennes au
Nord Ouest de la Serbie ont échoué.
Les Autrichiens concentrés entre Kvor-
nik Lnnilza sont immobilisés sur les hau-
teurs de la rivé droite de la Drina.
Les Monténégrins ont battu les Autri-
chiens sur le front allant de Dilek à Ga'.zco.
Ils se sont emparés, après des combats
acharnés des positions de Kioatcli, Oblak et
StegeniUa
LA SITUATION EN ALBANIE
Athènes, 10 octobre.
Au moment où ils se préparaient à éva-
cuer Bêrat, les volontaires Epi rote s ont été
attaqués par des Albanais, qui leur ont in
fligé des pertes considérables.
Les Albanais eut ensuite incendié et pillét
les villages environnants.
Dans la Rhodesia
Londres, 8 octobre.
Le gouvernement anglais permet à U
Chartered de continuer à administrer là
Rhodesia, mais il stipule qu’un gouverne-
ment responsable pourra être établi à partir
du jour où la législature de Rhodesia en
exprimera le désir et où le gouvernement
britannique l’approuvera.
Maire français tombé
au champ d’honneur
Le feld-maréchal French a signalé au gé-
néral Joffra la conduiie admirable de M. da
Verneuil, maire de Verneuil, au cours des
opérations qui ont eu lieu dans cette région
pendant les premiers jours de septembre.
M. de Verneuil a rendu les plus grands
services en recueillant les blessés et en assu-
rant ie trausport et l’enfouissement des
chevaux morts ; en accomplissant cette
tâche, il tombait mortellement frappé par
un obus.
■ — ■■■ - - — <
" MADI IN SWITZERLAM "
Les journaux suisses ont dévoilé, à diver-
ses reprises, les précédés employés par les
commerçants et les industriels allemands
pour écouler leurs produits, tant en France
qu’en Angleterre, eu dépit des interdiction»
édictées dans cas deux pays.
Le Journal de Genève croit devoir signaler
eu particulier le procédé consist ant à créer
des succursales da maisons allemandes en
Suisse et à exporter las produits dépotés
dans ces succursales comme étant de fabri-
cation suisse.
Il publie la note suivante : « Mide in
Switztrland ». Un. certain nombre de négo-
ciants anglais ont, parait-il, reçu de leurs
fournisseurs allemands une circulaire les
informant que, les voies habituelles de com-
munication étant coupées, ils avaient ou-
vert des succursales en Suisse, et que Isa
marchandises « Mode in Gpmany » risquant
•d’être confisquées en Angleterre, ils se pro-
posaient, avec le consentement écrit de leurs
cliehts, d’étiqueter ces produits « Mode in
Siüüzerland » et d8 les expédier sur des na-
vires neutres, moyennant l’engagement
qu’ils seront acceptés, que le montant de
I envoi sera réglé par chèque dans les trente
jours et que les autorités anglaises ne seront
pas informées de l'origine vraie do ces mar-
chandises.
Le Comité d’action de la fabrique gêae-
voise nous prie d'attirer sérieusement l’at-
tention des commerçants et industriels suis-
ses sur les très graves dangers que pré.ea-
teat de semblab'es agissements. Nul u’igno-
re, dit-il, qu’ua boycottage très sériaux exis-
te en Angleterre, particulièrement conîrt
ies marchandises de provenance allemande,
et si des industriels allemands supposent
qa’i! suffirait de marquer leurs marehajidi-
ses « Mai', in Switzerland » pour tourner
cette interdiction, nous nous exposons,noos
fabricants suisses, à être mis en suspicion
et à voir se fermer les débouchés qui nous
foqt vivre.
Le Comité a déjà saisi la Chambre ds
commerce de notre ville de cette affaire, ef
on nedonte pas que ies autorités .compéten-
tes prendront dès à présent dès mesures
énergiques.
w.. ..... - n—
Uns Proclamation ds Gulllape 11
Selon le correspondant du Petit Journ4
à Grenoble, voici la proclamation de Guil-
laume à ton armée de l’Est, parue dans h
Gazethi Poranny de Varsovie (
« Rappelez-vous que vous êtes le peuple
élu I L’esprit du Seigneur est descendu sur
moi parce qus je suis empereur dés Ger-
mains. Je suis l’instrument du lYèsrlLaut. Je
suis son glaive, son représentant. Malheur
et mort à tous ceux quîrésisieront à ma vo-
lonté! Malheur et mort à Ceux qai ne croient
pas à ma mission I Malheur et mort aux lâ-
ches ! Qu’ils périssent tous les ennemis du
peuple Allemand ! Dieu exige leur destruc-
tion. Dien qui, par ma bouche, vous com-
mande d’exécuter ma volonté 1 »
La Hausse des Farines
en Allemagne el en Autriche-Hongrie
Les journaux allemands du S octobre si-
gnalent d’importantes hausses sur las fari-
nes. A Dresde, on en a particulièrement
ressenti les effets. A Budapest, le prix a
monté de 4 francs en deux jours. La haussé
n’a été enrayée que par la publication d’un
décret.
On annonce de Berlin que des essais d*
mélange de farine avec des pommes de terra
ayant donné de bons résultats, on va con-
fectionner du pain avec ce mélange.
Le Cardinal Ferrata
Rome, 40 octobre. I
Le cardinal Ferrata est mourant.
EXPLOSION A LISBONNE!
Une Centaine de Vleiimvs
Lisbonne, 18 octobre, t
Une explosion se produisit à i’usine à gaz]
et d’électricité de Lisbonne, provoquant ual
incendié qui gagna bientôt i^ous les bâti-]
ments. m j
De nombreux employés furent pris aussi
ies décombres.
On retira plusieurs cadavres carbonisés, j
Il y aurait plusieurs centaines de victime*,!
dont plusieurs passants.
Les immeubles voisins furent.fort endoat-,
•placés, - H
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