Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 octobre 1914 10 octobre 1914
Description : 1914/10/10 (A34,N12116). 1914/10/10 (A34,N12116).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172278g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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TOUJOURS
PLUS AU NORD
Les opérations de cavalerie prolon-
gent la ligne de bataille presque jus-
qu'à la mer du Nord, nous dit un des
derniers communiqués ; cela devient
de plus en plus fantastique si l’on
songe que cette ligne commence aux I
Vosges. Mais nous ne demandons pas
mieux que de la voir s’étendre tou-1
jours plus vers le Nord, par exemple I
vers le Rhin, au-delà de la Belgique ; I
pour peu que ce mouvement continue, I
il Jaudra bien en effet, un jour ou I
l’autre, que les Allemands « décol-
lent » de l’Aisne l
En attendant, la réserve voulue des
renseignements officiels ne nous per-1
met pas encore de préciser vers quel I
point de la mer du Nord notre cava- !
lerie, venue de la région d’Armentières,
pourchasse la cavalerie ennemie. Ce I
que nous savons, c’est qu’on signale I
a Amsterdam que des escarmouches I
ont eu lieu aux environs d’Ypres, qui I
se trouve à vingt kilomètres au Nord
d’Armentières et sur la route d’Os-1
tende ; la région voisine de la mer dont I
on nous parle doit se trouver quelque J
part entre Dunkerque et Ostende. I
(N’oublions pas d’ailleurs que la mer I
du Nord commence juste à l’Est de I
Calais.)
Entre la frontière française et I
la Somme, nous sommes ün peu I
mieux renseigné sur la position de I
nos troupes en vue des opérations qui I
continuent celles que nous connais- I
sions déjà entre la Somme et l’Oise. I
En ce qui concerne cette dernière ré- I
gion, nous dirons seulement que la ba-1
taille de Roye, dont nous avons parlé I
il y a huit jours, dure toujours.,, I
Quant à la ligne de bataille du Nord I
de la Somme, parlant de Bray-sur- I
Somme, entre Amiens et Péronne, I
elle passe par Arras, Lens, La Bassée, I
Armentières et Tourcoing.
Pour la bonne compréhension des
opérations qui se déroulent, il importe
de se rappeler ce qu’est cette région.
Au Naht de la—Somme et au Sud
d’Arras, nous trouvons un ïniTïïëhsé
plateau ondulé, aux champs de bette-
raves et de céréales. Lé centre des
communications par route est la ville
de Bapeaume d’où rayonnent les routes
pour Amiens, Péronne, Saint-Quen-
tin, Cambrai, Douai et Arras, c’est
donc aussi fatalement un centre de
bataille. Aux environs d’Arras, les dé-
pressions de la Scarpe et, un peu au
Sud, de la Sensée offrent des lignes
de résistance d’une certaine valeur.
Au Nord d'Arras et jusqu'à La
Bassée s’étend l’immense plaine de la
Gohelle ; jadis contrée purement rus-
tique, ce pays a été complètement
transformé depuis cinquante ans par
la découverte de la houille-, c’est le
fameux bassin minier dont Lens est le
centre. Couvert de « corons », ou vil-
lage de mineurs, de puits de mines,
de « terris » de déblais, de lignes de
chemin de fer et de tramways, il n’est-
guère propice aux grands déployé-
gnents de troupes.
La Bassée est située dans une ré-
gion marécageuse parcourue par le
pati$l d'Aire a La Bassée. C’était au-
trefois -tlUé cité forte, adossée à 'un
immense rcrîlpurt de terre édifié il y
ti plus de huit sièciôS par Beaudouin
de Flandre. Ce long titk& existe en-
core et va jusqu’à Saint-Omer fjo ca-1
mal passe a son pied.
Au Nord immédiat de La Bassée et
jusqu’à Armentières se trouve une ré-
gion très marécageuse appelée les
Pays-Bas ou Alleu ; elle est sillonnée,
il est vrai, par de bons chemins vici-
naux mais trop étroits pour de grands
mouvements de cavalerie. Les mouve-
ments qui nous ont été signalés ont
donc dû se produire plutôt au Nord-
Est de La Bassée où le pays offre un
plateau dénudé, très favorable à de
semblables opérations.
L’effort de notre cavalerie est donc
de refouler les Allemands entre Ar-
mentières et Lille, puis de les rejeter
■au Nord de la Deulle (affluent de la
Lys qui passe à Lille) dans la région
de Tourcoing par où ils sont venus.
Le même mouvement se poursuit au I
Nord de la Lys (qui passe à Armen-
tières) pourjaire face aux forces alle-
mandes qui, nous- rendant la pareille,
essayent aussi de nous déborder ; c’est
ce mouvement qui se prolonge jusque
vers la mer du Nord.
Fêlicitons-nons de constater que,
grâce à l’habileté de notre comman-
dement, partout où l’ennemi lente un
effort particulier nous nous trouvons
en force pour déjouer sa manoeuvre.
CASPAR-JORDAN.
Les SppafliiBsGanailiennes
L’enthousiasme est général. Jusque de
‘nouvelles recrues se font inscrire et, ac-
tuellement, un régiment de canadiens fran-
çais a été tormé sous les ordres du colonel
Landry.
LA GUERRE
I Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR LI FRONTIÈRE NORD-EST
9 Octobre. — A notre aile gauche, les
deux cavaleries adverses opèrent toujours
au Nord de Lille.
— Violents combats à Roye.
— En Woevre, lutte d’artillerie surtout
le front.
EN PRUSSE ORIENTALE
9 Octobre. — La victoire des Russes est
complète et décisive.
EN AUTRICHE-HONGRIE
9 Octobre. — Les troupes monténégri-
nes, venant du Sud, sont arrivées sur la
ligne fortifiée protégeant, à huit kilomè-
tres, la ville de Sarajevo, eu Bosnie.
SUR MER
9 Octobre, y En Adriatique, la flotte
française, après avoir ravitaillé Antivari et
visité les iles entre Cattaro et Lissa, pa-
raît devant Raguse, que les autorités au-
trichiennes évacuent. L’escadre française
respecte les populations sans défense, mais
elle détruit les phares et les postes de ra-
diographie.
Abordage entre deux Torpilleurs Français
A PORQUE ROL,LES
Les torpilleurs français 338 et 347 se sont
abordés dans la matinée d’hier, au large de
Parquerolles, et coulèrent par 300 mètres de
fond.
Leur renflouement est impossible.
Les deux équipages ont été sauvés.
L Espionnage Allemanfl
SUR LE FRONT DES TROUPES
Un collaborateur du Journal des Débats, qui s*
I trouve sur la ligne de feu, a rédigé ces quelques
I notes particulièrement intéressantes sur la ma-
I nière dont ies Allemands se renseignent à la
I guerre
I ... Je profite d’ane accalmie dans la ca-
nonnade pour quiiter ma portion du «scribe
I accroupi » et reprendre le jeu de mes rnn-
1 desfankyiosés par l'exiguïté dé notre fosse.
I Apres avoir vu creuser celle des camarades
nos tranchées ont vraiment quelque chose
I de funéraire. Mais la vivacité des sensations
est telle que l’nne est aussitôt effacée par
I I autre et la plate raghougnasse assaisonnée
I par ie grand air dissipe soudain, quand on
I l’apporte, les plus tenaces mélancolies.
Ja me hasarde aujourd’hui à veus dira où
I nous sommes, puisque tant d’autres le font
I et que ces indications ne compromettront
pas — notreconcenlratioa étant accomplie—
I la défense nationale.
C’est en lace de C... et de la ferme d’H..,
Nous nous y éternisons devant des posi-
tions inexpugnables. Les nôtres ne sont pas
moins fortes. Dans le ravin intercalaire
passe jour et nuit an orage de tonte et de
mélimte.
Nos difficultés proviennent sortont du ser-
vice de l'espionnage allemand, qui est or-
ganisé et qui fonctionne depuis des annies
dans toute la région avec une sûreté et itoe
méthode prodigieuses. Dans ie plus infime
hameau, il y a des affiliés qni sfgB&te.-it nos
mouvements et nos positions. D'occultes
postes de télégraphie sans fil, des fils de
dérivation sur nos lignes complètent es sys-
tème que renforce i’investigatlo« aérienne,
tous les jours et plusieurs fois chaque jour
des aviens ennemis survolent nos lignes
jettent des poignées de confetti bridants sur
les tranchées que nous occupons. Il est mê-
me ün de ces engins qui émet des signaux
lumineux au crépuscule.
Quant à l’espionnage proprement dit. en
voici queiqnes traits pittoresques :
Un pâtre à l’aspect inoffensif pousse sa
gent moutonnière aux entours de nos bat-
.tories. Peu après, voici nos artilleurs écra-
sés sous des obus. Lo pseudo-berger a été
pris et fosillé sur placeaprôsuveux complets,
li ^itait an sérvice du maire de la localité
qui, -après, en compagnie de sa femme,
a été passé pàf armes.
Et encore c’est urt drapeau tricolore hissé
nocturnemsnt sur ie poste du général en
chef Dès l’anbe, une gerbe d’acier s’abat sur
la meule ainsi désignée.
Ailleurs un château servait de résidence à
un certain Waldbaum, correspondant des
Tentons. On avait eu soin de ravager le rez-
de-chaossee pour donner le change ; mais le
reste de l'habitation était intact. Pas un bi-
belot n’avait été déplacé. Nous y avons trou-
vé une correspondance édifiante avec l’état-
major aHemand.
Cas nuits dernières nous entendions les
obus allemands ravageant la cathédrale de
Reims. Et le prince des cannibales qui se
pique d’être nn homme cultivé et qui joue
au despote éclairé a laissé se cousent mer cet
attentat monstrueux que l’abus du champa-
gne ne suffit pas à expliquer. C’est une bar-
barie systématisée, une sorte de viras per-
fectionné scientifiquement par des cultures
en vase clos, nn produit hideux de l’orgueil,
de la force et de la stupidité. J’ai tout à fait
terminé de m’attendrir. J’ai vît trop d’atro-
cités, trop de deuils. Ne donnez que du pain
sec aux prisonniers. Parques ees bêtes sau-
vages sous de bonnes grilles. Il n’y a plus
d’Orphée pour réduire de pareils monstres et
nos gentillesses ne vous voudraient que des
sarcasmes. Un officier attemaad auquel je
retirais son.télémètre et sa boussole, engins
commodes pour une évasion, eut l’impru-
dence de me demander mon nom pour me
signaler au général en chef et former une
plainte contre moi.
Depuis le début de la guerre jamais noos
n’avions «ubi nn fen semblable à celui dont
nous fûmes gratifiés hier de l'aube an cré-
puscule, aie Set heureusement a été bien
mesqnta. il on le compare à la dépense des
projectiles...
L'Espionnage en Angleterre
Londres 9 octobre.
Des (sqfsnres énergiques ont réussi à anni-
hiler service d’espionaage allemand en
.VnglclcsriL
taüMipÉs du Somment
(O OCTOBRE)
Paiis, 15 heures, reçu à 16 h. 15.
An TVoî*cl
La situation générale est inchangée
à notre aile gauche.
Les deux cavaleries opèrent toujours
au Nord de Lille et de La-Bassée.
La bataille se poursuit sur la ligne
jalonnée par les régions deLens, Arras,
Bray- sur-Somme, Ghaulnes, Roye et
Lassigny.
Au Centre
De l'Oise à la Meuse, on signale seu-
lement des actions de détail.
Bn Il'oerre
On signale une lutte d’artillerie sur
tout le front.
En. Lorraine
Dans les Vosges et en Alsace, pas
de changement.
EIN BOSNIE
Les troupes monténégrines conti-
nuèrent leur marche dans la direction
de Seragevo jusqu’à la ligne fortifiée
protégeant la ville à une distance de
huit kilomètres.
Paris, 23 heures, reçu à 1 heure du matin.
Rien de nouveau à signaler, sinon
une vive action dans la région de Roye
où, depuis deux jours, nous fîmes
1 >600 prisonniers.
Conseil des Ministres
f Bordeaux, 9 octobre.
Dans le Conseil des ministres qui s’est tenu
aujourd'hui, M. Malvy a communiqué ie
texte d’une circulaire qui sera adressée aux
préfets, relative aux allocations accordées,
au titre militaire, aux famines nécessiteuses.
Suivant les termes de cette circulaire, il
faut appliqner la loi dans an large esprit
d'humanité, mais de façon aussi à ménager
le pins possible les deniers de lEtat.
M. Ribot a fait savoir que les bons de la
défense nationale, émis dn U> septembre an
5 octobre, se sont élevés à 317.732.100 fr.
Les résattats obtenus jusqu'à présent sont
très encourageants.
M. Augaaneur informa le Conseil que la
flotte française, commandée par le vice-ami-
ral Lapeyrère, après avoir ravitaillé Antivari,
visita les les de l’Adriatique entre Cattaro et
i’iie ne Lissa.
Cette torce navale se présenta devant Ra-
guse et Cravocia.
Les autorités autrichiennes de Ragase, à la
vue des cuirassés, quittèrent la ville avec
les notables dans deux trains lancés à toute
vapeur.
La population, de race italienne on slave,
resta très calme.
Ii eut été facile de réduire Raguse en
cendres, si nous suivions l'exemple des Al-
lemands.
Mais la fuite des autorités avait suffi.
Nous ne pouvions pas songer à frapper
B ne population dont nous connaissons tes
sympathies pour ta France.
L’escadre ss borna à détruire le phare-
poste de radiographie de Cravocia et un
lustriuaent d’utilisation militaire an phare
PHtevi.
Le contre-torpilleur Sabretache fit quelques
prisonniers.
Comme d’ordinaire, les bâtiments de guer-
re autrichiens se cochèrent à Cattaro.
Plus brave, on aéroplane jsta deux bom-
bes inetâles dans la mer, et fût démoli à
coups de canon.
La Villa ie I Point est Marine
Bordeaux, 9 octobre.
Les Allemands bomb irdèrent à nouveau
Samp gny hier, visant presque exclusive-
ment sur la propriété da M. Poincaré qu’ils
détruisirent en lançant 48 obus.
Nouveau bombardement de Reims
Les Allemands ont recommencé hier,
9 octobre, le bombardement de Reims.
Leurs obus ont tué quelques passants.
M. My, député, maire de Lens
AURAIT ÉTÉ PRIS COMME OTAGE
Bordeaux, 9 octobre.
M. Bisly, maire de Lens, aurait été pris
comme otage par les Allemands.
Cette nou verte n'est cependant pas officiel-
lement confirmée.
Est-ce un Combat naval ?
Le correspondant dn Daily Mail à Amster-
dam télégraphie qu’une violente canonnade
a été entendue à 1 ils de Sehiermonnikoog,
aü cours de la nuit de mardi, depuis dix heu-
res et demie du soir jusqu'à minuit. Elle re-
prit le lendemain matin, de six heures et
demie à huit heures, et venait de la direction
du Nord-Est.
Le feu était irrégulier, surtout le matin.
NAVIRES ALLEMANDS COULÉS
Tokio, 7 octobre.
Ou communique au Wap Office que le-croi-
seur allemand,Cormoran et deux torpilleurs
ont été coulés dans la baie de Kiochau.
Le Cormoran est un navire de 1,604 ton-
neaux, armé de huit canons.
L4 YISiTE DU TSAR NICOLAS
Sur ie Front de l’Armée Russe
L’emperenr Nicolas, revenant du front,
est arrivé à Tsarkoé Sélo.
Il visita ies villes de Rovno, Brest-Bielstok,
Vrlna, la forteresse d’Ossovetz.
L’empereur se rendit dans les hôpitaux
militaires, ainsi que dans les ambulances de
la Croix-Rouge et s’entretint avec les blessés.
LES RUSSES AVANCENT T0ÜJDDRS
L’Ennemi fait hâtivement
Pelrograd, 9 octobre.
Le Messager ét PArmée constate la victoire
des Russes en Prusse orientale; elle est com-
. piété et décisive,
i L'ennemi fuit Mûrement*
LES
Opérations en Territoire Belge
LA RÉSISTANCE D’ANVERS
Londres, 9 octobre.
Dans les milieux belges à Londres, on n’a
encore reçu aucune nouvelle du bombarde-
ment d’Anvers.
Les Belges sont fermement résoins à ré-
sister»
Le roi conserve le commandement des
troupes.
La reine a décidé de demeurer à ses
côtés.
Otte double présence explique la vigou-
reuse résistance à FDuest de l'Escaut, où
toutes les attaques allemandes ne réussirent
pas à briser la ligne de défense.
Le siège du Gouvernement belge est déptaeâ
Paris, 9 octobre.
• On apprend que, par mesure de précau- I
tion élémentaire, le siège du gouvernement I
belge et des légations étrangères a été trans- I
féré à Ostende.
COURAGE CIVIQUE
Amsterdam, 9 octobre. |
M. de Carreta, bourgmestre d’Ianasken, I
qm, à plusieurs reprises, a été envahie par
les Allemands, est décédé à Hameat, à la
suite d’ua coup de feu qu’un soldat aile-1
maad toi tira dans le ventre.
La dépouille do bourgmestre a été trans-1
portée par des soldats beiges à la frontière |
hollandaise et remise aux soldats hollan- I
dais.
L'ALLEMAGNE ISOLÉE
Gnz« Câbles télégraphistes interrompus
L Allemagne avait cinq câblés sons-marins
qui atterrissaient à Boris.tu». L’un allait à
Brest, on autre a V-igo, un autre à Téaériffe
et deux à New York par là voie des Açores.
Tous ces câbles ont été coupés depuis le
commencement de la guerre.
Toas passaient par la Manche. Il ne fut
pss difficile de les couper et il est impossible
..à l’Aftemagne de les réparer.
’ Entre l’Allemagne et l'Angleterre, il y a
si'f Cibles appartenant pour une part au
gouvernement allemand, pour l’autre au
gouvernement anglais. Il va sans dire que
celui-ci a interrdtflgti l’usage de ces câbles.
Aucune communiertélégraphique di-
recte n’est possible à l'Allemàg^p par la mer
du Nard. A travers ia Hodaude, le Dane-
mark, la Norvège et la Suède les coîüffmai-
caUoas vers l'Ouest peuvent avoir lieu pari
das câbles abolissant en Angleterre ou en
France, mais chaque télégramme est soumis
à la censure.
Vers te Sud, l’Allemagne peut atteindre la
cote d’Autriche et de l’Italie, mais là encore
les messages allemands sont arrêtés, car les
cables allant de l’Ouest à l’Est de la Méditer-
ranée appartiennent à une compagnie an-
glaise : la Eastern Tulegraph Company, et
atterrissent site sol anglais.
Les cables d’Ualia(ât de Turquie)attsignent
l’Aîiantique par Malte, Gibraltar et Lisbonne.
Le cable de Trieste à travers la mer Adriati-
que appartient également à i'Eastern Tele-
graph Company.
> Aucune communication n’est permise à
l'Allemagne avec l’Afrique sans employer un
câble appartenant à la même Compagnie.
L’ennemi ne peut passer, d’antre part, par
ligne de terre à travers ia Russie ou l’Inde.
Excepté sa télégraphié sans fil, l’Allema-
gne ne peut télégraphier qu’à l’Autriche et
aux pays neutres européens.
Il peut être possible, à l’occasion, que des
messages allemands empruntent des câbles
transatlantiques avec l’assistance d’un tiers
dans les pays neutres, mais aucun code
n’est accepte et tous les télégrammes sus-
pects venant d’aliemagne sont naturellement
arrêtés.
LES INTRIGUES ALLEMANDES
en Fkoumanie
Petrograd, 9 octobre.
Les Allemands achetèrent plnsieurs jour-
naux roumains dont Mtnerva.
L’Agitation Roumaine en Bukovine
Petrograd, 9 octobre.
Les Roumains de Bukovine adressèrent
nn appel an monde, demandant protection
contre ta brutalité du directeur de la gendar-
merie hongroise.
L’appel se termine par ces mots ;
« Les Roumains d’Autriche attendent avec
impatience l’arrivée des libérateurs. »
EN TÜRQUIE
Petrograd, 9 octobre.
Une dépêche de Constantinople dit qu’une
Commission spéciale a été instituée pour
ouvrir une souscription eu cette ville, afiù
de procurer des équipements aux soldats. .
Les Mines dans l’Adriatiqne
Rome, 9 octobre.
A la suite des démarches anprès du comte
Bsrchtold, 1 Autriche a autorisé l’attaché na-
val à Rome à se rendre à Venise, accompa-
gne par nn officier autrichien spécialiste, en
vue de constater les faits signalés par l’Italie,
concernant ies mines trouvées dans l’Adria-
tique.
Le baron Mucchio, ambassadeur d’Autri-
che, a exprimé au marquis de Salandra les
rrgrets de l’empereur au sujet des dégâts
causés par les mines.
D’autre part, une dépêche de Venise dit
que deux steamers italiens ont aperçu des
mines dans l’Adriatique.
A la suite de découvertes d’autres mines
dans la Haute-Adriatique, le ministère de la
marine a suspendu temporairement quel-
ques lignes subventionnées.
LES PROGRÈS DES MONTÉNÉGRINS
Cettigne, 9 octobre.
Oasignaleane nonveiîe avance des Mom
ténégrins contre Sarajevo.
IN ACCORDJUIAMTAIRE
Londres, 9 octobre.
L'Angleterre et l’Autriche ont conclu un
accord peur l’échange de femmes et d’en-
lants invalides.
Le Nouveau Ministre de la Guerre en Italie
Le Giornale d'Italia dit que M. Salandra
nommera immédiatement nn nonvean mi-
nistre de la guerre.
Sou choix se portera sur un général ayant
la connaissance des. services administratifs
du ministère, et les hommes qui y sont
attachés, conséquemment sur un général
ayant déjà été ou étant encore à la tête d’ane
direction da ministère.
u sua raim
En 1640
| On se bat autour d’Arrâs ; ce n’est pas la
i première fois que cette ville voit de près les
| horreurs de la guerre, son histoire est là
I pqnr l’attester. Rainée an Ve siècle par les
Vandales, saccagée an IXe par les Normands,
I elle eut ensuite l’existence agitée des viMes
| que de poissants voisins convoitent. A la
| mort de Chartes le Téméraire en 1477, elle
j vint en ia possession de Maximilien fer, em-
pereur d’Afiemague, qui avait époasé la fi lie
j et héritière da ee prince ; Louis XI crut Je
I moment favorable pour s’ea emparer, et il
I l’occupa pendant deux ans. Lés habitants
I d’Arras supportèrent mal la domination du
I roi de France ; en 1479, iis s’insurgèrent et
J l’Artois tout entier revint à la ligue Antri-
I che Espagne, jusqu’au moment où il fit par-
I lie, avec la Flandre et les provinces formant
I la Belgique actuelle, des Pays-Bas espagnols.
| Si Areas avait conservé un mauvais sou-
j venir de Louis XI, les rois da France, par
I contre, en avaient conservé un trop bon
I souvenir, pour ne pas désirer voir cette
ville entrer dans ie domaine de la couronne.
La guerre de Trente Ans parut l’occasion
attendue pour obtenir ce résultat, et, en
1640, Richelieu confia aux trois maréchaux
La Meilleraye, Châdllon et de Chauines la
mission d’aller prendre Arras. Le 13 juin, à
ia tête d’une armée de 32,000 hommes, ils
parurent devant ses murs, et les opérations
I commencèrent aussitôt sous ia direction de
La Meilieraya. qui, en sa qualité de cousin
du cardinal, avait reçu l’autorité principale.
Toutefois, ni Louis XIlï ni Richelieu n’a-
vaiaut cru aouvoir s’éloigner, crainte de
conflits dans le commandement,etilsétaient
venus s’installer à Amiens pour tout surveil-
ler de près.
La prise d’Arras ne semblait point chose
facuë, l’abord parce que les habitants
étaient résolus à se défendre énergique-
ment ; ils étaient très attachés à l’Espagne
et ils montrèrent bien vite aux assiégeants
leurs sentiments, en collant sur une des
portes de la ville un écriteau portant ces
mots :
Quand les Français prendront Arras,
Les souris mangeront les chats.
La ville fut investie le 19Jnin. Elle avait
de puissants moyens de défense, mais on
ignorait comment Us étaient répartis, ce qui
augmentait les difficultés du siège. Par bon-
heur, l’armée française comptait' dans ses
rangs un homme d’une rare audace et d’un,
grand dévouement : o’dtait Fabart, alors ca-
pitaine des gardes-françaises, cet admirable
soldat qui devait un jour., grâce à sas rares
mérites, faire fléchir tous les préjugés de
caste et être le premier roturier fait maré-
chal de France.
L’intrépide Fabert offrit d’aller aux rensei-
gnements ; à cet effet, il se travestit en pay-
san, mit une holte remplie do légumes sur
sou dos et se présenta aux portes de la
ville ; on l’y laissa pénétrer sans défiance, et
il put ainsi recueillir de précieuses informa-
tions.
Tandis que le siège se poursuivait dans
des conditions favorables, une armée du
dehors vint au secours d’Arras ; c’était l'ar-
mée espagnole commandée nar le cardinal-
infant, fils naturel du roi d’Espagne Phi-
lippe III, et gouverneur des Pays-Bas. Elle
vint camper autour des assiégeants qu’elle
assiégea à son tour, gênant leur ravitaille-
ment en munitions, interceptant les convois
de vivres.
En présence de cette situation embarras-
sante, ies trois maréchaux étaient fort per-
plexes ; ils se demandaient s’il fallait rester
dans leurs lignes ou livrer bataille. Dans
leur indécision, ils prirent le parti de con-
sulter sur ce point Richelieu et ils lui dépê-
chèrent Fabert. Le cardinal reçut leur en-
voyé, mais ss refasa à leur donner ie con-
seil qn’ils sollicitaient ; ii se borna à leur
faire transmettre cette réponse : « Je ne suis
point bomme de guerre ni capable de don-
ner un avis sur ce sujet. Lorsquè le roi vous
a donné à tous trois le commandement de
ses armées, il vous a crus capables, et il lui
importe fort peu que vous sortiez ou que
vous ne sorti,-z pas, mais vous répondez de
vus têtes si vous ne prenez pas la ville d’Ar-
ras. » Parolsis uîcatorables qui définissent
nettement les droits et les devoirs de cha«
«un.
Néanmoins, ces paroles n’auraient peut-
être point tiré les trois maréchaux de leur
embarras >çe furent les Espagnols qui s’en
chargèrent. Le4'r août, ils se jetèrent sur
les lignes du marchai de Châtillon. Ses
collègues coururent à spn seconrs et, après
nne terrible mêlée, les Espagnols Turent
repoussés ; puis l’action ainsi engagée con-
tinua très meurtrière et acheva leur do-
rante.
Privés du secours extérieur, les habitants
d Arras ne pouvaient plus espérer avoir rat-
son des assiégeants ; tôt ou tard, la place
tomberait au pouvoir de ceax-ci. Résignés à
subir leur sort, ils se refusèrent à l’attendre
plus longtemps, dans la crainte qu'une prise
d assaut, toujours accompagnée de violences,
ne remplit la ville de deuils et de raines j
ils forcèrent le gouverneur à capituler. La
garnison .qui avait obtenn du vainqueur les
honneurs de la guerre, se retira le 9 août,
après avoir vaillamment lutté pesdaut qua-
rante joars, et les Français firent leur entrée
dans la place. La possession d’Arras, ainsi
que celle de l’Artois, dont elle était la capi-
tale, fot définitivement acquise à la France
en 1639, par ie traité des Pyréné?s.
LE
Bulletin du Bureau fl’Hpae
Le Bulletin mensuel du Bareau d’Hygièue
i (juillet-août) vient d’être publié. Il contient
les renseignements les plus intéressants au
point de vue démographique. Et bien que la
mobilisation ait dispersé en grande partie le
personael du Bureau, la régularité des ser-
^ vices a continué d’être assurée.
' Pendant le mois de juillet, la santé de la
ville du Havre ne préseate rien de saillant à
signaler. Pendant le mois d’août, et malgré
la situation particulière qui nous était faite
par suite de la mobilisation et des événe-
ments qui suivirent, l’état sanitaire est de-
meuré excellent. On n’a constaté que dix
décès en plus sur la période correspondante
de l’année dernière (328 contre 318). Cette
augmentation porte surtout sur les décà*
par entérite snr les enfants du jeune âge.
Non pas que la saison ait été mauvaise
pendant l’été de 1914, mais, nous dit le Bul-
letin du Bureau d’hygiène, « une condition
entre autres s’est trouvée modifiée du lait de
la guerre : dès le début des hostilités, le lait
condensé a été réquisitionné et on n’en trou-
vait plas dans le commerce. » Or depuis
quelque temps déjà, l’Administration qui
s’était préoccupée de la question — et, à
ce sujet, M. le maire du Havre avait fait une
communication intéressante en séance du
Conseil, —• depuis quelque temps, disons-
nous, l’Administration a pu obtenir une pro-
vision de lait condensé que le Bureau d’hy-
giène fait distribuer gratuitement et aussi
largement que possible.
D’autre part, tous les jeudis, à 2 h. i/2, il
est fait, au Bureau d’hygiène, nne séance.ds
vaccinations gratuites, — séance non prevue
par l’arrêté pris au commencement de l’an-
née 1914 — et cette initiative, dans les
temps actuels, est des plus judicieuses et des
plus efficaces.
Eu juillet, on a compté au Havre 279 nais-
sances et 268 déc$s, Eu août, 299 naissances
et 328 décès.
***
Le dernier Bulletin mensuel du Bureau
d’Hygiène contient un compte rendu som-
maire des travaux du Congrès Anglo-Fran-
çais de l’Association Française pour l'Avau- .
; cernent des Sciences et de la B itish Associa-
tion, — Congrès tenu an Havre fin juillet, et
qni s'est terminé an milieu des préoccupa-
tions ies plus vives au sujet de ia situation
politique internationale. D3 ces préoccupa-
tions, on tronràit le témoignage dans ces pa-
roles prononcées à cette récente époque par
M. Iters, délégué dn gouvernement belge, as
banquet offert par le Syndicat des pharma-
ciens de l’arrondissement du Havre.
M. Itsrs s'exprimait en ces termes :
Quand la poudre brûle chez vous, on ne lardé
pas à la sentir dans noire pays, et nous savons
très bien qu’en cas d’explications avec ceux q e
vous n’aim z pas, notre territoire deviendrait ie
cirque des chats. Les Français peuvent être assu-
rés de trouver un peuple qui marchera à leurs co-
tés si ia frontière était dépassée de l’autre côté,.,
Nous n’avons pas à rappeler ici la sub'ime
abnégation de ia valeureuse Belgique lors-
qu'elle lut envahie par ies Barbares. Elle
continue chaque jour de nous donner, àu
milieu d’angoisses poignantes, les plus beaux
témoignages de son patriotisme et de son
inébranlable fidélité à ia foi juree.
Son courage civique ne fut pas moindre
que son courage militaire. Et dans le Bulle-
Un du Bureau d’hygiène, M. le docteur Vigué,
adjoint au maire et chargé du service de le
santé publique, a voulu signaler 1’adnurabte
attitude de la municipalité de la ville de
Gand, .vigilante gardienne des intérêts de la
cité, au milieu même des plus dures épreu-
ves subies par la Patrie.
Et M. le docteur Yigné s’exprime ainsi r
« Nous avons reçu au Bureau d’hygiène un
document dont la publication est pour nous
use admirable leçon de courage civique.
C’est tout simplement la statistique obituaire
de ia ville de Gand pour le mois d’août.
» Ainsi, alors que l’ennemi est aux portes
de ia ville, ia municipalité assure tous les
services dent elle a la charge jusque dans
leurs moindres détails.
» Ou a souvent comparé en ces derniers
temps ies Belges aux héros de l’antiquité;
rien n’est plus juste. Leurs soldats ont arrêté
l’invasion des barbares comme les Spartiates
aux Thermopyles ; leurs magistrats munici-
paux ont gardé devant le vamqueur l’atti-
tude ferme et parfois hautaine des sénateurs
romains ; le document que nons avons reçu
nous apporte un antre pointée comparaison.
» Lorsque les Romains eurent pris Syracu-
se, Archimède, dont le génie n’avait pu sauver
la cité, reprit tranquillement ses études da
géométrie. Absorbé dgus une profonde mé-
ditation, il ne répondit même pas an soldat
romain qui lui demandait peut-être s’il était
mobilisé, et qni devant ce silence obstiné
le tua.
» Le directeur da Bureau d’Hygièue de
Gand entendait le canon prussien et il conli-
nuait à aligner des chiffres pour que sa SL**
Italique gpSI oatemus utile*
ssssÊÊsmssB—ÿ~Êss>!Ê^^mÊmÊ --— Cbre en© — o centimes Samedi 10 Octobre (014
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TOUJOURS
PLUS AU NORD
Les opérations de cavalerie prolon-
gent la ligne de bataille presque jus-
qu'à la mer du Nord, nous dit un des
derniers communiqués ; cela devient
de plus en plus fantastique si l’on
songe que cette ligne commence aux I
Vosges. Mais nous ne demandons pas
mieux que de la voir s’étendre tou-1
jours plus vers le Nord, par exemple I
vers le Rhin, au-delà de la Belgique ; I
pour peu que ce mouvement continue, I
il Jaudra bien en effet, un jour ou I
l’autre, que les Allemands « décol-
lent » de l’Aisne l
En attendant, la réserve voulue des
renseignements officiels ne nous per-1
met pas encore de préciser vers quel I
point de la mer du Nord notre cava- !
lerie, venue de la région d’Armentières,
pourchasse la cavalerie ennemie. Ce I
que nous savons, c’est qu’on signale I
a Amsterdam que des escarmouches I
ont eu lieu aux environs d’Ypres, qui I
se trouve à vingt kilomètres au Nord
d’Armentières et sur la route d’Os-1
tende ; la région voisine de la mer dont I
on nous parle doit se trouver quelque J
part entre Dunkerque et Ostende. I
(N’oublions pas d’ailleurs que la mer I
du Nord commence juste à l’Est de I
Calais.)
Entre la frontière française et I
la Somme, nous sommes ün peu I
mieux renseigné sur la position de I
nos troupes en vue des opérations qui I
continuent celles que nous connais- I
sions déjà entre la Somme et l’Oise. I
En ce qui concerne cette dernière ré- I
gion, nous dirons seulement que la ba-1
taille de Roye, dont nous avons parlé I
il y a huit jours, dure toujours.,, I
Quant à la ligne de bataille du Nord I
de la Somme, parlant de Bray-sur- I
Somme, entre Amiens et Péronne, I
elle passe par Arras, Lens, La Bassée, I
Armentières et Tourcoing.
Pour la bonne compréhension des
opérations qui se déroulent, il importe
de se rappeler ce qu’est cette région.
Au Naht de la—Somme et au Sud
d’Arras, nous trouvons un ïniTïïëhsé
plateau ondulé, aux champs de bette-
raves et de céréales. Lé centre des
communications par route est la ville
de Bapeaume d’où rayonnent les routes
pour Amiens, Péronne, Saint-Quen-
tin, Cambrai, Douai et Arras, c’est
donc aussi fatalement un centre de
bataille. Aux environs d’Arras, les dé-
pressions de la Scarpe et, un peu au
Sud, de la Sensée offrent des lignes
de résistance d’une certaine valeur.
Au Nord d'Arras et jusqu'à La
Bassée s’étend l’immense plaine de la
Gohelle ; jadis contrée purement rus-
tique, ce pays a été complètement
transformé depuis cinquante ans par
la découverte de la houille-, c’est le
fameux bassin minier dont Lens est le
centre. Couvert de « corons », ou vil-
lage de mineurs, de puits de mines,
de « terris » de déblais, de lignes de
chemin de fer et de tramways, il n’est-
guère propice aux grands déployé-
gnents de troupes.
La Bassée est située dans une ré-
gion marécageuse parcourue par le
pati$l d'Aire a La Bassée. C’était au-
trefois -tlUé cité forte, adossée à 'un
immense rcrîlpurt de terre édifié il y
ti plus de huit sièciôS par Beaudouin
de Flandre. Ce long titk& existe en-
core et va jusqu’à Saint-Omer fjo ca-1
mal passe a son pied.
Au Nord immédiat de La Bassée et
jusqu’à Armentières se trouve une ré-
gion très marécageuse appelée les
Pays-Bas ou Alleu ; elle est sillonnée,
il est vrai, par de bons chemins vici-
naux mais trop étroits pour de grands
mouvements de cavalerie. Les mouve-
ments qui nous ont été signalés ont
donc dû se produire plutôt au Nord-
Est de La Bassée où le pays offre un
plateau dénudé, très favorable à de
semblables opérations.
L’effort de notre cavalerie est donc
de refouler les Allemands entre Ar-
mentières et Lille, puis de les rejeter
■au Nord de la Deulle (affluent de la
Lys qui passe à Lille) dans la région
de Tourcoing par où ils sont venus.
Le même mouvement se poursuit au I
Nord de la Lys (qui passe à Armen-
tières) pourjaire face aux forces alle-
mandes qui, nous- rendant la pareille,
essayent aussi de nous déborder ; c’est
ce mouvement qui se prolonge jusque
vers la mer du Nord.
Fêlicitons-nons de constater que,
grâce à l’habileté de notre comman-
dement, partout où l’ennemi lente un
effort particulier nous nous trouvons
en force pour déjouer sa manoeuvre.
CASPAR-JORDAN.
Les SppafliiBsGanailiennes
L’enthousiasme est général. Jusque de
‘nouvelles recrues se font inscrire et, ac-
tuellement, un régiment de canadiens fran-
çais a été tormé sous les ordres du colonel
Landry.
LA GUERRE
I Sommaire des principaux faits relatifs
à la Guerre
SUR LI FRONTIÈRE NORD-EST
9 Octobre. — A notre aile gauche, les
deux cavaleries adverses opèrent toujours
au Nord de Lille.
— Violents combats à Roye.
— En Woevre, lutte d’artillerie surtout
le front.
EN PRUSSE ORIENTALE
9 Octobre. — La victoire des Russes est
complète et décisive.
EN AUTRICHE-HONGRIE
9 Octobre. — Les troupes monténégri-
nes, venant du Sud, sont arrivées sur la
ligne fortifiée protégeant, à huit kilomè-
tres, la ville de Sarajevo, eu Bosnie.
SUR MER
9 Octobre, y En Adriatique, la flotte
française, après avoir ravitaillé Antivari et
visité les iles entre Cattaro et Lissa, pa-
raît devant Raguse, que les autorités au-
trichiennes évacuent. L’escadre française
respecte les populations sans défense, mais
elle détruit les phares et les postes de ra-
diographie.
Abordage entre deux Torpilleurs Français
A PORQUE ROL,LES
Les torpilleurs français 338 et 347 se sont
abordés dans la matinée d’hier, au large de
Parquerolles, et coulèrent par 300 mètres de
fond.
Leur renflouement est impossible.
Les deux équipages ont été sauvés.
L Espionnage Allemanfl
SUR LE FRONT DES TROUPES
Un collaborateur du Journal des Débats, qui s*
I trouve sur la ligne de feu, a rédigé ces quelques
I notes particulièrement intéressantes sur la ma-
I nière dont ies Allemands se renseignent à la
I guerre
I ... Je profite d’ane accalmie dans la ca-
nonnade pour quiiter ma portion du «scribe
I accroupi » et reprendre le jeu de mes rnn-
1 desfankyiosés par l'exiguïté dé notre fosse.
I Apres avoir vu creuser celle des camarades
nos tranchées ont vraiment quelque chose
I de funéraire. Mais la vivacité des sensations
est telle que l’nne est aussitôt effacée par
I I autre et la plate raghougnasse assaisonnée
I par ie grand air dissipe soudain, quand on
I l’apporte, les plus tenaces mélancolies.
Ja me hasarde aujourd’hui à veus dira où
I nous sommes, puisque tant d’autres le font
I et que ces indications ne compromettront
pas — notreconcenlratioa étant accomplie—
I la défense nationale.
C’est en lace de C... et de la ferme d’H..,
Nous nous y éternisons devant des posi-
tions inexpugnables. Les nôtres ne sont pas
moins fortes. Dans le ravin intercalaire
passe jour et nuit an orage de tonte et de
mélimte.
Nos difficultés proviennent sortont du ser-
vice de l'espionnage allemand, qui est or-
ganisé et qui fonctionne depuis des annies
dans toute la région avec une sûreté et itoe
méthode prodigieuses. Dans ie plus infime
hameau, il y a des affiliés qni sfgB&te.-it nos
mouvements et nos positions. D'occultes
postes de télégraphie sans fil, des fils de
dérivation sur nos lignes complètent es sys-
tème que renforce i’investigatlo« aérienne,
tous les jours et plusieurs fois chaque jour
des aviens ennemis survolent nos lignes
jettent des poignées de confetti bridants sur
les tranchées que nous occupons. Il est mê-
me ün de ces engins qui émet des signaux
lumineux au crépuscule.
Quant à l’espionnage proprement dit. en
voici queiqnes traits pittoresques :
Un pâtre à l’aspect inoffensif pousse sa
gent moutonnière aux entours de nos bat-
.tories. Peu après, voici nos artilleurs écra-
sés sous des obus. Lo pseudo-berger a été
pris et fosillé sur placeaprôsuveux complets,
li ^itait an sérvice du maire de la localité
qui, -après, en compagnie de sa femme,
a été passé pàf armes.
Et encore c’est urt drapeau tricolore hissé
nocturnemsnt sur ie poste du général en
chef Dès l’anbe, une gerbe d’acier s’abat sur
la meule ainsi désignée.
Ailleurs un château servait de résidence à
un certain Waldbaum, correspondant des
Tentons. On avait eu soin de ravager le rez-
de-chaossee pour donner le change ; mais le
reste de l'habitation était intact. Pas un bi-
belot n’avait été déplacé. Nous y avons trou-
vé une correspondance édifiante avec l’état-
major aHemand.
Cas nuits dernières nous entendions les
obus allemands ravageant la cathédrale de
Reims. Et le prince des cannibales qui se
pique d’être nn homme cultivé et qui joue
au despote éclairé a laissé se cousent mer cet
attentat monstrueux que l’abus du champa-
gne ne suffit pas à expliquer. C’est une bar-
barie systématisée, une sorte de viras per-
fectionné scientifiquement par des cultures
en vase clos, nn produit hideux de l’orgueil,
de la force et de la stupidité. J’ai tout à fait
terminé de m’attendrir. J’ai vît trop d’atro-
cités, trop de deuils. Ne donnez que du pain
sec aux prisonniers. Parques ees bêtes sau-
vages sous de bonnes grilles. Il n’y a plus
d’Orphée pour réduire de pareils monstres et
nos gentillesses ne vous voudraient que des
sarcasmes. Un officier attemaad auquel je
retirais son.télémètre et sa boussole, engins
commodes pour une évasion, eut l’impru-
dence de me demander mon nom pour me
signaler au général en chef et former une
plainte contre moi.
Depuis le début de la guerre jamais noos
n’avions «ubi nn fen semblable à celui dont
nous fûmes gratifiés hier de l'aube an cré-
puscule, aie Set heureusement a été bien
mesqnta. il on le compare à la dépense des
projectiles...
L'Espionnage en Angleterre
Londres 9 octobre.
Des (sqfsnres énergiques ont réussi à anni-
hiler service d’espionaage allemand en
.VnglclcsriL
taüMipÉs du Somment
(O OCTOBRE)
Paiis, 15 heures, reçu à 16 h. 15.
An TVoî*cl
La situation générale est inchangée
à notre aile gauche.
Les deux cavaleries opèrent toujours
au Nord de Lille et de La-Bassée.
La bataille se poursuit sur la ligne
jalonnée par les régions deLens, Arras,
Bray- sur-Somme, Ghaulnes, Roye et
Lassigny.
Au Centre
De l'Oise à la Meuse, on signale seu-
lement des actions de détail.
Bn Il'oerre
On signale une lutte d’artillerie sur
tout le front.
En. Lorraine
Dans les Vosges et en Alsace, pas
de changement.
EIN BOSNIE
Les troupes monténégrines conti-
nuèrent leur marche dans la direction
de Seragevo jusqu’à la ligne fortifiée
protégeant la ville à une distance de
huit kilomètres.
Paris, 23 heures, reçu à 1 heure du matin.
Rien de nouveau à signaler, sinon
une vive action dans la région de Roye
où, depuis deux jours, nous fîmes
1 >600 prisonniers.
Conseil des Ministres
f Bordeaux, 9 octobre.
Dans le Conseil des ministres qui s’est tenu
aujourd'hui, M. Malvy a communiqué ie
texte d’une circulaire qui sera adressée aux
préfets, relative aux allocations accordées,
au titre militaire, aux famines nécessiteuses.
Suivant les termes de cette circulaire, il
faut appliqner la loi dans an large esprit
d'humanité, mais de façon aussi à ménager
le pins possible les deniers de lEtat.
M. Ribot a fait savoir que les bons de la
défense nationale, émis dn U> septembre an
5 octobre, se sont élevés à 317.732.100 fr.
Les résattats obtenus jusqu'à présent sont
très encourageants.
M. Augaaneur informa le Conseil que la
flotte française, commandée par le vice-ami-
ral Lapeyrère, après avoir ravitaillé Antivari,
visita les les de l’Adriatique entre Cattaro et
i’iie ne Lissa.
Cette torce navale se présenta devant Ra-
guse et Cravocia.
Les autorités autrichiennes de Ragase, à la
vue des cuirassés, quittèrent la ville avec
les notables dans deux trains lancés à toute
vapeur.
La population, de race italienne on slave,
resta très calme.
Ii eut été facile de réduire Raguse en
cendres, si nous suivions l'exemple des Al-
lemands.
Mais la fuite des autorités avait suffi.
Nous ne pouvions pas songer à frapper
B ne population dont nous connaissons tes
sympathies pour ta France.
L’escadre ss borna à détruire le phare-
poste de radiographie de Cravocia et un
lustriuaent d’utilisation militaire an phare
PHtevi.
Le contre-torpilleur Sabretache fit quelques
prisonniers.
Comme d’ordinaire, les bâtiments de guer-
re autrichiens se cochèrent à Cattaro.
Plus brave, on aéroplane jsta deux bom-
bes inetâles dans la mer, et fût démoli à
coups de canon.
La Villa ie I Point est Marine
Bordeaux, 9 octobre.
Les Allemands bomb irdèrent à nouveau
Samp gny hier, visant presque exclusive-
ment sur la propriété da M. Poincaré qu’ils
détruisirent en lançant 48 obus.
Nouveau bombardement de Reims
Les Allemands ont recommencé hier,
9 octobre, le bombardement de Reims.
Leurs obus ont tué quelques passants.
M. My, député, maire de Lens
AURAIT ÉTÉ PRIS COMME OTAGE
Bordeaux, 9 octobre.
M. Bisly, maire de Lens, aurait été pris
comme otage par les Allemands.
Cette nou verte n'est cependant pas officiel-
lement confirmée.
Est-ce un Combat naval ?
Le correspondant dn Daily Mail à Amster-
dam télégraphie qu’une violente canonnade
a été entendue à 1 ils de Sehiermonnikoog,
aü cours de la nuit de mardi, depuis dix heu-
res et demie du soir jusqu'à minuit. Elle re-
prit le lendemain matin, de six heures et
demie à huit heures, et venait de la direction
du Nord-Est.
Le feu était irrégulier, surtout le matin.
NAVIRES ALLEMANDS COULÉS
Tokio, 7 octobre.
Ou communique au Wap Office que le-croi-
seur allemand,Cormoran et deux torpilleurs
ont été coulés dans la baie de Kiochau.
Le Cormoran est un navire de 1,604 ton-
neaux, armé de huit canons.
L4 YISiTE DU TSAR NICOLAS
Sur ie Front de l’Armée Russe
L’emperenr Nicolas, revenant du front,
est arrivé à Tsarkoé Sélo.
Il visita ies villes de Rovno, Brest-Bielstok,
Vrlna, la forteresse d’Ossovetz.
L’empereur se rendit dans les hôpitaux
militaires, ainsi que dans les ambulances de
la Croix-Rouge et s’entretint avec les blessés.
LES RUSSES AVANCENT T0ÜJDDRS
L’Ennemi fait hâtivement
Pelrograd, 9 octobre.
Le Messager ét PArmée constate la victoire
des Russes en Prusse orientale; elle est com-
. piété et décisive,
i L'ennemi fuit Mûrement*
LES
Opérations en Territoire Belge
LA RÉSISTANCE D’ANVERS
Londres, 9 octobre.
Dans les milieux belges à Londres, on n’a
encore reçu aucune nouvelle du bombarde-
ment d’Anvers.
Les Belges sont fermement résoins à ré-
sister»
Le roi conserve le commandement des
troupes.
La reine a décidé de demeurer à ses
côtés.
Otte double présence explique la vigou-
reuse résistance à FDuest de l'Escaut, où
toutes les attaques allemandes ne réussirent
pas à briser la ligne de défense.
Le siège du Gouvernement belge est déptaeâ
Paris, 9 octobre.
• On apprend que, par mesure de précau- I
tion élémentaire, le siège du gouvernement I
belge et des légations étrangères a été trans- I
féré à Ostende.
COURAGE CIVIQUE
Amsterdam, 9 octobre. |
M. de Carreta, bourgmestre d’Ianasken, I
qm, à plusieurs reprises, a été envahie par
les Allemands, est décédé à Hameat, à la
suite d’ua coup de feu qu’un soldat aile-1
maad toi tira dans le ventre.
La dépouille do bourgmestre a été trans-1
portée par des soldats beiges à la frontière |
hollandaise et remise aux soldats hollan- I
dais.
L'ALLEMAGNE ISOLÉE
Gnz« Câbles télégraphistes interrompus
L Allemagne avait cinq câblés sons-marins
qui atterrissaient à Boris.tu». L’un allait à
Brest, on autre a V-igo, un autre à Téaériffe
et deux à New York par là voie des Açores.
Tous ces câbles ont été coupés depuis le
commencement de la guerre.
Toas passaient par la Manche. Il ne fut
pss difficile de les couper et il est impossible
..à l’Aftemagne de les réparer.
’ Entre l’Allemagne et l'Angleterre, il y a
si'f Cibles appartenant pour une part au
gouvernement allemand, pour l’autre au
gouvernement anglais. Il va sans dire que
celui-ci a interrdtflgti l’usage de ces câbles.
Aucune communiertélégraphique di-
recte n’est possible à l'Allemàg^p par la mer
du Nard. A travers ia Hodaude, le Dane-
mark, la Norvège et la Suède les coîüffmai-
caUoas vers l'Ouest peuvent avoir lieu pari
das câbles abolissant en Angleterre ou en
France, mais chaque télégramme est soumis
à la censure.
Vers te Sud, l’Allemagne peut atteindre la
cote d’Autriche et de l’Italie, mais là encore
les messages allemands sont arrêtés, car les
cables allant de l’Ouest à l’Est de la Méditer-
ranée appartiennent à une compagnie an-
glaise : la Eastern Tulegraph Company, et
atterrissent site sol anglais.
Les cables d’Ualia(ât de Turquie)attsignent
l’Aîiantique par Malte, Gibraltar et Lisbonne.
Le cable de Trieste à travers la mer Adriati-
que appartient également à i'Eastern Tele-
graph Company.
> Aucune communication n’est permise à
l'Allemagne avec l’Afrique sans employer un
câble appartenant à la même Compagnie.
L’ennemi ne peut passer, d’antre part, par
ligne de terre à travers ia Russie ou l’Inde.
Excepté sa télégraphié sans fil, l’Allema-
gne ne peut télégraphier qu’à l’Autriche et
aux pays neutres européens.
Il peut être possible, à l’occasion, que des
messages allemands empruntent des câbles
transatlantiques avec l’assistance d’un tiers
dans les pays neutres, mais aucun code
n’est accepte et tous les télégrammes sus-
pects venant d’aliemagne sont naturellement
arrêtés.
LES INTRIGUES ALLEMANDES
en Fkoumanie
Petrograd, 9 octobre.
Les Allemands achetèrent plnsieurs jour-
naux roumains dont Mtnerva.
L’Agitation Roumaine en Bukovine
Petrograd, 9 octobre.
Les Roumains de Bukovine adressèrent
nn appel an monde, demandant protection
contre ta brutalité du directeur de la gendar-
merie hongroise.
L’appel se termine par ces mots ;
« Les Roumains d’Autriche attendent avec
impatience l’arrivée des libérateurs. »
EN TÜRQUIE
Petrograd, 9 octobre.
Une dépêche de Constantinople dit qu’une
Commission spéciale a été instituée pour
ouvrir une souscription eu cette ville, afiù
de procurer des équipements aux soldats. .
Les Mines dans l’Adriatiqne
Rome, 9 octobre.
A la suite des démarches anprès du comte
Bsrchtold, 1 Autriche a autorisé l’attaché na-
val à Rome à se rendre à Venise, accompa-
gne par nn officier autrichien spécialiste, en
vue de constater les faits signalés par l’Italie,
concernant ies mines trouvées dans l’Adria-
tique.
Le baron Mucchio, ambassadeur d’Autri-
che, a exprimé au marquis de Salandra les
rrgrets de l’empereur au sujet des dégâts
causés par les mines.
D’autre part, une dépêche de Venise dit
que deux steamers italiens ont aperçu des
mines dans l’Adriatique.
A la suite de découvertes d’autres mines
dans la Haute-Adriatique, le ministère de la
marine a suspendu temporairement quel-
ques lignes subventionnées.
LES PROGRÈS DES MONTÉNÉGRINS
Cettigne, 9 octobre.
Oasignaleane nonveiîe avance des Mom
ténégrins contre Sarajevo.
IN ACCORDJUIAMTAIRE
Londres, 9 octobre.
L'Angleterre et l’Autriche ont conclu un
accord peur l’échange de femmes et d’en-
lants invalides.
Le Nouveau Ministre de la Guerre en Italie
Le Giornale d'Italia dit que M. Salandra
nommera immédiatement nn nonvean mi-
nistre de la guerre.
Sou choix se portera sur un général ayant
la connaissance des. services administratifs
du ministère, et les hommes qui y sont
attachés, conséquemment sur un général
ayant déjà été ou étant encore à la tête d’ane
direction da ministère.
u sua raim
En 1640
| On se bat autour d’Arrâs ; ce n’est pas la
i première fois que cette ville voit de près les
| horreurs de la guerre, son histoire est là
I pqnr l’attester. Rainée an Ve siècle par les
Vandales, saccagée an IXe par les Normands,
I elle eut ensuite l’existence agitée des viMes
| que de poissants voisins convoitent. A la
| mort de Chartes le Téméraire en 1477, elle
j vint en ia possession de Maximilien fer, em-
pereur d’Afiemague, qui avait époasé la fi lie
j et héritière da ee prince ; Louis XI crut Je
I moment favorable pour s’ea emparer, et il
I l’occupa pendant deux ans. Lés habitants
I d’Arras supportèrent mal la domination du
I roi de France ; en 1479, iis s’insurgèrent et
J l’Artois tout entier revint à la ligue Antri-
I che Espagne, jusqu’au moment où il fit par-
I lie, avec la Flandre et les provinces formant
I la Belgique actuelle, des Pays-Bas espagnols.
| Si Areas avait conservé un mauvais sou-
j venir de Louis XI, les rois da France, par
I contre, en avaient conservé un trop bon
I souvenir, pour ne pas désirer voir cette
ville entrer dans ie domaine de la couronne.
La guerre de Trente Ans parut l’occasion
attendue pour obtenir ce résultat, et, en
1640, Richelieu confia aux trois maréchaux
La Meilleraye, Châdllon et de Chauines la
mission d’aller prendre Arras. Le 13 juin, à
ia tête d’une armée de 32,000 hommes, ils
parurent devant ses murs, et les opérations
I commencèrent aussitôt sous ia direction de
La Meilieraya. qui, en sa qualité de cousin
du cardinal, avait reçu l’autorité principale.
Toutefois, ni Louis XIlï ni Richelieu n’a-
vaiaut cru aouvoir s’éloigner, crainte de
conflits dans le commandement,etilsétaient
venus s’installer à Amiens pour tout surveil-
ler de près.
La prise d’Arras ne semblait point chose
facuë, l’abord parce que les habitants
étaient résolus à se défendre énergique-
ment ; ils étaient très attachés à l’Espagne
et ils montrèrent bien vite aux assiégeants
leurs sentiments, en collant sur une des
portes de la ville un écriteau portant ces
mots :
Quand les Français prendront Arras,
Les souris mangeront les chats.
La ville fut investie le 19Jnin. Elle avait
de puissants moyens de défense, mais on
ignorait comment Us étaient répartis, ce qui
augmentait les difficultés du siège. Par bon-
heur, l’armée française comptait' dans ses
rangs un homme d’une rare audace et d’un,
grand dévouement : o’dtait Fabart, alors ca-
pitaine des gardes-françaises, cet admirable
soldat qui devait un jour., grâce à sas rares
mérites, faire fléchir tous les préjugés de
caste et être le premier roturier fait maré-
chal de France.
L’intrépide Fabert offrit d’aller aux rensei-
gnements ; à cet effet, il se travestit en pay-
san, mit une holte remplie do légumes sur
sou dos et se présenta aux portes de la
ville ; on l’y laissa pénétrer sans défiance, et
il put ainsi recueillir de précieuses informa-
tions.
Tandis que le siège se poursuivait dans
des conditions favorables, une armée du
dehors vint au secours d’Arras ; c’était l'ar-
mée espagnole commandée nar le cardinal-
infant, fils naturel du roi d’Espagne Phi-
lippe III, et gouverneur des Pays-Bas. Elle
vint camper autour des assiégeants qu’elle
assiégea à son tour, gênant leur ravitaille-
ment en munitions, interceptant les convois
de vivres.
En présence de cette situation embarras-
sante, ies trois maréchaux étaient fort per-
plexes ; ils se demandaient s’il fallait rester
dans leurs lignes ou livrer bataille. Dans
leur indécision, ils prirent le parti de con-
sulter sur ce point Richelieu et ils lui dépê-
chèrent Fabert. Le cardinal reçut leur en-
voyé, mais ss refasa à leur donner ie con-
seil qn’ils sollicitaient ; ii se borna à leur
faire transmettre cette réponse : « Je ne suis
point bomme de guerre ni capable de don-
ner un avis sur ce sujet. Lorsquè le roi vous
a donné à tous trois le commandement de
ses armées, il vous a crus capables, et il lui
importe fort peu que vous sortiez ou que
vous ne sorti,-z pas, mais vous répondez de
vus têtes si vous ne prenez pas la ville d’Ar-
ras. » Parolsis uîcatorables qui définissent
nettement les droits et les devoirs de cha«
«un.
Néanmoins, ces paroles n’auraient peut-
être point tiré les trois maréchaux de leur
embarras >çe furent les Espagnols qui s’en
chargèrent. Le4'r août, ils se jetèrent sur
les lignes du marchai de Châtillon. Ses
collègues coururent à spn seconrs et, après
nne terrible mêlée, les Espagnols Turent
repoussés ; puis l’action ainsi engagée con-
tinua très meurtrière et acheva leur do-
rante.
Privés du secours extérieur, les habitants
d Arras ne pouvaient plus espérer avoir rat-
son des assiégeants ; tôt ou tard, la place
tomberait au pouvoir de ceax-ci. Résignés à
subir leur sort, ils se refusèrent à l’attendre
plus longtemps, dans la crainte qu'une prise
d assaut, toujours accompagnée de violences,
ne remplit la ville de deuils et de raines j
ils forcèrent le gouverneur à capituler. La
garnison .qui avait obtenn du vainqueur les
honneurs de la guerre, se retira le 9 août,
après avoir vaillamment lutté pesdaut qua-
rante joars, et les Français firent leur entrée
dans la place. La possession d’Arras, ainsi
que celle de l’Artois, dont elle était la capi-
tale, fot définitivement acquise à la France
en 1639, par ie traité des Pyréné?s.
LE
Bulletin du Bureau fl’Hpae
Le Bulletin mensuel du Bareau d’Hygièue
i (juillet-août) vient d’être publié. Il contient
les renseignements les plus intéressants au
point de vue démographique. Et bien que la
mobilisation ait dispersé en grande partie le
personael du Bureau, la régularité des ser-
^ vices a continué d’être assurée.
' Pendant le mois de juillet, la santé de la
ville du Havre ne préseate rien de saillant à
signaler. Pendant le mois d’août, et malgré
la situation particulière qui nous était faite
par suite de la mobilisation et des événe-
ments qui suivirent, l’état sanitaire est de-
meuré excellent. On n’a constaté que dix
décès en plus sur la période correspondante
de l’année dernière (328 contre 318). Cette
augmentation porte surtout sur les décà*
par entérite snr les enfants du jeune âge.
Non pas que la saison ait été mauvaise
pendant l’été de 1914, mais, nous dit le Bul-
letin du Bureau d’hygiène, « une condition
entre autres s’est trouvée modifiée du lait de
la guerre : dès le début des hostilités, le lait
condensé a été réquisitionné et on n’en trou-
vait plas dans le commerce. » Or depuis
quelque temps déjà, l’Administration qui
s’était préoccupée de la question — et, à
ce sujet, M. le maire du Havre avait fait une
communication intéressante en séance du
Conseil, —• depuis quelque temps, disons-
nous, l’Administration a pu obtenir une pro-
vision de lait condensé que le Bureau d’hy-
giène fait distribuer gratuitement et aussi
largement que possible.
D’autre part, tous les jeudis, à 2 h. i/2, il
est fait, au Bureau d’hygiène, nne séance.ds
vaccinations gratuites, — séance non prevue
par l’arrêté pris au commencement de l’an-
née 1914 — et cette initiative, dans les
temps actuels, est des plus judicieuses et des
plus efficaces.
Eu juillet, on a compté au Havre 279 nais-
sances et 268 déc$s, Eu août, 299 naissances
et 328 décès.
***
Le dernier Bulletin mensuel du Bureau
d’Hygiène contient un compte rendu som-
maire des travaux du Congrès Anglo-Fran-
çais de l’Association Française pour l'Avau- .
; cernent des Sciences et de la B itish Associa-
tion, — Congrès tenu an Havre fin juillet, et
qni s'est terminé an milieu des préoccupa-
tions ies plus vives au sujet de ia situation
politique internationale. D3 ces préoccupa-
tions, on tronràit le témoignage dans ces pa-
roles prononcées à cette récente époque par
M. Iters, délégué dn gouvernement belge, as
banquet offert par le Syndicat des pharma-
ciens de l’arrondissement du Havre.
M. Itsrs s'exprimait en ces termes :
Quand la poudre brûle chez vous, on ne lardé
pas à la sentir dans noire pays, et nous savons
très bien qu’en cas d’explications avec ceux q e
vous n’aim z pas, notre territoire deviendrait ie
cirque des chats. Les Français peuvent être assu-
rés de trouver un peuple qui marchera à leurs co-
tés si ia frontière était dépassée de l’autre côté,.,
Nous n’avons pas à rappeler ici la sub'ime
abnégation de ia valeureuse Belgique lors-
qu'elle lut envahie par ies Barbares. Elle
continue chaque jour de nous donner, àu
milieu d’angoisses poignantes, les plus beaux
témoignages de son patriotisme et de son
inébranlable fidélité à ia foi juree.
Son courage civique ne fut pas moindre
que son courage militaire. Et dans le Bulle-
Un du Bureau d’hygiène, M. le docteur Vigué,
adjoint au maire et chargé du service de le
santé publique, a voulu signaler 1’adnurabte
attitude de la municipalité de la ville de
Gand, .vigilante gardienne des intérêts de la
cité, au milieu même des plus dures épreu-
ves subies par la Patrie.
Et M. le docteur Yigné s’exprime ainsi r
« Nous avons reçu au Bureau d’hygiène un
document dont la publication est pour nous
use admirable leçon de courage civique.
C’est tout simplement la statistique obituaire
de ia ville de Gand pour le mois d’août.
» Ainsi, alors que l’ennemi est aux portes
de ia ville, ia municipalité assure tous les
services dent elle a la charge jusque dans
leurs moindres détails.
» Ou a souvent comparé en ces derniers
temps ies Belges aux héros de l’antiquité;
rien n’est plus juste. Leurs soldats ont arrêté
l’invasion des barbares comme les Spartiates
aux Thermopyles ; leurs magistrats munici-
paux ont gardé devant le vamqueur l’atti-
tude ferme et parfois hautaine des sénateurs
romains ; le document que nons avons reçu
nous apporte un antre pointée comparaison.
» Lorsque les Romains eurent pris Syracu-
se, Archimède, dont le génie n’avait pu sauver
la cité, reprit tranquillement ses études da
géométrie. Absorbé dgus une profonde mé-
ditation, il ne répondit même pas an soldat
romain qui lui demandait peut-être s’il était
mobilisé, et qni devant ce silence obstiné
le tua.
» Le directeur da Bureau d’Hygièue de
Gand entendait le canon prussien et il conli-
nuait à aligner des chiffres pour que sa SL**
Italique gpSI oatemus utile*
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