Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 octobre 1914 06 octobre 1914
Description : 1914/10/06 (A34,N12112). 1914/10/06 (A34,N12112).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172274z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
3J*''Ann& — 12,111 I Centimes jj €e Journal ne peut être crié — $ reanmes SM t Ocîolre fifll
Administrateur • Délégué - Gérant
O. R AN DO L. ET
iÉMstfslin, pressions it Assasegs. TIL. 10.AEP
35, Bus Fontanelle, 35
Adressa Télégraphique : RANDÛLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Régio
REDACTEUR EN CHEF
S.-J. CASPAR - JORDAN
Téléph oue s 14*^0
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonteneile - Tél. 7.60
ANMONC E»
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, boni* de Strasoourg.
( h’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS...... ; „. J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné peur tes Annoness Judiciaires et légales
ABONNEMENTS Taots Moisj six Mois UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, «
l’Oise et la Somme ... , * 50 9 ?r-
| Autres Départements.... 1 6 Fr ‘G A •st^ *
Union Postale Ixo » îso Fr 1 -AO »
On s’abonna egalement, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste da Prônes
PRISONNIERS
ET DISPARUS
Parmi les épreuves que la guerre
réserve aux parents, une des plus
cruelles est celle que représente ce mot
« disparu », Ce n’est pas l’épreuve su-
prême et définitive qui J ait prendre
les habits de deuil mais c’est une
épreuve qui, par l’espoir même qu'elle
laisse, se, renouvelle chaque jour et
devient ainsi de plus en plus cuisante.
Nous lisons chaque jour depuis plus
d’un mois dans un journal de Paris
une brève annonce d’une famile qui
demande des nouvelles d’un des siens
(le caporal Wellhoff du 8ge, 3e com-
pagnie, blessé le 32 août à Cosnes
près Longwy). Cet avis nous serre le
coeur, dans sa monotonie tragique,
et évoque à nos yeux le visage, chaque
jour un peu plus anxieux, de tant de
parents qui attendent de l’inconnu
des nouvelles du disparu.
La suprême espérance c'est qu’il est
prisonnier, mais comment le savoir ?
Ceux même qui, dans leur malheur,
ont la certitude que les leurs ont été
emmenés en Allemagne étaient privés
jusqu’alors de tout moyen d’avoir de
leurs nouvelles et ■ de correspondre
avec eux. Nos lecteurs savent par la
note que nous avons publiée hier que
désormais l’espoir des uns, la sollici-
tude- des autres trouveront un écho à
Genève auprès du Comité internatio-
nal de la Croix Rouge.
Il appartenait à la noble nation
suisse, dans la haute dignité de sa
neutralité, d’abriter, à côté de la
Groix-Rouge, un autre organisme qui
apporte quelque adoucissement aux
horreurs de la guerre. L'Agence des
Prisonniers ne peut fonctionner qu’a-
vec le concours de la Croix-Rouge
française et de la Goix-Rougë* alle-
mande usante de miséricordieuse réci-
procité ; aussi, après que les excès
sans nom des Allemands en Belgique
et ailleurs aient donné à celte guerre
nna atrocité particulière, on respire un
peu de sentir que cependant tous les
coeurs^ne^sûuîjj) as fermés à la pitié !
C'est M. Gustave Ador, l’éminent
président du Comité international de
la Croix-Rouge, qui a eu Vidée de
créer cette agence des prisonniers et
il a obtenu tout de suite l’appui des
gouvernements français et allemand.
Rien que ce bureau fonctionne depuis
peu, il reçoit chaque jour plusieurs
milliers de lettres ; aussi on peut se
représenter quelle tâche énorme c'est
de dépouiller cette correspondance en
plusieurs langues, y répondre, établir
les fiches à envoyer aux Comités na-
tionaux de la Croix-Rouge pour par-
venir enfin jusqu’aux prisonniers, les
identifier, et leur faire remettre les
lettres ou fonds envoyés.
L’initiative de la Croix Rouge de
Genève est bénie non seulement de là
masse immense des familles ayant des
leurs à la guerre, mais aussi des plus
puissants de ce monde qui n’ont pas
d’autre moyen d’être renseignés ; M.
Delcassé, sir Edward Grey, la prin-
cesse de Saxe-Meiningen y ont eu re-
cours tour à tour. Aujourd'hui c’est le
président du Conseil lui-même, M.
Viviani qui fonde son espoir parternel
sur cette généreuse intervention, com-
me nous le prouve la lettre suivante
adressée au Temps ;
Bordeanx, 3 octobre.
Vous avez publié, dans votre nu-
méro de samedi 3o septembre, un ex-
trait du Républicain Orléanais relatant
que mon second fils, d’abord consi-
déré comme disparu, était reparti sur
la ligne de feu. 11 n’en est malheureu-
sement rien, et il y a confusion, L’ainé
qui, légèrement atteint, n’a jamais
quitté son poste, se porte bien. Le se-
cond, considéré comme disparu, n’est
pas encore retrouvé.
Je vous serais reconnaissant de vou-
loir bien insérer cette rectification,
qui d’ailleurs ne s’adresse pas à vous,
car. je crains que sur le vu de votre
information la Groix-Rouge de Genève
n’arrête les recherches qu’elle a bien
voulu commencer.
Remerciements et meilleurs senti-
ments.
RENÉ VIVIANI.
Nous avons tenu à reproduire cette
lettre, si émouvante dans sa simpli-
cité, car elle nous montre sur le vif le
eliefdu gouvernement intimement asso-
cié par le destin aux épreuves de ses
concitoyens, même les plus humbles.
C’est une raison de plus pour qu’au-
tour du gouvernement la solidarité
nationale qui s’est si magnifiquement
manifestée jusqu’ici se maintienne
jusqu’au bout, jusqu’à la victoire,
jusqu’à la délivrance des prisonniers.
CÀSPAR-JORDAN.
i iMT OFFICIEL 1111
Sur les Opérations en France
te Bureau de la Presse britannique com-
munique ce qui suit :
La question de position n’est qu’un côté
de la bataille, et il y a eu une amélioration
considérable de la situation à un autre point
de vue important.
Les efforts offensifs récents d9 l’ennemi
ont manqué de cohésion ; ils ont été tentés
par des détachements relativement petits,
sans auenne coopération avec les corps voi-
sins. Quelques-uns ont même donné des si-
gnes évidents d’nn commandement infé-
rieur, ce qui confirme les déclarations faites
par des prisonniers au sujet des grandes per-
tes en officiers subies par l’ennemi.
En outre, le feu de l’artillerie allemande a
diminué de volume et a perdu en sûreté et
en précision.Il se peut que ce résultat soit
dû a l’activité de nos aviateurs, qui ont gêné
les reconnaissances de l’ennemi dans le but
de se rendre compte des résultats du tir de
leur artillerie.
Tout récemment les Allemands ont em-
ployé, à cet effet, des ballons captifs qui
s’élevaient à quelque distance en arriére
de leurs lignes, mais ce procédé ne saureit
remplacer avec efficacité la méthode d’ob-
servation directe au moyen d’aéropianos.
En conséquence, le mal que l’ennemi
nous a fait est hors de toutes proportions
avec l’énorme quantité de munitions dépen-
sées par lui. Au cours des derniers jours, il
a adopté un procédé consistant à cribler de.
projectiles certains espaces de terrain, de
façon à rendre quelques villages « très mal-
sains », selon l’expression des soldats.
La journée du vendredi 25 a été relative-
ment calme dans notre zone. Le seni inci-:
dent méritant d'être signalé a été le passage
d’un aéroplane au-dessus de nos lignes.
L’appareil volait bant, mais les troupes diri-
geaient sur lui une fusillade si intense que
le pilote fut tué sur le coup et que l’observa-
teur fut blessé. Cependant, grâce à la double
Commande.ee dernier réussit à se maintenir
en vol pendant quelques kilomètres. Il fnt
enfin obligé d’atierrir et fat fait prisonnier
par les troupes françaises.
Dans la soirée de ce jour, une attaque gé-
nérale fnt dirigée contre la pins grande par-
tie des positions des alliés ; elle tut renou-
velée dans la matinée du 26. Les Allemands
furent repoussés snr tous les points avec de
fortes pertes. Ces dernières furent si élevées
que devant un certain point de nos lignes
où les troupes allemandes en masses com-
pactes se trouvèrent exposées au feu de nos
mitrailleuses et de nos obusiers, tirant sons
des angles différents, on estime que les
Allemands laissèrent mille tnés et blessés.
De nouveaux efforts, tout aussi stériles,
furent tentés pour nous déloger de nos po-
sitions, le samedi 26, à huit heures du ma-
tin, et, dans, l'après-midi ila_cfi4ûar, le feu
de l’artillerie continua sans interruption.
La colonne allemande avait la forme d’nn
T et comportait plusieurs lignes en rangs
serrés, suivies presque immédiatement par
une colonne de soutien.
An bout de quelques minutes* la colonne
ennemie s’était fondue en une masse com-
pacte, offrant une excellente cible.
Le dimanche 27, alors que la grosse artil-
lerie allemande nous canonnait, ou pouvait
entendre les musiques allemandes jouer des
hymnes.
L’ennemi se livra, à six heures du soir, à
une attaque sans importance sur un point
de nos figues et la renouvela en force, à onze-
heures et demie, sans plus de succès que la
nuit précédente. Le feu d8 l’infanterie a
continué par intermittence pendant toute la
journée sur tout le front.
Lé lundi 28, rien à signaler d’intéressant,
en dehors du bombardement et de ia fusil-
lade. mwv.
Cette situation s’est prolongés 18 mardi 29,
mais il y eut une attaque de nuit contre
notre eitrême-droiîe.
Le rapport insiste sur le gaspillage de mu-
nitions auquel ont recours les Allemands,
qui font pleuvoir sur les tranchées anglaises
un véritable déluge de bouquets de projec-
tiles, mélange d’obus à grand pouvoir explo-
sant et de shrapneils. Mais les résultats sont
hors de proportion avec une telle prodigalité.
En effet, un point des tranchées anglaises
était occupé par des détachements de quatre
bataillons anglais ; or, sur trois cents coups
tirés sur eux, fi y eut neuf hommes blessés.
Le jour suivant, cent neuf coups furent
tirés contre les tranchées occupées par le
régiment de West-Rent ; résultat : quatre
officiers enterrés sous les débris de terre,
mais retirés sains et saufs, et un soldat
écorché.
Dans certains endroits, les troupes de se-
conde ligne passent leur temps et attendent
l’heure du combat en se livrant à des par-
ties de football. Et l’on assurp qu’un avia-
teur allemand, trompé par la course effrénée
des joueurs, a fait un rapport d’après lequel
les forces britanniques, complètement dé-
bandées étaient en pleine panique.
, ... i . .-i..
Un Barrage de Mines seus-marines
On sait que l’amirauté anglaise vient de
décider, en réponse à la tactique allemande
qui consiste à . poser des mines sous-mari-
nes, d’user de méthodes similaires.
Le gouvernement anglais a, par consé-
quent, autorisé la pose do mines sous-mari-
nes dans certains endroits, et un système de
champ ds mines a été établi et sera déve-
loppé sur une vaste échelle.
En vue de réduire les risques des neutres,
l’amirauté annonce qu’ilest dorénavant dan-
gereux peur tous bâtiments à* traverser
l'espace compris entr&3i<>13 et SMO de lati-
tude nord et 1°35 et 3° de ioagilude est.
PENSION SUPPRIMÉE
Le gouvernement anglais a décidé pe sup-
primer l’annuité de 375,000 francs que rece-
vait la grande-duchesse douairière de Mce-
kiembourg-Streiiilzî membre de la famille
royale britannique qui, paf un mariage, est
devenue Allemande.
La grande-duchesse de Mecklembourg-
Strelltz est «no soeur de feu le duc de Cam-
bridge. Conséquemment une pette-fillede
G8orge III et cousine de la reine Victoria.
La grande-duchesse est née en 1822, a
été mariée en 1813 an prince héréditaire de
Meckiembonrg et est une tante de la reine
Mary,
ILuA. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dent les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels gt les dépêches Bavas.
S»E I.A. 'A X,A IKOSELLE
5 Octobre. — Situation générale stationnaire.
A nôtre aile gauche, la bataille continue, très violente ; dans PArgonne et sur les
Hauts-de-Meuse nous avons repoussé les incessantes attaques de l’ennetni.
EÏW PïtïJSlSrORIE1VTALE
5 Octobre. — Entre le front de la Prusse Orientale et le Niemen, l’armée alle-
mande, après une bataille de dix jours, est battue. Les gouvernements de Suwafki et
Lomza (Pologne russe) sont précipitamment évacués par l’ennemi qui a subi une terri-
ble défaite à Augüstow.
— Dans la région de Cracovie, les Autrichiens veulent faire leur jonction avec
les troupes allemandes venues de Breslau, afin d’entreprendre une action commune.
133W AüTKICHE-HOXaiilE
5 Octobre. — Les Russes sont maîtres des quatre cols des Karpathes conduisant à
Sambor, Stryi, Stanislau et Maramaros-Sziget.
Communiqués
du Eoiiroeinent
LA BATAILLE DE L'OISE
est très violente
5 Octobre, reçu à 17 heures.
A NOTRE AILE GAUCHE
Au Nord de l’Oise, la bataille continue très
violente.
Son résultat reste indécis.
Nous avons dû, sur certains points, céder du
terrain.
Le reste,du front reste sans changement.
EN RUSSIE
Après la bataille qui a duré dix jours, l’ar-
mée allemande, opérant entre la Prusse orien-
tale et le Niémen, a été battue sur toute la
ligne. Elle effectue sa retraite en abandonnant
un nombreux matériel et a évacué complète-
ment le territoire des gouvernements -de
Suwalki et de Lomza.
6 Octobt'e, reçu à 1 h. SO.
La situation générale est stationnaire,
A L’AILE GAUCHE
-t’aotion dure toujours.
DANS L’ARGONNE ET SUR LES HAUTS-
DE MEUSE
Nous avons repoussé des attaques nuit et jour.
LA VICTOIRE D’AUGUSTOW
Le grand-duo Nicolas a adressé au ministre
de la guerre, pour être communiqué au général
Joffre, un télégramme annonçant la victoire
d’Augustow.
Le général Joffre a envoyé, en son nom et au
nom de l’armée française, ses plus vives félici-
tations au généralissime russe pour la victoire
remportée, gage de succès futurs.
Dépêches lavis
Conseil de Cabinet
Bordeaux, 6 octobre.
Les ministres ont tenu un Conseil de ca-
binet sous la présidence de M. Briand.
Le Conseil s’entretint de la situation diplo-
matique et militaire.
M. Briand assurera l'intérieur du ministère
de ia guerre.
Un Silence significatif
Paris, 5 octobre.
Le dernier communiqué allemand, inter-
cepté, reste absolument muet sur les opéra-
tions en France.
L’Ècheci allemand
Londres, 5 octobre.
Après avoir passéen revue tous les événe-
ments des deux derniers mois, le Times
constate que la retraite allemande a tait
apparaître à tons l’échec de. l’abjecte entre-
prise initiale de l’Allemagne.
Il évalae, au minimum, à 400.G00, les per-
tes allemandes sur le front Ouest.
Le Grand Etat-Major allemand
Bellegarde, s octobre.
L’Agence Woîff annonce que la direction
du grand état-major allemand a été confiée
au général major Voigts Rhatz.
Les Titres de Rente
,Bordeaux, 5 octobre.
En raison des difficultés que présente ac-
tuellement le renouvellement des titres de
renies, le ministre des finances a décidé que
ie paiement des arrérages aura lieu sur pré-
sentation des anciens titres.
La décision s’applique simultanément aux
inscriptions de titres de rente au porteur ou
mixte dont les coupons sont épuisés et aux
titrés de rente nominatifs dont les cases
sont remplies.
Une Curieuse Csïueidenoe
Lyon, 5 octobre.
Pendant cinq minutes, dimanche, la gare
de Perrache, à Lyon, présenta le spectacle le
plus curieux et le plus pittoresque. dn y
put voir réunis, en effet, trçis cents Russes
retour d’Odessa, deux cent cinquante Alle-
mands faits prisonniers, un groupe de six
officiers anglais avec un détachement de
troupes indoues et un grand nombre de sol-
dats français de toutes armes, formant un
ensemble tout à fait dépourvu de banalité.
La Presse anglaise
Londres, 5 octobre.
La Pall Mail Gazette montre que les massa-
cres d’habitants sans défense et ia destruc-
tion des propriétés ne sont pas pour les Al-
lemands des nécessités militaires, mais des
plaisirs de guerre. Le trait le plus saillant
de ces atrocités est le caractère dégradant
que le type d’officier allemand révéla.
La Westminster Gazette dit que si dans les cir-
constances présentes, nous désirons garder
une vision raisonnab!e de- événements,
nous devons tenir les yeux fixés sur l’en-
sembie des opérations defipif et de l'Ouest,
et regarder la lutte entière. Nous pourrons
ainsi nous faire une idée de l’immensité de
i’irapcssibiiitê de la tâche entreprise par
l’Allemagne.
Le Globe écrit que la vigueur avec'laquelle
l’ennemi attaque Anvers semble indiquer
que les Allemands nesont.pas sans appré-
hension sur la position de leur droite.
Le Bombardement des forts d’Anvers
Anvers, S octobre.
Le duel d’artillerie s’est poursuivi toute la
journée d’hier.
La situation générale est inchangée.
Le Tzar sur le front
Pétjfijgrad, 6 octobre.
On mande du quartier général du généra-
lissime que l’Empereur Nicolas est arrivé
sur le théâtre des opérations.
La Victoire Russe:
Petrograd, 8 octobre (officielle).
La bataillé d’Augustow, commencée le ,25
septembre, sVst terminée le 3 octobre, par
ta déroute complète des Allemands.
Au début des hostilités, l’offensive a'Ie-
! mande se concentra dans (a région de So-
potskine, qui subit un terrible botnbarde-
' ment.
Le 26 septembre, les Allemands attaquè-
! rent (a forteresse d’Ossowetz, mais ils tarent
contraints de se replier.
Les Russes prirent alors l’offensive et
poursuivirent l’ennemi qui, dans sa déroute,
abandonna-ses blessés, ses morts, des ca-
nons et des munitions.
L’armée russe dont certaines unités, vien-
nent de fournir un prodigieux effort, en
combattant huit jours consécutifs, poursuit
énergiquement l’ennemi, le talonnant de
très près.
Les prisonniers allemands certifient que
teurs pertes dans la région de Sawalk/
furent énormes.
Dans certains cas, il ne restait que 20
hommes sur cpnt.
La situation sur la rive gauche de la Vis-
laie et en Gaficie, est sans changement.
Petrograd, 5 octobre.
On annonce officieusement que les Russes
sont parvenns à couper l’armée allemande
en deux tronçons.
Le premier a été écrasé entre Angnstow et
Suwalkt. L’ennemi a eu 60,000 hommes hors
de combat.
Le second tronçon s’ext dirigé vers Ma-
riamppl. que les dusses ont occupé après
avoir infligé aux Allemands des pertes consi-
dérables.
Les Cosaques seraient à 15 kilomètres de
: Cracovie.
La Marche des Russes
Petrograd, 8 octobre.
Le Messager de l’Armée dit que les Autri-
chiens campant dans la région de Cracovie,
-accrochent l’aile méridionale des Ailtnands
qui, ayant réuni des troupes très impor-
tantes aux environs de Breslau, marchent
Vers le Sud-Est pour entreprendre-une ac-
tion se développant sur le front de Cracovie,
Nowaradonak*, Sieradz, Miechow.
Il ne se produisit que des operations de
Feeo.ttsaisssBes sous Przatnysl.
Le M exiger de l'Armée dit que les Russes
se sont emparés de quatre cols des Karpa-
thes conduisant à S mbor.Striy, Stanislau et.
Maramaros-Sziget qu'ils ont occupé malgré la
résistance désespérée de l’ennemi pour re-
jeter les Russes au-delà"des Karpathes.
Le Messager de l’Armée constate que l’action
vigoureuse sur les Karpathes a une énorme
importance stratégique et morale, car elle
détruit la iégs&do représentant comme im-
possible le passage des Karpathes Orientales.
Elle ouvre aux Russes l’entrée facile en Hon-
grie.
Désormais, les Hongrois combattront avec
le coeur gros dans tes rangs autrichiens, car
ils comprendront qü’ils défendent les inté-
rêts étrangers quand leur propre pays est
menacé par l’invasion russe.
La Destïuotioa de la forteresse de Lustica
Rome, S octobre.
On annonce qne la flotte française a dé-
truit la forteresse de Lustica, formidable
défense extérieure de Cattaro.
Le Mouvement Serbo-Monténégrin
Nisch, 4 octobre (Officielle).
Le 2 octobre, les Ssrbo-Moatéuégains so
sont approchés des, avant-postes des forts de
Sarajevo.
Dans la nuit du 2 au 3 octobre, Fenupuii
bombarda Chabaiz et les positions environ-
; nantes.
Depuis quelques jours, il ne bombarda pas
Belgrade.
La Marche victorieuse des Serbes
Nicb, & octobre.
Le quartier général télégraphie que les
Sorbes ont approché des fortifications proté-
geant Sarajevo»
Sur le front, ie long de la Drina, la situa-
tion est sans changement depuis quelques
jours.
Les Autrichiens, arrêtés sur les hautes
positions de la rive droite de ia Drina, souf-
frent de difficultés de ravitaillement.
Tout porte à croire qu’ils ne sont pas loin
du découragement, après vingt jours de
vaines tentatives.
Les derniers renseignements parvenns
confirment que les troupes autrichiennes se
sont battues entre elles, dans la nuit du
2 octobre, près de ElenaketDriaovachkaada
snr Save.
Eu Albanie
Rome, 8 octobre.
Essad pacha est entré à Durazzo, à la tête
de cinq mille hommes.
Equipage débarqué
Galiao, 1* octobre.
Le steamer allemand Marie est arrivé ici
ayant à bord i’êouipage du steamer anglais
Bankfield, quia été coulé, au large d’Ëten,
par ie croiseur allemand Leipzig.
Le Barikfield avait à brd .une cargaison de
sucre estimée à 500.000dollars.
Les Mises flottantes
Amsterdam, 8 octobre.
Le navire Nieuw-Larde a heurté une mine
et a coulé.
Dix-sept hommes de l’équ'page ont été
sauvés et débarqués à Ymuiden.
Un Pétrolier coulé
San-Franciïco, 3 octobre.
Une dépêche de Valparaiso dit que le
croiseur allemand Leipzig a coulé le pétro-
lier Elsinor, battant pavillon anglais, mais
de nationalité américaine, au large du Chili,
le 15 septembre.
L’équipage a été débarqué à Galapagos.
J— i
ADMIRABLES EXPLOITS
d’un Aviateur français en ftussie
Nous avons déjà en l’occasion de dire que
l'aviateur français Potrée se trouvant en’
Rassie au moment de la déclaration de
ia guerre et ne pouvant rentrer en France,
fut admis dans l armée russe et affecte dans
le service d’aviation en qualité de lieute-
nant.
L’aviatenr Pairée est bien connu dans
notre région. Aussi apprendra-t-on avec
plaisir qu’il est très content do pouvoir ser-
vir sous le drapeau russe. Voilà ce qu’il a
dit-à nn jour n .liste. :
« Apportant des services utiles à la glo-
rieuse armée russe, je sers eu même temps
ma propre patrie française. Je suis pariicu-"
fièrement fier .d’avoir l’honneur da porter
l'uniforme d’un lieutenant russe et .je suis
encore plus touché de l’accueil chaleureux
et inoubliable que la population de Pelro-
grad ainsi que mes vaillants camarades mi-
litaires russes m’ont tait.
» J'ai accompli mon premier vol avec un
capitaine-observateur russe. Il parlait admi-
rablement ie français et m’a dit que jamais
il ne se trouvait plus sûr que sur un appa-
reil frat çiis, conduit par un pilote françiis.
Il était charmé de mon exploit. Nous som-
mes descendus dans une ville où se trouvait
nn corps d’armee russe ; le commandant de
ce corps apprenant qne c’est un aviateur
français qui a rempli nne importante mis-
sion, m’a fait appeler et a, en ma présence,
prononcé une allocution devant ses troopes,
auxquelles fi a dit que l’aviation française
est la gloire de ia guerre actue le. Il a salué,
dans ma personne, notre héroïque armée et
la nation française.
» Un second vol fut beaucoup plus mon-
vt-m mlé. Ayant reçu l’ordre de reconnaître
ia position des troupes ennemies et surtout
remplacement de son artillerie, je me suis
levé à la hauteur de 1,000 mètres seulement
pour donner à rmlic* r- btu valeur la possi-
bilité de se renseigner aussi précisément qne
promptement. Nous planions an dessus da
l'armée allemande au milieu d’une bataille
acharnée. Le combat fut tellement violent
que les troupes allemandes ne nous aperçu-
rent point. Maïs, bientôt, notre avion tut dé-
couvert. Tout un bataillon, ainsi que des
nombreux canons, commencèrent aussitôt
leur fusillade. Les bafies ei les morceaux
d’obus dansèrent autour de nous, et mon
appareil, violemment secoué, se tenait à pei-
ne dans l’équilibre. Malgré cela, nous conti-
nuions notre mission. Ça dura une demi-
heure environ, pie fus bhiigé de rentrer dans
nos lignes, mon compagnon-observateur
ayant reçu une balle qui lui -empêcha toute
observation.
» De cet extraordinaire voyage an-dessus
des têt-s allemandes, plus stupéfaites que
formesas, je me suis tiré sans nue seule
egatiguure. Mais mon appareil fut troué dans
tous les endroits possibles et même quel-
ques morceaux d\ bus se logèrent dans les
ailes. ï'ôtais, en atterrissant, chaudement
félicité par de nombreux généraux russes
qui me serrèrent cordialement la main ».
Cette noble et grandiose attitude de l'avia-
teur français Poÿée fut, le lendemain, citée
par tous les juurnaoxTasses oui n’éparg è-
rent pas les louanges a toute l'aviation Iran-
çaise.
„ —.in—..»—. II.IT, . , ■■
Bureau de Renseignements pour les Réfugiés
Un bureau de renseigneïnea’s a été créé à
Lyon pour faciliter ia recherebe des Beiges
et des Français que l’invasion a obligés à
abandonner leurs foyers.
Gc bureau fouCitonne sous le patronage de
M. Herriot, maire de Lyon, sénateur du
Rhône, et de M. Mulatier, consul du Belgique
â Lyon. Il a pour st&rétaires MM. Huvelin,
professeur à la Faculté de droit de Lyon ;
Landry, député de la Corse; E. Lévy, pro-
fesseur à la Facuite de droit de Lyon,adjoint
municipal ; Ch. Porcher, professeur à l'Ecole
vétérinaire de Lyon.
Il se propose de centraliser tous les ren-
seignements concernant les réfugiés belges
et fiançais. II invite, à cet effet, ceux des ré-
fugies qui peuvent croire que de-* parents
ou des amis les recherchent à lui faire con-
naître leur adresse présente.
Il recevra les demandes de renseignements
qui lui seront envoyés concernant les réfu-
giés, et répondra gratuitement à ces deman-
des chaque lois qu’il sera en mesure de le
faire.
li prie ses correspondants de rédiger leurs
avis et demandes d’une façon succincte,mais
en mè ne temps précise et complète en or-
thographiant exactement les noîris de lieux
et les noms et prénoms de personnes, et en
les écrivant ie plus lisiblement possible.
Tontes communications doivent être adres-
sées âu Bureau de renseignements pour les
léfogi.és, à Lyon, Hôtel de ia Mutualité, place
Raspail.
NOTA. — Le burenn sera reconnaissant au»,
personnes qm voudront bien lui envoyer des fonds,
pour assurer son fonctionnement,
"O» '«fj
Les Propositions de
l'Allemagne à la Belgique
UN LIVRE GRIS
Le gouvernement belge vient de publier
un Livre Gris, faisant connaître fa corres-
pondance diplomatique qui précéda immé-
diatement la guerre. Plusieurs de ees docu-
ments sont connus, et il n’y a pas lieu d’y
revenir; mais fi en est d’autres qui fixent
drfimtivernent certains points d’histoire.
Le 3l juillet, M. Davignon, ministre des af-
faires étrangères de Belgique, télégraphiait
aux ministres de Belgique à Berlin et à Lon-
dres que ia France avait donné l'assurance A
ia B Igique qu’aucune incursion des troupes
françaises en territoire belge n’aarait lien*
même si des forces importantes étaient mas-
sées snr les frontières belges.
L’uliirnatum allemand à la Ba!giqne est
daté du 2 août. Le 3 août, à une heure det
matin, le ministre d’Allemagne à Bruxelles,
M. Balow Sate ke, demandait une entrevue,
au baron Van der Elst, secrétaire général a»
ministère des affaires étrangères, et, aot
cours de cette entrevue, fi lui apprenait que-
des dirigeables français avaient jeté de»
bombes, et qu’une patrouille de cavalerie
française, violant te droit des gens, attendu
que la guerre n’etait pas déclarée, avait tra-
versé la frontière.
Le 3 août, à sept heures du matin, le gou-
vernement belge fanait transmettre au mi-
nistre d’Allemagne à Bruxelles sa réponse Sv
l'ultimatum allemand, réponse dont le texta
est connu et contenait la phrase décisive r ■
« Le gouvernement belge eu acceptant les
p-'opositions qui loi sont notifiées, sacrifie-
rait l’honneur de ia nation en même temps
qu’il trahirait ses devoirs vis-à vis de i'Ea-
rope. »
Après la chute de Liège, l’Allemagne fit de
nouvelles propositions à la Belgique, par
l’intermédiaire du gouvernement hollandais.
Le ministre des affaires étrangères de HoI->'
lande fit transmettre à Bruxelles, le 9 aoûtt
une dépêche où il était dit notamment:
Le genversement allemand regrette très pro-
fondémen qne, par suite de t’attuude du gouver»
-nement belge contre rAUemagae.on en est arrivé
à des re&conires sanglantes L’Allemagne ne vient
pas en ennemie en Belgique, c’est seulement par
la force des évènement qu’elle a dû, à cause des
mesures militaires de la France, prendre la grave
déiermination d’entrer en Belgique et d’occupes
Liège comme point d’appui pour ses opérations
militaires ultérieures. Après que l’armée belge a,
par sa résistance héroïque contre une grande su-
périorité, maintenu l’honneur de ses armes, Is
gouvernement allemand prie le roi des Belges eï
le gouvernement belge d’éviter à la Belgique les
horreurs ultérieures de ia guerre. Le gouverne-
ment est prêt à tous accords avec la Belgique qui
peuvent se concilier avec ses arrangements (Voir
pièce h" 70) avec la France. L’AUeoiagne assure,
eucore solennellement qu’elle n-’a pas l'intention?
de s’approprier ie territoire'beige et que cette in-
tention est loin d’elle. L'Allemagne est toujours
prèle à évacuer ia Belgique aussitôt que i’état d®
guerre le lui permettra.
Le 10 août, le gouvernement belge com-
muniqua aux représentants des puissancas
le t -xte de la seconde note allemands, ainsi
que le texte de là- repense que la Belgique
se proposait d’y faire. Le 11 août, là Grande-
Bretagne et la France donnaient leur entière
approbation à ce projet 12 août, M. Davigaon, ministre des affaires
étrangères, adressait au baron Fallon, mi-
nistre de Belgique à La Haye, la dépêcha
suivante :
Bruxelles, 12 août 1914.
Prière de remettre le télégramme suivant an
ministre des affaires étrangères, La proposition
que nous fait le gouvernement allemand repro-
duit la proposition qui avait été formulée dans
l’ultimatum du a aoû>. Fidèle à ses devoirs inter-
nationaux, la Belgique no peut que réitérer sa ré-
ponse à cet ultimatum, d’autant plus que, depuis'
le 3 août, sa neutralité a été violée, qu’une guerre
douloureuse a été portée sur son territoire et que
les garants de sa neutralité ont loyalement et im-
médiatement répondu à son appel.
DAVIGNON.
Depuis, de nouvelles tentatives furent
faites, qai n’ont ea rien modifié l'attitude
loyale de ia Belgique.
Les Allemands dans le Pacifipé
La division navale allemande du PaciOqn®
a bombardé Tahiti ie 22 septembre. Cette-
force navale n’avait pas fait parler d’elle
depuis le début de la guerre. Seul un de ses
petits croiseurs de la ctasse des Villes avait
été signalé aux abords de San-Françisco.
Beaucoup pensaient que ses deux principa-
les unités, les croiseurs cuirasses de 11,000
tonnes Gneisenau et Scha-nhorst, avaient
cherché un retuge à Kiâo Tcheou. La véri-
té, et les spécialist s anglais ne s’y étaient
pas trompés, est que la division allemand®
se trouvait au début de la guerre aux Sa-
moa. Qu’a-t-elle lait depuis lors ? Comment
ne s’est-elie pas trouvée à Apia quand les
Néo-Zélandais ont attaqué, au milieu d'août,
le port allemand des Samoa ? Mystère.
Plus mystérieuse eucore est d’ailleurs l’or-
ganisattOfl du ravitaillement des bâtiments
que i’Aiiemàgne a lancés sur les mers et il y
a là peut être la preuve ta plus flagrante de
la préméditation de l’agression germanique.
Le fait certain est que ie Gneisenau et 1®
Schamhbrst ont paru le 23 septembre devant
Tahiti. Ou connaît l’admirable position géo-
graphique de Tahiti et la valeur de son port
naturel. C’est la base navale prédestinée au
milieu du Pacifique, sur la grande route dra
canal de Panama. Les deux croiseurs alle-
mands n’ont Trouvé en face de leurs seize
pièces de 203 millimètres et leurs douze de
152 millituètrea qu’une petite canonnière de
6.Ü.0 tonnes, la Zelee, dépourvue de toute pro*
tection ékarmée seulement de deux pièces)
de 100 millimètres. Cette faible artillerie
avait même ete débarquée. Ii n’y a pas eu de
lotte. Les croiseurs .allemands n’ont pas en
grand mérité à couler un bateau désarmé et
à détruire quelques maisons. L’opération est
dépourvue de conséquences sérieuses puis-
qu’elle n’a même pas été suivie d’une tenta-
tive d’occupation. Bon principal intérêt est
de démontrer que l’attaque de Kiao-Tchéou
pur les Japonais n’est pas de nature à mettre
fin au tôle de ia flotte allemande dans le Pa-.
rifique. ,
Après le raid de VEmden dans le golfe de.i
Bengale, l’attaque de Tahiti montre la nécet*|
sitô d’un coup de balai sérieux.
Administrateur • Délégué - Gérant
O. R AN DO L. ET
iÉMstfslin, pressions it Assasegs. TIL. 10.AEP
35, Bus Fontanelle, 35
Adressa Télégraphique : RANDÛLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Régio
REDACTEUR EN CHEF
S.-J. CASPAR - JORDAN
Téléph oue s 14*^0
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonteneile - Tél. 7.60
ANMONC E»
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, boni* de Strasoourg.
( h’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS...... ; „. J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné peur tes Annoness Judiciaires et légales
ABONNEMENTS Taots Moisj six Mois UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, «
l’Oise et la Somme ... , * 50 9 ?r-
| Autres Départements.... 1 6 Fr ‘G A •st^ *
Union Postale Ixo » îso Fr 1 -AO »
On s’abonna egalement, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste da Prônes
PRISONNIERS
ET DISPARUS
Parmi les épreuves que la guerre
réserve aux parents, une des plus
cruelles est celle que représente ce mot
« disparu », Ce n’est pas l’épreuve su-
prême et définitive qui J ait prendre
les habits de deuil mais c’est une
épreuve qui, par l’espoir même qu'elle
laisse, se, renouvelle chaque jour et
devient ainsi de plus en plus cuisante.
Nous lisons chaque jour depuis plus
d’un mois dans un journal de Paris
une brève annonce d’une famile qui
demande des nouvelles d’un des siens
(le caporal Wellhoff du 8ge, 3e com-
pagnie, blessé le 32 août à Cosnes
près Longwy). Cet avis nous serre le
coeur, dans sa monotonie tragique,
et évoque à nos yeux le visage, chaque
jour un peu plus anxieux, de tant de
parents qui attendent de l’inconnu
des nouvelles du disparu.
La suprême espérance c'est qu’il est
prisonnier, mais comment le savoir ?
Ceux même qui, dans leur malheur,
ont la certitude que les leurs ont été
emmenés en Allemagne étaient privés
jusqu’alors de tout moyen d’avoir de
leurs nouvelles et ■ de correspondre
avec eux. Nos lecteurs savent par la
note que nous avons publiée hier que
désormais l’espoir des uns, la sollici-
tude- des autres trouveront un écho à
Genève auprès du Comité internatio-
nal de la Croix Rouge.
Il appartenait à la noble nation
suisse, dans la haute dignité de sa
neutralité, d’abriter, à côté de la
Groix-Rouge, un autre organisme qui
apporte quelque adoucissement aux
horreurs de la guerre. L'Agence des
Prisonniers ne peut fonctionner qu’a-
vec le concours de la Croix-Rouge
française et de la Goix-Rougë* alle-
mande usante de miséricordieuse réci-
procité ; aussi, après que les excès
sans nom des Allemands en Belgique
et ailleurs aient donné à celte guerre
nna atrocité particulière, on respire un
peu de sentir que cependant tous les
coeurs^ne^sûuîjj) as fermés à la pitié !
C'est M. Gustave Ador, l’éminent
président du Comité international de
la Croix-Rouge, qui a eu Vidée de
créer cette agence des prisonniers et
il a obtenu tout de suite l’appui des
gouvernements français et allemand.
Rien que ce bureau fonctionne depuis
peu, il reçoit chaque jour plusieurs
milliers de lettres ; aussi on peut se
représenter quelle tâche énorme c'est
de dépouiller cette correspondance en
plusieurs langues, y répondre, établir
les fiches à envoyer aux Comités na-
tionaux de la Croix-Rouge pour par-
venir enfin jusqu’aux prisonniers, les
identifier, et leur faire remettre les
lettres ou fonds envoyés.
L’initiative de la Croix Rouge de
Genève est bénie non seulement de là
masse immense des familles ayant des
leurs à la guerre, mais aussi des plus
puissants de ce monde qui n’ont pas
d’autre moyen d’être renseignés ; M.
Delcassé, sir Edward Grey, la prin-
cesse de Saxe-Meiningen y ont eu re-
cours tour à tour. Aujourd'hui c’est le
président du Conseil lui-même, M.
Viviani qui fonde son espoir parternel
sur cette généreuse intervention, com-
me nous le prouve la lettre suivante
adressée au Temps ;
Bordeanx, 3 octobre.
Vous avez publié, dans votre nu-
méro de samedi 3o septembre, un ex-
trait du Républicain Orléanais relatant
que mon second fils, d’abord consi-
déré comme disparu, était reparti sur
la ligne de feu. 11 n’en est malheureu-
sement rien, et il y a confusion, L’ainé
qui, légèrement atteint, n’a jamais
quitté son poste, se porte bien. Le se-
cond, considéré comme disparu, n’est
pas encore retrouvé.
Je vous serais reconnaissant de vou-
loir bien insérer cette rectification,
qui d’ailleurs ne s’adresse pas à vous,
car. je crains que sur le vu de votre
information la Groix-Rouge de Genève
n’arrête les recherches qu’elle a bien
voulu commencer.
Remerciements et meilleurs senti-
ments.
RENÉ VIVIANI.
Nous avons tenu à reproduire cette
lettre, si émouvante dans sa simpli-
cité, car elle nous montre sur le vif le
eliefdu gouvernement intimement asso-
cié par le destin aux épreuves de ses
concitoyens, même les plus humbles.
C’est une raison de plus pour qu’au-
tour du gouvernement la solidarité
nationale qui s’est si magnifiquement
manifestée jusqu’ici se maintienne
jusqu’au bout, jusqu’à la victoire,
jusqu’à la délivrance des prisonniers.
CÀSPAR-JORDAN.
i iMT OFFICIEL 1111
Sur les Opérations en France
te Bureau de la Presse britannique com-
munique ce qui suit :
La question de position n’est qu’un côté
de la bataille, et il y a eu une amélioration
considérable de la situation à un autre point
de vue important.
Les efforts offensifs récents d9 l’ennemi
ont manqué de cohésion ; ils ont été tentés
par des détachements relativement petits,
sans auenne coopération avec les corps voi-
sins. Quelques-uns ont même donné des si-
gnes évidents d’nn commandement infé-
rieur, ce qui confirme les déclarations faites
par des prisonniers au sujet des grandes per-
tes en officiers subies par l’ennemi.
En outre, le feu de l’artillerie allemande a
diminué de volume et a perdu en sûreté et
en précision.Il se peut que ce résultat soit
dû a l’activité de nos aviateurs, qui ont gêné
les reconnaissances de l’ennemi dans le but
de se rendre compte des résultats du tir de
leur artillerie.
Tout récemment les Allemands ont em-
ployé, à cet effet, des ballons captifs qui
s’élevaient à quelque distance en arriére
de leurs lignes, mais ce procédé ne saureit
remplacer avec efficacité la méthode d’ob-
servation directe au moyen d’aéropianos.
En conséquence, le mal que l’ennemi
nous a fait est hors de toutes proportions
avec l’énorme quantité de munitions dépen-
sées par lui. Au cours des derniers jours, il
a adopté un procédé consistant à cribler de.
projectiles certains espaces de terrain, de
façon à rendre quelques villages « très mal-
sains », selon l’expression des soldats.
La journée du vendredi 25 a été relative-
ment calme dans notre zone. Le seni inci-:
dent méritant d'être signalé a été le passage
d’un aéroplane au-dessus de nos lignes.
L’appareil volait bant, mais les troupes diri-
geaient sur lui une fusillade si intense que
le pilote fut tué sur le coup et que l’observa-
teur fut blessé. Cependant, grâce à la double
Commande.ee dernier réussit à se maintenir
en vol pendant quelques kilomètres. Il fnt
enfin obligé d’atierrir et fat fait prisonnier
par les troupes françaises.
Dans la soirée de ce jour, une attaque gé-
nérale fnt dirigée contre la pins grande par-
tie des positions des alliés ; elle tut renou-
velée dans la matinée du 26. Les Allemands
furent repoussés snr tous les points avec de
fortes pertes. Ces dernières furent si élevées
que devant un certain point de nos lignes
où les troupes allemandes en masses com-
pactes se trouvèrent exposées au feu de nos
mitrailleuses et de nos obusiers, tirant sons
des angles différents, on estime que les
Allemands laissèrent mille tnés et blessés.
De nouveaux efforts, tout aussi stériles,
furent tentés pour nous déloger de nos po-
sitions, le samedi 26, à huit heures du ma-
tin, et, dans, l'après-midi ila_cfi4ûar, le feu
de l’artillerie continua sans interruption.
La colonne allemande avait la forme d’nn
T et comportait plusieurs lignes en rangs
serrés, suivies presque immédiatement par
une colonne de soutien.
An bout de quelques minutes* la colonne
ennemie s’était fondue en une masse com-
pacte, offrant une excellente cible.
Le dimanche 27, alors que la grosse artil-
lerie allemande nous canonnait, ou pouvait
entendre les musiques allemandes jouer des
hymnes.
L’ennemi se livra, à six heures du soir, à
une attaque sans importance sur un point
de nos figues et la renouvela en force, à onze-
heures et demie, sans plus de succès que la
nuit précédente. Le feu d8 l’infanterie a
continué par intermittence pendant toute la
journée sur tout le front.
Lé lundi 28, rien à signaler d’intéressant,
en dehors du bombardement et de ia fusil-
lade. mwv.
Cette situation s’est prolongés 18 mardi 29,
mais il y eut une attaque de nuit contre
notre eitrême-droiîe.
Le rapport insiste sur le gaspillage de mu-
nitions auquel ont recours les Allemands,
qui font pleuvoir sur les tranchées anglaises
un véritable déluge de bouquets de projec-
tiles, mélange d’obus à grand pouvoir explo-
sant et de shrapneils. Mais les résultats sont
hors de proportion avec une telle prodigalité.
En effet, un point des tranchées anglaises
était occupé par des détachements de quatre
bataillons anglais ; or, sur trois cents coups
tirés sur eux, fi y eut neuf hommes blessés.
Le jour suivant, cent neuf coups furent
tirés contre les tranchées occupées par le
régiment de West-Rent ; résultat : quatre
officiers enterrés sous les débris de terre,
mais retirés sains et saufs, et un soldat
écorché.
Dans certains endroits, les troupes de se-
conde ligne passent leur temps et attendent
l’heure du combat en se livrant à des par-
ties de football. Et l’on assurp qu’un avia-
teur allemand, trompé par la course effrénée
des joueurs, a fait un rapport d’après lequel
les forces britanniques, complètement dé-
bandées étaient en pleine panique.
, ... i . .-i..
Un Barrage de Mines seus-marines
On sait que l’amirauté anglaise vient de
décider, en réponse à la tactique allemande
qui consiste à . poser des mines sous-mari-
nes, d’user de méthodes similaires.
Le gouvernement anglais a, par consé-
quent, autorisé la pose do mines sous-mari-
nes dans certains endroits, et un système de
champ ds mines a été établi et sera déve-
loppé sur une vaste échelle.
En vue de réduire les risques des neutres,
l’amirauté annonce qu’ilest dorénavant dan-
gereux peur tous bâtiments à* traverser
l'espace compris entr&3i<>13 et SMO de lati-
tude nord et 1°35 et 3° de ioagilude est.
PENSION SUPPRIMÉE
Le gouvernement anglais a décidé pe sup-
primer l’annuité de 375,000 francs que rece-
vait la grande-duchesse douairière de Mce-
kiembourg-Streiiilzî membre de la famille
royale britannique qui, paf un mariage, est
devenue Allemande.
La grande-duchesse de Mecklembourg-
Strelltz est «no soeur de feu le duc de Cam-
bridge. Conséquemment une pette-fillede
G8orge III et cousine de la reine Victoria.
La grande-duchesse est née en 1822, a
été mariée en 1813 an prince héréditaire de
Meckiembonrg et est une tante de la reine
Mary,
ILuA. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dent les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels gt les dépêches Bavas.
S»E I.A. 'A X,A IKOSELLE
5 Octobre. — Situation générale stationnaire.
A nôtre aile gauche, la bataille continue, très violente ; dans PArgonne et sur les
Hauts-de-Meuse nous avons repoussé les incessantes attaques de l’ennetni.
EÏW PïtïJSlSrORIE1VTALE
5 Octobre. — Entre le front de la Prusse Orientale et le Niemen, l’armée alle-
mande, après une bataille de dix jours, est battue. Les gouvernements de Suwafki et
Lomza (Pologne russe) sont précipitamment évacués par l’ennemi qui a subi une terri-
ble défaite à Augüstow.
— Dans la région de Cracovie, les Autrichiens veulent faire leur jonction avec
les troupes allemandes venues de Breslau, afin d’entreprendre une action commune.
133W AüTKICHE-HOXaiilE
5 Octobre. — Les Russes sont maîtres des quatre cols des Karpathes conduisant à
Sambor, Stryi, Stanislau et Maramaros-Sziget.
Communiqués
du Eoiiroeinent
LA BATAILLE DE L'OISE
est très violente
5 Octobre, reçu à 17 heures.
A NOTRE AILE GAUCHE
Au Nord de l’Oise, la bataille continue très
violente.
Son résultat reste indécis.
Nous avons dû, sur certains points, céder du
terrain.
Le reste,du front reste sans changement.
EN RUSSIE
Après la bataille qui a duré dix jours, l’ar-
mée allemande, opérant entre la Prusse orien-
tale et le Niémen, a été battue sur toute la
ligne. Elle effectue sa retraite en abandonnant
un nombreux matériel et a évacué complète-
ment le territoire des gouvernements -de
Suwalki et de Lomza.
6 Octobt'e, reçu à 1 h. SO.
La situation générale est stationnaire,
A L’AILE GAUCHE
-t’aotion dure toujours.
DANS L’ARGONNE ET SUR LES HAUTS-
DE MEUSE
Nous avons repoussé des attaques nuit et jour.
LA VICTOIRE D’AUGUSTOW
Le grand-duo Nicolas a adressé au ministre
de la guerre, pour être communiqué au général
Joffre, un télégramme annonçant la victoire
d’Augustow.
Le général Joffre a envoyé, en son nom et au
nom de l’armée française, ses plus vives félici-
tations au généralissime russe pour la victoire
remportée, gage de succès futurs.
Dépêches lavis
Conseil de Cabinet
Bordeaux, 6 octobre.
Les ministres ont tenu un Conseil de ca-
binet sous la présidence de M. Briand.
Le Conseil s’entretint de la situation diplo-
matique et militaire.
M. Briand assurera l'intérieur du ministère
de ia guerre.
Un Silence significatif
Paris, 5 octobre.
Le dernier communiqué allemand, inter-
cepté, reste absolument muet sur les opéra-
tions en France.
L’Ècheci allemand
Londres, 5 octobre.
Après avoir passéen revue tous les événe-
ments des deux derniers mois, le Times
constate que la retraite allemande a tait
apparaître à tons l’échec de. l’abjecte entre-
prise initiale de l’Allemagne.
Il évalae, au minimum, à 400.G00, les per-
tes allemandes sur le front Ouest.
Le Grand Etat-Major allemand
Bellegarde, s octobre.
L’Agence Woîff annonce que la direction
du grand état-major allemand a été confiée
au général major Voigts Rhatz.
Les Titres de Rente
,Bordeaux, 5 octobre.
En raison des difficultés que présente ac-
tuellement le renouvellement des titres de
renies, le ministre des finances a décidé que
ie paiement des arrérages aura lieu sur pré-
sentation des anciens titres.
La décision s’applique simultanément aux
inscriptions de titres de rente au porteur ou
mixte dont les coupons sont épuisés et aux
titrés de rente nominatifs dont les cases
sont remplies.
Une Curieuse Csïueidenoe
Lyon, 5 octobre.
Pendant cinq minutes, dimanche, la gare
de Perrache, à Lyon, présenta le spectacle le
plus curieux et le plus pittoresque. dn y
put voir réunis, en effet, trçis cents Russes
retour d’Odessa, deux cent cinquante Alle-
mands faits prisonniers, un groupe de six
officiers anglais avec un détachement de
troupes indoues et un grand nombre de sol-
dats français de toutes armes, formant un
ensemble tout à fait dépourvu de banalité.
La Presse anglaise
Londres, 5 octobre.
La Pall Mail Gazette montre que les massa-
cres d’habitants sans défense et ia destruc-
tion des propriétés ne sont pas pour les Al-
lemands des nécessités militaires, mais des
plaisirs de guerre. Le trait le plus saillant
de ces atrocités est le caractère dégradant
que le type d’officier allemand révéla.
La Westminster Gazette dit que si dans les cir-
constances présentes, nous désirons garder
une vision raisonnab!e de- événements,
nous devons tenir les yeux fixés sur l’en-
sembie des opérations defipif et de l'Ouest,
et regarder la lutte entière. Nous pourrons
ainsi nous faire une idée de l’immensité de
i’irapcssibiiitê de la tâche entreprise par
l’Allemagne.
Le Globe écrit que la vigueur avec'laquelle
l’ennemi attaque Anvers semble indiquer
que les Allemands nesont.pas sans appré-
hension sur la position de leur droite.
Le Bombardement des forts d’Anvers
Anvers, S octobre.
Le duel d’artillerie s’est poursuivi toute la
journée d’hier.
La situation générale est inchangée.
Le Tzar sur le front
Pétjfijgrad, 6 octobre.
On mande du quartier général du généra-
lissime que l’Empereur Nicolas est arrivé
sur le théâtre des opérations.
La Victoire Russe:
Petrograd, 8 octobre (officielle).
La bataillé d’Augustow, commencée le ,25
septembre, sVst terminée le 3 octobre, par
ta déroute complète des Allemands.
Au début des hostilités, l’offensive a'Ie-
! mande se concentra dans (a région de So-
potskine, qui subit un terrible botnbarde-
' ment.
Le 26 septembre, les Allemands attaquè-
! rent (a forteresse d’Ossowetz, mais ils tarent
contraints de se replier.
Les Russes prirent alors l’offensive et
poursuivirent l’ennemi qui, dans sa déroute,
abandonna-ses blessés, ses morts, des ca-
nons et des munitions.
L’armée russe dont certaines unités, vien-
nent de fournir un prodigieux effort, en
combattant huit jours consécutifs, poursuit
énergiquement l’ennemi, le talonnant de
très près.
Les prisonniers allemands certifient que
teurs pertes dans la région de Sawalk/
furent énormes.
Dans certains cas, il ne restait que 20
hommes sur cpnt.
La situation sur la rive gauche de la Vis-
laie et en Gaficie, est sans changement.
Petrograd, 5 octobre.
On annonce officieusement que les Russes
sont parvenns à couper l’armée allemande
en deux tronçons.
Le premier a été écrasé entre Angnstow et
Suwalkt. L’ennemi a eu 60,000 hommes hors
de combat.
Le second tronçon s’ext dirigé vers Ma-
riamppl. que les dusses ont occupé après
avoir infligé aux Allemands des pertes consi-
dérables.
Les Cosaques seraient à 15 kilomètres de
: Cracovie.
La Marche des Russes
Petrograd, 8 octobre.
Le Messager de l’Armée dit que les Autri-
chiens campant dans la région de Cracovie,
-accrochent l’aile méridionale des Ailtnands
qui, ayant réuni des troupes très impor-
tantes aux environs de Breslau, marchent
Vers le Sud-Est pour entreprendre-une ac-
tion se développant sur le front de Cracovie,
Nowaradonak*, Sieradz, Miechow.
Il ne se produisit que des operations de
Feeo.ttsaisssBes sous Przatnysl.
Le M exiger de l'Armée dit que les Russes
se sont emparés de quatre cols des Karpa-
thes conduisant à S mbor.Striy, Stanislau et.
Maramaros-Sziget qu'ils ont occupé malgré la
résistance désespérée de l’ennemi pour re-
jeter les Russes au-delà"des Karpathes.
Le Messager de l’Armée constate que l’action
vigoureuse sur les Karpathes a une énorme
importance stratégique et morale, car elle
détruit la iégs&do représentant comme im-
possible le passage des Karpathes Orientales.
Elle ouvre aux Russes l’entrée facile en Hon-
grie.
Désormais, les Hongrois combattront avec
le coeur gros dans tes rangs autrichiens, car
ils comprendront qü’ils défendent les inté-
rêts étrangers quand leur propre pays est
menacé par l’invasion russe.
La Destïuotioa de la forteresse de Lustica
Rome, S octobre.
On annonce qne la flotte française a dé-
truit la forteresse de Lustica, formidable
défense extérieure de Cattaro.
Le Mouvement Serbo-Monténégrin
Nisch, 4 octobre (Officielle).
Le 2 octobre, les Ssrbo-Moatéuégains so
sont approchés des, avant-postes des forts de
Sarajevo.
Dans la nuit du 2 au 3 octobre, Fenupuii
bombarda Chabaiz et les positions environ-
; nantes.
Depuis quelques jours, il ne bombarda pas
Belgrade.
La Marche victorieuse des Serbes
Nicb, & octobre.
Le quartier général télégraphie que les
Sorbes ont approché des fortifications proté-
geant Sarajevo»
Sur le front, ie long de la Drina, la situa-
tion est sans changement depuis quelques
jours.
Les Autrichiens, arrêtés sur les hautes
positions de la rive droite de ia Drina, souf-
frent de difficultés de ravitaillement.
Tout porte à croire qu’ils ne sont pas loin
du découragement, après vingt jours de
vaines tentatives.
Les derniers renseignements parvenns
confirment que les troupes autrichiennes se
sont battues entre elles, dans la nuit du
2 octobre, près de ElenaketDriaovachkaada
snr Save.
Eu Albanie
Rome, 8 octobre.
Essad pacha est entré à Durazzo, à la tête
de cinq mille hommes.
Equipage débarqué
Galiao, 1* octobre.
Le steamer allemand Marie est arrivé ici
ayant à bord i’êouipage du steamer anglais
Bankfield, quia été coulé, au large d’Ëten,
par ie croiseur allemand Leipzig.
Le Barikfield avait à brd .une cargaison de
sucre estimée à 500.000dollars.
Les Mises flottantes
Amsterdam, 8 octobre.
Le navire Nieuw-Larde a heurté une mine
et a coulé.
Dix-sept hommes de l’équ'page ont été
sauvés et débarqués à Ymuiden.
Un Pétrolier coulé
San-Franciïco, 3 octobre.
Une dépêche de Valparaiso dit que le
croiseur allemand Leipzig a coulé le pétro-
lier Elsinor, battant pavillon anglais, mais
de nationalité américaine, au large du Chili,
le 15 septembre.
L’équipage a été débarqué à Galapagos.
J— i
ADMIRABLES EXPLOITS
d’un Aviateur français en ftussie
Nous avons déjà en l’occasion de dire que
l'aviateur français Potrée se trouvant en’
Rassie au moment de la déclaration de
ia guerre et ne pouvant rentrer en France,
fut admis dans l armée russe et affecte dans
le service d’aviation en qualité de lieute-
nant.
L’aviatenr Pairée est bien connu dans
notre région. Aussi apprendra-t-on avec
plaisir qu’il est très content do pouvoir ser-
vir sous le drapeau russe. Voilà ce qu’il a
dit-à nn jour n .liste. :
« Apportant des services utiles à la glo-
rieuse armée russe, je sers eu même temps
ma propre patrie française. Je suis pariicu-"
fièrement fier .d’avoir l’honneur da porter
l'uniforme d’un lieutenant russe et .je suis
encore plus touché de l’accueil chaleureux
et inoubliable que la population de Pelro-
grad ainsi que mes vaillants camarades mi-
litaires russes m’ont tait.
» J'ai accompli mon premier vol avec un
capitaine-observateur russe. Il parlait admi-
rablement ie français et m’a dit que jamais
il ne se trouvait plus sûr que sur un appa-
reil frat çiis, conduit par un pilote françiis.
Il était charmé de mon exploit. Nous som-
mes descendus dans une ville où se trouvait
nn corps d’armee russe ; le commandant de
ce corps apprenant qne c’est un aviateur
français qui a rempli nne importante mis-
sion, m’a fait appeler et a, en ma présence,
prononcé une allocution devant ses troopes,
auxquelles fi a dit que l’aviation française
est la gloire de ia guerre actue le. Il a salué,
dans ma personne, notre héroïque armée et
la nation française.
» Un second vol fut beaucoup plus mon-
vt-m mlé. Ayant reçu l’ordre de reconnaître
ia position des troupes ennemies et surtout
remplacement de son artillerie, je me suis
levé à la hauteur de 1,000 mètres seulement
pour donner à rmlic* r- btu valeur la possi-
bilité de se renseigner aussi précisément qne
promptement. Nous planions an dessus da
l'armée allemande au milieu d’une bataille
acharnée. Le combat fut tellement violent
que les troupes allemandes ne nous aperçu-
rent point. Maïs, bientôt, notre avion tut dé-
couvert. Tout un bataillon, ainsi que des
nombreux canons, commencèrent aussitôt
leur fusillade. Les bafies ei les morceaux
d’obus dansèrent autour de nous, et mon
appareil, violemment secoué, se tenait à pei-
ne dans l’équilibre. Malgré cela, nous conti-
nuions notre mission. Ça dura une demi-
heure environ, pie fus bhiigé de rentrer dans
nos lignes, mon compagnon-observateur
ayant reçu une balle qui lui -empêcha toute
observation.
» De cet extraordinaire voyage an-dessus
des têt-s allemandes, plus stupéfaites que
formesas, je me suis tiré sans nue seule
egatiguure. Mais mon appareil fut troué dans
tous les endroits possibles et même quel-
ques morceaux d\ bus se logèrent dans les
ailes. ï'ôtais, en atterrissant, chaudement
félicité par de nombreux généraux russes
qui me serrèrent cordialement la main ».
Cette noble et grandiose attitude de l'avia-
teur français Poÿée fut, le lendemain, citée
par tous les juurnaoxTasses oui n’éparg è-
rent pas les louanges a toute l'aviation Iran-
çaise.
„ —.in—..»—. II.IT, . , ■■
Bureau de Renseignements pour les Réfugiés
Un bureau de renseigneïnea’s a été créé à
Lyon pour faciliter ia recherebe des Beiges
et des Français que l’invasion a obligés à
abandonner leurs foyers.
Gc bureau fouCitonne sous le patronage de
M. Herriot, maire de Lyon, sénateur du
Rhône, et de M. Mulatier, consul du Belgique
â Lyon. Il a pour st&rétaires MM. Huvelin,
professeur à la Faculté de droit de Lyon ;
Landry, député de la Corse; E. Lévy, pro-
fesseur à la Facuite de droit de Lyon,adjoint
municipal ; Ch. Porcher, professeur à l'Ecole
vétérinaire de Lyon.
Il se propose de centraliser tous les ren-
seignements concernant les réfugiés belges
et fiançais. II invite, à cet effet, ceux des ré-
fugies qui peuvent croire que de-* parents
ou des amis les recherchent à lui faire con-
naître leur adresse présente.
Il recevra les demandes de renseignements
qui lui seront envoyés concernant les réfu-
giés, et répondra gratuitement à ces deman-
des chaque lois qu’il sera en mesure de le
faire.
li prie ses correspondants de rédiger leurs
avis et demandes d’une façon succincte,mais
en mè ne temps précise et complète en or-
thographiant exactement les noîris de lieux
et les noms et prénoms de personnes, et en
les écrivant ie plus lisiblement possible.
Tontes communications doivent être adres-
sées âu Bureau de renseignements pour les
léfogi.és, à Lyon, Hôtel de ia Mutualité, place
Raspail.
NOTA. — Le burenn sera reconnaissant au»,
personnes qm voudront bien lui envoyer des fonds,
pour assurer son fonctionnement,
"O» '«fj
Les Propositions de
l'Allemagne à la Belgique
UN LIVRE GRIS
Le gouvernement belge vient de publier
un Livre Gris, faisant connaître fa corres-
pondance diplomatique qui précéda immé-
diatement la guerre. Plusieurs de ees docu-
ments sont connus, et il n’y a pas lieu d’y
revenir; mais fi en est d’autres qui fixent
drfimtivernent certains points d’histoire.
Le 3l juillet, M. Davignon, ministre des af-
faires étrangères de Belgique, télégraphiait
aux ministres de Belgique à Berlin et à Lon-
dres que ia France avait donné l'assurance A
ia B Igique qu’aucune incursion des troupes
françaises en territoire belge n’aarait lien*
même si des forces importantes étaient mas-
sées snr les frontières belges.
L’uliirnatum allemand à la Ba!giqne est
daté du 2 août. Le 3 août, à une heure det
matin, le ministre d’Allemagne à Bruxelles,
M. Balow Sate ke, demandait une entrevue,
au baron Van der Elst, secrétaire général a»
ministère des affaires étrangères, et, aot
cours de cette entrevue, fi lui apprenait que-
des dirigeables français avaient jeté de»
bombes, et qu’une patrouille de cavalerie
française, violant te droit des gens, attendu
que la guerre n’etait pas déclarée, avait tra-
versé la frontière.
Le 3 août, à sept heures du matin, le gou-
vernement belge fanait transmettre au mi-
nistre d’Allemagne à Bruxelles sa réponse Sv
l'ultimatum allemand, réponse dont le texta
est connu et contenait la phrase décisive r ■
« Le gouvernement belge eu acceptant les
p-'opositions qui loi sont notifiées, sacrifie-
rait l’honneur de ia nation en même temps
qu’il trahirait ses devoirs vis-à vis de i'Ea-
rope. »
Après la chute de Liège, l’Allemagne fit de
nouvelles propositions à la Belgique, par
l’intermédiaire du gouvernement hollandais.
Le ministre des affaires étrangères de HoI->'
lande fit transmettre à Bruxelles, le 9 aoûtt
une dépêche où il était dit notamment:
Le genversement allemand regrette très pro-
fondémen qne, par suite de t’attuude du gouver»
-nement belge contre rAUemagae.on en est arrivé
à des re&conires sanglantes L’Allemagne ne vient
pas en ennemie en Belgique, c’est seulement par
la force des évènement qu’elle a dû, à cause des
mesures militaires de la France, prendre la grave
déiermination d’entrer en Belgique et d’occupes
Liège comme point d’appui pour ses opérations
militaires ultérieures. Après que l’armée belge a,
par sa résistance héroïque contre une grande su-
périorité, maintenu l’honneur de ses armes, Is
gouvernement allemand prie le roi des Belges eï
le gouvernement belge d’éviter à la Belgique les
horreurs ultérieures de ia guerre. Le gouverne-
ment est prêt à tous accords avec la Belgique qui
peuvent se concilier avec ses arrangements (Voir
pièce h" 70) avec la France. L’AUeoiagne assure,
eucore solennellement qu’elle n-’a pas l'intention?
de s’approprier ie territoire'beige et que cette in-
tention est loin d’elle. L'Allemagne est toujours
prèle à évacuer ia Belgique aussitôt que i’état d®
guerre le lui permettra.
Le 10 août, le gouvernement belge com-
muniqua aux représentants des puissancas
le t -xte de la seconde note allemands, ainsi
que le texte de là- repense que la Belgique
se proposait d’y faire. Le 11 août, là Grande-
Bretagne et la France donnaient leur entière
approbation à ce projet
étrangères, adressait au baron Fallon, mi-
nistre de Belgique à La Haye, la dépêcha
suivante :
Bruxelles, 12 août 1914.
Prière de remettre le télégramme suivant an
ministre des affaires étrangères, La proposition
que nous fait le gouvernement allemand repro-
duit la proposition qui avait été formulée dans
l’ultimatum du a aoû>. Fidèle à ses devoirs inter-
nationaux, la Belgique no peut que réitérer sa ré-
ponse à cet ultimatum, d’autant plus que, depuis'
le 3 août, sa neutralité a été violée, qu’une guerre
douloureuse a été portée sur son territoire et que
les garants de sa neutralité ont loyalement et im-
médiatement répondu à son appel.
DAVIGNON.
Depuis, de nouvelles tentatives furent
faites, qai n’ont ea rien modifié l'attitude
loyale de ia Belgique.
Les Allemands dans le Pacifipé
La division navale allemande du PaciOqn®
a bombardé Tahiti ie 22 septembre. Cette-
force navale n’avait pas fait parler d’elle
depuis le début de la guerre. Seul un de ses
petits croiseurs de la ctasse des Villes avait
été signalé aux abords de San-Françisco.
Beaucoup pensaient que ses deux principa-
les unités, les croiseurs cuirasses de 11,000
tonnes Gneisenau et Scha-nhorst, avaient
cherché un retuge à Kiâo Tcheou. La véri-
té, et les spécialist s anglais ne s’y étaient
pas trompés, est que la division allemand®
se trouvait au début de la guerre aux Sa-
moa. Qu’a-t-elle lait depuis lors ? Comment
ne s’est-elie pas trouvée à Apia quand les
Néo-Zélandais ont attaqué, au milieu d'août,
le port allemand des Samoa ? Mystère.
Plus mystérieuse eucore est d’ailleurs l’or-
ganisattOfl du ravitaillement des bâtiments
que i’Aiiemàgne a lancés sur les mers et il y
a là peut être la preuve ta plus flagrante de
la préméditation de l’agression germanique.
Le fait certain est que ie Gneisenau et 1®
Schamhbrst ont paru le 23 septembre devant
Tahiti. Ou connaît l’admirable position géo-
graphique de Tahiti et la valeur de son port
naturel. C’est la base navale prédestinée au
milieu du Pacifique, sur la grande route dra
canal de Panama. Les deux croiseurs alle-
mands n’ont Trouvé en face de leurs seize
pièces de 203 millimètres et leurs douze de
152 millituètrea qu’une petite canonnière de
6.Ü.0 tonnes, la Zelee, dépourvue de toute pro*
tection ékarmée seulement de deux pièces)
de 100 millimètres. Cette faible artillerie
avait même ete débarquée. Ii n’y a pas eu de
lotte. Les croiseurs .allemands n’ont pas en
grand mérité à couler un bateau désarmé et
à détruire quelques maisons. L’opération est
dépourvue de conséquences sérieuses puis-
qu’elle n’a même pas été suivie d’une tenta-
tive d’occupation. Bon principal intérêt est
de démontrer que l’attaque de Kiao-Tchéou
pur les Japonais n’est pas de nature à mettre
fin au tôle de ia flotte allemande dans le Pa-.
rifique. ,
Après le raid de VEmden dans le golfe de.i
Bengale, l’attaque de Tahiti montre la nécet*|
sitô d’un coup de balai sérieux.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.88%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.88%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172274z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172274z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172274z/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172274z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172274z