Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 octobre 1914 05 octobre 1914
Description : 1914/10/05 (A34,N12111). 1914/10/05 (A34,N12111).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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LE KAISER
Dans le prochain numéro de La Revue, qui
paraîtra incessamment, Si. Jean Fmot pa-
lliera un portrait du Kaiser dont nos lec-
teurs liront sans doute avec intérêt les prin-
cipaux passages :
Dans cette seconde moitié de l'année 1914,
1ç mot kaiser tout court nous fait sourire.
Il y a quéiques mois, l’imagination des peu-
ples, sans parler de la nation allemande, y
devinait cependant quelque chose de mys-
térieux, de puissant et de redoutable à la
fois. Il n’y a pas très longtemps de cela, le
kaiser fut même populaire en France. On
Voyait en lui une espèce de Lohengrin mo-
derne, l'incarnation de la loyauté et d’une
largesse de vues, un véritable empereur de
la paix, comme l’autre, l’authentique, in-
carnait le génie de la guerre.
L’incohérence de ses paroles grandilo-
quentes et ses geste de cabotin avaient
pourtant quelque chose d’inquiétant. Ses
discours se suivaient et sc contredisaient,
de même que ses sympathies et ses goûts.
Si ses moustaches en croc prêtaient à son
visage un air de décision et d’énergie, ses
yeux rêveurs, qui soudain se fixaient avec
une immobilité déconcertante sur l’interlo-
cuteur, son bavardage souvent insipide et
presque Toujours nerveux, la rapidité avec
laquelle il changeait dë sujet troublaient
profondément ceux qui rapprochaient.
Lorsqu’on avait le courage de regarder
l’homme derrière le souverain, celui-ci pa-
raissait peu normal, sinon totalement désé-
quilibré. Un ambassadeur, qui n’avait
point été trompé par ses prétentions de dé-
miurge, m’a dit un jour que Guillaume lui
rappelait un de ces arlequins vénitiens qui
inauguraient solennement les réjouissances
de Venise. ..
On s’avisa à un moment donné de pu-
blier un recueil des discours de Guillau-
me II ; la contradiction et l’incohérence
flagrante de ces discours impressionnèrent-
profondément les spécialistes des maladies
mentales.
Je me suis trouvé en ce moment de pas-
sage à Turin. Dans une conversation avec
Cesare Lombroso, celui-ci me fit part de
son jugement sur l’empereur allemand.
Pour le célèbre fondateur de l’anthropologie
criminelle, Guillaume II n’était qu’un mat-
tôïde caractérisé
Avec qette impressionnabilité d’un déira-
«ué -raisonnant et délirant, l'empereur
Guillaume n’était-il pas capable de tout, et
même, je l’admets volontiers, d’une bonne
et grande action ? Rien ne m’étonnait chez
lui, pasl;ifiême son Dieu étrange, qu’il invo-
quait e&Hunejjne sorte de fonctionnaire in-.
férieur devant l5galtècr~ics débordements'
de ses paroles ou de ses gestes irréfléchis.
Dans sa mentalité troublée, il paraissait
Réellement convaincu que le Dieu, le vrai,
le Dieu de la miséricorde et de l’amour du
prochain lui avait confié la tâche de régner
sur l’Allemagne et que les Hohctîzoliéra
sortaient tout droit de la cuisse divine
C’est en son nom qu’il aimait à parler de
la paix... Mais c’est aussi comme porte-
parole de Dieu le Père, qu’il agitait son
glaive.
I/empereur d’Allemagne et le bon Dieu
ainsi confondus, Guillaume se croyait in-
vincible. Son audace de ces derniers temps
n’a rien d’étonnant. L’Europe et même tous
les pays réunis ne l’auraient point autre-
ment troublé. La puissance divine h’etait-
cllc point de son côté! On croyait à tort à
un accès subit de folie là où il. ne s’agissait
que d’une manifestation de plus de “cette
maladje lente et continue qui minait l’em-
pereur. L’histoire de son règne n’est, en
réalité, qu’une suite de pensées et d’actes
délirants,Par une force d’inertie léguée par
le règne précédent, et surtout grâce aux
qualités laborieuses et persévérantes de la
nation allemande, celle-ci n’a pas sombré,
malgré ot contre l’empereur et sa camaril-
la. Elle a pu ainsi supporter les excès d’ar-
mements et toutes ses folies, y compris
cjcile de sa grandeur. Mais en fin de compte
le génie du mal est devenu le plus fort. La
grandeur de l’Allemagne, fondée sur une
mégalomanie morbide et dirigée contre la
sociabilité du monde civilisé, mortellement
atteinte, s’évanouit et se dissipe.
L’empereur donnait des coups de barre
violents de tous les côtés. 11 était tantôt du
vingtième et tantôt du dixième siècle. Sa
morale privée et publique déconcertait. Ce
chevalier suprême de la vertu commettait
des actes douteux et répréhensibles.
Son panache, son Dieu cl son glaive ne
cessaient pourtant de masquer devant le
monde la fragilité de sa pauvre pcLite cons-
cience et la versalilé inquiétante de son
cerveau.
Une grande perversité morale n’a pas
discontinué de se manifester chez Guil-
laume à toutes les époques de sa vie. L’in-
gratitude, conséquence naturelle de l’âme
aux abois d’un maltoïdc, qui touche à tout
et ne peut être fidèle qu’à son idée fixe non
réalisée, paraissant presque innée chez le
kaiser.
Il nous faudrait dépasser les limites de
cette étude si nous voulions rappeler les
faits authentiques qui contribuent à nous
présenter l’empereur comme l’être le plus
Ingrat et le plus instable. Son intervention
dans les affaires qui ue le regardaient pas
«'exerçait môme très fréquemment en
dehors de son empire.
Rappelons l’incident Krügeret la fameu-
se dépêche qui, surexcitant iç Transvaal,
avait provoqué une guerre fralicide entre
les Boers et les Anglais.
L’empereur Guillaume lâcha, avec'un
geste peu élégant, les pauvres victimes de
ses paroles irréfléchies où plutôt deses ac-
tes aune impulsivité immorale et irraisén-
tiée.
Quelques années plus tard, en S90S (dans
Ai fameuse interview du Daily Telegraph)
le kaiser avoua, avec une inconscience de
malade, une do scs nombreuses infamies.
Lui qui excitait les pauvres Boers à la
guerre avait connu « un plat. nui lui tarut
le meilleur contre eux, et il l'envoya à la
reine Victoria» !
On n’a point oublié l’accueil enthousiaste
qu’il avait méuagé au comte Witte, le pre-
mier ministre russe, après son retour des
Etats-Unis où il avait scellé la paix entre
la Russie et le Japon. Portant aux nues ce
diplomate, il l’avait baptisé le second Bis-
marck. Mais ce qu’on ignore partout, c’est
que le comte a dû quitter le pouvoir grâce
aux intrigues de Guillaume..., Un histo-
rien documenté de demain pourra fournir
à ce sujet une page digne de Saint-Simon.
Qu’on s’étonne après cela de l’attitude de
l’empereur à l’égard de ses serviteurs alle-
mands. Bismarck, Caprivi,’ de, Bülow et
tant d’autres devaient forcément céder la
place à un Bethmann-Hollweg, obscur,
rond-de-cuir, devenu un instrument docile
entre les mains de son maître bizarre et
anormal.
Le prince de Bülow, qui appartenait à
l’école des diplomates vieillots identifiant
le mensonge et le manque de scrupules
avec la finesse de l’esprit, fut lui-même
souvent choqué par les procédés employés
et imposés par Guillaume II.
Ses mensonges et son manque de toute
loyauté faisaient rougir le vieux profes-
sionnel de la ruse.
Les faits abondent. Ainsi, pendant la
guerre italo-lurque, l’Allemagne, c'est-à-
dire son empereur, qui surveillait en per-
sonne la politique extérieure, n’avait cessé
d’aider la Turquie — et par quels moyens 1
— contre lTtalie, son alliée. L’ambassadeur
d’Allemagne à Constantinople, le baron de
Marsehali, prêchait aux Turcs la résistance ;
les officiers allemands inspiraient et gui-
daient le célèbre Enver, qui, simple officier
ayant assassiné plus tard son propre minis-
tre de la guerre, est devenu par cela même
plus cher au coeur de Guillaume ; le gou-
vernement est même ailé jusqu’à procurer
aux Tripoiitains des armes et des muni-
tions. .. Bien plus, de concert avec l’Au-
triche, l’Allemagne fournissait à la Tur-
quie des mines sous-marines pour couler
les vaisseaux italiens... Et, comme si la
félonie n’avait pas de limites, Berlin avait
envoyé un officier allemand à Constantino-
ple pour faire poser les mines dans le Bos-
phore.
La Consulta a, du reste, aujourd’hui tous
les documents qui ne laissent plus le moin-
dre doute sur des procédés louches qui dés-
honoreraient un échappé du bagne.
Mensonge et trahison, ces deux plantes
vénéneuses qui poussent si abondamment
chez les dégénérés avaient complètement
envahi le kaiser. Il les pratiquait avec l’in-
conscience d’une pic volant des objets pré-
cieux.
Il trompait tout le monde, depuis Dieu,
qu'il invoquait faussement et infatigable-,
meut, jusqu’aux Allemands eux-mêmes, '
C’est Guillaume en personne qui lancera
la nouvelle de l’agression française, « de
^envahissement de la Belgique » par les
Français, de « l’attaque des postes alle-
mands » parla France avant la déciaratÊm
de guerre, de « l’agression des aviateurs
français sur Metz et Nuremberg » I
Les péripéties de 4’existence de Guil-
laume, ses attitudes, ses gestes, ses pen-
sées, scs actes sont incontestablement ceux
d’un dégénéré dans le véritable sens psy-
chologique de ce mot.
Le mattoïde couronné de Berlin aura sur
la conscience non point quelques douzai-
nes, mais des centaines de milliers de vie
times. N’importe. Ses invocations au ciel et
sa familiarité touchante avec le Dieu tout-
puissant ressemble élrangemënt à celle de
Borgia...
La folie mitigée ou, si l’on préfère, pour
parler le langage d’autrefois, « l'innocence »
de Guillaume II se manifeste dans l’univer-
salité de scs talents, de même que dans ses
contradictions de tous les jours. Placé dans
d’autres conditions, il serait devenu un de
ces grapbomanes qui constituent la plaie
des rédactions et la punition des lecteurs
attirés per les titres de leurs ouvrages.
Ayant hérité d’un pouvoir absolu, il devait
tôt ou tard amener des cataclysmes dans
l’humanité...
Ç’est dans sa chute, que nous espérons
décisive et prochaine, qu’éclatera le vide
de celte existence théâtrale. U tombera
comme il avait vécu dans l’ivresse de ses
caprices et de ses crimes. Rappelons-nous
l’idole majestueuse de l’Ecriture qui se
brisa sur le parvis du Temple. De sa tête
d’or sortit une poignée,de rats...
I.ui qui a déchaîné une des guerres les
plus formidables qui aient jamais ensan-
glanté la terre, au lieu d’étonner le monde
par des actes d’un demi-dieu, s’amuse à
mentir contre l’évidence même. Il publie de
faux manifestes et inonde l’univers de faus-
ses nouvelles. Sa conscience léthargique
J’cjnpêche de voir le gouffre qu’il a creusé
pouf lui et son peuple et les montagnes de
haine et de méfiance qui se dressent contre
lui de toutes parts.
Jean FINOT.
[texte manquant]
LES FILS DU KAISER
Un Mort, un Blessé, uu Malade
et les trois autres...
H en avait six. Le premier, la kronpripz.
le pilleur du château de Bsye qui a failli être
fait prisonnier fors de la retraite qui suivit
la victoire de la Marne, parait encore com-
mander l’armée alternante qui accote dans
TArgonne ; le second, le-prince Eitel, au su-
jet duquel on raconta ut 1 gÿeü ses histoires
analogues a celles qui mi, •■-■t lin à ia car-
riere de cévte toujours/ài’airteée ; je t.rolsiènr/.e est, mort
dans unThopitaLbrige, frappé*, dit-on, par
ntié balte aileniaiï Je; le qffêtri Sine,Augaste-
Gaiiïà«me%’a pas'fâ'H parlé* dsTai ; ie cia-
qnièmei Oscar,’d quitté Famé®-«atade et a
été transporté à Hiiubôurg : tes’ .médecins
disent qu'il lui faudra plusieurs mois de re-
pos î ie sixième, Joachim, a été blessé et est
en vote de guérison ; il commence à marcher
.arec une CMuaef
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
■ Communiqués officiels et les dépêches Havas.
*»JK LA SOMME A~ LA luésELLB
4 Octobre. — M. Poincaré, président de la République, a quitté Bordeaux en com-
pagnie de MM. Millerand et Viviani, pour visiter les ariuëes et leur porter les félicita-
tions du pays tout entier.
— A notre aile gauche, nous avons pris, sur plusieurs points, une offensive heu-
reuse.
La lutte bat son plein dans la région d’Arras. Nous progressons dans la région de
Soissons,
Dans l’Argonne, nous avons refoulé l’ennemi vers le Nord.
Nous progressons lentement dans la Wôevre méridionale.
*5IV BELGIQUE!
4 Octobre. — Lp résistance d’Anvers continue de façon très énergique. Les Belges
ont organisé une défense très forte sur la Nethe.
Communiqués
du Gouvernement
4 Octobre, reçu à 18 h.
A NOTRE AILE GAUCHE
Après avoir repoussé toutes les attaques en-
nemies, nous avons repris l'offensive sur plu-
sieurs points. Sur les autres, nos positions sont
sensiblement maintenues.
AU CENTRE
■Rien h signaler jusque dans l’Argonne.
DANS L'ARGONNE
Nous avons refoulé l’ennemi vers le Nord.
DANS LA WOEVRE MÉRIDIONALE
Nous progressons, mais très lentement.
A L’AILE DROITE (LORRAINE ET VOSGES)
Rien de nouveau.
LA LUTTE BAT SON PLEIN
5 Octobre, reçu à 2 h. 30.
A L'AILE GAUGHE
La lutte bat son plein dans la région d'Arras
sans qu'aucune décision ait été encore obte-
nue.
L'action fut moins violente entre la. vallée
supérieure de l’A nere et la Somme et ent-e
la Somme et l’Oise.
Nous avens^pnogressé dans la région de Sels-
sons, où des tranchées ennemies ont été pri-
ses.
SUR LÉS AUTRES PARTIES DU FRONT
Sur presque tout le reste du front l'accalmie
déjà signalée pérsiste.
EN WOEWRE
. Nous avons fait quelques progrès entre Apre-
mont et la Meuse et sur le Rtipt de Mad.
nrwi »<■' i ■iinef
Dépêches Havas
Ls Président de la République sur le front
Bordeaux* 4 ocîobre.
Depuis le début des hostilités, M. Poincaré
avait exprimé l’intention de visiter les ar-
mées et tesr porter ses félicitations.
Il en avait été empêché jusqu’à présent
par la nécessité de présider quotidiennement
le Conseil des ministres et la désir de l’aoto-
rité militaire, qui ne jugeait pas le moment
favorable à la réalisation de ce projet.
Les circoastance* permettant aujourd’hui
ce déplacement, iè président de la Répu-
blique a quitté Bordeaux cet après-midi, en
automobile, pour aller d’abord au grand
quartier général, en compagnie de MM. Milie-
rand et Viviani.
Conseil des Ministres
Bordeaux, 4 octobre.
Le Conseil des ministres s’est entretenu
de la situation diplomatique et militaire
pendant i’ab*ence de M. Poincaré et de M.
Viviani. Les ministres se réuniront tons ies
matins en Conseil de Cabinet sous ia prési-
dence de M- Briand.
Quelques jours encore
Bordeaux, 4 octobre.
Suivant des renseignements recueillis à
Bordeaux par les journaux il ne faut p :s
s’attendre a un résultat définitif avant qua-
tre ou cinq jOnrs, car si les Allemands don-
nent l’impression sur différents points d’être
épuisés, il faut tenir compte que ies chefs
français ventent ménager leurs troupes qui
sont toujours pleines d’enthousiasme et de
valeur morale.
Chauffeur victime de sou imprudence
Bordeaux, 4 octobre.
Hier soir, un chauffeur d’automobile fai-
saut une promenade avec deux amis dans la
I voiture de sou patron, et qui n’avait ni sauf-
conduit ni pièce d’identité, a été tué par
, une sentinelle qui lui ordonnait de s’arrêter.
11 avait refusé de l'écouter, sans doute pour
éviter les conséquences de son équipée.
Un Servies Solennel
Londres, 4 octobre.
Un service solennel a été célébré à l’inten-
tion des troupes alliées en l’égiise Notre-
Dsrae de Franc-va Leioéster Square.
Une nombretisa assistance étaient réunie.
On revu arquait l'ambassadeur de France, le
personnel de l'ambassade, le ministre de
Belgique eide nombreux réfugiés beiges.
Les Pertes allemandes
:. Rotterdam, 4 octobre.
La 33* liste des pertes aliemanoes, dont les
chiffres s’arrêtent aux premiers jours de
.sentetubre, accuse le total des pertes à
117,000 hommes, morts et blessés»
Au Maroo
I K Rabat, 3 octobre.
Le général Lÿautey est parti ponr Kenifra
Onedzen-S düamanine et Sidiahrar pour vi-
siter nos avant-postes.
L’Aviateur Poirée dêooré
Petrograd, 3 octobre.
L’aviateur français Poirée a été décoré de
la croix militaire russe pour les habiles et
courageuses reconnaissances qu’il a effec-
tuées pour l’armée russe.
[On se sonvient qae l’aviateur Pairée vint,
il y a quelques--mais, dans la région havratee
oh il souleva l’admiration générale par ses
audacieux exercices et, surfont, ses étourdis-
sants vols renversés].
Le Pils de M. Hanotaus
Bordeaux, 4 octobre.
L'ambassade d’Espagne à Berlin a télégra-
phié à M. Gÿbrid Habàteux aue son fils, le
lieutenant Hanotao®, blessé au bras près de
Reims, a été fait pusonnier arec une ambu-
lance où il était soigné.
L'ATTAQUE D'ANVERS
Le Fort de Weelhem tient toujours
Amsterdam, 4 octobre.
Le Handelsblad, d’Anvers, dit que le fort de
Wae3i*«i est toujours entre les mains des
Beiges qui occupent dé fortes positions.
Les Allemands atent pas essayé de forcer
le passage du fleuve,
La Situation est atationnaire,—.
. .. -£■***' Anvers, 4 octobre.
Lâ.sitnatioa des positions fortifiées d’An-
vers est stationnaire. , _ '
L’Héroïque Résistance des Belges
Londres, 4 octobre.
La légation de Belgique a reçu ia dépêche
suivante Î
« Le ministre des affaires étrangères est
prévenu que nos troupes ont été obligées de
se reiirer.snr ie Nethe à la suite d’une vio-
lente attaque de l’artilierie allemande et
après une résistance énergique de cinq jours.
. » Notre situation sur le Nethe est très forte
et l'armée résistera de toute son énergie. »
Succès des Busses sur la frontière prussienne
LE TERRITOIRE ALLEMAND ENVAHI
Petrograd, 3 octobre.
{Communiqué de l’Etat-Major Général Russe)
La bataille sur le froat de 1» Presse orien-
tais continue. Le combat n’a pas eu de ré-
sultat definitif dans le district eteMariampol.
Nous avons définitivement occupé les po-
sitions allemandes près de Krasna, à l’Est
de Simno.
A la suite d’une attaque de nuit et sur
nne énergique offensive russe l’ennemi s’est
retiré de Leipuny vers Suwa fci.
Sur ia route de Sefny à Sawalky le mou-
vement de retraite des Allemands, poursui-
vis par la cavalerie russe appuyée par l'artil-
lerie, s’est changé en dé'roate.
Un violent combat s’est livré dans le dis-
trict de Shwalki contre les troupes alleman-
des qui avaient été en bâte envoyées par
chemin de fer pour renforcer l’armée en
retraite.
Près de Raczka, les Allemands tentèrent
une attaque de nuit à la baïonnette et subi-
rent des pertes sérieuses.
Augusicw fut bombardée sur le côté Nord-
Ouest jusqu'à deux heures de l'après-midi
lundi. L’infanterie russe prit alors résoln-
ment l%Éfeasive et repoussa l’ennemi.
Les AHémsnds ont été également repous 1
sés à Shehuchin et à Grajewj où les troupes
russes ont euvahi le territoire allemand.
Les Russes ont capturé une partie du
convoi d’automobiles rattaché à la colonne
allemande qui opéra contre Ossowiac.
Dans ie district deNilava l'ennemi prit l’of-
fensive, mais il fnt repoussé.
L’Heureuse Méprise
Petrograd, 3 octobre.
Deux officiers aviateurs russes, victimes
d’une panne, dorent atterrir en territoire
ennemi, en présence d’une patrouille autri-
chienne.
L’ennemi, trompé par le costume de cuir,
dont étaient Vêlas les officiers rosses, les
aida à reparer leur appareil, après que le
pilote leur en ent fait la demande, dans un
excellent allemand.
Lorsque ies aviateurs eurent repris les
airs, ils laissèrent tomber un papier remer-
ciant les Autrichiens de leur méprise.
La Vie à Moscou
Moscou, 4 octobre
La vie économique est locjqur* intense.
Le prix des denrées alimentaires est plu-
tôt à la baisse.
La Générosité de Vienne
Rome, 4 octobre.
On mande de Vienne au Messay ro :
« Les souscriptions ouvertes en faveur de
la Croix-Rouge ont obtenu peu de succès. »
La noblesse figure sur cas listes que pour
des sommes ri Sien ies.
On cite le cas d’an des plus grands noms
de l’Empire qui est aussi l’un des pins ri-
ches d’Europe, qui n’a souscrit qu’une som-
me de vingt coaronnes.
U faut s’attendre 4 la publication des
noms de tous les nobles millionnaires, qui
se signalèrent par leur avarice.
L’emperenr n’a pas caché sa grande indi-
gnation de leur attitude.
Aviateurs allemands perdus eu mer
Londres, 4 octobre.
On mande de Copenhague au Times que le
2 octobre, le capitaine du vapeur sué-
dois Runa, allant de Gothembourg à Lybock
a sauvé deux aviateurs allemands restés 14
heures dans l’eau sur un hydropiàne.
Vapeurs coulés par des Mines
Londres, 4 octobre.
On mande d’Ostende au Lloyd que le va-
peur anglais Dayton, allant deilull à Anvers,
» heurté une mine la nuit dans la mer du
Nord. li a coulé aussitôt. Neuf hommes de
l’équipage manquent.
Londres, t -octobre.
On mande de Tynemouth au Lloyd, qne le
vapeur Tremo, de Arendal, a heurté hier une
mine et a conté,
Deax hommes de l’éqaipage ont été noyés.
La Traitement des Prisonniers français
et anglais
Bâ'e, 4 octobre.
La presse de Berlin publie ce communi-
qué de l’autorité allemande :
« Il a été rapporté que du thé, du chocolat
et autres friandises ont données aux
prisonniers et qu’on a même donné du
ffeurre frais aux blessés français dans les
hôpitaux militaires. Ces mesures ont été
crffiquées. Le prix de chaque prisonnier par
jour est de 60 pfennings (70 centimes envi-
ron). Pour couvrir cette dépense, les prison-
niers, sans exception, sont employés à un
travail utile. Les bruits qui ont circulé con-
cernant tes privilèges spéciaux, tels que per-
mission de jouer au tennis ou au golf sont
sans fondement. Le thé, le chocolat et ie
beurre sont donnés seulement aux malades
et aux blessés sur les indications des doc-
teurs ».
L’Action Japonaise s’accentue
Pékin, 4 octobre.
Les Japonais se sont emparés de la voie
ferrée allant de Chan-Toung à Tsi-Manfou et
Weihsien.
Les Chinois semblaient opposés à la me-
sure, mais ies Japonais ont fait remarquer
que c’est stratégiquement impossible de per-
mettre aux Allemands de contrôler 1e che-
min de 1er durant les opérations contre
Kiao Tehéou. Les Japonais ont également
rappelé le traité sino-allemand de 1893 qui
accorde la charte à l’Allemagne et qui prou-
ve, disent-ils, que la Compagnie de chemins
de.fer est essentiellement allemande.
LES DÉPLACEMENTS DU KAISER
Il est,admis que le Kaiser passa un mois
à Mayence où fut établi ie quartier de l’état
major générai. Son train spécial, composé
de dix voitures, naguère peintes en bien et
en blanc, est aujourd’hui d’une conteur som-
bre, avec une croix rouge sur le toit de cha-
que wagon.
Un grand soin est. pris pour dissimuler les
mouvements de l’empereur. Il ne voyage
qu’avec une garde de corps importante, mi-
litaire et civile, celle-ci composée ds détecti-
ves venus de toutes les parties de "Alterna-*
gne.
Pendant son séjour à Cobtenfz, ie Kaiser
affectait de parier à ia population civile. Il
lui arriva même un jour de découvrir que
le « civil » auquel il s'adressait était un poli-'
eier qui l’avait accompagné dans son voyage
à Jérusalem !
C’est à Cobleniz, i.e jour de Sedan, qu’eut
lieu ta dernière rencontre de l’empereur et
du Kronpripz. L’emperenr embrassa son
fils* t’appela publiquement te « héros invin-
cible », puis le présenta à la foute comme
« le restaurateur de la paix d ms le mon-
de ».
L’empereur d’Allemagne a vraiment la
plaisanterie trop lourde.
Durant la semaine qni précéda son départ
pourTe front de l'Est, 1e Kaiser se plaisait à
faire des apparitions nocturnes dans le?
camps, inspectant silencieusement les^^ hom-
mes.
■ i H i II i
PRONONCIATION FRANÇAIS! (?)
On sait que de nombreux soldats alle-
mands ont dans leur poche un vocabulaire
destiné à leur permettre de se faire com-
prendre, en France. Cela s’appelle Deutsch-
franzasischcr Soldiiten-Sprachführer. .
Ce petit livre, à couverture jaunâtre, a
pour auteur le.hau/Jmonfi Uaasmanu et est
édité à Leipzig, pour 20 pfennigs, li est divi-
sé en trois colonnes : texte allemand, texte
français et prononciation.
Cette colonne vant, à elle seule, plus de
20 pfennigs, certainement t .
On y lit :
— Si vous vous sauvez, je tire : Ssih wuh
wuh ssohweh, schoe lier.
— Obéissez, passez devant : Obehissen, pas-
sch doewang.
— Videz vos poches : Wiieh woh posch.
— Otez vos chaussettes : Ohteh woh
schohsset.
— Ecrivez sur ce papier le numéro du
corps d’armée français: Ekhviweh sur ssm
papiëh loe nümehroh dii Korh darmeh franys-
saeh.
Etc...
Et surtout cette phrase qu’ils ont dû ap-
prendre ls première’ :; lu paWfp.ü
tahr.
Hélas} ce beiu vocabulaire na leur ser-
vira pas pendant bien longtemps, Et lors-
que nos soldats envahiront l’Allemagne, ils
n’auront bas besoin de faire usage ae leur
jargon barbare pour leur faire comprendre
qu’iis sont vaincus.
Ils ne Chantent pins Victoire !
Le Daily Tclegmpk a publié samedi la dé-
pêche suivante de New-York :
« Aujourd’hui,pour ia troisième fois depuis
1e commencement de li guerre, ia dépêche
quotidienne sans fit de Berlin n’a pas été pu-
Biiée poar raconter les victoires allemandes.
Le comte Bernstorfi, ambassadeur d’Allema-
ene na nent nas expliauer ce phénomène. »
L’AME HÉROÏQUE
D’une Petite Fille de Paris
Le 27 septembre dernier, une fillette, de
treize ans, Denise Cartier, toute pimpante
dans sa belle robe des dimanches, passait
avenue du Trocadéro, vers onza heurés et
demie du matin. Sa mère Bavait envoyée
faire une commission ch z une m.-rcière-du
voiùaage, et ia petite se hâtait.
Tout à coup, une détonation formidable
retentit, ies vitres des maisons voient en
éclats, et Reniant route à terre comme une
masse.
Un « Tanbe », on s’en souvient, voulant
renouveler une vaine autant que misérable
tentative d’intimidation, venait, en effet, de
jeter à cet endroit une bombe qui, en tom-
bant, avait atteint mortellement an paisible
prooreneur et grièvement blessé iâ petite
Denise Cartier.
L’enfant avait eu la jambe broyée. Elle
fut transportée immédiatement à l’hôpital
et y fit preuve d'un courage stupéfiait. Elle
souffrait affreusement, elle ne cessa pas de
sourire.
Quand ses parents, affolés, arrivèrent à
l’hôpital, quelques instants après, ne souffla-
t-elle pas à l’interne: « Ne dites pas à maman
que cest grave » î
Pansée, soignée avec des délicatesses infi-
nies, la victime de l’avialenr teuton ne bron-
cha pas, retenant ses cris, pendant que ton
père et sa mère se tenaient à son chevet, elle
les réconforta par des sourires et par un ba-
vardage endiablé.
« Dis papa, disait-elle, je suis une victime
de la guerre ! Il aurait tout de même pu choi-
sir une autre tête que la mienne t »
Et les parents partis, elle ne vivait que
dans l’espérance ds leur prochaine visite.
M. et Mme Cartier, de braves et honnêtes
travailleurs, qui, dans une petite loge au
numéro 5 de Ig rue de ia Manufacture, vi-
vaient modestement mais heureusement,
grâce à la présence de es petit être chéri,
ont connu depuis ce dimanche-là des jours
effroyables.
Seuls, en face l’un de l’autre, ils pleu-
rent ; leurs nuits ne sont que fièvre et cau-
chemars.
Depuis 1e premier jour, il savaient la véri-
té : avec de grands ménagements, on leur
avait dit: «Votre fille perdra une jambe j
nous serons obligé de l’amputer. »
Aussi, quand Mme Cartier vint voir son
enfant est-ce elle que l'on pria timidement
de révéler à ia petite cette vérité terrible.
« Il 1e faut bien », répandit la brav8
femme.
Devant Denise, la mère commença une
phrase où ii était question de coarag?, de
i‘avènir, de la vie sanve. Etonnée, la fillette
interrompit sa mère en.Iuidisant :....
Qu’est-ce q cm t’as, ce matin 1 .
rt .liit oanvre nutnau. on laoacha pas et, tout
fff WÏSP, WrTOTsl!îffit:Tî11^», relie révéla
l’horribie vérité.
Désiré s’esclaffa :
— Tu ne m’apprends rien, petite mère, je
i’ai su par les journaux, personne ici n’a
voulu me dire si c’était vrai I
Et, en parlant ainsi, l’héroïjue enfant re-
gardait sa mère bien en face, comme ponr
lui pronver que cette nouvelle ne la trou-
blait en aucune façon.
Pais, la fillette paria d’autre chose, de set
petites amies, de l’école mauquée... •
Au moment de partir, Mme Cartier em-
brassa longuement Denise ; mah celle-ci,
après lui avoir rendu ses baisers, lui recom-
manda :
— Dis, petite mère, tu devrais m’appren-
dre à taire du—tricot pour les soldats, et tu
m’apporteras de la laine l
La mère s’enfuit, iaetpab e da retenir plu»
ongté’mps ses iafmes.
C’est elle qui, hier après-midi, à son re-
tour de i’bôpital, a raconté ces détails
émouvants. Pour l’homme qui a failli tuer
son ehfaat, elle n’a pas eu une paroie de
haine, pas un mot de menace !
Dans la maison, cômSé dans 1e quartier
du Trocadéro, on s’est ému de la situation
créée à la petite Denise.
• On voudrait assn'rer 1 à.vïsnir de cette inno-
ceute victime de la guerre et lui consumer
un peat avoir qui lui permettrait de mieux
affronter les duretés de la vie nouvelle qui
va lui être faite--— vT .
Lê&JMJegpds. gflitleraicnt. Bruxelles (?)
Des nouvelles reçues à Amsterdam, dé
Bruxelles, feraient prévoir ie départ des.
Allemands de-Bruxeiies.
Les blessés sont sur le point d’être évacué»
sur l’Aüemagne. v
L’état-.major général a quitté Luxembourg
pour Mayence dans quatre-vingts automo-
biles.
La Daily Chronicle, qui donne cette dépê-
che, ajouta que 800 Allemands,sur ie* ligne»
entre Bnaxèïtes et Anvers, souffrent dé te
fièvre typhoïde.
À LA GLOIRE DÜ208eDEUm
Le maire de Roanne a fait-aiUclier l’appel
suivant à la gloire du 298« d’infanterie, qui
Lient garnison dans cette ville, et qui, le 7
septembre, a pris le drapeau du SO* de ligue
allemand. Ce fait a valu an 298» d’être déco-
ré de ia Légion d’hanneur, alors que préci-
sément ia ville de Roanne elle-même a
mérité ia même distinction en 1814 — il y a
cent ans -— pour sa défense contre les Au-
trichiens :
Le 298» régiment d’infaaieris, que noirs
patriotique population acclamait il y a quel-
que temps lors de son départ pour la t rou-
tière, vient d’être décoré de ia Légion d’hba-
oeur pour sa belle conduite au feu et la
prise d'un drapeau ennemi.
A cette nouvelle, nôtre ville a ressenti un
frisson de légitime fierté que le maire a tenu
à traduire en s’empressant d’envoyer au
commandant du régiment 1e télégramme
suivant : ;
« Interprète de la population de Roanne,
iustemèut iière de votre beau régiment, q -T
vient de se couvrir d? gloire par sa vaîliane#
et la prise d'un drapeau ennemi, 1a maire
.v*ns exprime; ainsi qu'à vos officias, soi, •
officirrset soldais, sas pins chaleureasès fo
licitations et le témoignage de son admliw
tion enthousiaste. »
« La conquête dë ce irophée sera tin pré-
cieux encouragement pour notre Chère a?
mée, nn réconfort pour Tes coeurs en déni*
et la juste récompense, dés sacrifices à N
Patrie consentis par tous uos concitoyens.
» Roanne, te 19 êéutembi o 1914.
» P. Botdisiro. »
Administrateur - Délégué - Géras!
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LE KAISER
Dans le prochain numéro de La Revue, qui
paraîtra incessamment, Si. Jean Fmot pa-
lliera un portrait du Kaiser dont nos lec-
teurs liront sans doute avec intérêt les prin-
cipaux passages :
Dans cette seconde moitié de l'année 1914,
1ç mot kaiser tout court nous fait sourire.
Il y a quéiques mois, l’imagination des peu-
ples, sans parler de la nation allemande, y
devinait cependant quelque chose de mys-
térieux, de puissant et de redoutable à la
fois. Il n’y a pas très longtemps de cela, le
kaiser fut même populaire en France. On
Voyait en lui une espèce de Lohengrin mo-
derne, l'incarnation de la loyauté et d’une
largesse de vues, un véritable empereur de
la paix, comme l’autre, l’authentique, in-
carnait le génie de la guerre.
L’incohérence de ses paroles grandilo-
quentes et ses geste de cabotin avaient
pourtant quelque chose d’inquiétant. Ses
discours se suivaient et sc contredisaient,
de même que ses sympathies et ses goûts.
Si ses moustaches en croc prêtaient à son
visage un air de décision et d’énergie, ses
yeux rêveurs, qui soudain se fixaient avec
une immobilité déconcertante sur l’interlo-
cuteur, son bavardage souvent insipide et
presque Toujours nerveux, la rapidité avec
laquelle il changeait dë sujet troublaient
profondément ceux qui rapprochaient.
Lorsqu’on avait le courage de regarder
l’homme derrière le souverain, celui-ci pa-
raissait peu normal, sinon totalement désé-
quilibré. Un ambassadeur, qui n’avait
point été trompé par ses prétentions de dé-
miurge, m’a dit un jour que Guillaume lui
rappelait un de ces arlequins vénitiens qui
inauguraient solennement les réjouissances
de Venise. ..
On s’avisa à un moment donné de pu-
blier un recueil des discours de Guillau-
me II ; la contradiction et l’incohérence
flagrante de ces discours impressionnèrent-
profondément les spécialistes des maladies
mentales.
Je me suis trouvé en ce moment de pas-
sage à Turin. Dans une conversation avec
Cesare Lombroso, celui-ci me fit part de
son jugement sur l’empereur allemand.
Pour le célèbre fondateur de l’anthropologie
criminelle, Guillaume II n’était qu’un mat-
tôïde caractérisé
Avec qette impressionnabilité d’un déira-
«ué -raisonnant et délirant, l'empereur
Guillaume n’était-il pas capable de tout, et
même, je l’admets volontiers, d’une bonne
et grande action ? Rien ne m’étonnait chez
lui, pasl;ifiême son Dieu étrange, qu’il invo-
quait e&Hunejjne sorte de fonctionnaire in-.
férieur devant l5galtècr~ics débordements'
de ses paroles ou de ses gestes irréfléchis.
Dans sa mentalité troublée, il paraissait
Réellement convaincu que le Dieu, le vrai,
le Dieu de la miséricorde et de l’amour du
prochain lui avait confié la tâche de régner
sur l’Allemagne et que les Hohctîzoliéra
sortaient tout droit de la cuisse divine
C’est en son nom qu’il aimait à parler de
la paix... Mais c’est aussi comme porte-
parole de Dieu le Père, qu’il agitait son
glaive.
I/empereur d’Allemagne et le bon Dieu
ainsi confondus, Guillaume se croyait in-
vincible. Son audace de ces derniers temps
n’a rien d’étonnant. L’Europe et même tous
les pays réunis ne l’auraient point autre-
ment troublé. La puissance divine h’etait-
cllc point de son côté! On croyait à tort à
un accès subit de folie là où il. ne s’agissait
que d’une manifestation de plus de “cette
maladje lente et continue qui minait l’em-
pereur. L’histoire de son règne n’est, en
réalité, qu’une suite de pensées et d’actes
délirants,Par une force d’inertie léguée par
le règne précédent, et surtout grâce aux
qualités laborieuses et persévérantes de la
nation allemande, celle-ci n’a pas sombré,
malgré ot contre l’empereur et sa camaril-
la. Elle a pu ainsi supporter les excès d’ar-
mements et toutes ses folies, y compris
cjcile de sa grandeur. Mais en fin de compte
le génie du mal est devenu le plus fort. La
grandeur de l’Allemagne, fondée sur une
mégalomanie morbide et dirigée contre la
sociabilité du monde civilisé, mortellement
atteinte, s’évanouit et se dissipe.
L’empereur donnait des coups de barre
violents de tous les côtés. 11 était tantôt du
vingtième et tantôt du dixième siècle. Sa
morale privée et publique déconcertait. Ce
chevalier suprême de la vertu commettait
des actes douteux et répréhensibles.
Son panache, son Dieu cl son glaive ne
cessaient pourtant de masquer devant le
monde la fragilité de sa pauvre pcLite cons-
cience et la versalilé inquiétante de son
cerveau.
Une grande perversité morale n’a pas
discontinué de se manifester chez Guil-
laume à toutes les époques de sa vie. L’in-
gratitude, conséquence naturelle de l’âme
aux abois d’un maltoïdc, qui touche à tout
et ne peut être fidèle qu’à son idée fixe non
réalisée, paraissant presque innée chez le
kaiser.
Il nous faudrait dépasser les limites de
cette étude si nous voulions rappeler les
faits authentiques qui contribuent à nous
présenter l’empereur comme l’être le plus
Ingrat et le plus instable. Son intervention
dans les affaires qui ue le regardaient pas
«'exerçait môme très fréquemment en
dehors de son empire.
Rappelons l’incident Krügeret la fameu-
se dépêche qui, surexcitant iç Transvaal,
avait provoqué une guerre fralicide entre
les Boers et les Anglais.
L’empereur Guillaume lâcha, avec'un
geste peu élégant, les pauvres victimes de
ses paroles irréfléchies où plutôt deses ac-
tes aune impulsivité immorale et irraisén-
tiée.
Quelques années plus tard, en S90S (dans
Ai fameuse interview du Daily Telegraph)
le kaiser avoua, avec une inconscience de
malade, une do scs nombreuses infamies.
Lui qui excitait les pauvres Boers à la
guerre avait connu « un plat. nui lui tarut
le meilleur contre eux, et il l'envoya à la
reine Victoria» !
On n’a point oublié l’accueil enthousiaste
qu’il avait méuagé au comte Witte, le pre-
mier ministre russe, après son retour des
Etats-Unis où il avait scellé la paix entre
la Russie et le Japon. Portant aux nues ce
diplomate, il l’avait baptisé le second Bis-
marck. Mais ce qu’on ignore partout, c’est
que le comte a dû quitter le pouvoir grâce
aux intrigues de Guillaume..., Un histo-
rien documenté de demain pourra fournir
à ce sujet une page digne de Saint-Simon.
Qu’on s’étonne après cela de l’attitude de
l’empereur à l’égard de ses serviteurs alle-
mands. Bismarck, Caprivi,’ de, Bülow et
tant d’autres devaient forcément céder la
place à un Bethmann-Hollweg, obscur,
rond-de-cuir, devenu un instrument docile
entre les mains de son maître bizarre et
anormal.
Le prince de Bülow, qui appartenait à
l’école des diplomates vieillots identifiant
le mensonge et le manque de scrupules
avec la finesse de l’esprit, fut lui-même
souvent choqué par les procédés employés
et imposés par Guillaume II.
Ses mensonges et son manque de toute
loyauté faisaient rougir le vieux profes-
sionnel de la ruse.
Les faits abondent. Ainsi, pendant la
guerre italo-lurque, l’Allemagne, c'est-à-
dire son empereur, qui surveillait en per-
sonne la politique extérieure, n’avait cessé
d’aider la Turquie — et par quels moyens 1
— contre lTtalie, son alliée. L’ambassadeur
d’Allemagne à Constantinople, le baron de
Marsehali, prêchait aux Turcs la résistance ;
les officiers allemands inspiraient et gui-
daient le célèbre Enver, qui, simple officier
ayant assassiné plus tard son propre minis-
tre de la guerre, est devenu par cela même
plus cher au coeur de Guillaume ; le gou-
vernement est même ailé jusqu’à procurer
aux Tripoiitains des armes et des muni-
tions. .. Bien plus, de concert avec l’Au-
triche, l’Allemagne fournissait à la Tur-
quie des mines sous-marines pour couler
les vaisseaux italiens... Et, comme si la
félonie n’avait pas de limites, Berlin avait
envoyé un officier allemand à Constantino-
ple pour faire poser les mines dans le Bos-
phore.
La Consulta a, du reste, aujourd’hui tous
les documents qui ne laissent plus le moin-
dre doute sur des procédés louches qui dés-
honoreraient un échappé du bagne.
Mensonge et trahison, ces deux plantes
vénéneuses qui poussent si abondamment
chez les dégénérés avaient complètement
envahi le kaiser. Il les pratiquait avec l’in-
conscience d’une pic volant des objets pré-
cieux.
Il trompait tout le monde, depuis Dieu,
qu'il invoquait faussement et infatigable-,
meut, jusqu’aux Allemands eux-mêmes, '
C’est Guillaume en personne qui lancera
la nouvelle de l’agression française, « de
^envahissement de la Belgique » par les
Français, de « l’attaque des postes alle-
mands » parla France avant la déciaratÊm
de guerre, de « l’agression des aviateurs
français sur Metz et Nuremberg » I
Les péripéties de 4’existence de Guil-
laume, ses attitudes, ses gestes, ses pen-
sées, scs actes sont incontestablement ceux
d’un dégénéré dans le véritable sens psy-
chologique de ce mot.
Le mattoïde couronné de Berlin aura sur
la conscience non point quelques douzai-
nes, mais des centaines de milliers de vie
times. N’importe. Ses invocations au ciel et
sa familiarité touchante avec le Dieu tout-
puissant ressemble élrangemënt à celle de
Borgia...
La folie mitigée ou, si l’on préfère, pour
parler le langage d’autrefois, « l'innocence »
de Guillaume II se manifeste dans l’univer-
salité de scs talents, de même que dans ses
contradictions de tous les jours. Placé dans
d’autres conditions, il serait devenu un de
ces grapbomanes qui constituent la plaie
des rédactions et la punition des lecteurs
attirés per les titres de leurs ouvrages.
Ayant hérité d’un pouvoir absolu, il devait
tôt ou tard amener des cataclysmes dans
l’humanité...
Ç’est dans sa chute, que nous espérons
décisive et prochaine, qu’éclatera le vide
de celte existence théâtrale. U tombera
comme il avait vécu dans l’ivresse de ses
caprices et de ses crimes. Rappelons-nous
l’idole majestueuse de l’Ecriture qui se
brisa sur le parvis du Temple. De sa tête
d’or sortit une poignée,de rats...
I.ui qui a déchaîné une des guerres les
plus formidables qui aient jamais ensan-
glanté la terre, au lieu d’étonner le monde
par des actes d’un demi-dieu, s’amuse à
mentir contre l’évidence même. Il publie de
faux manifestes et inonde l’univers de faus-
ses nouvelles. Sa conscience léthargique
J’cjnpêche de voir le gouffre qu’il a creusé
pouf lui et son peuple et les montagnes de
haine et de méfiance qui se dressent contre
lui de toutes parts.
Jean FINOT.
[texte manquant]
LES FILS DU KAISER
Un Mort, un Blessé, uu Malade
et les trois autres...
H en avait six. Le premier, la kronpripz.
le pilleur du château de Bsye qui a failli être
fait prisonnier fors de la retraite qui suivit
la victoire de la Marne, parait encore com-
mander l’armée alternante qui accote dans
TArgonne ; le second, le-prince Eitel, au su-
jet duquel on raconta ut 1 gÿeü ses histoires
analogues a celles qui mi, •■-■t lin à ia car-
riere de cévte
dans unThopitaLbrige, frappé*, dit-on, par
ntié balte aileniaiï Je; le qffêtri Sine,Augaste-
Gaiiïà«me%’a pas'fâ'H parlé* dsTai ; ie cia-
qnièmei Oscar,’d quitté Famé®-«atade et a
été transporté à Hiiubôurg : tes’ .médecins
disent qu'il lui faudra plusieurs mois de re-
pos î ie sixième, Joachim, a été blessé et est
en vote de guérison ; il commence à marcher
.arec une CMuaef
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
■ Communiqués officiels et les dépêches Havas.
*»JK LA SOMME A~ LA luésELLB
4 Octobre. — M. Poincaré, président de la République, a quitté Bordeaux en com-
pagnie de MM. Millerand et Viviani, pour visiter les ariuëes et leur porter les félicita-
tions du pays tout entier.
— A notre aile gauche, nous avons pris, sur plusieurs points, une offensive heu-
reuse.
La lutte bat son plein dans la région d’Arras. Nous progressons dans la région de
Soissons,
Dans l’Argonne, nous avons refoulé l’ennemi vers le Nord.
Nous progressons lentement dans la Wôevre méridionale.
*5IV BELGIQUE!
4 Octobre. — Lp résistance d’Anvers continue de façon très énergique. Les Belges
ont organisé une défense très forte sur la Nethe.
Communiqués
du Gouvernement
4 Octobre, reçu à 18 h.
A NOTRE AILE GAUCHE
Après avoir repoussé toutes les attaques en-
nemies, nous avons repris l'offensive sur plu-
sieurs points. Sur les autres, nos positions sont
sensiblement maintenues.
AU CENTRE
■Rien h signaler jusque dans l’Argonne.
DANS L'ARGONNE
Nous avons refoulé l’ennemi vers le Nord.
DANS LA WOEVRE MÉRIDIONALE
Nous progressons, mais très lentement.
A L’AILE DROITE (LORRAINE ET VOSGES)
Rien de nouveau.
LA LUTTE BAT SON PLEIN
5 Octobre, reçu à 2 h. 30.
A L'AILE GAUGHE
La lutte bat son plein dans la région d'Arras
sans qu'aucune décision ait été encore obte-
nue.
L'action fut moins violente entre la. vallée
supérieure de l’A nere et la Somme et ent-e
la Somme et l’Oise.
Nous avens^pnogressé dans la région de Sels-
sons, où des tranchées ennemies ont été pri-
ses.
SUR LÉS AUTRES PARTIES DU FRONT
Sur presque tout le reste du front l'accalmie
déjà signalée pérsiste.
EN WOEWRE
. Nous avons fait quelques progrès entre Apre-
mont et la Meuse et sur le Rtipt de Mad.
nrwi »<■' i ■iinef
Dépêches Havas
Ls Président de la République sur le front
Bordeaux* 4 ocîobre.
Depuis le début des hostilités, M. Poincaré
avait exprimé l’intention de visiter les ar-
mées et tesr porter ses félicitations.
Il en avait été empêché jusqu’à présent
par la nécessité de présider quotidiennement
le Conseil des ministres et la désir de l’aoto-
rité militaire, qui ne jugeait pas le moment
favorable à la réalisation de ce projet.
Les circoastance* permettant aujourd’hui
ce déplacement, iè président de la Répu-
blique a quitté Bordeaux cet après-midi, en
automobile, pour aller d’abord au grand
quartier général, en compagnie de MM. Milie-
rand et Viviani.
Conseil des Ministres
Bordeaux, 4 octobre.
Le Conseil des ministres s’est entretenu
de la situation diplomatique et militaire
pendant i’ab*ence de M. Poincaré et de M.
Viviani. Les ministres se réuniront tons ies
matins en Conseil de Cabinet sous ia prési-
dence de M- Briand.
Quelques jours encore
Bordeaux, 4 octobre.
Suivant des renseignements recueillis à
Bordeaux par les journaux il ne faut p :s
s’attendre a un résultat définitif avant qua-
tre ou cinq jOnrs, car si les Allemands don-
nent l’impression sur différents points d’être
épuisés, il faut tenir compte que ies chefs
français ventent ménager leurs troupes qui
sont toujours pleines d’enthousiasme et de
valeur morale.
Chauffeur victime de sou imprudence
Bordeaux, 4 octobre.
Hier soir, un chauffeur d’automobile fai-
saut une promenade avec deux amis dans la
I voiture de sou patron, et qui n’avait ni sauf-
conduit ni pièce d’identité, a été tué par
, une sentinelle qui lui ordonnait de s’arrêter.
11 avait refusé de l'écouter, sans doute pour
éviter les conséquences de son équipée.
Un Servies Solennel
Londres, 4 octobre.
Un service solennel a été célébré à l’inten-
tion des troupes alliées en l’égiise Notre-
Dsrae de Franc-va Leioéster Square.
Une nombretisa assistance étaient réunie.
On revu arquait l'ambassadeur de France, le
personnel de l'ambassade, le ministre de
Belgique eide nombreux réfugiés beiges.
Les Pertes allemandes
:. Rotterdam, 4 octobre.
La 33* liste des pertes aliemanoes, dont les
chiffres s’arrêtent aux premiers jours de
.sentetubre, accuse le total des pertes à
117,000 hommes, morts et blessés»
Au Maroo
I K Rabat, 3 octobre.
Le général Lÿautey est parti ponr Kenifra
Onedzen-S düamanine et Sidiahrar pour vi-
siter nos avant-postes.
L’Aviateur Poirée dêooré
Petrograd, 3 octobre.
L’aviateur français Poirée a été décoré de
la croix militaire russe pour les habiles et
courageuses reconnaissances qu’il a effec-
tuées pour l’armée russe.
[On se sonvient qae l’aviateur Pairée vint,
il y a quelques--mais, dans la région havratee
oh il souleva l’admiration générale par ses
audacieux exercices et, surfont, ses étourdis-
sants vols renversés].
Le Pils de M. Hanotaus
Bordeaux, 4 octobre.
L'ambassade d’Espagne à Berlin a télégra-
phié à M. Gÿbrid Habàteux aue son fils, le
lieutenant Hanotao®, blessé au bras près de
Reims, a été fait pusonnier arec une ambu-
lance où il était soigné.
L'ATTAQUE D'ANVERS
Le Fort de Weelhem tient toujours
Amsterdam, 4 octobre.
Le Handelsblad, d’Anvers, dit que le fort de
Wae3i*«i est toujours entre les mains des
Beiges qui occupent dé fortes positions.
Les Allemands atent pas essayé de forcer
le passage du fleuve,
La Situation est atationnaire,—.
. .. -£■***' Anvers, 4 octobre.
Lâ.sitnatioa des positions fortifiées d’An-
vers est stationnaire. , _ '
L’Héroïque Résistance des Belges
Londres, 4 octobre.
La légation de Belgique a reçu ia dépêche
suivante Î
« Le ministre des affaires étrangères est
prévenu que nos troupes ont été obligées de
se reiirer.snr ie Nethe à la suite d’une vio-
lente attaque de l’artilierie allemande et
après une résistance énergique de cinq jours.
. » Notre situation sur le Nethe est très forte
et l'armée résistera de toute son énergie. »
Succès des Busses sur la frontière prussienne
LE TERRITOIRE ALLEMAND ENVAHI
Petrograd, 3 octobre.
{Communiqué de l’Etat-Major Général Russe)
La bataille sur le froat de 1» Presse orien-
tais continue. Le combat n’a pas eu de ré-
sultat definitif dans le district eteMariampol.
Nous avons définitivement occupé les po-
sitions allemandes près de Krasna, à l’Est
de Simno.
A la suite d’une attaque de nuit et sur
nne énergique offensive russe l’ennemi s’est
retiré de Leipuny vers Suwa fci.
Sur ia route de Sefny à Sawalky le mou-
vement de retraite des Allemands, poursui-
vis par la cavalerie russe appuyée par l'artil-
lerie, s’est changé en dé'roate.
Un violent combat s’est livré dans le dis-
trict de Shwalki contre les troupes alleman-
des qui avaient été en bâte envoyées par
chemin de fer pour renforcer l’armée en
retraite.
Près de Raczka, les Allemands tentèrent
une attaque de nuit à la baïonnette et subi-
rent des pertes sérieuses.
Augusicw fut bombardée sur le côté Nord-
Ouest jusqu'à deux heures de l'après-midi
lundi. L’infanterie russe prit alors résoln-
ment l%Éfeasive et repoussa l’ennemi.
Les AHémsnds ont été également repous 1
sés à Shehuchin et à Grajewj où les troupes
russes ont euvahi le territoire allemand.
Les Russes ont capturé une partie du
convoi d’automobiles rattaché à la colonne
allemande qui opéra contre Ossowiac.
Dans ie district deNilava l'ennemi prit l’of-
fensive, mais il fnt repoussé.
L’Heureuse Méprise
Petrograd, 3 octobre.
Deux officiers aviateurs russes, victimes
d’une panne, dorent atterrir en territoire
ennemi, en présence d’une patrouille autri-
chienne.
L’ennemi, trompé par le costume de cuir,
dont étaient Vêlas les officiers rosses, les
aida à reparer leur appareil, après que le
pilote leur en ent fait la demande, dans un
excellent allemand.
Lorsque ies aviateurs eurent repris les
airs, ils laissèrent tomber un papier remer-
ciant les Autrichiens de leur méprise.
La Vie à Moscou
Moscou, 4 octobre
La vie économique est locjqur* intense.
Le prix des denrées alimentaires est plu-
tôt à la baisse.
La Générosité de Vienne
Rome, 4 octobre.
On mande de Vienne au Messay ro :
« Les souscriptions ouvertes en faveur de
la Croix-Rouge ont obtenu peu de succès. »
La noblesse figure sur cas listes que pour
des sommes ri Sien ies.
On cite le cas d’an des plus grands noms
de l’Empire qui est aussi l’un des pins ri-
ches d’Europe, qui n’a souscrit qu’une som-
me de vingt coaronnes.
U faut s’attendre 4 la publication des
noms de tous les nobles millionnaires, qui
se signalèrent par leur avarice.
L’emperenr n’a pas caché sa grande indi-
gnation de leur attitude.
Aviateurs allemands perdus eu mer
Londres, 4 octobre.
On mande de Copenhague au Times que le
2 octobre, le capitaine du vapeur sué-
dois Runa, allant de Gothembourg à Lybock
a sauvé deux aviateurs allemands restés 14
heures dans l’eau sur un hydropiàne.
Vapeurs coulés par des Mines
Londres, 4 octobre.
On mande d’Ostende au Lloyd que le va-
peur anglais Dayton, allant deilull à Anvers,
» heurté une mine la nuit dans la mer du
Nord. li a coulé aussitôt. Neuf hommes de
l’équipage manquent.
Londres, t -octobre.
On mande de Tynemouth au Lloyd, qne le
vapeur Tremo, de Arendal, a heurté hier une
mine et a conté,
Deax hommes de l’éqaipage ont été noyés.
La Traitement des Prisonniers français
et anglais
Bâ'e, 4 octobre.
La presse de Berlin publie ce communi-
qué de l’autorité allemande :
« Il a été rapporté que du thé, du chocolat
et autres friandises ont données aux
prisonniers et qu’on a même donné du
ffeurre frais aux blessés français dans les
hôpitaux militaires. Ces mesures ont été
crffiquées. Le prix de chaque prisonnier par
jour est de 60 pfennings (70 centimes envi-
ron). Pour couvrir cette dépense, les prison-
niers, sans exception, sont employés à un
travail utile. Les bruits qui ont circulé con-
cernant tes privilèges spéciaux, tels que per-
mission de jouer au tennis ou au golf sont
sans fondement. Le thé, le chocolat et ie
beurre sont donnés seulement aux malades
et aux blessés sur les indications des doc-
teurs ».
L’Action Japonaise s’accentue
Pékin, 4 octobre.
Les Japonais se sont emparés de la voie
ferrée allant de Chan-Toung à Tsi-Manfou et
Weihsien.
Les Chinois semblaient opposés à la me-
sure, mais ies Japonais ont fait remarquer
que c’est stratégiquement impossible de per-
mettre aux Allemands de contrôler 1e che-
min de 1er durant les opérations contre
Kiao Tehéou. Les Japonais ont également
rappelé le traité sino-allemand de 1893 qui
accorde la charte à l’Allemagne et qui prou-
ve, disent-ils, que la Compagnie de chemins
de.fer est essentiellement allemande.
LES DÉPLACEMENTS DU KAISER
Il est,admis que le Kaiser passa un mois
à Mayence où fut établi ie quartier de l’état
major générai. Son train spécial, composé
de dix voitures, naguère peintes en bien et
en blanc, est aujourd’hui d’une conteur som-
bre, avec une croix rouge sur le toit de cha-
que wagon.
Un grand soin est. pris pour dissimuler les
mouvements de l’empereur. Il ne voyage
qu’avec une garde de corps importante, mi-
litaire et civile, celle-ci composée ds détecti-
ves venus de toutes les parties de "Alterna-*
gne.
Pendant son séjour à Cobtenfz, ie Kaiser
affectait de parier à ia population civile. Il
lui arriva même un jour de découvrir que
le « civil » auquel il s'adressait était un poli-'
eier qui l’avait accompagné dans son voyage
à Jérusalem !
C’est à Cobleniz, i.e jour de Sedan, qu’eut
lieu ta dernière rencontre de l’empereur et
du Kronpripz. L’emperenr embrassa son
fils* t’appela publiquement te « héros invin-
cible », puis le présenta à la foute comme
« le restaurateur de la paix d ms le mon-
de ».
L’empereur d’Allemagne a vraiment la
plaisanterie trop lourde.
Durant la semaine qni précéda son départ
pourTe front de l'Est, 1e Kaiser se plaisait à
faire des apparitions nocturnes dans le?
camps, inspectant silencieusement les^^ hom-
mes.
■ i H i II i
PRONONCIATION FRANÇAIS! (?)
On sait que de nombreux soldats alle-
mands ont dans leur poche un vocabulaire
destiné à leur permettre de se faire com-
prendre, en France. Cela s’appelle Deutsch-
franzasischcr Soldiiten-Sprachführer. .
Ce petit livre, à couverture jaunâtre, a
pour auteur le.hau/Jmonfi Uaasmanu et est
édité à Leipzig, pour 20 pfennigs, li est divi-
sé en trois colonnes : texte allemand, texte
français et prononciation.
Cette colonne vant, à elle seule, plus de
20 pfennigs, certainement t .
On y lit :
— Si vous vous sauvez, je tire : Ssih wuh
wuh ssohweh, schoe lier.
— Obéissez, passez devant : Obehissen, pas-
sch doewang.
— Videz vos poches : Wiieh woh posch.
— Otez vos chaussettes : Ohteh woh
schohsset.
— Ecrivez sur ce papier le numéro du
corps d’armée français: Ekhviweh sur ssm
papiëh loe nümehroh dii Korh darmeh franys-
saeh.
Etc...
Et surtout cette phrase qu’ils ont dû ap-
prendre ls première’ :; lu paWfp.ü
tahr.
Hélas} ce beiu vocabulaire na leur ser-
vira pas pendant bien longtemps, Et lors-
que nos soldats envahiront l’Allemagne, ils
n’auront bas besoin de faire usage ae leur
jargon barbare pour leur faire comprendre
qu’iis sont vaincus.
Ils ne Chantent pins Victoire !
Le Daily Tclegmpk a publié samedi la dé-
pêche suivante de New-York :
« Aujourd’hui,pour ia troisième fois depuis
1e commencement de li guerre, ia dépêche
quotidienne sans fit de Berlin n’a pas été pu-
Biiée poar raconter les victoires allemandes.
Le comte Bernstorfi, ambassadeur d’Allema-
ene na nent nas expliauer ce phénomène. »
L’AME HÉROÏQUE
D’une Petite Fille de Paris
Le 27 septembre dernier, une fillette, de
treize ans, Denise Cartier, toute pimpante
dans sa belle robe des dimanches, passait
avenue du Trocadéro, vers onza heurés et
demie du matin. Sa mère Bavait envoyée
faire une commission ch z une m.-rcière-du
voiùaage, et ia petite se hâtait.
Tout à coup, une détonation formidable
retentit, ies vitres des maisons voient en
éclats, et Reniant route à terre comme une
masse.
Un « Tanbe », on s’en souvient, voulant
renouveler une vaine autant que misérable
tentative d’intimidation, venait, en effet, de
jeter à cet endroit une bombe qui, en tom-
bant, avait atteint mortellement an paisible
prooreneur et grièvement blessé iâ petite
Denise Cartier.
L’enfant avait eu la jambe broyée. Elle
fut transportée immédiatement à l’hôpital
et y fit preuve d'un courage stupéfiait. Elle
souffrait affreusement, elle ne cessa pas de
sourire.
Quand ses parents, affolés, arrivèrent à
l’hôpital, quelques instants après, ne souffla-
t-elle pas à l’interne: « Ne dites pas à maman
que cest grave » î
Pansée, soignée avec des délicatesses infi-
nies, la victime de l’avialenr teuton ne bron-
cha pas, retenant ses cris, pendant que ton
père et sa mère se tenaient à son chevet, elle
les réconforta par des sourires et par un ba-
vardage endiablé.
« Dis papa, disait-elle, je suis une victime
de la guerre ! Il aurait tout de même pu choi-
sir une autre tête que la mienne t »
Et les parents partis, elle ne vivait que
dans l’espérance ds leur prochaine visite.
M. et Mme Cartier, de braves et honnêtes
travailleurs, qui, dans une petite loge au
numéro 5 de Ig rue de ia Manufacture, vi-
vaient modestement mais heureusement,
grâce à la présence de es petit être chéri,
ont connu depuis ce dimanche-là des jours
effroyables.
Seuls, en face l’un de l’autre, ils pleu-
rent ; leurs nuits ne sont que fièvre et cau-
chemars.
Depuis 1e premier jour, il savaient la véri-
té : avec de grands ménagements, on leur
avait dit: «Votre fille perdra une jambe j
nous serons obligé de l’amputer. »
Aussi, quand Mme Cartier vint voir son
enfant est-ce elle que l'on pria timidement
de révéler à ia petite cette vérité terrible.
« Il 1e faut bien », répandit la brav8
femme.
Devant Denise, la mère commença une
phrase où ii était question de coarag?, de
i‘avènir, de la vie sanve. Etonnée, la fillette
interrompit sa mère en.Iuidisant :....
Qu’est-ce q cm t’as, ce matin 1 .
rt .liit oanvre nutnau. on laoacha pas et, tout
fff WÏSP, WrTOTsl!îffit:Tî11^», relie révéla
l’horribie vérité.
Désiré s’esclaffa :
— Tu ne m’apprends rien, petite mère, je
i’ai su par les journaux, personne ici n’a
voulu me dire si c’était vrai I
Et, en parlant ainsi, l’héroïjue enfant re-
gardait sa mère bien en face, comme ponr
lui pronver que cette nouvelle ne la trou-
blait en aucune façon.
Pais, la fillette paria d’autre chose, de set
petites amies, de l’école mauquée... •
Au moment de partir, Mme Cartier em-
brassa longuement Denise ; mah celle-ci,
après lui avoir rendu ses baisers, lui recom-
manda :
— Dis, petite mère, tu devrais m’appren-
dre à taire du—tricot pour les soldats, et tu
m’apporteras de la laine l
La mère s’enfuit, iaetpab e da retenir plu»
ongté’mps ses iafmes.
C’est elle qui, hier après-midi, à son re-
tour de i’bôpital, a raconté ces détails
émouvants. Pour l’homme qui a failli tuer
son ehfaat, elle n’a pas eu une paroie de
haine, pas un mot de menace !
Dans la maison, cômSé dans 1e quartier
du Trocadéro, on s’est ému de la situation
créée à la petite Denise.
• On voudrait assn'rer 1 à.vïsnir de cette inno-
ceute victime de la guerre et lui consumer
un peat avoir qui lui permettrait de mieux
affronter les duretés de la vie nouvelle qui
va lui être faite--— vT .
Lê&JMJegpds. gflitleraicnt. Bruxelles (?)
Des nouvelles reçues à Amsterdam, dé
Bruxelles, feraient prévoir ie départ des.
Allemands de-Bruxeiies.
Les blessés sont sur le point d’être évacué»
sur l’Aüemagne. v
L’état-.major général a quitté Luxembourg
pour Mayence dans quatre-vingts automo-
biles.
La Daily Chronicle, qui donne cette dépê-
che, ajouta que 800 Allemands,sur ie* ligne»
entre Bnaxèïtes et Anvers, souffrent dé te
fièvre typhoïde.
À LA GLOIRE DÜ208eDEUm
Le maire de Roanne a fait-aiUclier l’appel
suivant à la gloire du 298« d’infanterie, qui
Lient garnison dans cette ville, et qui, le 7
septembre, a pris le drapeau du SO* de ligue
allemand. Ce fait a valu an 298» d’être déco-
ré de ia Légion d’hanneur, alors que préci-
sément ia ville de Roanne elle-même a
mérité ia même distinction en 1814 — il y a
cent ans -— pour sa défense contre les Au-
trichiens :
Le 298» régiment d’infaaieris, que noirs
patriotique population acclamait il y a quel-
que temps lors de son départ pour la t rou-
tière, vient d’être décoré de ia Légion d’hba-
oeur pour sa belle conduite au feu et la
prise d'un drapeau ennemi.
A cette nouvelle, nôtre ville a ressenti un
frisson de légitime fierté que le maire a tenu
à traduire en s’empressant d’envoyer au
commandant du régiment 1e télégramme
suivant : ;
« Interprète de la population de Roanne,
iustemèut iière de votre beau régiment, q -T
vient de se couvrir d? gloire par sa vaîliane#
et la prise d'un drapeau ennemi, 1a maire
.v*ns exprime; ainsi qu'à vos officias, soi, •
officirrset soldais, sas pins chaleureasès fo
licitations et le témoignage de son admliw
tion enthousiaste. »
« La conquête dë ce irophée sera tin pré-
cieux encouragement pour notre Chère a?
mée, nn réconfort pour Tes coeurs en déni*
et la juste récompense, dés sacrifices à N
Patrie consentis par tous uos concitoyens.
» Roanne, te 19 êéutembi o 1914.
» P. Botdisiro. »
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