Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-02
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 octobre 1914 02 octobre 1914
Description : 1914/10/02 (A34,N12108). 1914/10/02 (A34,N12108).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172270f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
JjSSSiL-^Z Ç»jggg?fu^g_Pg?g_étre 222. - * Crthm tefrd] 2 Octobre l««4
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LES HÀVRÀIS
SANGUINAIRES
Il y a si long temps que nous écri-
vons des Choses gravés que nous consi-
dérerons comme une véritable bonne
fortune de pouvoir divertir un peu
^tos lecteurs — sur le dos de nos en-
W^mis, bien entendu.
V Bonnes gens qui nviis Usez et qui
■vous croyez de moeurs douces et poli-
cées, même en temps de guerre, écou-
tez ce que les journaux allemands
disent de vous, Navrais ; voici nn ex-
trait d’un journal etc 'Leipzig, Leipzi-
ger Neustcn Nueiniclileii, en date du
12 septembre ;
Les Français sc sont montrés les
digues lières de leurs erinmiels alliés
les Belges. À l'appui dé cette assertion
yt pour bien montrer la cruauté de la
population du Havre, nous avons ex-‘
trait du journal le Deutsche Tages,
Zeitung le récit suivant fait par deux
jeunes Suédoises qurtraversèrent cette
ville pour regagner leur pays :
« A notre arrivée au Havre, nous
L ■vîmes partout, dans toutes les rues,
\ne foule hurlante qui détruisait et-
abattait tout sur son passage.
» Le lendemain, ordre fut donné à
tous les Allemands de quitter la ville ,
le.jour môme avant midi, ce qui était,
certes impossible à tous. Beaucoup j
des malheureux qui ne purent se sau-'
ver lurent lynchés ou fusillés sans*
pitié par la foule furieuse. Nous vîmes ;
alors un homme qui était traîné sur le
pavé par une foule brutale, au milieu
des pires injures. Nous demandâmes,
fc un Fraaçais qui passait la raison de :
cet a Groupement ; il nous répondit :
tranquillement : « Ce n’est qu’un Alle-
mand qu’on est en train d’assom-
meî’j »
» Un matelot suédois vint en cou-1
rfiitvers nous et nous raconta, qu’ayant ?
voulu passer sur un pont, en compa-
gnie de quelques matelots allemands,
Sjls furent arrêtés par une sentinelle
et durent monircrleÉsrs papiers, liai
seul eut la permission dépasser ; quant
| ses ctjK>{Jagaûi»a_^pû s’étaient décla-
rés Allemands, ils furent Tusilles suri
le champ sans autre explication. »
Horreur! Nous n’aurions jamais,
cru que nos concitoyens fussent capa-
bles de pareilles cruautés et nous fré-
missons en pensant que l’homme pai-
sible auquel nous serrons la main
dans la rue est peut-être un des êtres
sanguinaires qui ont consommé ces exé-
cutions sommaires ! Mais au fait, cela
se serait su ; on ne fusille pas comme
cela un quarteron d’Allemands sans
que cela s’entende, surtout quand ;
c’est la foule furieuse qui s’en, mêle ;
et nous aurions « raté » un fameux
reportage si nous avions omis dans
nos colonnes le récit de ces scènes aussi -
sensationnelles que sanglantes.
Bmsw'cz-vous, lecteurs et chers
ï-concitoyens, nous préférons nous en
rapporter au Petit Havre qu'au Leip-
ziger Neusten Nachrieblen ou au
Deutsche TsgesZert&BgpàtPs souhaits!)
Vous ri’êies pas. nous ne sommes pas
aussi sanguinaires que nous en avions
l'air, aux yeux des deux jeunes sué-
doises qui nous ont honoré de leur.
visite. Mais- étaien t-elles vraiment süé- \
doives et jeunes ? Nous connaissons
beaucoup de jeunes suédoises ; elles \
sont charmantes en général et aiment
beaucoup la France dont l’élégance
les attire et les chaïune ; elles ne nous
Jugeraient pas aussi sévèrement uni-
quement pour faire plaisir au roi de
Prusse qui fait tout ce qu’ilpeut pour
mettre la main sur l’opinion de leur
pays. ■
Ces deux pseudo-suédoises, nous les
connaissons aussi d’ailleurs ; nous
avons vu dernièrement leur portrait
uans une jamaisie au urapiuc ; u
±$i{$it de leur arracher un peu -rude-
npent leur chapeau de plumes pour
fqtire tomber la perruqueet découvrir
ii\n crâne aussi masculin qn’allemand ;
inutile d’insister sur l’âge.
■La moralç de celte histoire, puis-
qu’il faut bien terminer sérieusement-,
c’est que celle qtiéerivent les Alle-
mands est rég'ulièrement sujette à
caution, que nous avons même la
preuve sur le vif qa’etie n’est qu’un
tissu de mensonges. Si, en particulier,
nous avions encore en besoin d’une
1 démonstration quelconque de tout
l’odieux île leur àtiiHtde en Belgique,
où ils ajoutent à la barbarie, l'hypo-
crisie la plus éboulée, nous serions
fixés désormais, puisque la cruauté
des Belges n’aparait-il d’égale que la
nôtre !
Avecaetle nmnière de voir, nous ne
nous étonnerons pas que les journaux
allemands soient tout remplis du récit
de nos défaites ; nom nous en félicite-
rons même, car as sena bon signe pour
' noire viclopy
CASPAR-JOBOAN.
A psi pensant nos lilai?
La guerre développe, dit-on, les pi-
res instincts ; lorsque c'est Une guerre
sacrée comme celle que nous livrons,
elle peut être, au contraire, un sti-
mulant merveilleux des plus nobles
sentiments. L’âme de notre jeunesse,
dont tant d’esprits chagrins déplo-
raient la légèreté, a été comme trem-
pée dans ce creuset où bouillonnent
tontes les forces déchaînées.
Nous en voulons pour preuve la let-
tre suivante qui a été adressée par un
jeune havrais à sa mère ; son ton en-
joué, la simplicité avec laquelle il parle
de ses préoccupations matérielles ga-
rantissent la sincérité de ses préoccu-
pations d’ordre moral et leur donnent
le caractère de quelque chose de bien
vécu.
Beaucoup de mères, nous en som-
mes sûrs, auront ainsi la joie de s’en-
orgueillir, au milieu de leurs angois-
ses, de la maturité de leurs Jils !
C. J.
« 26 septembre.
Ma chère maman, toujours de bonnes
nouvelles à te donner de don-fils. Tout va
bien; la bonne humeur règne et notre
métier n’est guère fatigant dans ce mo-
ment. Nous sommes derrière un village
bourré de troupes et défendu comme une
forteresse ; nous n’en bougeons pas, re-
gardant les Allemands et ne bronchant
pas. Aucun combat sérieux , notre régi-
ment est du reste en réserve depuis hier
soir : cela nous est bien dû car l’attaque
I du « Moulin *» dont te parlait ma der-
nière lettre nous a valu d’ètre cités à
l’ordre du jour de la 5° division, ce dont
nous avons été justement fiers.
De petits détails, je n’en ai guère à te
donner, notre vie est bien toujours la
même ; nos journées s’écoulent au son du
canon, mais loin des obus depuis quel-
ques jours ; nous n’y pensons même pas;
Je connais peu de ehôses auxquelles on
s’habitue aussi bien que le canon, sur-
tout quand, il fait aussi peu de dégâts que 1
le canon allemand. La mitraille tombant
autour de nous ne nous a jamais empê- s
ehé de manger, boire, dormir et faire_
notre correspondance; a plus lof le faFson
nous sentons-nous chez nous un jour |
comme celui-ci où tout se passe en bruit. ;
Notre appétit est toujours magnifique-;
hier, nous eûmes deux vrais festins, le î
malin du lapin, le soir du pontet, *et h
quelques amis réunis nous bûmes même
deux bouteilles d’un excellent champa-
.gne qu’un de mes amis èt moi étions allé
chercher malgré une petite canonnade.
Cette petite fête nous rendit tout heureux* -
l’eau étant depuis longtemps notre seule
boisson.
Je ne voudrais qu’une chose, c’est que
nos préoccupations soient un peu moins
matérielles, mais que faire à cela»; je
trouve moyeu cependant de lire un peu,
, ’ai dans Tune de mes cartouchières un
petit volume des pensées de Napoléon
que j’ai parcouru bien souvent.
Comme de petits paquets peuvent être
envoyés aux soldat^, tu pourrais peut-
être m’envoyer le manuel d’Epiotète ou
‘tout autre à ton idée. La guerre me donne ,
un grand besoin d’élévation morale; ja-i
mais je crois je h’âi ressenti ce besoin à '
un degré semblable. Une crise comme
celles met si- bien les choses à leur
vraie place. Comme nous semblons petits
devant ia -forée brutale déchaînée et ce- 3
pendant notre esprit y résiste et c’est j
sans crainte que nous la regardons, no-
tre volonté est donc bien puissante, plus
forte encore que tout le reste ; quel en-
couragement de se sentir si forts mora-
lement, alors que physiquement ®ousi
sommes si petits ï 1
k NOS oemm
La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux do Paris
fussent plus favorisés et c’est ce
qui explique la vogue dont ils ont
joui.
Aucun effort ns nous-a coûté pour
remédier à la situation et nous
avons maintenant obtenu satisfac-
tion, du moins dans une large me-
sure. Nos lecteurs savent que nous
recevons de nouveau les nouvelles
de la nuit qui nous permettent de
les tenir exactement au courant des
événements, sous ia seule réserve
de la censure officielle devant la-
quelle toute la presse s’inclina
avec une -résignation patriotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait qua notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
matin, est nécessairement mieux ,
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,r
pour être mises en vente au Havre
dans la matinée, doivent être tirées
, la veille dans l’après-midi.
IL*A. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels H les dépêches llavas.
»Ï3 LA SOMME A. X, A. MOSELLE
Jer Octobre.— La situation générale reste satisfaisante.
#îous avons progressé au Nord de la Somme, dans l’Argonne et dans la, Woëvre.
E3V IîS3A,«3-ÏQÎJ)Ë!
Octobre. — L’artillerie allemande oontinue le bombardement des forts de pre-
mière ligne d’Anvers. Des attaques violentes de l'ennemi ont été repoussées. Des pertes
sérieuses lui ont été infligées.
EFff POLOGNE
ier Octobre.— Les Allemands ont perdu plus de vingt mille hommes dans le terri-
ble combat livre à Drensken-iki, précédant la prise d’Augustow par les Russes.
Communiqués
il iMwiiiiif
L'Impression générais reste satisfaisante
1er Octobre, reçu à 18 heures.
Pus de modification dans la situation d’en-
semble.
Nous avons progressé cependant a notre gau-
che, au Nord de là Somme et à noire droite en
Vfoevre méridionale.
2 Octobre, reçu à 1 h. 30
Ce soir, rien de particulier à signaler, sauf
dans la région de Rcye où une violente actiona
heureusement tourné pour nous et dans l’Ar-
gonne Où nous avons fait quelques progrès
nouveaux.
■ L’impression générale reste satisfaisante.
fMsiles Hans
M, Qlémenoeau publie «L’Homme enchaîné »
Bordeaux, i" octobre.
L’Homme libre ayant (té suspendu pour huit
, Ours, par ordre da ministre de la guerre, M.
Glétneceeaa a fait paraître hier matin l'Homme
enchaîné. Dans Farticle de i’ancien président
du Conseil Consacré à la question des blessés
cllsacieins, aucune allusion n’est faite à ja
mesure prise contre XBomme libre. M. Clé-
monceau conclu l à i’tffgente nécessité d’iso-
ler et de grouper les prisonniers alsaciens en
Vue de tour assurer le (traitement auquel ils
Ont droit « en qualité de Français, et de Fran-
çais ayant souffert pour la patrie ».
Borleaox, 1" octobre.
Le deuxième numéro de VHomme er,chaîné,
onrnal de M. Clémenceaa, a été saisi dans
a matinée de jeudi à la gare de Bordeaux.
Un S'ils dit Kaiser tué par une halle
allemande
Paris, 1» octobre.
Les journaux du Nord racontent que le
prince Aàaibsrt, troisième fils du kaiser, est
mort. Le docteur Lepage, chirurgien du roi
Albert, qui a opéré l’autopsia en présence
de deux docteurs allemands, a constaté que
le prince Adalbert avait été tué par une
balle allemande, comme il fut constaté pré-
cédemment pour plusieurs officiers alle-
mands .
Les Allemands attaquent Anvers
Anvers, 1" ociobre (officiel).
L’artillerie allemande a continué pendant
toute la journée ie bombardement des forts
de première ligne.
La partie Sud de ces ouvrages a souffert
très peu ; ils continuent à disposer de leurs
moyens d’action entre l’Escaut et la Senne.
Des attaques audacieuses et violentes oat
Ôté repoussées par les Belges soutenus effiûa-
Oement pard’ertiilerie des forts.
Les pertes allemandes ont été proportion-
nées à la témérité de leur-tentative.
Malgré 4a violence da bombardement, les
Bésuitsts pour les Allemands sont loin d’ètre
én rapport avec l'effort produit.
Le moral fies troupes beiges reste excel-
lent ; leur sang-freid est admirable, comme
le prouve leur énergie à repousser avec
plein succès toutes les attaques de Tînlante-
pie allemande.
La Crise cfîffm&cMe en Allemagne
Paris, t« octobre.
Les raines commerciales se multiplient en
Allemagne. Entre autres exemples, le direc-
teur du Lokitl Anstiger déclare que ce jour-
nal a perdu plus de 1,250,000 francs, par
suite de ia suppression des annonces.
Lee Progrès dîs Eusses
Londres, 30 septembre.
Le Mornirg Test reçoit de Petograd, î’avis
que les Russes trouvèrent tous les défilés en-
vers saufs ceux de Oujok ou ils chassèrent*,
l’ennemi de trois positions fortifiées succes-
sives.
Los Allemands subissent
une sanglante défaite
I'elrograd, i" octobre.
Les blessés rapportent que le combat de
Brouskeniki lut extrêmement sangiaat. Les ,
Allemands ont perdu plus de 20,000 hom-'
mes dont le Nienién charria les cadavres.
La retraite allemande est rendue très pé- s
nibie par les pluies qui détrempent les rou-
tes. De nombreuses batteries sor4 restées
embourbées.
L’action monténégrins
Belfigné, 33 septembre.
Pendant t&uto la rrnit de mardi à mercredi
fe batteries auti\chiânnes de Vsnnaiz et
dorai*de,-appuyée»,par les navires de .gaerra,
bombardèrent tes positions aiç-atâ&egriftes
le Lorcen et Ecstakg.
Les canons monténégrins répondirent vi-
goureusement et réduisirent au siiencé les
batteries ennemies.
Aucun biessé, dégâts matériels insigni-
fiants.
Le Combat Naval
d’Heligolaixd
USE PROTESTATION DE L’AMIRAUTÉ ANGLAISE
Londres tn octobre.
le Bureau de la Presse publie un compte
rendu cor cernant certains incidents de la
bataille navale d’IIeügoland.
Le ministre d’Allemagne à Copenhague a
fait publier une note portant que les officiers
allemands ont fait feu sur des marins alle-
mands qui nageaient après la bataille d’Heli-
goiand et que les A-ugiais ont, de leur côté,
tiré sur Jes nageurs et qu’une bombe an-
glaise esl tombée dans un bateau de sauve-
tage contenant les survivants du torpilleur
allemand V-i87. Cette bombe n’a pas l'ait
explosion.
Le secrétaire de l’Âmiraufé anglaise ré-!
pond en ces termes :
« Lorsque îe destroyer allemand V-187
coula, lé Gcshawk ordonna aux destroyers
anglais de cesser le feu, et à ceux qui étaient
dans le voisinage on donna ordre de mettre
16s chaloupes à la mer pour recueillir les
survivants, dont un grand nombre avaient
sauté par dessus bord quelques instants au-
paravant
» Un officier, à l’arrière du V-187 pointa
alors le canon arrière de son bâtiment contre
le Gosh iwk, à distance d'environ deux cents
yards et le carré des officiers fut atteint par
I® projectile. L'officier allemand croyait que
les-équipages des chaloupés avaient ï’inten-
lipn u’fcborqer et dé capturer -le navire dont :
le pavillon flottait ençore.
» 11 fallut détruire le canon bien placé. ,
» Da s’eflÇTça ensuite di&pérer te sauve-
tage jusqu’au moment ou un croiseur alle-
mand, de la classe du Stdtm, entra en scène,
•en sortant cio. br 'ouillard, et ouvrit un feu I
très vit contre les destroyers anglais et leurs
chaloupes.
» Les destroyers anglais furent obligés de
se retirer pour ne pas être détruits.
» Le Goshawk retira ses hommes de la cha-
loupe pour la laisser aux prisonniers alle-
mands qui étaient tous blessés.
» Ii est regrettable qu’un marin, placé sur
•le gaillard avant du Gosltmk, alors que l’em-
barcation flottait à côté de ce bâtiment, ait
jeté une bombe dans la chaloupe. Mais il
‘était exaspéré par la conduite inhumaine dn
croiseur allemand. La bombe ne fit d’ailleurs i
pas explosion.
» C’est là certainement tm incident regret-
table dont parle le ministre -d’Allemagne à
Copenhague-. Mais si l’acte dont il s’agit est,
inexcusable, ii convient de faire remarquer-
qu’il fut commis à la suite d’une vive pro-
vocation et c’est sûrement une faute minime
auprès d8 l’acte du croiseur allemand qui
tira sur les destroyers anglais et leurs cha-
loupes alors qu’ils remplissaient un rôle hu-
main et chevaleresque.
» Ledêfeader qui-s’étaït retiré abandonna
ses deux chaloupes contenant un officier et
neuf masins et un certain nombre de pri-
sonniers.
» La scène fat vue au moyen da-périscope
par le commandant du sous-marin E-4, qui
se préparait à attaquer le croiseur. Mais ce
dernier s’éloigna dans la direction du Nord-
avant que le sous^marin-ait pu l'atteindre.
» Après avo’.r couvert -quoique temps la
retraite du destroyer, le É-4 retourna vers
les chaloupes et prii û son bord les officiers
et les marins anglais, ainsi qu'un officier, au
sous-olïïcier et-des marins-allemands.
» L'E-4 aurait pu faire prisonnier un an-
, tre officier allemand et six matins alle-
mands non blessés, mais, comme les cha-
loupes contenaient dix-hdit matins alle-
mands très grièvement blessés, il laissa par
humanité l’officier et les marins prendre
sem d’cox et conduire les chaloupes.
» Avant de s'éloigner, H vit que les cha-
loupes avaient une provision d’eau et de
biscuits et une boussole. Ii indiqua à l’offi-
ûier la position él la rente ■‘{LHéitgoland.
» L’officier et las marins du defender, m
attendant tes secours, enlevèrent tous deux
«ffeurs vêtements,4 i’osception de leurs pan-
oaious et en'firent des morceaux pour faire j
'fies bandïges pour tes blessés allemands.
,» Ou peut dire certainement que tes des-
troyers anglais, en accomplissant cotte -ac-
tion, couraient des risques auxquels ils
n’étaient pas obligés de s'exposer.
» Les survivants du ¥. 787 doivent vrai-
fent être ingrats -s’ils u'apprêcient pas le
rviee que leur rendirent -officiers et ma-
rins anglais.
m » Ces toits doivent être connus des antori-
ftss navales allemandes, et si la note du mi-
nistre d’Àtlernagne a été rédigée de bonne
foi c-t que quelques-uns des survivants aient
des blessures causées par des balles, on
pourrait seulement en déduire que f’officier
Allemand qu'on laissa généreusement en
liberté, pour qu’il prit soin fie ses hommes,
blessés, dénatura les faits.
» On n’a pas d e pmj y es éteb! i ssard que les
officiers du V-J8Y aient lirésur leurs 'nom-
mes, mais beaucoup d’olficiers et marins an-
glais ont vu réellement des officiers alle-
mands tirer *sur leurs hommes en train de
nager, pardo qu’ils pensaient que._ ceux-ci
avaient trop tôt déserté (leurs uostôs. »
L’Etat da Cardinal Perrata
IlOïao, lir octobre.
INksematorw (Romane dit que l'indisposi-
tion do cardiaad Ferra ta tend à s’améliorer.
Le cardinal, sans fièvre, continué à s’occu-
per des affaires de la secrétairerse d’Etat.
M ACTE D’HÉROÏSME
Un sergent du 25D de ligne a fait le récit
suivant :
Le 20 août, ma division prenait part à une
action très vive au Sud de Suint-Qoentin.
Mon régiment, le 25ie, avait reçu pour mis-
sion,, vers sept heures du matin, de s'empa-
rer d’nn village fortement défendu par l’en-
nemi. N&3 progrès furent rapides au dél u ,
mais à cinq heures environ i’arrivé8 de ren-
forts ennemis sous contraignit à la retraite.
'C’est à ce moment que te sous-iteutenaut de
réserve Garbat se signala par son sang-lroid,
‘sa décision, sa bravoure.
Officier de cuirassiers attaché au comman-
dement comme agent de li-ison, il avait mis
piea a terre au cours du combat, et, séparé
tue son chef, ii s’était porté pour se rendre
Utile derrière ma Igné de tirailleurs. Notre
fraction était à ce moment mai reliée aux
éléments de droite et de gauche, et l'action
générale nous échappait. G'eat en isolés que
nous combattions.
Garbet, en se rendant vers nous, sait que
de tous côtés, on se replie, et,'seul, il com-
prend que tes 150 hommes qu’il a devant
lui sont « en l’air », sans soutien, et que
c’est fini d’eux s’ils demeurent en place. Il
décide alors de les ramener en arrière. De la
vois la plus assurée, il s’adresse à la petite
troupe : « Mes amis, voù3 n’avez pas d’or-
dres, moi non plus. Mais je vois ce qui se
passe, Vous ailez battre en retraite. Pas
d’affolement surtout. Les uns vont protéger,
en tirant, la retraité des autres. » Et le voilà
qui donne ses commandements.
Parmi les hommes, on sent un certain
trouble. Quelques-uns s'enfuient, au risque
de semer le désordre. Garbet est debout,
t’oell calme, le visage souriant ; il est grave,
et son casque de cuirassier, qui la distingue
de nous tous, ie désigne aux balles de l’en-
nemi. Il sait qu’il s’expose, mais c’est pour
mieux commander. D'un mot, il arrête tes
foyards : « Est-co que j’ai peur, moi ? Dou-
cement, ceux qui se replient 1 Les autres, !
face en avant, et tirez 1 » Lui même, il saisit:
le fusil d’an mort, et il tire. Parfois, il s’in- '
terrompt pour mettre hors d’usage les fusils
qu’il trouve par terre. Son attitude est si
ferme, elle respire un courage si tranquille,
que tons se rallient. Il mènetoute ia troupe,
subjuguée par l’ascendant qu’il a su pren-
dre. Grâce à ia retraite méthodique qu’il or-‘
gantes, nous nous rabattons sur le régiment
Sans presque avoir subi de pertes.
taieat ils traiieiî!
les « Exposés »
Un certain nombre de nos compatriotes,
expulses d’Aîsacje-Lorrâine dès le comraen-
i cemeet des ‘hostilités, sont arrivés au Havre
dans ia journée d’hier. Nous avons pu nous
entretenir avec eux dans plusieurs etablisse-
ments sirnésaux environs de la gare, notam-
ment à i Hôtel de Roubaix et au Café des
Voyageurs, oüfis attendaient, avec leur très
léger bagage, l’heure du départ du train de
5 h. 35 pour Paris.
; Les récits que nous avons entendus, et qui
sent l’expression même de la vérité, sans
«exagérations aucunes et sans phrases, sont
des plus poignants et des plus significatifs.
Ce3 fugitifs venaient des environs de Mefz.
Dès le la août, ies « indésirables » da la
vieille cité Lorraine avaient été prévenus
qu’ils n’avaient qu’à partir sans délai. Et
tout aussitôt, ceux des communes avoisi-
nantes avaient été sommés de quitter le
Dans les'environs de Metz* en effet, un
avis signédn général-major, chef de ia police
! naililaire, enjoignait à « tons les Français,
' Russes, Anglais, Belges, Serbes set Monténé-
grins, domiciliés dans l’arrondissement et
dans tes cantons de Boulay et de Faulque-
mont » de quitter le rayon de la forteresse.
Pour cela, un train devait être sais (à leur
disposition, quittant Metz ie 47 août et allant
dan3 la direction de Novéant. Tout individu
en retard serait considéré comms prisonnier
de guerre. On recommandait « aux passa-
gers da train d’agiter des mouchoirs blancs
: à l’approche de3 lignas françaises, afin de se
faire reeonnallre comme non-combattants. »
Les personnes malades et infirmes, les
- dames seules approvisionnées pour six mois
• étaient autorisées à rester à Metz.
Les exputeéî que nous avons rencontrés
ffiier étaient pour la plupart des personnes
{habitant Paris, d’origine lorraine, et qui ont
coutume d’aller passer chaque année quel-
ques jours de vacances dans la région mes-
sine. Ifs obéirent à Piujonction qtfi leur
■était faite et, an nombre de ceat vingt, avec
marnai eux fies Lorrains fuyant une occupa-
tion militaire d’ans brutalité sans nom, fis
. se mirent en route.
Mais iô convoi composé d'hommes âgés
déjà, — les jeunes hommes avaient été coa-
] iservés comme prisonniers, — et composé
aie femmes et d’enfants, ne ïut pas dirigé
•sur la frontière française.
Parqaés en fies tvagons à bestiaux, sur-
veillés par des sentinelles baïonnette au
canon, les infortunés furent dirigés sur
Thkmvüte, Sêi k, Trêves et Cologne.
Us séjournèrent deux jours en cette der-
î nière ville, et le convoi fut partagé par
moitié.
Ceux qui devaient revenir en France, en
Belgique ou en Angleterre forent dirigés, je.
20 août, au malin, sur Hanovre. Ils y lurent
iatereés deux jours, couchés sur ia paille et
nourris de façon pitoyable. A leur arrivée, ;
, «toutefois, des dame3 de la Croix-Rouge leur
avaient apporté quelques vivres et quelques
rafraîchissements.
Le 22 août, on les consignait dans un tau-
' bourg, à Hanovre-Linden, sous ia surveillan-
ce da soldats et de policiers ayant tous le
revolver aa poing. On leur fit déposer tout
ce qu’ils avaient sur eux : argent et or, pa-
piers d’ideniité, tabac, allumettes, et ce n’est
que 1e lendemain qu'il leur tut distribué
une très maigre pitance.
Il en fut ainsi jusqu’au 25. A'ors on rendit
l’argent allemand confisqué, et aussi l’argent
français, mais, celui-ci, avec une retenue de
25 à 30 0/0.
Et ceux qui avaient ainsi recouvré quel- ,
ques ressources, contrôlées par l’antorilâ,
furent autorisés à sa rendro dans un hôtel
' où iis étaient d’&iiieurs soumis à une surveil- 1
tance non seulement étroite, mais tracas-
5i,ère et bu milia rite.
Les autres, moins fortunés, furent con-
traints de demeurer à Linden, en des locaux
insuffisants, dans une promiscuité pénible,
et où se produisirent des iscènes navrantes.
Une malheureuse femme, prise des -dou-.
leurs de ibniatstement, fat délivrée .grâce à ;
1 l'assisUtuce de tes compagnes et sans uu’û ’
fût possible d’obtenir aucun autre se-
cours,..
tEt la.station datons ces infortunéssem
biait être sans issue lorsque plusieurs d'en
tre eux résolurent de porter leurs doléance
au £&ngal des Etals-Uiîls. Emu par tant û
détresses, l’honorable consul américain fi
les démarchés tes pins instantes auprès des
autorités germaniques. El grâce à sa géné-
reuse et persistante intervention, les « ex-
pulsés » convoqués le 17 août, à Metz, furent
autorisés à quitter l’Allemagne, — mais à
leurs frais, et à la condition que tous parti-
raient ensemble.
Et ceux qui étaient sans ressources ? Un
sentiment de solidarité unissait toutes ces
victimes d’une commune infortune. La
somme nécessaire fut trouvée immédiate-
ment et tous purent s’acheminer vers La
Haye.
Ils rencontrèrent en Hollande l’accueil le
plus généreux, le plus dévoué, le plus cor-
dial. De son côté, îe ministre de France à La
Haye s’empressa de porter aide à nos corn-
patriotes. Us forent dirigés sur Rotterdam
toujours entourés des sympathies renouve-
lées de la population hollandaise. Ils gagnè-
rent Londres, puis Southampton, pour arri-
ver en notre ville du Havre et se rendre à
Paris.
Ea écoutant le récit qui nous était fait par
nos infortunés compatriotes, nous ne pou-
vions nous empêcher de faire un retour sur
ce que nous avons vu récemment au Havre.
Nous aussi, nous avons interné des sujets
allemands et autrichiens, durant quelques
-jours, avant leur départ pour leur pays.
Nous les avons traités, de Jear aveu, avec!
humanité et- même avec des prévenances
que certains ne méritaient guère, — car iis
n’ont répondu à notte courtoisie que par
une insolente .grossièreté,
Th. Y,
LES COLONIES SCOLAIRES
DE VACANCES
Nous avons annoncé mardi que les services
universitaires se préoccupaient d’assurer la
rentrée des classes en ies conditions les
moins défavorables, au miiica des difficul-
tés ^présentes, et nous avons dit que, les
écoles étant encore occupées par des troupes,
on avait envisagé leur évacuation sur un
certain nombre de paquebots stationnés dans
notre port. Ainsi certaines d’entre les écoles
pourraient être rendues à leur destination
première. Nous souhaitons que cette com-
binaison puisse être réalisée, dans 1e double
intérêt de nos soldats et de nos écoliers.
Aussi bien, la plus attentive sollicitude
n’a-t- elle pas manqué de s’exercer en faveur
des enfants-de nos écoles pendant la période
difficile que mous traversons. La guerre euro-
péenne a soudainement éclaté au moment
même où tes jeunes enfants s’apprêtaient à
entrer en vacances. Malgré 163 multiples
soucis dont notre Municipalité était accablée
elle a pu cependant, grâce au concours dé-
voué de l'OEuvre havraise des Colonies sco-
laires de Vacances, asfbrer aux jeunes en-
fants les loisirs bienfaisants qui leur sont
ménagés chaque année.
A causa de ia distance, et par suite des
difficultés dans tes communications, U était
impossible, dans les circonstances actuelles, 1
de songer à-en-voyerune partie de nos jeu-.,
nés colons au château de Grosfys. Il a donc
laild se résoudre à les diriger uniquement
sur la colonie du Bois des Hailattes. Et c’est
ainsi que, pendant le mois d’août et de sep-
tembre, chaque matin, une moyenne de 350
jaunes :garçons et de 400 jeunes fiiiettes de
nos écoles communales se sont rendus à la
forêt.
On connaît l’emp'ôi du temps tel qu’H a
été fixé. Arrivée au bois à dix heures du ma-;
tin environ, tes enfants se reposent. Là
course, en effet, a été assez longue po*r cer-
tains d’entre eux venus da quartier do i’Eure,
du quartier Notre-Dame, ou du quartier de
Saint-Vincent-de-Paul. Et cette année, par
suite de la mobilisation, il a été impossible
d’assurer, comme de coutume, un service de
transport par tramways.
Après s’être reposés, ies enfants exécutent
des exercices de gymnastique ou suivent un!
cours de chant. Iis font ensuite une petite
promenade ou se livrent à différents jeux.
C’est aiors ie déjeuner, abondant et sain,
dont le menu varie chaque jour. On en
pourra juger d’aiiteara à la lecture des me-
nus servis la semaine dernière et qui étaient
ainsi composés :
Lundi 21 septembre : soupe aux poireaux et
pommes de terre, riz au lait suerè et vanillé,
pain et chocolat.
Colla'tion : pété de foie.
Mardi 22 septembre : soupe à l’oignon, pommes
de terre, rôti de bcouf, nouilles au gras.
Gottation : marmelade aux fruits.
Mercredi 23 septembre : soupe aux poireaux èt
pommes de terre, ragoût de boeuf, pommes de
terre et carottes.
'Collation : confitures de. groseilles.
Jeudi 2i septembre : coupe à l'oignon et pom-
mes de terre, bifteck, macaroni au jus.
Collation : pâte de foie.
Vendredi 23 septembre : soup8 aux haricots et.
pommes de terre, .pois blancs et pommes do terre
a la crème, pain et chocolat.
Collation : confitures aux mûres.
Samedi 28 septembre : soupe aux choux et
pommes de terre,saucisses aux choux et pommes
ae terre,
Collation : confitures aux abricots.
L’après-midi est consacré à de longues
promenades en forêt. C’est ensuite le goûter ;
enfin des jeux, et retour au crépuscule.
MM. Anglade, Diacre et Boucet, institu-
teurs ; Mmes Bfièrc, Mius et Lemouton, ins-
titutrices, sont chargés de la surveillance
des enfants et de la direction des promena-
des et jeux.Tons s’en acquittent avec te pins
complet dévouement. Mme Saraben-Dsneu-
lin, institutrice, assume la tâche difficile
d'économe de la Colonie, et c’est grâce à sa
diligence, à son zèle et à son expérience que
tes résultats les plus satifaisants s bat obte-
nus. M. Lebourveltec, professeur de gym.
nastique, entraîne ies enfants à das exer-
cices parfaitement entendus et soigneuse-
ment gradués ; Mme Walter, infirmière du
Bureau d’hygiène, prodigue ses soins aux
jeunes colons, et c’est grâce à ce concours
'de bonnes volontés que les jeunes écoliers
font provision de-santé et de bèile honteuf
pour 1a rentrée prochaine
ÀdmiüislratetJr • ffNégaé - Gérant
O. RANDOLET
IMMslrata, Impessioas et kmmi TEL. 10.47
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LES HÀVRÀIS
SANGUINAIRES
Il y a si long temps que nous écri-
vons des Choses gravés que nous consi-
dérerons comme une véritable bonne
fortune de pouvoir divertir un peu
^tos lecteurs — sur le dos de nos en-
W^mis, bien entendu.
V Bonnes gens qui nviis Usez et qui
■vous croyez de moeurs douces et poli-
cées, même en temps de guerre, écou-
tez ce que les journaux allemands
disent de vous, Navrais ; voici nn ex-
trait d’un journal etc 'Leipzig, Leipzi-
ger Neustcn Nueiniclileii, en date du
12 septembre ;
Les Français sc sont montrés les
digues lières de leurs erinmiels alliés
les Belges. À l'appui dé cette assertion
yt pour bien montrer la cruauté de la
population du Havre, nous avons ex-‘
trait du journal le Deutsche Tages,
Zeitung le récit suivant fait par deux
jeunes Suédoises qurtraversèrent cette
ville pour regagner leur pays :
« A notre arrivée au Havre, nous
L ■vîmes partout, dans toutes les rues,
\ne foule hurlante qui détruisait et-
abattait tout sur son passage.
» Le lendemain, ordre fut donné à
tous les Allemands de quitter la ville ,
le.jour môme avant midi, ce qui était,
certes impossible à tous. Beaucoup j
des malheureux qui ne purent se sau-'
ver lurent lynchés ou fusillés sans*
pitié par la foule furieuse. Nous vîmes ;
alors un homme qui était traîné sur le
pavé par une foule brutale, au milieu
des pires injures. Nous demandâmes,
fc un Fraaçais qui passait la raison de :
cet a Groupement ; il nous répondit :
tranquillement : « Ce n’est qu’un Alle-
mand qu’on est en train d’assom-
meî’j »
» Un matelot suédois vint en cou-1
rfiitvers nous et nous raconta, qu’ayant ?
voulu passer sur un pont, en compa-
gnie de quelques matelots allemands,
Sjls furent arrêtés par une sentinelle
et durent monircrleÉsrs papiers, liai
seul eut la permission dépasser ; quant
| ses ctjK>{Jagaûi»a_^pû s’étaient décla-
rés Allemands, ils furent Tusilles suri
le champ sans autre explication. »
Horreur! Nous n’aurions jamais,
cru que nos concitoyens fussent capa-
bles de pareilles cruautés et nous fré-
missons en pensant que l’homme pai-
sible auquel nous serrons la main
dans la rue est peut-être un des êtres
sanguinaires qui ont consommé ces exé-
cutions sommaires ! Mais au fait, cela
se serait su ; on ne fusille pas comme
cela un quarteron d’Allemands sans
que cela s’entende, surtout quand ;
c’est la foule furieuse qui s’en, mêle ;
et nous aurions « raté » un fameux
reportage si nous avions omis dans
nos colonnes le récit de ces scènes aussi -
sensationnelles que sanglantes.
Bmsw'cz-vous, lecteurs et chers
ï-concitoyens, nous préférons nous en
rapporter au Petit Havre qu'au Leip-
ziger Neusten Nachrieblen ou au
Deutsche TsgesZert&BgpàtPs souhaits!)
Vous ri’êies pas. nous ne sommes pas
aussi sanguinaires que nous en avions
l'air, aux yeux des deux jeunes sué-
doises qui nous ont honoré de leur.
visite. Mais- étaien t-elles vraiment süé- \
doives et jeunes ? Nous connaissons
beaucoup de jeunes suédoises ; elles \
sont charmantes en général et aiment
beaucoup la France dont l’élégance
les attire et les chaïune ; elles ne nous
Jugeraient pas aussi sévèrement uni-
quement pour faire plaisir au roi de
Prusse qui fait tout ce qu’ilpeut pour
mettre la main sur l’opinion de leur
pays. ■
Ces deux pseudo-suédoises, nous les
connaissons aussi d’ailleurs ; nous
avons vu dernièrement leur portrait
uans une jamaisie au urapiuc ; u
±$i{$it de leur arracher un peu -rude-
npent leur chapeau de plumes pour
fqtire tomber la perruqueet découvrir
ii\n crâne aussi masculin qn’allemand ;
inutile d’insister sur l’âge.
■La moralç de celte histoire, puis-
qu’il faut bien terminer sérieusement-,
c’est que celle qtiéerivent les Alle-
mands est rég'ulièrement sujette à
caution, que nous avons même la
preuve sur le vif qa’etie n’est qu’un
tissu de mensonges. Si, en particulier,
nous avions encore en besoin d’une
1 démonstration quelconque de tout
l’odieux île leur àtiiHtde en Belgique,
où ils ajoutent à la barbarie, l'hypo-
crisie la plus éboulée, nous serions
fixés désormais, puisque la cruauté
des Belges n’aparait-il d’égale que la
nôtre !
Avecaetle nmnière de voir, nous ne
nous étonnerons pas que les journaux
allemands soient tout remplis du récit
de nos défaites ; nom nous en félicite-
rons même, car as sena bon signe pour
' noire viclopy
CASPAR-JOBOAN.
A psi pensant nos lilai?
La guerre développe, dit-on, les pi-
res instincts ; lorsque c'est Une guerre
sacrée comme celle que nous livrons,
elle peut être, au contraire, un sti-
mulant merveilleux des plus nobles
sentiments. L’âme de notre jeunesse,
dont tant d’esprits chagrins déplo-
raient la légèreté, a été comme trem-
pée dans ce creuset où bouillonnent
tontes les forces déchaînées.
Nous en voulons pour preuve la let-
tre suivante qui a été adressée par un
jeune havrais à sa mère ; son ton en-
joué, la simplicité avec laquelle il parle
de ses préoccupations matérielles ga-
rantissent la sincérité de ses préoccu-
pations d’ordre moral et leur donnent
le caractère de quelque chose de bien
vécu.
Beaucoup de mères, nous en som-
mes sûrs, auront ainsi la joie de s’en-
orgueillir, au milieu de leurs angois-
ses, de la maturité de leurs Jils !
C. J.
« 26 septembre.
Ma chère maman, toujours de bonnes
nouvelles à te donner de don-fils. Tout va
bien; la bonne humeur règne et notre
métier n’est guère fatigant dans ce mo-
ment. Nous sommes derrière un village
bourré de troupes et défendu comme une
forteresse ; nous n’en bougeons pas, re-
gardant les Allemands et ne bronchant
pas. Aucun combat sérieux , notre régi-
ment est du reste en réserve depuis hier
soir : cela nous est bien dû car l’attaque
I du « Moulin *» dont te parlait ma der-
nière lettre nous a valu d’ètre cités à
l’ordre du jour de la 5° division, ce dont
nous avons été justement fiers.
De petits détails, je n’en ai guère à te
donner, notre vie est bien toujours la
même ; nos journées s’écoulent au son du
canon, mais loin des obus depuis quel-
ques jours ; nous n’y pensons même pas;
Je connais peu de ehôses auxquelles on
s’habitue aussi bien que le canon, sur-
tout quand, il fait aussi peu de dégâts que 1
le canon allemand. La mitraille tombant
autour de nous ne nous a jamais empê- s
ehé de manger, boire, dormir et faire_
notre correspondance; a plus lof le faFson
nous sentons-nous chez nous un jour |
comme celui-ci où tout se passe en bruit. ;
Notre appétit est toujours magnifique-;
hier, nous eûmes deux vrais festins, le î
malin du lapin, le soir du pontet, *et h
quelques amis réunis nous bûmes même
deux bouteilles d’un excellent champa-
.gne qu’un de mes amis èt moi étions allé
chercher malgré une petite canonnade.
Cette petite fête nous rendit tout heureux* -
l’eau étant depuis longtemps notre seule
boisson.
Je ne voudrais qu’une chose, c’est que
nos préoccupations soient un peu moins
matérielles, mais que faire à cela»; je
trouve moyeu cependant de lire un peu,
, ’ai dans Tune de mes cartouchières un
petit volume des pensées de Napoléon
que j’ai parcouru bien souvent.
Comme de petits paquets peuvent être
envoyés aux soldat^, tu pourrais peut-
être m’envoyer le manuel d’Epiotète ou
‘tout autre à ton idée. La guerre me donne ,
un grand besoin d’élévation morale; ja-i
mais je crois je h’âi ressenti ce besoin à '
un degré semblable. Une crise comme
celles met si- bien les choses à leur
vraie place. Comme nous semblons petits
devant ia -forée brutale déchaînée et ce- 3
pendant notre esprit y résiste et c’est j
sans crainte que nous la regardons, no-
tre volonté est donc bien puissante, plus
forte encore que tout le reste ; quel en-
couragement de se sentir si forts mora-
lement, alors que physiquement ®ousi
sommes si petits ï 1
k NOS oemm
La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux do Paris
fussent plus favorisés et c’est ce
qui explique la vogue dont ils ont
joui.
Aucun effort ns nous-a coûté pour
remédier à la situation et nous
avons maintenant obtenu satisfac-
tion, du moins dans une large me-
sure. Nos lecteurs savent que nous
recevons de nouveau les nouvelles
de la nuit qui nous permettent de
les tenir exactement au courant des
événements, sous ia seule réserve
de la censure officielle devant la-
quelle toute la presse s’inclina
avec une -résignation patriotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait qua notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
matin, est nécessairement mieux ,
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,r
pour être mises en vente au Havre
dans la matinée, doivent être tirées
, la veille dans l’après-midi.
IL*A. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels H les dépêches llavas.
»Ï3 LA SOMME A. X, A. MOSELLE
Jer Octobre.— La situation générale reste satisfaisante.
#îous avons progressé au Nord de la Somme, dans l’Argonne et dans la, Woëvre.
E3V IîS3A,«3-ÏQÎJ)Ë!
Octobre. — L’artillerie allemande oontinue le bombardement des forts de pre-
mière ligne d’Anvers. Des attaques violentes de l'ennemi ont été repoussées. Des pertes
sérieuses lui ont été infligées.
EFff POLOGNE
ier Octobre.— Les Allemands ont perdu plus de vingt mille hommes dans le terri-
ble combat livre à Drensken-iki, précédant la prise d’Augustow par les Russes.
Communiqués
il iMwiiiiif
L'Impression générais reste satisfaisante
1er Octobre, reçu à 18 heures.
Pus de modification dans la situation d’en-
semble.
Nous avons progressé cependant a notre gau-
che, au Nord de là Somme et à noire droite en
Vfoevre méridionale.
2 Octobre, reçu à 1 h. 30
Ce soir, rien de particulier à signaler, sauf
dans la région de Rcye où une violente actiona
heureusement tourné pour nous et dans l’Ar-
gonne Où nous avons fait quelques progrès
nouveaux.
■ L’impression générale reste satisfaisante.
fMsiles Hans
M, Qlémenoeau publie «L’Homme enchaîné »
Bordeaux, i" octobre.
L’Homme libre ayant (té suspendu pour huit
, Ours, par ordre da ministre de la guerre, M.
Glétneceeaa a fait paraître hier matin l'Homme
enchaîné. Dans Farticle de i’ancien président
du Conseil Consacré à la question des blessés
cllsacieins, aucune allusion n’est faite à ja
mesure prise contre XBomme libre. M. Clé-
monceau conclu l à i’tffgente nécessité d’iso-
ler et de grouper les prisonniers alsaciens en
Vue de tour assurer le (traitement auquel ils
Ont droit « en qualité de Français, et de Fran-
çais ayant souffert pour la patrie ».
Borleaox, 1" octobre.
Le deuxième numéro de VHomme er,chaîné,
onrnal de M. Clémenceaa, a été saisi dans
a matinée de jeudi à la gare de Bordeaux.
Un S'ils dit Kaiser tué par une halle
allemande
Paris, 1» octobre.
Les journaux du Nord racontent que le
prince Aàaibsrt, troisième fils du kaiser, est
mort. Le docteur Lepage, chirurgien du roi
Albert, qui a opéré l’autopsia en présence
de deux docteurs allemands, a constaté que
le prince Adalbert avait été tué par une
balle allemande, comme il fut constaté pré-
cédemment pour plusieurs officiers alle-
mands .
Les Allemands attaquent Anvers
Anvers, 1" ociobre (officiel).
L’artillerie allemande a continué pendant
toute la journée ie bombardement des forts
de première ligne.
La partie Sud de ces ouvrages a souffert
très peu ; ils continuent à disposer de leurs
moyens d’action entre l’Escaut et la Senne.
Des attaques audacieuses et violentes oat
Ôté repoussées par les Belges soutenus effiûa-
Oement pard’ertiilerie des forts.
Les pertes allemandes ont été proportion-
nées à la témérité de leur-tentative.
Malgré 4a violence da bombardement, les
Bésuitsts pour les Allemands sont loin d’ètre
én rapport avec l'effort produit.
Le moral fies troupes beiges reste excel-
lent ; leur sang-freid est admirable, comme
le prouve leur énergie à repousser avec
plein succès toutes les attaques de Tînlante-
pie allemande.
La Crise cfîffm&cMe en Allemagne
Paris, t« octobre.
Les raines commerciales se multiplient en
Allemagne. Entre autres exemples, le direc-
teur du Lokitl Anstiger déclare que ce jour-
nal a perdu plus de 1,250,000 francs, par
suite de ia suppression des annonces.
Lee Progrès dîs Eusses
Londres, 30 septembre.
Le Mornirg Test reçoit de Petograd, î’avis
que les Russes trouvèrent tous les défilés en-
vers saufs ceux de Oujok ou ils chassèrent*,
l’ennemi de trois positions fortifiées succes-
sives.
Los Allemands subissent
une sanglante défaite
I'elrograd, i" octobre.
Les blessés rapportent que le combat de
Brouskeniki lut extrêmement sangiaat. Les ,
Allemands ont perdu plus de 20,000 hom-'
mes dont le Nienién charria les cadavres.
La retraite allemande est rendue très pé- s
nibie par les pluies qui détrempent les rou-
tes. De nombreuses batteries sor4 restées
embourbées.
L’action monténégrins
Belfigné, 33 septembre.
Pendant t&uto la rrnit de mardi à mercredi
fe batteries auti\chiânnes de Vsnnaiz et
dorai*de,-appuyée»,par les navires de .gaerra,
bombardèrent tes positions aiç-atâ&egriftes
le Lorcen et Ecstakg.
Les canons monténégrins répondirent vi-
goureusement et réduisirent au siiencé les
batteries ennemies.
Aucun biessé, dégâts matériels insigni-
fiants.
Le Combat Naval
d’Heligolaixd
USE PROTESTATION DE L’AMIRAUTÉ ANGLAISE
Londres tn octobre.
le Bureau de la Presse publie un compte
rendu cor cernant certains incidents de la
bataille navale d’IIeügoland.
Le ministre d’Allemagne à Copenhague a
fait publier une note portant que les officiers
allemands ont fait feu sur des marins alle-
mands qui nageaient après la bataille d’Heli-
goiand et que les A-ugiais ont, de leur côté,
tiré sur Jes nageurs et qu’une bombe an-
glaise esl tombée dans un bateau de sauve-
tage contenant les survivants du torpilleur
allemand V-i87. Cette bombe n’a pas l'ait
explosion.
Le secrétaire de l’Âmiraufé anglaise ré-!
pond en ces termes :
« Lorsque îe destroyer allemand V-187
coula, lé Gcshawk ordonna aux destroyers
anglais de cesser le feu, et à ceux qui étaient
dans le voisinage on donna ordre de mettre
16s chaloupes à la mer pour recueillir les
survivants, dont un grand nombre avaient
sauté par dessus bord quelques instants au-
paravant
» Un officier, à l’arrière du V-187 pointa
alors le canon arrière de son bâtiment contre
le Gosh iwk, à distance d'environ deux cents
yards et le carré des officiers fut atteint par
I® projectile. L'officier allemand croyait que
les-équipages des chaloupés avaient ï’inten-
lipn u’fcborqer et dé capturer -le navire dont :
le pavillon flottait ençore.
» 11 fallut détruire le canon bien placé. ,
» Da s’eflÇTça ensuite di&pérer te sauve-
tage jusqu’au moment ou un croiseur alle-
mand, de la classe du Stdtm, entra en scène,
•en sortant cio. br 'ouillard, et ouvrit un feu I
très vit contre les destroyers anglais et leurs
chaloupes.
» Les destroyers anglais furent obligés de
se retirer pour ne pas être détruits.
» Le Goshawk retira ses hommes de la cha-
loupe pour la laisser aux prisonniers alle-
mands qui étaient tous blessés.
» Ii est regrettable qu’un marin, placé sur
•le gaillard avant du Gosltmk, alors que l’em-
barcation flottait à côté de ce bâtiment, ait
jeté une bombe dans la chaloupe. Mais il
‘était exaspéré par la conduite inhumaine dn
croiseur allemand. La bombe ne fit d’ailleurs i
pas explosion.
» C’est là certainement tm incident regret-
table dont parle le ministre -d’Allemagne à
Copenhague-. Mais si l’acte dont il s’agit est,
inexcusable, ii convient de faire remarquer-
qu’il fut commis à la suite d’une vive pro-
vocation et c’est sûrement une faute minime
auprès d8 l’acte du croiseur allemand qui
tira sur les destroyers anglais et leurs cha-
loupes alors qu’ils remplissaient un rôle hu-
main et chevaleresque.
» Ledêfeader qui-s’étaït retiré abandonna
ses deux chaloupes contenant un officier et
neuf masins et un certain nombre de pri-
sonniers.
» La scène fat vue au moyen da-périscope
par le commandant du sous-marin E-4, qui
se préparait à attaquer le croiseur. Mais ce
dernier s’éloigna dans la direction du Nord-
avant que le sous^marin-ait pu l'atteindre.
» Après avo’.r couvert -quoique temps la
retraite du destroyer, le É-4 retourna vers
les chaloupes et prii û son bord les officiers
et les marins anglais, ainsi qu'un officier, au
sous-olïïcier et-des marins-allemands.
» L'E-4 aurait pu faire prisonnier un an-
, tre officier allemand et six matins alle-
mands non blessés, mais, comme les cha-
loupes contenaient dix-hdit matins alle-
mands très grièvement blessés, il laissa par
humanité l’officier et les marins prendre
sem d’cox et conduire les chaloupes.
» Avant de s'éloigner, H vit que les cha-
loupes avaient une provision d’eau et de
biscuits et une boussole. Ii indiqua à l’offi-
ûier la position él la rente ■‘{LHéitgoland.
» L’officier et las marins du defender, m
attendant tes secours, enlevèrent tous deux
«ffeurs vêtements,4 i’osception de leurs pan-
oaious et en'firent des morceaux pour faire j
'fies bandïges pour tes blessés allemands.
,» Ou peut dire certainement que tes des-
troyers anglais, en accomplissant cotte -ac-
tion, couraient des risques auxquels ils
n’étaient pas obligés de s'exposer.
» Les survivants du ¥. 787 doivent vrai-
fent être ingrats -s’ils u'apprêcient pas le
rviee que leur rendirent -officiers et ma-
rins anglais.
m » Ces toits doivent être connus des antori-
ftss navales allemandes, et si la note du mi-
nistre d’Àtlernagne a été rédigée de bonne
foi c-t que quelques-uns des survivants aient
des blessures causées par des balles, on
pourrait seulement en déduire que f’officier
Allemand qu'on laissa généreusement en
liberté, pour qu’il prit soin fie ses hommes,
blessés, dénatura les faits.
» On n’a pas d e pmj y es éteb! i ssard que les
officiers du V-J8Y aient lirésur leurs 'nom-
mes, mais beaucoup d’olficiers et marins an-
glais ont vu réellement des officiers alle-
mands tirer *sur leurs hommes en train de
nager, pardo qu’ils pensaient que._ ceux-ci
avaient trop tôt déserté (leurs uostôs. »
L’Etat da Cardinal Perrata
IlOïao, lir octobre.
INksematorw (Romane dit que l'indisposi-
tion do cardiaad Ferra ta tend à s’améliorer.
Le cardinal, sans fièvre, continué à s’occu-
per des affaires de la secrétairerse d’Etat.
M ACTE D’HÉROÏSME
Un sergent du 25D de ligne a fait le récit
suivant :
Le 20 août, ma division prenait part à une
action très vive au Sud de Suint-Qoentin.
Mon régiment, le 25ie, avait reçu pour mis-
sion,, vers sept heures du matin, de s'empa-
rer d’nn village fortement défendu par l’en-
nemi. N&3 progrès furent rapides au dél u ,
mais à cinq heures environ i’arrivé8 de ren-
forts ennemis sous contraignit à la retraite.
'C’est à ce moment que te sous-iteutenaut de
réserve Garbat se signala par son sang-lroid,
‘sa décision, sa bravoure.
Officier de cuirassiers attaché au comman-
dement comme agent de li-ison, il avait mis
piea a terre au cours du combat, et, séparé
tue son chef, ii s’était porté pour se rendre
Utile derrière ma Igné de tirailleurs. Notre
fraction était à ce moment mai reliée aux
éléments de droite et de gauche, et l'action
générale nous échappait. G'eat en isolés que
nous combattions.
Garbet, en se rendant vers nous, sait que
de tous côtés, on se replie, et,'seul, il com-
prend que tes 150 hommes qu’il a devant
lui sont « en l’air », sans soutien, et que
c’est fini d’eux s’ils demeurent en place. Il
décide alors de les ramener en arrière. De la
vois la plus assurée, il s’adresse à la petite
troupe : « Mes amis, voù3 n’avez pas d’or-
dres, moi non plus. Mais je vois ce qui se
passe, Vous ailez battre en retraite. Pas
d’affolement surtout. Les uns vont protéger,
en tirant, la retraité des autres. » Et le voilà
qui donne ses commandements.
Parmi les hommes, on sent un certain
trouble. Quelques-uns s'enfuient, au risque
de semer le désordre. Garbet est debout,
t’oell calme, le visage souriant ; il est grave,
et son casque de cuirassier, qui la distingue
de nous tous, ie désigne aux balles de l’en-
nemi. Il sait qu’il s’expose, mais c’est pour
mieux commander. D'un mot, il arrête tes
foyards : « Est-co que j’ai peur, moi ? Dou-
cement, ceux qui se replient 1 Les autres, !
face en avant, et tirez 1 » Lui même, il saisit:
le fusil d’an mort, et il tire. Parfois, il s’in- '
terrompt pour mettre hors d’usage les fusils
qu’il trouve par terre. Son attitude est si
ferme, elle respire un courage si tranquille,
que tons se rallient. Il mènetoute ia troupe,
subjuguée par l’ascendant qu’il a su pren-
dre. Grâce à ia retraite méthodique qu’il or-‘
gantes, nous nous rabattons sur le régiment
Sans presque avoir subi de pertes.
taieat ils traiieiî!
les « Exposés »
Un certain nombre de nos compatriotes,
expulses d’Aîsacje-Lorrâine dès le comraen-
i cemeet des ‘hostilités, sont arrivés au Havre
dans ia journée d’hier. Nous avons pu nous
entretenir avec eux dans plusieurs etablisse-
ments sirnésaux environs de la gare, notam-
ment à i Hôtel de Roubaix et au Café des
Voyageurs, oüfis attendaient, avec leur très
léger bagage, l’heure du départ du train de
5 h. 35 pour Paris.
; Les récits que nous avons entendus, et qui
sent l’expression même de la vérité, sans
«exagérations aucunes et sans phrases, sont
des plus poignants et des plus significatifs.
Ce3 fugitifs venaient des environs de Mefz.
Dès le la août, ies « indésirables » da la
vieille cité Lorraine avaient été prévenus
qu’ils n’avaient qu’à partir sans délai. Et
tout aussitôt, ceux des communes avoisi-
nantes avaient été sommés de quitter le
Dans les'environs de Metz* en effet, un
avis signédn général-major, chef de ia police
! naililaire, enjoignait à « tons les Français,
' Russes, Anglais, Belges, Serbes set Monténé-
grins, domiciliés dans l’arrondissement et
dans tes cantons de Boulay et de Faulque-
mont » de quitter le rayon de la forteresse.
Pour cela, un train devait être sais (à leur
disposition, quittant Metz ie 47 août et allant
dan3 la direction de Novéant. Tout individu
en retard serait considéré comms prisonnier
de guerre. On recommandait « aux passa-
gers da train d’agiter des mouchoirs blancs
: à l’approche de3 lignas françaises, afin de se
faire reeonnallre comme non-combattants. »
Les personnes malades et infirmes, les
- dames seules approvisionnées pour six mois
• étaient autorisées à rester à Metz.
Les exputeéî que nous avons rencontrés
ffiier étaient pour la plupart des personnes
{habitant Paris, d’origine lorraine, et qui ont
coutume d’aller passer chaque année quel-
ques jours de vacances dans la région mes-
sine. Ifs obéirent à Piujonction qtfi leur
■était faite et, an nombre de ceat vingt, avec
marnai eux fies Lorrains fuyant une occupa-
tion militaire d’ans brutalité sans nom, fis
. se mirent en route.
Mais iô convoi composé d'hommes âgés
déjà, — les jeunes hommes avaient été coa-
] iservés comme prisonniers, — et composé
aie femmes et d’enfants, ne ïut pas dirigé
•sur la frontière française.
Parqaés en fies tvagons à bestiaux, sur-
veillés par des sentinelles baïonnette au
canon, les infortunés furent dirigés sur
Thkmvüte, Sêi k, Trêves et Cologne.
Us séjournèrent deux jours en cette der-
î nière ville, et le convoi fut partagé par
moitié.
Ceux qui devaient revenir en France, en
Belgique ou en Angleterre forent dirigés, je.
20 août, au malin, sur Hanovre. Ils y lurent
iatereés deux jours, couchés sur ia paille et
nourris de façon pitoyable. A leur arrivée, ;
, «toutefois, des dame3 de la Croix-Rouge leur
avaient apporté quelques vivres et quelques
rafraîchissements.
Le 22 août, on les consignait dans un tau-
' bourg, à Hanovre-Linden, sous ia surveillan-
ce da soldats et de policiers ayant tous le
revolver aa poing. On leur fit déposer tout
ce qu’ils avaient sur eux : argent et or, pa-
piers d’ideniité, tabac, allumettes, et ce n’est
que 1e lendemain qu'il leur tut distribué
une très maigre pitance.
Il en fut ainsi jusqu’au 25. A'ors on rendit
l’argent allemand confisqué, et aussi l’argent
français, mais, celui-ci, avec une retenue de
25 à 30 0/0.
Et ceux qui avaient ainsi recouvré quel- ,
ques ressources, contrôlées par l’antorilâ,
furent autorisés à sa rendro dans un hôtel
' où iis étaient d’&iiieurs soumis à une surveil- 1
tance non seulement étroite, mais tracas-
5i,ère et bu milia rite.
Les autres, moins fortunés, furent con-
traints de demeurer à Linden, en des locaux
insuffisants, dans une promiscuité pénible,
et où se produisirent des iscènes navrantes.
Une malheureuse femme, prise des -dou-.
leurs de ibniatstement, fat délivrée .grâce à ;
1 l'assisUtuce de tes compagnes et sans uu’û ’
fût possible d’obtenir aucun autre se-
cours,..
tEt la.station datons ces infortunéssem
biait être sans issue lorsque plusieurs d'en
tre eux résolurent de porter leurs doléance
au £&ngal des Etals-Uiîls. Emu par tant û
détresses, l’honorable consul américain fi
les démarchés tes pins instantes auprès des
autorités germaniques. El grâce à sa géné-
reuse et persistante intervention, les « ex-
pulsés » convoqués le 17 août, à Metz, furent
autorisés à quitter l’Allemagne, — mais à
leurs frais, et à la condition que tous parti-
raient ensemble.
Et ceux qui étaient sans ressources ? Un
sentiment de solidarité unissait toutes ces
victimes d’une commune infortune. La
somme nécessaire fut trouvée immédiate-
ment et tous purent s’acheminer vers La
Haye.
Ils rencontrèrent en Hollande l’accueil le
plus généreux, le plus dévoué, le plus cor-
dial. De son côté, îe ministre de France à La
Haye s’empressa de porter aide à nos corn-
patriotes. Us forent dirigés sur Rotterdam
toujours entourés des sympathies renouve-
lées de la population hollandaise. Ils gagnè-
rent Londres, puis Southampton, pour arri-
ver en notre ville du Havre et se rendre à
Paris.
Ea écoutant le récit qui nous était fait par
nos infortunés compatriotes, nous ne pou-
vions nous empêcher de faire un retour sur
ce que nous avons vu récemment au Havre.
Nous aussi, nous avons interné des sujets
allemands et autrichiens, durant quelques
-jours, avant leur départ pour leur pays.
Nous les avons traités, de Jear aveu, avec!
humanité et- même avec des prévenances
que certains ne méritaient guère, — car iis
n’ont répondu à notte courtoisie que par
une insolente .grossièreté,
Th. Y,
LES COLONIES SCOLAIRES
DE VACANCES
Nous avons annoncé mardi que les services
universitaires se préoccupaient d’assurer la
rentrée des classes en ies conditions les
moins défavorables, au miiica des difficul-
tés ^présentes, et nous avons dit que, les
écoles étant encore occupées par des troupes,
on avait envisagé leur évacuation sur un
certain nombre de paquebots stationnés dans
notre port. Ainsi certaines d’entre les écoles
pourraient être rendues à leur destination
première. Nous souhaitons que cette com-
binaison puisse être réalisée, dans 1e double
intérêt de nos soldats et de nos écoliers.
Aussi bien, la plus attentive sollicitude
n’a-t- elle pas manqué de s’exercer en faveur
des enfants-de nos écoles pendant la période
difficile que mous traversons. La guerre euro-
péenne a soudainement éclaté au moment
même où tes jeunes enfants s’apprêtaient à
entrer en vacances. Malgré 163 multiples
soucis dont notre Municipalité était accablée
elle a pu cependant, grâce au concours dé-
voué de l'OEuvre havraise des Colonies sco-
laires de Vacances, asfbrer aux jeunes en-
fants les loisirs bienfaisants qui leur sont
ménagés chaque année.
A causa de ia distance, et par suite des
difficultés dans tes communications, U était
impossible, dans les circonstances actuelles, 1
de songer à-en-voyerune partie de nos jeu-.,
nés colons au château de Grosfys. Il a donc
laild se résoudre à les diriger uniquement
sur la colonie du Bois des Hailattes. Et c’est
ainsi que, pendant le mois d’août et de sep-
tembre, chaque matin, une moyenne de 350
jaunes :garçons et de 400 jeunes fiiiettes de
nos écoles communales se sont rendus à la
forêt.
On connaît l’emp'ôi du temps tel qu’H a
été fixé. Arrivée au bois à dix heures du ma-;
tin environ, tes enfants se reposent. Là
course, en effet, a été assez longue po*r cer-
tains d’entre eux venus da quartier do i’Eure,
du quartier Notre-Dame, ou du quartier de
Saint-Vincent-de-Paul. Et cette année, par
suite de la mobilisation, il a été impossible
d’assurer, comme de coutume, un service de
transport par tramways.
Après s’être reposés, ies enfants exécutent
des exercices de gymnastique ou suivent un!
cours de chant. Iis font ensuite une petite
promenade ou se livrent à différents jeux.
C’est aiors ie déjeuner, abondant et sain,
dont le menu varie chaque jour. On en
pourra juger d’aiiteara à la lecture des me-
nus servis la semaine dernière et qui étaient
ainsi composés :
Lundi 21 septembre : soupe aux poireaux et
pommes de terre, riz au lait suerè et vanillé,
pain et chocolat.
Colla'tion : pété de foie.
Mardi 22 septembre : soupe à l’oignon, pommes
de terre, rôti de bcouf, nouilles au gras.
Gottation : marmelade aux fruits.
Mercredi 23 septembre : soupe aux poireaux èt
pommes de terre, ragoût de boeuf, pommes de
terre et carottes.
'Collation : confitures de. groseilles.
Jeudi 2i septembre : coupe à l'oignon et pom-
mes de terre, bifteck, macaroni au jus.
Collation : pâte de foie.
Vendredi 23 septembre : soup8 aux haricots et.
pommes de terre, .pois blancs et pommes do terre
a la crème, pain et chocolat.
Collation : confitures aux mûres.
Samedi 28 septembre : soupe aux choux et
pommes de terre,saucisses aux choux et pommes
ae terre,
Collation : confitures aux abricots.
L’après-midi est consacré à de longues
promenades en forêt. C’est ensuite le goûter ;
enfin des jeux, et retour au crépuscule.
MM. Anglade, Diacre et Boucet, institu-
teurs ; Mmes Bfièrc, Mius et Lemouton, ins-
titutrices, sont chargés de la surveillance
des enfants et de la direction des promena-
des et jeux.Tons s’en acquittent avec te pins
complet dévouement. Mme Saraben-Dsneu-
lin, institutrice, assume la tâche difficile
d'économe de la Colonie, et c’est grâce à sa
diligence, à son zèle et à son expérience que
tes résultats les plus satifaisants s bat obte-
nus. M. Lebourveltec, professeur de gym.
nastique, entraîne ies enfants à das exer-
cices parfaitement entendus et soigneuse-
ment gradués ; Mme Walter, infirmière du
Bureau d’hygiène, prodigue ses soins aux
jeunes colons, et c’est grâce à ce concours
'de bonnes volontés que les jeunes écoliers
font provision de-santé et de bèile honteuf
pour 1a rentrée prochaine
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