Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-10-01
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1914 01 octobre 1914
Description : 1914/10/01 (A34,N12107). 1914/10/01 (A34,N12107).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172269h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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MiMtamagWiTirTOiMBiiiwiiiMini» i « mëCSSzaamssmssze&i&maeïSBsaemsxaa— *
POUR NOS ENFANTS
Cest aujourd’hui, premier Octobre,
la date officielle de la rentrée des
classes ; c'est une date dont nos en-
fants se souviendront !
Pour nous, au Havre ce n’est pas
encore, il est vrai, la rentrée com-
| plète puisque seuls le lycée et qaél-
* ques écoles spéciales peuvent repren-
dre leurs classes et encore avec des
moyens de fortune. Les écoles primai-
res sont occupées par les dépôts de
nos régiments ou, comme le lycée lui-
même, par nos blessés, mais leur nom-
bre rend infiniment plus difficile leur
remplacement par d’autres locaux,
sans parler de l’absence de tous les
maîtres appelés à l’armée. Quels que
soient le désir et le dévouement des
autorités compétentes, elles auront,
reconnaissons-le, d’énormes difficul-
tés à vaincre pour assurer le Jonction-
nement de l’enseignement primaire ;
ce sera là, chez nous comme ailleurs,
un des maux de la guet're à ajouter à
tant d’autres.
Mais puisque c’est la date marquée,
depuis lune de générations d'écoliers,
s pour la rentrée, nous pensons aujour-
d’hui aux enfants qui rentrent et à
ceux qui, nous l'espérons rentreront
bientôt. C’est chaque année, un acte
sérieux que cette reprise du travail et
nous ne pouvons sans émoi penser que
l’avenir de tous ces petits ou grands
dépend, pour une large part, du zèle
qu’ils mettront à tenir pendant tout le
courant de l’année les engagements
qu’ils prennent si volontiers ce jour-là.
Mais celte fois, quelle, n’est pas no-
tre émotion en songeant aux cir-
fconstances tragiques de celle rentrée
et aussi à l’avenir que le-s événements
actuels préparent a toutes ces jeunes
têtes 1
Le ministre de l'instruction publi-
que ne pouvait pas ne pas songer de
son côté à tout ce que cette rentrée
avait de solennel, et il a tenu à ce
que la première classe, dans chaque
cité et dans chaque école, soit une
évocation de la lutte engagée, une
commémoration des héros déjà tombés,
une glorijicciTîdnEte farJ^otfde-:—
Je désire que, le jour de la rentrée,
dans chaque cité et chaque classe, dit
le ministre dans sa belle lettre aux
recteurs que nous publions d’autre
part, la première parole du maître aux
élèves hausse les coeurs vers la Patrie
;6l que sa première leçon honore la
lutte sacrée où nos armes sont enga-
gées. Dans tout le pays, à la même
heure, les fils de France vénéreront le
génie de leur nation et salueront l'hé-
roïsme de ceux qui versent leur sang
pour la liberté, la justice cl le droit
humain... De cette première heure de
classe, il faut que le viril souvenir
reste à jamais empreint dans l’esprit
de l’élève, citoyen de demain.
Noxis assisterons tous en pensée à
cette leçon et nous ne manquerons pas
de la répéter à nos enfants pour qui en
effet le souvenir en soit ineffaçable.
Qiielques-ims d'entre eux sont encore
bien petits et n’étaient pas préparés à
distinguer la guerre horrible dont le
monde est le théâtre de la guerre sans
blessures à laquelle ils aiment tant à
jouer ; cependant le visage grave des
parents, l’aUcnte anxieuse des nou-
velles de celui ou de ceux qui sont
partis, la rencontre de blessés, les vê-
tements de deuil que l’on porte peut-
être autour d’eux, tout cela éduque
plus rapidement leur intelligence et
leur coeur. J,es autres, plus grands,
nourris déjà des récits de notre histoire
comprenrlront facilement ; quelques-
uns même, dans les classes supérieu-
res, brillent déjà du désir d'aller re-
joindre le tes aines sur le champ de
bataille.
Nous né voudrions pas que toute
cette jeunesse mûrisse avant l’âge du
poids de nos soucis, mais elle profitera
\ans doute de la forte leçon de l’heu-
re. L’image de la Patrie s'inscrit en
traits de Jeu devant leurs yeux et leur
rend sensibles d’un seul coup les réa-
lités qui dépassent les individus et im-
priment dans les consciences les de-
voirs d’homme et de citoyen.
v Mourir pour la Patrie », celte
jxpression d’un noble destin avisera,
têpélée à nos élèves à tant d’occasions
, foalourenses mais glorieuses aussi,
(enferme toute la plus haute morale
lui puisse leur être enseignée : c’est
«o don de soi pour une. cause plus
grande que soi ! El en, même temps, ils
ypprendroni que la cause de la Vran-
|| est aussi celle de lu liberté, de la
justice et dt- droit ; ces entités leur
Reviendront claires au récit des «vê-
tements qui nous ont forcés à prendre
les armes.
Tout cela inculquera à Celte géné-
ration qui se lève un sentiment de pa-
triotisme particulièrement profond et
. grave puisqu'elle aura palpité de
bonne heure aux nouvelles des luttes
et, 'nous le voulons, a es victoires de la
France. Noire espoir le plus grand,
Vertes, est que la guerre sans merci
que nous livrons actuellement soit une
guerre victorieuse non seulement du
militarisme prussien mais de la guerre
elle-même qu’il s’agit de rendre im-
possible à jamais en écrasant ceux
qui la fomentent ; le sacrifice de tous
ceux qui tombent aura sa plus belle
récompense s’il assure enfin le bon-
heur des générations à venir. Mais,
s’il le faut, nos fils auront appris à
bonne école à servir la patrie et à
verser leur sang pour elle.
Quoi qu’il en soit, ils se souvien-
dront qu’en l’anigiej, le monde entier
a espéré en notre pays comme dans le
défenseur de la civilisation libérale et
ils auront à honneur, devenus hommes,
de contribuer, chacun pour sa part,
à ce que notre France tant aimée reste
toujours la terre de la liberté et du
droit J
CASPAB-JORDAN.
Gomment le taprinz
a été battu
L'envoyé dît Daily Telegraph a donné le
récit de ia défaite de l’armée du kronprinz
au moment de la batailla de la Marne. Nous
en extrayons les intéressants passages qui
suivent :
La première armée allemande qui ait été
complètement battue sur le territoire fran-
çais est celle du prince héritier. Cette dé-
faite a sauvé Paris. Et Cette importante nou-
velle est restée secrète jusqu’à présent.
Contrairement à l’impression générale, les
grandes batailles livrées autour de Paris ne
commencèrent pas par la défaite du général
von Éfâék. Les mécomptes de cet officier géné-
ral ont eu pour causé directe la retraite de
l’aile gauche allemande,dans la nuit du 6 au
7 septembre. Le mystère dont étaient entou-
rés les mouvements des armées allemandes
s’évanouit, maintenant que l’on sait que le
principal corps de l’armée du kronprinz
s'est retiré, pendant celte uuit, à 40 ki!omè-
tres en arrière. Une retraite comme celle-là
équivaut à nne déroute.
Les Allemands avançaient sur laiigne Ver-
dun, Sainte-Menehould, Châlons-sur-Marne.
Leur marche était extrêmement rapide.
Quand les nlilans de l’armée de Kluck arri-
vèrent à Chantilly, le corps principal de l’ar-
mée du kromprinz était encore à 200 kilo—
, mètres en arrière et il reçut l’ordre d’avan-
cer avec toute ia vitesse possible. On avait
réglé la marche de l'armée allemande dans
les Champs-Elysées, et. comme le kron-
prmz, reveut sans nui doute rie Puniforme
de son ancien régiment, les hussards de la
mort, devait conduire cette marche histo-
rique, il fallait bien que les trompes fran-
çaises qui s’opposaient à sa venue fassent
balayées.
L’aile ganebe des Allemands livra bataille
le dimanche 6 septembre. Le combat com-
mença au lever du jour et continua, avec
une foreur exceptionnelle, jusqu'àia tombée
de ia nuit.
Le feu de l’artillerie surpassa tout ce qu’on
avait vu jùsqu’aiors dans l’histoire des guer-
res. On a compté trente obus tombant en
trente secondes.
Pendant cette journée de combat, l'artille-
rie française fit preuve d’une supériorité in-
discutable. On ne pourra jamais évaluer,
même approximativement, les pertes qu’elle
a fait subir aux Allemands. On fixe ie total
de ces pertes à des chiffres si élevés que l’on
hésite à les citer.
Il ne faut pas perdre de vue que l'armée
allemande avançait sur une ligne de près de
65 kilomètres d’étendue et que le pays situé
au nord-est de Sézanne est ie plus traître
qu’il y ait en France. Des kilomètres et kilo-
mètres de marais bordent les vallées. C’est
là que l'ennemi avait le plus souffert.
Stimulé par cette idée qu’il combattait
pourj’existence même de Paris, chaque sol-
dat français en valait trois et contre cette
résistance désespérée les Allemands ne pou-
vaient rien.
Le 6 septembre, quand la nuit tomba, au-
cune des deux armées ne pouvait prétendre
avoir beaucoup amélioré sa position. Les
Français avaient gagné du terrain à certains
endroits, mais ils avaient reculé sur d’autres
points.
La nuit du 6 au 7 septembre, l’armée alle-
mande paraissait être en sûreté et ne cou-
rait aucun danger, dit le correspondant.
L’état-major et le kronprir;z dormaient tran-
quillement dans le château de Mondement
(près d’Epernay, au midi de Reims).
Le réveil fut moins tranquille.
La division du Maroc eut l'honneur de
monter à l'assaut du château de Mondement.
La guerre est une joie pour les Turcos. Ils
furent décimés par le feu allemand, mais
continuèrent à avancer en s’efforçant de re-
joindre les positions ennemies. Beaucoup
d’entre eux, pour être plus libres, jetèrent
leur fusil et se ruèrent sur les Allemands,
armés seulement de leur baïonnette. Rien
ne pouvait résister à lear attaque. Eu com-
battant obstinément, les Allemands reculè-
rent ; mais à peine les Français se furent-ils
rendus maîtres du château qu’ils se trouvè-
rent sous ie feu des canons allemands.
Sous ieor protection, 1'infaaterio ennemie
s’avança. Chaque mètre carré des mtjrs de
Mondement porte les traces de douzaines de
coups. La terrible charge sous le feu des
canons fit reculer les Turcos ; mais ils ne
voulaient pas laisser échapper leur proie.
S'étant de nouveau formés dans les tran-
chées, iis so lancèrent pour une contre-
attaque.
Les troupes françaises de ligne se précipi-
tèrent an secours des noirs ; pour la secon-
de fois dan 3 la journée, le château tomba
dans leurs mains.
Il y eut une pause dans la bataille. Les
deux armées étaient littéralement exténuées
après leurs efforts. Le quartier général fran-
çais rechercha dans ies tas de papiers à demi
détroits laissés par les officiers de l’etat-ma-
Jar allemand. Voici l’ordre de bataille qui de-
vait être publié le jour suivant :
« ‘Résister à outrance, si l’ennemi revient
à Fnssaut. »
Le lendemain matin, sous un feu d’artil-
lerie superbement réglé, l’infanterie alle-
mande s’avance en rampant vers Monde-
ment en nombre écrasant.
Les Français cèdent pas à pas. Pour la
troisième fois, l’ennemi s'empare de cette
clé du champ de bataille.
Ensuite, rhistoire entière se répète de
nouveau ; les Turcos se lancent contre le
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
30 Septembre. — A notre aile gauche, l’action sè développe de plus en plus an
Nord. Entre l’Oise et l’Aisne, une vigoureuse attaque des Allemands est repoussée ;. ils
subissent de fortes pertes.
A u centre, nous progressons légèrement entre l’Argonne et la Meuse, de même
qu’en Woevre sur plusieurs points et notamment à l’Est de Saint-Mihieï.
A l’aile droite, en Lorraine et dans les Vosges, pas de changement.
EUT POLOGNE
30 Septembre. — Violents combats à Ostroviec, sur la frontière de Galicie et à
Drouskeniki. au Nord d’Augustow qui est Appris par les Russes. L’ennemi n’a pu fran-
chir le Niemen.
EÏV A.UTRICIÏE-HIOTVG-ÏME
30 Septembre.— La forteresse de Przemysl est étroitement assiégée. Les armées
autrichiennes continuent leur retraite en désordre jusqu’en Hongrie.
EIV CHINE:
30 Septembre. — Une dépêche officielle de Tokio annonce que la flotte japonaise a
débarqué des troupes qui ont occupé Lao-Tsé près de ICiao-Tchéou.
Les Japonais ont repoussé les Allemands Vers Tsing-Tao.
fou meurtrier que le château vomit de tou-
tes parts ; des réserves provenant des régi-
ments de ligue les suivent.
Les Allemands, cette fois, reculent pour
tout de bon et le château de Mondemont est
de nouveau entre les mains de ses légitimes
propriétaires.
Battue de la sorte an centre, toute la ligne
ennemie faiblit. Les Français poussent en
avant, et, de tous les côtés, les Allemands se
retirent graduellement en convergeant sur
la route de Châlons-sur-Marne et Verdun.
Mais ils s’embourbent dans les marais. L’ar-
tillerie lancée à travers champs s’effondre la
première dans des terrains marécageux. Les
chevaux enfoncent dans la boue jusqu’au
ventre, tandis que les caissons suivent les.
pièces dans le bourbier. L’infanterie arrive
à temps pour secourir les canonniers. Et
tandis que les commandements cherchent à
mettra un peu d’ordre dans ce chaos, l’ar-
rière-garde de l’armée du kronprinz réus-
sit, en combattant, à lui assurer la retraite.
Le Kronprinz étant ainsi eu retraite, il ne
restait plus aux armée de Kluck et de Bulow
qu’à exécuter la même manoeuvre.
LA RENTRÉE DIS CLASSES
Une Circulaire du Ministre de l’Instruction publique
Le ministre de l’instraction publique
adresse aux, recteurs la circulaire sui-
vante : —
Les lycées, collèges et écoles d’enseigne-
ment public vont s’ouvrir à la jeunesse
française partout où le devoir supérieur
d’hospital iser nos glorieux blessés n’aura
pas fait obstacle à la reprise des études. Je
désire que, le jour de la rentrée, dans cha-
que cite et chaque classe, la première pa-
role du maître aux élèves hausse les coeurs
vers la patrie et que sa première leçon ho-
nore la lutte sacrée où nos armes se sont
engagées.
Dans tout le pays, à la même heure, les
fils de France vénéreront le génie de leur
nation et salueront l’héroïsme de ceux qui
versent leur sang pour la liberté, la justice
et le droit humain. La leçon du maître sera
simple et forte ; elle devra convenir à l’âge
de ses auditeurs, les uns enfants, les autres
adolescents.
Chacune de nos écoles a envoyé sur la
ligne de feu des combattants, professeurs
ou élèves, et chacune, je le sais, porte déjà
la douleur fière de ses deuils.
La parole du maître dans les classes évo-
quera d’abord le noble souvenir de ces
morts pour exalter leur exemple, en graver
la trace dans la mémoire des enfants. Puis,
à grands traits, sobrement, clairement, elle
dira les causes de la guerre, l’agression
sans excuse qui l’a déchaînée, et comment
devant l’univers civilisé la France, éternel
champion du progrès et du droit, a dû se
dresser encore avec ses alliés valeureux
pour repousser l’assaut des barbares mo-
dernes.
La lufle acharnée qui nous conduit irré-
sistiblement à la victoire ajoute chaque jour
à la gloire de nos soldais mille traits d’hé-
roïsme où le maître d’école puisera le meil-
leur de sa leçon. A la vaine emphase du
verbe, il préférera, pour émouvoir l’enfant,
ces modèles souverains de l’action. De cette
première heure de classe, il faut que le viril
souvenir reste à jamais empreint dans l’es-
prit de l’élève, citoyen de domain. Le maître
qui aura su l’inscrire sera resté digne de la
confiance de la République.
POUR L’AVENIR DE NOS EXPORTATIONS
Le gouvernement se préoccupe des con-
séquences que ta guerre aura, au point de
vue des relations commerciales interna-
tionales.
On a indiqué que l’occasion était favo-
rable pour conquérir des marchés étran-
gers ou l’Allemagne avait une place pré-
pondérante. C’est ainsi qnfolle exportait
pour plus de 1,800 millions de francs en
Russie.
La haine qui restera après la guerre, en
Russie, permet de prévoir que le public
russe ne manifestera pas une grande sym-
pathie poar les marchandises allemandes.
Certes, ia France ne peut pas espérer s’em-
parer de tout ce marché, mais il y aura lieu,
néanmoins, pour nos industriels, pour nos
commerçants de tirer parti de la situation.
M. Deteassô, ministre des aff aires étrangè-
res, prépare la nomination d’une Commis-
sion dont M. Méline, ancien président du
Conseil, a accepté fa présidence, et qui ira
en Russie pour se rendre compte, par nne
enquête sur place, d is possibilités d’exten-
sion des importations françaises.
M. Joseph Thierry, député de Marseille,
ancien ministre du commerce, fera partie de
la Commission, ainsi qu'un représentant du
ministre des finances, deux membres de nos
Chambres de commerce et le secrétaire gé-
néral de l’Union métallurgique.
D’autres Commissions seront constituées
pour enquêter sur le même objet, en Suisse,
.en Espagne, en Amérique, ete.
Communiqués
É Eoiipemement
LA SITUATION
30 Septembre, reçu à 19 h. 20
A NOTRE AILE GAUCHE
Au Nord de la Somme, l'action continue à se
développer de plus en plus vers le Nord.
Entre l’Oise et l’Aisne, l’ennemi a prononcé
Une vigoureuse attaque sur Traoy-le-Mont,
situé au Nord-Est de la forêt de l'Aigle, a été
repoussé avec de fortes pertes.
AU CENTRE -
Accalmie sur le front qui s’étend de Reims à
fa Meuse.
ENTRE L'ARGONNE ET LA MEUSE
Nous avons légèrement progressé.
EN WOEVRE
Violents combats. Nos troupes ont avancé sur
plusieurs points, notamment à l’est de Saint-
Mihiel.
A L’AILE DROITE (LORRAINE ET VOSGES)
Pas de modification.
EN GALICIE
Les tentatives de sortie de la garnison de
Przemysl ont échoué. Les armées autrichiennes
continuent à battre en retraite en désordre,per-
dant de nombreux prisonniers,, des canons et
du matériel.
Au col d'Ozsok (Sud de Przemysl) dans les
Oarpathes, un détachement russe a défait une
brigade hongroise et pénétré en Hongrie.
i°r Octobre, reçu à 3 heures,
La situation générale est satis-
faisante.
Aucune modification sensible sur
le front, sauf en Woevre méridio-
nale où nous avons occupé Seiche-
prey et poussé jusque sur les pen-
tes du Rupt de IViad.
Dépêches Havas
UNE SÉRIE DE VIOLENTS COMBATS
Londres, 30 septembre.
Le Barean de la Presse anaonce que dans
la soirée d’hier la sitnation était inchangée.
Une série de combats très violents se sont
produits à l’aile gauche, mais i’armée anglo-
française s’est bien maintenue sur ses posi-
tions.
13 Trains dé Blessés allemands sont passés
par Aix-la-Chapelle
Amsterdam, 58 septembre.
Un télégramme de Maëstricht rapporte
cnie, hier, dix-huit trains remplis de blessés
allemands ont passé par Aix-la-Chapelle,
venant de France.
L’Héroïsme d’un régiment de Zouaves
Paris, 30 septembre.
Un régiment de zonaves, à ia suite de
^obligation dans laquelle nous nous som-
mes trouvés près de N... d9 reculer après
nous être vus prendre huit pièces de 75, a
sollicité l'honneur de reconquérir la posi-
tion et de reprendre nos canons.
Bravant la mitraille, dans an élan fon-
gueux, les zouaves ont bondi sur l’ennemi.
Quinze minutes pins tard, ils braquaient
viciorietisement sur les Allemands en fuite,
les canons dont ils venaient de disputer
chèrement la possession.
Les Pertes Allemandes
Londres, 30 septembre.
Suivant nne dépêche reçue de Rotterdam,
la dernière liste des pertes allemandes est
très importante.
Le 60e régiment d’infanterie a perdu 912
hommes.
Les Aviateurs Anglais
Londres, 29 septembre.
Le Times publie une lettre d’nn officier
aviateur anglais disant que le corps d’avia-
tion anglais n’avait perdu jusqu’au 19 sep-
tembre, qu’un pilote et son passager.
Bans le Haut Commandement
Bordeaux, 30 septembre.
La France de Bordeaux annonce que le gé-
néral Legrand a prix le commandement de
la 18e région, en remplacement du général
O u dard, appelé 4 uu nouveau commande-
ment.
L’Affaire Mesureur
Paris, 30 septembre.
Le lieutenant Mesureur comparaîtra samedi
en Conseil de guerre sous l’inculpation de
désertion devant l’ennemi.
L’examen médical a conclu qu’il était dans
nn état de dépression profonde après les fati-
gues de la rude bataille de Dînant.
Le roi Albert montre vaillamment
l’exemple
Londres, 30 septembre.
M. Hawking, beau-frère du général Bo-
tha, de retour de Termonde, a fait le récit
de ia dernière sortie de l’armée beige d’An-
vers, placée sons le commandement dn roi
des Beiges.
Rs ont balayé littéralement l’avant-garde
allemande, puis ils ont repoussé les forces
principales qui se trouvaient devant Ter-
monde.
Après la bataille, le roi était si fatigné qn’il
s’est endormi près dn chemin où M. Haw-
kiag causait avec son secrétaire.
Durant ces dernières semaines, le roi a
été réellement l’âme de la résistance des
Bet@*e.
Il est resté continuellement snr la ligne
de combat prêchant d’exemple.
C'est loi qui tonjours refusa les offres alle-
mandes.
Le général Botha affirme que Termonde
ne tut pas incendié par les obus, mais que
les Allemands y répandirent du pétrole au-
quel ils mirent le fou, en prenant grand soin
d'épargner quelques maisons, pour des rai-
sons encore inconnues.
Les obus tombent au milieu de la foule
Londres, 30 septembre.
On mande d’Anvers au Morning Post que
de nombreux réfugiés de Duflel, à dix mille
an Sud-Est d’Anvers, attendaient dans la
gare pour prendre le train devant les transT
porter hors de la zone de bombardement
lorsqu’une vingtaine d’obus allemands tom-
bèrent dans la gare, parmi les voyageurs
dont la plupart turent tués.
Le Bombardement de Lierre
Amsterdam, 29 septembre.
On télégraphie d’Anvers que depuis huit
jours les Allemands bombardent Lierre. La
population entière s’est enfnie sur Anvers.
On craint que la ville soit maintenant en
ruines.
Le Kaiser aurait abandonné
tout espoir de vainore
Londres, 30 septembre. .
D’informations venues d’Allemagne, il ré-
sulte qu’aucun journal étranger n’entre dans
es pays et qu’ancun correspondant de jour-
nal n’accompagne l’armée allemande. La po-
pulation connaît la situation exclusivement
par les journaax allemands, qui ne pabtieat
absolument que les nouvelles mensongères
dn gouvernement impérial.
On assure que le kaiser et son état-mnjor
ont maintenant la conviction que toute l’Eu-
rope participera à la Croisade contre le mili-
tarisme allemand et qn’il est impossible à
l’Allemagne de remporter la victoire finale ;
Ils manifestent cependant l’intention de ne
pas se rendre sans avoir combattu jusqu’à
la dernière cartouche.
Os que les Allemands disent de nos Opérations
(Communiqué tffiaielj
Amsterdam, 30 septembre.
Un communiqué de l’état-major allemand
da 29 an soir dit que sur l’aile droite, en
France, la bataille est indécise.
Entre l'Oise et la Meuse, Faction est géné-
ralement calme.
L’armée opérant contre les forts de la
Mense a repoussé un nouvel assaut des
Français venaut de Tool et de Verdun.
L’artillerie de siège oavrit le feu hier sur
quelques forts d’Anvers.
L’assaat des forces belges contre les lignes
d’attaques fut repoussé.
Sur le théâsre de la guerre à l’Est, les as-
sauts russes dans la province de Luealki
>nt échoué. La grosse artillerie a commencé
hier le bombardement d’Ossowiec.
Un Ccismxniqué Eusse
Petrograd, 30 septembre (officiel;.
Le 27, les troupes russes, après des com-
bats acharnés, se sont emparés des positions
allemandes près d’August«wet de Keptzyevo.
Le 29 les Russes ont occupé les défilés des
lacs dans la direction de Simno-Serel-Leipn-
ny. L’ennemi a été repoussé vers Siwalski-
Seiny-Manelnpoi.
L’offensive russe continue.
L’arrtlferie de siège allemande a continué
le bombardement «TOssewiec sans succès.
Dans le rayon de Schtschuotschin et les
environs de Ondreiveno on signale de petits
engagements.
Les Psriÿg Autrichiennes .
Londres, 30 septembre.
Suivant une dépêche reçue de Stockholm,
les défaites écrasantes infligées aux Autri-
chiens par les Russes seraient attestées par
les chiffres suivants des pertes autrichien-
nes, jusqu’à jeudi dernier ;
150.000 tués.
200.000 blessés.
200.000 prisonnes. ! ,
900 canons capturés.
Les Opérations serbes
Ni eh, 28 septembre.
Snr le front de la Drina à Chabatz, des
attaques de l’ennemi furent repoussées le 25
vers Parachitsa.
Les pertes autrichiennes sont énormes.
Dans la nuit du 25 au 26, l’ennemi tira
quelques coups de canon sur le pont de la
Save et sur les quais avec les pièces d’artil-
lerie des monicors.
L’icâisoipline dans l’année autrichienne
Nicli, 58 septembre.
Sur lo front de la Drina à Chabatz, lés trou-
pes serbes repoussèrent le 25 des attaques de
l’ennemi yers Ciiiza. Les perles autrichiennes
sont énormes.
On ne sigaale rien dïmportant sur le reste
da iront.
Le 26, vers 17 heures, le fou de l’infanterie
et de l’artillerie fut entendu vers Platicele-
vaklenka. LP combat fut livré sur le terri-
toire ennemi. Aucune troupe serb9 n’étant
sur la rive ennemie, on en conclut que les
troupes ennemies so battaient entre elles on
contre la population.
Un prisonnier conflit à Ealjavo a donné
les explications suivantes :
Lorsque les villageois serbes se retirèrent
de Syrmie, l’ennemi incendia les villages ef
massacra la population serbe sur les ordres
des officiers hongrois. Les officiers et les
sodats de nationalité serbe s'indignèrent,
et un conflit éclata entre les éléments hon-
grois et ies éléments serbes de l’armée, au-
trichienne. 11 dégénéra en un véritable coir-
bat puisque le canon tnt entendu.
Le résaltat du combat est inconnu.
Il semble que les troupes autr chiennes
f sont enclines à la panique. Il y a quelques
jours, la quatrième division de Hoavea se
trouvait près de Vichegrade quand elle fut
dirigée sur Goutchevo. Elle dut passer Ig
nuit dans la forêt, mais n’osa pas y rester à
cau e d -s fran<-s-tireurs.
Pendant qu’c le cherchait un autre bi-
vouac, une erreur inexpliquée se produisit
et les soldats tirèrent les uns sur les autres.
Un lieutenant-colonel,quelques capitaines
et plusieurs autres officiers furent tués. Un
bataillon fut d spersé, Il ne put réunir que
deux compagnies. Le bataillon ét>it d’ail-
leurs tellement démoralisé qa’on renonça 4
l'employer avec le reste de l’armée.
Un Démenti Serbe
Nisch, 30 septembre.
On dément énergiquement la nouvelle d<
source autrichienne, selon laquelle ies Alba*
nais auraient expulsé les Serbes de Dibra.
Les Mines flottantes dans l'Adriatique
Rome, 30 septembre.
A la suite de l'apparition sur le littoral
italien de l’Adriatique de mines flottante!
qu’on a des raisons do croire provenir det
côfos de f’Isterie et de la Dalmatie, le gou-
vernement italien a télégraphié à son am-
bassadeur à Vienne les instructions en con-
séquence.
Le duc d’Avama a été chargé d’attirer spé-
cialement l’attention du gouvernement au-
trichien sur ce fait et sur les pertes humai-
nes que ces mines ont en le malheur d’occa-
sionner déjà. Il a été chargé de demande!
que des mesures soient prises pour éviter lg
retour d’incidents aussi graves.
Los Japonais débarquent à Laoshe
Tokio, 30 septembre.
Officiel. — La flotte japonaise a débarquâ
un contingent qui a occupé le port de
Laoshe, dans ie voisinage de Kiao-Tcbéou.
Ce contingent a pris quatre canons aban-
donnés par les Allemands.
Les Japonais ont laissé une petite troupe
d’occupation.
Il n'y avait pas de troupes françaises
en Belgique le 3 àoflt
La presse allemande ayant prétendu que
des soldats français avaient été envoyés en
Belgique dès le 30 juillet, la légation de Bel-
gique et la légation de France ont démenti
formellement cette assertion.
Le gouvernement belge, déclare ia note
publiée par la légation de Belgique, proteste
énergiquement contre ces insinuations qQi
tendent à surprendre la bonne foi des neu-
tres eu justifiant, à leurs yeux, la violation
du droit des gens et des traités commise par
l’Allemagne.
Le ^ août, à 10 heures dn soir, la Belgique
a fait appel à ceux qui s’étaient portés ga-
rants de sa neutralité. Il est avéré que ies
troupes françaises n’ont traversé la frontière
que plusieurs jours après cet appel. Les
troupes allemandes ont envahi la Belgique
le 4 août au matin. Il est de notoriété publi-
que qn’ijLn’y avait pas de troupes française!
dans 1er gares belges le 3 août. Tout le corps
diplomatique pourrait en témoigner, mèm<
celui d’AUeraagae, qui n’avait pas encore
quitté la capitale.
A travers nosJMiilances
Au Lycée de Garçon»
D’ordinaire, à cette époque de l’année, Iv
grande maison sommeillait encore.
Des mains mercenaires notaient pas va-
nnes enlever les toiles qne les araignées ten-
daient dan3 la solitude des classes désertes
depuis le jour de la distribution des prix.
L’K Aima mater » laissait encore ses enfants
aux douceurs des vacances et se délassait
elle-même en jouant au tennis le long des
plages ou en se grisant do l’air des mon-
tagnes.
Par tout le formidable imprévu des laits
et des choses, 1914 a changé le régime de la
saison des vacances. La maison de la rne
Anceiot s’est éveillée avant l’heure tradi-
tionnelle . Ce n’est plus la tunique classique
au collet fleuri de palmes d’or qu’elle a va
surgir à son senil, c’est le mélange des uni-
formes, depuis le petit pioupiou en capote
bleue jusqu’au Sénégalais à la culotte de
toile grise, depuis lo chasseur à cheval jus-
qu’à l’artilleur : toute la chère armée de
France, qui vient ici se remettre snr pied,
puiser des forces nouvelles avant de repar-
tir pour compléter la tâche héroïque et su-
blime.
Le hasard qui fait parfois très bien les
choses a voulu qne ce fat précisément nn
ancien élève de notre i.ycée qui devint ce
jour-là le grand chef de l'établissement mili-
tarisé.
Je n’ai pas besoin de vons présenter le
médecin major Dufour. Il fut plus d’une fois
parlé de lui à celte place. J’ai considéré coin-,
me une des missions les plus douces de la
profession que j'ai l’honnenr de servir de
dire le bien qu’il faut penser du créateur
des « Gouttes de Lait » eu France, de son
initiative et de son dévouement mis an ser-
vice de l’humanité.
La croix de la Légion-d’Honneur qui brilif
sur cette poitriue de philanthrope fait bien
aussi sur cette tunique de médecin militaire.
Les deux hommes se confondent, an reste,
dans nne hante et belle idée du Devoir sim-
plement, discrètement et généreusement ac-
compli.
C'est aujourd'hui le médecin en chef qnl
me reçoit à la porte de la maison qu’ii a si
heureusement transformée, si pratiquement
adaptée à sa destination nouvelle ; et c’est
soa affectueuse courtoisie qui veut bien ma
guider à travers les diverses salles où la.
Administrateur-Délégué - Gérant
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MiMtamagWiTirTOiMBiiiwiiiMini» i « mëCSSzaamssmssze&i&maeïSBsaemsxaa— *
POUR NOS ENFANTS
Cest aujourd’hui, premier Octobre,
la date officielle de la rentrée des
classes ; c'est une date dont nos en-
fants se souviendront !
Pour nous, au Havre ce n’est pas
encore, il est vrai, la rentrée com-
| plète puisque seuls le lycée et qaél-
* ques écoles spéciales peuvent repren-
dre leurs classes et encore avec des
moyens de fortune. Les écoles primai-
res sont occupées par les dépôts de
nos régiments ou, comme le lycée lui-
même, par nos blessés, mais leur nom-
bre rend infiniment plus difficile leur
remplacement par d’autres locaux,
sans parler de l’absence de tous les
maîtres appelés à l’armée. Quels que
soient le désir et le dévouement des
autorités compétentes, elles auront,
reconnaissons-le, d’énormes difficul-
tés à vaincre pour assurer le Jonction-
nement de l’enseignement primaire ;
ce sera là, chez nous comme ailleurs,
un des maux de la guet're à ajouter à
tant d’autres.
Mais puisque c’est la date marquée,
depuis lune de générations d'écoliers,
s pour la rentrée, nous pensons aujour-
d’hui aux enfants qui rentrent et à
ceux qui, nous l'espérons rentreront
bientôt. C’est chaque année, un acte
sérieux que cette reprise du travail et
nous ne pouvons sans émoi penser que
l’avenir de tous ces petits ou grands
dépend, pour une large part, du zèle
qu’ils mettront à tenir pendant tout le
courant de l’année les engagements
qu’ils prennent si volontiers ce jour-là.
Mais celte fois, quelle, n’est pas no-
tre émotion en songeant aux cir-
fconstances tragiques de celle rentrée
et aussi à l’avenir que le-s événements
actuels préparent a toutes ces jeunes
têtes 1
Le ministre de l'instruction publi-
que ne pouvait pas ne pas songer de
son côté à tout ce que cette rentrée
avait de solennel, et il a tenu à ce
que la première classe, dans chaque
cité et dans chaque école, soit une
évocation de la lutte engagée, une
commémoration des héros déjà tombés,
une glorijicciTîdnEte farJ^otfde-:—
Je désire que, le jour de la rentrée,
dans chaque cité et chaque classe, dit
le ministre dans sa belle lettre aux
recteurs que nous publions d’autre
part, la première parole du maître aux
élèves hausse les coeurs vers la Patrie
;6l que sa première leçon honore la
lutte sacrée où nos armes sont enga-
gées. Dans tout le pays, à la même
heure, les fils de France vénéreront le
génie de leur nation et salueront l'hé-
roïsme de ceux qui versent leur sang
pour la liberté, la justice cl le droit
humain... De cette première heure de
classe, il faut que le viril souvenir
reste à jamais empreint dans l’esprit
de l’élève, citoyen de demain.
Noxis assisterons tous en pensée à
cette leçon et nous ne manquerons pas
de la répéter à nos enfants pour qui en
effet le souvenir en soit ineffaçable.
Qiielques-ims d'entre eux sont encore
bien petits et n’étaient pas préparés à
distinguer la guerre horrible dont le
monde est le théâtre de la guerre sans
blessures à laquelle ils aiment tant à
jouer ; cependant le visage grave des
parents, l’aUcnte anxieuse des nou-
velles de celui ou de ceux qui sont
partis, la rencontre de blessés, les vê-
tements de deuil que l’on porte peut-
être autour d’eux, tout cela éduque
plus rapidement leur intelligence et
leur coeur. J,es autres, plus grands,
nourris déjà des récits de notre histoire
comprenrlront facilement ; quelques-
uns même, dans les classes supérieu-
res, brillent déjà du désir d'aller re-
joindre le tes aines sur le champ de
bataille.
Nous né voudrions pas que toute
cette jeunesse mûrisse avant l’âge du
poids de nos soucis, mais elle profitera
\ans doute de la forte leçon de l’heu-
re. L’image de la Patrie s'inscrit en
traits de Jeu devant leurs yeux et leur
rend sensibles d’un seul coup les réa-
lités qui dépassent les individus et im-
priment dans les consciences les de-
voirs d’homme et de citoyen.
v Mourir pour la Patrie », celte
jxpression d’un noble destin avisera,
têpélée à nos élèves à tant d’occasions
, foalourenses mais glorieuses aussi,
(enferme toute la plus haute morale
lui puisse leur être enseignée : c’est
«o don de soi pour une. cause plus
grande que soi ! El en, même temps, ils
ypprendroni que la cause de la Vran-
|| est aussi celle de lu liberté, de la
justice et dt- droit ; ces entités leur
Reviendront claires au récit des «vê-
tements qui nous ont forcés à prendre
les armes.
Tout cela inculquera à Celte géné-
ration qui se lève un sentiment de pa-
triotisme particulièrement profond et
. grave puisqu'elle aura palpité de
bonne heure aux nouvelles des luttes
et, 'nous le voulons, a es victoires de la
France. Noire espoir le plus grand,
Vertes, est que la guerre sans merci
que nous livrons actuellement soit une
guerre victorieuse non seulement du
militarisme prussien mais de la guerre
elle-même qu’il s’agit de rendre im-
possible à jamais en écrasant ceux
qui la fomentent ; le sacrifice de tous
ceux qui tombent aura sa plus belle
récompense s’il assure enfin le bon-
heur des générations à venir. Mais,
s’il le faut, nos fils auront appris à
bonne école à servir la patrie et à
verser leur sang pour elle.
Quoi qu’il en soit, ils se souvien-
dront qu’en l’anigiej, le monde entier
a espéré en notre pays comme dans le
défenseur de la civilisation libérale et
ils auront à honneur, devenus hommes,
de contribuer, chacun pour sa part,
à ce que notre France tant aimée reste
toujours la terre de la liberté et du
droit J
CASPAB-JORDAN.
Gomment le taprinz
a été battu
L'envoyé dît Daily Telegraph a donné le
récit de ia défaite de l’armée du kronprinz
au moment de la batailla de la Marne. Nous
en extrayons les intéressants passages qui
suivent :
La première armée allemande qui ait été
complètement battue sur le territoire fran-
çais est celle du prince héritier. Cette dé-
faite a sauvé Paris. Et Cette importante nou-
velle est restée secrète jusqu’à présent.
Contrairement à l’impression générale, les
grandes batailles livrées autour de Paris ne
commencèrent pas par la défaite du général
von Éfâék. Les mécomptes de cet officier géné-
ral ont eu pour causé directe la retraite de
l’aile gauche allemande,dans la nuit du 6 au
7 septembre. Le mystère dont étaient entou-
rés les mouvements des armées allemandes
s’évanouit, maintenant que l’on sait que le
principal corps de l’armée du kronprinz
s'est retiré, pendant celte uuit, à 40 ki!omè-
tres en arrière. Une retraite comme celle-là
équivaut à nne déroute.
Les Allemands avançaient sur laiigne Ver-
dun, Sainte-Menehould, Châlons-sur-Marne.
Leur marche était extrêmement rapide.
Quand les nlilans de l’armée de Kluck arri-
vèrent à Chantilly, le corps principal de l’ar-
mée du kromprinz était encore à 200 kilo—
, mètres en arrière et il reçut l’ordre d’avan-
cer avec toute ia vitesse possible. On avait
réglé la marche de l'armée allemande dans
les Champs-Elysées, et. comme le kron-
prmz, reveut sans nui doute rie Puniforme
de son ancien régiment, les hussards de la
mort, devait conduire cette marche histo-
rique, il fallait bien que les trompes fran-
çaises qui s’opposaient à sa venue fassent
balayées.
L’aile ganebe des Allemands livra bataille
le dimanche 6 septembre. Le combat com-
mença au lever du jour et continua, avec
une foreur exceptionnelle, jusqu'àia tombée
de ia nuit.
Le feu de l’artillerie surpassa tout ce qu’on
avait vu jùsqu’aiors dans l’histoire des guer-
res. On a compté trente obus tombant en
trente secondes.
Pendant cette journée de combat, l'artille-
rie française fit preuve d’une supériorité in-
discutable. On ne pourra jamais évaluer,
même approximativement, les pertes qu’elle
a fait subir aux Allemands. On fixe ie total
de ces pertes à des chiffres si élevés que l’on
hésite à les citer.
Il ne faut pas perdre de vue que l'armée
allemande avançait sur une ligne de près de
65 kilomètres d’étendue et que le pays situé
au nord-est de Sézanne est ie plus traître
qu’il y ait en France. Des kilomètres et kilo-
mètres de marais bordent les vallées. C’est
là que l'ennemi avait le plus souffert.
Stimulé par cette idée qu’il combattait
pourj’existence même de Paris, chaque sol-
dat français en valait trois et contre cette
résistance désespérée les Allemands ne pou-
vaient rien.
Le 6 septembre, quand la nuit tomba, au-
cune des deux armées ne pouvait prétendre
avoir beaucoup amélioré sa position. Les
Français avaient gagné du terrain à certains
endroits, mais ils avaient reculé sur d’autres
points.
La nuit du 6 au 7 septembre, l’armée alle-
mande paraissait être en sûreté et ne cou-
rait aucun danger, dit le correspondant.
L’état-major et le kronprir;z dormaient tran-
quillement dans le château de Mondement
(près d’Epernay, au midi de Reims).
Le réveil fut moins tranquille.
La division du Maroc eut l'honneur de
monter à l'assaut du château de Mondement.
La guerre est une joie pour les Turcos. Ils
furent décimés par le feu allemand, mais
continuèrent à avancer en s’efforçant de re-
joindre les positions ennemies. Beaucoup
d’entre eux, pour être plus libres, jetèrent
leur fusil et se ruèrent sur les Allemands,
armés seulement de leur baïonnette. Rien
ne pouvait résister à lear attaque. Eu com-
battant obstinément, les Allemands reculè-
rent ; mais à peine les Français se furent-ils
rendus maîtres du château qu’ils se trouvè-
rent sous ie feu des canons allemands.
Sous ieor protection, 1'infaaterio ennemie
s’avança. Chaque mètre carré des mtjrs de
Mondement porte les traces de douzaines de
coups. La terrible charge sous le feu des
canons fit reculer les Turcos ; mais ils ne
voulaient pas laisser échapper leur proie.
S'étant de nouveau formés dans les tran-
chées, iis so lancèrent pour une contre-
attaque.
Les troupes françaises de ligne se précipi-
tèrent an secours des noirs ; pour la secon-
de fois dan 3 la journée, le château tomba
dans leurs mains.
Il y eut une pause dans la bataille. Les
deux armées étaient littéralement exténuées
après leurs efforts. Le quartier général fran-
çais rechercha dans ies tas de papiers à demi
détroits laissés par les officiers de l’etat-ma-
Jar allemand. Voici l’ordre de bataille qui de-
vait être publié le jour suivant :
« ‘Résister à outrance, si l’ennemi revient
à Fnssaut. »
Le lendemain matin, sous un feu d’artil-
lerie superbement réglé, l’infanterie alle-
mande s’avance en rampant vers Monde-
ment en nombre écrasant.
Les Français cèdent pas à pas. Pour la
troisième fois, l’ennemi s'empare de cette
clé du champ de bataille.
Ensuite, rhistoire entière se répète de
nouveau ; les Turcos se lancent contre le
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
30 Septembre. — A notre aile gauche, l’action sè développe de plus en plus an
Nord. Entre l’Oise et l’Aisne, une vigoureuse attaque des Allemands est repoussée ;. ils
subissent de fortes pertes.
A u centre, nous progressons légèrement entre l’Argonne et la Meuse, de même
qu’en Woevre sur plusieurs points et notamment à l’Est de Saint-Mihieï.
A l’aile droite, en Lorraine et dans les Vosges, pas de changement.
EUT POLOGNE
30 Septembre. — Violents combats à Ostroviec, sur la frontière de Galicie et à
Drouskeniki. au Nord d’Augustow qui est Appris par les Russes. L’ennemi n’a pu fran-
chir le Niemen.
EÏV A.UTRICIÏE-HIOTVG-ÏME
30 Septembre.— La forteresse de Przemysl est étroitement assiégée. Les armées
autrichiennes continuent leur retraite en désordre jusqu’en Hongrie.
EIV CHINE:
30 Septembre. — Une dépêche officielle de Tokio annonce que la flotte japonaise a
débarqué des troupes qui ont occupé Lao-Tsé près de ICiao-Tchéou.
Les Japonais ont repoussé les Allemands Vers Tsing-Tao.
fou meurtrier que le château vomit de tou-
tes parts ; des réserves provenant des régi-
ments de ligue les suivent.
Les Allemands, cette fois, reculent pour
tout de bon et le château de Mondemont est
de nouveau entre les mains de ses légitimes
propriétaires.
Battue de la sorte an centre, toute la ligne
ennemie faiblit. Les Français poussent en
avant, et, de tous les côtés, les Allemands se
retirent graduellement en convergeant sur
la route de Châlons-sur-Marne et Verdun.
Mais ils s’embourbent dans les marais. L’ar-
tillerie lancée à travers champs s’effondre la
première dans des terrains marécageux. Les
chevaux enfoncent dans la boue jusqu’au
ventre, tandis que les caissons suivent les.
pièces dans le bourbier. L’infanterie arrive
à temps pour secourir les canonniers. Et
tandis que les commandements cherchent à
mettra un peu d’ordre dans ce chaos, l’ar-
rière-garde de l’armée du kronprinz réus-
sit, en combattant, à lui assurer la retraite.
Le Kronprinz étant ainsi eu retraite, il ne
restait plus aux armée de Kluck et de Bulow
qu’à exécuter la même manoeuvre.
LA RENTRÉE DIS CLASSES
Une Circulaire du Ministre de l’Instruction publique
Le ministre de l’instraction publique
adresse aux, recteurs la circulaire sui-
vante : —
Les lycées, collèges et écoles d’enseigne-
ment public vont s’ouvrir à la jeunesse
française partout où le devoir supérieur
d’hospital iser nos glorieux blessés n’aura
pas fait obstacle à la reprise des études. Je
désire que, le jour de la rentrée, dans cha-
que cite et chaque classe, la première pa-
role du maître aux élèves hausse les coeurs
vers la patrie et que sa première leçon ho-
nore la lutte sacrée où nos armes se sont
engagées.
Dans tout le pays, à la même heure, les
fils de France vénéreront le génie de leur
nation et salueront l’héroïsme de ceux qui
versent leur sang pour la liberté, la justice
et le droit humain. La leçon du maître sera
simple et forte ; elle devra convenir à l’âge
de ses auditeurs, les uns enfants, les autres
adolescents.
Chacune de nos écoles a envoyé sur la
ligne de feu des combattants, professeurs
ou élèves, et chacune, je le sais, porte déjà
la douleur fière de ses deuils.
La parole du maître dans les classes évo-
quera d’abord le noble souvenir de ces
morts pour exalter leur exemple, en graver
la trace dans la mémoire des enfants. Puis,
à grands traits, sobrement, clairement, elle
dira les causes de la guerre, l’agression
sans excuse qui l’a déchaînée, et comment
devant l’univers civilisé la France, éternel
champion du progrès et du droit, a dû se
dresser encore avec ses alliés valeureux
pour repousser l’assaut des barbares mo-
dernes.
La lufle acharnée qui nous conduit irré-
sistiblement à la victoire ajoute chaque jour
à la gloire de nos soldais mille traits d’hé-
roïsme où le maître d’école puisera le meil-
leur de sa leçon. A la vaine emphase du
verbe, il préférera, pour émouvoir l’enfant,
ces modèles souverains de l’action. De cette
première heure de classe, il faut que le viril
souvenir reste à jamais empreint dans l’es-
prit de l’élève, citoyen de domain. Le maître
qui aura su l’inscrire sera resté digne de la
confiance de la République.
POUR L’AVENIR DE NOS EXPORTATIONS
Le gouvernement se préoccupe des con-
séquences que ta guerre aura, au point de
vue des relations commerciales interna-
tionales.
On a indiqué que l’occasion était favo-
rable pour conquérir des marchés étran-
gers ou l’Allemagne avait une place pré-
pondérante. C’est ainsi qnfolle exportait
pour plus de 1,800 millions de francs en
Russie.
La haine qui restera après la guerre, en
Russie, permet de prévoir que le public
russe ne manifestera pas une grande sym-
pathie poar les marchandises allemandes.
Certes, ia France ne peut pas espérer s’em-
parer de tout ce marché, mais il y aura lieu,
néanmoins, pour nos industriels, pour nos
commerçants de tirer parti de la situation.
M. Deteassô, ministre des aff aires étrangè-
res, prépare la nomination d’une Commis-
sion dont M. Méline, ancien président du
Conseil, a accepté fa présidence, et qui ira
en Russie pour se rendre compte, par nne
enquête sur place, d is possibilités d’exten-
sion des importations françaises.
M. Joseph Thierry, député de Marseille,
ancien ministre du commerce, fera partie de
la Commission, ainsi qu'un représentant du
ministre des finances, deux membres de nos
Chambres de commerce et le secrétaire gé-
néral de l’Union métallurgique.
D’autres Commissions seront constituées
pour enquêter sur le même objet, en Suisse,
.en Espagne, en Amérique, ete.
Communiqués
É Eoiipemement
LA SITUATION
30 Septembre, reçu à 19 h. 20
A NOTRE AILE GAUCHE
Au Nord de la Somme, l'action continue à se
développer de plus en plus vers le Nord.
Entre l’Oise et l’Aisne, l’ennemi a prononcé
Une vigoureuse attaque sur Traoy-le-Mont,
situé au Nord-Est de la forêt de l'Aigle, a été
repoussé avec de fortes pertes.
AU CENTRE -
Accalmie sur le front qui s’étend de Reims à
fa Meuse.
ENTRE L'ARGONNE ET LA MEUSE
Nous avons légèrement progressé.
EN WOEVRE
Violents combats. Nos troupes ont avancé sur
plusieurs points, notamment à l’est de Saint-
Mihiel.
A L’AILE DROITE (LORRAINE ET VOSGES)
Pas de modification.
EN GALICIE
Les tentatives de sortie de la garnison de
Przemysl ont échoué. Les armées autrichiennes
continuent à battre en retraite en désordre,per-
dant de nombreux prisonniers,, des canons et
du matériel.
Au col d'Ozsok (Sud de Przemysl) dans les
Oarpathes, un détachement russe a défait une
brigade hongroise et pénétré en Hongrie.
i°r Octobre, reçu à 3 heures,
La situation générale est satis-
faisante.
Aucune modification sensible sur
le front, sauf en Woevre méridio-
nale où nous avons occupé Seiche-
prey et poussé jusque sur les pen-
tes du Rupt de IViad.
Dépêches Havas
UNE SÉRIE DE VIOLENTS COMBATS
Londres, 30 septembre.
Le Barean de la Presse anaonce que dans
la soirée d’hier la sitnation était inchangée.
Une série de combats très violents se sont
produits à l’aile gauche, mais i’armée anglo-
française s’est bien maintenue sur ses posi-
tions.
13 Trains dé Blessés allemands sont passés
par Aix-la-Chapelle
Amsterdam, 58 septembre.
Un télégramme de Maëstricht rapporte
cnie, hier, dix-huit trains remplis de blessés
allemands ont passé par Aix-la-Chapelle,
venant de France.
L’Héroïsme d’un régiment de Zouaves
Paris, 30 septembre.
Un régiment de zonaves, à ia suite de
^obligation dans laquelle nous nous som-
mes trouvés près de N... d9 reculer après
nous être vus prendre huit pièces de 75, a
sollicité l'honneur de reconquérir la posi-
tion et de reprendre nos canons.
Bravant la mitraille, dans an élan fon-
gueux, les zouaves ont bondi sur l’ennemi.
Quinze minutes pins tard, ils braquaient
viciorietisement sur les Allemands en fuite,
les canons dont ils venaient de disputer
chèrement la possession.
Les Pertes Allemandes
Londres, 30 septembre.
Suivant nne dépêche reçue de Rotterdam,
la dernière liste des pertes allemandes est
très importante.
Le 60e régiment d’infanterie a perdu 912
hommes.
Les Aviateurs Anglais
Londres, 29 septembre.
Le Times publie une lettre d’nn officier
aviateur anglais disant que le corps d’avia-
tion anglais n’avait perdu jusqu’au 19 sep-
tembre, qu’un pilote et son passager.
Bans le Haut Commandement
Bordeaux, 30 septembre.
La France de Bordeaux annonce que le gé-
néral Legrand a prix le commandement de
la 18e région, en remplacement du général
O u dard, appelé 4 uu nouveau commande-
ment.
L’Affaire Mesureur
Paris, 30 septembre.
Le lieutenant Mesureur comparaîtra samedi
en Conseil de guerre sous l’inculpation de
désertion devant l’ennemi.
L’examen médical a conclu qu’il était dans
nn état de dépression profonde après les fati-
gues de la rude bataille de Dînant.
Le roi Albert montre vaillamment
l’exemple
Londres, 30 septembre.
M. Hawking, beau-frère du général Bo-
tha, de retour de Termonde, a fait le récit
de ia dernière sortie de l’armée beige d’An-
vers, placée sons le commandement dn roi
des Beiges.
Rs ont balayé littéralement l’avant-garde
allemande, puis ils ont repoussé les forces
principales qui se trouvaient devant Ter-
monde.
Après la bataille, le roi était si fatigné qn’il
s’est endormi près dn chemin où M. Haw-
kiag causait avec son secrétaire.
Durant ces dernières semaines, le roi a
été réellement l’âme de la résistance des
Bet@*e.
Il est resté continuellement snr la ligne
de combat prêchant d’exemple.
C'est loi qui tonjours refusa les offres alle-
mandes.
Le général Botha affirme que Termonde
ne tut pas incendié par les obus, mais que
les Allemands y répandirent du pétrole au-
quel ils mirent le fou, en prenant grand soin
d'épargner quelques maisons, pour des rai-
sons encore inconnues.
Les obus tombent au milieu de la foule
Londres, 30 septembre.
On mande d’Anvers au Morning Post que
de nombreux réfugiés de Duflel, à dix mille
an Sud-Est d’Anvers, attendaient dans la
gare pour prendre le train devant les transT
porter hors de la zone de bombardement
lorsqu’une vingtaine d’obus allemands tom-
bèrent dans la gare, parmi les voyageurs
dont la plupart turent tués.
Le Bombardement de Lierre
Amsterdam, 29 septembre.
On télégraphie d’Anvers que depuis huit
jours les Allemands bombardent Lierre. La
population entière s’est enfnie sur Anvers.
On craint que la ville soit maintenant en
ruines.
Le Kaiser aurait abandonné
tout espoir de vainore
Londres, 30 septembre. .
D’informations venues d’Allemagne, il ré-
sulte qu’aucun journal étranger n’entre dans
es pays et qu’ancun correspondant de jour-
nal n’accompagne l’armée allemande. La po-
pulation connaît la situation exclusivement
par les journaax allemands, qui ne pabtieat
absolument que les nouvelles mensongères
dn gouvernement impérial.
On assure que le kaiser et son état-mnjor
ont maintenant la conviction que toute l’Eu-
rope participera à la Croisade contre le mili-
tarisme allemand et qn’il est impossible à
l’Allemagne de remporter la victoire finale ;
Ils manifestent cependant l’intention de ne
pas se rendre sans avoir combattu jusqu’à
la dernière cartouche.
Os que les Allemands disent de nos Opérations
(Communiqué tffiaielj
Amsterdam, 30 septembre.
Un communiqué de l’état-major allemand
da 29 an soir dit que sur l’aile droite, en
France, la bataille est indécise.
Entre l'Oise et la Meuse, Faction est géné-
ralement calme.
L’armée opérant contre les forts de la
Mense a repoussé un nouvel assaut des
Français venaut de Tool et de Verdun.
L’artillerie de siège oavrit le feu hier sur
quelques forts d’Anvers.
L’assaat des forces belges contre les lignes
d’attaques fut repoussé.
Sur le théâsre de la guerre à l’Est, les as-
sauts russes dans la province de Luealki
>nt échoué. La grosse artillerie a commencé
hier le bombardement d’Ossowiec.
Un Ccismxniqué Eusse
Petrograd, 30 septembre (officiel;.
Le 27, les troupes russes, après des com-
bats acharnés, se sont emparés des positions
allemandes près d’August«wet de Keptzyevo.
Le 29 les Russes ont occupé les défilés des
lacs dans la direction de Simno-Serel-Leipn-
ny. L’ennemi a été repoussé vers Siwalski-
Seiny-Manelnpoi.
L’offensive russe continue.
L’arrtlferie de siège allemande a continué
le bombardement «TOssewiec sans succès.
Dans le rayon de Schtschuotschin et les
environs de Ondreiveno on signale de petits
engagements.
Les Psriÿg Autrichiennes .
Londres, 30 septembre.
Suivant une dépêche reçue de Stockholm,
les défaites écrasantes infligées aux Autri-
chiens par les Russes seraient attestées par
les chiffres suivants des pertes autrichien-
nes, jusqu’à jeudi dernier ;
150.000 tués.
200.000 blessés.
200.000 prisonnes. ! ,
900 canons capturés.
Les Opérations serbes
Ni eh, 28 septembre.
Snr le front de la Drina à Chabatz, des
attaques de l’ennemi furent repoussées le 25
vers Parachitsa.
Les pertes autrichiennes sont énormes.
Dans la nuit du 25 au 26, l’ennemi tira
quelques coups de canon sur le pont de la
Save et sur les quais avec les pièces d’artil-
lerie des monicors.
L’icâisoipline dans l’année autrichienne
Nicli, 58 septembre.
Sur lo front de la Drina à Chabatz, lés trou-
pes serbes repoussèrent le 25 des attaques de
l’ennemi yers Ciiiza. Les perles autrichiennes
sont énormes.
On ne sigaale rien dïmportant sur le reste
da iront.
Le 26, vers 17 heures, le fou de l’infanterie
et de l’artillerie fut entendu vers Platicele-
vaklenka. LP combat fut livré sur le terri-
toire ennemi. Aucune troupe serb9 n’étant
sur la rive ennemie, on en conclut que les
troupes ennemies so battaient entre elles on
contre la population.
Un prisonnier conflit à Ealjavo a donné
les explications suivantes :
Lorsque les villageois serbes se retirèrent
de Syrmie, l’ennemi incendia les villages ef
massacra la population serbe sur les ordres
des officiers hongrois. Les officiers et les
sodats de nationalité serbe s'indignèrent,
et un conflit éclata entre les éléments hon-
grois et ies éléments serbes de l’armée, au-
trichienne. 11 dégénéra en un véritable coir-
bat puisque le canon tnt entendu.
Le résaltat du combat est inconnu.
Il semble que les troupes autr chiennes
f sont enclines à la panique. Il y a quelques
jours, la quatrième division de Hoavea se
trouvait près de Vichegrade quand elle fut
dirigée sur Goutchevo. Elle dut passer Ig
nuit dans la forêt, mais n’osa pas y rester à
cau e d -s fran<-s-tireurs.
Pendant qu’c le cherchait un autre bi-
vouac, une erreur inexpliquée se produisit
et les soldats tirèrent les uns sur les autres.
Un lieutenant-colonel,quelques capitaines
et plusieurs autres officiers furent tués. Un
bataillon fut d spersé, Il ne put réunir que
deux compagnies. Le bataillon ét>it d’ail-
leurs tellement démoralisé qa’on renonça 4
l'employer avec le reste de l’armée.
Un Démenti Serbe
Nisch, 30 septembre.
On dément énergiquement la nouvelle d<
source autrichienne, selon laquelle ies Alba*
nais auraient expulsé les Serbes de Dibra.
Les Mines flottantes dans l'Adriatique
Rome, 30 septembre.
A la suite de l'apparition sur le littoral
italien de l’Adriatique de mines flottante!
qu’on a des raisons do croire provenir det
côfos de f’Isterie et de la Dalmatie, le gou-
vernement italien a télégraphié à son am-
bassadeur à Vienne les instructions en con-
séquence.
Le duc d’Avama a été chargé d’attirer spé-
cialement l’attention du gouvernement au-
trichien sur ce fait et sur les pertes humai-
nes que ces mines ont en le malheur d’occa-
sionner déjà. Il a été chargé de demande!
que des mesures soient prises pour éviter lg
retour d’incidents aussi graves.
Los Japonais débarquent à Laoshe
Tokio, 30 septembre.
Officiel. — La flotte japonaise a débarquâ
un contingent qui a occupé le port de
Laoshe, dans ie voisinage de Kiao-Tcbéou.
Ce contingent a pris quatre canons aban-
donnés par les Allemands.
Les Japonais ont laissé une petite troupe
d’occupation.
Il n'y avait pas de troupes françaises
en Belgique le 3 àoflt
La presse allemande ayant prétendu que
des soldats français avaient été envoyés en
Belgique dès le 30 juillet, la légation de Bel-
gique et la légation de France ont démenti
formellement cette assertion.
Le gouvernement belge, déclare ia note
publiée par la légation de Belgique, proteste
énergiquement contre ces insinuations qQi
tendent à surprendre la bonne foi des neu-
tres eu justifiant, à leurs yeux, la violation
du droit des gens et des traités commise par
l’Allemagne.
Le ^ août, à 10 heures dn soir, la Belgique
a fait appel à ceux qui s’étaient portés ga-
rants de sa neutralité. Il est avéré que ies
troupes françaises n’ont traversé la frontière
que plusieurs jours après cet appel. Les
troupes allemandes ont envahi la Belgique
le 4 août au matin. Il est de notoriété publi-
que qn’ijLn’y avait pas de troupes française!
dans 1er gares belges le 3 août. Tout le corps
diplomatique pourrait en témoigner, mèm<
celui d’AUeraagae, qui n’avait pas encore
quitté la capitale.
A travers nosJMiilances
Au Lycée de Garçon»
D’ordinaire, à cette époque de l’année, Iv
grande maison sommeillait encore.
Des mains mercenaires notaient pas va-
nnes enlever les toiles qne les araignées ten-
daient dan3 la solitude des classes désertes
depuis le jour de la distribution des prix.
L’K Aima mater » laissait encore ses enfants
aux douceurs des vacances et se délassait
elle-même en jouant au tennis le long des
plages ou en se grisant do l’air des mon-
tagnes.
Par tout le formidable imprévu des laits
et des choses, 1914 a changé le régime de la
saison des vacances. La maison de la rne
Anceiot s’est éveillée avant l’heure tradi-
tionnelle . Ce n’est plus la tunique classique
au collet fleuri de palmes d’or qu’elle a va
surgir à son senil, c’est le mélange des uni-
formes, depuis le petit pioupiou en capote
bleue jusqu’au Sénégalais à la culotte de
toile grise, depuis lo chasseur à cheval jus-
qu’à l’artilleur : toute la chère armée de
France, qui vient ici se remettre snr pied,
puiser des forces nouvelles avant de repar-
tir pour compléter la tâche héroïque et su-
blime.
Le hasard qui fait parfois très bien les
choses a voulu qne ce fat précisément nn
ancien élève de notre i.ycée qui devint ce
jour-là le grand chef de l'établissement mili-
tarisé.
Je n’ai pas besoin de vons présenter le
médecin major Dufour. Il fut plus d’une fois
parlé de lui à celte place. J’ai considéré coin-,
me une des missions les plus douces de la
profession que j'ai l’honnenr de servir de
dire le bien qu’il faut penser du créateur
des « Gouttes de Lait » eu France, de son
initiative et de son dévouement mis an ser-
vice de l’humanité.
La croix de la Légion-d’Honneur qui brilif
sur cette poitriue de philanthrope fait bien
aussi sur cette tunique de médecin militaire.
Les deux hommes se confondent, an reste,
dans nne hante et belle idée du Devoir sim-
plement, discrètement et généreusement ac-
compli.
C'est aujourd'hui le médecin en chef qnl
me reçoit à la porte de la maison qu’ii a si
heureusement transformée, si pratiquement
adaptée à sa destination nouvelle ; et c’est
soa affectueuse courtoisie qui veut bien ma
guider à travers les diverses salles où la.
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