Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-29
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 septembre 1914 29 septembre 1914
Description : 1914/09/29 (A34,N12105). 1914/09/29 (A34,N12105).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172267r
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et o’est ce
qui explique ia vogue dont ils ont
joui.
Aucun effort ne nous a coûté pour
essayer de remédier à la situation
et nous avons fini par obtenir satis-
faction, du moins dans une large
mesure. Nos lecteurs ont remar-
qué que depuis plusieurs jours
déjà nous recommençons à rece-
voir les nouvelles de la nuit qui
nous permettent de les tenir exac-
tement au courant des événements,
sous la seule réserve de la censure
officielte devant laquelle toute la
presse s'incline avec une résigna-
tion patriotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait que notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
matin, est nécessairement mieux
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
pour être mises en vente au Havre
dan» la matinée, doivent être tirées
la veille dans i’après-midi.
A PROPOS DE PÉRONNE
Rien de nouveau, nous dit le com-
muniqué de 18 heures $5 ; nous pou-
vons donc nous arrêter un moment à
méditer sur un des épisodes les plus
tragiques de la grande bataille, le
bdfïïüardvnwjij, de Péronne.
Un cdmmuniqué récent nous avaiT
simplement appris que nos troupes,
dans leur mouvement en avant à
l’Ouest de l’Oise, avaient réoccupé
Péronne ; les dépêches et informa-
tions que nous publions d’autre part
montrent qu’avant cette occupation
Péronne avait été prise et reprise et,
entre temps, bombardée deux fois,
par les Allemands d'abord, par nous-
mêmes ensuite.
« A l'issue du duel d'artillerie, nous
avons cédé et laissé entrer les Alle-
mands à Péronne; soudain, ayant
démasqué nos batteries, nous avons
enseveli des milliers d’ennemis sous
ses décombres, pendant que le reste
s’enfuyait précipitamment... ». Ainsi,
s’exprime Havas. Pauvre et glorieuse
Péronne ! Ses malheurs et son hé-
roïsme de i8fji lui avaient valu d’être
décorée naguère de la croix de la
Légion-d’Honneur ; c’est sans doute
parce qu\honneur oblige qu’un sacri-
fice plus grand encore lui a été de-
mandé cette fois.
Nous n’avons plus de croix à lui
offrir ; mais il faut du moins que nous
lui offrions l'ardente sympathie de
nos coeurs bouleversés par son destin
tragique. Si nous voulons être dignes
de notre qualité de citoyens du pays
de France, si nous voulons vraiment
participer à la vie de la patrie, il nous
faut désormais avoir un coeur vaste et
sensible à tout ce qui se passe au loin
comme auprès.
ATous avons le privilège, au Havre,
de ne pas souffrir personnellement des
horreurs de la guerre ; mais nous 'de-
vons d’autant plus prendre part aux
épreuves de nos voisins et de nos com-
patriotes du Nord et de l’Est ; de là
partent des clameurs qui nous ôtent et
nous ôteront toute joie de vivre jus-
qu’aux jours des solennelles répara-
tions !
Le sort de Péronne évoque devant
nos yeux le sort de toute ta région
qui a été envahie: nous songeons à tou-
tes ces ruines entassées, à tous ces
legs d’un passé cher ou glorieuxtruits, à toutes ces familles dispersées,
à tous ces bonheurs à jamais bri-
sés...
- La seule consolation de toutes ces
victimes, c'est que leur malheur soit
la rançon de la victoire; c’est bien
aussi comme cela que nous l’enten-
dons, mais, en plus, le spectacle poi-
gnant auquel nous assistons, nous
inculque à tous, Français, cette
volonté farouche qu’il ne faut pas
que cela puisse recommencer, et qu’il
s’agit d'écraser définitivement l’aigle
prussien pour épargner à jamais sa
souillure à nos belles, riches et désor-
mais doublement chères provinces de
Lorraine, de Champagne, de Picardie
jet d’Ile-de-France.
GASPAR-JOBDAN.
Communiqués
du Gouvernement
LA SITUATION
28 Septembre, reçu à 18 h. 15.
Rien de nouveau dans la situation générale.
Le calme est relatif sur une partie du front.
Toutefois, sur certains points, notamment entre
l’Aisne et l’Argonne, l’ennemi a tenté de nou-
velles et violentes attaques qui ont été repous-
sées.
29 Septembre, reçu à 2 heures
A. L’AILE GAUCHE
Les renseignements sur. la situation sont fa-
vorables.
AU CENTRE
Les troupes françaises ont supporté avec
succès de nouvelles et très violentes attaques.
Nous avons progressé sur les Hauts-de-
Meuse.
EN WOEVRE
Le brouillard a suspendu en fait les opéra-
tions.
A L’AILE DROITE
En Lorraine et dans les Vosges, la situation
est sans changement.
Dfpêcte Hans
L'Allemagne reconnaît son échec
Rome, 28 septembre.
L’Allemagne commence à reconnaître que
la sitnation de l’armée du général VonKluck
est difficile.
Le critique militaire de la Gazette de Vos*
écrivait hier que le réseau ferré offre à l’en-
nemi actif la possibilité de donner, par de
rapides mouvements de troupes, ün carac-
tère fébrile et offensif à ses opérations.
Les Français ont profité de cette possibilité
et dn fait que les voies ferrées conduisant de
Paris vers le Nord sont extrêmement déve-
loppées. Grâce à ce réseau ferré, ils ont por-
té des forces considérables sur la ligne de
retraite de la droite allemande.
On ne peut pas parler d’enveloppement
car les tentatives furent éventées. Cependant
la droite allemande doit se replier pour
l’éviter.
L’Effort allemand contra Verlun -
Rome, 28 septembre
Un télégramme de Bâle au Seeolo donne, d’après
les récits d'émigrés italiens venus dé Metz, le ré-
cit suivant lies attaques de Verdun, ré oit que nous
publions sous les plus expresses réserves :
Contre la formidable forteresse ont été ex-
pédiées sans discontinuer des pièces d’artil-
lerie lourde. Toute la plaine de l’est de Ver-
dun est couverte de cadavres. Il y a plus de
5,000 morts qui attendent la sépulture. Les
Allemands ne laissent aucune trêve à la gar-
nison par lenrs assanls répétés. Le nombre
des blessés est considérable ; ia majeure
partie reste sans secours, par suite du feu
infernal que ne cessent de faire les combat-
tants.
Devant la petite zone Etain-Pienne-Balogny
sont concentrées de grosses forces alle-
mandes. A Affrènes, se trouvent des Autri-
chiens, probablement ceux qui, dans les
premières semaines de la campagne, étaient
en Alsace. L’effroyable dnel est, pour le mo-
ment, presque exclusivement nn duel d’ar-
tillerie. Un assaut général serait imminent.
D’antre part, on croit qne l’effort allemand
parait destiné à l’insuccès, les trente-denx
forts qni constituent la place forte ayant nn
armement très puissant et très moderne.
Les Allemands auraient en sous Verdun
10,000 morts et 15,000 blessés.
Les Prisonniers
Paris, 28 septembre.
En France et en Allemagne, on dresse ac-
tuellement la liste complète des prisonniers
de guerre et des blessés hospitalisés. Le mi-
nistère français des affaires étrangères fera
remettre sans délai, à mesure qu’ils lni par-
viendront, tons les états nominatifs aux
dépôts de corps de troupe, et ceux-ci avise-
ront d’office les familles intéressées.
La Reprise de Péronne
Paris, 28 septembre.
On apprend qu’an détachement de dra-
gons a occupé Péronne le 15, mais qne le
23, les Allemands ayant recommencé le
bombardement, l’artillerie française a ré-
pondu et qn’un formidable duel a en lien
pendant tonte la journée et une partie de la
nuit du 24.
A l’issue de ce dnel, nous avons cédé et
laissé entrer les Allemands à Péronne.
Soudain, ayant démasqué nos batteries,
nous avons enseveli des milliers d’ennemis
sons les décombres, pendant qne le reste
s’enfuyait précipitamment de la ville, que
nous avons réoccupée immédiatement.
(On lira d’autre part un récit du passage des
allemands dans la vaillante cité).
Les Pertes allemandes
Bordeaux, 28 septembre.
Il résulte de renseignements provenus dn
front que les Allemands sont sérieusement
éprouvés. La garde a subi notamment des
pertes considérables.
Suivant les déclarations de prisonniers
allemands des compagnies de la garde se-
raient rédnites à une centaine d’hommes et
seraient commandées par des officiers nou-
vellement promus, tons les antres ayant été
tués ou blessés.
Copenhague, 28 septembre.
Le total de la 34® liste officielle allemande
s’élève à 9,921 tués, blessés on manquants,
dont 89 officiers tnés.
Suicide d’un Commandant allemand
Genève, 47 septembre.
On annonce qne le commandant allemand
de Mulhouse s'est suicidé de désespoir de
n’avoir franchi les Vosges.
La veille il avait télégraphié à son état-
major pour lni demander de venir lui-
même constater les difficultés avec lesquel-
les il se débattait vainement.
T C^T T* jlFif JEÎ!
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
r»E TL.A @OXlMB A. LA MOSELLE
28 Septembre. — A notre aile gauche, la situation est favorable.
Au centre, nos troupes ont supporté avec succès de nouvelles et très violentes atta-
ques. Nous progressons sur les Hauts-de-Meuse.
A notre aile droite (Lorraine et Vosges), situation sans changement.
— Des renseignements parvenus à Bordeaux font connaître que les armées alle-
mandes ont subi des pertes considérables. La Garde a été particulièrement éprouvée.
EN AUTRICHE-HONGRIE
28 Septembre. — Les troupes russes ont occupé presque entièrement la Galicie.
Les Autrichiens fuient précipitamment à travers les cols des Garpathes.
— Les Serbes, avançant en Bosnie, ont occupé ftomania, près de Sarajevo.
Prisonniers de marque
Boulogne-sur-Mer, 27 septembre.
On a amené ici un général de division al-
lemande et son état-major an complet qui
ont été faits prisonniers an cours d’an de
ces derniers combats.
Un petit Volontaire
Tarbes, 28 septembre. 1.
Un convoi de -blessés débarquait l’autre j
jour à Tarbes. Les personnes présentes ne
furent pas peu étonnées de voir descendra i
d’un compartiment an jeune garçon de seize
ans, blessé à la main.
Soigné à l’infirmerie de la gare, il raconta
ce qui suit :
« Je me nomme Gnilhal Henri, électricien,
originaire de La Roche-sur-Yon, où j’habite,
5, rue des Trois-Piliers.
» J’ai suivi, à la guerre, mon patron, M.
Pothier, sergent. Nourri par le régiment,
après maintes étapes, j’ai assisté aux com-
bats de ia Marne, où j’ai fait le coup de feu
avec le fusil d’nn soldat tué. Puis, j’ai eu un
sac ; mais il était trop lourd : j’ai cané.
» De plus, une balle m’a éraflé la main.
» O a m’a mis dans un train de blessés, et
me voilà. »
On va ramener à La Roche-sur-Yon ce bra-
ve petit volontaire.
Conseils Généraux
Le Mans, 28 septembre.
La session dn Conseil général s’est ou-
verte. M. Caillaux était absent par suite de
la mobilisation. Il fnt néanmoins réélu pré-
sident par acclamations.
Le Conseil a adopté une motion exprimant
ses voeux ardents pour ie succès des armées
françiises et alliées et assurant le gouverne-
ment de son absolue confiance dans l’oejï-
vre d’organisation qu’il poursuit avec une
'■ feimeLé inébranlable.
iàss Français et les Anglais oooupent le
Cameroun allemand
Bordeaux, 28 septembre.
L’expédition franco-anglaise, escortée par
des navires de guerre de ces deux nations,
notamment par les croiseurs anglais Cum-
berland et le français Bruix, est débarquée
au Cameroun, dont la capitale Duala s’est
rendue sans conditions.
! aes prétendus témoins de bonne foi à la
solde de l'Allemagne
Berne, 28 septembre
A propos d’Hermann Consten, récemment
expulsé de Suisse et sur le témoignage de
qui les Allemands se basaient pour innocen-
ter leurs atrocités, on dit savoir qu’on a
reçu à la fin du mois d’août de l’Interna-
tional Kriegsnachrichten de Bâle nne circu-
laire signée Herman Consten proposant de
donner gratuitement des renseignements
militaires.
Quoi qu’aucune réponse n'ait été faite à
ceite circulaire, il parvint journellement
des indications pins fantaisistes et plus ten-
dancieuses les unes qne les autres.
Sur Mer
Santos, 24 septembre.
Le steamer anglais Indian-Prince a été coulé
par le croiseur allemand Kronprinz-Wilhelm.
Le capitaine et 15 hommes de l’équipage sont
arrivés ici à bord do steamer allemand Prus-
sia. Le reste de l’équipage de P Indian-Prince
est à bord du steamer allemand Ebernburg.
Falmoutb, 25 septembre.
La goélette allemande Helgoland, venant de
Rio-Grande avec un chargement de cnirs, a
été capturée et amenée à Falmoutb par uu
navire de gnerre anglais.
Eu Hollande Orientale
La Haye, 27 septembre.
Un décret royal proclame l’état de siège
dans 45 nouvelles communes. Le gouverne-
ment fait conna ître la mise en état de siège
de la frontière Orientale pour faciliter la
répression de la contrebande.
Le Kaiser en Prusse Orientale
Londres, 28 septembre.
On mande de Petrograd, an- Times, qne le
kaiser est arrivé en Prusse Orientale.
Les forces allemandes contra les Busses
Londres, 28 septembre.
Le Times apprend de Petrograd que vingt-
denx corps d’armée allemands seraient à ia
frontière de la Prusse orientale.
Un Proohain Combat à Cracovle
Petrograd, 28 septembre.
Les journaux polonais, prévoyant nn
grand combat près de Cracovie, expriment
l’espoir que la Russie, combattant pour l’hu-
mauité, saura ménager les monuments his-
toriques polonais.
La Betraite allemande vers Sulwalki
Petrograd, 28 septembre.
La retraite des troupes allemandes s’effec-
tue dans la direction du gouvernement de
Suiwalki.
Les Quêtes en Bussle
Petrograd, 28 septembre.
Des quêtes de linge furent organisées en
Rassie. 39,888 chemises, 4,250 draps et quan-
tité d’autres objets furent recueillis dans la
première semaine.
La Coopération de la Bussle
Petrograd, 26 septembre.
Le Messager de l’Armée publie l’informa-
tion suivante :
« Nos troupes progressent irrésistible-
ment et biiaient tous les obstacles de l’en-
nemi, dont le plus sérieux est Przesmyl
avec ses ouvrages fortifiés nouvellement
érigés.
» Deux chemins de fer importants relient
cette forteresse au centre du pays à savoir :
la ligne de Przesmyl à Cracovie, et ceite de
Przesmyl à Lisko. Les Autrichiens ont fait
des efforts inouïs pour nous empêcher d’ob-
tenir la possession de ces lignes ; mais en
pare perle car toutes nos attaques faites
dans ce but ont été couronnées de succès
éclatants.
» La ligne du Nord de Przesmyl à Cracovie
est entre nos mains ; seule la voie ferrée de
Przesmyl à Lisko relie maintenant la place
forte avec le pays. »
Dans un article intitulé : « De la Seine au
Niémen », le Messager de l’Armée écrit :
a Notre entrée en Prusse ne fut qu’une
démonstration qui nous coûta aussi cher
qu’à nos ennemis. Grâce à elle, nous avons
attiré les forces allemandes qui autrement
auraient peut-être déblayé la voie « pour le
diner du kaiser à Paris »
« Avec ses rangs décimés, l’armée alle-
mande est obligée de tout recommencer.
Eatre les rives an Rhin et le Niemen sera
creusé le tombean dn militarisme germani-
que. et cela inaugurera une nouvelle page
de l’histoire du peuple allemand. »
L’Ennemi est chassé de la Galicie
Petrograd, 28 septembre.
Le Messager de l’Armée annonce que les
Russes ont purgé presque complètement la
Galicie des forces ennemies qui se sont en-
foncées. dans les cols de Kanatbes.
Le jonrnarconstâtIF lâHécom position pro-
gressive de l’armée autrichienne dont l’abat-
tement sape à tel point la discipline que les
officiers sont impuissants à maintenir dans
l’obéissance les soldats démoralisés.
Des témoins da combat de Jaroslaw rap-
portent que deux corps d’armée allemands
y ont participé avec acharnement. La ba-
taille est sans exemple. Les Russes ont dû
prendre presque toutes les tranchées à la
baïonnette.
Les Allemands ont fusillé à Kalich 48 ha-
bitants qu’ils avaient employés à la pose de
fougasses, sous prétexte que ces personnes
auraient pu révéler aux Russes les secrets
des fortifications de la ville.
Les Béccltes en Bussle
Petrograd, 28 septembre.
Le ministère de l’intérieur publie ies chif-
fres de la récolte de 1914 qui représentent,
plus de 400 millions de ponds.
Les Autrichiens emploient des Balles
explosives
Nich, 28 septembre.
Suivant tous les rapports de tons les géné-
raux serbes, les Autrichiens emploient sur
tout le front, des balles explosives. Tous les
soldats en possèdent dans la proportion de
20 0/0.
Les Baids des Zeppelins
Londres, 28 septembre.
Un dirigeable qne l’on suppose être un
Zeppelin a survolé Ostende jeudi et a jeté
quatre bombes, l’une est tombée dans le
Bois de Boulogne, la seconde dans la mer,
la troisième sur le marché au poisson, et la
quatrième sur la station de chemin de fer,
près du dépôt des sleeping-cars.
Celte dernière bombe a fait un tron entre
deux rails qu’elle a endommagés et projetés
à nné distance de 250 mètres.
La bombe qui est tombée sur le marché
était enveloppée dans une couverture grise
qui est demeurée attachée à des fils télégra-
phiques.
Les dégâts ont été, en somme, pen impor-
tants.
La dernière bombe est tombée à li h. 20
du soir. Le dirigeable repartit dans la direc-
tion d’où il était venu. Ii passait au-de3sus
de Thiett à li h. 40, et de Courtrai à 11 b .55.
D'autre part, le steamer belge Léopold-II,
arrivé à Fotkestone, venant d’Ostende, a pu
échapper à un Zeppelin qni a laissé tomber
nne bombe.
Le Prince d’Albanie
Rome, 28 septembre.
On mande de Durazzo, que le Sénat alba-
nais a proclamé prince d’Albanie Durdhan-
Edoine, fils de i’ex-sultan Abdul-Hamid.
Comment il leur faudra demander la paix
- New-York, 25 septembre.
Dans les milieux financiers de Wall Street,
on a acquis la conviction que l’Angleterre
est résolue â ne pas accepter actuellement
de conversations sur des propositions de
paix, surtout si elles sont présentées d’une
façon aussi imprécise et aussi indirecte que
ceties formulées pàr le comte Bernstorff, il y
a une dizaine de jours. Ou sait d’autre part,
à Washington que, si le gouvernement alle-
mand veut la paix, it devra en informer ou
faire informer les trois alliés à la fois.
Tant qu’il ji’en sera pas ainsi, nui ne pourra
prétendre que les alliés aient rejeté des of-
fres ou des ouvertures de paix. D’autres
avances laites en sous-main ne seront jamais
considérées que comme ayant pour objet de
semer la mésintelligence entre les alliés.
LS3 Communiqués de l’état-major
Allemand
Amsterdam, 28 septembre.
On mande de Berlin, que selon le rapport
du grand-quartier général, à la date du 27
an soir, la sitnation sur tous ies champs de
bataille était sans changement.
Un Fils du Kaiser malade
Londres, 28 septembre.
Une dépêche de Berlin, via Amsterdam,
apprend que te prince Oscar, cinquième fils
du kaiser, a dû regagner Latz, souffrant d’une
faiblesse dn coeur à la suite de la campagne.
Les Nouvelles * la Betraite allemande à
Berlin
La Haye, 28 septembre.
Des voyageurs ayant quitté Bsrlin le 24,
assurent que la retraite allemande com-
mence à être connue à Berlin.
La capitale commence à se rendre compte
des difficultés au milieu desquelles les ar-
mées se démènent.
Bien qu’impitoyablement réprimées, des
protestations se manifestent.
D’autres voyageurs venant de Hambourg,
annoncent qu’une certaine effervescence
rôga e parmi la population du port.
La Situation Commerciale en Autriche
Munich,28 septembre.
Les affaires sont complètement paralysées
et l’inquiétude du lendemain commence
à se faire sentir.
La Coopération Financière
Londres, 28 septembre.
An cours d’nn meeting, Lloyd George a
annoncé qu’il était allé trouver divers ban-
quiers leur demandant de souscrire un prêt
de 250 millions sans intérêt en vue de per-
mettre à la Belgique d’acheter des armes et
des munitions.
Il lui a été immédiatement offert un mil-
liard,, sans aucun intérêt.
L’Italie et l'Autriche
Rome, 27 septembre.
Sous toutes réserves, le Giornale d'Jtalia
reproduit le bruit suivant lequel l’enrôle-
ment des volontaires italiens se ferait à An-
cône pour combattre dans la région garibal-
dienne.
Ces troupes ne seraient pas destinées à
servir en France mais à tenter un coup de
maio en Dalmatie, ce qui pourrait faire naî-
tre nn casus belli entre l’Autriche et l’Italie.
L’Action serbe
Nicb, 28 septembre.
La situation reste sans changement sur la
Drina.
Immobilisés par les Serbes, les Autrichiens
redoublent d-’effarts sur ia .Save et ie Danube
pour traverser au nord.
D’antre part, les Serbes avançant en Bos-
nie, ont occnpé Romanis, près de Sarajevo.
Héroïques Combats
A. aflÊttoüsrnfE
C’est le 26 août que les Allemands en-
trèrent pour ia première fois à Péronne,
malgré l’héroïque défense des nôtres. Une
partie de ia population était partie. Le 27,
nn colonel d’état-major du nom de Von Got-
berg, alla droit à l’Hôtel de Ville et, dans le
bureau du maire, s’installa en maître.
— Le maire ? absent I... Son adjoint ?
parti 1... Qui le remplace î
— Un conseiller municipal, M. Liné.
— Allez le chercher 1
M. Liné est menuisier. Il accournt.
— Vous allez, dans une heure, me présen-
ter une commission formée par vons-même,
avec les principaux notables, déclara l’offi-
cier prussien. Si cette commission ne m’est
pas présentée à l'heure dite, vous serez fu-
sillé.
Une heure après, la commission était réu-
nie. Elle avait pour président M. Liné et
pour secrétaire le doyen de la commune, M.
i’archiprêtre Caron.
— Je frappe la ville d’une contribution de
guerre de trois cent mille francs. Ii me la
faut demain matin, dit sèchement l’Alle-
mand.
— Nous ne la verserons certainement pas,
dit courageusement M. Liné. La caisse muni-
cipale a été transférée à Rouen, la recette
des finances a été déménagée hier, la popu-
lation riche est partie. Mais nous pourrions
peut-êtrefournir à vos troupes des contribu-
tions en nature, si vous nous laissez ie temps
de les trouver.
— Il me faut 3 000 francs en or, ce soir
même. Et vous me fournirez 400.000 francs
de marchandises : pain, vin, viande de bou-
cherie, principalement de mouton et de
porc, tout le tabac disponible... Je vous
donnerai ce soir même une liste de ce que
nous exigeons. Si vous avez menti, je le
saurai et «je vous ferai crever la peau », à
vous, ie curé, et à vous, le président ; quels
sont les notables du pays î
Boa gré, mal gré, ii fallut livrer une
dizaine de noms.
— Vous allez m’amener comme otages
responsables MM. Laîné, Greisch, Dinot,
Tabary et Drapier. Vous, le curé, formerez
le sixième. Vous serez internés à la mairie.
Votre vie répond de notre sécurité; à la
première démonstration hostile, vous serez
mis à mort. Voilà. Allez, le président i
Le lendemain, 28 août, sous le prétexte
que « les réquisitions ne marchaient pas »,
von Gotberg, à ses trou pes reposées accorda
« deux heures de franc pillage des maisons
abandonnées ». Ce ne fut pas long.
Le lendemain, devant les protestations
indignées des notables, von Gotberg mit le
holà parmi ses troupes.
Le 12 septembre, on leur fit déménager
tout ce qu’ils avaient entassé au château de
Péronne... Et le 15 au matin, les 2,000 hom-
mes qui occupaient la ville, cavaliers et fan-
tassins, se formèrent en colonne et filèrent
vers le Nord. Ils étaient inquiets et furieux.
— Pas fini, dit ie colonel, en montant à
cheval, nous reviendrons bientôt...
Ils prirent à vive allure la route de Cam-
brai.
Et le même jour, à trois heures, un cyclis-
te militaire arrivait aux portes de la ville...
— Les Prnscos ? où sont-ils ?
— Partis t La ville est libre... Est-ce que
vous revenez ?
— J’écoute, dit le pedard en sautant à bas
de sa machine... les dragons arrivent. Où
qu'c'est qu’y sont les Boches î
— Sur la route de Cambrai t
— J’vas voir ça...A la r’voyare. mes vieil-
les... Si des fois vous aviez un quignon' de
pain, un bout de « gruère » et un coup i
boire...
Ah t comme on s’empressa.., On riait en
le servant, on riait en le regardant manger
et boire, et tout à coup, excédés de douleur
et d’espéiance, de colère et de joie, tous
ceux qui étaient là se prirent à sangloter
parce qu’au loin on entendait le rapide galop
des soldats du droit et de la liberté...
« Les dragons i voilà les dragons fra&-
çais I »
Ils croyaient leurs épreuves terminées...
Sept jours durant, la ville se sentit re-
naître.
Mais le 23 septembre, le canon recom-
mença à se faire entendre sur les lignes
prussiennes. A Aizecourt-le-Haut, à Tria-
court-Boucly, à Boizal, à Atbis, ils avaient
réinstallé leurs aflreux mortiers... A l’Ouest,
vers Douingt, Mesuil-Brintel et Bocogne, ton-
naient nos pièces... Cé fut un duel formida-
ble, terrible, une bataille acharnée de dogues
furieux, aboyant à la mort et an carnage...
De neuf heures du matin à minnit, les obus
pouvaient comme grêle en mars. Enfin, le
24 au soir, nous cédâmes le terrain, nous
laissâmes les Allemands rentrer dans Péron-
ne, puis, démasquant soudainement nos bat-
teries, nous en ensevelîmes des milliers et
des milliers.
LE HAVRE
« POUR NOSSOLDATS »
Comme suite à la lettre que nous avons
publiée hier, le Comité nous charge d’an-
noncer qu’il s’est procuré de la laine et
qu”il la tient à la disposition des personnes
de bonne volonté désireuses de tricoter de
bonnes chaussettes pour nos soldats.
Celles qui ne peuvent fournir un travail
complètement gratuit recevront une légère
rémunération par paire de chaussettes. Le
travail se fera à domicile.
Nous ne doutons pas que cet appel soit
entendu de toutes les femmes de coeur,
dans toutes les classes de la société. Pour
atteindre le but poursuivi il faut faire vite
et en grande quantité.
Mme Benoist, présidente du Comité, fera
la première distribution de laine aujour-
d’hui, de 10 heures à midi et de 2 heures 4
5 heures, à la Sous-Préfecture.
3e LISTE
Uous en Argent
Société Anonyme des Entrepôts Du-
bulïet F. 280 —
A. Wilanann, 4, rue Anfray... 80 —
M. et Mme Bret, 19, boulevard de Stras-
bourg 50 —
M. Michel Schmidt, entrepreneur de tra-
vaux publics, 183, boulevard de
Strasbourg ; 40 —
MmeComont 20 —
Mme Charles Goëz. 20 —
Syndicat des Ouvriers Jardiniers 25 —
M Schuster... 10 —
M.Bizzo.... .' 10 —
Mme Avenel 10 —
Mlle Louise Duboc, 131, rue de Paris... 10 —
Anonyme; 9, rue J.-B.-Éyriès... ; 10 —
Georges Leprout, carrossier 28 —
Mme Vignal 6 40
II. S. G 6 —
M. Denis Guillot, avocat 80 -—
M. H. Du Pasquicr; ilO —
M. Ladoire, Smvic 10 —
M Marcel Pons.... 6 —
M A. Petit 15 —
M.E. Deslruel 10 —
M. René Randolet ; 10 —
Anonyme 6 40
Mme Derrien, 32, rue des Remparts 7 —
Albert Herrenschmidt 10 —
Souvenir Ch 20 —
Une Famille beauceronne 20 —
Delcour, 29, rue Casimir-Périer 6 W
A. Roche, 3. rue Edouard -Corbière..... 10 —
M. Grimm, directeur d’école â Saint-Ro-
main.... 10 —
M. Serrurier, adjoint au maire 20 —
M. Carbonnier, 2, place Gambetta.Sanvic 25 —
M. H. Lefebvre, Saavic 10 —
Mme Paturel/2, quai Lamblardie 2 50
M. Ribard 20 —
M. Esbran, ingénieur, rue J.-Ancel..... 20 —
M. Hauguel boulevard de Strasbourg.. 10 —
M. Frédéric Perquer, 42, rue Félix-Faure 200 —
M. Guérard, huissier, 9, rue du Cbarnp-
de-Foire ;. i 20 —
Anonyme, rue J.-B. Eyriès
Louwjcb, 9, place des Halles 10 —
M. Chalot, 17, place de t’Hétel-de-Vitle.. 80 —
Mme Sàlaun, 102, rue Casimir-Delsvigne 10 —
M. Georges Dubosc, 18, rue Jules-Le-
cesne. .-........ 100 —
M. Albert Dubosc; 18, rue Jules-Lecesne 100 —
M. D. Cornet, 71, quai d'Orléans 10 —
M. et Mme André Hofgaard, 22, rue du
"Champ-de-Foire 1 8 —
M. Henry Oafilard.. -
Mlle France Caillard, 29, rue de Saint-
Quentin % 80 —
M. A. Alleaumc, courtier, rue Fonteuelle 15 —
M. H. Hauville, capitaine au long-ceurs 30 —
Mlle Lucie Gosselin, 2, rue du Bocage-
de-Blé ville 60 —
L. Gosselin 5 —
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M. Thuret, 208. rue de-Normandie 20 —
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bourg 20 —
Emile Lejard, 20, rue Jacques-Louer.... 10 —
M Bazera, pharmacien, 16, rue Casimir-
Delavigne 10 —
M. Berson, professeur du Lycée. ..... 20 —
M. Pinel, 16, passage Leçpoisey 20 —
M. Roche, 22, rue Ferrére 1 —
M. de la Sema, consul de la République
Argentine 80 —
Mlle Louer, rue Saint-Roch.. 100 —
M. Debreuille, conseiller général, Gra-
ville 28 —
Mme Zarbach. 20, rue Racine 8 —
M. T .... « —
M Pezeril 100 —
M. Fleury, rue Garimir-Delavigne, 87... 10 —
M. Larousse,18, rue de la Maifleraye... S —
Mme Cayeux, 38, rue Clcment-Marécal.. 8 —
M. E.-E. Luihy, 130, boulevard de
, Strasbourg 28 —
Total de la 3S liste Fr. 2.461 05
Listes précédentes g.340 80
Total général ......Fr. 7.791 88
Ou nous apporte au dernier moment un
complément de cette 3? liste s’élevant à
1,483 fr. 40 et renfermant de nombreux dons
en nature ; nous ie publie ous demain.
LJ total des doits , reçus au bout de la
troisième journée est doue de 8,974 ir. 95.
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Le Petit Havre
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AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Stras oourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonças Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TBOIS MOIS SIX MOIS UN A«
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, 1 « --a, „
l’Oise et la Somme 4 50 ° Fr- n-
Autres Départements 6 fr. 50 23 >
Union Postale X O » so Fr. -S.O »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous lés Bureaux do Posta de France
k NOS MEURS
La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et o’est ce
qui explique ia vogue dont ils ont
joui.
Aucun effort ne nous a coûté pour
essayer de remédier à la situation
et nous avons fini par obtenir satis-
faction, du moins dans une large
mesure. Nos lecteurs ont remar-
qué que depuis plusieurs jours
déjà nous recommençons à rece-
voir les nouvelles de la nuit qui
nous permettent de les tenir exac-
tement au courant des événements,
sous la seule réserve de la censure
officielte devant laquelle toute la
presse s'incline avec une résigna-
tion patriotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait que notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
matin, est nécessairement mieux
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
pour être mises en vente au Havre
dan» la matinée, doivent être tirées
la veille dans i’après-midi.
A PROPOS DE PÉRONNE
Rien de nouveau, nous dit le com-
muniqué de 18 heures $5 ; nous pou-
vons donc nous arrêter un moment à
méditer sur un des épisodes les plus
tragiques de la grande bataille, le
bdfïïüardvnwjij, de Péronne.
Un cdmmuniqué récent nous avaiT
simplement appris que nos troupes,
dans leur mouvement en avant à
l’Ouest de l’Oise, avaient réoccupé
Péronne ; les dépêches et informa-
tions que nous publions d’autre part
montrent qu’avant cette occupation
Péronne avait été prise et reprise et,
entre temps, bombardée deux fois,
par les Allemands d'abord, par nous-
mêmes ensuite.
« A l'issue du duel d'artillerie, nous
avons cédé et laissé entrer les Alle-
mands à Péronne; soudain, ayant
démasqué nos batteries, nous avons
enseveli des milliers d’ennemis sous
ses décombres, pendant que le reste
s’enfuyait précipitamment... ». Ainsi,
s’exprime Havas. Pauvre et glorieuse
Péronne ! Ses malheurs et son hé-
roïsme de i8fji lui avaient valu d’être
décorée naguère de la croix de la
Légion-d’Honneur ; c’est sans doute
parce qu\honneur oblige qu’un sacri-
fice plus grand encore lui a été de-
mandé cette fois.
Nous n’avons plus de croix à lui
offrir ; mais il faut du moins que nous
lui offrions l'ardente sympathie de
nos coeurs bouleversés par son destin
tragique. Si nous voulons être dignes
de notre qualité de citoyens du pays
de France, si nous voulons vraiment
participer à la vie de la patrie, il nous
faut désormais avoir un coeur vaste et
sensible à tout ce qui se passe au loin
comme auprès.
ATous avons le privilège, au Havre,
de ne pas souffrir personnellement des
horreurs de la guerre ; mais nous 'de-
vons d’autant plus prendre part aux
épreuves de nos voisins et de nos com-
patriotes du Nord et de l’Est ; de là
partent des clameurs qui nous ôtent et
nous ôteront toute joie de vivre jus-
qu’aux jours des solennelles répara-
tions !
Le sort de Péronne évoque devant
nos yeux le sort de toute ta région
qui a été envahie: nous songeons à tou-
tes ces ruines entassées, à tous ces
legs d’un passé cher ou glorieux
à tous ces bonheurs à jamais bri-
sés...
- La seule consolation de toutes ces
victimes, c'est que leur malheur soit
la rançon de la victoire; c’est bien
aussi comme cela que nous l’enten-
dons, mais, en plus, le spectacle poi-
gnant auquel nous assistons, nous
inculque à tous, Français, cette
volonté farouche qu’il ne faut pas
que cela puisse recommencer, et qu’il
s’agit d'écraser définitivement l’aigle
prussien pour épargner à jamais sa
souillure à nos belles, riches et désor-
mais doublement chères provinces de
Lorraine, de Champagne, de Picardie
jet d’Ile-de-France.
GASPAR-JOBDAN.
Communiqués
du Gouvernement
LA SITUATION
28 Septembre, reçu à 18 h. 15.
Rien de nouveau dans la situation générale.
Le calme est relatif sur une partie du front.
Toutefois, sur certains points, notamment entre
l’Aisne et l’Argonne, l’ennemi a tenté de nou-
velles et violentes attaques qui ont été repous-
sées.
29 Septembre, reçu à 2 heures
A. L’AILE GAUCHE
Les renseignements sur. la situation sont fa-
vorables.
AU CENTRE
Les troupes françaises ont supporté avec
succès de nouvelles et très violentes attaques.
Nous avons progressé sur les Hauts-de-
Meuse.
EN WOEVRE
Le brouillard a suspendu en fait les opéra-
tions.
A L’AILE DROITE
En Lorraine et dans les Vosges, la situation
est sans changement.
Dfpêcte Hans
L'Allemagne reconnaît son échec
Rome, 28 septembre.
L’Allemagne commence à reconnaître que
la sitnation de l’armée du général VonKluck
est difficile.
Le critique militaire de la Gazette de Vos*
écrivait hier que le réseau ferré offre à l’en-
nemi actif la possibilité de donner, par de
rapides mouvements de troupes, ün carac-
tère fébrile et offensif à ses opérations.
Les Français ont profité de cette possibilité
et dn fait que les voies ferrées conduisant de
Paris vers le Nord sont extrêmement déve-
loppées. Grâce à ce réseau ferré, ils ont por-
té des forces considérables sur la ligne de
retraite de la droite allemande.
On ne peut pas parler d’enveloppement
car les tentatives furent éventées. Cependant
la droite allemande doit se replier pour
l’éviter.
L’Effort allemand contra Verlun -
Rome, 28 septembre
Un télégramme de Bâle au Seeolo donne, d’après
les récits d'émigrés italiens venus dé Metz, le ré-
cit suivant lies attaques de Verdun, ré oit que nous
publions sous les plus expresses réserves :
Contre la formidable forteresse ont été ex-
pédiées sans discontinuer des pièces d’artil-
lerie lourde. Toute la plaine de l’est de Ver-
dun est couverte de cadavres. Il y a plus de
5,000 morts qui attendent la sépulture. Les
Allemands ne laissent aucune trêve à la gar-
nison par lenrs assanls répétés. Le nombre
des blessés est considérable ; ia majeure
partie reste sans secours, par suite du feu
infernal que ne cessent de faire les combat-
tants.
Devant la petite zone Etain-Pienne-Balogny
sont concentrées de grosses forces alle-
mandes. A Affrènes, se trouvent des Autri-
chiens, probablement ceux qui, dans les
premières semaines de la campagne, étaient
en Alsace. L’effroyable dnel est, pour le mo-
ment, presque exclusivement nn duel d’ar-
tillerie. Un assaut général serait imminent.
D’antre part, on croit qne l’effort allemand
parait destiné à l’insuccès, les trente-denx
forts qni constituent la place forte ayant nn
armement très puissant et très moderne.
Les Allemands auraient en sous Verdun
10,000 morts et 15,000 blessés.
Les Prisonniers
Paris, 28 septembre.
En France et en Allemagne, on dresse ac-
tuellement la liste complète des prisonniers
de guerre et des blessés hospitalisés. Le mi-
nistère français des affaires étrangères fera
remettre sans délai, à mesure qu’ils lni par-
viendront, tons les états nominatifs aux
dépôts de corps de troupe, et ceux-ci avise-
ront d’office les familles intéressées.
La Reprise de Péronne
Paris, 28 septembre.
On apprend qu’an détachement de dra-
gons a occupé Péronne le 15, mais qne le
23, les Allemands ayant recommencé le
bombardement, l’artillerie française a ré-
pondu et qn’un formidable duel a en lien
pendant tonte la journée et une partie de la
nuit du 24.
A l’issue de ce dnel, nous avons cédé et
laissé entrer les Allemands à Péronne.
Soudain, ayant démasqué nos batteries,
nous avons enseveli des milliers d’ennemis
sons les décombres, pendant qne le reste
s’enfuyait précipitamment de la ville, que
nous avons réoccupée immédiatement.
(On lira d’autre part un récit du passage des
allemands dans la vaillante cité).
Les Pertes allemandes
Bordeaux, 28 septembre.
Il résulte de renseignements provenus dn
front que les Allemands sont sérieusement
éprouvés. La garde a subi notamment des
pertes considérables.
Suivant les déclarations de prisonniers
allemands des compagnies de la garde se-
raient rédnites à une centaine d’hommes et
seraient commandées par des officiers nou-
vellement promus, tons les antres ayant été
tués ou blessés.
Copenhague, 28 septembre.
Le total de la 34® liste officielle allemande
s’élève à 9,921 tués, blessés on manquants,
dont 89 officiers tnés.
Suicide d’un Commandant allemand
Genève, 47 septembre.
On annonce qne le commandant allemand
de Mulhouse s'est suicidé de désespoir de
n’avoir franchi les Vosges.
La veille il avait télégraphié à son état-
major pour lni demander de venir lui-
même constater les difficultés avec lesquel-
les il se débattait vainement.
T C^T T* jlFif JEÎ!
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
r»E TL.A @OXlMB A. LA MOSELLE
28 Septembre. — A notre aile gauche, la situation est favorable.
Au centre, nos troupes ont supporté avec succès de nouvelles et très violentes atta-
ques. Nous progressons sur les Hauts-de-Meuse.
A notre aile droite (Lorraine et Vosges), situation sans changement.
— Des renseignements parvenus à Bordeaux font connaître que les armées alle-
mandes ont subi des pertes considérables. La Garde a été particulièrement éprouvée.
EN AUTRICHE-HONGRIE
28 Septembre. — Les troupes russes ont occupé presque entièrement la Galicie.
Les Autrichiens fuient précipitamment à travers les cols des Garpathes.
— Les Serbes, avançant en Bosnie, ont occupé ftomania, près de Sarajevo.
Prisonniers de marque
Boulogne-sur-Mer, 27 septembre.
On a amené ici un général de division al-
lemande et son état-major an complet qui
ont été faits prisonniers an cours d’an de
ces derniers combats.
Un petit Volontaire
Tarbes, 28 septembre. 1.
Un convoi de -blessés débarquait l’autre j
jour à Tarbes. Les personnes présentes ne
furent pas peu étonnées de voir descendra i
d’un compartiment an jeune garçon de seize
ans, blessé à la main.
Soigné à l’infirmerie de la gare, il raconta
ce qui suit :
« Je me nomme Gnilhal Henri, électricien,
originaire de La Roche-sur-Yon, où j’habite,
5, rue des Trois-Piliers.
» J’ai suivi, à la guerre, mon patron, M.
Pothier, sergent. Nourri par le régiment,
après maintes étapes, j’ai assisté aux com-
bats de ia Marne, où j’ai fait le coup de feu
avec le fusil d’nn soldat tué. Puis, j’ai eu un
sac ; mais il était trop lourd : j’ai cané.
» De plus, une balle m’a éraflé la main.
» O a m’a mis dans un train de blessés, et
me voilà. »
On va ramener à La Roche-sur-Yon ce bra-
ve petit volontaire.
Conseils Généraux
Le Mans, 28 septembre.
La session dn Conseil général s’est ou-
verte. M. Caillaux était absent par suite de
la mobilisation. Il fnt néanmoins réélu pré-
sident par acclamations.
Le Conseil a adopté une motion exprimant
ses voeux ardents pour ie succès des armées
françiises et alliées et assurant le gouverne-
ment de son absolue confiance dans l’oejï-
vre d’organisation qu’il poursuit avec une
'■ feimeLé inébranlable.
iàss Français et les Anglais oooupent le
Cameroun allemand
Bordeaux, 28 septembre.
L’expédition franco-anglaise, escortée par
des navires de guerre de ces deux nations,
notamment par les croiseurs anglais Cum-
berland et le français Bruix, est débarquée
au Cameroun, dont la capitale Duala s’est
rendue sans conditions.
! aes prétendus témoins de bonne foi à la
solde de l'Allemagne
Berne, 28 septembre
A propos d’Hermann Consten, récemment
expulsé de Suisse et sur le témoignage de
qui les Allemands se basaient pour innocen-
ter leurs atrocités, on dit savoir qu’on a
reçu à la fin du mois d’août de l’Interna-
tional Kriegsnachrichten de Bâle nne circu-
laire signée Herman Consten proposant de
donner gratuitement des renseignements
militaires.
Quoi qu’aucune réponse n'ait été faite à
ceite circulaire, il parvint journellement
des indications pins fantaisistes et plus ten-
dancieuses les unes qne les autres.
Sur Mer
Santos, 24 septembre.
Le steamer anglais Indian-Prince a été coulé
par le croiseur allemand Kronprinz-Wilhelm.
Le capitaine et 15 hommes de l’équipage sont
arrivés ici à bord do steamer allemand Prus-
sia. Le reste de l’équipage de P Indian-Prince
est à bord du steamer allemand Ebernburg.
Falmoutb, 25 septembre.
La goélette allemande Helgoland, venant de
Rio-Grande avec un chargement de cnirs, a
été capturée et amenée à Falmoutb par uu
navire de gnerre anglais.
Eu Hollande Orientale
La Haye, 27 septembre.
Un décret royal proclame l’état de siège
dans 45 nouvelles communes. Le gouverne-
ment fait conna ître la mise en état de siège
de la frontière Orientale pour faciliter la
répression de la contrebande.
Le Kaiser en Prusse Orientale
Londres, 28 septembre.
On mande de Petrograd, an- Times, qne le
kaiser est arrivé en Prusse Orientale.
Les forces allemandes contra les Busses
Londres, 28 septembre.
Le Times apprend de Petrograd que vingt-
denx corps d’armée allemands seraient à ia
frontière de la Prusse orientale.
Un Proohain Combat à Cracovle
Petrograd, 28 septembre.
Les journaux polonais, prévoyant nn
grand combat près de Cracovie, expriment
l’espoir que la Russie, combattant pour l’hu-
mauité, saura ménager les monuments his-
toriques polonais.
La Betraite allemande vers Sulwalki
Petrograd, 28 septembre.
La retraite des troupes allemandes s’effec-
tue dans la direction du gouvernement de
Suiwalki.
Les Quêtes en Bussle
Petrograd, 28 septembre.
Des quêtes de linge furent organisées en
Rassie. 39,888 chemises, 4,250 draps et quan-
tité d’autres objets furent recueillis dans la
première semaine.
La Coopération de la Bussle
Petrograd, 26 septembre.
Le Messager de l’Armée publie l’informa-
tion suivante :
« Nos troupes progressent irrésistible-
ment et biiaient tous les obstacles de l’en-
nemi, dont le plus sérieux est Przesmyl
avec ses ouvrages fortifiés nouvellement
érigés.
» Deux chemins de fer importants relient
cette forteresse au centre du pays à savoir :
la ligne de Przesmyl à Cracovie, et ceite de
Przesmyl à Lisko. Les Autrichiens ont fait
des efforts inouïs pour nous empêcher d’ob-
tenir la possession de ces lignes ; mais en
pare perle car toutes nos attaques faites
dans ce but ont été couronnées de succès
éclatants.
» La ligne du Nord de Przesmyl à Cracovie
est entre nos mains ; seule la voie ferrée de
Przesmyl à Lisko relie maintenant la place
forte avec le pays. »
Dans un article intitulé : « De la Seine au
Niémen », le Messager de l’Armée écrit :
a Notre entrée en Prusse ne fut qu’une
démonstration qui nous coûta aussi cher
qu’à nos ennemis. Grâce à elle, nous avons
attiré les forces allemandes qui autrement
auraient peut-être déblayé la voie « pour le
diner du kaiser à Paris »
« Avec ses rangs décimés, l’armée alle-
mande est obligée de tout recommencer.
Eatre les rives an Rhin et le Niemen sera
creusé le tombean dn militarisme germani-
que. et cela inaugurera une nouvelle page
de l’histoire du peuple allemand. »
L’Ennemi est chassé de la Galicie
Petrograd, 28 septembre.
Le Messager de l’Armée annonce que les
Russes ont purgé presque complètement la
Galicie des forces ennemies qui se sont en-
foncées. dans les cols de Kanatbes.
Le jonrnarconstâtIF lâHécom position pro-
gressive de l’armée autrichienne dont l’abat-
tement sape à tel point la discipline que les
officiers sont impuissants à maintenir dans
l’obéissance les soldats démoralisés.
Des témoins da combat de Jaroslaw rap-
portent que deux corps d’armée allemands
y ont participé avec acharnement. La ba-
taille est sans exemple. Les Russes ont dû
prendre presque toutes les tranchées à la
baïonnette.
Les Allemands ont fusillé à Kalich 48 ha-
bitants qu’ils avaient employés à la pose de
fougasses, sous prétexte que ces personnes
auraient pu révéler aux Russes les secrets
des fortifications de la ville.
Les Béccltes en Bussle
Petrograd, 28 septembre.
Le ministère de l’intérieur publie ies chif-
fres de la récolte de 1914 qui représentent,
plus de 400 millions de ponds.
Les Autrichiens emploient des Balles
explosives
Nich, 28 septembre.
Suivant tous les rapports de tons les géné-
raux serbes, les Autrichiens emploient sur
tout le front, des balles explosives. Tous les
soldats en possèdent dans la proportion de
20 0/0.
Les Baids des Zeppelins
Londres, 28 septembre.
Un dirigeable qne l’on suppose être un
Zeppelin a survolé Ostende jeudi et a jeté
quatre bombes, l’une est tombée dans le
Bois de Boulogne, la seconde dans la mer,
la troisième sur le marché au poisson, et la
quatrième sur la station de chemin de fer,
près du dépôt des sleeping-cars.
Celte dernière bombe a fait un tron entre
deux rails qu’elle a endommagés et projetés
à nné distance de 250 mètres.
La bombe qui est tombée sur le marché
était enveloppée dans une couverture grise
qui est demeurée attachée à des fils télégra-
phiques.
Les dégâts ont été, en somme, pen impor-
tants.
La dernière bombe est tombée à li h. 20
du soir. Le dirigeable repartit dans la direc-
tion d’où il était venu. Ii passait au-de3sus
de Thiett à li h. 40, et de Courtrai à 11 b .55.
D'autre part, le steamer belge Léopold-II,
arrivé à Fotkestone, venant d’Ostende, a pu
échapper à un Zeppelin qni a laissé tomber
nne bombe.
Le Prince d’Albanie
Rome, 28 septembre.
On mande de Durazzo, que le Sénat alba-
nais a proclamé prince d’Albanie Durdhan-
Edoine, fils de i’ex-sultan Abdul-Hamid.
Comment il leur faudra demander la paix
- New-York, 25 septembre.
Dans les milieux financiers de Wall Street,
on a acquis la conviction que l’Angleterre
est résolue â ne pas accepter actuellement
de conversations sur des propositions de
paix, surtout si elles sont présentées d’une
façon aussi imprécise et aussi indirecte que
ceties formulées pàr le comte Bernstorff, il y
a une dizaine de jours. Ou sait d’autre part,
à Washington que, si le gouvernement alle-
mand veut la paix, it devra en informer ou
faire informer les trois alliés à la fois.
Tant qu’il ji’en sera pas ainsi, nui ne pourra
prétendre que les alliés aient rejeté des of-
fres ou des ouvertures de paix. D’autres
avances laites en sous-main ne seront jamais
considérées que comme ayant pour objet de
semer la mésintelligence entre les alliés.
LS3 Communiqués de l’état-major
Allemand
Amsterdam, 28 septembre.
On mande de Berlin, que selon le rapport
du grand-quartier général, à la date du 27
an soir, la sitnation sur tous ies champs de
bataille était sans changement.
Un Fils du Kaiser malade
Londres, 28 septembre.
Une dépêche de Berlin, via Amsterdam,
apprend que te prince Oscar, cinquième fils
du kaiser, a dû regagner Latz, souffrant d’une
faiblesse dn coeur à la suite de la campagne.
Les Nouvelles * la Betraite allemande à
Berlin
La Haye, 28 septembre.
Des voyageurs ayant quitté Bsrlin le 24,
assurent que la retraite allemande com-
mence à être connue à Berlin.
La capitale commence à se rendre compte
des difficultés au milieu desquelles les ar-
mées se démènent.
Bien qu’impitoyablement réprimées, des
protestations se manifestent.
D’autres voyageurs venant de Hambourg,
annoncent qu’une certaine effervescence
rôga e parmi la population du port.
La Situation Commerciale en Autriche
Munich,28 septembre.
Les affaires sont complètement paralysées
et l’inquiétude du lendemain commence
à se faire sentir.
La Coopération Financière
Londres, 28 septembre.
An cours d’nn meeting, Lloyd George a
annoncé qu’il était allé trouver divers ban-
quiers leur demandant de souscrire un prêt
de 250 millions sans intérêt en vue de per-
mettre à la Belgique d’acheter des armes et
des munitions.
Il lui a été immédiatement offert un mil-
liard,, sans aucun intérêt.
L’Italie et l'Autriche
Rome, 27 septembre.
Sous toutes réserves, le Giornale d'Jtalia
reproduit le bruit suivant lequel l’enrôle-
ment des volontaires italiens se ferait à An-
cône pour combattre dans la région garibal-
dienne.
Ces troupes ne seraient pas destinées à
servir en France mais à tenter un coup de
maio en Dalmatie, ce qui pourrait faire naî-
tre nn casus belli entre l’Autriche et l’Italie.
L’Action serbe
Nicb, 28 septembre.
La situation reste sans changement sur la
Drina.
Immobilisés par les Serbes, les Autrichiens
redoublent d-’effarts sur ia .Save et ie Danube
pour traverser au nord.
D’antre part, les Serbes avançant en Bos-
nie, ont occnpé Romanis, près de Sarajevo.
Héroïques Combats
A. aflÊttoüsrnfE
C’est le 26 août que les Allemands en-
trèrent pour ia première fois à Péronne,
malgré l’héroïque défense des nôtres. Une
partie de ia population était partie. Le 27,
nn colonel d’état-major du nom de Von Got-
berg, alla droit à l’Hôtel de Ville et, dans le
bureau du maire, s’installa en maître.
— Le maire ? absent I... Son adjoint ?
parti 1... Qui le remplace î
— Un conseiller municipal, M. Liné.
— Allez le chercher 1
M. Liné est menuisier. Il accournt.
— Vous allez, dans une heure, me présen-
ter une commission formée par vons-même,
avec les principaux notables, déclara l’offi-
cier prussien. Si cette commission ne m’est
pas présentée à l'heure dite, vous serez fu-
sillé.
Une heure après, la commission était réu-
nie. Elle avait pour président M. Liné et
pour secrétaire le doyen de la commune, M.
i’archiprêtre Caron.
— Je frappe la ville d’une contribution de
guerre de trois cent mille francs. Ii me la
faut demain matin, dit sèchement l’Alle-
mand.
— Nous ne la verserons certainement pas,
dit courageusement M. Liné. La caisse muni-
cipale a été transférée à Rouen, la recette
des finances a été déménagée hier, la popu-
lation riche est partie. Mais nous pourrions
peut-êtrefournir à vos troupes des contribu-
tions en nature, si vous nous laissez ie temps
de les trouver.
— Il me faut 3 000 francs en or, ce soir
même. Et vous me fournirez 400.000 francs
de marchandises : pain, vin, viande de bou-
cherie, principalement de mouton et de
porc, tout le tabac disponible... Je vous
donnerai ce soir même une liste de ce que
nous exigeons. Si vous avez menti, je le
saurai et «je vous ferai crever la peau », à
vous, ie curé, et à vous, le président ; quels
sont les notables du pays î
Boa gré, mal gré, ii fallut livrer une
dizaine de noms.
— Vous allez m’amener comme otages
responsables MM. Laîné, Greisch, Dinot,
Tabary et Drapier. Vous, le curé, formerez
le sixième. Vous serez internés à la mairie.
Votre vie répond de notre sécurité; à la
première démonstration hostile, vous serez
mis à mort. Voilà. Allez, le président i
Le lendemain, 28 août, sous le prétexte
que « les réquisitions ne marchaient pas »,
von Gotberg, à ses trou pes reposées accorda
« deux heures de franc pillage des maisons
abandonnées ». Ce ne fut pas long.
Le lendemain, devant les protestations
indignées des notables, von Gotberg mit le
holà parmi ses troupes.
Le 12 septembre, on leur fit déménager
tout ce qu’ils avaient entassé au château de
Péronne... Et le 15 au matin, les 2,000 hom-
mes qui occupaient la ville, cavaliers et fan-
tassins, se formèrent en colonne et filèrent
vers le Nord. Ils étaient inquiets et furieux.
— Pas fini, dit ie colonel, en montant à
cheval, nous reviendrons bientôt...
Ils prirent à vive allure la route de Cam-
brai.
Et le même jour, à trois heures, un cyclis-
te militaire arrivait aux portes de la ville...
— Les Prnscos ? où sont-ils ?
— Partis t La ville est libre... Est-ce que
vous revenez ?
— J’écoute, dit le pedard en sautant à bas
de sa machine... les dragons arrivent. Où
qu'c'est qu’y sont les Boches î
— Sur la route de Cambrai t
— J’vas voir ça...A la r’voyare. mes vieil-
les... Si des fois vous aviez un quignon' de
pain, un bout de « gruère » et un coup i
boire...
Ah t comme on s’empressa.., On riait en
le servant, on riait en le regardant manger
et boire, et tout à coup, excédés de douleur
et d’espéiance, de colère et de joie, tous
ceux qui étaient là se prirent à sangloter
parce qu’au loin on entendait le rapide galop
des soldats du droit et de la liberté...
« Les dragons i voilà les dragons fra&-
çais I »
Ils croyaient leurs épreuves terminées...
Sept jours durant, la ville se sentit re-
naître.
Mais le 23 septembre, le canon recom-
mença à se faire entendre sur les lignes
prussiennes. A Aizecourt-le-Haut, à Tria-
court-Boucly, à Boizal, à Atbis, ils avaient
réinstallé leurs aflreux mortiers... A l’Ouest,
vers Douingt, Mesuil-Brintel et Bocogne, ton-
naient nos pièces... Cé fut un duel formida-
ble, terrible, une bataille acharnée de dogues
furieux, aboyant à la mort et an carnage...
De neuf heures du matin à minnit, les obus
pouvaient comme grêle en mars. Enfin, le
24 au soir, nous cédâmes le terrain, nous
laissâmes les Allemands rentrer dans Péron-
ne, puis, démasquant soudainement nos bat-
teries, nous en ensevelîmes des milliers et
des milliers.
LE HAVRE
« POUR NOSSOLDATS »
Comme suite à la lettre que nous avons
publiée hier, le Comité nous charge d’an-
noncer qu’il s’est procuré de la laine et
qu”il la tient à la disposition des personnes
de bonne volonté désireuses de tricoter de
bonnes chaussettes pour nos soldats.
Celles qui ne peuvent fournir un travail
complètement gratuit recevront une légère
rémunération par paire de chaussettes. Le
travail se fera à domicile.
Nous ne doutons pas que cet appel soit
entendu de toutes les femmes de coeur,
dans toutes les classes de la société. Pour
atteindre le but poursuivi il faut faire vite
et en grande quantité.
Mme Benoist, présidente du Comité, fera
la première distribution de laine aujour-
d’hui, de 10 heures à midi et de 2 heures 4
5 heures, à la Sous-Préfecture.
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M. H. Du Pasquicr; ilO —
M. Ladoire, Smvic 10 —
M Marcel Pons.... 6 —
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