Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-28
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 septembre 1914 28 septembre 1914
Description : 1914/09/28 (A34,N12104). 1914/09/28 (A34,N12104).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172266c
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
Innee -- y 12,104 S Cfetftimeg — Ce tournai ne peut être crié — 5 Centimes lundi *K spntAmhrA 1011
Administrateur-Délégué - Gérant
O. RANDOLET
iisiBistrafisi, ImpFSSsiGBS et isatmcss, TEL. 10.47
35, Rue Foatsnelle, 35
Adressa Télégrapliiaue : EMDQ1ET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EK CHEF
ae.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone c 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonlenelle - Tél. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasnourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS ». < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Is PETIT fiü VUE est désigné pots? Iss A usasses Judiciaires et légales
»&HaKigaBggaeypqaaegaaBSâagagaSMEftrgAEW8BgSS8aS»iiSf.'Sai3ki&iSaaiglBBBj^«^SaE
|| ^ ■ [B~-L 1—E—gi'-j"—■—'ia»"»,1fi sssssssam
ABONNEMENTS |Taois Mois Six Mots UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, i . _
l’Oise et la Somme ’j s® » Fr. Mm Fr.
Autres Départements I es fr n so 33S »
Union Postale |ao » so Fr -40 »
1 On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
ATTAQUE GÉNÉRALE
REPOUSSÉE
Nous avons beau faire, nous ne pou-
vons pas délai her nos regards de la
carte du pays qui va de la Somme à
la Moselle et nous ne pouvons pas
parler d’autre chose, au risque de
nous répéter et du fait de la sobriété
des communiqués. Nous sentons de
plus en plus que le moment décisif de
laformidable et interminable bataille,
dite de l’A isne, approche.
Le communiqué reçu dans la nuit
de samedi à dimanche nous disait
brièvement que Vennemi avait attaqué
sur tout le Jront et avait été partout
repoussé '; celui d'hier (fait à Paris à
i4 heures 4&) nous explique un peu
ce mouvement en noire honneur,
A notre aile gauchel là où sc livre
la vraie bataille rangée, dont dépend
tout le reste, notre contre-offensive
s’est étendue jusqu’au Nord dë la
Somme, marquant ainsi « des progrès
sensibles ».
Entre l’Oise et Reims (c’est-à-dire
entre Noyon et Reims et passant par
Berry-au -Bac, sur l’Aisne) nous
avons été chargés à la baïonnette avec
violence, mais malgré cela nos tran-
chées se rapprochent des tranchées
allemandes et ne sont souvent plus qu’à
quelques centaines de mètres de celles- jj
ei.
Entre Reims et VArgonne, dans la
plaine de la Champagne pouilleuse,
l’ennemi qui depuis longtemps se con-
tentait de rester sur la défensive, a
fait également un effort vigoureux,
avec le concours de la fameuse garde
prussienne. R eut un moment le des-
sas dans la partie Est de cette région,
entre la route nationale qui passe à
Somme-Py, allant à Chdlonsrsur-
Marne, et la voie ferrée de Vouziers
à Sainte-Menehould (Somme-Py est
une station de la ligne stratégique de
Balaucourt à Aprenaut). Mais, en fin
de compte, nos troupes ont repris leurs
positions sur toute la ligne Reims-
Souain et Massiges dont nous avons
déjà parlé plusieurs fois.
4 l’Est de la Meuse, la situation
nc s ésï pa* nuxtJjjiée. e’est-à-dire aue
l’ennemi, qui occupe Saint-Mihiel,est
toujours tenu en respect au Sud de la
Woëvre par nos forces venues deToul
et de Nancy et que son front n'avance
pas au delà de Saint-Mihiel, Thiau-
court et le Nord-Ouest de Poiit-à-Mous-
s on.
Quant à la région comprise entre
VArgonne et la Meuse, que nous avons
volontairement sautée tout à l’heure,
le communiqué nous dit que l’ennemi
n’y a manifesté aucune activité. Nous
aimons à croire que cela signifie qu’il
y a été réduit à l’impuissance en der-
nier lieuj car des dépêches nous appor-
tent la preuve évidente qu’il s’y est
livré naguère à une activité qui lui
est favorite :
Les Allemands ont bombardé la
propriété du Président de la Répu-
blique à Sampigny-sur-Meuse ; ils ont
pillé sa maison paternelle à Vaubé-
court et celle de M. Lucien Poincaré,
son frère, à Triaucourt ; ils ont violé,
à Nubécourt, le caveau mortuaire de
là famille Poincaré sous le prétexte
d’y inhumer de leurs soldats. Or,
Sampigny, Vaubécourt, Triaucourt et
Nubécourt sont dans la région com-
prise entre Saint-Mihiel et le Sud de
l’Argonne.
Nous ne savons exactement à quel-
les opérations militaires correspon-
dent ces beaux' exploits, ni s’ils sont
le fait d’une seule et même armée ou
de plusieurs, chacune agissant de leur
côté, et en l’absence d’indication sur
ce point dans les communiqués officiels,
nous nous abstiendrons d’élucider cette
question. Nous devons seulement en-
registrer, une fois de plus, les procé-
dés par lesquels l’empire allemand
tient à nous persuader qu’il n’a plus
rien d'un état civilisé et policé.
De tout temps, même au milieu des
pires déchaînements de la guerre, les
belligérants ont eu à honneur d’aOoir
des égards particuliers pour tout ce i
qui louche au chef de l’Etat ennemi.
Les généraux allemands ne pouvaient
ignorer que leurs troupes foulaient le
■col natal de M. Raymond Poincaré ;
loin de leur donner des instructions
parliculières, ils ont voulu que leur
barbarie habituelle s’exerçât sur tout,
ce qui était cher au coeur du Président
de la République. Celui-ci commu-
niera d’autant mieux avec ses conci-
toyens meurtris par l’envahisseur,
mais son épreuve sera ressentie par
toute la nation comme une suprême
injure et s’ajoutera au compte que
devra régler L’empereur des Huns.
En attendant, le communiqué de
nuit, reçu pendant que nous écrivons
ccs lignes, nous confirme que l'offen-
sive générale allemande a été partout
repoussée malgré sa recrudescence ;
cela nous donne décidément bon espoir
po nr l’issue prochaine de notre propre
offensive.
CASPAR-JORDAN.
‘ POUR NOS SOLDATS »
Nous avons reçu d’une lectrice au
càmr chaud line lettre dont nous ex-
trayons le passage suivant ;
« Nc pourrions-nous, nous femmes, ve
nir en aide à nos soldais contre le froid en
travaillant pour eux?
> Il suit irait de trouver des personnes cha-
ritables qui fourniraient de la laine, un
loeal pour nous réunir, et je ne doute pas
que chaque femme ne veuille participer,
dans la mesure de ses moyens, à travailler
pour ceux qui luttent ; il suffira d'un ar-
ticle dans votre journal... »
Un article est inutile après ces quel-
ques mots qui disent tout ce qu’il y a
à dire.
Nous avons transmis cette lettre à
Madame Benoist, la si dévouée prési-
dente du Comité « Pour nos Soldats »
et nous ne doutons pas qu’elle ne
réussisse bientôt àmeltre à exécution
la généreuse pensée de notre lectrice.
' Nous en reparlerons.
C. J,
Voir en seconde page la 2e liste de
souscription du Comité.
Communiqués
du Boronement
LA SITUATION
27 Septembre, reçu à 23 h. 20
A NOTRE AILE GAUCHE
La bataille s'est continuée avec des progrès
sensibles de notre part sur un front très éten-
du, entre l'Oise et la Somme et au Nord de la
Somme.
De l’Oise à Reims, très violentes attaque s
allemandes sur plusieurs points ; quelques-
unes menées jusqu’à la baïonnette et toutes
repoussées.
Les lignes de tranchées françaises et alle-
mandes ne sa trouvent en certains endroits
qu'à quelques centaines de mètres les unes des
autres.
VdrOENTRg
De Reims à Souainja garde prussienne a pro-
noncé sans succès uns vigoureuse offensive ei a
été rejetée dans la région de Berru et de Nogent ■
l’Abbesse.
De Souain à l'Argonne, l’ennemi nous a at-
taqué, dans la matinée d’hier, avec avantage,
entre la route de Somme-Py à Chatons et la
voie terrée de Sainte-Menehould à Vouziers.
En Un de journée, nos troupes ont regagné le
terrain perdu.
Entre l’Argonne et la Meuse, l’ennemi n’a ma-
nifesté aucune activité.
Sur les Hauts-de-Meuse, rien de nouveau.
Dans le Sud de la Woevre, les Allemands
occupent un front qui passe par St-Mihiel et le
Nord-Ouest de Pontà-Mousson.
A NOTRE AILE DROITE (LORRAINE, VOSGES,
* ALSACE)
Aucune modification importante
28 septembre, reçu à 2 h. 30 matin.
On confirma que depuis la nuit du 25 jusque
dans la journée du 27, nuit et jour, les Alle-
mands n'ont pas cessé de renouveler sur tout
le front des attaques d’une violence inouïe
dans le but manifeste d'eSsayer de rompre nos
lignes, avec un ensemble qui dénote les ins-
tructions du haut commandement de chercher
la solution de la bataille.
Non seulement les ennemis n'y sont pas par-
venus, mais au cours de l’action nous avons
pris des canons et fait de nombreux prison-
niers. Un drapeau a été. enlevé à l’ennemi par
le 24« régiment d’infanterie eoloniale.
Tous tes commandants de l'armée signalent
que le moral des troupes, malgré les fatigues
résultant d’une lutte ininterrompue, reste ex-
cellent et qu’ils ont même du mal à les retenir
dans le désir d’aller aborder l’ennemi abrité
dans des organisations défensives.
28 septembre, reçu d 2 h. 40.
Le 298« régiment d'infanterie de réserva
vient d'avoir son drapeau décoré de la Légion-
d’Honneur pour.la prise du drapeau du 36« ré-
giment d’infanterie prussienne, dans les cir-
constances suivantes :
Le 7 septembre, la-22» et la 23» compagnie
du 298« étaient déployées en tirailleurs contre
des groupes ennemis éloignés de 7 à 800 mè-
tres lorsque la distance diminua, les Allemands
levèrent les mains en criant: France! England !
Amis !
Les Français s’avancèrent sans méfiance et
reçurent des décharges à bout portant ; mais
ils ne se laissèrent pas ébranler et ripostèrent
par une attaque à la baïonnette. Ils virent alors
un drapeau à demi déployé sur lequel deux
Allemands s’étaient couchés.
Le soldat Guillemard transperça le porte-
draoeau de sa baïonnette pendant que le capo-
ral Miohalet se jetait sur l’autre homme pour
permettre à Guillemard et au sergent Antoine
de saisir ce drapeau.
L'ACTIVITÉ DE L’ENNEMI
(Communiqué de l’élut major anglais)
Le Bureau dé la Presse annonce que l’en-
nenni manifesta beaucoup d'activité sur toute
la ligne.
Quelques violentes contre attaques forent
repoussées.
fies perles considérables furent infligées à
l’ennemi
3§jg|g G-PEB.RE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
ÏSE LA SOMME A LA MORBLLB
27 Septembre. — A notre aile gauche, nous faisons dos progrès sensibles entre
l'Oise et la Somme et aü Nord de la Somme. De i’Üise à Reims, les violentes attaques
de l’ennemi sont repoussées.
Au Centre, de Reims à Souain, la garde prussienne est rejetée dans la région de
Berru et de Nogent-l’Abbesse ; de Souain à l’Argonne, nous maintenons nos positions.
A notre aile droite, aucun changement.
STJffS. LA ESiOÎVTHfefcfcE IS.tTSSO EKSÏJSSHEM’îVE
27 Septembre. — Les Russes ont occupé Labiau et Tapiau et ont investi Koenigs-
berg.
Un combat livré en territoire russe, près de Drouskeniki, au Nord de GrodDo, se
termina par la retraite des Allemands. L’ennemi bombarde Ossoviec, sur la frontière de
Prusse orientale.
EIV ASJXStïCSï^-MCSîWGItBBE
27 Septembre. — En Galicie, les Russes occupent Debica. Us poursuivent les Au-
trichiens battus.au col d’Oujok et entrent en Hongrie.
Dépiches Hms
H. Poincaré visita les blessés
Bordeaux, 27 septembre.
M. Poincaré a visité les hôpitaux et les
ambulances établis dans la banlieue de Bor-
deaux.
Les Allemands violent une Sépulture
Bordeaux, 37 septembre.
Le bombardement de Sampigny ne causa
que des déf.â's matériels insignifiants,
A Nubécourt, les Allemands ont pénétré
avec effraction dans le caveau mortuaire de
la famille Poincaré et y ont inhumé de leurs
soldats tués par nous.
Un Démenti
Bordeaux, 27 septembre.
Le général Joffre a démenti qu’un poste
d’observation ait été établi sur la cathédrale
de Reims.
Une Visite à la Cathédrale mutilée
Paris, 27 septembre.
Le cardinal Luçon, retour de Reims, a dé-
claré que les voûtes de la cathédrale ont ré- :
sisté, mais que tontes les charpentes ont été ;
ia proie des fia mines.
De nombreux clochetons, des tourelles, i
des statues et des sculptures, ont été dé- !
trnits.
F ne s ciocnes de TaTôur Nord ont fondu.
La Fermeture des Postes en Turquie
Bordeaux, 27 septembre.
Le gouvernement a protesté contre la dé-
cision unilatérale prise par la Turquie de
fermer le l«r octobre les postes étrangères et
a formulé des réserves expresses pour le cas
où l’envoi postai déjà parti de France serait
saisi.
Le Paiement des Loyers
et les Questions financières
Bordeaux, 27 septembre.
Le Conseil des ministres a approuvé un
décret qui paraîtra demain à l'Officiel, sup-
primant la déclaration préalable d’inca-
pacité de paiement des loyers échéants
ou payable d’avance en octobre, sans dis-
tinction de chiffre, la déclaration sera main-
tenue pour les antres échéances mais une
lettre recommandée adressée an propriétai-
re suffira.
Les mobilisés bénéficient de plein droit de
la prorogation de paiement pour les loyers ?
Cette disposition est applicable en outre aux
patentes dans les vingt départements occu-
pés militairement. Pour les autres la décla-
ration nécessaire des congés devant être pro-
rogés. Les allemands et Iss austro-Hongrois
sont exclus du bénéfice de ce décret.
Les préfets recevront des instructions dé-
taillées.
Le gouvernement a décidé que tous les
contrats entre français, allemands et austro-
hongrois postérieurs à ia déclaration de
guerre sont nuis comme contraire à l’ordre
public.
L’exécution des contrats antérieurs est
suspendue si elle est commencée ; les con-
trats sont annulables dans le cas contraire
par le tribunal.
Les échéances commerciales sont proro-
gées.
Le maximum de retrait dans les banques
portant sur le quart pourra atteindre tes
deux tiers poar les destinations privilégiées
auxquelles s’ajoutent quelques autres, no-
tamment le paiement des retraites des vieux
travailleurs jusqu’à concurrence de cent
francs par mois.
Les autres dispositions concernant les
chèques, les engagements relatifs aux fonds
d’Etat, aux valeurs mobilières et les suspen-
sions d'actions judiciaires pour non exécu-
tion d’opérations à terme, les intérêts mora-
toires sont fixés à 5 0/0.
Le futur Congrès européen
Paris, 27 septembre.
Le New-York Berald a reçu de Rome la dé-
pêche suivante :
Je liens de source autorisée que les puissances
de la Triple-Entente ont décidé de n'admettre à la
conférence do paix qui terminera la présente
guerre que les Etats belligérants.
Il est superflu de souligner l’importance
de celle nouvelle donnée par notre confrère
américain.
Si elle est confirmée, elle pourrait avoir
une influence décisive sur certaines puis-
sances neutres qui ont conservé, jusqu’ici,
une attitude expectante et qui pourraient
difficilement la maintenir plus longtemps.
La Dégradation du traître Gruault
Pari», 27 septembre.
L’ancien comptable Gruault, qui ténia de
vendre à l’Allemagne les plans de la station
radioiélégraphique de la tour Eiffel, et fut
pour ces faits condamné à mort le 13 août
dernier, par le premier Conseil de gnerre, a
été dégradé samedi matin, à neuf heures,
d'ans la cour de l’Ecole militaire, en pré-
sence de détichements du 29« territorial et
du 1** cuirassiers.
L’officier commandant la parade d’exéCu-
lion, ajaatJ"'* amener Grttault, qui était
caporal de réserve, au centre de la cour,
entre quatre fantassins baïonnette an canon,
a donné à haute voix lecture du juge-
ment du troisième Conseil de guerre, qui,
sur pourvoi, a réduit, le S septembre, la
peine prononcée contre le traître en celle
de la déportation à vie dans une enceinte
fortifiée.
Puis il a ajouté la formule consacrée :
— Gruault, vous êtes indigne de porteries
armes. Au nom du peuple français, nous
vous dégradons.
Un caporal s’approcha alors et arracha
les galons et les boutons de la tunique de
Gruault. Le condamné dut ensuite passer
devant le front des troupes avant de monter
dans une voiture cellulaire,. qui le recon-
duisit à la prison du Cberche-Midi.
Pendant tonte la durée de cette triste cé-
rémonie, le traître est resté tête baissée,
dans une attitude accablée.
La Dresse berlinoise
Petrograd, 27 septembre.
M. Bader, employé de chancellerie à Var-
sovie, provenant de Beriin, a dit que l’opi-
nion publique berlinoise était trompée par
ia presse dont l’attitude envers les Russes est
hautaine et provocante.
Berlin s’émeut
Rome, 28 septembre.
L’alarme a été causée à Beriin par ce fait
que, dans ia nuit de lundi, toutes les com-
munications télégraphiques et téléphoniques
ost été rompues avec Bresfau.
ûavoyaitrfà le préluda ü'uBéàtlaqne des
Russes.
Le Moratorium eu Italie
Rome, 27 septembre.
Un décret royal proroge le moratorium
venant à échéance le 30 septembre jusqu’au
31 octobre, de façon à amener le crédit pu-
blic à fonctionner normalement.
lue décret .prescrit notamment que les éta-
blissements de crédit pourront limiter lés
remboursements sur les dépôts faits avant
le 4 août, à dix pour cent pour chacun des
mois d’octobre, de novembre et de dé-
cembre.
Les Banques d’émission des Caisses d’épar-
gne postale devront cependant, comme d'or-
dinaire, rembourser entièrement les dépôts.
Pour permettre le change venant déchéan-
ce en octobre, novembre ét décembre, il est
accordé un moratorium de un à trois mois
pourvu que chaque mois 20 Û/0 du montant
soit payé ainsi que les intérêts à raison de
6 0/0 par an.
L’Offensive Eusse se poursuit
(Communiqué Officiel)
Petrograd, 27 septembre.
Le combat près de Drouskeniki se termi-
na par la retraite des Allemands.
L’ennemi a approché au Nord d’Ossowelz
et a commencé le bombardement de la for-
teresse.
En Galicie, les Russes ont occupé Debica.
Une grande colonne ennemie est en retraite
de Przemyl vers Sanck. Elle a essuyé le
feu de l’artillerie russe et s’est enfuie,
abandonant des parcs et un train d’auto-
mobiles.
Au col Oujok les Russes ont battu un
détachement ennemi et ont pris de l’artille-
rie et de nombreux prisonniers.
Continuant leur poursuite, les Russes
sont entrés en Hongrie.
L'Attaque dé Koeaigaberg
Petrograd, 25 septembre.
Suivant des nouvelles officielles, les Russes
ont investi Koenigsberg et occupent Labiau,
Mehlanken et Tapya (Prusse Orientale).
Des renforts sont attendus en vue de l’at-
taque,
LA GUERRE AÉRIENNE
Un « Taube » au-dessus de Paris
Paris, 27 septembre.
Un Taube, profitant du brouillard, a sur-
volé Paris à onze heures du matin. Il lança
plusieurs bombes aux environs de la tour
Eiffel. Une d’elles tomba avenue du Troca-
déro, an coin de la rue Freycinet ; elle tua
un vieillard et blessa sa fille,
On croit que ces bombes étaient destinées
à ia siation radioiélégraphique do la tour
Eiffel.
L’Angleterre s'excuse de l’erreur d’uu
Aviateur
Amsterdam, 26 septembre.
La ministre d’Angleterre a été chargé par
son gouvernement de porter à la connais-
sance du gouvernement hollandais qu’un
aéroplane anglais, au cours d’une recon-
naissance en territoire allemand, a perdu
uno bombe qui est probablement tombée
sur Maëîtricnt. Ea raison du brouillard,
l’aviateur ignorait qu’il se trouvait au-dessus
do territoire hollandais.
Le gouvernement anglais a témoigné son
vif regret de cet incident et a même offert
une indemnité pour les dégâts matériels
occasionnés
Un Zeppelin au-dessus de la Belgique
(Mende, 27 septembre.
Un Zeppelin a fait la nuit dernière un nou-
veau raid. Il a survolé Aloat, Gand etDeynze
ou il a jeté cinq bombes à une heure trente
du matin. Pois ii e’est dirigé vers Thauront
et a pris la direction de Conrtrai et Tournai,
mais a Obliqué vers l'Est.
Capture d’un Zeppelin
Varsovie, 27 septembre.
Un zeppelin a survolé la ville à cinq heu-
res du matin. Plusieurs bombes ont été lan-
cées blessant trois soldats.
Les dégâts ont été insignifiants.
Canonné avec succès le zeppelin s’enfuit
dans la direction de la forteresse de Nouvo-
giorgevitz où il fut canonné de nouveau.
Il tomba aussitôt et l’équipage fut capturé.
L'Aviateur Bielovucio s’engage
Bordeaux, 27 septembre.
M. Bielovucic, sous-lieutenant de l’armée
péruvienne, est nommé sous-lieutenant d'in-
fanterie pour la durée de la guerre, au titre
étranger.
M. Bielovucic est aflectâ au 37» d’infanterie
et détaché au service d’aviation.
La Situation en Serbie
Nisch, 27 septembre.
On télégraphie qu’à la date dn 23 la situa-
tion miiitaire était la suivante :
Sur le front ZwernikîesnUza et Mitrowifza-
chabalz il ne se passa aucun incident no-
table.
Sur le front Losnitzaracha, dans la nuit du
23 au 24 nous avons refoulé l’ennemi qui te-
nait à pénétrer en Serbie dans la direction
de Koticlikàada.
Nous avons rejeté une autre attaque vers
Parachnitza et vers Belgrade. Dans la nuit
du 2Ü au 24 nous avons repoussé l’ennemi
de Adatzizanlia, lui infligeant de grosses
pertes.
Pendant la nuit, les Autrichiens bombar-
dèrent Belgrade.
De temps à autre, sur tous les points, la
situation de nos troupes est très satisfai-
sante.
Manifestation en faveur de
la Tripls-Eatente
Bucarest, 27 septembre.
Ce soir s’est produit une importante ma-
nifestation comprenant environ 10,000 per-
sonnes, dont le recteur de i’Universtté et
tous les professeurs, exhortèrent le gouver-
nement a se déclarer contre l’Allemagne et
l’Autriche. Pais le cortège a parcouru la
ville en criant : Vive la grande Roumanie 1
Vive la France I Vive la Russie I Vive l’An-
gleterre 1
Le drapeau allemand a été brûlé. Les dra-
peaux de la Triple-Entente ont été arborés
au milieu des applaudissements.
Les préparatife de la Roumanie
Petrograd, 27 septembre.
La Roumanie a défendu l’exportation des
farines et des blés.
Les Opérations contre Kiao-Tohéou
Tekio, 26 septembre.
Des messagers impériaux sont partis pour
Tsing-Tao. Ils portent les salutations de l'em-
pereur aux Japonais et aux Anglais coopé-
rant contre les Allemands à Kiao-Tehéou.
Le Pape et la Paix
Rotne, 27 septembre
Le Messaggero croit savoir qu’aucune ency-
clique ne sera publiée prochainement com-
me il fut annoncé.
Le pape qui. dans cette encyclique aurait
parlé de la guerre, aurait plutôt l’intention
de prendre une initiative, personnelle en
faveur de la paix, mais Ce projet qui aurait
actuellement peu de chances de réussite, se-
rait reporté à la première occasion favo-
rable.
i roi ét la reine d’Angleterre
visitent les malades
Londres, 27 septembre.
Le roi et la reine ont visité, dans l’après-
midi, l’impératrice Eugénie, qui a installé
chez elle un hôpital pour officiers blessés.
Les Etats-Unis ont signé un traité
aveu l’Angleterre et la Pranoe
Washington, 26 septembre.
Le Sénat a ratifié les traités conclus avec
l’Angleterré, la France, l’Espagne, stipulant
qu’en cas de différend, un délai d'une année
devra s’écouler avant le commencement des
hostilités, afin de permettre à une commis-
sion de l'examiner.
- ■ 1 ♦—i— ——
Les Maisons Allemandes en France
Les journaux ont annoncé que la Cham-
bre du Conseil du Tribunal civil de la Seine
avait été saisie d’une requête présentée par
des propriétaires de maisons de commerce
allemandes (exploitées à Paris), qui sollici-
taient la désignation d’administrateurs judi-
ciaires pour assurer la gestion dé leurs inté-
rêts pendant leur absence forcée.
Nous croyons savoir que le Tribunal, con-
formément aux conclusions du Parquet, a
décidé de rejeter cette requête.
Il se contentera d’édicter certaines mesures
destinées à sauvegarder les intérêts de créan-
ciers français, et encore sons cette condition
que Ls créances soient reconnues antérieu-
res à la guerre actuelle.
Quant aux créances qui auraient été acqui-
ses par des négociations suivies avec des Alle-
mands depuis l’ouverture des hostilités,elles
ne méritént pas, en effet, la protection de
nos lois, puisqu'il est de principe, en droit
international public, qu’on doit s’abstenir,
après la déclaration de gnerre, de commer-
cer avec des ennemis, ce qui est bien le cas
des requérants, qui sont actuellement mobi-
lisés en Allemagne et sont, comme tels, des
combattants.
Bordeaux, 27 septembre.
On dément que des maisons allemandes
aient obtenu la nomination de séquestres
pour gérer leurs intérêts.
Aucune mesure de protection ne fut ni ne
sera accordée à ces maisons.
La Bataille de l’Aisne
Lettre d’un Officier Allemand
Le combat de l’Aisne fait l’objet d’une
lettre qui a été trouvée sur un officier alle-
mand appartenant au 8« corps.
Cette lettre a été imprimée et mise en cir-
culation parmi Jes troupes alliées. Elle a été,
publiée par le Tim s.
Cerny, près Laon, 17 septembre.
Cher3 parents,
Notre corps a pour mission de tenir les*
hauteurs Sud de Cerny coûte que coûte jus-
qu’à ce que le XVe sur notre-flanc poissa-
accrocher le flanc de l’ennemi. Nous com-
battons contre les Anglais, les Highlanders
et les zouaves. Les pertes des deux côtés-
sont énormes. Pour ia plus grande partie,
elles sont dues à la très brillante artillerie
irançaise.Les Auglaissont merveilleusement
entraînés à l’ntilisation du terrain. On ne les
voit pas et ils sont constamment sous le feu..
Les aviateurs français accomplissent des ex-
ploits merveilleux. Nous ne pouvons pas
nous débarrasser d’eux. Aussitôt qu’un aéro-
plane a survolé notre position, dix minutes
après leurs shrapnels nous tombent dessus.
Nous avons un peu d’artillerie dans notre
corps ; sans ëlle cous ne pourrions aller de
l’avant.
Il y a trois jours, notre division prit pos-
session de ces hauteurs et s’y retrancha. Il y
a deux jours, de bonne heure, nous fûmes
attaqués par des forces anglaises notable-
ment supérieures (une brigade et deux ba-
taillons) qui nous tournèrent.L’ennemi nous
prit cinq canons.
Ce fut un terrible corps à corps. Comment
en suis-je sorti ? Je ne m’en rends pas claire-
ment compte. Je l’ai supporté à pied (moa
cheval était blessé et les autres trop loin à
l’arrière-garde). Alors arrivèrent le bataillon
do la garde, le 4«, le 65« régiment, le 13e ré-
giment de réserve,tes 13» et 16e régiments de
la landwehr, et, avec l’aide de l’artillerie,
l’ennemi fut rejeté sur sa position. . Nos
canons ont fait d'excellent travail. Les An-
glais tombaient en tas.
Dans notre bataillon, trois Croix de fer ont
été données, nne au commandant, nne à un
capitaine, nne au médecin. Espérons que
nous serons plus heureux une autre fois...
Pendant les deux premiers jours de la ba-
taille, je n’ai eu à manger qu’un morceau de
pain et pas d’eau ; j'ai passe toute ia nuit
soas la pluie, sans ma capote. Le reste de
mon éqnipement était sur les chevaux qui
ont été laissés en arrière avec les bagages
(qni ne peuvent être amenés dans la bataillé!
et aussitôt que vous mettez le nez dehors,
les boulets sifflent.
La guerre est terrible. Nous espérons
qu’une bataille décisive la terminera, cas*
nos troupes entourent déjà Paris.
Si nous battions les Anglais, la résistance
française serait bientôt brisée. La Russie sera
promptement amenée à traiter ; sur ce point
aucun doute. Nous avons reçu nne aide
splendide de l’artillerie lourde autriebienns
à Manbeuge. Iis ont bombard * le fort de
Cerfontaine de telle sorte qu’il n’y avait pas
dix mètres de remparts qui ne montrassent
des Cratères énormes causés par les obus.
Les tourelles armées furent mises à bas.
Hier soir, vers six heures, dans ia vallée
où se tiennent nos réserves, il y eut une
terrible canonnade, mais nous ne vîmes
qu’un épais nuage de fumée.
*
* *
ÉPISODES DE LA BATAILLÉ
Londres, 26 septembre.
Du Times :
La bombardement, qni avait commencé
quelques jours auparavant, tut poursuivi par
les Allemands, le samedi 20, de très bonne
heure et continua sans interruption snr la
réponse de notre artillerie.
L’infanterie ennemie tenta à plusieurs
reprises d’avancer, mais elle dut se replier
sous l’intensité de notre feu.
Un aéroplane allemand fut descendu par
les troupes anglaises et un aviateur anglais
survolant les lignes allemandes jeta plu-
sieurs bombes. Une d’elles tomba dans an
parc de voltnre près de La Fêre et produisit
un effet considérable.
Non loin de l’Aisne, une grande quantité
de munitions allemandes brûlées furent
trouvées par les troupes alliées ainsi que dix
wagons chargés, d’obus et deux wagons de
matériel. . ,
Des approvisionnements importants avaient
été brûlés par l’ennemi attestant la retraite
précipitée de celui-ci.
Le lendemain dimanche, la pluie et le
vent cessèrent, le soleil se montra et les Al-
lemands profitèrent de cette accalmie pour
tenter plusieurs contre-attaques séparées.
Ils furent partout repoussés avec pertes.
Dans une section de notre ligne de fen, les
soldats dans les tranchées eurent l’impres-
sion qu’ils entendaient une musique mili-
taire dans les lignes ennemies, jnste an mo-
ment où l'attaque allait se donner. Dn sait
maintenant que l’infanterie allemande avan-
ce an son de la musique.
Le mouvement d’offensive renoâvelé à la
nnit tombante, sur pinsieurs points, n’a pas
en plus de succès.
La résistance an choc, est naturellement
tombée en ces circonstances, snr l'infante-
rie. En dépit de ce fait qu’elle fut trempée
jusqu’aux os dans ses tranchées pleine de
boue, en dépit des alertes de nnit inces-
santes et dn bombardement continuel au-
quel elle fut soumise, elle fut toujours prête
à répondre à l’ennemi et souvent ie repoussa
avec de grosses pertes. Il semble que celui-
ci, en prolongeant son attaque d’artillerie et
ses obus ait eu pour but de démoraliser les
hommes réduits à l’inaction, mais ce but n’a
pas été atteint, les allemands ont pu s’en
rendre compte.
D’autre part, il résulte des déclarations de
prisonniers, qu’on certain désappointement
se manifeste parmi l’ennemi en ce qui con-
cerne l’effet moral produit par leur artillerie
lourde. Les pertes qu’elles ont fait subir
sont grandes, ü est vrai, mais elles ne sont
pas en rapport avec la « colossale » dépense
de munitions qu’exigent ces pièces.
—— .....i. i
Leurs Passeports, leur Audace
Il est arrivé à plusieurs habitants de Valen-
ciennes de demander un passeport au gou-
verneur allemand actuellement en cette'
ville. Tous portent la mention : « Valen-
ciennes : Empire Allemand I » et rédigé en
langue allemande : a Four se rendre à Lille
(France) ; sur d’autres, ie libellé indique de
retenir le porteur du sauf-conduit. .
D’autres enfin portent la susçripûon :
« Guillaume li, empereur d’Europe ».
Administrateur-Délégué - Gérant
O. RANDOLET
iisiBistrafisi, ImpFSSsiGBS et isatmcss, TEL. 10.47
35, Rue Foatsnelle, 35
Adressa Télégrapliiaue : EMDQ1ET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EK CHEF
ae.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone c 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonlenelle - Tél. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasnourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS ». < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Is PETIT fiü VUE est désigné pots? Iss A usasses Judiciaires et légales
»&HaKigaBggaeypqaaegaaBSâagagaSMEftrgAEW8BgSS8aS»iiSf.'Sai3ki&iSaaiglBBBj^«^SaE
|| ^ ■ [B~-L 1—E—gi'-j"—■—'ia»"»,1fi sssssssam
ABONNEMENTS |Taois Mois Six Mots UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, i . _
l’Oise et la Somme ’j s® » Fr. Mm Fr.
Autres Départements I es fr n so 33S »
Union Postale |ao » so Fr -40 »
1 On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
ATTAQUE GÉNÉRALE
REPOUSSÉE
Nous avons beau faire, nous ne pou-
vons pas délai her nos regards de la
carte du pays qui va de la Somme à
la Moselle et nous ne pouvons pas
parler d’autre chose, au risque de
nous répéter et du fait de la sobriété
des communiqués. Nous sentons de
plus en plus que le moment décisif de
laformidable et interminable bataille,
dite de l’A isne, approche.
Le communiqué reçu dans la nuit
de samedi à dimanche nous disait
brièvement que Vennemi avait attaqué
sur tout le Jront et avait été partout
repoussé '; celui d'hier (fait à Paris à
i4 heures 4&) nous explique un peu
ce mouvement en noire honneur,
A notre aile gauchel là où sc livre
la vraie bataille rangée, dont dépend
tout le reste, notre contre-offensive
s’est étendue jusqu’au Nord dë la
Somme, marquant ainsi « des progrès
sensibles ».
Entre l’Oise et Reims (c’est-à-dire
entre Noyon et Reims et passant par
Berry-au -Bac, sur l’Aisne) nous
avons été chargés à la baïonnette avec
violence, mais malgré cela nos tran-
chées se rapprochent des tranchées
allemandes et ne sont souvent plus qu’à
quelques centaines de mètres de celles- jj
ei.
Entre Reims et VArgonne, dans la
plaine de la Champagne pouilleuse,
l’ennemi qui depuis longtemps se con-
tentait de rester sur la défensive, a
fait également un effort vigoureux,
avec le concours de la fameuse garde
prussienne. R eut un moment le des-
sas dans la partie Est de cette région,
entre la route nationale qui passe à
Somme-Py, allant à Chdlonsrsur-
Marne, et la voie ferrée de Vouziers
à Sainte-Menehould (Somme-Py est
une station de la ligne stratégique de
Balaucourt à Aprenaut). Mais, en fin
de compte, nos troupes ont repris leurs
positions sur toute la ligne Reims-
Souain et Massiges dont nous avons
déjà parlé plusieurs fois.
4 l’Est de la Meuse, la situation
nc s ésï pa* nuxtJjjiée. e’est-à-dire aue
l’ennemi, qui occupe Saint-Mihiel,est
toujours tenu en respect au Sud de la
Woëvre par nos forces venues deToul
et de Nancy et que son front n'avance
pas au delà de Saint-Mihiel, Thiau-
court et le Nord-Ouest de Poiit-à-Mous-
s on.
Quant à la région comprise entre
VArgonne et la Meuse, que nous avons
volontairement sautée tout à l’heure,
le communiqué nous dit que l’ennemi
n’y a manifesté aucune activité. Nous
aimons à croire que cela signifie qu’il
y a été réduit à l’impuissance en der-
nier lieuj car des dépêches nous appor-
tent la preuve évidente qu’il s’y est
livré naguère à une activité qui lui
est favorite :
Les Allemands ont bombardé la
propriété du Président de la Répu-
blique à Sampigny-sur-Meuse ; ils ont
pillé sa maison paternelle à Vaubé-
court et celle de M. Lucien Poincaré,
son frère, à Triaucourt ; ils ont violé,
à Nubécourt, le caveau mortuaire de
là famille Poincaré sous le prétexte
d’y inhumer de leurs soldats. Or,
Sampigny, Vaubécourt, Triaucourt et
Nubécourt sont dans la région com-
prise entre Saint-Mihiel et le Sud de
l’Argonne.
Nous ne savons exactement à quel-
les opérations militaires correspon-
dent ces beaux' exploits, ni s’ils sont
le fait d’une seule et même armée ou
de plusieurs, chacune agissant de leur
côté, et en l’absence d’indication sur
ce point dans les communiqués officiels,
nous nous abstiendrons d’élucider cette
question. Nous devons seulement en-
registrer, une fois de plus, les procé-
dés par lesquels l’empire allemand
tient à nous persuader qu’il n’a plus
rien d'un état civilisé et policé.
De tout temps, même au milieu des
pires déchaînements de la guerre, les
belligérants ont eu à honneur d’aOoir
des égards particuliers pour tout ce i
qui louche au chef de l’Etat ennemi.
Les généraux allemands ne pouvaient
ignorer que leurs troupes foulaient le
■col natal de M. Raymond Poincaré ;
loin de leur donner des instructions
parliculières, ils ont voulu que leur
barbarie habituelle s’exerçât sur tout,
ce qui était cher au coeur du Président
de la République. Celui-ci commu-
niera d’autant mieux avec ses conci-
toyens meurtris par l’envahisseur,
mais son épreuve sera ressentie par
toute la nation comme une suprême
injure et s’ajoutera au compte que
devra régler L’empereur des Huns.
En attendant, le communiqué de
nuit, reçu pendant que nous écrivons
ccs lignes, nous confirme que l'offen-
sive générale allemande a été partout
repoussée malgré sa recrudescence ;
cela nous donne décidément bon espoir
po nr l’issue prochaine de notre propre
offensive.
CASPAR-JORDAN.
‘ POUR NOS SOLDATS »
Nous avons reçu d’une lectrice au
càmr chaud line lettre dont nous ex-
trayons le passage suivant ;
« Nc pourrions-nous, nous femmes, ve
nir en aide à nos soldais contre le froid en
travaillant pour eux?
> Il suit irait de trouver des personnes cha-
ritables qui fourniraient de la laine, un
loeal pour nous réunir, et je ne doute pas
que chaque femme ne veuille participer,
dans la mesure de ses moyens, à travailler
pour ceux qui luttent ; il suffira d'un ar-
ticle dans votre journal... »
Un article est inutile après ces quel-
ques mots qui disent tout ce qu’il y a
à dire.
Nous avons transmis cette lettre à
Madame Benoist, la si dévouée prési-
dente du Comité « Pour nos Soldats »
et nous ne doutons pas qu’elle ne
réussisse bientôt àmeltre à exécution
la généreuse pensée de notre lectrice.
' Nous en reparlerons.
C. J,
Voir en seconde page la 2e liste de
souscription du Comité.
Communiqués
du Boronement
LA SITUATION
27 Septembre, reçu à 23 h. 20
A NOTRE AILE GAUCHE
La bataille s'est continuée avec des progrès
sensibles de notre part sur un front très éten-
du, entre l'Oise et la Somme et au Nord de la
Somme.
De l’Oise à Reims, très violentes attaque s
allemandes sur plusieurs points ; quelques-
unes menées jusqu’à la baïonnette et toutes
repoussées.
Les lignes de tranchées françaises et alle-
mandes ne sa trouvent en certains endroits
qu'à quelques centaines de mètres les unes des
autres.
VdrOENTRg
De Reims à Souainja garde prussienne a pro-
noncé sans succès uns vigoureuse offensive ei a
été rejetée dans la région de Berru et de Nogent ■
l’Abbesse.
De Souain à l'Argonne, l’ennemi nous a at-
taqué, dans la matinée d’hier, avec avantage,
entre la route de Somme-Py à Chatons et la
voie terrée de Sainte-Menehould à Vouziers.
En Un de journée, nos troupes ont regagné le
terrain perdu.
Entre l’Argonne et la Meuse, l’ennemi n’a ma-
nifesté aucune activité.
Sur les Hauts-de-Meuse, rien de nouveau.
Dans le Sud de la Woevre, les Allemands
occupent un front qui passe par St-Mihiel et le
Nord-Ouest de Pontà-Mousson.
A NOTRE AILE DROITE (LORRAINE, VOSGES,
* ALSACE)
Aucune modification importante
28 septembre, reçu à 2 h. 30 matin.
On confirma que depuis la nuit du 25 jusque
dans la journée du 27, nuit et jour, les Alle-
mands n'ont pas cessé de renouveler sur tout
le front des attaques d’une violence inouïe
dans le but manifeste d'eSsayer de rompre nos
lignes, avec un ensemble qui dénote les ins-
tructions du haut commandement de chercher
la solution de la bataille.
Non seulement les ennemis n'y sont pas par-
venus, mais au cours de l’action nous avons
pris des canons et fait de nombreux prison-
niers. Un drapeau a été. enlevé à l’ennemi par
le 24« régiment d’infanterie eoloniale.
Tous tes commandants de l'armée signalent
que le moral des troupes, malgré les fatigues
résultant d’une lutte ininterrompue, reste ex-
cellent et qu’ils ont même du mal à les retenir
dans le désir d’aller aborder l’ennemi abrité
dans des organisations défensives.
28 septembre, reçu d 2 h. 40.
Le 298« régiment d'infanterie de réserva
vient d'avoir son drapeau décoré de la Légion-
d’Honneur pour.la prise du drapeau du 36« ré-
giment d’infanterie prussienne, dans les cir-
constances suivantes :
Le 7 septembre, la-22» et la 23» compagnie
du 298« étaient déployées en tirailleurs contre
des groupes ennemis éloignés de 7 à 800 mè-
tres lorsque la distance diminua, les Allemands
levèrent les mains en criant: France! England !
Amis !
Les Français s’avancèrent sans méfiance et
reçurent des décharges à bout portant ; mais
ils ne se laissèrent pas ébranler et ripostèrent
par une attaque à la baïonnette. Ils virent alors
un drapeau à demi déployé sur lequel deux
Allemands s’étaient couchés.
Le soldat Guillemard transperça le porte-
draoeau de sa baïonnette pendant que le capo-
ral Miohalet se jetait sur l’autre homme pour
permettre à Guillemard et au sergent Antoine
de saisir ce drapeau.
L'ACTIVITÉ DE L’ENNEMI
(Communiqué de l’élut major anglais)
Le Bureau dé la Presse annonce que l’en-
nenni manifesta beaucoup d'activité sur toute
la ligne.
Quelques violentes contre attaques forent
repoussées.
fies perles considérables furent infligées à
l’ennemi
3§jg|g G-PEB.RE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
ÏSE LA SOMME A LA MORBLLB
27 Septembre. — A notre aile gauche, nous faisons dos progrès sensibles entre
l'Oise et la Somme et aü Nord de la Somme. De i’Üise à Reims, les violentes attaques
de l’ennemi sont repoussées.
Au Centre, de Reims à Souain, la garde prussienne est rejetée dans la région de
Berru et de Nogent-l’Abbesse ; de Souain à l’Argonne, nous maintenons nos positions.
A notre aile droite, aucun changement.
STJffS. LA ESiOÎVTHfefcfcE IS.tTSSO EKSÏJSSHEM’îVE
27 Septembre. — Les Russes ont occupé Labiau et Tapiau et ont investi Koenigs-
berg.
Un combat livré en territoire russe, près de Drouskeniki, au Nord de GrodDo, se
termina par la retraite des Allemands. L’ennemi bombarde Ossoviec, sur la frontière de
Prusse orientale.
EIV ASJXStïCSï^-MCSîWGItBBE
27 Septembre. — En Galicie, les Russes occupent Debica. Us poursuivent les Au-
trichiens battus.au col d’Oujok et entrent en Hongrie.
Dépiches Hms
H. Poincaré visita les blessés
Bordeaux, 27 septembre.
M. Poincaré a visité les hôpitaux et les
ambulances établis dans la banlieue de Bor-
deaux.
Les Allemands violent une Sépulture
Bordeaux, 37 septembre.
Le bombardement de Sampigny ne causa
que des déf.â's matériels insignifiants,
A Nubécourt, les Allemands ont pénétré
avec effraction dans le caveau mortuaire de
la famille Poincaré et y ont inhumé de leurs
soldats tués par nous.
Un Démenti
Bordeaux, 27 septembre.
Le général Joffre a démenti qu’un poste
d’observation ait été établi sur la cathédrale
de Reims.
Une Visite à la Cathédrale mutilée
Paris, 27 septembre.
Le cardinal Luçon, retour de Reims, a dé-
claré que les voûtes de la cathédrale ont ré- :
sisté, mais que tontes les charpentes ont été ;
ia proie des fia mines.
De nombreux clochetons, des tourelles, i
des statues et des sculptures, ont été dé- !
trnits.
F ne s ciocnes de TaTôur Nord ont fondu.
La Fermeture des Postes en Turquie
Bordeaux, 27 septembre.
Le gouvernement a protesté contre la dé-
cision unilatérale prise par la Turquie de
fermer le l«r octobre les postes étrangères et
a formulé des réserves expresses pour le cas
où l’envoi postai déjà parti de France serait
saisi.
Le Paiement des Loyers
et les Questions financières
Bordeaux, 27 septembre.
Le Conseil des ministres a approuvé un
décret qui paraîtra demain à l'Officiel, sup-
primant la déclaration préalable d’inca-
pacité de paiement des loyers échéants
ou payable d’avance en octobre, sans dis-
tinction de chiffre, la déclaration sera main-
tenue pour les antres échéances mais une
lettre recommandée adressée an propriétai-
re suffira.
Les mobilisés bénéficient de plein droit de
la prorogation de paiement pour les loyers ?
Cette disposition est applicable en outre aux
patentes dans les vingt départements occu-
pés militairement. Pour les autres la décla-
ration nécessaire des congés devant être pro-
rogés. Les allemands et Iss austro-Hongrois
sont exclus du bénéfice de ce décret.
Les préfets recevront des instructions dé-
taillées.
Le gouvernement a décidé que tous les
contrats entre français, allemands et austro-
hongrois postérieurs à ia déclaration de
guerre sont nuis comme contraire à l’ordre
public.
L’exécution des contrats antérieurs est
suspendue si elle est commencée ; les con-
trats sont annulables dans le cas contraire
par le tribunal.
Les échéances commerciales sont proro-
gées.
Le maximum de retrait dans les banques
portant sur le quart pourra atteindre tes
deux tiers poar les destinations privilégiées
auxquelles s’ajoutent quelques autres, no-
tamment le paiement des retraites des vieux
travailleurs jusqu’à concurrence de cent
francs par mois.
Les autres dispositions concernant les
chèques, les engagements relatifs aux fonds
d’Etat, aux valeurs mobilières et les suspen-
sions d'actions judiciaires pour non exécu-
tion d’opérations à terme, les intérêts mora-
toires sont fixés à 5 0/0.
Le futur Congrès européen
Paris, 27 septembre.
Le New-York Berald a reçu de Rome la dé-
pêche suivante :
Je liens de source autorisée que les puissances
de la Triple-Entente ont décidé de n'admettre à la
conférence do paix qui terminera la présente
guerre que les Etats belligérants.
Il est superflu de souligner l’importance
de celle nouvelle donnée par notre confrère
américain.
Si elle est confirmée, elle pourrait avoir
une influence décisive sur certaines puis-
sances neutres qui ont conservé, jusqu’ici,
une attitude expectante et qui pourraient
difficilement la maintenir plus longtemps.
La Dégradation du traître Gruault
Pari», 27 septembre.
L’ancien comptable Gruault, qui ténia de
vendre à l’Allemagne les plans de la station
radioiélégraphique de la tour Eiffel, et fut
pour ces faits condamné à mort le 13 août
dernier, par le premier Conseil de gnerre, a
été dégradé samedi matin, à neuf heures,
d'ans la cour de l’Ecole militaire, en pré-
sence de détichements du 29« territorial et
du 1** cuirassiers.
L’officier commandant la parade d’exéCu-
lion, ajaatJ"'* amener Grttault, qui était
caporal de réserve, au centre de la cour,
entre quatre fantassins baïonnette an canon,
a donné à haute voix lecture du juge-
ment du troisième Conseil de guerre, qui,
sur pourvoi, a réduit, le S septembre, la
peine prononcée contre le traître en celle
de la déportation à vie dans une enceinte
fortifiée.
Puis il a ajouté la formule consacrée :
— Gruault, vous êtes indigne de porteries
armes. Au nom du peuple français, nous
vous dégradons.
Un caporal s’approcha alors et arracha
les galons et les boutons de la tunique de
Gruault. Le condamné dut ensuite passer
devant le front des troupes avant de monter
dans une voiture cellulaire,. qui le recon-
duisit à la prison du Cberche-Midi.
Pendant tonte la durée de cette triste cé-
rémonie, le traître est resté tête baissée,
dans une attitude accablée.
La Dresse berlinoise
Petrograd, 27 septembre.
M. Bader, employé de chancellerie à Var-
sovie, provenant de Beriin, a dit que l’opi-
nion publique berlinoise était trompée par
ia presse dont l’attitude envers les Russes est
hautaine et provocante.
Berlin s’émeut
Rome, 28 septembre.
L’alarme a été causée à Beriin par ce fait
que, dans ia nuit de lundi, toutes les com-
munications télégraphiques et téléphoniques
ost été rompues avec Bresfau.
ûavoyaitrfà le préluda ü'uBéàtlaqne des
Russes.
Le Moratorium eu Italie
Rome, 27 septembre.
Un décret royal proroge le moratorium
venant à échéance le 30 septembre jusqu’au
31 octobre, de façon à amener le crédit pu-
blic à fonctionner normalement.
lue décret .prescrit notamment que les éta-
blissements de crédit pourront limiter lés
remboursements sur les dépôts faits avant
le 4 août, à dix pour cent pour chacun des
mois d’octobre, de novembre et de dé-
cembre.
Les Banques d’émission des Caisses d’épar-
gne postale devront cependant, comme d'or-
dinaire, rembourser entièrement les dépôts.
Pour permettre le change venant déchéan-
ce en octobre, novembre ét décembre, il est
accordé un moratorium de un à trois mois
pourvu que chaque mois 20 Û/0 du montant
soit payé ainsi que les intérêts à raison de
6 0/0 par an.
L’Offensive Eusse se poursuit
(Communiqué Officiel)
Petrograd, 27 septembre.
Le combat près de Drouskeniki se termi-
na par la retraite des Allemands.
L’ennemi a approché au Nord d’Ossowelz
et a commencé le bombardement de la for-
teresse.
En Galicie, les Russes ont occupé Debica.
Une grande colonne ennemie est en retraite
de Przemyl vers Sanck. Elle a essuyé le
feu de l’artillerie russe et s’est enfuie,
abandonant des parcs et un train d’auto-
mobiles.
Au col Oujok les Russes ont battu un
détachement ennemi et ont pris de l’artille-
rie et de nombreux prisonniers.
Continuant leur poursuite, les Russes
sont entrés en Hongrie.
L'Attaque dé Koeaigaberg
Petrograd, 25 septembre.
Suivant des nouvelles officielles, les Russes
ont investi Koenigsberg et occupent Labiau,
Mehlanken et Tapya (Prusse Orientale).
Des renforts sont attendus en vue de l’at-
taque,
LA GUERRE AÉRIENNE
Un « Taube » au-dessus de Paris
Paris, 27 septembre.
Un Taube, profitant du brouillard, a sur-
volé Paris à onze heures du matin. Il lança
plusieurs bombes aux environs de la tour
Eiffel. Une d’elles tomba avenue du Troca-
déro, an coin de la rue Freycinet ; elle tua
un vieillard et blessa sa fille,
On croit que ces bombes étaient destinées
à ia siation radioiélégraphique do la tour
Eiffel.
L’Angleterre s'excuse de l’erreur d’uu
Aviateur
Amsterdam, 26 septembre.
La ministre d’Angleterre a été chargé par
son gouvernement de porter à la connais-
sance du gouvernement hollandais qu’un
aéroplane anglais, au cours d’une recon-
naissance en territoire allemand, a perdu
uno bombe qui est probablement tombée
sur Maëîtricnt. Ea raison du brouillard,
l’aviateur ignorait qu’il se trouvait au-dessus
do territoire hollandais.
Le gouvernement anglais a témoigné son
vif regret de cet incident et a même offert
une indemnité pour les dégâts matériels
occasionnés
Un Zeppelin au-dessus de la Belgique
(Mende, 27 septembre.
Un Zeppelin a fait la nuit dernière un nou-
veau raid. Il a survolé Aloat, Gand etDeynze
ou il a jeté cinq bombes à une heure trente
du matin. Pois ii e’est dirigé vers Thauront
et a pris la direction de Conrtrai et Tournai,
mais a Obliqué vers l'Est.
Capture d’un Zeppelin
Varsovie, 27 septembre.
Un zeppelin a survolé la ville à cinq heu-
res du matin. Plusieurs bombes ont été lan-
cées blessant trois soldats.
Les dégâts ont été insignifiants.
Canonné avec succès le zeppelin s’enfuit
dans la direction de la forteresse de Nouvo-
giorgevitz où il fut canonné de nouveau.
Il tomba aussitôt et l’équipage fut capturé.
L'Aviateur Bielovucio s’engage
Bordeaux, 27 septembre.
M. Bielovucic, sous-lieutenant de l’armée
péruvienne, est nommé sous-lieutenant d'in-
fanterie pour la durée de la guerre, au titre
étranger.
M. Bielovucic est aflectâ au 37» d’infanterie
et détaché au service d’aviation.
La Situation en Serbie
Nisch, 27 septembre.
On télégraphie qu’à la date dn 23 la situa-
tion miiitaire était la suivante :
Sur le front ZwernikîesnUza et Mitrowifza-
chabalz il ne se passa aucun incident no-
table.
Sur le front Losnitzaracha, dans la nuit du
23 au 24 nous avons refoulé l’ennemi qui te-
nait à pénétrer en Serbie dans la direction
de Koticlikàada.
Nous avons rejeté une autre attaque vers
Parachnitza et vers Belgrade. Dans la nuit
du 2Ü au 24 nous avons repoussé l’ennemi
de Adatzizanlia, lui infligeant de grosses
pertes.
Pendant la nuit, les Autrichiens bombar-
dèrent Belgrade.
De temps à autre, sur tous les points, la
situation de nos troupes est très satisfai-
sante.
Manifestation en faveur de
la Tripls-Eatente
Bucarest, 27 septembre.
Ce soir s’est produit une importante ma-
nifestation comprenant environ 10,000 per-
sonnes, dont le recteur de i’Universtté et
tous les professeurs, exhortèrent le gouver-
nement a se déclarer contre l’Allemagne et
l’Autriche. Pais le cortège a parcouru la
ville en criant : Vive la grande Roumanie 1
Vive la France I Vive la Russie I Vive l’An-
gleterre 1
Le drapeau allemand a été brûlé. Les dra-
peaux de la Triple-Entente ont été arborés
au milieu des applaudissements.
Les préparatife de la Roumanie
Petrograd, 27 septembre.
La Roumanie a défendu l’exportation des
farines et des blés.
Les Opérations contre Kiao-Tohéou
Tekio, 26 septembre.
Des messagers impériaux sont partis pour
Tsing-Tao. Ils portent les salutations de l'em-
pereur aux Japonais et aux Anglais coopé-
rant contre les Allemands à Kiao-Tehéou.
Le Pape et la Paix
Rotne, 27 septembre
Le Messaggero croit savoir qu’aucune ency-
clique ne sera publiée prochainement com-
me il fut annoncé.
Le pape qui. dans cette encyclique aurait
parlé de la guerre, aurait plutôt l’intention
de prendre une initiative, personnelle en
faveur de la paix, mais Ce projet qui aurait
actuellement peu de chances de réussite, se-
rait reporté à la première occasion favo-
rable.
i roi ét la reine d’Angleterre
visitent les malades
Londres, 27 septembre.
Le roi et la reine ont visité, dans l’après-
midi, l’impératrice Eugénie, qui a installé
chez elle un hôpital pour officiers blessés.
Les Etats-Unis ont signé un traité
aveu l’Angleterre et la Pranoe
Washington, 26 septembre.
Le Sénat a ratifié les traités conclus avec
l’Angleterré, la France, l’Espagne, stipulant
qu’en cas de différend, un délai d'une année
devra s’écouler avant le commencement des
hostilités, afin de permettre à une commis-
sion de l'examiner.
- ■ 1 ♦—i— ——
Les Maisons Allemandes en France
Les journaux ont annoncé que la Cham-
bre du Conseil du Tribunal civil de la Seine
avait été saisie d’une requête présentée par
des propriétaires de maisons de commerce
allemandes (exploitées à Paris), qui sollici-
taient la désignation d’administrateurs judi-
ciaires pour assurer la gestion dé leurs inté-
rêts pendant leur absence forcée.
Nous croyons savoir que le Tribunal, con-
formément aux conclusions du Parquet, a
décidé de rejeter cette requête.
Il se contentera d’édicter certaines mesures
destinées à sauvegarder les intérêts de créan-
ciers français, et encore sons cette condition
que Ls créances soient reconnues antérieu-
res à la guerre actuelle.
Quant aux créances qui auraient été acqui-
ses par des négociations suivies avec des Alle-
mands depuis l’ouverture des hostilités,elles
ne méritént pas, en effet, la protection de
nos lois, puisqu'il est de principe, en droit
international public, qu’on doit s’abstenir,
après la déclaration de gnerre, de commer-
cer avec des ennemis, ce qui est bien le cas
des requérants, qui sont actuellement mobi-
lisés en Allemagne et sont, comme tels, des
combattants.
Bordeaux, 27 septembre.
On dément que des maisons allemandes
aient obtenu la nomination de séquestres
pour gérer leurs intérêts.
Aucune mesure de protection ne fut ni ne
sera accordée à ces maisons.
La Bataille de l’Aisne
Lettre d’un Officier Allemand
Le combat de l’Aisne fait l’objet d’une
lettre qui a été trouvée sur un officier alle-
mand appartenant au 8« corps.
Cette lettre a été imprimée et mise en cir-
culation parmi Jes troupes alliées. Elle a été,
publiée par le Tim s.
Cerny, près Laon, 17 septembre.
Cher3 parents,
Notre corps a pour mission de tenir les*
hauteurs Sud de Cerny coûte que coûte jus-
qu’à ce que le XVe sur notre-flanc poissa-
accrocher le flanc de l’ennemi. Nous com-
battons contre les Anglais, les Highlanders
et les zouaves. Les pertes des deux côtés-
sont énormes. Pour ia plus grande partie,
elles sont dues à la très brillante artillerie
irançaise.Les Auglaissont merveilleusement
entraînés à l’ntilisation du terrain. On ne les
voit pas et ils sont constamment sous le feu..
Les aviateurs français accomplissent des ex-
ploits merveilleux. Nous ne pouvons pas
nous débarrasser d’eux. Aussitôt qu’un aéro-
plane a survolé notre position, dix minutes
après leurs shrapnels nous tombent dessus.
Nous avons un peu d’artillerie dans notre
corps ; sans ëlle cous ne pourrions aller de
l’avant.
Il y a trois jours, notre division prit pos-
session de ces hauteurs et s’y retrancha. Il y
a deux jours, de bonne heure, nous fûmes
attaqués par des forces anglaises notable-
ment supérieures (une brigade et deux ba-
taillons) qui nous tournèrent.L’ennemi nous
prit cinq canons.
Ce fut un terrible corps à corps. Comment
en suis-je sorti ? Je ne m’en rends pas claire-
ment compte. Je l’ai supporté à pied (moa
cheval était blessé et les autres trop loin à
l’arrière-garde). Alors arrivèrent le bataillon
do la garde, le 4«, le 65« régiment, le 13e ré-
giment de réserve,tes 13» et 16e régiments de
la landwehr, et, avec l’aide de l’artillerie,
l’ennemi fut rejeté sur sa position. . Nos
canons ont fait d'excellent travail. Les An-
glais tombaient en tas.
Dans notre bataillon, trois Croix de fer ont
été données, nne au commandant, nne à un
capitaine, nne au médecin. Espérons que
nous serons plus heureux une autre fois...
Pendant les deux premiers jours de la ba-
taille, je n’ai eu à manger qu’un morceau de
pain et pas d’eau ; j'ai passe toute ia nuit
soas la pluie, sans ma capote. Le reste de
mon éqnipement était sur les chevaux qui
ont été laissés en arrière avec les bagages
(qni ne peuvent être amenés dans la bataillé!
et aussitôt que vous mettez le nez dehors,
les boulets sifflent.
La guerre est terrible. Nous espérons
qu’une bataille décisive la terminera, cas*
nos troupes entourent déjà Paris.
Si nous battions les Anglais, la résistance
française serait bientôt brisée. La Russie sera
promptement amenée à traiter ; sur ce point
aucun doute. Nous avons reçu nne aide
splendide de l’artillerie lourde autriebienns
à Manbeuge. Iis ont bombard * le fort de
Cerfontaine de telle sorte qu’il n’y avait pas
dix mètres de remparts qui ne montrassent
des Cratères énormes causés par les obus.
Les tourelles armées furent mises à bas.
Hier soir, vers six heures, dans ia vallée
où se tiennent nos réserves, il y eut une
terrible canonnade, mais nous ne vîmes
qu’un épais nuage de fumée.
*
* *
ÉPISODES DE LA BATAILLÉ
Londres, 26 septembre.
Du Times :
La bombardement, qni avait commencé
quelques jours auparavant, tut poursuivi par
les Allemands, le samedi 20, de très bonne
heure et continua sans interruption snr la
réponse de notre artillerie.
L’infanterie ennemie tenta à plusieurs
reprises d’avancer, mais elle dut se replier
sous l’intensité de notre feu.
Un aéroplane allemand fut descendu par
les troupes anglaises et un aviateur anglais
survolant les lignes allemandes jeta plu-
sieurs bombes. Une d’elles tomba dans an
parc de voltnre près de La Fêre et produisit
un effet considérable.
Non loin de l’Aisne, une grande quantité
de munitions allemandes brûlées furent
trouvées par les troupes alliées ainsi que dix
wagons chargés, d’obus et deux wagons de
matériel. . ,
Des approvisionnements importants avaient
été brûlés par l’ennemi attestant la retraite
précipitée de celui-ci.
Le lendemain dimanche, la pluie et le
vent cessèrent, le soleil se montra et les Al-
lemands profitèrent de cette accalmie pour
tenter plusieurs contre-attaques séparées.
Ils furent partout repoussés avec pertes.
Dans une section de notre ligne de fen, les
soldats dans les tranchées eurent l’impres-
sion qu’ils entendaient une musique mili-
taire dans les lignes ennemies, jnste an mo-
ment où l'attaque allait se donner. Dn sait
maintenant que l’infanterie allemande avan-
ce an son de la musique.
Le mouvement d’offensive renoâvelé à la
nnit tombante, sur pinsieurs points, n’a pas
en plus de succès.
La résistance an choc, est naturellement
tombée en ces circonstances, snr l'infante-
rie. En dépit de ce fait qu’elle fut trempée
jusqu’aux os dans ses tranchées pleine de
boue, en dépit des alertes de nnit inces-
santes et dn bombardement continuel au-
quel elle fut soumise, elle fut toujours prête
à répondre à l’ennemi et souvent ie repoussa
avec de grosses pertes. Il semble que celui-
ci, en prolongeant son attaque d’artillerie et
ses obus ait eu pour but de démoraliser les
hommes réduits à l’inaction, mais ce but n’a
pas été atteint, les allemands ont pu s’en
rendre compte.
D’autre part, il résulte des déclarations de
prisonniers, qu’on certain désappointement
se manifeste parmi l’ennemi en ce qui con-
cerne l’effet moral produit par leur artillerie
lourde. Les pertes qu’elles ont fait subir
sont grandes, ü est vrai, mais elles ne sont
pas en rapport avec la « colossale » dépense
de munitions qu’exigent ces pièces.
—— .....i. i
Leurs Passeports, leur Audace
Il est arrivé à plusieurs habitants de Valen-
ciennes de demander un passeport au gou-
verneur allemand actuellement en cette'
ville. Tous portent la mention : « Valen-
ciennes : Empire Allemand I » et rédigé en
langue allemande : a Four se rendre à Lille
(France) ; sur d’autres, ie libellé indique de
retenir le porteur du sauf-conduit. .
D’autres enfin portent la susçripûon :
« Guillaume li, empereur d’Europe ».
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.18%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.18%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172266c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172266c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172266c/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172266c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172266c